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La culture

La culture : introduction
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NATURE ET CULTURE
Un rapport d’opposition
● Du latin colere (« habiter », « cultiver »), cultura désigne étymologiquement
l’action de cultiver la terre. Le mot a ensuite pris un sens plus large et renvoie
désormais à l’ensemble des activités humaines issues de la réflexion.
● La culture est ce qui s’oppose à la nature, à ce qui est donné, inné. Elle
est de l’ordre de l’acquis.

Une définition de l’homme


● Si l’homme a une origine animale et donc naturelle, il n’en diffère pas moins
qualitativement des animaux. L’instinct est ce qui régit la vie de l’animal : c’est
un savoir inné, dépourvu de conscience, peu susceptible de progrès. Tandis
que chez l’homme, l’instinct est atrophié. Et c’est ce qui le rend perfectible.
Pour parer au déficit de la vie instinctuelle, il invente des solutions individuel-
les et collectives qui sont transmises par la parole, et non génétiquement.
● La nature de l’homme, c’est sa perfectibilité. En lui, l’intelligence
supplée à l’instinct.
© Bordas

LE TRAVAIL A CRÉÉ L’HOMME


Le travail comme transformation de la nature
● André Leroi-Gouhran a montré dans Le Geste et la parole (Albin Michel,
1964) que c’est avant tout l’organisation corporelle de l’homme qui lui a
permis d’utiliser des outils. Le passage à la station verticale a eu pour
conséquence la libération de la main.
● C’est par le travail, rendu possible par la saisie de l’outil, que l’homme
s’est construit lui-même dans l’histoire, à partir de la nature. En transfor-
mant la nature, il a transformé sa propre nature et s’est éloigné de son
animalité originaire.

Le langage est le propre de l’homme


● Le langage apparaît alors originairement comme l’un des moyens
nécessaires du travail. Comme l’outil, la parole est un intermédiaire.
● Par exemple, pour couper un objet, l’homme prépare une lame tran-
chante au lieu de s’attaquer directement à l’objet. De même, au lieu de
montrer un objet désiré et de faire signe qu’on lui apporte, il émet des sons.
● De ce décalage est née la pensée, qui est le produit de l’action différée,
médiatisée par l’outil et la parole. Langage, pensée, outils se sont donc
engendrés mutuellement et se sont renforcés sur la base du travail.

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La culture

LES PROGRÈS DE L’ESPÈCE HUMAINE SONT CULTURELS


Les étapes de l’évolution de l’espèce humaine
● Les progrès psychiques de l’humanité au cours des quarante ou
cinquante derniers millénaires ont été d’une ampleur extraordinaire.
● Ils s’expliquent par l’apparition de quatre faits :
– le travail, rendu possible par la découverte et l’utilisation des outils ;
– le développement de la coopération entre les hommes et des échanges ;
– la réalisation par la collectivité d’un patrimoine social accumulé et
transmis de génération en génération ;
– l’acquisition du langage et la genèse de la pensée.

L’homme s’éloigne du biologique


● Chez l’animal, les progrès se manifestent sous la forme d’une modifica-
tion de l’organisation biologique, dans le développement du cerveau.
● Chez l’homme, les progrès de l’espèce ne se fixent pas dans un
« patrimoine biologique » transmis héréditairement, mais dans un patrimoine
social accumulé, c’est-à-dire le patrimoine constitué par l’accumulation
des outils, des instruments de production, du savoir transmis de génération en
génération par l’oral, puis par l’écrit, l’ordinateur, les bibliothèques, les

© Bordas
institutions scolaires.

Le rôle des progrès sociaux


● Ce glissement d’un plan à un autre représente un événement fondamental
dans l’histoire des évolutions de l’espèce humaine : à des fonctions d’acquisi-
tion et de transmissions individuelles de type organique, tels l’hérédité et
l’instinct, se substituent des progrès collectifs d’ordre social, culturel.
● Ainsi, chez l’homme, ce ne sont pas les changements biologiques qui
jouent le rôle capital, mais les progrès sociaux. Et quelques millénaires d’his-
toire sociale et culturelle ont permis à l’homme de réaliser plus de progrès
que les centaines de millions d’années d’évolution biologique des animaux.

Impossible de démêler en l’homme le naturel du culturel


● L’homme est donc un être de culture au point qu’il est impossible de
démêler en lui ce qu’il y a d’originaire et d’artificiel. Il n’existe aucune
nature biologique de l’homme qui serait séparée de toute culture. En lui,
tout est fabriqué et tout est naturel.
● Ce qui est culturel (langage, art, religion, etc.) a une dimension biolo-
gique, dépend de notre manière corporelle d’être dans le monde. Ce qui
est biologique, comme les conduites vitales, par exemple, se détache du
biologique, a un autre sens que biologique, un sens culturel.

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