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Conditions de vie des personnes déplacées et des familles d’accueil en zone gouvernementale : résultats de l’enquête.

Ministère de la solidarité Fonds des Nations Unies


et des victimes de guerre Pour la Population

Conditions de vie
des personnes déplacées
et des familles d’accueil
en zone gouvernementale :
résultats de l’enquête
MINISTÈRE DE LA SOLIDARITÉ
ET DES VICTIMES DE GUERRE

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE


DIRECTION DE LA PLANIFICATION,
DE STATISTIQUE
DE L’INFORMATIQUE ET DE LA STATISTIQUE
ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE

Conditions de vie
des personnes déplacées
et des familles d’accueil
en zone gouvernementale :
résultats de l’enquête

Avec la collaboration du Système des Nation Unies :

UNFPA PNUD UNIFEM PAM OCHA FAO OIM


Copyright © UNFPA/MSVG
janvier 2007
Toute reproduction interdite sous peine de poursuites judiciaires
CONDITIONS DE VIE DES PERSONNES DÉPLACÉES

ET DES FAMILLES D’ACCUEIL EN ZONE GOUVERNEMENTALE :

RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE

RAPPORT D’ÉTUDE
4

Rédacteurs et contributeurs

SIKA Glebelho Lazare DJANGONE-MIAN M. Rachelle


FASSASSI Raïmi NEUSSL Peter
OUATTARA Aboudou SOKO Constant
MOSSO Addy Rosine BEUGRE DEGRI Claude
BENTUNI K. Emmanuel SADIKU LAHISSI ADJAO
DAMIT Serges Amany ENOKOU KOFFI Jean

Avec la collaboration du Système des Nation Unies.

Mise en page et publication

ATSE Solange
BIA GUEU Flore
ADIAFFI Olivier

Citation recommandée

Enquête PDI-FAC 2005 “Conditions de vie des personnes déplacées


et des familles d’accueil en zone gouvernementale: résultats de l’enquête”.
MSVG/ENSEA/UNFPA.
Préface
Les déplacements internes des populations du fait des confits armés restent
un problème mondial aux proportions catastrophiques. En 2005, plus de
25 millions de personnes étaient touchées et nombre d’entre elles conti-
nuent de souffrir sans recevoir une assistance ou une protection suffisante
de la part de leur gouvernement et de la communauté internationale. Pourtant,
les recommandations du Programme d’Action de la Conférence Internationale
sur la Population et le Développement (P A/CIPD) relatives aux personnes
déplacées préconisent la recherche de solutions durables aux problèmes des
PDIs, l’assistance et la protection effectives à l’endroit et tout particuliè-
rement des femmes et des enfants, la fourniture de services sociaux de base
et la mise en place de programmes d’aide et de réinsertion dans les plans
de développement tout en respectant le principe de l’équité entre les sexes.
Au plan mondial, d’importants progrès ont été accomplis au cours de la
décennie écoulée comme en témoigne une meilleure connaissance du
problème des déplacements internes concrétisée par l’élaboration et l’ap-
plication croissante du cadre normatif pour la protection de droits des
personnes déplacées que constituent les “Principes Directeurs relatifs au
déplacement des personnes à l’intérieur de leurs pays” publiés en 1998 par
les Nations Unies.

En Cote d’Ivoire, dès le déclenchement de la crise en 2002, l’on a enre-


gistré d’importants mouvements de populations fuyant les zones de combat.
Le Gouvernement, à travers la Cellule Solidarité et Action Humanitaire et
la communauté humanitaire (agences des Nations Unies, ONGs nationales
et internationales) ont apporté une assistance à ces besoins pressants et
nouveaux notamment, par la fourniture de vivres et de non-vivres. Dans le
souci d’apporter une réponse aux besoins générés par la crise, l’identifica-
tion et la réinsertion des victimes, l’évaluation des préjudices subis en vue
de la réparation des dommages, sont des préoccupations majeures du
Ministère de la Solidarité et des Victimes de Guerre (MSVG).
6
C’est dans ce cadre et afin de répondre efficacement aux besoins des
Personnes Déplacées Internes du fait de la guerre (PDI) que le Gouvernement
a sollicité l’appui financier et technique du Fonds des Nations Unies pour
la Population (UNFP A) pour la réalisation d’une étude qui fournira des
informations fiables et précises sur les conditions de vie des PDI et des familles
qui les ont accueillies. Ce présent document qui constitue le Rapport de
cette étude initiée par le Ministère de la Solidarité et Victimes de Guerre a
travers la Direction de la Planification. de l’Informatique et de la Statistique
(DPIS), a été réalisé par l’École Nationale Supérieure de Statistique et
d’Économie Appliquée (NSEA), avec l’appui financier et technique de
l’UNFPA, qui a mobilisé autour de ce projet les agences des Nations Unies
que sont le PNUD, la FAO, l’UNHCR, OCHA, le PAM, l’OIM et l’UNICEF.

C’est l’occasion d’exprimer toute ma reconnaissance et celle du


Gouvernement Ivoirien à tous les acteurs ayant contribué à l’élaboration
de ce précieux document et, particulièrement aux populations qui en dépit
des traumatismes subis du fait de cette guerre, ont accepté de partager leurs
souffrances et de formuler leurs vœux pour une Cote d’Ivoire réunifiée et
réconciliée avec elle-même.

Je tiens à rassurer que les résultats de cette étude et les recommandations


faites serviront de base pour la définition de projets a court, à moyen et à
long terme, impliquant le Gouvernement et les partenaires au dévelop-
pement pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations
déplacées.

Louis André DACOURY TABLEY


Ministre de la Solidarité et des Victimes de Guerre
Avant-Propos
La Côte d’Ivoire est confrontée depuis le mois de septembre 2002 à une
crise politicomilitaire sans précédent de son histoire. Cette crise a eu des
répercussions profondes sur l’intégrité du territoire national, coupé en deux
au niveau du 8ème parallèle d’une part et sur les populations vivant dans les
zones de combats d’autre part. Des mouvements intenses des populations
exposées à la violence des affrontements ont été observés durant les premiers
mois du déclenchement des hostilités. Les régions de contact notamment
celles de Yamoussoukro, Daloa et Duékoué ont servi de zones de transit
pour de nombreuses populations qui ont regagné les régions plus au sud
notamment Abidjan.

Afin de répondre efficacement aux besoins des populations déplacées,


l’État de Côte d’Ivoire a créé à travers le Ministère de la Solidarité et des
victimes de la Guerre, la Cellule Solidarité et Action Humanitaire (C.S.A.H).
Cependant, une bonne gestion des problèmes sociaux de la crise en Côte
d’Ivoire axée sur la prise en charge psychologique, socio-économique,
alimentaire, médicale et environnementale des personnes déplacées internes
requiert la disponibilité d’informations fiables sur leur situation humani-
taire, en vue de permettre au gouvernement de mieux orienter ses actions.
Or, l’urgence des interventions ayant primé sur la collecte des informations,
les autorités ivoiriennes et les partenaires au développement n’avaient de
ce fait, que peu d’informations sur les personnes déplacées et les familles
d’accueil. En effet, les répercussions de la guerre sur les personnes dépla-
cées (emploi, logement, santé, éducation), les pertes subies, les violences
dont certains déplacés ont été victimes et les traumatismes subis étaient jusque-
là méconnus. Il en est de même des conditions de vie actuelles des déplacés
et des familles d’accueil, de leur volonté de retour dans leur localité d’ori-
gine ainsi que des mesures d’accompagnement souhaitées par ceux-ci.
8
À l’effet de disposer des informations actualisées et fiables en vue d’éla-
borer des programmes et de mettre en œuvre des stratégies durables en faveur
des populations déplacées et des familles d’accueils, le Gouvernement a
sollicité l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la
Population (UNFP A) pour la réalisation d’une enquête sur les conditions
de vie des personnes déplacées et des familles d’accueil.

Cette étude a été menée dans les localités urbaines et rurales des départements
d’Abidjan, de Daloa, de Toulépleu, de Yamoussoukro et de Duékoué par l’École
Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA). La
présente enquête, dont cet ouvrage constitue le rapport, n’aurait pu être une réus-
site sans l’apport des agences du système des Nations Unies, qui sont: Le Fonds
des Nations Unies pour la Population (UNFP A); le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), l’Organisation des Nations Unies
pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ; le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) ; le Bureau des Nations Unies
pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) ; le Programme
Alimentaire Mondial (PAM) ; l’Organisation Internationale pour les
Migrations (OIM) le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).

Je ne saurais terminer mes propos sans adresser mes vifs remerciements


aux autorités administratives coutumières, religieuses, les radios commu-
nautaires des départements visités pour avoir facilité le travail de terrain.
Je formule l’espoir que ce document, fruit de l’action concertée du
Gouvernement Ivoirien et du Système des Nations Unies, constitue un
cadre de référence pour la formulation et la mise en œuvre efficace de
programmes et projets en vue d’améliorer le niveau de vie des populations
qui ont subi les affres de cette guerre.

Philippe DELANNE
Représentant UNFPA Côte d’Ivoire
Table des matières

PRÉFACE ......................................................................................... 5
AVANT-PROPOS ................................................................................ 7
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................ 13
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES .................................................. 24
CARTE DE SITUATION ....................................................................... 25
RÉSUMÉ EXÉCUTIF ........................................................................... 27

Chapitre 1 : Objectifs et méthodologie de l’enquête.................. 39


1.1 Objectifs de l’enquête ............................................................ 39
1.1.1 Objectif global................................................................ 39
1.1.2 Objectifs spécifiques ...................................................... 40

1.2 Méthodologies........................................................................ 40
1.2.1 Échantillonnage ............................................................. 41
1.2.1.1 Plan de sondage : un sondage à deux degrés ............. 41
1.2.1.2 Échantillon .................................................................. 43
1.2.2 Élaboration des questionnaires ..................................... 43
1.2.2.1 Questionnaire '’ménage’' ............................................ 44
1.2.2.2 Questionnaire '’conditions de vie’' ............................. 44
1.2.2.3 Questionnaire '’personnes déplacées’' ....................... 45
1.2.3 Déroulement des activités de l’enquête ......................... 45
1.2.3.1 Mission de sensibilisation ........................................... 45
1.2.3.2 Formation des superviseurs et enquête pilote ............ 46
1.2.3.3 Formation des agents enquêteurs et collecte des données 46
10
1.2.3.4 Traitement des données collectées.............................. 47
1.2.3.5 Exploitation des données, méthodes d’analyse .......... 47
1.2.3.6 Les méthodes d’analyse .............................................. 50

Chapitre 2 : Caractéristiques socio-demographiques des PDIS ... 51


2.1 Estimation de l’effectif des déplacés ..................................... 51
2.2 Caractéristiques démographiques et socio-économique .......... 52
2.2.1 Caractéristiques des ménages........................................ 53
2.2.1.1 Taille des ménages et accueil de déplacés : une majo-
rité de ménages de grande taille............................................. 53
2.2.1.2 Caractéristiques des chefs de ménage: un effectif relati-
vement important de femmes responsables de ménage .......... 56
2.2.1.3 Composition des ménages........................................... 58
2.2.2 Caractéristiques démographiques et économiques des
déplacés................................................................................... 61
2.2.2.1 Structure par âge et par sexe de la population : une
majorité de femmes parmi les déplacés .................................. 61
2.2.2.2 Caractéristiques socio-démographiques : une forte
proportion d’illettrés ............................................................... 62
2.2.2.3 Caractéristiques économiques : des déplacés actifs
dans le commerce.................................................................... 65
2.2.3 Caractéristiques et commodités du logement ................ 67
2.2.3.1 Type de construction, statut d’occupation et coût de
l’habitat ................................................................................... 67
2.2.3.3 Équipement des ménages : la vulgarisation de la radio 73
2.2.3.4 Pression sur le logement : des changements avec les
déplacés................................................................................... 74
2.2.4 Synthèse : classification des ménages en fonction de
leurs équipements.................................................................... 74

Chapitre 3 : conditions de vie des pdis et de leurs familles


d’accueil.................................................................................. 77
3.1 conditions de vie des familles d’accueil ........................... 77
3.1.1 Accueil des PDIS ......................................................... 77
3.1.2 Dépenses des ménages .............................................. 79
11
3.1.2.1 Modification des habitudes de consommation : la
cherté de la vie décriée ...................................................... 80
3.1.2.2 Variation des dépenses ........................................... 81
3.1.3 Aides et solidarité...................................................... 82
3.1.3.1 Origine de l’aide : mobilisation générale .............. 82
3.1.3.2 Nature de l’aide reçue : une prédominance des pro-
duits alimentaires ............................................................... 84

3.2 Conditions de vie des déplacés internes ........................... 85


3.2.1 Itinéraires migratoires et insertion sociale ............... 85
3.2.1.1 Origine des pdis : l’ouest et le centre, régions des
départs massifs ................................................................... 86
3.2.1.2 Appréciation sur l’accueil des pdis dans les ména-
ges : des sentiments mitigés................................................ 91
3.2.1.3 Aide et solidarité en faveur des pdis : émergence
des associations.................................................................. 93
3.2.1.4 Perspectives de retour et de réinstallation des PDIS 98
3.2.2 Perte, insécurité et protection ................................... 104
3.2.2.1 Perte du fait de la crise : des dégâts inégalement
repartis................................................................................ 104
3.2.2.2 Insécurité et protection du fait de la crise : une
recrudescence des agressions............................................. 106
3.2.3 Santé et éducation des PDIS ....................................... 109
3.2.3.1Santé : la crise accentue la dégradation de la santé
3.2.3.2 Éducation : des inégalités entre départements et
entre sexes .......................................................................... 109
3.3 Cohésion sociale : la fragilisation du tissu social liée à
la méfiance ......................................................................... 112
3.3.1 Impact de la crise sur la criminalité et la confiance 118
3.3.1.1 Impact de la crise sur la criminalité : une recrudes-
cence dans tous les départements ...................................... 119
3.3.1.2 Crise de confiance entre communautés.................. 119
3.3.2 Actions à entreprendre .............................................. 121
3.3.2.1 Actions à entreprendre pour améliorer le niveau de
confiance............................................................................. 121
12
3.3.2.2 Actions à entreprendre pour un pardon mutuel ..... 121
3.3.2.3 Solutions préconisées pour le retour de la paix. ... 121

Conclusion et recommandations ............................................. 125


Bibliographie........................................................................... 129
Liste des tableaux
Tableau 1
Répartition des DR tirés selon le département et le milieu de rési-
dence et taux de sondage au premier degré par strate...................... 42

Tableau 2
Répartition des ménages dénombrés selon le département et le milieu
de résidence ....................................................................................... 42

Tableau 3
Répartition des individus enquêtés selon le département et le milieu
de résidence ....................................................................................... 44

Tableau 4
Répartition des DR tirés selon le milieu de résidence.......................
48
Tableau 5
Population et nombre de ménages estimés selon le département et le
milieu ................................................................................................. 49

Tableau 6
Nombre de déplacés estimés selon le département et le milieu......... 52

Tableau 7
Répartition des ménages selon la taille, le département et le milieu
de résidence (%) ................................................................................
54
Tableau 8
Répartition des ménages par département selon le type de ménage
et le milieu de résidence, et taille moyenne des ménages.................. 55
14
Tableau 9
Nombre moyen de déplacés par département et milieu de résidence 55

Tableau 10
Proportion de chefs de ménages occupés avant et après la crise par
département (en %) ...........................................................................
58
Tableau 11
Répartition des individus selon leurs liens de parenté avec le chef de
leur ménage (%) ................................................................................ 59

Tableau 12
Répartition des ménages selon leur type, le milieu de résidence et le
département (en %) ........................................................................... 60

Tableau 13
62
Répartition de la population selon le statut, le sexe et l’âge.............

Tableau 14
Caractéristiques socio-démographiques et culturelles de la popula-
tion résidente selon le statut par département (en %)....................... 64

Tableau 15
Caractéristiques économiques de la population selon le département,
le statut, avant et après le déclenchement de la crise (en %)............
66
Tableau 16
Proportion de personnes occupées avant et après la crise ...............
66
Tableau 17
Répartition des ménages selon le type de construction et le milieu .. 67

Tableau 18
Répartition des ménages selon le statut d’occupation et le milieu.... 68

Tableau 19
Répartition des ménages selon le loyer mensuel, le milieu et le dépar-
tement de résidence ........................................................................... 69
15
Tableau 20
Répartition des ménages selon le mode d’approvisionnement en eau 70

Tableau 21
Répartition des ménages selon le mode d’éclairage .........................
71
Tableau 22
Répartition des ménages selon le lieu d’aisance, le milieu et le dépar-
tement de résidence (en %)................................................................ 72

Tableau 23
Répartition des ménages selon la disponibilité de certains équipe-
ments, le milieu et le département de résidence (en %) .................... 73

Tableau 24
Répartition des ménages selon le nombre de personnes par pièce, le
76
milieu et le département de résidence (en %)....................................

Tableau 25
Répartition des familles d’accueil selon l’organisation de l’arrivée
des déplacés....................................................................................... 78

Tableau 26
Répartition des ménages d’accueil selon la perception de l’arrivée
des déplacés.......................................................................................
79
Tableau 27
Répartition des ménages selon le changement déclaré dans les
dépenses d’alimentation .................................................................... 80

Tableau 28
Répartition des ménages selon les causes de la hausse des dépenses
(en %) ................................................................................................ 81

Tableau 29
Répartition des ménages par département, milieu de résidence et
82
quelques caractéristiques selon la variation relative de leurs dépenses
16
Tableau 30
Répartition des ménages d’accueil par département, milieu de rési-
dence et quelques caractéristiques selon la provenance de l’aide 83
reçue

Tableau 31
Répartition des ménages par département, milieu de résidence et
quelques caractéristiques selon nature de l’aide reçue (en %)......... 85

Tableau 32
Répartition des déplacés internes selon leur zone d’origine et leur 87
milieu de destination (en %)..............................................................

Tableau 33
Répartition des déplacés internes par département, milieu de rési-
88
dence et zone de provenance selon le motif de départ (en %)...........

Tableau 34
Répartition des déplacés internes par département, milieu de rési-
dence et zone de provenance selon le motif du choix des ménages 90
d’accueil (en %).................................................................................

Tableau 35
Répartition des déplacés selon la perception de leur accueil dans les 91
ménages et certaines caractéristiques (en %) ...................................

Tableau 36
Répartition des déplacés internes par département, milieu de rési-
dence et zone de provenance selon leur perception de leurs conditions 93
actuelles de vie (en %).......................................................................

Tableau 37
Répartition des déplacés ayant bénéficié d’une aide publique par dépar-
tement, milieu de résidence et zone de provenance selon le sexe (en 94
%).......................................................................................................

Tableau 38
Proportion des déplacés internes appartenant à une association par
département, milieu de résidence et zone de provenance selon le sexe 95
(en %) ................................................................................................
17
Tableau 39
Répartition des déplacés appartenant à une association par dépar-
tement, milieu de résidence et zone de provenance selon le type
d’association (en %).......................................................................... 96

Tableau 40
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon les structures qui leur sont venues en aide (en
%)....................................................................................................... 97

Tableau 41
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon le niveau de contact avec la localité d’origine
(en %) ................................................................................................ 98
Tableau 42
Proportion des déplacés n’étant jamais retourné dans leur lieu d’ori-
gine par département, milieu de résidence et zone de provenance selon
les raisons évoquées (en %)............................................................... 99

Tableau 43
Matrice origine-destination prévue des déplacés selon le sexe (%) . 100

Tableau 44
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon les types d’incitations pour le retour (en %)....
102
Tableau 45
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone de
provenance selon le motif de non retour à la localité d’origine (en %) ... 103

Tableau 46
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone de
provenance selon les pertes en vies humaines de proches subies (en %) 105

Tableau 47
106
Répartition des déplacés selon les pertes les plus importantes subies
18
Tableau 48
Répartition des déplacés ayant une perception positive de la sécu-
rité dans leur nouveau cadre de vie selon le sexe et certaines
caractéristiques (en %)...................................................................... 107

Tableau 49
Répartition des déplacés ne se sentant pas en sécurité dans leur
nouvel environnement par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon les motifs évoqués ............................................ 108

Tableau 50
Importance relative des violences commises sur les déplacés selon
les lieux des délits (%) ....................................................................... 108

Tableau 51
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon la fréquence des problèmes sanitaires depuis le
début de la crise (en %)..................................................................... 110

Tableau 52
Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon le type d’aide sanitaire reçue (en %) ............... 111

Tableau 53
Taux net de scolarisation des déplacés selon l’âge et le sexe (en %)
113
Tableau 54
Taux net de scolarisation des déplacés âgés de 6-24 ans par dépar-
tement et milieu de résidence selon le sexe (en %)............................ 114

Tableau 55
Causes de non scolarisation des déplacés de moins de 10 ans par
département et milieu de résidence (en %) ....................................... 115

Tableau 56
Cause de non scolarisation des déplacés de moins de 10 ans par dépar-
116
tement et milieu de résidence (en %).................................................
19
Tableau 57
Prise en charge des frais scolaires des enfants déplacés de moins de
10 ans par département et milieu de résidence ( en %) .................... 117

Tableau 58
Prise en charge des frais scolaires des enfants déplacés de moins de
10 ans par département et milieu de résidence ( en %) ....................
118
Tableau 59
Répartition des chefs de ménages selon l’appréciation du niveau de
sécurité (%)........................................................................................ 120

Tableau 60
Répartition des chefs de ménages selon l’appréciation du niveau de
confiance (%).....................................................................................
120
Tableau 61
Répartition des chefs de ménages selon les actions à entreprendre
pour améliorer le niveau de confiance (%) ....................................... 122

Tableau 62
Répartition des chefs de ménage selon les actions à entreprendre pour
un pardon mutuel (%) ........................................................................ 122

Tableau 63
Répartition des chefs de ménage selon la solution préconisée pour
123
le retour de la paix (%)......................................................................

Tableau A.1.
Caractéristiques socio-démographiques et culturelles des chefs de
ménage (%)........................................................................................ 133

Tableau A.2
Répartition des ménages selon l’alphabétisation, le niveau d’ins-
truction, l’état matrimonial et l’âge moyen de leurs chefs................
134
Tableau A. 3
Caractéristiques économiques des chefs de ménage ......................... 135
20
Tableau A.4
Répartition de la population résidente par groupes d’âge quinquennal
et selon le sexe ................................................................................... 136

Tableau A.5
Rapports de masculinité de la population totale, de la population
137
déplacée et de la population non déplacée par groupes d’âge .........

Tableau A.6
Répartition de la population selon le sexe, le département, le milieu
et le statut de résidence (%) .............................................................. 138

Tableau B.1
Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses de
logement.............................................................................................
140
Tableau B.2
Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses de
déplacement/transport ....................................................................... 141

Tableau B.3
Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses
d’habillement ..................................................................................... 142

Tableau B.4
Répartition des ménages selon le changement des dépenses en eau
143
du ménage..........................................................................................

Tableau B.5
Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses en
énergie/électricité du ménage............................................................ 144

Tableau B.6
Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses d’hy-
giène...................................................................................................
145
Tableau B.7
Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses
d’éducation ........................................................................................ 146
21
Tableau B.8
Répartition des ménages selon le changement des dépenses de santé 147

Tableau B.9
Répartition des hommes déplacés internes selon leur zone d’origine
148
Tableau B.10
Répartition des femmes déplacées internes selon leur zone d’origine
149
Tableau B.11
Répartition des hommes déplacés internes selon le motif de départ . 150

Tableau B.12
Répartition des femmes déplacées internes selon le motif de départ 151

Tableau B.13
Répartition des hommes déplacés internes selon le motif du choix des
ménages d’accueil ............................................................................. 152

Tableau B.14
Répartition des femmes déplacées internes selon le motif du choix
des ménages d’accueil ....................................................................... 153

Tableau B.15
Répartition des hommes déplacés selon la perception de leur accueil
154
dans les ménages ...............................................................................

Tableau B.16
Répartition des femmes déplacées selon la perception de leur accueil
dans les ménages ............................................................................... 155

Tableau B.17
Répartition des hommes déplacés internes selon leur perception de
leurs conditions de vie actuelle ......................................................... 156

Tableau B.18
Répartition des femmes déplacées internes selon leur perception de
leurs conditions de vie actuelle ......................................................... 157
22
Tableau B.18
Répartition des hommes déplacés appartenant à une association
selon le type d’association (%).......................................................... 158

Tableau B.19
Répartition des femmes déplacées appartenant à une association
159
selon le type d’association.................................................................

Tableau B.20
Répartition des hommes déplacés selon le niveau de contact avec la
localité d’origine ............................................................................... 160

Tableau B.21
Répartition des femmes déplacées selon le niveau de contact avec la
localité d’origine et certaines caractéristiques (%) ..........................
161
Tableau B.22
Proportion des hommes déplacés n’étant jamais retournés dans leur
lieu d’origine selon les raisons évoquées .......................................... 162

Tableau B.23
Proportion des femmes déplacées n’étant jamais retournées dans
leur lieu d’origine selon les raisons évoquées et quelques caracté-
ristiques ............................................................................................. 163

Tableau B.24
Répartition des hommes déplacés selon les types d’incitation pour le
retour ................................................................................................. 164

Tableau B.25
Répartition des femmes déplacées selon les types d’incitation pour
le retour ............................................................................................. 165

Tableau B.26
Répartition de femmes déplacées selon le motif de non retour à la
localité d’origine ...............................................................................

Tableau B.27
Répartition des hommes déplacés selon les pertes les plus importantes
subies ................................................................................................. 168
23
Tableau B.28
Répartition des femmes déplacées selon les pertes les plus importantes
subies ................................................................................................. 169

Tableau B.29
Importance relative des violences commises sur les hommes déplacés
selon les lieux des délits..................................................................... 170

Tableau B.30
Importance relative des violences commises sur les femmes dépla-
cées selon les lieux des délits (%)...................................................... 170

Tableau B.31
Répartition des hommes déplacés selon la fréquence des problèmes
sanitaires depuis le début de la crise et certaines caractéristiques .. 171

Tableau B.32
Répartition des femmes déplacées selon la fréquence des problèmes
sanitaires depuis le début de la crise et certaines caractéristiques .. 172

Tableau B.33
Répartition des hommes déplacés selon le type d’aide sanitaire reçue
et certaines caractéristiques (%)....................................................... 173

Tableau B.34
Répartition des femmes déplacées selon le type d’aide sanitaire reçue 174

Tableau B.35
Répartition des chefs de ménage selon l’appréciation du niveau de
sécurité et le statut (%)...................................................................... 175

Tableau B.36
Répartition des chefs de ménage selon l’appréciation du niveau de
confiance et le statut (%) .................................................................. 176

Tableau B.37
Nombre d’enfants nés après le déplacement de leurs parents selon le
département et le milieu .................................................................... 177

Tableau B.38
Nombre de déplacés estimés après déflation des enfants nés à la suite
du déplacement selon le département et le milieu . . . . . . . . . . . . . . 178
24

Liste des graphiques et figures

Graphique 1 : Proportion de ménages dirigés par une femme par


département selon le type de ménage ........................ 57

Graphique 2 : Proportion de chefs de ménage occupés avant et après


la crise par département ............................................ 57

Graphique 3 : Rapport de masculinité par groupe d’âge .................


61

Graphique 4 : Pyramides des âges des populations déplacées et non


déplacées.................................................................... 61

Graphique 5 : Proportions des PDIs ivoiriens et étrangers ............. 64


25

Carte de situation
LOCALISATION DES DÉPARTEMENTS D’ENQUÊTE
SUR LES PERSONNES DÉPLACÉES INTERNES (PDI)

Source et réalisation : Institut national de la Statistique (INS)


Division cartographie ; tzl : 225 - 20 21 51 87 - 20 21 52 10
Résumé exécutif
Ce rapport présente les résultats globaux de l’enquête PDIs 2005 réalisée dans
cinq départements 1 (Abidjan, Daloa, Duékoué, Toulépleu, Yamoussoukro).
Il est une contribution à la recherche de solutions durables en vue de faire
face à la situation des personnes déplacées internes (PDIs) et des familles
d’accueil par la mise à disposition du Gouvernement et des partenaires d’un
ensemble d’informations fiables et utiles.

Les Personnes Déplacées Internes 2 sont des personnes ou des groupes de


personnes qui ont été forcées ou contraintes à fuir ou à quitter leur foyer
ou leur lieu de résidence habituelle, notamment en raison du conflit armé
en Côte d’Ivoire, de la situation de violence généralisée, des violations des
Droits de l’Homme, et qui n’ont pas franchi les frontières internationalement
reconnues de l’État Ivoirien.

Afin de mener l’enquête, 4500 ménages ont été tirés selon un plan de
sondage à deux degrés avec une stratification des unités primaires et des
unités secondaires. Au premier degré, le tirage des DR a été effectué en
tenant compte des 10 strates définies par le département et le milieu de rési-
dence. En outre, trois questionnaires ont été élaborés : un questionnaire "
ménage ", un questionnaire " conditions de vie du ménage " et un question-
naire individuel " personne déplacée ".

1 - Ces cinq départements ont été proposés par les organismes du SNU et sont issus de
quatre régions différentes : la région des Lagunes (Abidjan), la région du Haut Sassandra
(Daloa), le Moyen Cavally (Duékoué, Toulépleu) et la région des Lacs (Yamoussoukro).

2 - Les Personnes Déplacées Internes sont des personnes ou des groupes de personnes
qui ont été forcées ou contraintes à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence
habituelle, notamment en raison d’un conflit armé, de situation de violence généralisée,
de violations des Droits de l’Homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par
l’homme ou pour en éviter les effets, et qui n’ont pas franchi les frontières internationa-
lement reconnues d’un État. (Définition basée sur les Principes Directeurs relatifs au
Déplacement Interne selon le principe 3).
28
La collecte des données s’est déroulée du 16 août au 6 septembre 2005. La
saisie, le traitement et l’exploitation informatique des données ont été orga-
nisés de façon concomitante aux activités de prélèvement des données.

Nombre de déplacés par département et selon le milieu de


résidence
Au total, environ 709 377 personnes ont été accueillies dans des ménages
avec une proportion relativement importante (67,5 %) pour le département
d’Abidjan. Cette population déplacée est composée de 48 % d’hommes et
de 52 % de femmes. La supériorité numérique de la population féminine
est constatée dans tous les départements. Les PDIs sont dans l’ensemble
concentrées en milieu urbain (81 % des déplacés) : ceci est lié au poids démo-
graphique de la ville d’Abidjan et des possibilités offertes pour les accueillir.
En revanche, la population rurale des déplacés est numériquement plus élevée
dans les autres départements exception faite de Duékoué (43 %) : Daloa
(68 %), Toulépleu (71 %), Yamoussoukro (55 %). Un quart des PDIs sont
des enfants de moins de 10 ans. Les jeunes de moins de 25 ans représen-
tent 62 % des déplacés. Par ailleurs, parmi les 709 377 PDIs, 51 037 sont
des enfants nés après le déplacement des parents. Au regard du nombre de
personnes déplacées dans les 5 départements, du poids de ces départements
par rapport à l'ensemble de la zone non occupée, on estime à 1 625 369
PDls. En considérant sur la base des estimations faites en 2004 que 6,3%
des PDls sont dans la zone ex-occupée, l'estimation dans la zone Nord serait
de 112 994 PDls. Au total, le nombre de PDls dans le pays serait estimé à
1 738363 personnes.

Caractéristiques socio démographiques des populations


Structure par sexe et âge
Les groupes d’âge dominants dans la population des déplacés sont ceux
compris entre 0 et 4 ans et 15 et 19 ans (13 % chacun). Au sein de ces âges,
les effectifs par sexe sont quasiment identiques (13 % de femmes contre
12 % d’hommes). En outre, une personne sur deux a moins de 20 ans. En
considérant la population non déplacée, il apparaît une faible proportion
d’enfants âgés de 0 à 5 ans. Elle est deux fois moins importante que dans
la population déplacée. Par ailleurs, la majorité des personnes non dépla-
cées se situe dans la tranche de 15 à 30 ans (50 % de la population non
déplacée). Par ailleurs, avant 30 ans, il existe plus de femmes que d’hommes
parmi les déplacés ; cette tendance est inversée chez les non déplacés.
29
Caractéristique des ménages
Les ménages de plus de 8 membres sont majoritaires (16 %), suivis de ceux
comportant 3 personnes (14 %) et des unités regroupant 5 individus (13 %).
L’âge moyen des chefs de ménage est de 45 ans ; 39,5 % d’entre eux n’ont
jamais été scolarisés. À Daloa et à Toulépleu, cette proportion est relative-
ment importante et atteint 47 %. Il ressort qu’une femme sur cinq est chef
de ménage. C’est à Yamoussoukro que cette proportion est la plus élevée
(31 % des chefs de ménage). Chez les déplacés, les personnes sans lien de
parenté avec le chef de ménage et son épouse sont en faible proportion dans
l’ensemble (2 %). Toutefois, le département de Toulépleu reste une excep-
tion avec 19 % dans l’ensemble et 27 % dans son milieu rural. Enfin, la
proportion de chefs de ménage occupés a connu une baisse significative de
12 %. La baisse la plus importante (25 %) est survenue à Duékoué suivie
d’Abidjan (13 %).

Conditions de vie des personnes déplacées et de leur famille


d’accueil
Cadre de vie et équipements
À l’opposé des ménages urbains qui comptent un cinquième de proprié-
taires, en milieu rural, deux ménages sur quatre le sont et vivent en majorité
dans leurs propres maisons ou celles de leurs familles. En ce qui concerne
le mode d’approvisionnement en eau, il existe une inégalité entre les milieux
de résidence et les départements. En effet, les ménages urbains d’Abidjan
et de Yamoussoukro ont un accès correct à l’eau potable avec environ
quatre ménages ravitaillés sur cinq, alors que ceux de la zone rurale ont
recours de façon générale à des sources d’eau de qualité médiocre. Au plan
de l’éclairage, en milieu urbain, la quasi-totalité des ménages utilise l’élec-
tricité pour moins d’un ménage sur deux en milieu rural. En matière
d’équipement, les postes radios sont plus fréquents dans les ménages ruraux
(47 %) qu’en milieu urbain (23,5 %). Le téléphone est disponible dans 10 %
des ménages ruraux et le téléviseur dans 16 %. Ces deux équipements se
retrouvent beaucoup plus en ville. Concernant l’assainissement, dans l’en-
semble, plus de quatre ménages sur dix utilisent des latrines situées dans
leur cour, deux sur dix utilisent la nature comme lieu d’aisance, une propor-
tion équivalente se sert de WC avec chasse d’eau et un sur dix, d’un WC
sans chasse d’eau. En milieu rural les ménages font usage en majorité des
latrines localisées dans leur concession (25,5 %) ou dans la nature (26,6 %).
30
Emploi
De manière générale, la structure de l’occupation dans la population des
personnes déplacées indique une prépondérance des élèves (38 %). Ce
constat est nuancé dans les départements de Duékoué et de Toulépleu où
la majorité des déplacés est occupée. Les actifs occupés (26 %) viennent
ensuite suivis des chômeurs et des personnes en quête de leur premier
emploi (25 %). Les personnes actives occupées travaillent essentiellement
dans le commerce (34 %), l’administration (31 %), l’artisanat (19 %) et
l’agriculture (16 %). La structure de l’activité dans la population des non
déplacées est quelque peu différente. En effet, les occupés sont dominants
(42 %) suivi des élèves (33 %), des chômeurs et personnes en quête de leur
premier emploi (14 %). Dans l’ensemble, les populations déplacées renfer-
ment deux fois moins de personnes occupées que dans la population non
déplacée.

Poids des PDIs sur les familles d’accueil


La répartition des ménages sans les déplacés indique une majorité de
ménages comprenant une seule personne en l’occurrence le chef de ménage
(53 % dans l’ensemble). Par ailleurs, deux ménages sur cinq sont composés
du chef de ménage, son épouse, ses enfants et d’autres personnes (mono-
game élargie). Lorsque, l’on prend en compte les PDIs, cette structure se
modifie. En effet, les ménages composés d’une seule personne sont en faible
proportion (7 %) alors que les monogames sont en légère baisse (32 % soit
moins de deux ménages sur cinq).

Les ménages d’accueil ont reçu en moyenne 6 déplacés. Actuellement, un


peu plus d’un ménage sur cinq (21 %, 22 % et 25 % respectivement à Daloa,
à Abidjan et à Yamoussoukro) hébergent encore au moins un déplacé. On
note une importante baisse du nombre de PDIs reçues dans les ménages
d’accueil depuis le déclenchement de la crise (4 personnes en moyenne dans
l’ensemble).

L’arrivée des personnes déplacées a provoqué une pression sur le logement.


En effet, lorsque l’on intègre les PDIs, le nombre de ménages vivant dans
des logements abritant moins d’une personne en moyenne par pièce se réduit
substantiellement passant de 30 % à moins de 17 %. Dans le même temps,
on constate un accroissement de la proportion des ménages vivant avec plus
de trois personnes par pièce qui passe de 15 % à 25 %.
31
La plupart des personnes interrogées déclarent avoir observé une augmen-
tation de leurs dépenses, mais peu d’entre elles (14 %) attribuent cette hausse
à la présence de déplacés dans le ménage. De façon générale, les chefs de
ménage (56 %) pensent que l’augmentation des dépenses est liée au coût
de la vie. Cependant, 21 % de chefs de ménage lient cette hausse à la
présence de déplacés dans leurs ménages. Cette situation a engendré des
mécontentements surtout en zone rurale dans le département de Daloa
(35 % et 22 % en milieu rural et urbain contre 2 % dans l’ensemble des
départements). Notons que le poste de dépense d’alimentation est celui qui
a connu une plus large augmentation (86 % des ménages) suivi de celui des
déplacements (80 % des ménages).

Dans l’ensemble des départements, 21 % des ménages signalent un surcoût


se situant à 22,3 % des dépenses habituelles. Par contre 31% affirment effec-
tuer des dépenses supplémentaires de plus de 80 % de leurs consommations
passées. On peut noter qu’un ménage sur quatre effectue des dépenses
supplémentaires comprises entre 22,3 % et 39,6 % des dépenses habi-
tuelles. Enfin, ils sont 23 % de ménages notant des dépenses supplémentaires
comprises entre 39,7 % et 80,4 % des dépenses antérieures à l’arrivée de
PDIs.

Profil des populations déplacées sur la base de leurs carac-


téristiques démographiques, socio-économiques et de leur
désir de retourner à leurs sites d’origine
L’insertion des personnes déplacées dans un ménage d’accueil s’est réalisée
selon différentes approches. Dans la plupart des cas (43 %), c’est le déplacé
lui-même qui a entrepris les démarches auprès des familles. Peu de situa-
tion ont nécessité une entente entre chefs de ménage et déplacés (14 %).
Le recours à la famille ou à une communauté comme intermédiaire dans
la recherche d’une famille d’accueil se rencontre principalement en milieu
rural : 16 % contre 6 % en milieu urbain. De nombreux déplacés se sont
installés en constituant leur propre ménage. En effet, 58 % des déplacés
ont réussi à se prendre en charge sur leur propre initiative. Si certains
d’entre eux (20 %) n’ont fait que regagner une résidence qu’ils possédaient
avant la crise, d’autres (18 %) en revanche, ont dû solliciter de l’aide pour
constituer un nouveau ménage. Les départements de Duékoué et Toulépleu
ont recueilli la quasi-totalité des réfugiés venant de l’Ouest (97 % et 83 %
respectivement). De même à Yamoussoukro, on note une prépondérance
32
des déplacés issus de la Vallée du Bandama : 78 % en milieu urbain et 64 %
en milieu rural. Quant à Daloa, ville située au Centre Ouest, elle a accueilli
essentiellement des déplacés venant de la Région du Haut Sassandra et de
l’Ouest.

D’une manière générale, on observe que les hommes déplacés provenant


de la Vallée du Bandama se sont surtout installés en zone urbaine (51 %).
En revanche, ceux issus du Haut Sassandra ont préféré le monde rural (2 %
de destination vers les villes). Chez les femmes, on observe le même schéma
d’installation. En effet, celles en provenance de la Vallée du Bandama et
de l’Ouest ont préféré les villes contrairement à celles issues du Haut
Sassandra (3 % de destination vers les villes). Le déficit de sécurité a été
le motif de départ le plus cité : 81 % des femmes ont évoqué des questions
de sécurité contre 76 % des hommes. Dans l’ensemble, à leur arrivée en
zone gouvernementale, 43 % des personnes ont été secourues par des ONG
internationales et 31 % par l’État Ivoirien.

Insertion, dans leur nouvel environnement, des personnes


déplacées internes
Les rapports sociaux sont assez corrects entre les ménages d’accueil et les
déplacés puisque la quasi-totalité des déplacés hébergés affirment avoir eu
un accueil cordial. Seul 1 % des personnes déplacées se plaint. La commune
urbaine de Yamoussoukro constitue la zone où le pourcentage de déplacés
insatisfaits de l’accueil est l’un des plus élevés (3 % d’insatisfaits). On retiendra
que dans cette zone, environ une personne sur dix (12 %) n’affirme pas
avoir été bien accueillie. Ce score se retrouve tant au niveau des hommes
(11 %) que des femmes (14 %).

Environ huit déplacés sur dix affirment que leur situation s’est vérita-
blement dégradée. Ce sentiment est unanime au sein des personnes déplacées
puisque 82 % des hommes et 76 % des femmes estiment que leurs condi-
tions de vie sont devenues difficiles. Par contre, 11% des personnes déplacées
pensent au contraire que leur situation s’est améliorée. Ces réussites se re-
trouvent plus souvent en milieu rural qu’en urbain (16 % contre 13 %).

Dans ce contexte globalement affligeant moralement et économiquement,


une proportion relativement importante de déplacés (38 %) s’est affiliée à
des associations pour défendre leurs intérêts ou simplement pour s’oc-
cuper. On y compte plus d’hommes (43 %) que de femmes (34 %).
33
Volonté de retour des PDIs vers leurs lieux d’origine et les
raisons de leur sédentarisation dans leur lieu de résidence
actuelle
En règle générale, les déplacés ne sont pas retournés dans leur zone de rési-
dence d’avant la crise pendant toute la durée de celle-ci. C’est le cas de 8
personnes déplacées sur 10. Aussi, 83 % des déplacés qui ont refusé de faire
un tel voyage ont avancé la raison de l’insécurité qui règne toujours dans
le pays.

La majorité des PDIs (72 %) font le projet de quitter les ménages d’accueil
et de retourner dans leur zone de provenance à la fin de la crise, après que
la situation se soit complètement normalisée. Cependant, cette situation d’en-
semble n’est pas uniforme et change parfois considérablement selon la zone
de provenance du déplacé. Ainsi, les hommes déplacés venus de la zone
nord qui souhaitent y retourner ne sont que 17 % alors que, la proportion
de femmes venant de cette zone et ayant manifesté le même désir s’élève
à 43 %. Ce sont les proportions les plus faibles des volontés de retour expri-
mées. Les réfugiés en provenance de la Vallée du Bandama manifestent
également une assez forte réticence à retourner dans leur zone de départ :
46 % des hommes et 57 % des femmes seulement ont exprimé le désir de
retour. En revanche, plus de 4 personnes sur 5 souhaitent retourner lors-
qu’elles proviennent du Haut Sassandra ou de l’Ouest (82 % et 77 %
respectivement au niveau des hommes, 74 % et 77 % respectivement pour
les femmes).

Une proportion significative de 13 % des déplacés interrogés (autant chez


les hommes qu’au niveau des femmes) refuse obstinément le retour dans
leur ancienne localité de résidence quelle que soit l’incitation.

Des attentes matérielles ont été avancées comme incitation pour le retour
dans leurs localités d’origine par certaines PDIs. Elles souhaitent une aide
au retour et d’autres pensent que la réhabilitation des logements endom-
magés et leur évacuation seraient les conditions préalables. Les premiers
constituent 14 % de l’ensemble et les seconds 10 %.
34
Santé et éducation des personnes déplacées
Santé
Parmi les PDIs, une personne sur deux reconnaît avoir souvent des problèmes
de santé. Les déplacés du milieu rural semblent connaître relativement les
mêmes problèmes de santé que leurs homologues du milieu urbain (48 %
de ruraux contre 50 % de citadins). En outre, on relève des différences parfois
notoires entre les départements de résidence : Abidjan et Daloa abritent plus
de 50 % des personnes dont la situation sanitaire s’est aggravée alors qu’à
Toulépleu, ils sont seulement 24 %. En cas de maladie, un ménage d’ac-
cueil sur quatre (24 %) vient au secours des déplacés hébergés. Par ailleurs,
les soutiens de l’État, des ONG nationales ou internationales, bénéficient
seulement à environ 1 % de la population des déplacés.

Éducation
Les déplacés vivant en milieu urbain semblent plus scolarisés que ceux du
milieu rural (70 % en ville contre 60 % en zone rurale). Les enfants et les
jeunes dont les âges se situent entre 6 et 24 ans révolus sont en majorité
encore inscrits à l’école (75 %). Lorsque l’on s’intéresse aux enfants
déplacés de moins de 15 ans, il ressort que 70 % d’entre eux poursuivent
leur scolarité.
Cependant, les filles déplacées sont moins scolarisées que les garçons. Ce
sont en moyenne 59 % d’entre elles qui sont encore à l’école entre 6 et 24
ans contre 69 % de garçons. Cette configuration est peu satisfaisante, néan-
moins, elle est appréciable comparativement à la situation à Duékoué où à
peine trois filles sur dix ont la chance d’être scolarisées. Les départements
ayant les taux de scolarisation les plus élevés sont Abidjan et Yamoussoukro
avec des niveaux respectifs de 71 % et 67 %.

Les principales raisons évoquées par les déplacés qui ne fréquentent plus
l’école sont le manque de moyens financiers surtout parmi ceux de 10-24
ans (34 %) et le fait de n’avoir jamais été à l’école chez les moins de 10
ans (64 %). En général, les frais de scolarité des déplacés scolarisés sont
pris en charge par leurs parents biologiques. Ce qui est confirmé par les
propos de plus de 70 % d’entre eux.
35
Sécurité et actions à entreprendre pour la cohésion sociale
Sur le plan sécuritaire, les villes de Daloa, Yamoussoukro et Abidjan sont
caractérisées par une forte insécurité cependant en baisse selon plus de 85 %
des chefs de ménage. En zone rurale, la forte insécurité est constatée plutôt
à l’Ouest du pays notamment à Duékoué et Toulépleu.

Par ailleurs, entre les communautés, la crise de confiance s’est aggravée


au dire de la majorité des chefs de ménage (69 %). Dans un tel environ-
nement délétère, les enquêtés préconisent en majorité, d’abord le pardon
(58 % le pensent), ensuite les rencontres entre les communautés de base
(rencontres entre chefs traditionnels et chefs de communauté) et enfin la
mise en place d’une "commission vérité-réconciliation" (31 %). Peu de chefs
de ménage pensent que le désarmement ou les élections rétabliront la
confiance entre les communautés. En effet, seuls 2 % et 1 % jugent qu’une
amélioration de la cohésion se fera par le biais de l’organisation des scru-
tins et le désarmement. En outre, peu d’enquêtés ont foi en l’action des
organismes internationaux dans le rétablissement de la confiance et de
l’unité entre communautés. Signalons enfin que 8 % des personnes pensent
que l’amélioration de la confiance passera par le règlement de la question
foncière.
Introduction
La fin des années 90 et le début du 21ème siècle marquent un tournant
décisif dans la lutte contre la pauvreté et la précarité dans les pays en déve-
loppement. Suite à une dégradation très prononcée des conditions de vie
des populations dans cette région du monde, la Communauté Internationale,
a redoublé d’effort et participe avec une ardeur remarquable à l’instaura-
tion d’un monde meilleur notamment en Afrique où les problèmes sont les
plus épineux. Ces difficultés sociales et économiques apparaissent sous des
formes variées et se posent différemment selon les pays. De même, les prio-
rités du moment sont diverses et varient selon les contextes. En Côte
d’Ivoire, l’urgence réside dans la normalisation d’une situation sociale et
politique qui s’est brusquement dégradée depuis le 19 septembre 2002 avec
le déclenchement d’un conflit armé dont l’ampleur et la soudaineté ont
provoqué des déplacements importants de populations. Les personnes rési-
dant dans la zone septentrionale du pays, les habitants du Centre et de l’Ouest
ont été touchés de plein fouet par cette crise politico-militaire. Certaines
de ces populations ont été contraintes à l’exil, fuyant les zones de conflits.
Elles ont laissé derrière elles, familles, amis, et biens acquis au cours de
toute une vie de dur labeur.

Après des séjours plus ou moins longs dans des centres de regroupement,
certains déplacés de guerre se sont pris en charge ou ont été accueillis dans
des familles de parents ou de connaissances dans des zones sous contrôle
du gouvernement. Une large entraide s’est spontanément établie entre les
victimes de la guerre et leurs hôtes. Mais, cette solidarité sociale et fami-
liale comporte des coûts tant pour les personnes accueillies que pour les
familles hôtes. Les coûts supportés par les premiers devenus une charge
pour les seconds sont difficiles à quantifier ; ils sont à la fois économiques
et psychologiques. Par ailleurs, l’accroissement du chômage suite à la
fermeture de nombreuses entreprises, le renchérissement considérable du
coût de la vie, conséquence de la guerre et du contexte économique morose
38
au niveau international, ont amplifié les difficultés quotidiennes déjà impor-
tantes pour le plus grand nombre. L’incidence de la pauvreté se situait déjà,
à la veille du conflit en 2002, à 38,4 % de la population (INS, 2003).

Face aux situations extrêmement difficiles que vit une population de plus
en plus nombreuse, le gouvernement de Côte d’Ivoire et les partenaires au
développement, notamment les Agences du Système des Nations Unies et
les ONGs humanitaires, se sont mobilisés pour apporter une assistance multi-
forme aux personnes déplacées internes (PDIs). Dans la perspective du
règlement définitif du conflit, les priorités s’orientent de plus en plus vers
une réinsertion sociale des PDIs. Il importe donc, pour un meilleur ciblage
des interventions en faveur des personnes concernées, de disposer d’infor-
mations fiables et actuelles sur les PDIs et leurs familles d’accueil. En
particulier, les conditions de vie des personnes victimes de la guerre, leur
importance numérique, leurs besoins en termes de scolarisation et de prise
en charge de leurs besoins prioritaires ainsi que leurs projets éventuels de
retour. Ces informations permettront au gouvernement de mieux préparer
l’après crise en opérant des choix judicieux pour améliorer le bien être des
populations si durement éprouvées.

Le présent document fait l’état des lieux de la situation des PDIs. Il retrace
leurs conditions de vie et celles de leurs familles d’accueil et fait un bilan
de leurs attentes dans la perspective d’une fin prochaine de la crise. Le do-
cument s’organise en trois parties. La première partie présente le cadre
théorique de la recherche. Elle situe les objectifs de l’étude et en donne la
méthodologie puis précise les conditions du traitement des données recueillies
et les méthodes d’analyse. La deuxième partie met en relief les résultats de
l’enquête. Elle donne, d’une part, les estimations du nombre total des
déplacés et, d’autre part, expose les caractéristiques générales de la popu-
lation résidant dans les zones d’investigation. La troisième partie décrit les
conditions de vie des personnes déplacées internes et de leurs familles
d’accueil. Elle aborde, en particulier, les conditions de l’insertion des PDIs
au sein des unités familiales. Les difficultés économiques rencontrées par
les uns et les autres sont passées en revue ainsi que les projets de retour ou
de réinstallation des PDIs. Enfin, les recommandations à l’adresse du
Gouvernement, des autres décideurs nationaux et des différents partenaires
au développement viennent compléter les conclusions de l’analyse.
Chapitre 1

Objectifs
et méthodologie
de l’enquête

L’enquête sur les personnes déplacées internes a été exécutée par l’ENSEA
sur la demande du MSVG. Elle a bénéficié de l’appui financier et logis-
tique des organismes du Système des Nations Unies (SNU) notamment
l’UNFPA, OCHA, l’OIM, le PNUD, l’UNICEF, le HCR, le PAM et la FAO.
Cette enquête s’inscrit dans le cadre de la recherche d’informations en vue
de trouver des solutions durables à la situation des personnes qui, du fait
de la crise que traverse la Côte d’Ivoire, ont abandonné leur cadre de vie
habituel, pour se retrouver dans d’autres familles. Ces personnes appelées
"déplacés de guerre’' sont l’objet d’une attention particulière du
Gouvernement, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des
Organismes du Système des Nations Unies.

1.1 - Objectifs de l’enquête


1.1.1- Objectif global
Cette enquête vise, de façon globale, à contribuer à l’approfondissement
des connaissances de la situation des PDIs et des familles d’accueil par la
mise à disposition des intervenants d’un ensemble d’informations fiables
et utiles.
40
1.1.2 Objectifs spécifiques
Dans cette optique, l’enquête s’emploie à :
Recueillir et traiter les données au niveau des cinq départements 3
(Abidjan, Daloa, Duékoué, Toulépleu et Yamoussoukro) permettant
d’apprécier les conditions de vie des personnes déplacées internes
et celles de leurs familles d’accueil ;
Estimer le nombre de déplacés par département et selon le milieu de
résidence ;
Mettre en évidence les caractéristiques socio démographiques des
populations des cinq (5) départements sélectionnés ;
Évaluer les conditions de vie (santé, éducation, emploi, cadre de vie,
etc.) des personnes déplacées et de leur famille d’accueil dans les
départements, objets de la présente étude ;
Mettre en évidence le poids des PDIs sur les familles d’accueil ;
Définir le profil des populations déplacées sur la base de leurs
caractéristiques démographiques, socio-économiques et de leur désir
de retourner à leurs sites d’origine ;
Analyser l’insertion, dans leur nouvel environnement, des personnes
déplacées internes ;
Analyser la volonté de retour des PDIs vers leurs lieux d’origine et
les raisons de leur sédentarisation dans leur lieu de résidence actuelle;
Analyser l’état de santé et l’éducation des personnes déplacées ;
Mettre à la disposition des organismes du système des Nations Unies
et des autres utilisateurs potentiels des informations sur la situation
spécifique des femmes et des enfants déplacés ;
Identifier les actions à entreprendre en direction des PDIs pour favoriser
leur retour ;
L’ensemble des informations collectées sera organisé dans une base de
données qui permettra le suivi et l’évaluation des actions d’aide en faveur
des PDIs.

1.2 Méthodologie
Pour atteindre les objectifs ci-dessus, l’équipe technique a adopté une
démarche qui peut être déclinée en trois (3) points saillants. Il s’agit no-
tamment de la méthode d’échantillonnage, de l’élaboration des questionnaires
et du déroulement des activités.

3 - Ces cinq départements ont été proposés par les organismes du SNU et sont issus de
quatre régions différentes : la région des Lagunes (Abidjan), la région du Haut Sassandra
(Daloa), la région du Moyen Cavally (Duékoué, Toulépleu) et la région des Lacs
(Yamoussoukro).
41
Il a été convenu que les Personnes Déplacées Internes sont des personnes
ou des groupes de personnes qui ont été forcées ou contraintes de fuir ou
de quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituelle, notamment en raison
du conflit armé en Côte d’Ivoire, de la situation de violence généralisée,
des violations des Droits de l’Homme, et qui n’ont pas franchi les fron-
tières internationalement reconnues de l’État Ivoirien.

1.2.1 Échantillonnage
1.2.1.1 Plan de sondage : un sondage à deux degrés
L’enquête sur les personnes déplacées internes a prévu de tirer 4500 ménages
selon un plan de sondage à deux degrés avec une stratification des unités
primaires et des unités secondaires. Au premier degré, le tirage des DR a
lieu en tenant compte de dix (10) strates définies par le département et le
milieu de résidence.
Par ailleurs, la taille de l’échantillon a été prise de façon approximative-
ment égale dans les 10 strates retenues. Ainsi, 15 Districts de Recensement
(DR) ont été tirés par département après une stratification préalable entre
les milieux urbain et rural (tableau 1). Il s’est avéré nécessaire de retenir
au premier degré des taux de sondage qui tiennent compte des contraintes
matérielles, financières et surtout de temps. Ainsi, il a été décidé de retenir
15 DR par localité d’enquête, soit un total de 75 DR répartis en 38 pour le
milieu urbain et 37 pour le milieu rural.

Au deuxième degré, le tirage des ménages a été effectué en tenant compte


d’un troisième niveau de stratification entre ménages de déplacés 4 et
ménages de non déplacés. L’échantillon de 60 ménages par DR est réparti
entre ces deux strates de façon à peu près équitable (tableau 2).

En définitive, la liste des ménages dénombrés a constitué la deuxième base


de sondage pour la sélection des ménages à enquêter. La procédure de tirage
arrêtée détermine les coefficients d’extrapolation appliqués à chacun des
trois échantillons (Annexe B).

4 - Ils sont définis comme étant ceux qui abritent au moins une personne déplacée au moment
de l’enquête.
42

Tableau 1 : Répartition des DR tirés selon le département et le milieu de résidence


et taux de sondage au premier degré par strate
Nombre de Nombre total Taux sondage
DEPARTEMENTS Milieu
DR tirés de DR (%)
Urbain 8 2 849 0,28
Abidjan Rural 7 149 4,70
Ensemble 15 2 998 0,50
Urbain 7 160 4,38
Daloa Rural 8 438 1,83
Ensemble 15 598 2,51
Urbain 8 46 17,39
Duékoué Rural 7 196 3,57
Ensemble 15 242 6,20
Urbain 7 13 53,85
Toulépleu Rural 8 48 16,67
Ensemble 15 61 24,59
Urbain 8 154 5,19
Yamoussoukro Rural 7 216 3,24
Ensemble 15 370 4,05
Urbain 38 3 222 1,18
Ensemble Rural 37 1 047 3,53
Ensemble 75 4 269 1,76

Tableau 2 : Répartition des ménages dénombrés selon le département et le milieu


de résidence
Département
Milieu Ménage Ensemble
Abidjan Daloa Duékoué Toulépleu Yamoussoukro
Dénombrés 1 559 810 1 391 696 1 693 6 149

284 111 633 256 295 1 579


Urbain Dont accueil
(18 %) (14 %) (46 %) (37 %) (17 %) (26 %)

Dont chef déplacés 115 83 492 223 122 1 035

Dénombrés 1 915 1 026 681 883 1 059 5 564

Rural 239 261 231 303 306 1 340


Dont accueil
(12 %) (25 %) (34 %) (34 %) (29 %) (24 %)

Dont chef déplacés 115 135 102 38 146 536


Dénombrés 3 474 1 836 2 072 1 579 2 752 11 713

Ensemble 523 372 864 559 601 2 919


Dont accueil
(15 %) (20 %) (42 %) (35 %) (22 %) (25 %)
Dont chef déplacés 230 218 594 261 268 1 571
43
1.2.1.2 Échantillon
Avant d’aborder la présentation de ces résultats, il est important de présenter
la structure de l’échantillon 5.

1.2.1.2.1 Base de sondage des ménages


Dans les cinq départements soumis à cette recherche, 11 713 ménages ont
été dénombrés dont 6 149 en milieu urbain et 5 564 ménages en milieu rural.
On dénombre 2 919 ménages d’accueil. Dans les DR-échantillon, Duékoué
contient plus de ménages d’accueil que les autres départements avec un total
de 864. Les familles d’accueil constituent le quart des ménages des dépar-
tements étudiés avec une grande disparité entre les milieux de résidence et
le département. La proportion la moins élevée est observée dans le milieu
rural d’Abidjan (12 %) suivi du milieu urbain de Daloa (14 %). La propor-
tion la plus élevée se rencontre en milieu urbain à Duékoué où environ un
ménage sur deux est une famille d’accueil. Il apparaît que quatre zones sur
les dix constituées ont une proportion des ménages d’accueil inférieure ou
égale à 18 % et que cinq ont une proportion de ménages d’accueil supé-
rieure à 25 %

1.2.1.2.2 Échantillon des ménages et des personnes déplacées:


Taille et couverture
À partir de la liste des ménages dénombrés, un échantillon de 4 586 ménages
a été constitué dont 2 383 familles d’accueil pour un total de 9 544 personnes
déplacées (7 364 de plus de 10 ans et 2461 enfants de moins de 10 ans)
(tableau 3).

1.2.2 Élaboration des questionnaires


Trois questionnaires ont été élaborés : un questionnaire " ménage ", un
questionnaire " conditions de vie du ménage ", un questionnaire individuel
" personne déplacée ". Ces questionnaires s’inspirent de ceux des enquêtes
auprès des personnes déplacées menées par l’ENSEA à Grand Bassam et
Yopougon (Abidjan). Ils ont été adaptés aux objectifs spécifiques de la présente
opération et enrichis par d’autres questions. Ils ont été testés et améliorés
au cours de la formation et du pré-test avant leur utilisation pour la phase
effective de terrain.

5 - Il convient de parler plutôt "des échantillons’' dans la mesure où l’opération est une
enquête auprès de quatre (4) échantillons : ménages, individus, enfant PDIs de moins de
10 ans et PDIs de plus de 10 ans. L’échantillon des ménages est constitué selon un plan
à deux degrés alors que les trois autres sont constitués selon des plans par grappes en
trois étapes dans la mesure où dès qu’un ménage est sélectionné tous les individus (membre,
PDIs) sont interrogés.
44
Tableau 3 : Répartition des individus enquêtés selon le département et le milieu
de résidence
Département
Milieu Individu Ensemble
Abidjan Daloa Duékoué Toulépleu Yamoussoukro

Nombre de ménages 523 425 545 421 471 2 385


Dont Famille
Urbain 283 225 287 211 245 1 251
d’accueil
Effectif des PDIs a 1061 1135 1387 872 1104 5559
Dont enfant 157 307 358 291 217 1330
Nombre de ménages 444 488 368 481 420 2 201
Dont Famille
232 254 186 242 218 1 132
Rural d’accueil
Effectif des PDIs a 799 979 689 635 883 3985
Dont enfant 190 283 196 209 253 1131
Nombre de ménages 967 913 913 902 891 4 586
Dont Famille
Ensemble 515 479 473 453 463 2 383
d’accueil
Effectif des PDIs a 1860 2114 2076 1507 1987 9 544
Dont enfant 347 590 554 500 470 2 461
a
Personnes déplacées internes

1.2.2.1 Questionnaire “Ménage”


Il a permis d’enregistrer et de collecter des informations sur tous les membres
du ménage et les visiteurs. Les données recueillies se rapportent à leurs carac-
téristiques socio-démographiques, économiques et culturelles. Ce
questionnaire autorise aussi l’enregistrement des informations sur les
commodités de logement du ménage, la santé et l’éducation des enfants
déplacés. De même, les informations relatives à la localisation géographique
du ménage et sa composition sont recueillies à travers ce questionnaire. Il
est organisé en trois sections : caractéristiques socio-démographiques, carac-
téristiques et commodités du logement, santé et éducation des enfants
déplacés de moins de 10 ans.

1.2.2.2 Questionnaire “Conditions de vie”


Il est adressé au chef du ménage et comprend cinq (5) sections : “Personnes
déplacées”, “Dépenses du ménage”, “Variation dans les habitudes de
consommation”, “Transferts des ménages”, “Activité et cohésion sociale”.
La première section a permis d’appréhender l’organisation et la perception
de l’arrivée des personnes déplacées dans les ménages, le nombre de
déplacés reçus depuis la crise, le nombre de déplacés ayant quitté le ménage
et les raisons de leur départ.

Les deuxième et troisième sections ont été conçues pour mesurer le niveau
des dépenses du ménage et des modifications intervenues depuis la crise.
Elles sont destinées, en outre, à appréhender les éventuelles aides reçues
pour la prise en charge des dépenses d’éducation et de santé.
45
La quatrième section s’inscrit dans la même logique et s’intéresse à la
nature et au type d’organisme ayant apporté un appui au ménage pour
subvenir au surcroît de dépenses occasionnées par l’arrivée des déplacés.
Dans le même temps les transferts effectués par le ménage en direction d’au-
tres ménages ou des personnes déplacées sont enregistrés dans cette section.
La dernière section aborde l’activité associative du chef de ménage, l’in-
fluence de la crise sur le niveau de sécurité, le niveau de confiance entre
les communautés et les actions à entreprendre pour amener les populations
à se pardonner et ramener la paix.

En définitive, ce questionnaire fournit des informations utiles pour analyser


non seulement l’impact de la crise sur les personnes déplacées mais permet
aussi d’ouvrir des pistes de réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour
le retour de la sécurité et de la paix en Côte d’Ivoire.

1.2.2.3 Questionnaire '’Personnes déplacées’'


Ce questionnaire a été adressé à chacun des déplacés du ménage âgés de
10 ans ou plus. Il recueille des informations se rapportant à l’itinéraire migra-
toire et l’insertion sociale, la sécurité des PDIs dans leur nouvel
environnement, la santé et l’éducation et la cohésion sociale.

À travers ses quatre sections, le questionnaire permet d’obtenir des données


relatives à la localité d’origine des PDIs, de connaître les motifs et les condi-
tions de départ de ces personnes ainsi que leur perception de l’accueil dans
les ménages hôtes. Leur insertion sociale est aussi scrutée de même que
sont renseignées les perspectives de retour dans les localités de départ.

1.2.3 Déroulement des activités de l’enquête


1.2.3.1 Mission de sensibilisation
Du 9 au 12 août 2005, deux missions conjointes ont été organisées par l’équipe
de coordination afin de prendre contact avec les autorités administratives
et politiques des départements retenus. Ces missions ont sollicité et obtenu
l’implication des autorités administratives (Préfets, Sous Préfets, Maires,…),
des chefs traditionnels et de communautés ainsi qu’une mobilisation de
moyens de communication pour une large information des populations tant
en milieu rural qu’urbain. Ces missions ont permis également de préparer
l’enquête avec les coordonnateurs régionaux.
46
Trois autres missions ont été organisées par l’équipe de coordination du
projet :
Une mission exploratoire en début de collecte ;
Une mission de supervision à mi-parcours ;
Une mission d’évaluation en fin de collecte.

Les travaux de la phase de terrain ont bénéficié de l’implication des Préfets,


Sous-Préfets et Maires des différentes localités pour la sensibilisation ; de
l’appui important des chefs traditionnels et des chefs de communautés; d’une
forte contribution de radio ONUCI FM pour la sensibilisation ; d’un appui
précieux de l’OIM pour la communication entre Toulépleu et l’équipe tech-
nique à Abidjan ; du soutien de Radio Côte d’Ivoire, de radio JAM
Yamoussoukro et de radio Tchoyasso de Daloa. La coordination de tous les
efforts de sensibilisation a eu pour effet de mettre une grande partie de la
population en confiance ; ce qui a été très bénéfique pour le passage des
agents enquêteurs.

1.2.3.2 Formation des superviseurs et enquête pilote


La formation des superviseurs, assurée par l’équipe technique de coordi-
nation, s’est faite à Abidjan avec 22 agents. Un test d’assimilation des
objectifs et de la méthodologie a été organisé afin de sélectionner les
meilleurs agents, les plus aptes à former et superviser une équipe d’agents
de collecte. Après l’enquête pilote qui a également été mise à contribution
dans la sélection, les dix meilleurs candidats ont été commis à la tâche de
superviseur ; deux candidats ont été exclus et les dix autres, ont été dési-
gnés comme agents de collecte pour la ville d’Abidjan.

1.2.3.3 Formation des agents enquêteurs et collecte des


données
À Abidjan, les agents enquêteurs ont été formés en même temps que les
superviseurs. Dans chacun des autres départements, les deux superviseurs
(un en milieu urbain et un en milieu rural), ont formé les 12 agents enquê-
teurs locaux préalablement sélectionnés. À l’issue de la formation, 10
enquêteurs ont été retenus par département pour la collecte des données.
C’est à la suite de cette formation que la collecte des données a été orga-
nisée. Elle s’est en moyenne étalée sur 15 jours.
47

1.2.3.4 Traitement des données collectées


Le recrutement de la majorité des agents de codification parmi les agents
enquêteurs d’Abidjan a permis d’optimiser cette dernière phase. Elle a duré
12 jours. La saisie des données a débuté trois jours après le début de la codi-
fication, par une présentation de la structure du masque de saisie conçu sous
le logiciel Epi Data. La saisie proprement dite a commencé le 9 septembre
2005 et s’est terminée le 22 septembre 2005. Une fois les données saisies,
des contrôles ont été opérés sur les fichiers électroniques afin de détecter
et traiter les éventuelles incohérences et réponses invraisemblables. Un re-
dressement de l’échantillon par re-pondération a été nécessaire pour tenir
compte des distorsions de l’échantillon dues notamment aux non-réponses.
Parallèlement à ces travaux, le plan d’analyse a été élaboré et adopté. Ce
plan sert de ligne directrice pour l’analyse des données collectées et trai-
tées.

1.2.3.5 Exploitation des données, méthodes d’analyse


Avant d’aborder la présentation de ces résultats, des précisions sur la métho-
dologie de l’estimation du nombre de PDIs sont indispensables.

1.2.3.5.1 Estimation du nombre de déplacés


La population des différents départements selon le milieu, le nombre de
ménages selon le type et le milieu, le nombre de déplacés selon le sexe et
l’âge, est estimé en utilisant les coefficients d’extrapolation déduits de la
procédure d’échantillonnage mise en place. Le principe de base est décrit
comme suit. L’estimation de ces diverses caractéristiques a été faite en tenant
compte des zones préalablement définies en fonction du département et du
milieu de résidence. Elle a été faite de façon séquentielle en commençant
par le niveau le plus bas de notre organisation à savoir le DR. Dans chaque
DR, toutes les familles d’accueil ont été enquêtées. Ce qui rend disponible
le nombre exact de déplacés dans chaque DR tirés. Ainsi pour le DR numéro
i d’une zone h, NDEPhi est ce nombre. Selon la méthode de tirage mise en
œuvre, ce DR représente dans l’échantillon plusieurs autres DR que nous
noterons pour la suite Whi. Pour tout l’ensemble de ces DR, le nombre de
personnes déplacées est estimé en multipliant le nombre de PDIs par le nombre
de DR soit :
48

Si l’on considère tous les DR d’une zone donnée, le nombre de personnes


déplacées accueillies dans celle-ci est de :

Ainsi, pour un département donné, l’estimation du nombre de PDIs selon


les milieux urbain et rural est obtenue par la somme des deux effectifs.

Tableau 4 : Répartition des DR tirés selon le milieu de résidence


Nombres de déplacés Coefficient Estimation du nombre de
Milieu DR dénombrés d’extrapolation déplacés
(DEPhi) (Whi) (TNDEPhi = Whi * DEPhi)

0009 95 389 36 955


0010 78 265 20 670
0039 197 438 86 286
Urbain
0077 163 538 87 694
0130 73 348 25 404
0172 121 685 82 885
0268 208 383 79 664
0334 136 450 61 200
Total Urbain 1071 480 758
6004 243 13 3 159
6016 101 15 1 515
6021 38 14 532
Rural 6025 122 15 1 830
6028 80 14 1 120
6045 81 26 2 106
6047 148 25 3 700
Total Rural 746 13 962
Total 1817 494 720

Illustrons cette approche par un cas concret, celui du département d’Abidjan.


Dans cette zone, huit (8) DR ont été tirés. Pour chacun d’eux, le nombre
de PDIs, les coefficients d’extrapolation et l’estimation du nombre de PDIs
sont donnés dans le tableau 4. Ainsi le nombre de personnes déplacées
vivant dans des familles d’accueil à Abidjan est estimé à un peu moins de
500 000. C’est ce même principe qui a gouverné le calcul du nombre de
personnes déplacées dans les autres départements; les résultats sont présentés
et analysés dans le chapitre 2.

1.2.3.5.2 Estimation du nombre de ménages et de la popu-


lation des départements
Cette méthodologie est utilisée pour évaluer le nombre de ménages et la
population des différents départements selon le milieu de résidence. Il faut
49
toutefois remarquer qu’à la différence des ménages de déplacés où la tota-
lité des membres a été enquêtée, les informations précises sur la taille et la
composition de tous les ménages de non déplacés par DR ne sont pas dispo-
nibles. Pour ce faire, on détermine d’abord une estimation de la population
de chaque DR à partir du nombre de ménages dénombrés et de la taille
moyenne des ménages enquêtés. En utilisant le principe d’un sondage aléa-
toire simple (SAS), on obtient que la population d’un DR est estimé par :


POPhi : Population du DR i de la strate h
NMenDhi : Nombre de ménages dénombrés dans le DR i de la strate h
NMenEhi : Nombre de ménages échantillonnés dans le DR i de la strate h
POPhi : Nombre d’individus estimés pour le DR i de la strate h

Une fois l’estimation obtenue au niveau de chaque DR, la méthode d’ex-


trapolation est identique à celle présentée pour le calcul du nombre de
PDIs. Les résultats fournissent des informations relatives à l’effectif de la
population dans les départements et selon le milieu de résidence, ainsi que
des indications du nombre de familles d’accueil et du nombre de famille
de non déplacés (tableau 5).
Tableau 5 : Population et nombre de ménages estimés selon le département et le
milieu
Nombre de ménages
Proportion
Famille Famille de des familles
Départements Milieu d’accueila non déplacéa Total d'accueil (%)
Urbain 128 706 440 623 569 329 22,6
Rural 4 840 23 211 28 051 17,3
Abidjan Ensemble 133 546 463 834 597 380 22,4
Urbain 5 108 15 390 20 498 24,9
Rural 7 569 31 801 39 370 19,2
Daloa Ensemble 12 677 47 191 59 868 21,2
Urbain 7 982 5 816 13 798 57,8
Rural 7 569 12 872 20 441 37
Duékoué Ensemble 15 551 18 688 34 239 45,4
Urbain 638 810 1448 44,1
Rural 2 108 3 638 5 746 36,7
Toulépleu Ensemble 2 746 4 448 7 194 38,2
Urbain 5 065 20 147 25 212 20,1
Rural 7 183 17 042 24 225 29,7
Yamoussoukro Ensemble 12 248 37 189 49 437 24,8
Urbain 147 499 482 786 630 285 23,4
Rural 35 755 88 564 124 319 28,8
Ensemble Ensemble 183 254 571 350 754 604 24,3
a
il désigne les ménages qui au moment de l’enquête hébergeaient au moins un PDIs à l’opposé des familles de non déplacé
50
De cette estimation, il ressort que les cinq départements réunis renferment
754 604 ménages. Dans cet ensemble, Abidjan compte plus de 77 % de la
population ; son milieu urbain en renferme 74 %. En outre, on constate que
la majeure partie de cette population vit en milieu urbain et la répartition
de la population selon le sexe est relativement homogène. Près de 24 % des
ménages sont des ménages d’accueil. Cette proportion varie selon le dépar-
tement et le milieu de résidence entre moins 20 % (Abidjan rural) et plus
de 50 % (Duékoué et Toulépleu).
Pour estimer le nombre de personnes déplacées à l’ensemble du pays, on
se basera sur les projections de la population issue du recensement général
de 1998. Sur cette base, en 2005, on estime à 43,64% le poids des zones
visitées lors de l’enquête PDI-FAC par rapport à la population de la zone
non occupée. Cette proportion est significativement suffisante pour procéder
à une extrapolation des données à l’ensemble de la zone Sud. Pour ce qui
est de la zone ex-occupée, on se basera sur les statistiques fournies par OCHA
en 2004 montrant que 6,3% des PDls étaient dans cette zone. En posant
comme hypothèse que ces proportions n’ont pas varié, on peut considérer
que l’effectif de la zone non occupée représente 93,5% des PDls du pays.

1.2.3.6 Les méthodes d’analyse


Trois types d’outils sont utilisés pour l’analyse des résultats de l’enquête
sur les personnes déplacées internes. Les tris à plat et tableaux croisés pour
la présentation des différents indicateurs selon les départements et le milieu
de résidence. Ces tableaux sont appuyés par des tests statistiques afin de
comparer les valeurs de ces indicateurs entre les départements et entre les
milieux de résidence. Les tests de Khi deux et de proportions sont utilisés
pour juger de l’uniformité éventuelle des indicateurs entre les départe-
ments. Les résultats sont synthétisés par des analyses exploratoires des données
à partir desquelles des classifications sur facteurs permettent de structurer
la population en groupes homogènes. Cette méthode est utilisée notamment
pour regrouper les ménages en sous-groupe selon les caractéristiques et les
commodités du logement.
Chapitre 2

Caractéristiques
socio démographiques
des PDIs

Cette partie est axée sur les principaux résultats notamment l’estimation
du nombre de personnes déplacées dans les départements de l’enquête et
selon les milieux de résidence. L’analyse de la structure des ménages et des
caractéristiques socio-démographiques de leurs chefs.

2.1 Estimation de l’effectif des déplacés


L’extrapolation des données recueillies sur l’échantillon donne, dans l’en-
semble des 5 départements, un total de 709 377 déplacés 6 (Tableau 6).
Cette population est numériquement importante à Abidjan où elle repré-
sente 69 % du total. Elle se compose de 48 % d’hommes et de 52 % de
femmes. Cette supériorité numérique de la population féminine est constatée
dans tous les départements. En dehors d’Abidjan, on retrouve plus fréquem-
ment les déplacés en milieu rural (tableau 6).

6 - Les Personnes Déplacées Internes sont des personnes ou des groupes de personnes
qui ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence
habituelle, notamment en raison du conflit armé en Côte d’Ivoire, de la situation de
violence généralisée, des violations des Droits de l’Homme, et qui n’ont pas franchi les
frontières internationalement reconnues de l’État Ivoirien.
52
Tableau 6 : Nombre de déplacés estimés selon le département et le milieu
Départements Milieu Nombre de déplacés
Départements Milieu Nombre de déplacés
Homme Femme Total
Urbain 229 547 249 483 479 030
Abidjan Rural 8 389 8 364 16 753
Ensemble 237 936 257 847 495 783
Urbain 12 032 13 988 26 020
Daloa Rural 27 361 28 430 55 791
Ensemble 39 393 42 418 81 811
Urbain 18 594 20 954 39 548
Duékoué Rural 15 763 14 502 30 265
Ensemble 34 357 35 456 69 813
Urbain 1 190 1 237 2 427
Toulépleu Rural 2 630 3 286 5 916
Ensemble 3 820 4 523 8 343
Urbain 12 376 11 705 24 081
Yamoussoukro Rural 14 176 15 370 29 546
Ensemble 26 552 27 075 53 627
Urbain 273 739 297 367 571 106
Ensemble Rural 68 319 69 952 138 271
Ensemble 342 058 367 319 709 377

Par ailleurs, notons que parmi les 709 377 PDIs, 51 037 sont des enfants nés
après le déplacement des parents (tableau B.37 en annexe). Par conséquent,
l’ajustement de l’estimation des Personnes Déplacées Internes, après défla-
tion de l’effectif de ces enfants, conduit à 658 340 déplacés internes (tableau
B.38 en annexe). Au regard du nombre de personnes déplacées dans les 5
départements, du poids de ces départements par rapport à l’ensemble de la
zone non occupée, on estime à 1 625 369 PDls. En considérant sur la base
des estimations faites en 2004 que 6,3% des PDls sont dans la zone ex-
occupée, l’estimation dans la zone Nord serait de 112 994 PDls. Au total,
le nombre de PDls dans le pays serait estimé à 1 738363 personnes.

2.2 Caractéristiques démographiques et socio-économiques


Le regain d’attention sur la problématique de la croissance démographique
observé ces dernières décennies est particulièrement dû à son impact sur
le bien-être de la population. En effet, une croissance trop forte de la popu-
lation met les pouvoirs publics dans l’obligation d’augmenter les
investissements dans les secteurs sociaux de base en vue d’accroître les capa-
cités et/ou d’améliorer leur qualité. En Côte d’Ivoire, le taux de croissance
de la population est de 2,2 % en 2005 (Population Référence Bureau 7, 2005)
tandis que la croissance économique enregistrée au cours de l’année 2004
n’était que de 1 %. En raison de la situation de crise du pays, les déplace-
ments massifs des populations vers les régions Sud et les zones sous contrôle
gouvernemental a entraîné de profonds bouleversements dans la vie des popu-

7 - Word Population référence Bureau, 2005, 2005 World Population Data Sheet
53
lations de ces zones. En effet, l’afflux de personnes déplacées a entraîné
un choc sur l’équilibre socio-économique préexistant au sein des commu-
nautés et des ménages. L’accueil des déplacés s’opérant dans un contexte
économique difficile pour tous, la pression est alors plus forte sur les ménages
d’accueil. Le questionnaire " ménage " a permis d’appréhender les difficultés
essentielles des familles d’accueil et des personnes déplacées.

2.2.1 Caractéristiques des ménages


Partout dans le monde, les personnes se regroupent en collectivités plus ou
moins étendues au sein desquelles s’exercent les diverses activités quoti-
diennes. Dans les sociétés africaines en particulier, la mentalité demeure
imprégnée du concept de groupe élargi. Le système de parenté, avec le lignage
et le clan, est la base du regroupement des populations en communautés.
L’analyse des caractéristiques des ménages permet de cerner la composi-
tion de ceux-ci, leur type, leur taille, la présence ou non, en leur sein, de
déplacés internes ou de personnes apparentées. Les résultats présentés ici,
portent essentiellement sur les caractéristiques des ménages. Il s’agit notam-
ment d’analyser la taille et la composition de ceux-ci, le nombre de déplacés
reçus et de répartir les ménages selon les caractéristiques de leurs chefs.

2.2.1.1 Taille des ménages et accueil de déplacés : une majo-


rité de ménages de grande taille
Dans l’ensemble des départements enquêtés, les ménages de 9 membres et
au delà sont les plus nombreux (tableau 7). Alors qu’au niveau national et
dans les ménages n’ayant pas de déplacés, la taille des ménages est de l’ordre
de 6 personnes, celle-ci atteint 8 dans les ménages ayant accueilli des
déplacés (tableau 8). Dans chacun des 5 départements concernés par l’étude,
un peu plus d’un ménage sur cinq (21 %, 22 % et 25 % respectivement à
Daloa, à Abidjan et à Yamoussoukro) héberge encore au moins un déplacé,
trois ans après le déclenchement de la crise socio-politique en Côte-d’Ivoire
(tableau 8). Par ailleurs, l’on peut constater que 24 % des ménages inter-
rogés ont accueilli des PDIs. Cette proportion est plus importante à Duékoué
(45 %) et à Toulépleu (38 %) que dans les autres départements. L’arrivée
des personnes déplacées dans les ménages a un impact significatif sur la
taille de ceux-ci. En effet, si dans l’ensemble, la différence entre les tailles
de ménage d’accueil et ceux qui n’ont pas de PDIs au moment de l’enquête
n’est que de 1,2 personne, à Abidjan et à Yamoussoukro, celle-ci est au moins
égale à 2 personnes (tableau 8). Par contre, à Duékoué et à Toulépleu, l’ar-
rivée des PDIs dans les ménages n’a pas fait varier de façon importante la
taille moyenne des ménages.
54
Cette situation met une fois de plus en évidence l’afflux important des popu-
lations vers les zones économiques (Abidjan et Yamoussoukro) alors que
les déplacés enregistrés à Duékoué et Toulépleu (où les exactions ont en
général eu pour cible les populations rurales) sont des personnes ayant fui
le milieu rural pour s’installer en zone urbaine sécurisée.

Tableau 7 : Répartition des ménages selon la taille, le département et le milieu de


résidence (%)
Taille
Départements Milieu Effectif
1 2 3 4 5 6 7 8 9 et +
Urbain 11,7 12,2 15,2 10,7 13,4 9,3 6,8 4,9 15,4 523
Abidjan Rural 17,5 11,0 10,9 11,5 14,4 8,4 6,3 5,6 14,1 444
Ensemble 12,1 12,1 14,9 10,7 13,5 9,3 6,7 4,9 15,3 967
Urbain 14,4 12,6 9,8 9,9 9,0 8,6 9,6 7,9 17,8 425
Daloa Rural 6,7 5,2 7,7 12,3 11,0 11,9 10,0 9,7 25,1 488
Ensemble 8,0 6,5 8,0 11,9 10,6 11,3 9,9 9,3 23,8 913
Urbain 15,5 13,5 11,5 12,2 8,9 6,2 6,8 5,7 19,3 545
Duékoué Rural 7,0 11,8 12,3 10,1 12,5 10,9 7,2 8,6 19,3 368
Ensemble 10,0 12,4 12,0 10,9 11,2 9,2 7,0 7,6 19,3 913
Urbain 17,0 10,4 10,5 12,2 8,4 13,3 7,2 6,1 14,6 421
Toulépleu Rural 5,4 7,7 9,2 14,5 13,6 12,3 13,1 8,6 15,3 481
Ensemble 7,4 8,1 9,4 14,1 12,7 12,4 12,1 8,1 15,2 902
Urbain 11,6 7,8 10,5 10,4 10,8 11,4 7,4 6,2 23,4 471
Yamoussoukro Rural 14,0 10,9 12,9 11,0 11,8 7,5 6,6 6,9 18,1 420
Ensemble 13,4 10,1 12,3 10,9 11,5 8,5 6,8 6,7 19,4 891
Urbain 11,9 12,1 14,8 10,7 13,1 9,3 6,8 5,0 15,7 2385
Ensemble Rural 10,9 9,0 10,5 11,6 12,2 9,9 8,0 7,9 19,7 2201
Ensemble 11,6 11,4 13,8 10,9 12,9 9,4 7,1 5,7 16,7 4586

Depuis le déclenchement du conflit armé, les ménages d’accueil ont reçu


en moyenne 6 déplacés. Dans tous les départements enquêtés, exception
faite d’Abidjan, le nombre moyen de PDIs reçues dans tous les ménages
est supérieur à 5. Dans l’ensemble, ce nombre moyen de déplacés reçus
depuis le début de la crise diffère selon les milieux urbain et rural (respec-
tivement 6 et 9). En revanche, il n’existe pas de différence significative entre
ces deux milieux à Duékoué. (tableau 9).
55
Tableau 8 : Répartition des ménages par département selon le type de ménage et
le milieu de résidence, et taille moyenne des ménages
Nombre de ménages Taille moyenne (***)
Départements Milieu
a
Famille d’accueil Famille ND Famille d’accueil Famille NDa
Urbain 22,6 77,3 8,0 5,3
Abidjan Rural 17,2 82,7 6,9 4,8
Ensemble 22,3 77,6 7,9 5,3
Urbain 24,9 75,0 6,6 5,7
Daloa Rural 19,2 80,7 8,4 6,6
Ensemble 21,1 78,8 7,9 6,3
Urbain 57,8 42,1 6,3 6,1
Duékoué Rural 37,0 62,9 6,2 6,0
Ensemble 45,4 54,5 6,2 6,0
Urbain 44,0 55,9 4,5 5,3
Toulépleu Rural 36,6 63,3 7,1 6,2
Ensemble 38,1 61,8 6,5 6,0
Urbain 20,0 79,9 8,9 6,1
Yamoussoukro Rural 29,6 70,3 7,3 5,5
Ensemble 24,7 75,2 7,9 5,8
Urbain 23,4 76,6 7,8 5,3
Ensemble Rural 28,7 71,2 7,4 5,8
Ensemble 24,2 75,7 7,8 5,4
(***) Différence significative à 1%
a
Famille ND : Famille n’ayant pas de PDIs au moment de l’enquête

On observe une baisse importante de l’effectif des PDIs accueillies dans


les ménages depuis le déclenchement de la crise lorsqu’on le compare à
leur nombre dans ces unités familiales au moment de l’enquête (4 personnes
en moyenne). Cette situation reflète le départ de certains PDIs des ménages
d’accueil et traduit dans une certaine mesure la réinstallation progressive
de ces derniers à leur propre compte.

Tableau 9 : Nombre moyen de déplacés par département et milieu de résidence


Nombre moyen de déplacés Nombre de PDIs actuel
Départements Milieu dans les familles
Famille d’accueil Ensemble (***) d’accueil (ns)
Urbain 5 2 3
Abidjan Rural 10 2 2
Ensemble 5 2 3
Urbain 13 4 4
Daloa Rural 10 6 2
Ensemble 11 5 3
Urbain 8 8 3
Duékoué Rural 8 8 2
Ensemble 8 8 2
Urbain 3 4 2
Toulépleu Rural 11 7 1
Ensemble 9 7 1
Urbain 16 6 2
Yamoussoukro Rural 6 3 2
Ensemble 10 5 2
Urbain 6 2 3
Ensemble Rural 9 5 2
Ensemble 6 3 2
(***) Différence significative à 1% (ns) Différence non significative à 10%
56
2.2.1.2 Caractéristiques des chefs de ménage : un effectif rela-
tivement important de femmes responsables de ménage
Sur l’ensemble des 5 départements concernés par l’étude, environ une
femme sur cinq (21 %) est chef de ménage. C’est à Yamoussoukro que les
proportions les plus élevées de femmes chefs de ménage sont enregistrées,
tant pour les ménages d’accueil que pour les autres ménages. En effet, alors
que dans les autres départements, la proportion de ménages dirigés par une
femme et n’ayant pas de PDIs n’atteint pas 20 %, à Yamoussoukro, celle-
ci est de 31 %. Par ailleurs, en milieu rural, hormis la zone d’Abidjan et de
Duékoué, la proportion de ménages d’accueil dirigés par une femme est
supérieure à celle des ménages n’ayant pas reçu de PDIs (graphique 1).

L’âge moyen des chefs de ménages est de 45 ans et il n’existe pas de diffé-
rence significative selon le type de ménage et la ville de résidence. L’analyse
du niveau d’étude atteint par les chefs de ménages révèle que 39,5 % de
ces derniers n’ont jamais été scolarisés. À Daloa et à Toulépleu, cette
proportion est relativement importante et atteint 47 %. Seulement un tiers
des chefs de ménage ont atteint au moins le niveau secondaire.

Par ailleurs, les chefs de ménages chrétiens sont les plus nombreux. Ils repré-
sentent 43 % dont 20 % de catholiques, 17 % de protestants et 6 % d’autres
chrétiens. Les musulmans et les animistes suivent avec respectivement
20,3 % et 20,7 % (Annexe Tableau A.1).
57
Graphique 1 : Proportion de ménages dirigés par une femme par département selon
le type de ménage

35 %

Ménage n’ayant pas reçu de PDIs Menage d’accueil


30 %

25 %

20 %

15 %

10 %

5%

0%
Abidjan Daloa Abidjan Touleupeu Yamoussokro

Quant à la situation matrimoniale des chefs de ménage, elle se caractérise


par une prédominance de la monogamie (52 %), suivie de l’union libre et
du célibat (13 % chacun). De manière générale, les chefs des ménages enquêtés
exercent en majorité une activité (76,7 %). La comparaison de la situation
d’occupation de ceux-ci avant et après la crise met en relief une dégrada-
tion du statut d’occupation (graphique 2).

Graphique 2 : Proportion de chefs de ménage occupés avant et après la crise par


département

Proportion de chef de ménage occupé avant et après la crise par département

100
90
80
70
Proportion en (%)

60 Avant la crise
Actuellement
50
40
30
20
10
0
Abidjan Daloa Duékoué Touleupleu Yamoussokro
58
En effet, dans l’ensemble, la proportion de chefs de ménage occupés a diminué
de 12 %. La baisse la plus importante (25 %) est survenue à Duékoué suivie
d’Abidjan (13 %). En prenant en compte le type de ménage (ménage d’ac-
cueil ou non), les résultats révèlent une dégradation du statut d’occupation
des chefs de ménage d’accueil relativement plus importante que celle des
ménages qui n’ont pas de PDIs (tableau 10).

Tableau 10 : Proportion de chefs de ménages occupés avant et après la crise par


département (en %)

Occupé avant la crise Occupé après la crise


Département
Famille de Famille Famille de Famille
Ensemble Ensemble
non déplacé d’accueil non déplacé d’accueil
Urbain 86,7 84,2 86,1 80,8 65,5 77,3
Abidjan Rural 87,3 83,3 86,6 82,4 70,2 80,3
Ensemble 86,7 84,1 86,1 80,9 65,7 77,5
Urbain 89,1 85,2 88,1 83,1 73,8 80,8
Daloa Rural 87,5 84,8 86,7 86,8 77,1 83,8
Ensemble 88,0 84,9 87,1 85,6 76,2 82,9
Urbain 91,2 75,4 82,1 73,1 35,1 51,1
Duekoué Rural 89,6 83,8 87,4 79,7 71,5 76,7
Ensemble 90,1 79,5 85,3 77,7 52,8 66,4
Urbain 85,6 86,0 85,8 84,4 73,7 79,6
Toulépleu Rural 92,0 90,8 91,5 90,4 90,1 90,3
Ensemble 90,8 89,7 90,4 89,3 86,3 88,2
Urbain 88,4 91,1 89,0 84,8 77,9 83,4
Yamoussoukro Rural 87,3 88,9 87,8 87,7 76,1 84,3
Ensemble 87,9 89,8 88,4 86,1 76,8 83,8
Urbain 86,9 84,0 86,2 80,9 64,6 77,1
Ensemble Rural 87,9 85,6 87,2 85,0 75,5 82,2
Ensemble 87,0 84,3 86,4 81,6 66,7 78,0

2.2.1.3 Composition des ménages


Les ménages africains ont la réputation d’être très élargis car dans de nomb-
reux cas, en plus du noyau constitué du chef de ménage, de l’époux (se) et
des enfants, l’on retrouve les ascendants du chef ou de son partenaire, les
collatéraux et les descendants ; ces derniers étant constitués de petits enfants
et arrières petits enfants. On y trouve aussi, du fait de la solidarité africaine
légendaire, des personnes qui n’ont aucun lien de parenté avec le chef.

2.2.1.3.1 Une forte présence de collatéraux dans les ménages


Dans les ménages de non déplacés, on compte 17,4 % de chefs de ménage
(CM), 12,4 % d’épouses et 42,2 % d’enfants du CM ou de son partenaire.
Ces proportions sont respectivement de 12,2 %, 7,7 % et 33,9 % dans les
59
ménages d’accueil. En revanche, seulement 2 % des membres des ménages
sont sans parenté avec le ménage de résidence que cette unité ait accueillie
ou non des déplacés (tableau 11). Ainsi, les PDIs se sont prioritairement
orientées vers des membres de leur famille. L’on retrouve en effet 44,2 %
de collatéraux du chef ou de son partenaire parmi lesquels dans les ménages
ayant accueilli des déplacés contre 26,2 % dans les ménages n’en compor-
tant pas.

Tableau 11 : Répartition des individus selon leurs liens de parenté avec le chef de
leur ménage (%)
Père Frère Petit
chef de Fille / Autres beaux Grand Sans
épouse / / Fils /
ménage Fils Parents parents Parent Parente
Mère Sœur Fille
Ménages n’ayant pas de personnes déplacées
Urbain 17,7 12,3 41,8 0,4 4,6 15,1 2,0 4,1 0,0 1,7
Abidjan Rural 19,6 12,6 44,9 0,5 3,9 8,2 0,9 7,4 0,1 1,4
Ensemble 17,8 12,3 41,9 0,4 4,6 14,8 1,9 4,3 0,0 1,7
Urbain 16,8 13,5 36,3 1,0 4,4 20,7 4,2 1,6 0,1 0,8
Daloa Rural 14,7 15,6 45,6 1,9 6,0 9,2 2,2 3,9 0,2 0,2
Ensemble 15,3 15,0 43,2 1,7 5,5 12,2 2,7 3,3 0,2 0,3
Urbain 15,7 12,5 41,6 0,8 3,4 13,2 2,6 6,5 0,1 2,8
Duékoué Rural 16,8 13,4 45,0 1,0 3,0 9,1 1,3 7,6 0,0 2,5
Ensemble 16,4 13,1 43,9 0,9 3,1 10,4 1,7 7,2 0,0 2,6
Urbain 17,6 13,1 45,9 1,2 2,4 7,7 3,4 6,9 0,1 1,1
Toulépleu Rural 17,4 16,0 51,6 1,7 2,1 3,1 1,3 5,0 0,0 1,3
Ensemble 17,4 15,6 50,9 1,6 2,2 3,7 1,6 5,3 0,0 1,3
Urbain 15,6 10,7 45,9 0,2 2,9 13,1 3,9 3,5 0,1 3,6
Yamoussoukro Rural 17,1 7,5 34,0 1,4 4,1 17,7 0,5 13,4 1,4 2,4
Ensemble 16,3 9,3 40,6 0,7 3,5 15,2 2,4 7,9 0,7 3,1
Urbain 17,5 12,2 41,8 0,4 4,5 15,1 2,2 4,1 0,0 1,8
Ensemble Rural 16,6 13,2 43,6 1,4 4,6 10,2 1,5 6,9 0,4 1,2
Ensemble 17,4 12,4 42,2 0,6 4,5 14,3 2,0 4,5 0,0 1,7
Ménages comportant au moins une PDI
Urbain 11,6 6,6 31,5 1,7 8,0 28,8 5,3 4,9 0,0 1,2
Abidjan Rural 14,8 10,0 38,5 0,9 5,3 20,7 1,3 5,5 0,1 2,4
Ensemble 11,7 6,7 31,7 1,6 7,9 28,5 5,2 4,9 0,0 1,3
Urbain 15,9 10,4 51,4 0,9 3,3 12,1 2,6 2,7 0,1 0,0
Daloa Rural 9,8 9,3 35,5 0,7 4,1 30,3 3,8 5,0 0,1 0,5
Ensemble 11,8 9,7 40,5 0,8 3,9 24,5 3,4 4,3 0,1 0,3
Urbain 16,3 11,9 42,0 2,1 5,9 11,5 1,7 5,8 0,0 2,4
Duékoué Rural 15,4 11,0 37,1 0,6 2,3 19,7 2,0 4,2 0,1 6,7
Ensemble 15,9 11,6 39,9 1,5 4,3 15,1 1,8 5,1 0,0 4,3
Urbain 24,3 12,5 47,8 1,1 4,8 5,5 0,9 2,3 0,0 0,4
Toulépleu Rural 4,3 3,7 15,3 0,6 4,3 35,0 5,6 3,8 0,1 26,8
Ensemble 10,0 6,3 24,7 0,7 4,5 26,5 4,2 3,4 0,1 19,2
Urbain 10,9 7,5 37,2 0,2 4,2 28,2 3,8 2,9 0,1 4,6
Yamoussoukro Rural 13,9 8,2 36,2 0,3 2,9 18,1 2,0 13,5 0,2 4,2
Ensemble 12,6 7,8 36,6 0,3 3,5 22,7 2,8 8,7 0,1 4,4
Urbain 12,2 7,2 33,4 1,6 7,5 26,7 4,8 4,7 0,0 1,4
Ensemble Rural 12,3 9,3 35,5 0,6 3,6 24,4 2,8 6,6 0,1 4,0
Ensemble 12,2 7,7 33,9 1,4 6,7 26,3 4,4 5,1 0,0 1,9
60
2.2.1.3.2 Structure des ménages : modification de la struc-
ture des ménages liée aux PDIs
Communément les ménages sont classés en 8 catégories (URD-DSG 2000)
selon la composition et le lien de parenté des membres avec le chef de ménage.
Ces catégories sont définies comme suit :
- Ménage isolé : Chef de ménage (CM) seul ;
- Ménage monoparental : CM + enfant(s) ;
- Ménage monogame : CM + Conjoint (+ enfants) ;
- Ménage polygame : CM + Conjoints (+ enfants) ;
- Ménage monoparental élargi: CM + enfant(s + autre(s) personne(s);
- Ménage monogame élargi : CM + Conjoint (+ enfants) + autre(s)
personne(s) ;
- Ménage polygame élargi : CM + Conjoints (+ enfants) + autre(s)
personne(s) ;
- Ménage non familial : CM + autre(s) personne(s).
La caractérisation des ménages est faite selon cette typologie (tableau 12).
Tableau 12 : Répartition des ménages selon leur type, le milieu de résidence et le
département (en %)
PDIs Inclues PDIs Exclues
Département Milieu Mono- Mono- Poly-
Mono- Mono- Poly-
Non
Mono- Poly-
Isolé parental game game Isolé game game
parental game game familial
élargi Elargi élargi Elargi élargi
Urbain 7,2 4,0 20,2 1,1 16,0 39,0 2,4 9,7 48,9 47,9 3,0
Abidjan Rural 11,9 6,3 25,4 1,5 13,2 30,1 3,6 7,6 55,8 40,3 3,8
Ensemble 9,4 5,0 22,6 1,3 14,7 34,9 3,0 8,7 52,1 44,4 3,4
Urbain 10,5 8,2 29,4 2,8 8,2 26,3 5,8 8,4 60,4 33,6 5,8
Daloa Rural 2,8 5,3 23,3 6,5 7,1 34,0 13,7 6,9 39,3 42,6 18,0
Ensemble 6,4 6,6 26,1 4,8 7,6 30,4 10,0 7,6 49,1 38,4 12,3
Urbain 6,6 5,6 29,1 2,9 11,1 27,3 4,4 12,6 63,3 32,1 4,5
Duékoué Rural 6,2 6,7 25,8 3,2 10,6 34,7 4,8 7,6 48,9 45,1 5,9
Ensemble 6,4 6,1 27,8 3,0 10,9 30,3 4,6 10,6 57,5 37,3 5,1
Urbain 9,5 11,1 31,5 2,8 11,6 22,8 3,0 7,3 64,1 30,8 4,9
Toulépleu Rural 1,8 5,8 24,9 3,5 7,6 38,2 9,3 8,5 27,6 60,7 11,6
Ensemble 5,4 8,3 28,0 3,2 9,5 31,0 6,4 7,9 44,6 46,7 8,5
Urbain 6,1 4,6 19,9 1,0 15,9 42,4 1,9 7,8 53,2 43,9 2,7
Yamoussoukro Rural 7,3 7,1 14,5 0,9 25,7 27,6 2,6 14,0 69,7 28,8 1,4
Ensemble 6,7 5,8 17,4 1,0 20,5 35,4 2,2 10,7 61,0 36,8 2,1
Urbain 7,8 6,5 25,8 2,1 12,7 31,9 3,5 9,3 57,8 37,9 4,1
Ensemble Rural 5,9 6,2 22,8 3,2 12,6 33,0 7,1 8,9 47,5 43,8 8,5
Ensemble 6,9 6,3 24,4 2,6 12,6 32,4 5,2 9,1 52,8 40,8 6,3

Les ménages sans les déplacés sont en majorité composés d’une seule
personne en l’occurrence le chef de ménage (53 % dans l’ensemble). Par
ailleurs, deux ménages sur cinq (41 %) revêtent l’une des structures les plus
complexes avec la présence du chef de ménage, son épouse, ses enfants et
d’autres personnes (monogame élargie). Lorsque, l’on prend en compte les
PDIs, cette structure se modifie. En effet, les ménages isolés sont en faible
proportion (7 %) alors que les ménages monogames élargies sont en légère
baisse (32 %) soit moins de deux ménages sur cinq.
61
2.2.2 Caractéristiques démographiques et économiques
des déplacés
2.2.2.1 Structure par âge et par sexe de la population : une
majorité de femmes parmi les déplacés
Les femmes et les enfants sont les populations les plus vulnérables lors des
conflits armés. La répartition par sexe et par âge de la population enquêtée
montre que celle-ci est composée de 52 % de femmes et de 48 % d’hommes.
L’écart s’observe tout particulièrement avant l’âge de 30 ans. En revanche,
une tendance inverse s’observe chez les non déplacés (graphique 3).
La répartition de la population déplacée par groupe d’âge quinquennal
présente une allure qui se rétrécit régulièrement : les proportions d’hommes
et de femmes diminuent continuellement au fur et à mesure que l’on avance
vers les âges élevés (graphique 4).

Graphique 3 : Rapport de masculinité par groupe d’âge

Graphique 4 : Pyramides des âges des populations déplacées et non déplacées

Population non déplacée Population déplacée

60
60
45
45
Groupe d’âge

30
30
15
15
0
0
10 5 0 5 10 10 5 0 5 10

Homme Femme Homme Femme


62

Tableau 13 : Répartition de la population selon le statut, le sexe et l’âge


Déplacé Non Déplacé
Groupe
d’âge Sexe Sexe
Ensemble Ensemble
Masculin Féminin Masculin Féminin
0-4 5,9 6,7 12,6 3,9 3,7 7,7
5-9 5,7 6,4 12,2 5,8 6,0 11,9
10 - 14 5,7 6,4 12,1 5,6 6,5 12,2
15 - 19 6,2 6,8 12,8 7,6 7,6 15,2
20 - 24 5,7 6,0 11,7 6,8 6,6 13,5
25 - 29 4,3 5,4 9,8 6,0 6,0 12,1
30 - 34 3,9 4,0 7,9 2,6 3,1 5,8
35 - 39 2,3 3,0 5,3 1,9 2,8 4,8
40 - 44 2,3 2,1 4,5 2,2 2,4 4,7
45 - 49 1,7 1,5 3,2 1,5 2,2 3,7
50 - 54 1,5 1,0 2,6 1,2 1,3 2,5
55 - 59 0,7 0,4 1,2 0,9 1,0 2,0
60 - 64 0,8 0,6 1,4 0,4 0,8 1,3
65 - 69 0,4 0,2 0,7 0,4 0,4 0,8
70 et + 0,8 0,4 1,3 0,4 0,7 1,2
Total 48,3 51,6 100,0 48,0 51,9 100,0

En considérant la population non déplacée, il apparaît une faible propor-


tion d’enfants âgés de moins de 5 ans. Elle est pratiquement deux fois moins
importante que dans la population déplacée (tableau 13). Par ailleurs, la
majorité des personnes non déplacées se situe dans la tranche de 5 à 30 ans
(65 % de la population).

2.2.2.2 Caractéristiques socio-démographiques : une forte


proportion d’illettrés
Selon l’UNESCO, une personne alphabétisée est une personne capable de
lire et d’écrire, qui comprend un exposé simple et bref de faits en rapport
avec sa vie quotidienne. En revanche, toute personne ne sachant ni lire ni
écrire dans une langue quelconque un exposé simple et bref de faits en rapport
avec sa vie quotidienne est considérée comme analphabète. Sur la base de
cette définition, 23 % des PDIs sont analphabètes (tableau 14). Les personnes
déplacées sachant simplement lire ne représentent que 1 %. L’alphabétisation
d’une personne est positivement et fortement corrélée au niveau d’étude
63
atteint. Aussi, pouvons-nous observer que 23 % des PDIs enquêtées n’ont
aucun niveau d’étude. Par ailleurs, si à Abidjan et à Yamoussoukro, les propor-
tions des individus (PDIs) ayant atteint au moins le niveau secondaire sont
relativement importantes, supérieures à 30 %, il n’en est pas de même dans
les autres départements (tableau 14).

La question sur la situation matrimoniale a été posée aux individus âgés de


12 ans et plus ; l’état matrimonial est lié à l’âge des individus. Le célibat
reste dominant dans la population enquêtée. En effet, l’on note une forte
proportion de célibataires dans la population déplacée (64 %). Quant à la
population mariée, celle-ci représente 24 % dont 22 % de personnes vivant
en union monogame et 2 % en union polygame. Les personnes qui vivent
en union consensuelle représentent 6 % des déplacés. Les veufs (ves) et les
divorcés (es) sont peu nombreux (4 %) (tableau 14). Quant à l’appartenance
religieuse, la dominante dans l’échantillon des déplacés est le christia-
nisme, pratiquée par 67 % d’entre eux dans les cinq départements (tableau 14).
Les autres religions telles que l’islam et l’animisme ne sont cependant pas
à négliger puisque respectivement 7 % et 9 % de cette population en relè-
vent. Ces proportions sont largement au-dessus des proportions moyennes
de la Côte d’Ivoire relevées en 1998 par le Recensement Général de la
Population et de l’Habitat (RGPH). En effet, les chrétiens représentaient
31 % de la population. En ce qui concerne les données recueillies sur
l’ethnie, parmi les personnes déplacées, les grands groupes fortement repré-
sentés sont les AKAN et les KROU regroupant respectivement 42 % et 37 %
de la population déplacée, suivie dans une moindre mesure par les MANDE
du Sud comprenant 10 % de ceux-ci.

Dans cet ensemble la représentativité des étrangers est variable selon le dépar-
tement. La population étrangère figurant parmi les déplacés est insignifiante
à Yamoussoukro et Toulépleu. En revanche, à Abidjan et à Duékoué, la
présence de cette population étrangère est relativement importante.

Alors que dans la population non déplacée, on dénombre 22,5 % de non


Ivoiriens, dans la population des déplacés, cette proportion ne représente
que 2,3 %. Toutefois, il est à relever que depuis le déclenchement de la crise,
de nombreux ressortissants des pays voisins qui vivaient dans les zones de
conflit sont retournés dans leur pays d’origine.
64
Graphique 5 : Proportions des PDIs ivoiriens et étrangers

Ivoiriens 98 %

Étrangers 2 %

Tableau 14 : Caractéristiques socio-démographiques et culturelles de la popula-


tion résidente selon le statut par département (en %)
65
2.2.2.3 Caractéristiques économiques : des déplacés actifs
dans le commerce
De manière générale, dans la population des personnes déplacées, les élèves
sont majoritaires (38 %). Ce constat est nuancé dans les départements de
Duékoué et de Toulépleu où la majorité des déplacés est occupée. Les
chômeurs et les personnes en quête de leur premier emploi sont relative-
ment peu nombreux et représentent respectivement 8 % et 3 % de la
population de plus de 6 ans des cinq départements.
Au sein de la population déplacée, les personnes actives occupées au
moment de l’enquête travaillent essentiellement dans le commerce (34 %),
dans l’administration (31 %), dans l’artisanat (19 %) et l’agriculture (16 %)
(tableau 15). Par ailleurs depuis la crise, le personnel administratif a connu
un accroissement au sein de la population déplacée (passage de la propor-
tion de 25 % à 30 %).

Les caractéristiques des populations non déplacées sont quelque peu diffé-
rentes. En effet, les occupés sont numériquement dominants (42 %) suivi
des élèves (33 %) et des ménagères (9 %). Toutefois, Les chômeurs et les
personnes en quête de leur premier emploi sont peu nombreuses respecti-
vement 4 % et 3 %. Il est à remarquer que dans l’ensemble, les populations
déplacées renferment deux fois moins de personnes occupées que dans la
population non déplacée.
66
Tableau 15 : Caractéristiques économiques de la population selon le département,
le statut, avant et après le déclenchement de la crise (en %)

2.2.2.3.1 Impact de la crise sur le niveau d’activité : une baisse


généralisée des activités
Avant la crise, 35 % de la population des cinq départements était occupée
(tableau 16). Cette proportion est passée à 33 % au moment de l’enquête.
La baisse la plus importante (7 %) est observée à Duékoué (graphique 4).
Par ailleurs, les proportions de personnes occupées sont relativement plus
élevées à Toulépleu (33 % contre 22 % dans l’ensemble après le déclen-
chement de la crise).

Tableau 16 : Proportion de personnes occupées avant et après la crise


Occupé avant la crise Occupé durant la crise
Départements Milieu
Non déplacé PDIs Ensemble Non déplacé PDIs Ensemble
Urbain 37,2 29,7 36,7 36,1 22,2 34,1
Abidjan Rural 33,0 29,7 32,6 33,2 23,4 32,0
Ensemble 37,0 33,8 36,5 36,0 22,3 34,0
Urbain 36,1 26,9 34,8 34,1 26,8 32,5
Daloa Rural 24,5 26,9 24,9 24,5 20,0 23,7
Ensemble 27,6 27,9 27,6 27,0 22,2 26,1
Urbain 38,7 33,0 32,1 31,3 11,7 22,2
Duékoué Rural 30,8 33,0 31,4 27,4 24,8 26,7
Ensemble 33,4 28,3 31,7 28,7 17,4 24,9
Urbain 30,3 34,7 31,7 31,6 30,2 31,1
Toulépleu Rural 34,7 34,7 34,7 37,3 34,4 36,8
Ensemble 34,1 34,6 34,2 36,5 33,2 35,9
Urbain 37,6 35,6 36,9 39,0 26,2 37,1
Yamoussoukro Rural 34,8 35,6 35,0 35,2 31,3 34,4
Ensemble 36,4 34,2 36,0 37,3 29,0 35,9
Urbain 37,2 30,8 36,5 36,1 21,9 33,9
Ensemble Rural 29,5 30,8 29,7 29,2 24,5 28,4
Ensemble 35,9 32,6 35,4 34,9 22,4 32,9
67
2.2.3 Caractéristiques et commodités du logement
L’état et les caractéristiques d’un logement ainsi que ses commodités
donnent une première idée des conditions de vie du ménage qui y réside.
Huit indicateurs ont été utilisés pour apprécier le confort du logement : le
type de construction, le statut d’occupation, le coût de l’habitat, l’alimen-
tation en eau, le mode d’éclairage, les équipements dont disposent le
ménage, le lieu d’aisance du ménage et le nombre de personnes par pièce.

2.2.3.1 Type de construction, statut d’occupation et coût de l’habitat

2.2.3.1.1 Type de construction : Une prédominance des


maisons simples
Sur l’ensemble des cinq départements, la majeure partie des ménages vivent
dans des '’maisons simples’' ou des concessions. En effet, quels que soit le
département et le milieu, ces deux types de construction sont plus nomb-
reux. Aussi enregistre-t-on trois ménages sur six dans les '’maisons simples’'
et deux ménages sur six dans les concessions.
Les maisons en bande et les baraques abritent également une partie relati-
vement importante de ménages. Les autres types de construction, les
immeubles et les villas modernes, abritent très peu de ménages (tableau 17).

Tableau 17: Répartition des ménages selon le type de construction et le milieu (%)
Type de construction
Départements Milieu Maison Effectifs
Villa Maison Baraque
en Immeuble Concession
moderne simple , autres
bande
Urbain 2,7 48,2 14,8 8,3 30,9 1,9 523
Abidjan Rural 12,7 30,5 1,8 0,1 43,2 9,9 444
Ensemble 3,4 40,4 14,0 7,7 31,7 2,4 967
Urbain 8,5 22,1 18,5 0,0 52,1 2,6 425
Daloa Rural 8,0 39,6 5,5 0,0 39,3 6,5 488
Ensemble 8,1 35,8 7,8 0,0 41,5 5,9 913
Urbain 3,3 42,1 19,8 0,4 35,0 6,3 545
Duékoué Rural 2,0 50,3 9,7 0,0 23,5 9,3 368
Ensemble 2,5 44,3 13,1 0,1 27,5 8,3 913
Urbain 8,2 67,3 26,9 0,0 11,4 0,6 421
Toulepleu Rural 8,1 79,5 1,2 0,0 0,5 5,1 481
Ensemble 8,1 72,4 5,5 0,0 2,4 4,3 902
Urbain 10,5 58,1 50,2 8,5 1,1 0,3 471
Yamoussoukro Rural 6,2 89,4 1,7 0,0 1,2 1,1 420
Ensemble 7,3 73,8 14,2 2,2 1,2 0,9 891
Urbain 3,1 47,8 16,0 7,9 30,6 2,0 2385
Ensemble Rural 7,7 53,8 4,2 0,0 26,2 6,1 2201
Ensemble 4,1 43,2 13,2 6,1 29,6 3,0 4586
a
le nombre total de ménages dans les cinq département est estimé à 754 604. Le gap est imputable aux non réponses.
68
Cette structure de l’habitat est toutefois contrastée selon le département et
le milieu de résidence. En effet, à Toulépleu, les ménages vivent à près de
80 % dans des maisons simples en milieu rural. Cette proportion est lar-
gement au-dessus de la moyenne des départements qui est de 54 %. Par
ailleurs, l’occupation des maisons en bande, marginale en milieu rural
(4 %), se retrouve à plus de 15 % en milieu urbain (tableau 17).

2.2.3.1.2 Statut d’occupation


En milieu rural, deux ménages sur quatre sont propriétaires de leur loge-
ment (48,6 %), un sur quatre habite une maison de famille et le quart restant
est locataire de son habitat. Par contre, en milieu urbain, deux ménages sur
trois sont locataires de leur logement (68,3 %) et un cinquième (18,4 %)
en est propriétaire (tableau 18).

Tableau 18 : Répartition des ménages selon le statut d’occupation et le milieu


Statut d’occupation
Départements Milieu Effectif
Maison Fonction
Propriétaire Locataire Autre
famille gratuite, forfait
Urbain 18,2 10,4 68,8 2,2 0,2 523
Abidjan Rural 32,5 22,4 40,9 4,0 0,0 444
Ensemble 19,1 11,2 67,0 2,3 0,2 967
Urbain 18,0 13,9 66,0 1,8 0,0 425
Daloa Rural 65,6 18,0 11,8 4,1 0,3 488
Ensemble 57,3 17,3 21,2 3,7 0,3 913
Urbain 30,1 10,4 56,0 1,7 1,6 545
Duékoué Rural 65,2 16,1 15,6 2,3 0,7 368
Ensemble 52,8 14,1 29,8 2,1 1,0 913
Urbain 26,4 20,6 34,5 17,2 1,1 421
Toulepleu Rural 88,0 9,8 0,9 1,0 0,0 481
Ensemble 77,5 11,7 6,7 3,8 0,1 902
Urbain 13,2 1,5 66,3 18,5 0,3 471
Yamoussoukro Rural 24,9 40,8 25,8 7,8 0,4 420
Ensemble 21,9 30,7 36,2 10,5 0,4 891
Urbain 18,4 10,2 68,3 2,7 0,2 2385
Ensemble Rural 48,6 24,4 21,7 4,7 0,3 2201
Ensemble 25,4 13,5 57,5 3,2 0,2 4586

Contrairement au milieu urbain, les ménages du milieu rural vivent en


majorité dans leurs propres maisons ou celles de leurs familles.

2.2.3.1.2 Coût de l’habitat


L’enquête PDIs 2005 comporte des informations destinées à l’évaluation
du loyer des habitations. Pour cela, il était demandé au chef de ménage, le
prix mensuel du loyer dans le cas où il est locataire. Pour les non locataires,
le CM devait estimer le coût de son habitation s’il devait la louer.
69
Tableau 19 : Répartition des ménages selon le loyer mensuel, le milieu et le
département de résidence
Coût de l’habitat
Départements Milieu ]7500- Effectifs
]0-4500] ]5000-7500] ]12500-20000] >20000
12500]
Urbain 5,1 9,0 18,7 10,9 56,0 523
Abidjan Rural 30,3 21,8 10,0 6,2 31,3 444
Ensemble 6,8 9,9 18,1 10,6 54,4 967
Urbain 19,5 24,7 17,8 7,5 30,3 425
Daloa Rural 29,9 16,5 15,5 9,8 28,0 488
Ensemble 28,2 17,9 15,9 9,4 28,4 913
Urbain 27,4 20,9 21,0 7,5 23,1 545
Duékoué Rural 36,6 20,7 18,8 11,5 12,2 368
Ensemble 33,4 20,7 19,5 10,1 16,0 913
Urbain 18,1 19,1 18,9 9,4 34,4 421
Toulepleu Rural 14,9 24,3 20,4 12,0 28,1 481
Ensemble 15,5 23,4 20,1 11,6 29,2 902
Urbain 4,8 19,7 20,3 12,9 42,0 471
Yamoussoukro Rural 21,7 18,9 12,2 14,8 32,1 420
Ensemble 17,3 19,1 14,3 14,3 34,7 891
Urbain 6,0 9,9 18,8 10,8 54,2 2385
Ensemble Rural 28,3 19,2 14,1 10,7 27,5 2201
Ensemble 11,1 12,1 17,7 10,8 48,1 4586

Dans l’ensemble, 48 % des ménages payent plus de 20 000 FCFA de loyer


mensuel. Toutefois, l’on peut remarquer que cette proportion est le fait des
ménages d’Abidjan où plus de 54 % payent un montant supérieur à 20 000
FCFA. Dans les autres départements, cette proportion est largement moindre.
En effet, à Duékoué, environ 16 % seulement des ménages sont concernés.
De même, à Daloa et Toulépleu, moins de 30 % des ménages payent un
loyer mensuel supérieur à 20 000 FCFA. En outre, plus de 50 % des ménages
de Duékoué dépensent ou estiment les dépenses à moins de 7 500 FCFA
au titre du loyer mensuel. Cette proportion est approximativement la même
à Daloa puisque 46 % des ménages sont concernés (tableau 19).

Par ailleurs, une analyse des loyers selon les milieux établit que les ménages
payent en moyenne 30 000 FCFA en milieu urbain et 15 000 FCFA en milieu
rural.

2.2.3.1.3 Commodités et conditions de logement

2.2.3.1.3.1 Alimentation en eau : des disparités pronon-


cées entre départements
L’un des objectifs du millénaire est d’assurer à chacun un accès à l’eau potable.
Lors de l’enquête PDIs trois types de sources d’approvisionnement en eau
ont été distingués à savoir, la fourniture d’eau potable officielle à travers
la Société des Eaux de Côte d’Ivoire (SODECI), les pompes villageoises
et les sources naturelles (les puits, les sources, les rivières et les marigots).
70
Dans l’ensemble de la population étudiée seulement 71 % ont accès à l’eau
potable. Cette proportion est inégalement repartie entre milieu urbain et rural.
En effet, moins de 30 % des populations vivant en milieu rural ont accès à
l’eau potable soit moins d’un ménage sur trois. Un quart de cette popula-
tion non urbaine se contente donc de l’eau issue des pompes villageoises
alors que deux ménages ruraux sur cinq s’approvisionnent à partir des
puits, rivières, marigots ou à une source naturelle.

Cet accès inégal à l’eau potable est perceptible entre les départements. Alors
que plus de 70 % des ménages d’Abidjan et de Yamoussoukro y ont accès,
ceux-ci ne représentent que moins de 10 % des ménages dans les autres
départements avec une carence plus prononcée à Toulépleu (5 %) (tableau 20).
Il s’en suit donc que plus de deux ménages sur trois à Duékoué et un
ménage sur deux à Daloa utilisent de l’eau de puits pour leurs besoins quoti-
diens. Ceux de Toulépleu bénéficient quant à eux d’un bon développement
de l’hydraulique villageoise. En effet, un ménage sur deux déclare utiliser
cette source pour son approvisionnement en eau.

Tableau 20 : Répartition des ménages selon le mode d’approvisionnement en eau

Mode d’approvisionnement en eau


Départements Milieu Source, rivière, Effectifs
Eau courante Pompe Puits
Marigot, autres
Urbain 87,8 9,2 2,7 0,1 523
Abidjan Rural 38,9 23,6 18,9 18,4 444
Ensemble 84,2 10,3 3,9 1,4 967
Urbain 12,4 1,4 81,2 4,8 425
Daloa Rural 6,7 30,8 47,5 14,9 488
Ensemble 7,7 25,6 53,5 13,1 913
Urbain 22,8 5,0 71,7 0,3 545
Duékoué Rural 1,2 16,7 80,5 1,5 368
Ensemble 9,0 12,4 77,3 1,1 913
Urbain 29,1 9,1 61,7 0,0 421
Toulepleu Rural 0,5 65,9 26,2 7,2 481
Ensemble 5,1 56,9 31,8 6,0 902
Urbain 82,4 0,8 16,3 0,4 471
Yamoussoukro Rural 71,0 18,6 4,1 6,2 420
Ensemble 73,9 14,0 7,2 4,7 891
Urbain 84,1 8,7 6,8 0,2 2385
Ensemble Rural 29,6 25,4 33,6 11,1 2201
Ensemble 71,0 12,7 13,3 2,8 4586
71

2.2.3.2.2 Mode d’éclairage : l’électrification, plus urbaine


que rurale
La disponibilité d’un mode d’éclairage satisfaisant fait partie des besoins
essentiels d’un ménage. Son existence conditionne la réalisation d’autres
besoins entre autres, la disponibilité d’équipements électro-ménagers. En
milieu rural, le programme d’électrification rurale adopté de façon priori-
taire par les différents gouvernements a permis d’assurer l’accessibilité à
l’électricité des populations vivant dans ces zones. Il ressort de l’enquête
que plus de quatre ménages sur cinq utilisent l’électricité comme principal
mode d’éclairage (85,1 %) avec toutefois une inégalité entre les départe-
ments et les milieux de résidence. En effet, ce taux ne se situe qu’à 34,5 %
à Daloa, 44,9 % à Duékoué et 45,0 % à Toulépleu. En outre, dans les deux
dernières localités un ménage sur deux utilise une lampe comme mode d’éclai-
rage.

Par ailleurs, la comparaison entre les milieux fait ressortir que ce faible accès
à l’électrification est le fait des ménages vivant en milieu rural. En effet,
dans l’ensemble des départements, 97 % des ménages urbains ont déclaré
utiliser l’électricité. En milieu rural, moins d’un ménage sur trois a accès
à l’électricité à l’exception des zones d’Abidjan et de Yamoussoukro où
deux ménages sur trois ont accès à ce mode d’éclairage : 70 % et 66,1 %
respectivement (tableau 21).

Tableau 21 : Répartition des ménages selon le mode d’éclairage


Mode d'éclairage
Départements Milieu Effectifs
Electricité Lampe Feu de bois Autres
Urbain 98,0 1,5 0,0 0,4 523
Abidjan Rural 69,9 28,5 0,1 0,0 444
Ensemble 96,0 3,4 0,2 0,4 967
Urbain 86,9 12,5 0,3 0,0 425
Daloa Rural 23,2 76,2 0,2 0,1 488
Ensemble 34,5 65,0 0,3 0,2 913
Urbain 75,1 23,5 0,6 0,5 545
Duékoué Rural 27,9 71,6 0,0 0,2 368
Ensemble 44,9 54,4 0,3 0,5 913
Urbain 90,0 9,4 0,1 0,1 421
Toulepleu Rural 35,7 61,6 1,2 0,8 481
Ensemble 45,0 52,7 2,0 1,1 902
Urbain 94,0 5,4 0,0 0,1 471
Yamoussoukro Rural 66,0 32,1 0,2 0,7 420
Ensemble 73,1 25,3 0,6 1,2 891
Urbain 97,0 2,4 0,1 0,3 2385
Ensemble Rural 46,1 52,7 0,2 0,1 2201
Ensemble 85,1 14,2 0,4 0,5 4586
72
Comme pour l’accès à l’eau potable, il existe un accès inégal à l’électricité
entre les cinq départements et les milieux de résidence. En milieu urbain,
la quasi-totalité des ménages sont utilisateurs d’électricité contre moins d’un
ménage sur deux (46,2 %) en milieu rural dans l’ensemble. De ce fait, les
ménages ruraux privilégient donc les lampes afin de remédier à cette
carence.
2.2.3.2.3 Lieu d’aisance : Fortes disparités entre les milieux
L’évacuation correcte des eaux usées et autres déchets issus de l’activité
humaine permet d’éviter de nombreux problèmes sanitaires. Il a été demandé
aux ménages le lieu d’aisance des individus qui y vivent, afin d’estimer la
proportion de ceux qui vivent dans des conditions sanitaires acceptables.
Dans l’ensemble, plus de quatre ménages sur dix utilisent des latrines
situées dans leur cour, deux ménages sur dix font leurs besoins dans la nature,
une proportion équivalente se sert de WC avec chasse et un ménage sur dix
utilise un WC sans chasse. En milieu rural les ménages font usage en majo-
rité des latrines situées dans la cour (25,5 %) ou se soulagent dans la nature
(26,6 %). Les latrines dans la cour constituent un lieu d’aisance privilégié
pour les ménages urbains : un ménage sur deux est concerné (49,6 %)
(tableau 22).

Comme pour l’eau et l’électricité, il existe des disparités dans le type de


lieu d’aisance utilisé par les ménages. La situation est relativement plus
favorable en milieu urbain qu’en milieu rural.
Tableau 22 : Répartition des ménages selon le lieu d’aisance, le milieu et le dépar-
tement de résidence (en %)
Lieu d’aisance
Départements Milieu WC WC Latrines Effectifs
Latrines
avec sans hors de la Nature Autres
dans la cour
chasse Chasse cour
Urbain 33,5 15,3 49,2 1,4 0,6 0,0 523
Abidjan Rural 11,6 16,4 18,6 13,4 11,1 0,0 444
Ensemble 31,0 15,4 45,7 2,8 7,2 0,0 967
Urbain 12,2 6,3 76,9 2,9 1,7 0,2 425
Daloa Rural 0,4 1,4 27,9 28,3 41,3 0,0 488
Ensemble 1,5 1,8 32,2 26,0 38,8 0,1 913
Urbain 5,8 8,2 58,1 7,2 21,1 0,0 545
Duékoué Rural 0,8 2,4 33,0 5,5 56,2 0,0 368
Ensemble 2,6 4,5 41,9 6,1 45,8 0,0 913
Urbain 8,7 8,7 60,9 12,1 9,2 0,0 421
Toulepleu Rural 1,0 32,6 14,2 15,9 35,7 0,0 481
Ensemble 1,9 30,0 19,2 15,5 33,9 0,0 902
Urbain 28,4 10,0 57,6 2,3 1,8 0,0 471
Yamoussoukro Rural 4,2 8,2 28,6 2,5 52,3 0,0 420
Ensemble 9,2 8,6 34,6 2,4 49,5 0,0 891
Urbain 32,5 14,9 49,5 1,7 1,6 0,0 2385
Ensemble Rural 4,3 8,4 25,5 15,9 26,6 0,0 2201
Ensemble 23,7 12,9 42,0 6,1 19,7 0,0 4586
73
Tableau 23 : Répartition des ménages selon la disponibilité de certains équipe-
ments, le milieu et le département de résidence (en %)
Type de construction
Départements Milieu Effectifs
Radio Télévision Téléphone Réfrigérateur Ventilateur
Urbain 23,2 22,3 17,4 8,7 18,8 523
Abidjan Rural 36,0 14,4 6,2 15,8 5,3 444
Ensemble 23,6 8,6 18,7 9,2 0,0 967
Urbain 32,0 21,4 11,6 5,6 21,7 425
Daloa Rural 60,7 2,6 4,9 7,3 11,8 488
Ensemble 51,9 5,1 11,7 10,4 0,0 913
Urbain 32,9 19,9 13,8 6,4 20,2 545
Duékoué Rural 58,6 4,9 2,9 8,4 16,7 368
Ensemble 46,2 4,6 14,1 11,7 0,0 913
Urbain 49,0 13,2 1,5 8,3 21,2 421
Toulepleu Rural 78,9 0,9 1,1 2,8 9,8 481
Ensemble 69,7 3,4 8,5 8,8 0,0 902
Urbain 24,4 19,6 19,4 8,4 23,2 471
Yamoussoukro Rural 37,9 15,0 7,3 16,3 3,3 420
Ensemble 32,5 7,7 19,1 3,9 0,0 891
Urbain 23,5 22,2 17,3 8,6 19,0 2385
Ensemble Rural 46,9 9,9 5,7 12,5 7,8 2201
Ensemble 26,1 8,3 18,2 9,0 0,0 4586

2.2.3.3 Équipement des ménages : la vulgarisation de la radio


Dans l’analyse des conditions de vie des ménages, les biens durables occu-
pent une place prépondérante car ils renseignent sur le niveau de vie du
ménage et sont aussi considérés comme une forme d’épargne du ménage
mobilisable à tout moment pour faire face à un besoin ponctuel. Lors de
cette enquête, il a été demandé aux ménages la disponibilité d’une radio,
d’un poste téléviseur, d’un réfrigérateur ou d’un ventilateur. Il ressort des
affirmations qu’un peu plus d’un quart des ménages disposent d’un poste
radio et qu’un cinquième possède un poste téléviseur et une proportion équi-
valente détient un ventilateur. Moins de 10 % ont un réfrigérateur et une
proportion équivalente a déclaré d’autres types de biens dont les bicy-
clettes, les motos, etc.

Par ailleurs, des déclarations des ménages, il ressort que les radios sont plus
fréquentes dans les ménages ruraux (46,9 %) qu’urbains (23,5 %). On
remarquera que les ménages possédant le téléphone sont deux fois plus nomb-
reux en milieu urbain qu’en milieu rural (tableau 23). La disponibilité des
autres biens durables montre clairement un meilleur équipement des ménages
urbains par rapport à ceux du milieu rural. La proportion de ménages dispo-
sant d’un bien donné peut se situer quelques fois dans un rapport allant du
simple au double.
74
2.2.3.4 Pression sur le logement : des changements avec les
déplacés
La première conséquence de l’arrivée d’une personne déplacée dans un
ménage est la pression sur l’utilisation des équipements et de l’espace
occupé par le ménage. Cette section s’intéresse à l’évolution de la pression
sur le logement suite à l’arrivée des PDIs en comparant le nombre de
personnes par pièce avec et sans ceux-ci.

Le nombre moyen de personnes par pièce oscille entre 2 pour le milieu rural
et 3 pour le milieu urbain. De plus, hormis Abidjan où cette moyenne est
de 3, le nombre moyen de personnes par pièce est de 2 pour les autres dépar-
tements (tableau 24). Dans l’ensemble, la pression sur le logement sans les
personnes déplacées semble relativement faible. En effet, plus de 60 % des
ménages hébergent moins de 2 personnes par pièce dont 30 % ont moins
d’une personne par pièce. Les logements surpeuplés (plus de 3 personnes
par pièce) ne représentent que 14 % des ménages. On observe une dispa-
rité moins marquée entre les milieux.

L’arrivée des personnes déplacées bouleverse cette répartition. En effet,


lorsque l’on inclut les PDIs, le nombre de ménages vivant dans des loge-
ments abritant moins d’une personne par pièce se réduit considérablement
passant de 29,6 % à moins de 17 %. Dans le même temps, on constate un
accroissement de la proportion de ménages vivant avec plus de trois
personnes par pièces qui passe de 14,6 % à 24,5 %.

L’accueil des déplacés dans les ménages a produit des changements rela-
tivement importants au niveau de la taille de ceux-ci, ce qui a eu pour
conséquence une pression plus forte sur les habitations. Il semble que ce
sont les ménages de taille relativement élevée qui ont accueilli le plus, les
personnes déplacées et ceci quel que soit le milieu de résidence.

2.2.4 Synthèse : classification des ménages en fonction de


leurs équipements
Étant donné le lien entre les caractéristiques du logement, les commodités
et le milieu de résidence, une classification des ménages a été faite en vue
de dégager des groupes homogènes en fonction des biens d’équipement,
des caractéristiques et des commodités du logement. La méthode utilisée
est une classification sur facteurs issus d’une analyse en correspondances
multiples (ACM) sur les ménages (Annexe A). Ainsi trois catégories de
ménages ont été constituées.
75
La première catégorie regroupe les ménages qui peuvent être considérés
comme des ménages vivant dans des logements de haut standing. En effet
ces ménages disposent dans leur majorité, de réfrigérateur, de téléviseur,
de téléphone, d’eau courante, de ventilateur ou de climatiseur, de lecteur
VCD/DVD, de Gaz/Faitou, de poste radio, d’électricité, etc. Par ailleurs
leurs loyers se chiffrent à plus de 20 000 FCFA. Ces ménages disposent
d’un WC avec chasse et on y constate un faible peuplement (moins de deux
personnes par pièce). Ce sont des ménages urbains d’Abidjan. En outre,
les chefs de ces ménages ont en général atteint un niveau d’étude supérieur.
Ces ménages représentent 30 % des ménages des cinq départements et sont
constitués à 95 % de ménages urbains d’Abidjan.

La deuxième catégorie est composée de ménages dont le logement est de


moyen standing et caractérisé par un accès aux commodités de base (élec-
tricité, WC sans chasse ou latrines dans la cour). Les ménages de cette
catégorie sont locataires d’un logement qui est soit une concession, soit une
maison en bande et dont le loyer mensuel se situe entre 7 500 et 20 000 F
CFA. On observe, dans ces ménages, un léger surpeuplement matérialisé
par l’occupation de chaque pièce par plus de deux personnes. Ces ménages
résident en milieu urbain notamment à Abidjan.

Enfin, la troisième catégorie est celle des bas standings. Ces ménages n’ont
pas accès aux commodités de base telles l’électricité, l’eau potable et un
mode correct d’évacuation des eaux usées, se contentant dès lors de se soulager
dans la nature. Les puits constituent leur principal mode d’approvisionne-
ment en eau. Plus de la moitié de ces ménages payent un loyer mensuel
inférieur à 7 500 FCFA. Ce sont pour la plupart des ménages de l’espace
rural de Daloa et Duékoué.
76
Tableau 24 : Répartition des ménages selon le nombre de personnes par pièce, le
milieu et le département de résidence (en %)
Déplacés Inclus Déplacés Exclus
Départements Milieu Nombre de personnes par pièce Nombre de personnes par pièce
Au plus 1 Entre 1 et 2 De 2 à 3 Plus de 3 Effectifs Au plus 1 Entre 1 et 2 De 2 à 3 Plus de 3 Effectifs
personne personnes personnes personnes personne personnes personnes personnes
Urbain 13,6 28,6 30,7 26,8 523 27,2 29,3 27,7 15,6 523
Abidjan Rural 26,2 29,5 23,6 20,4 444 40,3 30,0 17,0 12,4 444
Ensemble 14,4 28,7 30,3 26,4 967 28,0 29,3 27,0 15,4 967
Urbain 21,3 34,2 28,8 15,5 425 29,6 34,3 25,2 10,8 425
Daloa Rural 19,3 39,2 25,7 15,7 488 29,4 43,8 17,5 9,1 488
Ensemble 19,6 38,3 26,2 15,7 913 29,5 42,2 18,8 9,4 913
Urbain 15,0 31,1 22,8 30,9 545 33,4 29,5 18,7 18,3 545
Duékoué Rural 27,4 32,8 24,0 15,7 368 36,1 34,3 20,9 8,5 368
Ensemble 23,1 32,2 23,6 21,0 913 35,2 32,7 20,2 11,7 913
Urbain 35,4 35,2 20,5 8,8 421 43,4 34,2 17,7 4,5 421
Toulepleu Rural 25,7 49,3 17,7 7,1 481 42,7 43,3 9,2 4,6 481
Ensemble 27,4 46,9 18,2 7,4 902 42,8 42,2 10,3 4,6 902
Urbain 13,5 25,0 29,0 32,2 471 25,2 28,3 23,5 22,8 471
Yamoussoukro Rural 32,1 28,4 22,0 17,3 420 44,3 26,6 17,5 11,5 420
Ensemble 27,3 27,5 23,8 21,2 891 39,2 27,0 19,1 14,5 891
Urbain 13,9 28,7 30,4 26,8 2385 27,4 29,4 27,3 15,8 2385
Ensemble Rural 25,6 33,7 23,7 16,8 2201 37,1 35,2 17,5 10,1 2201
Ensemble 16,6 29,9 28,9 24,5 4586 29,5 30,7 25,1 14,5 4586
Chapitre 3

Conditions de vie
des PDIs et de leurs
familles d’accueil

Les personnes déplacées internes sont pour la plupart reçues dans des
familles d’accueil. La présence de PDIs dans ces familles modifie inévita-
blement les conditions de vie du ménage d’accueil. Dans ce chapitre, les
changements intervenus au niveau des conditions de vie des ménages du
fait de la présence des personnes déplacées sont étudiés.

3.1 Conditions de vie des familles d’accueil

3.1.1 Accueil des PDIs


Le mouvement des personnes déplacées a été guidé plutôt par le souci de
retrouver un endroit plus sécurisant. Les plus chanceux d’entre eux ont trouvé
refuge, dès leur arrivée, auprès de parents, d’amis, de collègues, etc… Les
autres ont transité par des camps aménagés avant de trouver une famille
d’accueil. L’insertion des personnes déplacées dans un ménage d’accueil
s’est réalisée selon différentes approches (tableau 25).
78
Tableau 25 : Répartition des familles d’accueil selon l’organisation de l’arrivée
des déplacés
Décision du Entente CM Famille ou
Départements Milieu Initiative PDI Autre Effectif
CM et PDI communauté
Urbain 31,1 15,8 6,4 44,4 2,4 283
Abidjan Rural 48,1 5,9 4,5 40,8 0,7 232
Total 33,2 14,6 6,1 43,9 2,2 515
Urbain 46,7 5,9 5,5 41,9 1,7 225
Daloa Rural 21,4 7,5 29,6 39,5 1,9 254
Total 22,5 7,5 28,6 39,6 1,8 479
Urbain 37,2 13,9 7,2 39,0 2,8 287
Duékoué Rural 19,4 9,0 2,2 60,5 8,9 186
Total 24,5 10,4 3,6 54,3 7,1 473
Urbain 20,1 14,2 24,2 41,5 0,2 211
Toulépleu Rural 22,0 5,9 15,1 57,1 0,9 242
Total 21,8 6,6 15,8 55,8 0,1 453
Urbain 20,6 46,1 5,2 27,7 0,4 245
Yamoussoukro Rural 46,5 15,6 17,8 19,4 0,7 218
Total 39,4 24,0 14,3 21,7 0,6 463
Type De Ménage
Non accueil 20,9 17,1 12,1 48,1 1,8 2203
Accueil 33,1 13,3 9,5 41,6 2,5 2383
Statut du chef de ménage
Non déplacé 24,4 13,6 13,0 45,9 3,0 3229
Déplacé 42,7 14,3 4,7 36,9 1,4 1357
Total 31,3 13,9 9,9 42,5 2,4 4586

Dans la plupart des cas (43 %), c’est le déplacé lui-même qui a entrepris
les démarches d’hébergement auprès des familles d’accueil. Les chefs de
ménage ont pris eux-mêmes l’initiative d’héberger les déplacés dans 31 %
des cas. Peu de situations ont nécessité une entente entre chefs de ménage
et déplacés (14 %) ou l’intervention de la famille ou d’une communauté
(10 %) à laquelle appartient le déplacé. Le recours à la famille ou à une
communauté comme intermédiaire dans la recherche d’une famille d’ac-
cueil se rencontre principalement en milieu rural (16 % contre 6 % en milieu
urbain).

Depuis le déclenchement de la crise, les départs des zones de conflits ont


été organisés par vagues successives. La durée des conflits est un facteur
important dans le changement de comportement car certains ménages ont
pu se reconstituer et accueillent les nouveaux déplacés. Les déplacés installés
dans leur propre ménage se montrent plus sensibles à la situation des autres
déplacés. En effet parmi les personnes ayant facilité l’accueil des déplacés
dans leur ménage, 43 % (contre 24 %) sont des chefs de ménage eux-mêmes
déplacés.
79
Tableau 26 : Répartition des ménages d’accueil selon la perception de l’arrivée
des déplacés
Charges
Départements Milieu Normal Mécontentement Indifférent Effectif
supplémentaires
Urbain 88,0 1,9 20 22,2 283
Abidjan Rural 82,0 5,8 7,9 25,3 232
Ensemble 87,3 2,4 18,6 22,6 515
Urbain 78,0 3,6 22,2 2,0 225
Daloa Rural 64,5 3,4 35,3 9,2 254
Ensemble 65,1 3,4 34,8 8,9 479
Urbain 83,4 5,4 17,5 4,1 287
Duékoué Rural 79,5 0,2 24,4 5,8 186
Ensemble 80,6 1,7 22,4 5,3 473
Urbain 89,9 4,4 10,8 0,8 211
Toulépleu Rural 88,8 2,4 18,6 21,4 242
Ensemble 88,9 2,6 18 19,7 453
Urbain 84,3 3,6 46,9 3,6 245
Yamoussoukro Rural 96,1 0,0 7,1 0,2 218
Ensemble 92,9 1,0 17,8 1,1 463
Type de Ménage

81,0 2,8 27,0 16,3 2203


non accueil
accueil 84,8 2,3 19,9 17,4 2383
Statut du chef de ménage
non déplace 81,9 3,1 23,3 18,7 3229
déplace 88,1 1,0 17,2 14,8 1357
Ensemble 84,2 2,3 21,0 17,3 4586

L’arrivée des déplacés dans les ménages a été diversement appréciée. La


plupart des chefs de ménage (84 %) trouvent normal l’arrivée des déplacés
dans leur ménage. Certains chefs de ménage (21 %) redoutent plutôt l’aug-
mentation des charges qu’engendrera la présence de déplacés dans le
ménage. Peu d’entre eux (2 %) ont exprimé cependant, un sentiment de
mécontentement. Il s’agit d’un acte de solidarité, soutiennent-ils. Les popu-
lations du département de Daloa, surtout celles du milieu rural (35 % contre
22 % en milieu urbain) ont fortement ressenti la présence des déplacés dans
les ménages en terme de charge supplémentaire, situation qui a suscité beau-
coup de mécontentements dans certains ménages (tableau 26).

3.1.2 Dépenses des ménages


Les dépenses des ménages ne sont pas évaluées dans cette partie, il s’agit
plutôt d’observer le sens de variation intervenu au niveau des dépenses effec-
tuées par les ménages durant la période de crise par rapport à la période
d’avant la crise.
80
3.1.2.1 Modification des habitudes de consommation : la
cherté de la vie décriée
Comme stipulé plus haut, l’acceptation de déplacés dans leur ménage a été
trouvée normale par les familles d’accueil. Cependant, les dépenses de
consommation des ménages, lorsqu’elles varient, indiquent une tendance
à la hausse selon la majorité des personnes interrogées. Le poste de dépense
d’alimentation est celui qui a le plus augmenté. Ceci a été déclaré par 86 %
des chefs de ménages (tableau 27). Les dépenses liées aux déplacements
ont connu une croissance relativement forte, comme l’ont mentionné de
nombreux ménages.

Tableau 27 : Répartition des ménages selon le changement déclaré dans les


dépenses d’alimentation
Départements Milieu Stable Diminution Augmentation Effectif
Urbain 3,5 2,3 86,4 283
Abidjan Rural 4,9 0,7 77,6 232
Total 3,7 2,1 85,4 515
Urbain 9,8 0,5 77,6 225
Daloa Rural 4,2 2,5 80,7 254
Total 4,6 2,3 80,4 479
Urbain 4,2 5,6 87,6 287
Duékoué Rural 5,4 1,7 89,9 186
Total 5,0 3,1 89,1 473
Urbain 5,2 0,8 91,0 211
Toulépleu Rural 3,0 0,5 94,5 242
Total 3,3 0,5 94,0 453
Urbain 4,0 0,3 94,3 245
Yamoussoukro Rural 2,6 0,5 91,4 218
Total 2,9 0,5 92,0 463
Type de ménage
Non Accueil 6,4 2,3 84,0 2203
Accueil 1,4 1,9 87,0 2383
Statut du chef de ménage
Non déplace 4,8 1,8 84,0 3229
Déplace 1,2 2,9 89,6 1357
Ensemble 3,8 2,1 85,6 4586

Toutefois, il est à noter que seules les dépenses de logement connaissent


une augmentation assez faible. Le département de Toulépleu contribue
fortement à cette stagnation dans la mesure où plus de 90 % des chefs de
ménage ont déclaré une diminution au niveau de leurs dépenses de logement.
En dehors du département de Toulépleu, cette même tendance peut être
observée dans le département de Yamoussoukro où 51 % des chefs de
ménage ont aussi remarqué une baisse au niveau de leur dépense de logement.
81
Tableau 28 : Répartition des ménages selon les causes de la hausse des dépenses
(en %)
Départements Milieu Coût de la vie Présence de déplacés Pas augmentation Effectif
Urbain 51,2 11,9 36,8 283
Abidjan Rural 59,4 15,2 25,5 232
Total 52,1 12,3 35,7 515
Urbain 89,0 4,5 6,5 225
Daloa Rural 70,6 25,0 4,5 254
Total 72,1 23,2 4,6 479
Urbain 61,3 14,2 24,5 287
Duékoué Rural 42,4 7,9 49,7 186
Total 48,9 10,1 41,1 473
Urbain 79,5 12,7 7,9 211
Toulépleu Rural 71,5 26,5 2,0 242
Total 72,7 24,5 2,9 453
Urbain 43,5 49,9 6,6 245
Yamoussoukro Rural 78,1 17,9 4,1 218
Total 70,7 24,7 4,6 463
Type de ménage
Non accueil 64,7 7,0 28,3 2203
Accueil 47,7 21,7 30,6 2383
Statut du chef de ménage
Non déplacé 58,8 14,4 26,8 3229
Déplacé 48,7 15,0 36,2 1357
Total 56,0 14,5 29,5 4586

La plupart des personnes interrogées déclarent avoir observé une augmen-


tation au niveau de leurs dépenses, mais peu d’entre elles (14 %) attribuent
cette hausse à la présence de déplacés dans le ménage (tableau 28). De façon
générale, 56 % des ménages pensent que l’augmentation des dépenses est
liée au coût de la vie.

3.1.2.2 Variation des dépenses


Afin de mesurer la charge supportée par le ménage, les relevés faits auprès
des chefs de ménage sur les principales dépenses du ménage ont servi à
calculer un indicateur simple. Il s’agit du rapport entre les dépenses moyennes
et le surplus de dépenses effectuées couramment depuis la présence de
déplacés dans le ménage. Par la suite, les ménages sont repartis en 4 groupes
de taille semblable (1er, 2e, 3e et 4e quartile) selon l’importance du taux
de dépenses supplémentaires effectuées. Dans le premier groupe, le surplus
de dépenses peut atteindre 22,3 % des dépenses habituelles. Le deuxième
groupe de ménages effectue des dépenses supplémentaires variant entre 22,3 %
et 39,6 % de leurs consommations courantes, le troisième groupe effectue
des dépenses supplémentaires comprises entre 39,7 % et 80,4 % des dépenses
habituelles, le dernier groupe comprend les ménages effectuant plus de
dépenses supplémentaires (au-delà de 80,4 % des consommations courantes)
(tableau 29).
82
Tableau 29 : Répartition des ménages par département, milieu de résidence et
quelques caractéristiques selon la variation relative de leurs dépenses
Départements Milieu 1er quartile 2e quartile 3e quartile 4e quartile effectif
Urbain 20,2 23,7 21,4 34,7 283
Abidjan Rural 20,2 31,7 21,5 26,6 232
Ensemble 20,2 24,6 21,4 33,8 515
Urbain 20,2 26,2 28,5 25,1 225
Daloa Rural 19,7 23,6 36,0 20,6 254
Ensemble 19,8 23,9 35,4 21,0 479
Urbain 24,2 34,5 16,3 25,0 287
Duékoué Rural 33,2 27,0 22,0 17,8 186
Ensemble 29,9 29,7 19,9 20,5 473
Urbain 37,8 10,9 28,2 23,0 211
Toulépleu Rural 19,4 28,0 33,1 19,5 242
Ensemble 22,6 25,0 32,2 20,1 453
Urbain 23,5 15,2 44,2 17,1 245
Yamoussoukro Rural 24,7 20,8 18,8 35,7 218
Ensemble 24,5 20,0 22,2 33,2 463
Statut du chef de ménage
Non déplacé 21,8 22,9 21,0 34,3 3229
Déplacé 18,6 30,6 32,0 18,7 1357
Ensemble 21,1 24,5 23,3 31,0 4586

Par rapport au département, l’on observe à Abidjan un effort plus impor-


tant de la part des chefs de ménage (72,4 %) pour faire face au surplus de
dépenses. Il s’agit surtout de chefs de ménage non déplacés (79 %), supposés
avoir plus de moyens et plus de personnes à charge.

3.1.3 Aides et Solidarité


3.1.3.1 Origine de l’aide : mobilisation générale
Les familles d’accueil n’ont pas toujours été seules face aux besoins accrus
du ménage. Elles ont souvent bénéficié du soutien d’autres ménages ou orga-
nismes sous forme de dons. Les populations ont manifesté beaucoup de
solidarité à l’endroit de leurs parents en détresse, près de 37 % des chefs
de ménage interrogés déclarent avoir bénéficié de l’aide des parents
(tableau 30). Le soutien apporté par les ménages pourrait avoir une couver-
ture plus large que celle qui est indiquée. En fait, certains individus ont fait
des dons aux déplacés par l’intermédiaire des mairies (7 %), des commu-
nautés ethniques (2 %), des communautés religieuses (7 %), des communautés
associatives (1,2 %), des institutions internationales (27 %), etc.

Bien souvent avant l’intervention des parents, les organisations internatio-


nales, dont l’assistance est citée par près de 27 % des ménages d’accueil,
assurent les besoins de première nécessité des familles d’accueil. Selon les
témoignages des personnes interrogées, l’action des organisations interna-
83
tionales a été beaucoup plus ressentie dans les départements de Toulépleu
(82 %), Duékoué (40 %) et Yamoussoukro (33 %) aussi bien en milieu urbain
(26 %) qu’en milieu rural (28 %).

Les efforts de l’État pour venir en aide aux personnes déplacées ont été
reconnus par les populations concernées. Cependant, le soutien de l’État
aux populations semble avoir plus bénéficié au département de Toulépleu
(34 %) ainsi qu’aux familles des zones urbaines (22 %) qu’à celles du milieu
rural (17 %). Les ONG nationales ont été assez actives sur le terrain, leur
soutien a permis d’apporter de l’aide à plus de 15 % des ménages inter-
rogés. Le concours des mairies et des communautés religieuses a profité,
pour chaque entité, à environ 7 % de ménages. Par contre, les actions des
communautés ethniques (2 %), des communautés associatives (1 %), des
partis politiques (1 %), des conseils régionaux (1 %) en faveur des ménages
de déplacés ont été quelque peu timides.

Tableau 30 : Répartition des ménages d’accueil par département, milieu de rési-


dence et quelques caractéristiques selon la provenance de l’aide reçue
84
3.1.3.2 Nature de l’aide reçue: une prédominance des produits
alimentaires
L’aide reçue par les ménages se présente sous plusieurs formes. La forme
la plus répandue correspond aux produits alimentaires dont ont bénéficié
près de 78 % des ménages. Les dons en produits alimentaires ont touché
près de 92 % des ménages de déplacés rencontrés dans le département de
Yamoussoukro et 89 % dans le département de Toulépleu. Les distributions
de vivres ont été aussi importantes en milieu rural (80 %) qu’en milieu urbain
(78 %).

Les ménages de déplacés ont déclaré avoir reçu également des appuis finan-
ciers pour satisfaire d’autres besoins. L’aide financière (66 % des ménages
d’accueil) est aussi importante que les dons en produits alimentaires. Les
populations ont offert des vêtements, des chaussures, des pagnes, etc… aux
déplacés qui, pour la plupart d’entre eux, n’ont pas eu l’occasion de prendre
avec eux, un minimum avant leur départ précipité. En plus de l’aide maté-
rielle, des soins ont pu être administrés gracieusement aux déplacés souffrant
de blessure où d’autres maux. Ce sont près de 19 % de familles déplacées
qui ont reçu gratuitement les soins que nécessitait leur état physique ou
psychique (tableau 31). L’aide pour la scolarisation des enfants a été cepen-
dant faible (3 %).
85
Tableau 31 : Répartition des ménages par département, milieu de résidence et
quelques caractéristiques selon nature de l’aide reçue (en %)

3.2 conditions de vie des déplacés internes

3.2.1 Itinéraires migratoires et insertion sociale


La structure de l’économie ivoirienne et les interactions sociales et fami-
liales encore vivaces dans le pays font de la famille élargie le recours
privilégié de la population en cas de crise majeure. La société tradition-
nelle sur laquelle repose cette logique d’entraide familiale et communautaire
y trouve d’ailleurs la force indispensable à son enracinement. En effet, l’éco-
nomie ivoirienne en cours de modernisation, n’arrive pas encore à donner
à la puissance publique toute la force nécessaire pour prendre la relève de
la famille et des proches dans la prise en charge des personnes en difficulté
passagère ou des personnes plongées dans des situations de précarité
profonde. Ainsi donc, les déplacés internes ont-ils trouvé refuge dans de
nombreuses familles d’accueil, dont les conditions de vie étaient déjà rela-
tivement précaires à l’image de la situation socioéconomique qui prévalait
86
en 2002 8 et que la crise socio-politique a considérablement accentué. À
la recherche de la main tendue, plusieurs personnes déplacées du fait de la
guerre ont suivi divers itinéraires dans des conditions souvent difficiles.

3.2.1.1 Origine des PDIs : l’ouest et le centre, régions des


départs massifs
Le conflit armé a provoqué des mouvements de population fuyant priori-
tairement les régions de combat mais venant également de diverses zones
du pays pour différentes raisons. C’est ainsi que les localités situées en lisière
des zones ayant connu les conflits, ceux situés dans l’Ouest, la région du
Haut Sassandra et la Vallée du Bandama, ont reçu une des vagues impor-
tantes de personnes déplacées. Les personnes rendues nécessiteuses du fait
de la guerre, viennent ainsi principalement des zones peu éloignées des régions
d’accueil. On note en effet une relative concentration des personnes dépla-
cées dans les villes ou villages proches de leur localité de départ. La
solidarité de proximité a été ainsi largement développée lors de la crise. À
l’ouest, Duékoué et Toulépleu ont recueilli la quasi totalité des réfugiés venant
de l’Ouest (97 % et 83 % respectivement). De même à Yamoussoukro, on
note une prépondérance des déplacés issus de la Vallée du Bandama : 78 %
en milieu urbain et 64 % en milieu rural (tableau 32). Quant à Daloa, ville
située au Centre Ouest, elle a accueilli essentiellement des déplacés venant
de la Région du Haut Sassandra et de l’Ouest. Abidjan, située loin des zones
d’hostilités, connaît une situation moins tranchée. On y compte une majo-
rité de déplacés venant de la Vallée du Bandama mais aussi une part
importante de réfugiés qui résidaient dans la partie septentrionale du pays
ou dans l’Ouest.

8 - La pauvreté touchait 38,4 % des ménages en Côte d’Ivoire (INS, 2003). Définie sur la
base d’un seuil de consommation annuelle par tête de 183.450 FCFA, elle touchait prio-
ritairement les zones de l’ouest (52,3 % en forêt rurale ouest) et les régions de Savanes
(48,3 % en Savane rurale) en 2002. Elle n’épargnait pas non plus les zones d’accueil situées
dans les villes moyennes (31,9 %), à Abidjan (14,9 %) et à la périphérie de la zone de
conflit.
87
Tableau 32 : Répartition des déplacés internes selon leur zone d’origine et leur
milieu de destination (en %)

D’une manière générale, on observe que les hommes déplacés provenant


de la Vallée du Bandama se sont surtout installés en zone urbaine (51 %).
Par contre, ceux issus du Haut Sassandra ont préféré le milieu rural (2 %
de destination vers les villes) (Annexe tableau B.9). Chez les femmes, le
comportement reste identique. En effet, celles en provenance de la Vallée
du Bandama et de l’Ouest ont préféré les villes contrairement à celles issues
du Haut Sassandra (3 % de destination vers les villes) (Annexe tableau B.10).
Les raisons de l’exode des déplacés sont multiples. Avec le déclenchement
du conflit armé en 2002, la plupart des populations des zones sous contrôle
de la rébellion ont ressenti un profond sentiment d’insécurité. Pour certains,
fonctionnaires allochtones affectés dans ces zones, la situation créée par le
conflit était d’autant plus délicate qu’ils étaient perçus comme des repré-
sentants du pouvoir combattu par la rébellion. Certains fonctionnaires, les
policiers, les gendarmes, les militaires et leurs familles résidant dans les
zones occupées ont été victimes d’innombrables préjudices. La question
sécuritaire est apparue ainsi comme la toute première motivation des dépla-
cements des populations de la zone occupée vers les régions sous contrôle
du Gouvernement même si d’autres raisons ont été exprimées par les
déplacés. Au total, 79 % des personnes déplacées estiment qu’elles n’étaient
plus en sécurité dans les zones sous contrôle des forces nouvelles et 64 %
pensent que leur vie y était en danger (tableau 33). Les femmes ont été parti-
88

culièrement éprouvées. C’est ainsi que, la peur d’une atteinte à leur inté-
grité physique ou morale a été leur plus forte préoccupation. On note une
différence, statistiquement significative, entre la proportion des femmes et
des hommes ayant craint pour leur vie ou qui ont fui, se sentant dans l’in-
sécurité dans les zones de conflits. Ainsi, 81 % des femmes ont évoqué des
questions de sécurité contre 76 % des hommes (Annexes tableau B.9 et tableau
B.10).

Tableau 33 : Répartition des déplacés internes par département, milieu de rési-


dence et zone de provenance selon le motif de départ (en %)

Les risques de famine ou de crise alimentaire grave sont également souvent


associés aux conflits. Cette crainte n’a pas été exprimée par une proportion
importante de personnes. La production alimentaire n’a en effet, pas connu
une réduction drastique suite au conflit. Des difficultés accrues d’approvi-
sionnement dues surtout à d’innombrables barrages routiers et à la perte de
nombreux emplois ont provoqué une inflation que la crise internationale du
89
pétrole a aggravée avec la hausse des tarifs de transport. Les risques de famine
ne sont ainsi évoqués que par 11 % des déplacés, qu’ils soient hommes ou
femmes.

Les risques d’enrôlement dans les armées en belligérance, sont aussi les
conséquences d’une rébellion armée. Hommes et femmes sont habituellement
confrontés à ce problème majeur, y compris les enfants. Toutefois, les
hommes jeunes et valides sont les plus convoités. C’est pourquoi on note
une différence également significative entre la proportion des hommes qui
se sont déplacés de peur d’être enrôlés de force et les femmes ayant évoqué
le même motif de départ : on compte 6 % pour les premiers et 2 % pour les
secondes (Annexes tableau B.11 et tableau B.12). Les hommes ayant
mentionné cette raison pour leur départ sont plus fréquemment ceux réfu-
giés dans les départements de Toulépleu et de Yamoussoukro qui, rappelons-le,
proviennent essentiellement de la Vallée du Bandama et des départements
de l’Ouest ; ces régions sont effectivement, avec les zones du Nord, les lieux
d’où proviennent en grande partie les déplacés pour cause de refus d’en-
rôlement forcé. Ces deux régions comptent respectivement 11 % et 16 %
de ces hommes déplacés (Annexe tableau B.11).

Le capital social, entendu comme ressources latentes issues de la cohésion


et des interactions entre membres d’une même société, est un ciment impor-
tant assurant la stabilité de celle-ci. Les relations familiales et sociales sur
lesquelles l’accumulation de ce capital repose, s’appuient sur des rapports
de droits et d’obligations très importants qui peuvent devenir particulière-
ment pesants en Côte d’Ivoire (Mahieu, 1990). D’une manière générale, il
existe des flux constants bidirectionnels entre les personnes les moins
nanties de la société ayant des revenus irréguliers ou trop faibles et les "
travailleurs ", les employés ou cadres du secteur moderne qui disposent d’une
rémunération certes non aléatoire mais pas nécessairement suffisante pour
soutenir toutes les charges qui leur incombent. Les premiers résident surtout
en milieu rural et transfèrent en ville des biens en nature à des cadres qui
constituent en fait une partie de leurs investissements. Les seconds sont tenus
de soutenir leurs proches en cas de nécessité. Cette logique ne semble pas
la seule à avoir guidé la gestion humaine de cette crise puisque les mêmes
tendances s’observent en milieu rural comme en zone urbaine. Dans tous
les deux milieux, le ménage hôte a été choisi délibérément par les déplacés
(55 % pour le milieu urbain et 36 % pour le milieu rural). Le chef du ménage
qui reçoit les déplacés est parfois présenté comme le seul parent pouvant
90

rendre ce service (12 % pour le milieu urbain et 29 % pour le milieu rural).


Il est cependant erroné de penser que les déplacés se sont toujours imposés
à leurs bienfaiteurs. En effet, dans l’ensemble, plus d’un déplacé sur 5 (21 %)
a été invité par le chef de ménage lui-même (tableau 34). On notera que
ces propositions ont plus souvent émané des chefs de ménage résidant en
milieu urbain et qu’elles ont davantage profité aux femmes : 22 % des
femmes déplacées contre 19 % des hommes (Annexes tableau B.13 et
tableau B.14). Il convient enfin de remarquer que, pour de nombreux
déplacés, l’initiative du choix du ménage d’accueil est revenue à un tiers.
En effet, il arrive souvent que toute une famille déplacée ne puisse pas avoir
de place dans un même ménage d’accueil. Des séparations temporaires sont
donc opérées, le chef du ménage déplacé trouvant de la place pour certains
des membres de son ménage ailleurs que dans l’unité familiale qui le reçoit
lui-même. Les 5 % de déplacés se trouvant dans ce cas (6 % des hommes
et 4 % des femmes) peuvent traduire l’importance de ce déchirement fami-
lial (Annexes tableau B.13 et tableau B.14).

Tableau 34 : Répartition des déplacés internes par département, milieu de rési-


dence et zone de provenance selon le motif du choix des ménages d’accueil (en %)
91
3.2.1.2 Appréciation sur l’accueil des PDIs dans les ménages :
des sentiments mitigés
Avec les conditions économiques engendrées par la crise, l’afflux massif
de la population sinistrée dans les zones sous contrôle gouvernemental, l’ef-
fritement important du pouvoir d’achat consécutif au ralentissement de
l’activité économique et au renchérissement du coût de la vie, l’on pouvait
s’attendre à une tension perceptible entre les déplacés et leurs hôtes. Les
rapports sociaux sont paradoxalement assez cordiaux entre eux puisque la
quasi-totalité des déplacés affirment avoir eu un bon accueil. Seul 1 % de
ces derniers s’en plaint. La commune urbaine de Yamoussoukro constitue
la zone où le pourcentage de déplacés insatisfaits de l’accueil est l’un des
plus élevés ; on y observe 3 % d’entre eux déplorant la manière dont ils ont
été accueillis. On remarquera toutefois la réponse quelque peu ambiguë des
déplacés résidant dans cette commune. Bien plus qu’ailleurs, ces déplacés
estiment qu’ils ont été moyennement accueillis dans les ménages. Cette affir-
mation pourrait être une manière diplomatique de relever un accueil plutôt
froid (12 %). On retiendra que dans cette zone, environ une personne sur
quatre (23 %) n’affirme pas avoir été bien accueillie (tableau 35).

Tableau 35 : Répartition des déplacés selon la perception de leur accueil dans les
ménages et certaines caractéristiques (en %)
92
Malgré la volonté des uns et des autres, la situation est souvent mal vécue
par les déplacés. En effet, l’on comprend que le malaise des personnes dépla-
cées soit grand. Démunies et conscientes des charges excessives qu’elles
font peser sur leurs hôtes, les déplacés internes sont en général mal à l’aise.
Environ 8 déplacés sur 10 (79 %) affirment que leur situation est pire
qu’elle ne l’était avant la crise (tableau 36).

Ce sentiment est unanime au sein des personnes déplacées puisque 82 %


des hommes et 76 % des femmes estiment que leurs conditions de vie se
sont dégradées. Paradoxalement, tous les déplacés de guerre ne pensent pas
avoir été pénalisés par la crise (Annexe tableau B.17 et tableau B.18). Dans
l’ensemble, 8 % des personnes déplacées ne pensent pas avoir été particu-
lièrement défavorisées par la situation ; 11 % des personnes déplacées
pensent même au contraire que leur situation s’est améliorée. Ces affirma-
tions traduisent un phénomène d’adaptation à la crise puisque de nombreuses
stratégies correctives ont été mises en œuvre depuis 2002 pour se sortir de
la situation délicate que la crise a occasionné pour tout le monde. Ainsi,
certains déplacés se sont établis à leur propre compte, réussissant même à
se sentir plus à l’aise que dans leur milieu d’avant la crise. Ces réussites se
retrouvent plus en milieu rural qu’en milieu urbain (16 % contre 13 %)
(Annexe tableau B.17 et tableau B.18).
93
Tableau 36 : Répartition des déplacés internes par département, milieu de rési-
dence et zone de provenance selon leur perception de leurs conditions actuelles
de vie (en %)

3.2.1.3 Aide et solidarité en faveur des PDIs : émergence des


associations
Au lendemain de la crise, les promesses de dons en faveur des déplacés
internes ont afflué de partout. Des aides publiques ont été débloquées en
faveur des plus démunis. Face à l’ampleur des besoins, les concours proposés
se sont avérés nettement insuffisants. Environ deux personnes déplacées
sur 5 en ont finalement bénéficié dans les sites ayant fait l’objet de notre
étude (38 %) soit 43 % des hommes et 33 % des femmes (tableau 37). Notons
que les sites urbains ont été davantage secourus que le milieu rural puisque
44 % des déplacés qui y vivent ont bénéficié de l’aide contre 26 % pour le
milieu rural. En ce qui concerne les départements, Abidjan apparaît comme
celui ayant le plus bénéficié de ces aides (44 %). Les femmes ont été les
plus secourues à Daloa (28 % de femmes contre 24 % d’hommes assistés)
et à Toulépleu (35 % de femmes contre 24 % d’hommes assistés). Le plus
94
faible soutien au niveau rural a été constaté dans le département de
Yamoussoukro (23 % contre 26 % dans l’ensemble).

Tableau 37: Répartition des déplacés ayant bénéficié d’une aide publique par dépar-
tement, milieu de résidence et zone de provenance selon le sexe (en %)

Pour améliorer leurs conditions d’existence mais aussi probablement pour


défendre leurs intérêts ou simplement pour s’occuper pendant ces moments
de baisse de l’activité économique, des déplacés internes se sont tournés
vers les associations. La vie associative est l’un des lieux privilégiés
d’échange, de partage et de constitution du capital social. Une proportion
relativement importante de déplacés s’est consacrée à ce type d’activité (38 %).
On y compte en proportion plus d’hommes (43 % des hommes) que de femmes
(34 % d’entre elles) (tableau 38). Ces chiffres relativement importants ré-
vèlent une prise de conscience de la nécessité d’organisation des déplacés
pour une meilleure prise en compte de leurs problèmes.
95
Être membre d’une même association rapproche les individus et constitue
surtout la manifestation de la confiance que les personnes témoignent les
uns envers les autres. Lors des conflits internes ou externes, la cohésion
sociale se manifeste autour des personnes alliées et la méfiance s’accroît
entre adversaires ; le conflit en Côte d’Ivoire ne semble pas échapper à cette
logique (Keho et Fassassi, 2005). Elle a, en effet, favorisé une recrudes-
cence d’associations d’aide aux victimes et des regroupements divers sur
la base de différents éléments d’identification tels que la religion, l’ethnie,
la région, la ville ou le village de provenance, etc. En particulier, les asso-
ciations de ressortissants de telle ou telle localité se sont multipliées ou tout
simplement réactivées afin de porter assistance et secours aux parents
touchés par la crise.

Tableau 38 : Proportion des déplacés internes appartenant à une association par


département, milieu de résidence et zone de provenance selon le sexe (en %)

Cette mobilisation s’est faite aussi bien en milieu rural qu’en zone urbaine.
Elle a touché tous les départements de résidence des déplacés ainsi que l’en-
semble des déplacés distingués selon leur origine géographique. De même,
les femmes ont été tout aussi impliquées que les hommes même si la
faiblesse des effectifs ne permet pas d’être plus affirmatif quant aux diffé-
96
rentes proportions observées (Annexe tableau B.18 et tableau B.19).
L’autre évènement qu’il convient de noter est la recrudescence des asso-
ciations religieuses. Face à la crise, de nombreuses personnes se sont
constituées en groupes de prière afin de mieux vivre cette situation
(tableau 39). Les associations religieuses se sont donc multipliées et les acti-
vités religieuses étendues à des groupes sociaux d’ordinaire moins sensibles
à la question. Cette dernière attitude peut d’ailleurs témoigner du désarroi
qui s’inscrit dans l’inconscient collectif ; ce qui nécessite un " réarmement
" psychologique de la population.

Tableau 39 : Répartition des déplacés appartenant à une association par dépar-


tement, milieu de résidence et zone de provenance selon le type d’association (en
%)

Le niveau de protection à l’endroit des déplacés et la solidarité à leur égard


sont mesurés par la mobilisation des différentes institutions en leur faveur.
Différentes associations et ONG se sont constituées à cette occasion et se
sont portées, avec les institutions déjà existantes, au secours des déplacés
internes. Parmi celles-ci, les organisations internationales ont été les prin-
cipales institutions à venir en aide aux PDIs en ce qui concerne le nombre
de personnes ayant bénéficié de leur assistance. Dans l’ensemble, 43 % des
97
personnes ayant bénéficié d’une aide ont été secourues par les organisa-
tions internationales. Ces dernières ont déployé des efforts importants dans
tous les départements. Elles sont essentiellement intervenues là où l’assis-
tance gouvernementale (la plus élevée après celle des ONG internationales)
n’était pas importante en termes de déplacés touchés. Ainsi, les localités
de Duékoué (41 % de déplacés secourus), de Toulépleu (85 % de déplacés
secourus) et de Yamoussoukro rurale (53 % de déplacés secourus) ont été
les premiers bénéficiaires du soutien des organismes internationaux. Les
ONG nationales, relais principaux de l’aide internationale ont été aussi parti-
culièrement actives (17 % de déplacés secourus). (tableau 40). Les efforts
des mairies et ceux des communautés religieuses sont également impor-
tants et méritent d’être soulignés. En revanche, les partis politiques, les
associations régionales, les communautés ethniques et les conseils géné-
raux ont été les moins actifs pour ce qui est de l’aide matérielle directe aux
déplacés comme cela a été signalé plus haut.

Tableau 40 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone


de provenance selon les structures qui leur sont venues en aide (en %)
98
3.2.1.4 Perspectives de retour et de réinstallation des PDIs

3.2.1.4.1 Niveau de contact avec la localité d’origine


Dans l’ensemble, les déplacés ne sont pas retournés dans leur zone de rési-
dence d’avant la crise pendant toute la durée de celle-ci. C’est le cas de 8
personnes déplacées sur 10 (79,9 %). Cette proportion assez élevée de
personnes qui, en général, ont abandonné tous leurs biens lors de leur
départ, témoigne de la profondeur du traumatisme subi par le plus grand
nombre.

Tableau 41 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone


de provenance selon le niveau de contact avec la localité d’origine (en %)

Les souffrances endurées, les habitations détruites, l’insécurité du voyage


et les coûts des déplacements se combinent pour donner ce chiffre relati-
vement élevé. Si on ne note aucune différence de comportement en la
matière entre les déplacés du milieu urbain et ceux qui vivent en milieu
rural, les situations ne sont pas partout les mêmes. Les déplacés de la zone
du sud, qui viennent directement des zones sous contrôle du Gouvernement,
sont parmi les plus nombreux à être revenus assez souvent dans leur loca-
99
lité de provenance. En effet, 9 % des déplacés venant de cette zone y ont
été une fois et 11 % ont fait le voyage plus souvent soit un total de 20 %
des déplacés internes qui sont retournés dans leur zone d’origine. Il est égale-
ment possible que la distance et les diverses tracasseries routières, qui se
sont multipliées depuis le déclenchement du conflit, expliquent également
en partie la réticence de certains à entreprendre le voyage vers leur zone
de départ. L’attitude des déplacés venant de l’Ouest qui ont majoritaire-
ment entrepris un déplacement de proximité, suggère cette éventualité. On
retiendra seulement qu’à Toulépleu, 43 % des déplacés sont déjà retournés
au moins une fois dans leur zone de provenance et qu’à Duékoué, ils sont
42 % à l’avoir fait (tableau 41). Les différences entre les hommes et les
femmes ne sont pas vraiment significatives (tableaux B.20 et B.21).

3.2.1.4.2 Justification du refus de retourner au lieu de rési-


dence habituelle
Différentes raisons expliquent le refus de certains déplacés de retourner dans
leur zone de provenance.

Tableau 42 : Proportion des déplacés n’étant jamais retourné dans leur lieu d’ori-
gine par département, milieu de résidence et zone de provenance selon les raisons
évoquées (en %)
100
Les questions sécuritaires sont le plus souvent évoquées par les déplacés
pour justifier leur réticence à retourner, même pour un bref séjour, dans
leur zone de provenance : 83 % des déplacés qui ont refusé de faire un tel
voyage ont avancé la raison de l’insécurité qui règne toujours dans le pays.
Ceci suggère que leur attitude pourrait changer lorsque l’autorité de l’État
aura été rétablie sur l’ensemble du territoire national et l’ordre partout
réinstauré. Des raisons plus pratiques ont été également évoquées telles que
la destruction ou l’occupation des maisons qui devraient accueillir les
déplacés, le manque de travail et de multiples autres causes. Encore une
fois, les régions de l’Ouest se singularisent quelque peu. En effet, on y
rencontre plus souvent qu’ailleurs l’évocation de raisons se rapportant à
des cas de destruction de logement ou d’occupation de leur habitation par
des inconnus (tableau 42).

3.2.1.4.3 Localités de réinstallation des PDIs


À la fin de la crise et après que la situation se soit complètement norma-
lisée, la majorité des déplacés projette de quitter les ménages d’accueil et
de retourner dans leur zone de provenance. Cependant, cette situation d’en-
semble n’est pas uniforme et change parfois considérablement selon la zone
d’origine du déplacé. Ainsi, les hommes déplacés, venus de la zone nord
qui souhaitent y retourner, ne sont que 17 % alors que, la proportion de
femmes venant de cette partie du pays et ayant manifesté le même désir
s’élève à 43 %. Ce sont les proportions les plus faibles des volontés de retour
exprimées.

Tableau 43 : Matrice origine-destination prévue des déplacés selon le sexe (%)


101
Les déplacés en provenance de la Vallée du Bandama manifestent égale-
ment une assez forte réticence à retourner dans leur zone de départ : 46 %
des hommes et 57 % des femmes seulement ont exprimé le désir de retour.
En revanche, plus de 4 personnes sur 5 souhaitent retourner chez elles lors-
qu’elles proviennent du Haut Sassandra ou de l’Ouest (82 % et 77 %
respectivement au niveau des hommes, 74 % et 77 % respectivement pour
les femmes). Lorsqu’ils souhaitent changer de lieu de résidence, la majo-
rité des déplacés choisissent de préférence la zone sud comme nouveau lieu
d’établissement. Ce phénomène concerne surtout les déplacés qui ont fui
le nord (70 % des hommes et 54 % des femmes) et dans une moindre mesure
ceux venus de la Vallée du Bandama pour lesquels 46 % des hommes et
40 % des femmes souhaitent maintenant s’établir dans leur localité d’ac-
cueil (tableau 43). La zone sud qui comprend Abidjan, risque ainsi de
conserver une bonne partie de ses déplacés après la crise. Il en sera proba-
blement de même, si rien n’était fait, de beaucoup d’autres localités puisque,
au-delà des déclarations individuelles, le contexte s’impose souvent. Les
familles déplacées ont commencé à se réorganiser avec la crise qui perdure.

Presque tout le monde s’adapte à la situation. Il sera difficile par exemple


à ceux qui ont démarré une activité lucrative qui connaît un certain essor,
de s’en séparer et de retourner à une situation économique et sociale plus
hypothétique. Il est d’ailleurs probable qu’à l’image de ce qui se passe déjà
dans les camps de regroupement des déplacés, ces derniers quittent progres-
sivement les ménages d’accueil pour s’établir à leur propre compte dans
un nouvel environnement auquel ils se seront finalement intégrés. Cette éven-
tualité est cependant plus probable avec les jeunes déplacés qu’avec les plus
âgés et dépend aussi de l’importance des investissements réalisés dans la
zone de provenance des déplacés.

Si la réticence à retourner dans sa zone de départ peut s’expliquer par


l’espoir d’une meilleure situation économique et psychologique dans une
autre localité, la mise en place d’une politique d’incitation au retour peut
amener certains déplacés à reconsidérer leur position initiale.
102
Tableau 44 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon les types d’incitations pour le retour (en %)

Il importe en effet que la crise ne soit pas un prétexte à l’exode rural dont
l’intensification risque de fragiliser davantage les zones rurales qui souff-
rent déjà du départ massif de leur jeunesse. Quels sont donc les types de
politique qu’il conviendrait de mettre en place ? À la question " Qu’est-ce
qui pourrait vous inciter à retourner dans votre lieu de résidence d’avant
la crise ou dans une autre localité pour y vivre ? ", les réponses indiquent
une diversité de motivations. Il conviendra d’abord d’observer que 13 %
des personnes interrogées (autant chez les hommes qu’au niveau des
femmes) s’obstinent à refuser de retourner encore dans leur ancienne loca-
lité de résidence quelle que soit l’incitation. Ces personnes sont probablement
celles qui ont été les plus marquées par la crise, celles qui ont les plus souf-
fert de cette situation et qui ne souhaitent en aucun cas la revivre.

La très grande majorité des femmes et des hommes déplacés avancent


cependant comme motivation de retour chez eux, la fin simplement des hosti-
lités en cours ; un peu moins de 3 personnes sur 4 (71 %) attendent la fin
de la crise pour retourner chez elles. Cette proportion est quasiment la même
103
aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Des attentes plus maté-
rielles existent et ont été avancées comme raisons. Certains déplacés estiment
qu’il faut d’abord fournir une aide au retour et d’autres pensent que la réha-
bilitation des logements endommagés et leur libération seraient une condition
préalable au retour. Les premiers constituent 14 % de l’ensemble et les seconds
10 % (tableau 44). Là aussi, aucune particularité liée au sexe des déplacés
ne se dégage.

3.2.1.4.4 Motif du choix de la nouvelle destination : Refaire


une nouvelle vie ailleurs
La majorité des personnes déplacées ne voulant plus retourner dans leurs
localités d’origine évoque dans 56 % des cas, le fait qu’elles souhaitent oublier
le passé douloureux vécu et refaire leurs vies ailleurs. Ce sont surtout des
anciens habitants de la Vallée du Bandama (63 %) résidant à Yamoussoukro.
Par ailleurs, à Toulépleu une grande part des déplacés souhaite refaire leur
vie (tableau 45). On note aussi que 40 % évoquent une meilleure condition
de vie comme motif de non-retour.

Tableau 45 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone


de provenance selon le motif de non-retour à la localité d’origine (en %)
104

3.2.2 Perte, insécurité et protection

3.2.2.1 Perte du fait de la crise : Des dégâts inégalement


repartis
Les conflits drainent toujours dans leur sillage un lot important de dommages
et de fléaux en tout genre. Les malheurs, les plus graves mais aussi les plus
courants sont les atteintes à l’intégrité physique des personnes notamment
les pertes en vies humaines que ces conflits provoquent. La mort d’un être
cher peut avoir des conséquences désastreuses tant au plan économique qu’au
niveau psychologique. Bien souvent, ce n’est pas la perte d’une seule
personne que l’on déplore lors d’un conflit armé mais de plusieurs membres
de la même famille et de nombreux amis et connaissances. Un déséquilibre
durable peut ainsi s’opérer que seuls des psychologues expérimentés peuvent
en principe prendre en charge. Dans le chaos général généré par la crise,
aucune sollicitude de ce genre n’a été adressée aux personnes déplacées.

Près de la moitié environ des déplacés de guerre (46 %) ont été frappés par
la perte d’une personne proche (tableau 46). Ce chiffre global cache une
réalité tragique des faits dans certaines régions où la situation est drama-
tique. C’est le cas des régions de l’Ouest, plus particulièrement les
départements de Duékoué et Toulépleu où 3 déplacés sur 4 en moyenne ont
perdu un proche (77 % à Duékoué et 74 % à Toulépleu). La gravité de la
situation en termes de personnes concernées par des pertes en vies humaines,
est intermédiaire à Abidjan où on compte 46 % des cas avec une différence
significative entre les déplacés qui se sont installés en milieu urbain et ceux
qui se sont réfugiés en milieu rural (46 % et 40 % respectivement). Les
chiffres les moins élevés se retrouvent à Yamoussoukro où on dénombre
quand même 32% de personnes déplacées ayant perdu quelqu’un du fait
de la guerre (tableau 46). Certains déplacés avouent ne pas savoir si la guerre
a provoqué la disparition d’un parent ou d’un proche ; c’est parfois le cas
lorsque l’on reste sans nouvelles de celui-ci. Dans ces circonstances, en parti-
culier, lorsqu’on reste sans nouvelles d’un parent, le doute qui s’installe est
extrêmement lourd à supporter. Ils sont environ 2 % des déplacés à déclarer
ne pas savoir si des proches ont disparu dans la crise.
105
Tableau 46 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone
de provenance selon les pertes en vies humaines de proches subies (en %)

Si des cas de décès de proches ont été abondamment rapportés, les destruc-
tions de logements et d’autres biens matériels sont également légion. Il a
été demandé aux déplacés de classer par ordre de priorité les pertes les plus
importantes subies. Ces classements assez subjectifs, ont le mérite de rendre
compte de l’intensité de la peine ressentie lors de cette perte. Bien que la
disparition de proches soient très répandue, c’est paradoxalement, aux
biens matériels que les déplacés ont le plus souvent fait allusion. Ceci peut
provenir d’une restriction personnelle des choix de réponses possibles, les
personnes étant pour certains difficilement mises en parallèle avec les
objets. Toujours est-il que les pertes de biens, de matériels et d’équipements
ont été tout à fait considérables. La désorganisation de la vie profession-
nelle, la réduction d’une personne autrefois autonome en une personne
106
dépendante, la perte de contrôle que la nouvelle situation implique sur la
gestion de sa progéniture et de ses anciens dépendants ainsi que la préca-
rité de la situation actuelle de nombreux dépendants sont telles que la
plupart vivent très mal leur nouvelle situation. Ainsi 49 % des déplacés regret-
tent leur cadre de vie et la perte de leur logement (tableau 47). La perte de
biens et d’équipements vient en deuxième position. Les différences ne sont
en général pas significatives entre sexe.

Tableau 47 : Répartition des déplacés selon les pertes les plus importantes subies

3.2.2.2 Insécurité et protection du fait de la crise : Une recru-


descence des agressions
Les déplacés sont 95 % à avoir déclaré avoir été bien reçus dans leurs ménages
d’accueil. Avec un pourcentage aussi élevé de personnes déplacées satis-
faites de l’accueil, ces derniers se sentent-ils aussi en sécurité dans leur nouvel
107
environnement ? Une majorité de déplacés internes se trouvent dans cette
situation. En effet, à la question "Pensez-vous être en sécurité dans votre
nouvel environnement ?", au moins 4 déplacés sur 5 ont répondu par l’af-
firmative. En revanche, une proportion encore trop importante numériquement
ne trouve pas leur contexte de vie actuelle assez sécurisant. D’une manière
générale, il y a peu de différence entre les hommes et les femmes dans la
perception du niveau d’insécurité. Ceci n’est pourtant pas systématique.
Duékoué rurale et Yamoussoukro rurale présentent par exemple les diffé-
rences les plus significatives (tableau 48).

Tableau 48 : Répartition des déplacés ayant une perception positive de la sécu-


rité dans leur nouveau cadre de vie selon le sexe et certaines caractéristiques (en %)

Par ailleurs, le niveau important de la criminalité et de la violence physique


sont les premières causes du sentiment de malaise qui anime encore certains
déplacés surtout dans la ville d’Abidjan où l’on note la plus grande propor-
tion de déplacés inquiets (tableau 49). Les intimidations et destructions de
biens sont également déplorées par de nombreuses personnes réfugiées du
fait de la crise : 15 % de l’ensemble.
108
Ces derniers phénomènes sont particulièrement observés à Yamoussoukro
où 50 % des déplacés se plaignent (tableau 49).
Tableau 49 : Répartition des déplacés ne se sentant pas en sécurité dans leur nouvel
environnement par département, milieu de résidence et zone de provenance selon
les motifs évoqués

Des violences parfois inouïes se sont exercées sur les personnes ayant vécu
le conflit : intimidations et destructions de biens, violence de toute nature,
menaces de tout genre mais aussi vols et viols comme il est courant d’en
constater aussitôt que l’ordre public est rompu. En cas de conflit armé, la
situation prend bien souvent une tournure encore plus dramatique puisque
la violence est banalisée et les acteurs des crimes et délits sont conscients
qu’aucune sanction ne les frappera du fait de leurs méfaits.

Tableau 50 : Importance relative des violences commises sur les déplacés selon
les lieux des délits (%)
109
Les agressions dans leur ensemble sont perpétrées au cours des déplace-
ments notamment dans 73 % des cas (tableau 50). Cependant, des crimes
et délits se sont exercés sur les victimes souvent dans l’intimité de leur maison.
Il convient d’insister quelque peu sur les cas de viols. Cette violence extrême
sur la femme en général, que les inégalités sexuées encouragent indirecte-
ment et que les violences domestiques tendent à banaliser, n’est en aucun
cas assimilée à un crime majeur dans l’esprit de la plupart des gens.
Cependant, l’avènement du VIH/SIDA en fait aujourd’hui beaucoup plus
qu’un problème psychologique grave ; il peut être la source d’une angoisse
permanente de la victime. Le nombre de cas de viols rapportés reste assez
faible au regard d’autres violences commises. Cette faiblesse des chiffres
peut être due en réalité à une sous déclaration des cas puisque le viol est
honteux pour la victime. La plupart des viols rapportés ont eu pour théâtre
le domicile même de la victime (65 % des cas). Il arrive que des personnes
soient détenues avant de s’évader ou d’être libérées par leurs ravisseurs.
En général, à l’occasion de ces détentions, divers abus sexuels sont prati-
qués sur les personnes devenues sans défense ; 22,9 % des cas de viols ont
été commis dans ces circonstances. Se déplacer est parfois tout aussi dange-
reux en cas de conflits ; plus d’une victime de viols sur 4 (26,4 %) a subi
cette agression au cours d’un déplacement (tableau 50).

Le domicile a été aussi le lieu privilégié des autres violences. Il en est ainsi
des vols et pillages (86 % des cas rapportés), des violences physiques et
des menaces verbales (49 % des cas rapportés chacun).

3.2.3 Santé et éducation des PDIs

3.2.3.1 Santé : la crise accentue la dégradation de la santé


La crise telle qu’elle est vécue par les déplacés internes a probablement des
répercussions néfastes sur leur état morbide. Bien que ne se basant sur aucun
diagnostic clinique, l’enquête essaie d’apprécier l’évolution de la situation
médicale de ces derniers en comparant la situation d’avant la crise à celle
qu’ils vivent actuellement. Se basant donc sur leur perception des choses,
les déplacés se sont prononcés sur l’évolution de leur état morbide. Il leur
est apparu prioritairement que leur état de santé s’est souvent dégradé, beau-
coup plus que par le passé lorsqu’elles ne vivaient pas encore la crise. En
effet, 49 % des personnes interrogées ont remarqué qu’elles connaissent
plus souvent des problèmes de santé. Cette aggravation de l’état morbide
de la population des déplacés a probablement une double cause. Elle se justifie
110
par les conditions de vie qui se sont nettement dégradées pour tout le
monde. Les plus nécessiteux ont bien entendu payé un plus lourd tribut. La
seconde cause se rapporte vraisemblablement à l’état psychologique des
déplacés qui, accablés de toute part, ne peuvent pas toujours compter sur
les autres pour se tirer d’affaires. Les déplacés du milieu rural semblent
connaître relativement les mêmes problèmes sanitaires que leurs homolo-
gues du milieu urbain. En effet, 48,4 % des " ruraux " et 50,5 % des " citadins
" ont rapporté une aggravation de leur état de santé. En outre, on relève des
différences parfois notoires entre les départements de résidence. Abidjan
et Daloa se situent au-dessus de la moyenne avec des proportions plus élevées
de personnes dont la situation sanitaire s’est aggravée alors qu’à Toulépleu
les plaintes pour les problèmes de santé sont relativement moins nombreuses
(tableau 51).

Tableau 51 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone


de provenance selon la fréquence des problèmes sanitaires depuis le début de la
crise (en %)
111
En cas de maladie ou d’autres problèmes de santé, il apparaît que les
déplacés n’ont en général personne à qui s’adresser en dehors de leurs proches.
C’est ainsi qu’un ménage d’accueil sur quatre (24 %) vient au secours des
déplacés malades qu’il héberge. La gratuité des soins de santé qui aurait
pu leur être accordé en raison de leurs conditions de vie extrêmement diffi-
ciles n’existe presque pas (1 % des cas). Ainsi, sur le plan de la santé, les
aides de l’État, des ONG nationales ou des organisations internationales,
bénéficient à environ 1 % seulement de la population des déplacés (tableau 52).
Malgré l’ampleur de la crise et son impact sur les conditions de vie des
populations, la solidarité sociale et familiale constitue l’une des parades les
plus efficaces contre les problèmes médicaux, l’exclusion et la pauvreté
extrême des personnes déplacées.

Tableau 52 : Répartition des déplacés par département, milieu de résidence et zone


de provenance selon le type d’aide sanitaire reçue (en %)
112
3.2.3.2 Éducation : Des inégalités entre départements et entre
sexes
L’éducation pour tous fait partie des objectifs que se sont fixés les gouver-
nements des pays du monde appuyés par les organismes du Système des
Nations Unies particulièrement l’UNESCO et l’UNICEF et de nombreuses
ONG. En Côte d’Ivoire, cet objectif est fortement contrarié par la guerre.
En effet, en raison de l’inexistence d’administration dans les zones sous
contrôle des rebelles et du sentiment d’insécurité, les enseignants ont massi-
vement quitté ces zones pour se retrouver dans la zone sous contrôle
gouvernemental. Il s’en est suivi une fermeture des écoles sous contrôle
des rebelles en dépit des efforts déployés pour maintenir la scolarisation
des enfants. Cette situation a entraîné le déplacement de certaines popula-
tions afin de poursuivre leur cursus scolaire ou le faire pour leur progéniture.
Ces choix ne sont pas toujours faits sans difficulté puisque quelquefois les
écoles des localités d’accueil, lorsqu’elles existent, sont surpeuplées. Les
populations déplacées ont eu des difficultés à intégrer une école. Dans
d’autres situations, c’est plutôt le manque de moyens matériels, une maladie
ou encore des troubles imputables à la guerre qui ont entravé la scolarisa-
tion des personnes déplacées.

Lors de l’enquête, il était demandé à chaque PDI scolarisable, si elle a été


à l’école durant l’année scolaire en cours. Les informations sur les aides
éventuelles notamment, la prise en charge des frais d’écolage étaient néces-
saires à connaître. Dans le cas contraire, les raisons de la non scolarisation
sont recherchées. Les résultats de l’enquête montrent que 75 % des déplacés
dont l’âge se situe entre 6 et 24 ans révolus sont encore inscrits à l’école.
113

Tableau 53 : Taux net de scolarisation des déplacés selon l’âge et le sexe (en %)

Les filles déplacées sont moins scolarisées que les garçons. Ce sont en
moyenne 59 % d’entre elles qui sont encore à l’école entre 6 et 24 ans contre
69 % de garçons (tableau 54). Lorsque l’on s’intéresse aux enfants déplacés
de moins de 15 ans, ce sont 70 % d’entre eux qui sont encore inscrits à
l’école. Néanmoins, ceux âgés de 13 ans sont moins scolarisés (54 %).
L’analyse selon le sexe fait ressortir que les garçons sont plus scolarisés
que les filles (68 % contre 51 %). Par ailleurs, la situation de ces dernières
est préoccupante dans le département de Duékoué où seulement trois filles
sur 10 ont la chance d’être scolarisées (tableau 54).
114

Tableau 54 : Taux net de scolarisation des déplacés âgés de 6-24 ans par dépar-
tement et milieu de résidence selon le sexe (en %)

Abidjan et Yamoussoukro sont les deux départements où le taux de scola-


risation des déplacés reste élevé par rapport aux autres localités (71 % à
Abidjan et 67 % à Yamoussoukro). Cependant, seule Abidjan se caracté-
rise par une plus grande scolarisation des filles (68 %) alors que Duékoué
se singularise par la faiblesse du taux de scolarisation (35 %). Enfin, selon
le milieu de résidence, les déplacés vivant en milieu urbain semblent plus
scolarisés que ceux du milieu rural (70 % contre 60 %).
115

Tableau 55 : Causes de non-scolarisation des déplacés de moins de 10 ans par


département et milieu de résidence (en %)

Les principales raisons évoquées par les déplacés qui ne fréquentent plus
l’école sont le manque de moyens financiers (surtout parmi ceux de 10-24
ans) et le fait de n’avoir jamais été à l’école (surtout parmi ceux de moins
de 9 ans). En effet, la cause majeure expliquant la non scolarisation des
enfants déplacés est, dans 85 % des cas, le fait qu’ils n’aient jamais été inscrits
à l’école primaire. Chez leurs aînés, c’est plutôt le manque de moyens finan-
ciers (40 %) qui explique en grande partie leur abandon de l’école (tableau 56).
Cependant, il est à retenir que la non scolarisation d’une proportion relati-
vement importante est la conséquence de la non scolarisation bien avant la
crise (33 %).

Par ailleurs, l’insuffisance des établissements scolaires explique la baisse


des inscriptions dans les écoles. Les problèmes dans les établissements
primaires sont plus délicats en milieu rural surtout à Duékoué et à Toulépleu
(tableau 55).
116

Tableau 56: Cause de non-scolarisation des déplacés de moins de 10 ans par dépar-
tement et milieu de résidence (en %)

Les frais de scolarité des enfants déplacés sont supportés par les parents
géniteurs dans 76 % des cas. Ces derniers sont soutenus quelquefois par
les autres parents (17 %). En outre, une aide provient aussi des tuteurs non
parentés surtout dans la zone rurale du département de Toulépleu (20 %
contre 7 % dans l’ensemble des départements).
117

Tableau 57 : Prise en charge des frais scolaires des enfants déplacés de moins de
10 ans par département et milieu de résidence (en %)

Aucune aide de l’État n’est enregistrée sauf à Duékoué et à Toulépleu où


cette assistance demeure très faible (tableau 57). Chez les plus âgés, ce sont
surtout les parents géniteurs (42 %) ou les élèves (32 %) qui supportent les
frais scolaires. L’aide des autorités publiques reste faible même si elle est
plus importante que dans le cas des plus jeunes (tableau 58).
118
Tableau 58 : Prise en charge des frais scolaires des enfants déplacés de moins de
10 ans par département et milieu de résidence (en %)

3.3 cohésion sociale : la fragilisation du tissu social liée


a la méfiance
La crise politique déclenchée depuis le 19 septembre 2002 a détruit la répu-
tation de " pays de paix " de la Côte d’Ivoire. L’une des causes régulièrement
citée est l’exclusion de certaines communautés de la vie socio-politique.
De plus, cette crise a vu s’affronter certaines communautés ethniques créant
une méfiance entre elles. Cette méfiance a fragilisé le tissu social. Lors de
l’enquête, la question de la cohésion sociale a été évoquée à travers trois
questions. Il a été demandé au chef de ménage et à chacune des personnes
déplacées de donner une appréciation sur l’évolution de l’insécurité et du
niveau de confiance entre les communautés depuis la crise. Pour ceux qui
ont le sentiment que cette confiance s’est dégradée dans leur localité, il leur
est demandé de proposer des solutions pour la ramener. Parallèlement, il a
été question de proposer des solutions en vue d’un pardon mutuel et pour
le retour de la paix.
119
Cette section vise à présenter des résultats relatifs à ces opinions. Elle se
subdivise en deux sous sections. La première s’intéresse à l’appréciation
des individus de l’évolution de la criminalité, de l’insécurité et du niveau
de confiance entre les communautés. La seconde analyse les solutions
proposées par les populations pour, d’une part, ramener la confiance mutuelle
entre communautés et, d’autre part, ramener la paix dans le pays.

3.3.1 Impact de la crise sur la criminalité et la confiance

3.3.1.1 Impact de la crise sur la criminalité : Une recrudes-


cence dans tous les départements
Presque à l’unanimité (82 %), les chefs de ménages constatent que la crimi-
nalité est en progression. Cette tendance s’observe dans tous les départements.
Elle est amplifiée dans les villes de Daloa, de Yamoussoukro et d’Abidjan
selon plus de 85 % des chefs de ménages. Par contre, en zone rurale cette
forte insécurité est constatée à l’Ouest du pays notamment à Duékoué et
Toulépleu (tableau 59).

3.3.1.2 Crise de confiance entre communautés


La crise de confiance entre les communautés s’est aggravée au dire de la
majorité des chefs de ménage (69 %). Elle est plus marquée dans les dépar-
tements de Duékoué et de Yamoussoukro selon plus de 70 % des chefs de
ménage interrogés (tableau 60). En termes de milieu de résidence, les
grandes zones de méfiance sont les villes de Daloa, de Duékoué et de
Yamoussoukro comparativement au milieu rural. Dans le département de
Duékoué, le niveau de méfiance reste élevé mais un chef de ménage sur
dix, pense que la situation pourrait s’améliorer rapidement.
120
Tableau 59 : Répartition des chefs de ménages selon l’appréciation du niveau de
sécurité (%)

Tableau 60 : Répartition des chefs de ménages selon l’appréciation du niveau de


confiance (%)
121
3.3.2 Actions à entreprendre

3.3.2.1 Actions à entreprendre pour améliorer le niveau de


confiance
Dans un tel environnement délétère, les enquêtés préconisent en majorité
d’abord, le pardon (58 %), ensuite les rencontres entre les communautés
de base (rencontre entre chefs traditionnels et chefs de communauté) et enfin
la mise en place d’une "commission vérité et réconciliation" (31 %). Peu
de chefs de ménage pensent que le désarmement ou les élections rétabli-
ront la confiance entre les communautés. En effet, seuls 2 % et 1 % jugent
qu’une amélioration de la cohésion se fera par le biais de l’organisation des
scrutins et le désarmement. En outre, les enquêtés ont relativement très peu
foi en l’implication des Organismes Internationaux en vue de rétablir l’unité
des communautés (tableau 61). Signalons enfin que 8 % des personnes pensent
que l’amélioration de la confiance passe par le règlement de la question
foncière.

3.3.2.2 Actions à entreprendre pour un pardon mutuel


Afin d’établir le pardon mutuel, les chefs de ménage jugent en majorité
(65 %) qu’il faudrait sensibiliser toute la population. Ils sont par ailleurs
22 % à croire qu’une indemnisation serait une bonne action pour favoriser
la clémence réciproque (tableau 62). Enfin, 16 % des personnes enquêtées
pensent que le pardon mutuel trouvera sa source dans le départ des étran-
gers. Cette idée est surtout soutenue en grande partie par les populations
du département d’Abidjan suivi de celles de la zone rurale de Duékoué et
de la ville de Daloa. Dans ces deux départements les questions foncières
engendrent des conflits récurrents.

3.3.2.3 Solutions préconisées pour le retour de la paix.


Les solutions préconisées par les chefs de ménage pour le retour de la paix
sont surtout d’une part, la mise en œuvre d’actions pouvant conduire les
populations à se pardonner, d’autre part, l’assurance d’un mieux être pour
tous et enfin la lutte contre l’impunité (tableau 63). Ces propositions
recueillent respectivement les avis favorables de 58 %, 14 % et 8 % des
ménages. Concernant les actes à mener pour le pardon mutuel, neuf ménages
sur dix dans les villes de Yamoussoukro et Toulépleu souhaitent des inter-
ventions concrètes. Seul un ménage sur cent, pense que le seul fait de
122
désarmer pourrait ramener la quiétude. De même, une faible proportion d’en-
quêtés juge que la paix pourrait revenir seulement grâce à une volonté
politique.

Tableau 61 : Répartition des chefs de ménages selon les actions à entreprendre


pour améliorer le niveau de confiance (%)

Tableau 61 : Répartition des chefs de ménages selon les actions à entreprendre


pour améliorer le niveau de confiance (%)
123
Tableau 63 : Répartition des chefs de ménage selon la solution préconisée pour
le retour de la paix (%)
Conclusion
et recommandations

L’enquête des " Personnes Déplacées Internes 2005 " a permis de tirer de
nombreux enseignements concernant les déplacés et les ménages d’accueil
dans les départements de Daloa, Abidjan, Duékoué, Toulépleu et
Yamoussoukro.

Au total, 709 377 personnes parmi lesquelles 52 % de femmes ont été


recueillies dans les ménages. Un quart des PDIs sont des enfants de moins
de 10 ans. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 62 % des déplacés.
Par ailleurs, parmi les PDIs, 51 037 sont des enfants nés après le dépla-
cement des parents. Par conséquent, l’ajustement de l’estimation des
Personnes Déplacées Internes, après déflation de l’effectif de ces enfants,
conduit à 658 340 déplacés internes.

La capitale économique a reçu 7 déplacés sur 10. À Daloa, Yamoussoukro


et Toulépleu, les populations migrantes ont préféré en majorité les zones
rurales (plus de 55 % en moyenne). Les ménages de plus de 8 membres
sont les plus nombreux. Une femme sur cinq est chef de ménage. La propor-
tion des déplacés sans lien de parenté avec le ménage qui les héberge est
faible dans l’ensemble (2 %) sauf à Toulépleu où leur taux atteint 27 % en
zone rurale.
126
Alors que les personnes occupées à une activité sont statistiquement domi-
nantes (42 %) dans la population non déplacée, dans celle des PDIs, ce sont
les élèves (38 %) qui sont les plus nombreux. De plus, les ménages de déplacés
renferment deux fois moins de personnes occupées. La proportion des chefs
de ménage occupés a diminué de 12 % avec une baisse plus prononcée à
Duékoué (25 %).

L’impact de l’arrivée des PDIs est notable sur les familles d’accueil notam-
ment au plan de la pression sur le logement, des dépenses alimentaires et
des déplacements. En effet, les ménages ont reçu en moyenne 6 déplacés.
De ce fait, le nombre de ménages vivant dans des logements abritant moins
d’une personne par pièce s’est réduit substantiellement passant de 30 % à
moins de 17 %. Dans le même temps, il a été observé un accroissement de
la proportion des ménages vivant avec plus de trois personnes par pièce qui
est passée de 15 % à 25 %. Concernant les dépenses, dans l’ensemble des
départements, 21 % des ménages sont confrontés à un surcoût se situant à
22,3 % des dépenses habituelles. Par contre 31% des ménages ont des
dépenses supplémentaires de plus de 80 % de leurs consommations passées.
On peut noter qu’un ménage sur quatre déclare effectuer des dépenses
supplémentaires comprises entre 22,3 % et 39,6 % contrairement à ses habi-
tudes. Enfin, ils sont 23 % de ménages effectuant des dépenses
supplémentaires comprises entre 39,7 et 80,4 % des dépenses antérieures
à l’arrivée de PDIs.
Malgré ces difficultés, les rapports sociaux sont assez corrects entre les
ménages d’accueil et les déplacés. Cependant, à Yamoussoukro, environ
une personne sur quatre a été mécontente de la qualité de son accueil. De
même, des mécontentements, surtout en zone rurale ont été constatés dans
le département de Daloa (35 % et 22 % en milieu rural et urbain contre 2 %
dans l’ensemble des départements).

Parmi les déplacés, 82 % des hommes et 76 % des femmes estiment que


leurs conditions de vie se sont dégradées. Une personne sur deux reconnaît
avoir souvent des problèmes de santé. Les malades déplacés sont plus aidés
par les ménages d’accueil (24 % de PDIs soutenues) que par l’État, les ONG
nationales ou les organisations internationales (1 % de PDIs soutenues).
Sur le plan de l’éducation le constat est désolant. Parmi les enfants déplacés
de moins de 15 ans, trois sur dix ne poursuivent pas leur scolarité. À
Duékoué, à peine trois jeunes filles sur dix ont la chance d’être scolarisées.
Le manque de moyens financiers surtout parmi ceux de 10-24 ans et le fait
127
de n’avoir jamais été à l’école chez les moins de 10 ans sont les principales
raisons de la non-scolarisation des enfants déplacés. En général, les frais
de scolarité des déplacés sont pris en charge par leurs parents (70 % des
cas).
La majorité des PDIs (72 %) désire retourner dans leur zone de résidence
d’avant la crise. Cependant, ils attendent que la situation se soit complè-
tement normalisée. Quelques réticences subsistent néanmoins selon la
région de provenance. En effet, les populations déplacées du Nord et de la
Vallée du Bandama sont plus réservées par rapport à celles du Haut Sassandra
et de l’Ouest. Dans le premier groupe, seules quatre personnes sur dix dési-
rent retourner alors que dans le second groupe, ils sont huit personnes sur
dix qui le souhaitent. Les retours sont généralement conditionnés par le désar-
mement, le retour de l’administration, l’évacuation des domiciles par ceux
qui les occupent actuellement et des soutiens financiers surtout pour la réha-
bilitation des logements endommagés.

Au terme des analyses, des recommandations sont proposées afin d’amé-


liorer les conditions de vie des PDIs, de favoriser leurs retours dans leurs
zones d’origine et de ramener la cohésion sociale entre les communautés.

Réactivation et organisation des associations des personnes dépla-


cées internes
Dans la perspective de mieux impliquer les PDIs à travers une approche
participative pour la gestion des aides, il serait judicieux de réactiver,
recenser, organiser et consolider les associations par département.

Amélioration des conditions de vie des personnes déplacées internes


En matière de santé, la gratuité des soins des déplacés est très faible (1 %
dans l’ensemble des départements). Compte tenu du dénuement des déplacés,
l’État, le SNU et les ONGs pourraient agir en synergie pour une meilleure
prise en charge médicale des PDIs. Des unités des soins mobiles pourraient
intervenir dans les zones rurales alors que dans les villes, des subventions
et des dons en médicaments pourraient être octroyés aux centres commu-
nautaires de santé urbain pour une prise en charge de proximité et la
réduction des frais de déplacement des malades. Dans le domaine éducatif,
la double vacation pourrait être temporairement envisagée dans certains dépar-
tements notamment à l’ouest afin de permettre un accroissement du nombre
des élèves. Afin de renforcer le soutien aux ménages d’accueil, il serait souhai-
128
table d’accroître la distribution de produits alimentaires et d’hygiène surtout
dans les départements de Toulépleu et Daloa.

Retour des PDIs


Sur le plan sécuritaire, la mise en œuvre effective du désarmement et le
retour des forces de sécurité nationales seraient un catalyseur pour le retour
des PDIs. Cependant, il apparaît nécessaire de sensibiliser en zone non gouver-
nementale les occupants illégaux des domiciles afin qu’ils les libèrent.
Ensuite, afin de favoriser une réhabilitation des logements endommagés,
une exonération temporaire de la TVA sur les matériaux de construction
serait appréciable dans les localités concernées.

Prise en charge psychosociale des PDIs ayant subi des violences


Les personnes déplacées internes ayant été l’objet de violence devraient
bénéficier d’une prise en charge spécifique notamment sur le plan psycho-
logique et social.

Reconstruction de la cohésion sociale


La mise en place d’un panel formel de discussions entre chefs de commu-
nautés et chefs coutumiers en vue de la définition d’un plan de sensibilisation
des populations devrait pouvoir accélérer le processus de réconciliation.
Ce panel pourrait servir de sentinelle pour le repérage d’éventuelles diffi-
cultés intercommunautaires et aussi pour l’explication du code foncier
ivoirien et du code de nationalité.

Conduite d’études thématiques


Des études thématiques pourraient être menées sur les PDIs afin d’appro-
fondir certains aspects (solidarité et entraide, jeunes, enfants, femmes,
vulnérabilité, cohésion sociale, protection, etc.)

Conduite d’une enquête en zone " forces nouvelles "


Une enquête en zone " forces nouvelles " serait nécessaire afin d’appré-
hender les conditions de vie des personnes déplacées et des familles
d’accueil.
Bibliographie
B.I.T. (1982) : Main-d’œuvre, emploi, chômage et sous-emploi ; Rapport
préparé pour la treizième conférence internationale des statisticiens
du travail tenue à Genève du 18 au 29 octobre 2002, B.I.T., Genève,
95p ;

Bruce K. MACLAURY (1993) : Préface de Les réfugiés de l’intérieur ;

Ludovic LEBART, Alain MORINEAU et Marie Piron (1995) : Statistique


exploratoire multidimensionnelle, Dunod, 2ème édition ;

Bureau Central des Recensements et des Études de Population du Ministère


des Investissements Publics et de l’Aménagement du Territoire
(Cameroun) (1999), Enquête Démographique et de Santé 1998 ;

CRDI-ORSTOM-URD (1989): L’insertion urbaine des migrants en Afrique,


Actes du séminaire CRDI-ORSTOM-URD, Lomé 10 au 14 février
1987, éditions de l’ORSTOM, collection Colloques et Séminaires ;

Ohen (M.A.), (1974) : Urban policy and political conflict in Africa, A study
of Ivory Coast, Universty of Chicago Press, p251-256 ;

INS (1992) : Caractéristiques des ménages et de l’Habitat : Résultats


définitifs, RGPH-88ã, Abidjan ;

INS (1992) : Caractéristiques des ménages et de l’Habitat : Résultats


définitifs, RGPH-88, Daloa ;

INS (1992) : Caractéristiques des ménages et de l’Habitat : Résultats


définitifs, RGPH-88, Duékoué ;
130
INS (1992) : Caractéristiques des ménages et de l’Habitat : Résultats
définitifs, RGPH-88, Toulépleu ;

INS (1992) : Caractéristiques des ménages et de l’Habitat : Résultats


définitifs, RGPH-88, Yamoussoukro ;

INS, (2003) : Profil de pauvreté en Côte d’Ivoire en 2002, Abidjan ;

Mahieu F-R, (1990) : Les fondements de la crise économique en Afrique.


Logiques économiques, L’Harmattan. 197p, Paris ;

M. Dieng, (1993) : Les réfugiés de l’intérieur, Nouveaux horizons, traduit


(partiellement) de l’américain et entièrement révisée par Larry
COHEN, mars 1997 ;

Nations Unies, World Population Monitoring 1997 (1998) : International


Migration and Development, New-York ;

Nations Unies (1986) : Manuel de méthodes des enquêtes sur les ménages ;
études méthodologiques, série F N° 31, département des affaires écono-
miques et sociales internationales, Bureau de la Statistique, New York,
326 pages ;

Razafindrakoto M., Roubaud F., (2000) : Les multiples facettes de la


pauvreté dans un pays en voie de développement : Le cas de la capi-
tale malgache, DIAL, P16 ;

Tiotsop Tsatsop Blaise, Ouattara Aboudou, Foko Tagne Borel, (2002) : Étude
de la pauvreté et de l’exclusion à partir de l’enquête sur l’insertion
et le niveau de vie à San Pedro d’Avril 2001, rapport du groupe de
travail ;

Toure Lassina (2001) : Caractéristiques des ménages et conditions de vie


des populations, Rapport d’analyse du RGPH-98, tome 12, volume IV,
INS, Abidjan ; Recensement Général de la Population et de l’Habitat
de 1998.

URD-DSG, 2002 - Famille, migrations et urbanisation au TOGO, Site


internet : www.relief.int ;
ANNEXES

Annexe A
Caractéristiques
socio démographiques
Tableau A.1. : Caractéristiques socio-démographiques et culturelles des chefs de ménage (%)

133
134

Tableau A.2: Répartition des ménages selon l’alphabétisation, le niveau d’instruction, l’état matrimonial et l’âge moyen de leurs chefs
Tableau A.3 : Caractéristiques économiques des chefs de ménage

135
136

Tableau A.4 : Répartition de la population résidente par groupes d’âge quinquennal et selon le sexe
Tableau A.5 : Rapports de masculinité de la population totale, de la population déplacée et de la population non déplacée par
groupes d’âge

137
138

Tableau A.6 : Répartition de la population selon le sexe, le département, le milieu et le statut de résidence
Annexe B
Conditions de vie des PDIs
et de leur famille d’accueil
140

Tableau B.1 : Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses de logement
Tableau B.2 : Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses de déplacement/transport

141
142

Tableau B.3 : Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses d’habillement
Tableau B.4 : Répartition des ménages selon le changement des dépenses en eau du ménage

143
144

Tableau B.5 : Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses en énergie/électricité du ménage
Tableau B.6 : Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses d’hygiène

145
146

Tableau B.7 : Répartition des ménages selon le changement dans les dépenses d’éducation
Tableau B.8 : Répartition des ménages selon le changement des dépenses de santé

147
148

Tableau B.9 : Répartition des hommes déplacés internes selon leur zone d’origine
Tableau B.10 : Répartition des femmes déplacées internes selon leur zone d’origine

Destination Zone d’Origine


Haut Vallée du Effectifs
Départements Milieu Zone Nord Ouest Zone Sud
Sassandra Bandama
Urbain 18,3 2,9 34,1 44,1 0,6 254
Abidjan Rural 10,8 5,7 24,2 48,3 11,1 226
Total 17,3 3,3 32,8 44,7 2,0 480
Urbain 14,2 24,4 41,5 15,7 4,3 360
Daloa Rural 4,7 52,8 16,4 15,3 10,8 206
Total 5,5 50,3 18,7 15,3 10,2 566
Urbain 0,1 0,8 96,6 1,2 1,3 393
Duékoué Rural 0,8 0,0 96,1 3,1 0,0 187
Total 0,5 0,3 96,3 2,3 0,6 580
Urbain 1,5 0,6 92,3 4,1 1,5 235
Toulepleu Rural 12,8 4,7 78,1 2,6 1,9 161
Total 10,2 3,7 81,4 2,9 1,8 396
Urbain 7,1 3,1 12,4 75,6 1,8 364
Yamoussoukro Rural 10,0 13,0 9,5 64,6 2,9 336
Total 9,3 10,4 10,2 67,4 2,6 700
Total urbain 16,9 3,1 36,2 43,0 0,8 1606
Total rural 7,5 21,5 28,4 35,3 7,4 1116

149
150

Tableau B.11 : Répartition des hommes déplacés internes selon le motif de départ
Tableau B.11 : Répartition des hommes déplacés internes selon le motif de départ

Motifs de départ
N'était plus en Risque de Destruction, occupation Risque
Vie en danger Effectifs
sécurité famine d'habitats/biens d'enrôlement
Départements Milieu
Urbain 76,3 15,1 11,3 62,8 4,1 211
Abidjan Rural 74,3 23,8 21,4 62,4 1,9 212
Total 76,0 16,3 12,7 62,7 3,8 423
Urbain 77,1 2,6 1,9 32,7 5,9 293
Daloa Rural 78,6 7,4 2,9 64,3 8,9 240
Total 78,5 7,0 2,8 61,7 8,7 533
Urbain 73,6 3,3 20,5 61,2 1,1 343
Duékoué Rural 60,0 0,8 4,6 52,2 0,9 168
Total 65,5 1,8 11,1 55,7 1,0 511
Urbain 74,5 8,3 44,4 66,6 23,2 212
Toulépleu Rural 93,9 15,5 17,5 80,5 7,0 99
Total 88,8 13,6 24,5 76,9 11,2 311
Urbain 58,8 1,4 0,7 54,4 11,2 366
Yamoussoukro Rural 89,6 7,4 9,5 58,3 18,3 278
Total 80,9 5,7 7,0 57,2 16,3 644
Urbain 75,4 13,7 11,2 61,8 4,4 1425
Milieu
Rural 78,0 11,2 9,9 61,2 8,2 997
Zone nord 79,9 12,6 4,6 57,4 4,6 160
Haut
88,0 2,3 13,1 72,9 7,3 333
Sassandra
Zone
géographique Ouest 74,6 6,0 13,4 62,6 3,5 1106
Vallée du
74,5 19,4 11,9 60,0 7,8 732
Bandama
Zone sud 71,1 11,8 2,3 60,2 0,7 91
Total 76,2 12,9 10,7 61,6 5,7 2422
Tableau B.12 : Répartition des femmes déplacées internes selon le motif de départ

Motifs de départ
N'était plus en Risque de Destruction, occupation Risque
Vie en danger Effectifs
sécurité famine d'habitats/biens d'enrôlement
Départements Milieu
Urbain 82,8 9,5 15,6 68,6 1,3 254
Abidjan Rural 75,8 36,9 11,4 65,0 0,0 226
Total 81,9 13,2 15,1 68,2 1,1 480
Urbain 75,8 2,2 3,2 31,3 0,9 360
Daloa Rural 80,1 3,3 4,4 64,4 0,2 206
Total 79,7 3,2 4,3 61,4 0,2 566
Urbain 72,6 3,0 21,2 59,9 0,7 393
Duékoué Rural 59,1 2,5 12,1 54,5 2,2 187
Total 64,7 2,7 15,9 56,8 1,6 580
Urbain 75,6 7,7 48,6 64,2 6,2 235
Toulépleu Rural 82,5 15,9 22,8 57,5 2,6 161
Total 80,9 14,0 28,8 59,1 3,5 396
Urbain 62,5 1,3 0,9 51,9 2,2 364
Yamoussoukro Rural 90,1 4,3 9,6 58,1 7,1 336
Total 83,0 3,5 7,4 56,5 5,8 700
Urbain 81,4 8,8 15,2 67,0 1,3 1606
Milieu
Rural 78,7 13,5 9,1 61,6 2,2 1116
Zone nord 84,7 12,3 16,9 60,1 1,0 170
Haut
87,6 6,0 3,1 71,2 2,4 353
Sassandra
Zone
géographique Ouest 79,5 6,6 16,0 69,2 1,2 1310
Vallée du
78,7 14,2 12,5 63,6 2,1 803
Bandama
Zone sud 76,5 2,6 5,1 47,8 0,0 86
Total 80,5 10,3 13,2 65,2 1,6 2722

151
152

Tableau B.13 : Répartition des hommes déplacés internes selon le motif du choix des ménages d’accueil

Tableau B.13 : Répartition des hommes déplacés internes selon le motif du choix des ménages d’accueil

Aide
Motifs de choix des ménages Initiative Seul Choix Résidence Création de Initiative d'un Maison
proposée par
d’accueil d'un autre parent délibéré secondaire ménage membre du ménage familiale/Parents/Maris
le CM
Département de
résidence Milieu
actuelle
Urbain 6,6 6,5 20,3 61,0 0,6 0,0 0,0 0,0
Abidjan Rural 3,9 23,2 16,0 40,9 0,9 3,0 0,0 2,3
Total 6,3 8,8 19,7 58,2 0,6 0,4 0,0 0,3
Urbain 1,5 12,6 41,6 39,9 1,9 0,0 0,0 0,6
Daloa Rural 7,0 26,1 16,7 48,4 0,5 0,0 0,0 0,0
Total 6,5 25,0 18,7 47,7 0,6 0,0 0,0 0,1
Urbain 1,9 21,9 26,6 45,2 0,5 1,2 0,0 0,0
Duékoué Rural 7,6 20,3 13,5 53,8 0,3 0,0 0,0 0,9
Total 5,3 20,9 18,8 50,3 0,4 0,5 0,0 0,6
Urbain 5,8 38,0 18,2 31,7 0,2 0,0 0,4 0,0
Toulépleu Rural 0,1 63,2 16,9 19,7 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 1,6 56,6 17,3 22,8 0,1 0,0 0,1 0,0
Urbain 8,6 43,0 16,5 28,7 0,6 0,0 0,0 0,0
Yamoussoukro Rural 7,8 44,1 16,5 24,0 0,3 0,0 0,0 0,9
Total 8,0 43,8 16,5 25,4 0,4 0,0 0,0 0,6
Milieu de résidence
Urbain 6,4 9,2 20,8 58,3 0,6 0,1 0,0 0,0
Rural 6,3 29,4 16,1 40,9 0,5 0,8 0,0 0,9
zone géographique de provenance
Zone nord 2,3 16,1 19,7 50,7 1,2 0,6 0,0 1,6
Haut Sassandra 7,6 18,5 16,9 54,9 0,8 0,0 0,0 0,0
Ouest 3,0 17,3 16,2 58,6 0,4 0,5 0,0 0,2
Vallée du Bandama 6,0 15,8 22,8 50,0 0,5 0,1 0,0 0,1
Zone sud 26,3 11,8 10,1 42,7 0,0 0,7 0,0 0,0
Total 6,4 16,2 19,2 52,2 0,6 0,3 0,0 0,3
Tableau B.14 : Répartition des femmes déplacées internes selon le motif du choix des ménages d’accueil

Tableau B.14: Répartition des femmes déplacées internes selon le motif du choix des ménages d’accueil

Aide
Motifs de choix des ménages Initiative Seul Choix Résidence Création de Initiative d'un Maison
proposée par
d’accueil d'un autre parent délibéré secondaire ménage membre du ménage familiale/Parents/Maris
le CM
Département
de résidence Milieu
actuelle
Urbain 4,6 12,7 19,5 54,0 0,2 0,2 0,3 0,2
Abidjan Rural 3,2 25,9 21,3 31,9 1,2 1,4 0,0 1,2
Total 4,4 14,5 19,7 51,1 0,3 0,4 0,3 0,3
Urbain 4,7 16,3 53,4 24,1 0,0 0,0 0,0 0,0
Daloa Rural 4,2 27,2 28,7 34,1 0,9 0,0 0,0 0,6
Total 4,2 26,2 30,9 33,2 0,8 0,0 0,0 0,6
Urbain 1,2 28,0 29,9 38,5 0,0 0,0 0,0 0,0
Duékoué Rural 3,7 19,0 15,4 49,8 0,0 0,0 0,0 4,6
Total 2,7 22,7 21,4 45,1 0,0 0,0 0,0 2,7
Urbain 8,6 30,1 26,8 22,8 1,4 0,3 1,2 1,2
Toulépleu Rural 0,1 50,9 28,7 19,9 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 2,1 46,1 28,3 20,6 0,3 0,1 0,3 0,3
Urbain 6,9 41,0 25,4 25,4 0,0 0,0 0,0 0,0
Yamoussoukro Rural 6,5 37,2 25,4 19,7 0,2 0,0 0,0 0,7
Total 6,6 38,2 25,4 21,2 0,2 0,0 0,0 0,5
Milieu de résidence
Urbain 12,2 14,7 20,7 51,6 0,2 0,2 0,3 0,2
Rural 13,2 28,8 24,1 31,6 0,7 0,4 0,0 1,3
zone géographique de provenance
Zone nord 1,4 29,7 16,2 33,1 0,0 0,6 0,0 0,0
Haut Sassandra 14,7 18,3 30,9 29,2 1,0 0,0 0,0 1,0
Ouest 2,8 14,8 25,1 51,9 0,4 0,2 0,0 0,6
Vallée du Bandama 4,1 19,6 18,0 48,3 0,3 0,3 0,5 0,6
Zone sud 12,8 19,1 34,4 27,3 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 4,5 19,2 21,8 45,2 0,3 0,3 0,2 0,5

153
154

Tableau B.15 : Répartition des hommes déplacés selon la perception de leur accueil dans les ménages
Tableau B.15: Répartition des hommes déplacés selon la perception de leur accueil dans les ménages

Perception de l’accueil
Moyennement
Bien accueilli Pas bien accueilli Effectifs
accueilli
Départements Milieu
Urbain 97,2 2,8 0,0 211
Abidjan Rural 96,6 3,4 0,0 212
Total 97,1 2,9 0,0 423
Urbain 98,0 2,0 0,0 293
Daloa Rural 96,1 3,3 0,6 240
Total 96,2 3,2 0,6 533
Urbain 95,6 4,4 0,0 343
Duékoué Rural 97,7 2,3 0,0 168
Total 96,8 3,2 0,0 511
Urbain 92,0 5,1 2,9 212
Toulépleu Rural 98,5 1,5 0,0 99
Total 96,9 2,4 0,8 311
Urbain 81,4 15,6 3,0 366
Yamoussoukro Rural 92,7 4,6 2,7 278
Total 89,5 7,7 2,8 644
Milieu de résidence
Urbain 96,3 3,5 0,2 1425
Rural 95,7 3,5 0,9 997
Zone géographique
Zone nord 98,0 1,6 0,5 160
Haut Sassandra 97,9 1,0 1,1 333
Ouest 96,0 4,0 0,1 1106
Vallée du Bandama 95,3 4,2 0,5 732
Zone sud 97,7 2,3 0,0 91
Total 96,2 3,4 0,4 2422
Tableau B.16 : Répartition des femmes déplacées selon la perception de leur accueil dans les ménages

p p p p g

Perception de l’accueil
Moyennement
Bien accueilli Pas bien accueilli Effectifs
accueilli
Départements Milieu
Urbain 93,4 3,6 3,0 254
Abidjan Rural 95,9 3,6 0,5 226
Total 93,7 3,6 2,7 480
Urbain 97,5 2,5 0,0 360
Daloa Rural 93,0 5,8 1,2 206
Total 93,3 5,6 1,2 566
Urbain 95,1 4,3 0,6 393
Duékoué Rural 98,0 2,0 0,0 187
Total 96,7 3,0 0,3 580
Urbain 96,8 3,2 0,0 235
Toulépleu Rural 95,7 4,3 0,1 161
Total 95,9 4,0 0,1 396
Urbain 72,7 23,1 4,2 364
Yamoussoukro Rural 91,2 6,5 2,3 336
Total 86,5 10,8 2,8 700
Milieu de résidence
Urbain 92,7 4,4 2,9 1606
Rural 94,1 4,8 1,1 1116
Zone géographique
Zone nord 97,5 2,5 0,0 170
Haut Sassandra 96,8 2,4 0,8 353
Ouest 94,5 5,2 0,3 1310
Vallée du Bandama 89,8 4,9 5,3 803
Zone sud 91,4 8,6 0,0 86
Total 93,1 4,6 2,3 2722

155
156

Tableau B.17 : Répartition des hommes déplacés internes selon leur perception de leurs conditions de vie actuelle

Perception des conditions de vie


Meilleure Identique Pire Effectifs
Département de
Milieu
résidence
Urbain 8,3 8,5 83,2 211
Abidjan Rural 14,1 3,2 82,7 212
Total 9,1 7,8 83,1 423
Urbain 9,8 7,0 83,2 293
Daloa Rural 21,7 3,8 74,5 240
Total 20,7 4,1 75,2 533
Urbain 5,2 3,0 91,8 343
Duékoué Rural 19,1 2,0 78,9 168
Total 13,3 2,4 84,3 511
Urbain 18,4 28,4 53,2 212
Toulépleu Rural 16,0 9,5 74,6 99
Total 16,5 13,8 69,7 311
Urbain 14,7 11,3 74,0 366
Yamoussoukro Rural 6,9 8,2 84,9 278
Total 8,9 9,0 82,1 644
Milieu de résidence
Urbain 8,5 8,4 83,1 1425
Rural 15,3 4,6 80,1 997
Zone géographique de provenance
Zone nord 8,0 15,3 76,7 160
Haut Sassandra 22,4 7,2 70,4 333
Ouest 11,7 4,4 83,9 1106
Vallée du Bandama 6,4 6,3 87,3 732
Zone sud 38,2 11,8 50,0 91
Total 10,7 7,1 82,2 2422
Tableau B.18 : Répartition des femmes déplacées internes selon leur perception de leurs conditions de vie actuelle

Mutuelle de Club Association Association de Association Association Association


Type d’associations Syndicat ONG Effectifs
ressortissants sportif de jeunes quartier d’amis religieuse politique
Département
Milieu
de résidence
Urbain 36,4 8,7 7,7 1,2 9,9 7,1 3,7 16,0 4,4 209
Abidjan Rural 42,1 4,3 3,1 5,5 8,9 3,0 1,9 39,1 9,0 212
Total 36,9 8,3 7,3 1,6 9,8 6,8 3,5 17,8 4,8 421
Urbain 74,7 0,1 1,7 0,1 3,1 9,4 5,9 22,9 4,9 292
Daloa Rural 36,6 5,1 0,0 5,7 24,9 0,7 0,0 24,8 2,9 236
Total 40,0 4,7 0,15 5,2 23,0 1,5 0,5 24,6 3,1 528
Urbain 13,0 5,7 0,1 2,5 26,6 14,6 5,0 5,8 13,1 343
Duékoué Rural 42,6 0,0 2,6 6,2 20,3 17,1 3,0 10,7 4,5 166
Total 33,2 1,8 1,8 5,0 22,3 16,3 3,6 9,2 7,2 509
Urbain 4,2 5,6 5,1 1,9 9,8 13,1 11,2 52,3 1,9 211
Toulépleu Rural 0,7 0,0 0,0 2,2 42,0 8,9 0,0 27,5 0,0 99
Total 2,3 2,5 2,3 2,1 27,7 10,8 5, 38,5 0,8 310
Urbain 70,2 8,3 3,5 2,7 4,0 2,3 3,2 32,6 0,6 365
Yamoussoukro Rural 44,7 6,4 0,0 0,7 17,6 2,6 4,7 25,0 3,8 276
Total 53,2 7,0 1,2 1,3 13,0 2,5 4,2 27,5 2,7 641
Milieu de résidence
Urbain 37,1 8,5 7,4 1,3 10,0 7,2 3,7 16,3 4,5 1420
Rural 40,5 4,3 1,4 4,7 17,8 4,3 2,0 27,4 5,3 989
Zone géographique d’origine
Zone nord 28,3 3,8 13,2 2,5 1,3 18,9 0,5 3,8 13,2 159
Haut Sassandra 33,3 3,2 0,2 0,0 13,0 2,1 1,3 43,0 0,0 332
Ouest 45,2 2,9 5,7 1,1 8,3 6,7 1,2 19,0 4,5 1101
Vallée du Bandama 33,6 12,1 5,4 2,3 15,5 3,6 5,8 22,2 2,6 726
Zone sud 80,6 2,2 0,0 2,3 17,2 1,2 0,3 2,2 3,2 91

157
158

Tableau B.18 : Répartition des hommes déplacés appartenant à une association selon le type d’association (%)

Mutuelle de Club Association Association de Association Association Association


Type d’associations Syndicat ONG Effectifs
ressortissants sportif de jeunes quartier d’amis religieuse politique
Département
Milieu
de résidence
Urbain 36,4 8,7 7,7 1,2 9,9 7,1 3,7 16,0 4,4 209
Abidjan Rural 42,1 4,3 3,1 5,5 8,9 3,0 1,9 39,1 9,0 212
Total 36,9 8,3 7,3 1,6 9,8 6,8 3,5 17,8 4,8 421
Urbain 74,7 0,1 1,7 0,1 3,1 9,4 5,9 22,9 4,9 292
Daloa Rural 36,6 5,1 0,0 5,7 24,9 0,7 0,0 24,8 2,9 236
Total 40,0 4,7 0,15 5,2 23,0 1,5 0,5 24,6 3,1 528
Urbain 13,0 5,7 0,1 2,5 26,6 14,6 5,0 5,8 13,1 343
Duékoué Rural 42,6 0,0 2,6 6,2 20,3 17,1 3,0 10,7 4,5 166
Total 33,2 1,8 1,8 5,0 22,3 16,3 3,6 9,2 7,2 509
Urbain 4,2 5,6 5,1 1,9 9,8 13,1 11,2 52,3 1,9 211
Toulépleu Rural 0,7 0,0 0,0 2,2 42,0 8,9 0,0 27,5 0,0 99
Total 2,3 2,5 2,3 2,1 27,7 10,8 5, 38,5 0,8 310
Urbain 70,2 8,3 3,5 2,7 4,0 2,3 3,2 32,6 0,6 365
Yamoussoukro Rural 44,7 6,4 0,0 0,7 17,6 2,6 4,7 25,0 3,8 276
Total 53,2 7,0 1,2 1,3 13,0 2,5 4,2 27,5 2,7 641
Milieu de résidence
Urbain 37,1 8,5 7,4 1,3 10,0 7,2 3,7 16,3 4,5 1420
Rural 40,5 4,3 1,4 4,7 17,8 4,3 2,0 27,4 5,3 989
Zone géographique d’origine
Zone nord 28,3 3,8 13,2 2,5 1,3 18,9 0,5 3,8 13,2 159
Haut Sassandra 33,3 3,2 0,2 0,0 13,0 2,1 1,3 43,0 0,0 332
Ouest 45,2 2,9 5,7 1,1 8,3 6,7 1,2 19,0 4,5 1101
Vallée du Bandama 33,6 12,1 5,4 2,3 15,5 3,6 5,8 22,2 2,6 726
Zone sud 80,6 2,2 0,0 2,3 17,2 1,2 0,3 2,2 3,2 91
Tableau B.19 : Répartition des femmes déplacées appartenant à une association selon le type d’association

Mutuelle des Association Association Association Association Association


Type d’association Syndicat ONG Club sportif Effectif
ressortissants des jeunes de quartier d’amis religieuse politique
Département de
Milieu
résidence
Urbain 39,4 0,0 3,1 0,0 0,6 9,1 2,6 31,7 0,6 254
Abidjan Rural 42,9 5,0 1,1 0,0 8,8 2,7 0,0 29,2 4,4 225
Total 39,7 0,4 2,9 0,0 1,3 8,5 2,4 31,5 1,0 479
Urbain 36,9 0,0 0,0 0,0 0,3 19,3 7,8 41,9 5,6 358
Daloa Rural 27,7 3,9 0,0 1,3 4,2 0,0 4,6 53,0 0,9 203
Total 28,5 3,6 0,0 1,2 3,8 1,7 4,9 52,0 1,3 561
Urbain 25,8 0,5 0,0 0,0 16,6 13,9 38,1 15,5 11,7 390
Duékoué Rural 12,9 0,0 5,4 0,0 12,7 23,3 40,3 7,8 0,0 187
Total 17,7 0,2 3,4 0,0 14,2 19,8 39,5 10,7 4,3 577
Urbain 0,0 1,2 0,0 0,8 0,8 4,3 3,9 79,1 6,2 234
Toulépleu Rural 0,0 0,0 0,0 0,0 6,4 3,6 8,4 76,2 1,0 160
Total 0,0 0,3 0,0 0,2 4,9 3,8 7,2 76,9 2,4 394
Urbain 48,3 4,7 3,8 2,3 2,7 2,2 3,3 51,0 0,7 362
Yamoussoukro Rural 43,4 0,0 0,0 0,9 6,6 9,6 6,3 29,5 3,0 334
Total 44,7 1,3 1,0 1,3 5,6 7,6 5,5 35,3 2,4 696
Milieu de résidence
Urbain 39,2 0,1 3,0 0,1 0,9 9,1 3,4 32,2 0,9 1598
Rural 33,3 2,8 0,9 0,7 7,0 5,5 7,6 36,7 2,3 1109
Zone géographique d origine
Zone nord 44,6 1,7 0,2 0,2 0,4 17,2 0,0 15,8 0,1 169
Haut Sassandra 34,0 0,0 0,0 2,0 4,0 1,6 1,7 35,3 7,0 349
Ouest 43,6 0,0 0,4 0,0 1,8 3,3 5,3 37,2 0,4 1304
Vallée du Bandama 30,3 0,2 5,9 0,0 3,2 9,3 5,9 39,1 1,4 799
Zone sud 37,2 32,1 0,0 0,0 14,3 2,2 23,4 14,1 0,0 86

159
160

Tableau B.20 : Répartition des hommes déplacés selon le niveau de contact avec la localité d’origine

Niveau de contact avec la


Jamais 1 seule fois Plus d 1 fois Ne Sait Pas Ensemble Effectifs
localité d’origine
Département
Milieu
de résidence
Urbain 82,9 8,1 8,5 0,5 100,0 211
Abidjan Rural 75,5 10,6 13,5 0,5 100,0 208
Total 79,2 9,3 11,0 0,5 100,0 419
Urbain 78,2 6,8 13,3 1,7 100,0 293
Daloa Rural 75,0 4,2 20,8 0,0 100,0 240
Total 76,7 5,6 16,7 0,9 100,0 533
Urbain 59,5 14,6 24,2 1,7 100,0 343
Duékoué Rural 47,0 14,3 36,9 1,8 100,0 168
Total 55,4 14,5 28,4 1,8 100,0 511
Urbain 33,0 12,3 54,2 0,5 100,0 212
Toulépleu Rural 65,7 10,1 24,2 0,0 100,0 99
Total 43,4 11,6 44,7 0,3 100,0 311
Urbain 83,1 9,8 7,1 0,0 100,0 366
Yamoussoukro Rural 71,2 8,6 19,1 1,1 100,0 278
Total 78,0 9,3 12,3 0,5 100,0 644
Milieu de résidence
Urbain 68,9 10,5 19,7 0,9 100,0 1425
Rural 68,4 9,1 21,9 0,7 100,0 993
Zone géographique d origine
Zone nord 91,0 5,2 3,9 0,0 100,0 155
Haut Sassandra 68,8 7,8 22,5 0,9 100,0 333
Ouest 58,9 11,4 28,5 1,3 100,0 1106
Vallée du Bandama 80,6 8,7 10,4 0,3 100,0 728
Zone sud 56,0 16,5 27,5 0,0 100,0 91
Total 68,8 9,9 20,6 0,8 100,0 2413
Tableau B.21: Répartition des femmes déplacées selon le niveau de contact avec la localité d’origine et certaines caractéristiques (%)

Niveau de contact avec


Jamais 1 seule fois Plus d 1 fois NSP Ensemble Effectifs
localité d’origine
Département de
Milieu
résidence
Urbain 82,7 7,9 9,4 0,0 100,0 254
Abidjan Rural 76,6 14,0 9,5 0,0 100,0 222
Total 79,8 10,7 9,5 0,0 100,0 476
Urbain 86,1 6,4 6,9 0,6 100,0 360
Daloa Rural 74,8 11,2 14,1 0,0 100,0 206
Total 82,0 8,1 9,5 0,4 100,0 566
Urbain 63,1 12,2 24,2 0,5 100,0 393
Duékoué Rural 57,0 15,6 25,8 1,6 100,0 186
Total 61,1 13,3 24,7 0,9 100,0 579
Urbain 38,3 11,1 49,4 1,3 100,0 235
Toulépleu Rural 64,0 9,9 26,1 0,0 100,0 161
Total 48,7 10,6 39,9 0,8 100,0 396
Urbain 79,4 11,3 9,1 0,3 100,0 364
Yamoussoukro Rural 74,4 12,8 12,2 0,6 100,0 336
Total 77,0 12,0 10,6 0,4 100,0 700
Milieu de résidence
Urbain 71,4 9,8 18,2 0,5 100,0 1606
Rural 70,5 12,8 16,3 0,5 100,0 1111
Zone géographique d origine
Zone nord 87,4 3,1 8,8 0,6 100,0 159
Haut sassandra 81,0 8,8 9,9 0,3 100,0 353
Ouest 63,2 12,0 24,2 0,6 100,0 1309
Vallée du Bandama 78,0 11,4 10,4 0,3 100,0 800
Zone sud 55,8 18,6 25,6 0,0 100,0 86
Total 71,1 11,1 17,4 0,4 100,0 2707

161
162

Tableau B.22 : Proportion des hommes déplacés n’étant jamais retournés dans leur lieu d’origine selon les raisons évoquées

Habitat Manque de Enfants Autres


Raisons de non retour Insécurité Effectifs
détruit/occupé travail scolarisés raisons
Département
Milieu
de résidence
Urbain 80,6 22,7 8,8 5,2 14,5 175
Abidjan Rural 80,9 33,5 8,0 6,8 21,7 161
Total 80,7 24,1 8,7 5,4 15,4 336
Urbain 75,9 6,4 6,8 2,3 4,0 229
Daloa Rural 83,6 6,8 4,9 2,3 4,8 180
Total 82,9 6,8 5,1 2,3 4,7 409
Urbain 93,2 35,2 8,5 4,3 2,0 204
Duékoué Rural 83,0 13,3 1,8 0,0 17,0 79
Total 87,5 23,0 4,8 1,9 10,4 283
Urbain 57,6 45,1 8,7 11,4 3,3 70
Toulépleu Rural 81,1 40,8 12,0 5,1 8,5 65
Total 77,7 41,4 11,5 6,0 7,8 135
Urbain 89,2 30,6 1,7 6,6 2,3 304
Yamoussoukro Rural 91,0 6,0 2,8 12,0 3,1 198
Total 90,4 13,5 2,5 10,4 2,9 502
Milieu de résidence
Urbain 81,3 23,2 8,4 5,2 13,4 982
Rural 84,5 15,4 5,2 5,8 10,4 683
Zone géographique d’origine
Zone nord 82,3 12,9 3,1 8,7 16,0 143
Haut Sassandra 89,9 15,8 0,7 2,9 2,2 229
Ouest 84,5 21,2 5,9 3,4 10,4 651
Vallée du Bandama 81,4 25,2 9,8 5,8 13,6 591
Zone sud 68,4 12,4 16,0 3,7 16,5 51
Total 82,3 20,9 7,4 5,4 12,5 1665
Tableau B.23 : Proportion des femmes déplacées n’étant jamais retournées dans leur lieu d’origine selon les raisons évoquées
et quelques caractéristiques

Logement/ éducation des biens/


Raisons de non retour Décès proche Emploi handicap Total
cadre de vie enfants équipements
Département
Milieu
de résidence
Urbain 10,5 43,8 17,7 0,4 18,5 0,0 210
Abidjan Rural 4,8 40,5 11,8 3,2 11,5 0,3 174
Total 9,7 43,4 16,9 0,8 17,5 0,1 384
Urbain 8,9 51,0 5,9 0,9 13,3 0,0 310
Daloa Rural 9,6 32,9 12,5 4,5 16,2 0,0 154
Total 9,5 34,4 12,0 4,2 16,0 0,0 464
Urbain 20,8 42,4 2,6 1,7 12,4 0,8 248
Duékoué Rural 21,8 29,2 2,7 1,0 9,2 0,8 107
Total 21,4 34,7 2,6 1,3 10,5 0,8 355
Urbain 17,1 54,9 2,0 1,1 6,6 0,4 90
Toulépleu Rural 22,2 25,0 30,1 2,1 6,4 0,0 103
Total 20,8 32,8 22,8 1,9 6,4 0,1 193
Urbain 6,3 59,7 9,1 1,9 9,2 0,0 289
Yamoussoukro Rural 1,7 48,8 14,3 9,7 9,5 2,1 250
Total 3,0 51,9 12,8 7,5 9,4 1,5 539
Milieu de résidence
Urbain 10,7 44,7 16,4 0,5 17,7 0,0 1147
Rural 8,1 38,1 11,9 4,9 12,4 0,7 788
Zone géographique d origine
Zone nord 5,7 32,4 18,9 2,9 18,2 0,0 146
Haut Sassandra 8,0 34,6 11,6 4,2 14,0 0,0 286
Ouest 10,7 36,7 10,2 2,3 18,3 0,3 828
Vallée du Bandama 8,2 53,3 16,2 1,4 14,5 0,4 627
Zone sud 25,8 26,9 20,6 0,7 12,0 0,0 48
Total 9,8 42,5 14,9 2,0 15,8 0,3 1935

163
164

Tableau B.24 : Répartition des hommes déplacés selon les types d’incitation pour le retour

Réparation/ lib Après Reprise Affectati Aide au


Types d’incitation au retour Fin guerre Effectifs
maison élections activité on retour
Département de
Milieu
résidence
Urbain 67,3 7,4 9,8 27,3 3,5 8,1 211
Abidjan Rural 48,3 12,8 20,9 22,9 2,3 16,8 212
Total 64,7 8,1 11,3 26,7 3,3 9,3 423
Urbain 80,2 2,7 14,5 37,1 3,4 10,7 293
Daloa Rural 75,2 2,5 19,8 22,1 0,7 12,9 240
Total 75,6 2,5 19,3 23,3 0,9 12,7 533
Urbain 87,8 21,6 12,7 15,9 1,1 19,1 343
Duékoué Rural 73,0 11,7 6,2 11,3 0,0 23,4 168
Total 79,0 15,8 8,9 13,2 0,4 21,6 511
Urbain 59,2 26,9 27,7 8,2 2,2 33,0 212
Toulépleu Rural 39,8 9,9 26,1 25,9 2,0 8,8 99
Total 44,8 14,3 26,5 21,3 2,1 15,0 311
Urbain 67,1 20,3 27,6 37,4 14,0 26,4 366
Yamoussoukro Rural 87,6 12,8 35,0 30,9 2,7 22,6 278
Total 81,8 14,9 32,9 32,8 5,9 23,7 644
Milieu de résidence
Urbain 68,3 8,6 10,9 27,4 3,9 9,5 1425
Rural 69,9 8,9 22,1 23,2 1,5 17,4 997
Zone géographique d origine
Zone nord 48,2 1,7 2,2 16,2 1,7 7,7 160
Haut Sassandra 83,1 0,8 23,7 25,7 2,2 9,1 333
Ouest 81,4 12,0 10,7 25,4 0,9 14,1 1106
Vallée du Bandama 67,2 9,6 19,3 28,5 5,3 10,5 732
Zone sud 52,8 13,9 12,6 31,0 1,1 27,6 91
Total 68,8 8,7 14,7 26,0 3,1 12,2 2422
Tableau B.25 : Répartition des femmes déplacées selon les types d’incitation pour le retour

Types d’incitation au Fin Réparation/lib Après Reprise Aide au


Affectation Effectifs
retour guerre maison élections activité retour
Département
Milieu
de résidence
Urbain 70,4 9,6 14,1 23,0 3,1 13,2 254
Abidjan Rural 61,2 15,6 14,5 18,2 2,6 19,4 226
Total 69,2 10,4 14,2 22,4 3,1 14,0 480
Urbain 78,7 3,6 9,7 31,3 0,7 10,1 360
Daloa Rural 81,3 2,3 17,6 22,6 0,0 20,4 206
Total 81,1 2,4 16,8 23,4 0,1 19,5 566
Urbain 90,3 21,7 14,3 13,9 0,1 15,6 393
Duékoué Rural 75,3 15,9 4,8 8,1 0,0 23,1 187
Total 81,6 18,3 8,8 10,5 0,1 20,0 580
Urbain 53,0 42,9 19,3 12,0 3,2 55,0 235
Toulépleu Rural 55,9 12,6 12,0 12,3 2,0 13,4 161
Total 55,2 19,5 13,7 12,3 2,2 23,0 396
Urbain 70,7 24,7 34,9 38,0 8,1 28,1 364
Yamoussoukro Rural 83,7 7,8 37,8 32,4 5,1 20,3 336
Total 80,4 12,2 37,0 33,8 5,9 22,3 700
Milieu de résidence
Urbain 71,4 10,8 14,9 23,3 3,2 14,0 1606
Rural 74,9 9,5 20,0 21,7 2,1 20,3 1116
Zone géographique d’origine
Zone nord 47,7 7,9 15,1 15,4 4,5 15,4 170
Haut Sassandra 84,4 2,9 19,1 19,2 0,2 31,0 353
Ouest 83,1 10,6 10,8 22,7 1,6 14,9 1310
Vallée du Bandama 69,9 12,6 21,6 25,9 4,0 14,2 803
Zone sud 67,4 11,2 11,6 27,9 0,8 9,4 86
Total 72,5 10,4 16,5 22,8 2,8 16,0 2722

165
166

Tableau B.25 : Répartition des hommes déplacés selon le motif de non-retour à la localité d’origine
p p g
Oublier/refaire sa
Motifs de non retour Meilleures conditions de vie Affectation, emploi Effectifs
vie
Département
Milieu
de résidence
Urbain 55,3 35,1 15,1 211
Abidjan Rural 55,7 55,5 24,2 212
Total 55,4 38,0 16,3 423
Urbain 40,2 34,9 19,1 293
Daloa Rural 41,7 47,5 15,6 240
Total 41,6 46,4 15,9 533
Urbain 39,8 77,8 37,2 343
Duékoué Rural 42,6 48,3 1,0 168
Total 41,7 57,8 12,6 511
Urbain 65,6 76,0 21,9 212
Toulépleu Rural 75,2 31,3 15,0 99
Total 74,2 36,1 15,7 311
Urbain 60,8 51,4 19,0 366
Yamoussoukro Rural 72,1 39,1 13,5 278
Total 68,8 42,7 15,1 644
Milieu de résidence
Urbain 55,2 36,1 15,5 1425
Rural 53,6 48,3 17,6 997
Zone géographique d origine
Zone nord 53,9 39,8 11,8 160
Haut Sassandra 59,3 54,6 17,8 333
Ouest 47,2 40,0 18,9 1106
Vallée du Bandama 63,2 34,7 22,0 732
Zone sud 34,2 59,7 4,3 91
Total 56,4 39,9 17,8 2422
Tableau B.26 : Répartition de femmes déplacées selon le motif de non-retour à la localité d’origine

Oublier/refaire sa Meilleures conditions de Affectation,


Motifs de non retour Effectifs
vie vie emploi
Département
Milieu
de résidence
Urbain 57,4 32,1 25,4 254
Abidjan Rural 55,4 52,0 20,3 226
Total 57,0 35,6 24,5 480
Urbain 36,7 42,3 5,6 360
Daloa Rural 59,3 59,1 3,6 206
Total 57,6 57,8 3,7 566
Urbain 32,7 73,1 33,2 393
Duékoué Rural 45,4 47,6 1,5 187
Total 41,4 55,7 11,5 580
Urbain 64,2 85,4 21,9 235
Toulépleu Rural 77,1 39,4 0,3 161
Total 74,9 47,1 3,9 396
Urbain 73,3 46,2 8,6 364
Yamoussoukro Rural 72,2 38,9 9,4 336
Total 72,5 41,1 9,2 700
Milieu de résidence
Urbain 57,3 33,5 24,5 1606
Rural 59,7 52,0 10,6 1116
Zone géographique d origine
Zone nord x 30,4 15,0 170
Haut Sassandra 62,4 58,6 13,1 353
Ouest 51,3 42,9 14,2 1310
Vallée du Bandama 58,5 38,9 27,1 803
Zone sud 40,0 50,8 0,7 86
Total 58,2 40,0 19,6 2722

167
168

Tableau B.27 : Répartition des hommes déplacés selon les pertes les plus importantes subies

éducation
Décès Logement/ cadre de biens/
Pertes subies Emploi des handicap Total
proche vie équipements
enfants
Département
Milieu
de résidence
Urbain 10,5 43,8 17,7 0,4 18,5 0,0 206
Abidjan Rural 4,8 40,5 11,8 3,2 11,5 0,3 205
Total 9,7 43,4 16,9 0,8 17,5 0,1 411
Urbain 8,9 51,0 5,9 0,9 13,3 0,0 285
Daloa Rural 9,6 32,9 12,5 4,5 16,2 0,0 211
Total 9,5 34,4 12,0 4,2 16,0 0,0 496
Urbain 20,8 42,4 2,6 1,7 12,4 0,8 328
Duékoué Rural 21,8 29,2 2,7 1,0 9,2 0,8 162
Total 21,4 34,7 2,6 1,3 10,5 0,8 490
Urbain 17,1 54,9 2,0 1,1 6,6 0,4 197
Toulépleu Rural 22,2 25,0 30,1 2,1 6,4 0,0 98
Total 20,8 32,8 22,8 1,9 6,4 0,1 295
Urbain 6,3 59,7 9,1 1,9 9,2 0,0 358
Yamoussoukro Rural 1,7 48,8 14,3 9,7 9,5 2,1 273
Total 3,0 51,9 12,8 7,5 9,4 1,5 631
Milieu de résidence
Urbain 10,7 44,7 16,4 0,5 17,7 0,0 1374
Rural 8,1 38,1 11,9 4,9 12,4 0,7 949
Zone géographique de provenance
Zone nord 5,7 32,4 18,9 2,9 18,2 0,0 152
Haut Sassandra 8,0 34,6 11,6 4,2 14,0 0,0 317
Ouest 10,7 36,7 10,2 2,3 18,3 0,3 1059
Vallée du Bandama 8,2 53,3 16,2 1,4 14,5 0,4 709
Zone sud 25,8 26,9 20,6 0,7 12,0 0,0 86
Total 9,8 42,5 14,9 2,0 15,8 0,3 2323
Tableau B.28 : Répartition des femmes déplacées selon les pertes les plus importantes subies

Logement/ éducation biens/


Pertes subies Décès proche Emploi handicap Total
cadre de vie des enfants équipements
Département de
Milieu
résidence
Urbain 11,2 55,7 8,5 2,5 14,2 0,4 246
Abidjan Rural 2,4 48,8 5,6 2,8 11,5 0,0 219
Total 10,0 54,7 8,1 2,5 13,8 0,3 465
Urbain 6,2 57,2 1,0 0,6 10,1 0,9 354
Daloa Rural 4,6 54,8 7,1 4,2 13,0 0,0 184
Total 4,7 55,0 6,5 3,9 12,8 0,1 538
Urbain 32,2 44,3 0,2 0,8 8,7 0,2 376
Duékoué Rural 31,1 35,4 0,9 1,4 10,3 0,8 181
Total 31,6 39,2 0,6 1,1 9,6 0,5 557
Urbain 15,9 54,7 1,2 2,0 12,4 0,3 230
Toulépleu Rural 49,4 27,4 9,3 2,5 4,6 0,0 160
Total 41,7 33,7 7,4 2,4 6,4 0,1 390
Urbain 7,0 63,2 9,4 1,9 7,8 0,0 350
Yamoussoukro Rural 3,2 65,8 6,4 6,5 11,8 1,8 332
Total 4,2 65,1 7,2 5,3 10,7 1,4 682
Milieu de résidence
Urbain 11,8 55,5 8,0 2,4 13,6 0,3 1556
Rural 7,9 52,8 5,7 4,0 11,7 0,6 1076
Zone géographique d’origine
Zone Nord 7,2 57,2 6,4 5,4 11,5 0,0 166
Haut Sassandra 4,0 48,2 3,7 1,5 22,7 0,0 339
Ouest 18,1 49,5 3,1 2,9 12,7 0,8 1272
Vallée du Bandama 7,2 59,3 12,1 2,3 11,7 0,4 770
Zone Sud 6,9 57,5 4,5 3,4 11,8 0,0 85
Total 10,6 54,6 7,3 2,9 13,0 0,4 2632

169
170

Tableau B.29 : Importance relative des violences commises sur les hommes déplacés selon les lieux des délits

Au cours
Dans la En
Lieux de délits A domicile d’un Autre
rue détention
déplacement
Viols 36,4 0,1 6,2 0,1 0,0
Violences physiques 46,5 24,9 42,8 5,9 2,4
Menaces verbales 37,7 29,0 45,1 7,1 2,5
Vols/Pillages 86,3 7,4 19,3 3,2 0,4
Autres 18,4 7,1 73,3 0,5 0,3

Tableau B.30 : Importance relative des violences commises sur les femmes déplacées selon les lieux des délits (%)

Au cours
Dans la En
Lieux de délits A domicile d’un Autre
rue détention
déplacement
Viols 78,9 0,0 36,7 34,4 0,0
Violences physiques 51,5 19,7 40,0 11,4 1,2
Menaces verbales 63,8 17,9 41,0 14,1 1,5
Vols/Pillages 85,3 8,9 17,7 10,0 0,4
Autres 23,7 33,3 70,9 0,3 0,4
Tableau B.31 : Répartition des hommes déplacés selon la fréquence des problèmes sanitaires depuis le début de la crise et certaines
caractéristiques

souvent des quelques fois des Rarement des Jamais eu de


Fréquences des problèmes
problèmes de problèmes de problèmes de problèmes de Effectifs
sanitaires
santé santé santé santé
Département
Milieu
de résidence
Urbain 49,2 18,1 23,9 8,7 206
Abidjan Rural 46,3 16,5 25,9 11,3 205
Total 48,8 17,9 24,2 9,1 411
Urbain 36,2 36,1 23,0 4,7 285
Daloa Rural 48,6 23,8 21,9 5,8 211
Total 47,6 24,8 21,9 5,7 496
Urbain 28,6 43,2 15,9 12,2 328
Duékoué Rural 38,0 25,1 12,7 24,3 162
Total 34,2 32,5 14,0 19,4 490
Urbain 35,3 25,9 23,0 15,8 197
Toulépleu Rural 16,8 42,9 39,3 1,1 98
Total 21,6 38,4 35,0 4,9 295
Urbain 28,8 51,6 16,8 2,8 358
Yamoussoukro Rural 45,9 32,1 15,3 6,7 273
Total 41,1 37,6 15,7 5,6 631
Milieu de résidence
Urbain 47,1 21,1 23,3 8,5 1374
Rural 45,6 24,2 20,6 9,6 949
Zone géographique d origine
Zone nord 41,9 20,2 33,8 4,2 152
Haut Sassandra 55,1 21,4 18,8 4,7 317
Ouest 41,0 23,7 23,9 11,4 1059
Vallée du Bandama 46,6 24,0 19,1 10,3 709
Zone sud 63,2 10,6 20,7 5,5 86
Total 46,5 22,2 22,4 8,9 2323

171
172
Tableau B.32 : Répartition des femmes déplacées selon la fréquence des problèmes sanitaires depuis le début de la crise et certaines
caractéristiques c c é s ques

souvent des Rarement des Jamais eu de


Fréquences des problèmes quelques fois des
problèmes de problèmes de problèmes de Total
sanitaires problèmes de santé
santé santé santé
Département de
Milieu
résidence
Urbain 55,5 19,1 22,1 3,3 246
Abidjan Rural 61,9 11,8 17,9 8,4 219
Total 56,3 18,1 21,6 4,0 465
Urbain 44,5 35,4 16,3 3,8 354
Daloa Rural 55,9 24,8 16,0 3,4 184
Total 54,9 25,7 16,0 3,4 538
Urbain 37,5 39,2 14,8 8,5 376
Duékoué Rural 34,3 22,6 24,6 18,5 181
Total 35,7 29,6 20,5 14,3 557
Urbain 36,4 25,7 19,3 18,7 230
Toulépleu Rural 22,8 38,2 34,7 4,3 160
Total 26,0 35,3 31,1 7,6 390
Urbain 27,3 52,5 17,2 3,0 350
Yamoussoukro Rural 42,8 37,9 15,7 3,7 332
Total 38,8 41,7 16,1 3,5 682
Milieu de résidence
Urbain 24,3 11,6 8,6 3,3 1556
Rural 23,8 9,8 8,0 1,4 1076
Zone géographique de provenance
Zone Nord 55,5 22,8 18,5 3,2 166
Haut Sassandra 56,8 17,8 12,0 13,4 339
Ouest 53,9 24,9 16,4 4,8 1272
Vallée du Bandama 49,6 21,6 25,9 3,0 770
Zone Sud 50,4 20,4 23,5 5,8 85
Total 52,5 22,5 20,4 4,6 2632
Tableau B.33 : Répartition des hommes déplacés selon le type d’aide sanitaire reçue et certaines caractéristiques (%)

Autres ONG
Type d’aides sanitaires Gratuit moi-même Ménage accueil Père/mère Tuteur Amis/collègues Etat/gouv. ONG nationale Effectifs
parents internationale
Département
Milieu
de résidence
Urbain 1,0 29,4 29,2 20,5 28,5 1,3 2,0 0,4 0,0 0,1 206
Abidjan Rural 0,5 32,4 7,8 28,9 22,7 0,2 0,5 0,1 0,0 0,0 205
Total 1,0 29,8 26,4 21,6 27,7 1,1 1,8 0,4 0,0 0,1 411
Urbain 0,4 32,8 10,7 28,7 27,1 0,0 1,9 0,4 0,0 1,2 285
Daloa Rural 1,7 32,4 25,2 23,7 14,8 2,6 1,6 0,4 0,0 0,0 211
Total 1,6 32,4 23,9 24,2 15,9 2,4 1,7 0,4 0,0 0,1 496
Urbain 2,2 42,2 14,9 22,3 22,6 0,5 0,2 0,1 2,4 3,0 328
Duékoué Rural 4,2 35,0 26,4 15,1 12,1 1,5 0,4 0,0 0,0 1,3 162
Total 3,3 38,2 21,2 18,3 16,8 1,1 0,3 0,0 1,1 2,1 490
Urbain 2,3 50,9 6,9 23,4 11,6 1,0 2,0 3,0 0,3 5,6 197
Toulépleu Rural 5,6 27,9 47,0 19,6 11,6 7,4 0,2 2,8 0,0 6,8 98
Total 4,9 32,8 38,3 20,4 11,6 6,1 0,6 2,9 0,1 6,5 295
Urbain 0,3 27,0 21,6 40,7 14,6 0,7 0,1 0,2 0,1 0,2 358
Yamoussoukro Rural 0,9 27,3 6,3 41,4 14,8 5,0 1,1 0,1 0,0 0,0 273
Total 0,8 27,2 10,5 41,2 14,8 3,8 0,8 0,1 0,0 0,1 631
Milieu de résidence
Urbain 1,0 30,0 27,9 21,6 27,6 1,2 1,9 0,4 0,1 0,3 1374
Rural 1,5 31,3 16,2 28,5 16,7 2,5 1,0 0,2 0,0 0,3 949
Zone géographique d origine
Zone Nord 0,9 32,7 21,1 25,2 29,4 0,4 3,9 0,0 0,0 0,0 152
Haut Sassandra 1,8 30,6 17,5 23,2 21,9 1,5 2,0 0,5 0,0 0,0 317
Ouest 1,4 25,3 34,0 17,9 27,8 2,7 0,1 0,7 0,2 0,6 1059
Vallee du Bandama 1,1 31,9 17,4 29,5 21,7 1,1 1,9 0,3 0,0 0,2 709
Zone Sud 1,0 40,5 40,9 10,9 8,6 2,9 0,6 0,0 0,0 0,4 86
Ensemble 1,2 30,4 24,1 23,9 24,0 1,6 1,6 0,4 0,1 0,3 2323

173
174

Tableau B.34 : Répartition des femmes déplacées selon le type d’aide sanitaire reçue

Type d’aide sanitaire Moi Ménage Autres ONG ONG


Gratuit Père/mère Tuteur Amis/collègues Etat/gouv. Effect.
reçue même accueil parents nationale internationale
Département
Milieu
de résidence
Urbain 1,0 25,8 27,4 20,3 34,8 1,8 2,6 0,3 0,0 0,0 246
Abidjan Rural 0,3 22,0 9,5 30,95 24,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 219
Total 0,9 25,3 25,1 21,6 33,5 1,6 2,3 0,3 0,0 0,0 465
Urbain 0,0 22,0 11,7 28,5 36,3 0,0 1,2 0,0 0,0 0,8 354
Daloa Rural 2,4 25,3 26,6 20,5 16,6 3,2 1,6 0,8 0,0 0,0 184
Total 2,1 25,0 25,3 21,2 18,4 2,9 1,5 0,7 0,0 0,1 538
Urbain 2,8 35,6 22,5 16,6 23,6 0,5 0,2 0,1 1,1 4,1 376
Duékoué Rural 6,3 26,1 29,2 13,9 9,0 2,6 0,0 0,0 0,0 2,3 181
Total 4,8 30,4 26,2 15,1 15,5 1,6 0,1 0,0 0,5 3,1 557
Urbain 0,9 47,1 9,8 18,2 15,6 1,9 3,3 2,8 0,4 8,2 230
Toulépleu Rural 1,7 19,5 53,8 18,1 14,7 10,6 0,3 1,4 0,0 6,8 160
Total 1,6 25,2 44,9 18,1 14,8 8,8 0,9 1,7 0,1 7,1 390
Urbain 0,0 22,4 21,3 40,0 18,6 1,2 0,1 0,0 0,3 0,3 350
Yamoussoukro Rural 0,9 18,6 8,5 37,1 16,4 7,5 1,4 0,1 0,0 0,0 332
Total 0,7 19,6 11,8 37,8 17,0 5,85 1,1 0,1 0,1 0,1 682
Milieu de résidence
Urbain 1,0 26,0 26,7 21,0 33,6 1,7 2,4 0,3 0,1 0,2 1556
Rural 1,8 22,6 17,9 26,9 18,0 3,5 0,9 0,3 0,0 0,4 1076
Zone géographique de provenance
Zone Nord 0,0 28,5 19,5 28,05 32,8 0,5 2,0 0,0 0,0 0,0 166
Haut Sassandra 2,3 23,7 21,5 21,3 20,0 3,0 1,95 1,0 0,0 0,0 339
Ouest 1,8 21,4 35,8 12,9 32,4 4,1 0,0 0,6 0,1 0,8 1272
Vallée du Bandama 1,0 27,1 15,0 29,9 27,0 1,1 3,5 0,0 0,0 0,0 770
Zone Sud 1,0 22,0 40,4 18,9 15,3 3,7 0,4 0,0 0,0 0,6 85
Ensemble 1,3 24,9 23,9 22,9 28,7 2,3 1,9 0,3 0,0 0,3 2632
Tableau B.35 : Répartition des chefs de ménage selon l’appréciation du niveau de sécurité et le statut (%)

Non déplacé PDIs


Appréciation du niveau de Absence
sécurité Absence de
Augmentation Diminution Stabilité Effectifs Augmentation Diminution Stabilité de Effectifs
jugement
jugement
Département
de résidence Milieu
actuelle
Urbain 71,9 4,50 2,7 19,4 402 81,0 2,5 7,4 9,1 121
Abidjan Rural 52,9 3,4 23,4 20,6 325 58,0 4,2 20,2 17,6 119
Total 63,4 3,0 13,8 19,8 727 69,6 3,3 13,8 13,3 240
Urbain 89,8 2,5 1,3 6,4 236 78,3 1,6 2,1 18,0 189
Daloa Rural 65,3 8,3 13,3 13,1 375 66,4 5,3 15,9 12,4 113
Total 74,8 6,1 8.7 10,5 611 73,8 3,0 7,3 15,9 302
Urbain 78,7 16,2 1,3 3,8 314 74,0 19,5 1,3 5,2 231
Duékoué Rural 86,6 8,0 3,1 2,3 262 86,8 5,7 2,8 4,7 106
Total 82,3 12,5 2,1 3,1 576 78,0 15,1 1,8 5,05 337
Urbain 60,9 25,3 11,1 2,7 225 56,6 30,6 7,1 5,6 196
Toulépleu Rural 72,8 17,2 3,1 6,8 453 82,1 14,3 0,0 3,6 28
Total 68,9 19,9 5,8 5,5 678 59,8 28,6 6,3 5,4 224
Urbain 87,0 2,0 7,5 3,5 345 89,7 0,8 4,0 5,6 126
Yamoussoukro Rural 70,2 0,7 18,2 11,0 292 62,5 2,3 17,2 18,0 128
Total 79,3 1,4 12,4 6,9 637 76,0 1,6 10,6 11,8 254
Urbain 77,9 8,7 5,4 8,1 1522 76,6 10,2 4,9 8,3 2385
Milieu
Rural 69,1 8,4 11,8 10,8 1707 69,0 7,6 12,2 11,3 2201
Ensemble 73,2 8,5 8,8 9,5 4586 72,9 9,0 8,4 9,7 1357

175
176

Tableau B.36 : Répartition des chefs de ménage selon l’appréciation du niveau de confiance et le statut (%)

Non déplacé PDIs


Appréciation du niveau de Absence Absence
Confiance Dégradation Stabilité Amélioration de Effectifs Dégradation Stabilité Amélioration de Effectifs
jugement jugement
Département
de résidence Milieu
actuelle
Urbain 66,0 20,1 10,4 3,5 402 79,6 16,4 4,0 0,0 121
Abidjan Rural 62,9 30,7 4,1 2,3 325 72,3 17,8 8,7 1,2 119
Total 65,6 21,2 9,8 3,4 727 78,8 16,5 4,6 0,1 240
Urbain 90,7 2,7 5,8 0,8 236 91,4 2,8 5,7 0,1 189
Daloa Rural 59,2 35,8 4,0 1,0 375 67,2 23,4 9,4 0,0 113
Total 62,1 32,8 4,1 1,0 611 68,9 22,0 9,1 0,0 302
Urbain 76,7 1,6 16,8 4,9 314 90,9 0,6 5,4 3,1 231
Duékoué Rural 65,4 15,9 16,6 2,1 262 77,9 12,2 4,2 5,7 106
Total 68,8 11,5 16,7 2,9 576 83,3 7,3 4,7 4,6 337
Urbain 73,4 7,6 18,5 0,5 225 82,4 5,5 11,5 0,6 196
Toulépleu Rural 67,0 8,5 3,2 21,3 453 56,8 6,9 7,8 28,5 28
Total 67,6 8,4 4,6 19,4 678 69,9 6,2 9,7 14,2 224
Urbain 90,3 5,6 2,9 1,2 345 95,4 3,3 0,0 1,3 126
Yamoussoukr
o Rural 67,7 25,9 1,9 4,6 292 64,9 24,3 3,5 7,3 128
Total 72,7 21,4 2,1 3,8 637 70,6 20,4 2,9 6,1 254
Milieu de résidence
Urbain 67,2 18,9 10,4 3,5 1522 80,6 80,6 15,2 4,1 863
Rural 62,9 28,8 5,3 3,0 1707 69,8 69,8 20,0 6,8 494
Ensemble 65,9 21,9 8,8 3,3 3229 77,5 16,5 4,8 1,1 1357
Tableau B.37 : Nombre d’enfants nés après le déplacement de leurs parents selon le département et le milieu

Nombre de déplacés
Départements
Milieu Garçons Filles Total
Urbain 11413 11193 22606
Abidjan Rural 2822 1498 4320
Ensemble 14235 12691 26926
Urbain 416 351 767
Daloa Rural 5046 4986 10032
Ensemble 5462 5337 10799
Urbain 895 1184 2079
Duékoué Rural 3539 2020 5559
Ensemble 4434 3204 7638
Urbain 88 77 165
Toulépleu Rural 434 340 774
Ensemble 522 417 939
Urbain 643 692 1335
Yamoussoukro Rural 1721 1679 3400
Ensemble 2364 2371 4735
Urbain 13455 13497 26952
Ensemble Rural 13562 10523 24085
Ensemble 27017 24020 51037

177
178
Tableau B.38 : Nombre de déplacés estimés après déflation des enfants nés à la suite du déplacement selon le département et le
milieu

Nombre de déplacés
Départements
Milieu Homme Femme Total
Urbain 218 134 238 290 456 424
Abidjan Rural 5 567 6 866 12 433
Ensemble 223 701 245 156 468 857
Urbain 11 616 13 637 25 253
Daloa Rural 22 315 23 444 45 759
Ensemble 33 931 37 081 71 012
Urbain 17 699 19 770 37 469
Duékoué Rural 12 224 12 482 24 706
Ensemble 29 923 32 252 62 175
Urbain 1 102 1 160 2 262
Toulépleu Rural 2 196 2 946 5 142
Ensemble 3 298 4 106 7 404
Urbain 11 733 11 013 22 746
Yamoussoukro Rural 12 455 13 691 26 146
Ensemble 24 188 24 704 48 892
Urbain 260 284 283 870 544 154
Ensemble Rural 54 757 59 429 114 186
Ensemble 315 041 343 299 658 340
MINISTÈRE DE LA SOLIDARITÉ ET DES VICTIMES DE GUERRE
DIRECTION DE LA PLANIFICATION, DE L’INFORMATIQUE ET DE LA STATISTIQUE
Téléphone : 225 -20 32 18 12

FONDS DES NATIONS UNIES POUR LA POPULATION


UNFPA
site web : www.unfpa.org
émail : cotedivoire@unfpa.org
Téléphone : 225 20 22 08 86
Fax : 225 20 21 58 37
Adresse postale : 01 BP 1747 Abidjan 01

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE


ENSEA
site web : www.ensea-ci.org
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Téléphone : 225 - 22 44 41 15
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Couverture : Adiaffi Olivier

Dépôt légal éditeur en cours


4éme trimestre 2006
Conditions de vie des personnes déplacées et des familles d’accueil en zone gouvernementale : résultats de l’enquête.
Ministère de la solidarité Fonds des Nations Unies
et des victimes de guerre Pour la Population

Conditions de vie
des personnes déplacées
et des familles d’accueil
en zone gouvernementale :
résultats de l’enquête

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