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Histoires Des Institutions Publiques
Histoires Des Institutions Publiques
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INTRODUCTION GÉNÉRALE:
L’histoire n’intéresse le juriste que dans la mesure où elle a laissé des traces dans les règles
juridiques contemporaines.
Il est souvent rappelé que toute analyse qui ne prend en compte l’évolution historique n’est
pas scientifique c’est pourquoi les programmes officiels de la FSJP de l’UCAD prévoient
pour la première année de licence un enseignement qui fait l’objet d’un cours annuel assorti
de travaux dirigés TD intitulé Introduction Historique au Droit ou Histoires des Institutions
Publiques.
L’histoire incarne en elle-même le changement. Elle renvoie à une série d’évolutions
complexes qui ne peut être analysée qu’au sein de quelques grandes périodes appelées à leur
servir de cadre. Les problèmes que posent la vie en société ne datent pas d’aujourd’hui.
Nombre d’entre eux ont épousé le cours successif des civilisations. L’attachement concret du
droit à son lieu de naissance légitime laisse une place importante aux enseignements
historiques dans les facultés de droit.
Ainsi, la culture juridique mérite une approche historique permettant d’identifier les
fondements du droit en précisant sa vraie image dans un contexte social déterminé, pouvant
éclairer le présent.
Le professeur Garrisson enseigne que si le droit est tout à la fois un élément formel
(ensemble de règles) et un élément matériel (c’est-à-dire le contenu de ces règles), il
appartient à la discipline d’histoire des institutions d’apporter un témoignage à l’évolution
des phénomènes juridiques.
Notre discipline contribue à la formation des juristes en leur dotant d’une arme nécessaire au
jugement, la prise de conscience du relativisme des institutions. En effet, les institutions qui
régissent la société et quoique destinées à durer ne sont pas fixes. Malgré leur permanence,
les institutions se transforment sous la pesée des mêmes facteurs politiques, économiques,
idéologiques voire même culturels. En tout état de cause, le droit et ses institutions sont pliés
à l’impératif du mouvement, qui dépend lui-même des circonstances vécues. Il n’existe pas
donc de règles définitives, c’est cette évolution que l’étudiant doit saisir.
Pour le professeur Bernard Durand, le contenu du droit, les solutions institutionnelles, ses
assises ne sont pas partout identiques, même si partout se fait sentir le besoin d’organiser les
rapports des individus entre eux et de résoudre les problèmes qui touchent au gouvernement
des hommes. Cela est d’autant plus vrai que les systèmes juridiques diffèrent selon les
civilisations, les cultures et les nations et que la discipline d’histoire du droit permet de rendre
compte des réformes, des évolutions et des changements, puisque tout événement historique
trouve sa source dans un événement antérieur qui tout à la fois l’explique et prépare déjà la
chaîne des événements ultérieurs.
Par conséquent, un recul est nécessaire à toute volonté de changer l’ordre juridique en
vigueur.
Par ailleurs, les institutions publiques visent essentiellement l’organisation et la conception
du pouvoir politique, les structures administratives et juridiques.
Traditionnellement, l’enseignement de l’histoire des institutions publiques commence par la
période de l’Antiquité avec principalement deux chapitres au premier semestre: l’Egypte
Pharaonique et l’Etat Romain. Ensuite par la période médiévale au second semestre avec
également deux chapitres: Les institutions politiques de L’Arabie puis les institutions
administratives et politiques du moyen âge Africain.
Indications bibliographiques:
- Jean Gaudemet, Les institutions de l’Antiquité, Éd. Montchrestien, 2000, 495 pages
- Bernard Durand, Histoire comparative, ENA, 1983, 397 pages
- Cheikh Anta Diop, l’Afrique Noire Pré-coloniale, 2ème Éd. Présence Africaine, 268
pages
- Rouland Norbert, Introduction Historique au Droit, Presse Universitaire de France, Paris,
1998, 722 pages.
- Kamto Maurice, Pouvoir et Droit en Afrique Noire, Librairie Générale de Droit et de
Jurisprudence, 1987, 545 pages.
- Antoine Leca, La Genèse du Droit, Presse Universitaire D'Aix Marseille, 1998, 378 pages
- Louis Gardet, La Cité Musulmane, Vie Sociale et politique, Paris, 1954, 350 pages
- Eric Gasparini, Introduction Historique au Droit et aux institutions, Paris, 2005, 423
pages.
Les institutions politiques de L’Egypte Pharaonique, les sociétés antiques possèdent des
traits communs. En général, elles apparaissent fortement hiérarchisées et cette hiérarchie est
une condition essentielle de leur devenir. Toutes ces sociétés reconnaissent le rôle éminent
d’un chef charismatique spécialement investi par les dieux. Souvent placé à la limite du
Surhomme, le chef incarne l’Etat. C’est dans l’intimité directe du chef que le Dieu donne la
loi aux hommes. Le droit se forme à l’écart de toute entremise humaine autre que celle du
Dieu qui initie la loi de celle qui la reçoit.
L’Égypte antique est une ancienne civilisation d’Afrique Noire concentrée le long de la
vallée du Nil. Son histoire se caractérise par la longévité des institutions mises en place dès
son commencement et qui bien que n’étant pas restées totalement figées ont résisté aux
périodes les plus sombres.
Cette civilisation vieille de millénaire avant l’ère chrétienne est caractérisée par
l’omnipotence d’un personnage central appelé Pharaon. Ce souverain égyptien a été regardé
par les populations comme un Dieu sur terre.
C’est pourquoi tous les secteurs de la vie active (justice, armée, administration, économie)
sont qualifiés de Pharaonique du fait que le souverain égyptien se voit être le moteur du
bien-être de la population.
L’histoire de l’Egypte Pharaonique est intimement liée à son régime politique qui se définit
autant par ses institutions monarchiques que par son cadre géographique et chronologique.
Pour parcourir cette histoire de la civilisation égyptienne, nous insisterons sur les grandes
périodes de l’histoire de la monarchie (Section1), sur les différents secteurs de l’Etat (Section
2) et sur les fondements idéologiques du pouvoir pharaonique (Section 3)
Section 1:
Il s’agit de l’Ancien Empire, du Moyen et du Nouvel Empire.
L'année 509 avant J.C marque l'avènement de la res-publica. Comme chez les grecs, les
romains considèrent la res-publica comme une chose publique.
Seulement cette conception fut mise en pratique dans la Cité, sur un petit territoire à
population réduite. La res-publica n’est pas seulement un régime politique qui se différencie
de la monarchie mais une construction juridique proche de l’État qui a servi de base avec
d’autres concepts à la construction de la notion d’État moderne.
Elle est formée de la somme des droits et des intérêts du peuple romain considéré comme
tout, intérêts qui sont gérés collectivement.
Dans la res-publica, la communauté des citoyens forme le populus romanus. Et donc la
qualité de citoyen détermine l’appartenance au peuple romain. De ce point de vue, trois
fonctions essentielles reviennent à ce peuple: élire les magistrats, voter les lois et
prononcer la peine de mort.
Dans le gouvernement républicain, des anciennes familles descendant des Patres de l’époque
royale se sont attribuées le statut de Sénateurs avec comme principale mission de conseiller la
République et de contrôler les décisions prises par les autres organes.
Cette République de l’an 509 a vue l’émergence d’un autre organe de gouvernement,
détenteur de l’administration et du commandement de la Cité appelée la magistrature. En
théorie, ils ont pris la place des rois étrusques, ce qui explique l’importance des pouvoirs qui
leur sont dévolus (potestas et impérium). Cette manière de séparer et d’articuler les trois
pouvoirs a poussé un prisonnier de guerre grec des romains, Polybe à considérer que la
constitution de l’an 509 allie à la fois la monarchie si on se réfère au pouvoir des magistrats
à la démocratie si on fait allusion aux assemblées et à l’aristocratie y égare au pouvoir
alloué au Sénat. Ce qui nous amène à étudier successivement les assemblées, le sénat et la
magistrature.