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Faculté de Mohammedia

Licence Fondamentale Droit Français

S1
Introduction aux Sciences économiques et de Gestion
ISEG
Cours
Faculté Mohammedia 2017 / 2018 LF Droit français S1
Introduction aux Sciences économiques et de Gestion Faycal Zaaraoui
Plan du cours

Partie 1 Qu’est-ce que l’économie politique ?


Définition
Objet et méthodes
Les pensées économiques

Chapitre 1. Les notions de besoins et de ressources


1.1. La notion de besoin
1.2. La notion de ressources (biens)
1.2.1. Biens matériels
1.2.2. Biens immatériels (services)

Chapitre 2. L'objet de l'économie politique


2.1. L'économie politique : une science des richesses
2.2. L'économie politique : une science des échanges
2.3. L'économie politique : une science des choix efficaces

Chapitre 3. Les méthodes l'économie politique


3.1. L'approche empirique (positivisme)
3.1.1. L'observation des phénomènes
3.1.1.1. La méthode statistique
3.1.1.2. La méthode anthropologique
3.1.1.2.1. L'école historique allemande
3.1.1.2.2. L'école institutionnaliste
3.1.2. L'explication des phénomènes
3.2. L'approche théorique
3.2.1. La méthode hypothético-déductive
3.2.1.1. Etape des hypothèses
3.2.1.2. Etape de déduction
3.2.1.3. Etape des théorèmes

Chapitre 4. Les pensées économiques


4.1. La pensée économique de l'antiquité et du moyen âge
4.1.1. La pensée économique de l'antiquité
4.1.1.1. Platon
4.1.1.2. Aristote
4.1.2. La pensée économique du moyen âge en Europe
4.1.2.1. La représentation sociale
4.1.2.3. Saint Thomas d'Aquin : La doctrine de la justice commutative.
4.1.2.3. Le juste prix et le juste salaire
4.2. La pensée économique arabo musulmane au XV e siècle - XVIe siècle.
4.2.1. Ibn Khaldoun (1332-1406)
4.3. La naissance de la science économique moderne :
4.3.1. Le mercantilisme (XVIe et XVIIe siècle) :
4.3.1.1. Le Mercantilisme espagnol « bullionisme » : (Olivarès et Santis-Ortiz)
4.3.1.2. Mercantilisme français : Jean Bodin, Antoine de Montchrestien, Jean-Baptiste Colbert.
4.3.1.3. Le mercantilisme anglais : (T. Mun, J. Child, W. Petty, G. King.)
4.3.2. La physiocratie (du pouvoir de la nature) : (F. Quesnay, Turgot)
4.3.3. L'École classique (fin XVIIIème – XIXème siècle)
4.3.3.1. L'école classique anglaise

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4.3.3.1.1. Adam Smith (Recherche sur la nature des causes de la riche des nations 1776) :
4.3.3.1.2. David Ricardo (1772 /1823)
4.3.3.1.3. Thomas Malthus (1766/1834)
4.3.3.1.4. John Stuart Mill (1806/1873)
4.3.3.2. L’école classique française
4.3.3.2.1. Jean Baptiste Say (1767/1832)
4.3.3.2.2. Frédéric Bastiat (1801/1850)
4.3.4. L'école néo-classique (fin XIXe siècle /début XXe siècle) :
4.3.4.1. L'école anglaise : William Stanley Jevons (1835-1882)
4.3.4.2. L'école de vienne : Carl Menger (1870) / Eugen Von Böhm-Bawerk (1886) Friedrich Von Wieser (1889)
4.3.4.3. L'école de Lausanne Léon Walras (1834-1910) Vilfredo Pareto (1848-1923)
4.3.5. Le courant socialiste (XIXe siècle)
4.3.5.1. Le socialisme non marxiste :
4.3.5.2. Le socialisme marxiste (Karl Marx 1818-1883) (Friedrich Engels 1820-1895)
4.3.6. L'école keynésienne

Partie II : Les rouages de l'économie nationale

Agents, opérations et circuit économique


Mesure de l'activité économique : les agrégats de la comptabilité nationale
Croissance et fluctuations économiques
Régulation de l'activité économique

Chapitre 1. Les agents et leurs comportements économiques


1. Les agents économiques et leurs interdépendances
1.1. Les agents de la vie économique
1.2. Interdépendances économiques· des agents : la notion de circuit économique
1.2.1. Le circuit économique
1.2.1.1. Le circuit économique simplifié
1.2.1.2. Un approfondissement du circuit économique
1.2.1.2.1. Les sociétés financières dans le circuit économique
1.2.1.2.2. Les administrations publiques dans le circuit économique
1.2.1.3. Le circuit économique ouvert sur l'extérieur
2. Le comportement économique des agents
2.1. Les entreprises la production et l'investissement
2.1.1. La production
2.1.1.1. La diversité des entreprises
2.1.1.2. Les facteurs et les coûts de production
2.1.1.2.1. La fonction de production
2.1.1.2.2. Les facteurs de production
2.1.1.2.3. La productivité
2.1.1.2.3.1. Définition
2.1.1.2.4. Les coûts de production
2.1.1.2.5. La mesure de la production
2.1.2. L'investissement
2.1.2.1. Types d'investissement
2.1.2.2. Le financement des Investissements
2.2. Les ménages
2.2.1. Définition de la consommation
2.2.2. Types de consommation

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2.2.3. Le consommateur et la demande
2.2.3.1. Définition de la demande
2.2.3.2. Facteurs déterminants de la demande
2.2.3.3. Exceptions à la loi de la demande
2.2.3.4. La consommation dans la pensée économique

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Sommaire
Selon E. Malinvaud : « L'économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société ».
De cette définition, on se rend compte que l'économie s'articule autour de ceux notions importantes à savoir la notion de besoins et la notion de ressources.
Au sens économique, un besoin est une exigence de la nature ou de la vie sociale, dont la satisfaction se heurte à la rareté. Les besoins sont classés en fonction de plusieurs
critères. On distingue : Les besoins primaires (ou vitaux), indispensables à la survie ; se nourrir, se vêtir, se loger…, les besoin sociaux (ou de civilisation) liées à la société
dans laquelle on vit : avoir un ordinateur, voyager, …,
Chaque société satisfait les besoins d'une façon qui lui est propre. Cependant, dans la plupart des économies nationales, de nombreux besoins sont pris en charge par la
collectivité. C'est ce qu'on appelle les besoins collectifs, (sécurité, justice, enseignement, …).
Pour satisfaire ses besoins, l'homme peut se servir directement en puisant dans les ressources disponibles dans la nature (le besoin en oxygène est satisfait simplement par
le fait de respirer). Ces biens, disponibles «gratuitement» et utilisables en l'état constituent les biens «libres».
Mais de nos jours, la majeure partie de nos besoins ne peuvent être comblés par la nature qui nous entoure (exemple : besoin de se déplacer rapidement d'un endroit à
l'autre entraîne la nécessité d'acheter une voiture). Il faut donc produire les biens et services dont nous avons besoin ce sont les biens « économiques ».
Pour satisfaire nos besoins. Il nous faut donc en produire la majeure partie à l'aide de ressources (matières premières, énergies...). On appelle « ressources » en économie
l'ensemble des biens économiques susceptibles de satisfaire les besoins humains.
Ces ressources ne sont pas disponibles en quantité illimitée dans Is nature. On dit alors que les ressources sont « rares ».
Face à la rareté des ressources, la science économique doit répondre à un certain nombre de questions :
Quels biens et services faut-il produire ?
Comment produire en utilisant le moins de ressources possibles (les choix à faire) tout en augmentant au maximum Ia production ?
Quelle sera la demande exprimée par les agents économiques ?
Comment s'échangent les produits ?
Comment se forment les prix ?

Partie 1 Qu’est-ce que l’économie politique ?


Définition
Objet et méthodes
Les pensées économiques
Etymologiquement, le terme «économie politique» dérive des mots grecs « oikos-nomos », de «oikia» (maison) et de « nomos » (règle ou administration). Il signifie,
administration de la maison, du domaine. Ce terme est utilisé pour la première fois par Xénophon1 dans son ouvrage intitulé "L'économique" où se trouvent exposées les
régies d'une bonne gestion foncière. L'expression d'économie politique qui, d'un point de Vue étymologique signifie administration du patrimoine de la cité (du grec polis
c'est la cité), est quant à elle utilisée pour la première fois par un auteur mercantiliste français : Antoine de Montchrestien (1615) dans son ouvrage intitulé « Traité
d'économie politique », ouvrage dans lequel il explique la manière dont la France peut devenir un pays riche et puissant. C'est à partir de cette période que l'économie
politique devient une discipline de pensée autonome, détachée de la philosophie et préoccupée exclusivement de la création et de la circulation des biens matériels à
l'échelle de la nation (d'où l'association des deux mots : Economie. et politique).
Cela dit pour l'origine étymologique du terme, quelle définition peut-on donner à l'économie politique du point de vue épistémologique ?
L'économie politique est difficile à définir. Cela tient, sans doute, à ce qu'elle fait partie des sciences sociales, sciences qui elles-mêmes ne sont pas aisées à circonscrire avec
précision. Cependant, il est possible de souligner quelques définitions :
Pour M Dowider2, l'économie politique et la science des lois qui régissent les relations économiques, c'est à-dire les relations sociales qui ont lieu entre les membres de la
société par l'intermédiaire des biens matériels et des services
- Pour G Soul3, l'activité que l'on qualifie généralement d'économique est étroitement liée à la façon dont les hommes subviennent à leurs besoins.
- Pour P.A. Samuelson, l'économie est la manière dont les individus décident d’affecter, au meilleur coût possible, telle ressource au système productif en vue de satisfaire
des besoins de consommation individuels et collectifs, présents et futurs.
- Pour Edmond Malinvaud4, L'économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées transformées par les entreprises) pour la satisfaction des
besoins des hommes vivant en société
1 Xénophon (v. -430 av. J.-C. -v. 355 av. J.-C.), historien, soldat et écrivain grec, dont les écrits ont contribué à une meilleure connaissance de la Grèce et ide la Perse du IV e siècle av. J.-C. II est l'auteur de plusieurs

ouvres l'anabase, les Helléniques, une suite couvrant la période de 411 av. J.-C. à 363 av. J-C. (traitée Jans te Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide). Il écrit, aussi Cyropédie, une biographie romancée de
Cyrus le Grand, des Mémorables, compilation de conversations tenues entre Socrate et ses disciples, un éloge Agésilas, un ensemble de traités politiques et économiques, une série d'essais sur l’équitation, la chasse et
la cavalerie militaire et plusieurs dialogues socratiques
2 M. Dowider, l’économie politique, une science sociale. Edition F. Maspero, Paris, 1979. p. 17.

3 G. Soule. Qu'est-ce que l'économie politique ? Edition Nouveaux Horizons. Paris, 1973. p. 5.

4 Edmond Malinvau, Leçons de théorie macroéconomique, Dunod, 1982.

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De ces définitions, on se rend compte rapidement que l'économie politique s'articule autour de deux notions importantes à savoir la notion de besoins et la notion de
ressources. D'autre part pour compléter ces définitions et les rendre plus précises, il est important de poser une double question : à quoi sert l'économie politique, ou encore
quel est son objet ? Comment procède-t-elle pour conduire ses investigations, ou encore quelle est sa méthode ?

Chapitre 1 Les notions de besoins et de ressources


1.1. La notion de besoin
Au sens économique, un besoin est une exigence née de la nature ou de la vie· sociale, dont la satisfaction se heurte à la rareté. Les besoins sont classés en fonction de
plusieurs critères ; on distingue :
Les besoins primaires (ou vitaux), indispensables à la survie : se nourrir, se vêtir, se loger, s'habiller…
Les besoins sociaux (ou de civilisation), liés à la société dans laquelle on vit : avoir un ordinateur, communiquer, voyager ...
Chaque société satisfait les besoins d'une façon qui lui est propre. Cependant, dans la plupart des économies nationales, de nombreux besoins sont pris en charge par la
collectivité ; c'est ce qu'on appelle les besoins collectifs (sécurité, justice, enseignement, …)
1.2. La notion de ressources (biens)
Pour satisfaire ses besoins, l'homme peut se servir directement en puisant dans les ressources disponibles dans la nature (le besoin en oxygène est satisfait simplement par
le fait de respirer). Ces biens, disponibles "gratuitement" et utilisables en l'état constituent les biens « libres ».
Mais de nos jours, la majeure partie de nos besoins ne peuvent être comblés par la nature qui nous entoure (exemple : besoin de se déplacer rapidement d'un endroit à
l'autre entraine la nécessité d'acheter une voiture). Il faut donc produire les biens et services dont nous avons besoin pour satisfaire nos besoins : ce sont les biens
économiques.
Pour satisfaire nos besoins, il nous faut donc en produire la majeure partie à l'aide de ressources (matières premières, énergies ...) qui ne sont pas disponibles en quantité
illimitée dans la nature. On dit alors que les ressources sont « rares ».
On appelle « ressource » en : économie l'ensemble des biens économiques susceptibles de satisfaire les besoins humains.
On peut classer les biens économiques en plusieurs typologies.
- La première distingue les biens matériels et les biens immatériels (services).
1.2.1. Biens matériels
Ce sont des biens ayant une réalité physique et pouvant être stockés (une chaise, un crayon, ...).
1.2.2. Biens immatériels (services)
Ce sont des biens non palpables et non stockables dont la production et la consommation sont réalisées simultanément (conseil juridique, consultation médicale,
transport...). Une autre typologie distingue les biens de consommation, qui peuvent être durables (automobile) ou non durables (limonade), et les bien de production
(bâtiments, machines, ...)
Biens non durables
Biens de consommation
Biens durables
Biens
Biens intermédiaires
Biens de production

Biens d’équipement
Production

Services marchands
Services aux ménages
Services Services de consommations intermédiaires(1)
Services non marchands
Services immatériels(2)
Services aux entreprises

(1) Les services de consommation intermédiaire sont des services destinés aux entreprises (gardiennage, entretien, ...)

(2) L'investissement immatériel est une acquisition de services ayant pour but d'augmenter la production ou la productivité (logiciels, brevets d'invention, ...)

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L'objet de la science économique est de répondre à un certain nombre de questions :
Quoi produire ? Quel bien.
Comment produire ? De manière à utiliser le moins de ressources possibles (les choix à faire) et augmenter au maximum la production.
Pour qui produire ? Quelle sera la demande exprimée par les agents économiques.
Comment s’échangent les produits ? La formation des prix.

Chapitre 2 : L'objet de l'économie politique


S'interroger sur l'objet de l'économie politique revient à délimiter l'ensemble des faits observables faisant l'objet de recherche dans le domaine économique. Dans ce sens,
trois thèmes définissent généralement l'objet de la connaissance économique : les richesses matérielles, l'échange et les choix.
2.1. L'économie politique : une science des richesses.
Depuis L’antiquité, la question principale autour de laquelle, tournent les idées économiques est celle de la richesse. Cependant, c'est L'ouvrage d'Adam Smith, La Richesse
des nations, qui suggère une première définition de l'objet de la connaissance économique en présentant toutes les idées économiques autour du concept central - la
richesse nationale - en un système général et cohérent. On ne se trouve plus en face de visions fragmentaires comme chez les grecs, les mercantilistes ou les physiocrates.
On peut donc avancer que l'économie politique se veut être une science qui étudie la formation et la répartition des richesses de la nation. La difficulté est de savoir ce
qu'est une richesse. Des biens matériels d'abord, mais aussi des services nécessaires à l'existence, voire au bien-être.
2.2. L'économie politique : une science des échanges
La valeur des biens et services n'existant pas en soi, elle ne se connait qu'à travers l'échange. Ce qui est économique, c'est précisément ce qui est capable d'échange. De la
sorte, un acte gratuit ne rentre pas dans la sphère de la science économique. Le résultat d'un échange se traduit par prix, c'est-à-dire un rapport des quantités transférées
d'un sujet à un autre, que ce prix s'exprime en nature ou en monnaie. On conçoit ainsi que la· science des échanges se ramènera à une science des prix. Est économique tout
ce qui peut se traduire par un prix.
2.3. L'économie politique : une science des choix efficaces
Une idée majeure préside à la naissance du problème économique : celle de limitation ou mieux encore d'inadaptation. L’homme porte en soi un besoin d'infini, et il bute
constamment sur le fini de la création. Cette antithèse se traduit d’abord : dans : l'idée de rareté. Les besoins apparaissent comme innombrables, et les moyens pour les
satisfaire sont limités. Il peut arriver aussi que les moyens soient suffisants, parfois même trop nombreux. Alors une autre notion intervient, celle d'inadaptation. Les biens
ne sont pas forcément là où il en est besoin ni quand il en est besoin. Il faut les produire s'ils sont insuffisants, les réduire s'ils sont trop abondants. Il est nécessaire aussi d'en
accélérer ou d'en retarder l'arrivée. L'acte économique apparait alors comme l'acte d'adaptation par excellence. De toute manière, avoir une attitude économique, c'est
savoir choisir, et d'abord la fin à réaliser de préférence à une autre. Une fois celle-ci choisie, on doit décider du moyen le plus efficace parmi tous les moyens possibles. On
parle du principe d'alter nativité. Ainsi, lorsqu'il est possible de mettre les fins en ordre de préférence (on fait alors une ordination), lorsque les moyens de parvenir aux fins
sont limités et susceptibles d'application altérative, lorsqu’enfin la durée de réalisation est aussi limitée, le comportement prend-il la forme d'un choix qui est l'acte
économique par excellence.
Les trois thèmes qui viennent d'être évoqués se complètent et s'enrichissent. Il reste à exposer comment ils ont été effectivement mis en œuvre ; d'où la nécessité de
s'interroger sur les méthodes de recherche utilisées en économie.

Chapitre 3 : Les méthodes l'économie politique


La méthode désigne la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité. Le problème est alors de savoir s'il existe une
méthode spécifique de l'économie politique.
La réalité économique se présente comme une multitude de phénomènes économiques (production, répartition, inflation, ...) qu'il faut étudier pour déterminer les
mécanismes universels de leur fonctionnement. La question principale qui se pose donc est : Comment accède-t-on à la connaissance de la réalité économique ?
Cette question a. divisé les économistes en deux camps :
- Ceux qui sont pour l'observation et l'induction : l'approche empirique.
- Ceux qui sont pour - l'abstraction et la déduction : l'approche théorique.
1. L'approche empirique (positivisme) 5 :
Pour les tenants de cette approche, il est possible de construire une science économique objective, à l'image des sciences de la nature, par l'observation des faits
économiques et sociaux. L'observation remplacera donc l'expérimentation des sciences de la nature. La démarche empirique comprend deux étapes essentielles :
- Une étape d'observation des phénomènes économiques (description de la réalité) ;
- Une étape d'analyse des phénomènes observés pour dégager une explication,
1.1. L'observation des phénomènes
L'observation consiste en une collecte d’information sur la réalité économique que l'on cherche à étudier. Deux méthodes sont généralement utilisées pour faire la collecte

5 Le positivisme est une attitude qui fonde la connaissance exclusivement sur les faits et la réalité.

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d'informations {observation) : la méthode statistique et la méthode anthropologique.
1.1.1. La méthode statistique :
La statistique permet de quantifier et de mesurer la réalité économique (enquêtes, sondages, ...) ce qui permet de décrire les phénomènes étudiés. Aussi la statistique permet
de déterminer les liens pouvant exister entre les phénomènes (calcul des corrélations).
1.1.2. La méthode anthropologique :
Cette méthode vise à saisir les phénomènes économiques dans leur contexte historique et social. Deux écoles marquent cette méthode :
1.1.2.1. L'école historique allemande :
Deux auteurs ont marqué · cette école : C. Knies et B. Von Hildenbrand ; ils ont proposé de faire recours à la recherche historique pour expliquer le fonctionnement des
systèmes économiques. Les lois économiques ne peuvent être déduites par le raisonnement abstrait mais à partir de l'analyse des faits historiques.
1.1.2.2. L'école institutionnaliste :
Les représentants de cette école sont surtout : VEBLEN et LEPLAY. Pour cette école, l’individu rationnel (Homo-oeconomicus) n'existe pas ; l’individu est un être qui fait
partie d'une société avec sa culture et ses traditions, d'un groupe social, d'une famille. Il faut donc étudier les institutions (famille, groupes sociaux, ...) qui agissent sur les
comportements économiques pour mieux comprendre et expliquer ces comportements (par exemple : la consommation dépend du milieu familial, des coutumes et pas
uniquement des jeux de l'offre et de la demande).
1.2. L'explication des phénomènes :
Pour l'approche empirique, il est possible de dégager des lois à partir d'un certain nombre d'observations grâce à un raisonnement par induction. Selon A. Lalande6 :
"L’induction consiste à remonter d’un certain nombre de propositions données, généralement singulières ou spéciales, que nous appelons inductives, à une proposition ou
à un petit nombre de propositions plus générales, appelées induites, telles qu’elles impliquent toutes les propositions inductrices." C’est le passage du particulier au général.
On parle donc d’induction lorsque la recherche de plusieurs choses particulières nous mène à la connaissance d'une vérité générale. Ainsi lorsqu'on a éprouvé sur
beaucoup de mers que l'eau en est salée et sur beaucoup de rivières que l'eau en est douce, on conclut (induction) généralement que l'eau de mer est salée et que celle des
rivières est douce.
2. L'approche théorique :
Par théorie économique, on entend une représentation intellectuelle (abstraite) qui vise à décrire ou à expliquer les phénomènes économiques. La méthode utilisée est la
méthode hypothético-déductive.
2.1. La méthode hypothético-déductive :
Cette méthode consiste à procéder à la construction d'un modèle, théorique en trois étapes successives :
Hypothèses Déduction Théorèmes

a. Etape des hypothèses :


C'est une étape de définition du cadre d'analyse (hypothèses) ; par exemple pour les économistes néo-classiques ils partent de l'Homo-oeconomicus (individu qui agit d'une
manière rationnelle) c'est abstrait et ne provient d'aucune observation de la réalité.
b. Etape de déduction : La déduction est l'opération par laquelle on conclut rigoureusement, d'une ou de plusieurs propositions prises pour prémisses, à une proposition qui
en est la conséquence nécessaire en vertu des règles logiques. Par exemple : tous les hommes sont mortels, SOCRATE est un homme. D'où la conclusion que, SOCRATE est
mortel. C'est le passage du général au particulier.
c. Etape des théorèmes :
C'est l'étape de l'expression des résultats auxquels a abouti la démonstration (déduction).

Méthodes de l’économie politique

Approche empirique (positivisme) Approche théorique (hypothético-déductive)

Observation des phénomènes Hypothèse


Méthode statistique Déduction
Méthode anthropologique Théorème
Explication des phénomènes (Induction)

Chapitre 3 : Les pensées économiques :


L'objet : de cette partie est de donner une vision globale des principaux courants de pensée économique en les mettant en relation avec l'environnement social, historique
et politique de leur époque, mêlant ainsi analyse économique et historique.
6 A. Lalande, vocabulaire technique et critique de la philosophie. P.U.f. 1962.

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1. La pensée économique de l'antiquité et du moyen âge
Au cours de l'antiquité et du moyen âge, la pensée économique n'a pas connu une existence autonome. Les vocables économiques tels que : intérêt, impôts, prix, ... étaient
des noms attribués à des coutumes ou à des institutions que l'on retrouve dans la plupart des civilisations humaines. Ce sont des produits de la vie sociale au même titre que
les vêtements, les armes, l'art, le mariage ou le gouvernement7. Dans ce sens et comme le souligne G. Soule, les activités les règles et les institutions économiques
apparurent dans la vie quotidienne des hommes bien avant que les penseurs en exposent la théorie.
1.1. La pensée économique de l'antiquité
Avant d'exposer les idées économiques des penseurs de l'antiquité, il est important tout d'abord de s'interroger sur l'expression « Antiquité ». L'Antiquité est la période de
l'histoire occidentale qui commence avec la naissance du monde grec vers 2000 av. J.-C et s'achève à la fin de l'Empire romain d'Occident en 476 apr. J.-C. L'expansion
grecque puis l'occupation romaine ont marqué la langue, les lois, l'organisation sociale, l'économie, les techniques des peuples colonisés du bassin méditerranéen et de
l'Europe continentale. L'Antiquité gréco-romaine tient une grande place dans l'Europe occidentale qui y a puisé régulièrement ses modèles artistiques, scientifiques,
intellectuels, politiques, juridiques, etc.
Les idées économiques des penseurs de l'antiquité se trouvent dans les livres sacrés, les codes de lois ou les préceptes moraux. Ce sont des idées idéologiques8 qui n'ont rien
à voir avec l'approche scientifique. Dans ce cadre, on peut citer l'exemple du code babylonien d’Hammourabi (1685 - 1730 AV. JC) qui englobe des règles relatives à
l'organisation économique de son empire. Chez les grecs, les idées économiques s'attachent à la philosophie. En effet, leur raisonnement économique s'insère dans leur
philosophie générale de l'Etat et de la société. C’est aux Grecs que revient le mérite de faire les premières réflexions sur les choses économiques. Dans ce sens Platon et
Aristote rédigèrent des traités qui incluaient des considérations sur la propriété, la richesse et le commerce.
a. Platon (428 -347 av. J.C) Dans la république9, Platon établit les fondements de la chose publique (respublica). En présentant les grandes lignes de ce qu'il considère
comme un Etat modèle, Platon avance quelques idées de nature économique :
La production : elle représente le fondement principal de l'Etat puisqu'elle est la source de la richesse de la cité.
La division du travail11 : Pour Platon, nul ne peut se suffire à soi-même puisque chacun à de nombreux besoins et plusieurs occupations ; pour cela, une division du travail
est nécessaire pour la satisfaction des besoins des citoyens, « Tous les biens sont produits plus facilement, en plus grande quantité, et ils sont de meilleure qualité lorsque
chaque homme fait un travail approprié à ses capacités, au moment voulu, et ne s'occupe pas d'autre chose » 10. Ainsi, Platon estime qu'aux travailleurs manuels
(généralement les esclaves) seront dévolus les tâches inférieures : agriculture artisanat.... Les tâches supérieures : administration, défense... reviendront aux individus libres :
guerriers, magistrats .... On se rend compte donc que la division du travail dont parle Platon a un fondement purement sociologique et non professionnel : la division du
travail est conçue selon l'appartenance à une classe sociale et non selon la qualification professionnelle.
La répartition des richesses : Platon ne présente pas une théorie détaillée de la répartition, mais il considère qu'il ne doit pas y avoir une inégalité dans la répartition des
ressources de la cité entre les citoyens et la classe dirigeante. La classe dirigeante ne doit pas s'accaparer plus de richesses qu'il ne lui en faut pour vivre.
b. Aristote (384-322 av. J.C.) Il se distingue par rapport à son prédécesseur Platon par sa capacité d'analyse des phénomènes économiques. Aristote fonde son analyse
économique sur deux concepts fondamentaux : les besoins et leur satisfaction. Les besoins sont satisfaits par les biens ; ces biens sont le fait des activités des hommes
(agriculture, élevage, pêche, ...) la production des biens est donc le fait du travail des hommes. Ces activités sont des moyens naturels pour l'obtention des biens. Aristote
condamne le commerce fait en vue du profit et il ne le considère pas comme une activité naturelle12. Par contre, il approuve l'échange de biens qui se fait tout naturellement
entre ceux qui possèdent abondance d'un produit et ceux qui n'en ont pas à suffisance13. D'autre part, Aristote condamne l'usure (le prêt à intérêt14) et considère la monnaie
comme un instrument d'échange lorsqu'elle n'incite pas à la thésaurisation ou à l'usure car elle devient stérile et provoque des inégalités dans la répartition des richesses.
La contribution d'Aristote à la pensée économique fut considérable par rapport à son temps. L'auteur soulignait bien avant les économistes classiques et Marx que facteur
de production l'importance du travail en tant que facteur de production.
Les idées économiques de l'antiquité, pour fragmentaires et accessoires qu'elles soient, ont largement influencé les penseurs du moyen âge ou la pensée économique est
réalisée par l'intermédiaire du droit, avec l'institution de deux principes fondamentaux, qui constitueront par la suite la base de la pensée libérale, à savoir : la propriété
quiritaire15 et la liberté des conventions.

7 G, Soule, Op Cité, PS.

8 Idéologie : c'est" un terme qui désigne, en général, un ensemble d'idées et de représentations constituant un système philosophique et conditionnant le comportement de ses adeptes.

9 La république : œuvre principale de Platon, c'est un dialogue (la plupart des œuvres de Platon sont écrites sous forme de dialogues) dans lequel il expose ce qu'il appelle un Etat modèle en posant des questions

comme : « Quel Etat est juste ? » « Quel homme est juste ? ».


10 Cette théorie sera par la suite développée par A. Smith.

11 G. Soul, op cité, p 9.

12 Cette conception sera développée par la suite par les physiocrates qui considèrent que seule l'agriculture (activité issue de la nature) est source de la richesse.

13 G. Soul, op cité, p10.

14 « Ce qu'on déteste avec le plus de raison, c'est la pratique du prêt à intérêt parce que le gain qu'on en retire provient de la monnaie elle-même et ne répond plus à la fin qui a présidé à sa création. Car la monnaie a

été inventée en vue de l'échange tandis que l'intérêt multiplie la quantité de monnaie elle-même, C'est même à l'origine du terme intérêt : car les êtres engendrés ressemblent à leurs géniteurs, et l'intérêt est une
monnaie née d'une monnaie. Par conséquent, cette dernière façon de gagner de l'argent est de toute la plus contraire à la nature. » Aristote, La politique, livrel, p65-66.
15 Propriété quiritaire : Propriété absolue individuelle. En droit de l'antiquité romaine désignait une propriété ne pouvant appartenir qu’à un citoyen romain.

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1.2. La pensée économique du moyen âge en Europe
Le moyen âge est la période de l'histoire européenne qui s'étend de 476, date de la chute de l'empire romain d'Occident, au XVe siècle. Le terme de « Moyen Age » semble
avoir été utilisé pour la première fois par Flavio Biondo de Forli, secrétaire apostolique à Rome, dans « Décades historiques depuis le déclin de l'empire romain », écrites
dans les années 1450 et publiées en 1483. Pour cet historien humaniste, le terme évoque l'idée d'une mise entre parenthèses du temps, d'une interruption du progrès, cette
période de stagnation culturelle se situant entre la gloire de l'Antiquité classique et la renaissance de cette gloire, au début du monde moderne.
a. La représentation sociale : Au Moyen âge, et avec l'établissement du système féodal16, la vie est surtout rurale ; les paysans serfs ou sujets des seigneurs féodaux,
constituent la grande majorité de la population. L'aristocratie foncière occupe une position dominante. A l'intérieur du domaine de chaque seigneur, la répartition du
produit s'effectue non par achat et vente, mais selon les coutumes17.
Au sein de cette formation sociale, l'église domine la vie et la pensée de la majorité de la population, du roi aux serfs, et les idées économiques de l'époque reflètent
largement cet état de choses, l'Eglise catholique, par le biais du droit canon, condamnait l'usure (intérêt pris sur une somme d'argent prêtée) et considérait que le commerce
était une activité inférieure, dans une échelle de valeurs où l'agriculture occupait le sommet. Cette conception de l'économie est en accord avec les conditions de son temps :
la société féodale est alors dominée par l'Eglise qui bénéficie du statut du plus important propriétaire foncier à une époque où l'agriculture constitue la principale activité
productive de l'Homme. La pensée économique de cette époque fut dominée essentiellement par les idées des scolastiques 18 qui fleurissent dans les universités naissantes
d'Europe notamment les idées de saint Thomas D'Aquin.
Ces idées sont dominées par un principe fondamental, celui de La justice commutative
b. Saint Thomas d'Aquin : La doctrine de la justice commutative.
L’homme : Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) naquit dans une famille de la noblesse à Roccasecca, près d'Aquino et étudia au monastère bénédictin du Mont-Cassin, puis
à l'université de Naples. Philosophe et théologien italien qui, par ses œuvres, est devenu la figure majeure de la philosophie scolastique et l'un des principaux théologiens
catholiques. Il fut l'élève du philosophe scolastique allemand Albert le Grand, qu'il suivit à Cologne en 1248. Saint Thomas fut ordonné prêtre vers 1250 et commença à
enseigner à l'université de Paris en 1252. En 1256, saint Thomas obtint son doctorat en théologie et fut nommé professeur de philosophie à l'université de Paris. En 1268,
saint Thomas se trouva impliqué dans une controverse avec le philosophe français Siger de Brabant et d'autres disciples du philosophe arabe Averroès19.
L’œuvre : Pour sa pensée économique, Saint Thomas d'Aquin fut influencé tout d'abord par la conception de la justice d'Aristote qui se divise en deux catégories : justice
distributive et justice compensatrice ou commutative20.
b.1. Le juste prix et le juste salaire :
Saint Thomas utilise la justice distributive pour expliquer la répartition de la richesse issue de la production, ainsi le revenu doit être déterminé par la condition du
bénéficiaire et fixé par la coutume21. D'autre part, il fait recours à la justice commutative (compensatrice) pour analyser l'échange des biens et services, ainsi pour chaque
marchandise, il existe un juste prix qui se fonde principalement sur le coût de production. A partir de ce coût de production, le vendeur peut réaliser un profit raisonnable
qui lui permet de vivre selon le niveau de vie des membres de sa classe. Rechercher un gain plus grand est considéré comme une atteinte à la moralité chrétienne22.
Les groupes naissent et se constituent selon une "assabia", ils cherchent par la suite à imposer une puissance et instaurer leur souveraineté (Al molk), À ce moment s'ajoute
un autre facteur : la religion ; elle joue alors· une fonction d'ordre politique et elle permet à travers "Addawa" le passage d'une "assabia" vers le "molk", La "assabia" est donc
un pouvoir politique soutenu par la force 'unificatrice de la religion.
Le Juste prix et Je juste salaire constituent donc les éléments essentiels de la pensée économique de Saint Thomas d’Aquin ; ces deux éléments font l'objet d'analyse de la
plupart des économistes même à l'époque contemporaine.
b.2. La condamnation de l'usure24 :
La légitimité de l'usure est la grosse question du moyen âge Saint Thomas d’Aquin à l'égard des autres canonistes le condamne, car il aboutit, pour le créancier, à récupérer
une valeur supérieure à celle qu'il a cédé.
c. La propriété privée et le rôle de l'Etat :

16 Féodalité : système politique, économique et social' qui a dominé en Europe du Xème au XVème siècle. Ce système est marqué par l'exploitation de la paysannerie par l'aristocratie dans le cadre de la seigneurie.

17 G. Soul, op cité, p 11.

18 Scolastique : Terme désignant à la fois le mouvement philosophique et théologique qui caractérise la pensée du moyen âge et l'enseignement dispensé par l'école (en latin schola, dont est dérivé scolastique). La

scolastique est, dans son sens originel, le savoir enseigné dans les institutions ecclésiastiques (relatives à l'église) que sont les écoles et universités du moyen âge.
19 La pensée des scolastiques et surtout celle de Saint Thomas d· Aquin représentent une continuation de la controverse qui a eu lieu entre le philosophe arabe Al Ghazali (1058-1111) qui nous avertit de la futilité d"

améliorer le coran et la philosophie, et le penseur arabe Ibo Ruehd (Averrroes 1126-1 J 98) qui s'oppose au premier. Les doctrines philosophiques d'lbn Ruchd, qui inclinaient vers le matérialisme et le panthéisme,
furent condamnées par les scolastiques. M. Dowidar op cité.
20 Aristote distingue deux types de justice déterminant la structure de la société : la justice compensatrice ou commutative, qui règle les rapports entre les personnes privées, notamment dans les contrats, selon

l'égalité arithmétique ; et la justice distributive, directive ou corrective, qui préside aux rapports de la société avec ses membres pour la répartition des biens, des récompenses et des châtiments.
21 G.Soul, op cité, p 12.

22 M. Dowidar, op cité, p95-96.

23 Propagande idéologique qui permet au groupe de signifier sa puissance l d'affirmer le caractère idéal de sa consécration.

24 à la période actuelle l’usure, en droit, est la situation en vertu de laquelle un emprunteur verse à un préteur (l’usurier) des intérêts supérieurs à ce qui est permis par la loi pour la somme d’argent qu’il a empruntée.

Par contre, au Moyen âge, l’usure signifie tout simplement prêt à intérêt (que l’intérêt soit excessif ou raisonnable : l’essentiel est l’intérêt).

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La propriété privée est légitime mais non pas absolue. La propriété ne doit pas avoir un caractère égoïste ; le propriétaire n'a pas seulement des droits mais aussi des devoirs.
L'intervention de l'Etat est légitime et normale. L'Etat doit organiser les relations économiques et sociales en taxant les prix, en prohibant l'usure, …
Les dernières idées scolastiques (notamment celles de Saint Thomas d’Aquin) annoncent déjà au XIVe siècle le commencement des premières doctrines économiques
traitant des problèmes de l'échange, la valeur, les prix....
Avant d'entrer l'étude de l'essence et du développement de ces doctrines économiques en Europe occidentale, il est important de se pencher tout d'abord sur quelques
pensées économiques arabes et musulmanes qui ont le plus marquées la pensée économique, notamment au XVIe siècle et XVIe siècle.
2. La pensée économique arabo musulmane au XVe siècle - XVIe siècle.
La pensée économique arabo-musulmane est souvent négligée dans les écrits qui traitent de l'histoire de la pensée économique. Cependant, des penseurs arabes et
musulmans ont été à l'origine de plusieurs doctrines économiques qui ont été reprises et développées par des penseurs occidentaux.
Pour présenter cette pensée économique nous insisterons surtout sur l'apport d'un penseur important qui a le plus marqué l'évolution de la pensée économique :
2.1. Ibn Khaldoun (1332-1406)
Abderrahmane Ibn Khaldoun, philosophe et sociologue de l’histoire, né à Tunis en 1332. Issu d'une famille d'origine andalouse, Ibn Khaldoun a mené une carrière politique
et administrative à Grenade en Espagne, au Maghreb ainsi qu'au Caire où il a enseigne à Al Azhar et a exercé la fonction de juge malékite du Caire.
En 1372, il part s'isoler près de la ville moderne de Frenda, en Algérie, et consacre quatre ans à l'écriture d'une « Muqaddima » ‫ مقدمة ابن خلدون‬, (les Prolégomènes),
introduction à son histoire universelle Kitab Al Ibar (‫ كتاب العبر‬Livre des considérations sur l'histoire des Arabes, des Persans et des Berbères).
Dans sa Muqaddima, introduction méthodologique à l'histoire, Ibn Khaldoun élabore une philosophie de l'histoire et une théorie de la société dont on ne trouve aucun
équivalent dans l'Antiquité ou le Moyen Âge, et qui préfigurent la sociologie moderne. Selon lui :
« L'histoire, n'est en apparence, que le récit des événements politiques, des dynasties (DUWAL ‫ )الدول‬et des circonstances du lointain passé, présenté avec élégance et
relevé par des citations (...). »
Cependant, vue de l'intérieur, « l'histoire a un autre sens. Elle consiste à méditer, à s'efforcer d'accéder à la vérité à expliquer avec finesse les causes et les origines des faits, à
connaitre à fond le pourquoi et le comment des événements. L'histoire prend donc racine dans la philosophie, dont elle doit être comptée comme une des branches » 25, on
constate que cette réflexion met en relief la cohérence des faits historiques et non pas seulement succession ; l’histoire invite donc à réfléchir profondément et non pas
seulement à reconstituer des événements passés.
Dans sa Muqaddima, Ibn Khaldoun développe aussi plusieurs idées importantes dont notamment des idées purement économiques :
• L’histoire comme science : Ibn Khaldoun essaye de définir son objet ; d'exposer les principes de l'intelligibilité historique. Donnant à l'histoire le statut d'une science, Ibn
Khaldoun essaye de souligner les exigences scientifiques de la connaissance historique ; il estime qu'il faut soumettre les faits historiques au jugement de la raison. Pour
cela il faut apprécier avec rigueur le degré de crédibilité des faits historiques et réunir toutes les garanties nécessaires à l'établissement d'une vérité.
• Al Omran ‫ العمران‬: Ibn Khaldoun essaye de fonder une Sociologie générale de la civilisation qui s’intéresse à la géographie physique et humaine, les déterminations du
milieu et leurs incidences culturelles sur la société. Dans ce sens Ibn Khaldoun souligne que son œuvre constitue " … un commentaire sur la civilisation "Al Omran" et la
fondation des cités "Tamadoun" ‫التمدن‬, de façon à expliquer au lecteur comment et pourquoi les choses sont ce qu’elles sont à lui montrer comment les bâtisseurs
d'empires ont fait leur apparition sur la scène de l'histoire. En conséquence, on n'aura plus besoin de croire aveuglement à la tradition. On se rendra compte des
circonstances qui conditionnent les époques et les peuples, dans le passe ou dans l’avenir"26.
• La bédouinité et La citadinité : Ibn Khaldoun consacre de longs développements à l'étude des races arabes et berbères (leur origine, leur groupements) ; Il distingue ainsi
deux types de groupement humain : la bédouinité et la citadinité, il compare par la suite leur culture, leur psychologie (organisation de la cité politique, typologie du citadin
et du bédouin...), Il explique par la suite comment s'opère le passage de la bédouinité à la citadinité.
• Al Molk ‫ امللك‬: (Philosophie politique) Ibn Khaldoun s'interroge sur l’établissement et l’exercice du pouvoir ; il développe un concept très important qui explique Le
comportement socio-politique du groupe : "Al Assabia" (cohésion de sang, identité d'intérêts).
Les groupes naissent et se constituent selon une " Assabia ", ils cherchent par la suite à imposer une puissance et instaurer leur souveraineté (Al Molk), À ce moment s'ajoute
un autre facteur : la religion ; elle joue alors· une fonction d'ordre politique et elle permet à travers "Addawa"27 le passage d'une " Assabia " vers le " Molk ", La " Assabia " est
donc un pouvoir politique soutenu par la force unificatrice de la religion.
• Economie politique : Ibn Khaldoun consacre de longs prolongements aux phénomènes économiques ; ils constituent selon lui une activité de base de la société humaine.
La richesse des nations : Selon Ibn Khaldoun la richesse d'une nation réside dans les produits des arts et des métiers Al Hiraf28. Ces produits sont le fait d'activités différentes
: l'agriculture, le commerce, l’industrie ; aussi Ibn Khaldoun classe ces produits en deux grandes catégories :
- Les produits nécessaires : Ce sont des produits de première nécessité vendus sur le marché ; ce sont surtout les produits de l'alimentation (blé, orge, ...).
Les produits de luxe : Ce sont généralement des produits rares et dont le prix est élevé (les condiments, les fruits, l'or ...).

25 Ibn khaldoun, In Economie politique : une science sociale. M.H. Dowidar, ed Maspero, p 104.

26 Ibn Khaldoun, op cité.

27 propagande idéologique qui permet à un groupe de signifier sa puissance et d’affiner le caractère idéal de sa consécration,

28 Al Hiraf sont des métiers exercés par les hommes ; ce sont les résultats du travail des pays civilisés. Ibn Khaldoun distingue plusieurs types de métiers qu'il s'efforce d'étudier en détail : la construction, la couture, la

menuiserie, le tissage,

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La division du travail : Pour Ibn Khaldoun, l'activité économique se base sur la division du travail. Il énumère et étudie les différents métiers exercés par les travailleurs des
pays civilisés. Il montre aussi comment la densité de la population est liée à la division du travail qui · conduit à la croissance économique. Cette dernière contribue à
accroitre la population, formant ainsi un cercle vertueux.
3. La naissance de la science économique moderne :
Les premiers précurseurs de l'économie moderne sont Pierre de Boisguilbert et l'économiste irlandais Richard Cantillon, Ce dernier définit pour la première fois les circuits
économiques globaux, et inspira François Quesnay et les physiocrates. Le traité d'Adam Smith « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » publié en
1776 est souvent reconnu comme l'acte de fondation de l’économie moderne : L'économie est désormais une branche distincte de la philosophie et de la théologie. Les
penseurs en économie ne sont plus issus de l’église ni des milieux politiques. L’étude de l'évolution de la pensée économique permet de relever trois grands courants : le
courant libéral, le courant marxiste et le courant keynésien. Au sein de ces trois courants, on trouve plusieurs théories économiques et écoles de pensée fournissant des
explications aux faits et problèmes économiques.
3.1. Le mercantilisme (XVIe et XVIIe siècle) :
Le terme mercantilisme dérive du latin « mercari » : « faire du commerce », et de la racine « merx » : la marchandise. Le mercantilisme, phénomène typiquement européen,
caractérise une époque : centré sur le XVIIe siècle, il s'annonçait déjà au XVe pour se préciser au XVIe avant de s'effacer au XVIIIe, et couvre donc la période de la
Renaissance à la révolution industrielle.
Il constitua une réponse, dans le domaine de l'économie, aux problèmes que posa, aux sociétés jusque-là dominées par les valeurs dites médiévales, l'apparition de grands
phénomènes historiques générateurs de vastes transformations : Renaissance et Réforme dans l'ordre · culturel, découverte de l'Amérique, colonisation, afflux de métaux
précieux, multiplication des transports dans l'ordre économique, formation de l'État national dans l'ordre politico-institutionnel.
Dans ce contexte, les sociétés durent se poser maintes questions nouvelles sur la richesse, les possibilités de l'accroître, les fins de l'activité économique, 1es moyens de la
stimuler, le rôle de l'État, le comportement de la nation face aux autres nations, et de se déterminer concrètement à l'égard de ces problèmes.
Les mercantilistes donnent la primauté à quelques idées forces :
- Rôle essentiel de la richesse matérielle (métaux précieux)
- Nationalisme économique.
- Interventionnisme étatique
- Protectionnisme
- Nécessité de contrôler et de stimuler les activités économiques.
Malgré ses caractères communs, la pensée mercantiliste n'est pas homogène et c'est pour cela qu'on distingue plusieurs formes du mercantilisme :
1. Le Mercantilisme espagnol « bullionisme » : (Olivarès et Santis-Ortiz)
Cette forme du mercantilisme fonde l'idée selon laquelle la possession de métaux précieux fait la richesse et la puissance des nations ; la politique économique se fonde
ainsi sur :
- La conservation des métaux précieux venant des Amériques.
- L'interdiction de la sortie de métaux précieux
- L'interdiction de l'entrée des marchandises étrangères.
2. Mercantilisme français : Jean Bodin, A. de Montchrestien, Colbert.
Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) est le principal instigateur des idées mercantilistes en France. La France s’implique de façon importante dans l'économie afin d'accroitre
les exportations. Des Manufactures, voire des « villages-usines » sont créés. Colbert intervient également pour abaisser les obstacles au commerce en réduisant les droits de
douane intérieurs et en construisant un important réseau de routes et canaux. Toutes ces mesures prises par Colbert ont permis à l'industrie et à l'économie françaises de
croître considérablement durant cette période, faisant de la France une des plus grandes puissances européennes.
Les principales idées de cette forme du mercantilisme. :
- Transformation des matières premières (manufactures).
- Protection des manufactures et industries nationales (droits de douane, contingentement)
- Favoriser l'importation de matières premières et l'exportation de produits manufacturés.
- L’Etat doit donner l'exemple en créant des manufactures royales qui dont les produits rapporteront de l'or.
- Les exportations payées en monnaie doivent être supérieur aux importations (excédent de la balance commerciale).
3. Le mercantilisme anglais : (T. Mun, J. Child, W. Petty, G. King.)
Le mercantilisme anglais s’intéresse surtout au contrôle du commerce international. Une large gamme de régulations encourage les exportations et décourage les
importations. Des droits de douane sont instaurés sur les importations et des subventions à l'exportation ont été mises en place.
L'exportation de certaines matières premières est interdite. Les Navigation Acts interdisent aux marchands étrangers de faire du commerce en Angleterre.
Les principales idées de cette forme du mercantilisme :
- les exportations payées en monnaie doivent être supérieur aux importations (excédent de la balance commerciale).
- Système des contrats : tout pays bénéficiaire des importations anglaises doit s’engager à utiliser une partie du paiement pour l’achat de produits anglais).
- L’État doit assurer suffisamment de moyens de paiement.

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3.2. La physiocatie (du pouvoir de la nature) : (F. Quesnay, Turgot)
La physiocratie (étymologiquement : gouvernement par la nature) est une école de pensée économique et politique née en France vers 1750. L’école physiocratique exerce
un véritable monopole théorique en France, pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, en réaction contre les politiques restrictives héritées du mercantilisme. Le principal
ouvrage de François Quesnay, fondateur de cette école de pensée, le Tableau économique (1758), tentait d'identifier les flux du revenu dans l'économie et anticipait la
comptabilité nationale du XXe siècle. Selon les physiocrates, toute la richesse provient de l'agriculture ; les autres activités sont stériles et le commerce ne sert qu’à
redistribuer la richesse produite par les agriculteurs.
Les principales idées de cette école sont :
- L'agriculture est la seule source de richesses
- L'industrie et le commerce sent stériles (ils transforment les produits mais ne les augmentent pas)
- Le tableau économique des flux (1758) 3 classes sociales : classe productive (agriculteurs), classe des propriétaires et classe stérile. Ce tableau explique le circuit qui mène
de la production à la répartition des revenus pour aboutir à la dépense.
- Etat minimal : « laisser faire les hommes, laisser passer les marchandise » (Vincent de Gournay)
- La liberté du commerce participe à la croissance de la richesse.
- découverte de la loi des rendements décroissants en ce qui concerne la terre.
- pratique une rigueur budgétaire sélective.
3.3. L'École classique (fin XVIIIème – XIXème siècle)
L’économie classique est née avec Adam Smith, avant de se développe avec les économistes britanniques Malthus et David Ricardo, suivis par John Stuart Mill. Même si les
divergences furent nombreuses entre les économistes classiques au cours des trois quarts de siècle qui séparent la Richesse des nations d’Adam Smith, des Principes
d’économie politique de John Stuart Mill (1848). Les représentants de ce courant s’accordaient sur un certain nombre de principes, notamment le caractère opératoire de la
propriété privée et de la concurrence comme cadre de l'activité économique et la nécessité de limiter le rôle de l’Étal, pour permettre le libre développement de l’initiative
individuelle.
3.3.1. L'école classique anglaise
a. Adam Smith (Recherche sur la nature des causes de la riche des nations 1776) :
- Individualisme méthodologique.
- L'égoïsme individuel mène à l'harmonie collective. La recherche de son intérêt personnel conduit à l'intérêt général.
- Concurrence sur le marché (mécanisme de « la main invisible »).
- Le marché s'autorégule : les prix assurent l'ajustement.
- Division du travail : source d'efficacité et de croissance.
- L'épargne est la source de l'accumulation du capital.
- Spécialisation internationale fondée sur la théorie des avantages absolus.
- État minimal (gendarme).
b. David Ricardo (1772 /1823) :
- Théorie quantitative de la monnaie : principe de circulation (dérèglement des marchés), émission de monnaie/or (changes fixes).
- Valeur travail : un bien est évalué par la quantité de travail nécessaire à sa production (voisin du prix naturel).
- Croissance et accumulation du capital : l’épargne est déterminant dan la constitution du capital ; mais épuisement du profit car loi des rendements décroissants.
- Analyse libérale du commerce internationale : spécialisation Internationale en fonction de son propre intérêt : les échanges sont nécessaires. Le libre-échange conduit à
l’enrichissement des nations
Un exemple illustrant la théorie (ou loi) des avantages comparatifs de Ricardo
Exemple : du drap et du vin. Les chiffres donnés représentent les coûts de production, exprimés en heures de travail d'une unité de drap et de vin.
Angleterre Portugal
Une unité de Drap 100 h 90h
Une unité de Vin 120 h 80h
Coût relatif de drap / vin 100 / 120 = 0.83 90 / 80 = 1.125
Coût relatif du vin / drap 120 / 100 = 1.2 80 / 90 = 0.88

Le drap coûte relativement ou comparativement moins cher par rapport au vin en Angleterre qu'au Portugal. C'est l'inverse avec le vin : Ainsi, si l'Angleterre abandonne le
vin, elle disposera de 120 heures de travail avec lesquelles elle pourra produire des draps supplémentaires et plus précisément 1,2 unités. Elle vendra ces 1,2 unités au
Portugal contre (1,2 x1,125) unités de vins soit 1,35 unités de vin. Le gain de la spécialisation pour l'Angleterre est de 0.35 unité de vin.
c. Thomas Malthus (1766-1834)
- Ordre naturel sans administration ni gouvernement

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- Théorie de la population et du développement ; les substances ont une progression arithmétique, la population une progression géométrique. C'est le "banquet de la
nature" sa vision est déterministe et pessimiste.
- l'excès d'épargne peut provoquer des crises.
- La demande stimule l'offre (il inspirera Keynes).
d. John Stuart Mill (1806-1873)
- Il a exposé la loi de l'offre et de la demande.
- La monnaie a un rôle neutre / production.
- Epargne permet l'accumulation du capital et la croissance.
- Echanges internationaux : loi de coûts relatifs,
- Intervention de l'Etat : pédagogique et incitative.
- li prône la liberté mais pas l'égalité ; il faut préconiser l'association des pauvres mais pas l'assistance.
3.3.2. L’école classique française
a. Jean Baptiste Say (1767-1832)
Concurrence, libre échange, liberté d'entreprendre.
- la monnaie est neutre : « les produits s'achètent contre des produits ».
- La loi des débouchés ; l'offre crée sa propre demande.
- L’État est un mauvais entrepreneur (libéralisation).
b. Frédéric Bastiat (1801-1850)
Concurrence, non intervention de l'Etat dans le domaine économique, libre-échange. La protection est spoliatrice. (Effet des protections décidées par les groupes de
pression sur l'offre et sur la demande)
La protection crée de la rareté.
- Apologie du droit à la propriété privée (= droit naturel de l'homme).
- Contre le socialisme.
3.4. L'école néo-classique (fin XIXe siècle - début XXe siècle) :
À partir des années 1870, les économistes fondateurs de l'école néoclassique, dont émergent les noms de William Stanley Jevons en Grande-Bretagne, de Léon Walras en
France, et dé Carl Menger en Autriche, s'attachèrent à étudier non plus les limitations de l'offre mais les interprétations psychologiques des choix des consommateurs.
Concentrant leur analyse sur l’utilité, ou satisfaction de l'achat ultime ou marginal, les néoclassiques expliquaient les prix du marché non plus par référence aux différentes
quantités de travail humain nécessaires pour produire des articles, comme le faisaient Ricardo et Marx, mais plutôt en fonction de l'intensité de la préférence du
consommateur pour tel article de tel lot.
a. L'école anglaise : William Stanley Jevons (1835-1882)
- Calcul à la marge : marginalisme
- Logique de marché : équilibre.
- Formalisme : courbes d'indifférence, équilibre contractuel.
- Naissance de .la science économique et de la micro-économie.
- Utilité marginale décroissante : facteur d'équilibre.
b. L'école de vienne : Carl Menger (1870) / Eugen Von Böhm-Bawerk (1886) Friedrich Von Wieser (1889)
- Valeur utilité : notion d'utilité marginale.
- Démarche de l'individualisme méthodologique (Horrio-oeconomicus).
c. L'école de Lausanne : Léon Walras (1834-1910) Vilfredo Pareto (1848-1923)
- Individualisme méthodologique.
- « homo oeconomicus », comportement rationnel. Les agents recherchent le maximum de satisfaction
- La valeur d'un bien augmente avec sa rareté.
- Modèle d'équilibre général. Les marchés de biens et services et des facteurs de production sont interdépendants.
- Il existe « un commissaire-priseur » qui annonce les prix sur le marché pour arriver par tâtonnement à l'équilibre.
- Optimum de Pareto : commun aux producteurs et aux consommateurs, pour lequel, en situation de concurrence, on ne peut améliorer la situation d'un individu sans
diminution du bien être d'au moins un autre individu.
- Le processus de tâtonnement walrassien conduit à cet optimum, qui n'est pas unique.
2.2. Le courant socialiste (XIXe siècle)
L'opposition à l'école classique · émana d'abord des premiers écrivains socialistes comme Claude de Saint-Simon et. Robert · Owen. Ce fut Karl Marx, cependant, qui
formula les principes d'une critique radicale de l'école classique. Le marxisme en tant que théorie économique rejetait en bloc la vision classique du capitalisme.
Le socialisme non marxiste :

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- socialisme idéaliste (utopie de Campanella)
- industrialisme de Saint-Simon : exclut les oisifs au profit de l'élite.
- associationnisme (C. Fourier) : société organisée en phalanstères.
- socialisme d'Etat : intervention plus forte de l'Etat, collectivisation des biens de production.
- Institution du collectivisme à long terme· par des réformes [école historique allemande 1860).
Le socialisme marxiste : Karl Marx (1818-1883) Friedrich Engels (1820-1895)
- Matérialisme historique
- Théorie de la valeur travail
- Réalisation d'une plus-value par le capitaliste pour rémunérer le capital.
- Existence de deux secteurs dans l'économie (biens de production et biens de consommation) ; il existe des crises de surproduction.
- Baisse tendancielle du taux de profit chute inexorable du capitalisme.
2.3. L'école keynésienne :
John Maynard Keynes, élève d'Alfred Marshall, professa des opinions néoclassiques jusque dans les années 1930, mais l'éclatement de la crise économique détermina chez
lui une évolution théorique majeure. Alors que les économistes continuaient de soutenir, malgré l'accumulation de preuves contraires, que le temps et la nature restauraient
la prospérité si les pouvoirs publics s'abstenaient d'intervenir dans l'économie, la plupart des pays s'enfonçaient dans· la récession et voyaient leur productivité chuter,
tandis que les taux de chômage ne cessaient de croître.
Avec Keynes, la science économique connait un renouveau théorique particulièrement important qui a inspiré directement les politiques économiques menées, après-
guerre, par l'ensemble des pays industrialisés. La « révolution keynésienne » se situe à plusieurs niveaux : elle consiste tout d'abord en une réfutation des mécanismes
classiques de l'équilibre économique, analyse en vertu de laquelle il expose une nouvelle théorie qui doit conduire à la conduite de politiques économiques (notamment
budgétaire et monétaire) nouvelles. Les classiques ont mis en évidence un mécanisme d’équilibre économique reposant sur les prix, qui constituent le facteur susceptible de
réguler un marché en déséquilibre et ceci quelle que soit la nature du marché concerné. Ainsi, par exemple, en cas de chômage créant un déséquilibre sur le marché du
travail, une baisse des rémunérations suffit à permettre le retour à l’équilibre : le travail devenant moins cher, les employeurs sont incités à embaucher davantage ce qui
résorbe le chômage. À cette explication « physique » du fonctionnement des marchés, Keynes oppose une argumentation qui ne repose non sur les prix mais sur les
quantités reposant sur les anticipations des entrepreneurs. Ce n'est donc plus l’offre qui crée la demande, mais la demande future qui suscite la production. La
problématique keynésienne consiste alors à déterminer les conditions dans lesquelles l’équilibre entre cette demande qui est anticipée et la demande réelle sont
susceptibles de s'équilibrer. C’est à ce stade de l'analyse keynésienne que la régulation par les quantités se substitue à l’analyse par les prix, Le comportement des
consommateurs est dicté par « loi psychologique fondamentale » qui détermine leurs décisions en fonction de la fraction de leurs revenus qu'ils entendent dépenser, ce que
Keynes appelle la propension à consommer. Selon l'évolution du niveau des revenus, cette part, qui constitue la demande effective adressée aux entrepreneurs, peut-être
plus ou moins importante selon l’intérêt qu'il y a à consommer ou à épargner, l’épargne constituant la seconde destination du revenu.
Dès lors en cas de déséquilibre, c'est sur le montant de ce revenu qu'il faut agir, d'où l'argumentation qu'il développe en faveur de l'intervention des pouvoirs publics dans le
circuit économique afin d'injecter un supplément de revenus, qui lui-même engendre un supplément de consommation· qui augmente les débouchés des entreprises, ce qui
nourrit une politique d'investissements futurs plus importante. On mesure ainsi l’apport fondateur de Keynes au développement de la science économique : au-delà d'un
simple changement de méthode dans la manière d'appréhender les faits économiques, ses théories sont à la base d'un revirement radical dans la conduite des politiques
économiques et sociales.

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Partie II : Les rouages de l'économie nationale

Agents, opérations et circuit économique


Mesure de l'activité économique : les agrégats de la comptabilité nationale
Croissance et fluctuations économiques
Régulation de l'activité économique

Chapitre 1 Les agents et leurs comportements économiques

Objectifs
Définir les types d'agents qui participent à l'activité économique,
Définir les principales grandeurs économiques (production, consommation...).
Présenter les différents circuits économiques et les relations d'interdépendances entre agents économiques.

L'activité économique est le produit de nombreuses opérations effectuées par diverses unités élémentaires que l'on peut regrouper en grandes catégories (les entreprises,
les ménages, les sociétés financières, l'Etat, etc.) appelées agents économiques. Chacun de ces agents remplit une fonction économique bien déterminée (production,
consommation, financement, etc.).
L'interdépendance des agents et des marchés peut être visualisée par l'intermédiaire d'un circuit économique qui retrace les différents flux économiques.
1. Les agents économiques et leurs interdépendances
La comptabilité nationale procède à une classification des agents économiques à travers la nature de la fonction économique qu'ils exercent.
1.1 Les agents de la vie économique
• Les ménages : Ils offrent aux autres agents économiques des facteurs de production (le travail par exemple) et ils reçoivent en contrepartie des revenus (salaires, ...) qui
leur permettent de consommer.
• Les entreprises : sont comme un ensemble de moyens de production, coordonnés au sein d'une organisation afin de produire des biens et services de la façon la plus
efficace possible.
• L'Etat : assure la satisfaction des besoins collectifs (sécurité, justice, ...) et s'engage dans la redistribution des revenus.
• Les sociétés financières : Elles ont pour fonction économique de base le financement de l'économie nationale.
• Le reste du monde : C'est l'ensemble des agents non-résidents et ayant des relations commerciales (importations et exportations), financières (investissement direct à
l’étranger) et monétaires (mouvements de capitaux à court terme) avec l’économie nationale.
1.2 Interdépendances économiques· des agents : la notion de circuit économique
L'agent économique effectue des opérations qui se traduisent par des flux économiques qui sont généralement deux mouvements de valeur réciproques :
• un flux réel : c'est le transfert d'un bien ou d'un service (y compris le travail),
• un flux monétaire : c'est un mouvement de monnaie.
Un circuit économique où les opérations décrites concernent seulement l'intérieur du territoire national retrace une économie dite fermée aux échanges extérieurs. Les
économies contemporaines sont de plus en plus ouvertes sur l'extérieur, ce qui donne un circuit dans lequel des relations d'interdépendance se créent entre les économies
nationales.
1.2.1 Le circuit économique
La construction du circuit, permettant de décrire l'activité économique, sera effectuée dans un premier temps avec deux agents économiques : les ménages et les entreprises
(on suppose donc l'absence de l'Etat et des sociétés financières).
1.2.1.1 Le circuit économique simplifié
Les relations entre les deux agents économiques retenus (les ménages et les entreprises) peuvent être représentées par des flux réels qui expriment :
• d'une part, le travail fourni par les ménages aux entreprises, ·
• d'autre part, les mouvements de biens.
En tenant compte de l'existence de la monnaie, le circuit peut être alors représenté par des flux monétaires, comme l'indique la figure 1 (voir complément d'information :
circuit économique simplifié) où :
• le flux réel traduisant le travail fournit par les ménages a pour contrepartie un flux monétaire, de sens inverse, représentant les salaires correspondants,
• le flux réel des biens produits a pour contrepartie le flux monétaire des dépenses nécessaires pour les acquérir.
1.2.1.2 Un approfondissement du circuit économique
Le circuit économique prend en considération successivement les flux engendrés par les sociétés financières et ceux résultant des administrations publiques.

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Complément d'information : Circuit économique simplifié (Figure 1)
 Versement des salaires

 Travail fourni par les ménages

Ménages Entreprises

 Biens produits

 Dépenses (acquisition de biens)


Flux monétaires
Flux réels
 Les ménages mettent à la disposition des entreprises la force de travail.
 Les entreprises versent des salaires aux ménages comme contrepartie de la vente de leur force de travail.
 Les entreprises fournissent les biens et services qu'elles ont produits aux ménages.
 Les ménages dépensent leur revenu pour acquérir les biens et services fournis par les entreprises.

1.2.1.2.1 Les sociétés financières dans le circuit économique


Prendre en considération les opérations financières nécessite l'intervention d'un nouvel agent à savoir : les sociétés financières. Celles-ci permettent la rencontre entre les
prêteurs (épargnants) et les emprunteurs (entreprises).
Les sociétés financières contribuent à la régulation des besoins et des moyens de financement de l'économie nationale.
Sont considérés :
• Comme « agents à excédent » : les ménages disposant généralement d'une « capacité de financement » pour financer les investissements des autres agents.
• Comme « agents à déficit » : les entreprises pour la plupart ayant un « besoin de financement », étant donné leur rôle important en matière d'investissement (acquisition
des biens de production).

Complément d'information : Les sociétés financières dans le circuit économique (Figure 2)

Ménages

Remboursements  Dépôts   Retraits  Prêts

Sociétés financières

Prêts  Dépôts   Retraits  Remboursements

Entreprises

Les opérations effectuées par les sociétés financières· sont nombreuses :


 collecter les dépôts des ménages.
 mettre à la disposition des ménages les moyens de paiement (chèques, cartes bancaires, virements).
 prêter de l'argent aux ménages,
 recevoir les dépôts des entreprises.
 rendre 1es retraits possibles pour tes entreprises par le biais de différents moyens de paiement,
 accorder des prêts aux entreprises,
 recevoir les remboursements effectués par les ménages et les entreprises (montant du prêt et des intérêts).

1.2.1.2.2 Les administrations publiques dans le circuit économique


Par administration publique, on entend : l’administration centrale (les ministères), les collectivités locales (communes, etc.) et les organismes de sécurité sociale. Les
administrations publiques effectuent des opérations avec les autres agents économiques qui se traduisent par des flux. (Figure 3) :
• Certains flux représentent la fonction classique des administrations publiques qui est la production des services non marchands au profit de la collectivité.

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En parallèle, les administrations publiques imposent des taxes et des impôts pour financer leurs dépenses qui sont :
- les dépenses de fonctionnement (Electricité, eau, le versement des salaires aux fonctionnaires et agents de l'Etat, ...),
- les dépenses d'investissement qui permettent de financer les équipements collectifs (hôpitaux, écoles publiques, routes, etc.).
• D'autres flux sont liés au domaine social et économique, tels que les transferts de revenu
Ces transferts concernent :
- les transferts sociaux : ils couvrent les charges des ménages (maladies, invalidité, charges de famille, ...) qui se traduisent par différentes prestations sociales offertes à leur
profit (organismes de sécurité sociale, ...),
- les transferts économiques : ils sont accordés par l'Etat aux entreprises pour favoriser leur développement et/ou rétablir leur équilibre financier (subventions).

Complément d'information : Les administrations publiques dans le circuit économique (Figure 4)

 Impôts & Taxes


 Salaires  Impôts & Taxes
Ménages Administrations publiques  Cotisations sociales Sociétés non financières
 Cotisations sociales  Subventions
 Prestations sociales

 Impôts & Taxes  Cotisations sociales  Subventions 11 Prêts

Sociétés non financières

Les administrations publiques assurent plusieurs fonctions :


 prélèvement des impôts et taxes aux ménages,
 réception des cotisations sociales des ménages,
 versement des traitements et salaires aux fonctionnaires,
 accord des prestations sociales (allocations familiales, aide sociale, ...),
 prélèvement des impôts et taxes aux entreprises,
 perception des cotisations sociales réglées par les entreprises,
 distribution d'une partie des revenus collectés sous forme de subventions aux entreprises,
 prélèvement des impôts et taxes aux sociétés financières,
 prélèvement des cotisations sociales aux sociétés financières,
 accord aux sociétés financières des aides financières et des subventions,
11 accord des prêts par les sociétés financières aux administrations publiques.
1.2.1.3 Le circuit économique ouvert sur l'extérieur
Le circuit économique doit être complété en ajoutant l'extérieur. Sous l'internationalisation et actuellement sous le poids de la mondialisation, les économies sont devenues
des « économies ouvertes » dans la mesure où des liens se tissent à travers les échanges économiques.
Les flux qui s'établissent entre une nation et le reste du monde peuvent être schématisés par un circuit (voir complément d'information : figure 4).
Complément d'information : Les flux entre l’économie nationale et le reste du monde (Figure 4)

 Recettes provenant des exportations


 Dépenses résultant des importations
Economie nationale Recettes et dépenses entrainées par le Tourisme Reste du Monde
Capitaux placés à court et à long terme/remboursements
Revenus monétaires
 Transferts privés
 Transferts publics
L'économie nationale entretient avec le « reste du monde » un certain nombre de relations d’échange ;
 recettes provenant des exportations : toute vente de biens et services au resté du monde procure des recettes en devises pour la Nation,
 dépenses résultant des importations : tout achat de biens et services au reste du monde nécessite des dépenses en devises,

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recettes et dépenses entrainées par le tourisme : tous les flux touristiques en direction du reste du monde entrainent des dépenses touristiques alors que ceux en provenance de l'extérieur constituent des recettes
touristiques pour la Nation,
 capitaux placés à court et à long terme / remboursements : ce sont des placements financiers qui peuvent être effectués (du pays vers l'étranger et de l'étranger vers le pays). On peut citer le cas des
investissements de portefeuille (exemples : actions de placement hors frontière, obligations, titres monétaires, ...) qui donnent lieu à des remboursements.
 revenus monétaires : une économie nationale peut percevoir des revenus monétaires du reste du monde (et vice versa) : revenus des investissements (intérêts, dividendes),
 transferts privés : sont' effectués par des particuliers (exemple : transferts des Ressortissants Résidents à l'Etranger).
 transferts publics : ce sont des opérations effectuées par des organismes publics (exemple : contribution aux organisations internationales).

Le reste du monde regroupe l'ensemble des non-résidents qui établissent assez souvent des relations avec les agents économiques résidents. Ces relations prennent
essentiellement trois formes :
• des relations commerciales : qui prennent la forme d'achat-vente de biens et services. Il s'agit des importations et des exportations,
• des relations financières : qui s'expriment par des investissements à l'étranger,
• des relations monétaires : qui se traduisent par des mouvements de capitaux à court terme.

Complément d'information : Circuit économique complet (figure 5)

Reste du monde
Relations internationales 

Consommation 
Marché des Produits
Production  Production 

Bien & Services Bien & Services


non marchands  Administration non marchands 
Transferts  Subventions 
Sociaux
Ménages Impôts & Cotisations Sociales  Entreprises

Prêts /  Prêts / 
Sociétés Financières
Emprunts Emprunts

Travail 
Marché du Travail
Salaires 

Nation

Cinq catégories d'agents 6conomiques : administration publique, sociétés financières, entreprises, ménages et le reste du monde sont pris en considération dans ce circuit économique.
• Opérations effectuées par les entreprises
 production des biens et des services
 paiement des salaires aux ménages
 vente de la production sur le marché des biens et services
 paiement des impôts et des cotisations sociales à l’état
 bénéfice des subventions accordées par l’Etat.
 Consommation de services non marchands produits par l'Etat.
• Opérations effectuées par les ménages
 vente du facteur travail aux entreprises
 réception de salaires payés par les entreprises en échange du travail

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 dépense de leur revenu dans l'achat de biens et services produits par les entreprises.
 paiement des impôts et des cotisations sociales à l’Etat
 perception de revenus de transferts des administrations publiques
 Consommation de services non marchands produits par l'Etat
• Opérations effectuées par les sociétés financières
 prêts emprunts pour les ménages : Il s’agit des crédits accordés ou des dépôts collectés
 prêts / emprunts pour les entreprises.
• Opérations concernant le reste du monde
 relations d’échange (exportations, Importations, ...) entre les secteurs Institutionnels de la Nation et le reste du monde.

2. Le comportement économique des agents


2.1. Les entreprises la production et l'investissement
Les entreprises ont pour fonction économique de base la production de biens et services à but lucratif. Pour produire, les entreprises réalisent des investissements qui
peuvent prendre plusieurs formes (acquisition de matériels, recherche.et développement, ...).
2.1.1. La production
La production est l'activité qui consiste à créer des biens (produits matériels) et des services qui servent à satisfaire les besoins humains. Ce sont généralement les
entreprises qui mettent en œuvre les facteurs de production nécessaires à l'activité productive.
2.1.1.1 La diversité des entreprises
On peut classer les entreprises selon plusieurs critères :
Classification selon le statut juridique :
Il existe deux catégories d'entreprises :
- Entreprises publiques : Elles appartiennent à l’Etat.
Parmi celles-ci, on trouve :
Les entreprises « pures » qui sont créées par l'Etat.
Les entreprises qui appartiennent en partie à l'Etat et au privé.
- Entreprises privées :
Entreprises privées individuelles : ce sont des entreprises à propriétaire unique mises · sur pied par un seul individu qui est responsable des dettes et obligations légales de
son· · entreprise (commerçant individuel, artisan, ...).
Entreprises privées constituées en société : ce sont des personnes morales créées par plusieurs personnes qui mettent en commun des biens en vue de partager les bénéfices
réalisés. Elles comprennent :
a. les sociétés de personnes : association d'au moins deux personnes qui sont responsables des dettes contractées par la société. Exemple : la société en nom collectif
(SNC).
b. les sociétés de capitaux. Exemple : la société anonyme où les actionnaires sont propriétaires de la société mais ils ne sont responsables qu'à concurrence de leurs
apports.
c. la société â responsabilité limitée (SARL) : est une société commerciale qui constitue une forme intermédiaire entre la société de personnes et la société de capitaux. La
SARL peut être formée par une ou plusieurs personnes sans dépasser le nombre de 50.
Classification selon la nature de l'activité :
Les entreprises sont classées en trois grands secteurs économiques :
Secteur primaire : rassemble les entreprises ayant une activité agricole ;
Secteur secondaire : englobe les entreprises ayant une activité industrielle ;
Secteur tertiaire : rassemble les entreprises ayant une activité de production des services (transport, finance, ...).
Classification selon la taille :
Plusieurs indicateurs sont pris en considération. Les plus importants sont : le nombre de salariés, le chiffre d'affaires, le total du bilan ou encore la valeur ajoutée, les
capitaux propres, etc.

Complément d'information : Les unités de production

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Usine - Entreprise - Industrie
Dans la terminologie économique, il est nécessaire de faire une nuance entre l'entreprise, l'usine et l'industrie.
L’entreprise : « est un groupement humain hiérarchisé qui met en œuvre des moyens intellectuels, physiques, financiers pour extraire, transformer, transporter et
distribuer des biens et services, conformément à des objectifs définis par une direction en faisant intervenir à des degrés divers les motivations de profits et d'utilité
sociale ».
L'entreprise, en tant qu'unité de production, constitue un lieu de transformation des matières premières en des produits et des services de toutes sortes.
Machines
Matières premières Biens
Energie
Unité de production
Travail
Services
Capital
Information

- L’usine : est l'unité technique ou physique de production.


- L’industrie : englobe l'ensemble des entreprises exerçant les mêmes activités (ou activités semblables).

2.1.1.2 Les facteurs et les coûts de production


La production est l'activité qui consiste à créer des biens et services destinés à satisfaire des besoins humains. Le volume de la production varie généralement en fonction
des facteurs utilisés (capital et travail).
2.1.1.2.1 La fonction de production
Elle décrit la relation entre le volume de la production et le volume des facteurs utilisés. En d'autres termes, elle traduit la relation d'ensemble entre des combinaisons
d'inputs technologiquement efficaces et l'output.
• inputs : correspondent aux divers facteurs de production utilisés au cours du processus de production.
• output : c'est l'ensemble des biens et services issus du processus de production.
La production peut être :
• Production marchande : production des biens et services destinée à être vendue sur le marché à un prix couvrant au minimum le coût de production
• Production non marchande : services gratuits ou quasi-gratuits fournis par les administrations publiques.
Complément d’information : Le choix d'une combinaison de production

Pour une période donnée et un produit déterminé, il existe plusieurs techniques de fabrication. Le producteur pour atteindre un optimum de production (production au
moindre coût ou à maximum de profit) doit utiliser des facteurs de production. Les facteurs sont le plus souvent : le travail (L) et le capital (K). D'où la dépendance entre la
quantité produite (Q) et les facteurs de production (L, K).
Q = f (L. K)
La réalisation de l'optimum de production par l'entreprise peut être obtenue selon deux possibilités :
• Si l'entreprise raisonne à court terme :
Dans ce cas, le producteur fait varier le facteur aisément variable « le travail », et en maintenant constant· 1e facteur capital. On est devant la loi des rendements non
proportionnels. L'accroissement d'un facteur de production a dans le temps un rendement plus que proportionnel, et ensuite moins que proportionnel des quantités
produites.
• Si l'entreprise raisonne à long terme : Le producteur fera modifier les deux facteurs de production. On se retrouve devant des rendements d'échelle. L'entreprise peut faire·
appel à une quantité importante de capital et uniquement à une faible quantité de travail (ou inversement) de sorte qu'elle réalise une production qui maximise son profit.
On peut être face à trois cas possibles :
- soit que le volume de production augmente dans une proportion égale à la quantité des facteurs utilisés : les rendements sont constants.
- soit que le volume de production augmente dans une proportion plus grande. Il y a donc une augmentation de l'échelle de la production (économies d'échelle): les
rendements sont croissants.·
- soit que Je volume de production augmente dans une proportion moindre (déséconomies ou perte d'échelle) : les rendements sont décroissants.

2.1.1.2.2. Les facteurs de production


Ils se composent essentiellement du facteur Travail et du facteur Capital
Facteur travail : C'est la quantité du travail disponible dans l'ensemble de l'économie_ Le facteur travail est constitué par la population active qui est la population en âge
de travailler et désirant le faire. La population active est mesurée par le taux d'activité
Taux d'activité = Population active / Population totale

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Facteur capital : il se compose du stock de machines et des équipements (bâtiments, installations. etc.) existants dans l'économie nationale. Ce capital s'use au cours de la
production. En comptabilité nationale, le capital est désigné par la formation brute de capital fixe (FBCF).
A ces facteurs de production s'ajoutent souvent d'autres facteurs le facteur naturel (la terre, l’énergie... les services (Etudes, conseils...), les biens intermédiaires (emballage,
verre, ciment...).
2.1.1.2.3. La productivité
Produire plus en utilisant les mêmes quantités de travail et de capital constitue une augmentation de la productivité.
2.1.1.2.3.1. Définition
La productivité est le rapport entre les quantités produites et les quantités des facteurs qui y ont contribué.
Les productivités partielles : Les quantités produites sont mises en rapport avec les quantités d'un seul facteur utilisé.
- La productivité du travail : est le rapport entre le volume de la production et le volume de travail mis en œuvre, mesuré par le nombre de travailleurs (ou le nombre
d'heures travaillées).
- La productivité du capital : est le rapport entre le volume de la production et l'évolution monétaire du stock de capital matériel brut en fin d'année.
La productivité globale (ou totale) des facteurs : Les quantités produites sont alors mises en rapport avec les quantités de l'ensemble des facteurs utilisés obtenues en
générale par une pondération du travail et du capital.
La productivité globale des facteurs = (Volume de la production / (le volume de travail + Volume du capital utilisé))
Au Maroc, l'accroissement de la productivité globale des fadeurs demeure faible ; en effet et comme le montre le tableau ci-dessous, Durant les deux périodes 1983-1988 et
1996-2000, l'économie marocaine a réalisé des gains de productivité tirés par la productivité apparente du capital au cours de la première période et par celle du travail
pendant la seconde.
Décomposition de l’accroissement de la productivité globale des facteurs (PGF) au Maroc
Productivité du capital physique Productivité du travail PGF
1983 - 1988 0.7 -0.5 0.2
1989 - 1995 -0.4 -0.5 -0.9
1996 - 2000 -0.4 -0.8 0.4
Source : Direction de la Politique Economique Générale (DPEG)

Complément d'information : Evolution de la productivité globale des facteurs au Maroc

7,6

7,4

7,2

7,0

6,8

6,6
1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000
Source : DPEG

L'évolution de la PGF s'est faite en trois phases distinctes :


Phase 1 : s'étend sur la période 1982-1987, elle coïncide avec le début de l'application du plan d'ajustement structurel'. Elle est caractérisée par une baisse moyenne de la
PGF de l'ordre de 1,3%. Cette tendance trouve son origine dans la contraction de la demande intérieure (politique d'austérité') et l'importance des tensions inflationnistes.
En 1987, un creux est enregistré en liaison avec la récession de la valeur ajoutée' agricole (-23,6%) sous l'effet de la sécheresse.
Phase 2 : couvre la période 1988-1991, durant laquelle une reprise de la PGF est constatée avec un taux annuel moyen de 2,4% grâce aux bonnes campagnes agricoles et
au dynamisme qu'ont connu les exportations avec la libéralisation du commerce extérieur.

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Phase 3 : correspond à la deuxième décennie, la PGF a une forme en dents de scie en relation avec les fréquentes sécheresses tout en accusant une baisse tendancielle de
l'ordre de -0,9%. Cette détérioration est due aux chocs internes (aléas climatiques défavorables) et externes (baisse de la demande étrangère adressée à l'économie
marocaine, •fluctuations des cours des matières premières,...).

2.1.1.2.4. Les coûts de production


Les coûts fixes, les coûts variables et le coût total :
Le coût fixe : est la partie du coût qui ne dépend pas des quantités produites (Q) mais est liée à la structure de l'entreprise. Il faut en effet payer les machines, les bâtiments,
etc. et ce quel que soit le niveau de la production,
Le coût variable : est la partie du coût qui varie en fonction du volume de la production,
Le coût total : est défini comme étant l'ensemble des dépenses nécessaires à la production. Ce coût total (ou prix de revient total) (CT) a deux composantes : le coût variable
(CV) et le coût fixe (CF).
C.T = C.V.T + C.F.T = f(Q)
Le coût unitaire (ou coût moyen)
Coût moyen = Coût Total d'un produit / Quantités produites
C.M = C.T / Q
Le coût marginal
C'est le coût supplémentaire nécessaire pour produire une unité supplémentaire.
Cm = ΔC.T / ΔQ
Illustration pratique
Q C.F.T C.V.T C.T C.M (C.T / Q) Cm (ΔC.T / ΔQ)
1 10 2 12 12 ….
2 10 4 14 7 2
3 10 5 15 5 1
4 10 10 20 5 5
5 10 20 30 6 10
Q : Quantité produite
CFT : coût fixe total
CVT : coût variable total
CT : coût total (c'est la somme du coût fixe total « CFT » et du coût variable total (CVT)
CM : coût moyen (c'est le rapport entre le coût total et la quantité produite)
Cm : coût marginal (c'est le rapport entre la variation du coût total et la variation de la quantité produite).
Exemple : si la quantité produite passe de 1 à 2, alors : Cm = Δ CT/ Δ Q = (14 – 12) / (24) = 2 / 1 = 2

2.1.1.2.5. La mesure de la production


Pour mesurer la production, il ne faut pas faire la somme des quantités élémentaires produites et cela pour éviter de compter plusieurs fois les mêmes produits. Pour éviter
ces problèmes de multi-comptabilisation de la production, la comptabilité nationale opte pour la notion de la valeur ajoutée qui permet de soustraire de la valeur du
produit, à chaque stade du processus de, production la consommation intermédiaire.
Valeur Ajoutée = Valeur de la production - Valeur des consommations intermédiaires
Au niveau national :
Somme des Valeurs Ajoutées = Produit Intérieur Brut

Illustration pratique
Considérons le processus de production d'un gâteau vendu 24 Dhs au consommateur final.
Prix de vente
Agriculteur (blé) 6 6

Meunier (farine) 6 8 14

Boulanger (gâteau) 6 8 10 24
Valeur du bien final = dépense de consommation : C

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Valeur ajoutée (= Revenu créé à chaque stade)

10
Valeur ajoutée totale a revenu total créé : Y
Explication du schéma :
1. L'agriculteur produit, avec son seul travail, du blé qu'Il vend 6 Dhs. Il ajoute donc une valeur de 6 Dhs à sa terre. Cette valeur ajoutée est égale à la valeur de sa production.
Comme il n'a rien acheté, son revenu est de 6 Dhs
Valeur ajoutée = Production totale = Revenu = 6 Dhs
2. Le meunier se procure du blé, produit sa farine et la vend 14 Dhs. Comme il a acheté 6 Dhs de blé, il ajoute à celui-ci une valeur de 8 Dhs.
Valeur ajoutée = Production totale - achat de blé
Valeur ajoutée = 14 - 6 = 8 Dhs
L'achat de blé par le meunier est une consommation intermédiaire. Le revenu brut du meunier est égal à la différence entre la production totale et l'achat de blé.
Revenu brut = Production (vente totale)- achat de blé
Revenu brut = 14 - 6 = 8 Dhs
La valeur ajoutée est donc égale au revenu
3. Le boulanger achète 14 Dhs de farine, produit un gâteau et le vend 24 Dhs.
Valeur ajoutée = Production totale - consommation intermédiaire
Valeur ajoutée = 24 - 14 = 10 Dhs
Le revenu brut du boulanger est égal à la valeur ajoutée, soit 10 Dhs. En résumé, la valeur ajoutée totale est égale à la différence entre la production totale et la sommé des
consommations intermédiaires.
Valeur totale ajoutée = Production totale - consommations intermédiaires
24 = (6+14+24) - (6+6+8)
24 = 44 - 20
Cette valeur ajoutée est égale à la somme des revenus bruts perçus.
Valeur totale ajoutée = somme des Revenus
24 = (6+8+10)
Le PIB est égal à la valeur ajoutée totale, c'est-à-dire la valeur du bien final.
2.1.2 L'investissement
L'investissement désigne l'accroissement apporté au capital de l'économie nationale, soit au capital technique (machines, bâtiment, …) soit au capital humain (formation et
qualification ...). En comptabilité nationale, l'investissement est défini par la formation brute de capital fixe (FBCF) qui représente la valeur des biens durables acquis par les
unités productrices afin d'être utilisés dans leur processus de production.
2.1.2.1 Types d'investissement
On distingue plusieurs types d'investissement en fonction des effets attendus sur la structure productive :
• L'investissement net : il correspond à une augmentation de la capacité de production par l'acquisition de nouvelles machines, afin de répondre à une augmentation de la
demande.
• L'investissement de remplacement : il représente l'acquisition de machines dans le but de remplacer celles qui sont usées ou devenues obsolètes.
• L'investissement de productivité : il a pour objet d'accroître l'efficacité du travail humain. Il s'agit parfois de remplacer des hommes par des machines ou d'augmenter la
productivité du travail.
2.1.2.2 Le financement des Investissements
Pour investir, une entreprise doit disposer de ressources financières afin d'acquérir les équipements nécessaires à la production. Ces ressources ont essentiellement deux
origines :
• L’autofinancement : c'est à dire les ressources propres de l'entreprise (bénéfices non distribués, ...).
• Le financement externe : emprunts auprès des établissements de crédit, emprunts obligataires, augmentations du capital par appel à de nouveaux actionnaires.

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Financement

Externe Interne

Augmentation de capital
Emprunts auprès des établissements de crédit Autofinancement
Emprunts obligataires

2.2 Les ménages


La consommation et l'épargne Les ménages ont pour fonction principale la consommation. Toutefois leur revenu disponible n'est pas toujours totalement consommé
puisqu'une partie est réservée pour l'épargne
2.2.1 Définition de la consommation
Selon la comptabilité nationale, consommer correspond à l'acte d'utilisation d'un bien ou d'un service à des fins Individuelles ou collectives.
2.2.2 Types de consommation
• Consommation finale et consommation intermédiaire
- consommation finale : elle est définie comme étant l'acte qui consiste à utiliser un bien ou un service en vue de satisfaire directement un besoin humain (exemple : la
consommation d'un verre d'eau, ...).
- consommation intermédiaire : il s'agit de la consommation qui se fait au cours du processus de production, c'est-à-dire des biens incorporés pour élaborer d'autres
produits (exemples : les matières premières, l'énergie, etc.). Ce type de consommation concerne exclusivement les entreprises...
• Consommation Individuelle et consommation collective
- la consommation est dite individuelle si l'usage d'un bien est fait par un seul individu (exemple : lecture d'un livre, etc.),
- la consommation est de nature collective quand le bien ou le service peut être consommé en même temps par plusieurs personnes (exemple : routes, sécurité, justice,
éclairage public, etc.).
2.2.3 Le consommateur et la demande
2.2.3.1 Définition de la demande
La demande 'sur un marché est le nombre d'unités d'un bien ou d'un service qu'un consommateur est disposé à acheter, au cours d'une période donnée.
2.2.3.2 Facteurs déterminants de la demande
La demande dépend de plusieurs facteurs : le prix (P), le revenu disponible {R), le goût des consommateurs (G), etc.
Q = f (P, R, G, ...)
Avec Q : quantité désirée être achetée
• Effet prix : plus le prix d'une marchandise diminue, plus la quantité demandée sera élevée. Cette relation inverse entre le prix d'un bien et la demande exprimée par les
agents économiques définit ce que l'on appelle l'élasticité-prix de la demande. Cette élasticité permet de mesurer la relation qui lie l'évolution du prix et l'évolution de la
_demande d'un bien. Elle se mesure de la manière suivante :
𝐕𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞 (%)
𝐄𝐥𝐚𝐬𝐭𝐢𝐜𝐢𝐭é − 𝐩𝐫𝐢𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞 =
𝐕𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐱 (%)
Trois cas peuvent se produire :
- élasticité-prix négative : une hausse du prix de vente entraîne une diminution de la demande du bien de la part des ménages. À l'inverse, une baisse du prix de vente se
traduit par une augmentation de la demande du bien.
- élasticité-prix nulle : la variation du prix de vente d'un bien n'a aucune incidence sur la demande globale adressée à ce bien.
- élasticité-prix positive : une hausse du prix de vente entraine une augmentation de la demande adressée à ce bien (cas des biens de luxe).
• Effet revenu : la variation du revenu du consommateur modifie son pouvoir d'achat. Néanmoins une partie du revenu supplémentaire peut ne pas être consommée
immédiatement ce qui donne lieu à la constitution d'une épargne.
Ce comportement, de consommation évolue donc avec le niveau du revenu. Plus le revenu est élevé, plus une partie importante sera épargnée. Ce comportement est mis en
évidence par l'élasticité-revenu de la demande. Elle se détermine de la manière suivante :
𝐕𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞 (%)
𝐄𝐥𝐚𝐬𝐭𝐢𝐜𝐢𝐭é − 𝐑𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞 =
𝐕𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 (%)
Trois cas peuvent se produire :
- élasticité-revenu négative : une hausse du revenu entraine une diminution de la consommation de la part des ménages.

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- élasticité-revenu nulle : la variation du revenu n'a aucune incidence sur la consommation globale du ménage, ce qui témoigne d'un comportement d'épargne.
- élasticité-revenu positive : une hausse du revenu entraine une augmentation de la consommation du ménage.
• Effet de substitution : en cas de hausse· du prix d'un bien donné (exemple : huile). La demande portera sur des biens concurrentiels (exemple : beurre) dont les prix sont
restés constants.
• Effet d’habitude : les prix des produits de base (pain, huile, sucre) sont souvent stables. Toutefois s'ils augmentent, cela ne réduit souvent pas leur consommation car ils
demeurent des biens de première nécessité. L’épargne dépend :
Complément d’information : Relation : Revenu / Consommation / Epargne - du Revenu
- des Prix
- des Taux d’intérêt
Besoins Revenu des ménages - du besoin de sécurité des individus

Le niveau de Consommation dépend :


- du Revenu Consommation Epargne = Revenu – Consommation
- de l’Âge
- du Patrimoine

La structure de la Consommation dépend : La Consommation est multiforme, L’Epargne peut être financière,
- du Revenu il s’agit de biens, de services ou non financière.
- de l’Âge, du Sexe marchands ou non marchands.
- des prix des Biens

Commentaire :
Les ménages affectent leur revenu à la consommation et à l'épargne.
La consommation dépend des besoins, son niveau et sa structure sont fonction d'un certain nombre de facteurs (revenu, âge. etc.).
L'épargne dépend d'un certain nombre de facteurs (revenu, prix, taux d'intérêts).

2.2.3.3. Exceptions à la loi de la demande


• Les produits de luxe : les biens de luxe sont liés à un phénomène de prestige. Ils sont achetés en raison même de leur prix très élevé. Une hausse des prix de ces biens
n'entraine pas forcément une baisse de la demande.
• Les situations spéculatives : l'anticipation d'une hausse des prix peut engendrer une augmentation de la demande.
• Les produits de base devenus biens inférieurs : un bien est dit inférieur lorsque la quantité demandée de ce bien varie au sens inverse du revenu réel. Si le revenu
augmente la quantité demandée baisse (et inversement). Un bien inférieur est ainsi un bien de première nécessité, jugé inférieur par le consommateur car son revenu lui
permet d'utiliser des biens de meilleure qualité (exemple : utilisation du miel au lieu du sucre).
2.2.3.4. La consommation dans la pensée économique :
La consommation représentant est une variable fondamentale en économie. Un certain nombre d'économistes se sont donc attachés à définir précisément la fonction de
consommation.
• L'approche de KEYNES :
L'analyse keynésienne insiste sur la relation privilégiée qui existe entre la consommation et le revenu. La relation consommation / revenu est déterminée par la notion de
propension moyenne à consommer. Cette propension moyenne à consommer ·se calcule en taisant le rapport entre consommation finale des ménages et leur revenu. Elle
détermine donc la part du revenu des ménages qui est consacrée à la consommation. Soit :
Propension moyenne à consommer (PMC) = consommation finale des ménages / revenu disponible
KEYNES définit par suite la propension marginale à consommer, qui détermine dans quelle mesure une variation des revenus à un impact sur la consommation finale. Soit :
Propension marginale à consommer (Pmc) = accroissement de la consommation / accroissement du revenu
L'approche de Keynes repose sur le principe que le revenu s'accroît, la consommation augmente dans des proportions moins importantes. En d’autres termes, les ménages
épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui-ci s'accroît. La conséquence de cette loi approche est donc que la propension moyenne à
consommer des ménages doit diminuer dans le temps avec l'augmentation des revenus.
A la suite de KEYNES, d'autres auteurs sont venus compléter l'analyse de la fonction de consommation en approfondissant la relation consommation (c) / revenu (r). On
distingue deux types d'analyses :
• Analyse de la consommation sur te long terme :

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- L'approche de Kuznets : pour Kuznets, sur le Jong terme, la part du revenu consacré, à la consommation reste stable. L'augmentation du revenu se traduit par une
augmentation équivalente de la consommation, ce qui ne signifie pas que les ménages ont plus de besoins à satisfaire, mais plutôt qu'ils consomment des biens et services
de qualité supérieure.
- L'approche de Duesenberry : Duesenberry insiste sur l'importance des facteurs psychologiques dans la fonction de consommation. Il met en avant le coté symbolique de
la consommation à travers l'effet d'imitation ou de démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale supérieure.
- L'approche de M. Friedman : il introduit la notion de revenu permanent. La consommation reste liée au revenu. Cependant, elle ne dépend pas du revenu réel du
ménage, mais plutôt du revenu futur anticipé par l'agent économique. Ce revenu permanent est alors déterminé par l'agent économique en fonction entre autres de son
niveau d'étude, de ses compétences professionnelles ainsi que du patrimoine qu’il possède.
- L’approche de Modigliani : il propose l'hypothèse du cycle de vie de la consommation. Pour lui, l'agent économique distingue différentes périodes au cours de sa vie.
Jeune, il aura peu de revenu, puis, une fois actif, il va voir ses revenus augmenter régulièrement. Enfin, à l'âge de la retraite, ses revenus vont diminuer. Les dépenses de
consommation ne sont donc pas dépendantes du revenu actuel de l’agent économique, mais doivent rester relativement stables dans· le temps. Un comportement
d'épargne sera donc constaté dans la période d'activité de l'agent économique. Cette épargne permettant par la suite de maintenir un niveau de consommation relativement
stable malgré la diminution du revenu lié au passage à l’âge de la retraite.
• Analyse de la consommation sur le court terme :
- La notion' d'effet de cliquet : sur une courte période, un agent économique à tendance à conserver le même niveau de consommation quel que soit l'évolution de son
revenu disponible. Une variation du revenu aura un impact différé dans le temps, du fait que les modifications des habitudes de consommation sont plus lentes que les
changements de revenu.
- La variation anticipée des prix : l'augmentation générale du prix de vente des biens et services (l’inflation) joue sur le niveau global de la consommation des ménages. Si les
prix augmentent rapidement, les agents économiques vont avoir tendance à avancer leurs achats puisque, pour une dépense identique, ils auront un pouvoir d'achat
inférieur plus tard. La variation anticipée du revenu a le même impact sur fa demande globale des ménages.
- L'importance des liquidités disponibles : plus un individu disposera d'une épargne liquide importante, plus sa consommation sera sujette à des variations importantes. Une
absence de liquidités disponibles ne permet pas à l'agent économique de disposer d'un pouvoir d'achat supplémentaire à un moment donnée.
2.2.4 L'épargne des ménages
2.2.4.1 Définition
L'épargne est la fraction du revenu du ménage restant disponible une fois déduites les dépenses de consommation.
Consommation
Revenu disponible
Epargne brute

Epargne = Revenu – Consommation

2.2.4.2 Les motifs de l'épargne


- Epargne de précaution : désigne la fraction de l'épargne consacrée pour faire face aux aléas de la vie (maladie, perte d'emploi, accident, ...). Il s'agit de disposer d'une
réserve qui constituera une marge de sécurité.
- Epargne spéculative : est l'ensemble des revenus épargnés dans le but de tirer parti des occasions de plus-value en capital.
- Epargne en vue de disposer de liquidités : l'épargne dans ce cas est constituée afin de permettre une dépense de consommation plus importante dans le futur.
- Epargne en vue de constituer un patrimoine : ce patrimoine peut prendre des formes différentes (immobilier, ...) et sert soit à fournir un complément de revenu, soit à être
transmis sous la forme d'un héritage aux descendants.
2.2.4.3 Affectation de l'épargne
Thésaurisation
Affectations possibles Placement
Epargne (S)
Investissement

• Thésaurisation : un agent thésaurise s'il conserve des valeurs (argent, lingots, ...) de façon inactive.
• Placement : la part du revenu épargnée est placée dans différents actifs financiers (assurance-vie, valeurs mobilières, placement à la banque, ...) quand l'agent économique
est à la recherche d'un rendement financier.
• Investissement : désigne la part de l'épargne affectée dans les actifs non financiers. Le logement (actif immobilier) représente le principal actif non financier des ménages.
2.2.4.4 La mesure de l'épargne

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L’effort d'épargne des ménages est mesuré par le taux d'épargne.
𝐌𝐨𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥′é𝐩𝐚𝐫𝐠𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦é𝐧𝐚𝐠𝐞𝐬
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝′ é𝐩𝐚𝐫𝐠𝐧𝐞 = × 𝟏𝟎𝟎
𝐑𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐨𝐧𝐢𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦é𝐧𝐚𝐠𝐞𝐬

Complément d’information : L’Epargne selon la théorie du cycle de vie de Modigliani

Le taux d'épargne des ménages varie en fonction du temps. En conséquence, on peut distinguer trois Montant de l’épargne
accumulée
périodes :
• Jeunesse : l'agent économique consomme même en l'absence du revenu. Son épargne est donc négative.
• La via active : l'agent économique va accroitre son effort d'épargne au fur et à mesure que son revenu
augmente. Un tel comportement s'explique par le fait qu'il anticipe la baisse de son revenu liée au passage
à la phase de la retraite.
• La retraite : l'agent économique sera obligé de puiser dans son épargne pour maintenir sa consommation
au niveau antérieur. Âge de l’agent
économique
Soit le graphique suivant :
2.3 L'Etat et ses interventions économiques
L'Etat exerce des fonctions économiques très importantes. Il permet la satisfaction des besoins collectifs, il produit certains biens et services et effectue la redistribution des
revenus.
2.3.1 La satisfaction des besoins collectifs
Pour améliorer le niveau de vie des citoyens, l'Etat cherche à offrir des services ayant pour finalité la satisfaction des besoins de tous les agents économiques
(l'enseignement, la santé publique, les structures de communication, etc.).
L'Etat tend à satisfaire les besoins collectifs grâce aux services offerts qui sont gratuits ou quasi-gratuits. Les pouvoirs publics financent ces services à travers la contribution
de l'ensemble des agents économiques sous forme d'impôts.
2.3.2 La production de biens et services par les entreprises publiques
Les entreprises publiques, comme toute entreprise, développent leur activité dans le domaine industriel et commercial en vue de produire des biens et services destinés à la
vente. C'est-l'Etat qui est propriétaire en partie ou en totalité de leur capital. Il a la tutelle et impose son contrôle sur leur gestion.
Les entreprises publiques jouent un rôle économique important, et plus particulièrement dans certains secteurs jugés prioritaires pour l'économie nationale (l'énergie,
l'électricité, etc.).
Les entreprises publiques avec leurs filiales représentent un poids économique important (par leurs efforts dans l'emploi, leur capital, leur chiffre d'affaires et leurs
investissements). Aussi, elles occupent une place de premier plan dans les secteurs clés de l'économie nationale et constituent ainsi un instrument d'intervention de l'Etat
dans la sphère économique.
2.3.3 Redistribution des revenus
2.3.3.1 Répartition des revenus primaires
La création des richesses, c'est-à-dire la production de la valeur ajoutée résulte de la combinaison des facteurs de production. Ceux-ci sont achetés, loués ou payés par
l'entreprise. La répartition primaire est l'opération qui consiste à distribuer la richesse créée (valeur ajoutée) aux agents économiques ayant contribué à sa création.
La diversité des revenus de facteurs ressort du schéma simplifié suivant :
On peut aussi définir comme :
• Revenu primaire des ménages = revenu du travail + revenu du capital,
• Revenu primaire des sociétés = bénéfices non distribués,
• Revenu primaire des administrations = impôts sur la production.
2.3.3.2 Répartition secondaire des revenus
Dans le but de corriger les inégalités issues de la répartition primaire et dans un souci de solidarité et de justice, les Etats modernes ont adopté des mécanismes de
redistribution. Cette dernière se matérialise par des transferts courants.
• Les instruments de la redistribution
Les prélèvements : ils sont effectués par l'Etat et les organismes de sécurité sociale. On trouve essentiellement
• les impôts directs,
• les cotisations sociales.

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Les prestations sociales : elles sont versées par les organismes de sécurité commerciale (allocations familiales, ...). D'autres prestations sont directement financées par l'Etat
et les collectivités locales (aides sociales, aide aux logements sociaux, ...)
L'application du mécanisme de prélèvements et de prestations permet de passer du revenu primaire au revenu disponible brut.
Revenu disponible brut = revenu primaire - prélèvements obligatoires + prestations
2.4 Les sociétés financières et le financement de l'économie
A travers leur fonction d'intermédiation, les sociétés financières mettent en relation les agents économiques qui désirent placer leur épargne et ceux qui souhaitent
emprunter.
2.4.1 Les sociétés financières
Ce sont toutes les unités institutionnelles résidentes dont l'activité principale est « l’intermédiation financière » ou l'exercice des activités financières auxiliaires très
étroitement liées à l'intermédiation financière.
Le secteur des sociétés financières au Maroc est constitué de :
• Bank At Maghrib : c'est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Son capital est entièrement souscrit par l'Etat. Sa fonction
principale est la conduite de la politique monétaire et de crédit par la réglementation et le contrôle de l'activité des établissements de crédit.
• Les établissements de crédit : aux termes de la loi bancaire de 1993, un établissement de crédit est une personne morale qui effectue à titre de profession habituelle, l'une
des opérations suivantes :
• La réception de fonds du public,
• La distribution de crédits,
• La mise à la disposition de la clientèle de tous les moyens de paiement ou leur gestion.
Les établissements de crédit comprennent :
• Les banques : BMCI. BMCE, BP, ATTIJARIWAFA BANK, SGMB, ...
• Les sociétés de financement : sociétés de crédit à la consommation (Crédor), sociétés de crédit-bail (Maroc leasing).
• Les sociétés d'assurance et les organismes de retraite : ce sous-secteur regroupe toutes les unités institutionnelles dont la fonction principale consiste à fournir des services
organisant la mutualisation du risque, c'est-à-dire de transformer des risques individuels en risques collectifs en garantissant le paiement d'une indemnité ou d'une·
prestation en cas de réalisation du risque. (Exemple : Wataniya, CIM, …).
2.4.2 Le financement de l'économie
Les crédits accordés pour le financement de l'activité économique déterminent la quantité de la masse monétaire en circulation dans l'économie.
2.4.2.1 Définition et fonctions de la monnaie
La monnaie constitue un moyen de paiement utilisé pour effectuer les règlements sur les marchés des biens et services ou encore des dettes.
La monnaie remplit principalement trois fonctions économiques :
• une unité de mesure : elle exprime la valeur des biens et services par le biais d'une même unité de mesure (exemple : le dirham au Maroc),
• un moyen d’échange : la monnaie est un moyen de paiement qui permet d'acheter n'importe quel bien. Elle a un pouvoir d'achat général et immédiat,
• une réserve de valeur : le revenu non dépensé d'un agent économique peut être épargné sous forme d'encaisses monétaires ou d'autres éléments financiers.
2.4.2.2 Les formes de la monnaie
La monnaie fiduciaire : est formée par l'ensemble de billets et de pièces en circulation.
La monnaie scripturale : représente les avoirs détenus par les banques sous forme de dépôts à vue de comptes sur carnet et par les OPCVM monétaires.
2.4.2.3 La masse monétaire et ses contreparties
• La masse monétaire
Elle regroupe tous les moyens de paiement détenus par les agents non financiers (pièces, billets, dépôts à vue, etc). Ces moyens de paiement sont classés successivement
sous forme d’actifs de moins en moins liquides et constituent des indicateurs appelés agrégats monétaires.
Agrégats monétaires Contenu
M1 Monnaie fiduciaire Monnaie scripturale
M2 M1 + Quasi-monnaie (dépôts à vue)
M3 M2 + Placement à terme

• Les contreparties de la masse monétaire


Elles sont constituées par les créances sur l'extérieur (création monétaire d'origine externe) et le crédit interne (création monétaire d'origine interne : créances sur l'Etat et
créances sur l'économie nationale).

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2.4.2.4 Les formes de financement
• Le financement interne : désigne l'utilisation propre des ressources par les agents économiques (autofinancement).
• Le financement externe : représente le recours aux fonds auprès d'autres agents. Il est direct lorsque les agents économiques ayant des besoins de financement (agents à
déficit) qui sont généralement les entreprises et tes administrations se procurent des ressources directement auprès de ceux qui ont des capacités de financement (agents à
excédents) qui sont souvent des ménages.
La relation entre agents à déficit et agents à excédent se fait sur le marché financier par le biais d'émission de titres (actions, obligations, ...) sur ce marché sans intermédiaire.
Le financement externe peut aussi être indirect appelé financement intermédié quand une institution financière, telle que la banque, collecte J'épargne des agents à
excédent pour la distribuer sous forme de crédits à d'autres agents à déficit.
Le transfert de fonds des épargnants vers les investisseurs se fait de plus en plus à travers le marché financier qui représente le lieu d'émission et d'échange des valeurs
mobilières (actions, obligations. etc.). Le rôle de ce marché est déterminant en matière de drainage de l'épargne, de la liquidité des placements et de la restructuration du
capital des sociétés.

Résumé
L'activité de production et l'acte de consommation de biens économiques représentent deux pôles particulièrement importants de l'analyse économique.
Etudier les entreprises et la production, c'est faire ressortir la multitude d'unités de production ainsi que leur comportement. Celles-ci son préoccupée par la recherche de la
combinaison productive optimale qui leur permettra d'obtenir la meilleure utilisation des ressources.
Etudier les ménages et la consommation fera apparaître les différents facteurs qui exercent une influence sur le comportement des consommateurs et sur la demande des
biens. Le consommateur constitue un agent économique rationnel amené à faire son « calcul économique » pour obtenir le maximum de satisfaction.
Le rôle économique de l'Etat n'a cessé de se développer dans les économies modernes. L'Etat, en tant qu'une composante de la nation permet de satisfaire les besoins
collectifs, de produire des biens et services (par le biais des entreprises publiques), et d'assurer la redistribution des revenus.
Si I' activité économique s'articule autour de la production des richesses, alors l'intérêt est porté aussi sur l'étude de la répartition des revenus, c'est-à-dire sur la façon dont
ils ont été distribués entre les différents agents économiques ayant contribué è leur création.
Enfin on ne peut négliger les socl6tés financières dans leur rôle de financement de l’économie puisqu'elles mettent en liaison les agents économiques en mesure d'épargner
avec ceux ayant des besoins de financement.

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Exercices
Interpréter les termes de la fonction suivante : C = 75 + 0,90 Rd
C représente la consommation globale
Rd représente le revenu disponible
Réponse :
Rd = 0  C = 75 ; 75 est le niveau de consommation incompressible ou autonome.
𝑑𝐶
= 0,9 ; 0,9 représente la propension marginale à consommer. Ainsi, si le revenu disponible augmente de 100 Dhs, les dépenses de consommation augmenteront de 90
𝑑𝑅𝑑
Dhs.
En effet :
Δ𝐶
ΔRd
= 0,9  ΔC = 0,9 Δ Rd  Δ Rd = +100  Δ C = +90

Exercice
Interpréter les termes de la fonction suivante : C = 20 + 0,85 Rd
C représente la consommation globale ;
Rd représente le revenu disponible ;
1. Trouver l’expression de la fonction d’épargne.
2. Déduire la valeur de la propension marginale à épargner.
Interpréter
Réponse :
1. L’épargne (E) est un solde. Elle représente la différence entre le revenu disponible (Rd) et les dépenses de consommation.
On a donc :
E = Rd - C  E = Rd - (20 + 0,85 Rd)
 E = Rd - 20 - 0,85 Rd
 E =- 20 + 0,15 Rd
𝐸 = (𝑃𝑚𝐸 ∗ 𝑅𝑑) − 𝐶 0
2. La propension marginale à épargner, notée S, est la variation du montant épargné consécutive à la variation du revenu disponible (Rd).
Mathématiquement, elle correspond à la dérivée de la fonction d’épargne par rapport au revenu disponible (Rd).
On a :
𝛥𝐶
𝑃𝑚𝐸 = 𝑃𝑚𝐸 = 1 − 𝑃𝑚𝐶
𝛥𝑅𝑑
 PmE = 1 - 0,85
 PmE = 0,15
Ainsi, lorsque le revenu de l’individu augmente de 100 Dhs, le montant épargné augmente de 15 Dhs.
En effet, on a :
𝛥𝐸
𝑃𝑚𝐸 =
𝛥𝑅𝑑
 Δ E = PmE * Δ Rd
 Δ E = 0,15 Rd
Rd = + 100  Δ E = + 15

Selon Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s’accroît, mais dans des proportions moins importantes parce que les ménages épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui-
ci s’accroît (l’épargne est une fonction croissante du niveau de revenu). Un ménage qui reçoit le SMIC peut difficilement épargner. La plus grande partie du revenu sera consacrée à la consommation. En revanche un
ménage gagnant 10 fois le SMIC pourra plus facilement épargner on peut même penser qu'il serait étonnant qu'il dépense la totalité de son revenu.

La relation entre consommation et revenu exprime la tendance à consommer, la propension à consommer. Cette propension peut être calculée en moyenne ou/et à la marge. La propension moyenne à consommer
le revenu c'est le rapport de la consommation des ménages à leur revenu. La propension marginale à consommer c'est le rapport de la variation de la consommation entrainée par celle du revenu à cette variation du
revenu. La fonction keynésienne de consommation est généralement exprimée de la façon suivante parce que la propension marginale à consommer c est supposée être constante (en réalité Keynes fait l'hypothèse
que la propension marginale à consommer aurait tendance à diminuer avec la hausse du revenu) :

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http://public.iutenligne.net/economie/simonnet/court-terme/documents/conso2/conso2.html

C(t) = c.Y(t) + Co
Consommation des ménages
C’est consommation de l'ensemble des ménages, Y est le revenu des
ménages et c’est la propension marginale à consommer comprise entre 0
C = c.Y + Co
et 1. Co est la consommation incompressible autonome. ΔC
La propension moyenne est ici : C(t) / Y(t) = c + Co / Y(t) elle est donc
décroissante quand le revenu augmente. C = ΔC / ΔY
Co
La propension marginale est ici : ΔC(t) / ΔY(t) = c qui est une constante.
ΔY Revenu des ménages

Si la relation entre revenu courant et consommation courante est stable, alors on pourra mener une politique de relance par la consommation.

Par une augmentation des dépenses publiques se traduisant par une augmentation du revenu des ménages l'État peut stimuler la consommation. Le supplément de dépenses de consommation des ménages
entraînera un supplément des ventes pour les producteurs. Ces derniers pourront à leur tour dépenser davantage et ainsi de suite... Ainsi l’Etat peut accroître ses dépenses, par exemple en augmentant les prestations
sociales aux ménages, qui verront leurs revenus s’élever et par conséquence augmenteront leur consommation. Toute augmentation du revenu entraîne, via la consommation, un effet multiplicateur sur la
production nationale.

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Révision
Question 1 :
Comment définir la science économique ?
Réponse 1 :
On peut définir la science économique à partir de concept des problèmes économiques. Les problèmes économiques poussent les économistes d’analyser et de comprendre
la nature de ces problèmes, et de chercher les solutions.
Donc la science économique est une science qui s’intéresse à l’analyse et de comprendre les problèmes économiques.
On a aussi le terme de la rareté des ressources, qui obligé les sociétés de prendre un choix qui est meilleur possible parmi tous les autres choix disponibles ce choix adopté
par la société lié à un coût s'appelle "Coût d'opportunité".
A partir les trois termes « Rareté, choix et coût d’opportunité », on peut définir que La science économique est une science qui s'intéresse aux problèmes de l'affectation des
ressources rares à des fins alternatives et concurrentes.
La science économique s'intéresse à l'étude du comportement de l'homme. Il consiste à traiter les activités particulières de l’économie telles que les décisions individuelles
portant sur un consommateur, et aussi traiter les variables économiques globales tels que le produit intérieur brut.

Question 2 :
Présentez l'apport essentiel de chaque courant à la pensée économique en précisant chronologiquement l'époque de chacun.
Réponse 2 :
Le mercantilisme : (vers le 16ème siècle).
C’est une doctrine qui explique que la puissance de l'État résulte de l'enrichissement de la nation, qui est obtenue par le développement de l'industrie et du commerce, par
un excédent commercial et une accumulation de métaux précieux. Ainsi que Les mercantilismes sont populationnistes, c'est-à-dire favorables au développement de leur
population qui inspire la force ou la puissance militaire de la nature. Il est aussi favorable à l'intervention de l'État au sein de l'économie à plusieurs niveaux : fiscalité,
contrôle des prix, protection douanière, etc.
La physiocratie : (vers le 18ème siècle)
C'est une doctrine qui est délimitée entre 1750 et 1770 en France. Elle explique l'idée du libre-échange qui marque l'opposition à l'interventionnisme étatique, elle rejette le
protectionnisme et le Mercantilisme et considère l'initiative privée comme le moteur du libéralisme. Elle considère que l'activité agricole est la source de richesse exclusive,
il faut encourager les agriculteurs par la fixation libre des prix des produits elle puisse être libre d'écouler ses produits et de ne doit pas être gênée par les différents impôts.
Le courant classique : (Au milieu du 18ème siècle) c'est une doctrine qui affirme le caractère fondamental de la liberté individuelle dans les domaines politiques et
économiques et qui s'oppose à toute forme d'intervention de l'Etat. Ce courant basé sur des principes telle que :
1- Liberté individuelles : Donner la liberté totale aux individus d’agir par leurs propres initiatives sans faire face à des obstacles par une autorité supérieurs.
2- Primauté du marché : le marché est le seul élément régulateur de l'activité économique.
3- Non à l’interventionnisme : Le rôle de l’Etat doit être réduit au rôle de maintien de l’ordre public tel que : la justice ; sécurité ; défense ;…
4- Non à protectionnisme : Chaque individu doit être libre de fonder une entreprise et vendre ses produits, et chaque pays doit se spécialiser dans la fabrication des
produits.
5- Les classes sociales :
- La classe des propriétaires fonciers qui sont en possessions des terres. (Perçoit une rente foncière) ;
- La classe des entrepreneurs capitaliste qui fournissent le facteur « capital ». (donner un profit) ;
- La classe des travailleurs qui fournissent le facteur « travail », perçoit un salaire en contrepartie du facteur de production.
Critique marxiste : (Au 19ème siècle)
C’est une critique de la pensée économique de son époque. Marx procède à une analyse critique du système de production capitaliste de trois points :
- Il considère le système capitaliste comme n’étant qu’une phase d’un processus historique général, alors que pour les classiques c’est plutôt un aboutissement.
- Il donne une explication dialectique et matérialiste, donc non naturelle de l’évolution des sociétés.
- Il critique le secret du profit, et la dynamique du capitalisme ; l’exploitation du travailleur qui possède la force de travail par le capitaliste qui achète cette force du travail.
Le courant néoclassique : (A la fin de 19ème siècle)

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C’est une doctrine qui explique les comportements des agents économiques en vue de l’allocation optimale des ressources rares à usages alternatifs en adaptant la
microéconomie comme base de leur analyse économiques. (Approche microéconomique) Les principes néoclassiques sont les suivants :
- Raisonnement marginal : Ils cherchent la quantité globale et s’attachent au calcul économique des unités individuelles.
- Rationalité économique : L’individu est capable de classer les choix possible par ordre de préférence, il cherche le maximum de satisfaction.
- Valeur – utilité : C’est une valeur subjective et physiologique d’un bien est déterminée par son utilité pour celui qui la demande.
- L’équilibre économique : L’égalisation de l’offre et la demande et le prix d’équilibre.
Approche Keynésienne : (début de 20ème siècle, John Maynard Keynes : 1883-1946) : C’est une approche macroéconomique qui considère que l’Etat est un agent
économique qui doit intervenir au sein de l’activité économique, en encourageant les producteurs et les consommateurs à adapter telle mesure économique.

Question 3 :
Quels sont les lois économiques de courant classique ? Présentez les explications de chacun.
Réponse 3 :
Les lois économiques de courant classique sont les suivants :
La loi des avantages comparatifs de David Ricardo (1772-1823) (Loi des avantages relatifs) :
- Chaque pays doit se spécialiser dans la production en utilisant les facteurs de production, dont il dispose en abondance et pour lesquels le coût de fabrication est le plus
faible ;
- Avoir une division du travail fondée sur l’avantage relative.
La loi des débauchés de Jean Baptiste (1767-1842) (Loi de Say);
- « Chaque produit créé son propre débouché » : c’est l’offre qui créé sa propre demande c.à.d. la valeur des biens et services produits se transforme en un revenu qui sera
dépensé pour l’achat des autres produits.
La loi naturelle de l’évolution de la population de Thomas Robert Malthus (1766-1834) :
- La population augmente selon une progression géométrique alors que les denrées alimentaires augmentent selon une progression arithmétique.
- Ceci aboutir à une crise démographique qui va affecter des problèmes de nourrir la population. Alors il faut limiter la croissance démographique en réduisant les
naissances et retarder les mariages.
La loi des rendements décroissants.
- L’augmentation de la quantité des facteurs de production entraine une augmentation moins rapide de rendement. Cette augmentation expliquée par la décroissance de
rendement.

Question 4 :
Quel sont les principes de base du courant classique ?
Réponse 4 :
Les principes de base du courant classique sont :
1) Liberté individuelles :
• Donner la liberté totale aux individus d’agir par leurs propres initiatives sans faire face à des obstacles par une autorité supérieurs.
• les individus doivent bénéficier d'une totale autonomie dans les organisations et dans leur propre existence.
• Laisser fonctionner librement le marché.
2) Primauté du marché : (Liberté de marché : la libre concurrence).
Le marché est le seul élément régulateur de l'activité économique.
La concurrence pure et parfait :
- Atomicité des intervenants « Grand nombre d’offreurs et demandeurs » ;
- Transparence de l’information ;
- Mobilité des facteurs de production ;
- Homogénéité des produits ;
- Libre entrée et libre sortie du marché (fluidité) ;
3) Non à l’interventionnisme :
• Le libre-échange entre les pays, éliminer les frontières

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• Le rôle de l'État doit être réduit au rôle de « gendarme ».
• Le rôle de l’Etat doit être réduit au rôle de maintien de l’ordre publique tel que : la justice ; sécurité ; défense ;…
4) Non à protectionnisme :
• Chaque individu doit être libre de fonder une entreprise et vendre ses produits.
• Etre libre d’exprimer ses goûts et préférences ;
• Chaque pays doit se spécialiser dans la fabrication des produits pour lesquels il a des conditions meilleurs que les autres pays.
5) Les classes sociales : (classe de propriétaires, classe des entrepreneurs capitalistes et classes des travailleurs.)
• La classe des propriétaires fonciers qui sont en possessions des terres. (Perçoit une rente foncière) ;
• La classe des entrepreneurs capitaliste qui fournissent le facteur « capital ». (donner un profit) ;
• La classe des travailleurs qui fournissent le facteur « travail », perçoit un salaire en contrepartie du facteur de production.

Question 5 :
Citez l'analyse critique de Marx.
Réponse 5 :
L’analyse de Karl Marx (1818-1883) est une critique de la pensée économique de son époque.
Marx procède à une analyse critique du système de production capitaliste :
Il réfute l’existence de ces lois économiques naturelles ou universelles ; Chaque société à ses propres particularités et spécifiés ;
Il considère le système capitaliste comme n’étant qu’une phase d’un processus historique général, alors que pour les classiques c’est plutôt un aboutissement. Il donne une
explication dialectique et matérialiste, donc non naturelle de l’évolution des sociétés.
Il critique le secret du profit, et la dynamique du capitalisme ; l’exploitation du travailleur qui possède la force de travail par le capitaliste qui achète cette force du travail.

Question 6 :
Quel est l'explication du Mercantilisme ?
Réponse 6 :
Les mercantilismes explique que la puissance de l'État résulte de l'enrichissement de la nation, qui est obtenu par le développement de l'industrie et du commerce, par un
excédent commercial et une accumulation de métaux précieux. Ainsi qu’ils sont populationnistes, c'est-à-dire favorables au développement de leur population qui inspire la
force ou la puissance militaire de la nature. Il est aussi favorable à l'intervention de l'État au sein de l'économie à plusieurs niveaux.

Question 7 :
Quel sont les formes de Mercantilisme ?
Réponse 7 :
Les formes de Mercantilisme sont : - Mercantilisme commercial en Angleterre ; - Mercantilisme industrialiste en France ; - Mercantilisme bullioniste (métalliste) en Espagne.

Question 8 :
Quel sont les écoles néoclassiques ?
Réponse 8 :
Les écoles néoclassiques sont les suivantes
École de Lausanne : Cette école regroupe tous les économistes qui sont dans la ligne de Leon Walras. Elle met l'accent sur l'intérêt général et le concept d'optimum. On
l'appelle aussi "École de l'équilibre général" ou "école mathématique de Lausanne".
École autrichienne : Elle est née à Vienne par l'impulsion de Karl Menger. Ces principaux auteurs sont : Ludwig Von Mises (1881-1973) ; Friedrich Von Wieser (1851-1926).
École de Cambridge : Cette école propose une théorie de l'équilibre partiel qui va s'intéresse aux équilibres des agents économiques et aux équilibres des marchés.

Question 9 :
Définissez les termes suivants : • Rationalité économique ; • Valeur - utilité ; • Raisonnement marginal ;
Réponse 9 :
• Raisonnement marginal : Ils cherchent la quantité globale et s’attachent au calcul économique des unités individuelles.
• Rationalité économique : L’individu est capable de classer les choix possible par ordre de préférence, il cherche le maximum de satisfaction.

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• Valeur – utilité : C’est une valeur subjective et physiologique d’un bien est déterminée par son utilité pour celui qui la demande.

Question 10 :
Quel l'approche de la courant néoclassique ? "Justifier votre réponse"
a) Macroéconomique
b) Microéconomique
Réponse 10 :
L'approche du courant néoclassique est une approche microéconomique, par ce qu’elle explique les comportements des agents économiques en vue de l’allocation
optimale des ressources rares à usages alternatifs.

Question 11 :
Quel l'approche de Keynes ? "Justifier votre réponse"
a) Macroéconomique
b) Microéconomique
Réponse 11 :
L'approche de Keynes est une approche macroéconomique, par ce qu’il analyse l’économie nationale en utilisant des grandeurs économiques.

Question 12 :
Présentez les acteurs économiques en précisant la fonction essentielle de chacun.
Réponse 12 :
Les acteurs économiques sont les suivants
• Les ménages : C’est l’ensemble des personnes qui vivent au sein d’un même logement, qui composent une famille et ayant leur autonomie ;
- Sa fonction principale : la consommation ;
- Leurs ressources principales : la rémunération et prestations sociales
• Institutions financières : Sont des organismes financiers comme la banque centrale, les banques commerciales, la bourse, les sociétés de crédit …
- Ses fonctions principales : financement de l’économie par collecter les fonds et accorder des crédits.
• Sociétés non financières : Sont des organismes spécialisés au produire des biens et services pour a but de réaliser les bénéfices.
- Fonction principale : de produire des biens et services marchands.
- Leurs ressources : la vente de leur production.
• Sociétés d’assurance : Ce sont des sociétés dont la fonction de faire face aux risques collectifs ou individuel pour la futures.
- Fonction principale : transformer la charge du risque individuelle en charge collective en garantissant le versement d’une somme en cas de réalisation d’un risque.
- Leurs ressources : les primes versées par leur client.
• Administrations publiques :
- Fonction principale : Produire des services non marchands et prélèvent des impôts et des cotisations sociales obligatoires.
- Leurs ressources : prélèvent les cotisations sociales et les impôts
Les types des administrations publiques :
- Les administrations publiques centrales : Les universités ;
- Les administrations publiques locales : chambre de commerce, les lycées ;
- Les administrations publiques de sécurité sociales : Prestations sociales.
• Administrations privées : Sont des institutions de but lucratif au service des ménages ;
- Fonction principale : Produire des services non marchands destinés à des groupes privés.
- Leurs ressources : proviennent des dons, des subventions et des contributions volontaires des ménages.
• Le reste du monde : C’est le monde externe qui répond aux besoins de la comptabilité nationale (il accord à l'État par des exportations et des importations).
- Elle sert à faire apparaitre des opérations entre les acteurs économiques d’un pays et ceux d’autre pays dans le monde.

Question 13 :
Citez les opérations des acteurs économiques sur les biens et les services.

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Réponse 13 :
Les opérations sur les biens et les services sont :
• La production : créer des biens et des services, marchands et non marchands.
• Consommation intermédiaire : c'est la valeur de la transformation des matières premières en matière produits ou semi produite entré dans processus de production. •
Consommation finale : la valeur finale des biens et des services qui sont utilisés pour satisfaire directement les besoins des consommateurs. • L’investissement : la valeur des
biens durables acquérant, elle destinés à être utilisé pendant une période relativement longue. • Importations et Exportations : la valeur des biens et services échangés par
l’économie nationale avec le reste du monde. • Valeur-ajoutée : permet de rémunère les salariés, de payer les différents impôts liés à la production, la taxe sur la Valeur
Ajoutée (T.V.A.).

Question 14 :
Quel sont les opérations de répartition ?
Réponse 14 :
Les opérations de répartition sont :
• Rémunération du salaire : Salaires bruts et cotisations sociales aux charges des employeurs.
• Les revenus de la propriété et de l’entreprise : sont les loyers, les intérêts, les redevances des brevets
• Les impôts liés à la production et d’importation : Droits de douane, la TVA, la taxe professionnelle, et d'autres impôts indirects.
• Les subventions d'exploitation : ce sont des dons versés par les administrations publiques aux entreprises pour le soutien de l'activité économique.
• Les opérations d'assurance dommages : Concernent le paiement des primes et le versement des indemnités pour le règlement des sinistres (accident, incendie, vol, etc.).
• Les transferts courants sans contrepartie : Impôts sur les bénéfices des entreprises, impôts sur le revenu, les cotisations et prestations sociales, etc.
• Les transferts en capital : Les subventions d'investissement, impôts sur le capital.

Question 15 :
Citez la classification des entreprises.
Réponse 15 :
On peut classifier les entreprises en :
a- Entreprises privées :
• Entreprises individuelles : un seul propriétaire, pas de personnalité juridique, pas de patrimoine propre.
• Sociétés privées : plusieurs associés qui mettent en commun un patrimoine, disposent d’une personnalité morale : société à responsabilité limitée (SARL) et société
anonyme (SA) notamment.
• Entreprises coopératives : permettent à plusieurs producteurs de créer une organisation qui leur fournit des services communs tout en conservant l’autonomie de leur
entreprise.
b- Entreprises publiques Entreprises appartenant en totalité ou en partie à l’Etat ou aux collectivités locales :
• Société d’économie mixte : sont des sociétés lesquelles l’Etat détient une part du capital social ;
• Nationalisation : lorsque l’Etat prend la totalité du contrôle d’une entreprise privée. • Privatisation : lorsque une entreprise nationale vend son capital à des actionnaires
privés
c- Secteur d’activité
• Secteur primaire : Toutes les activités liées directement à l’exploitation du milieu naturel et producteur de matières premières. Il considère un secteur à progrès technique
moyen.
• Secteur secondaire : Regroupe les industries, bâtiments, travaux publics des activités extractives. Il considère un secteur à progrès technique rapide.
• Secteur tertiaire : C’est une activité de services (commerce, banque, transport, etc.) Il considère un secteur à progrès technique lent. • Secteur quaternaire : Regroupe les
services et activités plus moderne (recherche et communication, information, etc.)

Question 16 :
Définissez le terme d'élasticité de la demande et donnez son interprétation.
Réponse 16 :
C’est le rapport entre le pourcentage de variation de la demande d’un bien ou service et le pourcentage de la variation de son prix.
Elle permet de mesurer l’intensité entre la fluctuation de réaction des consommateurs et la variation des prix.

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L’interprétation : L’augmentation du prix d’un bien conduit à la baisse de se demande, donc l’effet du prix sur la demande étant négatif.

Question 17 :
Donnez l’interprétation le terme d'élasticité prix.
Réponse 17 :
Il y a 3 interprétations de terme d'élasticité prix :
- Pour les biens substituables, l’élasticité-prix croisée est positive, parce que la hausse du prix de l’un incité à augmenter la consommation de l’autre.
- Négative pour les biens complémentaires : La hausse du prix d’un bien pénalisera la demande des autres biens.
- Nulle pour les biens indépendants.

Question 18 :
Quels sont les motifs d'épargne ? Quel est son rôle économique ?
Réponse 18 :
Les motifs d'épargne sont :
- Le désir d’économiser en vue d’effectuer des achats très importants (logements, terrain, etc.)
- La constitution d’une réserve face à l’incertitude de la future (chômage, maladie, crises, etc.)
- La constitution ou le développement d’une affaire (entreprise par exemple). Son rôle économique consiste d’investir pour augmenter les richesses nationales et d’une
distribution supplémentaire de revenus.

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Révision
Question 1/4
L’approche empirique en économie.

Question 1/3
Présentez et discutez le rôle de l'Etat dans la vie économique.

Question 1/5
Présentez et discutez l’apport d’Adam Smith à la pensée économique.

Question 1/4
La notion de richesse chez Adam Smith.

Question 1/4
La théorie des avantages chez David Ricardo.

Question 1/5
Expliquez la relation consommation / Revenu chez John Maynard Keynes.

Question 1/4
La notion de demande effective chez John Maynard Keynes.

Question 1/3
Présentez et discutez la relation Epargne-Investissement chez John Maynard Keynes.

Question 1/5
Selon John Maynard Keynes, La consommation est une fonction croissante à taux décroissant du revenu courant : Δ C/C < Δ R/R . Commentez et discutez :

Question 1/5
Comparez la relation Epargne-Investissement chez John Maynard Keynes et chez les néo-classiques.

Question 1/5
Quelle est la différence entre Elasticité-Prix de la demande et Elasticité-Revenu de la demande ?

Question 1/5
Quelle l’utilité de la comptabilité nationale ?

Question 1/3
Comparez l’approche empirique et l’approche théorique en économie.

Question 1/5
Présentez et discutez la notion de revenu permanent chez M. Friedman.

Question 1/5
Quels sont les modes de financement de l'investissement des entreprises ?

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Question 1/6
Expliquer la relation entre d'une part : Client et Entreprise, Environnement juridico-politique & entreprise, ces relations sont-elles de natures différentes ?

Question 1/6
Etude de cas : Soit une société créée en 2009 sous la dénomination « TOP science » pour un capital de 3.000.000 Dhs, spécialisée dans la fabrication et la production et la
commercialisation des instruments de mesures. Appliquer l'approche traditionnelle et systémique pour définir cette entreprise et procéder à sa classification.

Question 1/6
L'objet de la science économique est l'activité économique ; commenter en montrant votre accord ou désaccord avec cette définition de la science économique.

Question 1/6
Comparer la structure fonctionnelle avec la structure matricielle, montrer les avantages et limites de chaque type de structures ?

Question 1/6
Pourquoi les ménages sont considérés comme des agents économiques et pourquoi ils sont amenés à faire des choix économiques ?

Question 1/6
Expliquer pourquoi le marketing est basé sur la connaissance du marché ? Et commenter la politique de produits en rapport avec son cycle de vie ?

Question 1/5
Expliquer les relations qui existent entre les agents économiques dans le cadre du circuit économique (définir les agents économiques et circuit économique) ??

Question 1/5
Etude de cas : Soit une société créée en 2009 sous la dénomination « TOP science » pour un capital de 4.000.000 Dhs, spécialisée dans la fabrication et la production et la
commercialisation de produits chimiques, Elle emploie 400 salariés, et a réalisé durant l’exercice 2010, un Chiffre d’Affaires de 30.000.000 Dhs. Classer l’entreprise d'après
les critères économiques juridiques, quelles sont les finalités de l'entreprise ?

Question 1/5
Quels sont les composants du Macro environnement ? Donner des exemples ?

Question 1/5
Quelles sont les principes de l'organisation et les facteurs qui influencent sur la structure ?

Question 1/5
Quelle est la différence entre la micro et la macroéconomie ?

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Question 1/4 SR
Trois thèmes définissent l’objet de la Science économique : les richesses matérielles, l’échange et les choix. Commentez et discutez.

Question (3 fois)
Présentez et discutez l’approche empirique en sciences économiques

Question 1/5 SR
Comparez la notion de la Valeur chez Adam Smith et chez les néoclassiques.

Question 1/5 SR
Quels sont les facteurs de production ?

Question (3 fois)
Quels sont les facteurs qui déterminent la demande sur un marché ?

Question 1/4 SR
Quelle est la différence entre consommation finale et consommation intermédiaire ?

Question 1/5 SR
Quelle est la différence entre coût moyen et coût marginal ?

Question 1/5 SR
Quels sont les facteurs qui déterminent la quantité demandée par un consommateur ?

Question 1/5 SR
Présentez et discutez l’approche de la consommation chez John Maynard Keynes.

Question 1/4 SR
Quelle est la différence entre consommation finale et consommation intermédiaire ?

Question 1/4 SR
Quelle est la différence entre répartition primaire et redistribution des revenus ?

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Exercice
On dispose pour l'année N des informations ci-dessous relatives aux coûts de production de l'entreprise « GAMA » :
Q C.F.T C.V.T C.T C.M ( C.T / Q ) Cm ( Δ C.T / Δ Q )
1 10 2 ___ ___ ___
2 10 4 ___ ___ ___
3 10 5 ___ ___ ___
4 10 10 ___ ___ ___
5 10 20 ___ ___ ___
TAF : Complétez le tableau des coûts de l'entreprise « GAMA » en calculant le coût total, le coût moyen et le coût marginal pour chaque unité produite. (Commentez vos
résultats).

Exercice
Commentez et discutez les équations ci-dessous :
Y=C+I
Y = C + I + G + ΔS + X – M
Y = Cp + Cg + Ip + Ig + G + ΔS + X – M

Exercice
Commentez et discutez les équations ci-dessous :
C = c.Y + Co (avec : 0 < c < 1 )
S = (1- c) Y - Co

Question de définitions
Définir Consommation intermédiaire.
Définir Consommation finale.
Définir Coût marginal.
Définir Coût moyen.
Définir Elasticité-Revenu de la demande.
Définir Elasticité-Prix de la demande.
Définir Epargne spéculative.
Définir Investissement.
Définir Investissement de productivité.
Définir Investissement de remplacement.
Définir Productivité.
Définir Productivité du capital.
Définir Produit Intérieur Brut (PIB)
Définir Propension marginale à consommer.
Définir Taux d'activité.
Définir Taux d'épargne.
Définir Termes de l’échange.
Définir Unité institutionnelle.

Jalil El Outmani 42

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