Vous êtes sur la page 1sur 8

Leçon littéraire 

: Le comique dans le Jeu de l’amour et du hasard

Le théâtre du 18 -ème siècle est une vive illustration des idées des philosophes des
lumières. Ils dénoncent par leurs écrits les privilèges de la noblesse et remettent en cause
des sujets comme l’égalité et ils cherchent à instaurer une société de juste. C’est à travers la
comédie, le théâtre sous le masque du divertissement aborde des thèmes polémiques.
Cependant, le théâtre comique plus libre dans sa forme, cherche par le rire à souligner les
engrenages de l’époque. Il s’avère tout simplement de montrer que par le comique nous
pouvons sombrer dans les difficultés de la société. Marivaux apporte par ses comédies une
touche personnelle différente de la tradition moliéresque. La pièce « le jeu de l’amour et du
Hasard » est une création de la comédie du sentiment où les personnages luttent avec eux
même pour savoir un peu plus sur le cœur. Cette comédie qui va nous mener à décerner un
principe par lequel l’auteur apporte aux lecteurs une leçon de vie à l’aide d’une situation
comique. C’est aussi où réside l’aspect moraliste de la pièce qui nous distrait ainsi par les
dires et les actes des personnages.

Le comique objet de notre leçon est emprunté du latin, « Comicus » ; qui appartient au
théâtre plus précisément à la comédie, selon Le dictionnaire CNRTL. Il faut distinguer que le
comique ne se limite pas au genre de la comédie, c’est un phénomène que l’on peut saisir
sous plusieurs angles et dans divers domaines. C’est une arme sociale, il donne aux auteurs
les moyens de critiquer son milieu et de masquer son opposition. D’un point de vue
philosophique, Aristote montre que le comique nait de la laideur tant physique et morale : la
comédie est la représentation de l’hommes bas : « le comique n’est qu’une partie du lait, en
effet le comique consiste en un défaut ou une laideur qui ne causent ni douleur ni
destruction »

De plus les analyses de Bergson (sur le rire et le comique), on attribue la source du comique
à la perception d’un mécanisme (l’illusion de la vie, les décisions hasardeuses) reproduit
dans l’action humaine. C’est-à-dire, qu’au fond du comique, nous avons d’autres éléments
qui déclenchent le rire. D’une autre manière Bergson explique que le comique pourra
résulter du contraste entre une matière inerte, un vêtement par exemple et le corps vivant,
ou à un autre niveau, entre le corps et l'âme, cette dernière représentant alors l’effet
comique du déguisement dans un cas et du mensonge trahi par le corps dans l'autre.
En outre, le comique a pour intérêt de dévoiler les ressorts de la comédie humaine dont
nous vivons. Dans cette perspective, il sera question d’étudier la fonction du comique, s’il
s’agit seulement de provoquer le rire où nous avons autres simulations qui enrichissent ce
genre. Pour ce faire, nous posons la question suivante : Dans quelle mesure le jeu théâtral
(le travestissement) est générateur du comique ?

Autrement dit, nous allons voir les effets comiques dans la pièce, ensuite nous allons
analyser la dimension comique chez les personnages et enfin, nous étudierons l’intérêt de
cet aspect dans le théâtre.

Table des matières


I. Le jeu comique : l’effet du comique de situation.......................................................................................3
1. L’anticipation du comique dans l’intrigue..................................................................................................3
2. Le déguisement porteur de divertissement :.............................................................................................4
3. Le quiproquo dissimule les confessions.....................................................................................................5
II. Le jeu des mots : une dimension comique dans les répliques des personnages .........................................6
1. Couple Maître -Valet :.................................................................................................................................6
2. Le Couple Arlequin- Lisette :.......................................................................................................................6
3. Arlequin et monsieur Orgon : le comédien et le créateur de jeu..............................................................7
III. Théâtre dans le théâtre assure le divertissement et la critique................................................................7
1. Le double travestissement : une comédie sur la comédie........................................................................8
2. Le comique met en jeu l’ascension social :.....................................................................................................8
3. La comédie de l’amour :..............................................................................................................................9

I. Le jeu comique : l’effet du comique de situation

Le comique de situation est un mécanisme qui est lié au déguisement et l’inversion des rôles
qui prend un caractère plaisant. Ce type mène le lecteur à chercher le comique dans les
actions et les situations. Dans l’acte 1 de la scène 6, nous sommes face à une scène comique
avec la première rencontre de Dorante et Silvia, sous les déguisements de servants. Le
comique est remarqué plutôt avec Mario qui tente de jouer la situation en provoquant une
histoire amoureuse : Par le biais du comique, Mario et Monsieur Orgon « les maitres du jeu »
poussent Silvia et Dorante trompés chacun par le déguisement de l’autre ainsi Arlequin et
Lisette manipulés par ce jeu.
1. L’anticipation du comique dans l’intrigue
Un thème naturel dans une comédie, le mariage contrarié est un obstacle pour Silvia, où
l’auteur dévoile la crainte du mariage qui justifie le travestissement futur de Silvia en Lisette.
Dès la première scène d’exposition, Lisette se permet à privilégier l’apparence physique (ces
éloges et son enthousiasme contribue au dialogue un effet comique), pour le futur mari. Par
contre, Silvia rejette l’apparence et le paraître au profit de l’être. Cette contradiction va
illuminer la discussion vers un ton ironique chez lisette dans la page 42 : la réplique de
Lisette qui commence par un juron comique « vertuchoux », met en valeur une vivacité dans
les échanges : cet enchainement rapide des répliques d’où nous constatons la reprise d’un
trait constitutif qui revient de la commedia dell ‘arte d’où les acteurs devaient improviser à
partir du discours de l’autre personnage, (reprise du mot : « superflus »). C’est certainement
l’argument opposé qui donne le renversement humoristique. Chose qui explique aussi que le
travestissement de Silvia engendre un comique de situation par la suite. (On trouve de la
comédie dans l’opposition, Silvia est contre l’idée de mariage suggéré par son père, penser
au travestissement pour savoir si cet homme est le convenable (Acte 1, scène 2), le
renversement des rôles coïncide le comique dans des situations différentes).

2. Le déguisement porteur de divertissement :

D’après l’intrigue de cette pièce, il y a quatre personnages qui se masquent et sont observés
par d’autres connaissent leurs identités et leur caractère ainsi que par les lecteurs. Une
intrigue fondée sur le double travestissement, Dorante comme Silvia qui a la même idée
d’échanger son rôle avec son valet pour examiner la fille que son père lui choisit. Cette
similitude de projet de déguisement est une initiation à la comédie. Je cite pour Mario, ce
déguisement est une aventure qui va les divertir. (Scène 3, acte 1). Autrement, ce
déguisement a pour but de placer les personnages dans des situations amusantes. D’une
part, le déguisement explique que, il n’a pas de théâtre sans masque, ce qui est démontrer
dans l’achèvement de cette comédie quand les masques tombent. Pour ce faire, nous
déduisons que le comique n’est pas séparable du jeu théâtral. Ce qui impose davantage
d’étudier un autre procédé du comique de situation utilisé par Marivaux qui est le
quiproquo, il est le premier aspect du déguisement.

3. Le quiproquo dissimule les confessions.


Un quiproquo comme il est définit est un malentendu sur les mots, les sentiments où
l’identité d’une personne. C’est le cas dans la pièce quand nous voyons des personnes qui
agissent contre le réel et qui mettent le lecteur au courant d’un fait ignoré. Nous relevons
quelques exemples concernant le quiproquo des mots. Nous rencontrons dans la scène 6
acte 3 : ligne 30 réplique de Lisette. Pour Arlequin, il sait bien qui n’a rien à offrir pour lisette
qu’une vie des valets. Lisette n’a pas encore compris, pour elle c’est un don magnifique.
Autrement dit, ils ne s’aperçoivent pas les mêmes interprétations., il y a un malentendu.
Arlequin veut cacher encore son identité mais il le dévoile en exprimant son amour.

Dans la même scène, avec ces acteurs déguisés, nous rencontrons un double sens se sont
des confessions autour leur identité. Ces deux valets, sont obligés de révéler à l’autre qui ils
se sont, mais ils ne voulaient pas dire la vérité car ils craignent de perdre l’amour de leur
partenaire qu’ils croient noble.

Le comique de situation fait naitre dans la pièce des situations différentes, son caractère est
perçu depuis l’intrigue. A travers le déguisement, le couple des valets ont pu expérimenter
l’ascension social. Pourtant, le couple des maitres ils ont cherché l’amour qu’ils ont trouvé à
la fin et par le biais des quiproquos, les sentiments cachés ont été dévoilé. Dans ce sens,
nous découvrirons à quel point le comique a pu animer le jeu théâtral à travers maintes
situations et il est aussi perçu dans le jeu de mots chez les comédiens de la pièce.

II. Le jeu de mots : une dimension comique chez les personnages de la


pièce.

1. Couple Maître -Valet :


Les valets mêlent souvent une langue précieuse par une imitation imparfaite des maîtres et
une langue populaire qui trahit leur véritable jeu, ce mélange suscite le rire. Leur
déguisement autorise à franchir les limites imposées par leur condition réelle. Le personnage
Arlequin qui suscite le rire tout au long de la pièce, il est un personnage typique de la
commedia dell ‘Arte, il manifeste plusieurs ressorts comiques par exemple le comique de
situation comme nous avons déjà vu et maintenant, nous sommes face au comique des
mots. Dans la scène 8 acte 1, page 61. Par ses répliques, Arlequin nous fait rire où il nous
montre qu’il n’est ni à la hauteur de son maître, ni de Silvia. Il se débrouille avec gaité et
parle souvent avec un langage familier et parfois vulgaire par exemple : l’exclamation pardi
qui signifie dieu. Ce personnage se montre ridicule durant toute la scène, il parait comme
l’antithèse de Dorante (caricature), jusqu’à ce que Silvia remarque cette opposition en
réclament : « Que le sort est bizarre, aucun de ces deux hommes n’est à sa place ». Pour
autant, ce jeu de mot est réclamé aussi dans son dialogue avec lisette qui partage la même
défaillance de style.

2. Le Couple Arlequin- Lisette :

La subtilité des dialogues souvent à doublent sens produisent une forme comique en
utilisant des termes pour mieux affirmer un nouveau pouvoir. Le personnage « Arlequin »
engendre un comique de langage par la différence de catégorie sociale. Arlequin n’est pas
capable de courtiser Silvia qui est en réalité Lisette. Dans la scène 1 acte 3, Arlequin : ne fait
pas la différence entre le plaisir de boire et celui de courtiser une femme. Il se montre
habile en galanterie chose qui déclenche le comique. Toutefois, Il ne cesse pas d’être un
valet comique, prétendant la noblesse avec Monsieur Orgon.

3. Arlequin et monsieur Orgon : le comédien et le créateur de jeu


Arlequin déguisé en Dorante en ses répliques avec monsieur Orgon suscitent le rire,
Monsieur Orgon qui lui demande « mille pardon » dans l’acte 1 scène 10, Arlequin ne
reconnait pas cette tournure de politesse derrière cette hyperbole et au lieu de répondre sur
la même façon Arlequin demande l’excuse et il ajoute « tous mes pardons sont à votre
service » (ne se détache pas de son caractère et de son propre langage). Nous savons bien
que Mr Orgon est un manipulateur du jeu, il joue à son aise le beau-père compatissant
devant Arlequin, qu’il sait déjà qui est un valet. Celui-ci s’amuse de ce déguisement.

Ce comique qui réside dans les mots, dans le dialogue dû à l’inversion des rôles sociaux
représenté par le personnage comédien Arlequin permet à critiquer la situation du valet et
son rapport aussi avec son maître. Il est aussi manipulé mais tout en revenant sur des
intérêts personnels. L’auteur de cette pièce produit des effets comiques à travers ce
personnage, et surtout du langage dont il se sert, il conserve un langage familier, des
expressions populaires. La servante et le valet, ce couple déguisé en maitres forme un
couple qui se comportent comme des valets qui ne maitrisent pas l’usage du code de
conduite de leur classe. Nous pouvons qu’a dire que le jeu de l’amour et du hasard est un
véritable jeu de mots.
III. Théâtre dans le théâtre assure le divertissement et la critique.

Le comique est un autre procédé qui nécessite un effort de la part du public ou le lecteur
cultivé de la pièce théâtrale pour comparer ce qu’il entend où lit à ce qui est en présent dans
son esprit. Ce procédé reprend une vivacité au rire grâce. C’est un travail de comparaison
entre deux plans d’idées dont l’une qui est présentée et que nous connaissons

1. Le double travestissement : une comédie sur la comédie

Le théâtre dans le théâtre est un procédé qui repose ici sur le double travestissement
(annoncer par le père dans (le premier acte de la scène 4)) pour fonction première,
évidemment provoquer le rire.

Nous expliquons : Dans une perspective d’aborder le thème de mariage et les manœuvres de
déguisement, c’est un théâtre lui-même. A la comédie qui sous-tendent le lecteur, il a un
autre spectacle, que les personnages travestis (les maitres et les valets) offrent à des
personnages qui sont nous (comme les lecteurs ou spectateurs) et aux acteurs (Mr Orgon et
Mario). Nous faisons référence à la réplique de Silvia (dans la scène 7 acte 1), « ils se
donnent la comédie », mais après elle va comprendre que ce jeu la concerne et que son
frère et son père son des spectateurs du jeu dans l’acte 2 scène 11, d’où ils ont déclaré
depuis le premier acte d’un bon divertissement assuré par eux même et les couples ignorant
le jeu de la comédie.

2. Le comique met en jeu l’ascension social :

Le théâtre dans le théâtre a pour fonction de faire agir chez le lecteur une réflexion critique
sur les hiérarchies sociales. Marivaux a rétabli l’ordre social à la fin. En réalité, il n’a jamais
été mis en danger, malgré le déguisement, c’est enfin un amour entre gens de même
condition qui a été mis en scène). Chacun des valets aussi promettent une contestation
sociale. Je cite pour Lisette à Silvia « Si j'étais votre égale, nous verrions » (acte 1, scène 1),
pour Arlequin à Dorante « J'espère que son amour [celui de Lisette qu'il croit être Silvia] me
fera passer à la table en dépit du sort qui ne m'a mis qu'au buffet » Acte 3 scène1. Les deux
souhaitent davantage de changer leur situation mais bien évidemment, il partage l’idée
d’échapper leur statut social en faveur de l’amour.

Le double travestissement offre aussi l'occasion d'une réflexion sur l'être et le paraître et
plus largement sur la comédie sociale. La pièce est aussi l'occasion d'une réflexion sur le
langage. C'est à la fois un masque trompeur et le seul moyen d'accès à la vérité de l'être : il
cache en même temps qu'il dévoile.

3. La comédie de l’amour :

Nous voyons ça à travers le jeu des deux maitres, Le coup de foudre réciproque dès la
première rencontre présentée dans la scène 7 de l’acte 1. Marivaux montre comment
l'amour, ce sentiment sincère et naturel, parvient à réussir, malgré les entraves des préjugés
sociaux.

Silvia veut un combat entre l’amour et la raison. Dans tout l'acte III, Silvia joue avec Dorant
dans un dilemme qui oppose, dans son cœur, la passion et la raison : si elle doit respecter
l’ordre social ou obéir à la raison et céder sa croyance à sa passion. (« Je veux un combat
entre l'amour et la raison », dit S à Mario III,4). Elle veut voir Si Dorante est prêt à épouser
une servante. Elle espère avoir la preuve d’amour de la part de Dorante. Cette idée de défier
la condition sociale, chose digne à provoquer le rire chez le lecteur, car nous savons bien
qu’il s’agit d’un jeu, il n’y a rien à sacrifier. Dorante en même temps, il est prêt à être contre
son rang social et son père. Il est près de trahir sa fortune et sa naissance. Sans doute,
l’auteur veut montrer que la comédie de l’amour se déroule sous formes de surprises et
d’épreuves.

Le double déguisement entraine un effet symétrique, les valets comme les maitres sont pris
dans une intrigue amoureuse qui les confronte à une personne d’une condition sociale
différente de la leur.

Mais le temps du masque, les conditions sociales ont été temporairement bouleversées : les
maîtres ont pris conscience de l'arbitraire des inégalités et ont appris que : le mérite vaut
bien la naissance. Le théâtre de Marivaux cherche plutôt à mettre en avant la vérité du cœur
qui transcende les inégalités de condition.
En guise de conclusion, Le comique enlève la voile la société du 18 -ème siècle, où La femme
exprime ses sentiments, les valets prenne la parole tout en fonction du jeu de
travestissement qui a une triple fonction : il sert à mettre l’amour à l’épreuve et ensuite il
oblige les personnages à démasquer l’autre et enfin, il est un moyen pour Marivaux de
mettre en lumière l’ordre sociale de la société du 18 -ème siècle. Marivaux a recours à
l’inversion des rôles sociaux pour critiquer la relation les maitres et les valets. Le double
stratagème entraîne chez Silvia et Dorante une crise d'identité qui leur permet d'ouvrir les
yeux sur les différences de condition sociale et de mettre à jour leur amour, les valets
renoncent un moment aux avantages liés à leur condition. A travers le comique de
situations et de mots, on finit par transformer ce double jeu plaisant tout en s’appuyant sur
le procédé du théâtre dans le théâtre où Les personnages sont obligés d’assumer le double
rôle et qui deviennent alors les premiers spectateurs de leurs manipulations.

Dans la même perspective sociale du travestissement, j’aimerai bien évoquer, la pièce de


théâtre de Marivaux « iles des esclaves » où les valets et les maîtres sont obligés
d’échanger leurs habits, leur nom et même leur condition Les valets deviennent alors
maîtres et inversement. Les premiers sont heureux et ils jouissent la nouvelle situation. Cette
pièce dénonce la relation maitre valet.

Vous aimerez peut-être aussi