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Amenorrhées 2-3
Amenorrhées 2-3
Pr S. Bouzid
Cours 3éme année
2022-2023
Introduction – Définition
• L'âge de la ménarche de 12,8 ans.
Avec les variations inhérentes à toutes données biologiques (± 2 DS)
• On parle d'aménorrhée primaire si la ménarche n'est pas survenue à
16 ans
• Devant une aménorrhée primaire, il faut absolument faire le diagnostic
étiologique ou encore le diagnostic de niveau.
• Le médecin doit connaître la physiologie du cycle pour rechercher la cause
de l'aménorrhée. Rappelons simplement que pour avoir normalement
ses règles, la jeune fille doit avoir :
§ un vagin perméable
§ un utérus fonctionnel, non malformé, avec un endomètre réceptif
§
§ des ovaires sécrétoires
§ une hypophyse intacte sur le plan fonctionnel
§ un hypothalamus normal
§ un fonctionnement cortical cérébral non perturbé.
• Il faut insister sur la douceur de l'abord psychologique lors de
l'examen général et de l'examen gynécologique orienté vers :
§ le développement staturopondéral
§ l'étude des CSS (seins, pilosité, organes génitaux)
§ et la recherche de malformations utéro-vaginales
§ le dosage des gonadotrophines hypophysaires
• Le traitement sans diagnostic, comme toujours en médecine, risque
d'être inutile, voire même dangereux.
Examen clinique
Interrogatoire: doit être minutieux :
§ poids de naissance, courbe de croissance en taille et en poids (carnet de santé)
§ circonstances de la grossesse ayant abouti à la naissance de la patiente (prise de médicaments
particuliers ou d'hormones par la mère) et de l'accouchement (souffrance néonatale)
§ âge de la puberté maternelle, caractères des menstruations des éventuelles sœurs
§ recherche d'un trouble de l'olfaction, d'une anomalie de la vision ou de céphalées
§ anomalies neurologiques (syncinésies), malformations faciales de la ligne médiane
§ signes en faveur d'un dysfonctionnement thyroïdien ou surrénalien
§ antécédents de tuberculose
§ notion de douleurs pelviennes cycliques
§ appréciation du profil psychologique, notion de traumatisme organique ou psychoaffectif
§ antécédents médicaux, chirurgicaux et radiothérapiques
§ variations pondérales importantes (maigreur, alimentation sélective ou, à l'inverse, obésité)
§ appréciation quantifiée de l'activité physique
Examen général: Il apprécie
§ le morphotype, la taille, le poids actuel, la courbe de croissance et la
vitesse de croissance. On calculera l'index de masse corporelle.
§ le développement de la pilosité sur les membres, le visage, le thorax
§ l'existence d'une acné accompagnée d'une séborrhée
§ le développement des glandes mammaires, pilosité et seins étant
classés selon les stades pubertaires établis par Tanner
§ La recherche d'une galactorrhée en pinçant le mamelon entre deux
doigts sera effectuée de principe.
La recherche de malformations somatiques complétera l'examen
général.
Examen gynécologique:
Il est pratiqué, comme toujours, vessie et rectum vides, sur une table gynécologique bien éclairée,
et comprend :
§ l'inspection soigneuse de la vulve et de l'hymen
qui apprécie le développement des grandes lèvres, la trophicité des petites lèvres (œstrogènes), la
taille du clitoris (rôle des androgènes) et l'importance de la pilosité, l'abouchement de l'urètre, la
distance urètre-clitoris (raccourcie en cas d'imprégnation androgénique in utero)
§ un toucher rectal
qui apprécie l'existence d'un utérus ou celle d'une masse ovarienne latéro-utérine, encore mieux
retrouvée par le toucher vaginal, à un ou deux doigts quand c'est possible
§ l'examen au spéculum de vierge ou avec un vaginoscope est parfois pratiqué
et apprécie la profondeur du vagin, l'existence d'un col utérin.
§ En cas de consultation tardive (après le mariage, par exemple), l'abord psychologique est là
encore capital
§ le retard à consulter prouvant suffisamment les difficultés et les réticences à ce premier examen,
la notion d'anormalité étant toujours sous-jacente.
§ Si l'examen gynécologique s'avère difficile, on se contentera d'une simple inspection et on
préférera faire une échographie pelvienne par voie abdominale.
Examens complémentaires:
En fonction de la clinique :
§ Courbe thermique
§ Radiographie de la main avec recherche du sésamoïde du pouce
affirme que l'âge osseux est en / avec l'âge chronologique
et qu'il n'existe pas de retard de maturation globale de l'organisme
§ L'échographie en 3D
§ Dosage de base de FSH-LH est essentiel permettant de situer le niveau de l'atteinte endocrinienne
En fonction des résultats de ces examens d'orientation, d'autres pourront secondairement être
prescrits :
§ IRM du pelvis
§ IRM de l'hypophyse
§ champ visuel.
•
Diagnostic étiologique
Il faut penser:
§ surtout aux hyperplasies congénitales des surrénales
§ plus rarement aux tumeurs de l'ovaire ou de la surrénale
§ ou au syndrome des ovaires micro polykystiques.
L'existence d'une ambiguïté des organes génitaux externes fera
rechercher certaines formes de dysgénie gonadique.
Hyperplasie congénitale des surrénales
•
• Elles entraînent un virilisme évolutif et important avec hypertrophie clitoridienne,
hirsutisme de type masculin.
• La testostérone plasmatique est ↑, > à 5 nmol/l.
• La tumeur peut être
• d'origine ovarienne (delta-4-androstènedione ↗ avec ↘ de la LH par rétrocontrôle)
• ou d'origine surrénalienne (↗ prédominante de la DHEAS et taux faible d'ACTH).
•
• Ces tumeurs sont souvent petites, peu visibles en échographie, à l'IRM ou à la
cœlioscopie, et c'est surtout l'asymétrie des deux glandes qui alertera.
• Dans les cas difficiles, on peut être amené à faire des cathétérismes des veines
ovariennes et/ou surrénaliennes pour orienter sur le côté de l'intervention
chirurgicale.
Syndrome des ovaires micro-polykystiques
•
• Le syndrome des ovaires micro-polykystiques donne rarement une
aménorrhée primaire.
Si les caractères sexuels secondaires sont absents
La fillette n'a pas atteint l'âge osseux de 13 ans. Il existe un retard associé de puberté et de croissance.
La puberté n'est pas survenue et les gonadotrophines FSH et LH sont normales ou basses.
Il faut savoir rechercher les causes qui peuvent avoir freiné la maturation physiologique :
■ maladies chroniques (néphropathies, anomalies cardiaques congénitales) ou carences nutritionnelles
(anémie hémolytique congénitale, syndrome de malabsorption, traitements corticoïdes prolongés)
■ le panhypo-pituitarisme idiopathique où le nanisme harmonieux suffit par son aspect clinique
caricatural à évoquer le diagnostic, le plus souvent porté bien avant du fait de l'insuffisance de croissance
ou d'antécédents tumoraux en cas de forme acquise.
■ l'hypothyroïdie fruste (thyroïdite auto-immune), dont le diagnostic, évoqué sur le ralentissement de la
croissance, sera assuré par↗ de la TSH.
Après avoir éliminé une cause tumorale par une IRM cérébrale, il faudra savoir attendre sans traitement,
en vérifiant la prolactine, car il s'agit le plus souvent d'une puberté différée, à caractère familial, avec
notion de retard pubertaire chez la mère.
Il faudra revoir l'adolescente de 6 mois en 6 mois, en surveillant l'apparition des signes pubertaires, la
courbe de croissance et l'apparition du sésamoïde du pouce.
Le test à la GnRH, avec réponse LH positive, et disparition de la réponse FSH prédominante, laisse augurer
de la survenue proche de la ménarche.
Il faut savoir refuser de prescrire un traitement hormonal, ce qui serait une faute grave, les œstrogènes
bloquant l'axe hypothalamo-hypophysaire qui commence à fonctionner.
Si le sésamoïde du pouce est présent
•
• La jeune fille a atteint l'âge de la puberté.
• Il s'agit d'un impubérisme dont il faut rechercher la cause organique.
•
FSH et LH élevées
•
• il s'agit d'une aménorrhée d'origine périphérique ou ovarienne
• un syndrome de Turner
• dysgénésies gonadiques sans malformation.
•
Syndrome de Turner
•
• Le morphotype peut être normal (dysgénésie gonadique pure)
• Dans les délétions partielles ou les mosaïques (on peut avoir un développement
mammaire (20 % des cas), rarement une ou plusieurs menstruations).
• Échographiquement,
• la petite taille des ovaires associée à une ou deux structures folliculaires
sont des éléments de mauvais pronostic pour la reproduction, de même
qu'un taux d'inhibine B < à 7 ng/l ou d'AMH < à 0,07 ng/ml.
•
• la cœlioscopie (rarement pratiquée) montrent des ovaires réduits à une
bandelette.
• La biopsie des ovaires est très discutée étant donné un capital folliculaire souvent
réduit.
•
•
• D'exceptionnelles grossesses spontanées sont parfois obtenues après arrêt d’un THS si
des follicules sont détectés.
• La stimulation par gonadotrophines HMG-hCG est contre-indiqué car inefficace.
• On rapprochera de ces cas certaines causes acquises de destruction ovarienne :
• irradiation, chimiothérapie (tumeurs ou des hémopathies malignes)ou galactosémie
congénitale.
• Ces causes peuvent bénéficier dès l'enfance d'une conservation ovarienne avec l'espoir
d'une utilisation dans le futur d'une greffe ovarienne ou d'une utilisation des ovocytes.
• Dans les rares causes auto-immunes (anticorps anti-ovariens positifs)
• associés à une thyroïdite,
• une hypoparathyroïdie,
• une insuffisance surrénale
• dans le cadre des polyendocrinopathies auto-immunes de type 2)
• et en cas de mutations inactivatrices du récepteur de FSH ou de LH,
• aucun traitement n'a fait preuve d'efficacité.
FSH et LH normales ou basses
•
• il faut rechercher une cause
• endocrinienne, générale ou hypothalamo-hypophysaire.
• L'IRM cérébrale est indispensable.
• l'hypothyroïdie frustre de survenue tardive
parfois cliniquement latente, dont le diagnostic sera assuré par les dosages
de T4 et surtout de TSH et d'anticorps antithyroïdiens (thyroïdite d'Hashimoto)
•
• Dysplasie olfacto-génitale ou syndrome de Morsier-Kallmann
• Il associe un impubérisme à une ↘ de l'olfaction mise en évidence par les tests de
reconnaissance des odeurs (éther, ammoniaque), et une olfactométrie.
• Cette entité correspond à un défaut de migration des neurones sécrétant
le GnRH avec aplasie ou atrophie des bulbes olfactifs (bien vu à l'IRM
cérébrale), véritable carence endogène en GnRH d'origine hypothalamique.
• Les dosages de FSH et de LH montrent des valeurs particulièrement basses.è-
(
• +3yu6+3_é »é
• Les mutations du gène KAL1 liées à l'X qui code pour une
protéine: l'anosmine,
• expliquent 15 % des formes sporadiques
• et 60 % des formes familiales de cette pathologie
•
• les formes liées à l'X présentant une fréquence élevée d'anomalies
rénales, de surdité et de syncinésies (un mouvement volontaire d'un membre
s'associe à un mouvement involontaire en miroir de l'autre membre ).
• le syndrome de Willi-Prader
(hypotonie, obésité avec hyperphagie obsessionnelle, déficit mental,
avec hypogonadisme hypo gonadotrope et insuffisance en GH),
• l'exceptionnel syndrome de Laurence Moon-Bardet-Biedl
(hypogonadisme hypo gonadotrope avec syndactylie, débilité,
diabète…).
• Il faut insister avant tout sur la nécessité de rechercher :
• Une lésion organique par l'IRM cérébrale
chez les femmes qui ont des antécédents de convulsions,
ou de méningo-encéphalite.
• On recherchera un gliome du nerf optique, un craniopharyngiome, une
hydrocéphalie latente, des séquelles de toxoplasmose congénitale, ainsi
que tout processus expansif de la selle turcique.
• Le craniopharyngiome, le plus fréquent, se caractérise par un déficit
précoce en GH avec retard de croissance, obésité et diabète insipide.
Bénin, il est parfois récidivant et alors redoutable ;
•
• Une galactorrhée
Est rarement cause d'aménorrhée primaire.
• Le dosage de prolactine doit cependant être systématique même si
l'adénome à prolactine est une cause rare.
• Récemment, des causes rares ont été découvertes
à rechercher en cas de formes familiales ou de mariages consanguins
dans la fratrie:
■ les gonadotrophines dont la structure chimique est anormale et qui
ne peuvent exercer leur action car leur structure est modifiée.
La maturation folliculaire qui dépend des deux hormones gonadotropes
ne peut s'effectuer.
■ une mutation du gène DAX1 doit aussi être recherchée lorsque
l'hypogonadisme hypo gonadotrope est associé à une insuffisance
surrénale de découverte précoce par hypoplasie congénitale des
surrénales (rôle de ce facteur dans le développement embryologique des
surrénales et des gonades).
Caractères sexuels discordants
Biologiquement
• un déséquilibre: du rapport LH/FSH mesurée en début de cycle (à J3 ou J4) (LH-FSH >2,5) est
inconstant, même si cet excès de LH explique bien l'hyperfonctionnement de la thèque interne
et l'hypersécrétion des androgènes ovariens.
• Rappelons enfin l'élévation possible de la prolactine (10 % des cas), modérée.
•
Aménorrhée s'accompagnant d'une perte de poids
massive
• Il s'agit d'une aménorrhée par anorexie nerveuse ou anorexie mentale.
• L'amaigrissement massif secondaire à une anorexie volontaire fait suite à
l'aménorrhée (premier symptôme après un choc affectif ou un conflit avec
l'entourage familial ou sur un terrain prédisposé).
• Le traitement est long et difficile, les rechutes fréquentes, le pronostic sévère,
surtout si la maladie apparaît au-delà de 20 ans. La guérison, souvent
temporaire, est marquée par la reprise de l'appétit, du poids, suivie de la
réapparition des règles. Le test à la GnRH; s'il était pratiqué à la phase aiguë ;
serait négatif, avec réponse FSH prédominante, de type prépubertaire.
• L'anovulation persiste souvent après reprise partielle de poids, de traitement
difficile par son caractère rebelle aux inducteurs habituels. Il y a là une bonne
indication à l'induction de l'ovulation par une pompe autoprogrammée libérant
de la GnRH lorsque le problème psychiatrique est résolu, un certain poids
atteint (IMC >17), et seulement si l'état paraît stabilisé (avis du psychiatre
indispensable).
Aménorrhées accompagnant les maladies générales
• endocriniennes
• Hémochromatose
• cirrhose,
• tuberculose évolutive,
• diabète avec dénutrition,
• insuffisance thyroïdienne,
• maladie de Cushing,
• maladie d'Addison
Aménorrhée secondaire isolée cliniquement
• Parfois l'interrogatoire est non contributif et l'examen clinique est
parfaitement normal.
• Il faut essayer de comprendre la raison de l’absence des règles avant
de prescrire un traitement. (expliquer alors à la patiente)
• Il faut lui demander d'établir
• sa courbe thermique,
• de doser FSH-LH et PRL
• et de revenir consulter.
• Plusieurs circonstances peuvent se rencontrer:
1.Courbe thermique biphasique, taux de FSH et LH
normaux
On peut affirmer l'intégrité de l'axe hypothalamohypophyso-ovarien.
Il faut alors rechercher une cause utérine.
• Sténose cicatricielle du col
Le diagnostic est évoqué à l'interrogatoire sur la notion de douleurs pelviennes cycliques
correspondant à l'hématométrie, sur les antécédents de conisation ou d'amputation du col ou
surtout d'électrocoagulation intempestive de l'endocol.
Cette sténose sera confirmée par l'examen clinique, petit orifice punctiforme ou absent, non
cathétérisable par l’hystéromètre.
Le test à la progestérone ou aux œstroprogestatifs est ici négatif.
Le traitement est chirurgical, et consiste à faire l'incision des commissures puis une
trachéloplastie.
• Tuberculose postpubertaire
Le motif de la consultation est alors le plus souvent la stérilité.
L'interrogatoire retrouve la notion de contage tuberculeux et de non-vaccination par le BCG.
La biopsie de l'endomètre, si elle est possible, peut révéler l'existence de follicules giganto-
épithéloïdes.
L'hystérosalpingographie montre sur le cliché sans préparation des adénopathies pelviennes
calcifiées, le plus souvent un aspect de la cavité utérine en doigt de gant ou l'injection de
l'endocol ou de l'isthme seulement, le reste de l'utérus étant entièrement symphysé. Ici,
l'endomètre a été détruit par le processus tuberculeux : l'aménorrhée est définitive.
2.Courbe thermique plate, taux de FSH et de LH élevés
Il faut alors rechercher une cause ovarienne
Elles sont fréquentes, au deuxième rang dans les étiologies après le syndrome des
ovaires micropolykystiques.
• Dysgénésies gonadiques
Elles se rencontrent chez des femmes jeunes (20 à 25 ans) souvent mal réglées,
stériles (4 à 18 % des aménorrhées secondaires).
• L'épuisement prématuré du capital folliculaire, appelé maintenant insuffisance
ovarienne primitive (IOP), est un terme souvent mieux vécu que celui de
ménopause précoce.
• L'IOP est définie comme une aménorrhée survenant avant 40 ans avec une FSH
≥ 25 UI/l.
• L'IOP se traduit par une aménorrhée, souvent précédée d'irrégularités du cycle
(parfois masquées par la prise d'une pilule contraceptive), associée à un
symptôme important qui doit être recherché, les bouffées de chaleur.
• Le diagnostic repose sur l'élévation de la FSH ≥ 25–30 UI/l (par carence en
inhibine B)
Ø Plusieurs étiologies sont possibles :
Génétique:
•
• Les variantes du syndrome de Turner
Ø associent un syndrome malformatif souvent a minima,
mais l'atrésie folliculaire a été retardée par certains clones de
formule XX,
Ø et quelques grossesses ont été décrites
Ø Il s'agit de mosaïques 45X/46XX.
Immunologique:
•
• C'est la deuxième cause importante d'IOP.
• L'autoimmunité (anticorps anti-ovaire) pas facile à démontrer
• mais d'autres maladies auto-immunes doivent être recherchées
• principalement thyroïdiennes (Ac antithyropéroxydase) ATPO
• diabète de type I (DID du sujet jeune).
• L'aspect des ovaires est particulier avec une taille subnormale et des follicules
visibles à l'échographie.
• Devant ces ovaires de taille normale, une cœlioscopie avec biopsie d'ovaire peut
montrer une infiltration lympho plasmocytaire et des follicules à différents
stades de développement.
• Ceci est important car des reprises de cycle sont possibles et des grossesses
surviennent parfois sous traitement substitutif.
Iatrogène
La chirurgie ovarienne (kystectomie sur les deux ovaires ou ovariectomie) est parfois en cause
(endométriomes bilatéraux ou kystes dermoïdes volumineux).
Chimiothérapique
Les agents alkylants sont les plus toxiques, avec en priorité le cyclophosphamide (Endoxan®), mais
aussi le busulfan, le chlorambucil et les moutardes azotées, tous les antimitotiques inclus dans les
protocoles de traitement des lymphomes malins : MVPP, MOPP.
Radiothérapique
Elle peut détruire le capital folliculaire dès que les doses au niveau de l'ovaire dépassent 4 Gy. Avec
8 Gy, l'épuisement ovarien est constant.
Les progrès dans les traitements des lymphomes (maladie de Hodgkin) et des leucoses aiguës
lymphoblastiques rendent ces situations plus fréquentes.
• Bilan Devant une IOP non iatrogène
• il faut faire :
• glycémie
• TSH
• Anticorps antithyroïdiens et anti surrénaliens.
• un caryotype à la recherche de l'X fragile.
Prise en charge
• Le THS est nécessaire jusqu'à l'âge physiologique de la ménopause, car il ↘ les risques
vasculaires, maintient la masse osseuse, améliore la sexualité.
• Il existe une réversibilité de la fonction ovarienne dans 4 à 7 % des cas .
• En l'absence de désir de grossesse
• une contraception peut être nécessaire car il y a 5 % de grossesses spontanées.
• On choisira une CHOP dosée à 30 ou 35 μg.
• En cas de désir de grossesse
• on donnera un traitement substitutif comportant de l'œstradiol et de la progestérone
naturelle ou de la dydrogestérone à dose plus ↗ que dans la ménopause pendant 21 j,
avec arrêt d’1 semaine pour obtenir une hémorragie.
• Ce traitement sera poursuivi jusqu'à 52 ans.
• L'efficacité thérapeutique sera jugée sur l'apparition des règles, la ↘ desBC, des
insomnies de la dyspareunie.
• Un apport calcique sera à évaluer
• Un soutien psychologique
3.Courbe thermique plate, taux de FSH et de LH bas
Formes fonctionnelles
• Elles sont très fréquentes, liées à une perturbation dans l'intégration des neuropeptides
cérébraux qui influent alors négativement sur la pulsatilité de la GnRH.
• Elles sont pour cette raison appelées « psychogènes » ou « corticales ».
•
•
Formes avec perte de poids
•
Formes avec exercice musculaire intensif
•
• Sport de compétition avec entraînement physique intensif (marathoniennes, danseuses
de ballet, gymnastes, nageuses, skieuses de fond).
•
• Multiples facteurs sont en cause :
• alimentation déséquilibrée (restriction lipidique et calorique) ou apports caloriques non
adaptés aux entraînements (> 5 heures/ semaine) et à la compétition, perte de poids
(> 15 %) et masse graisseuse faible avec taux faible de leptine
• prédisposition génétique et, chez les plus jeunes, immaturité de l'axe gonadique.
• La pulsatilité de la GnRH est là aussi diminuée du fait de l'élévation de la β-endorphine.
• Le THS pour prévenir l'ostéoporose n'est pas toujours compatible avec les entraînements
et les compétitions, ce qui est dommageable.
Formes iatrogènes
• Elles sont rares.
• Des irradiations hypothalamiques pour cancer nasopharyngé ou
leucose aiguë lymphoblastique avec des doses de 50 à 60 Gy
peuvent entraîner des aménorrhées d'origine centrale.
Enfin, citons l'exceptionnelle grossesse nerveuse
L'aménorrhée est ici secondaire, associée à une prise de poids et
accompagnée de signes sympathiques de grossesse chez des femmes
obsédées par la crainte ou le désir d'une grossesse.
Les femmes adoptent une attitude en hyperlordose pouvant tromper,
d'autant que l'examen clinique est difficile.
• L'hCG est ici toujours négatif,
• les gonadotrophines sont basses
• la prolactine élevée.
En conclusion
Ø Le SOPK est la principale anomalie gonadique féminine (6 à 8 % des femmes en âge de
se reproduire en sont atteintes) il faut donc rechercher systématiquement devant une
aménorrhée des troubles du cycle préalables et s'aggravant progressivement, des
signes cliniques et/ou biologiques d'hyperandrogénie et d'insulinorésistance avec
obésité.
ØLa seconde cause, l’IOP doit être évoquée avec la patiente, même si la situation est
psychologiquement douloureuse.
Ø L'aménorrhée hypothalamique ou psychogène est extrêmement fréquente. Le diagnostic
d'interrogatoire est à confirmer par un dosage de prolactine et, au moindre doute
(céphalée, troubles visuels), une imagerie hypothalamo hypophysaire de type IRM.
ØL'aménorrhée par hyperprolactinémie est fréquente (20 % des aménorrhées
secondaires) pour laquelle on recherche d'abord la prise d'un médicament. Étant
donné leur fréquence, il n'est pas question d'effectuer systématiquement une IRM,
même si on prend ainsi le risque de négliger une cause organique.
ØEnfin, il faut rappeler qu'une hyperprolactinémie peut aussi révéler une hypothyroïdie
frustre ou accompagner un SOPK.