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INP-HB Yamoussoukro MP*

CPGE Mercredi 24 Janvier 2017

DEVOIR SURVEILLÉ DE PHYSIQUE (03 heures)


Consigne de rédaction :
• chaque réponse doit être précédée du raisonnement qui la justifie.
• les résultats devront être encadrés.
• les applications numériques sans unités seront considérées fausses.

Exercice 1 : Capacité thermique des solides : Modèle d'Einstein


En 1907, Einstein a proposé un modèle permettant de prévoir la capacité thermique des solides en fonction de la
température. Chaque atome du solide est assimilé à un oscillateur harmonique 3D, d'énergie potentielle :
1
EP ( x ) = m 2r 2 , où m est la masse de l'atome,  la pulsation propre de l'oscillateur et r la distance de l'atome à
2
sa position d'équilibre.
A) Modèle Classique : (questions de cours)
1) De combien de variables a-t-on ici besoin pour décrire l'état d'un atome ?
2) Exprimer l'énergie mécanique de l'atome en fonction de ces variables.
3) A l'aide du théorème d'équipartition de l'énergie, montrer que l'énergie moyenne de l'atome est   = 3 kBT .
4) En déduire que la capacité calorifique molaire du solide est : CV ,m = 3R ; avec R = kB N A . Quel nom porte ce
résultat ?
B) Modèle quantique :
La physique quantique prévoit que l'énergie d'un oscillateur harmonique est quantifiée. Les niveaux d'énergie d'un
oscillateur harmonique 1D de pulsation propre  sont donnés par :
 1
En =  n +   ; n  0 ( n entier )
 2
1
1) Montrer que la fonction de partition z ( T ) d'un oscillateur 1D s'écrit : z (T ) =
  
2 sh  
 2k BT 

On pourra poser u = . En déduire la probabilité d'occupation pn du niveau d'énergie En .
k BT
   
2) Montrer que l'énergie moyenne d'un oscillateur 1D est :  1D  = coth  
2  2k BT 
Un atome étant assimilé à un oscillateur 3D, on admet que chaque degré de liberté en position ( x, y , z ) contribue de
manière identique à l'énergie de l'atome, donc que l'énergie moyenne d'un atome est :   = 3  1D 

3) On note n le nombre de moles d'atomes dans le solide. Donner  E  , l'énergie moyenne du solide, en fonction
de n, N A et  1D  .
2
 u2  
4) Montrer que la capacité calorifique molaire du solide est : CV ,m = 3R   avec u = et R = kB N A .
 sh ( u 2 )  k BT
5) Que vaut la capacité calorifique à basse température ? A haute température ? Quel résultat retrouve-t-on ?
Exprimez la température caractéristique de la transition entre ces deux régimes, notée  D , en fonction de ,  et
kB .
6) Lire sur la figure suivante la valeur expérimentale de la capacité calorifique molaire des solides étudiés à haute
température. Comparer au résultat théorique. On rappelle : 1 calorie = 4,18 Joule.

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La figure ci-contre présente des mesures de dépendance en
température de la capacité calorifique molaire de trois solides :
Argent (Ag), Germanium (Ge) et Beryllium (Be), en fonction du
rapport T  D (  D n'est pas le même pour les trois solides). La
courbe correspondant au modèle d'Einstein est représentée en
pointillés. On voit que ce modèle prévoit correctement les
valeurs limites de CV ,m à basse et hautes températures, mais ne
permet pas de modéliser précisément la transition entre les deux
régimes. Cet écart entre théorie et expérience est dû au fait que
l'on a supposé les atomes indépendants dans le modèle
d'Einstein, alors que ceux-ci interagissent avec leurs plus
proches voisins. Un autre modèle, proposé par Peter Debye en
1912, qui prend en compte les interactions entre atomes, permet
une modélisation très précise du comportement de la capacité
calorifique des solides (tracé en trait plein sur la figure).

+
ch ( x )
; ( coth ( x ) ) = − 2
1 1 1
Formulaire :  ne 
n =0
− n
=
 
pour   0 ; coth ( x ) = =
th ( x ) sh ( x ) sh ( x )
4sh2  
2

Exercice 2 : Inversion quantique de la molécule d’ammoniac


On se propose de montrer que l’inversion de la molécule d’ammoniac est possible du point de vue quantique,
indépendamment de la température. La fonction d’onde décrivant le mouvement relatif de l’atome d’azote et des trois
atomes d’hydrogène est notée  ( x, t ) ; elle vérifie l’équation de Schrödinger
 2
 2
i ( x, t ) = − ( x, t ) + V ( x ) ( x, t )
t 2m x 2
E
−i
( x, t ) =  ( x ) e
t
1) On s’intéresse aux états stationnaires d’énergie E et on pose  . Montrer que  ( x ) vérifie
l’équation (I) :
d 2 2m ( E − V ( x ) )
+  ( x) = 0 ( I)
dx 2 2

On considère dans un premier temps un modèle de potentiel V1 ( x ) à double puits infini symétrique rectangulaire
(figure 1).

Figure 1. Profil en double puits infini symétrique rectangulaire


Les fonctions d’onde localisées dans le puits A sont notées  A ( x, t ) , celles localisées dans le puits B , B ( x, t ) .
Les fonctions  ( x ) associées sont notées respectivement  A ( x ) et  B ( x ) .
2)
a) Que veut dire qu’une fonction d’onde est localisée sur un domaine ?
b) Pourquoi doit-on considérer les fonctions d’onde identiquement nulles pour x  x0 et x  x0 + ? Quelles sont les
conditions aux limites de  A ( x ) et  B ( x ) ?
c) Donner, sous forme intégrale, sans les calculer, les conditions de normalisation pour  A ( x ) et  B ( x ) .

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3)
a) Résoudre l’équation ( I ) pour le potentiel V1 ( x ) dans l’intervalle  − x0 − , − x0  ] correspondant au puits A .
On donnera les solutions normalisées  A,n ( x ) indicées par un entier n * et les énergies EnA associées.
b) Quelles sont, sans calculs, les solutions  B ,n ( x ) et les énergies E nB ?
c) Soit une molécule d’ammoniac dans un état décrit par  A,n ( x, t ) d’énergie E n à un instant t donné.
A

Quelle est la probabilité de trouver l’atome d’azote dans l’intervalle  x0 , x0 +  à l’instant t  t ? Conclure.
On modélise cette fois le profil d’énergie potentielle par un double puits infini rectangulaire à saut fini, V2 ( x )
(figure 2).

Figure 2. Profil en double puits à saut fini

On donne V0 = 0, 25 eV , x0 = 10 pm . On considère 0  E  V0 .
4) Justifier que dans le domaine x0  x  x0 + , la solution de l’équation ( I ) s’écrit

 B ( x ) = sin ( k ( x − x0 − ) ) avec k =
2mE

où une constante que l’on ne cherchera pas à exprimer. En déduire une forme de solution  A ( x ) dans le domaine
− x0 −  x  − x0 .
5) Dans le domaine − x0  x  x0 , les solutions de l’équation ( I ) s’écrivent
C ( x ) = C1 cosh ( Kx ) + C2 sinh ( Kx )
où C1 , C2 et K sont des constantes.
a) Exprimer K en fonction de E, V0 , m et .
b) Quelles conditions doivent être vérifiées par la fonction d’onde  ( x, t ) en tout point où le potentiel est borné ?
dC − dB +
( )
En déduire deux relations entre C x0− , B x0+ , ( ) dx
( x0 ) et
dx
( x0 ) .
À partir de ces relations qui relient K à k , il est possible de déterminer l’énergie E de l’état stationnaire  ( x ) ,
selon qu’il est symétrique (ou pair en x , ce qui conduit à C2 = 0 ) ou antisymétrique (ou impair en x , donc C1 = 0 ).
6) La première solution symétrique 1 ( x ) d’énergie E1 et la première solution antisymétrique, impaire en x ,
sym sym

1anti ( x ) d’énergie E1anti sont représentées à la figure 3.

Figure 3. Solutions 1
sym
( x ) et 1anti ( x )
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Dans le cas où les énergies de ces deux états sont très petites devant V0 , leur différence est
2 x0 2 mV0

42 3
e
 E = E1anti − E1sym = 3
m 2mV0
À l’instant t = 0 , la molécule d’ammoniac est dans une conformation G (figure 4), décrite par la fonction d’onde

 ( x,0 ) = G ( x ) =
1
2
(1sym ( x ) + 1anti ( x ) )

Figure 4. Fonctions G et D

a) Écrire l’expression de la fonction d’onde  ( x, t ) de la molécule d’ammoniac à un instant t quelconque, en


fonction de 1sym , 1anti , des énergies E1sym et E1anti et de .
b) Pourquoi deux fonctions d’onde  1 et  2 telles que  1 =  2e où ei est un nombre complexe de module 1,
i

décrivent-elles le même état physique ?


c) En déduire que la fonction d’onde  ( x, t ) décrit une évolution périodique de l’état de la molécule d’ammoniac,
dont on exprimera la période  en fonction de  E et de . Calculer la fréquence f correspondante si
 E = 9,85.10 eV . Dans quel domaine spectral se situe une onde électromagnétique de fréquence f ?
−5

C’est sur cette transition que fonctionna le premier maser construit par C. Townes, J. Gordon et H. Ziegler en
1954.

d) Décrire l’état de la molécule d’ammoniac à l’instant t = . En quoi ce changement d’état entre les instants t = 0 et
2

t= permet-il d’illustrer l’effet tunnel ?
2
e) Quelle est l’influence de la barrière de potentiel V0 et de la largeur x0 sur la fréquence d’oscillation f ? Pour
l’arsine, de formule AsH 3 , de même structure que NH 3 , la hauteur de la barrière de potentiel est multipliée par six et
sa largeur par cinq. Calculer la fréquence f  d’inversion de l’arsine ainsi que la période   . Commenter.

Exercice 3 : Température absolue négative


Un système comporte N particules quasi-indépendantes et discernables, chacune pouvant occuper l’un ou l’autre des
2 niveaux d’énergie non dégénérés − E0 ou + E0 . On considère N grand.
1. Exprimer l’entropie du système lorsque son énergie vaut  E0 .
2. Déterminer, en fonction de N ,  et E0 , la température T du système.
3. Tracer 1 T en fonction de E , l’énergie totale du système, comprise entre − NE0 et + NE0 .
4. Dans le cas des températures négatives, quel est le niveau d’énergie le plus peuplé ? En déduire si le système est «
plus chaud » ou « plus froid » que dans le domaine des températures positives.

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CORRECTION DU DEVOIR SURVEILLÉ DE PHYSIQUE
Exercice 1 : Capacité thermique des solides : Modèle d'Einstein

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Exercice 2 : Inversion quantique de la molécule d’ammoniac

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Exercice 3 : Température absolue négative

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