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Pollution de l’eau

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Objectifs

1. Définir la pollution de l’eau et le péril fécal


2. Expliquer les types de pollution
3. Risques induit par l’eau de consommation
4. Enumérer les moyens et stratégies de prévention

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Plan

• Introduction

• Les types de pollution

• Risque sanitaires liées à l’eau de consommation

• Moyens et stratégie de lutte contre les maladies du péril fécal

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Introduction
• Tout un chacun a le droit à un accès suffisant, continu, sûr, acceptable et abordable à de l’eau pour son
usage personnel et domestique.

• 6e objectif du développement durable (ODD)

• L’insuffisance ou l’absence des services d’alimentation en eau et d’assainissement ou leur mauvaise


gestion expose les personnes concernées à des risques évitables pour leur santé.

• On estime que, chaque année, plus de 829 000 personnes meurent de diarrhée à cause de l’insalubrité
de leur eau de boisson et du manque d’assainissement et d’hygiène.

• Cependant, la prévention est en grande partie possible et on pourrait éviter chaque année la mort de
297 000 enfants de moins de 5 ans si on luttait contre ces facteurs de risque.

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Eau potable

• L’OMS définit l’eau potable comme une eau ne renfermant en quantité


dangereuse ni substances chimiques, ni germes nocifs pouvant porter
atteinte à la santé du consommateur.

• L’eau potable est une eau que l’on peut boire ou utiliser à des fins
domestiques et industrielles sans risque pour la santé.

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Critères de potabilité de l’eau
A ce jour, il existe plusieurs critères de potabilité de l’eau, que l’on peut
regrouper en 5 grands paramètres :

• Les paramètres physico-chimiques

• Les paramètres organoleptiques

• Les paramètres microbiologiques

• Les paramètres liés aux substances indésirables

• Les paramètres liés aux substances toxiques

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Critères de potabilité de l’eau
• Les paramètres physico-chimiques :
ils correspondent aux caractéristiques de l’eau tels que le pH, la dureté de l’eau et
délimitent les quantités maximales à ne pas dépasser pour certains composants
Exemples :
• Le pH de l’eau doit être compris entre 6,5 et 8,5
• la dureté de l’eau : La valeur indicative : 500 mg/L de carbonate de calcium
• La teneur en chlorures doit être inférieure à 200 mg/l
• La teneur en potassium doit être inférieure à 12 mg/l
• La teneur en sulfate doit être inférieure à 250 mg/l

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Critères de potabilité de l’eau

• Les paramètres organoleptiques :


ils concernent la couleur, le goût ,la turbidité et l’odeur de l’eau. L’eau
doit être agréable à boire, claire et sans odeur. Ces paramètres étant
liés au confort de consommation, ils n’ont pas de valeur sanitaire
directe.

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Critères de potabilité de l’eau
• Les paramètres microbiologiques

ils permettent de contrôler que l’eau ne contient aucun germe pathogène,


pouvant provoquer des maladies .

- Bactéries ( Coliformes fécaux, E. coli ,streptocoques fécaux, clostridium


sulfitoréducteur )

- Parasites : pas de protozoaires, pas d’helminthes, pas d'organismes libres

- Virus : aucun virus

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Critères de potabilité de l’eau

• Les paramètres liés aux substances indésirables : ils concernent les


substances telles que les nitrates, les nitrites et les pesticides.
• La teneur en nitrates ne doit pas dépasser 50 mg/l
• La teneur en fluor doit être inférieure à 1.5 mg/l

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Critères de potabilité de l’eau

• Les paramètres liés aux substances toxiques :


les micropolluants tels que l’arsenic, le cyanure, le chrome, le nickel, le
sélénium ainsi que certains hydrocarbures sont soumis à des normes très
sévères à cause de leur toxicité. Leur teneur tolérée est de l’ordre du
millionième du gramme.
• Le Chrome : CMA  50µg/l
• Les HAP (Hydrocarbure Aromatique Polycyclique). Valeur indicative : < 0,2
g/l
• Les pesticides : Valeur indicative : < 0,1g/l
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Pollution de l’eau

• Définition pollution de l’eau: c'est la modification chimique , physique


ou biologique de la qualité de l’eau qui a un effet nocif sur les êtres
vivants .

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Types de pollution
• 3 principaux types de pollution de l’eau :
- La pollution bactériologique : il s'agit de bactéries qui provienne principalement
des rejets d’eaux usées contenant de la matière fécales et des déchets organiques

- Pollution chimique: rejets des eaux usées contenant des produits d'entretien,
des hydrocarbures, et des métaux lourds

- Pollution par les déchets aquatiques: elle est définie comme tout matériaux ou
objet fabriqué utilisé au profit de l’humanité qui est directement ou
indirectement jeté ou abandonné dans les milieux aquatiques

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Sources de pollution de l’eau

• Les différentes sources de pollution de l’eau :

- La pollution domestique: rejets d'eaux usées et des produits ménagers

- La pollution industrielle : utilisation des produits chimiques

- La pollution agricole: utilisation des pesticides et des engrais

- La pollution liées au transport maritime: rejets d’hydrocarbures

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Sources de pollution de l’eau

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Sources de pollution de l’eau

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Type de polluants

• On peut classer les polluants en 2 catégories majeurs :


- Les polluants biologiques:

bactéries, virus, protozoaires, vers parasites

- Les polluants chimiques :

les sels et métaux lourds, les substances nutritives( azote, nitrate


phosphate), les huiles, les hydrocarbures,

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Risques liées à l’eau de consommation

• Les aliments apportent les éléments indispensables (protides, glucides,


lipides, vitamines .. ).

• Pourtant l'homme peut perdre 40 % de son poids corporel, tout son


glycogène , toute sa graisse, la moitié de ses protéines, et continuer à vivre.

• Mais la perte de 1°% de son eau entraîne des troubles graves, de 20 à 22 % le


tue, L' absence totale d'eau dans la diète ne lui permet pas de vivre au-delà
de deux jours

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Risques liées à l’eau de consommation
• L'eau destinée à la consommation humaine est utilisée essentiellement par ordre

d'importance pour : - la boisson - le lavage et la préparation des aliments -

l'hygiène corporelle - le lavage de la vaisselle et du linge.

• Dans les pays en voie de développement, la consommation d'eau est estimée à 10

litres/j et par personne dans les zones rurales.

• Une quantité de 10 à 20 litres permet de prendre en compte les deux premiers

usages qui sont essentiels et partiellement le troisième usage .

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Risques liées à l’eau de consommation

• Les risques sanitaires induits par l'ingestion de l'eau de


consommation peuvent être classés selon leur importance en :
1. risque à court terme
2. risque à moyen terme
3. risque à long terme

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Risques liées à l’eau de consommation

• Le risque microbiologique est le plus grave et le plus important

• C'est essentiellement un risque microbiologique concernant les germes


pathogènes qui peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites qui
se trouvent dans l'eau qui a eu un contact avec des matières fécales

• Ce risque est donc lié à ce qu'il est d'usage d'appeler le péril fécal.

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Risques liées à l’eau de consommation

• Il y a environ 1,7 milliard de cas de diarrhée de l'enfant chaque année


dans le monde.

• La diarrhée est la deuxième cause de mortalité chez l’enfant de moins de


cinq et elle est à l’origine de 525 000 décès d’enfants par an

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Risques liées à l’eau de consommation

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Risques liées à l’eau de consommation

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Maladies du péril fécal
 Péril fécal : ensemble des maladies infectieuses dues à des germes (bactéries,
virus, parasites) déposés dans le milieu extérieur par les excréments.

 Réservoir de germes :
 homme malade,
 porteur sain
 Parfois l’animal

 Mode de transmission :
 Féco-orale
 Direct : par les mains sales contaminées
 Indirect : par l’eau et les aliments contaminés
 Pénétration transcutanée
Maladies du péril fécal
Maladies du péril fécal
Facteurs favorisant :
Faible niveau d’éducation : méconnaissance des règles d’hygiène
Niveau socio- économique bas (pauvreté)
Insalubrité du milieu environnant (manque assainissement)
Approvisionnement insuffisant en eau potable
Forte densité de population : prisons, bidonvilles…
Guerres et catastrophes naturelles (inondation, séisme)
Vulnérabilité individuelle : enfants < 5 ans
Maladies du péril fécal

Agents Pathogènes ( Bactéries ) Maladies

Vibrio cholerae Cholera


Salmonella typhi Typhoïde
Shigella dysenteriae Shigellose
Escherichia coli Gastroenterite

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Maladies du péril fécal

Agents Pathogènes ( Virus ) Maladies

Poliovirus Poliomyélite
Rotavirus Rotavirose
Virus de l’Hépatite A Hépatite A
Virus de l’Hépatite E Hépatite E

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Maladies du péril fécal

Agents Pathogènes (parasites) Maladies

Schistosoma Bilharziose

Entamoeba histolytica Amibiase

Giardia Giardiase

Ankylostoma duodenale Ankylostomose

Ascaris lumbricoides Ascaridiose

Enterobius vermicularis Oxyurose

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Choléra
Chaine Intérêt Clinique/complicati
Épidémiologique Répartition géographique ons

• Germe : Vibrio cholerae 01 et O139 • Maladie ancienne , toujours d’actualité • Diarrhée


• Réservoir : malades, porteurs sains, • Maladie à déclaration obligatoire aqueuse suraiguë
cadavre • Prévalence élevée dans les pays en • Vomissements
• Maladie très contagieuse développement d’ Asie, d’Afrique et
• Maladie à potentiel épidémique d’Amériques du sud et centrale • Déshydratation
• Transmission : féco-orale • 3 à 4 millions de cas et plus de 95 000
directe : les mains sales souillées, décès par an dans le monde . • Collapsus cardio-
indirecte par l’eau /aliments souillés • 99% des cas en Afrique et en asie vasculaire
• épidémies en 2018 : RDC, Nigéria, Sud-
soudan, Zimbabwe, Somalie, Niger…)
• Recrudescence lors de séisme,
inondations, famine et guerres

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Salmonellose
Chaine Intérêt Clinique
Épidémiologique Répartition géographique
• l’une des 4 causes principales de • En 2017, on estimait à plus de 14
maladies diarrhéiques dans le millions les cas, et à plus de 136 • le seul symptôme
monde. 000 les décès de fièvre entérique. constant au début de
• Germe : Samonella (typhi, paratyphi • Salmonella Typhi représentait 76 % la maladie est la
A,B et C, enteritidis…) de ces cas de fièvre entérique. fièvre +++
• Réservoir : malades, porteurs sains • Pays à bas niveau d’hygiène*** • Biologie:
• Transmission : féco-orale • Fréquent dans les pays en coproculture,
directe :les mains sales souillées, développement (Asie du sud-est, hémoculture
Indirecte: l’eau/ les aliments souillés Afrique subsaharienne ) • Digestive
• La plupart des cas de salmonellose (perforation)
sont bénins, mais il arrive parfois • Neurologique
que la maladie engage le pronostic (tuphos)
vital • Cardiovasculaire
(myocardite)
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Poliomyélite
• Maladie virale épidémique et contagieuse due aux poliovirus.
• Apparaît chez 1 à 2% des sujets infectés.
• Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible
• La polio affecte principalement les enfants de moins de cinq ans non-
vaccinés (CI libre de polio depuis 2015).
• Éradication de la polio en Afrique en 2020
• Problématique des PVDVc 2 (2019, 2020, 2021)

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Rotavirose
Chaine Intérêt Clinique
Épidémiologique Répartition géographique
• Agent pathogène : rotavirus • le rotavirus soit ubiquitaire • 130 millions de
diarrhées
• 5 combinaisons sérotypiques • la première cause virale de
G1P[8], G2P[4], G3P[8], G4P[8] et gastro-entérite chez les jeunes • Le plus grand risque est
G9P[8] sont à l’origine d’environ enfants la déshydratation,
90% de la totalité des rotaviroses responsable d'une
humaines. • 2ème cause de décès chez les < mortalité élevée surtout
• Réservoir : homme, animal de 5 ans après les infections à chez les enfants de
• Transmission : féco- orale pneumocoque moins de 5 ans
• 18 millions de
déshydratation
modérée

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Hépatite A
Chaine Intérêt Clinique
Épidémiologique Répartition géographique

• Germe : • Prévalence élevée dans les • Généralement


• Virus de l’Hépatite A de la famille pays en développement d’ asymptomatique
des picornaviridae Asie, d’Afrique et d’Amériques • Parfois ictère/Asthénie
du sud et centrale • spontanément résolutive
• Réservoir : malades, porteurs sains • Ils sont très rares en dessous • l'infection naturelle
de 6 ans et très fréquents produit une immunité à
• Transmission : féco-orale après 15 ans vie
• directe par les mains sales souillées, • Hépatite fulminante
• indirecte par l’eau et les aliments • les pays à faible revenu, on moins de 1 % des patients
souillés trouve une endémicité élevée (adulte)
avec une séroprévalence qui • pas d'infection chronique
dépasse les 90 % à l'âge de 10 pour l'hépatite A.
ans
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Shistosomiase
Chaine Intérêt Clinique
Épidémiologique Répartition géographique
• maladie parasitaire chronique • 2nde endémie parasitaire • Manifestations
• Agent pathogène: schistosoma (ou mondiale après le paludisme. cliniques sont, soit
bilharzies). • 800 millions de personnes vésicales, soit
• 5 espèces :haematobium, vulnérables, et 200 millions de intestinales
japonicum, mansoni, mekongi, personnes infectées • une fibrose de la vessie
intercalatum et guineensis. • 80 à 90% d'entre elles vivent en et de l’urètre, ainsi que
• L’homme est le principal réservoir : Afrique subsaharienne parfois des lésions
malade et le porteur sain • 20 millions de personnes avec rénales dans les cas
• Transmission à l’homme par des symptômes chroniques avancés.
pénétration intra-cutanée des graves. • Le cancer de la vessie
larves +++ est aussi une
complication possible à
un stade tardif

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Amibiase
Chaine Intérêt Clinique
Épidémiologique Répartition géographique
• Maladie parasitaire intestinale • présente sur l’ensemble du globe. • Complications
responsable d’un syndrome • Sa présence est, cependant, plus atteinte
dysentériforme élevée dans les régions avec les hépatique,
• Agent pathogène : entamoeba mauvaises conditions d’hygiène pulmonaire et
histolytica • Maladie fréquente en zone tropicale et cérébrale
• Réservoir de germe : l’homme intertropicale (Afrique, Asie du sud- • On distingue deux
malade , porteur asymptomatique est, Amériques centrale et du sud). formes
• Transmission féco-orale • 50 millions dans le monde, dont près d’amibiase :
de 100 000 décès chaque année amibiase-infection ;
amibiase-maladie.
• 10 à 20%
développent des
manifestations
graves
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Nematodoses intestinales

• Parasitose digestive cosmopolite due à des vers ronds.

• Un individu sur quatre dans le monde héberge ces parasites principalement en


zone tropicale et inter- tropicale.

• Fréquence élevée dans les pays en développement à faible niveau d'hygiène.

• Ascaridiose***, oxyurose, trichocéphalose.

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Stratégies de lutte

Assainissement

Utilisation de
latrines Source d’eau
sure

Couvrir les
Lavage des mains
aliments
Lavage des
aliments
Stratégies de lutte
 Promotion de la santé

• Prévention primaire :
Lutte contre la transmission : hygiène des mains,
Protection du sujet réceptif : Vaccination
vaccins contre le choléra Shanchol ® Euvichol®, vaccin contre la Rotavirose,
contre la Poliomyélite ,Typhoïde, Hépatite A et E
Stratégies de lutte

• Prévention secondaire :

dépistage et traitement précoce


Campagne de déparasitage (Albendazole ) et chimioprophylaxie
(Praziquantel )
Stratégies de lutte
• Protection

Assainissement du milieu : disponibilité des toilettes, bonne évacuation des excréta…..

Amélioration de l’approvisionnement en eau potable / Protéger les zones de captage

règlementation de la restauration collective et la vente d’aliments

Amélioration du cadre de vie

• Education sanitaire

 Surveillance épidémiologique (maladies à potentiel épidémique***)


Conclusion
l'eau est un important vecteur de maladies infectieuses tant dans les pays développés
qu'en développement, où elle cause cependant différentes sortes d'infection.

Les maladies infectieuses d'origine hydrique représentent l'un des principaux


problèmes sanitaires, et les actions de prévention se trouvent au sommet de la liste des
priorités de santé mondiale.

Pour limiter la charge de morbidité, l'action de la communauté est nécessaire, comme


la construction d'infrastructure, mais aussi l'action individuelle reposant sur une
hygiène basique.

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