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El Watan - Dimanche 21 février 2021 - 8

KABYLIE INFO
L’OUED AMASSINE (AMIZOUR)

Les agriculteurs demandent


la délocalisation de la décharge
l Les apiculteurs ont enregistré des taux de mortalité avoisinant les 50% au courant de la saison 2020.

L
es apiculteurs et agriculteurs La décharge, s’étalant sur 5 ha,
riverains de l’oued Amassine longe l’oued Amassine
s’inquiètent pour la dégrada-
tion de l’environnement autour de PHOTO : D. R.

leur exploitation. Les plantations


de fruits et les zones d’élevage des commodo et d’une étude d’impact de
abeilles, surtout, sont exposées aux cette décharge.
effets néfastes de l’activité de la Les agriculteurs et les riverains ont
décharge sauvage de la commune de organisé plusieurs rencontres avec
Feraoun, dans la daïra d’Amizour. les responsables de l’APC, sans que
La décharge longe l’oued Amassine cela aboutisse à une solution. Cette
et s’étale sur 8 hectares. Autour du situation qui dure depuis au moins
site, plusieurs lopins de terre sont trois longues années s’est transfor-
cultivés. Le collectif de sauvegarde mée en conflit juridique où des dé-
de l’oued Amassine revendique la passements de part et d’autre ont été
délocalisation de la décharge en enregistrés et ont fini devant les tri-
l’absence d’un projet de déchetterie bunaux. Le président de la chambre
à l’impact moins dramatique sur leur de l’agriculture a proposé, fin 2020
activité agricole. lors d’une réunion tenue avec les
En mai 2020, un responsable de plaignants en son siège, une solution
la direction de l’environnement, qui reste illusoire sans l’implication
Boussoufa Atmane, a indiqué qu’en de la population locale. En attendant
dehors des décharges contrôlées et une solution définitive, il s’agit «de
les CET, que les riverains rejettent, revoir le problème du traitement des
«l’administration ne dispose d’au- de 2020, les apiculteurs dénombrent huissier décrit la présence de déchets la décharge. Les mêmes sacs de ces déchets ménagers par des actions de
cune solution viable pour le traite- un taux de mortalité avoisinant les hospitaliers (DASRI) dans des sacs déchets ont réapparu l’an dernier, ce sensibilisation, notamment au niveau
ment ou le tri des déchets ménager et 50 %. jaunes camouflés à l’intérieur de qui a reconduit les riverains à établir des villages où en revisitant nos
hospitaliers». Depuis l’ouverture de La crue de l’oued charrie les ordures sacs noirs. Les responsables de la un autre PV de constat pour dénon- coutumes locales et en réhabilitant
cette décharge par l’APC de Feraoun, sur plusieurs kilomètres. Un puits polyclinique Feraoun ont démenti ce cer cette atteinte à l’environnement le compostage à domicile, les déchets
«la fumée et les ordres se dispersent destiné à l’arrosage et un forage hy- fait en attestant que «les déchets issus et aux cultures. Un expert désigné biodégradables pourraient fortement
dans la nature causant de graves draulique à même le lit de l’oued sont des activités de soins sont stockés par la justice a indiqué dans son diminuer», et ce, ajoute-t-il, «afin
préjudices à la santé des riverains, également exposés à la pollution. Les puis acheminés par l’EPSP d’El expertise que le lieu d’implantation de réduire la quantité des déchets à
aux cultures de montagne comme ordures de la décharge se trouvant Kseur pour leur incinération», selon de la décharge n’est pas conforme 20 et 30% et donc facilement recy-
les arbres fruitiers et déciment les au lieudit Sahel se répandent par le un protocole bien déterminé. Idem à la réglementation, notamment en clables avec un système de collecte
ruches d’abeilles», déclare un des vent dans la nature et dans le cours pour l’APC qui nie avoir collecté et l’absence d’un périmètre de sécurité, intercommunale».
apiculteurs. Lors de la saison apicole d’eau. En 2019, un rapport d’un transporté des déchets hospitaliers à d’une enquête de commodo et in-  Nordine Douici

DISTRIBUTION PROCHAINE DE 392 LOGEMENTS SOCIAUX


U n parc immobilier composé de 392 loge-
ments sociaux, de types publics locatifs
(LPL), sera prochainement distribué à Ami-
implantés sur plusieurs sites, à hauteur du
périmètre urbain du chef lieu communal.
«Nous disposons aussi d’un autre lot de 100
bénéficié d’un programme immobilier de 900
logements LPL. Un lot de 308 unités est en
cours de réalisation, avec des taux d’avance-
L’inadéquation entre l’offre en logement et la
demande sociale ne cesse de se creuser au fil
des ans. Des centaines de familles sont ainsi
zour, a annoncé le chef de daïra, en sa qualité logements LPL en voie d’achèvement, et dont ment contrastés. Un membre de la commission astreintes à une perpétuelle attente, sans pour
de président de la commission ad hoc. la distribution interviendra au cours des tout de logement a indiqué que l’administration autant pouvoir entrevoir le bout du tunnel.
Inscrits à l’indicatif de l’OPGI, le promoteur prochains mois», a révélé le chef de daïra. locale a comptabilisé «plusieurs milliers» de «Nous avons des dossiers vieux de plus de 20
public de l’immobilier, ces logements sont La commune d’Amizour, rappelle-t-on, a prétendants à cette formule LPL. ans», confie-t-on. N. M.

TENSION SUR LE LAIT PASTEURISÉ


Longues files, vente concomitante et filouterie
L a tension persiste sur le lait pasteurisé dans
la région d’Akbou et les agglomérations
limitrophes, comme dans toute la wilaya de
faisant le larron, des commerçants indélicats
ne se gênent aucunement pour s’adonner à la
vente concomitante, laquelle s’est progressi-
Dans certains espaces commerciaux d’Ighzer
Amokrane, où la vente du lait est soumise à une
restriction tout aussi drastique, le produit est,
Béjaïa, à telle enseigne que mettre la main sur vement incrustée dans les mœurs, apprend-on. bien souvent, refilé en sous main à de prétendus
ce liquide chaste relève souvent de la chasse «Pour deux sachets de lait pasteurisé, on vous clients. Comme si cette notion était sous tendue
au trésor. Dans nombre de quartiers, il faut fourgue deux autres sachets de lait de vache, par un contrat tacite entre le commerçant et le
attendre dès la pointe du jour que le commer- qui coûte deux fois plus cher. Des commerçants consommateur.
çant du coin soit livré pour acquérir ce produit sans scrupule imposent, toute honte bue, un En vérité, cette pratique scandaleuse n’est rien
qu’aucun laitage, fut-il celui des «vaches qui autre produit laitier ou une quelconque den- d’autre que de la rétention de marchandise ou
(sou)rient» ne peut remplacer. Au niveau de su- rée alimentaire en mévente. A ce train, on ne du refus de vente déguisée. «Il faut avoir le
permarchés et de superettes, le consommateur s’embarrassera pas d’imposer au consomma- temps et l’énergie nécessaire pour parcourir
est sommé de subir le supplice d’une longue teur des stocks de marchandise avariée», dira, la ville d’un bout à l’autre à la recherche d’un
file d’attente pour avoir droit à une «ration» révulsé, un jeune père de famille, qui se refuse improbable sachet de lait, car il faut être un
limitée à deux sachets par personne. Et encore ! à se prêter à ce marché de dupes. Une filouterie sacré veinard pour en trouver. Dans beaucoup
«Cela m’est arrivé à plusieurs reprises de faire cousue de fil blanc et dans laquelle le consom- de boutiques, le lait est épuisé sitôt arrivé», se
le poireau durant de longues heures, sans avoir mateur campe invariablement le rôle de dindon désole un homme, la quarantaine.
la chance d’être servi. Mon cas est, bien sûr, de la farce. Une situation qui fait ronger les sangs, car
loin d’être unique. Le lait se fait si rare, qu’il Il en est ainsi du surplus, illicite s’entend, de 5 confinant à l’absurde. Les déclarations léni-
PHOTO : D. R.

est pratiquement impossible de satisfaire toute DA qu’il est sommé de débourser pour deux fiantes des pouvoirs publics sur la disponibilité
la demande exprimée», constate un retraité du sachets de lait pasteurisé. Un vol caractérisé et de cette denrée de base sont battues en brèche
quartier Arafou. «Il faut être au bon endroit, qui, curieusement, se répand et se banalise, tant par la réalité du terrain. Si ce produit à large
au bon moment. Voilà tout. Ou alors il faut être il est toléré, voire même accepté de bonne grâce consommation est détourné à d’autres fins,
de connivence avec le commerçant du coin comme contrepartie d’un «service rendu». «Les le payer plus cher. Sans doute pensent-ils que comme le prétendent certaines voix autorisées,
pour qu’il vous réserve votre part et vous la gens sont, hélas, victimes de leur résignation. c’est le prix à payer pour accéder à ce qu’ils qu’attendent les services concernés pour verba-
refile après l’épuisement de la marchandise», Ils savent pertinemment que le prix du lait pas- croient être un traitement de faveur», estime un liser et sévir contre les contrevenants ?
témoigne un citoyen de Guendouza. L’occasion teurisé est administré, mais ne rechignent pas à habitant de la vieille ville. N. Maouche

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