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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple –Un But – Une Foi

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE


ET DE L’INNOVATION

UNIVERSITE IBA DER THIAM DE THIES

Unité de Formation et de Recherche des Sciences Economiques et Sociales (UFR SES)


Département : Sciences économiques et sociales
Licence : Sciences économiques et de gestion
Option : Techniques bancaires et quantitatives

PROJET DE FIN DE CYCLE

THEME : MICROFINANCE ET DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRENEU-


RIAT AU SENEGAL : CAS DES PME

Groupe 1: Encadreur :
Omar Dramé Professeur Ibrahima Thiam
Henry Pouye Co-encadreur :
Khady Tine Docteur Moussa DIOP

Année académique : 2021-2022


DEDICACES ET REMERCIMENTS :

Ce présent travail est dédié :


A nos très chers parents ;
Rien au monde ne vaut les efforts fournis jours et nuits pour notre éducation et notre bien-être.
Ce travail est le fruit de vos sacrifices que vous avez consentis pour notre éducation et notre
formation.
A nos frères et sœurs ;
Vous vous êtes dépensés pour nous sans compter. En reconnaissance de tous les sacrifices
consen- tis pour nous, nous vous exprimons notre profonde gratitude.
A nos enseignants de l’école primaire jusqu’à l’université, dont les conseils précieux nous ont
guidés, trouvez ici l’expression de notre plus forte reconnaissance.
A nos amis, nous vous remercions d’être toujours près de nous.
Le moment est venu de nous acquitter d’un devoir impérieux en rendant grâce à toutes les per-
sonnes qui ont eu à contribuer à la réalisation de ce projet de fin de cycle.
Qu’ils nous plaisent en ces moments importants pour nous d’adresser de prime abord nos remer-
ciements chaleureux à nos bienveillants professeurs encadreur et co-encadreur professeur
Ibrahima Thiam et Docteur Moussa Diop, nous leur reconnaissons le mérite d’avoir assumé avec
tant de dévouement la direction de ce mémoire, cela en dépit de leurs multiples occupations. Par
leur sens d’accueil et leurs bons conseils, ils restent pour nous l’image de ceux qui nous ont
donné goût de persévérer dans les épreuves rencontrées en écrivant ce projet de fin de cycle.
Notre expression de profonde reconnaissance et respectueuse gratitude s’adresse à l’ensemble du
corps professoral de la filière Sciences Economiques et de Gestions pour nous avoir soutenus et
permis de mener à terme ce travail.
Nos remerciements sont également associés au personnel administratif de l’UFR / SES pour leur
entier dévouement.
Qu’il suffise de remercier de façon très spéciale notre chef de département Dr Yero Baldé et
notre responsable de filière Adja Mbarka Fall.
Puissent tous les étudiants(es) de l’université Iba Der Thiam de Thiès, plus particulièrement ceux
de SEG promotion 2019 – 2023, découvrir à travers ces petites lignes, le témoignage éloquent de
notre sentiment d’allégresse. Nous les remercions pour toutes les marques de sympathie, de soli-
darité, d’amour et de fraternité.
Mais aussi à toutes les personnes qui ont apporté leur soutien et leur affection en vue de notre
épanouissement moral, intellectuel et spirituel.

MERCI !!!
Sommaire

DEDICACES ET REMERCIMENTS...............................................................................................I
SOMMAIRE…..................................................................................................................................II
LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................. III
LISTE DES FIGURES................................................................................................................IV
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS.....................................................................................V
INTRODUCTION.................................................................................................................1
CHAPITRE I : CADRE METHODOLOGIQUE ET THEORIQUE.............................................4
Section 1 : Cadre théoriques................................................................................................4
Section 2 : Cadre méthodologique......................................................................................6
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA MICROFINANCE ET DE L’ENTREPRENEURIAT........10
Section 1 : Présentation de l’entrepreneuriat Sénégalais...................................................10
Section 2 : Présentation et évolution de la microfinance au Sénégal...............................14
CHAPITRE III : Lien entre Microfinance et développement de l’entreprenariat : cas des PME
au Sénégal.................................................................................................................................20
Section 1 : Analyse de l’offre et de la demande de financement des PME au Sénégal......20
Section 2 : Étude des financements des PME....................................................................29
CONCLUSION...................................................................................................................34

Liste des tableaux


Tableau 1 : Enjeu et défis du secteur de la microfinance..............................................................19
Tableau 2 : Récapitulatif des besoins de financement...................................................................22
Tableau 3 : Taux d'intérêt bancaire par type de crédit...................................................................26
Tableau 4 : Cas du PAMECAS.....................................................................................................27
Tableau 5 : les conditions particulières liées à l'allocation de crédit par ces IMF.........................28
Tableau 6 : illustration des problèmes de la relation Banque-PME..............................................32

Liste des figures


Figure 1 : Carte d'inclusion financière du Sénégal........................................................................17
Figure 2 : Schéma classique mécanisme de financement de la PME............................................25
SIGLES ET ABREVIATIONS

ACEP : Alliance de Crédit d’Epargne pour la Production

ADEPME : Agence de Développement et d’Encadrement des

PME

ADPME : Agence de Développement et d’encadrement des Petits et moyennes entreprises

AFD : Agence de Fonds pour le Développement

AFDS : Agence de Fonds pour le Développement Social

AGR : Activité Générale de Revenus

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographique

APDA : Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat

BAD : Banque Africaine de Développement

BICIS : Banque International pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal

BIMAO : Banque des Institutions Mutualistes d’Afrique de l’Ouest

BIS : Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne

BRS : Banque Régionale de Solidarité

BRVM : Bourse Régionale de Valeurs Mobilières

BSIC : Banque Sahélo Saharienne pour l’Investissement et le Commerce

BST : Banque Sénégalo-Tunisienne

CBAO : Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale

CGA : Centre de Gestion Agréé

CMS : Crédit Mutuel du Sénégal

CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal


COBAC : Commission Bancaire d’Afrique Centrale

CVECA : Caisse Villageoises d’épargne et de Crédit

DCEG : Développement Consulting Engineering Group

DER/FJ : Délégation Générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes

DMF : Direction de la Microfinance

FENU : Fonds d’Equipement de Nations Unies

IFS : Institution Financière Spécialisée

IMF : Institution de Microfinance

LPS/MF : Lettre de Politique Sectorielle de la Microfinance

ODD : Objectif de Développement Durable

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

ONECCA : Ordre National des Experts et Comptables Agréés

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAMECAS : Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne au Sénégal

PARMEC : Projet d’Appui à la réglementation des Mutuelles d’Epargne et de Crédit

PAS : Programme d’Ajustement Structurel

PME : Petites et moyennes entreprises

PMIA : Projet de Modernisation et d’Intensification Agricole

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SFD : Système Financier Décentralisé

SGBS : Société Générale des Banques au Sénégal

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest

Africain

UMECU-DEF : Union des Mutuelles d’Epargne et de Crédit


INTRODUCTION

L’apparition des PME en Afrique de l’Ouest remonte aux années 1980, coïncidant avec l’air des
Programmes d’Ajustements Structurels et la rupture avec les politiques de développement diri-
gistes faisant de l’Etat le principal acteur du développement économique et social. En effet
L’essor des PAS a eu pour conséquence de provoquer l’élaboration de politiques de privatisation
et l’ap- parition des projets de promotion de la Petite et Moyenne Entreprise, boostant le
développement du secteur privé.
Après les mauvais résultats des PAS, les Nations Unies ont réalisé qu’un nombre limité d’acteurs
économiques avaient véritablement accès aux services financiers et ont commencé à accorder à
la microfinance une place importante dans leurs politiques de développement destinés aux pays
en développement.
La microfinance désigne les dispositifs permettant d’offrir des crédits de faible montant appelés
microcrédits à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou généra-
trices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. D’après la
Com- mission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), les IMF sont des entités agréées qui,
n’ayant pas de statut de banque ou établissement financier, pratiquent à titre habituel des
opérations de crédit et/ou de collecte de l’épargne et offrent des services financiers spécifiques
au profit des populations évoluant pour l’essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel. Les
Institutions de Microfinance (IMF) semblent jouer un rôle capital dans le développement des
PME en Afrique et au Sénégal en particulier.
Depuis quelques décennies, elle est au carrefour de toutes les politiques de développement des
nations, tant les développées que les sous-développées. Elle semble avoir acquis, ces deux der-
nières décennies, une emprise dont l’impact paraît irréversible. L'année 2005 a été déclarée « An-
née internationale du microcrédit » par l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies
pour « éliminer les obstacles qui excluent une part de la population d'une pleine participation au
secteur financier ».
Les résultats obtenus dans le développement de nombreuses micro-entreprises par la Grameen
Bank créée en 1974 par Muhammad Yunus avec l’appui des Nations Unies et d’autres
organismes internationaux ont contribué à la naissance un peu partout et même en Afrique des
SFD avec les Institutions de Microfinance (IMF).

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
Cet intérêt pour la microfinance a favorisé le développement des Systèmes Financiers Décentra-
lisés (SFD) qui s’adressent essentiellement aux demandeurs de crédits, exclus du système
bancaire traditionnel.
Support essentiel à la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement, la micro-
finance a été retenue comme un moyen pouvant contribuer à l’atteinte du premier objectif du
mil- lénaire pour le développement, celui de réduction de 50% de l’extrême pauvreté et de la
faim.( Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)- 2015 ) Les IMF ont alors connu
un essor remarquable et la plupart de leur principale cible, les micro-entrepreneurs ou
promoteurs d’Acti- vités Génératrice de Revenus (AGR) ont évolué et atteint la taille de petite ou
moyenne entreprise et demandent un financement plus lourd et de moyen ou long terme.
L’autofinancement et le sou- tien des proches s’avèrent évidemment insuffisants. Les PME
luttent entre les IMF et les banques pour se faire financer. Si les IMF, pour la plupart, n’ont pas
la capacité de leur octroyer des crédits à la hauteur des besoins exprimés, les banques les
repoussent parce qu’elles sont des clients à risque, manquant de garantie suffisante et de gestion
saine permettant de fournir des informations financières fiables. L’histoire récente rend pourtant
compte que l’émergence des économies ne se réalise sans une forte densification du tissu de
petites et moyennes entreprises. Ainsi, les pays développés comptent plus de 98% des PME. S’il
est partout admis que les PME représente un atout fondamental de développement économique,
il est aussi important de se demander comment joueront-elles ce rôle et/ou peuvent mener à bien
ce rôle avec le déficit de financement ? Le constat est clair en Afrique et au Sénégal en
particulier les besoins des PME ne sont pas couverts. Les banques financent les grandes
entreprises et une partie des moyennes entreprises. Une gamme de PME est laissée pour compte.
C’est ainsi que, pour combler le manquement dédié au financement des PME délaissées, des
expériences de méso finance ont été initiées dans certains pays en Afrique et généralement par
les grands réseaux mutualistes de microfinance. Cependant, ces expériences ne sont pas encore
une réalité au Sénégal. Par ailleurs, signalons que les PME Sénégalaises et de l’espace UEMOA
en général n’ont pas pour uniques l’insuffisance de financement, mais aussi un manque
d’organisation dans la gestion même des activités.
Les entrepreneurs sénégalais souffrent à la fois d’un manque de dispositif de méso-finance et
d’un manque d’accompagnement. Il faut aussi reconnaitre que la crise liée au COVID-19 ne joue
pas en faveur du développement des PME. En effet, le Sénégal comme le monde entier d’ailleurs
a vu son économie ralentir voire freiner durant la période de la pandémie cette crise à effets
multidi- mensionnels a eu pour corollaire le retrait des bailleurs de fonds et autres partenaires
extérieurs, à l’exception des Nations Unies, précisément le PNUD et le FENU. Ce fait confirme
les résultats de l’enquête sur les impacts du Covid-19 menée par l’Agence de Développement et
d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADPME) du 5 au 29 mai 2020, révèle que
des Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont perdu entre 30 et 100% de leur chiffre d’affaires.
Les IMF sont presque obligées d’agir, ne serait-ce que pour éviter l’exode vers la concurrence
notamment les banques, de leurs clients PME présentant moins de risques et qu’elles financent

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
depuis l’état d’Activité Génératrices de Revenus à celui actuel. Aussi, étant donné que la
meilleure gestion des emprunts demande une maîtrise de la gestion de ses activités, les PME ont
besoin d’être accompagnées en ce sens. Cet accompagnement permettrait d’ailleurs de fournir
des infor- mations financières fiables lors des demandes de crédits. Dès lors, des efforts doivent
être déve- loppés dans ces deux sens afin de dynamiser les PME, pour l’atteinte du premier
Objectif du Mil- lénaire pour le Développement (OMD, pour une relance de l’économie du
Sénégal.
C’est dans ce sens que nous posons notre problématique à travers la question suivante :
Quel est le niveau de contribution de la microfinance dans le financement et le développe-
ment de l’entrepreneuriat Sénégalais ?
La présente étude tente d’apporter une réponse à cette question centrale, préoccupant aujourd’hui
les IMF au Sénégal. L’étude repose sur diverses réflexions réparties en quatre parties. Dans la
première, nous nous pencherons sur la problématique qui sous-tend le thème et partant, l’impor-
tance du sujet. La deuxième partie aborde le sujet sous l’angle théorique, depuis les typologies
d’entreprises aux exemples de dispositifs, avec notre avis critique. Avant de terminer dans la
qua- trième partie par nos ébauches de propositions pour un développement des PME et de
l’économie au Sénégal, il nous paraît très important d’énoncer dans la troisième partie de l’étude,
la démarche méthodologique empruntée.

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
CHAPITRE I : CADRE METHODOLOGIQUE ET THEO-
RIQUE
Ce chapitre traite des techniques et des méthodes ayant permis de mener à bien notre étude à
travers le projet de recherche. Plus spécifiquement, il s’étale sur la présentation de la
méthodologie d’ana- lyse en mettant en relief le cadre théorique et le cadre méthodologique.

Section 1 : Cadre théoriques

Cette section réservée à l’aspect théorique de la recherche met en exergue la problématique, l’ob-
jectif et les différentes hypothèses qui permettront de mieux cerner le thème.

1. Problématique

Le développement des petites et moyennes entreprises justifie le dynamisme économique des


pays développés. Ces pays comptent plus de nombreux PME, créant plus d’emplois que les
grandes entreprises. Aussi, le développement des PME explique le dynamisme économique
croissant des pays émergents surtout dans la conquête de marché à l’échelle mondial. Le Sénégal
comme la plupart des pays de l’espace UEMOA connait un développement économique
insuffisant. Les dif- férents documents de stratégie de réduction de la pauvreté élaborés par le
gouvernement montrent que des voies et moyens sont recherchés pour sortir de la pauvreté et
accroitre le taux de croissance économique. Le développement des PME apparaît comme l’une
des sources de croissance écono- mique du pays, ce qui justifie le développement d’actions
incitatives, bien que timides, en faveur de ces entreprises. Des expériences d’appuis se
remarquent un peu partout dans tout le pays, no- tamment celles des réseaux de microfinance.
Or, encourager le développement des PME pourrait stopper la hausse du niveau de pauvreté de
longue date que traverse le pays. C’est dans cet optique que nous nous demandons la question :
Quel est la contribution de la microfinance dans le développement de l’entreprenariat au Sénégal
notamment les PME ?

2. Objectif de l’étude

A la différence du secteur bancaire, les institutions de microfinance n’ont pas pour vocation de
créer de la monnaie dans leurs opérations respectives de crédit et d’épargne. Elles ont pour rôle
de favoriser le développement des agents économiques, au titre de membres de l’institution, qui
sont le plus souvent représentés par les PME, les MPE et les particuliers...

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
Ce travail prospectif et incitatif a pour finalité d’augmenter le niveau de couverture des risques
liés au financement des PME avec l’interpellation des différentes parties prenantes.
Cette étude a globalement pour objectif d’évaluer l’impact de la microfinance dans le développe-
ment des PME. Cet objectif général est étudié à travers cinq objectifs spécifiques qui sont les
grandes orientations de notre travail de recherche.
 Connaître les différents acteurs autrement dit faire une présentation de la microfinance et
de l’entrepreneuriat
 Faire une étude sur l’état des lieux de l’entrepreneuriat au Sénégal
 Déceler les différents problèmes liés au financement
 Analyser les politiques et solutions proposer pour faciliter l’accès aux financements
La finalité de cette étude est plurielle et converge vers le rapport entre IMF et développement
entrepreneurial. D’une part elle permet de diagnostiquer et de dépasser les limites l’impact de la
microfinance sur le développement des PME, d’autre part d’évaluer les problèmes liés à l’octroi
de crédit aux PME par les IMF ainsi que les différents politiques et solutions mises en ce sens

3. Hypothèses

La majorité des entrepreneurs, qui envisagent un lancement ou une expansion d’entreprise, doit
pouvoir convertir les idées en projets d’entreprise techniquement et financièrement acceptables.
L’organisation censée financer un investissement dans une entreprise doit admettre que la clef du
succès réside dans la faisabilité du projet et dans les qualités de l’entrepreneur à pouvoir le
piloter efficacement. Les institutions se plaignent d’une pénurie de bonnes propositions
d’investissement. Cette observation ne manque certes pas de validité mais ne peut se justifier de
façon claire et nette. Peut-être, au lieu d’une pénurie de projets, existe-t-il réellement un manque
de propositions bien présentées sous une forme bancable.
Ainsi devant les exigences des bailleurs, nous posons une première hypothèse selon laquelle la
plupart des PME n’ont pas les dispositions techniques pour épouser les exigences des organismes
de financement et donc ont un problème de financement pour mener à bien leurs activités.
Plusieurs études relèvent que le secteur des petites et moyennes entreprises participe à la lutte
contre la pauvreté et à l'amélioration de la compétitivité d'un pays. En outre, l'expérience à
travers le monde révèle que les économies les plus résilientes au moment des crises économiques
sont celles qui disposent d'un tissu de PME diversifié et dense.

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
Ainsi, devant cette perpétuelle difficulté des PME, nous posons notre deuxième hypothèse selon
laquelle les PME ont une forte contribution sur l’économie nationale
Face à la situation paradoxale qui met rend vulnérable le secteur des PME secteur clef du déve-
loppement économique il serait légitime pour l’instance dirigeantes de proposer des solutions.
Ainsi ceci nous amène à notre troisième hypothèse selon laquelle plusieurs solutions ont été mise
en œuvre par l’Etat du Sénégal avec ses partenaires au développement.

Section 2 : Cadre méthodologique

Cette section présentera l’étude des différents éléments qui la composent tels sont : la définition
des concepts, la revue de la littérature et le modèle d’analyse.

1. Définition des concepts

 Le concept de la microfinance
La microfinance fait référence à l'offre de services financiers aux populations pauvres et à faibles
revenus, qui ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le but de satisfaire
les besoins de leur ménage ou de leurs activités économiques et professionnelles. Les services
financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne et crédit, auxquels
s'ajoutent maintenant les assurances et les services de transfert.
Une institution de microfinance est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses
dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses
services.
Par ailleurs, les clients des institutions de microfinance ont besoin des services financiers pour,
entre autres, sécuriser leurs disponibilités et mener principalement des activités économiques.
Cependant, au-delà de leur fonction d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de
mi- crofinance (IMF) jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers notamment les modalités
sui- vantes : groupes de solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi,
partici- pation à la gestion.
Les études d'impact et les expériences accumulées ont fait évoluer le concept et confirmer un
cer- tain nombre de principes et d'acquis parmi lesquels8 :
· la microfinance constitue un puissant instrument dans la lutte pour la réduction de la pauvreté

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· l'accès, de manière durable, d'un grand nombre de pauvres à des produits et services financiers,
requiert l'atteinte par les IMF de l'autosuffisance financière ;
· l'intégration de la microfinance dans le secteur financier global est une condition de développe-
ment de sa portée ;
· les pauvres ont besoin, non seulement de crédit, mais aussi d'une variété d'autres services finan-
ciers tels que l'épargne, les services de paiement, l'assurance& ;
· le crédit n'est pas toujours approprié pour toutes les situations : des catégories de personnes qui
ne disposent d'aucun revenu, ni de moyens de remboursement de prêts, ont certainement besoin
d'autres formes d'appui avant d'être éligibles au crédit ;
· le renforcement des capacités (institutionnelles et humaines) constitue un défi majeur du
secteur de la microfinance ;
· les systèmes d'information de gestion constituent des impératifs pour tous les acteurs dans l'op-
tique de la viabilité et de la maîtrise des risques ;
· le rôle des gouvernements est important dans la création d'un environnement favorable au déve-
loppement du secteur.
Bien que l'on ait assisté, ces dernières années, à une forte croissance des institutions de microfi-
nance (IMF) de par le monde, la demande de services de microfinance reste largement
insatisfaite.
 La notion de développement

Le développent peut-être définie comme la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme.


C’est un processus cumulatif de long terme. Le développement est donc un processus par lequel
un pays est capable de connaitre une croissance durable, autonome et convenablement répartie
entre groupes sociaux et entre individus. Dans ce contexte le développement a une dimension
éco- nomique (la croissance), mais qui est loin d’être suffisante.
 Le concept d’entrepreneuriat
L’Entrepreneuriat est une notion large et peut être vu au sens strict ou au sens large.
Au sens strict, l’entrepreneuriat est l'action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la
création ou la reprise d'une entreprise.
Au sens large, l’entrepreneuriat est la capacité de concrétiser une idée, de se mettre en projet, ce
qui peut mener, entre autres, à la création d’une entreprise, mais cela peut mener également à

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
l’intrapreneuriat (capacité collective et organisationnelle pour encourager une plus grande em-
ployabilité (capacité d'évoluer de façon autonome à l'intérieur du marché du travail, de façon à
réaliser, de manière durable, par l'emploi, le potentiel qu'on a en soi.
Éveiller le goût d’entreprendre s’inscrit dans une logique qui donne la part belle au dialogue, au
partage des expériences, à l’échange des savoirs, à la reconnaissance des apports de chacun dans
la mise en œuvre de chacune des étapes de la réalisation.
 La notion de PME au Sénégal
Selon la charte des PME du Sénégal, on entend par PME, toute personne physique ou morale,
productrice de biens ou de services marchands. En effet les PME sont constituées d'une part de la
petite entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise et d'autre part de la
moyenne entreprise.
Ainsi en son article 3, les petites entreprises (PE) regroupent les microentreprises et les très
petites entreprises répondant aux critères et seuils suivants :
-Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employé ;
-Tenue d'une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par un
Centre de Gestion Agréé (CGA) selon le système comptable en vigueur au Sénégal ;
-Chiffre d'affaires hors taxe annuel n'atteignant pas les limites
Définies dans le cadre de l'impôt « synthétique » ;
De même l'article 4 dispose que les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils
suivants :
-Effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés ;
-Tenue d'une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et certifiée par un
membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés (ONECCA) ;
-Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les limites fixées ci-dessus et 15 milliards de
FCFA ;
-Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de FCFA.

2. Revue de la littérature

Le secteur de la microfinance a connu une expansion les années 70 avec la licence de Gramen
Bank au Bengladesh qui a eu un excellent succès et reste l’exemple du résiste présent à travers le

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
monde en matière d’épargne et de finance. Cette revue portera sur la mise en relief des
différentes théories par les auteurs de la microfinance et du développement de l’entrepreneuriat
des PME. Ces différents auteurs ont eu à analyser leur propre conception sur les questions
abordées ci-dessous.
Durant nos recherches, plusieurs pistes ont été visité, mais nous avons privilégié les ouvrages
spé- cialisés dans le IMF et le finance des PME.
Parmi ces ouvrages nous pouvons citer :
 Le rapport final sur « la microfinance et le financement des PME-MPE de Issa Barro
expert consultant cabinet du DCEG aout 20143 ». Après une analyse de cet ouvrage, nous
cons- tatons que l’auteur Issa Barro a fait une diagnostique approfondie du secteur de la
micro- finance et des opportunités d’investissement de microfinance et financement des
PME- MPE. Cela nous a significativement éclairé lors de nos recherches et nous y avons
tiré de pertinentes informations. Sur ce nous avons souligné que la microfinance devra
jouer un rôle important dans le financement pour le développement de l’entrepreneuriat
des PME au Sénégal comme le dit l’auteur je cite « l’importance accordée à la
microfinance par les gouvernements et les bailleurs de fonds repose en grande partie sur
l’idée qu’elle constitue un moins efficace de lutte contre la pauvreté ». Ce secteur
financier pourrait aboutir à une alternative servant à jouer un poids pour améliorer les
flux financiers pour le développe- ment de l’entrepreneuriat des PME.
 Muhamed Yunus, économiste et entrepreneur Bangladais connu pour avoir fondé la pre-
mière institution de microcrédit le Gramen Bank, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix
en 2006. La microfinance date de très longtemps et elle était connue sous forme de
diverse manière avec des taux d’intérêts presque nuls comme Mont de Piété, les tontines
en émer- gent, dans les mutuelles de crédit agricole. C’est grâce à Muhamed Yunus que
le système a était développé au cours des années 30 dernières. En 1976 le Pr Yunus crée
la Gramen Bank, organisme qui propose aux plus pauvres du Bangladesh. Yunus a l’idée
d’apporter des petits crédits à quelques groupes de femmes pauvres pour les aider à
développer leurs activités qui leurs procurent de modeste revenu. Notons que les femmes
occupent une place importante dans le financement de la microfinance. Elles prêtent des
sommes faibles mon- tant à des clients pour relancer leurs activités. Or toutes les banques
refusent de financer ce trop faible montant à des clients à priori insolvable. Yunus déclare
avoir eu honte de cette situation et commence avec ses propres mayens pour financer les
femmes.
 Elhadji Mounirou Ndiaye (Enseignant-chercheur à l’université Iba Der Thiam de Thiès)
affirme en 2010 dans son ouvrage intitulé l’Economie Sénégalaise que : « l’exploitation
des potentialités de création de richesse et la véritable mise en valeur des secteurs priori-
taires sont fortement tributaires de l’implication des Sénégalais en termes de création de
très petite et moyenne entreprise (PME IPE). Une telle implication va constater les dyna-
miques d’une véritable économie nationale suivant les efforts de lutte contre la pauvreté.
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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
Cette perspective repose la question de l’accès au crédit. La prise en conscience du chô-
mage de masse des jeunes Sénégalais de la faiblesse des revenus d’une majoritaire d’ac-
teurs informels de l’oisiveté des femmes Sénégalaises à instiguer le gouvernement à
inves- tir profondément dans la facilitation de l’accès au crédit. Ainsi, le souci de mise au
travail généralisé des Sénégalais a suscité beaucoup d’efforts dans la création et la
promotion des SFD. La microfinance est souvent promue suivant les OMD, visant une
réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2015 ».

3. Modèle d’analyse :

Par ce modèle, nous allons choisir une démarche statistique pour l’étude de notre thème. Ce pen-
dant pour plus d’information concrètes et plus de clarté, nous prendrons un échantillon des IMF
Sénégalais qui sont au rang des meilleures institutions financières et le nombre d’entreprises fi-
nancé par le secteur de la microfinance au vu de mieux déceler ce qui se passe dans la pratique et
pour mener à bien à notre travail. Dans cette optique nous verrons l’Agence National de la Statis-
tique et de la Démographique (ANSD) pour recueillir ses données statistiques sur les PME et la
Direction de la microfinance (DMF) pour les institutions de microfinance.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA MICROFINANCE


ET DE L’ENTREPRENEURIAT

Ce chapitre portera sur la présentation de la microfinance et de l’entrepreneuriat Sénégalais


illustré sous deux sections.

Section 1 : Présentation de l’entrepreneuriat Sénégalais

Cette section sera exclusivement réservée à l’historicité, à l’état des lieux de l’entrepreneuriat et
aux problèmes liés aux financements de l’entrepreneuriat.

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
1. Historique

Le phénomène de l’entrepreneuriat, aux cours des années et selon la culture de chaque pays peut
avoir plusieurs signification peut. Néanmoins, aujourd’hui, les professionnels et les experts s’ac-
cordent sur le fait qu’elle est indispensable pour la croissance économique et sa définition est
étroitement liée à la création d’entreprise.
Auparavant, au moyen-âge, on considérait seuls les dirigeants des grands chantiers comme des
entrepreneurs, ces derniers investissaient leur argent dans des travaux de construction pour
générer des gains. A partir du dix-septième siècle, le terme entrepreneur est devenu la référence
représen- tative de toute personne ayant la volonté de se lancer aux affaires et entreprendre des
initiatives en mettant tous les moyens en œuvre pour répondre et satisfaire les besoins des
consommateurs qui ne cessent d’évoluer.
Cette évolution des besoins des consommateurs a poussé l’entrepreneur à réfléchir autrement et
bâtir ses initiatives et da prise de risque sur des inventions qui auront tendances à devenir des
biens et des services indispensables dans le futur. Cette réflexion s’est concrétisée au cours de la
révo- lution industrielle au dix-huitième siècle où les inventeurs s’empruntaient de l’argent
auprès des banques pour construire des usines pour financer leurs inventions.
Les économistes K. Knight et Peter Drucker, mettent en évidence la relation entre la notion du
risque et l’entrepreneuriat, et considèrent l’entrepreneur comme une personne prête à mettre en
jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son temps et son
capital dans une entreprise risquée. Ou encore, une personne qui agit non en fonction des
ressources qu’elle contrôle actuellement, mais qui poursuit inlassablement une occasion selon un
processus de découverte, d’évaluation d’exploitation d’occasions.
L’avènement de l’entrepreneuriat moderne que nous connaissons aujourd’hui est basé sur ce
chan- gement justifiant la relation étroite de l’entrepreneur et l’inventeur.
Schumpeter, le grand économiste s’accorde sur l’importance de l’innovation et présente sa
propre définition de l’entrepreneur : « un entrepreneur est une personne qui veut et qui est
capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussite ».
Il conduit une « destruction créatrice » dans la mesure où de nouveaux produits et business
model arrivent et remplacent les anciens. Cette destruction créatrice est à l’origine du dynamisme
indus- triel et de la croissance à long terme.
Et puis, la naissance de la société anonyme et la création des vagues des concentrations
financières, ont exigé des managers expérimentés ayant la capacité et l’aptitude de gérer des
grandes structures

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en s’appuyant sur les stratégies nécessaires à leur développement avec la prise en compte du pro-
grès technique qui constitue un des enjeux majeurs pour la sérénité de l’entreprise face à
l’incerti- tude de son environnement.
Ces managers sont devenus les nouveaux entrepreneurs à cette époque datant du début du
19ème siècle jusqu’aux années 1970. La période en question reflète également le développement
du ca- pitalisme industriel.
Cé n’est qu’au deux dernières années du 10ème siècle que la définition de l’entrepreneur a pu
prendre un sens large, c’est-à-dire, considérer tout créateur d’entreprise, peu importe sa taille ou
son secteur d’activité, comme entrepreneur.
Le nouvel entrepreneur sera le travailleur autonome, le propriétaire-dirigeant de PME, le
dirigeant de multinationale ou le propriétaire d’une microfinance.
Pour Verstraet et Fayolle, une combinaison de quatre paradigmes permet de cerner le do-
maine de recherche en entrepreneuriat :
La création d’une organisation, la détection, construction et exploitation d’une occasion
d’affaires, la création de valeur, l’innovation.

2. Etat des lieux de l’entrepreneuriat :

Selon le programme des nations unies pour le développement (PNUD), en 2019 au Sénégal, la
participation à l’activité économique mesurée par le taux d’occupation s’élève à 19.9% pour les
femmes contre 56.6% pour les hommes. Cela fait que le taux d’occupation chez les hommes est
presque trois fois plus élevé que chez les femmes, qui sont d’ailleurs les plus touchées par le chô-
mage dans le pays. Plus de 40% de la population féminine est en situation de chômage, pour 18%
pour la population masculine. De plus, le pays de 17millions d’habitants à une moyenne d’âge de
19 ans. (Sénégal - Rapport national sur le développement humain 2019)
Ces statistiques la fragilité de ces groupes qui pourraient constituer une bombe à retardement sur
le plan social, si elles ne se bénéficient pas de l’attention particulière qui est leur est due. Avec
un financement de l’entrepreneuriat au Sénégal, cela provoquerait une attention qui leur
permettrait de jouer le rôle catalyseur qui est le leur dans la construction d’une nation prospère
telle qu’envi- sagée par le PSE du Gouvernement sénégalais.
Déjà 60 milliards de FCFA investi pour le financement de l’entrepreneuriat au Sénégal.
Dans un pays où les banques sont réputées pour leur faible participation au financement des nou-
veaux projets, la DER/FJ apparait comme une solution capable de donner un coup d’accélérateur
à l’entrepreneuriat, qui consiste l’activité principale de la majorité de la population.
« La DER/FJ est un exemple que j’aime citer. J’avais constaté que les banques ne prêtaient pas
aux jeunes, raison pour laquelle il fallait que l’Etat du Sénégal se substitue à elles pour accompa-
gner la dynamique entrepreneuriale », a expliqué le Président de la république Macky Sall lors

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d’une rencontre sur le financement des petites entreprises, organisée par l’AFD en février dernier
en France, et qui a vu la présence du Président Emmanuel Macron.
Aujourd’hui, la DER/FJ répond comme jamais auparavant aux besoins de la jeunesse en matière
d’accompagnement dans la création d’entreprise. Plus de 106 000 femmes et jeunes déjà
bénéficié de ces financements dans le pays, pour 60 milliards de FCFA déjà octroyés. Il faut
rappeler que la structure a déjà levé plus de 75 milliards de FCFA auprès des bailleurs comme la
banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), le
fonds Khalifa des Emi- rats Arabes Unis, ainsi que la fondation de Bill
et Melinda Gates. A terme, les autorités envisagent de créer un effet domino qui permettra
de lutter contre la corrup- tion qui, au dernier trimestre de 2021 était de 24%. En milieu rural, il
est de 29.8%, indique l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD, 2021).

La transition vers une économie formelle à travers le financement de l’entrepreneuriat au


Sénégal. Dans sa politique de développement, la DER/FJ compte s’attaquer à la problématique
de l’écono- mie informelle qui représente 97% des emplois dans le pays. Il faut savoir qu’au
Sénégal, de nom- breuses politiques se sont dressées, depuis plusieurs années contre l’activité
informelle, sans suc- cès. En effet, il est prévu que chaque entreprise accompagne soit
régulièrement formalisée, afin de s’impliquer comme il faut dans la marche de l’économie
Sénégalaise.

Pour le gouvernement, formaliser des acteurs économiques revient à prôner l’inclusion financière
à travers la bancarisation de ses bénéficiaires. Au Sénégal, le taux de bancarisation est de près de
20%. Un niveau relativement faible comparé à ceux du Togo 25%, Bénin 24% ou encore du Bur-
kina 23%. C’est aussi un paradoxe quand on sait que dans l’espace UEMOA, le pays possède le
plus grand nombre d’institutions bancaires après la Côte d’Ivoire. D’ailleurs, une partie des frais
d’ouverture de compte à la banque est subventionnée par Dakar.
Depuis 2017, on compte plus de 2 500 entreprises déjà formalisées dans le cadre de ce projet.
Outre la formalisation des entreprises, la DER/FJ a pour but de participer à la structuration des
filières porteuses de l’économie. Une façon de renforcer et de simuler la production et la
croissance économique nationale. La DER/FJ veut impacter de façon conséquente la création de
richesses et d’emplois en rendant accessible aux femmes et aux jeunes les moyens de s’impliquer
dans l’éco- nomie Sénégalaise. A travers ses financements, la DER/FJ veut promouvoir
l’éclosion d’entre- prises locales à forte valeur ajoutée, en termes de création de richesses et
d’emplois.

3. Les problèmes liés au financement de l’’entrepreneuriat :

Tout projet d’entreprise se heurte en amont à des difficultés qu’il est nécessaire d’évaluer pour
les créateurs. Les entrepreneurs se doivent en effet de prendre en compte l’ensemble des
contraintes inhérentes à leur projet pour pouvoir espérer se développer. Certaines difficultés
rencontrées peu- vent constituer dans le cas contraire de véritables freins à l’activité. Dans le
contexte du COVID les contraintes se sont souvent multipliées.
Une entreprise nécessite de posséder des capitaux pour financer des investissements, avec pour
objectif de générer des profits. Cet aspect doit être au cœur de la réflexion du porteur de projet,

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car

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la contrainte financière peut considérablement ralentir le développement d’une entreprise, voire
mettre en terme prématuré à son activité. Afin d’éviter de se retrouver au pied du mur une fois le
projet lancé, il convier de réaliser au préalable des études de faisabilités sûres et des prévisions
financières et comptables complètes. La prévoyance est cruciale pour espérer se développer.
 Difficultés d’accès au financement des jeunes entrepreneurs
Les jeunes sont particulièrement mal desservis par les institutions financières qui sont réticentes
à l’idée de financer les activités de démarrage et en particulière le financement des start-ups.
Cette attitude est due, entre autres, au fait que les jeunes sont perçus par les banques et
institutions de microfinance comme ayant une faible capacité de garantie et de remboursement de
leurs prêts.
De plus, l’offre de services financiers adaptés aux besoins des jeunes est encore inexistante dans
l’immense majorité des cas. Les taux d’intérêts pratiqués ainsi que les garanties exigées rendent
le recours au crédit inaccessible pour la plupart des jeunes. Enfin, les difficultés d’accéder au
finan- cement limitent et freinent le potentiel de création d’entreprises et d’initiatives
entrepreneuriales, en particulier pour les jeunes.
 Difficultés d’accès au financement des femmes entrepreneures
Au Sénégal, il existe beaucoup de structures de financement des activités des femmes et des
femmes chefs d’entreprises, malgré le fait que complainte de taille de leur part est l’accès aux
crédits.
Parmi les structures de financement on peut citer : le Fonds de Promotion Economique, le Fonds
de Taiwanais, le Fonds disponible au sein des projets tels que l’Agence du Fonds pour le Déve-
loppement Social (AFDS), le Fonds du Programme de Lutte contre la Pauvreté, les Fonds du
PMIA, les Fonds du Projet de Promotion de l’Entreprise Rurale, etc.
Tous ces fonds s’ajoutent à ceux disponibles à travers les mutuelles d’Epargne et de crédit d’une
manière générale à travers le système de financement décentralisé et le système de financement
classique.
Le problème d’accès au crédit se propose de façon générale aux petites et moyennes entreprises,
mais il est plus accentué pour les femmes qui ne disposent pas souvent des garanties nécessaires
exigées par les banques classiques. Ceci explique qu’elles se tournent vers les systèmes
financiers décentralisés. Là aussi, on se rend compte que bien que constituant le plus souvent la
majorité du sociétariat des mutuelles d’épargne et de crédit, le volume de crédit qu’elles
perçoivent est moindre que celui des hommes. (2,443 milliards de francs CFA octroyés aux
femmes sur un montant global de 28 milliards en 2000 soit un pourcentage de moins de 9%).
Il s’y ajoute que les crédits sont parfois d’un montant dérisoire et avec un délai de
remboursement court, ne leur permettant pas de réaliser des investissements de grande
envergure. Entre ces deux alternatives, certaines femmes ont recours à l’autofinancement ou au
système informel de crédit à travers des « tontines »
Là, comme par ailleurs, la disponibilité n’est pas la question, mais l’accessibilité et la qualité des
prestations de services de ces structures de financement.

Section 2 : Présentation et évolution de la microfinance au Sénégal

Cette section est une présentation de la microfinance et de son évolution au fil du temps.

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1. Historique de la microfinance

La microfinance est apparue au milieu des années 1970 au Bangladesh et dans certaines régions
d'Amérique latine pour fournir un accès au crédit aux plus pauvres, lesquels étaient généralement
exclus des services financiers formels. Ce modèle a gagné en popularité et a depuis été reproduit
dans des pays à revenu faible ou élevé.

Au fil du temps, les prestataires de services financiers ont acquis une meilleure compréhension
du large éventail de besoins des populations à faible revenu, aussi bien dans les zones rurales
qu'ur- baines. Ces besoins sont très divers : constitution de ressources, nécessité de faire face à
des reve- nus irréguliers ou à surmonter une crise (maladie, décès, catastrophe naturelle ou
conflit), etc. De nombreux prestataires de services financiers proposent désormais une large
gamme de produits allant bien au-delà du crédit (épargne, assurance, transfert de fonds, etc.)
pour aider les populations pauvres à mieux gérer leur vie sur le plan financier.

Les nouvelles technologies continuent d'offrir de nouvelles manières d'élargir la portée des ser-
vices financiers et de réduire les coûts à engager pour que les plus pauvres puissent y accéder.
Sur bien des marchés, les services financiers sont à présent accessibles par toute personne
disposant d'un téléphone mobile, et l'innovation permet d'améliorer la conception des produits
aussi bien que leur fourniture.
Aujourd'hui, la microfinance est de plus en plus considérée comme l'une des composantes du
sys- tème plus large que constitue l'inclusion financière, laquelle regroupe divers acteurs dont
l'objectif commun est de fournir des services financiers de qualité aux personnes à faible revenu.

2. Typologie des acteurs

Si la majorité des institutions de microfinance (IMF) sont nées de projets menés par des
organisa- tions non gouvernementales (ONG), la réalité du secteur se nourrit de plusieurs
initiatives, pu- bliques et privées, aux formes diverses. Le développement du secteur de la
microfinance offre désormais un panel d’expériences réussies et documentées. Il est possible de
décliner trois grandes familles d’acteurs, selon qu’ils sont formels, semi-formels ou informels.
 Le secteur formel
Il regroupe des banques, des caisses d’épargne et des IMF : Les banques de développement sont
pour la plupart de gros établissements publics centralisés ayant pour objectif le financement ciblé
de secteurs stratégiques (agriculture, industrie). Elles mettent davantage l’accent sur l’octroi de
crédits à des conditions subventionnées et moins sur la qualité des services proposés. Les caisses
d’épargne sont détenues par l’Etat, les collectivités, des entrepreneurs privés ou encore la
popula- tion locale. Fortement décentralisées, elles mettent l’accent sur la collecte de l’épargne
et servent

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en majorité les petits entrepreneurs. Les institutions de microfinance reconnues ou institutions fi-
nancières spécialisées (IFS) sont issues du secteur intermédiaire. Une réglementation spéciale,
moins contraignante que celle appliquée aux banques, leur permet d’exercer leurs activités sous
la surveillance des autorités monétaires. Leur force vient de leur bonne connaissance des
populations et de leurs besoins, une offre de services souples et variés et de leur
professionnalisme, comparable à celui d’établissements bancaires classiques. Les banques
commerciales, qui offrent généralement leurs services à des entreprises établies, complètent ce
panorama du secteur formel.
 Le secteur semi-formel ou intermédiaire
Il se compose des coopératives d’épargne et de crédit, des mutuelles et des ONG. Les mutuelles
et coopératives sont très répandues dans le monde et ciblent principalement les populations
dému- nies. Elles sont détenues par leurs membres qui sont les principaux bénéficiaires de leurs
services. Elles utilisent en général l’épargne collectée pour octroyer des crédits et ne dépendent
pas de refi- nancements extérieurs. Les ONG sont les acteurs les plus courants dans la
microfinance au- jourd’hui. Elles sont également à l’origine des innovations majeures qu’a
connu le secteur, autour du concept du crédit solidaire, qui remplace la garantie réelle par la
garantie sociale. Le terme ONG ne désigne pas un modèle unique. Les caisses villageoises
d’épargne et de crédit autogérées (CVECA) du pays Dogon au Mali, circonscrites
géographiquement et reposant sur une forte ap- propriation du système par les villageois,
diffèrent sensiblement de l’expérience de la Gramen Bank au Bangladesh, gérée comme une
banque, qui offre aux femmes en situation d’extrême pau- vreté un accès au tout petit crédit, ceci
parmi d’autres services de type social et éducatif. Entre ces deux systèmes, il existe une panoplie
très large d’expériences. Ceci posé toutes les ONG se com- posent d’individus soucieux d’offrir
leur soutien aux plus démunis par le financement de leurs activités économiques. Elles
connaissent généralement bien leur groupe cible et avec le temps les plus grosses d’entre elles
cherchent à s’institutionnaliser en adoptant le statut d’institution de mi- crofinance. Toutefois la
plupart des ONG restent de taille modeste, manquent de capacités tech- niques et de stratégie et
ne disposent pas de fonds propres.
 Le secteur informel
Ce secteur regroupe une mosaïque d’intervenants. Il constitue le secteur qui offre le plus de ser-
vices aux populations pauvres dans le monde. Il existe des prêteurs privés, des banquiers
ambulants qui moyennant une rémunération élevée peuvent rapidement réagir à une demande de
crédit. Des groupes d’entraide, communément appelés tontines, existent depuis des millénaires
au sein de communautés villageoises, ethniques ou encore corporatistes. Tous ces acteurs
échappent à toute réglementation. Les trois secteurs présentés ci-dessus sont souvent étanches
entre eux. Toutefois l’institutionnalisation des ONG, la recherche de partenariats par le
refinancement des banques commerciales ou leur participation au capital de jeunes IFS, la mise
au point par les IMF de mé- thodologies visant à compléter l’offre du secteur informel sans la
concurrencer complètement, sont autant de pistes actuellement développées pour tenter de

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rapprocher les trois secteurs

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3. Politique sectorielle de la microfinance

L’élaboration d’une nouvelle stratégie de développement du secteur de la microfinance est axée


sur le renforcement des acquis enregistrés suite à la mise en œuvre de la première Lettre de Poli-
tique Sectorielle de la Microfinance (LPS/MF) 2004-2013 et articulée au Plan Sénégal Emergent
(PSE).Pour rappel, l’objectif de la première LPS/MF était de favoriser, à fin 2015, l’accès à des
services financiers viables et durables à une majorité de ménages pauvres ou à faibles revenus et
de micro-entrepreneurs. Avec la mise en œuvre de cette LPS, le secteur a connu une progression
régulière. Réactualisé en 2008, le Plan d’action de la LPS/MF a permis d’enregistrer des acquis
notables qui font du Sénégal le leader de l’industrie de la microfinance dans la zone UEMOA

Figure 1 : Carte d'inclusion financière du Sénégal

Source : EIFIS – novembre 2015

Ainsi, sur la période 2005-2013, le taux de pénétration des institutions de microfinance est passé
de 6% à 14,53%, traduisant une amélioration significative du niveau d’accès des populations aux
services financiers de base. Sur la même période, les encours d’épargne et de crédit ont augmenté
respectivement de 63 à 192 milliards FCFA (+205%) et de 82 à 227 milliards FCFA
(+177%).Les succès enregistrés sont principalement dus à la forte volonté politique de l’Etat, qui
a fait de la microfinance une priorité avec la création en 2003 d’un Ministère dédié, à
l’engagement soutenu

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des PTF à appuyer le secteur, mais également au dynamisme des autres acteurs. Toutefois, l’exé-
cution du plan d’action a été limitée par des facteurs liés notamment à l’insuffisance de la contri-
bution financière de l’Etat et aux lenteurs dans la mobilisation de sa contrepartie dans le budget
de certains projets/programmes. S’y ajoutent la diversité des approches et, parfois, l’insuffisance
de synergies entre PTF.

C’est donc, pour consolider les acquis et surtout traduire la vision du Président de la République
inscrite dans le PSE, que le Ministère en charge de la microfinance a lancé le processus de
formu- lation de la nouvelle LPS/MF 2016-2020.Fortement articulée au PSE et en conformité
avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés le 28 septembre 2015, lors de la
70ème As- semblée Générale des Nations-Unies, la présente LPS/MF ambitionne une plus forte
prise en compte des secteurs prioritaires notamment, l’agriculture, l’éducation, la santé, la
protection so- ciale et l’environnement.

Ainsi, la nouvelle LPS/MF intègre un certain nombre de lignes d’actions phares, entre autres :
une approche centrée sur la demande, l’élargissement de l’offre particulièrement en milieu rural,
l’in- citation à l’innovation (mobile Banking, finance islamique, etc.), le renforcement du cadre
juri- dique, fiscal et institutionnel, la promotion de la finance inclusive responsable et la
protection des usagers des services financiers. Ce document a été validé en décembre 2015 lors
d’un atelier na- tional ayant regroupé acteurs institutionnels, partenaires techniques et financiers,
consultants et praticiens de la microfinance, la société civile, etc…

Malgré les avancées notées, des défis et enjeux se posent au secteur, à la lumière des différents
diagnostics réalisés dans le cadre de cette nouvelle LPS/MF.

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Tableau 1 : Enjeu et défis du secteur de la microfinance

Source : Lettre de politique Sectorielle 2016 - 2021

Conformément au Décret 2014-898 du 22 juillet 2014, « le Ministre délégué auprès du Ministre


de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Chargé de la Microfinance et de l’Economie
Solidaire, exerce au nom du Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, et sous son
autorité, les compétences dévolues à ce dernier en matière de microfinance et développement de
l’économie solidaire ». Il est notamment chargé de veiller à :

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 La promotion et le développement de la microfinance ;
 L’exécution et la gestion des lignes de crédits destinés aux femmes entrepreneurs, ainsi
que la formation des populations cibles ;
 La mise en place et à la gestion d’un fonds de refinancement au profit des systèmes
finan- ciers décentralisés et de l’entreprenariat féminin.

CHAPITRE III : Lien entre Microfinance et développement de


l’entreprenariat : cas des PME au Sénégal
Ce chapitre étudie les différents liens et interactions entre la microfinance et le développement
des PME au Sénégal

Section 1 : Analyse de l’offre et de la demande de financement des


PME au Sénégal

Cette section analyse l’offre et la demande de financement des PME au Sénégal

1. Définition

Selon la charte des PME du Sénégal, on entend par PME, toute personne physique ou morale,
productrice de biens ou de services marchands. En effet les PME sont constituées d'une part de la
petite entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise et d'autre part de la
moyenne entreprise.

Ainsi en son article 3, les petites entreprises (PE) regroupent les microentreprises et les très
petites entreprises répondant aux critères et seuils suivants :

 Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employé ;

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 Tenue d'une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par un Centre de Gestion
Agréé (CGA) selon le système comptable en vigueur au Sénégal ;
 Chiffre d'affaires hors taxe annuel n'atteignant pas les limites définies dans le cadre de
l'impôt « synthétique » ;

De même l'article 4 dispose que les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils
suivants :

 Effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés ;

 Tenue d'une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et certifiée par
un membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés
(ONECCA) ;
 Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les limites fixées ci-dessus et 15
milliards de FCFA ;
 Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de FCFA.

2. Besoins des PME sénégalaises

D'après la Direction de la microfinance, les PME sénégalaises manifestent plusieurs sortes de be-
soins que sont d'une part les besoins financiers et d'autre part les besoins non financiers. Concer-
nant les besoins financiers, selon l'association Epargne Sans Frontière dans son rapport
provisoire publié en août 2007 en collaboration avec Access Finance Gestion, les besoins
financiers des PME au Sénégal se présentent comme suit :

 Le besoin de financer l'implantation, précisément celui de financer l'investissement et le


fonds de roulement de départ ;
 Le besoin de financer le développement de l'activité, c'est-à- dire le besoin de financer
l'acquisition d'équipements nouveaux ;
 Le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire ;
 Le besoin de financer des marchés spécifiques, l'entreprise doit
 Trouver les ressources permettant de produire et d'effectuer les livraisons
 Le besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché, la caution d'avance
de démarrage ;

 Le besoin de trouver des garanties et des partenaires financiers capables de fournir des
ressources longues à des taux avantageux ;

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 Le besoin d'identifier toutes les sources de financement
disponibles et mobilisables ;
 Le besoin de réduire les délais de financement et de refinancement.

En outre pour les besoins non financiers, Epargne Sans Frontière a énuméré, dans le même
rapport, une série de besoins non financiers des PME sénégalaises parmi lesquels :

 Le renforcement des capacités des ressources humaines, précisément en formation tech-


nique et en formation en gestion d'entreprise ;
 La promotion des produits et services notamment l'encadrement à la recherche de débou-
chés, la participation aux foires ou à d'autres manifestations commerciales, l'information
sur le calendrier des manifestations commerciales, les bons de commande ou de travaux,
la participation aux appels d'offres etc. ;
 L'amélioration de la qualité des produits (brevet, certification, normalisation des produits,
manuel de procédures,) ;

 Le consulting c'est-à-dire l'encadrement et l'assistance conseil ;


 Les relations de partenariat (inscription dans les chambres de métier, adhésion à une
orga- nisation professionnelle).

En outre le document de la politique sectorielle nous indique que les besoins de financement des
PME s'articulent autour des trois préoccupations majeures suivantes :

- financement de l’implantation de l’unité et du démarrage des activités : particulièrement les be-


soins en investissement et fonds de roulement de départ ;

- besoin de trésorerie pour le préfinancement de certains marchés particuliers, ce financement


per- met à la MPME d’effectuer les travaux ou services requis, d’assurer leur livraison afin de
pouvoir prétendre au règlement ;

- financement pour le développement de l’activité et la diversification des produits ou services,


ce qui implique l’acquisition de nouveaux équipements ; des locaux plus adaptés et/ou une main
d’œuvre supplémentaire.

Tableau 2 : Récapitulatif des besoins de financement

Besoins à court terme Fonds de roulement ordinaire

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Avance sur marché

Besoins à moyen terme Acquisition d'équipements

(Neufs ou d'occasion)

Autres services financiers Epargne

Besoins sociaux

3. Analyse de l’offre de financement

D’après le rapport de l’ANSD sur la situation économique du Sénégal en 2019 le secteur de la


micro finance maintient ses performances grâce à l’augmentation des encours de crédits et
d’épargne, respectivement, de 9,3% et 8,3% par rapport à 2018, en liaison avec l’augmentation
des crédits à moyen terme et des dépôts à vue.

 Du coté des banques

Le secteur bancaire a été marqué par une forte progression de l’encours des crédits, toujours
prin- cipalement tirée par les grandes entreprises. À ce titre les autorités sénégalaises ont pris des
initia- tives visant à améliorer l’accès à la finance pour les petites et moyennes entreprises (PME)
Au 31 décembre 2019, le paysage bancaire du Sénégal est composé de trente (30) établissements
de crédit agréés (dont 26 banques et 4 établissements financiers à caractère bancaire), deux
Etablissements de Monnaie Electronique (EME) et six intermédiaires en Opérations de Banque
(IOB). Le réseau bancaire a poursuivi son expansion avec l’augmentation du nombre d’agences,
de guichets et de GAB. En effet, les points de services sous forme de bureaux et d’agences
physiques sont passés de 498 à 512 entre 2018 et 2019, soit une progression de 14 unités (+3%).
Quant aux guichets automatiques bancaires (GAB) et distributeurs automatiques bancaires
(DAB), ils ont connu une hausse plus marquée en passant de 439 à 568 sur la même période, soit
une hausse de 139 GAB (+29%).

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
Le système bancaire a enregistré l’agrément en qualité de banque en 2019 de la succursale Coris
Bank International (CBI Sénégal SA). Ce changement de statut juridique s’accompagne d’un
ren- forcement du capital social qui passe de 3,5 milliards de FCFA en 2018 (avec une dotation
venant du siège Coris Bank International du Burkina vers la succursale au Sénégal) à 20,0
milliards à 2019 et une augmentation du nombre de guichets permanents à cinq. En 2019, le
paysage des SFD s’est également accru d’un nouvel agrément, portant ainsi le nombre
d’institutions à 304 dotés d’un réseau de 905 points de services.
Au plan économique, la valeur ajoutée (VA) du secteur financier est évaluée à 339,9 milliards
FCFA en 2019, dont 71,8% sont produites par le sous-secteur bancaire (banques et
établissements financiers et systèmes financiers décentralisés), 20,6% par les sociétés
d’assurance et 7,6% par les auxiliaires financiers. La richesse générée par le secteur a augmenté
de 12,9% par rapport à 2018. En 2019, les sociétés financières participent à hauteur de 2,5% à la
formation du PIB
Les crédits accordés par le système bancaire du Sénégal au secteur privé se sont établis à 4 596,7
milliards F CFA en 2019 contre 4 275,0 milliards F CFA en 2018, soit une progression relative
de
+6% (Source : rapport de la Commission Bancaire en 2019). Rapporté au produit intérieur brut
(PIB), ce volume correspond à un taux de pénétration des crédits à l’économie de 33 % en 2019.
L’offre de financement bancaire est variée, mais est caractérisée par : Un faible financement et
une prédominance de crédits à court terme correspondant à 67% de l’ensemble des encours à
l’écono- mie Crédit à moyen terme (28%) et à long terme (5%) ; soit 1/3 des crédits bancaires
avec une très faible part aux PME car les banques sont plus actives dans le financement des
campagnes agricoles et les soutiens aux grandes entreprises et filiales de multinationales. Les
sociétés de capital inves- tissement constituent un réel instrument de financement de haut de
bilan des entreprises. Mais elles sont peu nombreuses et méconnues.

L’offre de financement bancaire est variée, mais est caractérisée par : Un faible financement et
une prédominance de crédits à court terme correspondant à 67% de l’ensemble des encours à
l’écono- mie Crédit à moyen terme (28%) et à long terme (5%) ; soit 1/3 des crédits bancaires
avec une très faible part aux PME car les banques sont plus actives dans le financement des
campagnes agricoles et les soutiens aux grandes entreprises et filiales de multinationales. Les
sociétés de capital inves- tissement constituent un réel instrument de financement de haut de
bilan des entreprises. Mais elles sont peu nombreuses et méconnues.

Exemple de schéma classique

La banque finance la PME au prix des sûretés réelles apportées par le promoteur et/ou par une
tierce personne autre que les professionnels dans le domaine (Fonds de garantie et Société de
cau- tion de crédit) La valeur de l’immeuble hypothéqué doit être supérieure ou égale à 120% du
crédit octroyé

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Figure 2 : Schéma classique mécanisme de financement de la PME

Source : Mame Atou MameAtou NDIAYE Mémoire de fin d’étude Programme ESC, 2007- Pro-
gramme ESC, 2007-2008

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Tableau 3 : Taux d'intérêt bancaire par type de crédit

Taux de base Crédit à Crédit à Crédit à BI-


bancaire court terme moyen terme long terme CIS
8,5 à 12% 8,5 à 13% 8,5 à 13% BOA
9 à 12% 9 à 13% BST
8 à 14% 8,5 à 12% CBAO
10 à 14% 10 à 13% ECOBANK
10 à 14% 10 à 13% SGBS
9% 9 à 14% CNCAS
13,5 ou 7,5% 13,5 ou 7,5% 13,5 ou 7,5% BHS
si bonifica- si bonifica- si bonification
tion tion
9,5% CITIBANK
10% CREDIT
7,75 à 9% LYONNAIS
9% + marge 9% + marge BSIC
12% 8%

Source : www.izf.net

 Du coté des IMF

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
Dans un pays comme le Sénégal, les réseaux d'IMF les plus importants sont : le CMS, l'ACEP, le
PAMECAS, l'UMECU-DEF. Selon la BCEAO, ces quatre IMF accumulent 57% de la clientèle, ras-
semblent 81% des dépôts et des financements.

Elle ajoute qu'il existe une très faible aide des IMF dans le financement des besoins des PME
sénéga- laises. En effet, c'est uniquement les réseaux précédemment cités qui sont en situation de
financer les PME en fonction de leur expérience, de leur compétence (en manière de ressources
humaines, de systèmes d'information de gestion, de ressources financières) et des épreuves déjà
confrontées dans ce domaine.

Selon ces trois plus grandes IMF (CMS, ACEP, UM-PAMECAS) le fonds de roulement est le plus
important en matière d'offre de financement.

L'investissement est faible en ce qui concerne les crédits octroyés dans la mesure où généralement
les crédits octroyés sont de court terme.

Concernant le volume de crédit attribué aux PME, l'évaluation faite par les IMF se présente comme
suit :

Pour le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) :

Sur une production globale de crédit de 38 milliards de FCFA en 2006, il a accordé 6 milliards de
FCFA à des entreprises ayant la forme de PME.

Sur cette même lancée, le CMS a pris des directives liées au recrutement et à l'installation d'instances
qui se chargeront de la gestion de cette catégorie d'entreprises. D'après le CMS, on peut souligner le
financement de dossiers de demande de crédit dans les différents secteurs d'activités en même temps
qu'une emprise du fonds de roulement.

Pour l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production (ACEP) : 2005 : 155 Milliards FCFA
ont été attribué à 174 PME au Sénégal,

2006 : 3,965 Milliards FCFA pour 164 PME. On note une baisse de l'ordre de

Tableau 4 : Cas du PAMECAS

ANNEE 2004 (6MOIS) ANNEE 2005 ANNEE 2006

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Montant financé : 3,393 Mil- Montant financé : 3,520 Milliards
liards
Nombre de projet : 526 Dont 7% Montant financé :
Nombre de projet : 970 de personnes morales 4,439 Milliards

Dont 9% de personnes mo- H : 53% F : 40% Nombre de projet :


rales (424 millions) 1720

H : 51% F : 40%

Source : Des enquêtes menées par la Direction de la Microfinance auprès de ces IMF

Selon la coopération financière allemande KfW, 1,3 milliard FCFA entre Juillet et décembre
2006, un montant de 570 millions FCFA a été alloué pour financer 86 projets.

Ainsi les conditions particulières liées à l'allocation de crédit par ces IMF se présentent comme
suit :

Tableau 5 : les conditions particulières liées à l'allocation de crédit par ces IMF

ACEP CMS PAMECAS


Durée : maxi 36 Durée : jusqu'à 60 Durée : 36 mois maxi
mois taux : entre 10 et mois
13,50% Taux d'intérêt : 12 à
Taux : 20% dégres- 12,5% Plafond : 15 mil-
Plafond : 50 millions sif Plafond : 25 mil- lions FCFA
FCFA lions FCFA

Source : Des enquêtes menées par la Direction de la Microfinance auprès de ces IMF

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
 Diagnostic des structures d'appui

La faiblesse de la prise en compte des MPE dans les politiques nationales de développement con-
firme l'installation du ministère de la PME, de l'ADEPME et de l'APDA, ainsi que la mise au
point de la charte de la PME et de la lettre de politique sectorielle de la microfinance.

En plus de ces stratégies de promotion des PME, ce segment de marché profite également de
l'ap- pui de la coopération bilatérale et celle multilatérale. Cependant, il existe certaines
difficultés dans ce cadre, principalement : le manque de cadre macro-économique pour
l'organisation et l'harmo- nisation des aides, la faible participation des bénéficiaires dans la
réalisation des

Projets les concernant, la faible implication des services non financiers au détriment du dévelop-
pement de la Microfinance (formation, étude conseil, encadrement) mais l'existence d'un tissu de
structures d'appui et le faible effet et le manque de stratégies de pérennisation de l'action des
bail- leurs dans le cadre de la promotion de la MPE.

Section 2 : Étude des financements des PME

Cette section met en évidence les différents aspects du financement des PME

1. Le financement des PME par les IMF :

Le diagnostic fait par BARRO en 2004, montre que seul, l’ACEP, le CMS et UM-PAMECAS
qui sont en position de financer les PME, compte tenu de leur expérience, de leur ressource
humaine, le système d'information de gestion, de leur ressource financière et des démarches déjà
entreprises dans ce domaine.
En effet, le réseau des caisses du CMS qui est devenu aujourd'hui une grande institution
financière et qui vient même concurrence avec les grandes banques au Sénégal. Il fait partie des
principaux intervenants du secteur de l'entreprenariat au Sénégal du fait qu’il dispose d'un
potentiel qui lui permet d'envisager à brève échéance, la mise en place et produits appropriés
pour le financement progressif de la PME.
Autrement dit c'est grâce aux importantes ressources financières qui peuvent conforter ses fonds
propres le cas échéant, lui permettant ainsi d’octroyer des prêts à plus longue échéances, des
prêts à moyen terme nécessaires pour l'investissement des PME.
L'ACEP fait aussi parti des institutions qui interviennent en direction des PME. Cependant, ces
interventions sont en conséquence logique de l 'évolution des besoins de ses clients, dont certains
d’entre eux ont, après plusieurs cycles de crédit atteignent un niveau d'activité qui en fait un
PME ayant des plans d'investissement. Ce qui donne à L'ACEP aujourd'hui la nécessite de
continuer

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Omar Dramé - Henry Pouye – Khady Tine Licence en Sciences économique et de
à accompagner cette catégorie de clientèle de manière générale cible, ainsi il est très probable
qu'en continuant dans cet exercice d'apprentissage, l'institution gagnera en connaissance de la
PME. C'est ainsi qu'elle a créé un le centre TPE pour le financement d'investissement et de fonds
de roulement. À côté de CMS et de l'ACEP on retrouve L'UM-PAMECAS qui a depuis des
décennies mis en place un Centre Financier aux Entreprises (CFE) en vue de mieux prendre en
compte le finance- ment des PME.
En résumé, depuis des années ces trois institutions (CMS, ACEP et L'UM-PAMECAS) étaient
les principales sources de financement voire même les banques préfères des PME, mais
aujourd'hui avec la technologie financière, on assiste au développement d'une autre forme de
financement : FINTECH qui regroupe l'ensemble l 'ensemble des sociétés mettant en œuvre des
solutions inno- vantes visant à améliorer ou à repenser le secteur financier.
L’objectif de FINTECH étant de proposer de nouveau modèles de transaction dans leurs
domaines respectifs, elle bouscule les systèmes traditionnels ainsi les acteurs historiques se
trouvent dans l’obligation de se réinventer. En guise d'illustration alors qu'en 2008 le marché de
la FINTECH pesait 930 millions de dollars, on voit ces chiffres augmenter avec les années en
passant de 22 milliards d'or dollar en 2015, et de 135,7milliard de dollars en 2019.
Face à cette situation où FINTECH est appelé aussi "la finance pour tous" plus facile, plus acces-
sible d'où son utilisation par la plupart du secteur financier sénégalais. Cependant les PME, dont
la majeure partie loge dans le secteur informel avec toute sa contribution au développement éco-
nomique du Sénégal, cette situation ne fera qu'augmenter les différentes contraintes liées aux fi-
nancement des PME ce qui fera l’objet de la partie suivante.
L'encours des crédits des SFD de l'Union s'est accru de 168.961,5 millions de FCFA (+11,2%)
par rapport à son niveau à fin mars 2020 pour se situer à 1.679.058,0 millions de FCFA. Cet
accrois- sement est plus important en comparaison avec les hausses notées à la même période au
cours des dernières années, soit à fin mars 2020 (+8,7%) et à fin mars 2019 (+6,1%). Cette
amélioration pourrait se justifier notamment par la reprise progressive des activités qui ont été
impactées par la crise sanitaire. Cette hausse est observée en Côte d'Ivoire (+55.079,5
millions de FCFA, soit
+15,3%), au Burkina (+43.154,2 millions de FCFA, soit +21,9%), au Sénégal (+36.561,0
millions de FCFA, soit +8,3%), au Togo (+19.250,9 millions de FCFA, soit +10,4%), au Mali
(+14.907,6 millions de FCFA, soit +10,4%) et au Bénin (+11.048,5 millions de FCFA, soit
+7,3%). Toutefois, une diminution a été notée au Niger (-11.036,5 millions de FCFA, soit -
31,2%), et en Guinée- Bissau (-3,8 millions de FCFA, soit -5,3%). Une part de 49,5% de
l'ensemble des concours accor- dés par les SFD représente les crédits à court terme. Les prêts à
moyen et long terme constituent respectivement 30,1% et 20,4% sur la période sous revue. La
clientèle masculine des SFD a béné- ficié de 56,9% des crédits. La clientèle féminine et les
groupements bénéficient respectivement de 20,9% et 22,2% des financements. L'encours
moyen des financements des SFD par membre a

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augmenté de +2,4% pour se situer à 104.403 FCFA à fin mars 2021 contre 101.937 FCFA l'an
dernier.
(SITUATION DE LA MICROFINANCE DANS L'UMOA AU 31 MARS 2021)

2. Contraintes liées au financement des PME

La faible intervention des IMF dans le financement des PME trouve son explication dans :
-La structure des ressources humaines des IMF, qui est généralement constitue par des dépôts à
la vue des membres /clients, ce qui limite leur capacité de transformation, le faible niveau de
capita- lisation des IMF. A l’exception de l’ACEP, les IMF ne disposent que d’un faible capital
social et c'est ce à dire constitue par les parts sociales des membres, il faut conclure que la loi
PARMEC constitue à ce titre un facteur limitant dans la mesure où le système mutualiste
défavorise la prise de participation important au capital des IMF par des personnes physiques et
morales.

-L'absence de relation commerciales ente le secteur bancaire et le secteur de la microfinance, le


premier ignorant généralement le second à quelques exceptions près et l’assimilant à un secteur
peu viable, trop risqué et porte par des idées plus sociales que économiques.
- Cependant cette mentalité connaît une évolution favorable notamment du fait de la concurrence
entre banques sur une marche de plus en plus étroit.
- En plus des contraints de financement des IMF dont le problème même se trouve dans sa
structure mais aussi dans son évolution on distingue des difficultés inhérentes aux PME en
matière de fi- nancement.
- En effet le principal élément étant le manque de transparence dans leur gestion, les PME ont
généralement un système d’information de gestion défaillant qui ne permet pas aux structures de
financement notamment les IMF d 'obtenir une information financière exhaustive et fiable.
- C'est ainsi que beaucoup, des PME au Sénégal ne parviennent pas à produire des d États finan-
ciers de manière régulier par manque de moyens humains et d'outils appropriés autrement.
- Certains PME même formelles n’ont même pas de comptable, ni de manuel de procédures, ni
de dispositif comptable permettent l’enregistrement des opérations ou par négligence ou volonté
de ne pas jouer la transparence pour échapper au paiement des impôts et taxes.
- Cette absence de transparence et d'informations fiables est source de risque qui devient non
maî- trisable par les IMF, qui dès lors sont réticents à apporter leur concours, même si
l'exploration peut s avéré rentable. A côté de ce manque de transparence dans la gestion, un autre
élément détermi- nant qui est le niveau des fonds propres, donc la capitalisation. Étant un
élément important dans la

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mesure où il indique le degré d’engagement des propriétaires de l’entreprise, on peut l’interprète
de deux façons à savoir :
- s'il est élevé, cela signifie que les propriétés croient à leurs affaires et prennent des risques
élèves en conséquence.
- Au contraire s’il est faible, cela peut signifier que les propriétés ne veulent pas prendre trop de
risques.
- Or, de manière générale, les PME sénégalaises sont faiblement capitalisées, se contentant très
souvent de souscrire le niveau de capital minimum requis par la réglementation.
- Cependant un faible niveau de capitalisation peut entraîner un fonds de roulement faible qui ne
peut ouvrir une part significative des besoins en fonds de roulement d'où une dépendance finan-
cière extérieur important.
- Compte tenue de l’intérêt que les structures de financement attachent au niveau des fonds
propres, leur faiblesse limite, leur volonté d’apporter leurs concours.
- Face à l’insuffisance de fonds propres et au manque de transparence financières, certaines
struc- tures de financement "ferment les yeux", mais exigent d’importantes garanties notamment
phy- siques dont la plupart des PME ne disposent pas. Dans la partie suivante, nous allons
explorer les différentes solutions alternatives mis en œuvre par l Etat du Sénégal avec ses
partenaires au déve- loppement.En résumé si les PME ont faiblement accès au financement, c’est
parce que le système financier ne trouve pas d’intérêts à lui octroyer des crédits. Ce qui explique
ce constat demande de bien examiner la relation Banque-PME. Le tableau suivant permet d’y
voir plus clair

Tableau 6 : illustration des problèmes de la relation Banque-PME

PME Système financier


Insuffisance des crédits accordés Besoin d’apprécier la trans-
parence des états financiers et capacités tech-
Peu de crédits appropriés pour les opéra- niques de la PME
tions d’import et d’export Equation : Faiblesse en termes de
stra- tégie et de système de gestion =
Trop peu de crédit pour Possibilité d’une demande de crédit
financer L’expansion ou incohérente par rap-
l’investissement port aux objectifs et capacités de la PME

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Conditions bancaires rigoureuses Communications financière et adminis-
trative très souvent incomplètes, ce qui aug-
Taux effectif global sur Opéra- mente le coût d’instruction des dossiers PME
tion de crédit trop élevé et les rend moins rentables
Le banquier sénégalais consacre 45 à
Absence de poids financier = Impossibilité 60% de son temps de travail à l’accolement
de négocier à la baisse le taux d’intérêt des documents financiers de la PME

Demande de garantie trop élevée par rapport Sous-capitalisation notoire. Impos-


au crédit sollicité sible de garantir le risque de non rembourse-
Dépôts obligatoires grèvent la liquidité et pa- ment par les éléments du haut du bilan
ralysent l’activité de la Les PME sont les clients les moins
PME fiables en matière de recouvrement (48% des
Formalité de garantie = Coût trop important contentieux bancaires contre 20% pour les
pour la PME grandes entreprises)
La banque, contrairement à l’IMF, ne
dispose pas de moyens de pression suffisants
lorsque le client ne rembourse pas le crédit

Source : Par les auteurs

3. Les différentes solutions envisagées par l’état du Sénégal

L'analyse de la situation de l’entreprenariat notamment celle des PME au Sénégal laisse


apparaître un écosystème financier stable et dote d'un potentiel non négligeable ou le
renforcement de l’in- clusion financière par conséquent celui de l’économie du pays. Cependant,
de nombreuses con- traintes entravent l 'accès et l’utilisation des services financiers des IMF par
les PME. Celles-ci sont notées au niveau de toutes les couches de la population dont celles des
PME qui sont confron- tés à des difficultés d’accès au financement. Elles concernent, pour
l’essentiel, l'insuffisance de revenu et le déficit d'informations.
Sous ce rapport, plusieurs solutions ont été mise en œuvre par l’Etat du Sénégal avec ses parte-
naires au développement.
A ce titre nous pouvons citer :
 La digitalisation des SFD qui va permettre au pays de rehausser de façon significative son
niveau d'utilisation des services financiers grâce aux nombreuses initiatives, l'innovation
tech- nologique et le développement de la téléphonie et d'intérêt. Ainsi au niveau de la
microfinance, la proximité de l IMF avec les PME feraient d 'elles une partenaire privilégiée
pour bénéficier

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du crédit. En effet, le taux de détention des comptes le plus élevé de ces PME sera observer
au près des SFD. Major
Majoritairement, ces petites et moyennes entreprises pourraient s 'adresser facilement aux SFD
pour disposer de financement.
 Une meilleure diversification et adaptation des produits des SFD, cette solution devra per-
mettre de renforcer l’intérêt des PME à l'utilisation des services financiers et réduire les
inéga- lités dont celles liées au genre. Ce qui passe nécessairement par un maillage territorial
plus accru et un cadre réglementaire propice à l 'innovation et ainsi la digitalisation des
services financiers et des procédures viendra la renforcer. Le défis de la technologie et de la
sécurité de présente également pour enrôler les populations et unités économiques exclues
financièrement et
 L’accès à des services de financement diversifiés, en effet en interne comme en externe, pour
les IMF est classe parmi les enjeux majeurs pouvant amoindrir les difficultés des PME à
béné- ficier du crédit.
Cette approche devra être accompagné par le renforcement du dispositif institutionnel par la
ratio- nalisation et le partenariat.
 L’éducation financier et la protection des consommateurs (PME) doivent être également
parmi les solutions de premier rang car permettant d'améliorer la capacité des sénégalais et
sénégalais plus précisément celle des propriétaires des PME à mieux gérer leur revenu et
d’avoir plus confiance au secteur financier. Ce qui passera nécessairement par une rénovation
de la dé- marche notamment le cadre de pilotage et la diversification des supports et anneaux
d’appren- tissage, en particulier pour les jeunes entrepreneurs, plus apte à assimiler les
changements et innovation ainsi que les femmes, plus prédisposée à former et les enfants.

CONCLUSION
Au terme de notre travail, nous pouvons dire que le développement de l’entrepreneuriat est géné-
ralement misé sur la performance de la microfinance. Les résultats de notre étude confirment que
le crédit est le seul service financier qui influence positivement et significativement le
développe- ment de l’entrepreneuriat des PME. Cette influence positive de la microfinance par le
crédit invite les entrepreneurs des PME à intégrer les capitaux empruntés dans leurs sources de
financement. Ces capitaux permettent aux entrepreneurs d’accroitre leur échelle d’activités, de
bénéficier des économies d’impôts et des économies d’échelle. Ces résultats suggèrent aux IMF
d’assouplir les conditions qui accompagnent les crédits, et de ne pas rationner le crédit pour
rencontrer les besoins de différentes PME. Mais malgré tous les efforts consentis par l‘Etat, ce
secteur est confronté à

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des problèmes de financement dont nous avons les difficultés d’accès au financement des jeunes
et des femmes entrepreneurs (es), les difficultés liées au financement des PME.
Par ailleurs, nous avons vu l’intérêt de la mise en place des institutions de microfinance qui est le
secteur le plus privilégié pour le financement des PME. Les IMF doivent beaucoup s’immiscer
dans le financement des PME surtout celles en développement et permettre à celles qui viennent
de naitre d’atteindre le niveau de développement souhaité.
Il reste que les banques devraient aussi permettre aux PME d’avoir un meilleur accès au finance-
ment, en liant des relations favorables entre ces dernières. Le domaine qui reste à explorer serait
une relation entre les banques, les institutions de microfinance et les mécanismes innovants, mais
aussi une implication continue de l’Etat et de la BRVM devrait permettre de résoudre les pro-
blèmes liés au financement de l’entrepreneuriat et des PME. Les autorités doivent également fa-
voriser les relations entre les PME et les grandes entreprises en développant les relations de sous-
traitance, de partenariat qui permettront une croissance de ces dernières et assurera une meilleure
relance économique dans nos pays en développement. Ainsi cette situation permettra aux PME
d’augmenter leur productivité et de mieux supporter la concurrence des produits extérieurs.

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BIBLIOGRAPHIE :
Barro 2004 Rapport final de la microfinance et le financement des PME
Docteur Diop 2023 Support cours microfinance
Lettre politique sectorielle 2016-2020
Mounirou Ndiaye 2010 « l’économie sénégalaise enjeux et perspectives »
Plan Sénégal émergent (PSE)
Rapport ANSD sur la banque de données économiques et financières BDEF 2020
Rapport ANSD sur la situation économique et sociale du Sénégal en 2019
Rapport BCEAO 2022
Rapport final de la direction des PME
STRATEGIE NATIONALE D’INCLUSION FINANCIERE DU SENEGAL 2022-2026

WEBOGRAPHIE :
https://www.ansd.sn/ressources/ses/chapitres/15-SES-2019_Instituions-financieres.pdf
https://www.bceao.int/sites/default/files/2021-08/BCEAO%20-%20Situa- tion%20de%20la
%20microfinance%20à%20fin%20mars%202021.pdf
https://www.bmn.sn/wp-content/uploads/2022/05/hors_serie_bmn-min-2.pdf
L’histoire de l’entrepreneuriat – Le jeune entrepreneur (wordpress.com)
https://www.lejecos.com/La-problematique-de-l-emploi-de-l-insertion-et-du-financement-
des-jeunes-etat-des-lieux-diagnostic-et-defis-a-relever_a20224.ht

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Table des matières

INTRODUCTION...........................................................................................................................1
CHAPITRE I : CADRE METHODOLOGIQUE ET THEORIQUE........................................4
Section 1 : Cadre théoriques.................................................................................................4
1. Problématique................................................................................................................4
2. Objectif de l’étude.........................................................................................................4
3. Hypothèses....................................................................................................................5
Section 2 : Cadre méthodologique........................................................................................6
1. Définition des concepts.................................................................................................6
2. Revue de la littérature....................................................................................................8
3. Modèle d’analyse.........................................................................................................10
CHAPITREII: PRESENTATION DE LA MICROFINANCE ET DE
L’ENTREPRENEURIAT 10
Section 1 : Présentation de l’entrepreneuriat Sénégalais....................................................10
1. Historique....................................................................................................................11
2. Etat des lieux de l’entrepreneuriat...............................................................................12
3. Les problèmes liés au financement de l’’entrepreneuriat............................................13
Section 2 : Présentation et évolution de la microfinance au Sénégal.................................14
1. Historique de la microfinance.....................................................................................15
2. Typologie des acteurs..................................................................................................15
3. Politique sectorielle de la microfinance......................................................................17
CHAPITRE III : Lien entre Microfinance et développement de l’entreprenariat : cas des
PME au Sénégal........................................................................................................................20
Section 1 : Analyse de l’offre et de la demande de financement des PME au Sénégal.....20
1. Définition.....................................................................................................................20
2. Besoins des PME sénégalaises....................................................................................21

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3. Analyse de l’offre de financement..............................................................................23
Section 2 : Étude des financements des PME....................................................................29
1. Le financement des PME par les IMF.........................................................................29
2. Contraintes liées au financement des PME.................................................................31
3. Les différentes solutions envisagées par l’état du Sénégal.........................................33
CONCLUSION..............................................................................................................................34

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