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Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 1 / 10

LE VIDE
C’était une ère d’Obscurité et de Lumière. C’était une ère où les hommes tendaient les bras vers les étoiles tout en
LES MASS DRIVERS
Ces énormes catapultes magnétiques,
conçus à l’origine par les ingénieurs de
Mishima, peuvent mettre en orbite
fouissant dans le sol pour trouver de l’or, Une ère de nouveaux départs et de fins de parcours, une ère d’alchimie une capsule contenant du matériel et
scientifique où l’humanité modelait des mondes et ne pouvait pourtant pas triompher de ses propres pulsions. des denrées alimentaires à destination
C’était une ère de migrations massives, où les hommes abandonnaient les ruines empoisonnées de leur ancienne des autres territoires du système so-
planète pour chercher une nouvelle destinée au milieu des étoiles. C’était l’ère des mégacorporations. laire. Un mass driver peut prendre en
Des plans furent établis dans les conseils d’administration au sommet des grandes tours corporatistes et mûri- charge des cargaisons approchant les
rent en secret pendant plusieurs décennies. De fins vaisseaux d’argent furent construits à un coût astronomique. dix tonnes, habituellement dans de
Des planètes entières furent remodelées selon la vision des scientifiques corporatistes. Les déserts rouges de Mars solides containers. Ils ne peuvent être
devinrent fertiles. Des jungles se développèrent sous les nuages de Vénus. Des mondes souterrains furent exca- utilisés pour des passagers vu que
vés dans l’écorce de Mercure. Les innombrables astéroïdes de la grande ceinture se virent colonisés. La Terre fut l’accélération est beaucoup trop bru-
pressurée et vidée de ses dernières ressources pour payer la facture de ce colossal ouvrage, jusqu’au jour où tout tale (dans les 30 g durant l’accéléra-
fut prêt et où les corporations annoncèrent leur plan. tion initiale). Une fois en orbite, il ne
- La Huitième Chronique, Les Mégacorporations et le Cartel/Lucreti Marcellianus reste plus à la mégacorporation qu’à
intercepter le projectile et l’embarquer
LA FLIBUSTE dans les soutes de ses vaisseaux de
transport. Les mass-drivers sur Mer-
cure peuvent atteindre la longueur de 3
La piraterie spatiale naquit, lors des premières Guerres corpo- Les astéroïdes troyens et le commerce colonial apparu- kilomètres ; sur un astéroïde de 200
ratistes, de la pratique mesquine des représailles : un entrepre- rent à ces dissidents impériaux comme francs-tireurs comme kilomètres, un rail de 155 mètres peut
neur dont le vaisseau était détourné se retournait contre un na- un espace de liberté. Cette piraterie, en s’éloignant du centre suffire. Mercure est d’ailleurs devenu
vire ou un entrepreneur de la même compagnie ou combinat que du système solaire vers le système jovien et les archipels le premier exportateur de minerais du
celui qui avait capturé son navire. Dans le contexte de guerre troyens, prit dès lors une dimension nouvelle car elle s'installa système solaire, devant la ceinture
permanente qui déchirait le système, cette vendetta spatiale se de manière permanente sur les petits astéroïdes à l’extérieure principale, grâce à ce type de trans-
codifia et se légalisa peu à peu. Les différentes corporations de la ceinture principale. Cette marginalisation donna nais- port orbitale à bas coûts.
créèrent des cours de justice qui accordaient aux capitaines lé- sance aux pirates et autres Frères de la Ceinture.
sés - dont le bon droit était reconnu - une lettre de marque les
autorisant à exercer des représailles. Par extension, les lettres LA TRISTE GUERRE STATIONS
de marque couvraient en temps de guerre les prises effectuées
Dans la ceinture, la colonisation fut laissée à l'initiative privée
par les escadres d'une corporation contre la flotte marchande
d'une ou de plusieurs corporations adverses.
par le biais du système des engagés avec pour corollaire le dé- SPATIALES
veloppement des flottes claniques. De nombreux engagés de-
Le flibustier était donc un cadre exécutif d’une orbicorpora- Le terme station spatiale recouvre un
vinrent en effet des familles associées aux clans, notamment
tion conduisant une guerre dans l’espace que sa maison mère grand nombre d’installations orbitales
les Oakenfist, Grendel, Rourke , Lyon et Atkinson. Dès les an-
était le plus souvent incapable d'entreprendre, absorbée par les pouvant aller des chantiers spatiaux
nées le départ se posait le problème du financement du prix
conflits planétaires. Le vaisseau flibustier était armé par plu- militaires ou commerciaux, aux bases
élevé du transport du colon dans la ceinture et de son établis-
sieurs commanditaires qui créèrent parfois des sociétés par ac- de recherche des orbicorporations, en
sement les premières années. En autorisant les colons établis
tions pour réunir le capital nécessaire. Les hommes d'équipage passant par les avant-postes militai-
les premiers à payer le voyage des nouveaux arrivants moyen-
étaient pour la plupart des civils, souvent des francs-tireurs res, voire des habitations civiles. Les
nant l'engagement de ces derniers à travailler sans salaire
comme les officiers. On comptait également de nombreux dé- plus grandes peuvent accueillir plu-
pendant trois ans, le pouvoir créa un système original de peu-
serteurs et invalides des différentes flottes spatiales. Le com- sieurs vaisseaux de ligne militaires,
plement et de mise en valeur. À l'origine, il ne s'agissait pas
manditaire flibustier vendait les prises une fois en possession tandis que les plus petites ne peuvent
d'un esclavage moderne mais d'un moyen de compenser
d'un titre judiciaire l'y autorisant, émanant du tribunal d'une ju- héberger qu’un croiseur ou un esca-
l'absence de capital dans ces colonies et dans les ports méga-
ridiction équivalente. Le produit de la vente, déduction faite des dron d’escorteurs à la fois. Les sta-
corporatiste. Par ses cours élevés, le fer et le nickel extraits
frais de l'armement et des taxes corporatistes, était partagé tions spatiales sont imposantes, bien
permit de financer les première implantations.
entre les actionnaires, les officiers et l'équipage selon un ba- armées, et peuvent généralement as-
À l'issue de cette période de trente-six mois, l’engagé re-
rème fixé avant le départ de la campagne. surer leur propre défense contre de
cevait une prime sous la forme d’une cargaison et une conces-
Quelle que fût sa taille, le principe de la flibuste était ce- petites flottes de pillards en suppor-
sion à terraformer. Il devenait alors un colon, et ultérieure-
pendant que le navire soit armé par des civils. Là réside la rai- tant le gros des combats dans leur
ment pouvait à son tour embaucher des engagés. En dépit
son d'être de la piraterie et en grande partie de la flibuste. Elle zone. Au cours de la Triste Guerre, le
d'une très forte mortalité due aux conditions de la vie en orbite
permit à des compagnies indépendantes, des colonies, voire contrôle des stations capables de ré-
et à l’éloignement des première colonies, la mise en valeur
des orbicorporations trop modestes de se constituer une flotte parer et de réarmer des vaisseaux de
commença avec un certain succès. Au VIIème siècle TC, on
menant une action de guerre contre l'ennemi sans avoir à en ap- guerre était d’une importance capi-
estime qu'il y avait deux cent à trois cent millions d’impériaux
porter le capital. Se doter d'une marine de guerre coûte et coû- tale, et celles-ci devinrent rapidement
dans la ceinture principale.
tait déjà fort cher, plus encore au cours du XXIIIème siècle le point de concentration de nombreu-
Certes, Imperial connaissait dans différents archipels un
après JC. Encore fallait-il trouver équipages et affréteurs prêts à ses offensives.
certain surpeuplement mais ni les Kingsfield ni les Murdoch ne
risquer une telle aventure. Il était donc logique de trouver les Reliques du programme de la
voulurent coloniser les archipels troyens en organisant la dé-
flibustiers là où le trafic spatial se révélait le plus intense et où “Guerres des Étoiles” de la fin du
portation systématique des pauvres ou des délinquants des
les guerres éclataient le plus fréquemment. Les Premières XXème siècle, les stations de défen-
grandes colonies impériales. Une telle solution était envisa-
Guerres corporatistes érigèrent la piraterie en un véritable sys- ses sont similaires aux autres sta-
geable mais elle aurait laissé sans réponse le problème crucial
tème, les finances des belligérants étant réduites à néant. Les tions orbitales hormis le fait qu’elles
de la défense de ces astéroïdes : dès que les conditions
flottes de guerres corporatistes incarnaient la faiblesse, les fli- sont construites autour d’un système
d'existence des engagés devenaient trop rudes, ils désertaient
bustiers la puissance. d’armement. Un laser géant ou un silo
pour devenir pirates. Dès le IXème siècle TC, les archipels
de missiles. Ces derniers peuvent
troyens, avec leur trois millions d’astéroïdes de deux kilomè-
LE TRAITÉ DE HEIMBURG tres et plus, offrit un asile et une tentation pour les engagés.
emporter une à plusieurs ogives ca-
pables de traverser les coques des
La lettre de marque ne suffisait pas à confirmer le statut de fli- Or, la défense des colonies impériales reposa sur les habitants
vaisseaux les plus imposants et d’in-
bustier, des mégacorporations, notamment Capitol et Bauhaus et surtout sur les engagés, de loin les plus nombreux. Par bien
cinérer leur équipage. Ces stations de
se refusant même lors de la signature du traité de Heimburg à des aspects, il en fut de même dans les colonies mishimanes
défenses sont dotés de protections
leur reconnaître une existence légale, les considérant comme mais avec un régime des engagés beaucoup plus dur. Dans les
anti-radar et seules une identification
des pirates, c'est-à-dire des criminels et des terroristes. À colonies impériales, le contrat d'engagement était de sept
visuelle permet de les identifier grâce
l'origine la toute jeune Imperial fut la première à battre en brè- ans.
à leurs énormes senseurs. Bien sûr si
che le monopole capitolien dans le transport de fret interplané- Jusqu’au début Xème siècle TC, les Murdoch et les Kings-
vous vivez assez longtemps pour les
taire. Michael Murdoch ne disposait pas des moyens financiers field se partagèrent les territoires mais les querelles de pou-
approcher.
de créer à la fois une flotte marchande et une de guerre. Il confia voir entre les deux clans s'exacerbèrent. En 932 TC, la Triste
donc la ceinture aux flibustiers qui devinrent plus tard les clans Guerre éclata. Instruit par l'expérience, chaque clan fit édifier
Brannaghan et Drougan. L'enjeu était double : d'une part forcer une forteresse inexpugnable sur chacune de leurs mondes. Ils
Capitol à reconnaître la présence Imperial dans le système, mirent en place des champs de mines orbitales et forts spa-
particulièrement dans la ceinture principale ; d'autre part, cap- tiaux capables d'accueillir trois mille hommes. Ils firent creu-
turer les précieux convois capitoliens afin d'enrichir les clans et ser des bunkers dans les astéroïdes et installer des batteries
une mégacorporation toujours à court d'argent. de missiles.
À long terme, la stratégie de Murdoch devait se révéler Dès lors, les Kingsfield transformèrent l'astéroïde de Ca-
rentable : les pirates se convertirent en flibustiers ou furent melot en une forteresse spatiale, distribuant des commissions
chassés vers le système solaire extérieur. Elle permit de for- en guerre contre les Murdoch et leurs alliés, moyennant dix
mer un corps de navigateurs et de marins expérimentés qui pour cent sur le produit des prises et dix pour cent sur les
servirent de base à la Flotte Imperial. Cependant, la rentabilité marchandises importées. En 947, les Murdoch et les McGuire
n'a pas toujours été au rendez-vous. Malgré le désastre des réussirent à s'emparer de Camelot après un long siège. Les
Premières Guerres corporatistes qui consacra Imperial au sta- Kingsfield furent décimés mettant fin à la guerre civile. Ils per-
tut de mégacorporation, Capitol restait la première puissance dirent la majorité de leurs fiefs et se réfugièrent parmi les ar-
spatiale et sa flotte de guerre causaient de lourdes pertes aux chipels troyens où ils créèrent les royaumes pirate avec tri-
incursions des impériaux. pots, entrepôts et chantiers de réparation. La paix ayant été
Durant les Mille Ans d’Apathie, le monopole capitolien était signée, Imperial essaya avec un certain succès de reconsti-
de plus en plus battu en brèche en dépit des remontrances de la tuer son empire en miettes. Finalement, en 1100 TC, les ar-
Confrérie. Le relatif apaisement des guerres corporatistes ame- chipels troyens furent laissés de côté par les Paladine, préfé-
na un renforcement des pouvoirs centraux et la volonté de déve- rant concentrer toutes les ressources de la corporation à re-
lopper le commerce spatial sur tout le système intérieur. Il en conquérir les colonies cédées pour soutenir l’effort de guerre et
résulta une chasse aux anciens flibustiers qui refusaient de se éviter de trop disperser la Flotte Imperial.
reconvertir en de paisibles engagés ou libres-marchands.
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LES SECONDES efforts à la fin du XIIIème siècle TC pour finir d’exclure les co-
lons impériaux du système jovien. Imperial riposta en an-
GUERRES CORPORATISTES nexant Ganymède en 1258 TC. Cependant, le parti pris des fli-
L'épopée de la piraterie au cours des années de la Triste Guerre bustiers doit être fortement relativisé car ces derniers, des COMMUNICATIONS
marqua la fin de la piraterie indépendante dans la ceinture. Avec renégats impériaux pour la plupart, recherchent le profit indivi-
l’émergence de Cybertronic commença une autre phase, carac- duel et non la conquête d'un astéroïde pour un commanditaire INTERPLANÉTAIRES
térisée par l'intervention croissante de Sa Sérénité dans les quelquefois fort éloigné. En revanche, dans la ceinture princi- La majeure partie des liaisons entre
opérations de guerres dans les colonies car le développement de pale, le loyalisme des flibustiers est très fort. Le meilleur les différentes villes et bases des cor-
l’empires colonial Imperial nécessitait un contrôle plus étroit de exemple en est le régiment des Loups Bleus des forces de dé- porations s’effectuent par transmis-
la piraterie. Les Bartholomew furent chargés, entre autres mis- fense. Cette fidélité à la mégacorporation s'explique probable- sion radio. Malheureusement ce mode
sions, de canaliser la violence des pirates. Cette période cons- ment par une présence très importante des escadres de guerre de communication n’est pas très sûr.
titue cependant l'âge d'or de la flibuste grâce aux possessions dans l’archipel des Eunomias et par une meilleure intégration Il convient parfaitement à la diffusion
Cybertronic, qui, dans la ceinture principale, représentent les dans les profits du commerce colonial - en particulier la ces- de programmes télévisés ou radiopho-
proies les plus tentantes. Un vaste marché s'offre alors aux fli- sion de terres sur Ganymède. niques mais ne saurait être utilisé
bustiers. Dans les archipels troyens, Cybertronic concentra ses dans les cas intéressant la sécurité
d’une mégacorporation.
Le décalage inévitable entraîné
LE VOYAGE ORBITAL par la vitesse de la lumière (vitesse
maximum de ce type de transmission)
peut également être une source d’irri-
En raison de la fragilité des vaisseaux interplanétaire et de leur nète d’arrivée. Seuls les vaisseaux militaires peuvent se per- tation. Il est impossible de converser
vulnérabilité aux attaques en atmosphère, les ingénieurs ont mettre cette manœuvre qui peut s’avérer très stressante pour avec une personne située sur une au-
créé des vaisseaux et fusées spécialement destinées au voyage l’intégrité de l’appareil. Les vaisseaux interplanétaires sont tre planète à moins de bien vouloir pa-
en basse orbite. La plupart des plus grandes villes et bases ont capables d’accélérations extrêmes sur de très longues pério- tienter plusieurs minutes entre les ré-
un astroport bien que le coût de mise en orbite reste prohibitif et des de temps. Ils peuvent supporter les tensions de l’accélé- ponses. Aussi bon nombre de person-
encore restreint à un usage militaire et corporatiste. La plupart ration jusqu’à 4 g pendant plusieurs minutes et 2 à 3 g pendant nes préfèrent opter pour l’écriture. À
de ces vaisseaux sont partiellement réutilisables, utilisant de plusieurs heures. Dans la plupart des cas, toutefois, un vais- cet égard, le télégramme a opéré un
puissantes roquettes pour la mise en orbite proprement dite et seau conservera son inertie en appliquant des poussées de 1 g retour spectaculaire. Dans les grandes
suffisamment aérodynamiques pour disposer d’une faculté de tout au long du voyage de façon à créer une gravité artificielle à mégalopoles telles que Luna, une ar-
vol en atmosphère. Les vaisseaux suborbitaux destinés aux bord de l’appareil. mada de coursiers se faufile en vélo à
usages militaires sont construits de façon à transporter aisé- Voyager à travers le vide entre les astéroïdes et les planè- travers le trafic, prenant des risques
ment des pièces d’artillerie et des véhicules blindés légers. tes n’est pas aussi rapide qu’on pourrait l’espérer, et la durée insensés. La table ci-dessous donne
Pour redescendre depuis une position en orbite, tout dépend de chaque trajet n’est pas aussi facile à prévoir qu’on pourrait une idée des délais de propagation d’un
du type de cargaison transportée. Les produits bruts ou manu- le croire. Elle varie en effet grandement en fonction de la posi- signal depuis Luna. De plus les com-
facturés utilisent des capsules d’amerrissage équipées de bali- tion respective des planètes sur leur orbite (il est bien évident munications peuvent être coupées si
ses radio pour une récupération sur les vastes étendues d’eau que si Mercure se trouve du côté opposé du soleil à Vénus, la les deux planètes sont en opposition.
planétaires. Quant aux transports de personnels, ils se divisent distance entre les deux planètes est plus grande que si elles
en deux catégories, civils et militaires. Les débarquements mi- sont du même côté), de l’activité solaire et d’autres variables Destination Décalage
litaires se font habituellement via des capsules qui freinent leur plus aléatoires. Mercure de 04’18” à 12’18”
chute grâce à des parachutes et propulseurs. Ces capsules at- Vénus de 02’07” à 14’30”
teignent la surface avec une force considérable et il n’est pas in- Terre 00’01”
habituel d’avoir des blessés légers suite à un atterrissage bru- TRAJETS DEPUIS LUNA Mars de 03’01” à 22’17”
tal. Les appareils civils bénéficient d’une arrivée au sol plus Pour déterminer la durée d’un voyage spatial à un moment Victoria de 20’38” à 41’01”
douce avec l’usage d’appareils qui utilisent l’aérofreinage. De donné, consultez la table ci-dessous qui correspond à une Cérès de 21’14” à 43’17”
tels vaisseaux sont ensuite réexpédiés sur orbite en utilisant propulsion plasma. Elle vous fournira également une indica- Diemensland de 22’56” à 45’33”
une propulsion classique. tion approximative du prix d’une place à bord d’un Ganymède de 32’41” à 53’47”
Toutes les corporations ont une flotte de navettes qui sont Dreadnought pour les différentes destinations. Agamemnon de 32’46” à 53’52”
capables de se mettre en orbite et d’effectuer le retour au sol Destination Durée Prix Saturne de 66’23” à 92’10”
mais elles restent rares et réservées à un usage corporatiste. Uranus de 143’46” à 175’10”
Elles utilisent une technologie qui est si complexe qu’elles pré- Mercure 20+2D20 jours 7.490 + 150 par jour
Neptune de 238’53” à 260’40”
sentent le risque d’être corrompues par la Symétrie Obscure. Vénus 10+2D20 jours 3.490 + 100 par jour Pluton de 237’23” à 417’40”
Les ingénieurs ont développé de nouveaux dispositifs de naviga- Mars 20+4D20 jours 5.490 + 100 par jour Néron inconnu
tion assistée qui fonctionnent très bien lors des essais mais qui Victoria 70+4D20 jours 11.990 + 100 par jour
conduisent à des catastrophes dés que des vies humaines sont L’étape suivante après la trans-
en jeu - une illustration de la nature maligne de la Symétrie Cérès 75+4D20 jours 14.990 + 100 par jour
mission directe est la transmission
Obscure. La Confrérie insiste désormais pour contrôler les nou- Diemensland 90+4D20 jours 17.990 + 100 par jour codée. Évidemment, cela nécessite un
veaux appareils avant que leur utilisation soit autorisée. Et si Dembovska 120+4D20 jours 18.990 + 100 par jour brouilleur et un décodeur aux deux ex-
leur conception venait à être mise en doute de quelque façon que Ganymède 180+4D20 jours * trémités de la chaîne pour permettre
ce soit, la corporation doit mettre à la poubelle le projet quelque le moindre échange. De plus, aucun
soit les investissements consentis. Agamemnon 190+4D20 jours *
cryptage ne saurait résister à des per-
En temps de paix, les astrodocks orbitaux sont des relais Saturne 370+4D20 jours * sonnes désireuses de consacrer
permettant aux navires de transport interplanétaires de déchar- Uranus 790+4D20 jours * l’énergie nécessaire pour en trouver la
ger leurs marchandises ou leurs passagers afin qu’ils soient Neptune 1.260+4D20 jours * clef. L’idée que la concurrence, ou
transférés sur la planète, et d’en embarquer de nouveaux. Si la même les Légions Obscures, puissent
planète est attaquée, les nombreuses installations des docks Pluton 1.670+4D20 jours *
intercepter une communication cen-
peuvent être rapidement converties pour lui permettre d’héber- Néron 2.810+4D20 jours * sément secrète et utiliser au détri-
ger des escadrilles d’appareils militaires afin de combattre l’en- * flotte de guerre uniquement ment d’une mégacorporation les infor-
nemi. Ils bénéficient également d’équipements leur permettant mations recueillies, alimente une vive
de construire et de réparer de petits vaisseaux, mais ne dispo- paranoïa.
sent en revanche pas du matériel nécessaire à la construction La position privilégiée de Luna dans le trafic spatial tient à Les seuls moyens de garantir une
et au réarmement des nefs de guerre. Ces dernières, à l’instar sa position médiane par rapport au soleil. En cas d’opposition sécurité totale consistent à délivrer
des navires marchands, peuvent varier en taille mais elles ten- avec sa destination, sa proximité au soleil permet de réduire son message en personne ou à en con-
dent vers le gigantisme. Elles sont équipés pour transporter dif- au minimum la distance supplémentaire à couvrir alors que fier une version codée à un messager
férentes cargaisons - corps expéditionnaires, escadres de vais- son éloignement permet de réduire les problèmes d’éruptions digne de confiance. Le défaut de ces
seaux, marchandises et personnels. Les plus grands et les plus solaires qui perturbent le trafic et les communications. deux méthodes est qu’elles imposent
précieux vaisseaux sont les Dreadnoughts. La plupart de ces gi- Certaines routes n’intéressent guère que les voyageurs in- un délai horriblement long, et qu’elles
gantesques vaisseaux furent armés avant la Chute lorsque de dépendants. Rares sont les compagnies marchandes qui pro- soient excessivement coûteuses.
tels projets d’ingénierie aussi ambitieux pouvaient être menés à posent des vols avec escales entre Victoria et les trois planè- Pourtant, il n’y a pas d’autre solution.
terme sans la menace qu’une corporation rivale ne tente de sa- tes intérieures, car ces planètes se retrouvent rarement en
boter les chantiers. De ce fait, ces vaisseaux sont très prisés et conjonction. Il est plus avantageux pour elles de s’arrêter sur
rarement détruits. Les mégacorporations ont pris l’habitude, Luna afin de refaire le plein de passagers, de cargaison et de
quand l’occasion se présente, d’attaquer ces vaisseaux pour carburant.
tenter de les capturer. Au final la plupart des Dreadnoughts ont De même, les voyages au-delà de la ceinture d’astéroïdes
changé de mains et de noms de baptême à maintes reprises au sont rares et pratiquement limités aux agents des mégacorpo-
cours de ce dernier millénaire. rations. Les autres ont peu de raison d’abandonner la protec-
tion de la ceinture, car l’espace au-delà est le domaine quasi-
VOYAGE INTERPLANÉTAIRE exclusif des Légions Obscures. Certes, bon nombre de corpo-
rations conservent des installations minières sur les astéroï-
Une fois que les vaisseaux se sont amarrées au Dreadnought et
des troyens ou de la ceinture de Kuiper, mais ces bases sont
ont transbordé leur précieuse cargaison, elles retournent à leur
fortement défendues contre toute attaque des rejetons de
base de départ où elles seront soit réutilisées soit mises à la
l’Âme Obscure. Agir autrement serait un suicide.
casse. Les vaisseaux interplanétaires utilisent l’antique techno-
Pour les trajets dans la ceinture principale, les pilotes pri-
logie plasma afin de se propulser dans le vide interplanétaire. La
vés, propriétaires de leur vaisseau, ont la liberté d’aller où bon
trajectoire des vaisseaux suit un schéma classique : en accélé-
leur semble sous réserve de remplir un plan de vol auprès de
rant d’abord jusqu’à atteindre la vélocité maximum, au “point de
l’Administration Spatiale du Cartel. Cette dernière coordonne
basculement”, approximativement à mi-parcours. Puis le vais-
les plans de vol de tous les appareils du système, veillant à
seau cesse d’accélérer en direction de sa “cible”, bascule de
prévenir les collisions ou, pire, les rencontres avec un vais-
180° et applique une accélération dans la direction inverse. Ceci
seau des Légions Obscures dont la présence n’aurait pas été
ayant pour effet de réduire la vélocité du vaisseau qui arrive à
signalée.
son point de destination pour permettre sa mise en orbite.
Il arrive parfois que des pirates interceptent des astronefs
Il est possible de raccourcir le délais de freinage à destina-
dans le vide, mais peu d’individus sont assez téméraires pou
tion en convertissant une partie de l’énergie cinétique du vais-
en faire leur profession. Non contente d’être une occupation
seau en énergie thermique au contact de l’atmosphère de la pla-
dangereuse en règle général, la piraterie présente le risque
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permanent d’une rencontre avec quelque vaisseau des Légions réputation de se montrer compréhensifs avec les retardatai-
Obscures transportant des Légionnaires depuis leurs bases, loin res.
de la chaleur du soleil, vers les Citadelles des planètes intérieu- En cas de nécessité et à condition de disposer de l’argent
res. nécessaire, il est toujours possible de réduire la durée d’un ORBICORPORATION
L’Administration Spatiale parvient généralement à repérer voyage dans la ceinture principale. Un bon pilote avec un bon Les orbicorporations sont les firmes
ce type d’appareils, sur ses radars ou d’après les témoignages appareil peut vous faire gagner 25% de temps sur n’importe qui ont survécues à la révolution spa-
de voyageurs, mais on en rencontre malgré tout fréquemment quel trajet en effectuant simplement plus de ravitaillements tiale et qui manufacturent aujourd’hui
entre les planètes intérieures. D’ordinaire l’Administration Spa- dans les relais, mais c’est un talent qui se négocie au prix fort. les technologies sensibles utilisées
tiale avertit tout les vols dans le secteur d’une présence possi- Si vous décidez de voyager de cette manière, doublez le tarif par les mégacorporations. Même si
ble des Légions Obscures à proximité. Puis elle lance un appel indiqué. Les prix peuvent encore grimper davantage si vous leur activité les classent parmi les
général à toutes les unités militaires mégacorporatistes croi- êtes manifestement aux abois ou si vous faites courir des ris- premières des compagnies indépen-
sant dans la zone afin qu’elles prennent l’intrus en chasse et le ques à l’équipage. Encore faut-il trouver un capitaine qui ac- dantes ; elles ont migré virtuellement
détruise. Malheureusement, le temps que l’armée se rende sur cepte de mettre son vaisseau en péril. toutes leurs opérations dans des ins-
place, le vaisseau des Légions a généralement disparu. Les meilleurs pilotes du système finissent généralement tallations en orbite, hors des territoi-
Les vaisseaux de ligne qui croisent la route d’un astronef dans l’armée, et bon nombre d’entre eux se retrouvent dans la res des mégacorporations et de leurs
des Légions n’ont pratiquement aucune chance de survivre si les marine d’Imperial, la branche des forces de défense responsa- guerres.
Légionnaires les remarquent et décident d’attaquer. Mais cela ble des troupes. C’est un travail dangereux, car ces appareils Sur des astéroïdes et stations orbita-
se produit rarement. Parfois, les Légionnaires les ignorent pure- sont souvent pris pour cibles par les Légions Obscures. Il est les, de nouveaux polymères et allia-
ment et simplement, soit qu’ils ne les perçoivent pas comme rare qu’une semaine s’écoule sans qu’on apprenne la mysté- ges sont mis au point pour le compte
une menace, soit (plus vraisemblablement) qu’ils doivent se rieuse disparition en plein vide d’un transport militaire. des puissantes compagnies militai-
rendre en hâte à leur destination. Les Népharites n’ont pas la res, des technologies violant ouverte-
ment les Édits du Cardinal Toth sont
LA VIE EN ORBITE ainsi patiemment reconstituées. À
l’occasion de la Fondation de l’empire
Cybertronic, nombreuses furent ses
Dans la banlieue proche de chaque planète, le vide est rempli de moins sollicités et s’atrophient donc naturellement. Cette dé- sociétés à rejoindre le giron de la mé-
débris d’un millénaire d’exploration, de déchets et de désastres. gradation est lente et insidieuse. Ajouter à cela le fort volume gacorporation naissante. Aujourd’hui
Les stations spatiales, maintenues péniblement en orbite de rayonnement auquel les personnels sont sans cesse expo- la plupart d’entre elles constituent des
haute, sont souvent frôlées par les nombreuses les navettes et sés malgré les boucliers des appareils et un déficit en vitami- entreprises résolument anonymes,
autres navires marchands. Là, entre les satellites éteints, les nes à cause des denrées alimentaires de mauvaise qualité, et une mesure de sauvegarde élémen-
outils abandonnés, les équipements perdus, les fragments de vous obtenez une plus grande fréquence de paralysies muscu- taire prises par les mégacorporations.
roc et de glace, reposent les épaves d’anciens vaisseaux. laires, déformations osseuses, cancers et leucémies. L’orga-
D’énormes icebergs provenant des astéroïdes troyens ou de nisme humain n’est pas adapté à la vie en milieu spatial.
l’archipel des Hildas y sont convoyés pour fournir aux habitants ENGAGÉS
en orbite des provisions d’eau à bon marché. RECYCLAGE Les engagés sont éparpillés aux qua-
Dans les stations ou colonies, chaque centimètre cube est tre coins de la ceinture principale. Ils
En orbite, tout peut être recyclé. Rien ne doit être gaspillé. La
utilisé. Chaque machine est réparée, de nouveau réparée, re- ont l’habitude de travailler ensemble
plupart des colonies et vaisseaux sont des espaces autosuffi-
configurée et finalement cannibalisée pour fournir des pièces de et de s’entraider indépendamment des
sants, mais inévitablement, il y aura besoin de renouveler cer-
rechange. Le vrombissement des recycleurs d’air emplie l’es- contingences de leurs employeurs,
taines denrées comme l’eau et l’oxygène, et celles-ci feront
pace étriqué de ses installations et des vaisseaux, capturant et ayant appris que la camaraderie était
l’objet de livraisons occasionnelles.
filtrant les fragments qui flottent en gravité zéro. À l’extérieur nécessaire pour survivre dans l’isole-
L’eau peut être recyclée et filtrée avec un minimum de
des épaisses vitres des hublots, les rayons solaires se reflètent ment de la grande ceinture d’astéroï-
pertes et peut être utilisé pour suppléer aux réserves d’oxy-
sur la carène métallique d’un vaisseau de ligne prenant du des. Aussi, ils répondront aussi rapi-
gène lorsque cela s’avère nécessaire. Mais l’air est une res-
champ pour entamer un long périple vers Mars. Un vaisseau de dement que possible à un appel de dé-
source plus difficile à retenir. À chaque ouverture de sas, cha-
transport approche, manœuvrant lentement pour s’amarrer à tresse, même s’il s’agit de personnels
que fissure dans la coque ou un joint défectueux dans le réseau
l’astrodock, ses réacteurs auxiliaires crachant des panaches appartenant à une corporation rivale.
de ventilation est la source d’une perte de gaz, la combustion
saccadés pour contrôler l’inertie du navire. Les novices tendent à s’intégrer dans
de certains moteurs ou groupes électrogènes consomment de
Tous les habitants des stations spatiales et colonies con- des colonies qui apparaissent plus sû-
l’oxygène, sans parler des décompressions accidentelles.
naissent leurs rôles et leurs places. Ils flottent en dehors de res que les implantation de leur ca-
Aussi de temps en temps, de nouveaux volumes d’air doivent
leur abris, seulement reliés à la station par un filin ou un réac- marades francs-tireurs. Mais pour les
être injectés de temps en temps.
teur dorsal. Au-dehors, le travail de maintenance continue plus expérimentés et travaillant à leur
Le filtrage du dioxyde de carbone est assuré à la fois par
vingt-quatre heures sur vingt-quatre, démontant des structu- compte, ils préfèrent s’aventurer tou-
des cultures hydroponiques et des agents chimiques présents
res, réparant des collecteurs solaires, remettant en fonction jours plus profondément dans la cein-
dans les circuits de renouvellement d’air. L’oxygène peut aussi
des circuits défectueux ou une antenne, maintenant les systè- ture, prospectant pendant des années
être extrait de l’eau grâce à une simple électrolyse.
mes de sécurité et le bon fonctionnement des sas. pour faire une découverte qui ne vien-
L’eau est l’une des denrées les plus précieuses pour les
La vie dans l’espace est difficile, contraignante, brutale et dra jamais.
communautés orbitales, qu’elles se trouvent dans une station
souvent courte. Il n’y a pas de places pour les gens qui gas- Les promesses de la fortune ainsi
spatiale ou un astéroïde. Des technologies archaïques peuvent
pillent ici, chacun doit se contenter de sa ration quotidienne de que le faible contrôle exercées par les
assurer un haut niveau de réutilisation mais d’énormes volu-
nourriture, d’eau et d’oxygène. Les parasites sont transbordés corporations attirent les éléments in-
mes d’eau sont nécessaires à l’extraction et au raffinement du
dans d’autres colonies ou renvoyés dans la première navette. désirables. Des conflits peuvent écla-
minerais. En fait, beaucoup d’énergie est consacrée à la re-
Les incidents peuvent très vite tourner à la catastrophe. Ce ter pour la revendication d’un plané-
cherche de glace sur les planétoïdes ou son transport depuis la
n’est pas une existence facile mais au moins la paye est à la toïde, et il est facile pour une compa-
région extérieure de la ceinture. Certains pirates se font même
mesure des risques. gnie peu scrupuleuse de s’approprier
une spécialité d’intercepter ce type de cargaisons vitales pour
la découverte d’autres prospecteurs,
les colons mais qui n’ont qu’une faible valeur aux yeux des mé-
UN ENVIRONNEMENT HOSTILE gacorporations.
de les tuer puis de faire disparaître
L’espace n’est qu’un environnement contraignant, il peut être leurs corps. Si cela ne s’avère pas
votre ennemi. La vie en milieu spatial est accompagné de nom- possible, les suspect de tels agisse-
breux dangers. Même les orbites hautes des planètes du sys-
LA PIRATERIE ments seront proscrits. Et ce genre
tème solaire sont bien trop grandes pour être scanées, carto- Les pirates sont des bandits qui s'attaquent à tout ce qui passe de nouvelle se répand extrêmement
graphiées et cataloguées. L’environnement spatial est cons- à leur portée, sans couverture légale ni considération de dra- vite parmi les communautés de la
tamment en mouvement, rempli de micro-astéroïdes, débris, peau. Leurs activités vont de l’enlèvement de personnes avec ceinture principale.
particules, gaz gelés, radiations mortelles, vents solaires et de demande de rançon, le vol, le meurtre et le sabotage. Ils utili-
véhicules circulant à grande vitesse dans toutes les directions. sent des vaisseaux plutôt petits et rapides comme les Bricks
et profitent du nombre restreint de membres d'équipage sur
Une fois qu’un matériel est perdu, il flottera pour toujours dans
les vaisseaux marchands. Ils visent plus spécifiquement les
LIBRE-MARCHAND
l’immensité spatiale à moins qu’il soit consumé par l’atmo- Le système solaire intérieur est par-
sphère d’une planète. cargos qui doivent ralentir pour accoster les astrodocks d’un
astéroïde ou d’une station : c'est à ce moment qu'ils sont le semé de modestes satellites et vais-
Le vent solaire n’atteint pas les zones comprises entre l’or- seaux qui servent de refuge et lieu de
bite basse et les ceintures de radiations de Van Allen engen- plus vulnérable aux abordages. Ils savent également transfor-
mer leurs embarcations en vaisseau de transport, afin d'éviter travail à des centaines de milliers de
drées par les magnétosphère des planètes. Hélas les stations compagnies indépendantes et de
spatiales et la plupart des vaisseaux se situent en orbite haute, et de déjouer les inspections.
À la différence de la flibuste, la piraterie est surtout l’oeu- francs-tireurs. La plupart restent en
au-delà de cette protection radiative. Les astéroïdes fournissent orbite planétaire mais d’autres, les li-
quant à eux une bonne protection sous plusieurs mètres de ro- vre de francs-tireurs, d’anciens flibustiers ou encore de déser-
teurs. Les conditions de vie sont abominables sur les vais- bres marchands voyagent de planète
ches. en astéroïde, achetant ici, vendant là,
L’espace est avant tout imprévisible. Il existe de nombreux seaux de la Flotte Imperial comme sur les autres. Les enrôle-
ment forcés ne sont pas rares. Il peut arriver, pour un simple embarquant cargaison - légale comme
événements qui peuvent mettre en danger les vies à bord d’une illégale - et passagers et gagnant leur
colonie ou d’un vaisseau. Une soudaine éruption solaire peut roturier bauhauser ou mishiman, de se retrouver sur un vais-
seau sans que son seigneur ne lui demande son avis. Les nefs vie de cette manière. D’autres prati-
mettre à mal les collecteurs solaires. Le bombardement solaire quent la récupération de matériels sur
peut contaminer les cultures hydroponiques. Un simple frag- marchandes et de guerre sont au bord de la mutinerie en per-
manence, et les officiers n'ont guère d'autre choix que de faire des satellites en perdition ou des sta-
ment de roche lancé à la vitesse de 5 km/s peut percer de part tions spatiales abandonnées. Qui sait
en part le blindage d’une station spatiale et entraîner la perte régner la terreur. Parfois, quand les limites sont franchies, ils
se mutinent, improvisent un procès des officiers avec tortures quelles surprises peuvent recelé l’un
d’un énorme volume d’air avant que les brèches ne soient dé- de ces tas de ferrailles anonymes.
tectées et comblées. Un fragment gros comme un réfrigérateur à l'appui, et deviennent des pirates qui n’ont plus rien à perdre.
La grande ceinture d’astéroïdes fourmillent d’engagés et libres- Beaucoup de libres marchands possè-
peut détruire un navire de moyen tonnage et sévèrement en- dent et pilotent leur propre vaisseau,
dommager ébranler un complexe en surface d’un astéroïde. Le marchands prêts à abandonner leur activité légale pour celle
d'un caboteur en ignorant délibérément les trêves, les traités ce qui rend cette profession populaire
rayonnement cosmique peut pénétrer l’habitacle d’une navette parmi les renégats, mais d’autres
ou d’une structure qui est insuffisamment protégée, et peut af- et autres sauf-conduits, sachant qu'il se trouvera toujours un
réseau de contrebande qui, moyennant une commission, leur sont simplement financés par leur
fecter les équipements électroniques ou son équipage. Il existe clan comme un moyen de rester en
de nombreuses autres choses qui peuvent aller de travers, et rachètera le vaisseau capturé ainsi que la cargaison. Rappe-
lons le, il n’y a pas de voleur sans un receleur, pas de pirate contact avec ce qui se passe dans le
malgré les systèmes redondants et double-coques, il n’est pas vide. Après tout, on ne sait jamais si
possible d’éviter tous les désastres possibles. sans un astrodock où ravitailler et vendre les prises.
Dans la banlieue de Mercure, la navigabilité n'est pas une aventure peut devenir lucrative.
Enfin la vie en gravité zéro sur de longues périodes affecte
profondément les organismes. Les muscles, cœur inclus, sont strictement sécurisée du fait de la proximité du soleil qui
Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 4 / 10

brouille les communications, il y est donc courant de perdre des flotte de guerre, etc. Ces organisations disposent même de
navires et leur équipage. Dans la plupart des cas, les pirates ne cales sèches pour maquiller et modifier un vaisseau capturé
s'intéressent pas à la marchandise transportée, mais plutôt aux avec tout le personnel nécessaire.
affaires personnelles de l'équipage et au contenu du coffre-fort, Deuxièmement le crime organisé offre des “assurances”. ROUTES
qui peut contenir d'importantes quantités de monnaie destinée à Il ne s’agit pas que d’une simple promesse ou menace voilée.
payer le personnel et les taxes portuaires. Il arrive également Bien que le quidam qui refuse de payer peut être la victime d’un COMMERCIALES
que les pirates se débarrassent de l'équipage et emmène le sabotage, le crime organisé fait de gros profits en vendant une Pour rejoindre une planète ou un asté-
vaisseau dans un port afin de transformer son identité et de le réelle protection. Cette assurance peut inclure des gardes du roïde, un vaisseau doit disposer du
revendre. corps, espions et même une escorte contre des pirates ou as- carburant nécessaire pour rallier di-
sassins. rectement sa destination ou se dérou-
LE CRIME ORGANISÉ Le crime organisé dépense aussi beaucoup de son énergie ter vers des destinations intermédiai-
à lutter contre les syndicats et les triades. Alors qu’il passera res pour refaire le plein. Les vaisseaux
Le crime organisé est fortement implanté parmi les commu-
sur les petits délits, les affaires de moyennes envergures se- interplanétaires sont les seuls à être
nautés orbitales. Il s’agit de multiples organisations impliquant
ront invitées à payer une taxe pour continuer. Et les affaires capables d’effectuer des voyages sans
plusieurs centaines d’individus. Elles opèrent dans tout le sys-
vraiment profitables seront intégrés aux organisations exis- escales sans avoir besoin d’un ravi-
tème solaire, leurs vaisseaux sont bien armés et elles ont
tantes. Intégrer le crime organisé orbital est un honneur, refu- taillement extérieur. Pour être certain
achetés de nombreux personnels clés dans les différentes com-
ser ce privilège peut, par contre, être la source d’un accident de rejoindre une destination, les au-
pagnies marchandes et astroports planétaires. Leur influence
regrettable. Le crime organisé n’emploie que les meilleurs tres vaisseaux de ligne et les navettes
s’étend de Fukido jusqu’aux lointain archipels troyens.
dans leur spécialité. Le crime n’est pas pour les amateurs ou doivent se positionner sur une route
Ces activités criminelles prennent plusieurs formes. La
les dilettantes. commerciale dont le trajet est balisé
plus connue est celle de la contrebande et recel pour des biens
Cette politique de contrôle du crime, à la manière des lé- de plusieurs relais (astéroïdes, sta-
qui sont normalement inaccessibles parce qu’illégaux, très ra-
gendaires Yakusa, a souvent conduit les organisations crimi- tions spatiales) pour procéder à un ra-
res, très précieux ou seulement produits par une corporation
nelles a déclarer la guerre aux pirates indépendants. Il est très vitaillement pour rejoindre le prochain
concurrente. Des exemples peuvent inclure les drogues, al-
difficile de combattre ces organisations criminelles qui ont des relais. Les mégacorporations n’ont ja-
cools, armes à feu (illégales pour les personnels dans les sta-
connexions un peu partout et qui peuvent s’entraider quand mais jugés utile de mettre en place
tions) ou des informations sensibles comme l’armement et les
cela s’avère nécessaire. des relais entre les planètes de façon
faiblesses d’un vaisseau rival, les circuits de patrouilles d’une
à s’adjuger le monopole du transport
marchand avec leurs Dreadnoughts.
LA GRANDE CEINTURE D’ASTÉROÏDES Par contre ce type de navigation, plus
lent mais plus sûr, favorise les routes
commerciales parallèles au archipels
La grande ceinture d’astéroïdes n’est pas aussi encombrée que d'astéroïdes - ou ceinture principale -, qui marque la frontière de la ceinture d’astéroïdes. Les petits
l’on pourrait le croire. Piloter un vaisseau à travers la ceinture entre le système solaire intérieur et extérieur. Mais cette vaisseaux accompagnant les
est aussi difficile que de marcher dans une rue sans rentrer dans ceinture n’est pas homogène, elle est même divisée par plu- Dreadnoughts profitent du chapelet
quelqu’un. La majorité des appareils sont équipés de radars qui sieurs régions très dépeuplées. On décrit ces zones que les d’astéroïdes pour rallier des destina-
sont capables de les détecter à plusieurs centaines de kilomè- astéroïdes semblent éviter sous le nom de lacunes de tions à plusieurs ua suivant une orbite
tres voire plusieurs milliers pour les vaisseaux de ligne. Pour Kirkwood. L'implication de Jupiter dans cette curieuse logique héliocentrique. C’est pour cette raison
donner une idée de leur densité dans la ceinture, elle est de dix suggère que ce sont ses perturbations gravitationnelles sur les que les mégacorporations concentrent
astéroïdes d’un kilomètre et plus pour un cube de un million de petits astéroïdes qui sont bien la cause de tout. D'une manière leurs efforts à conquérir un archipel de
kilomètre d’arête. Enfin pour les colons, les chances de collision où d'une autre, Jupiter suscite des zones instables d'où les as- façon à contrôler la route commer-
de leur colonie avec un autre astéroïdes est d’une sur un milliard téroïdes qui s'y seraient aventurés finiront toujours par être ciale correspondante.
par an. Tous les astéroïdes sont différents mais sont classés en éjectés. Entre ses fameuses lacunes de Kirkwood, se sont Si les principales puissances
trois catégories. constituées des zones stable : les archipels. Dans de nom- spatiales voulaient déployer les efforts
breux cas, les astéroïdes d'un même archipel seraient les dé- nécessaires pour se débarrasser des
CLASSE-C. Les plus communs sont des astéroïdes primitifs bris d'une même proto-planète, qui continueraient de circuler pirates qui infestent la ceinture et le
de type carboné qui prédominent l’archipel externe de la cein- quelque temps de conserve, puis se disperseraient peu à peu secteur de Mercure, il leur suffiraient
ture. Les deux-tiers disposent d’eau sous forme de glace mais sous l'effet de perturbations gravitationnelles diverses, tout en de croiser avec des navires de guerre
pas en quantité suffisante pour justifier leur exploitation. Un gardant au travers de quelques unes de leur caractéristiques le long des bonnes routes. Les pirates
quart d’entre eux contiennent de substantiels dépôts d’alumi- orbitales la mémoire de leur origine commune. Mais les archi- se concentrent en effet dans ces ré-
nium, de fer et de magnésium comme c’est le cas de Cérès. Les pels ne sont pas des amas d’astéroïdes confinés dans une zone gions. Pour ce qui est de la navigation
autres sont de gigantesques icebergs composés principalement précise, il s’agit plutôt d’un chapelet dispersé sur un large cer- dans la ceinture principale, les pirates
de glace utilisés jadis pour la terraformation des planètes du cle autour du soleil. Un cercle entre 7 et 10 ua de circonférence et flibustiers connaissent les relais ou
système solaire intérieur. La majorité des troyens sont de dont les points peuvent être éloignés les uns des autres de plu- doivent passer leurs proies. Les mé-
classe-C. sieurs millions de kilomètres. gacorporations pourraient laisser des
L’intérêt pour des flottes de guerre à contrôler ces archi- nefs de guerre près de ces points de
CLASSE-S. Un quart des astéroïdes sont des astéroïdes ig- pels est double. Premièrement les patrouilles sur toute leur rendez-vous, mais préfèrent naviguer
longueur autorise le contrôle de la même population d’astéroï- en convois, ce qui est assez sûr mais
nés riches en fer et silicate de magnésium qui prédominent l’ar-
des, ce qui permet de faire valoir une certaine notion de terri- prévient parfaitement les pirates du
chipel interne de la ceinture. Les ignés ont subi un fort échauffe-
torialité. Deuxièmement, en cas de conflit impliquant une de risque encouru à les attaquer. De fa-
ment, ils semblent résulter d’une fusion et contiennent diffé-
ses colonie, la flotte disposera de bases de soutien à proximité çon générale, les différentes puissan-
rents assemblages de minéraux. Dembovska est un astéroïde
immédiate, ce qui n’est pas le cas d’astéroïdes situés dans des ces spatiales préfèrent protéger leurs
de classe-S. Les noyaux riches en fer des proto-planètes aujour-
archipels différents. Même si leur dynamique est différente et convois que d’éliminer les pirates, ce
d’hui disparues forment la dernière classe d’astéroïdes, les mé-
que leur ordre varie sans cesse, ils resteront toujours sur la qui reviendrait à faire le travail pour
talliques.
même orbite. les autres.
CLASSE-M. Ces astéroïdes sont en fait une sous-catégorie
des classe-S. À l’instar de ces derniers, il contiennent de très HUNGARIAS. Les Hungarias sont des astéroïdes placées
grandes quantité de fer et de nickel mais aucun silicate. Cer- sur une orbite comprise entre 1.75 et 2.09 ua peu après Mars
tains sont même en métal pur. Les plus massifs sont rares et et avant la ceinture principale. Les co-
exploités depuis plus d’un millénaire par les corporations à l’ex- lonies importantes ont été fondées par
ception notable de Victoria qui fut découverte très tardivement. Bauhaus lors de la course à la colonisa- TRAVERSÉES DE LA CEINTURE
Un tiers des métalliques peuvent présenter des compositions tion du système solaire. Strackea, Pour déterminer la durée d’un voyage spatial d’un archipel à
d’éléments plus exotiques. Riema, Sequoia et Schorria sont les l’autre, consultez la table ci-dessous qui correspond à une
noms des quatre plus importantes propulsion propergol classique. Elle vous fournira également
Ces trois catégories forment la très grande majorité de la cein- d’entre elles. Depuis, Bauhaus a rache- une indication approximative du prix d’une place à bord d’un
ture, mais il existe des centaines d’autres variétés. Certains ne té la majorité des astéroïdes de cet ar- vaisseau marchand pour les différents changements d’orbi-
sont que des blocs rocheux mais d’autres abritent des métaux chipel ou les a échangé contre d’autres tes.
très rares ou minéraux précieux sous plusieurs mètres d’épais- possessions esseulées. Depuis les Parcours Durée Prix
seur de régolite, une roche très poreuse héritée de millions guerres du trône, les Ducs Électeurs
d’années de dépôts de poussières. Les astéroïdes de glace pure successifs ont fait fortifier toutes les Hungarias-Phocaeas 15+1D20 jours 3.490 + 100 par jour
sont aussi rares mais ils existent. Des rumeurs circulent sur colonies composant cette route com- Phocaeas-Eunomias 8+1D20 jours 1.990 + 100 par jour
des rochers veinés d’or et des prospecteurs disent qu’ils ont vu merciale. Tout appareil qui traverse Eunomias-Koronis 15+1D20 jours 2.490 + 100 par jour
un astéroïde qui paraissait de glace à bonne distance mais qui l’archipel sans se signaler auprès de
l’Administration Spatiale est considéré Koronis-Thémis 15+1D20 jours 3.990 + 150 par jour
est en fait un immense diamant. Ils l’appellent “Maybe Dick”
mais personne n’y croit vraiment. Les vaisseaux d’extraction comme un intrus et traité comme tel. Thémis-Cybèles 8+1D20 jours 2.490 + 150 par jour
minière sont équipés de spectrographes pour aider à l’identifica- Tout vaisseau de guerre qui ne dispose- Cybèles-Hildas 24+1D20 jours 3.990 + 200 par jour
tion d’un candidat, mais la seule façon de connaître sa composi- rait pas d’une autorisation de l’Amirau-
Hildas-Achilles 34+1D20 jours 4.990+200 par jour
tion exacte est de le forer en plusieurs endroits. té de pénétrer dans la zone est consi-
déré comme un acte de guerre. À l’ins- Hildas-Patrocles 34+1D20 jours 4.990+200 par jour
Quelques modestes astéroïdes délaissées par les corpora-
tions ont été colonisés par des prospecteurs indépendants en tar de ses domaines vénusiens, dont la ROUTES COMMERCIALES
installant des fermes hydroponiques pour couvrir leur besoin en défense est basée sur des réseaux de
fortifications, Bauhaus est obsédé par Une fois sur la bonne orbite, il vous reste à emprunter la
nourriture et oxygène. Certains sont devenus des astrodock fai- route commerciale de l’archipel pour rallier votre destina-
sant office de relais pour les libre-marchand et accessoirement la sécurité de cette bande d’espace,
transformant en véritables bunkers ses tion. Pour déterminer la durée d’un voyage spatial entre as-
de points de chute pour les pirates en échange de quelques den- téroïdes d’un même archipel, lancez 1D20 pour déterminer
rées ou équipement. Enfin une poignée ne sont rien d’autres que colonies et dotant tous les astrodocks
d’arsenaux annexes en préparation de le nombre d’étapes nécessaires pour rejoindre votre desti-
des stations de surveillance camouflées des corporations. nation finale. Chaque étape durera 8+1D10 jours. Pour le ta-
futures campagnes dans la ceinture.
Riema est la pierre angulaire de la rif appliqué, consultez la table ci-dessous.
LES ARCHIPELS défense de l’archipel des Hungarias et Archipel Prix
L'immense majorité des astéroïdes colonisés circulent entre les son astroport est constamment en tra- Hungarias-Phocaeas-Eunomias 100 par jour
orbites de Mars et de Jupiter, à des distances du soleil compri- vaux pour accueillir à terme la future Koronis-Thémis-Cybèles 150 par jour
ses entre 2,1 et 3,5 ua. Ce qui les fait parcourir leur orbite en 3 à Armada. Riema abrite pas moins de
6 ans. Cette concentration d'objets forme la grande ceinture deux cent mille troupes et quarante Hildas-Achilles-Patrocles 200 par jour
Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 5 / 10

mille personnels, le tout tombant sous l’autorité de l’Amirauté. de la papeterie à la micro-électronique mais il existe une ex-
Cet astéroïde abriterait également un centre secret de recher- ception notable. Cérès fut le premier des astéroïdes colonisé
ches biotechnologiques. Sequoia abrite un important complexe par Imperial et après des décennies de tentatives infructueu-
pétrochimique produisant les carburants consommés dans l’ar- ses de terraformation, Imperial c’était contenté d’en faire une PROCESSEUR
chipel. Cette installation appartenant aux Bernheim est accom- simple exploitation minière dans l’immense cratère de Piazi,
pagnée de plusieurs vastes fermes hydroponiques produisant préférant consacrer ses efforts financiers à la colonisation ATMOSPHÉRIQUE
20% des composés carbonés nécessaire à son activité. La colo- d’autres astéroïdes. Elle fut finalement cédée en 946 TC, peu L’absence de monde naturellement
nie de Schoria abrite une des filiales du combinat Romanov avant la fin de la Triste Guerre, à une filiale de Capitol : les Mé- viable pour la colonisation humaine
Weaponwerks spécialisé dans la construction et la maintenance taux de Cérès. Lorsque le CSI s’intéressa de nouveau à cet as- dans le système solaire a encouragé la
d’armes spatiales et orbitales. Inutile de dire que cette colonie téroïde un siècle plus tard, il découvrit que le conglomérat si- transformation des planètes et asté-
assure elle-même sa sécurité. Enfin Strackea est l’unique colo- dérurgique et minier avait été acquis quelques décennies plus roïdes les plus importants. Les colo-
nie ouverte aux autres corporations. Son astroport est un vaste tôt par la holding Cyberchemicals, Inc. Le plus gros des asté- nies potentielles avec une atmosphère
comptoir marchand ou transite une partie du trafic entre Mars et roïdes de la ceinture avec 933 kilomètres de diamètre était dé- ténue peuvent être terraformées en
la grande ceinture d’astéroïdes. Ses installations, de lourdes sormais sous le contrôle de Cybertronic. quelques décennies en réduisant les
structures de béton et de verre teinté, abritent aussi les anten- composants dangereux et en augmen-
nes du Korps diplomatique, du Ministère de la Peur et du Minis- KORONIS. Cet archipel, exclusivement une propriété Im- tant les concentrations de gaz tels
tère de la Lumière. perial, forme la seconde ceinture centrale qui s’étend entre l’oxygène et l’azote. Lorsqu’une archi-
2,83 et 3,03 ua et porte encore les stigmates de la Triste tecture écologique n’est pas possible
PHOCAEAS. Cet archipel qui forme la ceinture interne entre Guerre. Cet archipel n’étant composé que de modeste astéroï- en raisons de conditions de pressions
2,25 et 2,50 ua fut initialement développé par deux corporations des, la colonisation de ces derniers n’a nécessité aucune mise et de températures effroyables, la
travaillant de concert : Mishima et Imperial. Lors des Premières en commun des ressources de plusieurs clans. Chacun dispo- stratégie à long terme est d’employer
Guerres corporatistes, Imperial sabota plusieurs des opérations sant de sa colonie sur son astéroïde. Et à la différence des im- un grand nombre de processeurs at-
critiques de terraformation entamées par Mishima, et tenta de portantes colonies multi-claniques de l’archipel des Eunomias, mosphériques, autant au niveau de la
prendre le contrôle de l’archipel. Même si l’orbite resta majori- les astéroïdes de l’archipel des Koronis ont constitué des cibles création de l’atmosphère que de son
tairement aux mains de Mishima ; Imperial pris le contrôle de privilégiées lors des raids marquant la Triste Guerre. Plutôt que renouvellement.
Flora, un astéroïde où une importante colonie d’impériaux pros- de bombarder un astéroïde appartenant à plusieurs clans dont Ces énormes cônes peuvent at-
père aujourd’hui. Mishima renforça ses positions dans l’archipel certains étaient encore neutre au conflit, autant bombarder un teindre 1.500 mètres de hauteur pour
pendant la Triste Guerre en rachetant plusieurs colonies et asté- astéroïde appartenant à un ennemi déclaré. C’est ainsi que la terraformation d’une planète
roïdes mais elle les a depuis reperdues face au raids répétés de c’est archipel fut le plus durement touché par la guerre civile. comme Vénus. Il s’agit d’un énorme
son infatigable concurrente. Paradoxalement, aucune autre corporation ne put racheter de réacteur d’une puissance de 1 terra-
Après avoir perdu plusieurs dizaines d’années dans la course possessions dans cette zone du fait que ces astéroïdes sont, watt alimenté soit par un réacteur à
aux étoiles, Mishima rassembla ses ressources pour terrafor- pour la plupart, les fiefs ancestraux des clans. C’est parmi les fusion, soit par un collecteur solaire en
mer l’astéroïde Nysa. La keiretsu Amida y dispose de plusieurs Koronis que les Kingsfield détenaient Camelot, c’est également orbite. La structure est dotée d’ouver-
chantiers spatiaux où les derniers Dreadnoughts furent armés ici que le quartier-général du défunt clan Gallagher, Dresda, tures à sa base aspirant l’air extérieur
avant la Chute. Aujourd’hui ces vastes complexes industriels sera détruit près de trois siècles. qui circule à travers une série d’énor-
travaillent sur la construction de stations spatiales, de navettes L’astéroïde le plus gros de cet archipel est Éos avec ses mes processeurs chauffés par le noyau
et même de vaisseaux de lignes militaires pour fournir la flotte 112 kilomètres suivi de Urda et Lacrimosa avec une quaran- en fusion. Chacun de ces processeurs
de la keiretsu Red Sun. Mais cette dernière n’utilise les Frégates taine de kilomètres de longueur. Tous portent encore la trace comprend plusieurs turbines qui com-
principalement à des buts de protection de ses convois mar- des bombardement intensifs et arborent des fortifications et pressent et accélèrent les gaz à tra-
chands. Seuls quelques appareils sont mis à disposition du Su- des astrodocks imposants. Les bunkers dissimulent des sys- vers un arc électrique. L’objectif est
zerain pour protéger les intérêts mishimans dans l’archipel de tème d’armement défensifs, le plus souvent des silos de mis- d’échauffer et de ioniser les différents
Phocaeas et dans le secteur de Mercure où les actes de piraterie siles. Des radars gigantesques scrutent sans cesse l’espace composants en un plasma de 5.000°K
se sont fait plus nombreux suite à l’ouverture de Fukido. Vesta aux alentours. Ces colonies, fortes jusqu’à deux-cent milles pour briser les molécules. Le flux de
est un énorme astéroïde dont les colonies sont protégées par colons, ne sont d’ailleurs ni ouvertes aux étrangers, ni mêmes matière incandescente est ensuite fil-
trois dômes géodésiques parsemées de gigantesques chemi- aux membres des autres clans. L’atmosphère au sein de cet trée par plusieurs champs magnéti-
nées et compte une population de plusieurs dizaines de milliers archipel est la défiance et la nostalgie de tout ce qui a été perdu ques pour dissocier chaque élément
d’ouvriers. Les différentes industries spécialisées dans l’extrac- et qui n’est plus. Ainsi est l’héritage de la Triste Guerre : un des autres. Certains - le carbone -
tion et la sidérurgie y sont reliées par un système de monorail. gaspillage qui perdure jusqu’à aujourd’hui sous la forme du peuvent être transformés en déchets
C’est ici qu’est convoyé la totalité du minerais d’aluminium, de Grand Ressentiment. solides comme le graphite, alors que
fer et de nickel extrait dans tout l’archipel. L’astéroïde Unitas d’autres comme l’hydrogène, l’azote
est utilisé comme point de départ des convois marchands de THÉMIS. Cet archipel forme la première bande externe de la et l’oxygène peuvent être rejetés dans
Red Sun vers Mars, Luna puis Mercure. Il s’agit d’un astroport l’atmosphère dans des formes simples
ceinture entre 3,03 et 3,27 ua et regroupe certains des plus
aux formes élégantes et fuselées qui dispose d’importants ou combinées - de l’ozone ou de la va-
gros et plus disputés astéroïdes de la ceinture. Dés les débuts
comptoirs commerciaux spécialisés dans la distribution de pro- peur d’eau.
de la colonisation du système solaire, Capitol fit de cette zone
duits dans les médias et l’électronique de masse. Enfin l’asté- Sur les mondes constamment
une plate-forme vers les planètes du système solaire exté-
roïde Amalasuntha est une colonie prison où les mishimans de la battus par le vent solaire ou la magné-
rieur, établissant ses colonies sur Thémis, Griqua, Hygea et
ceinture condamnés aux travaux forcés sont employés à l’exca- tosphère jovienne, les mégacorpora-
Europa. Ce n’est qu’à l’occasion des Premières Guerres corpo-
vation du planétoïde. Il est destiné, dans un proche futur, à de- tions ont dut recourir à l’excavation de
ratistes que la jeune Imperial s’invita, initiant sa politique du
venir un gigantesque astroport fortifié pour le compte du combi- gigantesques mondes souterrains, ar-
fait accompli avec un certain succès. Après la signature du
nat Red Sun. D’ailleurs il abrite depuis quelques années un cen- rachant aux roches les composants
Traité de Heimburg, Imperial dut mettre fin à sa politique d’ac-
tre de recherche spatial entièrement financé par la keiretsu. volatile pour former une atmosphère
quisition hostile dans l’archipel compte tenu de la main mise de
respirable. À l’instar de Luna et Victo-
Capitol sur le fret interplanétaire et de la menace à peine voilée
EUNOMIAS. Sur la carte du système solaire, cet archipel ria, les mondes ne possédant pas une
d’un blocus de la ceinture. Ce n’est que lorsque les clans vendi-
représente la première ceinture centrale entre 2,56 et 2,67 ua. gravité suffisante pour disposer d’une
rent leurs précieuses colonies pour remplir les coffres vidés par
Les premiers explorateurs de cette zone furent dés l’origine les atmosphère dense se voient dôtées
la Triste Guerre, que Capitol redevint la puissance dominante
Conquistadores de la mégacorporation Imperial. Le joyau de ce d’énormes dômes géodésiques dont
de l’archipel. Mishima et Bauhaus acquirent bien quelques
secteur est Victoria, un astéroïde de forme irrégulière se trou- les parois translucides sont capables
miettes mais elles furent rapidement reprises par la suite du
vant en plein milieu de l’archipel et qui est le centre politique et d’arrêter les rayons cosmiques et de
fait de leur isolement. Seul Cybertronic est arrivé à conserver
des routes spatiales de la grande ceinture d’astéroïdes. Dés les conserver une atmosphère interne.
quelques astéroïdes dans la zone par le biais de ses sociétés
premières Guerres corporatistes, Imperial revendiqua l’ensem- Ces structures peuvent s’étirer sur
écrans ou de partenariats avec Capitol. Mais cela ne saurait
ble des astéroïdes de cet archipel et constitua une flotte de des centaines de kilomètres de dia-
arrêter Imperial dans sa politique de conquête.
guerre pour dissuader la concurrence. Ce ne sera que plusieurs mètre puisqu’elles sont auto-portan-
L’activité de l’archipel est dominé par Capitol et est mar-
siècles plus tard, après la Triste Guerre, que le clan Paladine va tes grâce à la pression de l’atmo-
quée par une activité commerciale en plein essor. La mégacor-
transformé la colonie minière Kleopatra en la capitale Victoria sphère qu’elles abritent et de la faible
poration a implanté quelques uns des comptoirs commerciaux
que nous connaissons aujourd’hui. Pour faire valoir ses droits gravité de l’astre sur lequel elles sont
qui peuvent rivaliser avec ceux d’une mégaville planétaire.
territoriaux, Imperial a financé tout au long des siècles une poi- bâties. Certaines sont dôtés d’ouver-
Avec ses 407 kilomètres de diamètre qui en font le plus gros
gnée de forts spatiaux pour dissuader toute action belliciste des tures pour laisser les cheminées des
astéroïde, Hygea est un astroport capitolien accueillant tous
autres corporations. Mais la Flotte se repose principalement sur complexes industriels déverser leurs
les vaisseaux marchands de passage toutes corporations con-
la multitude de mondes habités parsemant tout l’archipel et co- effluves empoisonnées hors de la
fondues. Bien qu’il ne bénéficie pas du même trafic que Victoria
lonisés massivement par les impériaux. Par multitude on entend sphère de vie du monde colonisé. À
en termes de rotations, l’astroport d’Hygea génère un chiffre
plusieurs centaines de milliers d’astéroïdes colonisés, même si l’instar du Bouclier Céleste de la mé-
d’affaire équivalent. Ici sont échangés toutes les marchandises
pour la plupart il ne s’agit que de familles de prospecteurs gaville de Longshore, toutes sont dô-
possibles, de cargos de minerais extraits de la ceinture jus-
comptant une dizaine de membres. Et il bien évident que cette tées d’un système de sas permettant
qu’aux composant high-tech fabriqués en gravité zéro. Hygea
masse de mondes habités génère un trafic de matière et de per- à des vaisseaux de taille respectable
dispose même d’une salle des marchés pour toutes les valeurs
sonnel qui surpasse, en termes de rotations, le trafic de Luna. de pouvoir atterrir sur leur astroport
touchant aux métaux, denrées et produits à haute valeur ajou-
Ce n’est du reste pas un hasard si l’Administration Spatiale, gé- en plein cœur de la colonie.
tée. Mais cette politique d’ouverture et de tolérance à un prix.
rée par le Cartel, possède son quartier général dans cet archi- Là où les archipels détenus par les autres mégacorporations
pel. sont relativement sécurisés, la politique de “laissez-faire,
Pallas est le plus gros astéroïde détenu par Imperial dans la laissez-passer” de Capitol a des répercussions sur l’activité
ceinture. Même s’il ne dispose pas de l’aura et de l’activité de sa criminelle dans la zone. Non seulement le crime organisé pros-
petite sœur Victoria, les clans Drougan et Murray y ont établis père sur les astéroïdes Erato, Antiope, Europa ou Hecate mais
leur quartiers. Le secteur d’activité de l’astéroïde est exclusive- en plus une activité hérétique est en pleine croissance dans la
ment l’agro-alimentaire avec des activités annexes dans la dis- zone. Ceci s’est manifesté récemment par plusieurs attaques
tillerie. Ses colonies sont en fait d’énormes fermes hydroponi- terroristes avec des brûlots, des navettes bourrées d’explo-
ques constituées après la Chute pour fournir les denrées alimen- sifs, accostant les vaisseaux de la Navy et endommageant
taires dont la mégacorporation avait besoin. Aujourd’hui la ma- gravement leur coque et systèmes d’armement. Capitol a beau
jeure partie des denrées provient de Vénus et Mars mais Impe- multiplier les patrouilles aux alentours de ses astrodocks mili-
rial refuse de trop dépendre des planètes intérieures et de la taires, cela n’a pas encore réussi à enrayer le phénomène.
menace toujours présente d’un blocus exercé par l’Amirauté ou Imperial dispose de quelques colonies importantes comme
la Navy. Les autres astéroïdes d’importance tels Alinda, Maria Hecube où le clan Morgan possède un vaste complexe en
ou Junon sont tous colonisés par Imperial, abritant des usines micro-électronique ; Badenion, une colonie bauhauser d’indus-
d’armements, complexes miniers, manufactures diverses allant trie lourde qui a suivi la maison Fielhausen lors de sa défection
Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 6 / 10

pour Imperial ; ou encore Diemensland, une ancienne colonie bureau du CIC régissant les titres de propriétés accordés aux
pénitentiaire devenue la Véga de la ceinture. Cybertronic dis- compagnies indépendantes est, quant à lui, installé sur Luna.
pose quant à elle de plusieurs installations comme Dembovska
qui est un complexe fortifié creusé dans le cœur de l’astéroïde et HILDAS. Cet archipel dispersé qui s’étend entre la ceinture
capable de résister aux campagnes de bombardement les plus principale et Jupiter - de 3,7 à 4,2 ua - présente une caractéris- LES TROYENS
acharnées de la part d’Imperial. À ce jour, les analystes du CSI tique extrêmement intéressante pour les pirates de la cein- Même pour le mieux informé des ci-
sont convaincus que la majeure partie des installations Cyber- ture. Les astéroïdes qui se trouve dans cet orbite, piégés par toyens des mégacorporations, les
tronic se trouvent dans la ceinture externe de par la proximité une résonance de Jupiter, forment un triangle équilatéral oppo- archipels troyens constituent deux
des transporteurs interplanétaires capitoliens et de la pléthore sé à Jupiter. En pratique deux des angles de cet immense immenses archipels qui s’étendent
de compagnies indépendantes pouvant servir de couverture aux triangle de 5,5 ua de côté rejoignent les archipels troyens. dans la nuit interplanétaire à 5 ua en
activités contre-nature de la cinquième mégacorporation. Un Alors que Jupiter reste inaccessibles aux vaisseaux indépen- avant et en arrière de l’orbite de Jupi-
avis que Cybertronic se garde bien de détromper. dants, les astéroïdes troyens peuvent être rejoints sans recou- ter. L’archipel des Achilles contient
rir aux transports interplanétaires des mégacorporations. Un environ deux millions d’astéroïdes de
CYBÈLES. Les Cybèles forment la deuxième ceinture externe avantage indéniable pour des équipages modestes désirant deux kilomètres et plus, l’archipel
entre 3,27 et 3,7 ua. À la différence des autres archipels, ce échapper à la sphère corporatiste. Aussi l’archipel des Hildas des Patrocles seulement un million.
chapelet d’astéroïdes n’a pas fait l’objet d’une volonté de coloni- est un no man’s land où aucun entrepreneur ou marchand sain Pour les rejoindre depuis la ceinture,
sation de la part des mégacorporations. Durant l’âge spatial d’esprit ne viendrait naviguer. Les astronefs que vous y ren- les vaisseaux empruntent la route
ayant précédé la Chute, une corporation désormais disparue contrez sont soit des pirates ralliant les troyens, soit une pa- disputée de l’archipel des Hildas.
avait revendiqué la plupart des astres de cet orbite mais sans trouille des opérations noires corporatistes, soit encore des Aussi les archipels troyens bénéfi-
que cela traduit dans les faits. Faute d’un enthousiasme des Hérétiques quand ce n’est pas un vaisseau des Légions Obscu- cient d’une position privilégiée parmi
mégacorporations a exploiter ces astéroïdes qui sont pour la res. Les relais parsemant cette route triangulaire sont souvent les pirates pour à la fois leur éloigne-
plupart de simples blocs rocheux et de glace, le Cartel put met- inhabités. Des convois lourdement protégés viennent y déposer ment des sphères corporatistes et
tre à la disposition des compagnies indépendantes tous les ti- le ravitaillement nécessaires aux vaisseaux anonymes croisant leur accessibilité sans recourir aux
tres de propriété rattachés à cet archipel. La seule obligation aux alentours. S’approcher d’un de ces relais revient à se met- transporteurs interplanétaires, ce qui
étant d’installer en permanence une colonie, même modeste, tre dans la ligne de mire d’un vaisseau furtif. Le mieux à faire n’est pas le cas de Jupiter. Une
avant cinq ans et de maintenir un minimum d’activité sinon le quand l’on croise dans cette zone est de se mêler de ses affai- grande partie des archipels troyens
Cartel reprend le titre de propriété et le remet à disposition d’un res et de ne pas approcher d’un vaisseau qui ne s’est pas iden- avait déjà été exploitée avant les
nouveau candidat. L’activité spatiale dans la zone est plus mo- tifié comme un allié. Premières Guerres corporatistes
deste que dans les autres archipels et la plupart des installa- Même si les Hildas ne possèdent aucun astéroïde digne mais elles étaient déjà reconnue
tions concernent des laboratoires de recherche appliquée et d’intérêt - des blocs de roches et de glace comme Ismène, comme un havre pour les flibustiers
quelques industries. Quelques prospecteurs indépendants pas- Chicago, Bonomia ou Vénusia - les mégacorporations y contrô- qui opéraient dans la grande ceinture
sent leur vie à sonder les astéroïdes et trouver le filon qui les lent quelques centres de recherche des plus sensibles. Ces d’astéroïdes. Après la Chute, ces
rendra riches, mais de telles trouvailles restent suffisamment derniers ne sont pas ravitaillées par des vaisseaux cargos tra- forbans gardèrent leur habitudes et
rares pour qu’une mégacorporation comme Imperial ne mettent ditionnels mais par Frégates. Leur discrétion est préférée au se baptisèrent les Frères de la Cein-
pas les moyens pour coloniser massivement cette orbite. large rayon d’action des Dreadnoughts. Les personnels tra- ture.
D’ailleurs les seules activités des mégacorporations dans la vaillant dans ces centres de recherches n’ont aucune existence Quand l’approvisionnement en
zone sont le convoyage de vaisseaux marchands et l’entretien légale, le matériel de pointe utilisé est intraçable. Tout est fait pièces détachées, et spécialement
de quelques astrodocks servant aux expéditions dans le sys- pour que l’on identifie pas le commanditaire d’un tel projet lors- celles des vaisseaux de ligne, se fit
tème solaire. que celui-ci est découvert. Les conventions du Cartel ne sont de plus en plus ténu, les pirates
Le plus gros astéroïde de l’archipel, Cybèle avec ses 235 ki- pas appliquées dans cette partie du système solaire, des my- comprirent qu’il leur fallait dévelop-
lomètres de longueur, abrite le second quartier général du Cartel riades de mines orbitales sont déployées aux alentours des per au maximum leurs compétences
après celui de Luna. Là, les Commandos de la Mort s’entraînent centres ultra-secrets, de nouvelles armes sont développées, dans la réparation des équipements
aux interventions en gravité zéro, se préparant aux abordages des technologies interdites sont lentement mises au point, des défaillants et la récupération des
de vaisseaux détournés par des Hérétiques ou encore l’infiltra- armes nucléaires y sont developpées puis testés. Les Frégates vaisseaux capturés. Au cœur des as-
tion d’une base des Légions Obscures. Cette colonie fortifiée embusquées ont pour mission d’abattre tous les intrus qui ap- téroïdes, des hangars et des astro-
comporte également un astrodock pouvant armer plusieurs Fré- procheront et les épaves sont récupérées pour ne laisser au- docks sont dissimulés et l’on y est
gates spécialement conçues pour la lutte anti-Légions ou la neu- cune trace. La Confrérie et le Cartel sont bien incapables de capable de réassembler des vais-
tralisation de forces corporatistes belligérantes. Cybèle abrite déterminer quelle est la part de pertes de vaisseaux occasion- seaux fonctionnels à partir de com-
aussi un laboratoire de sciences appliquées pour l’équipement et née par les Légions Obscures et celle ayant pour origine les posants récupérés. Il y a maintenant
l’armement des Commandos de la Mort. Enfin une station de opérations noires des mégacorporations. Seuls les plus déses- plus de trois siècles, à la fin de la
surveillance complète l’ensemble dont le rôle consiste à détec- pérés ou les plus déterminés ont quelque chose à faire dans Triste Guerre, les alliés du clan
ter toutes intrusions d’objets inconnus et passer l’information à l’archipel des Hildas. Kingsfield qui ne furent pas exécutés
l’Administration Spatiale basée dans l’archipel des Eunomias. Le pour trahison se regroupèrent dans
l’archipel des Patrocles et fondèrent
les Royaumes Pirates
L’EMPIRE COLONIAL IMPERIAL Ces derniers souffrent aujour-
d’hui d’une agitation constante. Il
n’est pas surprenant de constater
Depuis ses origines, le concept de colonie fonctionnant en au- Dreadnought dont ils disposent ainsi que les troupes de Loups
que la cohésion de nombreuses peti-
tarcie est devenu important pour Imperial compte tenu de la Bleus qu’ils transportent partout à travers le système.
tes colonies est intimement liée à la
structure clanique de la mégacorporation. Bien que dans le pas-
présence d’un chef charismatique.
sé de nombreux nobles impériaux n’aient porté que des titres LES GAGES Ainsi il est possible qu’un successeur
purement honorifiques, la majeure partie des clans basent au-
Bien que les colonies soient, le plus souvent, associés à des faible ou incompétent perde tout le
jourd’hui leurs titres sur la valeur concrète de leurs colonies.
titres nobiliaires, ils ne sont pas l’apanage exclusif des clans. fruit des actions d’un prédécesseur
Lorsque l’on parle de colonie, on se réfère plus particulière-
Les nobles, en effet, concèdent fréquemment des terres à des fort. Les Royaumes Pirates n’étant
ment à la propriété foncière, cette concession de terres accor-
renégats impériaux qu’ils emploient et la plupart des flibustiers pas des confédérations formelles, ils
dées sur une planète ou sur plusieurs astéroïdes et rattachée à
possèdent des colonies que l’on appelle souvent les GAGES. peuvent changer de mains à la suite
un titre. Les colonies varient énormément en étendue comme
Ces concessions sont importantes pour l’armement et l’entre- de désaccords privés, de disputes à
en valeur. Le duc Malcolm McGuire ne contrôle que quelques
tien de vaisseaux. Elles offrent aux renégats la garantie d’un propos de plans de bataille ou de tra-
milliers de kilomètres carrés sur le continent sud d’Aphrodite
foyer et d’un refuge pour la famille qui peut s’y rétablir. Les fli- hisons. De tels changements peuvent
Terra sur Vénus. Mais sur ce territoire se situe la Cité de Cris-
bustiers reçoivent parfois des concessions de terres en ré- se produire au cœur même d’une ba-
tal, la capitale de l’une des plus importantes possession d’Im-
compense de services militaires rendus à un clan, lequel tend taille. cela a interdit la formation de
perial. À l’inverse, le duché Kingsfield englobe un total de dix-
ainsi lier l’individu à une colonie particulière. Mais le plus sou- confédérations durables ou vastes
huit astéroïdes, mais un seul d’entre eux - la forteresse en ruine
vent, il s’agit juste d’un statut spécial qui permet de s’installer regroupant des seigneurs pirates.
de Camelot - n’est habitable que de façon marginale.
sur les domaines personnels du seigneur sans disposer de ti- Cela dit, les rois pirates dépendent
Plus on descend dans la hiérarchie des titres de noblesse,
tre, ni de droit sur une quelconque parcelle de terre. Un suze- largement de l’actuel clan Kingsfield
plus l’importance et la valeur des colonies décroissent. Un duc
rain peut, de plus, s’assurer la loyauté d’un vaisseau flibustier qui se sert de plusieurs compagnies
peut administrer ses possessions par l’intermédiaire de plu-
en gardant ses terres (et éventuellement les famille de l’équi- de fret pour écouler les marchandises
sieurs marquis, chacun d’entre eux contrôlant un astéroïde ou
page) sous sa “protection”. De là vient le terme de gages qui saisies. Que deviennent les vais-
une colonie, par exemple. Chaque marquisat peut être divisé en
peut avoir plusieurs significations. seaux de ligne capturés ? Personne
comtés qui eux même se subdivisent en baronnies. Un baron
en-dehors du cercle familiale Kings-
peut contrôler un complexe minier, un astrodock ou une forte-
resse sur Ganymède. LES COLONS field ne le sait. C’est à peine si les
agents infiltrés du CSI parmi les
La colonie représente plus que le simple territoire qu’il Sous cette appellation, on regroupe l’ensemble des techni-
Royaumes Pirates ont put remonter
comprend. Il mesure également les ressources qu’il peut en ti- ciens, engagés, administrateurs, soldats, femmes et enfants
la piste jusqu’au nom d’un astéroïde
rer : bois, nourriture, eau, ressources minières, usines en élec- qui sont associés à une colonie particulière et le personnel em-
abandonné dans l’archipel des
troniques, industries d’armement, vestiges de la technologie barqué sur les vaisseaux du clan. Les nobles impériaux peu-
Achilles : Agamemnon.
des anciens et, le plus important de tout, sa profitabilité pour la vent entretenir une communauté importante pour administrer
mégacorporation. Avec une colonie importante, même un baron leurs colonies dispersées dans la ceinture pendant qu’ils sont
peut rassembler et équiper une petite armée ; un clan riche peut appelés dans un autre secteur.
supporter des milliers de soldats avec véhicules et affréter un Même une simple expédition composée d’un minimum
Dreadnought pour les transporter. d’entrepreneurs nécessite un grand nombre de personnel de
À l’occasion, une colonie peut comporter d’autres proprié- soutien qui ne figure pas sur le tableau de l’équipage. Il peut y
tés que les terres. C’est plus particulièrement le cas des nobles avoir du personnel médical, des minéralogistes pour analyser
clansmen qui ont perdu, par les hasards de la guerre ou de la la structure d’un astéroïde et des experts en astronavigation
politique, le territoire sur lequel leur titre se basait à l’origine. ou communication. Sans oublier les éventuels cuisiniers, infir-
Dans certains cas, ces nobles vivent en “hôtes” d’aristocrates miers, domestiques personnels plus un peloton de soldats pour
sympathisants de rang supérieur (souvent des parents) qui peu- veiller à la sécurité de la base. Peut être plus important en-
vent percevoir une sorte de “loyer” en confiant à leur hôte le soin core, il faut considérer les nombreux engagés qui doivent ex-
d’explorer des régions inhabités dans la ceinture ou en les incor- caver le planétoïde, charger et décharger les soutes et tra-
porant dans leurs propres armées en temps de guerre. D’autres vailler sous les ordres des ingénieurs lorsqu’il s’agit de mani-
nobles renégats, ceux qui sont eux-mêmes officiers de la Flotte puler les lourdes foreuses et extracteurs de gaz. Ces tra-
Imperial, considèrent comme leur colonie les Frégate ou vailleurs assurent aussi une multitude de petits travaux de ré-
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paration et de maintenance qui sont indispensables au maintien ou une commission en guerre.


des vaisseaux en conditions opérationnelles. Les avantages de la vie de flibustier se situent dans la
De nombreuses colonies, même celles qui sont relative- souplesse de la nature des missions assignées, dans les salai-
ment modestes, autorisent les familles des soldats et des équi- res très compétitifs et dans le choix des patrons. Les Loups BUTIN DE GUERRE
pes techniques à vivre à leurs côtés. C’est souvent le cas lors- Bleus sont un des exemples les plus probants de la réussite de
Pour limiter les pertes, il est courant
que les colons se trouvent en service de garnison ou cantonnées renégats impériaux spécialisés dans l’activité de mercenariat
pour un camp de se retirer de la zone
dans les postes éloignés. La plupart des conjoints font égale- et l’assaut de planétoïdes. Bien que les combats et les revers
de combat lorsqu’il ne semble plus y
ment partie du personnel et l’idéal est que chaque personne de de fortune de leurs employeurs aient parfois prélevé leur tribut
avoir de chance raisonnable de vain-
l’entourage dispose d’une compétence ou d’une autre qui lui per- sur les Loups, ceux-ci n’ont jamais eu à subir les graves diffi-
cre. Cela a pour effet de permettre au
mette de participer au travail commun. Tous vivant au sein cultés économiques qui sont le lot de beaucoup de compa-
camp adverse de prendre le contrôle
d’une communauté unie qui dépend financièrement du clan. gnies.
des vaisseaux abandonnés qui restent
La communauté tend à se montrer assez indépendante, La plupart des équipages flibustiers sont à la merci de
dans la zone et ce, qu’il soient alliés
soudée et stable. Toute communauté se sera sans doute dépla- l’honnêteté avec laquelle leurs employeurs rémunèrent leurs
ou ennemis. Certains des navires ne
cée plusieurs fois au cours de son histoire. Le clan aura pu être services, que se soit sous forme d’équipement ou de monnaie
seront que des épaves avec très peu
évincé de ses installations par les turbulences de la guerre ou (de préférence en sterlings Imperial). La plupart des clans sont
ou pas du tout de pièces récupéra-
une perte de titre de noblesse, mais les colons auront pu égale- assez peu scrupuleux pour envoyer des équipages au combat
bles, mais d’autres n’auront subi que
ment suivre un noble sur toute une variété de colonies où celui- en sachant qu’ils auront désespérément besoins de pièces pour
des dégâts partiels et réparables.
ci était chargé d’une garnison ou d’une occupation hostile; à assurer la maintenance de leurs vaisseaux, ces pièces qu’ils
Certains seront même virtuellement
moins qu’elle n’ait été déplacée d’une colonie vers une autre par ne pourront se procurer qu’auprès de leurs employeurs. Tout
intacts mis hors-service par la mort
suite d’un mariage ou d’une acquisition hostile. flibustier devra se méfier des employeurs qui souhaiterais faire
de leurs occupants. Ces prises de
Les clans qui disposent de leur propre vaisseaux doivent en sorte qu’il devienne fortement dépendant d’eux. Les Loups
vaisseaux ou d’installations consti-
disposer d’un personnel nombreux pour assurer les tâches de de Bleus disposent de plusieurs Frégates armés gracieuse-
tuent sans aucun doute le plus pré-
routine, la maintenance, la réparation et l’intendance. Lors- ment par les McGuire, assurant au clan un formidable moyen
cieux butin qu’un capitaine d’escadre
qu’une colonie opère à partir d’un astéroïde qui n’offre pas de ré- de pression sur ce régiment intégré aux forces de défense.
puisse rêver.
serves d’eau, de nourriture ou de matériel industriel, les problè- Un équipage, raisonnablement, ne peut pas espérer entre-
Avant de pouvoir récupérer les
mes d’intendance peuvent prendre des allures de véritables prendre plus de cinq à dix missions par an dans un même sec-
prises, les vainqueurs devront pren-
cauchemars. teur à cause du temps que prennent les voyages et celui qu’il
dre des précautions pour s’assurer
Il existe aussi de grandes différences d’effectifs d’un clan à faut inévitablement consacrer aux tâches logistiques indispen-
qu’il ne reste plus d’ennemis à proxi-
l’autre et d’un noble à un autre. Une colonie pauvre, à l’efficacité sables pour chaque mission. Un équipage de flibustiers gagne,
mité ou que que les matériels ne
réduite, peut fort bien ne disposer que de très peu ou pas du généralement l’équivalent de 30.000 à 80.000 couronnes par
soient pas piégés. La plupart du
tout, de personnel en dehors du baron et de ses techniciens. mission.
temps il peut s’agir d’une charge ex-
Dans ce cas, il leur faut faire tout le travail eux-mêmes et se Un équipage doit se débrouiller pour soit recevoir les piè-
plosive dans un sas, mais ils pour-
faire aider, le cas échéant, par quelques travailleurs engagés ces de rechange de son commanditaire, soit les obtenir de
raient aussi avoir à faire à un équipage
pour une durée très courte. À l’inverse, le personnel d’un noble l’extérieur, selon la disponibilité. Même lorsqu’elles sont dis-
ayant réussi à faire redémarrer son
riche - un duc disposant de ses propres forces spéciales - peut ponibles, leur prix sont très fluctuants et directement liés à la
vaisseau immobilisé, ou même un
prendre des allures d’armada comportant une dizaine de vais- rapacité des patrons, des clans ou des colonies. Le coût des
vaisseau endommagé “faisant le
seaux à titre de garde personnelle. réparations, des approvisionnements en denrées et carburant,
mort”.
des pièces de rechange et même des munitions peut rapide-
Le groupe victorieux qui ignore-
LES FLIBUSTIERS ment drainer les ressources financières d’une compagnie. Les
rait ces règles de prudence en s’ap-
gains totaux d’un équipage sur un an peuvent être largement
Chaque mégacorporation dispose de sa propre flotte spatiale ré- prochant de son butin pourrait se ré-
dépassés par les frais énormes occasionnés par la mise en
gulière mais, dans la turbulence des Secondes Guerres corpora- server de très désagréables surpri-
œuvre de plusieurs vaisseaux, le paiement de son cantonne-
tistes et le retour confirmé des Légions Obscures, Imperial dé- ses. Toute véritable inspection d’une
ment, de ses dépenses et l’entretien de son matériel.
pend aussi de l’aide qu’elle obtient de la flibuste. Les flibustiers possession adverse saisie implique
Les flibustiers assez capables, ou assez chanceux, pour
sont similaires aux pirates en termes de méthodes mais ils bé- qu’un ou plusieurs Bricks aborde le
faire face à leurs obligations financières sont rares. Ceux qui
néficient d’une lettre de marque de Sa Sérénité - une sorte de vaisseau ou investisse l’installation
s’avèrent incapables de gérer sagement leurs affaires dans les
sauf conduit - pour capturer les vaisseaux marchands apparte- avec un risque élevé de pertes. Tou-
turbulences des Secondes Guerres corporatistes seront sou-
nant aux corporations rivales. Un flibustier est en effet, du point tefois si le groupe vainqueur prend
vent plongés dans de gros ennuis par manque de finances.
de vue même de ses ennemis, un vaisseau auxiliaire de la Flotte toutes les précautions nécessaires
Quelles que soient les circonstances, la compagnie sera sou-
Imperial. Il peut donc bénéficier de l’immunité corporatiste ou pour couvrir l’expédition qui va ins-
vent forcé de louer ses services à moindre prix. Cela peut
du statut de prisonnier de guerre. Il en découle des conditions pecter les navires saisis, il est proba-
même aller jusqu’à la nécessité d’abandonner le droit de sau-
objectives reconnues par une ancienne convention du Cartel ble que tout ennemi survivant se ren-
vetage et de récupération sur les installations et entrepôts
pour bénéficier des prérogatives de la flibuste : dra plutôt que de sacrifier vainement
abandonnés - deux pratiques qui sont très importantes pour le
• que les clans, colonies ou les corporations respectifs soient sa vie. Il peut tout de même y avoir
remplacement des pièces et des équipement endommagés.
en état de guerre ouverte. Si le flibustier continue son acti- des exceptions : en particulier, si un
Les organisations de flibustiers qui se trouveront dans cette
vité après la cessation des hostilités, il devient pirate. S'il vieux contentieux oppose les deux
position vis-à-vis de leurs employeurs seront souvent pris
attaque un navire neutre, le problème devient rapidement camps, ou si le vainqueur à la réputa-
dans un cercle infernal tel que continuer à servir le même em-
très complexe et se règle par le canal corporatiste. tion de massacrer ses prisonniers ou
ployeur équivaudra à accroître encore la dette contractée par
• que le flibustier soit reconnu par son employeur ou sa cor- de leur faire subir des traitements in-
la compagnie alors qu’il lui sera impossible de quitter son ser-
poration comme tel. Il doit avoir alors une lettre de marque terdits par le Traité de Heimburg. Se-
vice jusqu’à ce que cette dette soit acquittée.
lon la tactique employée par les vain-
queurs, un vaisseau ennemi qui serait
LES FLOTTES DE GUERRE encore en état de marche pourrait, ou
non, tenter de tirer ou de se frayer un
passage vers la liberté.
La plupart des vaisseaux de l’humanité font partie de la Flotte manentes, comme la célèbre Armada Red Sun, mais la plupart Dans cette situation des adver-
Imperial contrôlée par le Ministère de la Guerre, le reste qui du temps, ils sont constitués puis dispersés en fonction des saires battus auront plutôt tendance à
échappe à son autorité appartient aux autres mégacorporations, besoins du moment. Selon sa taille et son rôle, un groupe de se rendre si les vaincus peuvent légi-
la Confrérie ou encore quelques compagnies indépendantes. combat peut être commandé par un contre-amiral, un capi- timement espérer être relâchés en
Même les régiments des clans doivent s’en remettre à la Flotte taine expérimenté ou même par l’amiral en personne. échange d’une rançon, financière ou
pour les transporter d’une zone de conflits à l’autre. Les flottes sous la forme d’une reconnaissance
légale de l’acquisition hostile.
de l’humanité sont divisées en deux grands groupes: les vais- ARMADAS
seaux civils des flottes marchandes, et les bâtiments de com-
Chaque flotte de guerre comporte normalement entre cin-
bat des flottes de guerre.
quante et soixante-quinze vaisseaux de ligne de taille diffé-
Depuis le traité de Heimburg, le système solaire intérieur
rente, ce qui peut varier d’un secteur à l’autre en fonction de
LA TERRE EN
est divisé en cinq secteurs, des sphères de 1 ua de diamètre et
dont le centre est le plus souvent une planète ou une forteresse
son importance et du nombre d’ennemis devant être contenus. QUARANTAINE
En plus de ses Dreadnoughts et Frégates, une flotte de guerre a Dés la fondation du Cartel, sous
spatiale. Chacun dispose de ses propres flottes marchandes et
accès à de nombreuses Bricks de transport ou messager. Cha- l’égide de la Confrérie, les mégacor-
de guerre dont les bases sont contrôlées par les mégacorpora-
que secteur est également protégé par de nombreux vaisseaux porations ont coupé tous liens avec
tions. Mishima pour le secteur de Mercure, Bauhaus pour le
qui n’ont pas la possibilité de voyager dans l’espace interplané- l’ancien berceau de l’humanité. Quelle
secteur de Vénus, la Confrérie pour le secteur de le Terre, Capi-
taire, comme les navettes de patrouille et les vaisseaux de dé- menace ce monde à l’agoni faisait pe-
tol pour le secteur Mars et Imperial pour la grande ceinture
fense planétaires. Ceux-ci sont soutenus par les systèmes de ser sur les dirigeants de l’époque ?
d’astéroïdes ou ceinture principale. Un sixième secteur, celui de
défense stationnaires que sont les mines orbitales, les plates- Nul en dehors des sphères corporatis-
Jupiter revendiqué par Cybertronic, n’est pas reconnu officielle-
formes de défense orbitales, les stations spatiales et les silos tes ne le sait vraiment. Toujours est-
ment par les institutions du Cartel du fait d’un veto Imperial.
de défense au sol. il que les corporations marchandes
À la différence des autres secteurs, celui de la ceinture
L’ensemble peut donner l’impression d’une formidable ar- entretiennent depuis des siècles un
principale est un anneau de 9 ua de circonférence et de 200 mil-
mada, jusqu’à quatre cent cinquante vaisseaux de ligne pour black-out complet sur les communi-
lions de kilomètres de large subdivisé en archipels, des chape-
Imperial, mais la zone à protéger est vaste et les escadres cations et le trafic autour de la pla-
lets d’astéroïdes aux caractéristiques orbitales similaires dont
doivent se tenir prêtes à intervenir en tout lieu. Le secteur le la nète. Pour cela, les corporations en-
le centre est le plus souvent une colonie ou le croisement de
ceinture principale où les colonies sont dispersées sur toute sa tretiennent en orbite haute tout une
plusieurs routes commerciales. Les régions sauvages se trou-
longueur, contient pas moins de 1,2 million d’astéroïdes d’un ceinture de débris détruisant 90% des
vant entre les archipels - des zones inexplorées ou inhabitées
kilomètre et plus. Le rôle d’une flotte de guerre est de cons- aéronefs pénétrant dans la zone. Une
comme les lacunes de Kirkwood. - représentent une partie du
tamment purger ces régions des ennemis qui s’y aventurent, partie de la flotte de guerre de la Con-
système intérieur bien plus grande que celle contrôlée par Im-
de protéger les vaisseaux marchands des pirates et des incur- frérie est dédiée à l’interception de
perial.
sions des Légions Obscures, de transporter et d’escorter les toutes entrées ou sorties dans le pé-
D’un point de vue pratique, la flotte de guerre d’un secteur
armées des forces de défense, d’apporter un soutien orbital aux rimètre. Des rumeurs, toujours plus
est la plus importante organisation opérationnelle, placée sous
colonies planétaires, sans parler de l’obligation de fournir des insistantes, font état de la volonté de
le commandement d’un amiral. Chaque flotte de guerre est elle
escadres d’exploration ou d’assurer des patrouilles de routine. Cybertronic de terraformer la Terre
même divisée en plusieurs groupes de combat - les escadres -,
Même durant les Mille Ans d’Apathie, des conflits ponc- pour sa colonisation. Ce que les cy-
qui ne sont pas des organisations permanentes mais des forces
tuels ont impliqué des vaisseaux de toutes tailles et de toutes bers trouveront sous son épaisse at-
d’appoint destinées à escorter des convois, à effectuer des pa-
factions, corporatistes comme pirates. Lorsqu’ils ne se livrent mosphère reste un mystère.
trouilles ou d’autres tâches ponctuelles. Il arrive parfois que
pas à de simples démonstrations de force ou à débusquer un
certains groupes de combat deviennent des organisations per-
Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 8 / 10

vaisseau ennemi, les massifs cuirassés se livrent à des joutes à infligés par un seul missile, le premier étant souvent fatal pour
plusieurs milliers de kilomètres de distance avec leurs redouta- leur structure légère. Un Dreadnought dispose d’une lourde
bles batteries de laser et missiles de croisière tandis que leurs structure capable de supporter une double-coque avec un blin-
escorteurs furtifs filent droit sur les positions adverses en es- dages des plus épais. En 2244 après JC, le Dreadnought mishi-
sayant de prendre le dessus sur les escadres ennemies. Chaque man Musashi encaissa pas moins de 19 missiles de croisière et DÉFENSES
appareil est unique dans sa conception mais peut être classé plusieurs salves de tirs directs avant d’être mis hors service.
dans l’une des trois classes suivantes suivant la propulsion utili- Cela donne à réfléchir sur les capacité de survie de ces lourds
PLANÉTAIRES
sée et le gabarit de l’appareil: vaisseaux de combat qui servent accessoirement de taxis pour En plus des vaisseaux de guerre, les
les autres navires de l’escadre. mégacorporations peuvent également
DREADNOUGHTS. Ils sont les plus grands vaisseaux croi- Les plus modestes vaisseaux de ligne, les Frégates, ac- compter sur des protections locales,
sant dans le système, Vaisseaux noirs exceptés, capables d’ab- complissent le rôle des antiques destroyers en se chargeant dont la première ligne est constituée
sorber une quantité de dommages impressionnante et équipés des missions de repérage, élimination et d’abordage. Mais leur de défenses situées en orbite haute
de batteries d’armes pouvant raser des continents entiers. La fonctionnement s’assimile plutôt aux sous-marins de la Navy pour attaquer les astronefs ennemis
production de ce type de vaisseau dura pendant trois siècles vénusienne. Dans le vide de l’espace, les technologies de furti- au moment où ils s’approchent de la
jusqu’à ce que les Premières Guerres corporatistes éclatent, vité sont applicables à n’importe quel vaisseau, quelque soit sa planète. Ces plates-formes sont do-
après quoi leur nombre ne cessa de décroître. Malgré qu’ils géométrie. Mais là où les Dreadnoughts sont repérables à des tées d’armes que l’on retrouve sur les
soient les seuls capables d’effectuer des voyages interplanétai- centaines de milliers de kilomètres à la ronde à cause de la vaisseaux, telles des canons laser ou
res, ces vaisseaux sont si imposants qu’ils sont assez lents à la chaleur dégagée par leur propulsion plasma, les Frégates n’ont des lance-missiles, et constituent
manœuvre, incapables de se mettre en orbite basse et encore pas besoin faire appel à leur moteurs en permanence. Elles ainsi un solide rempart. Il existe aussi
moins de se déplacer dans une atmosphère planétaire d’où l’im- peuvent les allumer au début d’un trajet, les couper et naviguer des installations plus vastes, comme
portance de les appuyer par d’autres vaisseaux plus légers. Ils grâce à la vitesse acquise, puis les rallumer pour décélérer ou des stations et des docks hérissés
sont tout de même équipés de capsules de largages pour les as- changer de cap une fois arrivé au point de rendez-vous. Les ra- d’armes et de ponts de lancement.
sauts planétaires, chacune pouvant accueillir une dizaine de sol- diations émises par les appareils à bord d’un vaisseau furtif Les plus puissantes de toutes sont les
dats équipés. Enfin la majorité des Dreadnoughts en activité sont facilement camouflées par l’environnement naturellement forteresses spatiales et leurs immen-
dans le système solaire sont des versions civiles utilisées par radiatif de l’espace. ses batteries d’armes capables d’an-
les flottes marchandes des mégacorporations. Les seuls moyens de repérer un vaisseau furtif sont, soit nihiler un vaisseau de ligne ou de fau-
de le détecter au moment où il quitte le Dreadnought auquel il cher des escadrons entiers de vais-
FRÉGATES. Ils sont le fer de lance de toute escadre, mania- est arrimé durant le voyage interplanétaire, puis de se mettre seaux plus petits. En plus de ceci, de
dans son sillage de façon à profiter des rares poussées de ses nombreux systèmes font usage de
bles, bien armés, virtuellement indétectables, en mesure
moteurs pour extrapoler sa trajectoire ; soit de connaître sa vaisseaux de défense planétaires : à la
d’opérer derrière les lignes ennemies durant de longues pério-
mission par le biais d’une taupe dans l’état major adverse ; soit différence des Dreadnoughts, ceux-ci
des. Les Frégates sont constitués d’un puissant moteur ainsi
encore de se mettre à l’écoute des bruits de cavitation engen- sont dépourvus de moteurs plasma et
que d’un compartiment blindé pouvant accueillir des troupes ou
drées par tous les bâtiments croisant aux alentours. Ce n’est ne peuvent donc quitter leur monde
véhicules léger. Il en est donc fait un usage intensif lors des pa-
pas une mince affaire de différencier les radiations électroma- d’origine. Même s’ils sont bien moins
trouilles prolongées, des blocus et des raids dans un secteur en-
gnétiques émis par un navire de guerre des perturbations du agiles que les véloces Frégates et au-
nemi; lors des escarmouches, les Frégates soutiennent les
vent solaire ou la réverbération de débris flottants, mais un tres Bricks, leurs armes sont néan-
Bricks dans la protection de l’escadre et forment la ligne de front
opérateur avec une oreille exercée peut différencier une source moins capables d’infliger des dégâts
une fois les hostilités engagées. L’avant peut être doté de ven-
d’une autre grâce aux scanners convertissant les niveaux de aux plus gros vaisseaux. Une planète
touses magnétiques et de charges de démolition capables de
radiation en ondes sonores. C’est un procédé long et fastidieux peut également abriter diverses ar-
perforer la coque d’un vaisseau pour permettre le transborde-
mais c’est ainsi que la Navy capitolienne est parvenue à détec- mes au sol, comme des silos de mis-
ment des troupes d’assaut.
ter une activité inhabituelle parmi les archipels troyens depuis siles, des batteries de lasers et des
une centaine d’années. Les vaisseaux furtifs poussent le vice intercepteurs prêts à neutraliser les
BRICKS. Ce sont des navettes disposant d’un armement, ra-
vaisseaux entrant en orbite basse
pides, légers et capables de manoeuvrer autour de plus gros jusqu’à ne jamais utiliser leurs émetteurs radio loin de leurs
bases, pour ce faire ils utilisent un périscope et un laser pour pour bombarder la planète, débarquer
vaisseaux qu’ils accompagnent pour les prémunir des bordées des troupes ou fonder une nouvelle
de missiles et repousser les Frégates ennemies. L’équipage des communiquer avec un bâtiment non-identifié lors d’un rendez-
Bricks varie entre deux et quatre soldats, et ces engins sont gé- vous. Citadelle.
néralement équipés de plusieurs autocanons et de lance-missi- La main mise des vaisseaux de ligne sur les conflits spa-
les. Ils remplissent parfois des missions de bombardements, tiaux ne laissent aucune place au concept de chasseur spatial :
repérage, largages de mines orbitales ou de protection de con- un intercepteur catapulté depuis un plus large vaisseau qui
vois marchands et pourchassent les pirates. À l’instar des Fré- grâce à sa manœuvrabilité n’aurait aucun mal à déjouer les dé- LES FORTS
fenses adverses et délivrer sa cargaison mortelle à sa cible. En
gates, ils sont incapables d’effectuer seuls un voyage interpla-
gravité zéro, tous les vaisseaux sont manœuvrables. Ce n’est SPATIAUX
nétaire mais ils ont des capacités de vol limitées en atmo-
pas leur masse qui compte mais bien leur motorisation. Les Le fort spatial, qui est une version lé-
sphère.
Dreadnoughts se montrent lents à la manœuvre à cause de leur gère des forteresses spatiales, a été
motorisation destinée en premier lieu aux longs trajets inter- un maillon vital dans la stratégie Im-
TACTIQUES planétaires mais ce n’est pas le cas pour les Frégates. Ces perial depuis les Premières Guerres
La guerre dans le vide spatial emprunte au modèle naval pour la vaisseaux de ligne disposent d’une motorisation multi-réac- corporatistes. Le gros avantage de
durée et des distances parcourues, loin de tout soutien exté- teurs qui permet au vaisseau d’exercer des accélérations bru- cette construction est de pouvoir se
rieur, et au modèle aérien pour la liberté d’action dans les trois tales dans toutes les directions. La seule limite dans ces acro- faire tracter par deux Dreadnoughts
dimensions. Le quidam moyen de Luna assimile les baties est la résistance physique de l’équipage. Aussi, plutôt sur le théâtre des opérations n’im-
Dreadnoughts aux Juggernautes capitoliens pour leurs dimen- que de construire une navette biplace disposant d’une capacité porte où dans le système. Cette opé-
sions titanesques - 400 mètres environs -, leur rôle central dans limitée en carburant et en armes, les orbicorporations préfè- ration périlleuse ne peut se faire que
un dispositif militaire et leur capacité à embarquer de plus petits rent armer des vaisseaux plus imposants - environs 150 mè- pour les campagnes préparées long-
appareils. Mais là s’arrête la comparaison. Les Juggernautes tres - avec au final une manœuvrabilité comparable. temps à l’avance comme l’invasion de
utilisent les astronefs pour accroître leur rayon d’action, pour N’existe-t-il donc aucune place pour les navettes dans les Ganymède, mais chacun de ces voya-
frapper l’ennemi quand celui-ci est inaccessible à la forteresse flottes de guerre corporatistes ? Dans un rôle offensif, non. ges réussis a toujours écourté les
rivée à la surface du désert martien. Le Dreadnought qui opère Pour effectuer des missions secondaires, il existe une niche campagnes Imperial de plusieurs an-
dans le vide spatial n’a pas besoin de ce type d’extension puis- pour le Brick. Dans un milieu aussi vaste que le système so- nées, car la présence d’un fort spatial
qu’il est un vaisseau spatial. laire, la densité d’astéroïdes de 1 kilomètre ou plus dans un permet d’avoir près du front un point
Les conflits du début de XXème siècle après JC ont démon- cube de 1 million de kilomètres d’arête est de dix dans la cein- de ravitaillement, de réparations et de
tré que lors d’un engagement exclusivement naval, les cuiras- ture principale. Cela donne une idée de la tâche des vaisseaux commandement. Cela économise
sés constituent l’élément décisif. Les plus modestes navires ne de guerre censé contrôler un secteur d’où la délégation de cer- énormément de temps car les vais-
jouant qu’un rôle d’écran et d’avant-garde du fait de leur arme- taines tâches à de plus petits appareils. Le Brick n’est rien de seaux n’ont pas à retourner jusqu’à
ment et blindage insuffisant. C’est aujourd’hui la même chose plus qu’une navette équipée de racks de missiles, d’autocanons leur base habituelle pour se ravitailler
lors d’un conflit spatial dominé par les plus gros vaisseaux qui en tourelles et remplis jusqu’à la gueule d’appareils de détec- ou trouver des astrodocks pour les
disposent des armes et des protections les plus lourdes. L’utili- tion. Ses missions sont extrêmement variées allant du largage accueillir.
sation de missiles devrait portant permettre de rétablir la ba- de mines orbitales à la détection de bâtiments ennemis en Le fort spatial est lourdement ar-
lance en la faveur des plus petits appareils. La puissance d’un passant par le contrôle des vaisseaux civils, la poursuite des mé, son rôle lui demandant de se
missile n’est pas limité par les dimensions de l’appareil qui le vaisseaux pirates et la récupération des épaves après un com- trouver en permanence non loin des
tire, surtout en gravité zéro. Mais les lourds cuirassés ont plus bat. Les Bricks constituent une cible facile pour les vaisseaux combats. Il est tout à fait capable de
d’une corde à leur arc. La marine Imperial a découvert, lors des de ligne adverses si ce n’était le faible intérêt stratégique qu’ils repousser une flotte d’attaquants en
Premières Guerres corporatistes, que les fins vaisseaux d’atta- représentent. Le seul bénéfice à détruire un Brick est le plus cas d’urgence. Il se peut également
ques se montraient particulièrement vulnérables aux dommages souvent de signaler sa position à une Frégate embusquée. qu’il soit assigné à l’orbite d’une pla-
nète en guerre pour la bombarder ou
qu’il agisse en tant que défense d’une
LES PUISSANCES SPATIALES colonie vitale : l’archipel des Euno-
mias possède en permanence entre
six et huit de ces forteresses gigan-
Seules les mégacorporations peuvent prétendre contrôler un transporter les biens produits sur Vénus et Luna. Capitol met à tesques en orbite. Certains forts spa-
monde entier. Les compagnies indépendantes doivent par con- profit sa position sur Mars comme base pour le trafic vers la tiaux sont utilisés comme station de
tre mettre leurs modestes ressources en commun pour reven- ceinture d’astéroïdes mais elle est concurrencée par la flotte recherches pour des projets trop se-
diquer et installer une colonie dans les astéroïdes. Le nombre marchande Imperial sur ce secteur. crets pour être développés sur des
d’astres ainsi contrôlés n’est pas une indication sur la puissance La Défense Interplanétaires de Capitol dispose d’un mondes habités et trop importants
détenue. Ainsi Capitol, Mishima et Bauhaus restent les plus énorme budget pour entretenir son programme de “Guerre des pour être camouflés dans une station
puissantes mégacorporations malgré leur retard dans la coloni- Étoiles” avec l’entretien de ses titanesques Dreadnoughts bar- spatiale anonyme.
sation de la ceinture d’astéroïdes, loin derrière Imperial et Cy- dés de canons lasers géants et de missiles de croisière. Avec
bertronic. les Secondes Guerres corporatistes et le retour des Légions
Obscures dans les déserts martiens, les Forces Interplanétai-
CAPITOL res sont devenues une force avec lequel il faut compter dans la
ceinture d’astéroïdes. Au moins trois forteresses spatiales ont
Capitol est le géant incontesté du transport de personnel et de
été mises en chantier ces cinq dernières années. Ces plates-
matériel sur les lignes régulières desservant Mercure, Vénus,
formes sont destinées à se substituer à la Flotte Martienne en
Luna et Mars. La mégacorporation loue notamment ses servi-
fournissant une protection complète des intérêts de Capitol
ces à Bauhaus et Cybertronic - à un coût astronomique - pour
Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 9 / 10

dans la banlieue de Mars. Les vaisseaux de ligne ainsi libérés IMPERIAL


pourraient être réaffectés à d’autres missions dans la ceinture
Dés sa fondation, Imperial c’est concentré sur la colonisation LE MIKADO
d’astéroïdes. Les Forces Interplanétaires de Capitol ont ainsi à
de la ceinture d’astéroïdes obtenant des fonds des cinquante Le Mikado est un Dreadnought de la
disposition les plus gros vaisseaux, les meilleures “oreilles” et
corporations d’origine. Aujourd’hui, la quatrième mégacorpo- keiretsu Red Sun conçu à l’origine
les plus puissantes armes spatiales qu’aucune autre de ses ri-
ration dispose de la plus importante flotte spatiale du système comme un transport de troupes avec
vales.
solaire. Elle est basée sur Britannica, une forteresse spatiale une capacité offensive limitée, mais
Actuellement, Capitol comprend quelques cent dix astéroï-
voisine de Victoria. Imperial a revendiqué plus de 80% des as- son rôle évolua au cours des siècles
des d’importance. La balkanisation de l’empire colonial Imperial
téroïdes répertoriés de la ceinture. Malheureusement, ces do- pour aujourd'hui constituer une plate-
suite à la Triste Guerre et au Grand Ressentiment a permis au
maines éloignés les uns des autres lui posent d’évidents pro- forme de commandement spatial et
DEREPIC de mettre la main sur de nombreux astéroïdes tant il
blèmes de logistique. fournir un soutien au troupes au sol en
était coûteux pour les clans d’entretenir plusieurs mondes qui
À la différence de ses rivales, Imperial a opté pour une effectuant des bombardements orbi-
mobilisaient leurs troupes. D’un autre côté, cette division du
flotte spatiale légère et beaucoup plus manœuvrables que les taux. Avec ses 385 mètres de lon-
domaine est cause de nombreux problèmes pour l’administra-
Dreadnoughts habituels. Elle recoure aussi massivement à gueur et un poids de 78 kilotonnes, le
tion capitolienne et la défense est plus difficile à assurer dans un
l’engagement de flibustiers, des pirates bénéficiant de sauf- Mikado dispose d’une configuration
royaume éclaté et désorganisé comme celui de la ceinture.
conduits dans tout le système. Ceci pour gagner du temps asymétrique lui offrant une capacité
dans ses prises de contrôle hostile et mettre devant le fait ac- de cargo optimale avec un blindage
BAUHAUS compli ses concurrentes, et d’autres part pour pouvoir redé- renforcé pour un profil assez compact
Depuis les Premières Guerres corporatistes et l’incursion man- ployer facilement ses forces au gré des différentes menaces. au final. Pour manœuvrer dans le
quée des Légions Obscures sur Vénus, Bauhaus dût démobiliser En effet il est impossible, même pour une flotte pléthorique vide, le Mikado est équipé de quatre
sa flotte d’exploration du système solaire pour réaffecter les comme Imperial de protéger chacune de ces colonies de ma- réacteurs Amida GF-240 qui fournis-
vaisseaux à la défense exclusive de la planète. Avec une straté- nière permanente. sent, chacun, une poussée métrique
gie brillante, la mégacorporation recycla 40% de ses missiles La majeure partie de l’expansion Imperial dans la ceinture de 35 kilotonnes.
balistiques en transporteurs lourds orbitaux, les louant aux au- principale durant le dernier millénaire s’est faite aux dépens Bien que moins armés que ses
tres corporations. Ainsi, avec les meilleurs véhicules de mise des installations mishimanes et capitoliennes. Toutefois, au équivalents corporatistes - le Bis-
en orbite et la plus grande expérience en matière de navigation cours des cents dernières années, le Parlement a orienté la marck Bauhaus ou le Winston Chur-
en basse orbite, Bauhaus acquis un quasi-monopôle sur tous les plupart de ses efforts militaires contre son plus redoutable en- chill Imperial- le Mikado est équipé
lancements depuis Vénus. Même les mégacorporations concur- nemi, Cybertronic qui a acquis de nombreuses colonies d’im- pour mener à bien ses missions de
rentes passent par l’Amirauté de Bauhaus pour expédier leurs portance tel l’astéroïde Cérès lors de la Fondation. Par ailleurs, cuirassé léger. Son armement princi-
productions vénusiennes vers les autres territoires du système. les Paladine se sont servi des victoires acquises récemment pal se résume à huit lance-missiles
En collaborant étroitement avec Capitol, les bauhausers ac- par la corporation pour amadouer plusieurs ducs parmi les de croisière XIM-28A monté en tou-
croissent leur présence dans l’espace. Ils sont désormais les McGuire et Murdoch en leur accordant, à titre de fief adminis- relles dorsales. À la différence de ses
leaders sur les secteurs des lanceurs et des forteresses spatia- tratif, de nouveaux mondes en échange d’une mise en paren- rivales, ces missiles ne sont pas té-
les - le complexe Hydra en orbite autour de Vénus en est la thèse du Grand Ressentiment les opposant aux Bartholomew. léguidés mais possèdent une tête
meilleure illustration. Leur seule amertume tient désormais à la chercheuse capable d’analyser plu-
présence de la Flotte Interplanétaire capitolienne en orbite géo- CYBERTRONIC sieurs formats d’émissions énergéti-
stationnaire au-dessus de Graveton. ques de sa cible. Leurs ogives multi-
En dépit de ces revers militaires parfois même humiliants, Après son hold-up boursier il y a plus d’un siècle, Cybertronic
ples sont capables de traverser les
Bauhaus n’en reste pas moins une force très importante dans la cherche à coloniser le plus rapidement possible les archipels
épaisses double-coques d’une nef de
ceinture car elle détient quelques uns des astéroïdes les plus ri- troyens et concurrencer Imperial dans la ceinture principale,
guerre et de se comporter comme
ches de l’archipel des Hungarias. Au cours deux derniers siè- principalement sur les routes commerciales de l’archipel des
autant de bombes à fragmentation
cles, elle a graduellement perdu du terrain au profit de Cyber- Hildas. La campagne de recrutement intensive à forcer la jeune
une fois à l’intérieur de l’appareil. Les
tronic par des rachats ou défection de près d’un quart du terri- mégacorporation à trouver des solutions pour loger ses cadres
armes secondaires sont un canon
toire original, y compris l’astéroïde Dembovska qui se situe en et abriter ses installations des convoitises de ses rivales. Cy-
double à particule de 800 mégavolt
bordure de l’archipel des Koronis. bertronic concurrence désormais Mishima dans le secteur de
monté dans l’axe de l’appareil et et de
Indépendamment de ses fortunes dans la ceinture, Bau- la terraformation d’astéroïdes, notamment avec sa technique
plusieurs canons électromagnétiques
haus n’en reste pas moins une puissance spatiale très impor- d’édifications de mondes-bulles, développant de nouvelles
montés en tourelles dorsales et ven-
tante dans le système car elle détient l’une des planètes les techniques de construction de stations orbitales.
trales. La vitesse de leurs obus dé-
plus riches de la sphère humaine. Au cours des dix-huit derniè- Depuis la Fondation, Cybertronic s’est concentré dans la
passe les 12 km/s pour une portée ef-
res années, la mégacorporation a bénéficié d’une sérieuse amé- production industrielle en gravité zéro et a obtenu les finance-
fective de 100 kilomètres - contre
lioration de sa situation. Un traité a été signé avec Cybertronic ments, aussi bien en matériels qu’en argent de la part des
5.500 kilomètres pour les missiles.
et cet accord a permis le démarrage de l’armement de plusieurs géants Capitol et Bauhaus dans la construction de manufactu-
La baie ventrale abrite soixante mi-
Dreadnoughts dans les chantiers spatiaux en orbite haute autour res orbitales. La cinquième corporation bénéficie aussi d’un
nes orbitales, suffisamment pour in-
de Vénus. Cette flotte, appelé l’Armada, est destinée à la pro- accord profitable avec Bauhaus qui lui fournit les lanceurs né-
terdire une orbite à un vaisseau enne-
tection des possessions Bauhaus dans le ceinture principale et à cessaires pour la mise en orbite de ses matériels lourds en
mi, et une baie dorsale contenant une
l’indépendance de ses convois marchands vis à vis des vais- échange d’une expertise dans la reconstitution de la technolo-
vingtaine de leurres.
seaux de ligne capitoliens. gie de la propulsion plasma. Aujourd’hui, Cybertronic est la
Enfin cette nef de guerre peut
principale concurrente d’Imperial dans la ceinture d’astéroï-
transporter plusieurs contingents de
MISHIMA des. Elle représente aujourd’hui 10% des transactions com-
samouraïs tout en contrôlant une
merciales interplanétaires bien qu’elle utilise les services de
Mishima a réussit à vendre sa capacité à construire en masse sphère de dix mille kilomètres de dia-
Capitol pour les trajets interplanétaires et elle contrôle le ré-
des stations spatiales à faible coût. Au final, près de 85% des mètres dans l’espace.
seau de télécommunication le plus performant du système, en
stations de recherche ou de production en gravité zéro sont ma- dehors du contrôle de la Confrérie. Sa seule faiblesse est au-
nufacturées par cette mégacorporation. Néanmoins, Mishima
ne dispose que d’une faible capacité de transport orbital malgré
jourd’hui l’absence totale de vaisseaux lourds ou à long rayon LE BOUGAINVILLE
d’action pour mettre en échec les opérations à grande échelle
le fait qu’elle est à l’origine du développement des mass drivers Mesurant un peu plus de 150 mètres,
des clans impériaux.
- la majorité de ces dispositifs sont situés sur la surface de la Frégate Bougainville est le vais-
L’empire spatial Cybertronic s’est étendu jusqu’au cœur du
Mercure. Les mishimans sont aussi les principaux artisans de seau d’attaque le plus gros utilisé par
domaine Imperial en mettant la main sur le plus gros astéroïde
colonies excavées dans les astéroïdes, notamment avec la Capitol. Il est équipé deux réacteurs
de la ceinture principale, Cérès. À présent il y comprend une
construction des processeurs atmosphériques. orientables General Aerospace UD
dizaine d’astéroïdes important. En 1217 TC, l’astéroïde de
Les processeurs atmosphériques sont installés exclusive- 30000. Sa cuirasse épaisse est une
Dembovska a acquis son statut de capitale administrative,
ment par les employés de Mishima et doivent être maintenu double-coque de métal et de cérami-
mais le Q.G. de Luna continue à jouer un rôle majeur. Ainsi,
plusieurs années avant de rendre l’atmosphère d’une colonie ex- que recouverte d’un matériel absor-
par exemple, le Q.G. est la base d’opérations de Cybercurity,
cavée respirable. Du fait de la nature à long-terme des contrats, bant les signaux radars. Les réac-
la police secrète de la mégacorporation dont l’influence pénètre
les mishimans ont la possibilité d’amener les membres de leur teurs sont pourvus de supresseurs
toutes les couches du monde corporatiste.
famille avec eux. Le succès de la compagnie dans l’excavation infrarouge. La structure de l’appareil
d’astéroïdes l’a conduite à constituer un réseau de colonies-pri- est découpé en plusieurs segments,
sons. Ces installations ne sont pas seulement des prisons, LA CONFRÉRIE facilitant le remplacement d’une sec-
mais aussi des installations souterraines où les pensionnaires La Confrérie dispose d’une flotte spatiale exclusivement de tion endommagée plutôt que son ra-
sont condamnés aux travaux forcés et à la fabrication d’appa- guerre dédiée à plusieurs missions comme la sécurité des fistolage. De plus près, le blindage
reils électroniques. convois de pèlerins à travers le système solaire, l’interception extérieur est un arrangement de plu-
Depuis ses origines, Mishima a du combattre pour établir de Vaisseaux Noirs et le déploiement en orbite géostationnaire sieurs hexagones. Cette structure en
ses routes commerciales. Pendant les Premières Guerres cor- au-dessus des principales zones de guerre impliquant les Lé- nid d’abeille permet d’absorber une
poratistes, les disputes dans la ceinture principale dégénéraient gions Obscures. Une autre de ses missions, moins connue, partie de l’énergie cinétique d’un tir
vite en conflit à grande échelle. Les escadres mishimanes est l’exploration et la surveillance de toute le système solaire direct.
avaient souvent le dessous et cela eu des conséquences sur son extérieur - de la banlieue de Jupiter jusqu’aux confins de la La classification du Bougainville
empire spatial. À la signature du Traité de Heimburg, la méga- ceinture de Kuiper. Du fait de la main mise des Légions Obscu- est celle d’une Frégate multi-rôle.
corporation perdit la moitié des mondes qu’elle contrôlait et res sur ce territoire immense, et à l’instar d’Imperial qui n’a Elle peut être utilisée pour transpor-
beaucoup de ses implantations les plus profitables passèrent pas perdu de vue ces colonies jadis perdues, seules des sondes ter secrètement de petits contin-
aux mains d’Imperial. Cependant , les mishimans aujourd’hui ne automatiques sont envoyées pour rendre compte de l’avancée gents de la Navy, habituellement des
sont pas désemparés, sauf peut être face à une invasion de inexorable de l’Obscurité. Assaut Marines, mais son armement
grande envergure. La faiblesse du pouvoir du Suzerain et les lut- Deux Directorats sont plus impliqués dans les affaires lui permet de prendre en embuscade
tes mesquines qui déchirent les Princes Héritiers font qu’il est spatiales de la Confrérie : les Mystiques et l’Inquisition. Le voire d’aborder un vaisseau de ligne
difficile d’entretenir des garnisons très fortes sur les mondes Premier Directorat entretien le réseau de communication fon- ennemi. Cet armement se compose
dont ils disposent encore. En conséquence, il ne s’est produit, dés par les anciens avant la Chute. Il se compose d’un grand principalement de deux lance-missi-
en une cinquantaine d’années, que très peu d’affrontements de nombre de puissants générateurs et relais capables de trans- les plasma de croisière, ceux-ci ex-
part et d’autre du territoire mishiman dans la ceinture princi- mettre et de recevoir des signaux sur un réseau - les Feux du plosent à l’impact en plusieurs puis-
pale. Cardinal - s’étendant de Mercure jusqu’à Pluton. Les messages santes détonations thermo-plasmi-
Bien que Mishima ne contrôle qu’un peu moins d’une cin- sont transmis en série et chaque station - une cinquantaine en ques, la chaleur faisant fondre les co-
quantaine d’astéroïdes dans l’archipel des Phocaeas, elle dis- tout - effectue généralement une transmission avec chacune ques des vaisseaux de guerre et pou-
pose encore d’une flotte de guerre correspondant aux rêves de des stations qu’elle dessert toutes les 12 ou 24 heures, chaque vant incinérer entièrement un appa-
puissance qu’elle n’a pas abandonnés le moins du monde. Cette fois qu’une quantité suffisante de messages est accumulée reil de gabarit moyen.
dernière est mise à disposition par la keiretsu Red Sun qui dé- pour la destination. Des messages corporatistes peuvent être
pend du domaine martien de la Princesse Héritière Mariko. relayés mais leur prix de revient est astronomique. C’est ainsi
Coral Beach Center Chapitre E : Le vide page 10 / 10

que la Confrérie contrôle toutes les informations transitant de- mis aux même problèmes de communication que les Cuiras-
puis ou vers le système extérieur. siers en prenant les ordres au pied de la lettre, ils bénéficient
Le Corps d’Exploration, incombant au Deuxième Directorat, d’une programmation et d’armes supérieures à ce que l’on
a été fondé par le Cardinal Toth peu après la croisade vénu- trouve normalement sur un vaisseau spatial, ce qui rend dan-
sienne. Les Guerriers Sacrés particulièrement brillants peuvent gereux toute action d’abordage, même en l’absence de leurs LES VAISSEAUX
servir pendant dix ans au sein du Corps d’Exploration. Les grou- équipages humains.
pes d’exploration se composent de plusieurs Dreadnoughts, d’un
PERDUS
Qui peut dire comment de telles abo-
contingent de soldats de l’Inquisition et d’anciennes cartes de LES LÉGIONS OBSCURE minations ont été amenées à exis-
navigation établis par les anciens. Ils ont pour consigne de dé-
Le retour des Légions Obscures dans le système solaire est terr? D’aucuns prétendent qu’un équi-
busquer toute incursion des Légions et de protéger le réseau de
plus ancien que ne laisse supposer les campagnes d’invasions page se sacrifiant aux Apôtres peut
communication - les Feux du Cardinal - qui donneront l’alerte au
récentes sur les planètes habitées. Depuis leur défaite à la gagner l’immortalité au prix d’une
système intérieur en cas de détection d’un Vaisseau Noir . La
suite de la croisade vénusienne et aux efforts combinées des servitude dans les Légions Obscures.
politique de la Confrérie veut qu’elle informe la plus proche es-
mégacorporations de détruire toutes leurs bases planétaires, D’autres pensent qu’il existe des
cadre de sa responsabilité concernant la sécurité du groupe
les Légions Obscures ont dut se replier sur leurs positions vaisseaux maudits, damnés pour des
d’exploration qui bénéficie ainsi d’une certaine garantie de pro-
dans la ceinture de Kuiper, une zone où cohabitent des millions actes trop odieux pour être relatés.
tection contre les périls inhérents à de telles missions.
d’astéroïdes de glace et de roches, dont les plus gros repré- Ceux qui connaissent ces choses-là
sentants sont de la taille de Pluton. Durant les Mille Ans d’Apa- pensent que les vaisseaux perdus
LE CARTEL thie, ce qui restait des Légions fut mobilisé à la défense de Né- sont des appareils disparus depuis
Même après la signature du Traité de Heimburg, l’humanité ron et les Apôtres durent lentement reconstituer leurs forces plus d’un millénaire, avant de réappa-
souffrait encore des Premières Guerres corporatistes qui l’avait et panser leurs plaies. raître, dirigé par un équipage des Lé-
déchirée, et la division des pouvoirs était encore nécessaire. Les légions Obscures n’ont jamais entretenue une flotte de gions Obscures.
L’un des points de vue les plus extrêmes voulait que le Cartel guerre conséquente. Leur but n’est pas de tenir des positions Les histoires parlant de vais-
n’ait accès à aucun vaisseau de ligne pour faire respecter ses dans le vide mais de conquérir des mondes. Pour cela, une seaux perdus remontent à seulement
prérogatives. Les Murdoch, alors la famille régnante, appuyè- seule arme a fait ses preuves durant la première incursion des quelques décennies, lorsque le retour
rent lourdement cette restriction afin de protéger Imperial de Légions: les Vaisseaux Noirs. Ceux-ci ne sont rien de plus que des Légions Obscures n’étaient en-
toute tentative légale de reconquête des colonies perdues par des astéroïdes capturés dans la ceinture de Kuiper, excavés core qu’un murmure. Ces vaisseaux
les autres corporations. Le compromis était donc à l’ordre du pour accueillir tous les constituants d’une Citadelle et plu- ne sont souvent que de simples appa-
jour et le Cartel se vit accorder un accès limité aux vaisseaux sieurs milliers de troupes puis expédiés dans le système so- ritions, se manifestant pour semer la
destinés à faciliter les assauts planétaires. Seules les Frégates laire intérieure grâce à de grande voiles d’ombres alimentées terreur dans un secteur avant de dis-
auraient le droit de faire office de barge de débarquement, tandis par la Symétrie Obscure. La tactique appliquée est du reste paraître soudainement, sans laisser
que les Dreadnoughts seraient prêtés lors des opérations, assu- très simple. Au lieu de s’encombrer d’une flotte pour contrôler de traces tangibles de leur présence.
rant ainsi que le Cartel ne représenterait par un obstacle pour une orbite puis procéder ensuite à un assaut planétaire, les Lé- Les astrodocks des Gallaghers
les mégacorporations. Fatalement, les libertés d’interprétation gions Obscures sautent la première phase et tentent directe- étaient, dit-on, la proie de régulières
du terme “faciliter les assauts planétaires” sont telles qu’au- ment l’invasion planétaire en faisant passer en force ses Vais- apparitions de ce type avant leur des-
jourd’hui le Cartel dispose de Frégates un peu trop polyvalentes seaux Noirs. Les Apôtres comptent sur l’inertie énorme de truction par les Légions Obscures il y
au goût de l’état major de la Flotte Imperial. l’appareil et ses parois épaisses, dernier vestiges de l’asté- a de cela quelques années. La légende
À la différence des vaisseaux des escadres corporatistes, roïde, pour traverser sans grand dommages le barrage des dé- raconte que l’apparition prenait la
une Frégate du Cartel ne dispose que d’un équipage réduit : en fenses planétaires, absorbant une masse de dommage forme d’un antique Dreadnought en-
effet, un Commando de la Mort est trop précieux pour être assi- énorme. Leur paroi sont assez épaisses pour encaisser plu- touré de flammes, tournant autour
gné à l’opération d’une batterie d’armes ou d’un radar. Aussi, sieurs détonations nucléaires. Enfin il arrive que les Apôtres des docks en suppliant de le laisser
généralement seuls les officiers d’un vaisseau sont des Com- trouvent le besoin de faire appel à quelques vaisseaux d’ap- accoster.
mandos de la Mort. La quasi-totalité des systèmes est contrô- point, les vaisseaux perdus, pour mener quelques raids ou Les libres-marchands échangent
lée par une intelligence artificielle de bord connectée aux armes, convoyer des troupes. Mais, ils ont clairement d’autres chats régulièrement des rumeurs sur
aux moteurs et aux communications du vaisseau. Bien que sou- à fouetter que de s’amuser à jouer les pirates de l’espace. d’éventuels vaisseaux perdus qui par-
courraient le vide. Ils voient ces phé-
nomènes comme des parodies diffor-
mes de bâtiments ordinaires mais
RENCONTRE AU HASARD DU VIDE aussi comme des épaves de vais-
Lord Charles Stanley adorait son travail. En tant que capitaine de V.S.S.S. Colossus, il était responsable de l’un des plus seaux depuis longtemps détruits. Des
luxueux vaisseaux de ligne jamais construits. Il lui était agréable de servir ses concitoyens d’une façon aussi prestigieuse, leur histoires courent sur des navires per-
montrant ce que signifiait appartenir à Imperial, c’est à dire la crème de l’élite. dus poursuivant leur proie jusqu’à leur
Son rôle de capitaine était purement honorifique. Il n’avait absolument pas à intervenir dans le pilotage de l’appareil. Il lais- destination. Ces mythes ont donnés
sait ce genre de détails à ceux dont c’était la spécialité. Non, la principale compétence de Stanley était de savoir déléguer son naissance à la théorie selon laquelle
autorité. Il savait sélectionner et recruter les personnes aptes à effectuer le travail. Mieux encore, il parvenait ce faisant à éco- les vaisseaux perdus ne peuvent par-
nomiser suR le budget. Ses employeurs n’auraient pu rêver mieux. courir le vide que dans le sillage d’un
Ses devoirs se limitaient et la plupart du temps à un court passage sur la passerelle, afin de vérifier auprès de son premier autre appareil, et que sans cela ils
officier et quartier-maître Graham Brunton que tout était en ordre. Il fallait ensuite faire son apparition obligée à chaque repas, restent emprisonnés dans une dimen-
échanger des propos insignifiants avec les heureux élus parvenus à décrocher une des prestigieuses invitation à dîner à sa table. sion immatérielle. Bien entendu, au-
Hormis cela, il y avait encore les occasionnelles visites, et c’était tout. Une vie tranquille, en définitive. cune preuve fiable ne vient étayer
La paresse engendrée par ce type d’existence était son seul véritable inconvénient. Pour tout dire, Stanley avait pris quel- cette thèse.
ques kilos depuis qu’il occupait le poste de capitaine du Colossus. Il était largement au-dessus de son poids de combat, n’ayant Bien que la plupart des histoires
pas été au feu depuis son bref séjour dans les forces de défense, il y avait de ça presque vingt ans. de vaisseaux perdus les décrivent
C’est probablement pourquoi ce fut si difficile pour lui d’être appelé à prendre une décision de chef pour la première fois de sa comme des chasseurs solitaires, des
carrière. Hérétiques capturés ont confessé,
Lorsque le vaisseau des Légions Obscures s’était inscrit sur le radar Colossus, l’opératrice avait d’abord pensé qu’un asté- après interrogatoire, qu’il était possi-
roïde s’était, d’une manière ou d’une autre, détaché de l’archipel pour entamer une longue route solitaire vers le soleil. Mais ble de lier un vaisseau avec une entité
quand il fut plus proche, elle commença à remettre en doute sa première estimation. Elle grimpa donc dans le nid-de-pie et bra- issue d’un autre plan d’existence
qua le télescope du vaisseau dans la direction où elle espérait trouver un énorme bloc rocheux. grâce à la Symétrie Obscure. En
À sa grande déconvenue, c’était un vaisseau, un vaisseau particulièrement sombre, progressant tous feux éteints. Elle re- temps normal, une entité extérieure
descendit sur la passerelle et alerta les autres. Au début personne ne la crut. Aucun engin ne devait être croisé à ce stade de la ne peut demeurer dans le monde ma-
route du Colossus. Ils vérifièrent l’horaire pour s’en assurer. Pourtant, la chose était là, et s’approchait rapidement. tériel que peu de temps, et elle finit
Brunton accompagna l’opératrice radar dans le nid-de-pie et regarda dans le télescope. Le vaisseau des légions Obscures se toujours par voir ses pouvoirs dimi-
découpait, immense et bardé de pointes, dans l’objectif. Il n’y avait aucun doute quant à sa nature. Dernièrement plusieurs as- nuer avant de dépérir et de retourner
tronefs avaient mystérieusement disparus sur cette route sans laisser la moindre trace. Il semblait que le Colossus venait de là d’où elle vient. Or, ceci peut être
mettre le doigt sur la source du problème. empêché par une incarnation dans un
Brunton appela immédiatement lord Stanley dans le nid-de-pie. À son arrivée sur place, Brunton et l’opératrice étaient par- objet. Ce genre de procédé relève de
tis, ayant regagné la passerelle pour aider à exécuter toute manœuvre d’évitement qu’il pourrait ordonner. Avant de regarder la nécrotechnologie, mais il est évi-
dans le télescope, il dit à Brunton par l’intercom de bord : “Je suis convaincu que cette chose ne nous causera aucune difficulté, dent qu’un vaisseau spatial accorde-
quoi que ce suisse être. Attendez mes ordres avant d’entamer une quelconque trajectoire de fuite.” rait à une entité une stabilité et des
“Mais, monsieur,” protesta Brunton, le désespoir éraillant sa voix généralement claire de ténor, “et si...” pouvoirs accrus. Il est de même évi-
“Pas d’impertinences, Brunton !” rugit Stanley. Ces derniers temps, ils avait commencé à se rendre compte de son rôle dent que les Népharites n’hésitent pas
d’homme de paille et n’appréciait pas ça du tout. L’équipage l’avait remarqué et envisageait sérieusement de réclamer sa desti- à renforcer leurs flottes avec de telles
tution à l’issue du voyage. Ce qu’il dit ensuite trancha la question. abominations.
“Je suis encore le capitaine de ce vaisseau. Vous ne ferez rien sans mon ordre. Si vous passez outre, je vous fais fusiller Les apparitions de vaisseaux per-
avec toute la passerelle. C’est bien compris ?” dus semblent coïncider avec le retour
“Oui, monsieur”, répondit humblement Brunton. À cet instant précis les agents de la sécurité placés sous l’autorité directe des Légions Obscures. Si ce lien est
de Stanley firent leur apparition, l’Agressor à leur côté s’exprimant de façon plus éloquente que les divagations du capitaine. vérifié, la Confrérie a du souci à se
Certain, cette fois, que tout se déroulerait sans surprise, Lord Stanley se pencha sur le télescope. Et il vit le vaisseau des faire puisqu’il implique une augmenta-
Légions Obscures vaste comme une lune. C’était la plus horrible chose qu’il lui ait jamais été donné de contempler, anguleuse et tion drastique de l’activité de la Sy-
toute hérissée de pointes, traversée de trouées qui se tordaient selon des angles insensés, grotesque parodie d’aérodyna- métrie Obscure, un niveau atteint
misme. À travers les hublots, il aperçut ce qui lui sembla être des hommes en proie à des tortures indicibles. Ce spectacle seulement lorsque le Premier Sceau
faillit le faire défaillir. de Répulsion avait été brisé jadis.
Mais quand il bascula légèrement le télescope vers la droite, il vit ce qui tenait lieu de passerelle sur cette chose. Là, debout
dans le vide de l’espace, se tenait la silhouette noueuse d’un Népharite de la couleur du sang, adressant un ricanement démen-
tiel à une voile en lambeau, comme si c’était ce rire qui faisait avancer le vaisseau.
L’ordre d’entamer une trajectoire de fuite ne vint jamais, pas plus d’ailleurs que l’attaque redoutée. Le personnel de la passe-
relle frappé de stupeur regarda la masse fantomatique les dépasser, poursuivant sa route insondable vers le soleil. Quand elle
commença à s’éloigner, Brunton et deux agents de la sécurité montèrent dans le nid-de-pie pour voir ce qui s’était passé.
Lord Stanley était couché sur le télescope, foudroyé par une attaque, l’ordre de prendre la fuite à jamais figé sur ses lèvres.

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