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Colloque

VILLE
& SANTÉ
Les universités face aux défis de
la santé et de la gouvernance
urbaine en Afrique dans le
contexte post COVID

LUBUMBASHI
Colloque
VILLE ET SANTÉ
Les universités face aux défis de la santé et de la gouvernance
urbaine en Afrique dans le contexte post COVID

Dates: 21 - 23 juin 2023


Lieu : Université de Lubumbashi - Bâtiment Administratif

Organisation
Université de Lubumbashi (UNILU), Université libre de Bruxelles (ULB)
et Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT)

Comité de Pilotage
Président : Professeur Kishiba Fitula Gilbert (Recteur)
Vice-Présidents : Professeur Dikanga Kazadi (SGAC), Professeur Malemba Nsakila (SGR)
Membres : Professeur Kalenga Kalamo (SGADM), M. Bidiho Mwamfumu (AB),
Professeur Serge Jaumain (ULB), Joris Michielsen (IMT-Anvers)

Comité Scientifique Comité d’Organisation


Willy Arung Kalau, UNILU Albert Mwembo Tambwe, UNILU
Salvius Bakari Amuri, UNILU César Nkuku Khonde, UNILU
Françoise Malonga Kaj, UNILU Ngoie Tshibabmbe, UNILU
Willy Arung Kalau, UNILU Mafulu Nkanga & Guy Kateta, UNILU
Maurice Amuri, UNILU Georges Mulumbeni, UNILU
Mylor Ngoy Shutcha; UNILU Florence Mujinga Kampemba, UNILU
Yannick Useni Sikuzani, UNILU Véronique Poverello, ULB
Pierre Meerts, ULB Serge Jaumain, ULB
Yves Robert, ULB Inge Van Cauwenberg, IMT
Judith Le Maire, ULB
Philippe Donnen, ULB
Joris Michielsen, IMT
Wim Van Damme, IMT
Partenaires

L’Université de Lubumbashi (UNILU), l’Université libre de Bruxelles (ULB)


et Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT)
vous remercient de votre participation et vous souhaitent la bienvenue au colloque.
Les remerciements particuliers s’adressent à tous les distingués invités et conférenciers qui
ont bien voulu nous faire part de leur savoir scientifique.
Programme
• MERCREDI 21 JUIN 2023
Cérémonie d’ouverture

09h00 Hymne national congolais et la Kassaparde


Présentation du programme de la journée
Lecture de l’argumentaire et des objectifs du Colloque
Le prononcé de Monsieur le Recteur de l’UNILU
Cocktail d’ouverture & Visite des Posters
09h40 Travaux en plénière
Environnement et contexte : diagnostiques interdisciplinaires dans le contexte de la ville de Lubumbashi
Modérateur : Prof. Arung (UNILU)

Timing Communication Orateur


09h40 Evolution et riposte des épidémies dans les villes de la RDC Prof. Muyembe Tamfum
UNIKIN et INRB
10h40 Le développement de la ville de Lubumbashi de 1910 à nos jours : aspects Prof. Dibwe dia Mwembu
historiques, économiques et socio-culturels
11h40 African city growth and Environment: Effects on Health and economic policies Prof. Mella, Université Autono-
me de Madrid
12h15 Pause-repas et visite des posters
14h00 Comprendre les spécificités du milieu urbain pour mieux organiser les systèmes de santé Prof. Chenge Mukalenge
dans les villes en République Démocratique du Congo
14h30 Repenser l’infrastructure hospitalière en République Démocratique du Congo Prof. Lufuankenda Bungiena,
ULB, ISAU
15h00 Réflexion sur le Centre Antipoison en RDC ; Nécessité, Organisation Générale et principe de Prof. Ndelo,
mise en œuvre UNIKIN
15h30 Autosuffisance en céréales et sécurité alimentaire en RDC : le cas du maisdans la province du Prof. Nyembo Kimuni
Haut-Katanga
16h30 Fin de la journée

• JEUDI 22 JUIN 2023


Timing Communication Orateur
08h30 Le nexus “migration & santé”: la mise en récits des expériences migratoires “en santé”. Cas de Prof. Ngoie Tshibambe,
la Ville de Lubumbashi
09h00 Approvisionnement durable des villes en ressources halieutiques Prof. Chocha Manda,

09h30 Approche One Health comme moyen d’améliorer le système sanitaire en Afrique : le cas de la Prof. Ngombe Kabamba,
RD Congo UNIKIN
10h00 Contribution à l’amélioration du bien-être des populations de Lubumbashi par le renforce- Prof. Ngoy Shutcha,
ment de l’agriculture urbaine et l’optimisation des services écosystémiques
10h30 Questions-Réponses & Débat
11h00 : Panel sur le Nexus santé, Sécurité & sureté alimentaire, approvisionnement en eau, Modération:
électricité et environnement Prof. Ngoy Sutcha
avec Pr Luboya, Kimuni, Okombe, M. Kafwembe, M. Muland.

Col loque Vi l l e et Santé / 3


PROGRAMME

13h30 Début des sessions parallèles

Salle Mgr Tshibangu - Problématique de l’offre des soins de santé en milieu urbaine

Modérateurs : Pr of. Mafulu & Prof. Kat Kambol (UNILU)

Timing Communication Orateur

13h30 Chirurgie dans le Monde, Horizon 2030 en République démocratique du Congo Prof. Adelin Muganza
Université de Witwatersand
13h45 Quel modèle pour l’offre des soins de santé sécurité, accepté et acceptables de la MT en Dr Cedrick Mutombo
milieu urbain
14h00 La participation communautaire à l’ère de la Couverture Santé Universelle en RD Congo : quel Dr Serge Ngaima,
modèle adapté pour le système de santé en milieu urbain ? Expérience de la Zone de Santé ULB-Coopération
de Kintambo à Kinshasa-RD Congo.
14h15 Compromission des soins de santé due à la consommation de médicaments de mauvaise Prof. Pierrot Mwamba
qualité à Lubumbashi
14h30 Questions-Réponses & Débat
15h00 Coût et moyens de transport utilisé pour accéder aux soins obstétricaux et néonatals d’urgen- Prof. Musau Nkola
ce en 2020 : Etude des cas à Lubumbashi, RD Congo.
15h15 Cartographie des maternités viables dans la Zone de santé de Kisanga Prof. Mwembo Tambwe
15h30 Profil épidémiologique de la ville de Lubumbashi Dr Kafwembe Kisasebe
15h45 Les médecins prestataires à la première ligne des soins dans la ville de Kisangani en Républi- Dr Samuel Bosongo
que Démocratique du Congo : vers une typologie
16h00 Questions-Réponses & Débat

Salon Couple Royal Philippe & Mathilde : Approvisionnement durables des villes en denrées
Modérateur : Prof. Mbutshu (UNILU)

Timing Communication Orateur


13h30 Domestication d’espèces sauvages pour l’approvisionnement des villes en produits forestiers Prof. Désiré Mujike
non-ligneux
13h45 Crise d’accès à l’eau potable : un défi de santé majeur dans le quartier informel de Luwowoshi Prof. Perry Balloy
– Ville de Lubumbashi
14h00 Nutrition et santé en milieu urbain : quadrature du cercle ? Prof. Philippe Donnen,
Université libre de Bruxelles
14h15 Importation des denrées alimentaires et son impact sur la sante lushoise : quête des solutions Prof. Jeannot Ntumba
dans le contexte post-covid
14h30 Questions-Réponses & Débat

Salon Couple Royal Philippe & Mathilde : Environnement-Santé et approche One Health
Modérateur : Prof. Mujinga Kampemba (UNILU)

Timing Communication Orateur


15h00 Problématique de la pollution des villes par l’exploitation minière et la santé publique Prof. Banza Lubaba
15h15 Hygiène et assainissement publics pour booster la santé de la population des villes africaines. Prof. Nkuku Khonde
Leçons d’histoire sur la prévalence du paludisme à Elisabethville
15h30 Déterminants des comportements liés aux six groupes de zoonoses prioritaires en RDC : Dr Mbayi Kangudie & Florence
résultats de l’étude pilote William Mpata, USAID
15h45 Hon Jean Bamanisa
16h00 Questions-Réponses & Débat
16h20 : Panel sur la gouvernance urbaine, démographie, jeunesse et sécurité Modération :
avec : Françoise Kat, Hon. Balibwa, Tshinyama Ildephonse, Jeunesse, Me Yabili, Prof; Ndelo Prof. Mwembo Tambwe

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PROGRAMME

• VENDREDI 23 JUIN 2023


Salon Couple Royal Philippe & Mathilde - Environnement-Santé et approche One Health (Suite)

Modérateur : Prof. Flavie Banza (UNILU)

Timing Communication Orateur

08h30 Contributing factors to the awareness of health risks of geophagy among pregnant women in Dr Cham Lubamba
Lubumbashi
08h45 Etat des lieux des paramètres hématologiques des femmes enceintes des milieux urbain et Dr Chola Mwansa
semi-urbain
09h00 Oser la médicalisation des services de santé de première ligne de soins en milieu urbain : Dr Jean-Bosco Kahindo,
recherche action au niveau de 2 centres de santé dans la ville de Goma à l’Est de la RDC ULB-Coopération
09h15 Mining, environmental pollution and implication of livelihood on Zambia and DRC Copperbelt M. Stephen Syampungani,
University of the Copperbelt
09h30 Questions-Réponses & Débat

Salle Mgr Tshibangu - Architecture, Urbanisation, santé et, écotourisme

Modérateur : Prof. Okombe (UNILU) & Prof. Pascal Kapagama (UNIKIN)

Timing Communication Orateur

8h30 Bidonvilisation des espaces fragiles laissés dans les marges des quartiers planifiés de Lubum- Prof. Asumani Salimini
bashi
08h45 Le référentiel « Aménager la parcelle durable », un outil d’aide à la conception Prof. Isabelle Prignot,
Université Libre de Bruxelles
09h00 Beyond checklists: assessing the infrastructure of infection prevention control (IPC) for tuber- Prof. Karina Kielmann,
culosis in South African primary care clinics IMT-Anvers
09h15 La santé et le tourisme dans l’espace cuprifère Katangais en République démocratique du M. Sumba Maly
Congo
09h30 Questions-Réponses & Débat
10h00 De la "société animiste" à la "société fétichiste". Penser le devenir de lubumbashi à la lumière Prof. Emmanuel Banywesize
des transformations coloniales et postcoloniales
10h20 Hasselt University, innovative, locally anchored, and internally oriented Prof. Sadia Vancauwenbergh,
Université de Hasselt
10h40 De l’université dans sa tour d’ivoire à l’université au service de la société Prof. Sylvain Shomba,
Université e Kinshasa
11h00 Questions-Réponses & Débat
11h20 : Panel sur les infrastructures, économie et tourisme Modération : Prof. Amuri
avec : Kalaba, Cathy Katenda, Olivier Kahola, Agence Okapi, Isabelle Prignot, Trésor Lufuankenda
13h00 Lecture du rapport final de la conférence et clôture
13h10 Mot de remerciement
13h20 Pause-repas
14h25 : Cérémonie d’octroi du Doctorat Honoris Causa
17h45 Cocktail de clôture

Col loque Vi l l e et Santé / 5


INTRODUCTION

Introduction

VILLE & SANTÉ


Contribution des universités aux défis de la santé et
de la gouvernance urbaine à Lubumbashi
L’analyse contextuelle conjointe de la RD Congo (ACC-RD Congo) réalisée par les acteurs belges de la
Coopération non Gouvernementale en 2015 ainsi que plusieurs autres études (VLIR UOS, 2015), ont mis
en évidence les problèmes majeurs que rencontre la République Démocratique du Congo dans divers
secteurs clés de son développement. Ces analyses relèvent notamment que le secteur de la santé est pré-
caire et reste caractérisé par un sous-financement. Le système de santé dépend essentiellement des con-
tributions des ménages (43%) et de l’appui extérieur (42%). La couverture sanitaire est insuffisante dans
plusieurs aires de santé où l’Etat reste marginal dans la fourniture des soins de première ligne (Chenge et
al., 2010) ; la chaîne d’approvisionnement en médicaments et autres intrants spécifiques est peu efficace
et sur terrain, on assiste à une circulation de médicaments de mauvaise qualité à un niveau inquiétant
(Ministère de la Santé-RD Congo, 2016).
Au chapitre de l’environnement et ressources naturelles ; la RD Congo dispose d’un capital naturel parti-
culièrement important, mais mal exploité et contribuant peu au développement du pays. L’exploitation
des ressources naturelles pose de nombreux défis environnementaux et sanitaires. faune et flore sont
plus que jamais sous une pression anthropique de plusieurs ordres mettant en péril la survie de plusieurs
espèces animales et végétales (Bamba et al. 2008 ; Vermeulen et al. 2011 ; Le Vif, 2019 ;). En plus, il est clai-
rement établi à ce jour que la dégradation de l’environnement influence significativement l’état de santé
de la population. En effet, la dégradation de l’environnement s’accompagne du changement climatique
qui favorise la survenue et l’explosion de plusieurs maladies, notamment celles émergentes et réémer-
gentes comme la COVID-19 (El-Sayed & Kamel, 2020 ; Mordecai et al. 2020).

Les principales causes sous-jacentes à cette exploitation accrue des ressources naturelles sont la crois-
sance démographique (3,5 %)/an (Pourtier, 2018), la mauvaise gouvernance, les infrastructures et l’urba-
nisation, ainsi que le chômage et la pauvreté constituant le paradoxe de la pauvreté sur fond de richesse
accrue. Les défis liés à l’urbanisation et à la démographie croissante sont plus ressentis dans l’organi-
sation des soins de santé qui peinent à s’améliorer dans les pays en développement (ULB Coopération,
2019). Le cas de la COVID-19, une maladie pouvant être considérée comme principalement urbaine, est
un exemple patent d’une situation sanitaire d’urgence prioritaire rendu plus complexe par l’insuffisance
aussi bien d’infrastructures hospitalières adéquates mais également d’outils de prévention et de riposte
de problèmes sanitaire de cette ampleur (Alhassan et al., 2021 ; Kozhaei et al. 2021).

6 / Col lo q ue V i l le e t S a n t é
INTRODUCTION

Dans l’ex-province du Katanga, l’exploitation mi- A Lubumbashi, la pression démographique (environ


nière aussi bien industrielle qu’artisanale, dont les 5 % par an) soutenue par un afflux des populations
conséquences négatives sont visibles ou percep- qui viennent d’autres provinces à la suite du boom
tibles dans plusieurs domaines, reste le mode do- minier, s’est traduite par la suppression des espa-
minant de l’exploitation des ressources naturelles. ces verts au profit du bâti (Useni et al., 2017). L’épa-
Parmi ces conséquences, on peut noter sur le plan nouissement de la ville dans tous les sens sans res-
environnemental, la dégradation de la qualité de pect des normes urbanistiques et architecturales,
l’eau et du sol par la contamination en éléments est à ce jour source de problématiques d’hygiène et
traces métalliques toxiques pour l’homme, les ani- d’inondations et d’érosions surtout dans les quar-
maux et la végétation (Katemo et al. 2010). La dis- tiers périphériques. Les arbres d’alignement, jadis
parition de la couverture végétale des sols les plus si caractéristiques des villes de l’ex-province du Ka-
contaminés déclenche une érosion intense par tanga, rendaient des services écosystémiques im-
l’eau en saison des pluies et le vent en saison sè- portants, notamment en termes de microclimat et
che, qui disséminent encore davantage les conta- d’atténuation des poussières. Leur disparition pro-
minants. A cette pollution, s’ajoute celle issue des gressive dégrade les conditions de vie pour l’hom-
emballages en plastique (bouteille, sachet de toute me en ville. Par ailleurs, d’un point de vue architec-
sorte) et des montagnes de déchets ménagers dis- tural, il s’agit de relever les défis qu’il y a à réaffecter
séminés çà et là dans la ville de Lubumbashi. Sur le les infrastructures hospitalières existantes tout en
plan sanitaire, l’exploitation minière non régulée et reconnaissant le cas échéant, la valeur patrimoniale
non contrôlée est associée à la survenue et à l’ag- de certains édifices. Sur un plan constructif, se pose
gravation de certaines pathologies dans la région aussi la question de la conception d’infrastructures
(Banza et al., 2009). Des troubles et maladies respi- médicales, du poste avancé de santé à l’hôpital,
ratoires, des intoxications alimentaires aux métaux architecturalement appropriées et appropriables
toxiques, des troubles de la reproductivité (Mukendi par la population en milieu rural reculé comme en
et al. 218), des malformations congénitales (Luba- ville. Les contraintes et les exigences sanitaires im-
la et al., 2012), des cancers (Banza et al., 2009) ainsi posées par la pandémie de COVID-19 notamment
qu’une part du retard de croissance (Mudekereza la nécessité d’espaces mieux aérés pour éviter une
et al. 20016) sont des conséquences de cette po- forte contamination et une rapide propagation du
llution, déjà documentés dans cette ex-province. A virus, sont autant de facteurs qui exigent de penser
cela il faut ajouter la pandémie de COVID-19, dont autrement, les infrastructures médicales de demain
l’avènement a montré qu’un système sanitaire (Udomiaye et al., 2020 ; Megahed & Ghoneim, 2021).
inadéquat peut être rendu plus précaire par une
urgence sanitaire qui déstabilise davantage l’orga- Tenant compte de toutes les considérations évo-
nisation des soins dans un contexte caractérisé par quées ci-dessus, l’Université de Lubumbashi
une forte pression démographique sur fond d’une (UNILU) en collaboration avec l’Université libre
grande pauvreté ; comme on peut l’observer dans de Bruxelles (ULB), l’Institut de Médecine Tro-
les grandes agglomérations de l’Arc Cuprifère Ka- picale d’Anvers (IMT-Anvers), se proposent de
tangais (Patel et al. 2020, Rocha et al. 2021). Tous ces réunir du 21 au 23 juin 2023 à Lubumbashi, un
problèmes posent d’énormes défis au système des panel d’experts pour réfléchir dans une perspec-
soins de santé encore peu équipés pour la prise en tive interdisciplinaire avec les acteurs publics et
charge de ces genres de problème (Chenge, 2013). privés, la société civile et les étudiants aux lien
entre ville et santé autour du thème central : “
Sur le plan de l’urbanisation, il s’observe une crois- Les universités face aux défis de la santé et de la
sance rapide mais anarchique des villes dans l’arc gouvernance urbaine en Afrique dans le contex-
cuprifère katangais. te post COVID”.

Col loque Vi l l e et Santé / 7


INTRODUCTION

Objectif général
L’objectif général de ce séminaire est de contribuer à la promotion de la santé par l’assainissement de l’en-
vironnement physique (pollution, hygiène,…) en milieu urbain et périurbain ; mais aussi par l’amélioration
de la gouvernance urbaine.

Objectifs spécifiques
De manière spécifique ce séminaire a pour objectifs de :

Créer une plate-forme de réflexions et d’échanges sur les questions de santé parti-
culièrement en milieu urbain et périurbain en Afrique; constituée de chercheurs inté-
ressés par la question ;

Identifier à Lubumbashi, les problématiques clés de la santé liées à la dégradation


de l’environnement qui vont constituer des axes prioritaires d’intervention, notam-
ment les obstacles à une intégration du végétal dans l’aménagement de la ville ;

Identifier l’impact de la croissance démographique sur l’aménagement du territoire, l’or-


ganisation et l’offre des soins de santé à Lubumbashi ;

Contribuer à la réaffectation des hôpitaux « historiques » de la région par la mise


en place d’une plate-forme de réflexion « médecins-architectes » pour améliorer la
qualité médicale des infrastructures existantes et mettre en place un groupe de réflexion
autour de la conception (valorisation des techniques low-tech) de nouvelles infrastruc-
tures médicales (poste avancé de santé, centre de santé) notamment en milieu rural et
périurbain ;

Développer l’outil d’aide à la conception des quartiers durables en RD Congo en


partant de la cité Kassapa comme modèle. Il s’agit en fait d’un outil référentiel destiné
à préciser les termes de référence en matière de durabilité pour des marchés d’architec-
ture ou de construction. Sur le plan environnement, il garantit ainsi une architecture du-
rable permettant : minimisation de la pollution ; maintien d’espaces verts, reboisement,
sécurité alimentaire ; mobilité douce ; bonne gestion de déchets, etc ;

Identifier dans la région de Lubumbashi, les problèmes majeurs de gouvernance


environnementale urbaine et périurbaine et de proposer des axes d’interventions
appropriées ;

Évaluer l’impact de la pandémie à COVID-19 sur l’organisation des soins en milieu


urbain et péri-urbain dans le contexte des pays à ressources limitées : les leçons
apprises durant la pandémie.

8 / Col lo q ue V i l le e t S a n t é
INTRODUCTION

Thématiques
Le séminaire s’articulera autour de 4 axes de réflexion sur ville et santé à savoir :

Environnement et Santé : diagnostiques interdisciplinaires


dans le contexte de la ville de Lubumbashi

Il existe différents types d’interactions entre l’homme et l’environnement. Dans ce sous thème, nous
nous attendons à des communications scientifiques qui démontrent la façon dont : (i) la qualité du
système environnemental affecte le système social, par exemple, la pollution de l’air, de l’eau et du
sol affecte la santé et le bien-être humains ; (ii) les activités humaines, en particulier le changement
d’affectation des terres, a un impact sur le système environnemental ou les services écosystémiques.
Il s’agit d’analyser l’effet des activités humaines sur l’utilisation des ressources et la pollution de l’en-
vironnement, et d’identifier les facteurs qui déterminent le comportement humain ; (iii) la nécessité
d’une forte sensibilisation des décideurs et des populations à l’importance du couvert végétal sur la
qualité de vie et la prévention des maladies en ville ; (iv) les systèmes humains et environnementaux
interagissent (réciprocité) et ces interactions peuvent être à la base des maladies émergentes ou réé-
mergentes comme la COVID-19. Les communications en rapport avec UNE SANTE sont également
comprises dans ce sous thème).

Qualité des infrastructures hospitalières

Cartographie des équipements, promotions de nouveaux équipements low-tech, développement


d’une pratique de la réaffectation des bâtiments existants, le cas échéant dans le respect de leur va-
leur patrimoniale. Ce sous thème se penchera sur des questions d’architecture (y compris de réaffec-
tation) et entre autres sur la conception de nouveaux pôles de santé en milieu rural et périurbain en
s’appuyant si possible sur des technologies low-tech et en cherchant à intégrer dans le cahier des
charges outre les aspects constructifs, des paramètres sociaux et culturels en liens avec le patient et
sa famille. Un accent particulier sera mis sur la nouvelle problématique d’infrastructures médicales
spécialisées pour des pathologies à forte contamination et imposant des besoins particuliers, le cas
notamment des salles d’hospitalisation plus aérées ou limitant au maximum le contant humain en
cas de COVID-19 ou de la fièvre hémorragique à virus Ebola par exemple ;

Offre et accessibilité des soins en milieu urbain et périurbain en Afrique

Ce sous thème se focalisera sur des aspects en rapport avec l’offre des soins de santé ainsi que l’uti-
lisation des services de santé par la population en fonction de leurs besoins spécifiques. Les aspects
en rapport avec les déterminants et les barrières financières (économie et santé), géographiques (cou-
verture et démographie) et socio-culturelles (anthropologie, sociologie et santé) à l’utilisation des
services de santé, sont largement attendus dans ce sous-thème ;

Sécurité, démographie, approvisionnement des villes en denrées alimentaires,


énergie et eau.

La forte croissance démographique dans les pays africains, loin d’être un facteur développement,
s’accompagne de nombreux défis liés notamment à la sécurité surtout des masses des jeunes désœu-
vrés, des questions d’organisation de la mobilité ; d’approvisionnement en denrées alimentaires ;
d’adduction d’eau ; de couverture énergétique, etc. Les problèmes associés aux éléments ci-dessus
seront donc abordés dans ce sous-thème

Col loque Vi l l e et Santé / 9


INTRODUCTION

Les ateliers
Durant le Colloque, une journée sera consacrée aux
ateliers où universitaires, étudiants, professeurs et res-
ponsables des services publics réfléchiront sur le cas
de la cité Kassapa afin de réfléchir au développement
de ce quartier dans une optique durable.

10 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
ENVIRONNEMENT
ET CONTEXTE
diagnostiques interdisciplinaires dans
le contexte de la ville de Lubumbashi
Intervenants - Environement et contexte

Prof. Jean-Jacques Muyembe, Université de Kinshasa


Evolution et riposte des épidémies dans les villes
de la République Démocratique du Congo
L’homme vit sous la menace constante des micro-organismes multiples et variés de l’environnement et de
la faune sauvage et domestique. Heureusement, ce danger potentiel est souvent mitigé par la loi naturelle
qui veut que chacun reste chez soi. Il existe des barrières naturelles des espèces qui font que les pathogè-
nes d’une espèce ne peuvent pas infecter une autre espèce. Ainsi, la grippe de porc ne devrait pas infecter
l’homme et vice-versa.
Mais hélas ! En réalité il y a de plus en plus d’exceptions à cette loi fondamentale. La santé de l’homme est
souvent tributaire de la santé environnementale et animale. En effet, la plupart d’épidémies qui ont endeu-
illé la République Démocratique du Congo à la fin du siècle dernier et au début de ce siècle, ont eu comme
origine la faune sauvage (Ebola) ou l’environnement (Choléra), eu égard aux changements climatiques.
Les villes congolaises ont été les facteurs d’amplification de ces épidémies pour les raisons suivantes :
1° Forte densité de la population dans les villes congolaises qui jouissent des facilités de déplacements
(avion) ;
2° Recours fréquent aux viandes de brousse comme source de protéines animales ;
3° Mauvaise hygiène environnementale : les caniveaux et ruisseaux servent de poubelles à la population ;
4° Bas niveau d’hygiène et d’assainissement des hôpitaux.
Le conférencier illustre son propos (sa théorie) par des exemples d’épidémies récentes dont il a coordonné
la riposte en RDC. C’est le cas des épidémies d’origine hydrique (Choléra et fièvre typhoïde) d’origine vecto-
rielle (Fièvre jaune et Chikungunya) et d’origine zoonotique (grippe, Monkeypox et Ebola).
Jean-Jacques Muyembe est docteur en médecine de l’Université Lovanium, agrégé de l’enseignement
supérieur en médecine (virologie), doyen honoraire de la Faculté de médecine de Kinshasa et directeur
général de l’Institut national de Recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa. Le professeur Muyembe a
contribué à la découverte de la Fièvre hémorragique à Virus Ebola (FHVE) et a été le premier chercheur
à se rendre sur le site de la toute première épidémie qui a eu lieu en 1976 à Yambuku (RDC).

12 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Intervenants - Environement et contexte

Prof. Donatien Dibwe, Université de Lubumbashi


Le développement de la ville de Lubumbashi de 1910 à nos
jours : aspects historiques, économiques et socio-culturels

Lubumbashi, jadis appelée Élisabethville, est une ville centenaire de-


puis 2010. Elle a été le chef-lieu de l’ancienne province du Katanga jus-
qu’à son éclatement en quatre provinces en 2015. Actuellement, elle
exerce la même fonction pour la jeune province du Haut-Katanga.
La ville de Lubumbashi est une création coloniale dans la mesure où
elle ne résulte pas de la transformation d’un ou de plusieurs villages
préexistants. Elle a une origine à la fois économique et politique.

La ville de Lubumbashi est multifonctionnelle. Elle héberge les sièges


des sociétés, tous les services administratifs et politiques de la pro-
vince du Haut-Katanga, les sièges provinciaux des organisations reli-
gieuses et éducationnelles, et les établissements de l’enseignement
supérieur et universitaire officiels et privés. Toutes ces fonctions font
de la ville un centre de polarisation de l’espace et engendrent une for-
te concentration de la population et, partant, une aussi forte consom-
mation de l’espace urbain.

Nous voudrions, dans cette communication, répondre aux questions


de savoir : quelles ont été les origines et les différentes caractéristiques
de la ville de Lubumbashi ? Comment a évolué la situation économi-
que de la ville de Lubumbashi ? Quelles sont les conséquences sur les
plans social, démographique, social et spatial ? Quelles sont les con-
séquences de son industrialisation sur le plan sanitaire ? Etc.

Notre communication sera focalisée autour de deux points princi-


paux. Le premier traitera des différentes caractéristiques de la ville de
Lubumbashi tout au long de son histoire ; le deuxième mettra l’accent
sur la situation économique de la ville et ses conséquences sur les
plans démographique, spatial et sanitaire.
Une petite conclusion clôturera la communication.

Donatien Dibwe Dia Mwembu est Ph.D. en Histoire (Université Laval, Québec).
Il est actuellement professeur émérite au Département des Sciences historiques de l’Uni-
versité de Lubumbashi (RDC). Il est membre correspondant honoraire de l’Académie Royale
des Sciences d’Outre-mer de Belgique (ARSOM) et membre titulaire de l’Académie Congolai-
se des Sciences (ACCOS). Il est Directeur-Coordonnateur de l’Observatoire du Changement
Urbain à l’Université de Lubumbashi. Depuis 1990, il s’intéresse à l’histoire sociale, particu-
lièrement aux cultures populaires urbaines. En collaboration avec Bogumil Jewsiewicki, il
anime le projet Mémoires de Lubumbashi dont il est président du comité scientifique local.
Il compte à son actif plusieurs publications scientifiques.

Col loque Vi l l e et Santé / 13


Intervenants - Environement et contexte

Prof. José Mella Marquez, University Autonoma of Madrid


Croissance et environnement des villes africaines :
effets sur les politiques économiques et sanitaires

Il existe des preuves empiriques fondamentales des villes africaines,


qui déterminent profondément leurs normes sanitaires. Ces preuves
sont que les villes africaines sont coûteuses (nourriture, eau, énergie,
terres, logements, transports) et dispersées ou fragmentées (longs tra-
jets, pertes de temps, pollution élevée, faible accessibilité aux services
de santé).
En fait, il existe une relation inverse entre la densité urbaine et la con-
sommation d’énergie. En d’autres termes, les villes dispersées con-
somment plus d’énergie que les villes compactes, elles polluent da-
vantage et, à terme, elles souffrent de plus de risques de maladies.

Par conséquent, les villes saines ont besoin de politiques environne-


mentales appropriées axées sur la technologie (fonction de produc-
tion), le territoire (forme urbaine) et les modes de vie (comportement
des citoyens). Ces politiques seront examinées dans la présentation.

José Mella est professeur d’économie à l’Université Autonome de Madrid (UAM). Il est
chercheur principal et coordinateur du réseau AMENET «Réseau Afrique, Méditerranée
et Europe Jean Monnet» composé de 14 universités africaines et européennes. Il est
chargé des relations internationales avec l’Afrique au sein du réseau CIVIS qui regroupe
8 universités européennes. Il est l’auteur des plusieurs publications sur le développe-
ment économique de l’Afrique, les villes et l’environnement urbain.
Il est également directeur du Plan Stratégique de la Ville de Vigo en Espagne et Coordi-
nateur du Plan de Développement du Golf d’Aqaba et de la Ville d’Eilat.

14 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement et contexte - Intervenants

Prof. Faustin Chenge Mukalenge, Université de Lubumbashi


Comprendre les spécificités du milieu urbain pour
mieux organiser les systèmes de santé dans les villes
en République Démocratique du Congo

La « santé urbaine » est un concept large qui comprend l’organisation


des services de santé, la lutte contre la pauvreté, la gestion des détermi-
nants sociaux de la santé, et le contrôle de certains problèmes de santé.

Cette communication vise à donner une vision globale de l’offre et de la


demande des soins qui caractérisent le paysage des systèmes de santé
urbains et de réfléchir à des modalités organisationnelles adaptées à ce
milieu qui est différent du milieu rural. Ainsi, sur la base des illustrations
concrètes tirées des études empiriques réalisées en RDC en général et à
Lubumbashi en particulier, nous présenterons les spécificités des systè-
mes de santé urbains en nous référant aux dimensions fonctionnelles
(managériale, spatiale et technique) d’un système local de santé.
Ces spécificités sont notamment : offre très diverse, pluraliste, privatisée
et en compétition; système non intégré ; accès géographique relativement facile; parti-
cipation communautaire à travers les comités de santé difficile à organiser ; définition
des populations de responsabilité sur base géographique pas vraiment adaptée ; forte
concentration des personnels de santé qualifiés ; recours primaire à l’automédication
et secondaire aux structures des soins ; tendance à la médicalisation des structures des
soins de première ligne.

Sans remettre en cause le modèle organisationnel actuel des systèmes de santé en zo-
nes de santé, ces spécificités requièrent néanmoins des adaptations contextuelles qu’il
faudrait préalablement tester dans une approche multisectorielle et interdisciplinaire.
Ainsi, nous ferons un bilan des expériences d’organisation des systèmes de santé urbains
en cours en RDC qui visent à terme à apporter les évidences aux autorités sanitaires du
niveau stratégique pour alimenter la définition des normes d’organisation des systèmes
de santé urbains.

Faustin Chenge Mukalenge est docteur en médecine, chirurgie et accouchements, diplômé en 1994
à l’université de Kisangani. Il a ensuite obtenu une spécialisation en Gynécologie et Obstétrique à
l’Université de Lubumbashi en 2001, une Maîtrise en Santé Publique à l’Institut de Médecine Tropi-
cale à Anvers en 2004 et enfin un Doctorat en Santé Publique à l’Université de Lubumbashi en 2011.
Il est professeur aux universités de Lubumbashi et de Kisangani. Il est impliqué dans un large éven-
tail d’activités de recherche, de formation et de service à la communauté. En matière de recherche,
il s’intéresse aux politiques et au management des systèmes de santé avec un focus sur le milieu
urbain. A cet égard, il est auteur ou co-auteur de quelques publications sur la ville de Lubumbashi.
Il a travaillé pendant quatre ans comme chef de cabinet du ministre national de la santé (2012-
2016). Depuis 2017, il dirige à Kinshasa le Centre de connaissances en santé en RDC qui fournit au
ministère de la santé des données probantes pour éclairer la prise de décision

Col loque Vi l l e et Santé / 15


Intervenants - Environement et contexte

M. Trésor Lumfuankenda, Université libre de Bruxelles


« Architecture du Care,
Repenser les infrastructures hospitalières en RD Congo »
En étudiant l’évolution historique des politiques et des infrastructures
hospitalières publiques en République démocratique du Congo, j’avais
tenté de déceler La permanence de la dimension du care alors que l’as-
pect technique du soin, le cure, semble central encore chez les bailleurs
de fonds contemporains.

Mon exposé vise à vulgariser l’approche « Architecture du care » qui vise


à réintégrer dans le projet architectural _réhabilitation ou nouvelle cons-
truction_ une dimension qui s’appuie sur le concept de care. Au lieu de
penser l’architecture de l’hôpital comme une problématique techno-
cratique et exclusivement à partir de l’organisation fonctionnelle des
pratiques médicales classiques (le cure), ce concept de care réintroduit
l’attention à la dimension du confort physique et psychologique des
usagers (Atelier Utrecht, 2016) (Visscher, 2020) (Nurock, 2010).
Pour saisir ce que c’est le care, d’abord de façon conceptuelle, j’ai été chercher dans la lit-
térature.
Selon la pensée « Gilliganienne  » et dans son sens éthique qu’elle lui donne, le care se fon-
de sur le souci des autres et l’acte de prendre soin. Ensuite sur la façon dont ce concept
s’applique ou peut s’appliquer à l’architecture, J’ai remarqué que l’introduction du care en
architecture est bien plus large qu’une question d’architecture hospitalière. Trois approches
méthodologiques (diachronique, observation du terrain et analytique) m’ont ainsi permis
de mettre en place une « matrice à penser » qui permet d’étudier la fonctionnalité, le vécu
et le perçu de l’hôpital actuel afin d’améliorer l’usage et le bien-être des patients aussi bien
que du personnel soignant, ceci à plusieurs échelles (nationale, urbaine et parcellaire ou
architecturale).
Selon la pensée « Gilliganienne  » et dans son sens éthique qu’elle lui donne, le care se fonde
sur le souci des autres et l’acte de prendre soin. Sur la façon dont ce concept s’applique ou
peut s’appliquer à l’architecture, l’introduction du care en architecture est bien plus large
qu’une question d’architecture hospitalière. Trois approches méthodologiques (diachroni-
que, observation du terrain et analytique) ont ainsi permis de mettre en place une « matrice
à penser » qui permet d’étudier la fonctionnalité, le vécu et le perçu de l’hôpital actuel afin
d’améliorer l’usage et le bien-être des patients aussi bien que du personnel soignant, ceci à
plusieurs échelles (nationale, urbaine et parcellaire ou architecturale).

Trésor Lumfuankenda Bungiena est architecte depuis 2011 et docteur en art de bâtir et urbanisme,
diplômé de l’Université Libre de Bruxelles en 2022. Il coanime, avec Judith Le Maire, Dalia Perzani et
autres collaborateurs à la Faculté d’Architecture La Cambre Horta de l’ULB, un groupe d’études sur la
cartographie comme outil de recherche en architecture. Son expertise en patrimoine urbain et archi-
tecture coloniale avec une spécialité dans les infrastructures hospitalières l’a conduit à exercer une
carrière professionnelle d’architecte, d’enseignant d’université, et de consultance en République dé-
mocratique du Congo, au Congo Brazzaville, au Gabon et en Belgique. Il est Enseignant à la faculté
d’Architecture et Aménagement situé de L’Université Kongo. Il a présidé de mai 2015 à juin 2018 la
Commission d’Enseignement, Formation continue et Stage à la Société des Architectes du Congo.

16 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement et contexte - Intervenants

Prof. Josaphat Ndelo di Phanzu, Université de Kinshasa


Nécessité de la création d’un Centre National Antipoison
en République Démocratique du Congo
En République Démocratique du Congo, les intoxications ne sont pas
ciblées par les programmes de santé publique alors qu’elles consti-
tuent une grande préoccupation pour les populations. Les programmes
de coopération marginalisent à leur tour ce problème d’intoxications, si
bien que notre pays accuse un manque criant de structures toxicologi-
ques, en tête, le Centre Antipoison.

La création des centres antipoison dans les pays en voie de développe-


ment, spécialement en Afrique noire, a été reconnue comme une prio-
rité dans plusieurs forums intergouvernementaux successifs, au-delà
de l’année 2020. Pour obéir à ces jonctions des pays membres, l’OMS
a conçu et publié les « lignes directrices pour la création d’un centre
antipoison », en 2021. La première version de cette publication avait été
publiée par l’OMS en 1998 sous le titre : « Lignes directrices pour la lutte
contre les intoxications ».

Les réflexions sur la création la création du centre antipoison dans no-


tre pays reposent sur les lignes directrices dont mention ci-dessus. No-
tre exposé sera ainsi le fruit d’un travail documentaire sur les diverses
recommandations de l’OMS contenues dans ces lignes directrices.

Josaphat Ndelo-di-Phanzu est toxicologue congolais. Après avoir obtenu son diplôme de pharma-
cien à la Faculté de pharmacie de l’Université de Kinshasa en 1975, il reçoit une bourse pour la Ka-
tholieke Universiteit Leuven ou Louvain Flamand, à l’Instituut voor Pharmaceutish Weteschappen ou
Institut des Sciences Pharmaceutiques. Il y décroche tour à tour un Master en sciences pharmaceu-
tiques, un Doctorat en Sciences Pharmaceutiques et une Spécialisation en Toxicologie. Puis, comme
formation complémentaire : la Santé Publique, la Pédagogie Universitaire, L’Analyse des Aliments et
des Médicaments, et l’Ethique de la recherche biomédicale...
À la fin de sa formation postuniversitaire, il retourne à l’Université de Kinshasa, son Université d’ori-
gine. Il accède au grade de professeur associé en 1986, professeur en 1998 et professeur ordinaire en
2005. Au niveau administratif, il a été respectivement chef du Laboratoire d’Analyse et de Contrôle
des Aliments et des Médicaments en sigle LACOMEDA de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de
l’Université de Kinshasa, Chef du département des sciences Biopharmaceutiques et Alimentaires, Di-
recteur du Laboratoire de toxicologie, Vice-Doyen chargé de l’Enseignement, Doyen de la faculté des
Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Kinshasa et Recteur de l’Université de Kinshasa (2001
- 2005). Dans le domaine de l’éthique de la recherche biomédicale, il est Vice-Président du Comité
national d’éthique de la RD Congo et Président du Comité d’Ethique de la Santé d’Afrique centrale,
CERSAC en sigle. Il intervient comme enseignant en RD Congo, En République du Congo Brazzaville
et au Cameroun. Enfin, il est un chercheur assidu en Toxicologie, Hygiène industrielle, environnement
et plantes médicinales. Toutefois, sa principale recherche, commencée depuis 1990, concerne l’infec-
tion à Helicobacter pylori dans laquelle il a découvert des aspects toxicologiques innovants, à travers
les suspicions d’empoisonnements en RD Congo et dans certains autres pays d’Afrique.

Col loque Vi l l e et Santé / 17


Intervenants - Environement et contexte

Prof. Lucien Nyembo Kimuni, Université de Lubumbashi


Alimentation et Santé de la population dans l’espace
d’exploitation minière Ville de Lubumbashi
L’alimentation et la santé sont des préoccupations importantes dans l’espace d’ex-
ploitation minière. En effet, les communautés locales peuvent être exposées à des
substances toxiques telles que les métaux lourds, ce qui peut affecter leur sécurité
alimentaire. De plus, les travailleurs et les populations locales peuvent être vulné-
rables à la malnutrition en raison de conditions de vie difficiles et d’une sécurité
alimentaire limitée suite à la perturbation des moyens de subsistance agricoles et
en contribuant à la dégradation des sols et de l’environnement. Cette malnutrition
peut avoir de graves conséquences sur la santé, en particulier chez les enfants.
Elle peut entraîner un retard de croissance irréversible, une faiblesse musculaire,
une augmentation du risque de maladies infectieuses et une diminution des capa-
cités intellectuelles.

Chez les adultes, la malnutrition peut entraîner une perte de poids, un affaiblisse-
ment du système immunitaire et une diminution de la capacité à effectuer un travail
physique ou intellectuel. Les conséquences à long terme de la malnutrition peuvent égale-
ment inclure des problèmes de santé mentale, tels que la dépression et l’anxiété.
Il est donc important de traiter et de prévenir la malnutrition, en veillant à ce que les popu-
lations aient accès à une alimentation saine et nutritive et à des soins de santé adéquats.
Pour ce faire, la promotion des pratiques agricoles durables pour produire des aliments
nutritifs (favoriser la production des variétés de maïs, manioc et patate douce riches en
provitamine A dont l’impact dans la lutte contre la malnutrition surtout infantile a été un
succès, la production des espèces végétales telle que le Fumbwa et des produits forestiers
non ligneux) et sains afin de pouvoir améliorer la santé et le bien-être des travailleurs et des
populations riveraines de l’espace d’exploitation minière.
Ceci passe par le développement de l’agriculture locale dans les espaces d’exploitation mi-
nière dont l’impact positif n’est pas seulement l’amélioration de sécurité alimentaire et la
santé de la population mais aussi la diversification des économies locales et la création
d’emplois.
Lucien Nyembo Kimuni est Professeur Ordinaire à l’Université de Lubumbashi, Directeur de l’Unité de
Recherche en Amélioration des plantes et Biotechnologies, Vice-président National du comité Scienti-
fique du Réseau Congolais des Acteurs de l’Innovation, Directeur de l’Ecole Supérieure des Ingénieurs
Industriels.
Il est Chef de Département de Phytotechnie Honoraire, Directeur de Cabinet Adjoint Honoraire au Ca-
binet de son Excellence Monsieur le Ministre National honoraire de l’Agriculture, pêche et élevage et
au Cabinet de Monsieur le Recteur de l’Université de Lubumbashi.
Il est le Représentant de la RDC aux travaux sur les recommandations alimentaires nationales pour
à Rome en Italie, Travaux organisés par l’organisation mondiale pour l’Agriculture et l’Alimentation,
Président du Bureau de rédaction du Rapport des Etats Généraux de l’Agriculture sous le thème l’Agri-
culture, clé de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté en République Dé-
mocratique du Congo, Septembre 2021. Auteur de 29 articles et deux livres dans le domaine de l’amé-
lioration des plantes, la production végétale et de la sécurité alimentaire avec 20 ans d’expérience
dans ces domaines.

18 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement et contexte - Intervenants

Prof. Germain Ngoie Tshibambe, Université de Lubumbashi


Le nexus migration & santé :
la mise en récits des expériences migratoires en santé.
Cas de la Ville de Lubumbashi
L’hypermobilité est le trait structurant de cette plage du temps que nous
traversons. Cette hypermobilité se déroule en faisant mouvoir aussi
bien les êtres humains (hommes et femmes) que des flux matériels et
immatériels. Une nouvelle géographie du monde se dessine et les mo-
yens de transport étant une variable qui participe à « la contraction du
temps et de l’espace », l’homme et la femme sont à la recherche de la
satisfaction de certains besoins en traversant des frontières ; de même
l’offre de certains services se rapproche des consommateurs.
La Ville de Lubumbashi en tant qu’espace urbain postcolonial nous offre
de saisir les aspects des interactions entre la croissance démographi-
que, le déficit en offres de certains services indispensables à des indivi-
dus et l’appel de la mobilité. Devenant une ville de destination accuei-
llant des migrants de différents pays, Lubumbashi joue un rôle dans la
géographie de la santé à l’échelle ‘glocale’. Lubumbashi ayant été cons-
truit autour des activités minières, l’administration coloniale l’a doté des infrastructures des
soins de santé aussi bien pour les expatriés que pour les ouvriers indigènes. Ceci en a fait
un pôle d’attraction pour d’autres indigènes congolais qui quittaient les milieux ruraux vers
Elizabethville en quête des soins appropriés -ceci en fonction des moyens que pouvaient se
permettre les membres de la famille pour ce.
Actuellement, la glocalisation a induit une diversité des options qui participent à la trans-
formation de cette ville en rapport à la question de l’offre/la quête des soins de santé. Cer-
taines diasporas installées à Lubumbashi ont attiré des investissements de leurs ressortis-
sants dans le secteur de la santé : cas des Chinois ou des Indiens. Un hôpital des Egyptiens
est installé ici pour servir à la « communauté de destin » religieux des Coptes. Inversement,
des Lushois se meuvent à la recherche des soins de santé dans des pays aussi bien proches
que les plus lointains. De la Zambie en passant par l’Afrique du Sud à l’Inde ou la Chine, un
cocktail des destinations s’offre à des choix pour les ressortissants congolais de Lubumbas-
hi.
Ce texte se propose d’analyser les transformations en œuvre à partir et dans la ville de Lu-
bumbashi pour voir 1) le paysage des offres des services de soins en insistant sur les inves-
tissements des étrangers ; 2) les destinations que prennent les Lushois en quête des soins
de santé au bout du monde, ce monde étant à la fois proche et lointain. La recherche do-
cumentaire et des entretiens semi-structurés sont des outils utilisés dans cette étude pour
récolter les données de recherche.

Germain Ngoie Tshibambe est Professeur ordinaire au Département des Relations, Faculté
des Sciences sociales, politiques et administratives, UNILU. Son domaine d’intérêt concer-
ne, entre autres, les questions de migration et la géopolitique des connaissances

Col loque Vi l l e et Santé / 19


Intervenants - Environement et contexte

Prof. Auguste Chocha Manda, Université de Lubumbashi


Approvisionnement durable des villes de la R.D Congo en
ressources halieutiques
La R.D. Congo avec 86.000 Km² de plans d’eau et un potentiel halieuti-
que de 750.000 tonnes/an ne devait pas connaître le problème d’appro-
visionnement en poisson de consommation. Néanmoins, la consom-
mation moyenne de poisson par an et par habitant dans ce pays est
d’environ 5 kg. Comparer à la norme proposée par la FAO qui envoisine
16 kg par an et par habitant, on se rend compte que la RD Congo est en
dessous de cette recommandation. Dans ce pays à potentiel élevé, on y
rencontre des cas de malnutrition sévère. Surtout pour les populations
vivant loin des biefs poissonneux. En effet, la RD Congo produit 240.000
tonnes/an des poissons pour la pêche et 3.200 tonnes/an des poissons
pour l’aquaculture ce qui n’arrive pas à couvrir les besoins qui sont de
l’ordre de 500.000 tonnes (5kg/hab/an) ou de 1.600.000 tonnes (16kg/
ha/an). Plus spécifiquement, le Haut-Katanga a besoin de 60.000 tonnes
des poissons de consommations par an et n’en produit que le tiers, le
reste est importé (Chinchard : Trachurus capensis (Castelnau,1861)).

Afin d’identifier les causes et proposer des pistes des solutions durables au pro-
blème d’approvisionnement des villes du pays en poissons de bonne qualité, une
analyse de la situation passée et actuelle (statistiques) sur la pêche et l’aquacultu-
re en RD Congo a été réalisée.

Les résultats obtenus sont sans appel. La pression de pêche en RD Congo a atteint
ses limites. Les causes de cette situation sont : (1) Le non-respect réglementation
de la pêche ( surpêche, période de repos) est quasi généralisé dans tous les cours
d’eau et lacs. (2) Certains lacs et rivières sont pollués par l’ exploitation minière (
cas du lac Tshangalele avec des poissons dont les muscles sont riches en éléments
traces métalliques). (3) la demande est élevée (la démographie est galopante).

Aujourd’hui sur la planète, deux poissons sur trois consommés proviennent de


l’Aquaculture.
Ainsi pour la R.D Congo, l’idéal serait de développer l’aquaculture comme alterna-
tive à la pêche. Le cas de l’Egypte est illustratif. Cette nation n’a que le fleuve Nil
comme source d’eau douce, mais elle est le premier producteur en Afrique et hui-
tième au monde des poissons d’aquaculture. Le temps presse, la R.D Congo, devra
améliorer : (1) l’efficacité des systèmes de production aquacole , (2) le financement
Auguste Chocha Manda est diplômé d’études spécialisées en aquaculture (ULiège et UNamur)
et est Docteur en Sciences biologiques (UNamur). Il est Professeur Ordinaire à la Faculté des
Sciences Agronomiques de l’Université de Lubumbashi et Directeur de l’Ecole de Pêche et Aqua-
culture de l’Université de Lubumbashi.
Il est également chercheur en Ichtyologie, parasitologie des poissons et Aquaculture

20 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement et contexte - Intervenants

Prof. Nadège Ngombe Kabamba, Université de Kinshasa


Approche One Health comme moyen d’améliorer le système
sanitaire en Afrique : le cas de la RDC

Avec une superficie de 2.345.410 Km2 et une population estimée à


91.592.083 personnes, la RDC renferme la plus grande biodiversité d’Afri-
que et un écosystème qui la prédispose à des épidémies, des épizooties
et des catastrophes naturelles. Il a été rapporté par Global Trends In
Emerging Infectious Diseases qu’environ 70% des maladies émergen-
tes et ré-émergentes sont à l’interface entre l’homme, l’animal et l’en-
vironnement. La nette augmentation du nombre d’épidémies d’origine
zoonotique est observée, pour partie du fait d’une multiplication des
contacts entre humains et faune sauvage suite à la perturbation des
écosystèmes (déforestation , exploitation minière…).
Ces maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes à caractère zoo-
notique (Ebola, rage, fièvre jaune, Mpox, Covid-19...) ainsi que la Résis-
tance aux Antimicrobiens (RAM) constituent de nos jours des menaces
pour la Santé Publique et ont poussé l’humanité à prendre conscience
du fait que la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale sont étroi-
tement liées. La Wildlife Conservation Society,2004 a établi que « Résoudre les menaces
d’aujourd’hui et les problèmes de demain ne peut être accompli avec les approches d’hier
» ; nous devons concevoir des solutions adaptatives, prospectives et multidisciplinaires aux
défis qui nous attendent sans aucun doute.
Ainsi, face à ces menaces, et en application des directives du Règlement Sanitaire
International (RSI, 2005), du Code sanitaire des animaux terrestres, du Code sanitaire des
animaux aquatiques, de la Convention sur la Biodiversité ainsi que du Programme d’action
pour la Sécurité Sanitaire mondiale(GHSA), de nombreux pays, ont commencé à s’appro-
prier de l’approche « Une Santé » par la création des plateformes et de comités techniques
chargés de faciliter, de coordonner et de promouvoir la collaboration, la coopération mul-
tisectorielle et transdisciplinaire pour la prévention, la préparation, la détection, et la ri-
poste contre les zoonoses et autres problèmes de santé publique à l’interface Homme-Ani-
mal-Environnement.
Cette stratégie mondiale « Une Santé » s’avère être la panacée. En effet, cette
approche qui promeut la collaboration multisectorielle et multidisciplinaire entre les sec-
teurs de santé humaine, animale et environnementale dans la prévention, la préparation et
la riposte contre les menaces de santé publique susmentionnées est devenue une alterna-
tive incontournable pour la gestion des évènements de santé complexe.

Nadège Ngombe Kabamba???

Col loque Vi l l e et Santé / 21


Intervenants - Environement et contexte

Prof. Mylor Ngoy Shutsha, Université de Lubumbashi


Contribution à l’amélioration du bien-être des populations
de Lubumbashi par le renforcement de l’agriculture urbaine
et l’optimisation des services écosystémiques
Selon les prévisions, 50 % de la population africaine vivra dans les villes
à l’horizon 2050. Cette expansion des villes est le résultat de la croissance
démographique et va exiger un étalement des villes. Celles-ci sont appe-
lées à empiéter de plus en plus sur les écosystèmes naturels, condui-
sant ainsi à leurs dégradations et une perte de services écosystèmes en
quantité et en qualité, des défis d’approvisionnement durable en den-
rées alimentaires ainsi que des pollutions de tous les compartiments de
l’environnement.

La ville de Lubumbashi (Sud-Est de la RDC) n’échappe pas à cette réali-


té. Elle enregistre une forte croissance démographique et une expansion
‘anarchique’, son environnement se trouve pollué par plusieurs activi-
tés et les écosystèmes naturels se dégradent à des rythmes inquiétants.
C’est dans ce contexte que le projet ‘Contribution à l’amélioration du
bien-être des populations de Lubumbashi par le renforcement de l’agriculture urbaine et
l’optimisation des services écosystémiques (ZORGLUB)’ a été initié depuis 2018. Le projet
est coordonné au nord par l’Université de Liège – Gembloux ABT en Belgique et par l’Uni-
versité de Lubumbashi en RDC. Le projet repose sur quatre piliers dont : (i) l’évaluation
des services rendus par les espaces verts urbains, (ii) le développement des techniques
innovantes pour améliorer la production des denrées alimentaires saines, (iii) identifier
les déterminants de l’acceptation des innovations et des changements des pratiques par
les populations et (iv) l’amélioration des procédés de phytoremédiation des sols pollués
en métaux traces dans les quartiers résidentiels. Quatre thèses de doctorat ont été monté
autour de ces piliers et des équipes d’encadrement mixtes. Il repose aussi sur une collabo-
ration avec deux ONGs locales. Les résultats obtenus sont encourageants quant à l’amé-
lioration de la production agricole urbaine, améliorer la qualité de l’air de la ville ainsi que
la production des services dans les zones polluées en métaux traces. A terme, les résultats
seront utiles pour la construction d’un espace vert urbain pour améliorer le cadre de vie
des habitants de Lubumbashi.
Mylor Ngoy Shutcha, docteur en sciences agronomiques, est Professeur Ordinaire à l’Université de
Lubumbashi, Doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques. Directeur de l’Unité de recherche en
Ecologie, Restauration Ecologique et Paysage (EREP) à l’UNILU et Collaborateur Scientifique au La-
boratoire d’Ecologie Végétale et Biogéochimie de l’ULB. Il est professeur d’Ecologie et ses recherches
portent principalement sur l’utilisation de la biodiversité locale dans les stratégies de remédiation des
sols pollués en métaux dans l’arc cuprifère katangais, l’écologie et l’exploitation durable du miombo
ainsi que l’intégration des services écosystémiques dans les activités économiques. MN Shutcha est
aussi impliqué au niveau national et régional sur les questions de gestion de la biodiversité, et il est
actuellement coordonnateur des activités du projet CABES pour l’Afrique Centrale depuis 2021 (CABES
= Développement des Capacités en Biodiversité et Services Ecosystémiques en Afrique de l’Ouest, Cen-
trale et de l’Est) et est membre de la task force BIOSE (Biodiversité et Services Ecosystémiques en RDC).

22 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
APPROVISIONNEMENT DURABLES
DES VILLES EN DENRÉES
ALIMENTAIRES
Intervenants - Approvisionnement durable des villes

Prof. Désiré Mujike, Université de Lubumbashi


Domestication d’espèces sauvages pour l’approvisionne-
ment des villes en produits forestiers non ligneux

En Afrique australe, le Miombo supporte directement les vies de plus


de 100 millions de personnes en milieux ruraux et urbains en leurs
fournissant divers produits et services écosystémiques. Le commerce
de ces produits contribue à l’économie des ménages et à l’amélio-
ration des conditions de vie des populations locales. Mais malheu-
reusement, la déforestation rapide fait que les espèces des plantes
les plus importantes, parmi lesquelles, celles fournissant les PFNL de
grand intérêt socio-économique (médicaments, fruits, champignons,
chenilles, etc.), sont en régression et menacées d’extinction. Dans le
même temps, la demande en produits de ces plantes augmente avec
la croissance démographique.

Dans ce contexte, afin d’éviter le pire, la domestication est l’un des


moyens les plus efficaces pour garantir un approvisionnement
en quantité et en qualité, diminuer la pression sur les populations
sauvages et améliorer les conditions de vie des populations qui en
dépendent.
La domestication a aussi un certain nombre d’avantages compara-
tivement à la récolte dans la nature : elle fournit une identification
botanique fiable ; elle permet la sélection et le développement de gé-
notypes présentant des caractéristiques commercialement souhaita-
bles ; une manipulation contrôlée ; des contrôles de qualité peuvent
être assurés, etc. Toutefois, le manque d’informations relatives à la
propagation des espèces sauvages est une contrainte majeure à tout
projet de domestication.

Désiré Mujike est Professeur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UNILU. Docteur en Scien-
ces Agronomiques et Ingénierie Biologique de L’ULB et Docteur en Sciences Agronomiques, Option :
Faune et Flore à l’UNILU. Ses recherches sont orientées vers l’agroforesterie et la domestication des
plantes tropicales.

24 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Approvisionnement durable des villes - Intervenants

Prof. Perry Balloy Mwanza, Université de Lubumbashi


Crise d’accès à l’eau potable : un défi de santé majeur dans
le quartier informel de Luwowoshi - Ville de Lubumbashi
Dans les pays en développement, la majorité des villes connaît une
croissance démographique galopante, mais généralement non plani-
fié par les autorités, ce qui a pour conséquence une exposition des
populations à de nombreux dangers environnementaux et sanitaires.

En effet, cette croissance rapide des villes africaines influe directement


sur les conditions de vie, les opportunités socio-économiques et l’état
de santé de tous les citadins. Selon l’OMS, l’expansion rapide de la po-
pulation citadine constituera l’un des principaux problèmes de santé
mondiale au 21ème siècle (OMS et ONU-Habitat, 2010).

C’est ainsi que l’assainissement fait face à de nombreux défis de tai-


lle pour fournir suffisamment d’eau salubre pour sa population crois-
sante, en particulier pour les nombreuses personnes vivant dans des
quartiers d’auto-construction où les services hydriques municipaux
sont souvent inexistants.

L’objet de cette étude est d’évaluer les conditions sanitaires des habi-
tants et de contribuer à l’amélioration des systèmes d’approvisionne-
ment en eau potable.
Pour atteindre l’objectif préconisé, nous avons recouru à une métho-
de en plusieurs étapes notamment : la conceptualisation du cadre,
les observations directes des phénomènes environnementaux, des
enquêtes de terrain ainsi que des interviews des populations concer-
nées.

Dans le contexte de nos données, deux aspects apparaîssent comme


un socle indispensable à la mise en place d’une amélioration des con-
ditions de vie et de l’environnement des populations vivant en quar-
tier défavorisé.

Perry Balloay Mwanza est porteur d’un Doctorat réalisé en cotutelle entre l’Université de
Liège et l’Université de Lubumbashi, dans le domaine de l’urbanisation et Aménagement
du territoire avec des recherche axées sur la gestion alternative des eaux pluviales. Balloy
Mwanza est auteur de nombreuses communications et publications scientifiques sur les
enjeux fonciers et l’urbanisation ; la gestion intégrée des ressources en eau, en hydraulique
urbaine, en Urbanisation et Aménagement des villes, au traitement de l’eau et ses rejets
ainsi que l’équipement sanitaire et des eaux en architecture

Col loque Vi l l e et Santé / 25


Intervenants - Approvisionnement durable des villes

Prof. Philippe Donnen, Université Libre de Bruxelles


Nutrition et santé en milieu urbain : quadrature du cercle?
L’alimentation et la nutrition en milieu urbain sont des défis immenses,
en particulier dans les pays à bas et moyens revenus vu l’urbanisation
accélérée des populations.

La transition nutritionnelle consiste en un switch d’une alimentation


traditionnelle riche en fibres et en céréales non raffinées vers une ali-
mentation riche en sucres et en graisses. On remarque qu’en milieu ur-
bain, les habitants ont un accès plus facile à des aliments industrialisés
plus riches et sel, sucre, acides gras saturés, et consomment moins de
fruits, légumes et céréales non raffinées. Ils ont également moins d’ac-
tivité physique.

Les principaux facteurs sous-jacents de la transition nutritionnelle sont les suivants :


L’urbanisation, la croissance économique, l’augmentation des revenus, le changement de type d’emplois,
la libéralisation du secteur agricole, les changements technologiques, l’industrie alimentaire, l’améliora-
tion des infrastructures de transport, la publicité.
Un élément important est l’emploi des femmes qui augmentent en milieu urbain et qui les empêchent de
consacrer beaucoup de temps aux achats et à la préparation d’aliments sains. Un autre facteur essentiel
est le prix des aliments qui est en général moins cher pour les aliments prêts à l’emploi de mauvaise qualité
nutritionnelle.
En ville, la proportion de repas pris en dehors du domicile est généralement élevée et la qualité nutrition-
nelle de ces repas est souvent mauvaise et peu contrôlée.

Ce type d’alimentation couplé au niveau faible d’activités physiques a comme conséquences une augmen-
tation rapide des maladies chroniques, diabète, maladies cardiovasculaires, accidents vasculaires céré-
braux, obésité, …. Ces tendances ne sont pas inéluctables et certaines politiques peuvent contribuer à
réduire les effets néfastes des facteurs évoqués ci-dessus. Par exemple, une politique économique visant à
rendre les aliments de bonne qualité plus abordables (via une taxation moins forte), une meilleure protec-
tion du consommateur (notamment les enfants) contre la publicité mensongère, le soutien à une agricul-
ture urbaine et péri-urbaine avec peu d’utilisation de pesticides, etc

Philippe Donnen est titulaire des diplômes suivants : Doctorat en Sciences de la Santé publique, Univer-
sité libre de Bruxelles ULB; Maitrise en santé publique, ULB ; Médecine tropicale, Institut de Médecine Tro-
picale Prince Léopold à Anvers ; Docteur en médecine, chirurgie et accouchement, ULB. Il est Professeur
temps plein et Secrétaire académique de l’Ecole de Santé Publique de l’ULB. Il est également membre
du Centre de Recherche (CR3) « Politiques et systèmes de santé – santé internationale » (Directeur du CR
pendant 6 ans). Il a plus de 35 années d’expérience de travail en santé internationale en Afrique centrale
et de l’Ouest, dont 7 ans de travail de terrain avec des ONG (MSF, ULB coopération) et plus de 150 missions
d’initiation et d’évaluation de projets. Il est auteur de plus de 140 publications avec des collègues africains.
Ses principaux domaines de spécialisation sont les politiques nutritionnelles et de santé dans les pays à
bas et moyens revenus et l’analyse d’interventions pour améliorer le statut nutritionnel et la santé des
populations les plus vulnérables. Il travaille aussi sur le lien en nutrition et santé et notamment pour ce qui
concerne le paludisme et le VIH.
Il a essentiellement travaillé en République Démocratique du Congo, au Burundi, au Burkina Faso et au
Sénégal et a aussi des expériences professionnelles au Bénin et en Côte d’Ivoire.

26 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Approvisionnement durable des villes - Intervenants

Prof. Jeannot Ntumba Kasalu, Université de Lubumbashi


Importation des denrées alimentaires et son impact
sur la sante lushoise: quête des solutions dans le contexte
post-Covid 
La période actuelle, universellement considérée comme post-covi-
diènne, regorge en son sein des défis économiques et sanitaires s’im-
posant avec acuité dans la gouvernance des villes africaines. Dans ce
cas, les villes minières du Haut-Katanga industriel se retrouvent exac-
tement concernées. Censée capitale économique de la RDC, la ville
de Lubumbashi est particulièrement préoccupée par les problèmes
socioéconomiques post-covidiens dans la mesure où ses populations
dépendent à presque 90% des denrées alimentaires importées.

C’est un paradoxe pour un pays disposant d’environ 135 millions


d’hectares de terres arables, soit 34% du territoire national dont 10%
seulement sont mises en valeur (Ministère du plan : 2006 :24).
Cependant sa population importe du maïs et de la farine de maïs. Pro-
duits à partir des organismes génétiquement modifiés (OGM), ces der-
niers contiennent des substances biochimiques dangereuses à l’orga-
nisme humain (Krauth Wands et Lünzer Immo : 1982 :13).
Ainsi, la ville de Lubumbashi paraît aujourd’hui un véritable arsenal
bactériologique du monde où le choléra, la rougeole, la fièvre typhoï-
de, la malaria, le diabète, la gastrite, l’hypoglycémie, le goûte, la pros-
tate, le cancer, l’obésité, l’hypertension et l’hypotension sont récu-
rrents.

Jeannot Ntumba-Kasalu est Assistant à l’Université de Lubumbashi, Faculté des Sciences Sociales, Départe-
ment des Relations Internationales. Actuellement Doctorant, il mène des recherches dans les domaines sui-
vants : le commerce international, la géopolitique, l’alimentation des villes minières en Afrique et la pratique
de l’informel en Afrique Subsaharienne, particulièrement dans la coopération commerciale transfrontalière,
précisément la copperbelt congolo-zambienne.
Il a déjà publié trois articles.Le premier article est intitulé « les enjeux et les défis de la coopération alimentai-
re dans l’espace de la cooperbelt congolo-zambienne ». Le deuxième article tourne sur la question suivante
: « De l’Afrique ancestrale à l’Afrique de Berlin : à quand la guerre identitaire en Afrique noire ? » Enfin, le
troisième article mise sur « la conception populaire de la pandémie covid-19 en République Démocratique du
Congo. Cas de la ville de Lubumbashi ».

Col loque Vi l l e et Santé / 27


OFFRE ET ACCESSIBILITÉ DES SOINS
EN MILIEU URBAIN
Offre et accessibilité des soins - Intervenants

Prof. Adelin Muganza, Université de Witwatersrand (Johannesburg)


Chirurgie dans le Monde, Horizon 2030 en République
Démocratique du Congo
La commission Lancet a publié une déclaration en 2014 selon laquelle
cinq milliards de personnes ne peuvent pas accéder à la chirurgie en
cas de besoin et la plupart d’entre elles se trouvent dans des paysà
revenu faible ou intermédiaire (PRITI).
La chirurgie et l’anesthésie ont stagné ou régressé. L’accès à la chirur-
gie et à l’anesthésie en toute sécurité ne fait pas partie du discours sur
la santé mondiale.
Notre mission est d’améliorer les soins chirurgicaux dans ces régions.
De nombreuses organisations ont utilisé différentes methodes pour
améliorer l’accès à la chirurgie, comme l’organisation des campagnes
des soins, des recherches et formations.
Nous présentons une approche différente du concept d acces a la
chirurgie dans le monde, horizon 2030 qui nous a inspiré à créer un
établissement à Lubumbashi et avons appliqué certaines de ces idées
decrites dans le document de ladite commission.Malgré un environne-
ment politique et économique précaire en République démocratique
du Congo, nous nous efforçons d’établir un centre d’excellence similai-
re aux pays développés.
Dans cette présentation, nous partageons notre expérience pratique
sur la façon dont la chirurgie peut être menée dans un environnement
défavorable dans les pays a faible ressources. Comment faire face à
certaines situations déficientes comme l’électricité, l’eau courante, le
manque d’oxygène et les soins
d’urgence et les soins postopératoires fiables.
Avec des ressources limitées, nous avons admis 1144 patients sur une
période de trois ans avec 708 interventions chirurgicales sous anesthé-
sie sécurisée

Adelin Muganza est professeur de chirurgie à la Wits University en Afrique du Sud depuis
2016. Il est le fondateur et PDG de Medpark Clinic (Global Surgery Initiative), un Centre d’ex-
cellence en chirurgie à Lubumbashi. Ancien président de la South African Burns Society (o
2010 à 2013, il est actuellement membre exécutif de la Panafrican Burn Society, membre de
l’Association of Surgeons of South Africa et de l’American College of Surgeons.

Col loque Vi l l e et Santé / 29


Intervenants - Offre et accessibilité des soins

Dr Cedrick Mutombo Shakalenga, Université de Lubumbashi


Intégration de la médecine traditionnelle dans le système sa-
nitaire officiel en milieu urbain : modèle et préalables

La médecine traditionnelle est une source des soins de santé pour prêt
de 80 % de la population de Lubumbashi. Cependant, cette médecine
évolue dans un laisser-aller, avec des séquelles de la déconsidération et
de perception négative dont elle était victime pendant la colonisation,
alors qu’elle devrait maintenant être encadrée, organisée et règlemen-
tée pour optimiser ses services au profit de la multitude des patients qui
y recourent. En effet, le besoin d’intégration de la MT dans le système
sanitaire de la RD Congo est exprimé par le ministère de la Santé depuis
plus de deux décennies.
Une thèse réalisée en cotutelle entre l’université de Lubumbashi et l’uni-
versité de Mons s’est penché sur la détermination des conditions et un
modèle pour l’effectivité de l’intégration de la médecine traditionnelle
dans le système sanitaire.

Cette étude a identifié les conditions qui pourraient contribuer à la réus-


site de l’intégration de la MT dans le système sanitaire officiel. Au niveau
politique, les conditions majeurs sont notamment : (i) l’application et
le suivi des textes règlementaires déjà promulgués, ainsi que l’amélio-
ration et la promulgation des textes en attente ; (ii) l’organisation d’une
administration appropriée à une régulation effective de la MT ; et (iii) l’or-
ganisation de services sanitaires intégrant la MT. Au niveau scientifique,
les conditions identifiées comprennent essentiellement (i) l’authentifi-
cation des espèces végétales et le repérage des plantes dangereuses ; (ii)
l’élaboration de monographies des produits de la MT et (iii) les études
cliniques de produits phares de la MT. Au niveau communautaire, il fau-
dra (i) l’implication des associations de tradipraticiens à la vulgarisation
de la réglementation ; et (ii) la sensibilisation des praticiens des 2 méde-
cines à la collaboration.

A côté de ces conditions, le modèle proposé pour l’intégration de la MT


dans le système sanitaire dans le contexte urbain préconise la création
de trois catégories de structures sanitaires dont (i) celles offrant les soins
de MT et MC ; (ii) celles offrant exclusivement les soins de la MT et (iii) ce-
lles basées exclusivement sur les soins de la médecine conventionnelle

Cedrick Mutombo Shakalenga est Pharmacien d’Hôpital et Communautaire, Docteur en


Sciences Pharmaceutiques, spécialiste en Pharmacognosie et chercheur en Médecine Tra-
ditionnelle Africaine. Il est auteur de plusieurs articles scientifiques axés essentiellement
sur l’intégration, la pratique, les praticiens et les produits de la médecine traditionnelle
congolaise. Il travaille actuellement sur la mise en place des outils de contrôle et assurance
qualité de produits de la médecine traditionnelle.

30 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Offre et accessibilité des soins - Intervenants

Dr Serge Ngaima , ULB-Coopération


La participation communautaire à l’ère de la Couverture San-
té Universelle en RD Congo : quel modèle adapté pour le sys-
tème de santé en milieu urbain ? Expérience de la Zone de
Santé de Kintambo à Kinshasa-RD Congo.
Le Plan Stratégique National pour la Couverture Santé Universelle
(CSU) 2020-2030 en RDC met un accent sur la décentralisation de la
planification, la mise en œuvre et la supervision des activités de la CSU
avec la participation des communautés. Ainsi, il est important de réor-
ganiser la participation communautaire en milieu urbain au regard de
l’évolution rapide de ses espaces géographiques, de son offre des ser-
vices en majorité privée et de la grande diversité socio-économique de
ses habitants. Cette article présente l’expérience de la réorganisation
du processus de participation communautaire(particom) dans la ZS
de Kintambo pour l’autonomisation et l’ implication des acteurs com-
munautaires dans le développement d’une offre de soins de qualité et
accessible et la stimulation de la demande.

L’intervention a démarré en 2017 en collaboration avec Etoile du Sud.


Elle repose sur (i) la co-construction des espaces d’échanges informels
entre les membres des communautés incluant les membres des co-
mités de santé(COSA) et les relais communautaires(RECO),(ii) la for-
mation dans le domaine de droit à la santé et réflexions continues à
l’aide de l’approche basée sur l’expérience des parties prenantes,(iii)
et la mise en œuvre des actions pour stimuler la demande de soins et
améliorer l’offre de soins de qualité et accessible. Nous avons recouru
aux données de la littérature brute(rapports d’activités et rapports
d’évaluation des projets ) et les publications scientifiques couplées à
des entretiens approfondis semi structurés des parties prenantes pour
l’écriture de cet article.

Serge Ngaima Kila est Médecin spécialiste en Santé Publique et détenteur du Certificat
interuniversitaire d’initiation à la recherche pour le renforcement des systèmes de santé(R-
SS) et du Certificat interuniversitaire en Management de la Qualité dans les Etablissements
de Soins(CIMQES) de l’Université Libre de Bruxelles-Belgique.
Il est Coordinateur des Projets au sein d’ULB Coopération à Kinshasa et expert dans les
domaines de la recherche sur la santé de la mère et de l’enfant (African Neonatal Sepsis
Trial) et le Genre.

Col loque Vi l l e et Santé / 31


Intervenants - Offre et accessibilité des soins

Prof. Pierrot Mwamba, Université de Lubumbashi


Fléau des Faux Médicaments en Afrique : Comment Réduire
leur Prévalence en RD Congo
La consommation de médicaments falsifiés et de qualité inférieure (FQI)
continue à connaitre une ascension inquiétante et constitue un défi ma-
jeur pour la République Démocratique du Congo (RD Congo). A Lubum-
bashi, il a été trouvé que 2 antipaludéens sur 4 et un antibiotique sur 4
sont de falsifiés et/ou de qualité inférieure. Cette situation est surtout
due à la qualité médiocre de fabrication des médicaments, à la produc-
tion locale des médicaments sous-standards délibérés, au manque d’ou-
tils performants pour détecter les faux médicaments, au non-respect de
Bonnes Pratiques de Distribution, aux importations illégales des médica-
ments,...

Tenant compte des effets dévastateurs des faux médicaments en RD Con-


go, il importe que les autorités sanitaires initient des actions immédiates
et trouver des solutions efficaces en vue de réduire leur prévalence dans
le marché pharmaceutique congolais.
C’est dans ce contexte que quelques recommandations ont été émises dans le cadre
de cette présentation : (i) contrôle systématique au niveau du circuit légal des médica-
ments par l’Autorité Congolaise de Réglementation Pharmaceutique (ACOREP) (ii) ren-
forcement des capacités d’interventions des laboratoires d’Analyse des médicaments du
pays par le Gouvernement et/ou les partenaires (iii) instauration par l’ACOREP du pro-
cessus de certification et/ou d’agrément de tous les laboratoires du pays œuvrant dans
le cadre de contrôle de qualité des médicaments (iv) imposition aux producteurs locaux
des médicaments, le strict respect des normes de Bonnes pratiques de fabrication des
médicaments (v) exigences aux fabricants locaux et étrangers à respecter strictement les
normes relatives à la constitution du dossier d’Autorisation de Mise sur le Marché des
médicament, (vi) augmentation de la vigilance au niveau des frontières en vue de sto-
pper toute importation illégale des médicaments en RD Congo.

L’application de quelques recommandations ci-haut mentionnées permettra de réduire


considérablement le taux des faux médicaments qui circulent en RD Congo.

Pierrot Mwamba Tshilumba est Professeur Associé à l’Université de Lubumbashi.


Spécialiste en Assurance Qualité et Contrôle Qualité des produits de santé. Enseig-
nant-Chercheur à la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Lubumbashi,
au Laboratoire de galénique et Analyse des Médicaments Pierrot Mwamba est intéressé
par la problématique de la qualité des médicaments et autres produits de santé en circula-
tion sur le territoire congolais et particulièrement ceux consommés dans le Haut-Katanga.

32 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Offre et accessibilité des soins - Intervenants

Prof. Albert Mwembo, Université de Lubumbashi


Cartographie des maternités viables dans la Zone
de santé de Kisanga
La qualité des soins maternels est déterminant pour la santé du cou-
ple mère et enfant. Les maternités de bonne qualité sont peu nom-
breuses dans les zones rurales de la province du Haut-Katanga.
La qualité des soins maternels est déterminant pour la santé du cou-
ple mère et enfant. L’objectif de cette étude était d’identifier les mater-
nités viables dans la zone de santé de Kisanga.

Nous avons mené une étude transversale sur la cartographie des ma-
ternités viables dans la zone de santé de Kisanga à Lubumbashi pour
l’année 2018.Le GPS a été utilisé pour localiser chaque maternité cou-
plée a une interview, une observation guidée, et la revue documen-
taire. Les données de l’interview et de l’observation ont été analysée
sur base du logiciel SPSS Version 20. L’implication des gestionnaires
des hopitaux et centres de santé dans la régulation des maternités est
primordiale.

Dans l’ensemble des structures, la viabilité globale des maternités de


Kisanga était de 37.2%.
Dans 97,8% des cas, les maternités étaient constituées des centres de
santé et 2,2% des polycliniques. Pour ce qui est de l’existence du parto-
gramme nous notons que 96,44% maternités avaient le partogramme
dont 66,8% étaient mal remplis. Concernant la viabilité par rapport à
l’infrastructures et équipement 47 maternités (51,65%) étaient viables.

Les maternités de bonne qualité sont peu nombreuses dans la zone de


santé de kisanga. Il est important que les gestionnaires s’impliquent
dans la régulation des maternités en tenant compte des normes défi-
nies et en mettant en place un système qualité en soins obstétricaux
périnatals.

Albert Mwembo Tambwe – A – Nkoy est gynécologue-obstétricien et spécialiste en santé


publique. Il est enseignant, chercheur , manager de projet et consultant en santé. Il a été
vice doyen chargé de la recherche à la faculté de médecine et vice-Président de l’école doc-
torale de l’Université de Lubumbash.
Il est actuellment directueur de l’Ecole de Santé publique de l’Université de Lubumbashi,
Administrateur du Centre de Connaissance en Santé (CCSC-Asbl) et Secrétaire National de
RIPSEC .

Col loque Vi l l e et Santé / 33


Intervenants - Offre et accessibilité des soins

CT. Angèle Musau Nkola, Université de Lubumbashi


Coût et moyens de transport utilisé par les mères pour accé-
der aux soins obstétricaux et néonatals :
Etude des cas à Lubumbashi
L’utilisation des taxi-moto pour accéder aux soins obstétricaux et néo-
natals à Lubumbashi est une réalité dans un contexte où l’infrastructu-
re routière de qualité est limitée. Cette pratique demeure dangereuse.
Mais la question est celle de savoir si le fait de la rationaliser permet-
trait d’améliorer l’accès rapide aux soins et à la gestion des urgences
obstétricales et néonatales.

Nous allons présenter une étude descriptive transversale réalisée grâ-


ce à un questionnaire adressé à toutes les femmes (n =172) ayant ac-
couché entre les mois de janvier et avril 2020, au niveau des materni-
tés de six hôpitaux de la ville de Lubumbashi,. ces matérnités ont été
sélectionnées par convenance, selon qu’elles reçoivent les femmes
issues des aires de santé périurbaines. Les données ont été collectées
durant un mois au niveau de chaque hôpital.
Nous avons également calculé le coût sur base des montants payés
par les femmes pour l’obtention du moyen de transport, et ce coût a
par la suite été exprimé en dollars américains (US$) au taux moyen de
change de 1600 francs congolais (CDF) pour 1 US$.

Angèle Musau Nkola est enseignante et chercheuse à l’Université de Lubumbas-


hi et membre de l’unité d’épidémiologie et sciences de mise en œuvre à l’Ecole
de Santé Publique.
Docteure en Santé Publique, elle est spécialiste en Epidémiologie, prévention et
contrôle des maladies. Elle a travaillé dans plusieurs projets avec l’IMT Anvers
en tant que coordinateur du sous-projet FA4 (Covid-19) et en tant que boursier
dans le projet CREDO-FA4 (projet SMS) .
Ses recherches sont axées sur la mise en œuvre et l’évaluation économique des
interventions de santé pour les mères, les nouveau-nés et les enfants

34 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Offre et accessibilité des soins - Intervenants

Dr Kafwembe Kisasebe, Division Provincial de la Santé


Profil épidémiologique des maladies à potentiel épidémique
dans la ville de Lubumbashi de 2021-2023 (S1-S21
La surveillance épidémiologique fait partie intégrante des activités
des professionnels de santé. La collecte de données permet de con-
naitre état de santé de la population et les facteurs qui l’influencent
afin de prendre des mesures pour son amélioration. L’objectif de cette
étude est de déterminer le profil épidémiologique des maladies à po-
tentiel épidémique dans la ville de Lubumbashi.

Une étude transversale descriptive a été menée en utilisant la base


des données IDS Haut-Katanga de 2021 à 2023. Les données ont été
analysées avec Excel et présentées sous forme de graphiques et cartes
grâce au logiciel QGIS Desktop 3.16.3.
L’étude révele que la ville de Lubumbashi connait de manière récu-
rrente les épidémies de choléra, rougeole, poliomyélite et COVID-19.
Les études ultérieures pourraient expliquer cette situation.

Dr Jean-Marie Kafwembe Kisasebe est professeur à l’Université de Lubumbashi.


Il est chef de la division provinciale de la santé du Haut-Katanga

Col loque Vi l l e et Santé / 35


Intervenants - Offre et accessibilité des soins

Dr Samuel Bosongo, Université de Lubumbashi


Les médecins prestataires à la première ligne des soins dans
la ville de Kisangani en République Démocratique du Congo :
vers une typologie
En RDC, on assiste depuis quelques années au phénomène spontané
et croissant de prestation des médecins en première ligne de soins,
alors que, traditionnellement, ce rôle est dévolu au personnel para-
médical. Ce phénomène ne s’aligne pas aujourd’hui à la politique sa-
nitaire du pays. L’objectif de cet article est de développer et discuter
de principaux types de médecins prestataires de première ligne exis-
tant dans la ville de Kisangani.

Nous avons conduit une étude transversale descriptive dans deux


districts sanitaires urbains de Kisangani. La population d’étude était
constituée de toutes les formations sanitaires de première ligne qui
bénéficiaient des prestations d’au moins un médecin. La construction
de la typologie des médecins prestataires de première ligne s’est dé-
roulée en trois étapes : l’identification et la définition des dimensions
pertinentes d’analyse, le regroupement des cas à partir des données
empiriques et l’analyse des relations significatives et construction de
types.

Soixante pourcent (60%) des formations sanitaires de première ligne


des deux districts bénéficiaient des prestations d’au moins un méde-
cin. Deux principaux types de médecins prestataires de première ligne
ont été identifiés : le type « médecin hospitalier » qui était dominant
(96%) et le type « médecin superviseur » qui était marginal (4%).

La prestation des médecins à la première ligne de soins est aujourd’hui


un phénomène croissant en RDC, particulièrement en milieu urbain.
Son expression la plus dominante consiste à une transposition du mo-
dèle hospitalier à la première ligne de soins qui perd ainsi sa spécifi-

Samuel Bosongo Itigaino est Docteur en Médecine, Chirurgie et Accouchement de l’Université de


Kisangani. Il est détenteur d’une Maitrise en Sciences de Santé Publique (Orientation Politiques et
Management des Système de Santé) de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (2016-2017).
Il a expérience professionnelle de 14 ans au niveau opérationnel du système de santé de la Républi-
que Démocratique du Congo, successivement en qualité́ de prestataire de soins (Médecin Traitant),
gestionnaire des services de santé (Médecin Chef des Zones de Santé urbaines et rurales), partenai-
re technique (Consultant Épidémiologiste à l’OMS, Manager Régional Est de MSI RDC) et chercheur
(Doctorant à l’Université Libre de Bruxelles, Expert au Centre de Connaissances en Santé au Congo).
Il a une bonne connaissance du système de santé congolais et une bonne capacité d’analyse critique
des politiques et système de santé.

36 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
ARCHITECTURE,
URBANISATION, SANTÉ
ET ÉCOTOURISME

Col loque Vi l l e et Santé / 37


Intervenants - Architecture, Urbanisation, Santé et écotourisme

Prof. Asumani Salimini, Université de Lubumbashi


Bidonvillisation des espaces fragiles laissés dans
les marges des quartiers planifiés de Lubumbashi

Cet exposé tente d’examiner les caractéristiques environnementales de


l’habitat des quartiers qui ont anarchiquement pris naissance sur les es-
paces fragiles laissés en marges des quartiers planifiés de la ville de Lu-
bumbashi et évoque les risques sanitaires auxquels sont exposés leurs
habitants.
L’existence de ces quartiers a été attribuée à l’urbanisation non maîtrisée
et au laxisme de l’Etat qui ont favorisé l’émergence des bidonvilles, une
réaction face au besoin en logements alors que la pression démographi-
que augmentait de plus en plus.

L’un de ces quartiers, le Camp Assistant, a été pris comme illustratif et les
quelques pistes d’aménagement de cet espace de vie proposées peuvent
s’étendre sur d’autres dont la morphologie de l’habitat est similaire.

38 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Architecture, Urbanisation, Santé et écotourisme - Intervenants

Prof. Isabelle Prignôt , Université libre de Bruxelles


Aménager la parcelle durable

Il s’agit de présenter le référentiel « Aménager la parcelle durable », un


outil d’aide à la conception dont j’ai coordonné la rédaction en 2018
; fruit d’une collaboration entre la faculté d’architecture de l’ULB, la
SAC (devenue ONA) et l’ISAU avec le soutien financier de l’Union eu-
ropéenne.

Tant les hypothèses de base de la conception de l’outil, que la métho-


de d’élaboration de celui-ci et son contenu seront présentés. Certains
exemples de pratiques durables liés à une infrastructure hospitalière
congolaise seront explicités.

Loin du catalogue de solutions toutes faites, il s’agit de montrer qu’il


s’agit bien d’une « machine à penser durable » dont les bailleurs, con-
cepteurs, adjudicataires et autres acteurs de projets sont invités à se
saisir toujours dans le respect des valeurs culturelles locales.

Isabelle Prignot est architecte est spécialisée en écoconstruction, énergies renouvela-


bles, et aménagement durable qu’elle pratique et enseigne actuellement à la faculté
d’architecture La Cambre-Horta de l’ULB. Elle a également enseigné ces matières en
tant que professeure invitée à L’INSA de Strasbourg.
Ces thématiques ont fait l’objet de ses recherches à l’ « observatoire des pratiques in-
novantes » et avant cela elle a participé puis piloté la première équipe de facilitateur
quartiers durables de la RBC, auteur du « Mémento pour des quartiers durables ».
Elle a également été conseillère en matière de durabilité auprès du cabinet du secrétaire
d’état au logement M. Christos Doulkéridis. Elle participe, toujours sur ces thématiques,
aux activités de coopération de la faculté en RDC où elle a coordonné les workshops
ayant mené à la rédaction du référentiel « Aménager la parcelle durable en RDC ».

Col loque Vi l l e et Santé / 39


Intervenants - Architecture, Urbanisation, Santé et écotourisme

Prof. Karina Kielmann, Institut de Médecine Tropicale d’Anvers


Beyond checklists:  assessing the infrastructure of
infection prevention control (IPC) for tuberculosis in South
African primary care clinics
Sub-optimal implementation of infection prevention and control (IPC)
measures for airborne infections is associated with a rise in healthca-
re-acquired infections. Research examining contributing factors has
generally focused on poor infrastructure or lack of health care worker
compliance with recommended guidelines, with limited considera-
tion of the working environments within which IPC measures are im-
plemented.

Our analysis of compromised tuberculosis (TB)-related IPC in South


Africa used clinic ethnography to elucidate the enabling environment
for TB-IPC strategies. Using ethnographic methods (observations, in-
terviews, and informal conversations) provided insights on the dyna-
mic interactions between so-called ‘hardware’ (e.g. clinic space, tech-
nical equipment, guidelines) and ‘software’ (e.g. organization of care,
working culture and ethos) that negatively impact on the capacity of
primary care staff to implement TB-IPC measures. Clinic ethnography
allowed for multiple entry points to the ‘problematic’ of compromised
TB-IPC, highlighting the importance of capturing dimensions of the
‘enabling environment’, currently not assessed in binary checklists.

Karina Kielmann is Professor and Head of the Equity and Health Unit (Department of
Public Health, Institute of Tropical Medicine Antwerp).  She trained as a medical anthro-
pologist and health systems researcher (McGill University;  Johns Hopkins University
Bloomberg School of Public Health) and has 20 years of experience  in research, tea-
ching, and developing capacity for social science research in international public heal-
th settings. She has long-term research experience in India and East Africa (Kenya and
Tanzania).  
Her current health systems research projects in Southern Africa (South Africa, Mozam-
bique) focus on investigating how health systems can become more responsive and ac-
countable to individuals with HIV, tuberculosis and drug-resistant tuberculosis.

40 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Architecture, Urbanisation, Santé et écotourisme - Intervenants

M. Sumba Maly, Université de Lubumbashi


La santé et le tourisme dans l’espace cuprifère Katangais
en République démocratique du Congo.

Bien que le tourisme de santé puisse apparaître comme assez récent,


la forme ancienne daterait depuis l’ère Égyptien avec les déplace-
ments vers la mer dans le but d’utiliser les propriétés de l’eau à des
fins médicales. Cette réapparition a permis à beaucoup des pays com-
me la Turquie, l’Inde, Thaïlande, l’Union Arabe Unie, l’Afrique du sud,
etc. d’accroître leur attractivité et de régénérer leur économie.

La relation entre la santé et le tourisme va alors exprimer une réalité


nouvelle mais complexe : multiplication des concepts (tourisme médi-
cal, tourisme du bien-être, tourisme de guérison, thermalisme, volca-
nisme, thalassothérapie) ; diversité des supports (hôpitaux modernes,
hôpitaux traditionnels, hôpitaux tradi-modernes, églises, stations vol-
caniques, stations thermales, stations de thalassothérapie, geysers).

Cette réalité questionne le tourisme de santé dans son aspect concep-


tuel, et dans son apport à la mise en désir des lieux (effectifs et poten-
tiels) des santés pour le tourisme sur l’espace cuprifère Katangais en
République démocratique du Congo (RDC) afin d’entrevoir les possibi-
lités d’une consommation touristique rentable.

Sumba Maly est doctorant en tourisme à l’Université de Lubumbashi (UNILU)


et chercheur à l’Ecole Supérieure de Tourisme et de l’Hôtellerie de l’UNILU. Il a
un diplôme approfondi en sociologie du tourisme. (UNILU) et un diplôme com-
plémentaire en Bibliothéconomie et, en Science et Technique de l’information
et de la communication de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Il est acteur de
la relance du tourisme sur l’espace de l’ancien Katanga en créant le premier
tour-opérateur en 2005 et en organisant en 2015 le premier Salon International
du tourisme du Katanga (SITK).
Il est auteur des plusieurs articles scientifiques dans le domaine du tourisme. Ses
recherches s’orientent vers les études du patrimoine, du tourisme et de l’épisté-
mologie des études touristiques.

Col loque Vi l l e et Santé / 41


ENVIRONNEMENT-SANTÉ
& APPROCHE ONE-HEALTH
Environement-Santé et Approche One-Health - Intervenants

Prof. Célestin Banza Lubaba Nkulu, Université de Lubumbashi


Problématique de la pollution des villes par l’exploitation
minière et la santé publique

Célestin Banza Lubaba Nkulu est Professeur Ordinaire à la Faculté de


Médecine et à l’Ecole de Santé Publique de l’Université de Lubumbashi
et Directeur de l’Unité de Toxicologie et Environnement (Unité de Re-
cherche Scientifique) de l’Université de Lubumbashi.
Il a effectué des stages de formation scientifique en toxicologie humai-
ne et environnementale. Il est auteur et co-auteur de plusieurs publica-
tions scientifiques en collaboration avec la Katholieke Universiteit Leu-
ven (Prof. Benoit Nemery, Prof. Erik Smolders), l’Université Catholique
de Louvain (Prof. Vincent Haufroid), l’Université de Hasselt (Prof. Tim
Nawrot), …

Il est titulaire du Diplôme de Docteur (PhD) en Santé Publique obtenu en janvier 2005
à la Faculté de Médecine de l’Université de Lubumbashi (recherche doctorale financée
par la bourse locale de la Coopération Technique Belge (Ambassade du Royaume de la
Belgique en R.D. Congo : 2003-2004). Il a effectué des stages de formation scientifique
en toxicologie humaine et environnementale au Laboratoire de Toxicologie Pulmonaire
de l’Hôpital Gasthuisberg de la Faculté de Médecine de la Katholieke Universiteit Leu-
ven, au Laboratoire de Toxicologie Environnementale de la Faculté des Sciences Bioin-
génieurs de la Katholieke Universiteit Leuven (du 07 août au 06 octobre 2006 ; du 11 août
au 18 octobre 2009 ; du 11 novembre au 18 décembre 2010 ; du 02 décembre 2011 au
27 février 2012) et au laboratoire de Toxicologie Industrielle et Médecine du Travail des
Cliniques Universitaires Saint-Luc de la Faculté de Médecine de l’Université Catholique
de Louvain (du 07 août au 06 octobre 2006) en Belgique. Il a également suivi le cours
de modélisation géochimique focalisé sur l’impact de l’industrie minière ; cours dispen-
sé par le Professeur Ondra Sracek de the University of Olomouc of Czech Republic (4-6,
2012) à Windhoek en Namibia. Il a participé aux ateliers de formation en Toxicologie
des drogues organisés par l’Organisation Mondiale de la Santé en Collaboration avec
le Center for Diseases Control and Prevention (CDC) d’Atlanta à Brazzaville (novembre
2007 et octobre 2008) et à Ouagadougou (novembre 2009). Banza Lubaba Nkulu Céles-
tin a également participé à de nombreux autres ateliers de formation notamment sur
“Development Minerals Curricula Sprint” à Maputo-Mozambique (avril 2017), sur “Mine
et Développement Durable en Afrique Francophone” à l’Université Mohamed VI Polyte-
chnique de Benguérir au Maroc (mai 2017) et sur “Occupational Health and Safety in
Formal and Informal Mining” à Odense au Danemark (août 2017).

Col loque Vi l l e et Santé / 43


Intervenants - Environement-Santé et Approche One-Health

Prof. César Nkuku Khonde, IUniversité de Lubumbashi


Hygiène et Assainissement du milieu pour booster la santé
d’une population urbaine. Leçon d’histoire sur la baisse de la
prévalence du paludisme à Élisabethville
La prévalence du paludisme dans les villes et cités minières du
Haut-Katanga Industriel dont Élisabethville avait beaucoup baissé à
la fin de la période coloniale du Congo. On osait même dire que la
malaria avait disparu dans ces centres urbains. Cela se vérifie dans les
courbes d’évolution des quatre variables que sont - i) la morbidité, - ii)
la mortalité, - iii) la léthalité - et iv) l’absentéisme au travail à cause
du paludisme dont les taux annuels moyens avaient respectivement
baissé de – 0,45 %, - 8,62 %, -4,38 % et – 8,45 % au cours de la période
de 1930-1958.

La régression de la prévalence du paludisme à Élisabethville était prin-


cipalement attribuée à la prophylaxie mécanique qui visait plus la lu-
tte contre les agents vecteurs du paludisme, les moustiques et leurs
larves ainsi que leurs gîtes.
Pour ce faire, il a fallu une organisation appropriée, un personnel qua-
lifié et bien formé à cet effet, l’application sans faille des mesures légis-
latives répondant à l’hygiène du milieu et à l’exécution bien planifiée
des travaux d’assainissement du milieu.

Ces préalables et les actions qui s’en suivent furent réunis et réalisés
à Élisabethville au cours de la période qui a suivi la fin de la deuxième
guerre mondiale.

César Nkuku Khonde est Professeur Ordinaire à l’Université de Lubumbashi. Docteur en


Histoire, ses recherches sont plus axées sur les faits médicaux et de santé en Afrique. On
mentionnerait notamment l’histoire du Paludisme au Congo Belge, l’histoire du Sida au
Congo Kinshasa, la carte épidémiologique du Paludisme au Congo Belge, les conditions
sanitaires des populations ouvrières, la survie des ménagers…
Conseiller du Recteur de l’UNILU en matière de coopération depuis 2006, il est coordon-
nateur des projets et programmes de coopération.

44 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement-Santé et Approche One-Health - Intervenants

Dr Mbayi Kanudie Nkulu & Florence William Mpata, USAID


Déterminants sociaux, culturels et individuels des comporte-
ments à risque, de prévention et de riposte liés aux six grou-
pes de zoonoses prioritaires en RD Congo
On estime que 60 % des maladies infectieuses connues et jusqu’à 75 % des maladies infectieuses nouve-
lles ou émergentes d’origine zoonotique. Ces maladies zoonotiques restent mal connues en RDC par les
acteurs de terrain et autres prestataires. Cette étude de type qualitatif visait à explorer des déterminants
sociaux, culturels et individuels des comportements à risque, de prévention et de riposte liés aux zoonoses
prioritaires en RDC (la rage, les fièvres hémorragiques virales, dont Ébola et la vallée du rift (MVE, FVR), les
arbovirus, dont la fièvre jaune, la salmonellose, la variole du singe (Mpox) et le groupe des grippes zoono-
tiques comme la grippe aviaire et la COVID-19). Elle a été conduite entre février et mars 2022 et a concerné
419 participants issus des provinces du Haut-Lomami, Kongo-Central et Sud-Ubangi. Elle a eu pour cibles,
les personnes en interactions régulières avec les animaux et la population générale pour laquelle l’interac-
tion avec les animaux est plus réduite. Elle a utilisé la plusieurs approches : les entretiens individuels (EI),
les groupes de discussions (GD), et les observations dans les lieux de ventes des animaux ou des produits
animaux, et les lieux d’abattage des animaux.

Parmi les résultats nous notons:


- Les déterminants socio-culturels avec le rôle de la religion, les habitudes ou traditions et la si-
tuation socioéconomique. La religion a été identifiée à trois effets, d’abord comme source de propaga-
tion par sa pratique étant donné qu’elle permet l’interaction et le rassemblement de nombre important
de personnes ; certaines croyances religieuses peuvent défavoriser les comportements de prévention
comme la vaccination et le rôle important que les leaders religieux pourraient jouer dans la prévention
contre les zoonoses. Il existe de nombreuses habitudes, coutumes et traditions qui entretiennent des
comportements à risque pour la transmission des zoonoses. Il s’agit notamment du partage des es-
paces de vie avec les animaux, de la consommation d’animaux malades ou morts, du dépeçage des
animaux à domicile, de l’absence d’équipement de protection individuelle lors des interactions avec
les animaux, morts ou vivants, un manque général d’adhésion à une bonne hygiène alimentaire, du
recours à l’automédication et à la médecine traditionnelle et du lavage rituel des morts.

- La situation économique fait intervenir deux leviers importants : d’abord le coût des prestations
de services des vétérinaires jugés très onéreux pour faire appel à leurs services donc une préférence
pour l’automédication ou recourir à un traitement traditionnel. La vente des animaux malades ou
morts, leur consommation pour ne pas perdre totalement l’argent par la population

- Les déterminants structurels mettent en avant trois facteurs clés notamment, la faible impli-
cation de l’Etat à équiper les services de santé et vétérinaire qui sont démunis d’équipements et
de matériels ; l’inaccessibilité des services de santé et vétérinaire qui constitue un obstacle majeur à la
recherche des soins en cas de maladie ; les services vétérinaires sont jugés très éloignés des acteurs et
ceux qui sont proches, sont jugés trop cher par la population. Il y a un manque de matériels et équipe-
ments nécessaires aux soins vétérinaires.
Les résultats de cette étude aideront à revoir la stratégie de communication de risque et les supports de
communication en RDC

Col loque Vi l l e et Santé / 45


Intervenants - Environement-Santé et Approche One-Health

Hon. Jean Bamanisa


Ancien Député National de la RDC (2006-2011) à l’issue des premières
élections démocratiques organisées en RDC en 2006, Jean Bamanisa
Saidi fît une longue carrière professionnelle dans les Affaires commer-
ciales comme Administrateur-Gérant des Sociétés IMMOBAJE Sprl,
Groupe BAJE Sprl, Barnet Group Sprl, New Congo partenariat & Dé-
veloppement Conseil Sprl. Il a été successivement Président de l’Asso-
ciation des Jeunes Entrepreneurs et Gestionnaires, AJEC (1996-1998),
Président provincial de Kinshasa de la Fédération des Entreprises du
Congo et Administrateur général de la même institution au niveau na-
tional (1999 - 2004). En 2006, Après son élection comme député natio-
nal, il fut Co-président du Groupe parlementaire des Forces de Centre,
Membre de la Cellule de réflexions sur la problématique de l’industrie
et du commerce du ciment en RDC, Membre de la Commission Amé-
nagement du territoire et Infrastructures et Initiateur du projet de loi
d’orientation agricole. Il est actuellement Gouverneur de la Province
Orientale en République démocratique du Congo.

46 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement-Santé et Approche One-Health - Intervenants

Prof. Cham Lubamba, Université de Lubumbashi


Contributing factors to the awareness of health risks of
geophagy among pregnant women in Lubumbashi
Geophagia is widely practiced during pregnancy, especially in Africa. In
Lubumbashi geophagic material contains high levels of toxic metallic
elements next to the eggs, larvae, or adult species of the geohelminths
and micro toxins. Despite the health risks uncounted, pregnant women
still consume clay. Whether pregnant geophagists are aware of the ris-
ks-related to geophagia is unknown.

A case- control study of 104 geophagists and 107 no geophagists preg-


nant women was conducted from September 1st, 2022, to February
28th, 2023The pregnant women consecutively enlisted were attending
the prenatal care in four medical institutions in Lubumbashi and com-
pleted an interview-based questionnaire.

51.7% of the study population were not aware of the health risks of
geophagia, and consumed large amounts of clay during the early sta-
ges of the pregnancy. Identified health risks related to geophagy were
mainly helminthic infestation and anemia. The degree of awareness is
related to the level of women education and societal/marital status.
Our results demonstrate that despite the identified related health risks
and the awareness of them, geophagia remains common practice du-
ring pregnancy in Lubumbashi.

A holistic prevention approach should be implemented to reduce the


consequences of geophagy among pregnant women.

Cham Lubamba Chamy, Gynecologist and Obstetrician, ART specialist,


Associated professor at the university of Lubumbashi, his thesis subject
was about the exposition of pregnant women to trace elements in Lu-
bumbashi resulting from mine pollution

Col loque Vi l l e et Santé / 47


Intervenants - Environement-Santé et Approche One-Health

Dr. Joseph Chola Mwansa, Université de Lubumbashi


État des lieux du profil hématologique des femmes enceintes
en milieux urbain et semi-urbain de la ville de Lubumbashi 

Les paramètres hématologiques peuvent varier d’une contrée à une


autre. L’objectif de cette étude était de décrire le profil hématologique
des femmes enceintes en milieu urbain et semi-urbain de notre envi-
ronnement.
Une étude descriptive a été menée de façon rétrospective en vue de
faire un état des lieux de l’anémie au cours de la grossesse en 2020 (n =
2400) dans la ville de Lubumbashi; une autre étude observationnelle a
été conduite pour décrire le profil hématologique des femmes encein-
tes en milieu urbain (n =76) et semi-urbain (n = 52). Le logiciel SPSS a
été utilisé pour l’analyse statistique des données avec p < 0,05 comme
seuil de signification statistique.

L’anémie chez la femme enceinte à Lubumbashi est une réalité et exi-


ge des actions d’une bonne prise en charge et les stratégies de pré-
vention. Les paramètres hématologiques des milieux consultés sont
différentes des références hématologiques observées ailleurs. Les
conditions de vie en milieu urbain semblent améliorer le profil des pa-
ramètres hématologiques au cours de la grossesse.

Joseph Chola Mwansa, Chef de Travaux et Doctorant à l’Université de Lubumbashi ;


Chef de Service de Gynécologie-Obstétrique ; Spécialiste en Médecine, Option Gynéco-
logie-Obstétrique ; Membre effectif de la Société Congolaise de Gynécologie et Obstétri-
que, Secrétaire Général Administratif à l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de
Lubumbashi.

48 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement-Santé et Approche One-Health - Intervenants

Dr Jean-Bosco Kahindo Mbeva, ULB-Coopération


Oser la médicalisation des services de santé de première lig-
ne de soins en milieu urbain : recherche action au niveau de
deux centres de santé dans la ville de Goma à l’Est de la RDC
Depuis Alma ata, la RDC a mis en place un système de santé basé sur le
district de santé, dont le modèle du district de santé hérité de l’organi-
sation des services en milieu rural est appliqué indistinctement en mi-
lieu rural comme en milieu urbain. Selon ce modèle, la première ligne
des soins est assurée par du personnel infirmier. Cette étude présente
les premiers résultats relatifs à la fréquentation des services, au bassin
d’attraction et aux perceptions des usagers de 2 centres de santé mé-
dicalisés urbains de la ville de Goma, à l’Est de la RDC.

Cette étude transversale plus ciblée est réalisée dans le cadre d’une
étude recherche action plus globale, qui teste la médicalisation du
premier échelon des soins au niveau de 2 centres de santé. Au niveau
de deux centre de santé, deux équipes multidisciplinaires composées
chacune de médecin (n=1), infirmiers (n=2), Kinésithérapeute (n=1),
assistant social (n=1) et psychologue clinicien (non encore en place)
sont chargées de l’organisation des services et la prestation des soins
de proximité de première ligne, à une population inscrite, depuis avril
2019. Cette étude plus ciblée a procédé par l’analyse par triangulation
des données sanitaires de routine, des données d’entretiens auprès
des usagers et des données documentaires des réunions hebdoma-
daires de deux équipes. La période d’étude va de mai à décembre 2019
.

Jean-Bosco Kahindo Mbeva est Médecin de Santé Publique et PhD en


Sciences de santé publique. Il est Coordonnateur des activités d’ULB Coo-
pération au Nord Kivu et chef du projet d’appui au développement intégré
du système de santé au Nord Kivu (PADISS).
Professeur d’Universités : Université Officielle de Ruwenzori (UOR), Univer-
sité Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL) et Université Catholique du
Graben (UCG).

Col loque Vi l l e et Santé / 49


Intervenants - Environement-Santé et Approche One-Health

Prof. Stephen Syampungani, University of The Coppebelt


Mining, environmental pollution and implication of livelihood
on Zambia and DRC Copperbelt

50 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement-Santé et Approche One-Health - Intervenants

Prof Emmanuel Banywesize, Université de Lubumbashi


De la « société animiste » à la « société fétichiste ».
Penser le devenir de Lubumbashi à la lumière des transfor-
mations coloniales et postcoloniales
En s’accordant avec Valentin Yves Mudimbe que le partage de l’Afrique
et la période la plus intense de la colonisation n’a duré que moins d’un
siècle, le cas de Lubumbashi (ex-Élisabethville) montre trois transfor-
mations socio-anthropologiques, économiques et linguistiques de
fond opérées dans l’espace africain soumis à la structure coloniale bel-
ge. Il s’agit des transformations calculées des « êtres humains naturels »
dans une société matriarcale et animiste où, comme les aurait caracté-
risées Hannah Arendt (1982), ils n’auraient pas créé « un monde humain
», c’est-à-dire un monde où la nature n’est pas le « maître incontesté »,
où les humains ne sont pas « partie prenante de la nature » en êtres
humains civilisés et socialisés par le travail salarié fétichisé dans la cité
manière pénétrée par l’ordre marchand dont l’argent, pour paraphraser

Joseph Tonda, est le fétiche de l’asubjectivité de la valeur et par le mariage chrétien atteste la conversion
d’un espace matriarcal au modèle patriarcal construit sur la figure de l’homme érigé en « chef du ménage ».
La structure coloniale belge, en rependant l’ordre marchand et le christianisme dans l’espace katangais,
a introduit l’asubjectivité transformatrice des populations locales préjugées êtres humains proches de la
nature et animistes en êtres socialisés par le travail capitaliste et par la religion chrétienne. Il se trouve que
plus de 60 ans après la fin politique de la colonisation, la vie, le travail et le langage des populations de
Lubumbashi continuent à en être marqués, à bien des aspects. Les ratures mémorielles et la pénétration
du capital asiatique (chinois et indo-pakistanais) dans le Katanga et, en particulier, les secteurs miniers et
fonciers de la ville de Lubumbashi inscrivent cette ville dans un devenir socioéconomique qu’il importe de
penser, surtout en ce moment où des analyses et des discours pronostiquent la prospérité économique de
l’Afrique au XXIe siècle.
Quelles transformations et quel devenir le capital asiatique (indien et chinois) imposent-il à la ville, notam-
ment dans le secteur économique et foncier ?
Comment se restructurent les rapports sociaux dans la ville et quelle place les congolais de Lubumbashi
occupent-ils et occuperont-ils dans les nouvelles structurations socioéconomiques de la ville ?

Emmanuel M. Banywesize, docteur en sciences sociales (Université Paris 5


Descartes, France) et en philosophie (Université de Lubumbashi), professeur
ordinaire d’épistémologie des sciences humaines et sociales à l’université de
Lubumbashi et professeur invité aux universités, est directeur général de l’Ins-
titut Supérieur Pédagogique et Technique de Likasi. Il a publié des essais et des
articles en philosophie et en sociologie.

Col loque Vi l l e et Santé / 51


Intervenants - Environement-Santé et Approche One-Health

Prof. Sadia Vancauwenbergh, Université de Hasselt


Hasselt University: innovative, locally anchored and
internationally oriented

Hasselt University is a public research university with campuses


in Hasselt and Diepenbeek, Belgium. It has more than 6,700 students
and 1,660 academic, administrative and technical staff (2022). The
university was officially established in 1971 as the Limburg Universitair
Centrum (LUC) and changed its name to Hasselt University in 2005.
Since then, UHasselt has continuously grown on the regional, national
and global scale with at the moment of more than 500 strong partner-
ships worldwide, fostering collaboration in education, research and
innovation. UHasselt has been ranked 53rd out of 539 in the 2022 Ti-
mes Higher Education ranking of universities younger than 50 years.

In this presentation, we will focus on the organisation of research at


Hasselt University, including the support, resources and infrastructure
that we provide our researchers to develop and implement innovative
ideas. We will provide an insight on the research domains of Hasselt
University, including its research institutes and centres. In addition, we
will detail how we support our researchers with the identification of
funding opportunities, from fundamental to basic strategic research,
as well as from regional to international research. Finally, we will dis-
cuss our framework that facilitates our researchers to reach research
excellence and allows us to continuously invest in high-level research
with an important economic or social impact and warm and strong
partnerships. 

Sadia Vancauwenbergh heads the Directorate of Research, Library and Internationali-


zation at Hasselt University in Flanders (Belgium), since 2021. She has been trained as
a biomedical scientist and obtained her Phd in Molecular Biology at KULeuven in 2009.
Since then, she has worked as research manager at the Flemish Institute for Biotechno-
logy (VIB). In 2014, she moved to Hasselt University where she headed the Information
Management and Strategic Data-Analysis Unit. In addition, she worked as project lead
at ECOOM on a research project focused on reducing the administrative burden accom-
panying research reporting and was involved in several working groups on Open Scien-
ce on the Flemish, Federal and European level. In 2020, Dr. Vancauwenbergh became
President of EuroCRIS, the international organisation on research information systems.
As from 2021, Dr. Vancauwenbergh is Director of  the Directorate of Research, Library
and Internationalization at Hasselt University.

52 / Co l lo q u e V i l le e t S a n t é
Environement-Santé et Approche One-Health - Intervenants

Prof Sylvain Dhomba, Université de Kinshasa


De l’université dans sa tour d’ivoire à l’université au service
de la société : Plaidoirie pour la duplication de l’expérience
de la C.D.S.-Unikin dans le secteur de la santé par d’autres
institutions universitaires en RDC
La création de la Chaire de Dynamique Sociale (CDS), Centre de recher-
che, Interface université – société, a été une réponse à un double vide ;
d’une part en 2001 pour faire face à un arrêt de fait subi par les centres
de recherche facultaires du pays à la suite de la rupture de coopération
interuniversitaire avec le Nord, rupture consécutive au reproche au gou-
vernement d’alors sur son non-respect de droit de l’homme et de la dé-
mocratie (1991) ; d’autre part pour remédier au constat fait et dénoncer
en 2004, par 3.000 congressistes réunis au Palais du Peuple à Kinsha-
sa, au cours des assises préparées par le Conseil d’Administration des
universités publiques du pays, à l’occasion du premier cinquantenaire
de celles-ci, constat selon lequel l’université congolaise tourne le dos
depuis sa genèse (1954), à la société dont elle est pourtant l’émanation
quant au service qu’elle est censée rendre à cette dernière conformé-
ment à sa troisième mission statutaire. Depuis lors, la CDS s’est engagée,
sans renoncer à la recherche fondamentale, à la recherche action voici environ deux décennies, dans l’ac-
compagnement multisectoriel assuré aux mouvements associatifs congolais militant pour le travail décent
et la promotion de protection sociale pour tous.
Dans les rangs de ces associations, celles œuvrant dans le secteur de la santé bénéficient largement des
actions et stratégies de leur promotion de la part de la CDS. Plusieurs projets ont été réalisés notamment
dans le cadre de la prévention du VIH/SIDA dans plusieurs universités de Kinshasa, avec l’appui financier de
CISSIDA ; la pollution de l’air à Kinshasa : source des maladies respiratoires diverses, etc.

Ainsi, la CDS se trouve-t-elle au chevet particulièrement des organisations membres de la POMUCO bénéfi-
ciant des appuis de We Social Movement depuis plus d’une décennie. Aussi ce Centre de recherche charrie-
t-il, dans ce domaine, une longue expérience.
Cet apport porte notamment sur la capitalisation des résultats des enquêtes menées sur les actions entre-
prises par ces mutuelles ; l’élargissement de l’horizon de connaissances des acteurs sur base des produits
de la revue de littérature exposés lors des ateliers, la facilitation des contacts pour la plaidoirie à caractère
socio-politique, les méthodes efficientes et efficaces incitant la confiance et l’adhésion dans les rangs des
virtuels membres ainsi que la fidélité dans les rangs des membres effectifs.
Sylvain Shomba Kinyamba est Docteur en anthropologie et spécialiste en sociologie de développement,
Professeur Ordinaire et doyen honoraire de la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques
de l’Université de Kinshasa où il enseigne la méthodologie, l’épistémologie de la recherche scientifique et
la théorie de la dynamique sociale depuis plusieurs années. Les enjeux et les mouvements sociaux cons-
tituent son domaine de recherche empirique. Il est membre titulaire de l’Académie des Sciences de la Ré-
publique Démocratique du Congo ; membre de l’Association Internationale des Sociologues de langue
française, personne ne ressource au CODESRIA et directeur du Centre de recherche Chaire de Dynamique
Sociale, auteur des innombrables publications scientifiques dans les éditions internationales.

Col loque Vi l l e et Santé / 53

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