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Ministère de l'Economie,

des Finances et
de l'Industrie M I N I S T E R E

L ' E N V I R O N N E M E N T

Projet GEMITIS Nice : Cahier des charges


d'un outil de communication

novembre 1998 . R . G . iVi.


R 40325
1 7. DEC. 1998
BIBLIOTHEQUE

BRGM
Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Mots clés : Risques naturels, ville, communication, sismicité, Nice

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Thierry P. et Masure Ph.. (1998)-Projet GEMITIS NICE : cahier des charges d'un
outil de communication Rapport BRGM R 40325,48 p. 6 fig.

BRGM, 1998, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Synthèse

Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

La réflexion menée ici concerne les moyens (objectifs, documents à réaliser, etc.)
d'organiser la communication sur le risque sismique, dans le cadre de l'approche
GEMITIS NICE.

Cette étude s'est appuyée, dans sa phase initiale, sur les réflexions d'un groupe de
travail, comprenant en particulier des représentants de la Direction de la Communication
de la ville de Nice. Un des premiers constats a porté sur la nécessité de placer la priorité
sur la sensibilisation et l'information des décideurs, afin de les inciter ensuite à engager
l'action politique sur le long terme. Un deuxième constat a mis en évidence la nécessité
impérative d'inscrire toute action de communication dans la culture niçoise.

Une première analyse de la perception du risque sismique a donc été menée,


essentiellement auprès des praticiens de la gestion urbaine. En conclusion, au delà des
représentations "classiques" du risque où l'on retrouve l'ambivalence faisant basculer
nos interlocuteurs d'un catastrophisme extrême à la négation du danger, la spécificité
niçoise apparaît, peut être, à trois niveaux :
- dans l'importance et la crainte attachées à une médiatisation forte du risque
sismique et à son exploitation politique ;
- dans l'attachement à un milieu naturel considéré comme un des atouts de la
ville ;
- et dans la connaissance diffuse de l'existence d'une sismicité modérée (séisme
de 1995 et sismicité reconnue de l'arrière-pays).

Pour exploiter ces différentes conclusions, il est possible d'envisager trois approches
complémentaires :

- une approche "risque réel et risque médiatique" destinée aux élus : on pourrait
qualifier cette approche de politique. Elle doit permettre une prise de contact des élus
avec la réalité. D'une part, il s'agit de raccrocher leur perception du risque au "réel" : un
séisme à Nice ce peut être quelque chose d'intermédiaire entre le phénomène peu
ressenti de 1995 et une catastrophe de niveau mondial et que dans ces conditions, il est
possible d'agir efficacement et préventivement. D'autre part, il sera utile de faire prendre
conscience aux élus que "l'épée de Damoclès" médiatique, suspendue sur la ville avec la
possibilité toujours présente d'im article sensationnaliste, nécessite de disposer d'une
réponse prête et convaincante ;

Cette approche peut être concrétisée par la réalisation d'un document court et
didactique. Une plaquette illustrée, sur deux pages, doit permettre de présenter les
principaux points.

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- une approche " naturaliste et factuelle " : destinée aux praticiens de la ville
(techniciens des services municipaux, architectes, ,..) et, au delà, à la population dans
son ensemble. Par l'intemiédiaire, d'une information factuelle sur le milieu physique,
associée cartographiquement (SIG) aux bâtiments ou à la parcelle cadastrale, il s'agit de
familiariser le public avec l'idée que chaque parcelle à des caractéristiques spécifiques
(pente, nature des terrains, présence ou non de nappes), et que ces caractéristiques
s'étendent aux phénomènes naturels (susceptibilité aux instabilités et réponse à une
accélération sismique).

Le cahier des charges d'une telle application (principales fonctionnalités et contenu


détaillé) a été rédigé. Pour matérialiser cette approche, une maquette de démonstration a
été réalisée avec le logiciel GeoKiosk, de la société ESRI. Quelques uns des principaux
écreins de cette maquette sont présentés en annexe.

- une approche plus large, privilégiant l'aspect culturel et ludique : cette approche
sur la " mémoire de la ville " doit replacer le problème dans le cadre des relations entre
la ville et son environnement : Nice s'est développée dans im milieu naturel en
évolution, en tirant parti des qualités de ce milieu. Il faut prendre en compte tous les
aspects, y compris ceux qui peuvent être dangereux. Cette troisième approche doit
s'appuyer sur l'attachement des niçois envers leur environnement. Elle permettra
également de replacer la notion d'échelle de temps à son vrai niveau dans une optique de
développement durable.

Pour atteindre un tel objectif, l'emploi des techniques multimédia paraît indispensable.
Dans le cadre de cette étude, un synopsis et un premier organigramme du document
envisagé ont été réalisés. Les principales bases du contenu (histoire géologique récente,
histoire de l'urbanisation, liste des principales catastrophes historiques) ont été
rassemblées.

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Sommaire

Synthèse 3

Sommaire 6

Introduction 9

1. Contexte et principes méthodologiques 11

1.1. Présentation 11

1.2. Aspects socio-psychologiques 13

1.3. Principes de la communication 16

1.3.1. Public visé et objectifs 16


1.3.2. Types de documents envisagés 20

2. Propositions de messages 21

2.1. Représentations du risque sismique 21

2.2. Approche "risque réel et risque médiatique" 24

2.3. Approche "naturaliste et factuelle" : SIGNice 25

2.4. Approche culturelle et ludique : la mémoire de la ville 25

3. Cahier des charges : Sig Nice 27

3.1. Caractéristiques et Fonctionnalités 27

3.2. Contenu détaillé 28

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3.3. Présentation de la maquette 29

4. Cahier des charges : Mémoire de la ville 33

4.1. Caractéristiques et fonctionnalités 33

4.2. Synopsis 35

4.2.1. Importance du milieu physique pour le développement


urbain 35
4.2.2. Phénomènes naturels : que doit-on craindre ? 36
4.2.3. Parades : qu'a-t-on fait et que peut-on faire ? 36
4.3. Structuration du document 37

4.3.1. Organigramme 37
4.3.2. Exemples de cheminements possibles 37
4.4. Contenu 39

4.4.1. Histoire de la ville et développement urbain 39


4.4.2. Introduction à l'histoire géologique récente 42
4.4.3. Principaux phénomènes historiques 44
4.5. Réalisation 46

Conclusion 47

Bibliographie 48

Liste des figures


Fig. 1 : Organigramme du projet GEMITIS NICE 10
Fig. 2 : cadre de l'approche GEMITIS 17
Fig. 3 : Présentation des actions de communication, dans le processus de décision d'une
politique de prévention 18
Fig. 4 : Structuration de l'écran de la maquette de l'application SIC NICE 31
Fig. 5 : Relations entre les différents thèmes du document proposé 37
Fig. 6 : la ville de Nice en 1610 40

Liste des annexes


Annexe 1 : SIG NICE présentation de la maquette

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Introduction

Le Comité Français de la DIPCN (Décennie Internationale pour la Prévention des


Catastrophes Natiirelles) a proposé un programme de coopération entre villes
méditerranéennes, portant sur la gestion des risques majeurs dans la planification
urbaine.

La ville de Nice a été sélectionnée pour la réalisation d'une opération pilote à caractère
méthodologique (GEMITIS^ Nice), destinée à appuyer la mise en place d'une politique
de prévention dans une ville du pourtour méditerranéen. Cette opération porte en
particulier sur les points suivants :

- description du milieu physique, identification des phénomènes naturels (séismes,


mouvements de terrain, liquéfaction, inondations) et leurs effets sur l'environnement
naturel, humain et socio-économique ;

- analyse des enjeux humains, socio-économiques et fonctionnels et de leur


vulnérabilité aux aléas décrits précédemment, pour identifier les "points faibles" du
système urbain (zonesfiragiles,dysfonctionnements potentiels,...) ;
- élaboration de scénarios de crise, et évaluation du coût d'ime catastrophe survenant
en milieu urbain ;
- propositions de solutions pour la prévention des risques naturels et la préparation à la
gestion de crise ;
- propositions d'actions pour l'information préventive de la population et la formation,
des cadres territoriaux plus particulièrement ;
- définition, par la municipalité, d'un plan d'action préventive à moyen - long terme,
appuyé par des techniques de négociations et d'aide à la décision.

L'organigramme général des opérateurs du projet GEMITIS Nice est détaillé dans la
figure 1.

Le projet GEMITIS Nice comporte donc plusieurs modules, dont le premier concerne
l'évaluation des aléas naturels et la modélisation du milieu physique de la ville. Le
BRGM a été chargé de sa réalisation pour l'aspect sismicité. Les résultats de cette étude
ont été présentés dans un précédent rapport (Stieltjès L. et al. - 1997). Une deuxième
étape conceme l'identification des principaux enjeux de la ville de Nice (Lutoff C. et al.
1998).

^ GEMITIS vient du grec " gê ", terre et du latin " mitigare ", doux, tempéré, signifie " terre
civilisée "

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Comité Français de la
Ministère de DIPCN
l'Environnement

Groupes de travail

Séminaires itinérants : Projets : Formations des


SIDMED et ICAROS cadres territoriaux
Programmes GEMITIS

GEMITIS Caraïbes GEMITIS Méditen-anée

Projet de démonstration
GEMITIS NICE Projet : Réseau GEMITIS
de villes
méditerranéennes

Université
CREDA EAM
de Savoie

Fig. 1 - Organigramme du projet GEMITIS Nice.

La réflexion menée ici concerne les moyens d'organiser la communication, sous ses
différents aspects, sur le risque sismique. Cette étude est réalisée dans le cadre de deux
conventions pour le compte du Ministère de l'Environnement :
- DGAD/SRAE n° 95232 qui a plus particulièrement financé les parties 1
(principes méthodologiques), 2 (propositions de contenu) et 4 (cahier des
charges " Mémoires de la ville ") ;
- DPPR/SDPRM n° 21/96 qui a plus particulièrement financé la partie 3 (cahier
des. charges " SIG NICE ") et la réalisation de la maquette correspondante.
Cette étude a également bénéficié d'un financement du Ministère de l'Industrie, dans le
cadre des actions de service public du BRGM.

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1.Contexte et principes méthodologiques

1.1. PRESENTATION

Le projet GEMITIS NICE, opération de démonstration à caractère méthodologique,


a pour objectif ultime la prise en compte des risques naturels (sismicité et inondation)
dans les plans de développement urbain de la ville de Nice. C'est une opération intégrée
couvrant l'ensemble du processus, depuis l'acquisition des données de base, jusqu'à
l'appui à la mise en application des décisions.

Si l'on veut que chacun applique les directives de prévention, il faut qu'il soit éclairci et
convaincu de leur utilité. Ces objectifs impliquent donc, naturellement, des actions de
formation, d'information ou de sensibilisation des différents acteurs et de la population.

Ces actions peuvent se situer à deux niveaux :


- sur le long terme, en faisant évoluer la culture du risque, par exemple dès
l'école ;
- sur le court ou moyen terme, par ime pédagogie pour les adultes et plus
spécialement les décideurs.

La réflexion présentée ici se place sur ce deuxième plan. Elle s'inscrit dans la stratégie
GEMITIS qui consiste à :
1. travailler avec des élus motivés ;
2. les faire discuter avec leurs services techniques sur des solutions techniques
possibles, afin de sélectiormer ou adapter les actions possibles ;
3. ouvrir progressivement le débat à tous les acteurs de la ville pour disposer de tous
les points de vue ;
4. présenter à la population les partis retenus par le maire, avec leurs arguments ;
5. en parallèle, éduquer la population sur le risque.

Le programme de prévention doit donc être accompagné d'une communication efficace


qui s'appuiera sur trois types de compétences :
- scientifiques et techniques (aléa, méthodes de mitigation du risque, etc.) ;
- dans les techniques de communication (médias utilisés,..) ;
- socio-psychologiques (définition des messages les plus efficaces).

A Nice, le séisme le plus mémorable date du 23 février 1887. S'il fut réellement
destructeur en Italie et dans les régions au nord et à l'est de la ville (à Menton
particulièrement), les dégâts observés sur la ville furent peu importants ("environ 5%
des habitations lézardées, quelques maisons ont leur toiture, balcons ou pignons

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écroulés, et le clocher de l'église Saint Augustin s'est effondré" in Lambert - 1997. On


dénombre cependant deux morts et treize blessés). Il n'existe donc pas, dans la mémoire
collective niçoise, de réelles références à des événements sismiques historiques
importants. On peut d'ailleurs noter à ce sujet que les livres disponibles siir l'histoire de
la ville de Nice, s'ils mentionnent le plus souvent les inondations du Paillon, ne font pas
références aux séismes historiques connus. A notre connaissance, seul Max Gallo, dans
son œuvre romanesque, mentionne rapidement le séisme de 1887.

Cette absence de référence, associée à la vocation touristique de la ville et aux craintes


qu'une "mauvaise publicité" peut faire naître, favorise une tendance latente à occulter la
question du risque sismique. Cette tendance n'est d'ailleurs pas spécifique à la ville de
Nice ni au risque sismique mais se retrouvera, peut être à des degrés moindres, dans la
plupart des actions de communication sur les risques.

Toutefois les autorités municipales et gouvernementales sont très sensibles à cette


situation, et aux répercussions possibles d'une communication mal maîtrisée. Elles
souhaitent donc conserver la maîtrise des actions engagées et préconisent la plus grande
circonspection pour tous les aspects touchant à la communication.

Dans cet objectif, un groupe de travail a été organisé pour mener une réflexion
préliminaire sur la méthodologie de communication : les objectifs à poursuivre, les
cibles visées, le contenu des messages diffusés, le niveau et la précision des
informations fournies.

Ce groupe était composé de représentants de la municipalité (M. Boulduyre directeur de


la communication de la ville de Nice, Mme Moracchini de la direction de la
communication, M. Guérin Chargé de mission environnement de la ville de Nice) et du
BRGM. Le cabinet NICAYA^ spécialisé dans la sociologie et la communication sur les
risques a apporté son concours. On retrouve donc, dans ce groupe de travail, les
différentes compétences nécessaires à l'élaboration d'une stratégie de communication.

Plusieurs réunions de travail se sont tenues pour entamer la réflexion. Toutefois, le


départ de M. Boulduyre a actuellement interrompu cette dynamique, en attente de la
nomination d'un nouveau directeur de la communication de la ville. Les propositions
présentées ici correspondent donc à l'exploitation de ces premiers résultats.

En ce qui concerne les aspects associés aux technologies multimédia, des experts
indépendants spécialisés dans ce domaine, Olivier Schick et Maï Saran, ont apporté leur
appui à la réflexion.

2 NICAYA SARL 5 rue de la Touloubre - Les Logissons -13770 VENELLES


Tel : 04-42-54-20-89

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1.2. ASPECTS SOCIO-PSYCHOLOGIQUES

Dans le cadre des réunions de travail présentées ci-dessus, le cabinet NICAYA a


présenté les principes de bases de sa réflexion. Ce chapitre reprend quelques unes de
leurs conclusions sur la communication sur les risques.

Il va sans dire que l'information sur les risques majevirs est un élément essentiel de
réussite des actions de prévention qui demeure délicat à manipuler pour les collectivités
locales.

L'efficacité des programmes de prévention envisagés passe par la prise en compte de


plusieurs dimensions :

1. la connaissance technique du risque (aléas, vulnérabilité, risques encourus),


2. l'appropriation active de la connaissance du risque par les élus locaux,
3. l'information du public sur le risque,
4. l'appropriation active de cette information par la population.

Si l'une de ces dimensions n'est pas présente, les actions de prévention des risques ne
peuvent être réellement efficaces et peuvent même aboutir à des résultats inverses :
- rejet,
- incrédulité,
- amortissement de la sensibilité,
- intérêt sans décision,
- décision sans action.

Dans le cas du risque sismique pour la ville de Nice, ce problème doit être considéré
avec d'autant plus d'attention, que, rappelons-le, l'absence dans la mémoire collective de
référence à des séismes historiques importants conduit à démuhiplier les possibilités de
réactions négatives :
- effets de catastrophisme dans les médias,
- utilisation à des fins politique des craintes des populations concernant les
répercutions éventuelles de ces effets de catastrophisme,

En ce qui concerne la connaissance technique du risque, la caractérisation de l'aléa et


l'évaluation de la vulnérabilité permettent au spécialiste à la fois d'anticiper sur les
possibilités de destruction et de comprendre la nécessité de prendre par avance des

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dispositions de prévention ou de sauvegarde : aménagements de protection (programmes


de réhabilitation des bâtiments,...), réglementation de l'usage du sol (normes de
construction,...), organisation de gestion de crise (plans de secours,..).

Cependant les phases de porter à connaissance (réglementaires ou non) suscitent la


plupart du temps des réactions passives, voire véhémentes de la part des autorités et
populations locales. Tout se passe comme si ce qui était fortement signifiant pour le
spécialiste était peu signifiant pour les intéressés.

La plupart des opérateurs impliqués dans ces opérations (pouvoirs publics, cabinets
d'études) sont aujourd'hui d'accord pour dire que le problème rencontré se situe
principalement au niveau de l'appropriation de la connaissance des risques par les
intéressés et de la recherche d'un consensus sur les mesures à prendre.

A la lumière des difficultés rencontrées par les programmes d'information sur les risques
et de porter à connaissance, il apparaît nettement qu'il ne suffit pas de transmettre une
information claire et objective sur les risques pour qu'elle soit "signifiante" et par
conséquent appropriable par les acteurs locaux du risque (élus, services techniques,..) et
les populations concernées.

Dans le contexte d'appropriation collective du message, la psychosociologie a montré


que le système collectif de comportements et de représentations détermine les cadres
sociaux du signifiant ou de l'insignifiant.

L'insignifiant, qui ne touche le sujet que superficiellement, "passe" plus facilement,


mais laisse peu de traces sur les comportements, alors que le signifiant (qui touche le
sujet en profondeur) a un impact réel sur les comportements individuels ou collectifs.

En ce qui concerne l'appropriation active des résultats des études techniques dans le
cadre du risque sismique par les élus, il faut que le type de message généralement
délivré soit "signifiant" pour les intéressés, vis à vis de leur système local de
comportement et de représentations. 11 est nécessaire d'inscrire cette information dans le
contexte local en prenant en compte comment le risque est perçu et vécu localement.

Cette perception et ce vécu renvoient à ce que l'on a coutume d'appeler le "risque


perçu", par opposition au "risque objectif, le premier étant toujours plus ou moins
compris comme une déformation et un écart négatif du second.

Dans cette optique, la communication est généralement comprise comme une opération
qui permet de rapprocher le risque perçu du risque objectif et d'amener les
comportements individuels et collectifs à se caler sur le risque objectif et non plus sur le
risque perçu.

Or, dans la plupart des cas, les démarches, notamment réglementaires, de prévention des
risques actuellement en cours laissent apparaître que cet écart entre risque perçu et

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risque objectif résiste aux procédures de porter à connaissance et aux techniques de


communication les plus sophistiquées, comme si les acteurs locaux et les populations
locales refusaient de voir "la réalité en face".

Il est alors aisé de conclure que "les gens sont inconscients...", "qu'ils sont
irresponsables",.. Vrai ou faux, ces conclusions ne changent rien à la situation, et ne
permettent pas une appropriation active de la connaissance du risque par l'ensemble des
populations et des acteurs locaux concernés.

Afin de sortir de cette contradiction, il est nécessaire d'aborder le problème de la


prévention du risque, et notamment de sa communication hors de cette opposition à
priori entre risque objectif et risque perçu.

L'approche la plus opératoire pour l'appropriation du risque par les acteurs locaux passe
par la reconnaissance que la perception du risque n'est pas seulement un facteur
aggravant du risque objectif, mais qu'elle comporte au contraire des "éléments
favorables", des réceptivités et des sensibilités mobilisables et potentiellement efficaces
en matière de prévention des risques.

L'expérience locale (historique, culturelle, sociale,..) acquise en matière de prévention et


de gestion des risques ne constitue pas seulement un obstacle et des contraintes par
rapport à la prise en compte des risques objectifs, mais présente des opportvinités qu'il
s'agit de repérer , et sur lesquelles il est possible de s'appuyer pour concevoir et mettre
en œuvre des actions de prévention des risques (et notamment de communication)
recevables dans la "cultvire locale du risque".

Dans cette optique, il est possible de situer et de concevoir une politique d'information
et d'animation sur les risques compte tenu des spécificités de la culture locale du risque
dans le territoire considéré. Cette culture locale du risque est constituée de l'ensemble
des logiques et réponses positives (et négatives) que les populations locales ont mise en
oeuvre au cours du temps pour prévenir ou faire face à des événements catastrophiques.

Il s'agit donc, dans cette optique de resituer le "risque objectif tel que défini dans les
études, dans le contexte local de telle manière qu'il soit signifiant en profondeur dans la
culture locale du risque et qu'il puisse, de ce fait, faire l'objet d'une appropriation active
par l'ensemble des acteurs locaux de la prévention et de la gestion du risque et les
populations locales

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1.3. PRINCIPES DE LA COMMUNICATION

1.3.1. Public visé et objectifs

Dans le chapitre précédant, deux types de public ont été identifiés, pour lesquels,
d'ailleurs, les principes méthodologiques de communication sur les risques sont
communs :
- les acteurs locaux de la prévention et de la gestion des risques (les décideurs) ;
- la population.

Pour ces deux publics, les objectifs de communication sont différents. Ceci correspond
bien à la stratégie de communication envisagée dans le cadre de l'approche GEMITIS
(cf. Fig. 2).

La définition et la mise en œuvre des actions de sensibilisation, de formation et


d'informations de la population constituent donc l'un des aspects de la politique de
prévention. Il s'agit d'une action de longue haleine qui ne peut que s'inscrire dans la
durée et correspondre à une volonté politique forte.

Or c'est le rôle et la responsabilité des acteurs locaux de la prévention et de la gestion


des risques de mettre en œuvre cette politique de prévention. La formation et/ou
l'information de ces acteurs constituent donc le préalable à toute action de formation de
la population (tâche 4 dans le schéma de la fig. 2).

De manière prioritaire, les actions de communication envisagées à ce stade du


projet auront donc pour cible les acteurs principaux de la politique de la ville ; élus
et responsables politiques ou techniques. Les actions à destination de la population ne
pourront être définies que sous la direction des responsables politiques, après qu'ils aient
acquis l'information nécessaire.

L'approche GEMITIS prévoie, en outre, l'organisation d'un débat autour des solutions
techniques sectorielles envisagées (tâche 6). L'organisation de ce cadre de présentation
et de négociation n'entre pas dans la réflexion présentée ici.

Il s'agit, donc, pour l'information des populations, d'une part de créer im outil
"technique" de diminution des impacts, par une meilleure préparation des populations à
la crise, en particulier par la connaissance des comportements à adopter, d'autre part
d'apporter les éléments indispensables pour créer un consensus autour des décisions
prises par les autorités. Ceci nécessite de provoquer une sensibilisation sur les
phénomènes. Ces deux actions correspondent à la tâche 7d dans le schéma de la fig. 2.

16 Rapport BRGM R 40325


Logiques et Conditions de
Appropriation Cadre institutionnel Stratégie de
Audit de risque cohérences culturelles l'appropriation
locale du projet et processus de décision communication
Représentations locales et du dialogue
?
o
CD ibis
Evaluation des aléas
Fragilité du milieu |
CD'
Caractérisât ion Q
o Analyse de
co
IV)
du système urbain
Dimenstofis physique, économique,
sociale, culturelle, fonctionnelle
risque 1
Co
Is Analyse de vulnérabilité
O
des enjeux principaux
5 Limites m
UJ Contraintes
Ressources 3
Information spécialisée =r
Agréments ffi"
a. Sensibilisation des
Enjeux *

f décideurs

Approche
c3
S-
(D
CO
Intégration sectorielle Q.

h O ET
Dialogue-Négociation sectorielle de la §"
O
Décision prévention
8-

Plan d'actions
I
7a 7b §
Aménagement préventives Organisation
préventif gestion de crises S
=1

f
t
7d 7c

Information Suivi et
des citoyens contrôle
Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

L'atteinte de l'objectif initial, la mise en œuvre, par les décideurs, d'une politique
définie, passe par trois étapes fondamentales (qui constituent la tâche 4 de l'approche
GEMITIS):

Emergence et/ou formalisation d'une volonté d'agir chez les élus et les
responsables techniques ;

Prises de décisions, argumentées et motivées techniquement et


économiquement ;

Mise en application des décisions prises.

A chacime de ces étapes dans l'élaboration des décisions correspondent des actions de
communication indispensables, résumées dans le schéma présenté page suivante.

Elus, rEmergence d'une

y
Sensibilisation :
responsables volonté d'agir Identification du problème
techniques Identification des parades possibles
V^

H
Elus, Dossiers techniques :
responsables Prise de
décision Informations techniques et factuelles
techniques Propositions de parades

Acteurs de la r Application Diffusion de l'information

t
gouvernance pour obtenir un consensus global
des décisions sur les décisions prises par la
V municipalité

Fig. 3 : Présentation des actions de communication, dans le processus de


décision d'une politique de prévention des risques

Pour répondre au premier point, émergence d'une volonté d'agir, le premier objectif des
actions de communication doit viser à sensibiliser les élus et les décideurs
techniques à la problématique des risques naturels, pour conforter leur volonté
d'agir. Elle doit, en outre, faciliter la pérennité de cette prise de conscience. Ceci
passe par la diffusion d'une certaine "culture du risque".

18 Rapport BRGM R 40325


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Dans une deuxième étape, la production et la mise à disposition des informations


"scientifiques" (sciences naturelles, physiques et humaines) seront indispensables pour
motiver les décisions (partis d'aménagements, modification des modes de
fonctionnements,..). Cette information factuelle, sous forme de dossiers techniques,
doit être réservée aux personnes responsables de la décision, élus et responsables
techniques de la ville. Dans ce cadre, sont présentés les différents éléments
indispensables à l'analyse de risque (zonage de l'aléa, identification et localisation des
enjeux classés, vulnérabilités, résultats de scénarios sismiques). Les Systèmes
d'Information Géographiques (SIG) constituent alors l'outil le mieux adapté.

Dans cette phase initiale du projet, seul le premier niveau de communication,


sensibilisation à la problématique des risques, sera évoqué. Cette première démarche
doit permettre d'élaborer une stratégie, dont les éléments pourront être repris lors des
actions ultérieures de communications.

L'objectif proposé à cette première action de communication est double : d'une part
donner aux élus et aux responsables techniques l'envie de s'approprier les résultats des
études techniques et leur apporter un premier niveau d'information, général, sur cette
problématique, d'autre part rechercher des moyens de communication innovants,
réutilisables dans les actions de communication ultérieures.

Pour le premier point, l'aspect "contenu technique", bien maîtrisé par les spécialistes, ne
devrait pas poser de problèmes méthodologiques importants. Par contre, en ce qui
concerne l'appropriation active des résultats des études techniques, il faut que le type de
message délivré soit "signifiant" pour les intéressés, vis à vis de leur système local de
comportements et de représentations.

Il faut donc inscrire le message sur le risque naturel dans la culture niçoise, celle
des élus

Pour bien "cibler" les messages, il est nécessaire, d'analyser la représentation actuelle
des élus vis-à-vis des risques : perceptions et appréhensions positives et/ou négatives.
Cette analyse doit permettre de mettre en évidence une typologie des "représentations"
des risques, spécifique à la ville de Nice. Il faudra ensuite repérer parmi elles, celles qui
apparaissent comme des axes potentiels suivant lesquels il sera possible d'élaborer les
messages les plus efficaces.

On peut noter sur ce sujet que, de nombreux responsables techniques ont déjà une
coimaissance réelle et approfondie des aléas menaçant la ville, ainsi que des précautions
indispensables.

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Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

1.3.2. Types de documents envisagés

Pour les objectifs que nous venons de définir, et compte tenu du petit nombre
d'interlocuteurs prévus, le meilleur outil de communication resterait le discours de
conviction, en tête à tête ou en petits comités. Toutefois la nécessité d'action sur le long
terme et du fait du renouvellement des hommes, il est indispensable de réaliser des
supports de communication, pérermes et disponibles à tout moment.

A un deuxième niveau, les éléments rassemblés pour créer les documents de


communication doivent être réutilisables, au moins en partie, dans les phases ultérieures
de communication (en particulier à destination de la population).

Les moyens généralement mis en œuvre (affiches, brochures, conférences,..) se sont


souvent trouvés d'une efficacité limitée. Il est nécessaire d'innover dans ce domaine.
Nous avons vu que les SIG constituaient un outil de présentation " technique " efficace.
Leur mise en œuvre doit donc être envisagée. Toutefois, les techniques numériques de
communication connaissent, actuellement et dans le monde entier, un essor
remarquable. Pour évaluer levir possibilités dans le contexte du risque sismique, il est
proposé d'étudier la faisabilité d'un CD-ROM Multimédia.

Le support de présentation du document devrait être un micro-ordinateur, même si la


réalisation des composants du document est faite sur stations de travail. Il est important
de noter que le principe de réalisation de ce type de document est tout à fait compatible
avec une utilisation au travers des réseaux Internet/Intranet, dans le cadre d'une
application secondaire.

20 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communicatiori

2. Propositions de messages

2.1. REPRESENTATIONS DU RISQUE SISMIQUE

Comme nous l'avons vu, l'analyse des représentations locales du risque sismique n'a pu
être portée à son terme, compte tenu des changements survenus à la Direction de la
Commimication de la ville de Nice. Les enquêtes systématiques nécessaires n'ont pas
encore pu avoir lieu. Les entretiens ont été menés essentiellement avec des praticiens de
la gestion urbaine. Les quelques points présentés ici correspondent donc à une première
approche qui nécessiterait d'être affinée. Ils s'articulent, schématiquement, autour de
cinq réflexions, qui reviennent sous une forme ou ime autre, de manière récurrente, au
cours des entretiens :

Pourquoi nous ?, pourquoi maintenant ?

Un séisme à Nice ? : la ville n'existe plus !

Le vrai risque c'est la publicité autour de la sismicité ;

Le séisme de 1995 ; ce n'était rien, mais je m'en souviens ;

La richesse de Nice, c'est son environnement naturel.

Pourquoi nous ? , pourquoi maintenant ? : ces questions sont liées à une


méconnaissance des phénomènes géologiques qui conduit à "évacuer" le problème. La
spécificité tectonique de la région n'est pas comprise ou même perçue. De fait, la
sismicité de Nice est considérée, à la limite et pour grossir le trait, comme résultant
d'ime décision arbitraire des scientifiques. Par ailleurs et dans le même temps, la
sismicité de l'arrière-pays est facilement admise et considérée comme faisant partie des
caractéristiques propres de cette région (nombreuses références aux séismes de Sospel
ou d'autres villages). De plus comme le dernier séisme important remonte au siècle
dernier, l'échelle de temps à considérer ne correspond pas aux préoccupations des niçois.
Contrairement aux problèmes posés par les inondations, ressentis comme actuels et
proches, la considération générale est "qu'il n'y a pas urgence".

Un séisme à Nice ? : la ville n'existe plus ! : La perception des effets d'un séisme est
essentiellement liée aux images fournies par la télévision : c'est la "grande catastrophe",
c'est "Kobé". Si un séisme survient, il ne pourra s'agir que d'xm cataclysme extrême,
aboutissant à la destruction de la ville. En corollaire, il n'est donc pas nécessaire de s'y
préparer dans la mesure où toute réaction sera inutile ou dérisoire et que les niçois
impuissants dépendront exclusivement des secours venus de l'extérieur.

Rapport BRGM R 40325 21


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Le vrai risque c'est la publicité autour de la sismicité : à la suite des deux réflexions
précédantes, la conclusion qui revient le plus naturellement est qu'il est bien préférable
de ne pas soulever une question "pour laquelle on n'a pas de solutions et qui, de toutes
manières, ne se posera probablement pas". D'autant que le souvenir de l'émoi soulevé
par des articles "catastrophistes" parus dans la presse au début des années 1980^ reste
dans toutes les mémoires. Ce type de communication "sensationnelle" est considéré
comme fortement préjudiciable à l'image de la ville et donc à ses fonctions d'accueil et
de tourisme. De plus, pour les élus, la possibilité d'exploitation politique par les
adversaires de telles manifestations constitue une préoccupation forte.

Le séisme de 1995 ; ce n'était rien, mais je m'en souviens : ce séisme de faible


intensité (cf Colbeau-Justin L. et De Vanssay B. 1996) reste présent dans les mémoires,
illustré par de nombreuses anecdotes relatives à la situation personnelle des
interlocuteurs au moment de l'événement. De manière ambivalente, et contrairement aux
premières conclusions, il existe donc bien une référence signifiante aux séismes niçois.
Toutefois, dans ce contexte, ceux ci sont perçus, in fine, comme peu importants voire
négligeables.

La richesse de Nice, c'est son environnement naturel : nos interlocuteurs sont


convaincus de la qualité du milieu naturel (paysages et climat) de leur ville. Cette
conviction que celui-ci constitue un des avantages les plus évidents de Nice est
constamment réaffirmée. En exagérant quelque peu, on a le sentiment qu'à Nice, la
nature est une £imie et ne saurait être réellement cruelle.

En conclusion, au delà des représentations "classiques" du risque où l'on retrouve


l'ambivalence faisant basculer nos interlocuteurs d'un catastrophisme extrême à la
négation du danger, la spécificité niçoise apparaît, peut être, à trois niveaux :
- dans l'importance et la crainte attachées à une médiatisation forte et à son
exploitation politique ;
- dans l'attachement à un milieu naturel considéré comme un des atouts de la
ville ;
- et dans la connaissance diffuse de l'existence d'une sismicité modérée (séisme
de 1995 et sismicité reconnue de l'arrière-pays).

^ Plus particulièrement, l'hebdomadaire Paris Match a publié un article basé sur des montages
photos, qui suscita de nombreuses réactions.

22 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Pour exploiter ces différentes conclusions, il est possible d'envisager trois approches
complémentaires :

- une approche "risque réel et risque médiatique" destinée aux élus : on pourrait
qualifier cette approche de politique. Elle doit permettre une prise de contact des élus
avec la réalité. D'une part, il s'agit de raccrocher leur perception du risque au "réel" : un
séisme à Nice ce peut être quelque chose d'intermédiaire entre le phénomène peu
ressenti de 1995 et une catastrophe de niveau mondial et que dans ces conditions, il est
possible d'agir efficacement et préventivement. D'autre part, il sera utile de faire prendre
conscience aux élus que "l'épée de Damoclès" médiatique, suspendue sur la ville,
nécessite de disposer d'une réponse prête et convaincante ;

- une approche " naturaliste et factuelle " : destinée aux praticiens de la ville
(techniciens des services municipaux, architectes, ,..) et, au delà, à la population dans
son ensemble. Par l'intermédiaire, d'une information factuelle sur le milieu physique,
associée cartographiquement (SIG) aux bâtiments ou à la parcelle cadastrale, il s'agit de
familiariser le public avec l'idée que chaque parcelle à des caractéristiques spécifiques
(pente, nature des terrains, présence ou non de nappes), et que ces caractéristiques
s'étendent aux phénomènes naturels (susceptibilité aux instabilités et réponse à une
accélération sismique).

- une approche plus large, privilégiant l'aspect culturel et ludique : cette approche
sur la " mémoire de la ville " doit replacer le problème dans le cadre des relations entre
la ville et son environnement : Nice s'est développée dans un milieu naturel en
évolution, en tirant parti des qualités de ce milieu, il faut prendre en compte tous les
aispects, y compris ceux qui peuvent être dangereux. Cette troisième approche doit
s'appuyer sur l'attachement des niçois envers leur enviroimement. Elle permettra
également de replacer la notion d'échelle de temps à son vrai niveau dans une optique de
développement durable.

Rapport BRGM R 40325 23


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

2.2. APPROCHE "RISQUE REEL ET RISQUE MEDIATIQUE"

L'objectif premier du document envisagé est de permettre aux élus de se raccrocher à la


réalité niçoise : réalité du risque sismique dans un contexte de sismicité modérée, réalité
du risque médiatique lié à une campagne de presse toujours possible.

Ce document court (plaquette de deux pages au maximum) et didactique doit être


considéré comme une prise de contact pratique avec la problématique du risque
sismique replacée dans im contexte modéré.

Il doit présenter, prioritairement, les points suivants :

un séisme à Nice est inévitable et la sismicité de la ville est connue. Cette


information, présentée de manière plus ou moins sensationnelle peut apparaître à
tout moment dans la presse. Il est donc indispensable d'avoir engagé une politique
de prévention pour disposer d'une réponse convaincante et immédiate ;

Toutefois, les caractéristiques du séisme ne sont pas connues : la gamme des


intensités possibles est large depuis le séisme de 1995 jusqu'à la catastrophe. Plus
l'intensité du séisme sera forte, plus faible sera sa probabilité de survenance ;

A Nice, on peut raisonnablement s'attendre à un séisme équivalent à celui qui


affecta Annecy, le 15 juillet 1996 (400 MF de dégâts)
- dans ce cas, le phénomène s'est produit au milieu de la nuit, il n'y eu donc pas
de victimes humaines, mais de nombreuses chutes de cheminées ou de balcons
se sont produites. Que se serait-il passé im samedi après-midi ? ;

La prévention paye : pour un séisme de ce type, la qualité des constructions et


les choix d'urbanisme sont déterminants
- Tous les pays ne sont pas organisés de la même manière pour faire face à ces
catastrophes : pour une secousse équivalente, on dénombre 60 morts aux Etats-
Unis et plus de 25.000 en Arménie.

L'émotion publique est énorme. La qualité de gestion de la crise est


déterminante dans le ressenti de la population.
- les japonais n'ont pas retrouvé la considération dont ils jouissaient auparavant,
après la gestion discutable de la crise de Kobé.

24 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

2.3. APPROCHE "NATURALISTE ET FACTUELLE" : SIG NICE

Le milieu physique niçois, comme celui de toutes les villes, présente un certain nombre
de caractéristiques (nature des terrains, pentes souvent fortes,..) qui conditiorment
fortement les possibilités ou les modes de construction.

La connaissance de telles informations, ainsi que celle concernant les droits du sol et les
servitudes associées ou celle concernant les artefacts anthropiques tels que les réseaux
enterrés, est donc importante avant toute opération immobilière : achat de terrain ou
décision de construction. Pour les gestionnaires de réseau ou les services de
maintenance des bâtiments (Direction des bâtiments. Office de HLM,..), elles peuvent
également se révéler précieuses. Il est donc certain que, mises à la disposition des
praticiens de la ville (techniciens des services municipaux, architectes,,..) et, au delà, de
la population dans son ensemble, de telles informations ne manqueront pas d'être
consultées.

L'objectif de l'approche présentée ici est donc de permettre d'une part l'accès, de
manière simple et directe, aux premiers éléments de cette information sur le milieu
naturel, d'autre part de renseigner sur la disponibilité d'études ou de reconnaissances du
sous-sol à proximité de leur zone d'intérêt (localisation et caractéristiques des sondages
connus).

Au travers de cette application, il sera possible d'évoquer les comportements possibles


des terrains vis-à-vis de certains phénomènes. Ceci est vrai pour l'aléa lié aux
mouvements de terrain (présentation du zonage, localisation des désordres cormus),
mais également quoique plus indirectement, pour l'aléa sismique. En ce qui concerne ce
dernier, on pourra se contenter d'indiquer, de manière neutre et en dehors de tout
référence à une quelconque catastrophe, le type de réponse des sols au lieu envisagé.

L'objectif poursuivi sera donc simplement de familiariser le public visé avec l'idée que
" sa " parcelle peut être soumise à un séisme, sans évoquer la notion de catastrophe,
susceptible de créer une réaction de rejet vis-à-vis de cette information.

2.4. APPROCHE CULTURELLE ET LUDIQUE : LA MEMOIRE DE LA VILLE

Toutes les villes se développent dans un milieu physique naturel. Et celui de Nice est
spécialement favorable (paysages, climat, présence de la mer,...). La prise en compte de
cet environnement naturel, son influence sur les hommes et les activités, ont largement
contribué à la construction de la ville et à déterminer ses caractéristiques actuelles.

Pour éviter une confrontation trop brutale des lecteurs du document aux réalités et aux
contraintes des risques naturels sur leur ville qui pourrait susciter des réactions de refus,
le document d'information permettra en premier lieu de découvrir ce milieu physique

Rapport BRGM R 40325 25


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

sous ses différents aspects : nature des éléments constitutifs de ce milieu, répartition
spatiale et dynamique temporelle. Cette approche sera toujours menée sous l'aspect des
relations et des interactions entre la Nature et l'Homme.

Comme éléments constitutifs seront envisagés : les paysages et l'environnement régional


(montagnes, plaines, collines), le sol et les roches, les cours d'eau et les nappes
phréatiques, la mer, l'air et le climat. La grille d'analyse doit présenter, pour chacun des
éléments :
ressources ;
agréments ;
contraintes ;
dangers.

La dynamique temporelle permettra d'appréhender l'historique du développement de la


ville, replacée dans son cadre naturel, avec la même grille d'analyse, ainsi que l'état de
ce milieu naturel à différentes époques géologiques (sans dépasser les derniers grands
événements orogéniques).

Toutefois, comme tous les milieux naturels, l'environnement physique de Nice peut
présenter des dangers : liés au climat (inondations) ou à l'environnement montagneux
(séismes et mouvements de terrain). L'histoire de la ville rend compte de tels épisodes,
et les "anciens" ont su en tirer les indispensables leçons.

La probabilité de survenance de tels phénomènes dangereux ("aléa" dans le jargon


technique) doit être prise en compte dans les décisions de politique urbaine, sans
méconnaître, bien sur, la multiplicité des différents impératifs, souvent prioritaires.

Il est possible d'agir pour diminuer la gravité des conséquences de telles


catastrophes. Différents types d'actions sont possibles :
- diminution de la menace par des aménagements spécifiques, en particulier dans
le cas des inondations ;
- amélioration de la résistance des biens menacés (constructions parasismiques,
mise hors d'eau des équipements,...) ;
- préparation à la crise des équipes de secours et des décideurs ;
- réglementation appropriée dans l'occupation des sols ;

Pour être efficaces, ces actions ne peuvent s'entreprendre que sur le long terme. Il n'est
pas envisageable de vouloir modifier radicalement et immédiatement la situation
existante. Il s'agit, au contraire, d'entreprendre un processus continu d'améliorations
progressives. Pour que ces actions soient économiquement acceptables, il est
indispensable de les intégrer dans la dynamique de développement de la ville, en
favorisant, dans les choix d'aménagements ou d'organisation, les solutions positives vis-
à-vis des risques naturels.

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Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

3. Cahier des charges : Sig Nice

3.1. CARACTERISTIQUES ET FONCTIONNALITES

Le produit proposé s'adresse au " grand public ", pour mettre à disposition une
information immédiate, compréhensible et géoréférencée. Les systèmes d'information
géographique (SIG) apportent une base de réponse maintenant bien établie à ce type de
préoccupation.

Toutefois, l'application envisagée, pour répondre aux objectifs fixés, doit privilégier
plusieurs caractéristiques :

la possibilité d'accéder à l'application : bien qu'évidente, cette fonctionnalité


implique que le produit soit disponible sur des matériels standards, et sans nécessiter
l'acquisition de logiciels onéreux et sophistiqués ;

une grande facilité d'utilisation : des manipulations complexes, au travers de


menus déroulants multiples, ne permettront pas l'accès immédiat indispensable et
constitueront un barrage rédhibitoire pour le public peu familiarisé avec ces
techniques ;

une bonne lisibilité : toute l'information " de base " doit être visible simultanément
à l'écran. Là encore, il ne s'agit pas que le lecteur ait à ouvrir de multiples écrans
pour obtenir un ensemble d'informations qu'il ne sera, éventuellement, pas capable
de synthétiser. De plus, il faut que le lectevir puisse à tout moment connaître
l'échelle de représentation à l'écran, et ait la possibilité de situer la position du
secteur étudié par rapport à l'ensemble de la ville ;

- un accès cartographique direct à la zone d'intérêt : ceci essentiellement pour des


raisons de rapidité d'utilisation. Mais il peut arriver également que des persormes,
peu familiarisées avec les cartes, éprouvent des difficultés de localisation dans un
SIG (on rejoint ici les préoccupations de faciUté d'utilisation). Un mode de
déplacement par adressage devient alors indispensable. Trois possibilités sont
envisageables : par section et numéro de parcelle cadastrale, par adresse postale, par
nom de bâtiment ou d'infirastructure (Hôtel de ville, pont Napoléon III, etc.) ;

une information simple et didactique : une grande partie du public visé n'est pas
formée de " techniciens ", il est donc indispensable que l'ensemble des informations
présentées à l'écran soient compréhensibles de tous et nécessaire d'associer à toutes
les informations, une légende, disponible, encore une fois, de manière simple et
immédiate ;

Rapport BRGM R 40325 27


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

la possibilité d'obtenir des informations supplémentaires par interrogation :


l'essentiel de l'information concernant le secteur doit être disponible à tout instant
sur l'écran. Toutefois, il doit être possible d'obtenir une information supplémentaire
(graphique ou alphanximérique) au moyen d'un mode d'interrogation aussi simple
que possible ;

des qualités graphiques évidentes : compte tenu de la qualité des produits


commerciaux actuels, im abord agréable est indispensable pour espérer retenir
l'attention du grand public ;

une couverture géographique complète : il est indispensable que l'ensemble de la


commune soit couvert, dans la mesure où il ne sera pas acceptable de ne pas trouver
d'information pour un secteur donné.

3.2. CONTENU DETAILLE


En tout point de la commune, et quelque soit le niveau de " zoom ", il est indispensable
d'avoir à tout moment à l'écran la synthèse des informations importantes sur le milieu
naturel :
- géologie (lithologie) ;
- présence d'une nappe (profondeur moyenne) ;
type de réponse des sols à une accélération sismique ;
- classe dans le zonage de l'aléa mouvements de terrain ;
- pente moyenne.

Appréhender le milieu physique, géologique, nécessite d'avoir une vision en trois


dimensions du sol. Cette approche peut être réalisée, de manière simple, par l'affichage
de coupes géologiques, préalablement préparées.

Sur une localisation précise (bâtiment, parcelle cadastrale, etc.), les informations
spécifiques doivent être disponibles, éventuellement par interrogation :
caractéristiques du bâtiment (éventuellement plans ou photos) ;
- numéro de la parcelle cadastrale ;
- droits du sol (zonage POS) ;

28 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

la recherche d'information doit pouvoir être élargie au contexte du secteur (" zoom "
arrière). A ce niveau doivent également être représentés à l'écran, de manière
systématique :
les bâtiments envirormants, en précisant éventuellement leur nature
(bâtiments publics, établissements commerciaux, etc.) ;
la localisation et la nature des points de recormaissance (BSS,..) ;
la voirie ;
les principaux réseaux (eau, gaz, électricité, assainissement) ;
la localisation des désordres connus ;
les courbes de niveau pour évaluer le relief.

Sur quelques uns de ces objets, il est nécessaire de pouvoir obtenir des informations
supplémentaires par interrogations :
nom des bâtiments publics ;
caractéristiques des ouvrages de reconnaissance (identifiant, type d'ouvrage,
profondeur de la reconnaissance,..).

Un point important est lié au fond de plan. Deux possibilités peuvent être envisagées :
une carte de zonage (carte géologique, aléa mouvement de terrain,..) ou des
photographies aériennes. Les deux possibilités présentent des avantages. Dans le
premier cas, l'une des informations de base est spatialisée et donc nettement plus facile
à appréhender. Par contre, l'utilisation de photographies aérieimes en fond de plan,
favorise énormément le repérage dans l'application, pour les lecteurs peu familiarisés
avec ces techniques.

3.3. PRESENTATION DE LA MAQUETTE

A partir de ce cahier des charges, et en exploitant les doimées rassemblées


préalablement dans le cadre du projet GEMITIS NICE (Lutoff C. et al. - 1998,
Stietjès L. et al. - 1997), nous avons réalisé une maquette de l'application SIG NICE.

Quelques données supplémentaires ont été spécialement recueillies et/ou numérisées :


un secteur limité du cadastre, les photographies aériennes sur deux zones, les
photographies de deux bâtiments (hôtel de ville et caserne Magnan des sapeurs
pompiers). A noter que les pentes indiquées dans la maquette ont été calculées à partir
du MNT à pas de 50 mètres de l'IGN. Elles n'ont donc qu'une valeur indicative.

Un fond topographique a également été réalisé par mosaïcage des cartes à 1 / 25 000 de
l'IGN'.

" Autorisation N° 33-6010 (1986) donnée dans le cadre du projet GEiVIITIS NICE

Rapport BRGM R 40325 29


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Pour réaliser cette maquette, nous avons utilisé le logiciel GeoKiosk, actuellement en
cours de développement par la société ESRI (qui développe par ailleurs les logiciels
Arcinfo et arcView). Ce logiciel permet la réalisation d'applications " autonomes ", ne
nécessitant pas l'acquisition de logiciels supplémentaires. Il reste toutefois à acquérir la
licence d'utilisation.

Destiné à la " navigation " dans les SIG, GeoKiosk fonde son originalité sur trois
principes, imiques, qui impliquent ime très grande facilité d'utilisation :

1. la disposition des informations sur l'écran est fixée et ne peut être modifiée : la
figure 4, ci-contre, montre cette disposition :
partie A : zone d'affichage de la carte, ou des informations graphiques
obtenues par interrogation ;
partie B : localisation de la carte affichée dans la partie A (carré rouge), par
rapport à la commune ;
partie C : affichage permanent des données de base, au point de localisation
du curseur ;
partie D : affichage des listes d'options ou des informations
alphanumériques ;
partie E : échelle graphique.

2. il n'existe que deux modes de fonctionnement, pour l'utilisation du curseur à


l'écran :
le mode " exploration " : le déplacement de la souris se traduit en
déplacement sur la carte affichée ;
le mode " interrogation " : le déplacement de la souris permet de faire défiler
les options pour les interrogations.

3. il n'est besoin que de trois doigts pour exploiter toutes les possibilités de
l'application ;
le bouton droit de la souris provoque un " zoom " avant ;
- • le bouton gauche de la souris provoque un " zoom " arrière ;
la barre d'espace fait basculer du mode " exploration " en mode
" interrogation ", permet la sélection d'une option d'interrogation, permet de
rebasculer en mode " exploration "..

L'aimexe 1 présente le contenu de la maquette d'une manière plus détaillée.

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I Fig. 4 : Structuration de récran de la maquette de l'application SIG NICE

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Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4. Cahier des charges : Mémoire de la ville

4.1. CARACTERISTIQUES ET FONCTIONNALITES

Nous avons vu que ce document avait une vocation culturelle et ludique. Il devra donc
privilégier d'une part toutes les formes d'acquisition de la connaissance (images et sons
principalement), d'autre part l'interactivité, associée à la liberté de se déplacer dans le
document.

Ces caractéristiques impliquent la réalisation d'un document de type hypertexte (pour


l'interactivité) et multimédia.

Hypertexte : Dans les composantes du document, des points spécifiques (zones


sur une carte ou une image, mots identifiés dans du texte, boutons de commande)
permettent, par clic de la souris, d'ouvrir des fenêtres sur d'autres informations.
C'est à dire de se déplacer dans le document, de manière non-linéaire ;

Multimédia : C'est la capacité du document de contenir du son (des


commentaires, une ambiance musicale ), du texte ou des tableaux, des cartes et
des images (qui peuvent être animées) et de la vidéo (séquences filmées) ;

Animation : Pour nous, une suite d'images figées (par exemple MNT habillés
présentant les évolutions du niveau de la mer) donnant l'impression d'un
mouvement continu, associée à un commentaire. Il ne paraît pas raisonnable
d'envisager la réalisation d'images de synthèses, au sens cinématographique du
terme, compte tenu des coûts nécessaires pour la mise en œuvre de telles
techniques.

Pour répondre aux objectifs qui lui sont assignés, le document " Mémoire de la ville "
devra présenter les mêmes caractéristiques que " SIG NICE ". Toutefois, l'importance
relative, le niveau de qualité des différents aspects ne seront pas identiques.

- En tout premier lieu, ce sont les qualités graphiques, sonores et l'originalité de la


présentation qui seront déterminantes. En effet, dans le cas présent, il ne s'agit
plus, comme pour SIG NICE, d'un document destiné à mettre à disposition une
information recherchée volontairement par le lecteur (tout en fournissant de manière
indirecte des informations supplémentaires). Il s'agit d'offrir \me "promenade " en
toute liberté, entre différentes informations. Celles-ci doivent donc présenter
suffisamment d'attraits pour retenir, par elles mêmes, le lecteur. L'iconographie,
éventuellement associée à un commentaire sonore, et les animations seront donc
systématiquement privilégiées par rapport au texte écrit.

Rapport BRGM R 40325 33


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Plus particulièrement, la qualité graphique et l'originalité du premier écran,


celui qui doit réussir à accrocher le lecteur potentiel, seront déterminantes pour la
réussite du produit (il n'est qu'à voir les efforts déployés pour l'introduction dans
tous les produits commerciaux). Dans notre cas, il est indispensable qu'ime
animation (ou une séquence filmée) associée à un thème musical entraîne le lecteur
vers le corps du sujet : la ville dans son milieu naturel.

Si la facilité d'utilisation reste indispensable, la richesse des informations implique


de privilégier la facilité de déplacement. Le lecteur, avec des signes standardisés,
doit avoir les moyens de savoir oii se diriger dans le document. Il doit donc y avoir
une grande cohérence dans la symbolique des différentes icônes. Quelle que soit la
position dans le document, les mêmes symboles doivent conduire aux mêmes thèmes
(les différents thèmes envisagés sont présentés dans le § 4.2)

A titre d'exemple et sans être exhaustif, en considérant que la sélection d'un


élément d'un élément de paysage (milieu naturel ou construit) peut être susceptible
de provoquer l'affichage d'une liste d'icônes, alors :
une étoile rouge (il n'est pas question ici de préjuger des choix graphiques
ultérieurs) permettra d'aborder la thématique " description des phénomènes
naturels dangereux " : les inondations, après une éventuelle sélection du
Paillon, ou les effondrements, après sélection du " gypse " dans un écran de
description géologique ;
- une pyramide verte (encore une fois, sans préjuger des choix graphiques) peut
permettre d'orienter les lecteur vers les parades possibles (endiguement pour
le Paillon, détection et remplissage des cavités pour le gypse) ;
- une horloge permettra d'aborder les évolutions temporelles (histoire de
l'urbanisation, liste des catastrophes naturelles historiques,..) ;
- une mappemonde peut renvoyer à une échelle plus petite (extension régionale
des phénomènes,..).

En ce qui concerne, le " niveau scientifique et technique " du document, il est


important de garder en mémoire que le public visé est le plus large possible et que
l'objectif fondamental est donc un objectif de vulgarisation, au meilleur sens du
terme.

Comme pour " SIG NICE ", l'aspect de diffusion de cette application est essentiel.
Pour cela, différents supports physiques sont envisageables : CD/ROM, ou
application disponible sur Internet. Dans le premier cas, qui avait été retenu
initialement, l'intégration d'un moteur de lecture du docimient (à trouver dans le
commerce) doit être prévue.

34 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.2. SYNOPSIS

Le document proposé pourrait être construit suivant dix thèmes regroupés en trois
ensembles, d'inégales importances :
1 - Importance du milieu physique pour le développement urbain
2- Phénomènes naturels : que doit-on craindre ?
3- Parades : qu'a-t-on fait et que peut-on faire ?

Chacun des thèmes rassemble des informations de même niveau, susceptibles d'être
présentées sur des écrans différents.

4.2.1. Importance du milieu physique pour le développement urbain

Le "corps principal" reste consacré à l'histoire de la ville et à l'importance du milieu


physique dans son développement. Il est composé de quatre thèmes.

La ville dans son environnement naturel :


description régionale ;
géologie locale, nature du sous-sol ;
paysages et morphologies ;
eaux souterraines et eaux superficielles ;
climatologie, pluviométrie et ensoleillement, régimes des vents ;
données océanographiques.

Le site avant la ville, histoire géologique récente :


variations du niveau marin, surrection (depuis - 5 millions d'années) ;
tectonique régionale et mécanismes globaux ;
variations climatiques, glaciations ;
mise en place des principaux ensembles géologiques ;
processus d'alluvionnements.

Histoire du développement urbain :


localisation et description des premiers établissements ;
limites de la ville aux différentes époques ;
conurbation, histoire régionale ;
intégration de l'urbanisme, utilisation des caractéristiques du paysage .

Ressources liées au milieu physique :


eau potable ;
plage et mer ;
zones de décharges et d'enfouissement ;
carrières et pierres de taille ;
secteurs d'extraction des granulats.

Rapport BRGM R 40325 35


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.2.2. Phénomènes naturels : que doit-on craindre ?

Description des principaux phénomènes (mécanismes et effets)


séismes (faille, tectonique des plaques,..) ;
raz-de-marée ;
crues torrentielles (bassins versants, pluies exceptionnelles) ;
ruissellement urbain ;
glissements ;
chutes de blocs ;
effondrements et fontis.

Cas historiques niçois


liste des phénomènes connus ;
descriptions des effets possibles sur le site de Nice, à partir de la connaissance
des phénomènes historiques.

Principales parades
urbanisme préventif ;
principes de construction parasismique ;
mesures de confortement pour les pentes ;
détection et mise en sécurité des cavités ;
procédures d'alerte pour les inondations (météorologie et mesures) ;
endiguement et entretien des thalwegs pour les crues torrentielles.

4.2.3. Parades : qu'a-t-on fait et que peut-on faire ?

Qu'a-t-onfait à Nice ?
carte de susceptibilité aux mouvements de terrain ;
travaux de confortement sur les pentes (filets, béton projeté, merlons) ;
travaux sur la Var, le Paillon ;
métrologie et procédures d'alerte sur les vallons ;
constructions parasismiques (exemple de l'hôpital de l'Archet) ;

Exemples de l'efficacité de ces parades


comparaison des effets entre séismes comparables entre l'Arménie et les Etats
Unis ;
exemples d'efficacité des procédures de stabilisation de pentes, ou de protection
(Bourg d'Oisans) ;
endiguement du Paillon, lors des dernières crues ;
efficacité des procédures d'alerte.

Evocation de quelques possibilités "faciles" sur la ville de Nice


Il s'agira, ici, d'exploiter les premières conclusions du projet GEMITIS Nice.

36 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.3. STRUCTURATION DU DOCUMENT

4.3.1. Organigramme

Le principe d'un docviment hypertexte est de permettre la "navigation" du lectevir au sein


du document, en empnmtant des "raccourcis" d'une information à l'autre. Le schéma ci-
dessous présente la structuration possible du document envisagé. "La ville dans son
environnement naturel " constitue le thème central du document, celui sur lequel
s'ouvre l'application.

Milieu physique Phénomènes dangereux

Fig. S : Relations entre les différents thèmes du document proposé

Rapport BRGM R 40325 37


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.3.2. Exemples de cheminements possibles

Pour illustrer l'organigramme précédant, il peut être intéressant de décrire des exemples
de cheminement possible dans le document, en liaison avec les informations
disponibles :

Exemple sur la problématique de l'urbanisation :

Ecran 1 : Représentation photo-aérienne de la ville de Nice intégrée dans les éléments


physiques du paysage

Zone de clique : Paillon

Ecran 2 : Photo du Paillon


Icônes permettant des informations complémentaires sur :
le milieu naturel (climat, régimes hydrauliques,..)
la croissance de la ville (période d'urbanisation autour du Paillon)
les phénomènes dangereux (crues torrentielles)

Choix de l'icône : croissance de la ville

Ecran 3 : Informations disponibles (images, commentaires sonores et textes) :


Les dates d'urbanisation autour du Paillon
Pourquoi, pendant longtemps, la ville est restée à l'écart
(inondations et riches terres agricoles)
L'urbanisation autour du Paillon (le Consiglio d'Omato)
Les travaux d'aménagement sur le Paillon (qui doivent prendre en
compte les crues)
Icônes permettant des informations complémentaires sur :
L'histoire de la ville
Les crues historiques

Choix de l'icône : histoire de la ville

Ecran 4 : Déroulement d'une animation montrant, avec commentaire sonore, la


croissance de la ville au cours des siècles.

Retours possibles : à l'écran 1


à l'écran 3
à l'écran 4

38 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Exemple sur la problématique des inondations :

A partir de l'écran 2 (Photo du paillon) de l'exemple précédant :

Icône : Phénomènes dangereux

Ecran 3 : Informations disponibles


Autour d'une photo représentant une crue du Paillon, présentée
avec commentaires sonores ;
Icônes permettant des informations complémentaires sur :
les mécanismes et la dynamique des crues torrentielles
un déroulement de scénario (animation commentée vocalement)
pour un cas de pluies exceptionnelles
les crues historiques du Paillon
les parades possibles contre les crues torrentielles

Icône : les crues historiques du Paillon

Ecran 4 : Informations disponibles


liste des crues historiques du Paillon, avec indication de présence
de documents iconographiques (voire de séquences fimées
d'archives pour les crues les plus récentes).
Icônes permettant des informations complémentaires sur :
les mécanismes et la dynamique des crues torrentielles
un déroulement de scénario (animation commentée vocalement)
pour un cas de pluies exceptionnelles
les travaux de protection réalisés sur le Paillon contre les crues
torrentielles

4.4. CONTENU

4.4.1. Histoire de la ville et développement urbain

La place de Nice est l'un des plus anciens lieux de peuplement européens connu, avec le
site de Terra Amata datant de 400 000 ans avant notre ère. La ville trouve quant à elle
ses origines dans deux cités distinctes aux caractéristiques et aux fonctions différentes.
La première, Nikaïa, est localisée sur l'actuelle colline du château. Les marins
phéniciens, puis les grecs s'installent à cet endroit surplombant toute la plaine de Nice et
proche de la mer pour en faire un comptoir dépendant de Marseille. La deuxième ville
est d'origine romaine : Cemenelum est édifiée plus dans les terres, sur la colline de
Cimiez et compte de 15 000 à 20 000 personnes (selon les vestiges découverts). Elle est
une étape sur une route reliant l'Italie et la France. Cependant cette route trop
dangereuse est abandoimée pour privilégier vm passage plus au Nord et plus sûr.
Cemenelum connaît un déclin croissant et est totalement abandonnée au VI ^ siècle.

Rapport BRGM R 40325 39


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

La ville de Nice se concentre alors sur la colline du château. Au XIII ^ siècle, les
Dominicains et les Franciscains commencent à investir les pentes de la colline. Mais il
faut attendre la Renaissance pour voir la ville s'étendre dans la plaine et s'installer dans
l'actuelle vieille ville (avec transfert du Conseil et de la Cathédrale). La colline devient
alors une forteresse vouée à la défense du Comté de Savoie (rattachement en 1388) face
à l'ennemi français.

Zc? V/'//r^/^ CJiàfpau


dellice
en 1610.
d'êpréiffonoirSshre/h.

Fig. 6 : La ville de Nice en 1610

40 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Dans la plaine, la constnxction du port Lympia en 1612 ouvre la ville au commerce


maritime. Mais, dès son rattachement au Royaume Sarde (en 1814), Nice est
directement mise en concurrence avec Gênes, à son détriment.

C'est à partir du XVIII ^ siècle que la fonction d'accueil commence à prendre de


l'importance et à organiser la ville. La noblesse anglaise, à la suite de Lord et Lady
Cavendish, trouve en Nice une place agréable, hors des frontières de la France ennemie.
Les propriétaires niçois investissent alors les territoires situés au delà du torrent du
Paillon pour construire des villas mises à la disposition des touristes anglais durant la
période hivernale.

L'activité d'accueil connaît un réel épanouissement avec l'arrivée du chemin de fer en


1880. L'hébergement hôtelier fait son apparition à Nice avec la construction de grands
palaces sur la colline de Cimiez d'abord, puis en bord de mer (le Négresco fût achevé en
1912). Le développement de cette activité touristique attire alors une main d'oeuvre
venue de l'arrière pays et de l'Italie et favorise la croissance urbaine. Cette population
nouvelle s'installe dans les quartiers Saint Roch (est du Paillon) ou, plus tard, dans le
vallon de la Madeleine.

L'après deuxième guerre mondiale cormaît une véritable explosion urbaine. Nice devient
une capitale régionale, les activités résidentielles et touristiques y sont florissantes et
attirent les populations du pays niçois, les immigrants italiens. Dans les années 1960,
avec l'arrivée des rapatriés d'Afrique du Nord, le développement urbain s'accélère et
investit le Nord de la plaine cenfrale et la plaine du Var. Le centre de gravité de la ville,
jusqu'alors concentté sur le Paillon, se déplace alors sensiblement vers l'Ouest. Ce
mouvement est accentué par la création, au sud de la plaine du Var, d'un pôle d'activité
regroupant près de l'aéroport, un cenfre d'affaire (Arénas) et une zone d'activité
commerciale et de services.

Toutefois l'expansion urbaine de Nice est rapidement limitée par les caractéristiques de
son site. Nice s'est développée essentiellement dans les zones planes, peu nombreuses,
selon une forme générale en doigts de gants découpés dans les collines. La vallée du Var
offre aujourd'hui les seuls espaces plats encore urbanisables. Il semble, donc,
aujourd'hui que l'avenir de la ville doivent se jouer le long de cette ancierme frontière.

Enfin, les collines qui entourent la ville, semblent être des secteurs privilégiés pour
l'installation de maisons individuelles, isolées au milieu de la garrigue ou de la forêt.
Jusqu'alors réservées à une utilisation agricole limitée (la culture des vignes et des
olives notamment), et jalonnées seulement de quelques hameaux, les hauteurs subissent
aujourd'hui la pression des citadins à la recherche d'espaces. Un semis de pavillons
individuels, certains de bon standing (surtout à l'est sur le Mont Vinaigrier), d'autres
plus modestes, s'éparpillent à travers ces collines et bien au delà des limites de la
commune.

Rapport BRGM R 40325 41


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.4.2. Introduction à l'histoire géologique récente

La géologie et la géomorphologie du site de Nice sont le produit d'une histoire


complexe, dominée par un phénomène majeur : la convergence de l'Afrique et de
l'Europe. La vitesse de ce rapprochement, qui peut être mesurée, est actuellement de
l'ordre de 1 à 2 cm par an. C'est cette poussée, amorcée depuis plusieurs millions
d'années, qui a créé les Alpes, par une lente surrection du continent européen.

Cette surrection, ce basculement, s'accompagne de cassures (les failles qui engendrent


les séismes quand elles se rompent ou qu'elles rejouent) et d'un autre phénomène
majeur, l'érosion, qui a contribué à créer le paysage niçois. Avec la surrection des terres,
les pentes vers la mer s'accentuent. L'eau qui ruisselle a donc de plus en plus de force et
entaille les terrains avec d'autant plus d'énergie, créant les vallées encaissées que l'on
connaît, mais abandonnant également des témoins, comme le Rocher.

Si l'on remonte le temps, il y a cinq millions d'années, le site de Nice était bien différent
de ce que nous connaissons actuellement. La majeure partie de la ville, peut être la
totalité, était sous la mer. C'était un delta à l'arrivée d'un fleuve débouchant d'un
arrière-pays montagneux. Ce fleuve amenait des sédiments qui s'amoncelaient sur le
fond, constitué de roches plus anciennes (marnes, calcaires et gypse). Ce sont ces roches
qui constituent actuellement les reliefs au nord et à l'est de la ville.

La natvire souvent argileuse des sédiments, qui se déposent à cette époque et que l'on
retrouve sur le Mont Boron ou dans le quartier de Gorbella, montrent que la mer était
relativement profonde sur Nice.

Elle remontait également assez loin dans l'arrière pays, puisqu'on retrouve des traces de
ce delta, dans l'arrière-pays jusqu'à environ 25 km au nord de la côte actuelle.

A cet endroit (Collet de Huesti), ces dépôts, formés à la même époque et dans la même
mer que ceux que l'on retrouve sur les flancs du Mont Boron, se trouvent actuellement
hissés à plus de 1000 mètres d'altitude. Ceci témoigne de l'importance des mouvements
de surrection.

Plus tard, au cours des deux ou trois millions d'années suivantes, le mouvement de
surrection se poursuivant, le fond de la mer remonte, et le rivage se rapproche de la côte
actuelle. Ce phénomène, probablement irrégulier, est une des causes principales de la
nature de plus en plus caillouteuse des sédiments. Ce sont eux qui forment les
" poudingues " des Collines. Ces poudingues sont des roches essentiellement formées de
galets arrondis, emballés dans des sables et de l'argile.

Dans le même temps, les failles associées à la surrection font basculer et déplacer les
calcaires plus anciens.

42 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Il y a deux à trois millions d'années, à la fin de l'ère tertiaire, la situation change. Il est
difficile de dire si la mer occupait encore la partie ouest de la ville . Ce que l'on sait, par
contre, c'est que l'actuelle colline de Cimiez était alors recouverte par un lac, très
certainement associé à un Paillon, proche de celui que nous connaissons.

Après cette époque, aux deux facteurs mentionnés plus haut, s'ajoute vin troisième. Si
d'une part la surrection continue ( le fond du lac de Cimiez peut être retrouvé,
actuellement, jusqu'à 160 mètres d'altitude), d'autre part on observe des variations
importantes du niveau marin avec les glaciations du quaternaire. En effet, en période
glaciaire, des quantités énormes d'eau sont piégées dans les banquises et le niveau
général descend. Cette baisse du niveau marin, variable suivant les grandes glaciations,
peut atteindre -120 m. Elle découvre alors le plateau continental et, en créant un gradient
de pente plus fort, favorise une incision plus profonde des thalwegs.

En période interglaciaire (comme maintenant), par contre cette eau relâchée fait monter
le niveau des mers et des océans. Ce niveau, en absolu, n'a jamais dépassé de plus de
quelques mètres le niveau actuel. Toutefois, la toujours présente surrection fait que
d'anciennes lignes de rivage, datant d'environ 1,5 millions d'années, peuvent se
retrouver jusqu'à 100 mètres d'altitude (Mont Boron).

Par ailleurs, dans les périodes interglaciaires, le niveau de la mer, étant au plus haut,
favorise le dépôts des alluvions dans les vallées. Ce sont ces alluvions (sables, graviers,
galets ou niveaux argileux) qui constituent le sol actuel de la majeure partie de la ville.
Ce sont dans ces alluvions, très perméables, que circulent les eaux souterraines, les
nappes.

Dans la formation des paysages, une dernière catégorie de phénomènes mérite d'être
mentionnée : les mouvements de terrain. Ce sont des chutes de blocs ou des
écroulements qui ont généré la formation d'éboulis. Ce sont des glissements dans les
niveaux marneux. Enfin, ce sont des effondrements liés aux dissolutions dans les
calcaires (kartzs), mais surtout dans les gypses.

Rapport BRGM R 40325 43


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.4.3. Principaux phénomènes liistoriques

L'histoire de Nice est marquée de nombreux phénomènes naturels, climatiques ou


géologiques. Ces événements sont parfois dramatiques, parfois anecdotiques. Sans
entamer une étude exhaustive et en gardant en mémoire que les dates les plus anciennes
sont souvent sujettes à caution, il est possible de citer parmi les événements les plus
marquants :

-625 - 1214- 1218 - 1327 : tremblements de terre ;

- 1471, 1473 : grandes pluies et inondations ;

- 23 juin 1494 : tremblement de terre suivi, durant cinq ans, d'une extrême
sécheresse et de la peste ;

- 15 septembre 1516 : terrible ouragan sur Nice. Plusieurs personnes périrent


dans la tourmente ;

- 9 octobre 1530 : une crue du Paillon emporta le pont Saint Antoine ;

- 8 juin 1531 : débordement du Paillon qui emporte un pont et détruit l'église


Saint Lazare ;

- 1544 : année du déluge de saint Martin ;

- 1550 : des inondations dévastèrent toute la région. Elles furent suivies d'une
famine et de la peste. Ce dernier fléau fit, dans la ville de Nice seule, plus de
3500 victimes ;

- 1556 : tremblement de terre

- 20 juillet 1564 : tremblement de terre dans l'arrière-pays, qui se traduisit par un


arrêt momentané d'écoulement de la Vésubie et à Nice par un abaissement
sensible du niveau de la mer. Les deux tiers des habitants de Nice couchaient
dans les champs à la suite des différentes secousses. Après ce tremblement de
terre, le pays connut 4 armées d'extrême sécheresse ;

- 25 janvier 1576 : un raz-de-marée très violent vint assaillir les côtes des Alpes-
Maritimes. Il fut ressenti plus fortement dans la rade de Villefranche ;

- 15 août 1601 : l'une des crues les plus fortes observées jusque là à Nice
endommagea le Pont-Vieux du Paillon, entraîna la chute de ce qui restait encore
des remparts en amont de ce pont et provoqua la ruine de plusieurs maisons ;

44 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

- 1601 : invasion de sauterelles venues d'Afrique ;

- 14 et 16 juin 1618 : tremblement de terre ;

- 1628 : grands froids, on traverse le Paillon sur la glace ;

- 1644 : tremblement de terre ;

- 1651 : autre année dite du déluge, plusieurs ponts sont emportés ;

- 25 juin 1681 : inondations du Paillon ;

- 1784 - 1787 : débordements du Paillon ;

- 30 juillet 1837 : le Paillon ravagea les campagnes de Saint Roch et de Riquier ;

- novembre 1852: crues du Paillon et de ses affluents qui envahirent les


campagnes et les rues de la ville. La crue du Var atteignit des proportions
considérables et provoqua de graves avaries au pont Saint Laurent ;

- 30 décembre 1854 : tremblement de terre ;

- 20 janvier 1855 : raz-de-marée qui emporta divers parties du quai du midi à


Nice. Douze bateaux de pécheurs furent brisés et engloutis ;

9 juin 1855 : très forte crue du Var. Deux travées du pont Saint Laurent
furent emportées. Une charrette et son conducteur furent précipités dans le
fleuve ;

- 23 février 1887 : séisme qui entraîna la mort de 2 persomies et 13 blessés à


Nice ;

- 9 juillet 1963 : le séisme le plus important de ce siècle dans la région,


provoqua quelques chutes de plâtre à Nice

- 21 avril 1995 : séisme

Rapport BRGM R 40325 45


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

4.5. REALISATION

L'approche culturelle et ludique proposée ici, à l'issu de cette phase de réflexion,


conduit à envisager la réalisation d'un document très ambitieux. A ce stade de l'étude,
nous disposons d'un synopsis et de l'organigramme du produit. Une première collecte
des informations indispensables a été réalisée. Toutefois, plusieurs actions, qui
représentent un travail important et non réalisées ici, sont encore indispensables avant
de pouvoir proposer un chiffrage réaliste du projet final.

- défînition des chartes (graphique, sonore, de navigation,..) : les documents


multimédias se généralisent. Il présentent tme grande qualité graphique et sonore, à
laquelle le public est maintenant habitué. Cette qualité ne peut s'envisager sans la
participation de professionnels qui définiront les caractéristiques de l'environnement
sonore, la palette de couleur qui dormera le " t o n " du document et assurera son
homogénéité visuelle. De même, le mode de navigation doit rester constant dans
l'ensemble du document. Là encore, il sera nécessaire de le définir précisément avant
toute réalisation.

- écriture du scénario détaillé : comme pour la réalisation d'un film, il est


indispensable de définir " écran par écran " le contenu complet du document envisagé.
Une telle opération implique un gros travail d'écriture, à partir de la documentation déjà
recueillie, mais également par un recensement complet des ressources iconographiques
disponibles (photos, images, films). A l'issu de cette opération, les caractéristiques des
illustrations à créer seront cormues et le budget nécessaire identifié.

- réalisation d'une maquette : une telle maquette constituera l'ossature du produit. Au


travers d'un choix restreint d'itinéraires dans le document, elle permettra d'avoir une
idée claire des choix retenus, en termes de contenus, de mode d'utilisation et de
présentation. Par ailleurs, cette réalisation permettra d'évaluer le coût de production
d'une page d'écran, avec les caractéristiques graphiques et sonores retenues.

- chiffrage du projet définitif et validation par le Comité de Pilotage : la


connaissance du scénario définitif, des illustrations à créer et des coûts de production
permettra d'évaluer, de manière réaliste le budget nécessaire pour produire le budget
final. Tous ces points devront faire, alors, l'objet d'ime validation par le comité de
pilotage, qui pourra lancer le " bon à tirer " du produit définitif

46 Rapport BRGM R 40325


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Conclusion

Cette étude a permis de définir le cahier des charges de trois documents, susceptibles de
répondre à quelques uns des objectifs de communication sur le risque sismique, tels
qu'envisagés suivant l'approche GEMITIS.

Ce sont :
- une plaquette " risque réel et risque médiatique " ;
une application " SIG NICE ", permettant la navigation dans un SIC
présentant le milieu physique ;
- une application multimédia " Mémoire de la Ville ".

Il est clair que la décision de suite à donner à cette réflexion, c'est à dire toute
réalisation ou diffusion de ces résultats, ne peut venir que des autorités concernées.

Pour ces trois documents, les difficultés et le coût éventuel de réalisation, vont croissant.

La réalisation du premier document " risque réel et risque médiatique " , destiné aux
élus et de portée plus politique, ne devrait pas poser de problèmes particuliers.

En ce qui concerne, l'application SIG NICE, la réalisation de la maquette prouve la


faisabilité technique d'une telle application. Plusieurs points importants sont cependant
à souligner :
- le problème lié à la propriété des données (BRGM, Ville de Nice, ION, GDF,
CGE,), qui devra être préalablement clarifié ;
les numérisations du cadastre et du POS (qui, à notre connaissance, n'ont pas
été entreprises) ;
la réalisation d'vine mosaïque complète des ortho-photos aériennes de la
ville, si cette option est décidée pour l'arrière-plan ;
- la nécessité de réaliser une carte " fine " des pentes et donc de disposer d'un
Modèle Numérique des Terrains (MNT) précis.

Le troisième document " Mémoire de la ville " est le plus ambitieux. Toutefois, évaluer
le budget nécessaire à la production (au sens cinématographique) d'un document de ce
type nécessite vme phase amont de préparation plus importante que celle réalisée ici.
Cela implique, en particulier, de définir les chartes (graphiques, sonores, de navigation),
d'élaborer un scénario détaillé, de recenser toute l'iconographie nécessaire (et d'évaluer
celle qu'il faudra créer), enfin de réaliser une maquette.

Rapport BRGM R 40325 47


Projet GEMITIS NICE : Cahier des charges d'un outil de communication

Bibliographie

Bosio U. (1902) La province des Alpes Maritimes Imprimerie des Alpes Maritimes à
Nice

Colbeau-Justin L. et De Vanssay B. (1996) : Analyse psychosociale d'une situation de


crise limitée : le cas du séisme niçois d'avril 1995 Rapport de mission Comité
Français de la D.I.P.C.N. 35 pages.

Lambert J., Bernard P., Czitrom G., Dubié J.Y., Godefroy P., et Levret-Albaret A.
(1997) - Les tremblements de terre en France. Editions du BRGM - 196 pages .

Lutoff G., Amal C., Masure P. et Thierry P. (1998)-Projet GEMITIS Nice :


identification des principaux enjeux sur la ville de Nice - Rapport BRGM R 39 907

Tisserand M. (1868) Communication concernant les phénomènes météorologiques, les


tremblements de terre et les épidémies dont le département des Alpes Maritimes a été
le théâtre pendant les siècles passés Revue des sociétés savantes des départements
tome 8, série 4 septembre 1868

Stieltjes L., Bour M., Monge O. avec la coll. de Martin C. et Mouroux P. (1997) - Projet
GEMITIS Nice : évaluation de l'aléa sismique local sur la ville de Nice. Rap. BRGM
R39082, 80 p., 22 fig., 9 tabl., 8 pi. h.t.

Rapport BRGM R 40325 49


Annexe 1
SIG NICE : Présentation de la maquette
Maquette SIG NICE

Fig. 1 : Ecran d'ouverture de l'application

En ouverture de l'application, les limites de la commune de Nice sont représentées en


surimpression sur la carte IGN à 1 / 100 000.

Les grands axes structurants de la ville (autoroute urbaine, pistes de l'aéroport, voies
ferrées, etc.,..) sont également représentées.

A noter que l'échelle graphique indique 7 km.


M Projet GEMITISNICE '

i
I
w
g

Fig. 1 : Ecran d'ouverture de l'application


Maquette SIG NICE

Fig. 2 : Géologie

Partie A :
Quand on se rapproche, (l'échelle graphique indique 3 km), on voit apparaître la
géologie en surimpression.

Les coupes géologiques disponibles à l'interrogation sont affichées en jaune.

Dans la partie B, le cadre rouge indique l'extension de la carte affichée.

Les informations " de base " (géologie, nappe, type de zone sismique, aléa mouvement
de terrain, pente indicative) sont disponibles dans la partie C
Projet GEMJTISNICE

Géologie : AHuvions actuelles


Nappe : profondeur de 5 à 10 m
Type tfe zone sisnttque; S2-3
Atéa mouvement de terrain:
Susceptibilité nulle ou négligeable GO
Pente indicative

L» born».'
jçéo graphique
interactive
par CSRI Frane*.',

Fig. 2 : Géologie
Maquette SIG NICE

Fig. 3 : Coupe géologique

Sur la carte précédante, après interrogation, vine des coupes préalablement dessinées et
numérisées a été affichée.

6
ftv/rf GEMITISMCE

Géologie : Jurassique indifférenciés


Nappe : substratum rocheux
Type de zone sismtque: 80
Aléa mouvement de terrain; ....
Susceptibilité nulle ou-négligeable
I
Penie indicative

—) Limons argileux Poudinques


jj Galets, sables et graviers Calcaires Jurassiques
W^\ Sables Gypses du Trias
i 1

La bwn*
Biographique
interactive
p»r ESftl Fr«ncA

Fig. 3 : Coupe géologique


Maquette SIG NICE

Fig. 4 : Hydrogéologie

Partie A :

A line échelle plus grande (2 km sur l'échelle graphique), on voit apparaître la carte des
nappes (localisation et profondeur moyenne).

A noter qu'en fond de plan, la carte à 1 / 100 000 de l'IGN a été remplacée par une
mosaïque réalisée avec les différentes cartes à 1 / 25 000 couvrant la zone.

8
\ Projet GEMITÏSNÏCE
o 1 2km

Géologie : Plio-quate maire : poundingi


Nappe : substratum rocheux
Type de zone sïsmique: SO
Aléa mouvement de terrain:
1
Susceptibilité nulle ou négligeable
P e n t e indicative (%J:4

GeoKiosk W . *
graphique
<o par ESRI Fr»n«:'

Fig. 4 : Hydrogéologie
Maquette SIG NICE

Fig. 5 : Types de zone sismique

Partie A :

En poursuivant le " zoom " (échelle graphique à 1 km), on voit apparaître la carte de
zonage sismique.

Sont affichés également, les principaux réseaux.

10
o 1km

Géologie : Àlluvïons actuelles


Nappe : profondeur de 1 à 2 m.
I
Type de zone sismique: S2-3 •8
CD
Aléa mouvement de terrain: ,.
Susceptibilité nulle ou négligeable
PeFite indicative {%)'.
9
co
O

GeoKiosk
mceracttve
par ES RI Franc*

Fig. 5 : Types de zone sismique


Maquette SIG NICE

Fig. 6 : Légende des réseaux

Partie A :

Après interrogation, la légende utilisée pour la représentation des différents réseaux est
affichée. Cette légende concerne également la voirie et le bâti (qui n'est pas encore
affiché).

12
Eau potable
ftéseau d'assainissement
Réseau GDF
Réseau GDF en fonte non ductile
Lignes électriques haute tension Géologie : Portlandien : calcaires gêné
Nappe ; substratum rocheux •Q
Type de zone sismique: SO
Aléa mouvement de terrain:
t t Susceptibilité forte
Voie structurante Pente indicative (%[. CO

T-TT- Voie de 1 [2 largeur supérieure a 3,b m G)


Voie de 1/2 largeur intérieure à 3.5 m
— Voie ferrée

Bâtiment

Limite de parcelle cadastrale

La boni* ;
graphique:;
mtef activ» ;
(>ar ESRI Fr

Fis. 6 : Légende des réseaux


Maquette SIG NICE

Fig. 7 : Aléa " mouvement de terrain " et menu principal

Partie A :

A une échelle encore plus grande (800 mètres dans la partie E), on voit apparaître la
carte de zonage de l'aléa "mouvements de terrain", ainsi que la localisation d'un
certain nombre de désordres (effondrements, en rose, au centre de la partie A, chutes de
blocs indiquées par des étoiles jaunes dans le coin supérieur droit).

Les bâtiments sont affichés en surimpression.

Partie D :

La frappe de la barre d'espace a fait passer l'application en mode " interrogation ".
Le menu principal est affiché. A noter que le curseur (dans notre cas, il apparaît ici sous
la forme d'un globe qui tourne) n'est pas reproduit par notre procédé de copie d'écran.

Le menu principal est composé de 3 options qui permettent de :


- Informations sur... : chercher des informations supplémentaires sur
les différents sujets possibles ;
- Localisation sur : se déplacer directement sur un point précis ;
- Légendes : afficher une des légendes disponibles sur les différents
thèmes

14
Projet GEMI17SNICE
0 100 800m

Géologie : Alluvions actuelles


Nappe : profondeur de 1 à 2 m. !
Type de zone sismique: S2-3
c
Aléa mouvement de terrain: ...
Susceptibilité nulle ou négligeable
Pente indicative [ % j : l
9
co

Localisation sur
Légendes

GcoKiosk

Fig. 7 : Aléa « mouvement de terrain » et menu principal


Maquette SIG NICE

Fig. 8 : Sous-menu " localisation sur "

Partie D :
La sélection, à l'aide de la barre d'espacement de l'option " Localisation sur ", a fait
apparaître un sous-menu proposant 4 options :

- Points sensibles : le choix de la cible sera proposé sur différents sites


(bâtiments, infrastructures, etc.). La sélection de cette option amène
un troisième niveau de menu, avec les options suivantes
- Bâtiments - établissements
- Nœuds de réseaux ;
- Ouvrages d'art.
Avec ces différentes options, des listes sont proposées à la
sélection

- Photographies : dans notre maquette, nous avons numérisé et intégré


des ortho-photos en fond de plan sur deux secteurs. Cette option
permet d'afficher directement les secteurs concernés en plein écran
(sur la partie A) ;

Cadastre : cette option permet de sélectionner une parcelle cadastrale


par son numéro et de l'afficher au centre de la partie A. A noter
qu'une seule section est disponible et le nombre de parcelles limité ;

Zones prédéfinies : un certain nombre de secteurs présentent une


importance plus grande, et ne sont pas limités à quelques bâtiments
(aéroport, vieille ville, etc.). ces secteurs présélectionnés sont affichés
plein écran (partie A) ;

Retour au menu principal

16
\ Projet GEMÏTISNICE
o 100 8OOm

Géologie : Alluvîons actuelles


Nappe : profondeur de 1 à 2 m.
Type de zone stsrnique: S2-3
Aléa mouvement de terrain:
I
Susceptibilité nulle ou négligeable 9
Pente indicative | % ) : 1
G)

ftfs'aensîbles
Photographies
Cadastre
Zones prédéfinies
Retour au menu principal

GcoKiûSk

Fig. 8 : Sous-menu « localisation sur »


Maquette SIG NICE

Fig. 9 : Localisation sur l'Hôtel de Ville

Dans le menu précédant, les options


Points sensibles
Bâtiments-établissement
Instance : Gouvernement
Hôtel de ville
ont été successivement sélectionnées.

Partie A :

L'échelle est plus grande, que sur les écrans précédants (100 m pour la partie E).
Le fond de plan est constitué par une ortho-photo.
Les bâtiments publics sont affichés en surimpression (couleur vert amande).
Les différents ouvrages de reconnaissance apparaissent sous forme de rectangles ou de
triangles verts.
Les ronds verts représentent la localisation des transformateurs électriques.

Les résea\ax indiqués en


- magenta correspondent aux conduites de gaz (fonte non ductile) ;
- bleu correspondent au réseau principal d'assainissement.
(Seul les principales conduites d'alimentation en eau potable ont été reproduites dans
notre maquette, elles apparaissent donc pas sur cet écran).

Partie B :

La localisation de la carte de la partie A, n'apparaît plus que comme un point rouge sur
la carte de la commime.

Partie C :

Les informations affichées correspondent à la localisation du curseur (non visible) au


droit de l'Hôtel de Ville.

Partie D :
La fm de la liste des bâtiments correspondant aux instances de gouvernement est encore
affichée.

18
;4. rejet GEMITISNICE
100m

néologie : Alluvions actuelles


Nappe ; profondeur de 1 à 2 m. i
ï'ype de zone sismique: SZ-3 -Q
Aléa mouvement de terrain: ,.
Susceptibilité nulle ou négligeable
9
Pente indicative [ %}: 1
G)
Centre Admin. le Port Rép
Centre Admin. Magnan Reno
Centre Administratif
Ch de Commerce et lndust
Chambre d' Agriculture
Chambre des Métiers
Direction régional des do
Douanes

PC de Crise Àrértas
Préfecture

GeoKiosk ^ . •
interactive
p*r ESRI Frtntt-

Fig. 9 : Localisation sur l'Hôtel de Ville


Maquette SIG NICE

Fig. 10 : Légende sur les informations ponctuelles

La sélection, dans le menu principal, de l'option légende a permis de sélectionner la


légende sur les différentes informations " ponctuelles " disponibles dans cette
application.

20
légende Informations•pohcfue

ics de n
Point d'eau (BSS)

Dossier BSS

P«4nts sensibles Projet GEMITÎSNICE


Bâtiment public
100m

Géologie : Altuvtons actuelles


il
(g) Ouvrage d'art Nappe : profondeur de 1 à 2 m. I
^

A
Noeud de réseau

Transformateur électrique
Type de zone sismique; SZ-3
Aléa mouvement de terrain;
Susceptibilité nulle ou négligeable
Pente indicative { % j : 1
ï
00

* * •
Désordres

Départ de blocs

Impact de bloc

Aven

interactive ;
p a r ESRI Franc*, '••

Fig. 10 : Légende sur les informations ponctuelles


Maquette SIG NICE

Fig. 11 : Localisation sur une parcelle cadastrale

A partir de l'option " Localisation sur " du menu principal, les options
Cadastre
Section NH (seule disponible)
Parcelle 57

ont été successivement sélectionnées.

Partie A :

L'échelle est plus grande, que sur les écrans précédants (60 m pour la partie E). ;
Le fond de plan est constitué par une ortho-photo ;
Les bâtiments publics sont affichés en surimpression (couleur vert amande) ;
On distingue la limite des bâtiments courant, en surimpression ;
Les limites de parcelle cadastrale sont en bleu clair ;
A noter également les courbes de niveau.

Les réseaux indiqués en


- magenta correspondent aux conduites de gaz (fonte non ductile) ;
bleu foncé correspondent au réseau principal d'assainissement.
(Seul les principales conduites d'alimentation en eau potable ont été reproduites dans
notre maquette, elles apparaissent donc pas sur cet écran).

Partie B :

La localisation de la carte de la partie A, n'apparaît plus que comme un point rouge sur
la carte de la commune.

Partie C :

Les informations affichées correspondent à la localisation du curseur (non visible) sur la


parcelle 57.

Partie D :
Une partie de la liste des parcelles numérisées (section cadastrale NH) est encore
affichée.

22
0 10 60m

Géologie : Eboulis de pierrailles etforrj


Nappe : substratum rocheux
Type de zone sïsmirçue: S0
Aléa mouvement de terrain:
Susceptibilité forte 9
Pente indicative (%J: 7
Parcelle 27
5
Parcelle 35
Parcelle 40
Parcelle 41
Parcelle 42
Parcelle 43
Parcelle 55
Parcelle 56

Parcelle 58
Parcelle E0
Parcelle G1
Parcelle 62
Parcelle 151
Parcelle 152
Parcelle 153

GeoKÉosk
La borne
géographique
interactive
par ESRI Franc»
CO

Fig. 11 : Localisation sur une parcelle cadastrale


Maquette SIG NICE

Fig. 12 : Informations sur les sondages

Après localisation sur l'aéroport, l'option " Informations sur.. " a été sélectionnée dans
le menu principal,, puis l'option " ouvrages de reconnaissance "

Partie A :

L'échelle est plus petite, que sur les écrans précédants (400 m pour la partie E). ;
Le fond de plan est constitué par la carte d'aléas " mouvements de terrain. ;
Les bâtiments publics sont affichés en surimpression (couleur vert amande).
Les différents ouvrages de reconnaissance apparaissent sous forme de rectangles ou de
triangles verts.
Les ronds verts représentent la localisation des transformateurs électriques.

Les réseaux indiqués en


magenta correspondent aux conduites de gaz (fonte non ductile) ;
- bleu correspondent au réseau principal d'assainissement ;
- bleu clair pour l'eau potable.

Partie B :

La localisation de la carte de la partie A, apparaît de nouveau comme un petit rectangle


rouge sur la carte de la commune.

Partie C :

Les informations affichées correspondent à la localisation du curseur (non visible) sur le


sondage sélectionné.

Partie D :
Les informations numérisées dans la BSS (Banque de Dormées du Sous-Sol) sont
affichées.

24
Projet GEMITISNICE
0 100 400m

Géologie : Alluvions actuelles


Nappe : profondeur de 1 à 2 m.
Type de zone sismique; 32-3
Aléa mouvement de terrain: ,
Susceptibilité nulle ou négligeable
Pente indicative j % |: 1 co

Point BSS

No: 10001X8995/F
Profondeur (m) : 28.08800
Nature : fORAGC

GeoKiosk
N3

Fig. 12 : Informations sur les sondages


BRGM
Service Reprographie
Impression et façonnage
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
BRGM I
SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL
Département Utilisation et Protection de l'Espace Géologique I
BP 221 - 73374 Le Bourget-du-Lac Cedex - France - Tél. : (33) 04.79.25.31.32 •

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