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AVANT-PROPOS

Consommer apporte un bonheur éphémère qui ne dure que le temps de l’achat.


On contemple notre bien quelques minutes et on repart en quête de la prochaine
trouvaille.

C’est fatigant de toujours être en train de chercher, de courir après quelque chose
qui ne nous satisfait jamais réellement! Je le sais bien, parce que c’est ce que j’ai
fait pendant des années, jusqu’au moment où j’ai réalisé que j’étais fatiguée de
courir. Je voulais enfin trouver le bonheur sans vider mon portefeuille tous les
mois. Je passais des soirées entières à magasiner et mes week-ends à faire les
boutiques. C’était beaucoup de temps consacré à trouver des objets qui
n’apportaient pas de sens à ma vie. Pourtant, je sentais que je devais le faire.
J’étais probablement motivée par l’image de la réussite véhiculée dans les
médias, les publicités et les réseaux sociaux. Vêtements, accessoires, restaurants,
chaussures et partys étaient mes principaux centres d’intérêt jusqu’à ce que je
réalise, une certaine journée d’été, que ce n’était pas ça, vivre. Du moins, pas la
vie que je voulais vivre. Cette journée-là aura été le début d’un long
cheminement intellectuel vers une nouvelle vie, celle de la simplicité et du
minimalisme.

Certaines personnes passent leur vie à essayer d’acheter le bonheur, un peu


comme je le faisais. Elles achètent tout ce qu’elles désirent et remplissent leur
maison de ces trophées de piètre qualité. Cependant, il suffit de regarder autour
de soi pour réaliser que le bonheur est à portée de main. Souvent, il est même
gratuit. Si seulement j’avais pris conscience de cela plus tôt, je n’aurais pas
gaspillé sept années de ma vie à acquérir des objets que je ne possède même plus
aujourd’hui. J’aurais eu la somme nécessaire pour réaliser un rêve, acheter une
maison ou prendre une année sabbatique. Comme on le dit, l’argent, c’est du
temps. Le temps est une ressource précieuse et chaque seconde passée est une
seconde qu’on ne peut retrouver. Il faut donc utiliser notre temps intelligemment
afin d’écrire le plus beau récit de notre vie, d’être libres et de créer une existence
à la hauteur de nos attentes.
Étonnamment, mon style de vie dépensier n’aura pas été que négatif. Il m’a
donné l’occasion de me démarquer. Il m’a permis de développer des passions, de
me créer un réseau de contacts et de vivre des expériences de travail qui, plus
tard, m’ont été utiles. Mais je cherche désormais à vivre autrement. Je suis
passée de surconsommatrice à minimaliste.

En réduisant mes besoins, j’ai repris en main ma vie et ma santé financière. Je


me suis aussi reprise moi-même en main, bien décidée à ne plus me laisser
tomber. Plutôt que de me faire dire quoi acheter par les publicitaires, je suis
maintenant capable de savoir ce que je dois réellement consommer ou non.

Depuis quelques années, je partage mon parcours, mes expériences et mes


inspirations avec les gens sur la toile, une communauté qui a grandi et qui m’a
vue grandir. Grâce à mon blogue Vivre avec moins, je souhaite faire découvrir
que la vie mérite d’être vécue et qu’il existe autre chose que la surconsommation
sans fin, les problèmes financiers et le vide intérieur. En effet, nous avons trop
peu de connaissances sur qui nous sommes vraiment et sur ce que nous voulons
réellement accomplir en tant qu’humains. Chaque personne possède des talents
cachés qui ont été trop longtemps oubliés. Nous sommes pris dans la vie
quotidienne, le métro-boulot-dodo, les obligations familiales et financières. Bien
souvent, nous ne prenons pas le temps de créer notre propre bonheur. Nous nous
oublions et nous oublions de vivre.

Avec ce livre, je veux raconter mon cheminement vers la simplicité pour vous
inspirer à vivre autrement, en accord avec la personne que vous êtes vraiment. Je
souhaite partager avec vous les découvertes sur la vie que j’ai faites ces
dernières années, comment vivre plus simplement, jour après jour, et aussi
comment vivre différemment dans une société toujours à la course, où devenir
riche semble être l’objectif de tous. Il existe plusieurs formes de richesse. Il
suffit de trouver la sienne.

Aujourd’hui, je vous fais part de mes connaissances pour apporter du


changement dans votre vie. Pour simplifier tout ce qu’il y a à simplifier. Pour
faire de votre vie celle dont vous avez toujours rêvé. Peut-être trouverez-vous
dans ces pages l’inspiration pour ralentir au quotidien ou une nouvelle facette de
la vie qui vous mènera plus loin. On me demande souvent quelle est la première
étape pour commencer à s’engager vers la simplicité et le mini-malisme. Je
réponds toujours qu’il faut lire, lire, lire et encore lire. Que ce livre soit votre
premier sur le sujet ou un livre additionnel parmi tant d’autres, j’espère vous
apprendre de nouvelles choses qui vous feront grandir en tant qu’individu.

Je suis honorée que vous ayez choisi ce livre. En espérant qu’il soit à la hauteur
de vos attentes, je vous souhaite une bonne lecture!


MON HISTOIRE

POUR COMMENCER, JE TROUVE IMPORTANT DE VOUS


RACONTER MON HISTOIRE, DE VOUS PRÉSENTER LA PERSONNE
QUE J’ÉTAIS AVANT LA PRISE DE CONSCIENCE QUI M’A
TRANSFORMÉE. SELON MOI, C’EST CRUCIAL POUR BIEN
COMPRENDRE POURQUOI J’EN SUIS ARRIVÉE À VOULOIR
CHANGER PROFONDÉMENT MA FAÇON DE VIVRE. PEUT-ÊTRE
VOUS RECONNAÎTREZ-VOUS DANS CETTE ANCIENNE VICKY EN
QUÊTE DE SENS?

LES VIEILLES HABITUDES

J’ai toujours été fascinée par l’apparence, les vêtements et le maquillage. Toute
jeune, j’étais émerveillée par l’idéal féminin glorifié dans les magazines et à la
télévision. Ça m’éblouissait de voir ces superbes femmes bien mises et j’étais
toujours impressionnée par les publicités. À un jeune âge, j’ai réalisé qu’une
belle femme avec du charisme allait loin dans la vie, comme Véronique Cloutier
à La fureur (et toutes les unes du magazine Sept jours) ou ces participantes de
téléréalités qui atteignaient la célébrité après leur passage à Star Académie ou à
Loft Story. Il me semblait que la société entière idéalisait ces personnes.
Naturellement, je voulais leur ressembler.

On sous-estime l’impact que peut avoir la publicité sur une personne, jeune ou
moins jeune. Dans mon cas, elle a tenu une place de choix pendant des années.
Adolescente, j’avais deux ou trois abonnements à des magazines de mode,
comme plusieurs filles de mon âge. J’analysais les vêtements présentés, les
cosmétiques révolutionnaires qui rendent parfaite et tous ces objets dont je
croyais avoir besoin pour être normale. Je n’avais heureusement pas encore de
pouvoir d’achat, car je ne travaillais pas, mais ce n’était qu’une question de
temps, parce que j’étais une bombe à retardement.

Lorsque j’ai eu mon premier emploi, à 17 ans, mes paies entières étaient
consacrées à l’achat des dernières collections de mode dans les magasins.
J’achetais des chaussures comme on fait son épicerie. Chaque semaine (ou
presque), je faisais l’acquisition d’une nouvelle paire. Ces talons extrêmement
hauts, de toutes les couleurs et de tous les motifs, étaient fièrement exposés dans
ma chambre. J’avais même des étagères consacrées spécialement à l’exposition
de mes chaussures, comme des trophées. Pour moi, elles étaient synonymes de
réussite, de féminité et d’assurance. Ce qui n’est pas faux! Regardez les grandes
femmes dans la société: lorsqu’elles sont à la télévision, en conférence de presse
ou au travail, elles portent généralement des talons hauts. Marilyn Monroe, mon
idole à ce moment-là, a dit un jour quelque chose qui représentait très bien ma
vie à cette époque: «Donnez à une femme de belles chaussures et elle pourra
conquérir le monde.» Heureusement, les codes tendent à changer, mais la société
projette encore cette image un peu vieillotte et rigide du succès au féminin.

Je vivais au-dessus de mes moyens. Je menais la vie d’une femme de carrière,


alors que j’habitais encore le nid familial, que j’étais aux études et que je
travaillais à temps partiel. Les seules occasions où je parvenais à économiser,
c’était lorsque je savais que je partirais un mois plus tard en voyage aux États-
Unis. Je me serrais la ceinture pour épargner 500$. Parfois, je n’y parvenais
même pas et, le mois suivant, j’utilisais ma carte de crédit pour couvrir les
dépenses de mon voyage. Je me fichais un peu de l’argent. Tant que je pouvais
dépenser, j’étais heureuse. J’étais jeune, je gagnais le salaire minimum, mais je
pensais que, après mes études universitaires, je gagnerais un «bon salaire» et que
je serais alors en mesure de rembourser mes dettes en un clin d’œil. En tout cas,
c’est ce qu’on me disait. La réalité aura été tout autre.

La surconsommation m’alimentait et m’écrasait. J’avais tellement d’objets! Je


possédais tout de manière exagérée. Mais j’adorais ça. Même si on me faisait
parfois des remarques sur l’ampleur de ma consommation, je m’en fichais.
Personne ne pouvait me faire voir clair. J’avais besoin de tous ces biens. Pour
moi, c’était la seule façon de vivre et d’exister. À titre d’exemple, il me fallait un
tiroir entier pour ranger mon maquillage, un autre uniquement pour mes
chaussettes et un autre pour mes crayons. Dans la salle de bain, les tiroirs, les
armoires et les comptoirs débordaient de produits d’hygiène. J’avais des
bouteilles de nettoyant pour le corps pour deux années entières! Dans ma
chambre, j’avais une commode à six tiroirs, une étagère à cinq tablettes, une
grande garde-robe et un présentoir, tous remplis de vêtements. Je devais avoir au
moins 50 paires de souliers, si ce n’est pas plus. Posséder autant était pour moi
synonyme de réussite et j’adorais entendre les gens dire que j’avais «donc de
belles choses». J’en étais fière.

L’arrivée des réseaux sociaux ne m’a probablement pas aidée à me défaire de ce


mauvais pli. Grâce à eux, je pouvais enfin montrer au monde entier tout ce que
je possédais et recevoir des mentions «j’aime» en retour. Chaque fois que je
publiais une photo de mes achats du jour, je recevais une foule de commentaires
qui m’encourageaient à continuer: «Wow! C’est beau! Où as-tu acheté ça?» «Tu
as toujours de beaux vêtements, tu es chanceuse…» Alors je continuais mes
publications mettant en valeur mes trouvailles. Bien entendu, comme tout le
monde, je trouvais gratifiant et plaisant de savoir tout le bien que les autres
pensaient de moi. Derrière mes achats et ma consommation, j’existais. Je
projetais une image de réussite. Mais, en réalité, je m’endettais de plus en plus.
Je suis convaincue qu’on serait parfois surpris de voir le compte de banque des
personnes ayant toujours les dernières voitures, le plus beau mobilier et les plus
jolies tenues. Et on pourrait être encore plus surpris de connaître leur niveau de
bonheur et de stress.

J’ai pris conscience de cette problématique – et de l’ampleur de mes possessions


– lors de mon premier déménagement, alors que je m’apprêtais à quitter la
maison familiale pour emménager dans mon premier appartement. J’avais 20
ans. Je remplissais les boîtes les unes après les autres. Chaque fois que je pensais
avoir terminé, je découvrais un nouveau recoin d’un meuble ou d’une penderie
rempli d’objets m’appartenant. J’avais des boîtes énormes ne contenant que des
chaussures, des bijoux et des livres que je n’avais jamais lus et que je ne lirais
jamais. Néanmoins, je croyais bon de les garder et de les emporter avec moi. Je
trouvais cruelle l’idée de jeter un livre, mais à qui aurais-je pu les donner ou les
vendre? Personne ne veut payer 10$ pour un livre d’occasion, sauf si c’est le
best-seller de l’année. Personne ne veut de vieux bijoux décolorés ou ternis.
Puisque j’avais un jour dépensé de l’argent pour ces possessions, j’ai pensé qu’il
valait mieux les garder pour les exposer fièrement. J’ai déménagé l’entièreté de
mes choses. C’est probablement là que la première cloche a sonné dans ma tête.
C’était la première fois que je me rendais compte de l’ampleur de tout ce que
j’avais accumulé au fil des années et du poids (littéral) de tous mes objets. Porter
des boîtes et des boîtes de choses qu’on n’utilise plus vers un troisième étage,
dans un escalier en colimaçon chambranlant, croyez-moi, ça allume une lumière
quelque part dans le fond de notre conscience. Du moins, ça fait mal au dos.

LE DÉCLIC

À cette époque, je croyais avoir un mode de vie normal pour une jeune adulte
aux études. J’entendais fréquemment des phrases comme «c’est normal de
s’endetter lorsqu’on est aux études» ou «tu gagneras plus d’argent en sortant de
l’université et tu rembourseras rapidement tes dettes». C’est ce que j’ai cru et
entendu durant tout mon parcours scolaire, d’autant plus que ça venait de
collègues de classe, d’adultes et de professionnels. Ayant peu d’expérience avec
l’argent, je faisais aveuglément confiance à ce que les gens qui avaient plus de
vécu que moi me disaient, notamment d’en profiter pendant que j’étais jeune.
Ces avis et ces conseils me confortaient dans mes habitudes de
surconsommation, me faisaient croire qu’elles étaient normales. Être endetté,
c’est normal lorsqu’on est étudiant, non?

Pendant l’année suivant mon déménagement, j’ai donc continué à dépenser,


jusqu’au jour où j’ai atteint ma limite psychologique. Cette limite, c’est le
plafond de 10 000$ qui figurait maintenant sur ma marge de crédit étudiante. J’ai
pris conscience que mon endettement n’était pas causé par ma «vie normale
d’étudiante», mais bien par ma surconsommation de vêtements et de chaussures
ainsi que par mes sorties dans les restaurants et les bars. Je vivais audessus de
mes moyens. Si j’étais aussi endettée, c’était parce que je dépensais sans
compter. En plus, j’avais accumulé quelques milliers de dollars en dettes
supplémentaires, parce que ma voiture avait rendu l’âme et que je n’avais pas
d’économies pour la remplacer, alors que je savais très bien qu’elle n’allait pas
rouler encore longtemps. Avoir presque 20 000$ de dettes de consommation à 20
ans, c’est énorme. Cette somme démontre bien que je n’avais aucune conscience
de la situation. Je remettais à plus tard l’apprentissage des notions de finances
personnelles ainsi que la gestion de mon endettement… mais il était déjà trop
tard. Ma surconsommation m’avait menée trop loin: j’étais écrasée par mes
dettes, étouffée par le gaspillage et comprimée par toutes mes possessions. Tout
cela n’avait plus de sens pour moi et me couvrait de ridicule.

C’est à ce moment que je me suis vraiment réveillée et que je suis devenue une
adulte responsable. Je me suis rendu compte que ce n’était pas normal de
s’endetter lorsqu’on a les moyens de vivre convenablement. À ce rythme, c’était
10 000$ de plus qui allaient s’accumuler au bout de l’année. Si je continuais de
la sorte, j’allais me planter sérieusement avant même mes 30 ans. Ce n’était pas
viable à long terme pour mon compte de banque, mon bonheur et ma croissance
personnelle. J’entrevoyais le point de non-retour. Je ne voulais certainement pas
échouer financièrement. Pas à 20 ans. Entre mes dettes et moi, la relation venait
de changer.

Pour la première fois, je me suis mise à m’interroger sur le système, à mettre en


doute ce que j’avais toujours entendu. J’ai commencé à devenir moi-même et à
penser par moi-même. J’avais déjà été assez influencée pour savoir que certaines
personnes m’avaient conseillée négativement et que leurs solutions n’étaient
bonnes que pour leurs objectifs personnels et professionnels. Mais ma dette était
ma responsabilité, pas la leur. Alors c’était à moi de trouver les bonnes
informations pour m’en sortir.

Cette journée-là, c’est comme si je m’étais réveillée. Du jour au lendemain, j’ai


décidé de prendre mes finances en main, de revoir mes habitudes de
consommation, ma manière de penser et ma vie entière. Du jour au lendemain,
j’ai changé. Et, pour vrai, ça s’est vraiment passé comme ça. En une semaine,
dans ma tête et dans ma façon d’aborder la vie, je suis passée de
surconsommatrice à minimaliste. Je commençais un nouveau chapitre. J’étais
maintenant convaincue d’avoir trouvé mon nouvel idéal de vie et j’étais motivée
à devenir une meilleure personne, à me définir par autre chose que mes
possessions. Ce ne serait pas comme un régime qu’on fait pendant un mois et
qu’on laisse tomber. Ce serait ma vie, dorénavant. C’était fait pour durer. Je suis
chanceuse que cette prise de conscience me soit arrivée à 20 ans. Encore au
début de ma vie d’adulte, je pouvais espérer en transformer le cours pour le
mieux.

Les motivations pour simplifier notre vie ou devenir mini-malistes sont


nombreuses. J’ai souvent lu que les personnes qui décident d’entamer une vie
simple ou minimaliste le font à la suite d’un genre de traumatisme, grand ou
petit, par exemple le décès d’un proche, la perte d’un emploi, une rupture
amoureuse… Joshua Fields Millburn du blogue The Minimalists dit avoir
commencé son processus après avoir perdu sa mère, qu’il aimait beaucoup. C’est
lorsqu’il s’est rendu chez elle pour faire des boîtes que tout a changé pour lui.
Son réflexe a été de vouloir mettre l’entièreté de ses possessions dans un
entrepôt dont la location lui aurait coûté mensuellement plusieurs centaines de
dollars. Il s’est questionné. Était-ce logique? Pourquoi cet attachement aux
biens?

Pour moi, l’élément déclencheur aura été l’endettement. Je me suis posé des
tonnes de questions pour comprendre comment j’en étais arrivée là et ce que
j’avais fait de mal. Puis je me suis demandé comment vivaient les gens au
quotidien. Ceux qui ne s’endettent pas, bien sûr. Selon Statistique Canada, moins
de 30% de la population canadienne vit sans dettes1. Il me fallait donc
m’inspirer de cette élite qui vit loin de l’endettement. À quoi ressemble une vie
sans dettes? Je voulais savoir. Pendant une année, j’ai lu de manière intensive
tout ce qui me tombait sous la main sur le sujet. Comme une éponge, j’ai retenu
tout ce qui était pertinent pour m’aider dans la vie.

LA DÉCOUVERTE DE MA NOUVELLE VIE

Dans mon parcours vers une vie plus simple, j’ai fait beaucoup de recherches qui
m’ont permis d’en apprendre plus sur des modes de vie différents. Dès les
premières semaines de mon cheminement, j’ai exploré le minimalisme, le zéro
déchet, la simplicité volontaire, le «no impact», la vie nomade, la #vanlife,
l’autosuffisance, les géonefs et les mini-maisons. J’ai découvert des principes
auxquels je n’avais jamais aspiré auparavant! Avec les années, j’ai appliqué
progressivement différents conseils que j’ai pu trouver dans mes lectures et des
trucs que j’ai découverts par moi-même. J’ai testé beaucoup de choses. Tous les
jours.

Cependant, tout n’était pas fait pour moi. Pour faire un tri dans tout cela, je me
suis mise à penser à mon futur. Je me suis demandé où je voulais être plus tard,
dans cinq ans. Cette réflexion m’a permis d’entrevoir ce qui devait changer dans
mon quotidien et de prendre des mesures en conséquence. J’ai sélectionné les
courants qui m’intéressaient et qui semblaient bien fonctionner avec ma manière
de penser, mes objectifs et ma personnalité.

Finalement, le principe qui m’a le plus interpellée, c’est le minimalisme,


mélangé à un brin de simplicité volontaire et de frugalité. Avec ces nouveaux
outils, j’ai construit ma nouvelle vie sur mesure!
Une bonne dose de minimalisme
J’ai découvert le minimalisme alors que je cherchais une réponse à mes
questions. Je devais repenser ma manière de vivre. Ma manière de consommer et
de dépenser. Puis je suis tombée sur des articles inspirants d’Américains qui
avaient tout perdu ou presque durant la crise financière de 2008. Certains avaient
perdu leur travail et leur maison. D’autres, aussi victimes de cette catastrophe,
ont eu une prise de conscience quant au rêve américain et à l’attachement aux
biens matériels. Pourquoi travailler autant si tout peut disparaître demain matin?
Pourquoi passer sa vie à toujours vouloir plus et, ainsi, devoir travailler sans
compter les heures? Est-ce que c’est ça, la vie? Est-ce que les objets peuvent
vraiment nous rendre heureux?

On dit souvent que le désir de minimalisme naît à la suite d’un traumatisme,


d’un choc. Ces États-Uniens ont vu ce que c’était de tout perdre du jour au
lendemain et ils ont bien ressenti l’incertitude de leur avenir, la fragilité de leur
existence. Certains se sont mis à repenser leurs priorités, leurs rêves (ceux qui
étaient non matériels) et ont commencé à vivre différemment. Au lendemain de
la crise, plusieurs ont préféré s’installer dans de plus petites demeures pour
diminuer le montant de leur hypothèque et réduire, par le fait même, le risque de
perdre leur demeure à nouveau. C’est aussi pendant cette période que les mini-
maisons sur roues ont gagné en popularité. Elles étaient attrayantes en raison de
leur bas prix, mais aussi de la flexibilité qu’elles offraient, permettant à leur
propriétaire de la déplacer d’une ville à l’autre en fonction des réalités
changeantes et des emplois disponibles. Ne pas avoir d’hypothèque était
maintenant un rêve accessible. À condition d’être ouvert au fait de vivre dans
extrêmement petit!

Mais qu’est-ce que c’est, le minimalisme? Dans les faits, il n’y a pas de réponse
unique. Le minimalisme est une philosophie et un mode de vie qui peuvent
s’appliquer à plusieurs aspects du quotidien, comme le décor, la garde-robe, les
transports, le travail, les relations interpersonnelles et la consommation d’objets,
mais sans s’y limiter. C’est la simplification extrême de tout. Retourner à la base
pour apprécier davantage ce qu’on possède. C’est apprendre à vivre avec moins
et passer plus de temps à faire les choses qu’on aime vraiment plutôt que de
posséder ce qu’on aime. C’est mettre de côté l’avoir pour laisser plus de place à
l’être. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise manière d’appliquer le minimalisme
dans sa vie. Il faut seulement se questionner honnêtement et sereinement sur ce
qui est nécessaire à notre bonheur et mettre de côté le reste. Tout simplement.
Contrairement à ce qu’on peut penser, il n’est pas nécessaire de jeter tout ce
qu’on possède pour devenir minimaliste! Le but est plutôt de ne garder que
l’essentiel pour nous. Pour certains, ça signifie avoir une voiture plutôt que deux,
alors que, pour d’autres, ça voudra dire ne pas avoir de voiture du tout et faire
tous ses déplacements à vélo. Pour une personne, une garde-robe de 33 articles
par saison sera suffisante, tandis que, pour d’autres, le nombre de vêtements sera
nécessairement plus élevé! Cette définition varie d’une personne à l’autre. Il ne
faut surtout pas se comparer à d’autres, seulement à soi-même. Nous seuls
connaissons tout le chemin parcouru et l’important n’est pas la perfection, mais
bien l’amélioration. N’importe qui peut se dire minimaliste, à partir du moment
où il transforme sa manière de penser, de consommer et de vivre. L’important,
c’est de cheminer en tant que personne et de voir les efforts et les changements
effectués plutôt que de se concentrer sur le résultat final.

Ce que j’ai aimé du minimalisme dès mes premières lectures sur le sujet, c’est
justement qu’il n’y avait pas de règles précises. Preuve que le minimalisme n’est
pas un concept figé, plusieurs de ses variantes sont nées ces dernières années:
certains minimalistes voyagent seuls à travers le monde avec seulement une
centaine d’objets dans leur sac à dos, d’autres construisent leur mini-maison ou
habitent dans une grande demeure mais gardent un œil critique sur tout ce qui y
entre. Certains, adeptes d’intérieurs très désencombrés et tout blancs, ont peu de
meubles, alors que d’autres se réjouissent de voir leur collection de livres en
rentrant chez eux. Il n’y a pas de règles strictes. Votre forme toute personnelle de
minimalisme sera le reflet de vos besoins, de vos goûts.

Pour ma part, le minimalisme m’a permis d’entrevoir la possibilité de vivre


simplement. J’ai compris qu’il n’était pas nécessaire d’avoir beaucoup de
matériel afin d’être heureux. J’ai découvert que vivre, ce n’est pas posséder,
mais bien respirer. Le minimalisme m’a appris à apprécier ce que je possédais
déjà. Il m’a enseigné à trouver mon bonheur ailleurs que dans le magasinage.
Cela m’a permis de moins dépenser parce que, sans tout ce temps passé dans les
boutiques, mes faux besoins et mes envies étaient moindres. J’ai fait de la place
pour ce qui compte vraiment et refusé ce qui m’encombrait.

J’ai appris à utiliser mon temps de manière intelligente afin de développer mes
talents, puisqu’une foule d’activités bien plus enrichissantes pouvaient remplacer
mes journées de lèche-vitrines d’autrefois. J’ai entre autres troqué les heures de
magasinage contre des moments de loisirs et de détente. J’ai commencé à lire sur
une foule de sujets intéressants. J’ai aussi appris à jouer au golf, je m’entraîne de
manière régulière, je fais plus de sport et de plein air. J’ai le temps de fabriquer
moi-même une foule de biens de tous les jours plutôt que de les acheter, comme
des décorations, des cartes de souhaits ou des produits ménagers. J’ai même
appris à faire des rénovations mineures! Je passe du temps à écrire, à prendre des
photos et à développer un site Web. J’ai également le temps d’apprendre à
administrer une petite entreprise et d’acquérir de nouvelles compétences qui me
permettent de me connecter avec la vraie vie.

En résumé, j’ai appris à vivre plutôt qu’à surconsommer, développant au passage


des connaissances précieuses qui me serviront toute ma vie. La découverte du
minimalisme m’a permis de mettre un frein à mes habitudes de
surconsommation et d’avoir un meilleur contrôle de moi-même. J’avais
maintenant un objectif: je ne céderais plus à mes pulsions d’achat et j’allais
apprendre à vivre différemment.

Un brin de simplicité volontaire


Il existe plusieurs définitions de cette manière de vivre qui rejoint le
minimalisme sur plusieurs aspects. En effet, tout comme le minimalisme, la
simplicité volontaire repose principalement sur le fait de vivre des expériences
enrichissantes pour être épanoui et riche sur les plans spirituel et intellectuel.
Selon le Réseau québécois de la simplicité volontaire, «la simplicité volontaire
est un courant social, un art de vivre ou une philosophie de vie qui privilégie la
richesse intérieure par opposition à la richesse matérielle manifestée par
l’abondance de la consommation. […] C’est une approche multiforme, qui peut
toucher tous les aspects de la vie, se manifester de bien des façons et se pratiquer
pour toutes sortes de raisons. C’est aussi une réalité qui porte des noms
multiples, selon les priorités et les pays: simple living, downshifting, mouvement
slow, good life, austérité joyeuse, décroissance, etc.2».

À première vue, je n’ai rien d’une adepte de la simplicité volontaire. Pourtant,


j’affectionne les principes de ce mode de vie au plus haut point. Là où la
simplicité volontaire vient compléter le minimalisme, pour moi, c’est notamment
par l’ajout d’une dimension environnementale à la démarche. Comme la
communauté et l’être humain sont au cœur des principes de la simplicité
volontaire, cette préoccupation en est également une d’équité pour les
générations futures. Pour préserver la planète, les adeptes de ce mode de vie
réutilisent autant que possible ce qu’ils possèdent déjà, des meubles ou des
accessoires, par exemple. Si certains font pousser leurs légumes en ville, d’autres
choisissent carrément de cultiver la terre à la campagne. C’est en quelque sorte
un retour aux sources, en exerçant ce que l’humain est censé faire pour vivre:
travailler la terre, créer, inventer et innover.

Utiliser des matières naturelles et biodégradables plutôt que le plastique à usage


unique, créer ce dont j’ai besoin à partir d’articles mis au recyclage, m’instruire
davantage et consommer moins font partie des éléments clés que j’ai adoptés
dans ma volonté de pousser un peu plus loin le concept du minimalisme et de
vivre en harmonie avec l’environnement. Le fait de ralentir et de prêter attention
à mon utilisation des ressources revêt une importance capitale pour moi. Après
des années de surconsommation, je considère avoir une dette envers
l’environnement.

Et une touche de frugalité


Il est bien rare que le mot «frugalité» soit utilisé dans la vie de tous les jours. Si
je vous en parle, c’est parce que je l’ai énormément appliqué durant mon
processus de transition vers une vie plus simple. Puisque mon nouveau
cheminement était motivé par mes ennuis financiers, j’ai voulu réduire au
minimum mes dépenses. Je voulais rattraper le temps perdu et rembourser mes
dettes le plus rapidement possible, me punir en quelque sorte d’avoir dépensé
sans compter pendant toutes ces années. Endettée, il me semblait normal de
désormais me serrer la ceinture. J’ai donc choisi d’être frugale.

Il existe une différence entre frugalité et avarice. Être avare, c’est se plaire à
accumuler de l’argent en dépensant le moins possible. L’objectif est d’amasser
des sous, point final. Être frugal, c’est dépenser peu, mais choisir d’utiliser son
argent lorsque c’est nécessaire dans le but d’améliorer sa qualité de vie. Prenons
en exemple une personne frugale et une autre avare qui doivent toutes deux
acheter un nouveau couteau de cuisine. Cette dernière achètera le couteau le
moins cher, quitte à sacrifier la qualité ou l’ergonomie. À l’inverse, la personne
frugale sélectionnera un couteau à l’entretien facile qui convient à ses besoins et
qu’elle aime manier. Elle le paiera sans doute un peu plus cher que l’avare, mais
son couteau la servira bien, et ce, pendant des années. Ce n’est qu’un exemple,
mais ces concepts se transposent dans plusieurs facettes de la vie.
Adopter la frugalité, c’est aussi être créatif pour faire des économies auxquelles
on n’aurait normalement pas pensé, comme créer un porte-savon avec un
couvercle de pot de confiture et des élastiques ou réparer des vêtements fatigués.
Cela permet à la fois d’éviter d’acheter un produit neuf et de donner une
deuxième vie à des objets qui, autrement, auraient pris le chemin des ordures ou
du recyclage. Une option aussi économique que respectueuse de
l’environnement! Voici d’autres actions qui peuvent être considérées comme
frugales: se couper soi-même les cheveux, cuisiner des repas entièrement
maison, faire son café à la maison plutôt que de le prendre au resto du coin, ou
acheter des vêtements d’occasion plutôt que neufs. Bref, ce sont des habitudes de
consommation économes!

Ce qui m’a charmée dans la frugalité, c’est cette manière pleine de bon sens de
gérer les finances personnelles. Comme je l’ai expérimenté, être frugal ne veut
pas dire se priver à l’extrême, mais utiliser intelligemment son argent. Pourquoi
dépenser pour un nettoyant tout usage alors qu’on peut le faire soi-même pour
quelques sous, en éliminant au passage tous les produits chimiques nocifs?
Pourquoi acheter un sandwich sur le pouce si on peut en faire un bien meilleur à
la maison pour une fraction du prix? Ces choix frugaux permettent d’économiser
et d’utiliser son argent pour les choses qui nous semblent importantes et qui nous
tiennent vraiment à cœur. Lorsque vient le temps de faire des cadeaux aux gens
qu’on aime, par exemple, on peut offrir sans compter avec grand plaisir.

Il m’a fallu plusieurs mois pour affiner mes connaissances sur ces différents
modes de vie. J’ai lu énormément pour trouver les concepts qui allaient se
mouler à mon quotidien, en vue de créer la vie que je souhaitais. J’ai aussi testé
certaines des idées au sujet desquelles je lisais, délaissant celles qui ne me
convenaient pas au profit du minimalisme, de la simplicité volontaire et de la
frugalité qui, depuis, ponctuent ma vie de leurs bienfaits et m’ont fait évoluer en
tant que personne. Bien que les trois mouvements puissent se résumer à «vivre
avec moins», chacun a ses particularités et ses motivations. C’est avec ces
principes que j’ai construit ma nouvelle réalité pour simplifier mon existence et
devenir la personne que je suis aujourd’hui.

1. BRULOTTE, Katherine. «Êtes-vous trop endetté?», ICI Radio-Canada, 31 janvier 2018,


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1081207/dette-canadiens-argent-finances-menages.
2. RÉSEAU QUÉBÉCOIS POUR LA SIMPLICITÉ VOLONTAIRE, http://simplicitevolontaire.org/la-
simplicite-volontaire/definition/.


LES PREMIERS PAS VERS UNE VIE EN TOUTE
SIMPLICITÉ

SIMPLIFIER MES DÉPENSES ET PRENDRE CONSCIENCE DE


L’AMPLEUR DE MES POSSESSIONS ONT ÉTÉ MES PREMIERS PAS
VERS UNE VIE SIMPLE ET MINIMALISTE. PLUTÔT QUE DE
PENSER À MES PROCHAINS ACHATS, JE ME CONCENTRAIS
DÉSORMAIS SUR LE RESPECT DE MON BUDGET ET SUR LE REJET
DES OBJETS INUTILES QUI NE M’APPORTAIENT QU’UN BONHEUR
ÉPHÉMÈRE. ANALYSER MES DÉPENSES ET MON
ENVIRONNEMENT M’A FAIT RÉFLÉCHIR SUR MA VIE. C’EST UNE
ÉTAPE QUI M’A PERMIS D’ÉTABLIR DE NOUVEAUX OBJECTIFS.
POUR LA PREMIÈRE FOIS, J’AI COMMENCÉ À ME FOCALISER
SUR L’ÊTRE PLUTÔT QUE SUR LE PARAÎTRE.

FAIRE LE BILAN

Mon changement d’état d’esprit s’est précisé en une semaine, mais il m’aura
fallu deux ans pour atteindre ce que je considère comme le parfait équilibre, soit
le moment où j’ai enfin été à l’aise avec le nombre de mes possessions, et
remboursé mes milliers de dollars de dettes, et où la surconsommation ne
rythmait plus mon quotidien. Ce long processus a commencé par un état de la
situation ou, en d’autres mots, par une remise en question complète. Bien qu’il
puisse être effrayant de voir la réalité en face, pour moi, ça a été une vraie
libération.
Pour commencer à cheminer vers une nouvelle vie plus simple, il est crucial
d’évaluer d’abord notre situation, d’analyser toutes nos habitudes de vie en
commençant par nos achats, nos passe-temps, nos possessions et notre rapport à
celles-ci, nos modes de déplacement, notre alimentation et toute autre habitude
qui nous semble significative ou qui nous accapare. Il faut chercher un peu plus
loin pour prendre en compte même les actions du quotidien qui nous semblent
sans importance, comme le fait de se lever à la dernière minute le matin. Puisque
cette habitude peut avoir de grandes répercussions tout au long de la journée, il
est important de l’évaluer!

À cette étape, il faut se questionner sur tout ce qu’on a jusqu’ici considéré


comme normal. Par exemple, est-ce bien sensé d’acheter quatre contenants de
détergent à lessive seulement parce qu’il est en solde? Est-ce acceptable que le
quart de mes légumes finissent à la poubelle chaque semaine? Est-ce logique de
jeter un vêtement parce qu’un bouton a lâché? Est-ce normal d’acheter toujours
plus? Dans une société capitaliste et surconsommatrice, tout cela est habituel et
certains de ces comportements sont ancrés en nous, comme des réflexes, parce
que c’est ce qu’on nous a dit de faire ou c’est ce qu’on a toujours vu autour de
nous.

Par contre, quand on y regarde de plus près, c’est une vraie catastrophe. Dans ce
cas, pourquoi continuer comme avant? Nous avons pris l’habitude de passer
notre temps à chercher une satisfaction dans des objets qui ne font que nous
encombrer et nous font passer à côté d’événements importants. Ce temps perdu
pourrait être utilisé à meilleur escient pour faire des activités en famille, pour se
reconnecter avec le bonheur simple de cuisiner une bonne soupe ou pour
acquérir de nouvelles compétences en réparant un meuble défectueux, par
exemple. Depuis des années, nous vivons d’une manière automatique et nous
oublions l’essentiel. Pour mieux comprendre notre quotidien, nos habitudes et ce
qui nous a mis dans cette situation, il faut apprendre à regarder en dehors des
sentiers battus et à nous questionner. C’est à ce moment qu’on commencera à
vivre librement en tant qu’individu.

Petite astuce
Noter ce premier état des lieux dans un journal peut être une bonne manière de
garder le cap dans les mois à venir. Vous pourriez également l’utiliser pour faire
le suivi de votre évolution et vous y référer dans le futur pour constater tout le
chemin parcouru. Si l’un de vos objectifs est de désencombrer votre espace de
vie, je suggère de prendre en photo chaque pièce et chaque garde-robe avant de
commencer. Ces images vous aideront à prendre conscience du chemin que vous
aurez fait, mais aussi à rester motivé tout au long de votre changement de vie.
On peut parfois avoir un sentiment de honte en regardant ces photos, mais elles
ne mentent pas et sont le reflet de la réalité. Personnellement, j’aime faire un
«avant/après» en cours de route. C’est toujours une source d’encouragement!

Cela peut sembler beaucoup pour commencer, mais rien ne presse. L’important,
c’est d’avancer à son rythme pour se respecter et ne pas se décourager. Il faut
regarder les choses en face pour s’améliorer. Ouvrir son esprit, c’est accueillir le
changement et choisir de changer pour le mieux.

Le poids de l’endettement
Je ne vous apprends rien si je dis que, pour plusieurs, la vie est rythmée par
l’argent. Les plus avisés vivent selon leurs moyens. Les aliments qu’ils mettent
dans leur assiette et les passe-temps qu’ils pratiquent sont le reflet de leurs
revenus. Ils économisent pour plus tard et ont un coussin en cas d’imprévu.
D’autres, pour une raison ou une autre, peinent à épargner. Il suffit alors qu’un
petit élément perturbe leur équilibre pour qu’ils soient confrontés à
l’endettement ou qu’ils vivent une situation stressante et précaire. De quel côté
vous situez-vous?

La majorité des ménages achètent leurs biens à crédit. Au Canada, on estime la


dette de consommation (sans compter l’hypothèque) des Canadiens à 23 520$3.
C’est un peu plus que le montant de ma dette, à son apogée. Cette dette, je la
voyais apparaître chaque fois que je recevais mon relevé bancaire et que
j’accédais à mon compte en ligne. Pire encore, elle était toujours là dans mes
pensées. Ces biens qu’on achète doivent être payés un jour avec de l’argent et cet
argent s’obtient avec notre temps. Un temps précieux qui ne peut être récupéré et
qui peut être pénible, surtout si on occupe un emploi qui ne nous plaît pas.

Le crédit, c’est de l’argent qui ne nous appartient pas. On devrait seulement y


recourir dans les moments difficiles, pour effectuer des achats imprévus ou une
réservation, et rembourser l’emprunt le mois suivant, ou presque.
Malheureusement, l’accès au crédit est devenu excessivement facile. Les gens
l’utilisent maintenant pour se procurer des biens qu’ils ne peuvent se permettre,
pensant que le fait de pouvoir sortir un objet d’une boutique signifie qu’ils en ont
les moyens. Ils retardent ensuite les paiements ou ne font que les versements
minimaux. Pendant ce temps, les intérêts s’accumulent et le sac acheté au rabais
finit par coûter beaucoup plus cher au bout de la ligne. Plus l’endettement
progresse et plus il est difficile de reprendre le dessus à cause des intérêts qui
s’accumulent de mois en mois.

Pendant qu’on rembourse des dettes et qu’on paie des intérêts, on ne met pas
d’argent de côté pour un fonds d’urgence ni pour réaliser des projets. Pour se
consoler, on continue de dépenser, en espérant que 20 000$ nous tombent sur la
tête pour régler nos soucis financiers. Pour moi, l’endettement équivaut à vivre
dans le passé: on paie pour des plaisirs qui ont déjà eu lieu plutôt que de prévoir
ceux à venir. Lorsqu’on veut aller de l’avant, mieux vaut régler ses dettes pour
voir plus clair et profiter de l’instant présent, sans stress financier.

Réduire ses dettes ou les enrayer est une première étape vers une vie plus simple.
Ce sont les premiers pas vers une liberté financière qui vaut tout l’or du monde.
Une fois que l’argent que vous avez est le vôtre, vous devenez libre de faire des
choix. Libre de choisir de mettre fin à un emploi que vous n’aimez pas. Libre de
prendre un été sabbatique à voyager. Libre de ne plus vous soucier de l’argent.
Libre d’avoir assez pour vivre. Pour moi, ne plus avoir de dettes est synonyme
de liberté.

Trop de gens endettés restent dans la roue du métro-boulot-dodo parce qu’ils


estiment que c’est trop difficile de vivre autrement. Ils pensent que c’est la seule
façon confortable d’exister, alors que seuls quelques changements par jour les
mèneraient vers une vie totalement différente et possiblement plus à leur goût.
Personnellement, je préfère vivre avec moins, mais être libre de faire ce que je
souhaite. Tant pis pour ceux qui se disent incapables de réaliser un tel
changement. Ils passent à côté de belles années de vie qui ne pourront être
rattrapées! Pensez autrement et osez. C’est la clé de la richesse!

Simplifier ses finances


Ce n’est pas toujours facile d’arrimer dépenses et revenus. Pour ma part, j’ai
vécu au-dessus de mes moyens pendant plusieurs mois. J’avais toujours
surconsommé, mais j’ai complètement perdu le contrôle à partir du moment où
j’ai habité en appartement. Je n’arrivais pas à équilibrer mon budget. Cela m’a
précipitée dans un état d’endettement près du point de non-retour. J’étais
stressée, je n’avais aucun argent en poche et j’étais perdue parmi les centaines de
transactions qui figuraient sur mes relevés bancaires. Tous les mois, le montant
de mon relevé de carte de crédit était une surprise. Comment avais-je pu
dépenser 1500$ en un mois alors que je gagnais le même montant? Je devais
encore payer le loyer, l’électricité, ma nourriture et toutes les autres nécessités! Il
y avait tellement de transactions que je ne cherchais même pas à comprendre. Je
fermais ainsi les yeux sur une centaine de petites transactions, comme ce café à
3$ ou ce dessert glacé à 5$. On ne se méfie pas de ces petites dépenses de moins
de 10$ qui, additionnées, affectent réellement le total de notre relevé.
Malheureusement, ce sont souvent elles qui entraînent une perte de contrôle de
nos dépenses.

Un bon truc pour y voir plus clair et arrêter de faire l’autruche est de regarder les
choses en face. J’ai sorti le relevé de transactions des trois derniers mois de
toutes mes cartes: mes deux cartes de crédit, ma carte de débit et ma carte de
débit liée à une marge de crédit. Je me suis armée de marqueurs de différentes
couleurs et j’ai surligné chaque ligne de dépense selon une catégorie: épicerie,
restaurants, vêtements, dépenses obligatoires (comme l’électricité, le loyer, le
téléphone et la voiture). Cet exercice m’a permis de constater que la catégorie
qui me coûtait le plus cher était celle des vêtements, suivie des sorties au
restaurant. Je me suis aussi aperçue qu’il était facile de dépenser 100$ ou 200$
par mois en petits à-côtés. Au bout du compte, ces derniers peuvent prendre
beaucoup de place dans les dépenses! Les miens brouillaient mes relevés et
m’empêchaient de voir facilement et rapidement où j’en étais rendue
financièrement au cours du mois.

C’est la claque au visage dont j’ai eu besoin pour continuer. Ça m’a motivée. Je
crois que, en tant que consommatrice compulsive, je ne voulais pas voir la réalité
en face. Instinctivement, je savais que je dépensais sans compter, mais ce truc
m’a permis de me réveiller. Peut-être cela aura-t-il le même effet pour vous. Je
vous encourage vivement à tenter l’exercice en l’adaptant à votre réalité. Les
catégories peuvent être plus nombreuses si, par exemple, vous avez une famille.

Simplifier ses dépenses, c’est aussi simplifier ses relevés bancaires. Ça allège la
conscience de connaître à tout moment le solde de notre carte de crédit. Avoir le
contrôle de ce dernier permet de se libérer la tête pour se concentrer sur ce qui
compte vraiment. L’argent apporte beaucoup de stress, alors s’il est possible
d’ajouter de la simplicité dans ce domaine de la vie, pourquoi ne pas le faire?
Mon objectif premier a donc été de réduire le nombre de paiements par carte de
crédit. À l’époque, j’avais différents abonnements à des boîtes de produits, à des
magazines et à un service d’écoute de musique en ligne. Je payais pour la
télévision câblée, que je ne regardais pas vraiment, et j’avais d’autres dépenses
qui s’additionnaient au bout du mois. J’ai fait le choix de mettre fin à 90% de
mes abonnements et j’ai coupé le câble. Je devais avoir 30 transactions
«obligatoires» par mois et je les ai réduites à 10. En réduisant les paiements
obligatoires, on a un meilleur contrôle sur les transactions qui figurent sur nos
relevés bancaires et une connaissance bonifiée de l’échéancier de nos factures. Il
est plus facile de mémoriser 10 transactions obligatoires que 30!

J’ai aussi décidé d’arrêter d’utiliser mes cartes de crédit pour les petites
transactions. Désormais, elles ne me serviraient que pour les paiements
récurrents et ceux qui se font seulement par carte de crédit, comme les
réservations d’hôtel, ou les achats de plus de 100$. En effectuant ces
changements simples, je suis passée de 100 transactions à moins de 20 dans les
mois qui ont suivi. C’était plus facile d’y voir clair. Je connaissais en tout temps
le montant sur ma carte de crédit et les relevés n’étaient plus une surprise en fin
de mois. Je commençais enfin à retrouver le contrôle.

Simplifier mes dépenses a été l’un des éléments clés de ma réussite dans mon
processus. Cela m’a permis de gagner en contrôle sur mes finances personnelles
et d’établir un budget réaliste. Peut-être cela pourrait-il également vous aider!

RÉDUIRE POUR MIEUX SE RETROUVER

Se libérer du superflu
Avant d’entamer moi-même mon cheminement vers le minimalisme, j’ai été
conseillère en valorisation immobilière, aussi connue sous le nom de home
staging. Pendant deux années, j’ai accompagné plusieurs familles dans le
désencombrement de leur demeure afin qu’elle soit plus attrayante pour la vente.
C’est durant cette période de ma vie que j’ai vu à quel point l’attachement aux
objets pouvait être puissant. Vous avez probablement déjà visionné des
émissions américaines au ton catastrophique sur des personnes qui ont des
maisons pleines à craquer. Les objets leur permettent de combler un vide et les
rassurent. Dans ces cas rares, mais bien réels, la possession d’objets devient un
handicap et est une maladie psychologique difficile à traiter.

En aidant les autres à simplifier leur intérieur, j’ai constaté que l’humain aimait
posséder et associer les objets à des souvenirs qui, eux, sont précieux. En tant
qu’êtres humains, nous avons tendance à vouloir accumuler les choses, car nous
y voyons des souvenirs et nous croyons qu’elles nous définissent. Selon ce
principe, les intellectuels auraient tous de grandes bibliothèques et les chefs
connus auraient des cuisines tout équipées. Évidemment, tout cela est faux.
Après tout, c’est bien connu, l’habit ne fait pas le moine! Je l’ai compris avec le
temps, tout comme j’ai constaté qu’une garde-robe contenant 50 paires de talons
hauts, telle la mienne jadis, ne rimait pas forcément avec une carrière florissante.

Après avoir simplifié mes finances, j’ai levé les yeux pour regarder autour de
moi. Tout ce que je possédais, je le voyais maintenant comme de l’argent
potentiel. J’avais tellement de possessions: tous les tiroirs étaient remplis à
craquer, je ne voyais pas le sol de ma garde-robe et le meuble de la salle de bain
débordait. J’ai décidé de vendre sur-le-champ tout ce qui pouvait être vendu.

Durant la première année de mon processus, j’ai donc vendu mais aussi donné
énormément d’objets. J’ai ainsi récupéré une partie de l’argent que j’avais
dépensé, ce qui m’a enfin permis de respirer financièrement. Heureusement, j’ai
cette facilité à me départir des biens, mais ça m’a pris plusieurs mois avant
d’atteindre mon idéal quant au désencombrement. À ce moment, je possédais
encore un canapé, une télévision, une table, quatre chaises et tout ce qu’un
logement typique contient. C’est le contenu des armoires, des surfaces et des
garde-robes qui a surtout considérablement diminué. Un jour, j’ai enfin pu voir
le plancher de ma garde-robe et je n’ai plus eu besoin de déplacer trois
casseroles pour me rendre aux bols dans le fond de l’armoire. Ça peut sembler
futile mais, en fait, ma qualité de vie s’est améliorée grâce à ces petits
changements qui ont largement réduit les sources de frustration au quotidien.

Gardez en tête que les objets ne sont que le reflet de la personne que vous êtes à
l’intérieur. Les connaissances contenues dans vos livres, vous les possédez dans
votre mémoire et vous en appliquez les principes. La maîtrise des techniques de
base de la cuisine vous permet de cuisiner rapidement des plats savoureux pour
les gens que vous aimez, avec ou sans gadgets. Les talons hauts vous permettent
peut-être d’avoir plus d’assurance dans certaines circonstances, mais ce sont vos
efforts et votre travail qui vous ont menée là où vous êtes. En d’autres mots, les
objets nous permettent de nous développer et d’évoluer, mais ils ne nous
définissent pas. Ils ne sont que des accessoires dans notre vie. Malheureusement,
ils peuvent devenir lourds, physiquement et moralement, et nous empêcher
d’être nous-mêmes et de vivre simplement.

Le poids de ses objets


J’ai adoré un passage d’une vidéo où une professeure de yoga qui pratique le
minimalisme a parlé d’une petite expérience sur le poids des objets. Elle a
mentionné que, lors d’une séance de méditation qu’elle animait, elle avait
demandé aux personnes présentes de fermer les yeux et de penser à tous les
objets qu’elles possédaient. Puis de faire comme si ces derniers étaient sur leurs
épaules. À ce moment, les épaules des participants se courbaient et certains se
retrouvaient même entièrement couchés par terre, écrasés par le poids de toutes
leurs possessions.

Cet exercice permet de constater à quel point les objets ont pris le dessus dans
notre existence. Plutôt que d’être des accessoires qui nous font grandir, ils nous
alourdissent au quotidien et nous empêchent d’avancer. Ils peuvent devenir un
handicap et nous rendre malades jusqu’à un certain point. Selon un article du Los
Angeles Times, une maison américaine typique contiendrait 300 000 objets4.
Comment un être humain peut-il avoir besoin de tout ça pour vivre? Combien
d’argent tous ces objets ont-ils coûté? Et si vous aviez à déménager dans un
autre pays demain pour vivre une belle expérience, que feriez-vous de tout ça?

Le poids de nos objets ne s’arrête pas là. On doit ranger, organiser, trier,
déplacer, transporter et nettoyer tout ça. De plus, on a besoin de plus grandes
maisons pour contenir ces choses. Je suis presque certaine que vous connaissez
quelqu’un dont le garage sert exclusivement de rangement et où une voiture
n’entrerait pas. Le garage ne remplit pas sa fonction, parce que trop d’objets
l’encombrent. Avoir besoin de plus d’espace dans sa maison signifie plus de
dépenses pour chauffer et entretenir ces pièces. Tous nos biens matériels sont des
heures de notre temps et le temps, ça ne se rachète pas. Ce sont des heures
perdues à travailler, à magasiner, à dépenser et à entreposer. Et la roue continue
de tourner.
Les biens matériels occupent donc une place importante dans notre
environnement physique, mais pèsent aussi sur notre conscience. Cette robe que
vous n’avez jamais portée et qui traîne encore dans votre armoire, quel regret!
Votre nouveau vélo dans le garage a coûté cher, mais vous manquez de temps
pour pratiquer ce sport. Encore des regrets. Chaque objet qui ne sert pas vous
rappelle votre erreur. C’est un poids sur la conscience qui peut être facilement
enlevé. Il suffit de se raisonner et de se désencombrer pour se pardonner les
achats inutiles qu’on a faits, mais aussi pour tourner la page et faire mieux
dorénavant.

L’étape du désencombrement peut être difficile ou douloureuse pour certains.


Jeter un vêtement préféré mais trop usé ou devoir se serrer la ceinture n’est pas
le genre de défi que les gens aiment affronter. C’est difficile, mais avec de la
volonté, c’est possible! Ayez confiance en vos capacités et la vie vous sera plus
facile.

Y aller tranquillement, mais sûrement


Commencez par faire un premier état de la situation. Voyez tout ce qui vous
entoure et soyez critique. Pourquoi avoir autant d’objets? Ai-je vraiment besoin
de tout cela pour vivre? S’il y avait un incendie, qu’est-ce que je voudrais
emporter avec moi? Est-ce que je préfère avoir ce meuble décoratif ou faire une
activité enrichissante avec l’argent que je récupérerais en le vendant? Si cela
peut vous aider pour la suite, notez vos réponses à ces questions.

Ensuite, rien ne sert d’inviter la famille un week-end pour vous aider à vider
chaque placard et chaque tiroir de la maison! D’expérience, pour qu’un
désencombrement soit efficace et ne laisse pas un goût amer, c’est important de
le faire seul, ou avec son conjoint ou sa conjointe. Pour commencer, je suggère
de désencombrer le premier meuble ou la première pièce qui vous inspire. La
moins encombrée, idéalement! Ce petit succès vous motivera à poursuivre le
travail. Il existe plusieurs façons d’organiser et de trier. Pendant votre exercice,
vous trouverez probablement la technique qui vous conviendra le mieux!

Pendant mon processus, j’ai découvert que le plus important, lorsqu’on souhaite
désencombrer, est de respecter son rythme. Il ne faut pas y aller à reculons ni se
sentir obligé de le faire. Sinon, cela se résumera à une mauvaise expérience pour
vous et vous arrêterez probablement votre processus à ce moment, ce qui est loin
d’être l’objectif! Inutile de se mettre de la pression et de vouloir tout accomplir
rapidement. On est déjà assez stressés comme ça, inutile de l’être davantage!
L’objectif est de le faire avec plaisir, plutôt que de voir ça comme une tâche à
accomplir. Souhaitez vivre avec moins. Faites de cet objectif un mode de vie et
tout sera différent.

Si, pour vous, aller à votre rythme signifie faire un meuble par semaine ou une
pièce par mois, c’est très bien. Il faudra juste prêter une attention particulière aux
objets qui franchiront votre seuil, pour vous assurer de garder un équilibre et ne
pas vous encombrer davantage. L’objectif est de diminuer et non de se
réencombrer! Évitez de faire entrer des trucs inutiles et sachez dire non aux
objets qu’on offre dans les foires, les conférences ou les entrevues. Ces petits
cadeaux, comme des crayons, des gourdes et des épinglettes, sont rarement utiles
et se ramassent bien souvent à la poubelle. Votre maison mérite mieux que ça et
vous aussi!

Personnellement, désencombrer a été pour moi un processus enrichissant qui


m’a permis de passer du temps seule et de mieux me connaître. J’ai ainsi
découvert que j’achetais des objets seulement pour projeter une image léchée de
moi-même qui n’était pas forcément authentique et que je préférais racheter un
objet à moindre coût plutôt que simplement le chercher dans mon appartement.
Ça semble anodin, mais ça m’est arrivé plusieurs fois avec les ciseaux, les
agrafes et les piles, entre autres. C’est une attitude qui coûte cher, pour soi et
pour l’environnement! Pendant le désencombrement, chaque fois que je prenais
un objet dans mes mains et que je me demandais si j’en avais vraiment besoin,
j’en apprenais beaucoup sur moi-même. Beaucoup plus qu’on ne peut se
l’imaginer. Ça permet aussi de mieux s’outiller pour l’avenir et d’éviter le risque
de se réencombrer avec une foule d’accessoires inutiles.

Voici quelques techniques de l’art du désencombrement. Certaines sont


excellentes en début de parcours et d’autres le sont davantage vers la fin. Vous
trouverez bien ce qui est le plus pratique pour vous. L’important, c’est
d’atteindre vos objectifs, peu importe les moyens utilisés!

TECHNIQUE 1
À jeter, à recycler, à donner, à vendre, je ne sais pas
Lorsque j’ai commencé mon désencombrement, il s’est naturellement formé cinq
amoncellements. J’ai utilisé des boîtes ou de gros sacs à poubelle pour organiser
ce qui allait sortir de chez moi.

La première pile qui se formait était celle des choses à jeter. C’est la plus facile à
gérer, mais on doit l’utiliser avec discernement. Attention à la planète! Dans
cette catégorie, je mettais tout ce que je ne voulais pas garder dans ma vie et qui
ne pouvait pas se donner, se recycler ni se vendre. Souvent, c’étaient des
cosmétiques, des lotions et des aliments périmés, des notes, des bijoux oxydés,
des chaussures trop usées pour être données, etc. Même dans une optique où
nous voulons faire attention à l’environnement, il faut parfois faire des choix
pour avancer. Certains objets que j’ai jetés à la poubelle auraient possiblement
pu être mieux réutilisés ou valorisés, mais cela aurait demandé trop de temps, ce
qui aurait été contre-productif. L’important, c’est de faire de son mieux.

Il y avait ensuite la pile de choses à recycler. J’y ai déposé tout ce qui était
papier, carton et verre, entre autres. Dans le doute au sujet d’un article, informez-
vous auprès de votre municipalité ou d’un organisme voué au recyclage.
Plusieurs notes de cours d’université et des manuels que je n’ai pas réussi à
vendre se sont retrouvés dans le bac de recyclage. Je me permets d’ouvrir une
parenthèse pour vous parler des manuels scolaires, parce que c’est quelque chose
qui a le potentiel de prendre énormément de place. Lorsque j’étais aux études
dans le domaine des communications, je jetais chaque été les notes de cours
prises durant l’année, parce que je savais que ces connaissances allaient être
bonifiées ou remplacées par de nouvelles dès l’année suivante. Ça ne me servait
à rien de les conserver, d’autant plus que je me suis spécialisée dans les médias
sociaux qui changent tous les jours et qu’aucun cours, pendant mes études, n’a
réellement couverts. Je savais que je pourrais retrouver facilement les concepts
et les théories en ligne si j’avais besoin de me rafraîchir la mémoire. Je ne vous
cacherai pas que j’ai eu peur de le regretter, mais je me suis informée auprès
d’anciens étudiants de mon baccalauréat et personne n’avait consulté ses notes
plusieurs années après avoir terminé l’université. Cela m’a confirmé que je n’en
aurai probablement plus besoin. J’ai fait le choix de me débarrasser de mes notes
et de mes manuels scolaires, et je suis heureuse de ma décision! Je n’ai conservé
qu’un livre susceptible de réellement me servir dans un emploi futur. Cela dit, ce
n’est pas une solution universelle: les domaines médicaux, juridiques et
scientifiques, par exemple, requièrent des connaissances très poussées et une
bonne partie des diplômés replongent de temps à autre dans leurs manuels
scolaires. Si c’est votre cas, je ne recommande pas de les jeter, parce que vous en
avez besoin pour exercer votre métier. Vous seul pouvez savoir ce dont vous
aurez besoin dans le futur.

La troisième pile était celle des choses à donner. Parfois, je subdivisais celle-ci
en deux: une pile pour un organisme de bienfaisance et une pile destinée aux
gens que je connaissais. Par contre, il faut faire attention. La pile des choses à
donner à vos proches ne doit pas devenir une porte de sortie ni une façon de
garder un objet près de vous. Seuls les objets réellement utiles ou les vêtements
de belle qualité devraient être offerts. L’objectif n’est pas d’encombrer vos
parents, vos frères et sœurs ainsi que vos amis! J’ai aussi donné tous les objets
qui avaient trop peu de valeur pour être revendus, mais qui étaient en trop bon
état pour être jetés. Livres, décorations, vaisselle en surplus, chaussures et
textiles ont été offerts. J’ai donné énormément de choses, parce que celles-ci ne
m’apportaient plus rien. J’ai préféré en faire profiter quelqu’un plutôt que de les
garder chez moi en attendant qu’elles prennent la poussière ou qu’elles se
détériorent avec le temps. Au fait, n’essayez pas de donner des articles d’hygiène
personnelle ou des cosmétiques: personne n’en voudra! Par expérience, mieux
vaut donner une paire de chaussures que vous ne prévoyez pas porter
prochainement. Avec le temps, la colle de la semelle sèche, le cuir craque et la
chaussure finit à la poubelle. Faites-en profiter quelqu’un pendant qu’elle est
encore utilisable!

Ensuite venait la pile des choses à vendre. Afin de savoir si quelque chose
méritait sa place dans cette catégorie, je me questionnais sur son prix de vente
probable. Je perdais rarement mon temps à essayer de vendre des objets à moins
de 10$. Afficher l’objet sur un site de petites annonces, communiquer avec des
acheteurs potentiels, prendre un rendez-vous et m’assurer d’être chez moi à
l’heure convenue, sans parler des personnes qui arrivaient en retard ou qui ne
venaient même pas, demandait trop d’efforts pour le faible montant que j’en
retirais. De plus, en emménageant dans une grande ville, je me suis rendu
compte que les gens ne se déplaçaient pas pour des articles de très faible valeur.
Entre le coût du transport et le temps nécessaire pour se déplacer, ils n’en avaient
pas pour leur argent. Cependant, lorsque j’habitais une plus petite ville où tous
les déplacements se faisaient en moins de 15 minutes, j’ai parfois réussi à vendre
des articles à quelques dollars seulement. À vous de choisir si vous voulez
consacrer des efforts à vendre des items à petit prix. En ce qui me concerne, la
majorité du temps, je préférais les donner. Un bon truc, surtout en début de
processus, est d’organiser une vente-débarras (vide-grenier). Pendant cette vente,
vous aurez l’occasion de vous débarrasser des articles de très faible valeur et de
récupérer un peu d’argent sur le volume. J’ai fait l’expérience et ce n’est pas mal
du tout! Je vous suggère de faire don de ce qui ne s’est pas vendu à un organisme
de votre région. Ne remettez pas tout ça dans votre garage ou votre sous-sol! Par
la suite, vous pourrez y aller à la pièce. Personnellement, je n’avais jamais plus
que le contenu d’une boîte de choses à vendre. Je ne voulais pas avoir
l’équivalent d’un magasin chez moi!

Enfin, j’avais une boîte pour les «je ne sais pas». C’étaient des articles que je
n’utilisais plus, mais auxquels j’étais encore émotionnellement attachée.
Souvent, il s’agissait de souvenirs ou d’objets que je liais à un moment ou à un
événement. Attention au piège: il ne faut pas que la majorité des articles triés
pendant le désencombrement se retrouvent dans cette boîte! Celle-ci ne sert
vraiment que pour les choses qui ralentissent le tri parce qu’on ne sait pas où les
placer. On les laisse ensuite patienter pendant un mois dans cette boîte. Si,
pendant ce délai, j’utilise un objet de la boîte, ça veut dire que je le garde. À la
fin du mois, je retourne voir ce qu’il reste et, à l’intérieur de moi, je sais bien que
certains items peuvent partir. Cependant, j’en ai déjà gardé quelques-uns pendant
un an avant d’être capable de m’en départir. C’est très bien puisque, ainsi, je n’ai
pas de traumatisme d’avoir rejeté un objet auquel j’étais attachée. On me
demande souvent si je regrette d’avoir jeté des choses dans mon
désencombrement et la réponse est non. Chaque fois que quelque chose a quitté
ma vie, c’est parce que la décision a été prise de mon plein gré; je n’ai jamais
donné ou jeté quoi que ce soit contre ma volonté. Je crois pertinemment que cela
a été le secret de mon succès durant mon processus de désencombrement. C’est
probablement ce qui m’a permis de ne jamais me dire: «Ah non, je n’aurais pas
dû jeter ça!»

Bref, ce furent mes cinq catégories principales de désencombrement. Je crois


que c’est la base et qu’elles peuvent être bonifiées selon votre contexte de vie et
vos valeurs. Ces cinq boîtes, à jeter, à vendre, à donner, à recycler et je ne sais
pas, permettent de faire un premier tri de manière efficace et ordonnée. Par la
suite, et au gré de votre cheminement, ce nombre de boîtes diminuera.

TECHNIQUE 2
Tout rassembler au même endroit
Une technique simple pour prendre conscience de l’ampleur de nos possessions
est de regrouper tous les objets d’une même catégorie. En la mettant en pratique,
j’ai découvert que j’avais une quantité astronomique de crayons, de stylos et
d’autres articles de papeterie. Avais-je réellement besoin de trois ciseaux et de
trois rouleaux de papier collant dans un appartement de quatre pièces? Pas
vraiment.

Lorsqu’on procède ainsi, on se rend souvent compte qu’on n’a pas besoin de ces
doublons. On peut conserver un exemplaire unique et prendre la résolution de
toujours le ranger au même endroit. Ainsi, on saura en tout temps où se trouve
cet article, plutôt que de chercher dans toute la maison une des trois paires de
ciseaux qu’on possède. C’est un truc qui a entièrement changé mon organisation!

TECHNIQUE 3
Règle +1, -1
Cette règle importante permet de conserver l’équilibre qu’on aura créé chez soi.
Selon la règle +1, -1, pour toute nouvelle chose qui entre dans la maison, une
autre doit en sortir. J’applique cette règle dans ma vie de tous les jours pour
maintenir le niveau de désencombrement que j’ai travaillé si fort à atteindre.

Cette technique m’a aussi permis de mettre un frein à ma surconsommation, car


après avoir fait mon premier gros désencombrement, tout ce que je possédais
était constitué d’objets que j’aimais et dont je ne voulais pas me départir. Mon
objectif n’était pas de me réencombrer, alors j’ai fait des choix. Selon moi, c’est
la meilleure règle à appliquer dans sa vie après avoir atteint le nombre d’objets
désiré. Elle permet de garder un équilibre et de respecter les valeurs minimalistes
acquises durant le parcours.

Depuis que j’utilise cette règle, je réfléchis mieux avant de faire un achat et j’y
pense à deux fois avant d’apporter quelque chose dans mon appartement. J’y ai
encore recours, particulièrement pour les vêtements. Lorsque je magasine, je
pense déjà au fait que si j’achète un article, ce sera pour en remplacer un à la
maison. Mais lequel? Parfois, je décide de ne rien acheter parce que je préfère
garder les vêtements que je possède déjà. Chose certaine, ça évite de se retrouver
avec 10 paires de baskets, 5 sacs à main et 20 tasses à café!

TECHNIQUE 4
Le sac de désencombrement
Après mon premier désencombrement, je gardais toujours un sac ou une boîte
dans une pièce chez moi. Dès qu’un objet du quotidien ne me plaisait plus ou ne
m’apportait plus de bonheur, je le déposais dans la boîte. Encore aujourd’hui,
des années après avoir commencé mon processus, je garde un sac dans ma
chambre. Il se remplit tranquillement. Habituellement, une fois par mois, je vais
le déposer à un centre de dons.

En adoptant cette technique, on procède petit à petit sans même s’en rendre
compte, plutôt que de prendre un après-midi à chercher ce dont on peut se
départir. Cependant, il est important d’avoir déjà fait un gros ménage. Le sac
permet d’entretenir son désencombrement ou de le continuer tranquillement.

À la fin du mois, on regarde le contenu, on détermine s’il doit être jeté, vendu,
donné ou recyclé et on n’attend pas avant de passer à l’action! C’est important
de s’en départir rapidement pour garder un intérieur épuré.

CHOISIR D’ÊTRE POSITIF


Voyez-vous le verre à moitié plein ou à moitié vide? J’ai tendance à être positive
dans une bonne majorité des situations qui peuvent survenir dans la vie. Je crois
aussi qu’il est essentiel de l’être afin de créer la vie que l’on souhaite et que
notre quotidien soit à la hauteur de nos attentes. Lorsqu’on est positif, on attire
les bonnes choses et les bonnes personnes dans son entourage. C’est la loi de
l’attraction, qui dit que toute chose est une énergie et que les énergies semblables
s’attirent entre elles. Se dire qu’on va réussir un exposé, un examen ou une
entrevue influence positivement notre vision et nos actes dans la vie de tous les
jours. Ça risque de mieux se passer que si on y va à reculons!

Étant une optimiste, j’aime bien penser que chaque problème de la vie a une
solution. Il suffit de croire que ça va s’arranger! Je vois déjà les pessimistes
rouler des yeux! Si vous n’aimez pas votre vie et que vous avez besoin de
changement, c’est peut-être le moment de penser différemment. La pensée
positive est particulièrement importante lorsqu’on souhaite changer sa vie et
opter pour la simplicité. Désencombrer des années d’accumulation d’objets peut
paraître impossible psychologiquement et physiquement, mais lorsqu’on voit le
positif et qu’on s’encourage à persévérer, tout va mieux! En prenant le contrôle
de nos émotions, de notre stress et de notre peur, on voit plus clair. Il est plus
facile de se fixer des objectifs réalisables et on est fier de soi après avoir rempli
un premier sac, puis deux, puis dix!

Voici deux scénarios pour illustrer l’impact que la loi de l’attraction peut avoir
sur une situation simple. Devant une pièce remplie jusqu’au plafond où l’on doit
faire du désencombrement, du rangement et du ménage, il y a deux manières de
penser: «OK! Par où je commence?» et «Oh, mon Dieu, je ne sais pas comment
je vais faire…» Dans le scénario positif, on analyse la pièce de manière à se faire
une liste de choses à accomplir. Puis on commence sur-le-champ par ce qui nous
semble le mieux! Dans le scénario négatif, on active nos sentiments de doute, de
stress et on se démotive. On va vouloir remettre ça à plus tard ou fermer les
yeux, puis ne plus y penser sans avoir fait de réels changements. On cherche de
l’aide, de la motivation, on appelle une amie ou notre mère pour avoir des
conseils. On se concentre sur le fait que cette tâche ne nous plaît pas, plutôt que
de regarder vers l’avant et d’anticiper le résultat final pour avoir la motivation
nécessaire. Tout semble plus difficile, plus long et moins agréable. Le
changement devient plus facile lorsqu’on le regarde d’un bon œil. Tout
deviendra plus simple!

Il en est de même avec les relations interpersonnelles, le sport, la nourriture, la


gestion de ses émotions, la réussite, l’argent, etc. Il faut garder en tête que le
positif attire le positif! La majorité des situations dans la vie sont temporaires,
que ce soit une perte d’emploi, une rupture amoureuse, un gain de poids ou un
imprévu financier. En regardant devant soi, on trouvera une solution ou quelque
chose de nouveau qui viendra corriger cet événement négatif.

Se motiver
Il existe de nombreuses façons de se motiver pour atteindre ses objectifs.
Personnellement, j’aime faire une liste par saison et une autre par année pour
pouvoir revenir sur ce que j’ai réalisé durant ce laps de temps. Pour chaque
période, je dresse une liste de mes objectifs de vie et une autre des activités que
je veux accomplir ou des petits défis que je me fixe. Lorsque je m’ennuie ou que
je ne sais pas quoi faire, je les consulte! Nous choisissons ces buts parce que
nous savons intérieurement qu’ils contribuent à notre succès et à notre
épanouissement. Ils sont importants, parce qu’ils sont la représentation de la
personne que nous souhaitons devenir. Un peu comme de la visualisation! Nous
nous projetons dans le futur; en notant ces buts, nous pouvons garder en tête ce
que nous voulons accomplir pour atteindre cet idéal. Bien entendu, ça doit être
un idéal qu’on s’est fixé soi-même et non pas un idéal promu par la société, qui
dit que la réussite, c’est d’avoir une maison, deux enfants et un bon emploi. Quel
est votre souhait profond? Votre désir? Comment voulez-vous mener votre vie?

Une autre bonne technique pour se motiver est de faire un tableau d’inspiration.
Sur un carton, on colle des illustrations qui nous inspirent, des citations qui
représentent notre manière de penser et des photos à l’image de ce que nous
voulons que notre vie soit. En anglais, ils sont appelés mood boards ou vision
boards. C’est un bon exercice à faire pour mieux se connaître et savoir ce qu’on
veut et ce à quoi on aspire. L’afficher dans un coin de la maison où nous passons
tous les jours permet de nous souvenir de nos objectifs et de ce que nous devons
faire pour les atteindre.

Il existe des livres entiers dédiés à la pensée positive et à la motivation. Je vous


suggère fortement d’en lire au moins un. Ça change entièrement notre vision des
choses et ça permet d’avoir les outils nécessaires pour mieux comprendre les
rouages de la motivation et des actions à faire pour faciliter notre vie. La pensée
positive n’est pas magique, mais elle permet de faire de grandes choses!

LIRE POUR S’INSPIRER

En ce qui me concerne, la quête d’une vie en toute simplicité est passée par les
livres. Il existe une multitude de témoignages de personnes aux parcours
différents et inspirants. Elles ont beaucoup de choses à nous apprendre sur la vie
et leurs prises de conscience sont une mine d’or. En apprenant des succès (et des
erreurs) des autres, on acquiert une certaine sagesse plus rapidement.

Ainsi, les livres m’ont permis de devenir une nouvelle personne. La première
année de mon processus, j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main au sujet de
la simplicité, du minimalisme et du concept de vivre avec moins. Lire pendant
une année entière a été ma source d’inspiration pour changer et m’a permis de
découvrir des valeurs humaines et environnementales. Ça a été une porte
d’entrée sur un mode de vie qui allait me coller à la peau pour toujours. Ouvrir
un livre me permettait de demeurer loin de mes anciennes habitudes et de
m’enrichir en tant que personne plutôt que de m’appauvrir financièrement. Le
temps que je passais dans les livres me changeait les idées et me permettait de
découvrir de nouvelles facettes de la vie auxquelles je n’avais jamais pensé
auparavant. J’absorbais tout ce que je lisais et j’appliquais ce que j’apprenais
dans ma vie de tous les jours.

Lire autant et de manière continue sur le sujet a été crucial pour me projeter dans
cette vie à laquelle j’aspirais. Chaque page tournée me motivait à persévérer et
me rappelait mon objectif. Encore aujourd’hui, je lis sur le sujet de temps en
temps pour me rappeler les principes du minimalisme et de la simplicité. Avec
l’expérience, j’améliore ma compréhension de ces écrits, ce qui me permet de
m’améliorer constamment.

Je vous encourage à visiter votre librairie ou votre bibliothèque et à entrer dans


un moteur de recherche les termes «minimalisme», «simplicité», «simplicité
volontaire», «vivre avec moins», «surconsommation» ou tout autre terme
similaire. Il existe probablement des ouvrages dont je n’ai jamais entendu parler,
mais qui apporteront de la richesse à votre parcours!

Les livres qui m’ont inspirée sont nombreux. Je vous présente une sélection de
mes préférés. Bien que ces suggestions soient très personnelles, je souhaite les
partager avec vous pour vous faciliter l’étape de la recherche. Ces ouvrages ont
été pour moi des révélations et m’ont permis d’apprendre énormément sur la
simplicité et le minimalisme. Peut-être en avez-vous déjà lu quelques-uns ou
certains sont-ils des découvertes pour vous. Nous avons tous fait des lectures qui
nous ont touchés spécialement, mais pour moi, ces recommandations sont
pertinentes pour toute personne qui commence un processus vers une vie plus
simple.

Les livres sont une mine d’or lorsque vient le moment de découvrir de nouvelles
manières de penser et de vivre. Pour plus de recommandations de lectures, je
vous invite à visiter la section «Lectures» de mon blogue vivreavecmoins.com,
qui est constamment mise à jour.

Découvrir le minimalisme
Habitant depuis quelques décennies au Japon, l’auteure Dominique Loreau vit en
complète simplicité. Dans ses livres, elle partage ses pensées sur l’accumulation
d’objets et sur le fait de vivre en possédant moins, comme le font
traditionnellement les Japonais. Sa grande sagesse permet de prendre conscience
de tout ce qui nous entoure et de l’impact de nos possessions sur nous. C’est une
des principales auteures traitant de ce sujet et elle est dans les premières à avoir
partagé en série des écrits sur le minimalisme.

J’ai eu la chance de lire plusieurs de ses ouvrages. Tous traitent du même sujet,
mais chacun d’eux a quelque chose de nouveau à nous apprendre. Chaque livre
est relié aux autres, mais apporte une spécificité et des connaissances
additionnelles pour se perfectionner dans l’art de vivre au quotidien. Pour moi,
les livres de Dominique Loreau sont précieux, parce qu’ils m’ont fait découvrir
la légèreté de vivre simplement. Ils m’ont le plus ouvert l’esprit quant aux
bienfaits de vivre sans le côté superficiel de la vie moderne et m’ont fait réaliser
qu’on peut vivre différemment au sein de la société, tout en étant en marge de
celle-ci. C’est une auteure qui a le don de partager sa sagesse avec les lecteurs
d’une manière légère et efficace. J’ai retenu de ces lectures que posséder
beaucoup de matériel ne fait qu’alourdir notre vie de tous les jours et nous
empêche d’avancer.

Ouvrir ses horizons


Les livres qui suivent ne portent pas nécessairement sur le minimalisme ou la
simplicité à proprement parler, mais ils m’ont fait découvrir de nouvelles façons
de vivre et de penser. Ce sont des expériences humaines que des personnes
courageuses ont tentées pour prouver qu’il est possible de vivre différemment et
d’apprendre à se débrouiller dans les actions de tous les jours. Certains ont vécu
sans argent, d’autres ont réduit presque entièrement leur empreinte écologique,
d’autres encore ont lancé des mouvements collectifs pour changer les habitudes
d’un grand nombre de personnes. Cela m’a permis de mieux définir ce qui me
convenait.

Se débrouiller sans argent


L’Irlandais Mark Boyle a choisi de vivre sans argent pendant un an. Un peu à
titre d’expérimentation, mais aussi pour voir s’il était possible de vivre sans un
sou en poche. Durant la lecture de L’homme sans argent, le récit de son
expérience, j’ai découvert des façons de mener une vie frugale et j’ai appris
comment il est possible de vivre simplement, même si c’est présenté de manière
extrême. Par exemple, on peut avoir des loisirs gratuits, récupérer et transformer
ce que l’on a, se déplacer à pied et à vélo ou conserver sa nourriture sans
réfrigérateur. Ce sont des réflexes et des connaissances que nos ancêtres avaient
probablement, mais qui ont été oubliés avec le temps et la facilité d’accéder à
des produits bon marché. C’est une de mes lectures préférées, qui m’a permis de
découvrir de nouvelles façons d’économiser, de récupérer et de vivre plus
simplement.

Vivre sans déchet


Une autre lecture intéressante pour enrichir son processus vers la simplicité est
Zéro déchet de la Franco-Américaine Béa Johnson, l’une des premières
ambassadrices du zéro déchet. Le fait de réduire ses déchets d’année en année l’a
amenée à vivre une vie minimaliste avec son mari et ses deux enfants, aux États-
Unis. Sa maison est très simple et les seules décorations sont les rares plantes
disposées dans les quelques pièces de son intérieur. Leur demeure respire la
tranquillité et l’ordre. Ses écrits sont très inspirants. Elle parle de son parcours et
de la façon dont elle a transformé les gestes de son quotidien pour les rendre le
plus écologiques possible. J’y ai appris beaucoup de trucs pour réduire
l’utilisation du plastique au quotidien et fabriquer des substituts aux produits du
commerce. Il existe maintenant plusieurs livres sur le zéro déchet, mais je crois
que celui-là est très complet et authentique. Ses propos vont à l’essentiel du
mouvement, sans être influencés par l’effet de mode actuel.

Réduire son impact


Dans le même ordre d’idées, il faut absolument lire le livre No impact man au
moins une fois dans sa vie. C’est l’histoire de l’auteur new-yorkais Colin
Beavan, qui décide de faire une expérience alors qu’il habite à New York avec sa
femme et leur enfant. Ce couple change rapidement ses habitudes de vie pour
vivre plus sainement et réduire son empreinte environnementale à presque zéro.
Cela semble impossible. Malgré l’ampleur du défi et les embûches, Beavan et sa
femme le font pendant un an. Entre autres exploits, ils ont réduit leur
consommation d’objets de tous types, coupé presque entièrement l’utilisation de
l’électricité, consommé des produits provenant d’endroits situés à 400 km ou
moins, choisi de monter les marches plutôt que d’utiliser les ascenseurs (à New
York ce défi prend une tout autre envergure) et plus encore. Ça m’a permis de
voir qu’il est possible de réaliser ces objectifs, même lorsqu’on habite dans une
grande ville. En effet, c’est facile de dire «je ne peux pas composter, j’habite en
ville» ou «je ne peux pas faire ci ou ça parce que je n’ai pas de terrain». Beavan
prouve que, avec de la volonté et des connaissances, il est possible de réduire
considérablement son empreinte carbone pour se rapprocher d’une vie plus
verte.

Trouver la joie
Le nom Marie Kondo vous est probablement maintenant familier, grâce à sa
série diffusée sur Netflix qui a été largement médiatisée et regardée. Elle est
souvent associée au minimalisme, même si, personnellement, je trouve que ce
n’est pas tout à fait exact. Cette Japonaise est très connue pour sa méthode
KonMari, qui influence tous les aspects de la vie jusqu’à la manière très
sophistiquée de ranger et de plier les vêtements. Ainsi, elle dit que si un objet ne
nous procure pas de bonheur lorsqu’on le voit ou qu’on le touche, on ne devrait
pas le garder. C’est un des principes que j’ai adaptés à mon style de vie, afin de
ne m’entourer que d’objets que j’aime et qui sont beaux à regarder. J’ai lu Le
pouvoir étonnant du rangement, après avoir reçu plusieurs recommandations de
la part des lectrices du blogue. À mon avis, cette lecture sera bénéfique pour une
personne qui ne sait pas comment amorcer son processus de désencombrement.
En effet, sa méthode ne passe pas par quatre chemins! En étant aussi directe,
cependant, elle laisse à désirer du côté environnemental. Ce n’est pas l’approche
que je prône, mais parfois certaines personnes ont besoin de grands moyens pour
parvenir à leurs fins.

Se poser les bonnes questions


Le livre En as-tu vraiment besoin? du comptable et animateur québécois Pierre-
Yves McSween a sans doute été l’élément déclencheur de changement dans
l’esprit de ceux qui n’avaient, jusqu’alors, jamais repensé leur manière de
consommer. L’auteur passe en revue tous les achats et remet en question leur
utilité. Regardez tout ce qui vous entoure actuellement. En as-tu vraiment
besoin, de la dernière technologie? De ce sac griffé? De ton abonnement au gym
qui coûte une fortune pour ce que tu utilises? La liste continue. L’auteur aborde
plusieurs dépenses de différentes manières afin de faire émerger une prise de
conscience chez le lecteur. Une bonne façon de revoir sa façon de consommer!

Manger local
Le livre 100 jours sans supermarché de Mathilde Golla a changé ma manière de
voir les choses quant à l’épicerie. Cette journaliste et auteure française a
documenté son expérience sur le changement de sa consommation quant à
l’alimentation, passant de l’approvisionnement dans les supermarchés jusqu’au
circuit court afin d’encourager les petits producteurs locaux qui peinent à
concurrencer les géants de l’industrie agroalimentaire. Durant ses trois mois de
test, elle a évité les produits des grandes chaînes et des grossistes pour découvrir
un tout nouvel univers qui l’a charmée: celui de l’approvisionnement direct
auprès des producteurs. L’expérience qu’elle partage dans son livre m’a plu
énormément, car cela m’a conscientisée sur l’importance de consommer des
produits locaux pour notre santé, pour notre portefeuille, mais aussi pour la santé
financière de notre communauté. Une autre belle lecture qui permet d’ouvrir les
yeux sur une réalité de notre société!

3. LA PRESSE CANADIENNE. «La dette des consommateurs canadiens augmente», La Presse,


https://www.lapresse.ca/affaires/economie/canada/201903/05/01-5217045-la-dette-des-consommateurs-
canadiens-augmente.php.
4. MACVEAN, Mary. «For many people, gathering possessions is just the stuff of life», Los Angeles
Times, 21 mars 2014, https://www.latimes.com/health7la-xpm-2014-mar-21-la-he-keeping-stuff-
20140322-story.html.

COMMENCER PAR CONSOMMER MOINS, MAIS
MIEUX

TENTATIONS, EXCÈS ET GASPILLAGE SONT POUR MOI DES


SYMPTÔMES DE LA SURCONSOMMATION. L’EXCÈS N’EST
JAMAIS UNE BONNE CHOSE ET PEUT ENTRAÎNER DE GRAVES
CONSÉQUENCES, PEU IMPORTE LE DOMAINE. COMME LE DIT LE
DICTON: «TROP, C’EST COMME PAS ASSEZ»! IL SUFFIT DE
REGARDER LES STATISTIQUES SUR L’OBÉSITÉ OU LE NIVEAU
TOUJOURS PLUS ÉLEVÉ D’ENDETTEMENT DES MÉNAGES POUR
CONSTATER QU’UNE BONNE MAJORITÉ DE NOS
CONTEMPORAINS ONT PERDU PIED DANS CE MONDE DE LA
SURENCHÈRE. JE NE DIS PAS QUE LA CONSOMMATION EST
MAUVAISE EN SOI. IL FAUDRA TOUJOURS ACHETER DES CHOSES
POUR SURVIVRE ET S’ASSURER UN MINIMUM DE CONFORT AU
QUOTIDIEN. C’EST PLUTÔT L’ABUS QUI MENACE NOTRE
BONHEUR. ACHETER AUSSI AISÉMENT DES BIENS DE
CONSOMMATION EST UN AVANTAGE QUE NOTRE SOCIÉTÉ
MODERNE NOUS OFFRE, MAIS IL FAUT SAVOIR SE CONTRÔLER
ET S’Y RETROUVER. À FORCE D’ACHETER TOUJOURS PLUS QUE
CE DONT ON A RÉELLEMENT BESOIN, ON PERD LE CONTRÔLE
DE NOUSMÊMES, DE NOTRE COMPTE EN BANQUE ET DE NOTRE
STABILITÉ. ON PERD MÊME LE CONTRÔLE DE LA TERRE SOUS
NOS PIEDS: ON SE RETROUVE À HABITER DES MAISONS PLUS
GRANDES QUE CE QUE NOS MOYENS NOUS PERMETTENT
RÉELLEMENT, AVEC DES PIÈCES REMPLIES JUSQU’AU PLAFOND.
LA POUSSIÈRE S’Y ACCUMULE AU MÊME RYTHME QUE NOTRE
INCAPACITÉ À GÉRER CETTE QUANTITÉ ASTRONOMIQUE DE
BIENS QU’IL SERAIT SI DOMMAGE DE JETER À LA POUBELLE.
COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ? ET COMMENT
MODIFIER NOTRE CONSOMMATION POUR QU’ELLE SOIT PLUS
RESPECTUEUSE DE NOS VALEURS?

LE POIDS DE L’IMAGE

Avant, je dépendais de mes possessions. Je vivais à travers elles et plus j’en


possédais, plus j’avais l’impression d’exister. Je désirais toujours plus parce que
l’adrénaline qui venait avec le fait de dépenser des sommes considérables était
mon moyen d’avancer tous les jours, ma motivation à gagner toujours plus
d’argent afin de dépenser toujours plus. «Plus, plus, plus», c’est tout ce que
j’avais en tête. Vivre était pour moi une question de consommation, l’occasion
de démontrer mon succès aux autres grâce à mes achats, alors que mon compte
de banque glissait rapidement vers le bas et que le solde de mes cartes de crédit
atteignait des sommets. Tout le monde pouvait admirer ces nouvelles
acquisitions, mais personne ne voyait mon solde bancaire. Mon image était
sauve.

Lorsque j’ai mis un frein à ce mode de vie qui impliquait, ma foi, beaucoup
d’achats compulsifs et d’endettement, j’ai appris à réduire, à ralentir et à choisir.
Tout cela, en me posant les bonnes questions et en en apprenant beaucoup sur la
consommation durable et responsable. Après tout, acheter, c’est voter! Dans un
monde où presque l’entièreté des objets dans les étalages est «made in China», il
peut paraître impossible de choisir des objets locaux et abordables. Pourtant, on
serait surpris de voir ce que les producteurs locaux fabriquent et, parfois, pour un
montant à peine plus élevé!

UN PORTRAIT DE NOTRE SURCONSOMMATION

Que vous soyez endetté ou en voie de rembourser vos dettes, sachez que ce n’est
pas la fin du monde. Il y a des solutions. N’hésitez pas à aller chercher de l’aide
pour reprendre le dessus: organismes communautaires, parents, amis ou
conseillers financiers peuvent vous fournir de précieux conseils ou outils.
L’important, c’est de prendre conscience de la situation et de faire de son mieux
pour y remédier. Chaque effort compte, si petit soit-il.

On a parfois besoin de chiffres pour comprendre l’ampleur de nos excès et ainsi


activer un signal d’alarme dans notre tête. Chaque année, une nouvelle étude se
penche sur le taux d’endettement des ménages canadiens. Chaque fois, les titres
dramatiques claironnant que nous sommes de plus en plus endettés me donnent
un frisson dans le dos. Je pense à toutes ces personnes qui continuent de
consommer aveuglément et qui n’ont pas eu de prise de conscience. Peut-être
mettent-elles volontairement des œillères pour ne pas voir l’état désastreux de
leurs finances, ne rien changer étant moins effrayant que de prendre leur vie en
main. Quelle que soit la raison, la surconsommation est de toute évidence un
problème encore trop présent au sein de notre société.

En 2018, pour chaque dollar net (donc après retenues sur le salaire), les ménages
canadiens devaient 1,69$5. Cela comprend à la fois les hypothèques et le crédit à
la consommation. Selon une enquête menée en 2016 par Abacus Data, plus de
42% des Canadiens ne rembourseraient pas la totalité du solde de leur carte de
crédit chaque mois6. C’est une proportion énorme qui signifie que les gens n’ont
pas les moyens de payer leurs achats. Le crédit leur a néanmoins permis
d’acquérir des choses qu’ils ne pouvaient pas se permettre.

Il est trop facile de dire que nos dettes de consommation sont causées par les
cartes de crédit, le voisin ou la société. Inversement, il est difficile de reconnaître
nos torts et nos faiblesses devant notre conjoint, notre famille ou nos amis! Je
vois trop souvent des personnes remettre la faute sur une entité extérieure,
refusant ainsi de voir la réalité en face. Bien entendu, il existe des situations
exceptionnelles où contracter une dette permet de se dépanner. Les causes de
l’endettement sont nombreuses, sans doute autant qu’il y a de personnes dans le
rouge. Dans certains cas, l’endettement est le résultat de difficiles épreuves de la
vie impossibles à contrôler plutôt que de la simple surconsommation, comme la
perte d’un emploi, une baisse de revenus découlant du choix de s’occuper d’un
proche vieillissant ou le défi que peut représenter le fait d’être le chef d’une
famille monoparentale. Bien sûr, l’endettement est toujours le résultat de
dépenses supérieures aux revenus, mais, dans ces cas-là, les dépenses sont
souvent plus essentielles que frivoles. Cela dit, trop souvent, la dette est un
moyen facile de s’acheter une vie qu’on ne peut se permettre pour se conforter
dans notre réalité. «Je gagnerai ce salaire un jour!» Lorsque ce jour arrivera,
vous rêverez toujours plus grand.

Je suis passée par là, moi aussi. Pourtant, ça m’a pris plusieurs milliers de dollars
de dettes pour décider que c’en était assez. J’ai arrêté de me dire: «je
rembourserai plus tard» ou «je suis endettée parce que je suis jeune». Je savais
que j’avais l’argent nécessaire pour vivre convenablement et combler mes
besoins de base. Si j’avais accumulé cette dette, c’était entièrement de ma faute.
Je n’étais pas capable de me mettre des limites et j’avais perdu le contrôle de
moi-même. Heureusement, 16 000$, c’est vite oublié (avec un peu, beaucoup de
volonté). Quand je lis des témoignages de personnes aux États-Unis qui ont plus
de 100 000$ de dettes, je me dis qu’elles sont malheureusement hypothéquées
pour la vie; elles devront rembourser des sommes considérables tous les mois, ce
qui les empêchera d’économiser pour des projets qui leur sont chers.

L’épuisement des ressources


Le 1er août 2018, l’humanité avait déjà consommé l’entiè-reté des ressources
naturelles que la Terre était en mesure de produire pour l’année7. Ce
déséquilibre est l’exemple même de notre surconsommation individuelle et
collective. On appelle cette triste journée le «jour du dépassement». En 2019,
cette date a été devancée de deux jours. Ce n’est pas exceptionnel: chaque année
depuis 1986, première occurrence du phénomène, elle arrive de plus en plus tôt.
Depuis, rares sont les années où l’écart entre les ressources de la Terre et la
consommation humaine a rapetissé8. On essouffle la Terre en la consommant à
crédit. Ce style de vie n’est pas durable, mais on persévère pourtant dans cette
voie.

Les effets de notre surconsommation ne s’arrêtent pas à l’encombrement de nos


placards. Tout ce que nous achetons finit vraisemblablement un jour à la
poubelle, ce qui fait une surproduction de déchets. Tout ce qui est en plastique
prend des milliers d’années avant de se décomposer. Qui n’a pas vu ces images
de fouilles dans certains dépotoirs où on peut déterrer des objets intacts datant
des années 1970? Ou cet autre reportage sur les fameux téléphones jaunes
Garfield fabriqués dans les années 1980 et qui sont constamment déversés sur
une plage bretonne encore aujourd’hui9? Le plastique est la matière la plus
produite par l’homme et il se retrouve partout10. Malheureusement, une grande
partie est rapidement enfouie dans des dépotoirs ou finit par flotter dans les
océans. Une étude effrayante prévoit que, en 2050, il y aura plus de plastique que
de poissons dans les océans11! C’est l’exemple même de la démesure
égocentrique de l’humain qui se détruit lui-même par le biais de son habitat.

Aujourd’hui, la durée de vie d’un appareil ménager atteint rarement 10 ans. On


est heureux s’il ne s’est pas brisé au cours des cinq premières années! En 1950,
la durée de vie d’un tel appareil pouvait être de 40 ans (voire beaucoup plus)! Ce
phénomène a un nom: l’obsolescence programmée. Bien qu’elle soit connue et
qu’elle ait déjà fait des ravages sur le plan environnemental, certaines mesures
commencent tout juste à être prises pour la contrer. En attendant, on doit tout de
même remplacer ces produits qui s’abîment un peu trop rapidement.

Le gaspillage alimentaire
La surconsommation se retrouve jusque dans notre assiette. On achète trop à
l’épicerie, on jette des légumes ramollis, des viandes qu’on a oublié de cuisiner
et des conserves «périmées». Au restaurant, on nous donne des assiettes
contenant deux, voire trois fois la portion qu’on devrait manger. Résultat? On
jette les surplus ou, heureusement, certains plus futés demanderont un plat pour
rapporter les restes à la maison. On jette de la nourriture alors que des familles
doivent demander de l’aide alimentaire ou que des personnes meurent de faim.
Le tiers de toute la nourriture produite dans le monde est gaspillée12. Elle se
perd tout au long de la chaîne de production jusqu’à notre assiette. C’est
immense! Une fois à la maison, c’est «63% des résidus alimentaires qui sont
jetés à la poubelle ou au compostage […] qui auraient pu être consommés13».
En d’autres mots, plus de la moitié des aliments que nous jetons ou compostons
sont encore bons et auraient pu être mangés. Donc, en tant que consommateurs,
nous avons une grande part de responsabilité.

Nous gaspillons et nous surconsommons toutes les semaines. Le plus grave,


c’est qu’on le fait régulièrement sans même se poser de questions. Ça, je l’ai
réalisé durant mon parcours. En me fixant un budget moindre pour l’épicerie,
j’ai appris à mieux organiser mes repas et à cuisiner à partir de ce que j’avais
dans le frigo. Je me suis rendu compte que j’ai réduit mon gaspillage alimentaire
de 90% en achetant moins. Juste ça! Plus d’argent dans mon portefeuille et
moins de produits dans la poubelle, c’est l’idéal, pourtant! Pourquoi n’est-ce pas
une habitude normale dans notre société? Probablement par paresse. Ou à cause
de l’accessibilité et de l’abondance des produits. Ou peut-être aussi parce qu’on
aime respecter les recettes. Ainsi, on achète une botte de basilic, un pot d’une
sauce spéciale et le pot d’épices précis dictés par la recette. Cependant, on
n’utilisera pas tout le basilic, la moitié de la sauce sera reléguée au fond du frigo
et le pot d’épices, oublié dans le placard. Pour toutes ces raisons, la cuisine est
probablement l’endroit où on peut faire la plus grande différence au quotidien.
Moins surconsommer à l’épicerie fait économiser des milliers de dollars chaque
année, ce qui pourrait payer de belles vacances pour votre famille ou rembourser
votre carte de crédit une bonne fois pour toutes. Les aliments jetés, c’est de
l’argent. Lorsque je me suis mise à voir des 2$ à la place des brocolis flétris dans
la poubelle, ma vision des choses a changé. Particulièrement lorsque j’ai jeté des
paquets de viande d’une valeur de 10$ parce que je les avais oubliés dans le
frigo. Frustrant. J’aurais aimé faire autre chose de cette somme. En suivant cette
logique, ce sont des heures de notre vie qu’on jette!

Depuis, je cuisine toujours avec ce que j’ai sous la main. En vidant presque
entièrement le contenu de mon frigo toutes les semaines, je m’assure que tout a
été mangé, je vois mieux ce qu’il reste et j’évite que ça ne se gaspille. Avoir le
contrôle de sa consommation à l’épicerie permettra d’économiser énormément,
mais aussi de réduire le gaspillage alimentaire. Peut-être même qu’acheter moins
vous fera perdre quelques kilos! Lorsqu’on a moins, on consomme moins. Tout
simplement!

Pour savoir si l’on souffre de surconsommation (parce que, oui, on pourrait


répertorier cela comme une maladie, selon moi), rien de plus simple! Il suffit de
regarder autour de soi, dans le salon, la cuisine, la chambre, le bureau, le garage
et la salle de bain. Avez-vous des piles d’objets à certains endroits? Est-ce que
vous pouvez stationner votre voiture dans le garage? Avez-vous des boîtes que
vous n’avez pas ouvertes depuis des mois? Les relevés bancaires permettent
également un coup d’œil rapide qui ne ment pas sur nos habitudes de
consommation. Lorsque j’ai commencé à étudier mes dépenses, j’ai réalisé que
80% de mes achats étaient faits sous le coup de l’impulsion et que je n’en avais
pas vraiment besoin. J’étais moi-même tombée dans le panneau de la publicité.
Je vivais pour dépenser et je me confortais dans cette habitude les yeux fermés.

Des exemples de surconsommation, je pourrais en nommer des dizaines. Ce que


je peux dire, c’est que plus on a, plus on consomme et plus on désire. Si on ne se
limite pas ou si on ne prend pas conscience de nos actions, on continuera de
toujours consommer plus, vouloir plus et dépenser plus.

RÉDUIRE SES BESOINS

La publicité et le marketing ont toutes les techniques imaginables pour nous


créer des besoins. Je pense que c’est bien connu, mais je crois aussi qu’on aime
se laisser influencer naïvement. En tout cas, pour ma part, je peux affirmer qu’il
m’arrivait d’acheter un produit parce que je l’avais vu dans une belle publicité.
Un petit plaisir, ça ne fait pas de mal, non? C’est bien vrai. Cependant, ça
devient problématique lorsque les publicités nous contrôlent et que nous ne
sommes plus capables de faire la part des choses.

La publicité suscite des besoins, alors que notre objectif est de les diminuer. Pour
cela, il faut évaluer ce qui nous est vraiment nécessaire pour vivre et ce qui est
utile pour nos actions de tous les jours. Le reste, ce n’est que du superflu, des
extras qui nous apportent un confort additionnel ou une impression d’être plus
riches. Dans les faits, plus on a de possessions, moins on a de richesses ou
d’argent dans notre portefeuille. Plus on réduit, plus on réalise que les vraies
richesses sont celles que l’on vit au quotidien et qui impriment des souvenirs
dans notre mémoire.

En tant que consommateur, on a l’impression d’avoir plusieurs besoins. On a


besoin d’une voiture pour se rendre au travail. Du dernier téléphone pour
communiquer avec nos amis. D’une piscine pour recevoir l’été. Du dernier
parfum à la mode. De la nouvelle machine à café qui, elle, requiert des capsules
particulières pour fonctionner. Est-ce que ce sont vraiment des besoins?

Manger est un besoin. Manger au restaurant tous les jours ne l’est pas et le café
latté coûteux qu’on prend tous les matins l’est encore moins! C’est un petit
plaisir qui nous aide à bien commencer la journée, certes, mais vous apprendrez
à l’apprécier encore plus si vous en faites un plaisir occasionnel. Il est intéressant
de s’attarder à ce qui est vraiment important pour soi pour éliminer le superflu et
vivre plus simplement.

Les besoins de base varient d’une personne à l’autre et selon les pays.
Concrètement, voici ce que ça représente dans ma vie. Dans un premier temps,
j’ai toujours choisi des logements pas trop chers. Mon choix se fait en fonction
de leur propreté, de l’espace et de leur emplacement pour m’assurer un confort
optimal selon mon budget. C’est environ 30% du salaire net mensuel qui devrait
être utilisé pour se loger14, afin de pouvoir respirer financièrement. Y consacrer
une plus grosse partie du budget, surtout si c’est pour une raison esthétique, n’est
pas recommandé et risque de déstabiliser nos finances personnelles. Pour ma
part, le loyer a toujours représenté un pourcentage moindre et vivre ainsi, un peu
en dessous de mes moyens, m’a permis d’économiser davantage. Ensuite, j’ai
toujours considéré que communiquer était un besoin indispensable, surtout à
notre époque. J’ai donc fait le choix d’avoir Internet à la maison. Ce n’est pas
essentiel à la survie, mais ça peut à mon avis être considéré comme un besoin
réel, puisque tout fonctionne en ligne maintenant. Ne pas avoir accès à cet outil
pourrait être un handicap pour le travail, la vie privée et les communications.

Avant, j’avais besoin d’une paire de chaussures pour toutes les occasions
imaginables. Puis j’ai réalisé qu’il serait plus futé d’en avoir une paire qui
s’agencerait beaucoup plus facilement avec plusieurs ensembles et selon les
différentes occasions. Ainsi, je les porte beaucoup plus souvent et je les choisis
mieux. J’ai réduit mes besoins quant à la quantité pour laisser place à de
meilleurs choix qui m’apportent plus de satisfaction dans mes actions de tous les
jours. Avoir une paire de chaussures habillées est un besoin dans notre société
occidentale. En avoir 25 ne l’est habituellement pas.

Au début de mon cheminement, j’ai souhaité réduire mes «besoins» pour n’avoir
que le minimum. J’ai commencé par les dépenses qui passaient tous les mois
dans mon compte bancaire. À ce moment, j’avais plus de 30 transactions
«obligatoires» et programmées. À la fin de mon tri, je n’en avais plus que huit.
Maintenant, ces transactions sont: mon cellulaire, mon loyer, l’électricité, les
assurances, une plateforme de streaming, Internet, ainsi qu’un abonnement à un
panier de produits frais, locaux et bio. La simplification de mes dépenses a été
un vrai soulagement, en plus de me permettre d’y voir clair et de commencer à
mieux différencier mes besoins réels des envies soudaines qui, au fond, étaient
sans importance.

Afin de réduire mes besoins, je me suis inspirée des personnes très frugales qui
partagent leurs trucs sur le Web. Cela a été une bonne piste de réflexion pour ma
compréhension des besoins essentiels et de ce qui est tout de même nécessaire à
un confort que je jugeais raisonnable. Si elles ont un besoin à combler, ces
personnes utilisent ce qui est disponible (souvent gratuitement); par exemple
elles cuisinent à partir de ce qu’il y a déjà dans leur réfrigérateur, fabriquent des
emballages cadeaux avec ce qu’elles peuvent trouver dans le bac à recyclage ou
la nature, et confectionnent des sacs à provisions en réutilisant des bouts de tissu.
De plus, dans tout le processus de création qui entoure cette réutilisation des
matières, on apprend à fabriquer de nouvelles choses et on acquiert des
connaissances utiles, soit en regardant des tutoriels sur Internet, soit en
demandant à un ami doué dans le domaine. Plutôt que d’acheter un bien prêt à
l’emploi au magasin, on utilise notre esprit créatif et notre dextérité pour
fabriquer quelque chose de nouveau.

Pourquoi avons-nous toujours l’impression d’avoir besoin de quelque chose?


Qu’est-ce qu’il nous manque? Nous avons la chance d’avoir un lit confortable et
chaud, trois repas par jour et des gens qui nous aiment et nous aident
quotidiennement. On a la liberté de choisir notre travail, la ville où on habite et
plus encore. Être libre est un droit qu’on tient trop souvent pour acquis, mais
c’est une chance inestimable qui n’est pas adéquatement appréciée. Il m’arrive
souvent de tomber sur des témoignages de personnes qui ont changé
complètement leur vie après avoir fait un séjour dans un pays où il y a beaucoup
de pauvreté et où l’accès aux commodités de base, telles que l’eau courante et
l’électricité, n’est pas commun. Lorsqu’ils rentrent chez eux, ces voyageurs
réalisent leur chance et conçoivent qu’ils n’ont pas besoin de tout ce qu’ils ont
accumulé pour être heureux. Sur le plan matériel, il faut apprendre à apprécier ce
qui nous entoure et à nous mettre une limite. Au risque de me répéter, ce n’est
pas une maison pleine d’objets qui vous rendra heureux. Bien au contraire,
moins on possède d’objets volontairement, plus on est heureux. Essayez pour
voir, vous serez surpris des avantages que cela apporte!

Plusieurs reportages rapportent que les personnes qui sont millionnaires sont
souvent celles qui possèdent beaucoup moins que ce que l’on peut penser. Elles
utilisent leur argent intelligemment et font des placements plutôt que de dépenser
au gré de leurs envies et des modes. Elles restreignent leurs besoins et se
concentrent sur autre chose que les biens matériels. Pour la plupart, ce ne sont
pas les possessions qui les intéressent. Mener une vie normale et pouvoir acheter
les biens du quotidien leur suffit pour être heureuses. Avoir un logis confortable
et pouvoir choisir ce qu’elles souhaitent à l’épicerie fait aussi partie des plaisirs
qu’elles s’accordent avec leur argent. Ainsi, bien que l’on soit porté à croire qu’il
faut posséder beaucoup pour projeter l’image de la richesse, la réalité est tout
autre15. Lire sur les millionnaires m’a permis de comprendre qu’il n’était pas
nécessaire de toujours acheter pour montrer que je réussissais dans la vie. En
étant plus discrète et en utilisant mon argent intelligemment, j’ai commencé à
rembourser mes dettes et à devenir «riche» pour mon âge. Riche entre
guillemets, car les jeunes endettés dans la vingtaine sont plus nombreux que
ceux ayant 5 000$ dans leur compte de banque! Ça m’a aussi permis de me
motiver à faire croître mes économies plutôt que le nombre d’objets que je
possède.

Ne pensez pas que ce sont ceux ayant les plus grandes maisons et les plus belles
voitures qui ont le plus gros compte de banque. Bien souvent, les personnes
riches ont une maison et une voiture modestes. Pensez comme un millionnaire,
arrêtez de dépenser votre argent pour les objets et faites travailler votre argent
pour vous! Retournez à la base quant à vos besoins et posez-vous des questions
avant de vous encombrer d’un gadget additionnel. Voici quelques pistes.

• Est-ce que je vais l’aimer longtemps ou est-ce que je le veux juste sur le
moment?
• Est-ce que je préfère utiliser 100$ pour cet objet ou mettre ce montant dans
un compte d’épargne pour un projet?
• Est-ce que, dans une semaine, je voudrai toujours acheter cet objet?
• Est-ce pour remplacer quelque chose à cause de l’usure, par exemple?
• En achetant cela, qu’est-ce que je vais désencombrer à la maison (la règle
+1, -1)?
• Quand ai-je acheté cet article pour la dernière fois?
• Est-ce que j’en ai vraiment besoin ou est-ce seulement une envie?
• Ai-je déjà quelque chose à la maison qui a la même utilité?
• Ai-je l’argent maintenant pour l’acheter?
• Pourrais-je l’emprunter?
• Une fois acheté, à quel endroit vais-je le ranger?
• Est-ce que cet achat vaut X heures de travail?
• Vais-je utiliser souvent cet article ou à peine deux ou trois fois au cours de
la prochaine année?
• Est-ce que je l’achète parce qu’il est en solde? Est-ce que je l’achèterais
même au plein prix?
• Pourrais-je acheter cet article de seconde main?
• Est-ce que je veux vraiment cet objet ou est-ce que je veux l’acheter parce
que quelqu’un que j’apprécie le possède?

Ces exemples de questions permettent de faire un choix éclairé quand vient le


moment d’acheter un nouveau bien et d’éviter de s’encombrer inutilement. Se
poser quelques questions simples permet de mieux différencier désirs et besoins
et de comprendre pourquoi on a envie d’acheter un article.

RALENTIR SA CONSOMMATION

Nous vivons à une époque où tout est accéléré. Réchauffer un lunch ne prend
qu’une minute au micro-ondes; nous pouvons parler à nos amis en direct et en
tout temps; la restauration rapide nous permet d’avoir un repas en trois minutes;
grâce aux moyens de transport, nous nous déplaçons bien plus rapidement que
nos ancêtres. Cependant, cette hâte se transpose aussi au domaine de la
consommation: acquérir un bien est devenu simple et efficace, tellement qu’on
n’a même plus besoin de se déplacer pour acheter quelque chose. Il suffit d’aller
sur un site marchand, de sortir sa carte de crédit et d’attendre un tout petit peu.

Dans plusieurs cas, notre nouvel achat peut être livré en 24 heures. On n’a plus
le temps de réfléchir longuement avant d’acquérir de nouvelles choses et c’est
cette rapidité qui peut devenir problématique, particulièrement lorsque l’argent
sort plus vite du portefeuille qu’il n’y entre!

Ralentir dans une société toujours à la course peut nous faire paraître marginaux.
Pourtant, c’est ce style de vie plus lent qui a le plus de sens à l’échelle de
l’humanité. À vivre comme on le fait, on épuise de plus en plus les ressources
naturelles. Nous vivons à crédit, en oubliant que la Terre est notre maison et que
nous n’en avons pas de deuxième. Il est important de respecter son rythme et
d’arrêter de l’épuiser. «Si l’humanité consommait au rythme des Américains, il
faudrait l’équivalent de cinq planètes, note le Global Footprint Network16.»
Curieux de connaître l’ampleur de votre consommation et votre empreinte
carbone? Il existe plusieurs calculateurs. Il suffit de taper en ligne «combien de
planètes je consomme» et de remplir le questionnaire. Dans les pays
industrialisés, à cause de toutes les ressources que notre société consomme avec
ou sans nous, il faudrait pratiquement habiter de manière autonome dans une
petite maison écologique pour réduire au maximum notre impact écologique.
Néanmoins, il est facile de faire certaines actions au quotidien pour réduire son
empreinte carbone. Manger plus de repas végétariens, consommer moins et
limiter les déplacements en avion font partie des moyens accessibles afin de
limiter les dégâts.

Lorsque j’ai commencé à vouloir réduire ma surconsommation, j’ai diminué la


fréquence de mes achats de vêtements. Plutôt que d’en acheter une fois par
semaine, je le faisais une fois par mois et, finalement, une fois par saison.
Chaque fois, je diminuais la quantité achetée et je remplaçais ce qui était usé
plutôt que d’opter pour des modèles très tendance, mais que je ne porterais pas
souvent. Même chose pour les produits pour la maison. J’ai commencé par
attendre de ne plus avoir d’un produit et par essayer de trouver des solutions de
rechange, plutôt que de racheter sur-le-champ le produit qui était sur le point
d’être terminé. Les produits ménagers sont le meilleur exemple. Au lieu d’en
racheter un, je cherchais sur Internet des idées de recettes maison à faire avec ce
que j’avais sous la main. J’ai découvert que le bicarbonate de soude peut tout
nettoyer ou presque! J’ai opté pour cette solution moins coûteuse et plus
écologique et je ne me verrais plus retourner vers les produits classiques!

Il existe de multiples façons de ralentir sa consommation. En voici quelques-


unes.

S’habiller tout en étant responsable


Un des principes que j’ai ajouté dans mon style de vie a été de ralentir mes
achats de vêtements. Acheter dans les magasins d’occasion ou faire des échanges
de vêtements permet de réduire le gaspillage de textiles et la production
mondiale de vêtements, en plus d’être plus écologique. Parfois, ça peut
nécessiter du temps pour trouver la robe ou le t-shirt que l’on souhaite lorsqu’on
magasine dans les friperies. Cependant, ça permet de réfléchir sur la réelle
nécessité d’un achat en plus d’augmenter la fierté lorsqu’on trouvera la pièce qui
nous manquait. Un beau plus est l’économie réalisée en achetant de seconde
main. Payer 5$ pour un haut trouvé dans une friperie plutôt que 50$ dans un
magasin, c’est une belle différence!
Pour ma part, j’opte maintenant pour le slow fashion. En ayant des vêtements
intemporels, j’ai moins besoin de renouveler constamment ma garde-robe avec
de nouvelles pièces à la mode selon la saison. Également, depuis peu, je préfère
utiliser les services d’échange de vêtements. C’est l’équivalent d’acheter
d’occasion, sauf que c’est beaucoup plus abordable et ça me permet de
renouveler ma garde-robe en échangeant des vêtements que je ne porte plus!
Cette façon de magasiner sa garde-robe reste la plus écologique de toutes. À
l’heure actuelle, je me donne le défi personnel d’apprécier les vêtements que j’ai
ou de m’en procurer dans une friperie dans une optique minimaliste, mais aussi
environnementale. De plus, j’applique les principes de la garde-robe capsule
pour choisir mes nouveaux vêtements. Il est plus facile d’agencer des vêtements
dans les mêmes teintes et une moins grande quantité est requise pour s’habiller
durant une semaine. L’habillement est une autre sphère que je souhaite améliorer
au cours de la prochaine année, afin de peaufiner mon style de vie pour qu’il soit
plus respectueux de l’environnement, mais aussi éthique et responsable.

Transformer son assiette


Comme nous l’avons vu un peu plus tôt, le gaspillage alimentaire est un fléau.
Un moyen facile de moins surconsommer dans cette catégorie est de développer
ses talents culinaires afin d’apprendre à cuisiner davantage à partir de ce qu’il y
a dans le frigo. Par exemple, je m’assure toujours que la presque totalité de mes
produits frais a été consommée avant de retourner à l’épicerie. Ou je vais y faire
un petit tour pour compléter ce qu’il reste, en achetant par exemple une protéine
pour accompagner les derniers légumes. Lorsque le réfrigérateur est presque
vide, je fais les courses pour vrai.

J’opte de plus en plus pour des produits locaux et bio, lorsque c’est possible. En
encourageant les producteurs régionaux, les produits sont plus frais, cela
demande moins de transport, donc il y a moins de CO2 émis, et les producteurs
d’ici reçoivent un salaire pour continuer à développer leurs fermes et leurs
élevages. Consommer des aliments locaux fait une différence énorme pour la
qualité de notre alimentation. Les produits sont plus frais et savoureux, ce qui
joue sur notre état de satisfaction lorsque l’on mange. Savourer une fraise du
Québec ou une fraise des États-Unis n’est pas la même expérience! On se sent
mieux et plus heureux lorsque notre alimentation est composée de «vrais»
produits.
Consommer des fruits et des légumes locaux permet de voir la différence.
Souvent, les petits producteurs offrent à moindre coût leurs produits moches, qui
sont tout aussi délicieux. Quand on évite l’utilisation de produits chimiques et
d’engrais toxiques, les légumes poussent différemment et en harmonie avec la
nature. Une feuille de laitue dont un insecte a pris une bouchée est normale.
C’est l’industrie qui nous fait croire que tous les légumes que nous consommons
devraient être parfaits. Cependant, il est plus naturel de voir une feuille de salade
avec de la terre et de petits trous que le contraire. En consommant localement et
plus directement, on se reconnecte avec la nature, en quelque sorte. On apprend
à apprécier davantage ce qui se retrouve dans notre assiette et la diversité. Avant,
j’aurais jeté un chou-fleur complet si j’y avais trouvé une petite larve d’insecte.
Maintenant, je coupe le bout affecté, j’inspecte le reste du légume, puis je le lave
soigneusement. Aujourd’hui, il me paraît étrange d’acheter mes légumes dans les
magasins à grande surface. Ils sont tous identiques et plus brillants les uns que
les autres. Je prends conscience que, pour en arriver là, on a utilisé massivement
des pesticides, effectué un tri très strict et gaspillé une grande quantité de
nourriture. Bref, cette prise de conscience quant à l’alimentation est un
changement de mentalité qui s’est développé grâce à mon cheminement vers la
simplicité. Mon ouverture quant à la nourriture est aussi une conséquence du
changement de mon style de vie. J’en suis plus qu’heureuse, aujourd’hui!

L’obésité de plus en plus présente dans notre société est, entre autres, un
problème d’accessibilité. Il est tellement facile d’acheter des produits
transformés et sucrés, et de les manger! Plus on consomme de ces produits (qui
sont vides en nutriments), plus on gagne du poids. Si vous deviez cuisiner
chaque dessert que vous mangez, vous en consommeriez probablement dix fois
moins. En cuisinant plus, on s’éloigne naturellement de ces produits ultra
transformés. En achetant des produits de bonne qualité qui fournissent tous les
nutriments nécessaires, on est aussi moins porté à manger plus que ce qu’on
devrait. On ralentit l’ingestion d’aliments et on ne consomme pas plus que ce
dont on a besoin. Bref, ralentir et repenser notre rapport à l’alimentation n’est
que bénéfique pour notre santé, l’environnement et notre portefeuille!

Emprunter plutôt qu’acheter


La création de chaque objet neuf implique l’utilisation de ressources. À moins
qu’il n’ait été fait près de chez vous de manière respectueuse de
l’environnement, un nouvel objet générera beaucoup de gaspillage lors de sa
production. Des ressources devront être puisées, transportées, transformées,
envoyées dans un autre pays pour finalement être encore transformées et ainsi de
suite. La vidéo intitulée The story of stuff, disponible sur le Web, illustre bien le
long chemin qu’un objet fait avant d’atterrir chez soi. Dans le cas des objets à
utilisation unique, tels que les emballages et les couverts en plastique, cela
représente un énorme gaspillage de ressources, sans parler de la pollution
engendrée.

Emprunter un objet plutôt que l’acheter neuf, c’est comme donner une pause à la
planète. Vous lui permettez de respirer tout en évitant de contribuer à
l’augmentation de votre empreinte écologique. Emprunter est la marche à suivre,
surtout pour les outils ou les articles de sport que vous n’utiliserez que quelques
fois. En plus d’éviter de vous encombrer à long terme d’un objet dont vous ne
vous servirez qu’occasionnellement, vous réaliserez des économies. Si personne
autour de vous n’a l’outil ou l’objet qu’il vous faut, il existe des organismes et
des entreprises qui prêtent ou louent des équipements en tout genre. Il suffit de
s’informer et de débourser généralement environ de 15% à 35% de la valeur de
l’article neuf. Une économie considérable!

Terminer les pots d’abord


Lorsque j’étais une surconsommatrice, je n’attendais pas de terminer mes
produits d’hygiène, comme les shampoings et les crèmes hydratantes, avant d’en
acheter de nouveaux. Par conséquent, j’avais toujours de cinq à dix bouteilles
d’un même type de produit en cours d’utilisation. Sachant que j’avais de
nouvelles bouteilles à découvrir, j’utilisais parfois deux fois plus de liquide que
nécessaire afin de vider une bouteille plus rapidement. Malgré tout, cela me
prenait de longs mois, voire des années, avant de terminer un seul contenant.
Certaines bouteilles finissaient au fond d’une armoire, puis étaient jetées parce
que je m’en étais lassée. Du vrai gaspillage!

Terminer les produits qu’on a déjà à la maison est une bonne façon de mettre un
frein à cette course du «toujours plus». Je parle de shampoing, mais il en est de
même pour les épices, les condiments, les détergents et pour tous les autres
produits du genre. Terminer avant d’acheter est la base pour éviter le gaspillage,
mais surtout la surconsommation!
Apprivoiser la patience
La patience n’est pas une qualité partagée par tous. Heureusement, il est possible
d’améliorer son sort! Pratiquer le minimalisme depuis toutes ces années m’a
permis d’attendre, de patienter et de ralentir au quotidien. C’est aussi ce qui m’a
le plus aidée à ralentir ma consommation et à me recentrer sur l’essentiel. Plutôt
que de faire des achats impulsifs, je réfléchis maintenant jusqu’à un mois avant
d’acheter quelque chose. En m’accordant ce délai, je suis certaine que je ne
regretterai pas mon achat, que j’ai bien pris le temps de l’évaluer, de faire des
recherches à son sujet et de m’assurer qu’il n’y a pas de meilleure option.

Attendre avant de faire un achat est probablement l’une des astuces les plus
utiles que j’aie adoptées. L’attente permet de mieux évaluer et comprendre nos
besoins, nos envies et ce qui nous motive à passer à l’action. Ça permet aussi
d’éviter l’achat d’objets superflus qui ne contribuent pas à l’atteinte de nos
objectifs. Décider de réfléchir avant de faire un achat, c’est récupérer notre
temps, d’abord parce que l’argent a bien souvent été durement gagné ensuite
parce qu’on évite ainsi de dépenser du temps pour acheter, en ligne ou en
magasin, ou pour trouver le meilleur prix.

Faire preuve de patience vous permettra de diminuer votre consommation. Si


vous avez tendance à acheter un gadget dès qu’il sort sur le marché, essayez
d’attendre une semaine, puis un mois. Peut-être que, à la fin de cette période,
vous ne souhaiterez plus l’acheter ou vous aurez découvert qu’il n’est pas si
difficile d’attendre, après tout. On se met à penser à autre chose, à se changer les
idées, puis ce désir est oublié! Vous verrez, il y a de fortes chances que l’article
soit toujours disponible plusieurs mois après sa sortie.

J’ai développé une astuce avec le temps pour appliquer ce principe au


magasinage en ligne. Ça n’a rien de magique, mais ça fait de petits miracles!
Après avoir rempli votre panier d’achats en ligne, n’y touchez plus pendant 48
heures.

Puis déterminez si vous désirez toujours l’ensemble du panier et faites un tri.


Dans les premiers temps, cette technique me permettait de combler mon besoin
de magasiner, tout en m’apprenant à attendre et à mieux évaluer mes besoins. Si
un article s’était vendu entre-temps, tant pis! J’ai appris à lâcher prise sur mon
habitude de désirer toujours plus. Pourquoi être stressée pour la simple
acquisition d’un bien? Respirez. Ce n’est qu’une paire de chaussures parmi tant
d’autres ou un rouge à lèvres qui aurait fait déborder votre trousse à
cosmétiques! Ils ne vous définissent pas en tant que personne et ça, je l’ai appris
dans mon parcours vers une vie plus simple et minimaliste.

Voici d’autres idées pour vous aider à ne pas succomber à la tentation d’acheter
impulsivement lorsque l’occasion se présente:

• Remplir le panier d’achats en ligne et ne pas conclure la transaction


(comble l’envie de magasiner).
• Lire un livre sur le minimalisme ou la simplicité.
• Faire une liste d’objectifs pour la saison.
• Faire le ménage de sa garde-robe.
• Pratiquer la gratitude (je suis chanceuse de déjà avoir cet objet, je n’ai pas
besoin de plus).
• Écrire dans un journal comment on se sent.
• Désencombrer une pièce.
• Faire le ménage.
• Faire une activité sportive.
• Cuisiner.
• Prendre un café avec une amie.
• Jouer à un jeu de société.
• Regarder un film.
• Aller à la bibliothèque.
• Manger un carré de chocolat (pour une raison inconnue, ça m’aide à calmer
mes émotions!).
• Bricoler.

Devenir patient n’est pas chose facile. Plus on est habitué à obtenir les choses
rapidement, plus ça alimente notre défaut, l’impatience. Ceux qui ont toujours
obtenu tout ce qu’ils veulent depuis qu’ils sont jeunes peuvent se mettre en
colère si leur désir n’est pas satisfait sur-le-champ. Il faut se parler et respirer
dans les moments les plus frustrants. L’important, c’est de prendre conscience de
ses habitudes et d’essayer de s’améliorer.

De toute façon, être impatient n’aide en rien les situations vécues. S’impatienter
à la caisse ne fera que stresser l’employé et augmenter le risque d’erreur, en plus
de gâcher votre journée à tous les deux. S’impatienter au téléphone avec le
service à la clientèle de votre câblodistributeur ne fera que diminuer l’envie de la
personne de vous aider. S’impatienter dans le trafic augmentera vos chances
d’avoir un accident. Bref, je vois difficilement comment être impatient peut être
bénéfique. Le secret pour ralentir, c’est de faire preuve de patience pour tous les
jours à venir!

Choisir ce qui a du sens pour soi


Consommer moins ne signifie pas arrêter toute forme de consommation. Quand
j’ai choisi de vivre avec moins au quotidien, les gens ont souvent pensé que
j’avais arrêté entièrement de consommer des biens matériels et que je vivais un
peu comme une ermite au fond de la forêt. Faux!

Dès que je parlais d’achat intelligent ou de meilleurs choix sur mon blogue, on
me montrait du doigt en disant que ce n’était pas minimaliste et que je me
contredisais. Cependant, cesser de consommer est pratiquement impossible.
L’expérience menée par Rob Greenfield, activiste pour un monde durable et
écologique, en témoigne. À l’heure où j’écris ces lignes, il est en voie de
terminer une année à ne manger que la nourriture qu’il fait pousser tout en
habitant dans une mini-maison installée dans la cour arrière d’une maison.
Concrètement, il vit dans ce que plusieurs d’entre nous considéreraient comme
un très petit cabanon rustique. Il n’achète rien. Il réutilise tout. Cela peut sembler
extrême, et ça l’est. Il a d’ailleurs déjà raconté dans une publication Instagram
combien il est difficile d’accomplir pareil exploit. En n’achetant rien du
commerce, il est soumis aux conditions de la nature et son corps encaisse le
choc. Même s’il a accès à des aliments frais à profusion, son corps est mince et
sa densité musculaire est considérablement réduite. Il doit travailler 365 jours
par année pour être autosuffisant et ne pourrait avoir une seconde occupation,
comme un emploi, parce que produire des aliments variés occupe tout son temps.
Sa santé en subit le contrecoup!
Il est évidemment possible de réduire ses possessions et de ralentir son mode de
vie sans se rendre à cet extrême! Tout est une question d’équilibre. Mais
l’exemple de Rob démontre qu’il est possible de bien vivre tout en réduisant la
quantité d’objets qu’on fait entrer dans notre vie. En les choisissant d’une
manière méticuleuse, en accord avec ce qui est important pour nous, on peut être
plus en accord avec nos valeurs et augmenter notre qualité de vie.

Il existe de multiples façons de consommer mieux. Acheter localement, faire du


zéro déchet, choisir des biens certifiés issus du commerce équitable, prioriser les
produits naturels, véganes, sans plastique, acheter de seconde main, utiliser des
produits recyclés, etc. Ce sont toutes des façons qui favorisent une
consommation responsable en harmonie avec l’environnement et l’espace qui
nous entoure. Il n’est pas nécessaire d’appliquer tous ces principes pour mieux
consommer. Trouvez ceux qui vous conviennent. Être conscient des options
offertes et essayer de choisir un objet qui respecte un de ces principes est déjà
une belle avancée. L’important est de ralentir et de s’imposer l’attente. C’est
quelque chose qui s’apprend et qui s’apprécie avec le temps!

Quand j’ai commencé à diminuer le nombre d’objets que j’achetais, ça m’a


permis d’avoir plus d’argent disponible pour investir petit à petit dans des
articles de meilleure qualité. Dès que l’un de mes objets se brisait ou devait être
remplacé, je choisissais un modèle de meilleure qualité. J’ai fait cela au gré du
temps, ce qui m’a permis d’utiliser ce que j’avais, mais aussi d’avoir le temps
d’amasser les sommes nécessaires pour remplacer ces biens. Il s’est avéré que
tous ces objets pour lesquels j’ai déboursé une somme plus importante sont
encore en bon état aujourd’hui. Je n’ai plus besoin de les remplacer. Ils sont
fiables et remplissent leur fonction d’une meilleure façon que ceux qui sont plus
abordables. Par exemple, mes plats en verre se lavent mieux et restent beaux
plus longtemps que ceux en plastique. Mes meubles en bois s’usent moins
rapidement que ceux en contreplaqués. Un mélangeur à main d’une meilleure
marque brise moins rapidement, se nettoie mieux et donne de meilleurs résultats
que son concurrent qui se vend à un prix dérisoire. Je me souviendrai toujours
d’une phrase qu’une lectrice m’avait écrite: «Je suis trop pauvre pour acheter
bon marché.» Ce dicton est la représentation même de ce nouveau réflexe de
consommation que je venais de développer. Toujours devoir racheter et
remplacer coûte très cher à la longue. Mieux vaut dépenser plus au début pour
un bien qui durera des années!

Après avoir accordé la priorité à la qualité plutôt qu’à la quantité, je me suis


intéressée davantage aux autres aspects durables de la consommation. C’est à ce
moment que j’ai commencé à lire sur le zéro déchet et sur l’importance d’acheter
localement, que ce soit pour les articles du quotidien ou les produits
d’alimentation. Pratiquer le minimalisme m’a permis d’ouvrir les yeux sur ma
collectivité. Plutôt que de penser au «je», je prenais en compte l’impact de ma
consommation et de mes achats sur l’ensemble de la population. Maintenant, je
préfère encourager les producteurs locaux et les entrepreneurs d’ici. La qualité
des produits est beaucoup plus élevée et je sais que j’aide quelqu’un de ma
région à vivre et à développer ses activités.

Quant aux vêtements, je les choisis intemporels, confortables et respectant une


certaine palette. Le gris, le blanc, le noir et le marine composent 90% de ma
garde-robe. De cette façon, il est plus facile de m’habiller et de créer des
agencements. Cette manière de faire est un peu inspirée du concept de la garde-
robe capsule, où tous les vêtements sont sélectionnés en fonction de la possibilité
de les combiner entre eux. Les coupes et les couleurs sont assorties. Ça permet
de réduire la quantité de pièces et ça épargne un temps fou: plus besoin de
trouver le haut parfait pour aller avec un pantalon complètement éclaté. Je
m’efforce aussi d’acheter plus de vêtements de seconde main, soit en échangeant
ceux que je possède déjà ou en allant dans les friperies. Souvent, les vêtements
qu’on y trouve n’ont pratiquement pas été portés et c’est vraiment moins cher!

Bref, plus le temps avance et plus mes habitudes de consommation évoluent et


s’adaptent à mes valeurs.

De nos jours, il est de plus en plus facile de consommer de façon durable. Je


remarque une émergence de compagnies qui proposent des options sensées et
responsables. Elles sont de plus en plus accessibles et les points de vente se font
plus nombreux. Les consommateurs se tournent vers ces entreprises qui
respectent l’environnement et la collectivité et, heureusement, nous sommes plus
nombreux à avoir un intérêt et une conscience quant à l’importance de les
choisir.

Il ne s’agit pas de tout changer ni de remplacer tous vos articles du jour au


lendemain par leur équivalent «vert». Remplacer graduellement ce qui se brise
ou ce qui s’abîme par des options durables et responsables est la meilleure
méthode pour faire une transition en douceur et de manière réfléchie.
L’important, c’est de cheminer vers un style de vie qui respecte vos valeurs, vos
moyens, et qui convient à votre quotidien. N’essayez pas d’être quelqu’un que
vous n’êtes pas parce que vous avez vu un nouveau produit ou tel influenceur sur
les réseaux sociaux. Avant tout achat, demandez-vous si vous en avez besoin et
s’il s’intègre bien à votre nouvelle vision de la consommation. Recherchez ce
qui a du sens pour vous!

Oser se remettre en question


C’est seulement depuis que j’ai commencé à pratiquer le minimalisme que je me
suis remise en question. Parfois, ça prend un événement déclencheur pour
amener une prise de conscience qui permet de mieux se connaître et se contrôler!
Il y a quelques années, alors que je travaillais dans un centre commercial, j’ai vu
des filles qui étaient des dépensières compulsives. Encore pires que moi! Après
avoir discuté brièvement avec certaines d’entre elles, qui étaient des clientes
régulières, j’ai appris qu’elles n’étaient pas capables de se maîtriser. Leurs
chèques de paie étaient dépensés le jour même dans les boutiques. Elles disaient:
«Je ne suis pas capable de choisir, donc je prends tout» ou encore «Je ne sais pas
si ça va passer, ma carte de crédit est pleine». Des hommes aussi dépensent de
façon compulsive, avec les voitures particulièrement! Certains se rendent compte
assez tôt dans la vie de ce problème. Je connais quelques personnes qui ont
regretté l’achat de leur véhicule de l’année, réalisant deux ou trois mois plus tard
que les paiements étaient au-dessus de leurs moyens! Malheureusement,
certaines personnes ne se rendent pas compte de l’impact de leur
surconsommation et font faillite. D’autres continuent de s’endetter même après
cet événement financièrement tragique. Pour arrêter le cercle vicieux, ça prend
un meilleur contrôle de soi, une plus grande compréhension de ses émotions,
l’acceptation de ses défauts et du travail sur ceux-ci! Et pour ça, il faut se
remettre en question. Du moins, c’est une première piste de solution.

On achète sans réfléchir une foule d’articles, des achats impulsifs à l’épicerie
jusqu’au souvenir sur la plage pendant les vacances. On aime posséder, on aime
avoir quelque chose seulement pour nous. Passer de nombreuses heures à
rechercher le prochain gadget nous fait passer à côté de notre vie. En 2015, selon
Statistique Canada, nous passions 30 minutes par jour à magasiner pour des
biens et des services. Au bout d’une année, cela représente 182 heures, soit un
peu plus d’une semaine! Je ne sais pas pour vous, mais si j’avais une semaine à
ma disposition, je préférerais utiliser ce temps pour voyager ou simplement
prendre congé.
Vous est-il déjà arrivé d’acheter une chose bon marché sous le coup de
l’impulsion et de le regretter dans les heures qui ont suivi? Probablement. Pour
ma part, ça m’est arrivé des centaines de fois! Imaginez tous ces objets qui
reposent dans les dépotoirs aujourd’hui et tout cet argent qui aurait pu être utilisé
plus intelligemment. Mieux réfléchir permet d’éviter de reproduire les erreurs du
passé et de consommer en harmonie avec soi-même et son environnement.
Prendre conscience de nos habitudes et de nos intérêts permet de mieux cibler
nos besoins réels et cela évite de nous encombrer d’objets superflus qui
n’apporteront rien à notre quotidien.

Lorsque l’on choisit de faire entrer un nouvel objet dans notre vie, il faudrait que
ce soit intentionnel, réfléchi et spécial. Après tout, il fera désormais partie de
notre quotidien! Comment visualisez-vous votre vie? Remplie de choses de
piètre qualité ou d’objets artisanaux de qualité et esthétiquement jolis?
Visualisez la vie que vous souhaitez et faites tout en votre pouvoir pour qu’elle
se réalise. Avant, j’achetais beaucoup d’objets impulsivement, seulement parce
qu’ils n’étaient pas chers. Je craquais pour cet article au prix réduit de 70%, alors
que de ne pas l’acheter m’aurait fait économiser 100%. Toute une affaire, n’est-
ce pas?

Est-ce que la vie que vous avez en ce moment est à la hauteur de vos attentes? Si
la réponse est négative, que pourriez-vous faire pour améliorer votre sort? Chose
certaine, si vous ne faites aucun changement et que vous continuez de vivre
comme vous le faites, rien n’évoluera. Parfois, il faut oser nous remettre en
question et tout revoir dans notre vie pour aller de l’avant. Comme je le dis
souvent: «Demandez quelque chose et vous avez 50% de chances que l’on vous
dise oui. En changeant vos habitudes, vous avez 50% de chances que ça marche.
Si rien n’est fait, les probabilités que votre situation change sont de 0%!»

Si j’avais continué à me dire que j’aurais plus de revenus un jour et si j’avais


continué à vivre au-dessus de mes moyens, j’aurais probablement accumulé 40
000$ de dettes pour mon vingt-cinquième anniversaire. Ce n’est pas une façon
de commencer sa vie, surtout lorsque ce ne sont pas des dettes d’études! Le plus
drôle dans tout ça, c’est que, à 20 ans, je pensais qu’on sortait de l’université
avec un salaire moyen avoisinant les 55 000$ par année. C’est ce qu’on m’avait
dit, mais la réalité du marché du travail a été tout autre et pas seulement pour
moi! Voilà un bon exemple de l’importance de nous interroger sur notre façon de
vivre, d’arrêter de faire comme tout le monde et de mieux nous préparer
financièrement aux imprévus de la vie!
Nous poser les bonnes questions permet de faire le point sur notre réalité et nos
objectifs, de remettre en question nos habitudes afin d’améliorer notre vie et de
nous démarquer de la masse. Oser changer et bouger augmente les probabilités
de transformer notre réalité.

Consommer en pleine conscience


J’aime parler de consommation responsable, mais j’aime surtout discuter de
consommation en pleine conscience. Pour moi, cela consiste à procéder à
l’analyse complète des valeurs éthiques et écologiques d’un bien avant d’en faire
l’achat délibéré. Ça veut dire qu’avant de passer à la caisse, j’ai évalué mon
besoin réel pour ce nouvel objet, ses avantages espérés dans ma vie et ses
impacts dans la vie des autres. Maintenant, lorsque j’achète quelque chose, c’est
le fruit d’un processus où l’idée a mûri. De nombreux enjeux économiques,
sociologiques et environnementaux peuvent être influencés par nos choix en tant
que consommateurs. Vous avez probablement déjà entendu l’expression
«acheter, c’est voter». C’est totalement vrai. Acheter des biens en pleine
conscience permet de faire des choix qui contribueront positivement à la société.
Souvent, on achète de façon impulsive sans avoir regardé la provenance de
l’article et sans avoir évalué la conception et les matériaux qui ont été utilisés
pour le fabriquer. En se posant les bonnes questions, on est plus en mesure de
savoir si c’est une bonne idée ou non d’aller de l’avant et d’acheter un bien. Tout
cela peut sembler bien philosophique, mais c’est une étape importante pour
briser le cycle de la surconsommation et mieux vivre avec les objets que l’on
possède. Ainsi, je recommande d’attendre toujours au minimum 48 heures avant
de passer à l’action pour tout ce qui concerne les vêtements, accessoires
décoratifs, meubles, technologies, voitures ou ameublement de jardin, par
exemple. Ce minimum de temps permet de valider la pertinence de l’achat
envisagé, de passer à autre chose ou de finalement se rendre compte qu’on a
quelque chose de similaire à la maison qui remplit la même fonction aussi bien,
sinon mieux!

Comme personne n’est parfait, je m’informe également des conditions de retour


et de remboursement lorsque je fais un achat. Je garde toujours la facture pour
pouvoir, en cas de regret, retourner un article sans perdre d’argent! Pour éviter
l’encombrement, je ne conserve longtemps que celles qui me seront peut-être
utiles pour les garanties. Pour les autres factures, je prends connaissance de la
politique d’échange et de remboursement au verso et je les jette tout simplement
après la date limite, qui est souvent de 30 jours. Je conserve précieusement les
plus importantes dans un petit porte-documents. Je n’ai jamais plus que 10 ou 20
factures et j’en fais le ménage chaque fois que j’en ajoute une nouvelle. Cela me
permet de garder l’équilibre et de ne pas m’encombrer inutilement d’un paquet
de papiers! On en a déjà bien assez.

Consommer en pleine conscience, apprendre à se contrôler et mieux se connaître


peut demander du temps et de l’entraînement. Nos sentiments sont forts. Ils
peuvent être difficiles à gérer. Pour ma part, je suis une personne très émotive et
je me laisse facilement submerger par les émotions. J’ai pris conscience de ma
personnalité et je travaille fort pour avoir un meilleur contrôle de moi-même.
Maintenant que je me connais mieux, je sais que lorsque j’ai une rage de vouloir
tout acheter, c’est que quelque chose cloche. Une nuit agitée, une mauvaise
nouvelle ou une situation stressante peut avoir un impact, sans qu’on s’en rende
compte, sur tous les aspects de notre vie, même sur notre consommation!

Acheter des biens matériels en pleine conscience, c’est aussi penser à toutes les
personnes qui ont travaillé pour les produire. On ne peut pas tout contrôler, mais
se préoccuper de ce que d’autres personnes vivent ailleurs sur la planète permet
de mieux mesurer notre chance et les sacrifices faits pour qu’on puisse jouir de
tel ou tel produit. Cette prise de conscience permet, au besoin, de faire des
actions pour compenser notre consommation. J’ai déjà vu certaines personnes
qui, chaque fois qu’elles achetaient quelque chose, donnaient de 50% à 100% du
montant de leur acquisition à une œuvre de charité consacrée au développement
des communautés pauvres dans le monde, généralement dans la région de
provenance de l’article. Par exemple, pour un t-shirt acheté 20$ et produit au
Bangladesh, la personne donne de 10$ à 20$ à une œuvre de charité pour aider
ce même pays. C’est une belle façon d’atténuer l’impact de l’achat du t-shirt et
d’investir dans le bien-être de cette communauté! C’est une pratique intéressante
à explorer.

Dans ce même souci de consommation responsable, quelqu’un pourrait


également choisir de réduire ses déplacements en avion pour des raisons
environnementales. Si on n’a pas le choix de prendre l’avion, on peut calculer en
ligne la dépense en gaz carbonique que représente le voyage et faire un don
équivalent pour compenser cette pollution à un organisme qui contribuera à faire
pousser des arbres ou à développer des villages dans le besoin, dans d’autres
pays. Ce n’est peut-être pas parfait, mais ça permet de redonner à la collectivité!
Prendre le temps de penser aux personnes qui ont fabriqué un objet, réfléchir
avant d’acheter délibérément, faire des recherches sur les biens que l’on
consomme et apprendre à mieux se contrôler sont quelques-unes des pistes de
solution pour acheter en pleine conscience et contribuer à un quotidien plus
responsable et réfléchi.

Moins, c’est mieux!


En achetant moins, on consomme moins, on gaspille moins et on dépense moins.
Un exemple très banal, mais qui représente bien ce propos, est l’utilisation du
papier de toilette. Lorsqu’on a des dizaines de rouleaux dans l’armoire, on ne se
gêne pas pour tirer à grands coups et utiliser des dizaines de feuilles à la fois.
Cependant, cette habitude change radicalement lorsqu’il ne reste qu’un rouleau
et qu’on est trop paresseux pour aller en acheter au magasin. On réduit à quatre
feuilles, puis à deux lorsque le rouleau arrive à sa toute fin. La même logique
s’applique aux condiments. Lorsqu’on achète un très gros contenant, on n’y
pense pas à deux fois avant de faire une marre dans l’assiette, même si cela veut
dire qu’on en gaspille le quart au passage. Cependant, lorsqu’il n’en reste plus
beaucoup, on en met moins. Souvent, on ne s’en rend même pas compte, parce
que tout se passe dans notre subconscient. Vous remarquerez, la prochaine fois!
Cela se produit avec différents objets de la vie courante à la maison, comme les
bouteilles de shampoing ou les flacons de parfum. Il en est souvent de même
avec l’argent, la nourriture et le vin, par exemple. Lorsqu’on a quelques
bouteilles de rouge en réserve, on se permet d’en ouvrir une pendant la semaine.
Alors que si on n’en a qu’une, on la garde pour le weekend. Posséder moins
d’une chose permet donc de mieux l’apprécier.

Avoir moins agrémente la vie. Tout est facilité: déménager devient plus simple,
faire ses valises pour un voyage demande moins de temps, s’habiller le matin est
un jeu d’enfant. Il est facile de trouver un document lorsqu’on n’a plus des
centaines de livres et de papiers dans son bureau. Personnellement, j’ai trouvé
que désencombrer environ 80% de mes possessions m’a permis d’économiser du
temps. Par exemple, auparavant, je devais choisir laquelle de mes cinq paires de
lunettes de soleil s’agencerait le mieux avec mon ensemble du jour avant de
quitter l’appartement. Maintenant, je n’en ai qu’une seule, de qualité, qui
s’agence avec tout et qui est tout le temps dans mon sac. De même, je n’ai plus à
prendre de longues minutes pour tout déplacer avant de faire le ménage et de
passer l’aspirateur. Tout est bien rangé en tout temps! Comme je me sens
comblée par les objets qui m’entourent, je ne ressens plus le besoin de chercher
quelque chose de nouveau. Ni de passer des heures à magasiner sur le Web pour
remplacer ces objets. Être satisfait de sa vie et de ses possessions permet de se
concentrer sur autre chose qui nous apporte une valeur ajoutée. Comme
l’apprentissage, la lecture, les cours ou le contact humain.

Bref, consommer moins de manière générale dans la vie permet de se recentrer


sur soi-même en éliminant le superflu. En consommant moins, mais mieux, on
profite davantage de l’instant présent et on apprend beaucoup sur soi-même. On
contribue à une économie plus raisonnée et responsable en encourageant les
secteurs de production qui respectent l’humain et l’environnement selon nos
valeurs et convictions. Consommer moins, c’est retourner à l’essentiel et
reprendre le contrôle de nos émotions. En ne cédant pas aux impulsions qui nous
poussent à l’achat, on se respecte et on évite la surconsommation. On réfléchit
davantage pour laisser entrer dans notre maison seulement les objets qui nous
apporteront des bénéfices sans nous encombrer. Consommer moins, mais mieux,
permet de garder le contrôle de notre vie et de ralentir au quotidien dans une
société où tout va trop vite!

5. LA PRESSE CANADIENNE. «Le ratio d’endettement des ménages canadiens continue d’augmenter»,
ICI Radio-Canada, 14 septembre 2018, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1123898/ratio-endettement-
menages-canadiens-statistique-canada.
6. ASSOCIATION DES BANQUIERS CANADIENS. Emprunt des ménages canadiens,
https://cba.ca/household-borrowing-in-canada?l=fr.
7. SHIELDS, Alexandre. «L’humanité a épuisé les ressources de la planète pour 2018», Le Devoir, 31
juillet 2018, https://www.ledevoir.com/societe/environnement/533479/des-mercredi-l-humanite-aura-
epuise-les-ressources-de-la-planete-pour-2018.
8. WIKIPÉDIA. Jour du dépassement, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement.
9. LEE, Dami. «Why Garfield phones keep washing up on this French beach», The Verge, 30 mars 2019,
https://www.theverge.com/2019/3/30/18287192/garfield-phones-france-brittany-beaches.
10. PARKER, Laura. «Plastic food packaging was most common beach trash in 2018», National
Geographic, 3 septembre 2019, https://www.nationalgeographic.com.au/nature/plastic-food-packaging-
was-most-common-beach-trash-in-2018.aspx.
11. AGENCE FRANCE-PRESSE. «Plus de plastique que de poisson dans l’océan en 2050», La Presse, 19
janvier 2016, https://www.lapresse.ca/environnement/pollution/201601/19/01-4941398-plus-de-
plastique-que-de-poisson-dans-locean-en-2050.php.
12. RECYC-QUÉBEC. Gaspillage alimentaire, https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/citoyens/mieux-
consommer/gaspillage-alimentaire.
13. Ibid.
14. GERMAIN, Daniel. «Comment s’enrichir à 25, 35, 45 et 55 ans», Les affaires, 23 janvier 2016,
https://www.lesaffaires.com/dossier/comment-faire-gonfler-votre-reer-en-2016/comment-s-enrichir-a-
25-35-45-et-55-ans/584699.
15. BÉRUBÉ, Nicolas. Les millionnaires ne sont pas ceux que vous croyez, Montréal, Éditions La Presse,
2019, 256 p.
16. RADIO-CANADA. «L’humanité a déjà épuisé les ressources de la planète pour l’année», ICI Radio-
Canada, 29 juillet 2019, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1239896/empreinte-ecologique-jour-
depassement-terre-ressources-2019.

PROGRESSER EN APPRENANT À SE
CONNAÎTRE ET À SE RESPECTER

DURANT MON PARCOURS, J’AI APPRIS À ME CONNAÎTRE ET À


DÉCOUVRIR QUI J’ÉTAIS RÉELLEMENT. J’EN AI APPRIS
BEAUCOUP SUR MOI-MÊME ET C’EST DURANT MON PROCESSUS
QUE J’AI COMMENCÉ À VOLER DE MES PROPRES AILES ET À NE
PAS FAIRE COMME TOUT LE MONDE. J’AI ENFIN ARRÊTÉ DE
SORTIR COMME TOUT LE MONDE, DE M’HABILLER COMME
TOUT LE MONDE, DE FAIRE LES MÊMES VOYAGES QUE TOUT LE
MONDE, LES MÊMES ACTIVITÉS, LES MÊMES PUBLICATIONS
INSTAGRAM, ETC. AU FUR ET À MESURE QUE JE PROGRESSAIS,
JE DÉCOUVRAIS ENFIN LES COULEURS DE MA PROPRE
PERSONNALITÉ, QUI SOMMEILLAIENT ENCORE EN MOI.

Comme vous avez pu vous en rendre compte, devenir minimaliste ou décider de


simplifier sa vie, c’est beaucoup plus que de se réveiller un matin et de vider
l’entièreté de sa maison. Dans la majorité des livres que j’ai eu la chance de
consulter, les auteurs parlaient toujours de désencombrement et de la nécessité
de le faire. J’ai lu très peu d’ouvrages sur le cheminement intellectuel
qu’implique un tel changement de vie et les bénéfices de ce mode de vie sur
notre esprit. J’ai voulu faire plus qu’un simple copier-coller de tout ce qui s’est
dit sur le minimalisme et la simplicité, amener ce mouvement plus loin et
montrer que cela a des impacts durables sur la vie d’une personne, lorsqu’on s’y
consacre et qu’on l’applique sur une longue période de temps.

Le minimalisme et la simplicité, c’est aussi une quête de bien-être et de respect


pour son corps et son esprit. Tout est connecté: plus on fait travailler son corps et
son cerveau, plus on désire en prendre soin. Désencombrer son espace et
apprendre à vivre avec moins sont les premières étapes. Après avoir fait maintes
fois le tour de votre maison, quand vous serez parvenu à contrôler vos désirs
d’achats impulsifs, quand vous saurez que vous n’avez pas besoin de plus pour
bien vivre, les effets de la seconde étape que voici commenceront à se
manifester.

SE DÉCOUVRIR DANS LA SOLITUDE

Changer mes habitudes m’a fait passer beaucoup de temps seule. Au début,
lorsque j’ai commencé à faire du désencombrement, je me suis retrouvée devant
des montagnes d’objets. Toutes ces choses étaient le reflet de ma vie jusqu’à
présent. Accumulation, surconsommation et attachement matériel. Chaque chose
était reliée à un événement et je devais faire un tri dans tout ça. Ce n’est pas
facile à première vue. Cependant, j’avais la détermination et la motivation de me
détacher de ces choses qui étaient reliées au passé. Maintenant que j’étais adulte,
je voulais aller de l’avant et améliorer ma santé financière, entre autres. On dit
toujours que, pour avancer, il faut regarder vers l’avant!

Pendant une année et demie, j’ai fait de nombreuses séances de


désencombrement. À coups d’une heure par-ci et par-là, je suis venue à bout de
mes possessions. Le temps passé à me questionner sur chacun de ces objets m’a
beaucoup apporté. J’ai appris énormément sur moi-même. Chaque fois que je
prenais un objet dans mes mains, je replongeais dans le passé, j’analysais
pourquoi je possédais toujours cette chose et pourquoi je la gardais. Je me
rappelais combien de temps ça m’avait demandé pour la trouver, combien de
temps j’avais passé à travailler pour l’acheter. Qu’est-ce que cet objet apportait à
ma vie et pourquoi me l’étais-je procuré? Toutes ces questions se bousculaient
dans ma tête. Au bout d’un certain temps, j’ai compris que j’achetais pour les
autres, pour leur renvoyer une image positive de moi-même. Faire du
désencombrement seul permet de se comprendre, de constater l’ampleur de sa
surconsommation et de déterminer d’où vient ce besoin d’avoir plus.

J’ai souvent lu que la mort d’un proche apporte son lot de prises de conscience.
Lorsqu’on doit faire le ménage dans les affaires d’un proche, on réalise vite que
les souvenirs et les objets qui remplissent la maison ne sont rien sans leur
propriétaire. Pourquoi en avoir autant, si ce n’est que pour ajouter une lourdeur
au quotidien et être un poids pour nos proches?

Faire autant de désencombrement a été une thérapie. Cependant, au lieu d’avoir


été accompagnée par un psychologue ou un thérapeute, j’ai fait tout ce
cheminement seule, assise par terre, entourée de mes montagnes d’objets. Ce
cheminement vers une vie avec moins m’a permis de passer beaucoup de temps
en solo, de me découvrir et de mieux comprendre qui j’étais réellement. Plutôt
que d’acheter compulsivement dans les magasins, je me retrouvais seule au
milieu de tout ce que je possédais. Je crois que la prise de conscience que j’ai
vécue pendant ce moment de solitude a été cruciale pour moi et a largement
influencé mes valeurs d’aujourd’hui. J’ai l’impression que je ne serais pas
parvenue à atteindre ce Moi profond si j’avais reçu de l’aide ou si j’avais
toujours été accompagnée. L’influence d’une personne, même bien intentionnée,
nous empêche de découvrir qui on est vraiment et de travailler sur soi, alors
qu’être seul permet de mieux se comprendre. Ça permet aussi d’avoir un
meilleur contrôle en faisant fi des influences extérieures. Désencombrer est un
excellent exercice pour passer du temps avec soi-même et s’écouter. C’est ce qui
m’a permis de persévérer, de comprendre et de mieux m’outiller pour ce qui
allait suivre.

VIVRE POUR TRAVAILLER OU TRAVAILLER POUR


VIVRE?

Tout a commencé lorsque je me suis mise à changer mes loisirs et mes centres
d’intérêt. Jusque-là, je passais mon temps à faire les mêmes activités que tout le
monde, ce qui ne développait ni ma personnalité ni mon identité. Je suivais la
masse sans me poser de questions.

Dans notre éducation, on apprend souvent à être tous pareils et à entrer dans un
moule. On suit tous un certain parcours scolaire où on doit choisir une
spécialisation à 15 ans, pour ensuite aller à l’université. Puis c’est la quête de
l’emploi parfait que, idéalement, on conservera une bonne partie de notre vie.
Heureusement, les personnes plus jeunes ont moins peur de changer ces
habitudes et d’apporter une vague de transformations dans le milieu du travail
qui, ainsi, devient plus flexible. La possibilité de travailler de la maison en est un
bon exemple. C’est plus représentatif de la réalité: après tout, chaque salarié a
une famille et des obligations en dehors de son travail! Il se peut qu’il doive aller
chercher son enfant malade à la garderie pour rester avec lui à la maison. Il peut
y avoir eu un accident sur la route occasionnant un bouchon de circulation et un
retard. Un employé peut avoir besoin d’un après-midi de pause en raison
d’événements personnels qui grugent son énergie. Les raisons pour lesquelles on
doit s’absenter du travail sont multiples et c’est ça, la vraie vie! En plus, nous ne
sommes pas tous programmés pour travailler de 8 h à 17 h17. Certains sont plus
créatifs le soir et d’autres, le matin.

La malléabilité des milieux de travail commence à se faire remarquer, pour le


bonheur de tous, mais le monde du travail idéal est encore une utopie. Pouvoir
s’absenter de son travail au besoin ou prendre un après-midi de congé lorsqu’on
le souhaite est encore une situation très rare dans les entreprises. Cependant, on
devrait toujours être attentif aux signes que nous envoie notre corps pour éviter
de se brûler à la tâche. Il est important de s’écouter et de prendre soin de tout ce
qui nous entoure afin d’assurer notre stabilité et notre bonheur au quotidien.
Savoir arrêter quand on en a besoin est primordial pour notre santé mentale et
physique.

Une des questions que j’aime me poser lorsque je me sens prise dans un emploi
est: «Vivre pour travailler ou travailler pour vivre?» Cette phrase, qui signifie
tout, permet de déterminer nos priorités. Pour certains, leur métier leur apporte
une telle satisfaction qu’ils n’ont pas l’impression de travailler. Le but est de
faire comme eux et de trouver une vocation, mais plusieurs personnes travaillent
simplement pour gagner plus et, indirectement, pour augmenter leur pouvoir
d’achat.

Si votre milieu de travail ne vous permet aucune flexibilité dans votre emploi du
temps, vous avez sans doute quand même la possibilité d’aménager votre horaire
afin d’avoir un vendredi après-midi plus léger ou de partir plus tôt le soir en
ayant pris une pause moins longue le midi, par exemple. Il suffit de trouver une
solution! De plus, j’ai appris que, dans la vie, lorsqu’on ne demande rien, on
n’obtient rien. C’est-à-dire que si vous voulez quitter le travail plus tôt le
vendredi, par exemple, vous pouvez toujours évaluer les possibilités avec votre
gestionnaire. En le faisant, vous avez 50% plus de chance que si vous n’aviez
rien demandé!
Cette manière de penser, je l’ai acquise grâce à mon changement de mode de vie.
En lisant sur le minimalisme et la simplicité, j’ai découvert que changer son état
d’esprit et penser positivement aidait grandement devant les obstacles de la vie.
Si on n’aime pas sa vie, on détermine ce qu’on peut modifier. On peut bouger.
On peut changer. On n’est pas comme un arbre, enraciné dans la terre. On a des
jambes, il suffit de se déplacer. C’est le changement que j’ai fait: j’ai demandé
de moins travailler afin de pouvoir gérer mon horaire comme je le souhaitais et
ainsi prendre du temps pour moi. Je vais à mon propre rythme, je vaque à mes
occupations lorsque j’en ai envie et mon niveau de stress a considérablement
diminué depuis.

DÉCOUVRIR UNE NOUVELLE RICHESSE… EN SOI!

Bien entendu, nous avons besoin d’argent pour vivre! Cependant, il existe une
autre forme de richesse que celle, financière, qu’on accumule en travaillant
pendant des heures. C’est la richesse intérieure, ou la sagesse, qu’on développe à
force de vivre des expériences significatives et d’accumuler des connaissances
sur soi et sur notre monde. Si on ouvre notre esprit à la nouveauté, les
possibilités de devenir une meilleure personne sont infinies.

Prendre du temps pour découvrir de nouvelles choses permet de se connecter à


ce qui est réel, important, et de se développer afin de devenir meilleur. On vit à
une époque où l’accès à l’information est plus facile que jamais et est souvent
gratuit. Plus on retient de connaissances, plus on devient sage, en contrôle de nos
émotions et apte à s’enrichir intellectuellement. On devrait prendre soin de notre
cerveau en le stimulant constamment. En éveillant notre curiosité et en ouvrant
notre esprit, c’est un monde de possibilités qui se manifeste. Mieux vaut en
profiter!

Lorsque j’ai changé mon rapport à la consommation, j’ai soudainement eu


beaucoup de temps pour moi. J’avais tellement de moments libres que j’ai dû
trouver des passe-temps pour éviter de retomber dans la roue de la
surconsommation. J’ai commencé à explorer et à observer à quels loisirs
s’adonnaient les gens autour de moi. Que font-ils, à part magasiner? J’en avais
une petite idée, mais réellement, je ne le savais pas. J’ai donc essayé plusieurs
activités, à commencer par la lecture. Jusqu’à l’âge de 21 ans, je ne lisais pas. Je
détestais lire. Je trouvais cela ennuyeux, peu attrayant et je ne voyais pas ce que
cela pouvait m’apporter. Jusqu’à ce que je tombe sur un livre sur la réussite et
l’entrepreneuriat. C’était la première fois que je lisais un ouvrage de style
documentaire plutôt que de la fiction. Je découvrais ainsi quelque chose de
nouveau. C’était un pas de plus vers la connaissance de moi-même. Je
découvrais que je préférais les livres informatifs aux romans. À partir de ce
moment, je me suis mise à dévorer des manuels sur la réussite, les finances
personnelles et les secrets pour être un bon entrepreneur. Je suis rapidement
tombée sur les guides traitant de croissance personnelle et, par le fait même, de
minimalisme et de façons de vivre plus simples et plus lentes. Ces livres ont été
une vraie porte ouverte vers le changement et la compréhension d’une multitude
de facettes de la société. Grâce à des auteurs riches de connaissances, j’ai pu
enrichir ma vie à mon tour.

Concrètement, lire énormément sur les finances personnelles m’a permis de


prendre en main mon argent et de mieux maîtriser mes émotions pour respecter
un budget et utiliser intelligemment le reste de mon argent. Cette action m’a
enrichie intellectuellement: j’ai pris le contrôle de moi-même et j’ai acquis les
connaissances afin d’être responsable financièrement. Lire des ouvrages de
croissance personnelle m’a permis de mieux comprendre les actions de certaines
personnes, autant dans mon entourage que dans mon milieu de travail. Cerner les
comportements et les réactions d’autrui permet de s’en détacher. Ces
connaissances m’ont beaucoup aidée sur le plan émotionnel, parce que j’ai
maintenant un contrôle et une compréhension accrus des événements qui se
produisent. C’est un exemple simple de richesse intérieure, mais ça peut aller
beaucoup plus loin. Toutes les grandes personnes de ce monde, comme Gandhi,
l’exemple même de la sagesse, ont eu un parcours unique qui les a façonnées.
Leur manière de penser sort de l’ordinaire grâce au discernement qu’elles ont
acquis en traversant les différents événements de leur vie. Avec les années, elles
parviennent à accomplir de grandes choses que peu d’entre nous pourraient
réaliser.

M’enrichir autrement que par l’argent m’a permis de me découvrir, d’explorer


mes intérêts et de développer mes connaissances. Je suis devenue une meilleure
personne en étant à l’affût des enjeux sociaux et environnementaux qui
m’entourent. En communiquant avec une communauté qui a soif de changement.
En changeant mes habitudes de consommation pour être en harmonie avec mes
valeurs et en respectant ceux qui produisent des biens. En contrôlant mieux mes
sentiments et en étant plus compréhensive envers les gens que je côtoie. Tous ces
changements sont une richesse en soi et c’est le résultat de quelques années de
travail sur moi-même. J’ai investi du temps pour moi-même et, aujourd’hui, j’en
récolte les fruits.

SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT

On est bien dans nos vieilles pantoufles, n’est-ce pas? Il ne s’y passe rien de bien
excitant, par contre. Parfois, il est nécessaire de sortir des sentiers battus pour
découvrir une nouvelle vie ou façon de penser qui nous apportera beaucoup.
Déroger quelque peu au quotidien peut amener une foule d’occasions
incroyables qui ne se seraient pas produites autrement. C’est souvent lorsqu’on
se met dans une situation d’inconfort qu’on en apprend le plus sur soi-même.

Les gens qui font des randonnées de plusieurs mois, comme celle du Pacific
Crest Trail (PCT), qui s’échelonne sur quatre à six mois, font face à une foule
d’événements qui sont rarement vécus dans une vie sédentaire typique. En vivant
de nouvelles aventures, ils doivent penser différemment que dans le quotidien,
vaincre leurs peurs et affronter des obstacles qu’ils n’auraient jamais pensé
réussir à surmonter. Parfois, ils sont soumis à leurs plus grandes craintes, comme
les hauteurs ou certaines bestioles, et n’ont d’autre choix que de puiser dans leur
force intérieure et de regarder vers l’avant. Sans nécessairement partir à
l’aventure avec un seul sac à dos dans une nature extrême, il est possible de
reproduire cet exploit de dépassement de soi à une échelle plus adaptée à notre
vie quotidienne. Graduellement, vous pourrez repousser vos propres limites tout
en en apprenant toujours plus sur vous! Partir seul en randonnée dans la nature
par un bel avant-midi, par exemple, peut être une première étape pour sortir de
sa zone de confort. Être confronté aux bruits de la nature, aux bêtes sauvages et
devoir se repérer avec une boussole et une carte peut déstabiliser au premier
abord, mais, une fois la randonnée terminée, le sentiment de gratitude envers soi-
même et son environnement sera indescriptible! Et les apprentissages,
multipliés!

Ne pas écouter l’avis populaire sur un sujet et n’en faire qu’à sa tête peut mener
à sortir de sa zone de confort. Le papier de toilette lavable en est la preuve. Au
Québec, il est commun d’utiliser du papier jetable et de le mettre dans la cuvette
après usage. Ce serait plus hygiénique, plus propre.
Ces dernières années, de plus en plus de personnes ont néanmoins commencé à
utiliser du tissu lavable, pour être plus écologiques et utiliser moins de
ressources. Dans la même logique, le bidet commence à devenir populaire en
Amérique du Nord. Il est nécessaire de sortir de sa zone de confort pour faire un
tel changement dans son quotidien. Dans cette situation intime, on se met
souvent des barrières psychologiques, renforcées par les idées en place dans la
société. Cependant, l’essayer, c’est l’adopter! Mais il faut faire preuve
d’ouverture pour changer ainsi.

Plusieurs d’entre nous ont peur de manquer de quelque chose, d’aliments ou


d’objets variés. C’est souvent l’expérience qui s’exprime dans cette peur du
manque, comme le fait d’avoir eu faim dans notre jeunesse ou de ne pas avoir eu
un objet précis au moment où nous en avions vraiment besoin. Ainsi, nous avons
tendance à profiter des soldes pour accumuler tout un inventaire dans nos
armoires. Cela nous rassure. La peur de rater une occasion ou de manquer de
nourriture au cours de la semaine prend le dessus sur le rationnel. Cependant, les
mêmes rabais reviennent pratiquement une fois par mois! On n’a pas besoin de
trois boîtes de céréales et de dix paquets de pâtes en réserve. L’épicerie est
ouverte tous les jours de la semaine et il sera toujours possible d’y faire un tour
si jamais quelque chose vient à manquer. De plus, autant de nourriture en réserve
occupe une place considérable et augmente les chances de faire du gaspillage
alimentaire. Souvent, on oublie l’existence de telle ou telle denrée et cette
dernière se gaspille sans qu’on ait eu la chance d’en profiter. Ces pertes coûtent
cher! Lorsque j’ai compris que la nourriture entreposée représentait de l’argent et
que les rabais revenaient tous les mois, j’ai abandonné l’habitude d’accumuler
comme si j’étais moi-même une épicerie. Je vois maintenant le marché du coin
comme mon garde-manger. J’achète seulement le nécessaire pour la semaine et,
une fois par mois, j’inspecte le contenu de mes armoires pour utiliser ce qui
traîne depuis les dernières semaines. Ainsi, il y a une excellente rotation de mes
denrées, je ne gaspille presque plus et je choisis mieux ce que j’achète à
l’épicerie! Fini les emballages de pâtes instantanées «au cas où» ou les conserves
de poisson que je ne mange jamais. Lorsqu’on arrête de vivre dans la peur, on se
rend compte que c’est simple de cuisiner avec moins. En changeant ma manière
de cuisiner, j’ai réalisé que, finalement, ça ne m’arrive pas souvent de devoir
faire un saut à l’épicerie parce qu’il me manque quelque chose pour préparer le
repas!

Le même principe s’applique aux déplacements. Lorsqu’on va en voyage, on a le


réflexe d’apporter beaucoup plus que le nécessaire. «Au cas où» devient l’excuse
facile pour traîner le contenu de sa maison avec soi! Cependant, il ne faut pas
oublier que les gens, dans la majorité des destinations populaires, utilisent les
mêmes objets du quotidien que nous. Si vous oubliez un coupe-ongles, il sera
toujours possible d’en acheter un au comptoir de l’hôtel ou à la pharmacie du
coin. Depuis que j’ai réalisé cela, je me fais beaucoup moins de souci lorsque je
prépare ma valise. Ça a réduit considérablement mon niveau de stress qui était
relié à la peur du manque! Essayez de faire des bagages plus légers lors de votre
prochain voyage et d’apporter moins d’articles «au cas où». Vous verrez, tout
votre voyage s’en trouvera allégé! Il faut arrêter de vivre dans la peur du
manque. Aujourd’hui, tout est accessible en abondance. Les coupe-ongles,
comme la nourriture.

Nous sommes habitués à vivre un peu la même chose tous les jours en ne nous
posant pas trop de questions. Nous aimons notre confort et nous n’apprécions
pas l’inconnu. Il nous fait peur et on tend à vouloir éviter cette émotion.
Cependant, prendre le contrôle de ses sentiments et aller de l’avant, c’est faire
preuve de force psychologique et physique. Chaque fois qu’on vit un tel
événement, on en ressort grandi et on en tire une leçon ou une morale qui nous
sera utile dans le futur. Ces événements forgent notre personnalité et écrivent
notre propre histoire. Aller à des événements de réseautage, suivre un cours de
cuisine ou de yoga, assister à une conférence ou tout simplement inviter des
connaissances pour le souper permet de s’ouvrir au changement et à la
différence.

Personnellement, j’aime me soumettre à ces inconforts au moins une fois par


semaine en essayant une nouvelle activité, en allant dans un événement social ou
en réalisant un rêve. Cela me permet de rester active mentalement, de vivre de
nouvelles expériences et d’ouvrir mes horizons. Souvent, cela me permet aussi
de réviser un jugement que j’avais sur un sujet ou de vaincre une peur.

Revoir chacune de ses habitudes et apporter des changements peut être


bénéfique au quotidien. Sortir de sa zone de confort, se questionner et vivre
différemment permet de découvrir de nouvelles façons de faire qui simplifieront
l’entièreté du quotidien!

APPRENDRE À DIRE NON


Dire non. Refuser.
J’ai refusé énormément d’invitations durant la période où je me concentrais sur
le remboursement de mes dettes. Avant, j’étais le genre de personne qui acceptait
toutes les invitations et qui disait toujours oui. J’aimais sortir, rencontrer des
gens et voir mes amies. Cependant, il m’arrivait souvent de dire oui à reculons
ou simplement pour faire plaisir à l’autre et cela me coûtait cher chaque fois.
Heureusement, j’ai appris à faire le tri dans les requêtes et à proposer d’autres
activités.

La même logique s’applique aux objets. Lorsqu’on souhaite changer son style de
vie, particulièrement dans un but de décroissance, refuser peut être difficile, mais
c’est une étape importante du processus. Refuser un cadeau ou un objet
promotionnel est un geste difficile à faire qui n’est pas nécessairement bien vu
dans notre société. Quand on nous offre une chose gratuitement, on est plutôt
habitué à l’accepter et à l’apporter chez nous, quitte à la mettre à la poubelle
quelques semaines plus tard.

Si on s’attarde à tous ces petits objets insignifiants qu’on rapporte ainsi chez soi
toutes les semaines, on se rend compte qu’il y a beaucoup d’articles non
essentiels qui viennent polluer notre environnement. Ça peut être aussi simple
qu’un jouet pour enfant offert avec un repas, un stylo proposé lors d’une
conférence, une épinglette, un aimant pour le frigo, un dépliant d’informations
ou des échantillons. Dans cette situation, on ne réfléchit pas et on accepte sur-le-
champ, sans se donner la peine de déterminer si on en a réellement besoin.
Pourquoi refuser quelque chose de gratuit? D’une part, parce que cette mauvaise
habitude coûte cher à la planète et aux entreprises qui offrent ces produits.
D’autre part, si vous êtes dans une période de désencombrement, ce mauvais pli
ralentira votre progression, vous éloignera de votre objectif et vous demandera
du temps à long terme. En effet, vous devrez gérer ces nouveaux objets qui sont
entrés dans votre vie.

Même s’il est difficile de dire non ou de refuser les premières fois, vous allez
voir que c’est beaucoup plus facile qu’on ne le pense. Souvent, les gens n’ont
pas de réaction ou alors un simple «je n’en ai pas besoin» répond à leurs
questions. Si tout le monde refusait les stylos, les épinglettes, les bouteilles à
l’effigie de l’entreprise et tous ces autres petits cadeaux, les compagnies auraient
moins besoin d’en commander. Il y aurait donc moins de production, moins
d’utilisation des ressources et moins de transport. Refuser ces petits objets qui
n’apportent rien à notre quotidien fait une grande différence au bout du compte.

Il en va de même avec les objets que les membres de notre famille ou nos amis
nous offrent: un t-shirt qu’ils ne portent plus, une boîte décorative, un outil ou un
petit meuble, par exemple. Vous ne devez pas nécessairement accepter tous les
articles dont ils veulent se départir, surtout si vous n’en avez ni l’envie ni le
besoin. Cette règle s’applique dans les deux sens. La maison de nos proches ne
devrait jamais être la destination par défaut des choses qu’on ne souhaite pas
conserver! C’est pour cela que je trie soigneusement mes objets lorsque je fais
mon désencombrement. Je m’informe aussi des besoins de mes proches avant de
leur offrir quelque chose, pour éviter de les encombrer à leur tour. Lorsque je
propose un article à quelqu’un de mon entourage, c’est parce qu’il est en bon
état et susceptible d’être utile.

Si on vous propose un objet que vous ne souhaitez pas faire entrer dans votre
vie, il est facile de refuser. Il suffit de dire: «Merci beaucoup d’avoir pensé à
moi, mais malheureusement, je n’en ai pas besoin.» Vous pouvez aussi répondre
que vous n’avez pas la place pour le ranger ou que vous possédez déjà un article
similaire qui remplit la même fonction. Les gens comprendront. Vous pourriez
également proposer de passer une annonce sur votre compte Facebook pour
offrir gratuitement l’objet à quiconque en aurait besoin. Si vous connaissez déjà
une personne qui aimerait avoir cet article, vous pouvez faire le lien: «Je connais
quelqu’un qui pourrait s’en servir.» Cela rendra service à tout le monde, au
donneur comme au receveur, et évitera qu’un article inutilisé se retrouve dans le
fond d’un placard chez vous. L’important, c’est d’être honnête et de ne pas se
gêner pour refuser. Les premières fois, il peut être plus difficile de le faire, mais,
après quelques fois, vous remarquerez que ce n’est pas plus difficile que
d’accepter!

Quant aux cadeaux, comme ceux que l’on reçoit à un anniversaire, le truc est de
prévenir. Plutôt que d’espérer que les cadeaux que vous recevrez ne seront pas
un encombrement pour vous, il faut prendre de l’avance et informer les
personnes de vos intentions et de vos intérêts. Si une personne tient absolument à
vous offrir un présent, vous pouvez lui faire des suggestions qui respectent vos
valeurs et vos besoins ou lui recommander des boutiques où on trouve de tels
articles. Cela lui simplifiera la vie. Les idées de cadeaux minimalistes sont
nombreuses! Il suffit d’informer ceux qui ne connaissent pas ce style de vie et ils
seront outillés pour l’avenir. Peut-être même que cela les inspirera à changer
quelques-unes de leurs habitudes au passage. Comme dans toute conversation, il
y a une façon de dire les choses pour que ce soit bien vu et bien compris. Plutôt
que d’imposer vos recommandations, vous pouvez en faire la suggestion.
Mettez-vous à la place de l’autre: tout le monde ne s’y connaît pas en
minimalisme!

Pour ma part, je ne me souviens pas d’avoir reçu de cadeau vraiment dérangeant


au cours des dernières années. Le fait d’informer mon entourage de mon
changement de style de vie a probablement permis d’éviter des situations
délicates. Si jamais cela vous arrive, il est toujours possible de trouver une autre
utilité à un cadeau non désiré en faisant preuve de créativité. Un pot décoratif
pourrait devenir un aquarium, un contenant pour le vrac ou une chandelle
maison en cire de soja. Un article décoratif pourrait être transformé en presse-
papier ou en serre-livres sur une étagère. Si jamais vous n’aimez pas un présent,
vous pourriez toujours le donner au suivant, qui serait susceptible d’en avoir
besoin. Vous ne pouvez pas tout garder et votre maison n’est pas un musée.
Donnez!

Refuser et apprendre à dire non est quelque chose qui a besoin d’être exercé et
mieux compris. Pour certains, il sera plus facile d’appliquer ce principe que pour
d’autres. L’important est de vous respecter et d’expliquer cette différence pour
aider les autres à mieux comprendre votre cheminement. Plus vous serez capable
de dire non, plus vous trouverez cela facile de le faire dans les différents
contextes de la vie. Devenir minimaliste et choisir de vivre avec moins m’a
amenée à dire non plus souvent. Je ne m’en porte pas plus mal aujourd’hui!

Refuser de faire entrer des biens matériels dans notre vie est une grande marque
de respect envers soi-même. Être capable de dire non est une belle preuve de
force dans une société où refuser un cadeau, quel qu’il soit, est mal vu. Cela
signifie qu’on se connaît mieux et qu’on a déterminé précisément nos besoins et
ce qui a du sens pour nous. En imposant ses limites, on se fait soi-même un
cadeau et on montre aux gens une nouvelle façon de penser grâce à nos actions.

SE PERMETTRE DE NE PAS ÊTRE PARFAIT

Changer de mode de vie, c’est apprendre à se respecter et à faire de meilleurs


choix. C’est apporter des changements pour que notre vie soit davantage à notre
image et en lien avec nos valeurs. On met en lumière ce qui compte pour nous et
on écarte ce qui importe moins. On écoute notre intuition, notre corps et nos
pensées pour faire ce qui nous apporte du bonheur au quotidien. Peu importe le
point de départ, c’est tout un cheminement.

En arrêtant de faire ce qui ne nous plaît pas et de nous entourer d’objets


superflus qui nous occasionnent du stress, on profite mieux de la vie et celle-ci
devient plus sereine. On ne se compare plus aux autres, on met un terme à cette
quête du «toujours plus», on apprécie ce qu’on possède et on savoure les petits
plaisirs de la vie. Elle devient simple et on y voit plus clair. Vivre avec moins
permet de libérer du temps dans notre vie. Du temps précieux qu’on ne pourra
retrouver. Chaque seconde passée ne peut être vécue une deuxième fois. C’est
pour cela qu’il est important de profiter des moments que l’on vit et des
expériences qui se présentent sur notre parcours pour avoir la tête pleine de
souvenirs et obtenir ce sentiment d’accomplissement.

Cependant, comme dans toute chose, tout mode de vie et toute société, il faut
apprendre à doser. L’objectif n’est pas d’atteindre un minimalisme extrême, mais
de poursuivre la réflexion pour trouver les composantes qui nous plaisent et
laisser tomber celles qui nous conviennent moins. L’important n’est pas la
perfection, mais l’amélioration générale de notre vie selon des critères bien
personnels. J’accompagne encore à l’occasion des amies dans des séances de
magasinage. Il m’arrive aussi de me payer un bon café à 5$ à la boulangerie du
coin ou d’acheter quelque chose et de le regretter aussitôt. Cela se produit. Et
c’est normal. Même si on cherche à améliorer notre façon de vivre, il ne faut pas
oublier qu’on est humains. Inutile de tomber dans l’extrême si cela nous fait
souffrir. Adopter un style de vie n’est pas une contrainte. C’est une manière de
vivre, tout simplement.

Il m’arrive encore d’aller dans un magasin à bas prix et dans certains commerces
à grande surface. Cependant, fréquenter de tels endroits n’est pas le
comportement typique d’une personne dite minimaliste. Mais la réalité veut
parfois que ce magasin soit le plus près, ce qui évite de prendre la voiture, ou
encore que le produit dont j’ai besoin soit en solde. Au début de mon parcours,
j’avais une certaine peur qu’on m’y voie, qu’on me reconnaisse et qu’on me
juge. Au cours de la dernière année, j’ai appris à lâcher prise et à moins me
préoccuper de l’opinion des autres. Personnellement, je sais que je choisis
soigneusement mes achats 90% du temps. Je sais que ces visites dans des
magasins à grande surface ne représentent même pas 5% de mes dépenses
annuelles. Je sais que, lorsque j’y vais maintenant, c’est pour acheter une chose
précise et non pour flâner et acheter sous le coup de l’impulsion comme avant.
J’ai arrêté de m’en faire parce que, au bout du compte, cela n’est pas
représentatif et n’annule pas tous les autres changements positifs que j’ai faits
dans ma vie.

Dans la même logique, une fois que vous avez pris le contrôle de votre
surconsommation, que vous avez appris à dire non et à mieux contrôler vos
pulsions d’achat, il n’est pas interdit de mettre les pieds dans une boutique. Il
m’arrive d’accompagner quelqu’un dans les magasins. Parfois, je ressors les
mains vides parce que je n’avais besoin de rien et parfois, je fais un ou deux
achats! Si vous achetez surtout des articles d’occasion, ou éthiques et
responsables, et que vous avez réduit considérablement le nombre d’objets que
vous possédez, ce n’est pas la fin du monde si vous choisissez, pour une rare
fois, de vous offrir quelque chose qui n’est pas aligné en tout point avec vos
valeurs. L’important est de doser, de s’écouter et de se respecter. Il s’agit de
mieux évaluer ses besoins, mieux les comprendre et les combler selon ses
valeurs.

C’est pour cette raison que je n’aime pas voir des personnes s’empêcher de faire
des activités qu’elles aiment parce que celles-ci ne sont pas «minimalistes» ou
«zéro déchet». Rien ni personne n’est parfait. Il est important de faire la part des
choses et d’arrêter de se mettre des contraintes. L’important est de toujours
s’améliorer ou de s’équiper des meilleurs outils pour le faire. C’est lorsqu’on se
met beaucoup de limites et qu’on s’interdit des choses que notre style de vie ne
devient pas durable. On risque d’arrêter après quelques mois, comme on le fait
avec un régime alimentaire ou un programme de remise en forme. Les
changements perdurent lorsqu’ils s’intègrent graduellement et de façon
harmonieuse dans notre vie. Personnellement, après quatre ans à simplifier ma
vie, je n’ai toujours pas atteint le bout. Adopter un style de vie est un
cheminement qui peut durer toute une vie. Il n’y a pas de ligne d’arrivée,
seulement des événements qui nous façonnent au fils des ans. Chaque vie est
unique. Il suffit donc de créer la sienne sur mesure. Avec de la volonté, presque
tout se réalise!

17. MARS, Frédéric. L’atlas du bonheur. Où peut-on être heureux dans le monde?, Paris, Arthaud, 2018,
157 p.

VIVRE SA SIMPLICITÉ DANS LA
COLLECTIVITÉ

EN TANT QU’HUMAINS, NOUS SOMMES INTRIGUÉS PAR CE QUI


EST DIFFÉRENT. CE QUI EST NCONNU OU MARGINAL PEUT NOUS
FAIRE PEUR. NOUS PRÉFÉRONS NOUS CONFORTER DANS LES
IMILITUDES ET VIVRE DANS UNE SOCIÉTÉ OÙ TOUT LE MONDE
SE RESSEMBLE ET A LES MÊMES PRINCIPES OU PRESQUE.
TRAVAILLER DE 8 H À 17 H, DU LUNDI AU VENDREDI, C’EST
NORMAL. MÊME SI TU N’AIMES PAS TON TRAVAIL, C’EST
COMME ÇA QUE FONCTIONNE LA VIE ET C’EST LA BONNE
MARCHE À SUIVRE. PASSER DEUX HEURES DANS LES
TRANSPORTS TOUS LES JOURS, C’EST TOUT AUSSI ACCEPTABLE.
C’EST CE QUE TOUT LE MONDE VIT, NON? AUJOURD’HUI,
ACHETER UNE MAISON PARFAITE ET LA MEUBLER AU COMPLET
DURANT LES PREMIÈRES SEMAINES OÙ ON Y HABITE, C’EST
NORMAL, QUITTE À TOUT METTRE SUR LA MARGE DE CRÉDIT.
RÉNOVER PETIT À PETIT SEMBLERAIT LÂCHE OU TRAHIRAIT
UN MANQUE HONTEUX D’ARGENT. ON VEUT TELLEMENT BIEN
PARAÎTRE ET ÊTRE ACCEPTÉ QUE, DÈS QU’ON SORT UN PEU DU
MOULE, ON SE SENT MONTRÉ DU DOIGT ET JUGÉ.

Dans ces conditions, il peut être difficile de vivre simplement dans une société
où la surconsommation et la rapidité rythment la vie de tous. La pression sociale
est un phénomène puissant, qui peut tout autant détruire psychologiquement
qu’apporter des bénéfices. Lorsqu’on choisit de vivre un peu en marge de la
société et d’adopter un style de vie différent de la majorité, on peut s’attendre à
être critiqué, jugé, rejeté et ridiculisé. Bien que ces situations soient peu
souhaitables, elles ont été pour moi un passage obligé. Personne ne désire s’y
exposer, mais un peu de préparation permet de passer à travers cette tempête de
préjugés beaucoup plus facilement qu’on ne peut le penser. Lorsqu’on est
heureux de notre vie, on a une facilité à mettre de côté ces dires et on comprend
que, au fond, les personnes qui jugent ne sont peut-être pas heureuses au
quotidien.

MIEUX VIVRE SA DIFFÉRENCE

Je reçois beaucoup de questions sur la façon de composer avec l’opinion des


autres. Plusieurs personnes se demandent comment parler de leurs nouvelles
valeurs à leurs proches. D’autres se questionnent sur la façon d’être acceptées
après avoir choisi d’emprunter une nouvelle voie. Ce que je trouve le plus
bizarre dans tout ça, c’est que ce ne soit pas l’inverse qui se produise. Pourquoi
notre société critique-t-elle les personnes qui veulent contribuer à la sauvegarde
de l’environnement, réduire leurs dépenses et vivre plus simplement? Pourquoi
ne juge-t-elle pas plutôt les personnes qui font les boutiques tous les samedis?

Une partie de la réponse se trouve dans notre histoire récente. Après la Seconde
Guerre mondiale, le pouvoir d’achat des familles a grimpé en flèche. Il était
désormais plus facile pour le travailleur moyen de s’acheter une maison, de
posséder une voiture et d’acquérir tous les biens de consommation typiques. Les
produits étaient fabriqués plus rapidement, à la chaîne, et offerts à moindre coût.
L’essor de la publicité, notamment en raison de la popularité grandissante de la
télévision, a complété ce scénario propice à créer la surconsommation. Le
développement des technologies a permis de réduire les efforts nécessaires à la
majorité des tâches ménagères. Puisque des machines faisaient la lessive et
réchauffaient rapidement les plats, les gens ont eu plus de temps pour se divertir.
L’abondance est devenue la norme.

Il suffit d’allumer la télévision pour tomber sur des nouvelles plus alarmantes les
unes que les autres: dépotoirs remplis, cours d’eau pollués, plastique à utilisation
unique qui nuit au développement de certaines espèces marines et plus encore.
Progressivement, réduire notre impact environnemental devient une
préoccupation au cœur des intérêts de tous, même des entreprises. Même si
certaines d’entre elles en profitent pour générer des profits sur le dos de
l’environnement (green washing), il reste qu’un nombre grandissant de
personnes et de compagnies font des efforts considérables pour avoir un effet
positif.

Si on se fie à la tendance, je suis convaincue que la situation s’inversera dans


quelques années et qu’il sera alors plus commun de ralentir le pas que de
l’accélérer. D’ici là, il est possible de pratiquer le minimalisme, la simplicité, le
zéro déchet ou l’autosuffisance de façon harmonieuse avec les gens qui nous
entourent. Ça demande un peu d’effort des deux côtés, mais c’est réalisable!
L’important dans tout ça, c’est de vivre selon ses valeurs et ses convictions. Et
non celles des autres! Certains ont plus de difficulté à sortir des sentiers battus et
à affronter l’avis négatif d’autrui. Heureusement, c’est une capacité qui se
développe avec le temps. Voici quelques pistes de réflexion pour vous aider à
mieux vivre votre différence.

Cultiver l’empathie
Si vous commencez un changement de vie du jour au lendemain, vous verrez
que la réaction des gens peut être très… surprenante! Pas seulement
positivement, mais aussi négativement. Lorsque j’ai décidé de changer mon
quotidien, d’arrêter de surconsommer et de rembourser mes dettes, j’ai eu droit à
toute une variété de réactions. D’abord, les gens croyaient que j’allais tenir une
semaine ou un mois au maximum. Ils pensaient que c’était un genre de mode
que je n’allais pas réussir à suivre, parce que j’étais une très grande dépensière
qui adorait les vêtements. Certains semblaient penser que le minimalisme était
comme une secte, un mode de vie extrémiste adopté par un petit groupe
d’illuminés. Renoncer à ses biens matériels et vivre plus modestement peut
certes ressembler à ce que les moines ou les religieuses accomplissent, mais le
minimalisme est loin d’être un vœu de pauvreté! J’ai aussi remarqué que
certaines personnes pouvaient se sentir attaquées ou méprisées, comme si le fait
d’adopter un mode de vie à l’opposé du leur signifiait qu’on rejetait leurs valeurs
et leurs habitudes et qu’on les jugeait. C’est bien dommage pour toutes ces
réactions parce que, au fond, vivre simplement, c’est tellement SIMPLE! Les
réactions sont nombreuses, mais il est nécessaire de ne pas en faire une affaire
personnelle qui affecterait notre processus. Heureusement, ces styles de vie sont
de plus en plus médiatisés, ce qui facilite leur compréhension lorsque c’est bien
expliqué.
Malheureusement, certaines personnes sont incapables de concevoir que la
différence peut apporter son lot de bénéfices et réagissent négativement
lorsqu’elles apprennent que quelqu’un ne partage pas leurs valeurs. Elles se
contentent de leur réalité et de leurs croyances et ne s’ouvrent pas à celles des
autres. Elles ont des œillères et mettent de côté ce qui leur fait peur, ce qui leur
semble impossible ou exagéré. Si vous essayez de leur expliquer votre nouveau
point de vue, il se peut qu’elles ne soient pas réceptives et qu’elles se referment.
En tant qu’ancienne surconsommatrice, je comprends pourquoi on peut avoir ce
comportement et comment on en est arrivé là. J’essaie donc de me mettre à leur
place, de comprendre leur vision, d’accepter qu’elles ne sont pas rendues à cette
étape de leur vie et que le temps fera bien les choses. Inutile d’insister. Laissons
vivre les gens comme ils le souhaitent et concentrons-nous sur notre propre
parcours.

L’empathie est une qualité que j’ai beaucoup appliquée dans ma vie, tout
particulièrement durant mon processus vers le minimalisme. Elle permet de bien
vivre et d’interagir avec les personnes qui nous entourent. Cette ouverture
permet d’accepter et d’accueillir l’autre dans toute sa diversité et sa complexité.
Les gens qui vous entourent ne partageront pas toujours cet état d’esprit
bienveillant, mais il est facile de travailler sur soi et d’ouvrir son cœur et son
esprit pour montrer l’exemple dans son entourage.

ABORDER LE SUJET DU CHANGEMENT AVEC SES


PROCHES

Comment dire aux gens qu’on aime qu’on ne veut plus accumuler une foule de
biens matériels chez soi? Aborder le sujet du minimalisme et dire à ses proches
qu’on fait des changements dans notre vie ne devrait pas être lourd ni effrayant.
Vous ne devez pas penser et agir comme si c’était grave que vous changiez de
mode de vie. Après tout, vous allez vers le mieux! Aborder simplement le sujet
dans une conversation, comme on parlerait de l’actualité ou de la météo, est la
meilleure façon de faire, selon moi. En tâtant le terrain et en analysant la réaction
de l’autre, on trouve une bonne piste avant de dire qu’on choisit de prendre un
nouveau virage. On peut lancer le sujet en disant: «As-tu déjà pensé vivre dans
plus petit? Faire un gros désencombrement et ne garder que l’essentiel?» À un
certain moment dans la vie, la plupart des individus en ont assez de leur grande
maison et aimeraient partir sur un coup de tête pour un long voyage. L’idée de
jouir de davantage de liberté sans devoir penser à tout notre encombrement
matériel en fait rêver plus d’un. Combien de fois ai-je entendu quelqu’un dire
rêver de la vie des personnes qui font le tour des États-Unis à bord d’un petit
véhicule récréatif! Vous pourriez être surpris de l’accueil que certains de vos
proches feront à votre nouvelle.

Parler de philosophie de vie ouvre la conversation et permet de découvrir un peu


plus la personne devant nous et sa vision de la vie. Parfois, ce genre de propos
fait du bien et rapproche.

N’essayez pas de convaincre les membres de votre famille de la supériorité de la


simplicité et du minimalisme. Cela pourrait les effrayer et leur laisser croire que
vous voulez changer leur vie. Ils pourraient se braquer et penser que vous
critiquez leurs habitudes de vie. Chaque personne a le droit de vivre sa vie
comme bon lui semble et il ne faut pas oublier qu’on évolue lorsqu’on est prêt à
le faire. Rien ne sera naturel et apprécié si un changement est forcé. Le mot
d’ordre: aborder le sujet simplement et ne pas imposer son style de vie. Vivre et
laisser vivre, en quelque sorte!

Au début, je disais simplement que j’avais lu sur le minimalisme et que ça avait


du sens pour moi. Que je désirais vendre mon surplus d’objets et vivre avec
moins. Que je voulais essayer ce mode de vie qui gagnait en popularité aux
États-Unis et que je pensais que cela m’apporterait beaucoup. Comme j’étais
toujours une surconsommatrice à ce moment, je disais que ralentir ma
consommation ne serait que bénéfique pour moi, pour mon portefeuille et pour
la planète. À cette époque, je ne disais pas que j’avais 16 000$ de dettes. C’est
après avoir remboursé le tiers de ce montant que j’ai commencé à parler
ouvertement de l’état de mes finances personnelles avec mes proches. Avant,
j’avais honte et c’était un échec pour moi. Lorsque j’ai vu que j’étais sur la
bonne voie, j’ai révélé que j’étais endettée pour la première fois. Comme j’étais
sur le chemin de la réussite quant au remboursement de mes dettes, la nouvelle a
été vue d’un meilleur œil. Les gens voyaient bien que j’avais repris ma vie en
main et pour de bon!

J’ai ensuite choisi de parler de mon parcours et de mon processus ouvertement


sur le Web, en créant le blogue et en partageant des citations minimalistes sur
mes réseaux sociaux. Les gens ont alors bien vu que je changeais. Cependant, je
n’ai jamais tenu des propos moralisateurs. Je partageais simplement ce que je
faisais, de façon positive et en ne me comparant pas aux autres. Je me comparais
à moi-même et à celle que j’étais avant. Pour ne pas casser les oreilles des autres
avec le minimalisme, je ne partageais qu’une publication par semaine. Mais j’ai
eu rapidement l’envie de parler davantage. De partager plus. J’avais envie
d’écrire tout ce qui se passait dans ma vie et mes trouvailles sur le sujet. J’avais
besoin de partager mon expérience avec ceux pour qui le minimalisme était aussi
significatif. J’ai eu besoin d’espace et d’une place pour m’exprimer sans craindre
l’avis des autres et sans avoir peur de fatiguer mes «amis» Facebook. J’ai donc
créé la page Facebook Vivre avec moins, où je partageais sans relâche sur le
minimalisme. Je photographiais mes désencombrements, l’évolution de mes
pièces dans le style «avant, après», les options plus durables et écologiques que
j’adoptais au quotidien, etc. C’était un vrai journal de bord, puis la communauté
a commencé à grandir! En un an, plus de 13 000 personnes suivaient l’aventure,
me voyant évoluer dans le minimalisme et la simplicité. C’est à ce moment que
j’ai réalisé que je n’étais pas seule et qu’aspirer à vivre avec moins était l’intérêt
de plusieurs milliers de personnes! La simplicité gagne du terrain, ce qui est
nécessaire dans une société comme celle d’aujourd’hui.

Cependant, sans toutefois afficher publiquement votre vie sur le Web, il existe
d’autres façons d’exprimer ce que vous ressentez et de le documenter au fil du
temps. Tout le monde n’est pas friand de partager sa vie sur les réseaux sociaux
et il faut analyser les pour et les contre avant de se lancer. Néanmoins, il existe
une façon facile d’exprimer ce qu’on vit tout en le gardant pour soi: tenir un
journal. Je n’invente rien, mais ramener cet élément dans votre routine pourrait
être intéressant. C’est une pratique que plusieurs lectrices du blogue ont adoptée
et c’est une bonne façon de voir notre évolution et de mettre sur papier nos
sentiments. Il existe d’ailleurs de merveilleux blogues expliquant comment faire
du «journaling», si jamais cela vous intéresse. En ajoutant photos, citations et
récits, vous tiendrez entre vos mains votre propre histoire. Vous pourrez relire
des passages après quelques années pour constater votre évolution!

Bref, lorsqu’on désire changer son mode de vie, il est normal de vouloir en
parler avec les gens qui nous entourent. Cependant, il ne faut pas oublier que ces
personnes vivent leur vie, elles aussi, et il est important de les respecter dans
leurs choix. Ce n’est pas en imposant votre manière de penser et en leur faisant
la morale que vous améliorerez leur situation ou votre relation. Vivre et laisser
vivre est le meilleur mantra quant aux bonnes pratiques à adopter quand vient le
temps d’annoncer à nos proches ce nouveau tournant. Mentionner simplement
notre choix et parler de quelques-unes de nos motivations suffit pour les
informer.

Offrir: une action normale dans notre société


Et que faire particulièrement avec les cadeaux? Offrir des présents est bien ancré
dans nos traditions et dans notre société. Même moi, quatre ans plus tard, j’offre
toujours des cadeaux aux gens que j’aime. Seulement, ceux-ci ont changé avec le
temps, à l’instar des cadeaux que je reçois. Comme mes proches connaissent mes
nouvelles valeurs et ont lu des articles que j’ai écrits sur le sujet, ils sont mieux
outillés quant aux cadeaux à offrir à une personne qui ne souhaite plus recevoir
de biens matériels. Interdire aux autres de nous offrir des cadeaux peut être
difficile à accepter pour ceux qui veulent nous gâter. Offrir est une action
tellement normale et presque naturelle que faire le contraire peut sembler
impossible pour certains. Ne pas offrir de cadeaux d’anniversaire? Pour Noël? Et
lorsqu’on est invité à manger chez des amis? C’est une pratique qui témoigne de
notre politesse et de notre bienséance au sein de la collectivité. Ça montre notre
générosité et c’est un signe qu’on apprécie l’autre personne.

De plus en plus de familles mettent de côté les cadeaux lors des événements
spéciaux, comme les anniversaires ou Noël. À la place, ils s’offrent un voyage
en famille ou un week-end à l’extérieur. Certaines familles ne se donnent plus de
présents du tout! Un bon dîner où chacun apporte un plat est dorénavant leur
pratique. Pour elles, l’important est de passer du temps de qualité ensemble,
alors ne rien offrir simplifie grandement les événements spéciaux et enlève une
bonne dose de stress. N’hésitez pas à aborder la question des cadeaux avec votre
propre famille pour évaluer son ouverture à un éventuel changement des
traditions. Il existe une foule de possibilités pour respecter les grands principes
du style de vie minimaliste. Adoptez celles qui fonctionnent le mieux avec votre
réalité!

Cependant, pour la majorité des gens, offrir quelque chose de concret reste
«nécessaire». Alors que faire lorsqu’on est minimaliste dans une famille qui ne
l’est pas? C’est simple, on s’adapte. On change notre liste de suggestions de
cadeaux et on modifie les présents que l’on donne. Des exemples? Une activité,
un article dont j’ai vraiment besoin, quelque chose de consommable (chocolat,
confitures, vins), du temps (gardiennage, rénovations, entretien paysager) ou un
livre soigneusement choisi. Des billets de spectacle, un accès au spa ou des
chocolats fins sont de très bonnes idées qui seront largement appréciées. De plus,
les personnes risquent de s’en souvenir beaucoup plus longtemps que si vous
aviez offert un simple objet!

Les enfants sont souvent largement gâtés par toute la famille lors des fêtes de fin
d’année. C’est pour cela que je recommande de donner trois ou quatre cadeaux
par occasion. Cette règle simple permet aux personnes très proches d’offrir
quelque chose à l’enfant sans que les parents soient ensuite encombrés par une
montagne de jouets et de vêtements! Selon cette règle, qui n’est pas de moi,
chaque enfant devrait recevoir:

1: Un jouet qu’il veut vraiment.


2: Un vêtement ou un pyjama.
3: Un objet dont il a besoin.
4: Un livre.

Ainsi, les parents et chaque couple de grands-parents peuvent offrir un présent,


et il en reste un autre. Si plusieurs personnes souhaitent absolument donner
quelque chose, il y a toujours la possibilité de se cotiser pour offrir un présent
plus cher ou encore faire un dépôt dans un compte bancaire pour les études
futures de l’enfant.

Lorsque les enfants sont en très bas âge, leur mémoire n’est de toute façon pas
assez développée pour qu’ils se souviennent de ce qu’ils auront reçu18. Bien
souvent, ils s’amusent avec la boîte ou leurs jouets préférés. Offrir de manière
excédentaire est du gaspillage, soit parce que l’enfant recevra trop de cadeaux et
n’aura pas l’occasion de jouer avec tout, soit parce qu’en un rien de temps il sera
déjà trop vieux pour ce qu’il a reçu. Bien entendu, chaque situation est
différente. Certaines familles minimalistes offrent seulement un présent ainsi
qu’une activité à leurs enfants, d’autres appliquent la règle des trois ou quatre
cadeaux mentionnée à la page précédente et d’autres encore n’imposent aucune
limite. Au bout du compte, l’important est de réduire et de bien expliquer la
démarche à son enfant s’il est plus vieux. Diminuer le nombre de présents peut
être inquiétant pour un enfant, mais si on lui explique bien la situation, il pourra
comprendre. Il ne doit pas voir ça comme une privation, mais simplement
comme un changement dans le mode de pensée. Ainsi, on peut lui dire: «Cette
année, nous aimerions t’emmener en week-end de ski pour ton anniversaire.
Qu’en penses-tu?» «Tu as déjà beaucoup de jouets. Est-ce qu’il y a une activité
que tu aimerais faire à la place? Nous pourrions inviter un ami.» Y aller
graduellement est aussi ce que je recommande, pour éviter que l’enfant reçoive
20 cadeaux une année et seulement un l’année suivante. Une situation qui
pourrait être déstabilisante et frustrante! Offrir moins est aussi une façon
d’augmenter la reconnaissance de son enfant. Il appréciera davantage ce qu’il
reçoit, plutôt que de vouloir sauter sur le prochain cadeau à développer en
oubliant celui qu’il a entre ses mains!

Une autre technique pour les familles qui veulent absolument offrir des présents
à Noël est de faire un échange de cadeaux. Cela permet de faire un changement
graduel des réflexes liés aux cadeaux. Plutôt que d’offrir un présent à chaque
personne, donc devoir acheter dix objets et repartir avec le même nombre, faire
un échange peut être une belle idée. Ainsi, vous n’aurez à acheter qu’un seul
objet, qui pourra être plus cher et de meilleure qualité, et vous n’en recevrez
qu’un seul. C’est ce que nous faisons dans notre famille depuis plus de dix ans et
ça marche à merveille! Moins de tracas, moins de temps dans les magasins et
moins de dépenses au bout du compte. Après tout, cette fête sert à se réunir en
famille et à passer de bons moments ensemble. Nous faisons aussi un «je l’ai eu,
je ne le veux plus», qui consiste à trouver à la maison un objet dont on veut se
départir, à l’emballer et à faire un genre de tirage. C’est amusant, car, d’année en
année, il y a toujours des articles qui reviennent et ça devient une blague.
Parfois, les objets sont vraiment utiles pour certains!

Interdire aux autres de nous offrir des cadeaux peut être mal vu et choquer, en
plus de créer un inconfort. De notre côté, ne plus donner de présents peut nous
faire paraître impolis et mal intentionnés. Comme dans toute situation, je crois
que bien doser est la marche à suivre. Certains arrêteront d’offrir et d’autres
conserveront leurs habitudes, et c’est très bien comme cela. Faire ce qui vous
semble le mieux est le meilleur conseil que je puisse vous donner.

Vivre la simplicité à deux


Vivre en couple apporte son lot de défis. Certains d’entre nous ont la chance
d’habiter avec une personne qui aspire à la simplicité ou qui est déjà une
minimaliste-née. Cependant, il est possible que l’inverse se produise.
On me pose souvent cette question: «Qu’est-ce que je fais si mon conjoint n’est
pas minimaliste?» Encore une fois, la réponse est de vivre et laisser vivre. Le
respect est la meilleure attitude à adopter. Lorsqu’on souhaite cohabiter en
harmonie avec la personne que l’on aime, il faut apprendre à accepter ses
qualités et ses défauts. On ne peut pas forcer une personne à changer de style de
vie et à renoncer à ses objets personnels. L’inverse entraînerait des disputes et
peut-être même une rupture! En tant que couple, il vaut mieux aborder le sujet et
trouver des solutions ensemble, plutôt que de ne pas se parler, laisser la situation
se dégrader et partir chacun de son côté. Ce qui fait la force d’une relation, c’est
la capacité des partenaires à se parler, à se comprendre et à cohabiter même
lorsqu’il se présente des situations déplaisantes. Si la seule source de conflits est
l’encombrement matériel, allez-vous vraiment laisser partir l’amour de votre vie
à cause des objets? Heureusement, le temps fait souvent bien les choses et il
existe des façons de faire des compromis, si vous choisissez le chemin de la
simplicité et que votre conjoint poursuit sur la route de la surconsommation et de
l’encombrement.

Dans les premiers temps, je faisais énormément de désencombrement. Je voulais


que tout quitte la maison et les objets de mon conjoint m’exaspéraient. Comme
c’était notre première année de cohabitation, nous avions tout en double: la
vaisselle, les articles de cuisine, la literie, les serviettes, etc. Nous vivions dans le
même espace, nous possédions trop de choses et cette situation me grugeait
beaucoup d’énergie. Après plusieurs discussions et frictions sur le sujet, j’ai
réalisé que ce n’était pas bien de vouloir imposer mon nouveau mode de vie à
mon conjoint et de l’obliger à faire du désencombrement. Il était attaché à
certains objets, il avait besoin de ces choses pour vivre et je me suis vite rendu
compte que rien ne changerait si j’imposais trop mes idées. C’est à ce moment
que je me suis détachée de ses objets personnels et que j’ai commencé à me
concentrer sur les miens. S’il ne voulait pas donner ses théières, c’est simple,
c’est moi qui vendrais les miennes. S’il refusait de jeter ses vieilles tasses, je me
débarrasserais simplement des miennes. Quelqu’un devait faire une concession.
Nous avons fait notre bout de chemin tous les deux, mais lorsqu’il y avait une
problématique, c’était moi qui faisais le compromis. Cette technique nous a
permis de nous départir de beaucoup d’objets au début!

Je crois que si vous espérez un changement de la part de votre conjoint, vos


meilleurs alliés seront le temps et l’exemple. À force de mettre en pratique vos
nouvelles valeurs dans votre quotidien et de poser des questions à voix haute
quant à l’achat ou au don d’un objet, vous donnerez l’exemple aux personnes
dans votre maison. À la longue, ces dernières seront conscientisées par vos
actions. En faisant les courses avec vous, votre conjoint remarquera ces
changements en matière de consommation et constatera que c’est plus
intéressant! Parfois, poser une simple question suffit pour faire germer une
graine et créer une nouvelle habitude chez l’autre. «Tu ne préférerais pas acheter
cet autre article plutôt? Il durera plus longtemps.» S’il acquiert tout de même
l’objet bas de gamme, il réalisera vite qu’il aurait mieux fait de suivre votre
conseil et il ne commettra pas la même erreur. Rien ne sert de s’énerver. Tout est
un apprentissage. Souvenez-vous que vous êtes passée par le même chemin.

Repenser l’aménagement des pièces m’a beaucoup aidée à vivre ce nouveau


style de vie à deux. À l’époque, mon conjoint et moi habitions un grand
appartement et nous avions la chance d’avoir chacun «notre» pièce, un havre où
nous pouvions faire ce qui nous plaisait. Les espaces communs, tels que la
cuisine, le salon et la chambre à coucher, étaient neutres. Ils devaient rester
désencombrés et bien rangés. Cependant, laisser à mon conjoint une pièce qu’il
pouvait aménager comme il le souhaitait était selon moi une preuve de respect.
Si jamais on n’est pas capable de supporter l’encombrement visuel, il suffit de
fermer la porte et de passer à autre chose. Certaines personnes aiment avoir leurs
objets autour d’elles. Ça leur rappelle des souvenirs et leur apporte du réconfort.
Il faut faire preuve de compréhension à leur endroit, car tout le monde est unique
et chacun a ses passe-temps, ses intérêts et ses habitudes. Il faut trouver un
terrain d’entente et un environnement qui plaira à tous les deux!

Aujourd’hui, nous vivons dans un petit appartement de deux pièces: la chambre


et une pièce qui tient lieu de salon, de cuisine et de salle à manger. Nous ne
pouvons plus avoir chacun notre propre espace, mais notre désencombrement
commun s’est beaucoup amélioré avec les années. Je me suis aussi davantage
ouverte au fait qu’il y ait des extras dans l’aménagement des pièces, afin
d’assurer un confort pour lui et pour moi. Par exemple, il y a deux tablettes dans
le salon où sont posés ses livres et des souvenirs de voyage. Je ne possède plus
ce genre d’articles, mais les intégrer à notre décoration commune est un
compromis que je suis contente de faire pour lui. Expliquer calmement à notre
conjoint que l’encombrement visuel nous déplaît et que cela nous affecte sur le
plan émotionnel permet à ce dernier de comprendre pourquoi c’est si important
pour nous que tout soit bien rangé. Lorsque le désordre atteint un niveau qui
vous affecte, il suffit de le montrer et d’expliquer où est votre limite.

Avec le temps, j’ai appris à être moins stricte quant au minimalisme et à trouver
un équilibre sain pour une relation de couple. Avant, je voulais tellement tout
donner et ne rien acheter que ça pouvait causer des frictions. Aujourd’hui, je
trouve que le désencombrement que nous avons fait est devenu appréciable et
nous avons transformé nos loisirs pour nous concentrer sur autre chose que le
magasinage. Ainsi, il nous arrive moins souvent d’être confrontés à des
situations où de nouveaux articles entrent chez nous et où nous devons donc
faire du désencombrement pour retrouver l’équilibre. La communication est la
solution pour la bonne entente et la cohabitation. Rien ne sert de s’énerver, il faut
savoir parler et s’écouter. Ça n’a pas toujours été facile, mais je suis heureuse de
ce que nous avons accompli. Travailler ensemble sur notre relation a permis de
l’embellir et de la rendre plus forte.

Aujourd’hui, je considère que c’est davantage moi dans le couple qui fais entrer
de nouvelles choses dans l’appartement. Avec le temps et à force de suivre mon
exemple, mon conjoint a largement changé ses habitudes en matière de
consommation. Pour le mieux! On a trouvé un équilibre ensemble quant aux
possessions matérielles et c’est le résultat de plusieurs années de travail! Il ne
faut pas se décourager; les résultats arrivent à point à ceux qui savent attendre.

BIEN S’ENTOURER

Si vous décidez de changer votre vie et votre façon de penser, il faut vous
attendre à perdre de vue des personnes que vous aimiez. Ça peut être des
membres de votre famille, des amis, des collègues ou même votre conjoint.

Pour ma part, en ralentissant ma consommation et en respectant un budget, j’ai


perdu quelques amis. Ces personnes s’entendaient avec l’ancienne moi.
C’étaient des amis avec qui je faisais la fête ou j’allais magasiner et qui, encore
aujourd’hui, naviguent dans les mêmes eaux. Il n’y a pas eu de disputes. Nos
chemins se sont simplement séparés. J’ai beaucoup moins d’amis qu’avant, mais
ceux qui sont restés dans ma vie sont des personnes avec qui je peux discuter
d’autres choses que de vêtements et du monde de la consommation. Ils me
respectent dans mes nouveaux choix de vie. Ça peut sembler triste d’avoir perdu
des amitiés, mais c’est normal qu’un ménage se fasse dans notre entourage.
Avez-vous déjà entendu le dicton «Vous êtes la moyenne des cinq personnes que
vous côtoyez le plus»? Aussi bien s’entourer de personnes positives et agréables
si on veut être la meilleure version de soi-même!
Parlant de ménage, et si vous faisiez un petit tri de vos amis sur Facebook? J’ai
supprimé plus de 1000 «amis» sur ce réseau social au début de mon
cheminement. Quand on sait l’impact que le jugement des autres peut avoir sur
nos décisions, je ne regrette pas d’avoir relevé ce petit défi. En effet, je me
faisais souvent prendre en défaut. Se faire mettre ses erreurs et ses écarts sous le
nez peut devenir démotivant à la longue! J’ai vite constaté que les gens avaient
une opinion préconçue sur mon style de vie et je me faisais constamment juger
sur ma manière d’agir, un peu comme un végétarien qui mange pour une rare
fois un morceau de poulet. C’est pourquoi j’ai délaissé l’étiquette de
«minimalisme» au profit de «simplicité», qui ne semblait pas être connotée
négativement et qui m’évitait d’avoir à jongler avec les commentaires
déplaisants et déplacés des gens. C’est aussi pour cette raison que j’ai fait le
ménage. Moins de contacts, moins de gens qui me jugeaient inutilement!

Évidemment, des personnes m’ont demandé pourquoi je les avais supprimées. Je


leur ai simplement expliqué que je faisais un tri et que les contacts avec qui je
n’avais pas parlé depuis deux ans étaient supprimés. Mais, ce n’est pas parce
qu’on élimine quelqu’un qu’on ne lui parlera plus jamais! C’est aussi facile de
rayer un contact que de l’ajouter. Rien n’est final et tout peut changer! Lorsque
j’ai vu que cela générait de vives réactions parmi mes contacts, j’ai publié un
statut pour expliquer ma démarche. Cela ressemblait probablement à: «Salut,
tout le monde. J’ai fait un ménage dans mes contacts Facebook parce que,
pendant plusieurs années, j’acceptais n’importe qui! Étant donné que je passe
rapidement à travers ma liste de contacts, il se peut que je vous aie supprimé par
erreur. Ne le prenez pas sur le plan personnel!» Je crois qu’aborder le tout de
cette façon est respectueux et évite que des gens croient que vous ne souhaitez
plus les avoir dans votre vie. Après tout, il faut se rappeler que ce n’est qu’un
réseau social! Il ne détermine pas qui on est, qui sont nos réels amis ni ce qu’on
doit leur dire. Ce n’est pas la vraie vie!

Trouver ses semblables


Changer de style de vie et opter pour la simplicité dans une société où tous
semblent être esclaves de la surconsommation peut sembler difficile. Cependant,
vous seriez surpris de voir le nombre de personnes économes et qui prennent
soin de l’environnement dans leurs actions au quotidien! En étant minimaliste,
j’ai remarqué qu’elles ne disent pas haut et fort qu’elles ont un mode de vie
différent du reste des gens. Mais lorsqu’on en parle, elles s’ouvrent à vous et ça
laisse place à de belles discussions! Ça peut être un collègue de travail, un
membre de votre famille ou même un ami!

J’ai eu la chance d’avoir plusieurs discussions intéressantes durant mon


parcours. Des gens endettés qui essaient de s’en sortir, des personnes qui ont
réussi à changer leurs habitudes de surconsommation, d’autres qui se sont
tournées vers le zéro déchet ou encore des personnes passionnées par
l’investissement de leur argent et qui aspirent à la retraite hâtive. Trouver des
groupes en ligne comme sur Facebook et suivre des comptes inspirants sur
Instagram permet de se sentir moins seul et de recevoir des encouragements de
la part de la communauté. En créant mon blogue Vivre avec moins, j’avais pour
objectif de rassembler les gens et de combattre le tabou de l’endettement. Le fait
que je parle de mon parcours a permis à des personnes de trouver les outils
nécessaires pour améliorer leur situation et de profiter des astuces de gens
comme vous et moi pour persévérer dans ce sens. Faire partie d’une
communauté permet de s’épauler les uns les autres, de s’inspirer et de devenir
meilleur. On se sent moins seul, on participe à la réussite d’autri et ça fait chaud
au cœur!

Trouver de l’appui et des personnes qui vivent la même situation que nous est
primordial pour notre santé mentale et notre confiance en nous. Savoir que
d’autres ont vécu la même situation et écouter leurs témoignages permet de nous
inspirer et de connaître leurs trucs. Peu importe le mode de vie auquel vous
aspirez, il suffit de l’écrire dans la barre de recherche sur Facebook pour voir
tout ce qui existe sur le sujet. En écrivant «autosuffisance», je me suis inscrite à
un groupe sur le sujet. En écrivant «zéro déchet», j’ai trouvé un groupe dans ma
ville natale. Et ainsi de suite! C’est beaucoup plus accessible qu’on peut le croire
et on peut y poser nos questions. On est libres de répondre selon nos intérêts et
de partager notre parcours si on le souhaite! Les réseaux sociaux sont une bonne
façon de trouver des personnes qui nous ressemblent, qui partagent nos
convictions et qui vivent un peu comme nous. Au début, suivre des personnes
sur Instagram, Facebook et YouTube m’a permis de voir comment elles vivaient
au quotidien et de m’en inspirer. J’appliquais certaines astuces dans ma propre
vie. J’ai gardé ce que j’aimais et je ne me suis jamais forcée à faire des choses
qui ne me convenaient pas. Ainsi, décider de faire du compost m’a pris trois ans.
Avant cela, je n’étais pas prête à intégrer cette pratique à mon quotidien, même
si cela peut paraître absurde. Il faut s’écouter, prendre son temps pour franchir
chaque étape et ne pas se mettre de pression. Adoptez les habitudes qui vous
conviennent au moment le plus opportun.
Un changement de style de vie implique habituellement une modification des
habitudes. On ne fréquentera plus les mêmes magasins et on choisira des
commerces qui respectent davantage nos valeurs. Par exemple, plutôt que d’aller
dans les centres commerciaux, on choisit des commerces de notre quartier. Plutôt
que d’acheter neuf, on peut acheter d’occasion. Plutôt que d’opter pour un café
filtre dans une chaîne de restauration rapide, on optera pour un café équitable à
la boulangerie du coin. Ce sont toutes des habitudes qui peuvent changer avec le
temps et qui nous feront découvrir des personnes aux projets incroyables dans
notre quartier. Souvent, elles ont des parcours inspirants et ont choisi de réaliser
leurs rêves, même si cela a demandé des sacrifices. Fréquenter un commerce de
notre quartier, c’est contribuer au salaire d’une personne comme vous et moi,
participer à son rêve et l’encourager dans le cheminement qu’elle poursuit. Si
son commerce prône des valeurs équitables et respectueuses de l’environnement,
acheter chez elle permet de propager ces valeurs. En modifiant mes habitudes de
consommation, j’ai découvert un concept de magasin où on échange nos
vêtements contre d’autres pour quelques dollars par visite. J’ai trouvé des
magasins de vrac gérés par des femmes qui souhaitent rendre le zéro déchet
accessible pour tous. J’ai constaté que l’achat de légumes locaux, c’est aussi
contribuer à ce que les agriculteurs en région aient un style de vie décent en
accord avec tout le travail qu’ils font. Acheter localement, c’est participer à la
santé économique de notre voisin, de notre quartier et de notre communauté.

S’encourager mutuellement permet de faire de belles rencontres et de s’assurer


un avenir prospère et en santé. Changer ses valeurs peut aussi créer de nouvelles
amitiés. En participant à des conférences, à des rencontres et à des ateliers, vous
ferez la connaissance de personnes qui partagent vos nouvelles valeurs et votre
nouveau style de vie. Bien que les liens ne se construisent pas du jour au
lendemain, avoir des personnes-ressources dans son entourage suffit pour avoir
des ancrages et poser ses questions. Le cheminement des autres ne devrait pas
être une compétition, mais une influence positive vous inspirant à changer les
aspects de votre vie qui ne vous rendent pas heureux. C’est votre vie que vous
créez.

18. ICI PREMIÈRE. «À quel âge enregistre-t-on notre premier souvenir?», Les années lumière,
https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/les-annees-lumiere/segments/chronique/94316/science-
memoire-michel-tremblay-premier-souvenir-bebe-quel-age.


CONTINUER À VIVRE SA VIE EN TOUTE
SIMPLICITÉ

CHOISIR DE VIVRE AVEC MOINS ET MODIFIER SES DIFFÉRENTES


HABITUDES NE SE FAIT PAS U JOUR AU LENDEMAIN. LE PLUS
DIFFICILE, CE SONT CERTAINEMENT LES PREMIERS TEMPS.
CHANGER DE MODE DE PENSÉE, DÉSENCOMBRER SA MAISON
ENTIÈRE, SON ORDINATEUR ET SES CONNAISSANCES AU
PASSAGE, DÉVELOPPER DE NOUVEAUX INTÉRÊTS ET VIVRE
DIFFÉREMMENT EST UN PROCESSUS QUI DEMANDE BEAUCOUP
D’EFFORTS ET D’ADAPTATION. UNE FOIS LE
DÉSENCOMBREMENT FAIT ET LES SÉANCES DE MAGASINAGE
IMPULSIVES REMPLACÉES PAR D’AUTRES LOISIRS, ON PEUT
AVOIR L’IMPRESSION QU’ON A ATTEINT SON BUT. QU’IL NE
RESTE PLUS RIEN À FAIRE OU À MODIFIER. CEPENDANT, CE
N’EST QUE LE DÉBUT D’UNE NOUVELLE VIE!

Encore aujourd’hui, je continue de faire du ménage dans mes possessions et de


me débarrasser constamment du superflu. Plus le temps avance et plus mes
besoins changent. Logiquement, mon mode de vie évolue avec la personne que
je deviens. C’est pour cette raison qu’il n’y a jamais de finalité. Heureusement, il
reste beaucoup à faire et à découvrir pour continuer de devenir une meilleure
personne.

Comment est-il possible de continuer à cheminer vers une vie simple alors qu’on
croit être arrivé au bout de la liste de choses à faire? Maintenant que notre lieu
de vie nous inspire le calme et que notre vie est plus stable, que se passe-t-il?
Qu’est-ce qui nous attend?
QUE FAIRE DE TOUT L’ARGENT LIBÉRÉ?

Si vous vous demandez quoi faire à présent pour aller plus loin, c’est que vous
avez mis en pratique le minimalisme depuis quelque temps déjà. Je serais prête à
parier que vos coffres sont un peu moins vides qu’avant, n’est-ce pas? En effet,
un style de vie simple et minimaliste fait beaucoup économiser, en plus de
permettre de redresser des finances fragiles et de mettre de côté de petites (ou
grosses) sommes tous les mois. Alors que faire avec tout cet argent qui n’est plus
dépensé futilement et qui s’accumule?

Pour certains, cette économie par défaut peut donner l’impression d’être du
gaspillage. Ils préfèrent vivre dans l’instant présent et utiliser leur argent au fur
et à mesure, alors que d’autres ont une approche à plus long terme. Une chose
est sûre, c’est qu’il faut en faire quelque chose. Le cacher sous un matelas n’est
certainement pas la meilleure idée! On m’a souvent posé la question: «Vicky,
qu’est-ce qu’on fait lorsqu’on a remboursé ses dettes et qu’on a de l’argent en
plus?» Je vous présente ici mes solutions bien personnelles pour vous inspirer.
Cela dit, je ne suis pas conseillère financière et mes connaissances dans le
domaine sont limitées. Si vous avez épargné de bonnes sommes, pensez à parler
avec un professionnel pour être bien guidé.

Épargner
Personnellement, je me suis ouvert différents comptes d’épargne selon mes
objectifs financiers. Tous les mois, je place mon surplus d’argent dans ces
différents comptes de manière à les faire grossir. Cela me permettra d’avoir la
somme nécessaire le jour où j’en aurai besoin. Ne pas être stressée à cause de
l’argent, c’est une chance inestimable!

Prévoir un fonds d’urgence


Dès que j’ai remboursé mes dettes, je me suis retrouvée avec une somme en
surplus chaque mois et j’ai pu me constituer un fonds d’urgence pour parer à
toute éventualité. Par le fait même, cela diminuait le risque de retomber dans
l’endettement le jour où j’aurais besoin d’une somme substantielle. Les
définitions du fonds d’urgence sont nombreuses, mais, en règle générale, il est
conseillé d’avoir l’équivalent de trois à six mois de salaire ou des dépenses
mensuelles pour cette même période. Ce montant devrait être disponible dans
notre compte de banque en tout temps19. Une fois qu’on a la somme nécessaire
dans notre fonds d’urgence, on peut commencer à anticiper les dépenses
majeures à venir, comme le changement d’une voiture ou des réparations pour la
maison. Se constituer des économies permet de ne pas vivre un stress financier
s’il arrive un imprévu quelconque comme une perte d’emploi.

Réaliser un projet
Au cours de la dernière année, j’ai épargné la somme nécessaire pour pouvoir
quitter mon emploi et me lancer à mon compte. Faire un tel saut demande une
préparation financière et, si j’y suis arrivée, c’est grâce à ma capacité de vivre
avec moins et en dessous de mes moyens. Ainsi, j’ai pu accumuler la somme
nécessaire pour être tranquille financièrement et me concentrer sur mon travail
en tant que travailleuse autonome! Les projets peuvent être multiples: se lancer
en affaires, prendre une année sabbatique, voyager pendant un mois, adopter un
enfant, encourager une cause qui nous tient à cœur, etc. J’ai également un
compte où je place des sous en prévision de l’achat d’une maison, par exemple.
Vous seul êtes en mesure de déterminer le projet qui vous tient à cœur et ce sera
votre source de motivation pour épargner l’argent que vous aurez en surplus tous
les mois!

Se permettre de petits plaisirs


Lorsque je me concentrais à rembourser mes dettes, je ne me permettais que très
peu de sorties et de petits plaisirs. J’avais réduit toutes les dépenses superflues
pour ne garder que celles qui étaient essentielles. Maintenant que mon
endettement est chose du passé et que mes finances personnelles se portent bien,
je me permets plus fréquemment de petits plaisirs de la vie. Cela peut être une
viennoiserie et un café à la boulangerie du coin, un souper dans un bon
restaurant, un week-end à la campagne ou un bouquet de fleurs pour décorer ma
table, par exemple. Dernièrement, je me suis abonnée à un magazine de sciences,
chose que je n’avais pas faite durant les cinq dernières années et que j’avais
même bannie de mes dépenses! Plutôt que d’avoir cinq abonnements à des
magazines de mode, je n’en ai maintenant qu’un seul qui traite de l’actualité
scientifique, ce qui me permet de m’instruire tous les mois. Une bonne façon de
joindre l’utile à l’agréable!
Soutenir une cause et faire des dons
De nombreux organismes de bienfaisance sont sans doute actifs dans votre
communauté. J’ai l’impression que l’esprit de don de charité est beaucoup plus
présent aux États-Unis que dans la société québécoise. Lorsque je regardais des
vidéos de youtubeurs américains, presque tous consacraient environ de 5% à
10% de leurs revenus à une œuvre de bienfaisance et c’était tout à fait normal
pour eux! On peut donner moins et quand même faire une différence. Donner ne
serait-ce que 20$ par mois à une cause qui vous est chère permet de contribuer
au bien-être de personnes dans le besoin et de redonner à la collectivité.

Investir
Investir tôt dans la vie est une stratégie intéressante. Les taux de rendement et les
intérêts composés permettent à la longue de faire fructifier son argent à un
rythme difficilement atteignable avec un compte d’épargne ordinaire. Un
conseiller financier pourra vous guider parmi les différents produits d’épargne et
de placement. Vous pouvez également vous renseigner sur les investissements à
la Bourse.

Encourager un ami et investir dans son projet peut être une forme
d’investissement. S’il a une idée entrepreneuriale, vous recevrez peut-être
quelque chose en échange après un certain nombre d’années! Les types
d’investissements sont nombreux. Il suffit de trouver ce qui a le plus de sens
pour vous!

Rénover
Si l’endroit où vous habitez vous appartient, profiter de vos réserves pour faire
des rénovations peut être bénéfique autant pour votre bien-être personnel que
pour la valeur de votre propriété. Car rénover sa résidence permet parfois d’en
augmenter la valeur, ce qui est aussi une forme d’investissement financier. En
mettant votre environnement au goût du jour et à votre image, vous y serez
mieux. On dit souvent que notre maison est notre sanctuaire et c’est tout à fait
vrai. C’est un espace pour se reposer, se ressourcer et vivre des moments
agréables avec les gens qu’on aime. Il est important de s’y sentir bien, car cela
influencera toutes les autres sphères de notre vie.
Une fois que vous serez à l’aise financièrement et que vous ne dépendrez pas de
votre prochain chèque de paie pour vivre, vous réaliserez à quel point on se sent
libre lorsqu’on n’a pas à se soucier de l’argent. Lorsque vous aurez remboursé
vos dettes et épargné un montant suffisant pour assurer votre sécurité en cas de
pépin, vous constaterez que vous êtes assez riche pour réaliser quelques rêves au
passage! Par quoi commencerez-vous?

FAIRE ÉVOLUER SON MINIMALISME

Une fois mes dettes remboursées et mon appartement désencombré, j’ai eu


l’impression d’avoir touché la ligne d’arrivée. Je me suis demandé ce qu’il y
avait ensuite. Maintenant que mes buts étaient atteints, que me restait-il à faire?

À ce moment, ma conception du minimalisme était très basique. J’avais réduit


considérablement ma consommation, je vivais en dessous de mes moyens, je ne
faisais plus de gaspillage alimentaire et la majorité de mes loisirs étaient gratuits.
Mes intérêts envers ce style de vie étaient principalement financiers et,
maintenant que le minimalisme m’avait remise sur le droit chemin des finances
personnelles saines, je ne savais pas quoi faire de plus.

Après m’être informée davantage sur les choix et les possibilités que j’avais en
tant que consommatrice sur les plans alimentaire et vestimentaire, j’ai
commencé à m’intéresser aux produits cosmétiques et d’hygiène personnelle. À
l’heure actuelle, je suis rendue à ces étapes.

Je prône désormais le less is more (moins, c’est plus)! Ma routine maquillage se


compose désormais de cinq produits ou moins et je priorise ceux qui sont
naturels avec des ingrédients simples. C’est une grande différence, car j’avais
auparavant des tiroirs remplis de maquillage de grandes marques! J’ai réalisé
avec les années que j’utilisais toujours les mêmes produits de base et que je me
sentais mieux lorsque j’appliquais des produits légers et en moins grandes
quantités. J’ai donc choisi de simplifier tout cela pour ne garder que les produits
qui me faisaient sentir bien. Selon moi, le maquillage de tous les jours devrait
seulement servir à rehausser les traits naturels du visage et non pas à camoufler
ou à transformer! Bien sûr, les cosmétiques permettent à certaines personnes
d’augmenter leur confiance en elles, particulièrement si elles ressentent le besoin
de dissimuler un teint inégal ou des problèmes de peau comme l’acné. Je les
comprends, parce que je suis passée par là. Cependant, j’ai réalisé qu’apprendre
à aimer ce qui nous rend différents et vivre harmonieusement avec nos «défauts»
permet d’acquérir une force inégalée!

Quant aux produits d’hygiène, comme les savons pour le corps et les nettoyants
pour le visage, j’ai découvert avec les années que ceux qui fonctionnent le mieux
sont souvent les plus simples et les plus naturels. Adolescente, j’ai souffert
d’acné sévère. J’ai conservé quelques cicatrices et je vis toujours avec l’acné,
même adulte. J’ai donc eu l’occasion de tester pratiquement tous les produits
offerts sur le marché. La conclusion que j’ai tirée de cette expérience est qu’un
simple nettoyant doux jumelé à une crème hydratante est tout ce qui est
nécessaire pour ne pas brusquer ma peau et en abîmer la barrière naturelle
d’hydratation. J’ajoute un masque d’argile une ou deux fois par semaine et c’est
réglé pour un teint en santé! J’aurais aimé savoir cela plus tôt et être plus critique
à l’égard des publicités pour les produits destinés aux peaux grasses et
acnéiques. Ces derniers contiennent souvent des agents agressifs qui assèchent la
peau, ce qui la stimule à produire plus de sébum pour compenser. Plus la peau
est huileuse, plus on ressent le besoin de la nettoyer, plus on l’assèche, plus elle
devient rouge et tiraille, et ainsi de suite. C’est un cercle vicieux qui n’aide en
rien la condition de l’épiderme! Et c’est sans parler des ingrédients moins sains
que ces produits contiennent. Aujourd’hui, je choisis des entreprises d’ici qui
mettent de l’avant des produits simples et naturels. Ma peau ne s’est jamais aussi
bien sentie! Le mot d’ordre: moins, c’est mieux!

J’ai ensuite commencé à me pencher davantage sur l’aspect environnemental de


mon style de vie minimaliste. J’aurais très bien pu commencer par là!
Effectivement, plusieurs personnes pratiquent le minimalisme pour cette raison
avant tout. Vivre avec moins s’inscrit plutôt naturellement dans une démarche de
vie plus écologique, voire de zéro déchet. En consommant mieux et en
choisissant la qualité plutôt que la quantité, on contribue à une économie plus
saine, productrice de moins de déchets. Et en consommant moins, on réduit nos
émissions de gaz à effet de serre. En ce sens, ces deux modes de vie se
rejoignent.

Le zéro déchet peut donc être une bonne façon de faire évoluer votre démarche
minimaliste! Le mouvement zéro déchet est quelque chose de fascinant à
explorer. Il existe tellement d’options pour les objets du quotidien, de
possibilités qui permettent de réduire grandement la quantité de déchets que
nous produisons! En incorporer certaines dans sa routine et choisir des
accessoires durables, c’est facile et ça permet de vivre une vie plus respectueuse
de l’environnement. On peut en faire un défi personnel! En commençant le
minimalisme, j’ai adopté intuitivement le zéro déchet en ce qui concerne
quelques biens de consommation du quotidien, mais je souhaite réduire
davantage la quantité de détritus que je produis. C’est un des objectifs sur
lesquels je me concentre. Ma réalité et mes contraintes ne me permettront sans
doute pas de reproduire les exploits des célébrités du zéro déchet que sont
devenues Béa Johnson et Lauren Singer, mais je me dis que chaque geste
compte. Intégrer certains de ces principes fait partie de mes objectifs, maintenant
que j’ai atteint un niveau de minimalisme qui me satisfait!

L’ameublement et les matériaux de construction viendront probablement


s’incorporer dans ma quête d’une consommation plus responsable, plus verte.
Chaque chose en son temps. Je pense aussi à faire l’achat d’un petit lopin de
terre pour respecter mes valeurs minimalistes et écologiques du mieux que je le
pourrai. Je développerai probablement un style de vie plus autosuffisant: avoir
un jardin, des poules, produire de l’énergie verte et faire des conserves
deviendront probablement ma réalité! Ce sera une tout autre étape dans ma
démarche pour devenir la meilleure version de moi-même et améliorer mon style
de vie selon mes propres valeurs et convictions. Votre parcours vers le
minimalisme ne devrait pas être un copier-coller de ce que vous voyez sur le
Web ou dans les livres, mais être plutôt adapté à votre propre idéal de vie. On ne
devrait jamais s’imposer les changements prônés, mais bien s’en inspirer.

Bref, vivre simplement est un style de vie qui évolue constamment selon notre
propre réalité. Cela se façonne selon nos expériences, de manière à faciliter notre
vie de tous les jours et la rendre respectueuse de l’environnement. Vivre
simplement, c’est le parcours d’une vie pour être en harmonie avec soi-même!
Après avoir atteint tous vos objectifs minimalistes, vous trouverez bien d’autres
projets qui représenteront vos valeurs. Élaborez un style de vie à la hauteur de
vos ambitions et vous trouverez l’équilibre de vie parfait pour continuer votre
vie de tous les jours!

SE FAIRE CONFIANCE

Changer de style de vie demande beaucoup d’efforts psychologiques et


physiques. Même après plusieurs années à pratiquer le minimalisme et la
simplicité, je succombe parfois à la tentation. Cependant, il ne m’est jamais
arrivé de rechuter et de retourner à ma vie d’avant. Durant ce parcours, j’ai
appris une foule d’informations sur le fait de vivre différemment et sur la façon
dont notre style de vie affecte les autres et le monde. J’ai eu de nombreuses
prises de conscience sur moi-même, mais aussi sur les événements qui nous
façonnent en tant qu’humains. J’ai mieux compris ce qui nous a menés, en tant
que société, à accumuler autant d’objets et à surconsommer inconsciemment
dans les magasins. Toutes ces connaissances ne pourraient m’être enlevées et ont
formé la personne que je suis devenue aujourd’hui.

C’est pour cela que je crois qu’il est presque impossible de retourner à un mode
de vie «normal». Vivre avec moins paraît maintenant tellement logique et sensé
qu’un retour en arrière semble impossible. Avec cette conscience personnelle qui
est plus allumée, mes choix quotidiens sont plus réfléchis et posés. Rien n’est
fait aveuglément. Le pour et le contre sont calculés dans chaque situation. Tout
est respectueux d’autrui et de la nature qui m’entoure.

Si vous tentez l’expérience durant quelques semaines seulement, il se peut que


vous n’ayez pas assez intégré les connaissances nécessaires pour éviter ce retour
en arrière. Cependant, avec de la volonté et en allant toujours vers l’avant, on
regarde le passé avec le soulagement de le savoir derrière nous.

Surconsommer et acheter impulsivement est problématique. Cette perte de


contrôle qui mène souvent à un endettement devrait être considérée comme une
dépendance. L’important est de voir qu’il y a un problème et de tout faire pour y
remédier. En appliquant les principes de la simplicité dans sa propre vie,
plusieurs aspects de la santé financière et du bien-être s’amélioreront
naturellement, car une action en amène une autre. Croyez en vous-même et en
vos capacités, osez le changement et vous serez surpris des résultats!

19. GOUVERNEMENT DU CANADA. Établir un fonds d’urgence, Agence de la consommation en


matière financière du Canada, https://www.canada.ca/fr/agence-consommation-matiere-
financiere/services/epargnes-investissements/etablir-fonds-durgence.


CONCLUSION

Vivre avec moins est ce qui m’a permis de reprendre ma vie en main. Plus
qu’une mode passagère, le minimalisme s’est intégré dans mon quotidien pour
me donner les outils nécessaires afin de construire une vie simple et satisfaisante
sous plusieurs aspects. En me débarrassant de tous les objets superflus qui
m’empêchaient d’y voir clair, j’ai découvert beaucoup sur moi-même et sur ma
collectivité.

Passer de surconsommatrice à minimaliste demande une ouverture d’esprit


énorme. Un état d’âme que j’ai adopté dès le commencement. J’ai remis en
question l’entièreté de mes habitudes pour voir les problèmes et mieux y
remédier. J’ai modifié mes habitudes de consommation pour réduire et trouver
un équilibre respectueux de tous. Plutôt que de choisir la quantité, je me suis
arrêtée, j’ai évalué la situation et j’ai fait des recherches pour finalement trouver
la qualité.

J’ai appris beaucoup, au passage, en lisant les récits des personnes qui, avant
moi, avaient décidé de modifier leur style de vie et de vivre plus simplement, en
accord avec leurs valeurs et leurs idées. Je me suis également informée sur les
différents enjeux environnementaux de la société et sur la façon dont nous
pouvons, en tant qu’individus, contribuer positivement au changement. Lire est
la meilleure source d’information qui soit. La lecture nous permet de nous
renseigner sur des sujets auxquels nous n’avions jamais prêté attention jusqu’à
présent. Lire est une porte vers de nouveaux horizons et vers des connaissances
qui valent leur pesant d’or.

Dans un processus vers une vie simple, on apprend énormément sur soi-même.
On découvre qui on est réellement en faisant abstraction de la masse. En arrêtant
de faire comme tout le monde et en découvrant de nouvelles manières de vivre,
on construit notre vie de rêve en fonction de nos valeurs et de nos intérêts. On
choisit des passe-temps plus enrichissants, on met en œuvre des projets de vie et,
chaque jour, on en découvre un peu plus sur soi-même. Même si on est
convaincu que notre nouvelle vie est un changement pour le mieux, il se peut
qu’on rencontre des embûches interactionnelles dans notre entourage. Faire
preuve de compréhension envers les autres est une qualité qui permet de mieux
traverser cette période d’évolution et de garder de bonnes relations avec son
entourage. Souvenez-vous que l’humain a peur du changement. On aime que
tout soit stable, pareil et on a tendance à craindre ce qui sort de l’ordinaire.
Cependant, c’est souvent lorsqu’on sort du moule que les meilleures choses nous
arrivent! L’important est de ne pas imposer sa nouvelle philosophie. Il suffit de
quelques discussions ouvertes pour montrer aux gens qui nous entourent qu’on
est la même personne, en mieux! Et que notre but est de vivre plus simplement et
en harmonie avec nous-mêmes.

Quant à l’aspect financier, vivre avec moins enlève un stress plus que
considérable. Personnellement, plus mes dettes décroissaient et mieux je me
sentais. Chaque fois que le montant diminuait de 1000$, le poids sur mes épaules
était de moins en moins lourd et ma motivation, de plus en plus grande. Je
commençais enfin à voir le bout du tunnel et à définir mes objectifs pour vivre
une vie plus autonome. Le changement a été tel que je ne me suis jamais
endettée depuis. Pour moi, cette histoire malsaine avec l’endettement s’est
terminée le jour où j’ai décidé que j’améliorais ma vie pour le mieux. Que j’en
reprenais enfin le contrôle!

Si l’endettement est votre réalité, sachez qu’il y a encore un espoir. Lorsque vous
aurez remboursé le dernier sou que vous deviez, votre fierté sera telle que vous
ne comprendrez pas pourquoi vous avez vécu dans le rouge aussi longtemps. Il
nous arrive à tous de faire des erreurs, mais il faut se rappeler que toutes les
situations sont temporaires et que, si on veut changer la nôtre, c’est toujours
possible. Prenez tous les moyens en votre pouvoir pour arriver à vos fins.
L’important est de ne jamais les perdre de vue et d’y croire à chaque seconde de
votre vie.

Dans ce livre, j’ai partagé mes connaissances à la lumière de ce que j’ai vécu,
mais aussi de manière à éveiller chez vous de nouvelles prises de conscience,
qu’il s’agisse de l’encombrement matériel, de l’endettement, de la confiance, du
contrôle de soi, des relations avec autrui, de l’acceptation de la différence, de
l’apprentissage de nouvelles habitudes de vie, de l’ouverture d’esprit ou de la
façon de trouver la motivation pour faire le saut. Changer sa vie et opter pour la
simplicité et le minimalisme demande beaucoup d’adaptation et de
compréhension. Il faut cependant respecter son rythme et ne pas se mettre trop
de pression. L’objectif n’est pas d’ajouter une source de stress additionnelle au
quotidien, mais bien de prendre le temps de ralentir et de respirer pour mieux
progresser.

Je suis une personne très optimiste et je crois beaucoup à la loi de l’attraction.


Lorsqu’on veut atteindre un but dans la vie, que ce soit rembourser ses dettes, se
mettre en forme ou encore travailler moins, par exemple, il suffit de faire une
série de choix quotidiens qui nous permettront de nous approcher de plus en plus
de cet objectif. Si vous n’aimez pas la vie que vous vivez, il faut faire des
changements. Si vous croyez qu’il n’y a plus rien de possible dans votre
situation financière, il suffit d’ouvrir son esprit et de prendre un autre chemin.
Chaque décision que l’on prend a un impact direct sur le futur. Faisons en sorte
de construire notre vie comme on écrit un livre et de faire de chaque page la plus
belle chose qui nous soit arrivée!

Heureusement, la société évolue constamment. Durant les cinq dernières années


au Québec et en Europe, on a pu voir des communautés grandir, comme celles
du zéro déchet, de la simplicité volontaire et de l’autosuffisance. L’intérêt des
personnes envers les mini-maisons croît dans un marché où l’accès à la propriété
est de plus en plus difficile. Vivre simplement est un mode de vie accessible qui
devient populaire à vue d’œil. C’est le retour aux sources après plusieurs
décennies de quête de sens en dehors de la surconsommation et du gaspillage
compulsif.

La vie est une question de choix: se lever le matin et participer à notre réussite
ou rester couché et attendre qu’un miracle tombe du ciel. Pour ma part, je préfère
prendre les devants et écrire les chapitres de ma propre existence. Et vous? Si
vous souhaitez également prendre votre vie en main, je vous laisse sur un petit
exercice. Prenez une feuille et un crayon. Numérotez les lignes de 1 à 10.
Inscrivez ce que vous voulez accomplir d’ici un an ou cinq ans.

Affichez-la à un endroit où vous pourrez la voir tous les jours. Commencez à


déterminer les actions que vous devez faire pour y arriver. Osez le changement.
Faites ce que vous n’osiez pas faire jusqu’à présent. Croyez en vous et en vos
capacités. Effectuez les bons choix et tout suivra.

Simplifiez votre vie comme vous l’entendez et vous trouverez une harmonie
intérieure. Tout semblera plus facile. Les montagnes deviendront des collines. Le
négatif deviendra du positif. Votre bien-être prendra une dimension nouvelle.
Puis vous créerez une vie à la hauteur de vos attentes, toute en simplicité et en
légèreté.

J’ai tenté d’écrire le livre que j’aurais aimé lire au début de mon parcours et que
j’aurais aimé lire aujourd’hui. Que ce soit votre premier livre sur le sujet ou le
vingtième, j’espère vous avoir appris quelque chose de nouveau qui vous
permettra de fleurir davantage. Il n’est jamais trop tard pour commencer ni pour
reprendre le contrôle de sa vie. Que changerez-vous dès aujourd’hui?

«Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être.


Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement.»

– Martin Luther King



REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui suivent mon cheminement sur le
blogue depuis 2015. Vous m’avez apporté beaucoup et c’est grâce à vous si le
projet d’écrire ce livre s’est réalisé! Croyez en vos rêves, même lors des
moments difficiles, et ils pourraient devenir réalité.

Je remercie mes proches et mes amies, qui ont fait preuve de compréhension et
d’adaptation quant à mon changement de mentalité durant mon parcours et qui
m’ont encouragée dans mes projets depuis le début.

Je remercie Les Éditions de l’Homme d’avoir cru en mon livre et d’avoir été une
ressource importante dans la réalisation de ce projet. Un merci tout particulier à
Catherine Bédard, qui a très bien saisi mes intentions et qui a su mettre les bons
mots sur mes propos grâce à son expertise et à sa compréhension. Merci
également à Judith Landry, Isabel Tardif et Liette Mercier pour leur confiance.

Un grand merci à toutes les personnes qui contribuent positivement au


changement des habitudes de consommation dans la société, par leurs actions au
quotidien. En partageant votre mode de vie avec vos proches, vous participez au
changement dans la collectivité!

Et un grand merci à vous d’avoir choisi de lire mon livre. J’espère qu’il a été à la
hauteur de vos attentes et qu’il a changé vos perceptions quant à la vie, à la
consommation, aux finances personnelles et au bien-être intérieur.
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS
1. MON HISTOIRE
Les vieilles habitudes
Le déclic
La découverte de ma nouvelle vie
Une bonne dose de minimalisme
Un brin de simplicité volontaire
Et une touche de frugalité
2. LES PREMIERS PAS VERS UNE VIE EN TOUTE SIMPLICITÉ
Faire le bilan
Petite astuce
Le poids de l’endettement
Simplifier ses finances
Réduire pour mieux se retrouver
Se libérer du superflu
Le poids de ses objets
Y aller tranquillement, mais sûrement
Choisir d’être positif
Se motiver
Lire pour s’inspirer
Découvrir le minimalisme
Ouvrir ses horizons
Se débrouiller sans argent
Vivre sans déchet
Réduire son impact
Trouver la joie
Se poser les bonnes questions
Manger local
3. COMMENCER PAR CONSOMMER MOINS, MAIS MIEUX
Le poids de l’image
Un portrait de notre surconsommation
L’épuisement des ressources
Le gaspillage alimentaire
Réduire ses besoins
Ralentir sa consommation
S’habiller tout en étant responsable
Transformer son assiette
Emprunter plutôt qu’acheter
Terminer les pots d’abord
Apprivoiser la patience
Choisir ce qui a du sens pour soi
Oser se remettre en question
Consommer en pleine conscience
Moins, c’est mieux!
4. PROGRESSER EN APPRENANT À SE CONNAÎTRE ET À SE
RESPECTER
Se découvrir dans la solitude
Vivre pour travailler ou travailler pour vivre?
Découvrir une nouvelle richesse… en soi!
Sortir de sa zone de confort
Apprendre à dire non
Dire non. Refuser
Se permettre de ne pas être parfait
5. VIVRE SA SIMPLICITÉ DANS LA COLLECTIVITÉ
Mieux vivre sa différence
Cultiver l’empathie
Aborder le sujet du changement avec ses proches
Offrir: une action normale dans notre société
Vivre la simplicité à deux
Bien s’entourer
Trouver ses semblables
6. CONTINUER À VIVRE SA VIE EN TOUTE SIMPLICITÉ
Que faire de tout l’argent libéré?
Épargner
Prévoir un fonds d’urgence
Réaliser un projet
Se permettre de petits plaisirs
Soutenir une cause et faire des dons
Investir
Rénover
Faire évoluer son minimalisme
Se faire confiance
CONCLUSION
REMERCIEMENTS
Vivre avec moins: la simplicité au quotidien
ISBN EPUB 978-2-7619-5450-1

Édition: Catherine Bédard


Design graphique: Christine Hébert
Infographie: Caroline Richard et Marie Gouret
Illustrations: Ruslana Vasiukova, Shutterstock
Révision: Lise Duquette
Correction: Odile Dallaserra

04-20

Imprimé au Canada

© 2020, Les Éditions de l’Homme,


division du Groupe Sogides inc.,
filiale de Québecor Média inc.
(Montréal, Québec)

Tous droits réservés

Dépôt légal: 2020


Bibliothèque et Archives nationales du Québec

DISTRIBUTEURS EXCLUSIFS:
Pour le Canada et les États-Unis:
MESSAGERIES ADP inc.*
Téléphone: 450-640-1237
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