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« Kirikaeshi » (Traduction)

FUDOKAN / AVRIL 10, 2018

Texte original de Nagao Susumu (Professeur de la Meiji University),


publié en Janvier 2011 sur Kendo Nippon, traduit en anglais par
Kendo World sous le titre « When did kirikaeshi become part of kendo
practice ? Why are there « four diagonal strikes going forward and
five going backward ? »
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Source : https://budo- Con$dentialité - Conditions

world.taiiku.tsukuba.ac.jp/en/2017/02/11/%E5%88%87%E3%82%8A
%E8%BF%94%E3%81%97/

 
:
Traduit de l’anglais par : Roland Haroutiounian

Quand est-ce que le kirikaeshi a été intégré dans


l’entraînement au kendo ? Pourquoi y a-t-il 4 frappes
diagonales en avançant et 5 en reculant ?

Le kirikaeshi et le kakari-geiko trouvent leur origine dans une


méthode d’entraînement du Hokushin Ittō-ryū appelée « uchikomi« .
Dans le Chiba Shūsaku Sensei Jikiden Kenjutsu Meijin-hō (1884), on
trouve le passage suivant : 

L’Uchikomi n’est pas quelque chose de très populaire dans les autres
écoles. Si vous souhaitez faire progresser vos techniques de kenjutsu,
vous ne pourrez y arriver sans pratiquer l’uchikomi. Ainsi, les
débutants de notre école n’étaient pas autorisés à participer à des
combats. Ils se contentaient de pratiquer l’uchikomi pendant plus
d’une année … En ce qui concerne cette méthode d’entraînement,
vous pouvez grandement vous améliorer en frappant avec
puissance le men de votre adversaire dans des séquences rapides à
la fois à gauche et à droite, ou en frappant le centre du men, ou en
frappant son dō à gauche comme à droite.

Il continue par : « Le motodachi ne peut se contenter de rester là à


recevoir le kirikaeshi. Il doit chercher une opportunité d’attaque en
réponse sur le kote ou le men de l’adversaire, afin que les deux
partenaires soient déterminés à s’attaquer. » A partir de là, on peut
admettre que l’uchikomi était une méthode d’entraînement intégrée et
disciplinée, proche d’une combinaison du kirikaeshi et du kakari-
geiko. Si c’était le cas, cela devait être extrêmement sévère et atroce. 
:
La forme la plus commune de kirikaeshi est constituée d’une première
frappe au centre du men, puis de 4 attaques vers l’avant à gauche et à
droite du men (en commençant par la gauche du partenaire), et enfin 5
attaques à gauche et à droite du men en reculant. Après la dernière
attaque, l’attaquant continue de reculer pour se positionner à la bonne
distance (maai), puis se lance pour frapper le men au centre,
recommence la même séquence puis frappe une dernière fois au centre
du men pour terminer. Comme décrit dans Kendō Shidō Yōryō and
Kendō Kōshūkai Shiryō, toutefois, cette méthode n’est qu’une ligne
directrice pour les débutants. Il est mentionné que les pratiquants
devraient être créatifs quand ils pratiquent le kirikaeshi, en fonction
de leur niveau, en augmentant le nombre d’attaques en diagonales
jusqu’au point où on n’a plus de souffle, en ajoutant des taiatari, etc …

Dans Kendō (1915), Takano Sasaburō écrit « Vous devriez toujours


pratiquer le kirikaeshi, » et offre l’explication suivante pour décrire
quels effets on peut obtenir de cette pratique : 

« Le Kirikaeshi est une méthode essentielle pour apprendre le kendo.


Vous allez devenir agile dans vos déplacements vers l’avant,
l’arrière, la gauche ou la droite, votre corps et vos membres vont de
venir plus puissants, votre mouvement sans hésitation, et votre
capacité respiratoire va s’améliorer. Vos attaques vont devenir plus
précises et spontanées, la force physique et mentale vont devenir
unifiées, la force superflue sera supprimée, et les personnes ayant
moins de force vont devenir plus fortes. Les puissances de vos côtés
gauche et droit vont s’équilibrer. Ainsi, les attaques du côté ura
et omote vont devenir uniformes. Vous serez capables d’exécuter des
techniques à la vitesse de l’éclair, et vous améliorerez votre
endurance et votre courage. »
:
De plus, sur la manière de pratiquer le kirikaeshi, il écrit : 

« Frapper rapidement les men vers l’avant et vers l’arrière, vous


exerçant avec vigueur sur chaque attaque jusqu’à ce que vous soyez
à bout de souffle sans vous arrêter. Les attaques devraient être de
grande amplitude et rapides, vos bras et vos jambes coordonnées, et
votre esprit et votre mental synchronisés pour frapper avec force.
Quand vos bras se fatiguent ou quand vous êtes à bout de souffle,
soulevez vos bras au dessus de vôtre tête et étirez-les vers l’avant,
déplacez vos pieds en avant et frappez suffisamment de fois en
criant « men! ». Alors, vous serez autorisés à vous reposer. »

Cela signifie qu’à l’origine, le kirikaeshi n’était pas un exercice qui


avait une limite dans le nombre d’attaques qui étaient réalisées. Ce qui
comptait plus que tout était de frapper avec vigueur avec l’esprit et le
mental synchronisés jusqu’à ce que les bras se fatiguent et que l’on soit
à bout de souffle. Ce n’est qu’à ce moment qu’il est possible de
développer des capacités fondamentales qui vont aider le pratiquant à
gérer la dureté de l’entraînement.

Toutefois, étant donné que le budo (incluant le kendo) a été introduit


comme matière dans l’éducation scolaire ou militaire dans les temps
modernes, les gens ont commencé à fixer des limites au nombre de
frappes dans le kirikaeshi pour entraîner les débutants.
Dans Budō Kyōhan (1895) de Kumamoto Jitsudō, le kirikaeshi est
mentionné dans la section « Kiso Enshū Dai-ikkyō; Uchikomi ». Il y
est décrit que le men devrait être frappé à gauche et à droite 7 fois en
avançant jusqu’à la 7e frappe qui est faite sur la gauche du men (pas
:
en okuri-ashi mais en ayumi-ashi), puis on fait un grand pas en
arrière pour la dernière frappe. Il y est inscrit également une série
d’instructions détaillées concernant la manière dont ukete devrait
recevoir les frappes. Peut-être que le kirikaeshi actuel avec son nombre
d’attaques fut codifié à partir de cette méthode d’entraînement, qui a
été développée pour les débutants. 

Au passage, Takano Sasaburō a présenté l’alternative rapide dans son


livre Kendō. A propos du type de kirikaeshi qu’il a pratiqué dans sa
jeunesse, il écrit : 

« Le Kirikaeshi dans notre école (Ittō-ryū Nakanishi-ha) n’était pas


du type de celui où l’on frappe alternativement à gauche et à droite.
Au lieu de cela, on frappait le même côté un certain nombre de fois,
puis l’autre côté. On utilisait un sabre en bois sans revêtir le men.
J’aurais pû pratiquer le style actuel de kirikaeshi même avec les
yeux fermés. Toutefois, si vous souhaitez faire 3 attaques sur un côté
et 4 sur l’autre, vous devez faire très attention ou cela pourrait se
terminer par une blessure. » (Budō Hōkan, 1934)

Ce type de méthode d’entraînement utilisant un sabre en bois pourrait


être difficile à mettre en place de nos jours. Toutefois en considérant la
signification du kirikaeshi, qui veut « affiner les techniques de frappe
en avançant et en reculant », ou entraîner les pratiquants (incluant
le motodachi) à être mentalement préparés comme s’ils combattaient
« au sabre réel », peut-être que ce type de méthode d’entraînement
mérite d’être reconsidéré. 

KIRIKAESHI
:
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Passage de grade Kendo : deux nouveaux promus !!

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