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Payeur Vicky - Vivre Avec Moins
Payeur Vicky - Vivre Avec Moins
C’est fatigant de toujours être en train de chercher, de courir après quelque chose
qui ne nous satisfait jamais réellement! Je le sais bien, parce que c’est ce que j’ai
fait pendant des années, jusqu’au moment où j’ai réalisé que j’étais fatiguée de
courir. Je voulais enfin trouver le bonheur sans vider mon portefeuille tous les
mois. Je passais des soirées entières à magasiner et mes week-ends à faire les
boutiques. C’était beaucoup de temps consacré à trouver des objets qui
n’apportaient pas de sens à ma vie. Pourtant, je sentais que je devais le faire.
J’étais probablement motivée par l’image de la réussite véhiculée dans les
médias, les publicités et les réseaux sociaux. Vêtements, accessoires, restaurants,
chaussures et partys étaient mes principaux centres d’intérêt jusqu’à ce que je
réalise, une certaine journée d’été, que ce n’était pas ça, vivre. Du moins, pas la
vie que je voulais vivre. Cette journée-là aura été le début d’un long
cheminement intellectuel vers une nouvelle vie, celle de la simplicité et du
minimalisme.
Avec ce livre, je veux raconter mon cheminement vers la simplicité pour vous
inspirer à vivre autrement, en accord avec la personne que vous êtes vraiment. Je
souhaite partager avec vous les découvertes sur la vie que j’ai faites ces
dernières années, comment vivre plus simplement, jour après jour, et aussi
comment vivre différemment dans une société toujours à la course, où devenir
riche semble être l’objectif de tous. Il existe plusieurs formes de richesse. Il
suffit de trouver la sienne.
Je suis honorée que vous ayez choisi ce livre. En espérant qu’il soit à la hauteur
de vos attentes, je vous souhaite une bonne lecture!
MON HISTOIRE
J’ai toujours été fascinée par l’apparence, les vêtements et le maquillage. Toute
jeune, j’étais émerveillée par l’idéal féminin glorifié dans les magazines et à la
télévision. Ça m’éblouissait de voir ces superbes femmes bien mises et j’étais
toujours impressionnée par les publicités. À un jeune âge, j’ai réalisé qu’une
belle femme avec du charisme allait loin dans la vie, comme Véronique Cloutier
à La fureur (et toutes les unes du magazine Sept jours) ou ces participantes de
téléréalités qui atteignaient la célébrité après leur passage à Star Académie ou à
Loft Story. Il me semblait que la société entière idéalisait ces personnes.
Naturellement, je voulais leur ressembler.
On sous-estime l’impact que peut avoir la publicité sur une personne, jeune ou
moins jeune. Dans mon cas, elle a tenu une place de choix pendant des années.
Adolescente, j’avais deux ou trois abonnements à des magazines de mode,
comme plusieurs filles de mon âge. J’analysais les vêtements présentés, les
cosmétiques révolutionnaires qui rendent parfaite et tous ces objets dont je
croyais avoir besoin pour être normale. Je n’avais heureusement pas encore de
pouvoir d’achat, car je ne travaillais pas, mais ce n’était qu’une question de
temps, parce que j’étais une bombe à retardement.
Lorsque j’ai eu mon premier emploi, à 17 ans, mes paies entières étaient
consacrées à l’achat des dernières collections de mode dans les magasins.
J’achetais des chaussures comme on fait son épicerie. Chaque semaine (ou
presque), je faisais l’acquisition d’une nouvelle paire. Ces talons extrêmement
hauts, de toutes les couleurs et de tous les motifs, étaient fièrement exposés dans
ma chambre. J’avais même des étagères consacrées spécialement à l’exposition
de mes chaussures, comme des trophées. Pour moi, elles étaient synonymes de
réussite, de féminité et d’assurance. Ce qui n’est pas faux! Regardez les grandes
femmes dans la société: lorsqu’elles sont à la télévision, en conférence de presse
ou au travail, elles portent généralement des talons hauts. Marilyn Monroe, mon
idole à ce moment-là, a dit un jour quelque chose qui représentait très bien ma
vie à cette époque: «Donnez à une femme de belles chaussures et elle pourra
conquérir le monde.» Heureusement, les codes tendent à changer, mais la société
projette encore cette image un peu vieillotte et rigide du succès au féminin.
LE DÉCLIC
À cette époque, je croyais avoir un mode de vie normal pour une jeune adulte
aux études. J’entendais fréquemment des phrases comme «c’est normal de
s’endetter lorsqu’on est aux études» ou «tu gagneras plus d’argent en sortant de
l’université et tu rembourseras rapidement tes dettes». C’est ce que j’ai cru et
entendu durant tout mon parcours scolaire, d’autant plus que ça venait de
collègues de classe, d’adultes et de professionnels. Ayant peu d’expérience avec
l’argent, je faisais aveuglément confiance à ce que les gens qui avaient plus de
vécu que moi me disaient, notamment d’en profiter pendant que j’étais jeune.
Ces avis et ces conseils me confortaient dans mes habitudes de
surconsommation, me faisaient croire qu’elles étaient normales. Être endetté,
c’est normal lorsqu’on est étudiant, non?
C’est à ce moment que je me suis vraiment réveillée et que je suis devenue une
adulte responsable. Je me suis rendu compte que ce n’était pas normal de
s’endetter lorsqu’on a les moyens de vivre convenablement. À ce rythme, c’était
10 000$ de plus qui allaient s’accumuler au bout de l’année. Si je continuais de
la sorte, j’allais me planter sérieusement avant même mes 30 ans. Ce n’était pas
viable à long terme pour mon compte de banque, mon bonheur et ma croissance
personnelle. J’entrevoyais le point de non-retour. Je ne voulais certainement pas
échouer financièrement. Pas à 20 ans. Entre mes dettes et moi, la relation venait
de changer.
Pour moi, l’élément déclencheur aura été l’endettement. Je me suis posé des
tonnes de questions pour comprendre comment j’en étais arrivée là et ce que
j’avais fait de mal. Puis je me suis demandé comment vivaient les gens au
quotidien. Ceux qui ne s’endettent pas, bien sûr. Selon Statistique Canada, moins
de 30% de la population canadienne vit sans dettes1. Il me fallait donc
m’inspirer de cette élite qui vit loin de l’endettement. À quoi ressemble une vie
sans dettes? Je voulais savoir. Pendant une année, j’ai lu de manière intensive
tout ce qui me tombait sous la main sur le sujet. Comme une éponge, j’ai retenu
tout ce qui était pertinent pour m’aider dans la vie.
Dans mon parcours vers une vie plus simple, j’ai fait beaucoup de recherches qui
m’ont permis d’en apprendre plus sur des modes de vie différents. Dès les
premières semaines de mon cheminement, j’ai exploré le minimalisme, le zéro
déchet, la simplicité volontaire, le «no impact», la vie nomade, la #vanlife,
l’autosuffisance, les géonefs et les mini-maisons. J’ai découvert des principes
auxquels je n’avais jamais aspiré auparavant! Avec les années, j’ai appliqué
progressivement différents conseils que j’ai pu trouver dans mes lectures et des
trucs que j’ai découverts par moi-même. J’ai testé beaucoup de choses. Tous les
jours.
Cependant, tout n’était pas fait pour moi. Pour faire un tri dans tout cela, je me
suis mise à penser à mon futur. Je me suis demandé où je voulais être plus tard,
dans cinq ans. Cette réflexion m’a permis d’entrevoir ce qui devait changer dans
mon quotidien et de prendre des mesures en conséquence. J’ai sélectionné les
courants qui m’intéressaient et qui semblaient bien fonctionner avec ma manière
de penser, mes objectifs et ma personnalité.
Mais qu’est-ce que c’est, le minimalisme? Dans les faits, il n’y a pas de réponse
unique. Le minimalisme est une philosophie et un mode de vie qui peuvent
s’appliquer à plusieurs aspects du quotidien, comme le décor, la garde-robe, les
transports, le travail, les relations interpersonnelles et la consommation d’objets,
mais sans s’y limiter. C’est la simplification extrême de tout. Retourner à la base
pour apprécier davantage ce qu’on possède. C’est apprendre à vivre avec moins
et passer plus de temps à faire les choses qu’on aime vraiment plutôt que de
posséder ce qu’on aime. C’est mettre de côté l’avoir pour laisser plus de place à
l’être. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise manière d’appliquer le minimalisme
dans sa vie. Il faut seulement se questionner honnêtement et sereinement sur ce
qui est nécessaire à notre bonheur et mettre de côté le reste. Tout simplement.
Contrairement à ce qu’on peut penser, il n’est pas nécessaire de jeter tout ce
qu’on possède pour devenir minimaliste! Le but est plutôt de ne garder que
l’essentiel pour nous. Pour certains, ça signifie avoir une voiture plutôt que deux,
alors que, pour d’autres, ça voudra dire ne pas avoir de voiture du tout et faire
tous ses déplacements à vélo. Pour une personne, une garde-robe de 33 articles
par saison sera suffisante, tandis que, pour d’autres, le nombre de vêtements sera
nécessairement plus élevé! Cette définition varie d’une personne à l’autre. Il ne
faut surtout pas se comparer à d’autres, seulement à soi-même. Nous seuls
connaissons tout le chemin parcouru et l’important n’est pas la perfection, mais
bien l’amélioration. N’importe qui peut se dire minimaliste, à partir du moment
où il transforme sa manière de penser, de consommer et de vivre. L’important,
c’est de cheminer en tant que personne et de voir les efforts et les changements
effectués plutôt que de se concentrer sur le résultat final.
Ce que j’ai aimé du minimalisme dès mes premières lectures sur le sujet, c’est
justement qu’il n’y avait pas de règles précises. Preuve que le minimalisme n’est
pas un concept figé, plusieurs de ses variantes sont nées ces dernières années:
certains minimalistes voyagent seuls à travers le monde avec seulement une
centaine d’objets dans leur sac à dos, d’autres construisent leur mini-maison ou
habitent dans une grande demeure mais gardent un œil critique sur tout ce qui y
entre. Certains, adeptes d’intérieurs très désencombrés et tout blancs, ont peu de
meubles, alors que d’autres se réjouissent de voir leur collection de livres en
rentrant chez eux. Il n’y a pas de règles strictes. Votre forme toute personnelle de
minimalisme sera le reflet de vos besoins, de vos goûts.
J’ai appris à utiliser mon temps de manière intelligente afin de développer mes
talents, puisqu’une foule d’activités bien plus enrichissantes pouvaient remplacer
mes journées de lèche-vitrines d’autrefois. J’ai entre autres troqué les heures de
magasinage contre des moments de loisirs et de détente. J’ai commencé à lire sur
une foule de sujets intéressants. J’ai aussi appris à jouer au golf, je m’entraîne de
manière régulière, je fais plus de sport et de plein air. J’ai le temps de fabriquer
moi-même une foule de biens de tous les jours plutôt que de les acheter, comme
des décorations, des cartes de souhaits ou des produits ménagers. J’ai même
appris à faire des rénovations mineures! Je passe du temps à écrire, à prendre des
photos et à développer un site Web. J’ai également le temps d’apprendre à
administrer une petite entreprise et d’acquérir de nouvelles compétences qui me
permettent de me connecter avec la vraie vie.
Il existe une différence entre frugalité et avarice. Être avare, c’est se plaire à
accumuler de l’argent en dépensant le moins possible. L’objectif est d’amasser
des sous, point final. Être frugal, c’est dépenser peu, mais choisir d’utiliser son
argent lorsque c’est nécessaire dans le but d’améliorer sa qualité de vie. Prenons
en exemple une personne frugale et une autre avare qui doivent toutes deux
acheter un nouveau couteau de cuisine. Cette dernière achètera le couteau le
moins cher, quitte à sacrifier la qualité ou l’ergonomie. À l’inverse, la personne
frugale sélectionnera un couteau à l’entretien facile qui convient à ses besoins et
qu’elle aime manier. Elle le paiera sans doute un peu plus cher que l’avare, mais
son couteau la servira bien, et ce, pendant des années. Ce n’est qu’un exemple,
mais ces concepts se transposent dans plusieurs facettes de la vie.
Adopter la frugalité, c’est aussi être créatif pour faire des économies auxquelles
on n’aurait normalement pas pensé, comme créer un porte-savon avec un
couvercle de pot de confiture et des élastiques ou réparer des vêtements fatigués.
Cela permet à la fois d’éviter d’acheter un produit neuf et de donner une
deuxième vie à des objets qui, autrement, auraient pris le chemin des ordures ou
du recyclage. Une option aussi économique que respectueuse de
l’environnement! Voici d’autres actions qui peuvent être considérées comme
frugales: se couper soi-même les cheveux, cuisiner des repas entièrement
maison, faire son café à la maison plutôt que de le prendre au resto du coin, ou
acheter des vêtements d’occasion plutôt que neufs. Bref, ce sont des habitudes de
consommation économes!
Ce qui m’a charmée dans la frugalité, c’est cette manière pleine de bon sens de
gérer les finances personnelles. Comme je l’ai expérimenté, être frugal ne veut
pas dire se priver à l’extrême, mais utiliser intelligemment son argent. Pourquoi
dépenser pour un nettoyant tout usage alors qu’on peut le faire soi-même pour
quelques sous, en éliminant au passage tous les produits chimiques nocifs?
Pourquoi acheter un sandwich sur le pouce si on peut en faire un bien meilleur à
la maison pour une fraction du prix? Ces choix frugaux permettent d’économiser
et d’utiliser son argent pour les choses qui nous semblent importantes et qui nous
tiennent vraiment à cœur. Lorsque vient le temps de faire des cadeaux aux gens
qu’on aime, par exemple, on peut offrir sans compter avec grand plaisir.
Il m’a fallu plusieurs mois pour affiner mes connaissances sur ces différents
modes de vie. J’ai lu énormément pour trouver les concepts qui allaient se
mouler à mon quotidien, en vue de créer la vie que je souhaitais. J’ai aussi testé
certaines des idées au sujet desquelles je lisais, délaissant celles qui ne me
convenaient pas au profit du minimalisme, de la simplicité volontaire et de la
frugalité qui, depuis, ponctuent ma vie de leurs bienfaits et m’ont fait évoluer en
tant que personne. Bien que les trois mouvements puissent se résumer à «vivre
avec moins», chacun a ses particularités et ses motivations. C’est avec ces
principes que j’ai construit ma nouvelle réalité pour simplifier mon existence et
devenir la personne que je suis aujourd’hui.
FAIRE LE BILAN
Mon changement d’état d’esprit s’est précisé en une semaine, mais il m’aura
fallu deux ans pour atteindre ce que je considère comme le parfait équilibre, soit
le moment où j’ai enfin été à l’aise avec le nombre de mes possessions, et
remboursé mes milliers de dollars de dettes, et où la surconsommation ne
rythmait plus mon quotidien. Ce long processus a commencé par un état de la
situation ou, en d’autres mots, par une remise en question complète. Bien qu’il
puisse être effrayant de voir la réalité en face, pour moi, ça a été une vraie
libération.
Pour commencer à cheminer vers une nouvelle vie plus simple, il est crucial
d’évaluer d’abord notre situation, d’analyser toutes nos habitudes de vie en
commençant par nos achats, nos passe-temps, nos possessions et notre rapport à
celles-ci, nos modes de déplacement, notre alimentation et toute autre habitude
qui nous semble significative ou qui nous accapare. Il faut chercher un peu plus
loin pour prendre en compte même les actions du quotidien qui nous semblent
sans importance, comme le fait de se lever à la dernière minute le matin. Puisque
cette habitude peut avoir de grandes répercussions tout au long de la journée, il
est important de l’évaluer!
Par contre, quand on y regarde de plus près, c’est une vraie catastrophe. Dans ce
cas, pourquoi continuer comme avant? Nous avons pris l’habitude de passer
notre temps à chercher une satisfaction dans des objets qui ne font que nous
encombrer et nous font passer à côté d’événements importants. Ce temps perdu
pourrait être utilisé à meilleur escient pour faire des activités en famille, pour se
reconnecter avec le bonheur simple de cuisiner une bonne soupe ou pour
acquérir de nouvelles compétences en réparant un meuble défectueux, par
exemple. Depuis des années, nous vivons d’une manière automatique et nous
oublions l’essentiel. Pour mieux comprendre notre quotidien, nos habitudes et ce
qui nous a mis dans cette situation, il faut apprendre à regarder en dehors des
sentiers battus et à nous questionner. C’est à ce moment qu’on commencera à
vivre librement en tant qu’individu.
Petite astuce
Noter ce premier état des lieux dans un journal peut être une bonne manière de
garder le cap dans les mois à venir. Vous pourriez également l’utiliser pour faire
le suivi de votre évolution et vous y référer dans le futur pour constater tout le
chemin parcouru. Si l’un de vos objectifs est de désencombrer votre espace de
vie, je suggère de prendre en photo chaque pièce et chaque garde-robe avant de
commencer. Ces images vous aideront à prendre conscience du chemin que vous
aurez fait, mais aussi à rester motivé tout au long de votre changement de vie.
On peut parfois avoir un sentiment de honte en regardant ces photos, mais elles
ne mentent pas et sont le reflet de la réalité. Personnellement, j’aime faire un
«avant/après» en cours de route. C’est toujours une source d’encouragement!
Cela peut sembler beaucoup pour commencer, mais rien ne presse. L’important,
c’est d’avancer à son rythme pour se respecter et ne pas se décourager. Il faut
regarder les choses en face pour s’améliorer. Ouvrir son esprit, c’est accueillir le
changement et choisir de changer pour le mieux.
Le poids de l’endettement
Je ne vous apprends rien si je dis que, pour plusieurs, la vie est rythmée par
l’argent. Les plus avisés vivent selon leurs moyens. Les aliments qu’ils mettent
dans leur assiette et les passe-temps qu’ils pratiquent sont le reflet de leurs
revenus. Ils économisent pour plus tard et ont un coussin en cas d’imprévu.
D’autres, pour une raison ou une autre, peinent à épargner. Il suffit alors qu’un
petit élément perturbe leur équilibre pour qu’ils soient confrontés à
l’endettement ou qu’ils vivent une situation stressante et précaire. De quel côté
vous situez-vous?
Pendant qu’on rembourse des dettes et qu’on paie des intérêts, on ne met pas
d’argent de côté pour un fonds d’urgence ni pour réaliser des projets. Pour se
consoler, on continue de dépenser, en espérant que 20 000$ nous tombent sur la
tête pour régler nos soucis financiers. Pour moi, l’endettement équivaut à vivre
dans le passé: on paie pour des plaisirs qui ont déjà eu lieu plutôt que de prévoir
ceux à venir. Lorsqu’on veut aller de l’avant, mieux vaut régler ses dettes pour
voir plus clair et profiter de l’instant présent, sans stress financier.
Réduire ses dettes ou les enrayer est une première étape vers une vie plus simple.
Ce sont les premiers pas vers une liberté financière qui vaut tout l’or du monde.
Une fois que l’argent que vous avez est le vôtre, vous devenez libre de faire des
choix. Libre de choisir de mettre fin à un emploi que vous n’aimez pas. Libre de
prendre un été sabbatique à voyager. Libre de ne plus vous soucier de l’argent.
Libre d’avoir assez pour vivre. Pour moi, ne plus avoir de dettes est synonyme
de liberté.
Un bon truc pour y voir plus clair et arrêter de faire l’autruche est de regarder les
choses en face. J’ai sorti le relevé de transactions des trois derniers mois de
toutes mes cartes: mes deux cartes de crédit, ma carte de débit et ma carte de
débit liée à une marge de crédit. Je me suis armée de marqueurs de différentes
couleurs et j’ai surligné chaque ligne de dépense selon une catégorie: épicerie,
restaurants, vêtements, dépenses obligatoires (comme l’électricité, le loyer, le
téléphone et la voiture). Cet exercice m’a permis de constater que la catégorie
qui me coûtait le plus cher était celle des vêtements, suivie des sorties au
restaurant. Je me suis aussi aperçue qu’il était facile de dépenser 100$ ou 200$
par mois en petits à-côtés. Au bout du compte, ces derniers peuvent prendre
beaucoup de place dans les dépenses! Les miens brouillaient mes relevés et
m’empêchaient de voir facilement et rapidement où j’en étais rendue
financièrement au cours du mois.
C’est la claque au visage dont j’ai eu besoin pour continuer. Ça m’a motivée. Je
crois que, en tant que consommatrice compulsive, je ne voulais pas voir la réalité
en face. Instinctivement, je savais que je dépensais sans compter, mais ce truc
m’a permis de me réveiller. Peut-être cela aura-t-il le même effet pour vous. Je
vous encourage vivement à tenter l’exercice en l’adaptant à votre réalité. Les
catégories peuvent être plus nombreuses si, par exemple, vous avez une famille.
Simplifier ses dépenses, c’est aussi simplifier ses relevés bancaires. Ça allège la
conscience de connaître à tout moment le solde de notre carte de crédit. Avoir le
contrôle de ce dernier permet de se libérer la tête pour se concentrer sur ce qui
compte vraiment. L’argent apporte beaucoup de stress, alors s’il est possible
d’ajouter de la simplicité dans ce domaine de la vie, pourquoi ne pas le faire?
Mon objectif premier a donc été de réduire le nombre de paiements par carte de
crédit. À l’époque, j’avais différents abonnements à des boîtes de produits, à des
magazines et à un service d’écoute de musique en ligne. Je payais pour la
télévision câblée, que je ne regardais pas vraiment, et j’avais d’autres dépenses
qui s’additionnaient au bout du mois. J’ai fait le choix de mettre fin à 90% de
mes abonnements et j’ai coupé le câble. Je devais avoir 30 transactions
«obligatoires» par mois et je les ai réduites à 10. En réduisant les paiements
obligatoires, on a un meilleur contrôle sur les transactions qui figurent sur nos
relevés bancaires et une connaissance bonifiée de l’échéancier de nos factures. Il
est plus facile de mémoriser 10 transactions obligatoires que 30!
J’ai aussi décidé d’arrêter d’utiliser mes cartes de crédit pour les petites
transactions. Désormais, elles ne me serviraient que pour les paiements
récurrents et ceux qui se font seulement par carte de crédit, comme les
réservations d’hôtel, ou les achats de plus de 100$. En effectuant ces
changements simples, je suis passée de 100 transactions à moins de 20 dans les
mois qui ont suivi. C’était plus facile d’y voir clair. Je connaissais en tout temps
le montant sur ma carte de crédit et les relevés n’étaient plus une surprise en fin
de mois. Je commençais enfin à retrouver le contrôle.
Simplifier mes dépenses a été l’un des éléments clés de ma réussite dans mon
processus. Cela m’a permis de gagner en contrôle sur mes finances personnelles
et d’établir un budget réaliste. Peut-être cela pourrait-il également vous aider!
Se libérer du superflu
Avant d’entamer moi-même mon cheminement vers le minimalisme, j’ai été
conseillère en valorisation immobilière, aussi connue sous le nom de home
staging. Pendant deux années, j’ai accompagné plusieurs familles dans le
désencombrement de leur demeure afin qu’elle soit plus attrayante pour la vente.
C’est durant cette période de ma vie que j’ai vu à quel point l’attachement aux
objets pouvait être puissant. Vous avez probablement déjà visionné des
émissions américaines au ton catastrophique sur des personnes qui ont des
maisons pleines à craquer. Les objets leur permettent de combler un vide et les
rassurent. Dans ces cas rares, mais bien réels, la possession d’objets devient un
handicap et est une maladie psychologique difficile à traiter.
En aidant les autres à simplifier leur intérieur, j’ai constaté que l’humain aimait
posséder et associer les objets à des souvenirs qui, eux, sont précieux. En tant
qu’êtres humains, nous avons tendance à vouloir accumuler les choses, car nous
y voyons des souvenirs et nous croyons qu’elles nous définissent. Selon ce
principe, les intellectuels auraient tous de grandes bibliothèques et les chefs
connus auraient des cuisines tout équipées. Évidemment, tout cela est faux.
Après tout, c’est bien connu, l’habit ne fait pas le moine! Je l’ai compris avec le
temps, tout comme j’ai constaté qu’une garde-robe contenant 50 paires de talons
hauts, telle la mienne jadis, ne rimait pas forcément avec une carrière florissante.
Après avoir simplifié mes finances, j’ai levé les yeux pour regarder autour de
moi. Tout ce que je possédais, je le voyais maintenant comme de l’argent
potentiel. J’avais tellement de possessions: tous les tiroirs étaient remplis à
craquer, je ne voyais pas le sol de ma garde-robe et le meuble de la salle de bain
débordait. J’ai décidé de vendre sur-le-champ tout ce qui pouvait être vendu.
Durant la première année de mon processus, j’ai donc vendu mais aussi donné
énormément d’objets. J’ai ainsi récupéré une partie de l’argent que j’avais
dépensé, ce qui m’a enfin permis de respirer financièrement. Heureusement, j’ai
cette facilité à me départir des biens, mais ça m’a pris plusieurs mois avant
d’atteindre mon idéal quant au désencombrement. À ce moment, je possédais
encore un canapé, une télévision, une table, quatre chaises et tout ce qu’un
logement typique contient. C’est le contenu des armoires, des surfaces et des
garde-robes qui a surtout considérablement diminué. Un jour, j’ai enfin pu voir
le plancher de ma garde-robe et je n’ai plus eu besoin de déplacer trois
casseroles pour me rendre aux bols dans le fond de l’armoire. Ça peut sembler
futile mais, en fait, ma qualité de vie s’est améliorée grâce à ces petits
changements qui ont largement réduit les sources de frustration au quotidien.
Gardez en tête que les objets ne sont que le reflet de la personne que vous êtes à
l’intérieur. Les connaissances contenues dans vos livres, vous les possédez dans
votre mémoire et vous en appliquez les principes. La maîtrise des techniques de
base de la cuisine vous permet de cuisiner rapidement des plats savoureux pour
les gens que vous aimez, avec ou sans gadgets. Les talons hauts vous permettent
peut-être d’avoir plus d’assurance dans certaines circonstances, mais ce sont vos
efforts et votre travail qui vous ont menée là où vous êtes. En d’autres mots, les
objets nous permettent de nous développer et d’évoluer, mais ils ne nous
définissent pas. Ils ne sont que des accessoires dans notre vie. Malheureusement,
ils peuvent devenir lourds, physiquement et moralement, et nous empêcher
d’être nous-mêmes et de vivre simplement.
Cet exercice permet de constater à quel point les objets ont pris le dessus dans
notre existence. Plutôt que d’être des accessoires qui nous font grandir, ils nous
alourdissent au quotidien et nous empêchent d’avancer. Ils peuvent devenir un
handicap et nous rendre malades jusqu’à un certain point. Selon un article du Los
Angeles Times, une maison américaine typique contiendrait 300 000 objets4.
Comment un être humain peut-il avoir besoin de tout ça pour vivre? Combien
d’argent tous ces objets ont-ils coûté? Et si vous aviez à déménager dans un
autre pays demain pour vivre une belle expérience, que feriez-vous de tout ça?
Le poids de nos objets ne s’arrête pas là. On doit ranger, organiser, trier,
déplacer, transporter et nettoyer tout ça. De plus, on a besoin de plus grandes
maisons pour contenir ces choses. Je suis presque certaine que vous connaissez
quelqu’un dont le garage sert exclusivement de rangement et où une voiture
n’entrerait pas. Le garage ne remplit pas sa fonction, parce que trop d’objets
l’encombrent. Avoir besoin de plus d’espace dans sa maison signifie plus de
dépenses pour chauffer et entretenir ces pièces. Tous nos biens matériels sont des
heures de notre temps et le temps, ça ne se rachète pas. Ce sont des heures
perdues à travailler, à magasiner, à dépenser et à entreposer. Et la roue continue
de tourner.
Les biens matériels occupent donc une place importante dans notre
environnement physique, mais pèsent aussi sur notre conscience. Cette robe que
vous n’avez jamais portée et qui traîne encore dans votre armoire, quel regret!
Votre nouveau vélo dans le garage a coûté cher, mais vous manquez de temps
pour pratiquer ce sport. Encore des regrets. Chaque objet qui ne sert pas vous
rappelle votre erreur. C’est un poids sur la conscience qui peut être facilement
enlevé. Il suffit de se raisonner et de se désencombrer pour se pardonner les
achats inutiles qu’on a faits, mais aussi pour tourner la page et faire mieux
dorénavant.
Ensuite, rien ne sert d’inviter la famille un week-end pour vous aider à vider
chaque placard et chaque tiroir de la maison! D’expérience, pour qu’un
désencombrement soit efficace et ne laisse pas un goût amer, c’est important de
le faire seul, ou avec son conjoint ou sa conjointe. Pour commencer, je suggère
de désencombrer le premier meuble ou la première pièce qui vous inspire. La
moins encombrée, idéalement! Ce petit succès vous motivera à poursuivre le
travail. Il existe plusieurs façons d’organiser et de trier. Pendant votre exercice,
vous trouverez probablement la technique qui vous conviendra le mieux!
Pendant mon processus, j’ai découvert que le plus important, lorsqu’on souhaite
désencombrer, est de respecter son rythme. Il ne faut pas y aller à reculons ni se
sentir obligé de le faire. Sinon, cela se résumera à une mauvaise expérience pour
vous et vous arrêterez probablement votre processus à ce moment, ce qui est loin
d’être l’objectif! Inutile de se mettre de la pression et de vouloir tout accomplir
rapidement. On est déjà assez stressés comme ça, inutile de l’être davantage!
L’objectif est de le faire avec plaisir, plutôt que de voir ça comme une tâche à
accomplir. Souhaitez vivre avec moins. Faites de cet objectif un mode de vie et
tout sera différent.
Si, pour vous, aller à votre rythme signifie faire un meuble par semaine ou une
pièce par mois, c’est très bien. Il faudra juste prêter une attention particulière aux
objets qui franchiront votre seuil, pour vous assurer de garder un équilibre et ne
pas vous encombrer davantage. L’objectif est de diminuer et non de se
réencombrer! Évitez de faire entrer des trucs inutiles et sachez dire non aux
objets qu’on offre dans les foires, les conférences ou les entrevues. Ces petits
cadeaux, comme des crayons, des gourdes et des épinglettes, sont rarement utiles
et se ramassent bien souvent à la poubelle. Votre maison mérite mieux que ça et
vous aussi!
TECHNIQUE 1
À jeter, à recycler, à donner, à vendre, je ne sais pas
Lorsque j’ai commencé mon désencombrement, il s’est naturellement formé cinq
amoncellements. J’ai utilisé des boîtes ou de gros sacs à poubelle pour organiser
ce qui allait sortir de chez moi.
La première pile qui se formait était celle des choses à jeter. C’est la plus facile à
gérer, mais on doit l’utiliser avec discernement. Attention à la planète! Dans
cette catégorie, je mettais tout ce que je ne voulais pas garder dans ma vie et qui
ne pouvait pas se donner, se recycler ni se vendre. Souvent, c’étaient des
cosmétiques, des lotions et des aliments périmés, des notes, des bijoux oxydés,
des chaussures trop usées pour être données, etc. Même dans une optique où
nous voulons faire attention à l’environnement, il faut parfois faire des choix
pour avancer. Certains objets que j’ai jetés à la poubelle auraient possiblement
pu être mieux réutilisés ou valorisés, mais cela aurait demandé trop de temps, ce
qui aurait été contre-productif. L’important, c’est de faire de son mieux.
Il y avait ensuite la pile de choses à recycler. J’y ai déposé tout ce qui était
papier, carton et verre, entre autres. Dans le doute au sujet d’un article, informez-
vous auprès de votre municipalité ou d’un organisme voué au recyclage.
Plusieurs notes de cours d’université et des manuels que je n’ai pas réussi à
vendre se sont retrouvés dans le bac de recyclage. Je me permets d’ouvrir une
parenthèse pour vous parler des manuels scolaires, parce que c’est quelque chose
qui a le potentiel de prendre énormément de place. Lorsque j’étais aux études
dans le domaine des communications, je jetais chaque été les notes de cours
prises durant l’année, parce que je savais que ces connaissances allaient être
bonifiées ou remplacées par de nouvelles dès l’année suivante. Ça ne me servait
à rien de les conserver, d’autant plus que je me suis spécialisée dans les médias
sociaux qui changent tous les jours et qu’aucun cours, pendant mes études, n’a
réellement couverts. Je savais que je pourrais retrouver facilement les concepts
et les théories en ligne si j’avais besoin de me rafraîchir la mémoire. Je ne vous
cacherai pas que j’ai eu peur de le regretter, mais je me suis informée auprès
d’anciens étudiants de mon baccalauréat et personne n’avait consulté ses notes
plusieurs années après avoir terminé l’université. Cela m’a confirmé que je n’en
aurai probablement plus besoin. J’ai fait le choix de me débarrasser de mes notes
et de mes manuels scolaires, et je suis heureuse de ma décision! Je n’ai conservé
qu’un livre susceptible de réellement me servir dans un emploi futur. Cela dit, ce
n’est pas une solution universelle: les domaines médicaux, juridiques et
scientifiques, par exemple, requièrent des connaissances très poussées et une
bonne partie des diplômés replongent de temps à autre dans leurs manuels
scolaires. Si c’est votre cas, je ne recommande pas de les jeter, parce que vous en
avez besoin pour exercer votre métier. Vous seul pouvez savoir ce dont vous
aurez besoin dans le futur.
La troisième pile était celle des choses à donner. Parfois, je subdivisais celle-ci
en deux: une pile pour un organisme de bienfaisance et une pile destinée aux
gens que je connaissais. Par contre, il faut faire attention. La pile des choses à
donner à vos proches ne doit pas devenir une porte de sortie ni une façon de
garder un objet près de vous. Seuls les objets réellement utiles ou les vêtements
de belle qualité devraient être offerts. L’objectif n’est pas d’encombrer vos
parents, vos frères et sœurs ainsi que vos amis! J’ai aussi donné tous les objets
qui avaient trop peu de valeur pour être revendus, mais qui étaient en trop bon
état pour être jetés. Livres, décorations, vaisselle en surplus, chaussures et
textiles ont été offerts. J’ai donné énormément de choses, parce que celles-ci ne
m’apportaient plus rien. J’ai préféré en faire profiter quelqu’un plutôt que de les
garder chez moi en attendant qu’elles prennent la poussière ou qu’elles se
détériorent avec le temps. Au fait, n’essayez pas de donner des articles d’hygiène
personnelle ou des cosmétiques: personne n’en voudra! Par expérience, mieux
vaut donner une paire de chaussures que vous ne prévoyez pas porter
prochainement. Avec le temps, la colle de la semelle sèche, le cuir craque et la
chaussure finit à la poubelle. Faites-en profiter quelqu’un pendant qu’elle est
encore utilisable!
Ensuite venait la pile des choses à vendre. Afin de savoir si quelque chose
méritait sa place dans cette catégorie, je me questionnais sur son prix de vente
probable. Je perdais rarement mon temps à essayer de vendre des objets à moins
de 10$. Afficher l’objet sur un site de petites annonces, communiquer avec des
acheteurs potentiels, prendre un rendez-vous et m’assurer d’être chez moi à
l’heure convenue, sans parler des personnes qui arrivaient en retard ou qui ne
venaient même pas, demandait trop d’efforts pour le faible montant que j’en
retirais. De plus, en emménageant dans une grande ville, je me suis rendu
compte que les gens ne se déplaçaient pas pour des articles de très faible valeur.
Entre le coût du transport et le temps nécessaire pour se déplacer, ils n’en avaient
pas pour leur argent. Cependant, lorsque j’habitais une plus petite ville où tous
les déplacements se faisaient en moins de 15 minutes, j’ai parfois réussi à vendre
des articles à quelques dollars seulement. À vous de choisir si vous voulez
consacrer des efforts à vendre des items à petit prix. En ce qui me concerne, la
majorité du temps, je préférais les donner. Un bon truc, surtout en début de
processus, est d’organiser une vente-débarras (vide-grenier). Pendant cette vente,
vous aurez l’occasion de vous débarrasser des articles de très faible valeur et de
récupérer un peu d’argent sur le volume. J’ai fait l’expérience et ce n’est pas mal
du tout! Je vous suggère de faire don de ce qui ne s’est pas vendu à un organisme
de votre région. Ne remettez pas tout ça dans votre garage ou votre sous-sol! Par
la suite, vous pourrez y aller à la pièce. Personnellement, je n’avais jamais plus
que le contenu d’une boîte de choses à vendre. Je ne voulais pas avoir
l’équivalent d’un magasin chez moi!
Enfin, j’avais une boîte pour les «je ne sais pas». C’étaient des articles que je
n’utilisais plus, mais auxquels j’étais encore émotionnellement attachée.
Souvent, il s’agissait de souvenirs ou d’objets que je liais à un moment ou à un
événement. Attention au piège: il ne faut pas que la majorité des articles triés
pendant le désencombrement se retrouvent dans cette boîte! Celle-ci ne sert
vraiment que pour les choses qui ralentissent le tri parce qu’on ne sait pas où les
placer. On les laisse ensuite patienter pendant un mois dans cette boîte. Si,
pendant ce délai, j’utilise un objet de la boîte, ça veut dire que je le garde. À la
fin du mois, je retourne voir ce qu’il reste et, à l’intérieur de moi, je sais bien que
certains items peuvent partir. Cependant, j’en ai déjà gardé quelques-uns pendant
un an avant d’être capable de m’en départir. C’est très bien puisque, ainsi, je n’ai
pas de traumatisme d’avoir rejeté un objet auquel j’étais attachée. On me
demande souvent si je regrette d’avoir jeté des choses dans mon
désencombrement et la réponse est non. Chaque fois que quelque chose a quitté
ma vie, c’est parce que la décision a été prise de mon plein gré; je n’ai jamais
donné ou jeté quoi que ce soit contre ma volonté. Je crois pertinemment que cela
a été le secret de mon succès durant mon processus de désencombrement. C’est
probablement ce qui m’a permis de ne jamais me dire: «Ah non, je n’aurais pas
dû jeter ça!»
TECHNIQUE 2
Tout rassembler au même endroit
Une technique simple pour prendre conscience de l’ampleur de nos possessions
est de regrouper tous les objets d’une même catégorie. En la mettant en pratique,
j’ai découvert que j’avais une quantité astronomique de crayons, de stylos et
d’autres articles de papeterie. Avais-je réellement besoin de trois ciseaux et de
trois rouleaux de papier collant dans un appartement de quatre pièces? Pas
vraiment.
Lorsqu’on procède ainsi, on se rend souvent compte qu’on n’a pas besoin de ces
doublons. On peut conserver un exemplaire unique et prendre la résolution de
toujours le ranger au même endroit. Ainsi, on saura en tout temps où se trouve
cet article, plutôt que de chercher dans toute la maison une des trois paires de
ciseaux qu’on possède. C’est un truc qui a entièrement changé mon organisation!
TECHNIQUE 3
Règle +1, -1
Cette règle importante permet de conserver l’équilibre qu’on aura créé chez soi.
Selon la règle +1, -1, pour toute nouvelle chose qui entre dans la maison, une
autre doit en sortir. J’applique cette règle dans ma vie de tous les jours pour
maintenir le niveau de désencombrement que j’ai travaillé si fort à atteindre.
Depuis que j’utilise cette règle, je réfléchis mieux avant de faire un achat et j’y
pense à deux fois avant d’apporter quelque chose dans mon appartement. J’y ai
encore recours, particulièrement pour les vêtements. Lorsque je magasine, je
pense déjà au fait que si j’achète un article, ce sera pour en remplacer un à la
maison. Mais lequel? Parfois, je décide de ne rien acheter parce que je préfère
garder les vêtements que je possède déjà. Chose certaine, ça évite de se retrouver
avec 10 paires de baskets, 5 sacs à main et 20 tasses à café!
TECHNIQUE 4
Le sac de désencombrement
Après mon premier désencombrement, je gardais toujours un sac ou une boîte
dans une pièce chez moi. Dès qu’un objet du quotidien ne me plaisait plus ou ne
m’apportait plus de bonheur, je le déposais dans la boîte. Encore aujourd’hui,
des années après avoir commencé mon processus, je garde un sac dans ma
chambre. Il se remplit tranquillement. Habituellement, une fois par mois, je vais
le déposer à un centre de dons.
En adoptant cette technique, on procède petit à petit sans même s’en rendre
compte, plutôt que de prendre un après-midi à chercher ce dont on peut se
départir. Cependant, il est important d’avoir déjà fait un gros ménage. Le sac
permet d’entretenir son désencombrement ou de le continuer tranquillement.
À la fin du mois, on regarde le contenu, on détermine s’il doit être jeté, vendu,
donné ou recyclé et on n’attend pas avant de passer à l’action! C’est important
de s’en départir rapidement pour garder un intérieur épuré.
Étant une optimiste, j’aime bien penser que chaque problème de la vie a une
solution. Il suffit de croire que ça va s’arranger! Je vois déjà les pessimistes
rouler des yeux! Si vous n’aimez pas votre vie et que vous avez besoin de
changement, c’est peut-être le moment de penser différemment. La pensée
positive est particulièrement importante lorsqu’on souhaite changer sa vie et
opter pour la simplicité. Désencombrer des années d’accumulation d’objets peut
paraître impossible psychologiquement et physiquement, mais lorsqu’on voit le
positif et qu’on s’encourage à persévérer, tout va mieux! En prenant le contrôle
de nos émotions, de notre stress et de notre peur, on voit plus clair. Il est plus
facile de se fixer des objectifs réalisables et on est fier de soi après avoir rempli
un premier sac, puis deux, puis dix!
Voici deux scénarios pour illustrer l’impact que la loi de l’attraction peut avoir
sur une situation simple. Devant une pièce remplie jusqu’au plafond où l’on doit
faire du désencombrement, du rangement et du ménage, il y a deux manières de
penser: «OK! Par où je commence?» et «Oh, mon Dieu, je ne sais pas comment
je vais faire…» Dans le scénario positif, on analyse la pièce de manière à se faire
une liste de choses à accomplir. Puis on commence sur-le-champ par ce qui nous
semble le mieux! Dans le scénario négatif, on active nos sentiments de doute, de
stress et on se démotive. On va vouloir remettre ça à plus tard ou fermer les
yeux, puis ne plus y penser sans avoir fait de réels changements. On cherche de
l’aide, de la motivation, on appelle une amie ou notre mère pour avoir des
conseils. On se concentre sur le fait que cette tâche ne nous plaît pas, plutôt que
de regarder vers l’avant et d’anticiper le résultat final pour avoir la motivation
nécessaire. Tout semble plus difficile, plus long et moins agréable. Le
changement devient plus facile lorsqu’on le regarde d’un bon œil. Tout
deviendra plus simple!
Se motiver
Il existe de nombreuses façons de se motiver pour atteindre ses objectifs.
Personnellement, j’aime faire une liste par saison et une autre par année pour
pouvoir revenir sur ce que j’ai réalisé durant ce laps de temps. Pour chaque
période, je dresse une liste de mes objectifs de vie et une autre des activités que
je veux accomplir ou des petits défis que je me fixe. Lorsque je m’ennuie ou que
je ne sais pas quoi faire, je les consulte! Nous choisissons ces buts parce que
nous savons intérieurement qu’ils contribuent à notre succès et à notre
épanouissement. Ils sont importants, parce qu’ils sont la représentation de la
personne que nous souhaitons devenir. Un peu comme de la visualisation! Nous
nous projetons dans le futur; en notant ces buts, nous pouvons garder en tête ce
que nous voulons accomplir pour atteindre cet idéal. Bien entendu, ça doit être
un idéal qu’on s’est fixé soi-même et non pas un idéal promu par la société, qui
dit que la réussite, c’est d’avoir une maison, deux enfants et un bon emploi. Quel
est votre souhait profond? Votre désir? Comment voulez-vous mener votre vie?
Une autre bonne technique pour se motiver est de faire un tableau d’inspiration.
Sur un carton, on colle des illustrations qui nous inspirent, des citations qui
représentent notre manière de penser et des photos à l’image de ce que nous
voulons que notre vie soit. En anglais, ils sont appelés mood boards ou vision
boards. C’est un bon exercice à faire pour mieux se connaître et savoir ce qu’on
veut et ce à quoi on aspire. L’afficher dans un coin de la maison où nous passons
tous les jours permet de nous souvenir de nos objectifs et de ce que nous devons
faire pour les atteindre.
En ce qui me concerne, la quête d’une vie en toute simplicité est passée par les
livres. Il existe une multitude de témoignages de personnes aux parcours
différents et inspirants. Elles ont beaucoup de choses à nous apprendre sur la vie
et leurs prises de conscience sont une mine d’or. En apprenant des succès (et des
erreurs) des autres, on acquiert une certaine sagesse plus rapidement.
Ainsi, les livres m’ont permis de devenir une nouvelle personne. La première
année de mon processus, j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main au sujet de
la simplicité, du minimalisme et du concept de vivre avec moins. Lire pendant
une année entière a été ma source d’inspiration pour changer et m’a permis de
découvrir des valeurs humaines et environnementales. Ça a été une porte
d’entrée sur un mode de vie qui allait me coller à la peau pour toujours. Ouvrir
un livre me permettait de demeurer loin de mes anciennes habitudes et de
m’enrichir en tant que personne plutôt que de m’appauvrir financièrement. Le
temps que je passais dans les livres me changeait les idées et me permettait de
découvrir de nouvelles facettes de la vie auxquelles je n’avais jamais pensé
auparavant. J’absorbais tout ce que je lisais et j’appliquais ce que j’apprenais
dans ma vie de tous les jours.
Lire autant et de manière continue sur le sujet a été crucial pour me projeter dans
cette vie à laquelle j’aspirais. Chaque page tournée me motivait à persévérer et
me rappelait mon objectif. Encore aujourd’hui, je lis sur le sujet de temps en
temps pour me rappeler les principes du minimalisme et de la simplicité. Avec
l’expérience, j’améliore ma compréhension de ces écrits, ce qui me permet de
m’améliorer constamment.
Les livres qui m’ont inspirée sont nombreux. Je vous présente une sélection de
mes préférés. Bien que ces suggestions soient très personnelles, je souhaite les
partager avec vous pour vous faciliter l’étape de la recherche. Ces ouvrages ont
été pour moi des révélations et m’ont permis d’apprendre énormément sur la
simplicité et le minimalisme. Peut-être en avez-vous déjà lu quelques-uns ou
certains sont-ils des découvertes pour vous. Nous avons tous fait des lectures qui
nous ont touchés spécialement, mais pour moi, ces recommandations sont
pertinentes pour toute personne qui commence un processus vers une vie plus
simple.
Les livres sont une mine d’or lorsque vient le moment de découvrir de nouvelles
manières de penser et de vivre. Pour plus de recommandations de lectures, je
vous invite à visiter la section «Lectures» de mon blogue vivreavecmoins.com,
qui est constamment mise à jour.
Découvrir le minimalisme
Habitant depuis quelques décennies au Japon, l’auteure Dominique Loreau vit en
complète simplicité. Dans ses livres, elle partage ses pensées sur l’accumulation
d’objets et sur le fait de vivre en possédant moins, comme le font
traditionnellement les Japonais. Sa grande sagesse permet de prendre conscience
de tout ce qui nous entoure et de l’impact de nos possessions sur nous. C’est une
des principales auteures traitant de ce sujet et elle est dans les premières à avoir
partagé en série des écrits sur le minimalisme.
J’ai eu la chance de lire plusieurs de ses ouvrages. Tous traitent du même sujet,
mais chacun d’eux a quelque chose de nouveau à nous apprendre. Chaque livre
est relié aux autres, mais apporte une spécificité et des connaissances
additionnelles pour se perfectionner dans l’art de vivre au quotidien. Pour moi,
les livres de Dominique Loreau sont précieux, parce qu’ils m’ont fait découvrir
la légèreté de vivre simplement. Ils m’ont le plus ouvert l’esprit quant aux
bienfaits de vivre sans le côté superficiel de la vie moderne et m’ont fait réaliser
qu’on peut vivre différemment au sein de la société, tout en étant en marge de
celle-ci. C’est une auteure qui a le don de partager sa sagesse avec les lecteurs
d’une manière légère et efficace. J’ai retenu de ces lectures que posséder
beaucoup de matériel ne fait qu’alourdir notre vie de tous les jours et nous
empêche d’avancer.
Trouver la joie
Le nom Marie Kondo vous est probablement maintenant familier, grâce à sa
série diffusée sur Netflix qui a été largement médiatisée et regardée. Elle est
souvent associée au minimalisme, même si, personnellement, je trouve que ce
n’est pas tout à fait exact. Cette Japonaise est très connue pour sa méthode
KonMari, qui influence tous les aspects de la vie jusqu’à la manière très
sophistiquée de ranger et de plier les vêtements. Ainsi, elle dit que si un objet ne
nous procure pas de bonheur lorsqu’on le voit ou qu’on le touche, on ne devrait
pas le garder. C’est un des principes que j’ai adaptés à mon style de vie, afin de
ne m’entourer que d’objets que j’aime et qui sont beaux à regarder. J’ai lu Le
pouvoir étonnant du rangement, après avoir reçu plusieurs recommandations de
la part des lectrices du blogue. À mon avis, cette lecture sera bénéfique pour une
personne qui ne sait pas comment amorcer son processus de désencombrement.
En effet, sa méthode ne passe pas par quatre chemins! En étant aussi directe,
cependant, elle laisse à désirer du côté environnemental. Ce n’est pas l’approche
que je prône, mais parfois certaines personnes ont besoin de grands moyens pour
parvenir à leurs fins.
Manger local
Le livre 100 jours sans supermarché de Mathilde Golla a changé ma manière de
voir les choses quant à l’épicerie. Cette journaliste et auteure française a
documenté son expérience sur le changement de sa consommation quant à
l’alimentation, passant de l’approvisionnement dans les supermarchés jusqu’au
circuit court afin d’encourager les petits producteurs locaux qui peinent à
concurrencer les géants de l’industrie agroalimentaire. Durant ses trois mois de
test, elle a évité les produits des grandes chaînes et des grossistes pour découvrir
un tout nouvel univers qui l’a charmée: celui de l’approvisionnement direct
auprès des producteurs. L’expérience qu’elle partage dans son livre m’a plu
énormément, car cela m’a conscientisée sur l’importance de consommer des
produits locaux pour notre santé, pour notre portefeuille, mais aussi pour la santé
financière de notre communauté. Une autre belle lecture qui permet d’ouvrir les
yeux sur une réalité de notre société!
LE POIDS DE L’IMAGE
Lorsque j’ai mis un frein à ce mode de vie qui impliquait, ma foi, beaucoup
d’achats compulsifs et d’endettement, j’ai appris à réduire, à ralentir et à choisir.
Tout cela, en me posant les bonnes questions et en en apprenant beaucoup sur la
consommation durable et responsable. Après tout, acheter, c’est voter! Dans un
monde où presque l’entièreté des objets dans les étalages est «made in China», il
peut paraître impossible de choisir des objets locaux et abordables. Pourtant, on
serait surpris de voir ce que les producteurs locaux fabriquent et, parfois, pour un
montant à peine plus élevé!
Que vous soyez endetté ou en voie de rembourser vos dettes, sachez que ce n’est
pas la fin du monde. Il y a des solutions. N’hésitez pas à aller chercher de l’aide
pour reprendre le dessus: organismes communautaires, parents, amis ou
conseillers financiers peuvent vous fournir de précieux conseils ou outils.
L’important, c’est de prendre conscience de la situation et de faire de son mieux
pour y remédier. Chaque effort compte, si petit soit-il.
En 2018, pour chaque dollar net (donc après retenues sur le salaire), les ménages
canadiens devaient 1,69$5. Cela comprend à la fois les hypothèques et le crédit à
la consommation. Selon une enquête menée en 2016 par Abacus Data, plus de
42% des Canadiens ne rembourseraient pas la totalité du solde de leur carte de
crédit chaque mois6. C’est une proportion énorme qui signifie que les gens n’ont
pas les moyens de payer leurs achats. Le crédit leur a néanmoins permis
d’acquérir des choses qu’ils ne pouvaient pas se permettre.
Il est trop facile de dire que nos dettes de consommation sont causées par les
cartes de crédit, le voisin ou la société. Inversement, il est difficile de reconnaître
nos torts et nos faiblesses devant notre conjoint, notre famille ou nos amis! Je
vois trop souvent des personnes remettre la faute sur une entité extérieure,
refusant ainsi de voir la réalité en face. Bien entendu, il existe des situations
exceptionnelles où contracter une dette permet de se dépanner. Les causes de
l’endettement sont nombreuses, sans doute autant qu’il y a de personnes dans le
rouge. Dans certains cas, l’endettement est le résultat de difficiles épreuves de la
vie impossibles à contrôler plutôt que de la simple surconsommation, comme la
perte d’un emploi, une baisse de revenus découlant du choix de s’occuper d’un
proche vieillissant ou le défi que peut représenter le fait d’être le chef d’une
famille monoparentale. Bien sûr, l’endettement est toujours le résultat de
dépenses supérieures aux revenus, mais, dans ces cas-là, les dépenses sont
souvent plus essentielles que frivoles. Cela dit, trop souvent, la dette est un
moyen facile de s’acheter une vie qu’on ne peut se permettre pour se conforter
dans notre réalité. «Je gagnerai ce salaire un jour!» Lorsque ce jour arrivera,
vous rêverez toujours plus grand.
Je suis passée par là, moi aussi. Pourtant, ça m’a pris plusieurs milliers de dollars
de dettes pour décider que c’en était assez. J’ai arrêté de me dire: «je
rembourserai plus tard» ou «je suis endettée parce que je suis jeune». Je savais
que j’avais l’argent nécessaire pour vivre convenablement et combler mes
besoins de base. Si j’avais accumulé cette dette, c’était entièrement de ma faute.
Je n’étais pas capable de me mettre des limites et j’avais perdu le contrôle de
moi-même. Heureusement, 16 000$, c’est vite oublié (avec un peu, beaucoup de
volonté). Quand je lis des témoignages de personnes aux États-Unis qui ont plus
de 100 000$ de dettes, je me dis qu’elles sont malheureusement hypothéquées
pour la vie; elles devront rembourser des sommes considérables tous les mois, ce
qui les empêchera d’économiser pour des projets qui leur sont chers.
Le gaspillage alimentaire
La surconsommation se retrouve jusque dans notre assiette. On achète trop à
l’épicerie, on jette des légumes ramollis, des viandes qu’on a oublié de cuisiner
et des conserves «périmées». Au restaurant, on nous donne des assiettes
contenant deux, voire trois fois la portion qu’on devrait manger. Résultat? On
jette les surplus ou, heureusement, certains plus futés demanderont un plat pour
rapporter les restes à la maison. On jette de la nourriture alors que des familles
doivent demander de l’aide alimentaire ou que des personnes meurent de faim.
Le tiers de toute la nourriture produite dans le monde est gaspillée12. Elle se
perd tout au long de la chaîne de production jusqu’à notre assiette. C’est
immense! Une fois à la maison, c’est «63% des résidus alimentaires qui sont
jetés à la poubelle ou au compostage […] qui auraient pu être consommés13».
En d’autres mots, plus de la moitié des aliments que nous jetons ou compostons
sont encore bons et auraient pu être mangés. Donc, en tant que consommateurs,
nous avons une grande part de responsabilité.
Depuis, je cuisine toujours avec ce que j’ai sous la main. En vidant presque
entièrement le contenu de mon frigo toutes les semaines, je m’assure que tout a
été mangé, je vois mieux ce qu’il reste et j’évite que ça ne se gaspille. Avoir le
contrôle de sa consommation à l’épicerie permettra d’économiser énormément,
mais aussi de réduire le gaspillage alimentaire. Peut-être même qu’acheter moins
vous fera perdre quelques kilos! Lorsqu’on a moins, on consomme moins. Tout
simplement!
La publicité suscite des besoins, alors que notre objectif est de les diminuer. Pour
cela, il faut évaluer ce qui nous est vraiment nécessaire pour vivre et ce qui est
utile pour nos actions de tous les jours. Le reste, ce n’est que du superflu, des
extras qui nous apportent un confort additionnel ou une impression d’être plus
riches. Dans les faits, plus on a de possessions, moins on a de richesses ou
d’argent dans notre portefeuille. Plus on réduit, plus on réalise que les vraies
richesses sont celles que l’on vit au quotidien et qui impriment des souvenirs
dans notre mémoire.
Manger est un besoin. Manger au restaurant tous les jours ne l’est pas et le café
latté coûteux qu’on prend tous les matins l’est encore moins! C’est un petit
plaisir qui nous aide à bien commencer la journée, certes, mais vous apprendrez
à l’apprécier encore plus si vous en faites un plaisir occasionnel. Il est intéressant
de s’attarder à ce qui est vraiment important pour soi pour éliminer le superflu et
vivre plus simplement.
Les besoins de base varient d’une personne à l’autre et selon les pays.
Concrètement, voici ce que ça représente dans ma vie. Dans un premier temps,
j’ai toujours choisi des logements pas trop chers. Mon choix se fait en fonction
de leur propreté, de l’espace et de leur emplacement pour m’assurer un confort
optimal selon mon budget. C’est environ 30% du salaire net mensuel qui devrait
être utilisé pour se loger14, afin de pouvoir respirer financièrement. Y consacrer
une plus grosse partie du budget, surtout si c’est pour une raison esthétique, n’est
pas recommandé et risque de déstabiliser nos finances personnelles. Pour ma
part, le loyer a toujours représenté un pourcentage moindre et vivre ainsi, un peu
en dessous de mes moyens, m’a permis d’économiser davantage. Ensuite, j’ai
toujours considéré que communiquer était un besoin indispensable, surtout à
notre époque. J’ai donc fait le choix d’avoir Internet à la maison. Ce n’est pas
essentiel à la survie, mais ça peut à mon avis être considéré comme un besoin
réel, puisque tout fonctionne en ligne maintenant. Ne pas avoir accès à cet outil
pourrait être un handicap pour le travail, la vie privée et les communications.
Avant, j’avais besoin d’une paire de chaussures pour toutes les occasions
imaginables. Puis j’ai réalisé qu’il serait plus futé d’en avoir une paire qui
s’agencerait beaucoup plus facilement avec plusieurs ensembles et selon les
différentes occasions. Ainsi, je les porte beaucoup plus souvent et je les choisis
mieux. J’ai réduit mes besoins quant à la quantité pour laisser place à de
meilleurs choix qui m’apportent plus de satisfaction dans mes actions de tous les
jours. Avoir une paire de chaussures habillées est un besoin dans notre société
occidentale. En avoir 25 ne l’est habituellement pas.
Au début de mon cheminement, j’ai souhaité réduire mes «besoins» pour n’avoir
que le minimum. J’ai commencé par les dépenses qui passaient tous les mois
dans mon compte bancaire. À ce moment, j’avais plus de 30 transactions
«obligatoires» et programmées. À la fin de mon tri, je n’en avais plus que huit.
Maintenant, ces transactions sont: mon cellulaire, mon loyer, l’électricité, les
assurances, une plateforme de streaming, Internet, ainsi qu’un abonnement à un
panier de produits frais, locaux et bio. La simplification de mes dépenses a été
un vrai soulagement, en plus de me permettre d’y voir clair et de commencer à
mieux différencier mes besoins réels des envies soudaines qui, au fond, étaient
sans importance.
Afin de réduire mes besoins, je me suis inspirée des personnes très frugales qui
partagent leurs trucs sur le Web. Cela a été une bonne piste de réflexion pour ma
compréhension des besoins essentiels et de ce qui est tout de même nécessaire à
un confort que je jugeais raisonnable. Si elles ont un besoin à combler, ces
personnes utilisent ce qui est disponible (souvent gratuitement); par exemple
elles cuisinent à partir de ce qu’il y a déjà dans leur réfrigérateur, fabriquent des
emballages cadeaux avec ce qu’elles peuvent trouver dans le bac à recyclage ou
la nature, et confectionnent des sacs à provisions en réutilisant des bouts de tissu.
De plus, dans tout le processus de création qui entoure cette réutilisation des
matières, on apprend à fabriquer de nouvelles choses et on acquiert des
connaissances utiles, soit en regardant des tutoriels sur Internet, soit en
demandant à un ami doué dans le domaine. Plutôt que d’acheter un bien prêt à
l’emploi au magasin, on utilise notre esprit créatif et notre dextérité pour
fabriquer quelque chose de nouveau.
Plusieurs reportages rapportent que les personnes qui sont millionnaires sont
souvent celles qui possèdent beaucoup moins que ce que l’on peut penser. Elles
utilisent leur argent intelligemment et font des placements plutôt que de dépenser
au gré de leurs envies et des modes. Elles restreignent leurs besoins et se
concentrent sur autre chose que les biens matériels. Pour la plupart, ce ne sont
pas les possessions qui les intéressent. Mener une vie normale et pouvoir acheter
les biens du quotidien leur suffit pour être heureuses. Avoir un logis confortable
et pouvoir choisir ce qu’elles souhaitent à l’épicerie fait aussi partie des plaisirs
qu’elles s’accordent avec leur argent. Ainsi, bien que l’on soit porté à croire qu’il
faut posséder beaucoup pour projeter l’image de la richesse, la réalité est tout
autre15. Lire sur les millionnaires m’a permis de comprendre qu’il n’était pas
nécessaire de toujours acheter pour montrer que je réussissais dans la vie. En
étant plus discrète et en utilisant mon argent intelligemment, j’ai commencé à
rembourser mes dettes et à devenir «riche» pour mon âge. Riche entre
guillemets, car les jeunes endettés dans la vingtaine sont plus nombreux que
ceux ayant 5 000$ dans leur compte de banque! Ça m’a aussi permis de me
motiver à faire croître mes économies plutôt que le nombre d’objets que je
possède.
Ne pensez pas que ce sont ceux ayant les plus grandes maisons et les plus belles
voitures qui ont le plus gros compte de banque. Bien souvent, les personnes
riches ont une maison et une voiture modestes. Pensez comme un millionnaire,
arrêtez de dépenser votre argent pour les objets et faites travailler votre argent
pour vous! Retournez à la base quant à vos besoins et posez-vous des questions
avant de vous encombrer d’un gadget additionnel. Voici quelques pistes.
• Est-ce que je vais l’aimer longtemps ou est-ce que je le veux juste sur le
moment?
• Est-ce que je préfère utiliser 100$ pour cet objet ou mettre ce montant dans
un compte d’épargne pour un projet?
• Est-ce que, dans une semaine, je voudrai toujours acheter cet objet?
• Est-ce pour remplacer quelque chose à cause de l’usure, par exemple?
• En achetant cela, qu’est-ce que je vais désencombrer à la maison (la règle
+1, -1)?
• Quand ai-je acheté cet article pour la dernière fois?
• Est-ce que j’en ai vraiment besoin ou est-ce seulement une envie?
• Ai-je déjà quelque chose à la maison qui a la même utilité?
• Ai-je l’argent maintenant pour l’acheter?
• Pourrais-je l’emprunter?
• Une fois acheté, à quel endroit vais-je le ranger?
• Est-ce que cet achat vaut X heures de travail?
• Vais-je utiliser souvent cet article ou à peine deux ou trois fois au cours de
la prochaine année?
• Est-ce que je l’achète parce qu’il est en solde? Est-ce que je l’achèterais
même au plein prix?
• Pourrais-je acheter cet article de seconde main?
• Est-ce que je veux vraiment cet objet ou est-ce que je veux l’acheter parce
que quelqu’un que j’apprécie le possède?
RALENTIR SA CONSOMMATION
Nous vivons à une époque où tout est accéléré. Réchauffer un lunch ne prend
qu’une minute au micro-ondes; nous pouvons parler à nos amis en direct et en
tout temps; la restauration rapide nous permet d’avoir un repas en trois minutes;
grâce aux moyens de transport, nous nous déplaçons bien plus rapidement que
nos ancêtres. Cependant, cette hâte se transpose aussi au domaine de la
consommation: acquérir un bien est devenu simple et efficace, tellement qu’on
n’a même plus besoin de se déplacer pour acheter quelque chose. Il suffit d’aller
sur un site marchand, de sortir sa carte de crédit et d’attendre un tout petit peu.
Dans plusieurs cas, notre nouvel achat peut être livré en 24 heures. On n’a plus
le temps de réfléchir longuement avant d’acquérir de nouvelles choses et c’est
cette rapidité qui peut devenir problématique, particulièrement lorsque l’argent
sort plus vite du portefeuille qu’il n’y entre!
Ralentir dans une société toujours à la course peut nous faire paraître marginaux.
Pourtant, c’est ce style de vie plus lent qui a le plus de sens à l’échelle de
l’humanité. À vivre comme on le fait, on épuise de plus en plus les ressources
naturelles. Nous vivons à crédit, en oubliant que la Terre est notre maison et que
nous n’en avons pas de deuxième. Il est important de respecter son rythme et
d’arrêter de l’épuiser. «Si l’humanité consommait au rythme des Américains, il
faudrait l’équivalent de cinq planètes, note le Global Footprint Network16.»
Curieux de connaître l’ampleur de votre consommation et votre empreinte
carbone? Il existe plusieurs calculateurs. Il suffit de taper en ligne «combien de
planètes je consomme» et de remplir le questionnaire. Dans les pays
industrialisés, à cause de toutes les ressources que notre société consomme avec
ou sans nous, il faudrait pratiquement habiter de manière autonome dans une
petite maison écologique pour réduire au maximum notre impact écologique.
Néanmoins, il est facile de faire certaines actions au quotidien pour réduire son
empreinte carbone. Manger plus de repas végétariens, consommer moins et
limiter les déplacements en avion font partie des moyens accessibles afin de
limiter les dégâts.
J’opte de plus en plus pour des produits locaux et bio, lorsque c’est possible. En
encourageant les producteurs régionaux, les produits sont plus frais, cela
demande moins de transport, donc il y a moins de CO2 émis, et les producteurs
d’ici reçoivent un salaire pour continuer à développer leurs fermes et leurs
élevages. Consommer des aliments locaux fait une différence énorme pour la
qualité de notre alimentation. Les produits sont plus frais et savoureux, ce qui
joue sur notre état de satisfaction lorsque l’on mange. Savourer une fraise du
Québec ou une fraise des États-Unis n’est pas la même expérience! On se sent
mieux et plus heureux lorsque notre alimentation est composée de «vrais»
produits.
Consommer des fruits et des légumes locaux permet de voir la différence.
Souvent, les petits producteurs offrent à moindre coût leurs produits moches, qui
sont tout aussi délicieux. Quand on évite l’utilisation de produits chimiques et
d’engrais toxiques, les légumes poussent différemment et en harmonie avec la
nature. Une feuille de laitue dont un insecte a pris une bouchée est normale.
C’est l’industrie qui nous fait croire que tous les légumes que nous consommons
devraient être parfaits. Cependant, il est plus naturel de voir une feuille de salade
avec de la terre et de petits trous que le contraire. En consommant localement et
plus directement, on se reconnecte avec la nature, en quelque sorte. On apprend
à apprécier davantage ce qui se retrouve dans notre assiette et la diversité. Avant,
j’aurais jeté un chou-fleur complet si j’y avais trouvé une petite larve d’insecte.
Maintenant, je coupe le bout affecté, j’inspecte le reste du légume, puis je le lave
soigneusement. Aujourd’hui, il me paraît étrange d’acheter mes légumes dans les
magasins à grande surface. Ils sont tous identiques et plus brillants les uns que
les autres. Je prends conscience que, pour en arriver là, on a utilisé massivement
des pesticides, effectué un tri très strict et gaspillé une grande quantité de
nourriture. Bref, cette prise de conscience quant à l’alimentation est un
changement de mentalité qui s’est développé grâce à mon cheminement vers la
simplicité. Mon ouverture quant à la nourriture est aussi une conséquence du
changement de mon style de vie. J’en suis plus qu’heureuse, aujourd’hui!
L’obésité de plus en plus présente dans notre société est, entre autres, un
problème d’accessibilité. Il est tellement facile d’acheter des produits
transformés et sucrés, et de les manger! Plus on consomme de ces produits (qui
sont vides en nutriments), plus on gagne du poids. Si vous deviez cuisiner
chaque dessert que vous mangez, vous en consommeriez probablement dix fois
moins. En cuisinant plus, on s’éloigne naturellement de ces produits ultra
transformés. En achetant des produits de bonne qualité qui fournissent tous les
nutriments nécessaires, on est aussi moins porté à manger plus que ce qu’on
devrait. On ralentit l’ingestion d’aliments et on ne consomme pas plus que ce
dont on a besoin. Bref, ralentir et repenser notre rapport à l’alimentation n’est
que bénéfique pour notre santé, l’environnement et notre portefeuille!
Emprunter un objet plutôt que l’acheter neuf, c’est comme donner une pause à la
planète. Vous lui permettez de respirer tout en évitant de contribuer à
l’augmentation de votre empreinte écologique. Emprunter est la marche à suivre,
surtout pour les outils ou les articles de sport que vous n’utiliserez que quelques
fois. En plus d’éviter de vous encombrer à long terme d’un objet dont vous ne
vous servirez qu’occasionnellement, vous réaliserez des économies. Si personne
autour de vous n’a l’outil ou l’objet qu’il vous faut, il existe des organismes et
des entreprises qui prêtent ou louent des équipements en tout genre. Il suffit de
s’informer et de débourser généralement environ de 15% à 35% de la valeur de
l’article neuf. Une économie considérable!
Terminer les produits qu’on a déjà à la maison est une bonne façon de mettre un
frein à cette course du «toujours plus». Je parle de shampoing, mais il en est de
même pour les épices, les condiments, les détergents et pour tous les autres
produits du genre. Terminer avant d’acheter est la base pour éviter le gaspillage,
mais surtout la surconsommation!
Apprivoiser la patience
La patience n’est pas une qualité partagée par tous. Heureusement, il est possible
d’améliorer son sort! Pratiquer le minimalisme depuis toutes ces années m’a
permis d’attendre, de patienter et de ralentir au quotidien. C’est aussi ce qui m’a
le plus aidée à ralentir ma consommation et à me recentrer sur l’essentiel. Plutôt
que de faire des achats impulsifs, je réfléchis maintenant jusqu’à un mois avant
d’acheter quelque chose. En m’accordant ce délai, je suis certaine que je ne
regretterai pas mon achat, que j’ai bien pris le temps de l’évaluer, de faire des
recherches à son sujet et de m’assurer qu’il n’y a pas de meilleure option.
Attendre avant de faire un achat est probablement l’une des astuces les plus
utiles que j’aie adoptées. L’attente permet de mieux évaluer et comprendre nos
besoins, nos envies et ce qui nous motive à passer à l’action. Ça permet aussi
d’éviter l’achat d’objets superflus qui ne contribuent pas à l’atteinte de nos
objectifs. Décider de réfléchir avant de faire un achat, c’est récupérer notre
temps, d’abord parce que l’argent a bien souvent été durement gagné ensuite
parce qu’on évite ainsi de dépenser du temps pour acheter, en ligne ou en
magasin, ou pour trouver le meilleur prix.
Voici d’autres idées pour vous aider à ne pas succomber à la tentation d’acheter
impulsivement lorsque l’occasion se présente:
Devenir patient n’est pas chose facile. Plus on est habitué à obtenir les choses
rapidement, plus ça alimente notre défaut, l’impatience. Ceux qui ont toujours
obtenu tout ce qu’ils veulent depuis qu’ils sont jeunes peuvent se mettre en
colère si leur désir n’est pas satisfait sur-le-champ. Il faut se parler et respirer
dans les moments les plus frustrants. L’important, c’est de prendre conscience de
ses habitudes et d’essayer de s’améliorer.
De toute façon, être impatient n’aide en rien les situations vécues. S’impatienter
à la caisse ne fera que stresser l’employé et augmenter le risque d’erreur, en plus
de gâcher votre journée à tous les deux. S’impatienter au téléphone avec le
service à la clientèle de votre câblodistributeur ne fera que diminuer l’envie de la
personne de vous aider. S’impatienter dans le trafic augmentera vos chances
d’avoir un accident. Bref, je vois difficilement comment être impatient peut être
bénéfique. Le secret pour ralentir, c’est de faire preuve de patience pour tous les
jours à venir!
Dès que je parlais d’achat intelligent ou de meilleurs choix sur mon blogue, on
me montrait du doigt en disant que ce n’était pas minimaliste et que je me
contredisais. Cependant, cesser de consommer est pratiquement impossible.
L’expérience menée par Rob Greenfield, activiste pour un monde durable et
écologique, en témoigne. À l’heure où j’écris ces lignes, il est en voie de
terminer une année à ne manger que la nourriture qu’il fait pousser tout en
habitant dans une mini-maison installée dans la cour arrière d’une maison.
Concrètement, il vit dans ce que plusieurs d’entre nous considéreraient comme
un très petit cabanon rustique. Il n’achète rien. Il réutilise tout. Cela peut sembler
extrême, et ça l’est. Il a d’ailleurs déjà raconté dans une publication Instagram
combien il est difficile d’accomplir pareil exploit. En n’achetant rien du
commerce, il est soumis aux conditions de la nature et son corps encaisse le
choc. Même s’il a accès à des aliments frais à profusion, son corps est mince et
sa densité musculaire est considérablement réduite. Il doit travailler 365 jours
par année pour être autosuffisant et ne pourrait avoir une seconde occupation,
comme un emploi, parce que produire des aliments variés occupe tout son temps.
Sa santé en subit le contrecoup!
Il est évidemment possible de réduire ses possessions et de ralentir son mode de
vie sans se rendre à cet extrême! Tout est une question d’équilibre. Mais
l’exemple de Rob démontre qu’il est possible de bien vivre tout en réduisant la
quantité d’objets qu’on fait entrer dans notre vie. En les choisissant d’une
manière méticuleuse, en accord avec ce qui est important pour nous, on peut être
plus en accord avec nos valeurs et augmenter notre qualité de vie.
On achète sans réfléchir une foule d’articles, des achats impulsifs à l’épicerie
jusqu’au souvenir sur la plage pendant les vacances. On aime posséder, on aime
avoir quelque chose seulement pour nous. Passer de nombreuses heures à
rechercher le prochain gadget nous fait passer à côté de notre vie. En 2015, selon
Statistique Canada, nous passions 30 minutes par jour à magasiner pour des
biens et des services. Au bout d’une année, cela représente 182 heures, soit un
peu plus d’une semaine! Je ne sais pas pour vous, mais si j’avais une semaine à
ma disposition, je préférerais utiliser ce temps pour voyager ou simplement
prendre congé.
Vous est-il déjà arrivé d’acheter une chose bon marché sous le coup de
l’impulsion et de le regretter dans les heures qui ont suivi? Probablement. Pour
ma part, ça m’est arrivé des centaines de fois! Imaginez tous ces objets qui
reposent dans les dépotoirs aujourd’hui et tout cet argent qui aurait pu être utilisé
plus intelligemment. Mieux réfléchir permet d’éviter de reproduire les erreurs du
passé et de consommer en harmonie avec soi-même et son environnement.
Prendre conscience de nos habitudes et de nos intérêts permet de mieux cibler
nos besoins réels et cela évite de nous encombrer d’objets superflus qui
n’apporteront rien à notre quotidien.
Lorsque l’on choisit de faire entrer un nouvel objet dans notre vie, il faudrait que
ce soit intentionnel, réfléchi et spécial. Après tout, il fera désormais partie de
notre quotidien! Comment visualisez-vous votre vie? Remplie de choses de
piètre qualité ou d’objets artisanaux de qualité et esthétiquement jolis?
Visualisez la vie que vous souhaitez et faites tout en votre pouvoir pour qu’elle
se réalise. Avant, j’achetais beaucoup d’objets impulsivement, seulement parce
qu’ils n’étaient pas chers. Je craquais pour cet article au prix réduit de 70%, alors
que de ne pas l’acheter m’aurait fait économiser 100%. Toute une affaire, n’est-
ce pas?
Est-ce que la vie que vous avez en ce moment est à la hauteur de vos attentes? Si
la réponse est négative, que pourriez-vous faire pour améliorer votre sort? Chose
certaine, si vous ne faites aucun changement et que vous continuez de vivre
comme vous le faites, rien n’évoluera. Parfois, il faut oser nous remettre en
question et tout revoir dans notre vie pour aller de l’avant. Comme je le dis
souvent: «Demandez quelque chose et vous avez 50% de chances que l’on vous
dise oui. En changeant vos habitudes, vous avez 50% de chances que ça marche.
Si rien n’est fait, les probabilités que votre situation change sont de 0%!»
Acheter des biens matériels en pleine conscience, c’est aussi penser à toutes les
personnes qui ont travaillé pour les produire. On ne peut pas tout contrôler, mais
se préoccuper de ce que d’autres personnes vivent ailleurs sur la planète permet
de mieux mesurer notre chance et les sacrifices faits pour qu’on puisse jouir de
tel ou tel produit. Cette prise de conscience permet, au besoin, de faire des
actions pour compenser notre consommation. J’ai déjà vu certaines personnes
qui, chaque fois qu’elles achetaient quelque chose, donnaient de 50% à 100% du
montant de leur acquisition à une œuvre de charité consacrée au développement
des communautés pauvres dans le monde, généralement dans la région de
provenance de l’article. Par exemple, pour un t-shirt acheté 20$ et produit au
Bangladesh, la personne donne de 10$ à 20$ à une œuvre de charité pour aider
ce même pays. C’est une belle façon d’atténuer l’impact de l’achat du t-shirt et
d’investir dans le bien-être de cette communauté! C’est une pratique intéressante
à explorer.
Avoir moins agrémente la vie. Tout est facilité: déménager devient plus simple,
faire ses valises pour un voyage demande moins de temps, s’habiller le matin est
un jeu d’enfant. Il est facile de trouver un document lorsqu’on n’a plus des
centaines de livres et de papiers dans son bureau. Personnellement, j’ai trouvé
que désencombrer environ 80% de mes possessions m’a permis d’économiser du
temps. Par exemple, auparavant, je devais choisir laquelle de mes cinq paires de
lunettes de soleil s’agencerait le mieux avec mon ensemble du jour avant de
quitter l’appartement. Maintenant, je n’en ai qu’une seule, de qualité, qui
s’agence avec tout et qui est tout le temps dans mon sac. De même, je n’ai plus à
prendre de longues minutes pour tout déplacer avant de faire le ménage et de
passer l’aspirateur. Tout est bien rangé en tout temps! Comme je me sens
comblée par les objets qui m’entourent, je ne ressens plus le besoin de chercher
quelque chose de nouveau. Ni de passer des heures à magasiner sur le Web pour
remplacer ces objets. Être satisfait de sa vie et de ses possessions permet de se
concentrer sur autre chose qui nous apporte une valeur ajoutée. Comme
l’apprentissage, la lecture, les cours ou le contact humain.
5. LA PRESSE CANADIENNE. «Le ratio d’endettement des ménages canadiens continue d’augmenter»,
ICI Radio-Canada, 14 septembre 2018, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1123898/ratio-endettement-
menages-canadiens-statistique-canada.
6. ASSOCIATION DES BANQUIERS CANADIENS. Emprunt des ménages canadiens,
https://cba.ca/household-borrowing-in-canada?l=fr.
7. SHIELDS, Alexandre. «L’humanité a épuisé les ressources de la planète pour 2018», Le Devoir, 31
juillet 2018, https://www.ledevoir.com/societe/environnement/533479/des-mercredi-l-humanite-aura-
epuise-les-ressources-de-la-planete-pour-2018.
8. WIKIPÉDIA. Jour du dépassement, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement.
9. LEE, Dami. «Why Garfield phones keep washing up on this French beach», The Verge, 30 mars 2019,
https://www.theverge.com/2019/3/30/18287192/garfield-phones-france-brittany-beaches.
10. PARKER, Laura. «Plastic food packaging was most common beach trash in 2018», National
Geographic, 3 septembre 2019, https://www.nationalgeographic.com.au/nature/plastic-food-packaging-
was-most-common-beach-trash-in-2018.aspx.
11. AGENCE FRANCE-PRESSE. «Plus de plastique que de poisson dans l’océan en 2050», La Presse, 19
janvier 2016, https://www.lapresse.ca/environnement/pollution/201601/19/01-4941398-plus-de-
plastique-que-de-poisson-dans-locean-en-2050.php.
12. RECYC-QUÉBEC. Gaspillage alimentaire, https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/citoyens/mieux-
consommer/gaspillage-alimentaire.
13. Ibid.
14. GERMAIN, Daniel. «Comment s’enrichir à 25, 35, 45 et 55 ans», Les affaires, 23 janvier 2016,
https://www.lesaffaires.com/dossier/comment-faire-gonfler-votre-reer-en-2016/comment-s-enrichir-a-
25-35-45-et-55-ans/584699.
15. BÉRUBÉ, Nicolas. Les millionnaires ne sont pas ceux que vous croyez, Montréal, Éditions La Presse,
2019, 256 p.
16. RADIO-CANADA. «L’humanité a déjà épuisé les ressources de la planète pour l’année», ICI Radio-
Canada, 29 juillet 2019, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1239896/empreinte-ecologique-jour-
depassement-terre-ressources-2019.
PROGRESSER EN APPRENANT À SE
CONNAÎTRE ET À SE RESPECTER
Changer mes habitudes m’a fait passer beaucoup de temps seule. Au début,
lorsque j’ai commencé à faire du désencombrement, je me suis retrouvée devant
des montagnes d’objets. Toutes ces choses étaient le reflet de ma vie jusqu’à
présent. Accumulation, surconsommation et attachement matériel. Chaque chose
était reliée à un événement et je devais faire un tri dans tout ça. Ce n’est pas
facile à première vue. Cependant, j’avais la détermination et la motivation de me
détacher de ces choses qui étaient reliées au passé. Maintenant que j’étais adulte,
je voulais aller de l’avant et améliorer ma santé financière, entre autres. On dit
toujours que, pour avancer, il faut regarder vers l’avant!
J’ai souvent lu que la mort d’un proche apporte son lot de prises de conscience.
Lorsqu’on doit faire le ménage dans les affaires d’un proche, on réalise vite que
les souvenirs et les objets qui remplissent la maison ne sont rien sans leur
propriétaire. Pourquoi en avoir autant, si ce n’est que pour ajouter une lourdeur
au quotidien et être un poids pour nos proches?
Tout a commencé lorsque je me suis mise à changer mes loisirs et mes centres
d’intérêt. Jusque-là, je passais mon temps à faire les mêmes activités que tout le
monde, ce qui ne développait ni ma personnalité ni mon identité. Je suivais la
masse sans me poser de questions.
Dans notre éducation, on apprend souvent à être tous pareils et à entrer dans un
moule. On suit tous un certain parcours scolaire où on doit choisir une
spécialisation à 15 ans, pour ensuite aller à l’université. Puis c’est la quête de
l’emploi parfait que, idéalement, on conservera une bonne partie de notre vie.
Heureusement, les personnes plus jeunes ont moins peur de changer ces
habitudes et d’apporter une vague de transformations dans le milieu du travail
qui, ainsi, devient plus flexible. La possibilité de travailler de la maison en est un
bon exemple. C’est plus représentatif de la réalité: après tout, chaque salarié a
une famille et des obligations en dehors de son travail! Il se peut qu’il doive aller
chercher son enfant malade à la garderie pour rester avec lui à la maison. Il peut
y avoir eu un accident sur la route occasionnant un bouchon de circulation et un
retard. Un employé peut avoir besoin d’un après-midi de pause en raison
d’événements personnels qui grugent son énergie. Les raisons pour lesquelles on
doit s’absenter du travail sont multiples et c’est ça, la vraie vie! En plus, nous ne
sommes pas tous programmés pour travailler de 8 h à 17 h17. Certains sont plus
créatifs le soir et d’autres, le matin.
Une des questions que j’aime me poser lorsque je me sens prise dans un emploi
est: «Vivre pour travailler ou travailler pour vivre?» Cette phrase, qui signifie
tout, permet de déterminer nos priorités. Pour certains, leur métier leur apporte
une telle satisfaction qu’ils n’ont pas l’impression de travailler. Le but est de
faire comme eux et de trouver une vocation, mais plusieurs personnes travaillent
simplement pour gagner plus et, indirectement, pour augmenter leur pouvoir
d’achat.
Si votre milieu de travail ne vous permet aucune flexibilité dans votre emploi du
temps, vous avez sans doute quand même la possibilité d’aménager votre horaire
afin d’avoir un vendredi après-midi plus léger ou de partir plus tôt le soir en
ayant pris une pause moins longue le midi, par exemple. Il suffit de trouver une
solution! De plus, j’ai appris que, dans la vie, lorsqu’on ne demande rien, on
n’obtient rien. C’est-à-dire que si vous voulez quitter le travail plus tôt le
vendredi, par exemple, vous pouvez toujours évaluer les possibilités avec votre
gestionnaire. En le faisant, vous avez 50% plus de chance que si vous n’aviez
rien demandé!
Cette manière de penser, je l’ai acquise grâce à mon changement de mode de vie.
En lisant sur le minimalisme et la simplicité, j’ai découvert que changer son état
d’esprit et penser positivement aidait grandement devant les obstacles de la vie.
Si on n’aime pas sa vie, on détermine ce qu’on peut modifier. On peut bouger.
On peut changer. On n’est pas comme un arbre, enraciné dans la terre. On a des
jambes, il suffit de se déplacer. C’est le changement que j’ai fait: j’ai demandé
de moins travailler afin de pouvoir gérer mon horaire comme je le souhaitais et
ainsi prendre du temps pour moi. Je vais à mon propre rythme, je vaque à mes
occupations lorsque j’en ai envie et mon niveau de stress a considérablement
diminué depuis.
Bien entendu, nous avons besoin d’argent pour vivre! Cependant, il existe une
autre forme de richesse que celle, financière, qu’on accumule en travaillant
pendant des heures. C’est la richesse intérieure, ou la sagesse, qu’on développe à
force de vivre des expériences significatives et d’accumuler des connaissances
sur soi et sur notre monde. Si on ouvre notre esprit à la nouveauté, les
possibilités de devenir une meilleure personne sont infinies.
On est bien dans nos vieilles pantoufles, n’est-ce pas? Il ne s’y passe rien de bien
excitant, par contre. Parfois, il est nécessaire de sortir des sentiers battus pour
découvrir une nouvelle vie ou façon de penser qui nous apportera beaucoup.
Déroger quelque peu au quotidien peut amener une foule d’occasions
incroyables qui ne se seraient pas produites autrement. C’est souvent lorsqu’on
se met dans une situation d’inconfort qu’on en apprend le plus sur soi-même.
Les gens qui font des randonnées de plusieurs mois, comme celle du Pacific
Crest Trail (PCT), qui s’échelonne sur quatre à six mois, font face à une foule
d’événements qui sont rarement vécus dans une vie sédentaire typique. En vivant
de nouvelles aventures, ils doivent penser différemment que dans le quotidien,
vaincre leurs peurs et affronter des obstacles qu’ils n’auraient jamais pensé
réussir à surmonter. Parfois, ils sont soumis à leurs plus grandes craintes, comme
les hauteurs ou certaines bestioles, et n’ont d’autre choix que de puiser dans leur
force intérieure et de regarder vers l’avant. Sans nécessairement partir à
l’aventure avec un seul sac à dos dans une nature extrême, il est possible de
reproduire cet exploit de dépassement de soi à une échelle plus adaptée à notre
vie quotidienne. Graduellement, vous pourrez repousser vos propres limites tout
en en apprenant toujours plus sur vous! Partir seul en randonnée dans la nature
par un bel avant-midi, par exemple, peut être une première étape pour sortir de
sa zone de confort. Être confronté aux bruits de la nature, aux bêtes sauvages et
devoir se repérer avec une boussole et une carte peut déstabiliser au premier
abord, mais, une fois la randonnée terminée, le sentiment de gratitude envers soi-
même et son environnement sera indescriptible! Et les apprentissages,
multipliés!
Ne pas écouter l’avis populaire sur un sujet et n’en faire qu’à sa tête peut mener
à sortir de sa zone de confort. Le papier de toilette lavable en est la preuve. Au
Québec, il est commun d’utiliser du papier jetable et de le mettre dans la cuvette
après usage. Ce serait plus hygiénique, plus propre.
Ces dernières années, de plus en plus de personnes ont néanmoins commencé à
utiliser du tissu lavable, pour être plus écologiques et utiliser moins de
ressources. Dans la même logique, le bidet commence à devenir populaire en
Amérique du Nord. Il est nécessaire de sortir de sa zone de confort pour faire un
tel changement dans son quotidien. Dans cette situation intime, on se met
souvent des barrières psychologiques, renforcées par les idées en place dans la
société. Cependant, l’essayer, c’est l’adopter! Mais il faut faire preuve
d’ouverture pour changer ainsi.
Nous sommes habitués à vivre un peu la même chose tous les jours en ne nous
posant pas trop de questions. Nous aimons notre confort et nous n’apprécions
pas l’inconnu. Il nous fait peur et on tend à vouloir éviter cette émotion.
Cependant, prendre le contrôle de ses sentiments et aller de l’avant, c’est faire
preuve de force psychologique et physique. Chaque fois qu’on vit un tel
événement, on en ressort grandi et on en tire une leçon ou une morale qui nous
sera utile dans le futur. Ces événements forgent notre personnalité et écrivent
notre propre histoire. Aller à des événements de réseautage, suivre un cours de
cuisine ou de yoga, assister à une conférence ou tout simplement inviter des
connaissances pour le souper permet de s’ouvrir au changement et à la
différence.
La même logique s’applique aux objets. Lorsqu’on souhaite changer son style de
vie, particulièrement dans un but de décroissance, refuser peut être difficile, mais
c’est une étape importante du processus. Refuser un cadeau ou un objet
promotionnel est un geste difficile à faire qui n’est pas nécessairement bien vu
dans notre société. Quand on nous offre une chose gratuitement, on est plutôt
habitué à l’accepter et à l’apporter chez nous, quitte à la mettre à la poubelle
quelques semaines plus tard.
Si on s’attarde à tous ces petits objets insignifiants qu’on rapporte ainsi chez soi
toutes les semaines, on se rend compte qu’il y a beaucoup d’articles non
essentiels qui viennent polluer notre environnement. Ça peut être aussi simple
qu’un jouet pour enfant offert avec un repas, un stylo proposé lors d’une
conférence, une épinglette, un aimant pour le frigo, un dépliant d’informations
ou des échantillons. Dans cette situation, on ne réfléchit pas et on accepte sur-le-
champ, sans se donner la peine de déterminer si on en a réellement besoin.
Pourquoi refuser quelque chose de gratuit? D’une part, parce que cette mauvaise
habitude coûte cher à la planète et aux entreprises qui offrent ces produits.
D’autre part, si vous êtes dans une période de désencombrement, ce mauvais pli
ralentira votre progression, vous éloignera de votre objectif et vous demandera
du temps à long terme. En effet, vous devrez gérer ces nouveaux objets qui sont
entrés dans votre vie.
Même s’il est difficile de dire non ou de refuser les premières fois, vous allez
voir que c’est beaucoup plus facile qu’on ne le pense. Souvent, les gens n’ont
pas de réaction ou alors un simple «je n’en ai pas besoin» répond à leurs
questions. Si tout le monde refusait les stylos, les épinglettes, les bouteilles à
l’effigie de l’entreprise et tous ces autres petits cadeaux, les compagnies auraient
moins besoin d’en commander. Il y aurait donc moins de production, moins
d’utilisation des ressources et moins de transport. Refuser ces petits objets qui
n’apportent rien à notre quotidien fait une grande différence au bout du compte.
Il en va de même avec les objets que les membres de notre famille ou nos amis
nous offrent: un t-shirt qu’ils ne portent plus, une boîte décorative, un outil ou un
petit meuble, par exemple. Vous ne devez pas nécessairement accepter tous les
articles dont ils veulent se départir, surtout si vous n’en avez ni l’envie ni le
besoin. Cette règle s’applique dans les deux sens. La maison de nos proches ne
devrait jamais être la destination par défaut des choses qu’on ne souhaite pas
conserver! C’est pour cela que je trie soigneusement mes objets lorsque je fais
mon désencombrement. Je m’informe aussi des besoins de mes proches avant de
leur offrir quelque chose, pour éviter de les encombrer à leur tour. Lorsque je
propose un article à quelqu’un de mon entourage, c’est parce qu’il est en bon
état et susceptible d’être utile.
Si on vous propose un objet que vous ne souhaitez pas faire entrer dans votre
vie, il est facile de refuser. Il suffit de dire: «Merci beaucoup d’avoir pensé à
moi, mais malheureusement, je n’en ai pas besoin.» Vous pouvez aussi répondre
que vous n’avez pas la place pour le ranger ou que vous possédez déjà un article
similaire qui remplit la même fonction. Les gens comprendront. Vous pourriez
également proposer de passer une annonce sur votre compte Facebook pour
offrir gratuitement l’objet à quiconque en aurait besoin. Si vous connaissez déjà
une personne qui aimerait avoir cet article, vous pouvez faire le lien: «Je connais
quelqu’un qui pourrait s’en servir.» Cela rendra service à tout le monde, au
donneur comme au receveur, et évitera qu’un article inutilisé se retrouve dans le
fond d’un placard chez vous. L’important, c’est d’être honnête et de ne pas se
gêner pour refuser. Les premières fois, il peut être plus difficile de le faire, mais,
après quelques fois, vous remarquerez que ce n’est pas plus difficile que
d’accepter!
Quant aux cadeaux, comme ceux que l’on reçoit à un anniversaire, le truc est de
prévenir. Plutôt que d’espérer que les cadeaux que vous recevrez ne seront pas
un encombrement pour vous, il faut prendre de l’avance et informer les
personnes de vos intentions et de vos intérêts. Si une personne tient absolument à
vous offrir un présent, vous pouvez lui faire des suggestions qui respectent vos
valeurs et vos besoins ou lui recommander des boutiques où on trouve de tels
articles. Cela lui simplifiera la vie. Les idées de cadeaux minimalistes sont
nombreuses! Il suffit d’informer ceux qui ne connaissent pas ce style de vie et ils
seront outillés pour l’avenir. Peut-être même que cela les inspirera à changer
quelques-unes de leurs habitudes au passage. Comme dans toute conversation, il
y a une façon de dire les choses pour que ce soit bien vu et bien compris. Plutôt
que d’imposer vos recommandations, vous pouvez en faire la suggestion.
Mettez-vous à la place de l’autre: tout le monde ne s’y connaît pas en
minimalisme!
Refuser et apprendre à dire non est quelque chose qui a besoin d’être exercé et
mieux compris. Pour certains, il sera plus facile d’appliquer ce principe que pour
d’autres. L’important est de vous respecter et d’expliquer cette différence pour
aider les autres à mieux comprendre votre cheminement. Plus vous serez capable
de dire non, plus vous trouverez cela facile de le faire dans les différents
contextes de la vie. Devenir minimaliste et choisir de vivre avec moins m’a
amenée à dire non plus souvent. Je ne m’en porte pas plus mal aujourd’hui!
Refuser de faire entrer des biens matériels dans notre vie est une grande marque
de respect envers soi-même. Être capable de dire non est une belle preuve de
force dans une société où refuser un cadeau, quel qu’il soit, est mal vu. Cela
signifie qu’on se connaît mieux et qu’on a déterminé précisément nos besoins et
ce qui a du sens pour nous. En imposant ses limites, on se fait soi-même un
cadeau et on montre aux gens une nouvelle façon de penser grâce à nos actions.
Cependant, comme dans toute chose, tout mode de vie et toute société, il faut
apprendre à doser. L’objectif n’est pas d’atteindre un minimalisme extrême, mais
de poursuivre la réflexion pour trouver les composantes qui nous plaisent et
laisser tomber celles qui nous conviennent moins. L’important n’est pas la
perfection, mais l’amélioration générale de notre vie selon des critères bien
personnels. J’accompagne encore à l’occasion des amies dans des séances de
magasinage. Il m’arrive aussi de me payer un bon café à 5$ à la boulangerie du
coin ou d’acheter quelque chose et de le regretter aussitôt. Cela se produit. Et
c’est normal. Même si on cherche à améliorer notre façon de vivre, il ne faut pas
oublier qu’on est humains. Inutile de tomber dans l’extrême si cela nous fait
souffrir. Adopter un style de vie n’est pas une contrainte. C’est une manière de
vivre, tout simplement.
Il m’arrive encore d’aller dans un magasin à bas prix et dans certains commerces
à grande surface. Cependant, fréquenter de tels endroits n’est pas le
comportement typique d’une personne dite minimaliste. Mais la réalité veut
parfois que ce magasin soit le plus près, ce qui évite de prendre la voiture, ou
encore que le produit dont j’ai besoin soit en solde. Au début de mon parcours,
j’avais une certaine peur qu’on m’y voie, qu’on me reconnaisse et qu’on me
juge. Au cours de la dernière année, j’ai appris à lâcher prise et à moins me
préoccuper de l’opinion des autres. Personnellement, je sais que je choisis
soigneusement mes achats 90% du temps. Je sais que ces visites dans des
magasins à grande surface ne représentent même pas 5% de mes dépenses
annuelles. Je sais que, lorsque j’y vais maintenant, c’est pour acheter une chose
précise et non pour flâner et acheter sous le coup de l’impulsion comme avant.
J’ai arrêté de m’en faire parce que, au bout du compte, cela n’est pas
représentatif et n’annule pas tous les autres changements positifs que j’ai faits
dans ma vie.
Dans la même logique, une fois que vous avez pris le contrôle de votre
surconsommation, que vous avez appris à dire non et à mieux contrôler vos
pulsions d’achat, il n’est pas interdit de mettre les pieds dans une boutique. Il
m’arrive d’accompagner quelqu’un dans les magasins. Parfois, je ressors les
mains vides parce que je n’avais besoin de rien et parfois, je fais un ou deux
achats! Si vous achetez surtout des articles d’occasion, ou éthiques et
responsables, et que vous avez réduit considérablement le nombre d’objets que
vous possédez, ce n’est pas la fin du monde si vous choisissez, pour une rare
fois, de vous offrir quelque chose qui n’est pas aligné en tout point avec vos
valeurs. L’important est de doser, de s’écouter et de se respecter. Il s’agit de
mieux évaluer ses besoins, mieux les comprendre et les combler selon ses
valeurs.
C’est pour cette raison que je n’aime pas voir des personnes s’empêcher de faire
des activités qu’elles aiment parce que celles-ci ne sont pas «minimalistes» ou
«zéro déchet». Rien ni personne n’est parfait. Il est important de faire la part des
choses et d’arrêter de se mettre des contraintes. L’important est de toujours
s’améliorer ou de s’équiper des meilleurs outils pour le faire. C’est lorsqu’on se
met beaucoup de limites et qu’on s’interdit des choses que notre style de vie ne
devient pas durable. On risque d’arrêter après quelques mois, comme on le fait
avec un régime alimentaire ou un programme de remise en forme. Les
changements perdurent lorsqu’ils s’intègrent graduellement et de façon
harmonieuse dans notre vie. Personnellement, après quatre ans à simplifier ma
vie, je n’ai toujours pas atteint le bout. Adopter un style de vie est un
cheminement qui peut durer toute une vie. Il n’y a pas de ligne d’arrivée,
seulement des événements qui nous façonnent au fils des ans. Chaque vie est
unique. Il suffit donc de créer la sienne sur mesure. Avec de la volonté, presque
tout se réalise!
17. MARS, Frédéric. L’atlas du bonheur. Où peut-on être heureux dans le monde?, Paris, Arthaud, 2018,
157 p.
VIVRE SA SIMPLICITÉ DANS LA
COLLECTIVITÉ
Dans ces conditions, il peut être difficile de vivre simplement dans une société
où la surconsommation et la rapidité rythment la vie de tous. La pression sociale
est un phénomène puissant, qui peut tout autant détruire psychologiquement
qu’apporter des bénéfices. Lorsqu’on choisit de vivre un peu en marge de la
société et d’adopter un style de vie différent de la majorité, on peut s’attendre à
être critiqué, jugé, rejeté et ridiculisé. Bien que ces situations soient peu
souhaitables, elles ont été pour moi un passage obligé. Personne ne désire s’y
exposer, mais un peu de préparation permet de passer à travers cette tempête de
préjugés beaucoup plus facilement qu’on ne peut le penser. Lorsqu’on est
heureux de notre vie, on a une facilité à mettre de côté ces dires et on comprend
que, au fond, les personnes qui jugent ne sont peut-être pas heureuses au
quotidien.
Une partie de la réponse se trouve dans notre histoire récente. Après la Seconde
Guerre mondiale, le pouvoir d’achat des familles a grimpé en flèche. Il était
désormais plus facile pour le travailleur moyen de s’acheter une maison, de
posséder une voiture et d’acquérir tous les biens de consommation typiques. Les
produits étaient fabriqués plus rapidement, à la chaîne, et offerts à moindre coût.
L’essor de la publicité, notamment en raison de la popularité grandissante de la
télévision, a complété ce scénario propice à créer la surconsommation. Le
développement des technologies a permis de réduire les efforts nécessaires à la
majorité des tâches ménagères. Puisque des machines faisaient la lessive et
réchauffaient rapidement les plats, les gens ont eu plus de temps pour se divertir.
L’abondance est devenue la norme.
Il suffit d’allumer la télévision pour tomber sur des nouvelles plus alarmantes les
unes que les autres: dépotoirs remplis, cours d’eau pollués, plastique à utilisation
unique qui nuit au développement de certaines espèces marines et plus encore.
Progressivement, réduire notre impact environnemental devient une
préoccupation au cœur des intérêts de tous, même des entreprises. Même si
certaines d’entre elles en profitent pour générer des profits sur le dos de
l’environnement (green washing), il reste qu’un nombre grandissant de
personnes et de compagnies font des efforts considérables pour avoir un effet
positif.
Cultiver l’empathie
Si vous commencez un changement de vie du jour au lendemain, vous verrez
que la réaction des gens peut être très… surprenante! Pas seulement
positivement, mais aussi négativement. Lorsque j’ai décidé de changer mon
quotidien, d’arrêter de surconsommer et de rembourser mes dettes, j’ai eu droit à
toute une variété de réactions. D’abord, les gens croyaient que j’allais tenir une
semaine ou un mois au maximum. Ils pensaient que c’était un genre de mode
que je n’allais pas réussir à suivre, parce que j’étais une très grande dépensière
qui adorait les vêtements. Certains semblaient penser que le minimalisme était
comme une secte, un mode de vie extrémiste adopté par un petit groupe
d’illuminés. Renoncer à ses biens matériels et vivre plus modestement peut
certes ressembler à ce que les moines ou les religieuses accomplissent, mais le
minimalisme est loin d’être un vœu de pauvreté! J’ai aussi remarqué que
certaines personnes pouvaient se sentir attaquées ou méprisées, comme si le fait
d’adopter un mode de vie à l’opposé du leur signifiait qu’on rejetait leurs valeurs
et leurs habitudes et qu’on les jugeait. C’est bien dommage pour toutes ces
réactions parce que, au fond, vivre simplement, c’est tellement SIMPLE! Les
réactions sont nombreuses, mais il est nécessaire de ne pas en faire une affaire
personnelle qui affecterait notre processus. Heureusement, ces styles de vie sont
de plus en plus médiatisés, ce qui facilite leur compréhension lorsque c’est bien
expliqué.
Malheureusement, certaines personnes sont incapables de concevoir que la
différence peut apporter son lot de bénéfices et réagissent négativement
lorsqu’elles apprennent que quelqu’un ne partage pas leurs valeurs. Elles se
contentent de leur réalité et de leurs croyances et ne s’ouvrent pas à celles des
autres. Elles ont des œillères et mettent de côté ce qui leur fait peur, ce qui leur
semble impossible ou exagéré. Si vous essayez de leur expliquer votre nouveau
point de vue, il se peut qu’elles ne soient pas réceptives et qu’elles se referment.
En tant qu’ancienne surconsommatrice, je comprends pourquoi on peut avoir ce
comportement et comment on en est arrivé là. J’essaie donc de me mettre à leur
place, de comprendre leur vision, d’accepter qu’elles ne sont pas rendues à cette
étape de leur vie et que le temps fera bien les choses. Inutile d’insister. Laissons
vivre les gens comme ils le souhaitent et concentrons-nous sur notre propre
parcours.
L’empathie est une qualité que j’ai beaucoup appliquée dans ma vie, tout
particulièrement durant mon processus vers le minimalisme. Elle permet de bien
vivre et d’interagir avec les personnes qui nous entourent. Cette ouverture
permet d’accepter et d’accueillir l’autre dans toute sa diversité et sa complexité.
Les gens qui vous entourent ne partageront pas toujours cet état d’esprit
bienveillant, mais il est facile de travailler sur soi et d’ouvrir son cœur et son
esprit pour montrer l’exemple dans son entourage.
Comment dire aux gens qu’on aime qu’on ne veut plus accumuler une foule de
biens matériels chez soi? Aborder le sujet du minimalisme et dire à ses proches
qu’on fait des changements dans notre vie ne devrait pas être lourd ni effrayant.
Vous ne devez pas penser et agir comme si c’était grave que vous changiez de
mode de vie. Après tout, vous allez vers le mieux! Aborder simplement le sujet
dans une conversation, comme on parlerait de l’actualité ou de la météo, est la
meilleure façon de faire, selon moi. En tâtant le terrain et en analysant la réaction
de l’autre, on trouve une bonne piste avant de dire qu’on choisit de prendre un
nouveau virage. On peut lancer le sujet en disant: «As-tu déjà pensé vivre dans
plus petit? Faire un gros désencombrement et ne garder que l’essentiel?» À un
certain moment dans la vie, la plupart des individus en ont assez de leur grande
maison et aimeraient partir sur un coup de tête pour un long voyage. L’idée de
jouir de davantage de liberté sans devoir penser à tout notre encombrement
matériel en fait rêver plus d’un. Combien de fois ai-je entendu quelqu’un dire
rêver de la vie des personnes qui font le tour des États-Unis à bord d’un petit
véhicule récréatif! Vous pourriez être surpris de l’accueil que certains de vos
proches feront à votre nouvelle.
Cependant, sans toutefois afficher publiquement votre vie sur le Web, il existe
d’autres façons d’exprimer ce que vous ressentez et de le documenter au fil du
temps. Tout le monde n’est pas friand de partager sa vie sur les réseaux sociaux
et il faut analyser les pour et les contre avant de se lancer. Néanmoins, il existe
une façon facile d’exprimer ce qu’on vit tout en le gardant pour soi: tenir un
journal. Je n’invente rien, mais ramener cet élément dans votre routine pourrait
être intéressant. C’est une pratique que plusieurs lectrices du blogue ont adoptée
et c’est une bonne façon de voir notre évolution et de mettre sur papier nos
sentiments. Il existe d’ailleurs de merveilleux blogues expliquant comment faire
du «journaling», si jamais cela vous intéresse. En ajoutant photos, citations et
récits, vous tiendrez entre vos mains votre propre histoire. Vous pourrez relire
des passages après quelques années pour constater votre évolution!
Bref, lorsqu’on désire changer son mode de vie, il est normal de vouloir en
parler avec les gens qui nous entourent. Cependant, il ne faut pas oublier que ces
personnes vivent leur vie, elles aussi, et il est important de les respecter dans
leurs choix. Ce n’est pas en imposant votre manière de penser et en leur faisant
la morale que vous améliorerez leur situation ou votre relation. Vivre et laisser
vivre est le meilleur mantra quant aux bonnes pratiques à adopter quand vient le
temps d’annoncer à nos proches ce nouveau tournant. Mentionner simplement
notre choix et parler de quelques-unes de nos motivations suffit pour les
informer.
De plus en plus de familles mettent de côté les cadeaux lors des événements
spéciaux, comme les anniversaires ou Noël. À la place, ils s’offrent un voyage
en famille ou un week-end à l’extérieur. Certaines familles ne se donnent plus de
présents du tout! Un bon dîner où chacun apporte un plat est dorénavant leur
pratique. Pour elles, l’important est de passer du temps de qualité ensemble,
alors ne rien offrir simplifie grandement les événements spéciaux et enlève une
bonne dose de stress. N’hésitez pas à aborder la question des cadeaux avec votre
propre famille pour évaluer son ouverture à un éventuel changement des
traditions. Il existe une foule de possibilités pour respecter les grands principes
du style de vie minimaliste. Adoptez celles qui fonctionnent le mieux avec votre
réalité!
Cependant, pour la majorité des gens, offrir quelque chose de concret reste
«nécessaire». Alors que faire lorsqu’on est minimaliste dans une famille qui ne
l’est pas? C’est simple, on s’adapte. On change notre liste de suggestions de
cadeaux et on modifie les présents que l’on donne. Des exemples? Une activité,
un article dont j’ai vraiment besoin, quelque chose de consommable (chocolat,
confitures, vins), du temps (gardiennage, rénovations, entretien paysager) ou un
livre soigneusement choisi. Des billets de spectacle, un accès au spa ou des
chocolats fins sont de très bonnes idées qui seront largement appréciées. De plus,
les personnes risquent de s’en souvenir beaucoup plus longtemps que si vous
aviez offert un simple objet!
Les enfants sont souvent largement gâtés par toute la famille lors des fêtes de fin
d’année. C’est pour cela que je recommande de donner trois ou quatre cadeaux
par occasion. Cette règle simple permet aux personnes très proches d’offrir
quelque chose à l’enfant sans que les parents soient ensuite encombrés par une
montagne de jouets et de vêtements! Selon cette règle, qui n’est pas de moi,
chaque enfant devrait recevoir:
Lorsque les enfants sont en très bas âge, leur mémoire n’est de toute façon pas
assez développée pour qu’ils se souviennent de ce qu’ils auront reçu18. Bien
souvent, ils s’amusent avec la boîte ou leurs jouets préférés. Offrir de manière
excédentaire est du gaspillage, soit parce que l’enfant recevra trop de cadeaux et
n’aura pas l’occasion de jouer avec tout, soit parce qu’en un rien de temps il sera
déjà trop vieux pour ce qu’il a reçu. Bien entendu, chaque situation est
différente. Certaines familles minimalistes offrent seulement un présent ainsi
qu’une activité à leurs enfants, d’autres appliquent la règle des trois ou quatre
cadeaux mentionnée à la page précédente et d’autres encore n’imposent aucune
limite. Au bout du compte, l’important est de réduire et de bien expliquer la
démarche à son enfant s’il est plus vieux. Diminuer le nombre de présents peut
être inquiétant pour un enfant, mais si on lui explique bien la situation, il pourra
comprendre. Il ne doit pas voir ça comme une privation, mais simplement
comme un changement dans le mode de pensée. Ainsi, on peut lui dire: «Cette
année, nous aimerions t’emmener en week-end de ski pour ton anniversaire.
Qu’en penses-tu?» «Tu as déjà beaucoup de jouets. Est-ce qu’il y a une activité
que tu aimerais faire à la place? Nous pourrions inviter un ami.» Y aller
graduellement est aussi ce que je recommande, pour éviter que l’enfant reçoive
20 cadeaux une année et seulement un l’année suivante. Une situation qui
pourrait être déstabilisante et frustrante! Offrir moins est aussi une façon
d’augmenter la reconnaissance de son enfant. Il appréciera davantage ce qu’il
reçoit, plutôt que de vouloir sauter sur le prochain cadeau à développer en
oubliant celui qu’il a entre ses mains!
Une autre technique pour les familles qui veulent absolument offrir des présents
à Noël est de faire un échange de cadeaux. Cela permet de faire un changement
graduel des réflexes liés aux cadeaux. Plutôt que d’offrir un présent à chaque
personne, donc devoir acheter dix objets et repartir avec le même nombre, faire
un échange peut être une belle idée. Ainsi, vous n’aurez à acheter qu’un seul
objet, qui pourra être plus cher et de meilleure qualité, et vous n’en recevrez
qu’un seul. C’est ce que nous faisons dans notre famille depuis plus de dix ans et
ça marche à merveille! Moins de tracas, moins de temps dans les magasins et
moins de dépenses au bout du compte. Après tout, cette fête sert à se réunir en
famille et à passer de bons moments ensemble. Nous faisons aussi un «je l’ai eu,
je ne le veux plus», qui consiste à trouver à la maison un objet dont on veut se
départir, à l’emballer et à faire un genre de tirage. C’est amusant, car, d’année en
année, il y a toujours des articles qui reviennent et ça devient une blague.
Parfois, les objets sont vraiment utiles pour certains!
Interdire aux autres de nous offrir des cadeaux peut être mal vu et choquer, en
plus de créer un inconfort. De notre côté, ne plus donner de présents peut nous
faire paraître impolis et mal intentionnés. Comme dans toute situation, je crois
que bien doser est la marche à suivre. Certains arrêteront d’offrir et d’autres
conserveront leurs habitudes, et c’est très bien comme cela. Faire ce qui vous
semble le mieux est le meilleur conseil que je puisse vous donner.
Avec le temps, j’ai appris à être moins stricte quant au minimalisme et à trouver
un équilibre sain pour une relation de couple. Avant, je voulais tellement tout
donner et ne rien acheter que ça pouvait causer des frictions. Aujourd’hui, je
trouve que le désencombrement que nous avons fait est devenu appréciable et
nous avons transformé nos loisirs pour nous concentrer sur autre chose que le
magasinage. Ainsi, il nous arrive moins souvent d’être confrontés à des
situations où de nouveaux articles entrent chez nous et où nous devons donc
faire du désencombrement pour retrouver l’équilibre. La communication est la
solution pour la bonne entente et la cohabitation. Rien ne sert de s’énerver, il faut
savoir parler et s’écouter. Ça n’a pas toujours été facile, mais je suis heureuse de
ce que nous avons accompli. Travailler ensemble sur notre relation a permis de
l’embellir et de la rendre plus forte.
Aujourd’hui, je considère que c’est davantage moi dans le couple qui fais entrer
de nouvelles choses dans l’appartement. Avec le temps et à force de suivre mon
exemple, mon conjoint a largement changé ses habitudes en matière de
consommation. Pour le mieux! On a trouvé un équilibre ensemble quant aux
possessions matérielles et c’est le résultat de plusieurs années de travail! Il ne
faut pas se décourager; les résultats arrivent à point à ceux qui savent attendre.
BIEN S’ENTOURER
Si vous décidez de changer votre vie et votre façon de penser, il faut vous
attendre à perdre de vue des personnes que vous aimiez. Ça peut être des
membres de votre famille, des amis, des collègues ou même votre conjoint.
Trouver de l’appui et des personnes qui vivent la même situation que nous est
primordial pour notre santé mentale et notre confiance en nous. Savoir que
d’autres ont vécu la même situation et écouter leurs témoignages permet de nous
inspirer et de connaître leurs trucs. Peu importe le mode de vie auquel vous
aspirez, il suffit de l’écrire dans la barre de recherche sur Facebook pour voir
tout ce qui existe sur le sujet. En écrivant «autosuffisance», je me suis inscrite à
un groupe sur le sujet. En écrivant «zéro déchet», j’ai trouvé un groupe dans ma
ville natale. Et ainsi de suite! C’est beaucoup plus accessible qu’on peut le croire
et on peut y poser nos questions. On est libres de répondre selon nos intérêts et
de partager notre parcours si on le souhaite! Les réseaux sociaux sont une bonne
façon de trouver des personnes qui nous ressemblent, qui partagent nos
convictions et qui vivent un peu comme nous. Au début, suivre des personnes
sur Instagram, Facebook et YouTube m’a permis de voir comment elles vivaient
au quotidien et de m’en inspirer. J’appliquais certaines astuces dans ma propre
vie. J’ai gardé ce que j’aimais et je ne me suis jamais forcée à faire des choses
qui ne me convenaient pas. Ainsi, décider de faire du compost m’a pris trois ans.
Avant cela, je n’étais pas prête à intégrer cette pratique à mon quotidien, même
si cela peut paraître absurde. Il faut s’écouter, prendre son temps pour franchir
chaque étape et ne pas se mettre de pression. Adoptez les habitudes qui vous
conviennent au moment le plus opportun.
Un changement de style de vie implique habituellement une modification des
habitudes. On ne fréquentera plus les mêmes magasins et on choisira des
commerces qui respectent davantage nos valeurs. Par exemple, plutôt que d’aller
dans les centres commerciaux, on choisit des commerces de notre quartier. Plutôt
que d’acheter neuf, on peut acheter d’occasion. Plutôt que d’opter pour un café
filtre dans une chaîne de restauration rapide, on optera pour un café équitable à
la boulangerie du coin. Ce sont toutes des habitudes qui peuvent changer avec le
temps et qui nous feront découvrir des personnes aux projets incroyables dans
notre quartier. Souvent, elles ont des parcours inspirants et ont choisi de réaliser
leurs rêves, même si cela a demandé des sacrifices. Fréquenter un commerce de
notre quartier, c’est contribuer au salaire d’une personne comme vous et moi,
participer à son rêve et l’encourager dans le cheminement qu’elle poursuit. Si
son commerce prône des valeurs équitables et respectueuses de l’environnement,
acheter chez elle permet de propager ces valeurs. En modifiant mes habitudes de
consommation, j’ai découvert un concept de magasin où on échange nos
vêtements contre d’autres pour quelques dollars par visite. J’ai trouvé des
magasins de vrac gérés par des femmes qui souhaitent rendre le zéro déchet
accessible pour tous. J’ai constaté que l’achat de légumes locaux, c’est aussi
contribuer à ce que les agriculteurs en région aient un style de vie décent en
accord avec tout le travail qu’ils font. Acheter localement, c’est participer à la
santé économique de notre voisin, de notre quartier et de notre communauté.
18. ICI PREMIÈRE. «À quel âge enregistre-t-on notre premier souvenir?», Les années lumière,
https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/les-annees-lumiere/segments/chronique/94316/science-
memoire-michel-tremblay-premier-souvenir-bebe-quel-age.
CONTINUER À VIVRE SA VIE EN TOUTE
SIMPLICITÉ
Comment est-il possible de continuer à cheminer vers une vie simple alors qu’on
croit être arrivé au bout de la liste de choses à faire? Maintenant que notre lieu
de vie nous inspire le calme et que notre vie est plus stable, que se passe-t-il?
Qu’est-ce qui nous attend?
QUE FAIRE DE TOUT L’ARGENT LIBÉRÉ?
Si vous vous demandez quoi faire à présent pour aller plus loin, c’est que vous
avez mis en pratique le minimalisme depuis quelque temps déjà. Je serais prête à
parier que vos coffres sont un peu moins vides qu’avant, n’est-ce pas? En effet,
un style de vie simple et minimaliste fait beaucoup économiser, en plus de
permettre de redresser des finances fragiles et de mettre de côté de petites (ou
grosses) sommes tous les mois. Alors que faire avec tout cet argent qui n’est plus
dépensé futilement et qui s’accumule?
Pour certains, cette économie par défaut peut donner l’impression d’être du
gaspillage. Ils préfèrent vivre dans l’instant présent et utiliser leur argent au fur
et à mesure, alors que d’autres ont une approche à plus long terme. Une chose
est sûre, c’est qu’il faut en faire quelque chose. Le cacher sous un matelas n’est
certainement pas la meilleure idée! On m’a souvent posé la question: «Vicky,
qu’est-ce qu’on fait lorsqu’on a remboursé ses dettes et qu’on a de l’argent en
plus?» Je vous présente ici mes solutions bien personnelles pour vous inspirer.
Cela dit, je ne suis pas conseillère financière et mes connaissances dans le
domaine sont limitées. Si vous avez épargné de bonnes sommes, pensez à parler
avec un professionnel pour être bien guidé.
Épargner
Personnellement, je me suis ouvert différents comptes d’épargne selon mes
objectifs financiers. Tous les mois, je place mon surplus d’argent dans ces
différents comptes de manière à les faire grossir. Cela me permettra d’avoir la
somme nécessaire le jour où j’en aurai besoin. Ne pas être stressée à cause de
l’argent, c’est une chance inestimable!
Réaliser un projet
Au cours de la dernière année, j’ai épargné la somme nécessaire pour pouvoir
quitter mon emploi et me lancer à mon compte. Faire un tel saut demande une
préparation financière et, si j’y suis arrivée, c’est grâce à ma capacité de vivre
avec moins et en dessous de mes moyens. Ainsi, j’ai pu accumuler la somme
nécessaire pour être tranquille financièrement et me concentrer sur mon travail
en tant que travailleuse autonome! Les projets peuvent être multiples: se lancer
en affaires, prendre une année sabbatique, voyager pendant un mois, adopter un
enfant, encourager une cause qui nous tient à cœur, etc. J’ai également un
compte où je place des sous en prévision de l’achat d’une maison, par exemple.
Vous seul êtes en mesure de déterminer le projet qui vous tient à cœur et ce sera
votre source de motivation pour épargner l’argent que vous aurez en surplus tous
les mois!
Investir
Investir tôt dans la vie est une stratégie intéressante. Les taux de rendement et les
intérêts composés permettent à la longue de faire fructifier son argent à un
rythme difficilement atteignable avec un compte d’épargne ordinaire. Un
conseiller financier pourra vous guider parmi les différents produits d’épargne et
de placement. Vous pouvez également vous renseigner sur les investissements à
la Bourse.
Encourager un ami et investir dans son projet peut être une forme
d’investissement. S’il a une idée entrepreneuriale, vous recevrez peut-être
quelque chose en échange après un certain nombre d’années! Les types
d’investissements sont nombreux. Il suffit de trouver ce qui a le plus de sens
pour vous!
Rénover
Si l’endroit où vous habitez vous appartient, profiter de vos réserves pour faire
des rénovations peut être bénéfique autant pour votre bien-être personnel que
pour la valeur de votre propriété. Car rénover sa résidence permet parfois d’en
augmenter la valeur, ce qui est aussi une forme d’investissement financier. En
mettant votre environnement au goût du jour et à votre image, vous y serez
mieux. On dit souvent que notre maison est notre sanctuaire et c’est tout à fait
vrai. C’est un espace pour se reposer, se ressourcer et vivre des moments
agréables avec les gens qu’on aime. Il est important de s’y sentir bien, car cela
influencera toutes les autres sphères de notre vie.
Une fois que vous serez à l’aise financièrement et que vous ne dépendrez pas de
votre prochain chèque de paie pour vivre, vous réaliserez à quel point on se sent
libre lorsqu’on n’a pas à se soucier de l’argent. Lorsque vous aurez remboursé
vos dettes et épargné un montant suffisant pour assurer votre sécurité en cas de
pépin, vous constaterez que vous êtes assez riche pour réaliser quelques rêves au
passage! Par quoi commencerez-vous?
Après m’être informée davantage sur les choix et les possibilités que j’avais en
tant que consommatrice sur les plans alimentaire et vestimentaire, j’ai
commencé à m’intéresser aux produits cosmétiques et d’hygiène personnelle. À
l’heure actuelle, je suis rendue à ces étapes.
Quant aux produits d’hygiène, comme les savons pour le corps et les nettoyants
pour le visage, j’ai découvert avec les années que ceux qui fonctionnent le mieux
sont souvent les plus simples et les plus naturels. Adolescente, j’ai souffert
d’acné sévère. J’ai conservé quelques cicatrices et je vis toujours avec l’acné,
même adulte. J’ai donc eu l’occasion de tester pratiquement tous les produits
offerts sur le marché. La conclusion que j’ai tirée de cette expérience est qu’un
simple nettoyant doux jumelé à une crème hydratante est tout ce qui est
nécessaire pour ne pas brusquer ma peau et en abîmer la barrière naturelle
d’hydratation. J’ajoute un masque d’argile une ou deux fois par semaine et c’est
réglé pour un teint en santé! J’aurais aimé savoir cela plus tôt et être plus critique
à l’égard des publicités pour les produits destinés aux peaux grasses et
acnéiques. Ces derniers contiennent souvent des agents agressifs qui assèchent la
peau, ce qui la stimule à produire plus de sébum pour compenser. Plus la peau
est huileuse, plus on ressent le besoin de la nettoyer, plus on l’assèche, plus elle
devient rouge et tiraille, et ainsi de suite. C’est un cercle vicieux qui n’aide en
rien la condition de l’épiderme! Et c’est sans parler des ingrédients moins sains
que ces produits contiennent. Aujourd’hui, je choisis des entreprises d’ici qui
mettent de l’avant des produits simples et naturels. Ma peau ne s’est jamais aussi
bien sentie! Le mot d’ordre: moins, c’est mieux!
Le zéro déchet peut donc être une bonne façon de faire évoluer votre démarche
minimaliste! Le mouvement zéro déchet est quelque chose de fascinant à
explorer. Il existe tellement d’options pour les objets du quotidien, de
possibilités qui permettent de réduire grandement la quantité de déchets que
nous produisons! En incorporer certaines dans sa routine et choisir des
accessoires durables, c’est facile et ça permet de vivre une vie plus respectueuse
de l’environnement. On peut en faire un défi personnel! En commençant le
minimalisme, j’ai adopté intuitivement le zéro déchet en ce qui concerne
quelques biens de consommation du quotidien, mais je souhaite réduire
davantage la quantité de détritus que je produis. C’est un des objectifs sur
lesquels je me concentre. Ma réalité et mes contraintes ne me permettront sans
doute pas de reproduire les exploits des célébrités du zéro déchet que sont
devenues Béa Johnson et Lauren Singer, mais je me dis que chaque geste
compte. Intégrer certains de ces principes fait partie de mes objectifs, maintenant
que j’ai atteint un niveau de minimalisme qui me satisfait!
Bref, vivre simplement est un style de vie qui évolue constamment selon notre
propre réalité. Cela se façonne selon nos expériences, de manière à faciliter notre
vie de tous les jours et la rendre respectueuse de l’environnement. Vivre
simplement, c’est le parcours d’une vie pour être en harmonie avec soi-même!
Après avoir atteint tous vos objectifs minimalistes, vous trouverez bien d’autres
projets qui représenteront vos valeurs. Élaborez un style de vie à la hauteur de
vos ambitions et vous trouverez l’équilibre de vie parfait pour continuer votre
vie de tous les jours!
SE FAIRE CONFIANCE
C’est pour cela que je crois qu’il est presque impossible de retourner à un mode
de vie «normal». Vivre avec moins paraît maintenant tellement logique et sensé
qu’un retour en arrière semble impossible. Avec cette conscience personnelle qui
est plus allumée, mes choix quotidiens sont plus réfléchis et posés. Rien n’est
fait aveuglément. Le pour et le contre sont calculés dans chaque situation. Tout
est respectueux d’autrui et de la nature qui m’entoure.
Vivre avec moins est ce qui m’a permis de reprendre ma vie en main. Plus
qu’une mode passagère, le minimalisme s’est intégré dans mon quotidien pour
me donner les outils nécessaires afin de construire une vie simple et satisfaisante
sous plusieurs aspects. En me débarrassant de tous les objets superflus qui
m’empêchaient d’y voir clair, j’ai découvert beaucoup sur moi-même et sur ma
collectivité.
J’ai appris beaucoup, au passage, en lisant les récits des personnes qui, avant
moi, avaient décidé de modifier leur style de vie et de vivre plus simplement, en
accord avec leurs valeurs et leurs idées. Je me suis également informée sur les
différents enjeux environnementaux de la société et sur la façon dont nous
pouvons, en tant qu’individus, contribuer positivement au changement. Lire est
la meilleure source d’information qui soit. La lecture nous permet de nous
renseigner sur des sujets auxquels nous n’avions jamais prêté attention jusqu’à
présent. Lire est une porte vers de nouveaux horizons et vers des connaissances
qui valent leur pesant d’or.
Dans un processus vers une vie simple, on apprend énormément sur soi-même.
On découvre qui on est réellement en faisant abstraction de la masse. En arrêtant
de faire comme tout le monde et en découvrant de nouvelles manières de vivre,
on construit notre vie de rêve en fonction de nos valeurs et de nos intérêts. On
choisit des passe-temps plus enrichissants, on met en œuvre des projets de vie et,
chaque jour, on en découvre un peu plus sur soi-même. Même si on est
convaincu que notre nouvelle vie est un changement pour le mieux, il se peut
qu’on rencontre des embûches interactionnelles dans notre entourage. Faire
preuve de compréhension envers les autres est une qualité qui permet de mieux
traverser cette période d’évolution et de garder de bonnes relations avec son
entourage. Souvenez-vous que l’humain a peur du changement. On aime que
tout soit stable, pareil et on a tendance à craindre ce qui sort de l’ordinaire.
Cependant, c’est souvent lorsqu’on sort du moule que les meilleures choses nous
arrivent! L’important est de ne pas imposer sa nouvelle philosophie. Il suffit de
quelques discussions ouvertes pour montrer aux gens qui nous entourent qu’on
est la même personne, en mieux! Et que notre but est de vivre plus simplement et
en harmonie avec nous-mêmes.
Quant à l’aspect financier, vivre avec moins enlève un stress plus que
considérable. Personnellement, plus mes dettes décroissaient et mieux je me
sentais. Chaque fois que le montant diminuait de 1000$, le poids sur mes épaules
était de moins en moins lourd et ma motivation, de plus en plus grande. Je
commençais enfin à voir le bout du tunnel et à définir mes objectifs pour vivre
une vie plus autonome. Le changement a été tel que je ne me suis jamais
endettée depuis. Pour moi, cette histoire malsaine avec l’endettement s’est
terminée le jour où j’ai décidé que j’améliorais ma vie pour le mieux. Que j’en
reprenais enfin le contrôle!
Si l’endettement est votre réalité, sachez qu’il y a encore un espoir. Lorsque vous
aurez remboursé le dernier sou que vous deviez, votre fierté sera telle que vous
ne comprendrez pas pourquoi vous avez vécu dans le rouge aussi longtemps. Il
nous arrive à tous de faire des erreurs, mais il faut se rappeler que toutes les
situations sont temporaires et que, si on veut changer la nôtre, c’est toujours
possible. Prenez tous les moyens en votre pouvoir pour arriver à vos fins.
L’important est de ne jamais les perdre de vue et d’y croire à chaque seconde de
votre vie.
Dans ce livre, j’ai partagé mes connaissances à la lumière de ce que j’ai vécu,
mais aussi de manière à éveiller chez vous de nouvelles prises de conscience,
qu’il s’agisse de l’encombrement matériel, de l’endettement, de la confiance, du
contrôle de soi, des relations avec autrui, de l’acceptation de la différence, de
l’apprentissage de nouvelles habitudes de vie, de l’ouverture d’esprit ou de la
façon de trouver la motivation pour faire le saut. Changer sa vie et opter pour la
simplicité et le minimalisme demande beaucoup d’adaptation et de
compréhension. Il faut cependant respecter son rythme et ne pas se mettre trop
de pression. L’objectif n’est pas d’ajouter une source de stress additionnelle au
quotidien, mais bien de prendre le temps de ralentir et de respirer pour mieux
progresser.
La vie est une question de choix: se lever le matin et participer à notre réussite
ou rester couché et attendre qu’un miracle tombe du ciel. Pour ma part, je préfère
prendre les devants et écrire les chapitres de ma propre existence. Et vous? Si
vous souhaitez également prendre votre vie en main, je vous laisse sur un petit
exercice. Prenez une feuille et un crayon. Numérotez les lignes de 1 à 10.
Inscrivez ce que vous voulez accomplir d’ici un an ou cinq ans.
Simplifiez votre vie comme vous l’entendez et vous trouverez une harmonie
intérieure. Tout semblera plus facile. Les montagnes deviendront des collines. Le
négatif deviendra du positif. Votre bien-être prendra une dimension nouvelle.
Puis vous créerez une vie à la hauteur de vos attentes, toute en simplicité et en
légèreté.
J’ai tenté d’écrire le livre que j’aurais aimé lire au début de mon parcours et que
j’aurais aimé lire aujourd’hui. Que ce soit votre premier livre sur le sujet ou le
vingtième, j’espère vous avoir appris quelque chose de nouveau qui vous
permettra de fleurir davantage. Il n’est jamais trop tard pour commencer ni pour
reprendre le contrôle de sa vie. Que changerez-vous dès aujourd’hui?
Je tiens à remercier toutes les personnes qui suivent mon cheminement sur le
blogue depuis 2015. Vous m’avez apporté beaucoup et c’est grâce à vous si le
projet d’écrire ce livre s’est réalisé! Croyez en vos rêves, même lors des
moments difficiles, et ils pourraient devenir réalité.
Je remercie mes proches et mes amies, qui ont fait preuve de compréhension et
d’adaptation quant à mon changement de mentalité durant mon parcours et qui
m’ont encouragée dans mes projets depuis le début.
Je remercie Les Éditions de l’Homme d’avoir cru en mon livre et d’avoir été une
ressource importante dans la réalisation de ce projet. Un merci tout particulier à
Catherine Bédard, qui a très bien saisi mes intentions et qui a su mettre les bons
mots sur mes propos grâce à son expertise et à sa compréhension. Merci
également à Judith Landry, Isabel Tardif et Liette Mercier pour leur confiance.
Et un grand merci à vous d’avoir choisi de lire mon livre. J’espère qu’il a été à la
hauteur de vos attentes et qu’il a changé vos perceptions quant à la vie, à la
consommation, aux finances personnelles et au bien-être intérieur.
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS
1. MON HISTOIRE
Les vieilles habitudes
Le déclic
La découverte de ma nouvelle vie
Une bonne dose de minimalisme
Un brin de simplicité volontaire
Et une touche de frugalité
2. LES PREMIERS PAS VERS UNE VIE EN TOUTE SIMPLICITÉ
Faire le bilan
Petite astuce
Le poids de l’endettement
Simplifier ses finances
Réduire pour mieux se retrouver
Se libérer du superflu
Le poids de ses objets
Y aller tranquillement, mais sûrement
Choisir d’être positif
Se motiver
Lire pour s’inspirer
Découvrir le minimalisme
Ouvrir ses horizons
Se débrouiller sans argent
Vivre sans déchet
Réduire son impact
Trouver la joie
Se poser les bonnes questions
Manger local
3. COMMENCER PAR CONSOMMER MOINS, MAIS MIEUX
Le poids de l’image
Un portrait de notre surconsommation
L’épuisement des ressources
Le gaspillage alimentaire
Réduire ses besoins
Ralentir sa consommation
S’habiller tout en étant responsable
Transformer son assiette
Emprunter plutôt qu’acheter
Terminer les pots d’abord
Apprivoiser la patience
Choisir ce qui a du sens pour soi
Oser se remettre en question
Consommer en pleine conscience
Moins, c’est mieux!
4. PROGRESSER EN APPRENANT À SE CONNAÎTRE ET À SE
RESPECTER
Se découvrir dans la solitude
Vivre pour travailler ou travailler pour vivre?
Découvrir une nouvelle richesse… en soi!
Sortir de sa zone de confort
Apprendre à dire non
Dire non. Refuser
Se permettre de ne pas être parfait
5. VIVRE SA SIMPLICITÉ DANS LA COLLECTIVITÉ
Mieux vivre sa différence
Cultiver l’empathie
Aborder le sujet du changement avec ses proches
Offrir: une action normale dans notre société
Vivre la simplicité à deux
Bien s’entourer
Trouver ses semblables
6. CONTINUER À VIVRE SA VIE EN TOUTE SIMPLICITÉ
Que faire de tout l’argent libéré?
Épargner
Prévoir un fonds d’urgence
Réaliser un projet
Se permettre de petits plaisirs
Soutenir une cause et faire des dons
Investir
Rénover
Faire évoluer son minimalisme
Se faire confiance
CONCLUSION
REMERCIEMENTS
Vivre avec moins: la simplicité au quotidien
ISBN EPUB 978-2-7619-5450-1
04-20
Imprimé au Canada
DISTRIBUTEURS EXCLUSIFS:
Pour le Canada et les États-Unis:
MESSAGERIES ADP inc.*
Téléphone: 450-640-1237
Internet: www.messageries-adp.com
* filiale du Groupe Sogides inc.,
filiale de Québecor Média inc.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC –
www.sodec.gouv.qc.ca
L’Éditeur bénéficie du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec pour
son programme d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du
Canada pour nos activités d’édition.
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