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Droit Civil Compare Uom 2023
Droit Civil Compare Uom 2023
INTRODUCTION
e
Paradoxalement, cette branche, qualifiée au début du XX siècle de
« nouvelle venue » dans le cursus académique par le comparatiste Édouard Lambert
(1866-1947), se recherche toujours en tant que discipline scientifique. Plus d'un siècle
après que le premier congrès international de Droit comparé tenu à Paris en 1900 lui
ait reconnu sa légitimité universitaire, force est de reconnaître que, dans la plupart des
1
BRUNO DE LOYNES de Fumichon, Introduction au droit comparé, (Coll. Ex Professo), Vol. II, sl,
2013, p. 5.
2
LE GRAND Pierre, Droit comparé, (col. Que sais-je), PUF, Paris, 2011, p. 2.
3
À ce titre, les liens qu'entretient le Droit comparé avec la philosophie du Droit, avec la linguistique,
la sociologie et l'anthropologie, ou encore avec les sciences économiques et politiques, lui confèrent
une vocation académique unique au sein des disciplines juridiques.
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pays, le comparatiste (s'il existe...) jouit d'un prestige limité auprès de ses pairs, tandis
que sa matière est généralement perçue comme favorisant l'accumulation stérile
d'informations éparses et non systématisées, de valeur tout au plus anecdotique pour
les diverses branches de Droit positif qu'elles peuvent concerner.
Il est vrai aussi que c'est la pratique même de la comparaison qui contribue
parfois à ternir l'image de cette discipline, se confondant trop souvent avec la simple
juxtaposition d'études ponctuelles consacrées à tel ou tel système, voire à telle ou telle
règle étrangère, tout en négligeant les exigences d'ordre épistémologique qui confèrent
à cette matière toute sa légitimité scientifique.
Pas étonnant que l'un des fondateurs du Droit comparé moderne, Edouard
Lambert dise que l'expression «Droit comparé» est «amphibologique», qu'elle est
équivoque, qu'elle a un double sens.
Il n'est pas possible de comparer deux éléments, sans les connaître, l'un et
l'autre, dans une mesure suffisante. Aussi devrait-on, en principe, commencer par
étudier les Droits étrangers, avant de procéder à leur comparaison. Adrian Popovici dit
que le Droit comparé, c’est toute incursion dans un Droit qui n’est pas le vôtre, qui
n’est pas votre Droit national.
4
Les anglophones utilisent l'expression de « Comparative Law ».
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Les origines du Droit comparé sont fort lointaines et se perdent dans la nuit
des temps : on en trouve déjà des exemples dès l'Antiquité. Mais pour ne pas faire de
l’histoire du Droit comparé, nous allons nous limiter à retracer les grandes lignes de
son évolution.
En effet, s’il est vrai que les Grecs ont inventé la philosophie, la science
politique, l'histoire, la médecine, l'urbanisme, leurs législateurs et leurs philosophes
ont appliqué la comparaison à des fins de construction du Droit.
C’est ainsi qu’il est souvent dit que Lycurgue, Dracon, Solon, Pisistrate et
les autres sages de la Grèce antique, ont beaucoup voyagé pour faire des découvertes.
Ils auraient visité des pays étrangers (Crète, Egypte, Phénicie, Asie Mineure, Perse), et
étudié leurs mœurs et coutumes, leurs institutions et leurs Droits.
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En plus, pour avoir la loi de XII tables5, et juguler la crise à Rome en 450
avant notre ère, Tite Live écrit : On envoya à Athènes une commission composée de
Spurius Postumius Albus, Aulus Manlius et Publius Sulpicius Camerinus, pour aller
copier la célèbre constitution de Solon et étudier les usages, coutumes et lois d'autres
cités grecques6.
Les intérêts du Droit comparé peuvent être groupés autour de trois ordres :
l’ordre pratique d’abord, celui didactique ou pédagogique ensuite et enfin l’ordre
scientifique.
Mais outre cet aspect plus général, le Droit comparé sert à perfectionner le
Droit positif ; à harmoniser et à unifier le Droit ; mais il exerce, dans certaines
circonstances, une fonction créatrice, une fonction véritablement constructrice du
Droit.
5
Premier code complet de règles de Droit, qui semble être le premier exemple de démarche
comparative dans l'histoire du Droit.
6
BRUNO DE LOYNES de Fumichon, Op.Cit., pp. 45-46.
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C’est en ce sens que l’on dit souvent que, les législateurs, les jurisconsultes
et les juges se font parfois les avocats de l'imitation, ou de l'adoption pure et simple et
en masse, de règles étrangères. C'est ce que les comparatistes appellent la «réception»
du Droit9. Cette dernière pouvant être définie comme l'accueil, par un Droit, de
notions, de règles, d'institutions, jusque-là inconnues de lui, et provenant d'un Droit
étranger.
Mais cette réception doit se faire avec toutes les réserves d’usage, car
comme l’écrivait Carbonnier : « La réception est un processus complexe de greffe
provoquant parfois des rejets … Le Droit est un matériau fragile : comme la verrerie,
il se brise dans les transports internationaux. »
7
Etudier le Droit de lege lata, c'est examiner la loi, telle qu'elle est posée, telle qu'elle existe : le Droit
en vigueur. Il s'agit de comprendre au mieux le Droit en vigueur.
8
Etudier le Droit de lege ferenda, c'est examiner la loi, dans l'idée de son amélioration, des réformes
législatives souhaitables : legem ferens désigne le préteur ou le consul romain «portant la loi», c'est-
à-dire concevant, rédigeant, soutenant, défendant, un projet de loi, devant les comices du peuple
romain : les comices étaient les assemblées des citoyens romains qui avaient le pouvoir d'acquiescer
ou de rejeter l'adoption du projet de loi présenté par le consul ou le préteur. De lege ferenda signifie
donc «au sujet d'une loi que l'on se propose de porter devant le peuple pour améliorer le Droit
existant».
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Les anglophones appellent ce phénomène le « legal transplants ».
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KONRAD Zweigert et HEIN Kötz, cités par, BRUNO DE LOYNES de Fumichon, Op.Cit., pp. 83-
84.
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On distinguera toujours la règle (ou norme) isolée, de l'institution, qui peut être un organe, ou un
mécanisme, un faisceau de règles unies. Car, les institutions répondent à des besoins, qui en justifient
l'existence. Elles ont une source matérielle, qui fournit leur raison d'être et expliquent leur matière :
elles ont une ratio legis. Ainsi, la découverte de la fonction d'une notion, d'un organe, d'un
mécanisme permet d'aller plus loin dans la compréhension que ne l'autorise une simple définition. A
titre exemplatif, la publicité foncière a pour ratio legis dans chaque Etat, la sécurité des transactions
immobilières. Mais les moyens d'atteindre ce but diffèrent d’un pays à l’autre. En Allemagne, l'Etat a
créé l'institution des livres fonciers, tenus par l'autorité publique, qui en délivre des extraits dotés
d'une grande force juridique. Aux Etats-Unis par contre, la pratique a créé des sociétés d'assurance
foncière, qui garantissent, contre le paiement d'une prime modique, les droits de l'acquéreur.
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Pour cette méthode, tout phénomène résulte de l'action intentionnelle de certains acteurs, dans un
certain univers, dans un certain milieu.
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V. PLAN DU COURS
VI. BIBLIOGRAPHIE
A. Texte constitutionnel
B. Textes Légaux
1. Loi N°. 68-012 du 4 juillet 1968, relative aux successions, testaments et donations,
publiée au journal Officiel du Madagascar, N°. 598 du 13 juillet 1968.
2. Loi N°. 72-61 du 12 juin 1972, portant Code de la famille du Sénégal, modifiée par
les lois N°. 74-37 du 18 juillet 1974 et N°. 89-01 du 17 janvier 1989, publiée au
Journal Officiel du Sénégal du 18 janvier 1989.
3. Loi N°. 87- 010 du 1er août 1987, portant Code de la famille, telle que modifiée et
complétée par la loi N°. 16/008 du 15 juillet 2016, publiée sur <https://www.
leganet.cd/Legislation/Code%20de%20la%20famille/Loi.15.07.2016.html>.
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VI. 2. DOCTRINE
A.OUVRAGES
4. FLOUR Jacques et SOULEAU Henri, Les libéralités, Armand Colin, Paris, 1982.
5. FLOUR Jacques et SOULEAU Henri, Les successions, Armand Colin, Paris, 1991,
3e éd.
7. LE GRAND Pierre, Droit comparé, (Col. Que sais-je), PUF., Paris, 2011.
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10. MUZAMA Matansi, P.J., Droits des héritiers en Droit congolais. Eveil de
conscience et critique des décisions des cours et tribunaux, éd. RJJ.,
Lubumbashi, 2004.
11. TSHIBANGU TshiasuKalala, F., Droit civil. Régimes matrimoniaux, successions,
libéralités, CADICEC., Kinshasa, 2006, 2e éd.
12. YAV Katshung, J., Les successions en Droit congolais. Cas des enfants héritiers,
New voicespublishing, Cap town, 2008, 1ere éd.
B. ARTICLES
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Dans cette partie, nous allons étudier les régimes matrimoniaux de quelques
pays à Droit continental ou romaniste, car la comparaison des Droits proches par
l'esprit, liés par des traditions ou par une histoire commune, est particulièrement
fructueuse.
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Le mariage impose une vie commune aux époux. Cette communauté de vie
fait surgir dans la foulée des problèmes touchant aux biens des époux et aux charges
provenant de leur cohabitation. C’est pour en donner solution que la théorie spéciale
relative aux régimes matrimoniaux s’est peu à peu formée depuis le Droit romain,
partant de la pratique de la dot.
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Cette communauté était administrée par le mari, qui avait des pouvoirs très
étendus, aussi grand que s’il en était seul propriétaire. Il administrait même les propres
de sa femme et percevait les revenus au profit de la communauté car, il était, disait-on
maître et seigneur de la communauté.
Le régime de séparation des biens est celui qui excluait non seulement
l’existence de toute communauté entre époux, mais qui en outre enlevait au mari tout
droit d’administration et de jouissance sur les biens de sa femme. La femme pouvait
sans autorisation préalable du mari aliéner les meubles, mais pas les immeubles.
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Au sens restreint, qui est le plus fréquent, la dot est un bien que la femme
apporte au mari au moment du mariage, pour l’aider à supporter les charges du
ménage. Il faut préciser le sens de mot « apporte » contenu dans cette définition. Il ne
s’agit pas de ce que la femme apporte d’une manière vague, il s’agit des biens dont le
mari obtient la jouissance, dont il gagne les revenus. Ainsi, pour qu’il y ait dot, il faut
que la femme ait transféré à son mari, soit la propriété, soit la jouissance. Dans ce sens
restreint, la dot est une convention entre futurs époux ou entre époux.
Au sens large, la « dot » a une toute autre signification, elle désigne les
biens donnés aux futurs époux par leurs parents ou par les tiers pour les aider à se
marier. Dans ce sens, le futur époux peut être aussi bien doté que sa future épouse.
Dans ce sens la constitution de dot est une convention entre les époux ou l’un des
époux et le tiers. En clair, il s’agit de la « donation pour cause de noces ».
Le régime dotal est au fond un régime de séparation des biens. Ce qui lui
vaut une appellation différente c’est la présence de la dot apportée au mari, et dont il
acquiert tout au moins les revenus et parfois même la propriété.
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Pour se rendre à l’évidence, il faille analyser les écrits des civilistes qui se
sont penchés sur la question.
Cette constatation ne nous permet pas pour autant de nous placer avec
succès dans un régime de type occidental, il ne s’agit ici ni de la communauté pure ni
de la séparation pure, car les produits du champ commun issus des efforts de la femme
ne lui reviennent pas en propre et souvent elle n’est même pas associée au sort à leur
réserver, pire encore, à la liquidation, elle ne bénéficiait pas grand-chose de ce travail
commun, dont les fruits n’étaient jamais divisés en part égale.
Pour sa part, Antoine Sohier écrit, quant aux biens des époux, vu l’absence
de biens immobiliers importants, aucune question de propriété immobilière ne se pose
entre eux.
Dans le ménage indigène, chacun a ses activités propres, mais il existe des
ouvrages communs, spécialement les cultures : les champs sont repartis entre les
femmes ; chacune s’occupe des siens, mais avec l’aide du mari, qui lui, doit le gros
œuvre : dessèchement, protection contre les animaux sauvages, etc.
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Quant aux fruits des activités communes (récolte des champs cultivés par la
femme avec la collaboration de son conjoint), Il est difficile de se rendre compte de
leur appartenance exacte pendant la vie conjugale, car, les époux devant tous deux
participer à la subsistance du ménage, la femme faisant la cuisine pour le mari et les
enfants, les produits sont nécessairement consommés en commun.
C’est à la dissolution de l’union que les droits sur ces biens apparaissent le
mieux par leur attribution. Nous trouvons apparemment trois régimes : dans les
coutumes où le travail de la femme revient au mari, les champs communs restent à
celui-ci ou à son héritier ; ailleurs l’avoir commun est partagé par moitié ; ainsi dans
les groupes à résidence matrilocale, le mari a le droit d’emporter sa part de la récolte ;
enfin un jugement proclame les droits exclusifs de la femme sur le champ que lui a
attribué son mari13.
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alarmante voire scandaleuse pour celui qui connaitrait mal les mœurs d’Afrique
noire».
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Malgré la valeur de ces raisons, elles ont été discutées et battues en brèche
lorsque les auteurs ont estimé qu’il ne fallait pas restreindre la liberté de donner,
même entre époux en dépit du fait que ces donations se font souvent sous l’empire des
sentiments qui se modifient avec le temps14. Ainsi, a-t-on conclu à la régularité des
donations entre époux, sous réserve du fait qu’elle doit déroger au principe de
l’irrévocabilité de donations.
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L’époux donateur peut être entrainé par une passion excessive ou déréglée et regretter plus tard un élan
irrégulier sous l’impulsion duquel il aurait agi.
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Quel que soit le Droit positif envisagé, le mariage crée au profit et à charge
des époux, des droits et devoirs extra patrimoniaux. Mais, il y a lieu de préciser que
ces derniers, contiennent de différences substantielles selon les législations en
présence.
En Droit français, les droits et devoirs des époux se diffèrent selon que les
époux en présence sont mariés ou « pacsés » (ayant signé un pacte civil de solidarité,
Pacs en sigle).
Cette loi le définit comme « le contrat conclu par deux personnes physiques
majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune ».
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Par ailleurs, le lien qui résulte du Pacs n’est pas un lien d’alliance ou de
quelque nature familiale que ce soit. Ainsi, les règles concernant les alliés ne sont pas
applicables aux « pacsés » : ils n’assument pas d’obligation alimentaire entre époux ;
le Pacs n’a pas d’influence sur l’état-civil des partenaires ; le Pacs ne crée pas non plus
une famille particulière. Les enfants nés de couples ayant choisi un Pacs sont des
enfants naturels (nés hors mariage) et aucune présomption de paternité ne facilite
l’établissement de leur paternité.
Mais, les règles applicables aux concubins leur profitent (droit à l’assistance
médicale ; excuse de non dénonciation de malfaiteur ou de recel de malfaiteur).
En Droit français, depuis la loi du 11 juillet 1975, l’adultère n’est plus une
infraction pénale. Il ne constitue également plus une cause péremptoire de divorce, ce
qui signifie que le demandeur n’obtiendra pas de plein droit le divorce en cas
d’adultère. Il devra démontrer la faute au sens civil du terme.
Sur ce point toute la différence saute aux yeux avec le Droit congolais qui
punit encore l’adultère comme infraction prévue à l’article 467 du Code de la famille,
en dépit de l’évolution qu’il a connue en la matière depuis le 15 juillet 2016, date à
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Cet article disposait : « l’épouse est obligée d’habiter avec son mari et de le suivre partout où il juge
à propos de résider; le mari est obligé de la recevoir. »
16
Encore fallait-il que le législateur fixe ce qu’il entend par plusieurs tentatives d’harmonisation, sur
l’autorité compétente devant arbitrer ces tentatives d’harmonisation et sur la question de savoir si
l’action qui aurait éluder cette démarche devait être déclarée irrecevable par le juge de paix. Tout
compte fait, il est préférable que le législateur congolais se réfère à l’expérience éthiopienne qui
prévoit l’institution des arbitres familiaux.
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Dans cette même logique, l’article 445 du Code de la famille qui disposait :
« Sous la direction du mari, les époux concourent, dans l’intérêt du ménage, à assurer
la direction morale et matérielle de ce- lui-ci. », a été amputé de ses 5 premiers mots.
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Le Droit congolais par contre, prévoit (article 490) que, quel que soit le
régime matrimonial choisi par les époux, la gestion des patrimoines commun et propre
est présumée être confiée au mari, en concertation avec la femme, sauf convention
contraire.
17
Conformément à l’article 508 qui dispose : « Lorsque par la volonté des conjoints, la gestion des
biens n’est pas conjointe, chacun des conjoints administre ses biens et en perçoit les revenus. Ils
peuvent en disposer librement sauf ce qui est stipulé à l’article 499 de la présente loi. »
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Par ailleurs, tant au Madagascar qu’au Sénégal les époux doivent contribuer
aux charges du ménage. Mais si en Droit malgache les choses se passent comme au
Congo, le Droit sénégalais se présente un peu autrement car, l’article 375 consacré aux
charges du ménage prévoit que ces dernières pèsent à titre principal sur le mari.
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Au sujet de la vie commune, elle est imposée à tous les époux des
législations en présence.
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Cette nouvelle formulation de l’article 448 remplace l’ancienne qui disposait « La femme doit
obtenir l’autorisation de son mari pour tous les actes juridiques dans lesquels elle s’oblige à une
prestation qu’elle doit effectuer en personne. » Quoi de plus normal que la doctrine dise
que : « voulant à tout prix rendre la femme capable à l’instar de son mari, le législateur les a
rendu tous deux incapables »
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Mais, quel que soit le nombre arrêté par chaque législation, il y a toujours
un certain nombre des dispositions applicables à tous les régimes, que Jean Carbonnier
appelait la substructure de régimes matrimoniaux.
Les règles du régime primaire sont nombreuses selon les Etats. Il y en a qui
sont relatives au nombre de régimes matrimoniaux ; à la possibilité de les modifier ou
les changer ; à l’interdépendance des époux et à l’indépendance de ceux-ci.
Au Congo, il existe trois régimes entre lesquels les futurs époux ou les
époux doivent choisir : la séparation des biens, la communauté réduite aux acquêts et
la communauté universelle (art. 487 du CF). Le régime légal congolais est celui de la
communauté réduite aux acquêts comme c’est le cas en Droits français et belge.
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Mais au Congo comme au Sénégal, les époux ne sont pas libres d’organiser
le régime choisi selon leur convenance, dans la mesure où, tous les régimes sont déjà
rigoureusement réglementés par le législateur sans possibilité d’y déroger par
l’expression de volonté contraire.
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Il y a des pays qui admettent que les époux modifient ou changent une seule
fois le régime matrimonial choisi (unimutabilité des régimes matrimoniaux) c’est le
cas du Congo19, qui ne fixe aucun délai avant l’écoulement duquel le changement n’est
pas possible20.
19
Art. 494. À la demande des époux et une fois durant le mariage, le régime matrimonial peut être
modifié.
20
Le seul délai imposé par le législateur congolais à ce niveau est celui avant l’écoulement duquel une
nouvelle demande en changement n’est pas admissible, après le rejet judiciaire de la première
demande. (Article 494 AL 4 Au cas où cette demande n’est pas accueillie, celle-ci ne peut être
renouvelée qu’après deux ans à dater de la décision devenue définitive pour autant qu’elle
s’appuie sur des éléments nouveaux).
21
Article 370 al.1 et 2 L’option s’exerce au moment du mariage sous la forme d’une déclaration
commune recueillie par l’officier de l’état civil dans les conditions prévues aux articles 116 et 126
et mentionnée à l’acte de mariage selon les dispositions de l’article 65. Ce choix est irrévocable et
les époux ne peuvent changer volontairement de régime pendant le mariage.
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Le législateurs de ces pays estiment avec raisons, que ce délai est nécessaire
aux époux pour appliquer le régime et se réaliser s’il ne convient pas réellement à leurs
besoins.
Mais un point commun est que le changement ou la modification est partout
judiciaire et soumis à la publicité.
Au regard de cette évidence et compte tenu du fait que les raisons
suffisantes ont été trouvées aux causes qui justifiaient l’immutabilité, on ne comprend
pas les motivations profondes qui amènent jusqu’ores certains législateurs à rester en
retard sur cette question.
§3. REGLES RELATIVES A L’INTERDEPENDANCE DES EPOUX
Les règles sur les régimes matrimoniaux fixent les droits des époux quant à
la gestion des biens tant communs que propres. Elles interdisent à un époux de poser
certains actes sans l’accord de l’autre.
22
Cette disposition pose un petit souci en rapport avec la constitution des droits réels immobiliers
comme l’emphytéose et la superficie par l’un des époux, lorsqu’on sait qu’il s’agit là, des
concessions ordinaires que seul l’Etat peut constituer au profit des tiers.
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Il y a des sérieuses raisons de croire à ce niveau que le législateur congolais voulait bien parler
d’aliéner un immeuble par incorporation et non d’aliéner par incorporation un immeuble.
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4. Contracter un emprunt de plus de 150.000 francs congolais sur les biens communs
ou propres de l’autre époux ;
5. Faire une donation de plus de 650.000 francs congolais ou cautionner la dette d’un
tiers pour un montant supérieur à 650.000 francs congolais, sur les biens communs
ou propres de l’autre époux. (art.499).
En Droit malgache, aussi, l’art. 22 institue le mari administrateur des biens
de la communauté seulement. Néanmoins, même dans cette communauté, Il ne peut,
sans le consentement de la femme :
3° - Aliéner les droits sociaux non négociables et les meubles corporels dont
l’aliénation est soumise à publicité, lorsque ces biens dépendent de la communauté.
En Droit sénégalais par contre, si la gestion des biens des époux dépendra
de chaque régime en place, sous la précision que dans le régime légal de la séparation
des biens, l’article 380 al.1 prévoit que chacun des époux conserve l’administration, la
puissance et la libre disposition de ses biens personnels, il faut préciser que
l’interdépendance des époux a posé problème au regard du choix polygamique qui y
est possible. Car, s’il fallait par exemple conditionner l’aliénation d’un immeuble
propre au mari à l’accord du conjoint et qu’il en ait 4, laquelle d’entre elles devait
consentir, quand on sait que l’article 369 in fine interdit dans les mariages
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polygamiques, au mari d’utiliser les revenus de l’une des épouses au profit des autres
et institue par conséquent le principe de l’égalité entre les épouses d’un polygame.
Chaque loi prévoit des règles qui gouvernent l’indépendance des époux.
Ces règles concernent partout la gestion des biens exclusivement personnels comme
les habits et les bijoux qui sont gérés par leurs propriétaires.
Par ailleurs, au Sénégal, les choses se présentent un peu autrement, les biens
acquis par la femme dans l’exercice d’une profession séparée de celle du mari
constituent des biens réservés qu’elle administre et dont elle dispose, sous tous les
régimes, suivant les règles de la séparation des biens.
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En effet, s’agissant des effets matériels, la loi prévoit que les partenaires
sont tenus solidairement à l’égard des tiers des dettes contractées par l’un d’eux pour
les besoins de la vie courante et pour les dépenses relatives au logement commun (art.
515-4 al. 2 du C. civ.)
Les biens dont la date d’acquisition ne peut être établie sont soumis au
régime de l’indivision (art. 515-5 C. civ.) Les règles de l’indivision impliquent une
cogestion de principe : l’accord des deux partenaires est, en principe nécessaire pour
l’accomplissement de tout acte d’administration ou de disposition relatif à un bien
indivis. De plus, il en résulte que chaque partenaire peut provoquer, à tout moment le
partage, sans qu’il soit même besoin de modifier le pacte.
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Ces régimes en France ne peuvent être adoptés que par contrat de mariage,
rédigé en la forme authentique. Il s’agit notamment du régime de la communauté
universelle, de celui de la séparation des biens et du régime de la participation aux
acquêts.
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Ce régime recèle les mêmes réalités au Congo qu’en France, sauf au sujet
de la gestion. En effet, dans le régime de séparation de biens français, chaque époux
reste propriétaire de tous ses biens et conserve l’administration, la jouissance et la libre
disposition et n’a, en principe, rien à liquider ou à partager avec son conjoint.
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Le Congo n’a rien de semblable dans son arsenal juridique, mais au regard
du fait que souvent les époux congolais ne choisissent pas le régime de la séparation
des biens, mieux vaut le remplacer par celui-ci.
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(art.380) que malgache (Art. 57) et d’autre part, des actes nécessitant l’avis de deux
époux au Madagascar.
Par biens dotaux, le législateur sénégalais entend tous les biens donnés à la
femme à l’occasion de son mariage par d’autres personnes que son conjoint, mais aussi
les biens acquis en échange ou en remploi ou sous-emploi d’un bien figurant à l’état
descriptif des biens considérés tels.
Ce régime ne peut s’appliquer en principe que sur les biens d’une certaine
valeur. C’est ainsi que l’article 384 al.3 et 4 prévoient qu’il ne peut s’appliquer qu’à
des immeubles immatriculés, à des valeurs mobilières déposées dans une banque à un
compte spécial dit «compte dotal» et à des animaux constituant un cheptel et leur croît.
Ce, à condition que les époux l’aient expressément choisi au moment du mariage et
qu’un état descriptif signé du donateur, de l’épouse donataire et du mari a été établi en
triple exemplaire dont l’un remis à l’épouse, l’autre au mari et le dernier joint à l’acte
de mariage.
24
La loi prévoit les exceptions à cette inaliénabilité en ces termes : «1° La femme peut, avec le
Consentement du mari, donner ces immeubles pour l’établissement des enfants communs ;
2° Ces immeubles peuvent être aliénés à titre onéreux, avec le consentement du mari, si l’intérêt de
la famille ou la bonne administration du patrimoine de la femme l’exige. L’un ou l’autre des époux
saisit le juge par simple requête aux fins de se faire habiliter à passer l’acte envisagé »
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Par ailleurs, à la dissolution, les biens des époux constituent une masse à
partager entre eux. Mais de cette masse seront exclus comme propres à chacun des
époux, les immeubles immatriculés dont chacun des époux était propriétaire avant le
mariage, ceux qui leur sont advenus personnellement pendant le mariage, par
succession ou libéralités, les biens qui par leur nature ou leur destination ont un
caractère personnel, ainsi que les droits exclusivement attachés à la personne.
Les biens des époux non exclus de la liquidation répondent des dettes
régulièrement nées pendant le mariage.
Après le règlement du passif, le surplus est partagé par moitié entre les
époux ou leurs ayants cause.
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Bref, ce régime est géré comme la séparation des biens et liquidé comme
une communauté d’acquêt élargie aux meubles à caractère non personnel acquis avant
le mariage. Mais, il présente aussi des liens avec le régime français de la participation
aux acquêts.
En effet, la différence entre ces deux régimes porte sur ses modalités de
gestion. Tant il est vrai que dans le régime légal malgache ou kitaytelo an-dalàna, le
mari administre les biens de la communauté (art 22), alors que chaque époux conserve
la pleine propriété de ses biens personnels et en dispose librement (art 20).
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Pas étonnant que Mupila Ndjike écrive que personne n’ira toujours et
toujours à l’enterrement des autres25, sans qu’il fasse lui-même, un jour objet de
l’ouverture de la succession.
25
MUPILA NdjikeKawende, H.F., Les successions en Droit congolais, éd. Pax-Congo, Kinshasa,
2000, p. 28.
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26
YAV Katshung, J., Les successions en Droit congolais. Cas des enfants héritiers, New voices
publishing, Cap town, 2008, 1e éd., p. 13.
27
La déchéance testamentaire dont il est question ici, n’est rien d’autre que l’exhérédation connue
aussi dans d’autres Droits sous analyse.
28
Le rejet est une sanction infligée à un enfant majeur par son père, par sa mère, par un ascendant ou
par l’adoptant. Il entraîne la rupture du lien de filiation ou de parenté qui rattachait le rejeté au
rejetant (Art. 79).
Mais, la loi limite cependant les causes du rejet en précisant que le rejet ne peut être prononcé que
si le rejeté a sciemment porté atteinte à l’honneur familial ou gravement manqué aux devoirs de
secours, d’assistance et de respect dont il était tenu envers le rejetant ou la famille. Mais pour éviter
un exercice abusif du droit de rejet, la loi prévoit premièrement que le rejetant doit être
préalablement autorisé par le Président du tribunal de sa résidence à faire la déclaration de rejet à
l’état civil. Le Président du tribunal saisi doit tenter de concilier les parties (art. 85 à 88). S’il n’y
parvient pas, il peut accorder ou refuser l’autorisation et deuxièmement, si le rejetant est dans un
autre mariage, il ne peut, tant que sa nouvelle union n’est pas dissoute, rejeter un enfant issu du
premier lit.
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toutes les législations l’entendent de cette façon, les législateurs de ces pays
l’expriment différemment.
Les uns disent ouvertement que les enfants conçus existent sur le plan
successoral (Art. 6 de la loi malgache qui dispose : ne peut être appelé à succéder
l'enfant non encore conçu au moment de l'ouverture de la succession et celui 399 al.2
où l’on lit l’enfant simplement conçu peut succéder s’il naît vivant).
Outre cet aspect, celui qui est décédé avant le de cujus n’existe plus au sens
successoral, mais peut être représenté à la succession du décédé.
1. LA REPRESENTATION SUCCESSORALE
Elle est une fiction juridique dont l’effet est de permettre aux descendants
d’une personne, qui aurait hérité du de cujus s’il avait survécu, de prendre part à cette
succession par ses parents encore en vie qui les représenteront.
29
Cet adage signifie : l’enfant conçu est considéré comme né, chaque fois qu’il y va de son intérêt.
C’est une règle non écrite à laquelle on fait constamment recours en matière de filiation, de
succession et de donation.
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30
On appelle souche l’auteur commun de plusieurs descendants (Art. 517).
31
La branche est constituée par la ligne directe des parents issus d’une même souche (Art.518).
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Cette théorie mettait sur une série de présomptions de survie suivant l’âge
et le sexe.
Si les comourants avaient tous moins de quinze ans, le plus âgé est présumé
avoir survécu car, on le considère comme plus fort ;
S’ils avaient tous plus de soixante ans, le moins âgé est présumé avoir
survécu ;
S’ils avaient tous entre quinze et soixante ans, le plus jeune est présumé avoir
survécu. Toutefois, si la différence d’âge n’excède pas un an, le « male » est
présumé avoir survécu, car plus fort ;
Si les uns avaient moins de quinze ans et les autres plus de soixante ans, les
premiers sont présumés avoir survécu.
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32
Il serait préférable qu’au cas où pareille circonstance survient au Congo, que la succession de
chaque comourant soit réglée comme si l’autre n’avait pas existé. Les biens de chacun étant
dévolus à ces autres héritiers légaux.
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Les unes font la part de chose entre l’indignité de droit (celle que le juge
doit prononcer sans pouvoir d’appréciation) et celle facultative (à l’égard de laquelle le
juge a, le pouvoir d’appréciation). C’est actuellement le cas en Droit franco-
sénégalais ; même si toutes les causes ne sont pas forcément les mêmes.
En effet, en Droit sénégalais, l’indignité de droit est prévue par l’article 400
qui dispose : « Est indigne de succéder, et comme tel exclu de la succession, celui qui
a été condamné en tant qu’auteur, coauteur ou complice pour avoir volontairement
donné la mort ou tenté de donner la mort, ou porté des coups mortels au défunt. » et
celle facultative est prise en compte par l’article suivant qui dispose : « Peut être
déclaré indigne de succéder:
1° Celui qui s’est rendu coupable envers le défunt de sévices, délits ou injures graves ;
Personne condamnée à une peine criminelle pour avoir tenté ou donné la mort
au de cujus ou à son complice ;
Personne condamnée à une peine criminelle pour avoir commis des violences
ayant entrainé la mort sans intention de la donner.
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a) qui a été condamné pour avoir causé intentionnellement la mort ou voulu attenter à
la vie du de cujus ;
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d) qui, au cours des soins à devoir apporter au de cujus lors de sa dernière maladie, a
délibérément négligé de les donner, alors qu’il y était tenu conformément à la loi
ou à la coutume ;
e) qui, abusant de l’incapacité physique ou mentale du de cujus, a capté dans les trois
mois qui ont précédé son décès, tout ou partie de l’héritage ;
EFFETS DE L’INDIGNITE
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aucun droit sur les biens de cette succession. Là comme ici, la représentation de
l’indigne est interdite.
Les héritiers congolais sont appelés par catégorie, les deux premières étant
réservataires et pouvant concourir dans les grands héritages.
33
Cfr, la disposition sénégalaise analysée supra au sujet de la représentation.
34
YAV Katshung, J., Op.cit., p. 192.
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Par contre les héritiers français et belges sont appelés par ordre, chaque
ordre éliminant le suivant ; sans possibilité de concours, sous réserve de la
successibilité particulière du conjoint survivant. De même, à l’intérieur de chaque
ordre, l’élimination se poursuit selon le degré.
Il existe une primauté de l’ordre sur le degré. Par exemple : le défunt laisse
son petit-fils et un arrière-petit-fils, tous deux issus du fils unique prédécédé : le petit
fils est descendant au deuxième degré et donc il a la primauté sur l’autre qui l’est au 3e
degré.
Sous réserve du conjoint survivant qui est dans ce droit un héritier à part
entière, sur lequel on reviendra, les héritiers ayant un lien de parenté avec le de cujus
se répartissent en 4 ordres d’héritiers.
a) Le premier ordre: l’ordre des descendants : font partie du premier ordre, tous les
descendants : Enfant (légitime, naturel ou adoptif sans distinction) petit enfant, arrière-
petits-enfants, etc. ils ont droit à toute la succession sous réserve du droit du conjoint
survivant.
b) Le deuxième ordre: un ordre mixte composé des père et/ou mère (ascendants
privilégiés) ainsi que les frères et sœurs avec leur descendance (neveux/nièces) qui
sont qualifiés de collatéraux privilégiés.
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succession et le solde est dévolu aux frères et sœurs quel que soit leur nombre, ce à
condition qu’il n’y ait pas conjoint survivant.
c) Troisième ordre: l’ordre des ascendants autres que les père et mère. Cet ordre est
appelé à succéder à défaut de représentants des deux premiers ordres.
Dans chaque ligne, les plus proches parents en degré éliminent les autres.
Donc dans le troisième ordre la computation des degrés se fait ligne par ligne. A
égalité de degré, il y a égalité de droits au sein de la ligne.
d) Quatrième ordre: celui des collatéraux ordinaires : Il se compose des oncles, des
tantes et des cousins du de cujus. Dans cet ordre, joue aussi le mécanisme de la fente.
La représentation ne joue pas.
35
La fente successorale est la division d’une succession entre deux parts égales, l’une pour la ligne
paternelle, l’autre pour la ligne maternelle. Dans chaque ligne les héritiers les plus proches priment
les héritiers les moins proches ?
Le Droit congolais ne dit rien sur le principe de la fente. L’idéal serait dire expressément qu’elle
s’applique lorsqu’à la succession sont appelés les héritiers de la troisième catégorie.
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n’existe aucun héritier en ligne directe jusqu’à l’infini et en ligne collatérale jusqu’au
12e degré.
La loi d’entant était séduite par les avis des auteurs qui estimaient que le
régime matrimonial légal (la communauté) accordait déjà au survivant la moitié du
patrimoine conjugal, à tel point que l’admettre à la succession du prédécédé, était lui
donner de deux mains.
- Quand tous les enfants du défunt sont des enfants communs au couple composé du de
cujus et de son conjoint survivant, le conjoint survivant dispose d’une option légale
entre la totalité de la succession en usufruit et le ¼ en propriété (757 c.civ.)
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- Quand tous les enfants ne sont pas communs au couple : dans cette hypothèse, le
législateur a pensé que l’usufruit légal universel au profit du conjoint survivant non
parent pourrait priver durablement les enfants de l’autre lit du prédécédé de leur
réserve. C’est pourquoi, il a été refusé une option héréditaire légale au profit du
conjoint survivant dans ces situations. En présence de beaux-enfants, il n’a de vocation
qu’au quart légal en propriété.
B. La vocation du conjoint survivant en présence des père et mère du défunt et en
l’absence des descendants
Si l’un des père et mère est prédécédé, le conjoint survivant recueille, selon
757-1 alinéa 2, les 3/4 de la succession en pleine propriété. Il prime les frères et sœurs
du défunt (depuis la loi de 2001).
En concours avec des frères et/ou sœurs et/ou ascendants autres que les père
et mère, le conjoint survivant recueille toute la succession en pleine propriété.
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décès (Il s’agit du droit au logement temporaire, droit matrimonial) et l’autre (droit)
viager au logement (de nature successorale).
En Droit malgache, les héritiers sont appelés par classe avec système
d’élimination, la présence d'héritier dans une classe préférable excluant les héritiers
des classes qui lui sont inférieures sauf le cas de la représentation.
Première classe : enfants : on entend par enfants ici, ceux qui sont nés du
défunt pourvu que leur filiation soit légalement établie. A eux, on assimile les
enfants adoptés en justice qui ont les mêmes droits successoraux, alors que les
enfants ayant fait l'objet d'une adoption simple36 succèdent à l'adoptant pour la
moitié de la part à laquelle ils auraient pu prétendre dans le cas où ils seraient
nés du défunt. Toutefois, en l'absence de tous autres héritiers de la première et
deuxième classe, ils recueillent la totalité de la succession.
Deuxième classe : Petits-enfants ;
Troisième classe : père et mère ;
Quatrième classe : frères et sœurs ;
Cinquième classe : enfants des frères et sœurs ;
Sixième classe : oncles et tantes ;
Septième classe : cousines germaines et cousins germains ;
Huitième classe : conjoint survivant ;
Neuvième classe : l'Etat.
36
L’enfant adopté en justice cesse d’appartenir à sa famille d’origine (cette adoption est autrement
appelée ailleurs plénière, alors que l’adopté simple conserve dans sa famille d’origine tous ses droits
et reste tenu de toutes ses obligations (art. 72). L’adoption simple crée à la charge de l’adoptant et au
profit de l’adopté une obligation d’aliment, d’entretien et d’assistance ; cependant cette obligation est
subsidiaire, en ce sens que l’adoptant n’est tenu de les fournir que si l’adopté ne peut l’obtenir de sa
famille d’origine (art. 73).
En outre, alors que l’adoption judiciaire est prononcée en justice, l’adoption simple fait l’objet d’une
déclaration aux actes de l’état civil.
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Quoi de plus normal pour se rendre compte que dans ce droit la situation du
conjoint survivant est très précaire, du moins sur le plan successoral.
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ligne maternelle. La moitié dévolue à chaque ligne est recueillie par le collatéral
le plus proche en degré dans la ligne considérée. Si dans une ligne il existe
plusieurs collatéraux de même degré, la portion dévolue à cette ligne se répartit
entre eux par tête ;
- Situation du conjoint survivant : la situation du conjoint survivant sénégalais
est particulière. D’abord parce que s’il s’agit de plusieurs veuves, les parts
fixées pour le conjoint survivant se partagent entre elles par tête (art.529). Mais
quelles sont ces parts ? En cas de concours avec des enfants légitimes, le
conjoint survivant ou éventuellement chacun des conjoints survivants a droit à
une part d’enfant légitime le moins prenant, sans qu’elle puisse être supérieure
au quart de la succession. Par contre, lorsqu’à défaut de descendants légitimes,
le défunt laisse un ou plusieurs parents légitimes des catégories visées ci-haut,
son conjoint survivant a droit à la moitié de la succession.
Nul n’est héritier qui ne veut. Ce principe est consacré dans tous les Droits
successoraux, sous réserve de l’acceptation forcée en cas du recel successoral en Droit
franco-malgache.
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Ce délai a une importance pratique, dans la mesure où, alors qu’il est en
cours, l’héritier ne peut être contraint à prendre parti. Il bénéficie d’une exception
dilatoire qui lui permet d’écarter toute poursuite sans dire s’il accepte ou renonce à la
succession.
Après écoulement de ce délai, l’héritier est considéré s’il n’a pas opté tant
en Droit sénégalo-congolais, qu’en droit franco-belge comme ayant tacitement accepté
la succession purement et simplement.
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2. L’ACCEPTATION FORCEE
Un successible est traité malgré lui comme ayant accepté une succession,
lorsqu’il a diverti ou recelé les biens successoraux.
37
DECLERCQ, M.et CLIPPELLE, Br., Cours de Droit civil élémentaire, De Boeck, Bruxelles, 1996,
p. 59.
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Ce recel successoral n’est pas prévu en Droit congolais, alors qu’il s’agit
d’un cas récurrent surtout commis par les conjoints survivants, s’ils sont en présence
des enfants d’autres lits du de cujus. D’où la nécessité de se demander que fera le juge
congolais saisi à cet effet. Pourra-t-il poursuivre le receleur successoral de vol ou
d’une autre infraction à déterminer ?
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Selon la doctrine, il n’y a que deux façons de disposer de ses biens à titre
gratuit. L’une est unilatérale (le testament) l’autre est contractuelle (donation).
Mais contre toute attente, les testaments conjonctifs sont déclarés valables
par le Droit malgache, uniquement entre testateurs époux, aux termes de l’article 29
qui dispose : « Les testaments conjonctifs ne sont pas prohibés. Néanmoins, la clause
selon laquelle deux époux ou un homme et une femme unis selon les coutumes ont,
dans un testament conjonctif, déclaré que ledit testament ne pourrait être modifié de
leur vivant que d'un commun accord, cesse d'avoir effet en cas de divorce ou rupture
de l'union. »
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Quant à son exécution, s’il peut être exécuté dès sa découverte au Congo et
au Madagascar, au Sénégal par contre, au décès du testateur, son testament olographe
est présenté au juge du lieu d’ouverture de la succession ; celui-ci dresse procès-verbal
de la présentation, de l’ouverture du testament, s’il est cacheté, et de son état. Il est
ensuite ordonné dépôt du testament au rang des minutes d’un notaire.
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Une libéralité est un acte à titre gratuit par lesquels une personne dispose
d’un ou plusieurs de ses biens au profit d’autrui avec la volonté d’enrichir le
patrimoine du gratifié.
La nuance possible qui saute aux yeux est que les législations africaines
exigent rigoureusement certaines formalités dans les donations immobilières, alors que
le Droit franco-belge se montre très rigoureux en exigeant que toute donation sous
réserve de quelques exceptions, soit passée en forme authentique.
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le donateur peut stipuler que les biens donnés lui feront retour en cas de précédés du
donataire seul ou de celui-ci et de ses descendants.
Dans ce cas cependant, les biens donnés ne feront retour que s'ils existent
encore en nature et resteront grevés des droits réels qui auraient été consentis par le
donataire. Le droit de retour ne pourra être stipulé qu'au profit du donateur seul.
Enfin, les Droits africains ne sont pas très développés en Droit fiscal des
successions et libéralités, pourtant il s’agit là d’un volet ramenant des capitaux
conséquents aux pays Européens.
CONCLUSION
Les aspects non analysés faute de temps peuvent être approfondis au cours
des séances des travaux pratiques.
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