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Cours Mécanique Des Fluides
Cours Mécanique Des Fluides
Contenu:
Cours: Gaz parfait, Gaz réel, Statique des fluides, Cinématique des fluides, Dynamique des fluides
incompressibles, Pertes de charge, Dynamique des fluides compressibles, Equation de Bernoulli,
Equation d’Euler, Dynamique des fluides visqueux.
TD: illustration du cours par les exercices – exercices en relation avec le cours magistral.
Programme :
Chapitre 1 : Généralités sur la mécanique des fluides
Chapitre 2 : Statique des fluides
Chapitre 3 : Cinématique des fluides
Chapitre 4 : Dynamique des fluides non visqueux
Chapitre 5 : Dynamique des fluides incompressibles réels
Chapitre 6 : Dynamique des fluides compressibles
Références :
1.- Mécanique, fondements et applications avec 300 exercices et problèmes résolus. José Philippe Pérez.
Masson, 1997.
2.- Méthodes et idées: Mécanique, Thermodynamique, Optique, Mécanique des fluides. Exercices
corrigés avec rappels de Cours. Jean Delour et Arnaud Saint-Sauveur. J’intègre. Prépas Scientifiques.
Dunod, 1998.
3.- Mécanique, thermodynamique, optique, mécanique des fluides. Exercices corrigés avec rappels de
cours. Prépas scientifiques. Dunod, 1998.
4.- Notions de mécanique des fluides avec exercices corrigés. Hamouda, CPU, Tunis, 2008.
5.- Complément de mécanique des solides et introduction à la mécanique des fluides. Université
Mohamed V, Rabat, Année universitaire 2009-2010.
La mécanique des fluides est la science qui étudie les écoulements des fluides, c'est-à-dire des
liquides et des gaz lorsque ceux-ci subissent des forces ou des contraintes. Elle est à la base du
dimensionnement des conduites de fluides et des mécanismes de transfert des fluides. Elle comprend
deux grandes sous branches :
- la statique des fluides, ou hydrostatique qui étudie les fluides au repos. C’est historiquement le
début de la mécanique des fluides, avec la poussée d'Archimède et l'étude de la pression.
- la dynamique des fluides qui étudie les fluides en mouvement.
Comme autres branches liées à la mécanique des fluides, on distingue l'hydraulique,
l'hydrodynamique, l'aérodynamique,… La mécanique des fluides a de nombreuses applications
dans divers domaines comme l'ingénierie navale, l'aéronautique, mais aussi la météorologie,
la climatologie ou encore l'océanographie
1.- Définition
Un fluide peut être considéré comme une substance formée d'un grand nombre de
particules matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres. C’est un
milieu matériel continu, déformable, sans rigidité et qui peut s'écouler. Les forces de cohésion entres
particules élémentaires sont très faibles de sorte que le fluide est un corps sans forme propre qui
prend la forme du récipient qui le contient.
Un fluide est supposé être un milieu continu: même si l'on choisit un très petit élément de
volume, il sera toujours beaucoup plus grand que la dimension des molécules qui le constituent.
Elle sera toujours considérée comme un milieu continu. Parmi les fluides, on fait souvent la
distinction entre liquides et gaz.
Les fluides peuvent aussi se classer en deux familles relativement par leur viscosité. La
viscosité est une caractéristique physico-chimique qui définit le frottement interne des fluides.
Les fluides peuvent être aussi classés en deux grandes familles: la famille des fluides
"newtoniens" (comme l'eau, l'air et la plupart des gaz) et celle des fluides "non newtoniens"
(quasiment tout le reste... le sang, les gels, les boues, les pâtes, les suspensions, les émulsions...).
Les fluides "newtoniens" ont une viscosité constante ou qui ne peut varier qu'en fonction de
la température. Les fluides "non newtoniens" ont la particularité d'avoir leur viscosité qui varie en
fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils subissent lorsque ceux-ci s'écoulent. Ce cours est
limité uniquement aux fluides newtoniens qui seront classés comme suit.
Considérons dF la force d’interaction au niveau de la surface élémentaire dS de normale n
entre le fluide et le milieu extérieur. On peut toujours décomposer dF en deux composantes:
- une composante dFT tangentielle à dS.
- une composante dFN normale à dS.
En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son mouvement
2.3.- Densité
Nous avons :
masse volumique du fluide
d= =
masse volumique d' un fluide de référence ref
Dans le cas des liquides en prendra l’eau comme fluide de référence. Dans le cas des gaz on prendra
l’air comme fluide de référence.
2.4.- Viscosité
C’est une grandeur qui caractérise les frottements internes du fluide, autrement dit sa capacité à
s’écouler. Elle caractérise la résistance d'un fluide à son écoulement lorsqu'il est soumis à d e s forces.
L es fluides de grande viscosité résistent à l'écoulement et les fluides de faible viscosité
s'écoulent facilement.
La viscosité est déterminée par la capacité d'entraînement que possède une couche en
mouvement sur les autres couches adjacentes. Par exemple, si on considère un fluide visqueux placé
entre deux plaques P1 et P2, tel que la plaque P1 est fixe et la plaque P2 est animée d’une vitesse V2.
Si on représente par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une section droite
perpendiculaire à l'écoulement, la courbe, lieu des extrémités de ces vecteurs représente le profil de
vitesse. Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des couches
de fluide les unes sur les autres. La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance
Z.
On distingue la viscosité dynamique et la viscosité cinématique.
Ce chapitre est consacré à l’étude des fluides au repos. Les lois et théorèmes
fondamentaux en statique des fluides y sont énoncés. La notion de pression, le théorème de
Pascal, le principe d’Archimède et la relation fondamentale de l’hydrostatique y sont expliqués.
Figure 2.1
Les vecteurs grad p et g étant colinéaires, les surfaces isobares et les surfaces équipotentielles de
pesanteur sont confondues (2.2a). Ainsi la surface libre d’un liquide en équilibre définit localement un
plan horizontal.
Figure 2.2
Figure 2.3
Soit G1 d’altitude Z1 et G2 d’altitude Z2, les centres des sections droites extrêmes. Etudions
l’équilibre du cylindre élémentaire, celui-ci est soumis aux:
- actions à distance: son poids: dP0 = -ϖldS Z
- actions de contact: forces de pression s’exerçant sur:
* la surface latérale: dFi :
* les deux surfaces planes extrêmes:
dF1 = - P1.dS.(- u ) = P1.dS. u et
dF2 = - P2.dS.(- u )
avec P1 et P2 les pressions du fluide respectivement en G1 et en G2. Le cylindre élémentaire étant en
équilibre dans le fluide, écrivons que la résultante des forces extérieures qui lui sont appliquées est
nulle. Soit:
dP0 + dF1 + dF2 = 0
En projection sur l’axe de symétrie (G, u ) du cylindre :
l cosα = Z 2 - Z1
P1 P2 P1 P
+ Z1= + Z 2 ou encore : + Z1= 2 + Z 2
g g
Comme G1 et G2 ont été choisis de façon arbitraire à l’intérieur d’un fluide de poids volumique
ϖ, on peut écrire en un point quelconque d’altitude Z, ou règne la pression p :
P1 P
+ Z 1 = 2 + Z 2 =cte
g g
3.2.- Démonstration
Supposons qu’au point G1 intervienne une variation de pression telle que celle-ci devienne P1 +
ΔP1 . ΔP1 étant un nombre algébrique. Calculons la variation de pression ΔP2 qui en résulte en
G 1.
Appliquons la relation fondamentale de l’hydrostatique entre G1 et G2 pour le fluide
* à l’état initial: P1 - P2 = ϖ (Z 2 - Z1 ) (1)
* à l’état final: (P1 + ΔP1) - (P2 + ΔP2 ) = ϖ .(Z 2 - Z1 ) (2)
En faisant la différence entre les équations (2) et (1) on obtient:
P1 - P2 =0, d’où : P1 = P2
Figure 2.4
4.2.1.- Résultante
Nous avons :
R= PG y dsX
S
que l’on peut écrire en mettant en facteur les termes constants:
R = PG ds yds X
S S
On note que ds =s (aire de la paroi)
S
y.dS = yG .S = 0: Moment statique de la surface S par rapport à l’axe (G, Z ) donc
R = PG s X
4.2.2.- Moment
Nous avons : M G = GM dF
S
Dans le repère (G, X , Y , Z ), on peut écrire :
GM = y Y et dF = PG y ds X
yY P
Donc : M G = G y ds X = PG yds y 2 ds Z
S S S
On sait que :
yds = y .s =0 et y ds = I G , Z : Moment quadratique de la surface S par rapport à l’axe passant par le centre
2
G
S S
de surface G. Donc :
M G = I G , Z Z
En résumé :
R PG sX
poissée=
M I Z
G G , Z G
PA = fluide Vim g
Figure 2.5
5.2.- Démonstration
Dans un fluide (E) de poids volumique ϖ, imaginons un certain volume de fluide (E1) délimité
par un contour fermé (S):
Figure 2.6
Si le fluide est au repos, il est évident que (E1) est en équilibre sous l’effet des actions mécaniques
extérieures suivantes:
- Action de la pesanteur, modélisable par le torseur : {τ ( pes → E1)}
- Action des forces de pression dF du fluide (E2) qui entoure (E1) modélisable par le torseur:
{τ E2 → E1 )}
On peut donc écrire l’équation d’équilibre de (E1) :{τ ( pes → E1)}+ {τ (E2 → E1 )} = 0
Nous savons qu’en G, centre de gravité du fluide (E1) le torseur des forces de
P
pesanteur se réduit à un glisseur :{τ ( pes → E1 )} =
0
Figure 2.7
- 2ième cas: Si le solide immergé est hétérogène alors le centre de poussée G, point d’application de
la poussée d’Archimède n’est pas confondu avec le centre de gravité Gs du solide. L’équilibre du
solide est stable si G est au dessus de GS. L’équilibre du solide est instable si G est au dessous de GS.
Figure 2.8
6.- Forces de pression exercées par un liquide sur une paroi
Le calcul des forces de pression exercées par un liquide sur une paroi joue un rôle capital dans la
réalisation des retenues d’eau et des barrages.
dSv étant l’élément de surface vertical. Quant à la composante verticale de la force, elle s’écrit, si dS h est
l’élément de surface horizontal :
R2
gz dS
0
Fv = h =- gl
R
zdy = gl
2
puisque l’intégrale représente l’aire d’un quart de cercle. Il en résulte que la force de poussée passe par
le point O et fait l’angle =arctan =57.5° avec l’horizontale.
2
Pour l=20 m et R=3 m, ces forces valent respectivement :
Fh = 0.88 MN et Fv = 1.4 MN puisque g=998.2 x 9.81 = 9792 Nm-3.
Soit : M O = OA dF = g ex y
z 2 dS - g ez
2
xzdS
S S
On reconnaît, à la masse surfacique M/S près, le moment d’inertie I xx par rapport à l’axe des x et
S
le produit d’inertie Ixz de la paroi. Par conséquent : M O = g I Ox ex I xz ez .
M
x p t , x0 P , y0 P , z 0 P , y p t , x0 P , y0 P , z 0 P et z p t , x0 P , y0 P , z 0 P
Au cours du temps, la particule sera en différents points M, l’ensemble des points M constitue la
trajectoire de la particule. Cette façon de décrire la cinématique des fluides, est appelée méthode de
Lagrange. La méthode de Lagrange s’avère dans la plupart des cas délicate, car il n’est pas facile de
suivre les particules : elle est peu employée.
2.- Définitions
2.1.- Ecoulement permanent
L’écoulement du fluide est permanent ou stationnaire si ses composantes de vitesse sont
indépendantes de la variable t, il est dit non-permanent ou instationnaire si cette condition n’est pas
réalisée.
v1 x1 , x 2 , t
vx, t v y x1 , x 2 , t
v z x1 , x 2 , t
1
Remarque : Le vecteur = rotv est appelé vecteur tourbillon.
2
v1 dx 0
v dM = v 2 dy = 0
v3 dz 0
2.7.- Trajectoires
Ensemble des points v occupées par une particule fluide donnée. Elle est donc solution de :
dx
vx, t = dxi = vi x , t dt
dt
Ce qui conduit à (si v1 0, v 2 0 et v3 0) :
dx dx2 dx3
dt = 1 = =
v1 x , t v2 x , t v3 x , t
On a trois équations du premier ordre, donc 3 constantes d’intégration. On obtient ainsi une
famille de courbes à 3 paramètres. Pour observer, au sens propre, des trajectoires, on peut mettre en
suspension dans le milieu quelques particules et faire une photographie avec un temps de pose très long.
Remarque : à priori, les trajectoires et les lignes de courant sont des entités différentes. Toutefois ces
deux concepts sont identiques dans le cas d’écoulements stationnaires.
Remarque :
- dans le cas où A représente un champ vectoriel, on obtient : nds .
D
A
- dans le cas où A représente un champ scalaire f, on obtient : fnds = grad f dv
D D
adv =0 D* a =0
D
3.4.- Equation de continuité
Le principe de conservation de la masse postule qu’il n’y a ni apparition, ni disparition de
matière. En conséquence la variation de la masse au cours du temps est nulle :
dM
=0
dt
La masse peut se calculer à partir de la masse volumique :
d
M = dv dv =0
D
dt D
d
dt dv = t dv + v nds =0
D D D
dv = t dv + vndv = t dv + divv dv =0
d
dt D D D D D
Ce qui donne une forme locale de l’équation de continuité avec le théorème de l’intégrale nulle
+ divv =0
t
De plus, nous avons les relations : divv = divv + v grad
d
+ divv =0
dt
Remarque :
Sauf précision contraire, nous appliquerons l’équation de conservation de masse en l’absence de
source ou de puits, soit : + divv =0
t
Deux cas particuliers sont alors à considérer :
- le cas 1 d’un fluide incompressible ( =cte) divv =0 pour un écoulement stationnaire ou
instationnaire. Cet écoulement est dit isovolume.
- le cas 2 d’un écoulement stationnaire : =0 divv =0= divv + v grad . En dehors de la
t
possibilité cas 1, il existe la possibilité d’écoulements isovolumes tels que v grad =0 où les variations
de masse volumique sont orthogonales, en tout point, au vecteur vitesse. Ce cas correspond à des
écoulements stratifiés par salinité ou température (courants marins), par température et humidité
(atmosphère).
Soit en notation tensorielle: vi M j , t = dxi
dt Mj
3.5.2.- Accélération
Pour une particule fluide donnée, identique pour M fixé, l’accélération est donnée par :
M ,t =
dv
dt
M
i M j , t =
dxi
dt Mj
ii.- Débit-masse
Si dm est la masse de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant le temps dt,
par définition le débit-masse est :
dm
qm =
dt
iii.- Débit-volume
Si dV est le volume de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant le temps
dt, par définition le débit-volume est :
dV
qv =
dt
Remarque :
Les liquides sont incompressibles et peu dilatables (masse volumique constante), on parle alors
d’écoulements isovolumes.
Pour les gaz, la masse volumique dépend de la température et de la pression. Pour des vitesses
faibles (variation de pression limitée) et pour des températures constantes, on retrouve le cas d’un
écoulement isovolume.
Figure 3.1
En régime stationnaire, le débit-masse est le même à travers toutes les sections droites d’un même
tube de courant : q m1 = q m 2 , dans le cas d’un écoulement isovolume ( =cte).
En régime stationnaire, le débit-volume est le même à travers toutes les directions droites d’un
même tube de courant : qV 1 = qV 2
qV = V S
v v v
en condensant l’écriture de v . l’opérateur vx
x
+ vy
y
+ vz
z
. Cette dernière expression peut
v. v = 12 gradv 2
+ rotv v
On a en effet en explicitant la première composante cartésienne du membre de droite :
1 v v v v v v v
2 x
vx2 v y2 vz2 + vz x z - v y y x = vx x + v y y + vz z
z x x y z
x y
Ce qui est précisément la première composante du membre de gauche. En procédant de même pour les
deux autres composantes, on trouve l’égalité recherchée.
Retenons donc les deux expressions suivantes de l’accélération :
v v 1
a=
t
+ v . v =
t
+
2
gradv 2 + rotv v
a.- b.-
Figure 3.2
5.- Applications
5.1.- Différents types d’écoulements
A priori, les écoulements dépendent de trois variables dans l’espace physique habituel.
Cependant, de nombreux écoulements réels importants ne dépendent que de deux variables en raison
d’une symétrie plane ou cylindrique.
a.- b.-
Figure 3.3
v 1
a= + gradv 2
t 2
Les écoulements peuvent être considérés comme irrotationnels dans de nombreux cas. Les plus simples
sont les écoulements selon un champ de vitesse uniforme ou selon un champ de vitesse radial. On
trouve l’expression intégrale caractéristique d’un mouvement irrotationnel en utilisant l’égalité
vectorielle de Stokes-Ampère. Cette dernière traduit l’égalité entre la circulation d’un vecteur le long
d’une courbe fermée C et le flux de son rotationnel à travers une surface ouverte S qui s’appuie sur C :
C
vdr = S
rotVndS d’où
C
vdr =0
Ainsi dans un écoulement irrotationnel, la circulation du vecteur vitesse le long d’une courbe fermée est
nulle. Comme le rotationnel d’un gradient est toujours nul, le champ des vitesses peut se mettre sous la
forme :
v =- grad
où (r , t ) est appelé potentiel des vitesses, par analogie avec l’énergie potentielle Ep dont dérive une
force conservative : F =- grad Ep. Les surfaces =cte, à un instant donné, sont équipotentielles et le
vecteur v leur est normal, puisque sur de telles surfaces on : grad d r =- v d r =0. En coordonnées
cartésiennes, v s’écrit :
vx =- , v y =- , vz =-
x y z
et en coordonnées polaires cylindriques (figure 3.3b), on a :
vr =- , v =- , vz =-
r r z
Remarque : certains auteurs définissent par la relation sans le signe moins. Fondamentalement cela
ne modifie en rien l’analyse, mais le nom de potentiel des vitesses est alors peu adapté si l’on souhaite
souligner l’analogie avec l’électromagnétisme.
a b
Figure 3.4
Les lignes définies par = cte sont les lignes de courant, tangentes au vecteur vitesse et
perpendiculaire aux lignes équipotentielles, en effet, pour tout déplacement d r sur une ligne de
courant,on a puisque d =0 :
dx dy
d= dx + dy= v y dx - vx dy, soit =
x y vx v y
Par conséquent, d r et v sont colinéaires et normaux aux lignes équipotentielles (figure 3.4). En
coordonnées polaires cylindriques, on a :
1 1
vr = =- , v =- =
r r r r
dr rd
D’autre part, l’équation d’une ligne de courant dans ce système de coordonnées est : =
vr v
Dans ce contexte, il est utile de rappeler ici l’expression de la divergence d’un vecteur en coordonnées
polaires cylindriques ( r , , z ) :
1 rvr 1 v vz
div .v = + +
r r r
vx =- =- et v y =- =
x y y x
Permettent de définir la fonction W(z) de la variable complexe z.
a.- b.-
Figure 3.5
Puis que z= rexp(i ). Si qv est positif, vr=K/r>0, l’écoulement est divergent : O est source. S’il est
négatif, vr<0, l’écoulement est convergent : O est un puits.
Figure 3.5
D’après ce qui précède, le potentiel des vitesses en un point A de coordonnées polaires (r, ) est
la somme des potentiels des vitesses :
s = -Klnrs et p = -Klnrp et rs =SA et rp =PA et K>0.
On a donc, puis que rp-rs = acos <<r
r rp rs Ka cos
= s + p = -Kln s = -Kln 1 , soit : =
rp rp r
Quant à la fonction courant, elle s’écrit, avec les notations de la figure
Ka sin
= s + p = -K s p = -K s p = -K s p =-
r
puis que r s p = a sin . En introduisant le moment dipolaire : m =m ex avec m=Ka, et ex le
vecteur orienté de P vers S, les fonctions courant et potentiel d’un dipôle s’écrivent respectivement :
m sin Ka cos m
=- , = et W(z)= exp(-i )
r r r
m cos 1 m sin
On en déduit les composantes de la vitesse : vr=- = et v =- =
r r 2
r r2
Remarques :
1
1.- Notons la différence entre le potentiel des vitesses de ce dipôle, qui est en et le potentiel du dipôle
r
1
en électrostatique qui est en . Cette différence est due à la symétrie cylindrique de ce problème.
r2
1
Rappelons que les potentiels produits par un puits ou une source sont logarithmiques et non en
r
2.- Le potentiel des vitesses d’un dipôle présente une singularité à l’origine O. Cependant la circulation
de v le long d’un contour circulaire, de centre O et de rayon R, doit être nulle puisque le champ est
irrotationnel. Vérifions-le.
2 m sin m 2
= vdr = v Rd = 2
Rd = sin d =0
C C
0 R r 0
1.- le champ des vitesses dérive d’un potentiel de vitesse et d’une fonction de courant qui
vérifient tous deux les équations de Laplace,
2.- au-delà de la couche limite qui recouvre l’obstacle cylindrique, la vitesse doit être tangente à
l’obstacle et donc la composante normale de v nulle, le cercle C limitant la section droite du cylindre
est par conséquent une ligne de courant.
3.- loin de l’obstacle le champ de vitesse doit être uniforme.
Une première étape consiste à superposer un champ uniforme et un champ dipolaire.
a.- b.-
Figure 3.7
Chapitre 4: Dynamique des fluides non visqueux: équations d’Euler et relation de Bernoulli
La dynamique des fluides s’appuie sur la loi fondamentale de la mécanique que l’on applique à
chaque élément de fluide en tenant compte du bilan particulier des forces qui s’exercent sur cet élément.
Dans ce chapitre, nous établissons d’abord l’équation à laquelle satisfait le champ des vitesses
d’un fluide non visqueux, appelée équation d’Euler. Nous en déduisons alors la relation énergétique de
Bernoulli, plus facile à exploiter, notamment pour interpréter diverses expériences courantes. Enfin,
nous analysons le cas important de la dynamique des systèmes fluides ouverts et ses nombreuses
applications.
dV a = - grad pdV + g dV
v v 1
a= + v. v = + grad v 2 + rot v
t t 2
v v2 grad
+ grad + rot v v = - +g
t 2
Cette équation vectorielle donne en explicitant trois équations scalaires, alors que les inconnues
sont au nombre de cinq : vx, vy, vz , p et . Les deux équations qui manquent sont fournies par
l’équation d’état du fluide et par l’équation de conservation de la masse (chapitre 3). Cependant
l’analyse est assez laborieuse car l’équation d’Euler n’est pas linéaire : le premier membre fait apparaître
la vitesse au carré. Aussi préfère-t-on le plus souvent exploiter la relation énergétique de Bernoulli qui
en découle.
Remarque :
v2
1.- Le terme dans l’équation d’Euler a une signification évidente : c’est l’énergie cinétique
2
massique. D’autre part, apparaît explicitement le vecteur rot v qui est nul pour tout écoulement
irrotationnel.
2.- Les fluides non visqueux sont parfois qualifiés de parfaits. Nous avons évité cet adjectif car
l’expression « fluide parfait » a, en thermodynamique, un sens précis qui ne concerne que des gaz
suffisamment dilués.
Figure 4.1
En projetant suivant ces deux axes, on obtient les équations scalaires suivantes :
vx 1 p v y 1 p
=- =- -g
t x t y
A ces deux équations comportant quatre inconnues, il faut ajouter deux autres équations, le bilan de la
masse de ce fluide incompressible :
vx v y
div v = + =0
x y
h H v v
vy= =- x
dy =-H x
t 0 x x
2h 2 vx
soit, en tenant compte de l’équation du mouvement en vy : 2 =-H
t xt
Finalement, nous obtenons une équation caractéristique d’un phénomène ondulatoire :
2h 1 2h
avec v= gH
1/2
= 2
x 2
v t 2
x x
La solution d’une telle équation est de la forme : h(x,t)=h+ t + h- t
v v
Ces ondes à la surface du liquide sont appelées ondes de gravité. Notons que, s’agissant d’un
phénomène de surface, la vitesse de propagation est indépendante de la masse volumique.
Exemple : dans un canal à section rectangulaire, de profondeur H=3m, la vitesse de propagation vaut :
v= 9.81x3
1/2
=5.4ms-1
L’expérience permet de vérifier cette formule, tant que h est petit devant H comme nous l’avons
supposé. Lorsque ce n’est pas le cas, l’analyse précédente ne convient plus en raison de l’influence non
négligeable des phénomènes non-linéaires, on peut observer alors la propagation des solitons.
Deux sortes d’écoulement sont alors considérés : les écoulements incompressibles pour lesquels la
masse volumique est une constante barotropes qui sont tels que la masse volumique ne dépende que de
la pression du fluide.
v2
+ gz + f(p)=cte
2
Soulignons que ce résultat n’est valable que le long de la trajectoire d’une particule de fluide et donc le
long d’une ligne de courant puisque le régime est stationnaire. Il ne s’étend à tout le fluide que dans le
cas d’un mouvement irrotationnel.
Exemples :
1.- Gaz parfait en évolution isotherme
Pour calculer f(p), utilisons l’équation d’état du gaz parfait :
T
p=nR = rT
V
Il vient :
dp dp
=rT =d(rTlnp) d’où f=rTlnp+cte
p
dp K 1/ 11/
=K
1/
p 1/ dp=d p
1 1/
d’où :
K 1/
p +cte
11/
f=
1 1/
Figure 4.2
A l’instant t le fluide de masse (dm1+M) est compris entre S1 et S 2 . Son énergie mécanique
est :
S2
dmV 2
E mec = E pot + E cin = dm1 gZ 1 MgZ +
1
2
dm1V12 + 2
S1
A l’instant t’=(t+dt) le fluide de masse (dm2+M) est compris entre S '1 et S ' 2 . Son énergie
mécanique est :
S '2
dmV 2
E' mec = E' pot + E' cin = dm2 gZ 2 MgZ + dm 2V 22 +
1
2 2
S '1
E' mec - E mec = WForces de pression = F1 dx1 - F2 dx 2 E' mec - E' mec = P1 S 1 dx1 - P2 S 2 dx 2 = P1 dV1 - P2 dV2
1 1 P P
En simplifiant on obtient : dm 2 gZ 2 + dm 2V 22 - dm1 gZ 1 - dm1V12 = 1 dm1 - 2 dm 2
2 2 1 2
V 22 V12 P2 P1
+ + g Z 2 Z 1 =0
2
L’unité de chaque terme de la relation (4) est le joule par kilogramme (J/kg)
D’après la relation précédente, on peut alors écrire :
V 22 P2 V2 P
+ + g Z 2 = 1 + 1 + g Z1
2 2
- dans le cas d’une turbine : le rendement est donné par l’expression suivante :
P
= a
Pnet
Entre les instants t et t’=t+dt, le fluide a échangé un travail net Wnet = Pnet dt avec la
machine hylaudrique. Wnet est supposé positif s’il s’agit d’une pompe et négatif s’il s’agit d’une
turbine.
On désigne par F1 et F2 respectivement les normes de forces de pression du fluide
agisssant au niveau des sections S1 et S 2 .
A l’instant t le fluide de masse dm1 M est compris entre S1 et S 2 . Son énergie
mécanique est :
S2
dmV 2
E mec = E pot + E cin = dm1 gZ 1 MgZ + dm1V1 +
1 2
2 S1
2
Figure 4.3
A l’instant t’=t+dt le fluide de masse dm2 M est compris entre S '1 et S ' 2 . Son énergie
mécanique est :
S '2
dmV 2
E' mec = E' pot + E' cin = dm2 gZ 2 MgZ + dm 2V 22 +
1
2 2
S '1
En simplifiant on aura :
1 1 P P
dm 2 gZ 2 + dm 2V 22 - dm1 gZ 1 - dm1V12 = 1 dm1 - 2 dm 2 + Pnet dt
2 2 1 2
V 22 V12 P2 P1 P
+ + g Z 2 Z 1 = net
2 qm
3.- Application de la relation de Bernoulli
3.1- Effet Venturi
On appelle effet Venturi (du nom du physicien du XIXe siècle G. Venturi) la diminution de la
pression observée lorsque l’écoulement incompressible d’un fluide subit un étranglement. Un exemple
bien connu est celui de la trompe à eau (figure 4.4a). La relation de Bernoulli et l’équation de
conservation de la masse s’écrivent, respectivement pour les points A et B :
v A2 v2
pA + + gzA = pB + B + gzA et vAsA=vBsB
2 2
v A2 s A2
Par conséquent : pA – pB = 1 - g z A z B
2 sB2
s
Comme z A z B =0 et A >1, pB est inférieure à pA. Par exemple : si sA=1cm2, sB=0.20cm2, vA=2ms-1
sB
et z A z B =2cm, on en déduit que pA – pB = 48 kPa
a.- b.-
Figure 4.4
a.- b.-
Figure 4.5
3.3.- Siphon
Un siphon est un tube en U renversé que l’on utilise pour vidanger un récipient rempli d’un
liquide (Fig. 4.5b). Appliquons la relation de Bernoulli à la ligne de courant ASB entrant dans le
siphon. Il vient, en désignant par la masse volumique du liquide et en négligeant la faible vitesse du
liquide au pont A de la surface libre :
vs2
0+ pA + gzA = + ps + gzs = 0+ pB + gzB
2
où la pression pB à l’extrémité inférieure B du siphon est égale à la pression pa. Comme le liquide est
incompressible et la section du tube uniforme, la conservation du débit-masse en S et en B donne :
svs = svB d’où : et ps-pa=- g(zs-zB)=- ghs
hs étant la hauteur de S comptée à partir de B.
Quant à la vitesse d’écoulement vB, elle vaut, puisque pA=pa, vB = 2 ghA
1/ 2
hA étant la hauteur de A comptée à partir de B.Ordre de grandeur : dans le cas d’un siphon
rempli d’eau, avec hA=20 cm et hs=25 cm, ou trouve : ps-pa=- ghs = -2.45 kPa et vB= 2ms-1.
a.- b.-
Figure 4.6
dt
S ex étant la somme des forces extérieures qui s’exercent sur le système. Il donne, en régime
stationnaire, le théorème d’Euler relatifs à la quantité de mouvement :
qm vs ve s = S ex
e
M O ,ex étant le moment des forces extérieures qui s’exercent sur le système. En régime stationnaire, on
obtient le théorème d’Euler relatif au moment cinétique :
qm OAs vs OAe ve = M O ,ex
Remarque : le théorème de l’énergie cinétique relatif à des systèmes ouverts fluides, en régime
stationnaire, restitue la relation de Bernoulli.
4.2.- Applications
Dans la plupart des cas, la pression atmosphérique uniforme qui s’exercent sur toute la surface de
contrôle (figure 4.7a), montrons que sa contribution :
Il en résulte que les seules pressions à considérer sont les pressions au-dessus de la pression
atmosphérique, c'est-à-dire les pressions fournies par les manomètres.
a b
Figure 4.7
où M g est le poids, Fp1 , Fp 2 , les forces de pression manométriques qui s’exercent sur les faces
d’entrée et de sortie. La force exercée par le fluide sur le coude est donc :
- R = M g + Fp1 + Fp 2 + R - qm v2 v1
or v1=v2 et la conduite est horizontale, par conséquent, d’après la relation de Bernoulli, p1=p2=p. On a
donc Fp1=Fp2=pS, si S désigne l’aire de la section droite de la conduite. Ainsi, on peut écrire, e étant le
vecteur unitaire porté par le vecteur v2 v1 :
v1 v2 v1 v2
v2 v1 =2vsin
e ; Fp1 + Fp 2 =pS = pS = -2pS sin e
2 v1 v2 v 2
Finalement, on trouve : - R = M g -2 qm v pS sin e , soit : - R = M g -2qmvsin e
2 2
si la pression est uniquement la pression atmosphérique (pression manométriquement nulle).
v2 v2
pa + = pa + B + gzA d’où vs=v
2 2
Projetons l’équation d’Euler selon les directions x et y, respectivement normale et tangente à la plaque.
On obtient :
-qmv=-R et qv,1v- qv,2v- qvvcos =0
d’où :
R= sv2sin et qv,1 + qv,2 =qvcos
Par conséquent, il vient, en tenant compte de la conservation du débit-volume :
qv qv
qv,1= 1 cos qv,2= 1 cos
2 2
On vérifie bien que cette force est maximale lorsque la plaque est normale au jet ( = )
2
a.- b.-
Figure 4.8
Dans le chapitre précédent, nous avons supposé que le fluide était parfait pour appliquer
l’équation de conservation de l’énergie. L’écoulement d’un fluide réel est plus complexe que celui d’un
fluide idéal. En effet, il existe des forces de frottement, dues à la viscosité du fluide qui s’exercent entre
les particules de fluide et les parois, ainsi qu’entre les particules elles-mêmes. Pour résoudre un
problème d’écoulement d’un fluide réel, on fait appel à des résultats expérimentaux, en particulier ceux
de l’ingénieur et physicien britannique Osborne Reynolds.
Une méthode simplifiée de calcul des pertes de charge basée sur ces résultats expérimentaux est
proposée. Elle est indispensable pour le dimensionnement des diverses installations hydrauliques de
pompage, de turbines, de machines hydrauliques et thermiques dans lesquelles est véhiculé un fluide
réel, …
Figure 5.1
Des études plus fines ont montré qu’il existe encore une subdivision entre ;
- les écoulements turbulents lisses et
- les écoulements turbulents rugueux.
La limite entre ces différents types d’écoulements est évidemment difficile à appréhender. En
utilisant divers fluides à viscosité différentes, en faisant varier le débit et le diamètre de la canalisation,
Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si l’écoulement est laminaire ou
turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de Reynolds donné par l’expression suivante :
Vd
Re =
- V : vitesse moyenne d’écoulement à travers la section considérée en m/s
- d : diamètre de la conduite ou largeur de la veine fluide en m,
- : viscosité du fluide m2/s
Résultats empirique à titre indicatif :
- si Re <2000 l’écoulement est laminaire,
- si Re >2000 l’écoulement est turbulent,
* lisse si 2000< Re <100000,
* rugueux si Re >100000.
Figure 5.2
C’est ce que permet de montrer l’équation de Navier-Stokes qui s’écrit, en régime stationnaire :
v.grad v = - 1 grad p +
v
l’influence du champ de pesanteur étant négligeable. Comme l’écoulement du fluide est stationnaire et
laminaire, le champ des vitesses, s’écrit compte tenu de la symétrie cylindrique : v (r,z)= v(r,z) ez , r
D
étant la coordonnée radiale. En outre, l’écoulement étant incompressible, on a : = div v = 0
Dt
vz
d’où div v = 0 et =0
z
Il en résulte que la vitesse ne dépend pas de z. En outre, compte tenu de la symétrie cylindrique, la
vitesse ne dépend pas non plus de la variable angulaire =0. Elle ne dépend donc que de la distance r
du point à l’axe : vz (r). Puis que v.grad v =vz
dvz
dz
=0, il vient, en projetant l’équation de Navier-
opposée à la vitesse relative du fluide par rapport au solide, est la traînée T, l’autre perpendiculaire à
cette vitesse est la portance.
Figure 5.3
A l’aide d’une balance, on compense par des masses marquées la traînée qu’exerce sur un objet
l’air en mouvement issu d’une soufflerie sur un objet de forme géométrique déterminée. Le facteur C x a
la valeur la plus faible lorsque l’objet a une forme aérodynamique.
Figure 5.4
Figure 5.5
En simplifiant on obtient :
1 1 P P
dm 2 gZ 2 + dm 2 V22 - dm1 gZ 1 - dm1 V12 = 1 dm1 - 2 dm 2 + W d
2 2 1 2
Figure 5.6
P1
Portons sur la verticale à partir du centre de gravité G1 de la section S 1 une distance égale à . Le
lieu de toutes les extrémités de ces segments s’appelle ligne piézométrique.
V 22
Portons sur la verticale au dessus de la ligne piézométrique la quantité . Le lieu de toutes les
2g
extrémités de ces segments représente la ligne de charge.
En l’absence de pertes de charge, la ligne de charge est confondues avec le plan de charge. Ce
plan de charge donne une représentation graphique de la constance tirée de l’équation de Bernoulli
pour un fluide parfait. La perte de charge totale exprimée en hauteur de liquide depuis le début de
l’écoulement, est égale à la distance entre la ligne de charge et le plan de charge, mesurée sur la
verticale passant par le point G1 . La parte de charge entre deux points G1 et G 2 de l’écoulement est
donnée par la différence de côte de la ligne de charge sur les verticales passant par les points précédents.
La perte de charge J 12 peut être due à une perte de charge linéaire et une perte de charge
singulière : J 12 = J S + J L
Par exemple, dans le circuit représenté dans la figure ci-dessous, les tronçons BC, DE, FG, HI et
JK sont des coudes de différents angles, donc elles présentent des pertes de charge singulières. Les
tronçons AB, CD, EF, GH, IJ et KL sont des conduites rectilignes, donc elles présentent des pertes de
charges linéaires.
Figure 5.7
V2
J S =- K S où s ; indice de l’accident de forme de la conduite
2
K S : coefficient sans unité de pertes de charge. Il dépend de la nature et de la géométrique de l’accident
de forme,
Les valeurs de K S sont données par les constructeurs dans leurs catalogues.
Figure 5.8
La vitesse étant constante, la ligne piézométrique et ligne de charge sont parallèles. La variation
de hauteur piézométrique, évaluée en hauteur de liquide est égale à la perte de charge linéaire entre les
deux points de mesure. Les pertes de charge linéaires sont proportionnelles à la longueur L de la
conduite, inversement proportionnelles à son diamètre d, proportionnelle au carré de la vitesse
débitante V du fluide.
V 2 L
JL = - où
2 d
- V : vitesse moyenne d’écoulement dans la conduite en m/s,
- L : longueur de la conduite en m,
- d : diamètre de la conduite en m,
- : coefficient de parte de charge linéaire. Il dépend du régime d’écoulement et notamment du
nombre de Reynolds Re .
Dans un régime d’écoulement laminaire : Re <2000
64
= (Formule de Poiseuille)
Re
Dans un régime d’écoulement turbulent lisse : 2000< Re <100000
=0.316 Re0.25 (Formule de Blasius)
Dans un régime d’écoulement turbulent rugueux : Re >105
=0.79 (Formule de Blench)
d
Avec :
- : rugosité de la surface interne de la conduite en mm,
- d : diamètre intérieur de la conduite en mm,
Parfois, on lit la valeur de sur un abaque établi par Moody.
1 2
2
1
P
V2 V12 + P2 P1 + g Z 2 Z 1 = J 12 + n
qm
Les formules exposées dans ce chapitre sur le calcul des pertes de charges constituent un outil de
calcul grossier permettant d’obtenir des valeurs approximatives. Même s’il demeurait grossier, il serait
néanmoins très utile pour une tâche de conception où l’on privilégie la simplicité et la rapidité
d’exécution quitte à perdre une peu de précision.
Dans ce chapitre, nous abordons les fluides compressibles qui présentent certaines particularités.
La masse volumique d’un gaz varie avec sa pression. L’étude de l’écoulement d’un fluide compressible
devient plus compliquée que celle d’un fluide incompressible. En effet, les variations de température et
de pression qui peuvent apparaître dans l’écoulement d’un liquide ne modifient en rien les volumes mis
en jeu car la dilatation ou la compression sont généralement négligeables. En revanche, ces
phénomènes prennent une grande importance lorsqu’il s’agit de vapeurs ou de gaz. L’étude de
l’écoulement des fluides compressibles ne peut être abordée sans avoir fixé au préalable un certain
nombre d’hypothèse simplificatrices (nature du gaz : parfait, type d’évolution : isotherme ou
adiabatique, etc….)
Ou encore : H 2 H 1 +
1 2
2
V2 V12 =0
1 2
Donc : H + V =cte
2
P
Or d’après l’équation (*): H = C P T =
1
P 1 2
D’où la relation de Saint-Venant : + V =cte
1 2
P2 P1 1 2
Entre deux points d’un écoulement, cette relation s’écrit :
+ V2 V12 =0
1 2 1 2
P1 1 P2 1 2
Ou encore : 1 + V2 V12 =0
1 1 2 P1 2
1
P1 P
P2
Or pour un gaz parfait : = =cte, donc : 1 = 1
1 2 2 P2
1
P1 P2 1
Donc : 1 + V22 V12 =0
1 1 P1 2
P
Or la célérité du son est donnée par : C = = rT
1 2
Donc le théorème de Saint-Venant peut être écrit sous la forme suivante : C2+ V = C i2
1 2 1
2 2 2 C i2
En multipliant cette équation par , on obtient :
2
+M =
2
1 1 C
C
Or :
C i2 Ti
C = T
1 2 Ti
Donc la relation Saint-Venant devient : 1+ M =
2 T
1
1
P 1
De même on peut écrire : i = i =1+ M2
P 2
Pour établir la relation entre les caractéristiques de deux points (1) et (2) d’u même écoulement :
Ti 1 2
- en (1) : =1+ M1
T1 2
Ti 1 2
- en (2) : =1+ M2
T2 2
1
1 M 12
T 2
Donc : 2 =
T1 1 2
1 M2
2
De la même façon, on peut établir des relations entre les pressions et les masses volumiques.
Remarque :
Si M=1 (v=C), l’état de l’écoulement est appelé état critique. Il est déterminé en fonction de l’état
T2 1 1
générateur : =1+ =
T1 2 2
L’étude approfondie des écoulements des fluides compressibles ne peut se faire sans faire
intervenir la thermodynamique.
Exercice 2
Etablir la loi de variation de la pression p en fonction de la côte z dans un liquide maintenu à
k p p0
température constante dont l’équation est : V = V 0 e . En déduire l’influence de la
compressibilité sachant qu’un liquide est peu compressible.
Exercice 3
L’’intensité de la pesanteur est supposée et la température au sol est de 25°C. De quelle hauteur
faut-il s’élever dans l’atmosphère pour que la pression diminue de 100mm de Hg?
a.- lorsque la température est supposée constante ;
b.- lorsqu’on suppose une stratification adiabatique.
Exercice 4
Etudier la variation de la pression atmosphérique en fonction de l’altitude dans une atmosphère
isotherme en tenant compte de la variation de g avec l’altitude. On notera p, et g les pressions,
masse volumique et accélération de la pesanteur à l’altitude z, p 0 , 0 et g 0 les mêmes grandeurs au
p
sol. On laissera le résultat sous la forme ln =f( 0 , g 0 , p 0 , R et z), R étant le rayon de la terre.
p0
Exercice 5
La vanne-clapet représentée sur la figure 2 est articulée en O. Sa forme est donnée par
y2
l’équation : x = . La hauteur de l’eau au-dessus du fond supposé horizontal est a. Calculer le
4
moment nécessaire pour maintenir la trappe dans la position représentée.
Exercice 6 :
La face amont du barrage poids de la figure 3, est un cylindre parabolique définie par
l’équation : x 2 =16 y . La longueur du barrage est b, la côte de la surface libre est a. Calculer les
éléments de réduction en O du torseur des forces de pression appliquées sur le barrage.
Figure 1 Figure 2
Figure 3 Figure 4
Figure 5 Figure 6
Figure 7 Figure 8
Figure 9 Figure 10
Exercice 2
On considère l’écoulement plan dont la vitesse a pour composantes :
u a
v b kt
Déterminer les lignes de courant et les trajectoires.
Exercice 3
Le potentiel des vitesses d’une source de débit Q placée à l’origine des axes des coordonnées
Q r
rectangulaires est au point M(r=OM) : = ln . Déterminer les lignes équipotentielles, les
2 a
composantes de la vitesse et la fonction de courant.
Exercice 5
Un jet d’eau vertical ascendant a, à l’origine, une section droite circulaire de 25 mm de diamètre
et une vitesse de 12ms-1. En supposant qu’à 4,5m au-dessus du point d’émission la section droite du jet
est encore circulaire, déterminer le diamètre.
Exercice 6
Un récipient cylindrique de rayon R est percé à sa base d’un trou circulaire de rayon r<<R. La
hauteur h de liquide dans le récipient est maintenue constante. Calculer la vitesse d’écoulement du
liquide.
Exercice 8: accélération d’une particule fluide le long d’un axe vertical descendant
Dans la description eulérienne du mouvement d’un fluide le long d’un axe vertical descendant
2z
Oz, le champ de vitesse a pour expression pour t et z différents de 0 : v (z,t)= k . Trouver le
t
champ des accélérations a (z,t). En déduire que le mouvement est uniformément accéléré.
Exercice 17
Déterminer la vitesse et la fonction de courant de l’écoulement plan décrit par le potentiel :
=axy.
2.- Quelle est la ligne de courant qui coïncide avec l’axe Ox pour r infini ? Trouver la position des
points d’arrêt.
Exercice 6
Le débit d’une canalisation d’eau est de 30 L/s. Dans une section de 150 mm de diamètre la
pression statique est de 5 bars, dans une autre section de 75 mm de diamètre, et dont la côte est de 20m
inférieure à la côte de la section précédente, la pression statique est de 3 bars. Calculer la perte d’énergie
par kilogramme d’eau entre les deux sections.
du liquide dans la cuve, la pression est la pression atmosphérique. La masse volumique de l’essence est
de 750kgm-3 et la différence de hauteur entre le jet et le niveau de l’essence dans la cuve est h=3.2m. On
prend en compte la qualité de l’installation, du fait de la perte de charge et les performances de la
pompe, en introduisant le rendement r=0.7. Quelle est la puissance de la pompe ?
Exercice 14 : force nécessaire pour maintenir immobile une plaque soumise à l’action d’un jet d’eau
Une plaque plane qui peut se déplacer sans frottement sur un plan horizontal, est soumise à
l’action d’un jet d’eau horizontal de débit-volume qv=30Ls-1 et de section s=0.01m2. Quelle force faut-il
exercer pour maintenir cette plaque immobile ?
Exercice 16: équilibre d’une plaque soumise à l’action d’un jet d’eau
On maintient en équilibre grâce à un jet d’eau horizontal et stationnaire, une plaque carrée
homogène (masse m, côté d), qui peut tourner autour d’un axe horizontal. Ce jet de section s et de
vitesse v, est dirigé sur la plaque (figure 4). La distance du point d’impact I à l’axe est d. En appliquant
le théorème d’Euler, relatif au moment cinétique au système ouvert délimité par une surface de contrôle
entourant la plaque, trouver l’angle que fait la plaque avec la verticale à l’équilibre. A.N. : b=0.9m,
s=10cm2, v=30ms-1, m=250kg, d=0.7m.
Exercice 17
Un jet d’eau cylindrique, de section S, arrive à la vitesse V sur une plaque carrée homogène de
côté a, mobile autour d’un axe horizontal passant par un de ses côtés (fig.5). Celle-ci s’incline d’un
angle . Calculer en fonction de la distance verticale h du jet à l’axe et de la masse m de la plaque.
On admettra qu’il n’y a pas de frottement sur la plaque.
A.N. : S=12,5cm2, V=10ms-1, h=40cm, a=80cm, m=25kg, g=10ms-2.
Exercice 18: action d’un jet sur un auguet d’une turbine Pelton en régime stationnaire
Une turbine Pelton fonctionne sous une chute d’eau de 1200m. L’auguet a la forme symétrique
représentée sur la figure 6. La direction du jet incident de diamètre D=20cm coïncide avec l’axe de
symétrie et les jets émergents font un angle =120° avec cet axe. On désigne par u=30ms -1 la vitesse de
translation de l’auguet. Trouver l’expression de la force qu’exerce le jet sur l’auguet en régime
stationnaire et faire l’A.N.
Figure 1 Figure 2
Figure 3 Figure 4
Figure 5 Figure 6
Exercice 2 : champ de vitesse d’un fluide entre une plaque fixe et une seconde plaque parallèle
mobile
En raison de sa viscosité, un fluide, situé entre deux plaques parallèles distantes de h, est mis en
mouvement par le déplacement de la plaque supérieure à la vitesse U ex . Son champ de vitesse est :
v =(Uy/h) i .
1.- Calculer di v v et le vecteur tourbillon
2.- Trouver la fonction de courant .
A, F = 2S C u b
x
2
ex et A ', F ' =
S
2
C’x u b ex
2
étant la masse volumique du fluide, S= R , Cx=1.42 et C’x=0.38 les facteurs Cx, sans dimension,
2
liés à la géométrie des coupelles et à la forme concave ou convexe qu’elles présentent au vent. Les
points A et A’ ont pour coordonnées respectives dans R : A(0,b,0) et A‘(0,-b,0). On constate que la
vitesse de rotation acquise par l’anémomètre est constante. Quelle est en fonction du rapport
=Cx/C’x, b et , la vitesse du vent ? Calculer cette vitesse en kmh-1, lorsque l’anémomètre tourne à
une vitesse de 30trs-1.
Figure 1 Figure 2
Références
1.- Mécanique, fondements et applications avec 300 exercices et problèmes résolus. José Philippe Pérez.
Dunod. Masson, 1997.
2.- Méthodes et idées: Mécanique, Thermodynamique, Optique, Mécanique des fluides. Exercices
corrigés avec rappels de Cours. Jean Delour et Arnaud Saint-Sauveur. J’intègre. Prépas Scientifiques.
Dunod, 1998.
3.- Mécanique: 44 exercices corrigés de mécanique du solide. Entraînement aux concours et examens.
Laurent Desnoël. J’intègre. Dunod, 1988.