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Vigner G 2017 Collection F-Syst 233 Matisation Et Ma 238 Trise de La Langue L 39 Exercice en FLE Ebook Hachette Fran 231 Ais Langue
Vigner G 2017 Collection F-Syst 233 Matisation Et Ma 238 Trise de La Langue L 39 Exercice en FLE Ebook Hachette Fran 231 Ais Langue
• Titres parus
Hors-série
Démarche qualité et évaluation en langues, P. Riba, B. Mègre
L’enseignement des langues étrangères, L. Porcher
Professeur de FLE, F. Barthélemy
Le rythme du français parlé, D. Pagel, É. Madeleni, F. Wioland
Nous commencerons par rappeler que l’exercice prend place dans une
activité guidée1 de l’apprentissage, à la différence de l’apprentissage naturel
qui s’opère par exposition plus ou moins régulière à un environnement
langagier dans laquelle le locuteur de Langue Étrangère (LE) prend place.
L’apprentissage s’opère dans ces conditions de façon plus ou moins
empirique. Le locuteur non-natif repère certains invariants, ce qu’il croit être
des régularités dans la langue de ses interlocuteurs, s’efforce de les analyser
par rapport à son expérience langagière première, avant de tenter de produire
lui-même des énoncés dans la L2. Apprentissage par tâtonnement, par essais-
erreurs, de façon pragmatique, avec le risque, bien connu des spécialistes,
d’une fossilisation de certaines erreurs qui seront par la suite présentes en
permanence dans la conduite langagière du sujet dans la LE. De la nature de
l’exposition à la LE, de la forme des échanges conversationnels, dépendra la
nature des progrès accomplis.
L’apprentissage guidé consiste au contraire à organiser pour l’apprenant
un environnement langagier dans lequel la LE fait l’objet d’un travail de
sélection des formes en vue d’en faciliter l’appréhension : les formes les plus
fréquentes, les formes les moins difficiles d’accès, de la façon la plus
générale. C’est un travail de sélection et de condensation de l’expérience
langagière dans une langue nouvelle par la mobilisation de différentes
ressources pédagogiques. Cet apprentissage, guidé par un professeur, ou
fondé sur le déroulement d’un plan de travail s’il s’agit d’un apprentissage en
autonomie, fait l’objet d’un suivi et d’une évaluation qui permettent à
l’apprenant d’opérer les corrections nécessaires, de situer ses tâtonnements
par rapport à une performance attendue, de disposer d’une explication à un
moment considérée comme nécessaire (dimension métalinguistique de
l’apprentissage) pour éclairer une difficulté particulière.
1. L’exercice dans son environnement
L’exercice en revanche porte sur des tâches de portée limitée, sur des
difficultés ou des points d’apprentissages considérés comme essentiels, fondé
sur principe de répétition de la tâche, nous y reviendrons plus loin :
Autrement dit, l’on ne se contente ainsi plus de former un « étranger de passage » capable de
communiquer dans des situations attendues, l’on souhaite aider un apprenant à devenir un
utilisateur efficace de la langue, un citoyen européen à même de s’intégrer dans un autre pays.
Ce positionnement, fondamental pour bien saisir les tenants et les aboutissants de l’articulation
entre approche communicative et perspective actionnelle : le passage d’un apprentissage
individuel (que l’on peut associer à la centration sur l’apprenant, caractéristique de l’approche
communicative et qui s’exerce parfaitement lors des jeux de rôle et des simulations) à un
apprentissage collaboratif et solidaire misant sur un agir social et communicationnel (que l’on
peut associer, pour tenter le parallèle à une centration sur le groupe qui trouve son expression
dans une pédagogie du projet).
Évelyne ROSEN, « Présentation » in La perspective actionnelle et l’approche par les tâches en
classe de langue, Recherches et applications – Le Français dans le monde, no 45, 2009, p. 8.
[…] On dira que tout « exercice » entrant dans une séquence d’enseignement est à considérer
comme une tâche (dans la mesure où il y a consigne éventuelle, objectif, résultat observable et
évaluable). Ainsi considérées, une dictée, une interrogation à choix multiples, une lecture avec
trous à remplir sont tout autant des tâches qu’une simulation globale ou la préparation d’une
exposition […] ou un journal de classe. Façon de marquer que toute tâche n’est pas seulement
ni nécessairement « communicationnelle ».
Daniel COSTE, « Tâche, progression, curriculum », in La perspective actionnelle et l’approche par
les tâches en classe de langue, Recherches et applications – Le Français dans le monde, no 45, p. 17.
Soyons donc rassurés sur la légitimité, au moins relative, d’un outil dont la
portée est somme toute modeste et dont la pérennité est liée à la « stabilité
des activités grammaticales » (J.-C. Beacco, 2010 : 48) ou encore à « l’inertie
de la grammaire ordinaire qui est convoquée dans l’enseignement du français
langue étrangère » (ibid : p. 148). Ce qui ne veut pas dire que nous devons
enregistrer passivement un état de fait, discutable ou critiquable sur certains
points, mais en prendre acte et nous interroger, nous y reviendrons plus loin,
sur les raisons d’un tel attrait et sur la permanence des choix effectués.
Mais il est significatif de relever, dans nombre d’outils de systématisation
de la langue, la préférence pour la mention activité plutôt que celle
d’exercice, comme si cette dernière mention était connotée comme trop
fermée, trop scolaire, trop contraignante. Toutefois, la distinction activité /
exercice reste pertinente quant à l’organisation du travail attendu de l’élève
(B. Lauret 2007 : 138), même si le même auteur n’hésite pas à présenter des
encadrés (ibid. : 141) qui sous l’intitulé « S’exercer à la discrimination »
prennent la forme d’une suite d’activités, ce qui montre bien que la notion
d’exercice va peut-être plus loin que le simple fait de vouloir s’exercer à
maîtriser une conduite, à stabiliser une compétence. Et qu’une activité, plus
ouverte, sans forcément être répétitive, permet de « s’exercer ». L’exercice
permet donc de s’exercer mais d’une manière bien particulière, qui va au-delà
de ce que les « activités » peuvent susciter.
Les tâches proposées peuvent s’inscrire dans des visées sinon différentes,
car elles sont toutes complémentaires, du moins distinctes par leur portée. Si
l’apprentissage d’une langue correspond bien en gros à savoir communiquer
langagièrement auprès de différents interlocuteurs, dans un certain nombre de
contextes d’intervention, ce savoir-faire (et savoir pour partie) peut être
considéré sous différentes composantes. Pendant longtemps, on a pu se
satisfaire d’une distinction entre maîtrise de la langue (capacité à produire des
phrases correctes, conformes aux règles de la langue) et maîtrise du discours
(capacité à produire des énoncés appropriés à une situation de
communication et conformes aux normes d’usage dans une sphère d’échange
donnée).
Depuis, on s’est efforcé d’aller vers des distinctions plus fines. Le CECRL
(p. 17) distingue par exemple :
– la compétence linguistique ;
– la compétence sociolinguistique ;
– la compétence pragmatique.
La question que l’on se posera, nous y reviendrons plus loin, sera de savoir
dans quelle mesure, pour chacune de ces composantes, la procédure de
l’exercice ou celle de la résolution de problème pourra se révéler la plus
pertinente.
On retrouvera encore, et le CECRL s’inscrit ici dans une tradition déjà
ancienne, les distinctions entre les activités de réception (orale ou écrite) et
celles de production (orale ou écrite). Mais il y ajoute la notion d’interaction,
comme forme de compétence spécifique, comme combiné des deux
compétences précédentes et mettant en jeu des savoir-faire particuliers
(particulièrement bien approchés par les analyses conversationnelles). Et
enfin, la médiation, qui non seulement correspond aux pratiques bien connues
de l’interprétariat ou de la traduction, mais aussi à celles de la reformulation
d’un discours ou texte premier en direction de locuteurs qui n’ont pas pu
avoir un accès direct à ce texte ou discours.
Comme il est aisé de le constater, la langue, la maîtrise de la langue, ce
qu’on appelle aussi la grammaire (terme polysémique dont il convient de
faire usage avec précaution), ne constituent pas le tout de l’apprentissage
d’une langue, d’autres compétences sont en jeu qui peuvent non pas se passer
de la maîtrise affichée de la langue, mais l’inscrire dans une visée plus large
et ne pas y faire explicitement référence.
L’exercice, par sa forme particulière, semble plus approprié au traitement
de la composante formelle de la compétence de communication. Plus
approprié, donc fondateur d’une tradition, fort ancienne, qui conduit à
assimiler l’exercice à la morphosyntaxe, à l’orthographe, à la prononciation.
Nous tenterons de montrer cependant (supra, p. 159), sans remettre en cause
la pertinence de cette tradition, que l’exercice peut disposer d’un champ
d’application plus large, notamment par rapport à une logique
d’apprentissage fondée sur l’acquisition de compétences, et selon une
approche qui ne fait pas de la création d’habitudes et de la création
d’automatisme le tout de l’apprentissage.
Mais en même temps, dans sa forme la plus classique, dans sa composante
proprement formelle, l’exercice va plus loin que ce que la tradition de son
usage peut laisser entendre, et sans vouloir remettre en question un dispositif
d’apprentissage dont le succès auprès des élèves comme des enseignants est
incontestable, nous essaierons de montrer comment derrière ce mécanisme
apparemment intangible sont opérés des choix qui peuvent être sur certains
points remis en question et se traduire par des logiques de construction et
d’usages différentes.
On appellera exercice toute activité langagière qui va prendre la forme d’une tâche imposée ou
proposée à l’apprenant par une instance extérieure à vocation formatrice. Cette tâche va
s’inscrire dans un programme d’activités pédagogiques construit en vue d’atteindre un certain
nombre d’objectifs de formation. Les fonctions pédagogiques de l’exercice sont variées et
peuvent être soit distinguées soit confondues : approfondissement de connaissances acquises,
familiarisation de l’apprenant avec leur manipulation, contrôle de l’acquisition de
connaissances. La tâche portera préférentiellement sur une composante ou difficulté particulière
de l’apprentissage. On prévoira autant de types d’exercices qu’il existe de difficultés
répertoriées. Tâche répétitive, un nombre minimum d’essais doit être prévu en vue d’atteindre
un niveau de performance suffisant. L’exercice se déroulera selon un protocole strict : délais de
réponse brefs, variabilité tolérée dans la forme de la réponse faible ou nulle. Il s’effectuera à
partir d’un apport de données sélectionnées intentionnellement, sur la base de consignes
exhaustives, non ambiguës et cohérentes, cette activité devant déboucher sur une réponse
observable et aisément évaluable, par l’apprenant comme par le formateur.
Gérard VIGNER, L’exercice dans la classe de français,
Hachette, coll. F, 1984, p. 17.
Dans les pratiques d’enseignement de la lecture, les analyses didactiques et les formations ont
tendance à valoriser certaines activités-phare, comme l’exploration de texte, la découverte d’un
livre, la production d’écrits. Elles laissent souvent dans l’ombre toute la part humble et
laborieuse des exercices, des moments d’application et de consolidation, des entraînements.
Élisabeth NONNON, Roland GOIGOUX, « Travail de l’enseignant, travail de l’élève dans
l’apprentissage initial de la lecture », Repères, 2007, p. 21.
Une des particularités les plus évidentes de l’exercice est de se fonder sur
la réitération d’une performance organisée autour d’une particularité d’usage
de la langue ou de propriété formelle. Dans un exercice, on reprend, voire on
répète, avec une fonction de renforcement et de mémorisation. Le fait que
soient prévus à chaque fois un certain nombre d’items fondés sur un principe
de transposition (on préserve des éléments de structure dans des habillages
langagiers variés) plaide pour une approche qui nous rapprocherait du
conditionnement opérant d’inspiration skinnérienne.
Les promoteurs de l’exercice structural, en leur temps, se sont appuyés sur
de tels principes, dans le rappel du schéma stimulus-réponse-renforcement,
en renforçant la connexion situation-réponse, dimension certainement
réductrice, mais que l’on ne peut pas non plus totalement exclure. On peut
justifier de la sorte l’exercice par sa contribution à mettre en place des
automatismes ou certaines routines nécessaire à la réalisation de l’acte
communicatif.
Dans un secteur d’apprentissage du français non directement associé au
FLE, ici l’apprentissage de la morphologie écrite du nombre en français
auprès d’enfants allant de la première à la troisième année primaire (Marie-
Geneviève Thévenin et alii, 1999), mais intéressant par quelques constats
susceptibles d’être transposés en FLE, sur la distinction entre acquisition
spontanée par la pratique et enseignement délibéré fait d’instruction et
d’exercices, les auteurs constatent que :
L’acquisition […] s’effectue de manière plus précoce et rapide lorsque d’une part les règles
d’accord donnent lieu à une instruction directe plutôt qu’à une « simple » imprégnation par
l’écrit ; et d’autre part, l’apprentissage est plus efficace lorsqu’il comporte des évaluations et
corrections explicites en plus de l’enseignement direct des règles et de la pratique d’exercices.
Les résultats montrent que l’introduction d’une instruction directe assortie d’exercices entraîne
très précocement des modifications profondes des performances : le non-marquage disparaît dès
la première année primaire, la fréquence des accords exacts augmente pour toutes les
catégories grammaticales.
Marguerite THÉVENIN et alii, « L’apprentissage/enseignement de la morphologie écrite du nombre
en français », Revue française de pédagogie,
Volume 126, 1, 1999, p. 30.
Les exercices grammaticaux peuvent au mieux servir à développer des règles procédurales de
reconnaissance permettant de constituer des savoirs déclaratifs en compréhension. En revanche,
la construction et la consolidation par la pratique d’un savoir procédural en production ne peut
s’effectuer qu’au cours de la troisième phase de l’approche traditionnelle, c’est-à-dire dans les
conditions opératoires d’une communication authentique.
P. GRIGGS et alii (2002), « La dimension cognitive dans l’apprentissage des langues étrangères »,
Revue française de linguistique appliquée, 2, 2002, p. 11.
[…] les interactions les plus fructueuses au point de vue acquisitionnel se caractérisent par un
taux élevé d’activités métalinguistiques (auto- et hétéroreformulation, recours à la L1…)
destinées non pas à l’intercompréhension mais à un travail, effectué souvent en collaboration,
de recherche de la forme conventionnelle de la langue cible.
P. GRIGGS et alii (2002), « La dimension cognitive dans l’apprentissage des langues étrangères »,
Revue française de linguistique appliquée, 2, 2002, p. 12.
Apprendre une langue, c’est prendre tout à la fois en compte des éléments
de variation, de toute nature, situation d’énonciation, particularités du sujet
énonciateur, visées de l’échange, nature de la relation entre les locuteurs par
exemple, et des invariants, ceux qui constituent l’ossature du système et
permettent, dans la diversité des situations d’usage, de disposer des
ressources nécessaires à la production/réception d’énoncés intelligibles,
autrement dit dans une approche ordinaire tout ce qui relève des règles de la
langue, de la grammaire, mais aussi de la phonologie de la langue pour aller
plus loin que le seul niveau de la grammaire de la phrase.
Dans les apprentissages naturels ou spontanés, il appartient à l’apprenant
de progressivement repérer ces invariants dans la diversité des usages, cette
diversité pouvant aller très loin, si on prend en considération les variations
liées à la personne du locuteur : accent, débit, formes de structuration des
énoncés. Repérer ces invariants signifie que l’on ne mémorise pas des
phrases toutes faites, mais derrière les phrases ainsi entendues qu’on extrait
un schéma abstrait, une organisation sous-jacente, que l’apprenant va
d’ailleurs, même de façon intuitive, mettre en relation avec les schémas de sa
propre langue. D’où la complexité de l’apprentissage qui dépendra du mode
d’exposition aux réalisations de la L2 et des capacités de l’apprenant à opérer
les inférences nécessaires.
Dans les apprentissages guidés, les auteurs de méthode ont le choix entre
deux démarches, commencer soit par un exposé le plus complet possible des
règles mobilisées dans la réalisation/réception d’énoncés de la L2, ce qui fait
référence aux méthodes de grammaire-traduction par exemple, soit par le
moyen de méthodes actives de mettre l’apprenant en contact avec des
situations d’échange, présentées donc dans la singularité des locuteurs et des
enjeux de l’échange, en vue de favoriser chez l’apprenant un travail de
structuration de la langue (structuration étant employé ici au sens
d’organisation et d’appropriation d’une forme inédite de la L2). Nous
reviendrons plus loin sur la question du lien entre connaissance de la langue
et utilisation pertinente, entre connaissance déclarative et connaissance
procédurale dans l’acquisition. Mais quelles que soient les démarches
d’apprentissage, l’objectif est bien d’aboutir à une automatisation des
processus de traitement des énoncés, en production ou en réception, c’est-à-
dire à une diminution des ressources attentionnelles nécessaires à ce
traitement. Si en effet le locuteur avant de prendre la parole doit procéder à
tous les calculs nécessaires en matière d’élaboration de la bonne forme, il y a
fort à parier que sa capacité à prendre place dans un échange avec un locuteur
natif sera fortement obérée. Nous nous poserons la question de savoir dans
quelle mesure l’exercice peut contribuer ou non à l’automatisation de ces
processus.
b. Systématiser
POUR RÉSUMER
L’exercice est une forme d’activité qui n’a que faiblement retenu l’attention des chercheurs
et des didacticiens, alors que sa présence dans les apprentissages est régulièrement attestée.
Plus approprié au traitement de la composante formelle de la compétence de
communication, il doit se définir et trouver sa place dans des activités diversifiées, telles
que la leçon, la résolution de problèmes, se situer parmi toutes les interactions qui balisent
un parcours d’apprentissage. Fondé sur un principe de reprise d’une performance autour
d’une propriété particulière de la langue, l’exercice fonde son existence sur un certain
nombre de principes ou de théories de l’apprentissage : volonté de créer de nouvelles
habitudes langagières, stabiliser des pratiques au plan proprement linguistique, et par ce
travail de systématisation parvenir à une automatisation des processus de traitement des
énoncés.
ON S’ENTRAÎNE ?
Voici un certain nombre d’activités d’apprentissage telles qu’il est possible de les rencontrer ou
de les mettre en œuvre dans un parcours de formation. Indiquez, à côté de chacune d’entre elles
la nature de la tâche proposée : résolution de problème ou exercice.
CORRIGÉ
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 1
• BEACCO Jean-Claude (2010), La didactique de la grammaire dans
l’enseignement du français et des langues, Didier, coll. « Langues et
didactiques ».
• BESSE Henri (1980), « Métalangages et apprentissage d’une langue
étrangère », Langue française, Volume 47.
• BESSE Henri et PORQUIER Rémi (1984), Grammaires et didactique
des langues, Hatier-Credif.
• Conseil de l’Europe (2001), Cadre européen commun de l’enseignement
pour les langues, Didier.
• COSTE, Daniel (2009), « Tâche, progression, curriculum », in La
perspective actionnelle et l’approche par les tâches en classe de langue,
Recherches et applications – Le français dans le monde, no 45.
• GAUTHEROT Jean-Marie (2009), « Glossaire des termes du CECR », in
La perspective actionnelle et l’approche par les tâches en classe de
langue, Recherches et applications – Le français dans le monde, no 45.
• GRIGGS P. et alii (2002), « La dimension cognitive dans l’apprentissage
des langues étrangères », Revue française de linguistique appliquée, 2.
• HÉBRARD Jean (1982), « Présentation : le travail scolaire du langage.
Quelques repères pour une étude de l’exercice », Études de linguistique
appliquée, 48.
• NONNON Élisabeth, GOIGOUX Roland (2007), « Travail de
l’enseignant, travail de l’élève dans l’apprentissage initial de la lecture »,
Repères, 36.
• ROSEN Évelyne (2009), « Présentation » in La perspective actionnelle et
l’approche par les tâches en classe de langue, Recherches et
applications – Le français dans le monde, no 45.
• THÉVENIN Marguerite, TOTEREAU Corinne, JAROUSSE Jean-Pierre,
FAYOL Michel (1999), « L’apprentissage/enseignement de la
morphologie écrite du nombre en français », Revue française de
pédagogie, Volume 126, 1.
• VIGNER Gérard (1984), L’exercice dans la classe de français, Hachette,
coll. F.
Notes
1. Activité guidée ne signifie pas forcément activité contrôlée par un enseignant dans une relation
présentielle. Une activité guidée, telle que nous l’évoquerons ici à certains moments, peut prendre place
dans un apprentissage en autonomie, à distance, qui permet à l’apprenant de déterminer le moment, le
rythme et la nature des apprentissages, mais sur des activités organisées, telles que la mise en exercice
qui n’ont aucun équivalent dans le domaine des apprentissages spontanés.
2. Le ministère français de l’Éducation nationale, notamment dans les enseignements scientifiques, a
ainsi défini la notion de tâche complexe : « La tâche complexe est une tâche mobilisant des ressources
internes (culture, capacités, connaissances, vécu…) et externes (aides méthodologiques, protocoles,
fiches techniques, ressources documentaires…). Elle fait donc partie intégrante de la notion de
compétence. Dans ce contexte, complexe ne veut pas dire compliqué.
La définition retenue dans le texte du socle : « chaque grande compétence du socle est conçue comme
une combinaison de :
• connaissances fondamentales pour notre temps ;
• de capacités à les mettre en œuvre dans des situations variées ;
• d’attitudes indispensables tout au long de la vie, comme :
– l’ouverture aux autres,
– le goût pour la recherche de la vérité,
– le respect de soi et d’autrui,
– la curiosité,
– la créativité ».
http://eduscol.education.fr/cid51827/temoignage-mise-en-oeuvre-dans-la-classe.html
3. Le CECRL opère d’ailleurs une distinction entre « tâche » et « exercice formel » qui rejoint cette
distinction : « Les tâches pédagogiques communicatives (contrairement aux exercices formels hors
contexte) visent à impliquer l’apprenant dans une communication réelle, ont un sens (pour l’apprenant),
sont pertinentes (ici et maintenant dans la situation formelle d’apprentissage), exigeantes mais faisables
(avec un réajustement de l’activité si nécessaire) et ont un résultat identifiable (ainsi que d’autres,
moins évidentes dans l’immédiat). » (2001, p. 121)
4. On se reportera avec profit à E. Rosen 2009, pour une problématisation d’ensemble de la notion.
5. Voir H. Besse et R. Porquier, 1991 : 121.
6. « Par ce terme d’exercices spirituels, on entend toute manière d’examiner sa conscience, de méditer,
de contempler, de prier vocalement et mentalement, et d’autres opérations spirituelles, comme il sera
dit plus loin. De même, en effet, que se promener, marcher et courir sont des exercices corporels, de
même appelle-t-on exercices spirituels toute manière de préparer et de disposer l’âme pour écarter de
soi toutes les affections désordonnées et, après les avoir écartées, pour chercher et trouver la volonté
divine dans la disposition de sa vie en vue du salut de son âme. » Première annotation.
Traduction du texte espagnol par le Père Pierre Jennesseaux de la Compagnie de Jésus, Numérisation
de l’édition de 1913 par le Frère Jérôme novice de la même Compagnie, Namur, 2005
7. Thèses dont l’expression première et la plus nette se trouve dans son ouvrage Et il fallut apprendre à
écrire aux petits français, Payot, 1977.
8. On doit noter, sur ce point, la différence de traitement avec la prononciation. L’émergence de la
phonétique dans les débuts du XXe siècle a permis de faire évoluer l’enseignement de la prononciation
de façon assez significative, notamment dans la deuxième partie du XXe siècle. Rien de tel en
grammaire, domaine que les apports de la linguistique n’affectèrent que très modérément et qui s’inscrit
dans une très ancienne tradition, elle-même issue de la grammaire latine, avec notamment le Donat qui
permit progressivement, tout au long du Moyen-Age, de poser les bases d’une première grammaire du
français.
9. J. Hébrard, 1982, p. 5.
10. Voir pour un rappel G. Vigner, 1984 : 24-37.
11. Selon cette perspective, l’exercice constituerait une sorte de rite d’institution par lequel celui qui
s’y soumet passerait de l’état de locuteur tâtonnant dans l’apprentissage naturel d’une langue à celui
d’apprenant se soumettant à la discipline d’une langue organisée dans son fonctionnement, en référence
à un modèle normatif.
12. Constatons encore le faible nombre de travaux qui lui sont consacrés. Après une brève montée
d’intérêt dans la fin des années 1970 et le début des années 1980 (citons plus particulièrement « Sur les
exercices de grammaire », Langue française, 33, 1977, sous la direction de Jacqueline Authier et
d’André Meunier, « L’Exercice », Études de linguistique appliquée, 48, 1982, sous la direction de Jean
Hébrard), deux numéros plutôt consacrés au français langue maternelle, et pour le FLE, en dehors de
l’ouvrage de G. Vigner (op. cit.), le chapitre 6 « Les exercices grammaticaux », dans H. Besse et
R. Porquier (op. cit.), l’intérêt retombe très rapidement, comme si la sortie progressive de
l’enseignement du français du champ de la linguistique appliquée au profit de la didactique des
disciplines affaiblissait l’intérêt un moment manifesté en direction de cet outil d’apprentissage.
2
C – Il y a ici bon beurre et aussi bons fromages de toutes sortes. voulez-vous acheter un
bon bonnet ou un bon livre, en français, en allemand, en latin ? ou un livre à écrire ?
achetez quelque chose : regardez ce qu’il vous plaist acheter, je vous ferais bonne
marché, demandez ce qu’il vous plaist. Je vous le laisseray veoir, ça ne vous coutera
rien.
D – Combien payeray je de l’aulne de ce drap ?
C – Vous en payerez cinq sols.
D – Combien me coutera l’aulne de ce drap ?
C – Elle vous coûtera vingt patards.
D – Combien vaut la pièce ?
C – Je la fais cinq florins en un mot.
D – Que donneray-je de cela, mais ne me la surfaites point.
…
POUR RÉSUMER
L’exercice est une activité de construction récente. Le souci de systématiser est cependant
ancien et trouvait sa place dans des dialogues qui permettaient la reprise, avec de légères
variations d’éléments lexicaux, de constructions considérées comme particulièrement
importantes. Entre activités de communication et enseignement grammatical, l’exercice va
progressivement trouver sa place à la suite des leçons de grammaire, puis dans
l’enseignement scolaire des langues étrangères. De la méthode directe à aujourd’hui, les
tâtonnements seront nombreux, exercices d’abord transposés d’un enseignement du français
approché comme langue maternelle/nationale. Nombreux sont les exercices fondés sur la
reconnaissance de formes de la langue. L’exercice structural, introduit au milieu du
XXe siècle, va marquer une étape nouvelle, tout à la fois dans le mode d’organisation de
l’activité et dans la relation de l’élève à la langue.
ON S’ENTRAÎNE ?
Voici une série d’exercices ou d’activités de systématisation. Essayez de les classer par ordre
chronologique, du plus ancien au plus récent, en vous appuyant sur la façon dont le travail de
systématisation évolue, depuis une approche intégrée dans différentes activités, jusqu’à des
activités dissociées qui prennent la forme d’exercices :
A.
B.
« Dialogue entre un gentilhomme et une demoiselle qui apprend le français ?
— Mademoiselle, vostre serviteur.
— Monsieur, vostre servante.
— Comment vous portez-vous ?
— Fort bien, Dieu mercy.
— Comment se porte Monsieur vostre père ?
— Il se porte fort bien, Dieu mercy.
— Comment se porte Mademoiselle vostre mère ?
— Elle se porte bien, Dieu mercy.
— J’en suis bien aise.
— Je vous en remercie.
— Comment se porte Monsieur vostre Cousin ?
— J’espère qu’il se porte bien.
— Comment se porte Madame vostre Cousine ?
— Je croy qu’elle se porte bien.
— Comment se porte Monsieur vostre Oncle ?
— Il ne se porte pas bien.
— Comment se porte Mademoiselle vostre Sœur ?
— Elle ne se porte pas bien »3
C.
D.
Sur quels indices avez-vous fondé votre classification ?
……………………………………………………………………………………
CORRIGÉ
B constitue l’échantillon le plus ancien, parce qu’il n’existe pas d’exercice qui serait détaché du
dialogue. Le travail de systématisation est intégré dans le dialogue.
D est extrait d’une méthode qui relève plus ou moins de la méthode directe. Ce qui est appelé
exercice ici est plutôt constitué par des questions portant sur la compréhension du dialogue et
qui permettent de travailler sur les différentes formes conjuguées du verbe « aller ». Le travail
de systématisation est ici plus évident, mais intégré à d’autres activités.
ORGANIGRAMME
Deux visées peuvent être retenues. La première portant sur la création
d’habitudes, visée qui est plutôt celle d’un public de FLE, permettre aux
élèves de se familiariser progressivement avec l’usage de l’imparfait dans ce
champ de valeur. Rappelons qu’un imparfait d’habitude renvoie à une époque
passée, dans une vision d’accomplissement et sans ancrage chronologique
particulier, avec comme seule référence : quand j’étais jeune / autrefois,
quand j’allais au lycée…
On peut à l’opposé habituer les élèves à reconnaitre l’imparfait d’habitude
parmi d’autres usages de l’imparfait, ce qui correspond à une autre visée, la
consolidation de connaissances grammaticales associée à l’usage d’un
métalangage particulier. Il y aura à se poser la question du contexte d’usage
de la forme : un texte ou une phrase. Authentique : des extraits de discours
variés ou fabriqués pour les besoins de la cause. La consigne devra refléter
chacune de ces orientations, soit une consigne situationnelle, en lien avec le
thème de la leçon, l’exercice est en quelque sorte « naturalisé », on bâtit une
micro-situation d’échange, soit une consigne métalinguistique. On définira le
nombre d’items et enfin on proposera un exemple. Ce schéma d’élaboration,
très simple, permet cependant de se donner une première série de repères, de
vérifier si l’on a pris en compte les paramètres les plus importants. Nous
enrichirons ce schéma au fur et à mesure de notre avancée dans l’analyse de
ce dispositif.
L’exercice, à la différence du problème, constitue une forme d’activité
aisément repérable dans les manuels ou recueils spécialisés : une consigne,
un exemple de réponse, mais pas toujours, et une succession d’items. Il est
aisé de constater en outre que l’on est souvent en présence d’activités aux
formes relativement proches et cela, quelles que soient les orientations de la
méthode, quels que soient les thèmes grammaticaux ou autres abordés. Que
peut-on rencontrer comme formes spécifiques ?
2. La diversité des formes
• Voici une série de noms qui constituent le noyau d’un groupe nominal. Placez à
gauche ou à droite du nom :
– les déterminants
– les adjectifs qualificatifs qui l’accompagnent
– des
– petites
– jolies
– blondes
– un
– vieux
– féodal
– très
– nouveau
– français
– intéressant
– assez
– un
– nouveau
– cycliste
– amateur
– le
– exceptionnel
– très
– un
– beau
– tout à fait
– réservée
– jeune
– une
– solitaire
Exercices de transformation
Les exercices sur corpus constituent un genre peu pratiqué dans les
apprentissages du français et pourtant riche d’intérêts multiples dans les
apprentissages. Dans son principe, il consiste à présenter aux élèves un
corpus d’éléments divers (énoncés, phrases) et de leur demander, sous
l’apparence d’une diversité d’emplois, de repérer les règles de certaines
formes ou certaines restrictions d’usage. Ainsi de cet exercice :
Extrait de manuel : Les pronoms relatifs, Le Point du FLE,
https://www.lepointdufle.net/ressources_fle/pdf_pronoms_relatifs.htm
• donnez-moi un stylo
• le chat de la voisine est venu me voir
• donnez-moi un stylo à bille bleu
• le chat de la voisine est venu me rendre visite
• le chat est un animal de compagnie
• donnez-moi le stylo qui est sur la table
• j’ai adopté un petit chat
• j’adore les petits chats
Les exercices sur corpus s’adressent à des publics qui ont déjà une
première expérience des formes en question. Ils permettent de faire apparaître
des régularités à partir d’observations fondées sur un matériel linguistique qui
ne se limite pas à l’analyse d’un seul exemple. Abordé en travail de groupe,
ce type d’exercice permet de lancer une réflexion grammaticale fondée sur
l’échange entre apprenants en recourant à un métalangage qui ne sera pas
forcément pour commencer un métalangage conventionnel.
Consignes formelles
– Voici des phrases avec des pronoms. Trouvez les noms qui peuvent correspondre à
ces pronoms.
– Je réponds aux questions avec la négation ne… plus.
– Je réponds aux questions avec des phrases à l’imparfait.
– Complétez en utilisant un plus-que-parfait comme dans l’exemple.
– Complétez les phrases à l’aide des mots interrogatifs suivants : ce que, ce qui,
comment, où, pourquoi, qui, si.
– Mettez ces phrases à la forme active.
– Complétez les phrases. Utilisez « trop » ou « pas assez ».
– Caractérisez les actions suivantes avec un adverbe. Formez cet adverbe avec un des
adjectifs de la liste.
– Lisez la règle ci-dessous. Observez les formes des pronoms.
– Mettez les verbes au subjonctif.
– Mettez les verbes entre parenthèses à la personne qui convient et au temps indiqué.
– Mettez les phrases actives suivantes à la forme passive.
– Écrivez les verbes entre parenthèses à l’imparfait ou au passé composé.
– Reliez les phrases avec l’expression de la cause.
– Indiquez le niveau de langue de chacune des phrases.
Consignes mixtes
Consignes situationnelles
Des formes apparemment très variées, qui font certainement contraste avec
des pratiques qui prévalaient dans les années 50-70 (voir supra, pp. 110-115),
où l’on pouvait se satisfaire d’une seule famille d’exercice (ainsi de
l’exercice de réemploi dans les méthodes de type Structuro-Global-Audio-
Visuel – SGAV). Mais des formes que l’on retrouve aujourd’hui dans la plus
grande part des manuels, comme si un consensus s’était désormais constitué.
Que trouve-t-on en définitive ?
a. textes lacunaires
b. construction de phrases sur un modèle donné
c. choix multiples
d. exercices de substitution dans une catégorie (par exemple, singulier/pluriel, présent/passé,
actif/passif, etc.)
e. combinaison de phrases (par exemple, relatives, propositions adverbiales et nominales, etc.)
f. traduction de phrases de la L1 vers la L2
g. questions/réponses entraînant l’utilisation de certaines structures
h. exercices de développement de l’aisance langagière centrés sur la grammaire, etc.
Cadre européen commun de référence pour les langues, Didier, 2000, p. 116.
POUR RÉSUMER
• Sous des dehors apparemment très simples, l’exercice en réalité est une mécanique
complexe dont la diversité des composants et leur mode d’assemblage appelle une
attention particulière dans son élaboration.
• Mécanique complexe, l’exercice n’est pas forcément une activité d’emblée
transparente pour tous les élèves.
• Les exercices revêtent des formes de plus en plus diversifiées en fonction des
variations de construction qu’autorise le schéma syntaxique ou le dispositif
morphologique.
• Les exercices peuvent se répartir entre exercices strictement formels et exercices
situationnels, pour lesquels les variations de situation appellent des variations de
forme. Ils peuvent aussi se répartir entre exercices fondés sur une grammaire
implicite et exercices qui s’appuient sur un métalangage grammatical.
• Les consignes peuvent revêtir des formes particulièrement diversifiées. On veillera
cependant à ce qu’elles restent intelligibles auprès d’élèves dont les compétences en
français sont en cours d’élaboration.
ON S’ENTRAÎNE ?
• ACTIVITÉ 1
Sur le modèle de la p. 42, procédez à l’analyse des constituants de cet exercice (contenu, visée,
activité, contexte, consigne, item, exemple) :
• ACTIVITÉ 2
Soit les consignes suivantes. Pour chacune d’entre elles, élaborez une série d’items
correspondants :
Consigne 1
Consigne 2
Consigne 3
Transformez ces phrases avec un subjonctif comme dans l’exemple suivant : Tu as bu ? Alors ne conduis pas.
➞ Si tu as bu, il est impossible que tu conduises.
La grammaire du français, B1, Éditions Maison des Langues, 2013, p. 51.
• ACTIVITÉ 3
Soit les séries d’items suivantes, élaborez la consigne appropriée :
1.
Bonjour,
Un court mail pour te donner des nouvelles. Dans / Chez ma nouvelle chambre, j’ai installé le lit au fond de /
derrière la pièce, près de / sur la fenêtre. J’ai mis le bureau à côté de / dans la porte, avec ta jolie lampe
dessous / dessus. L’armoire est juste à droite/ dans la porte et mon grand tapis est parfait, au milieu de / en
face de la pièce. Tu peux aller voir des photos sur / dans mon blog.
Bisous, Caro.
Focus, Grammaire du français, Hachette, 2015, p. 103.
2.
D’habitude, je vais au cinéma, mais hier je ne suis pas allé au cinéma.
D’habitude,
a. Je dîne à 20 heures mais hier…
b. Je me promène au bord de la Seine mais hier…
c. Je travaille, mais hier…
d. Je téléphone à ma mère, mais hier…
e. Je prends la voiture, mais hier…
f. Je lis le journal mais hier…
• ACTIVITÉ 4
En reprenant le schéma de la p. 42, faites apparaître deux modes d’élaboration de l’exercice
autour de la construction passive (A2/B1, par exemple) et proposez les deux séries d’exercice
correspondantes.
CORRIGÉ
• ACTIVITÉ 1
1. Contenu : proposition relative explicative.
2. Visée : création d’automatismes.
3. Activité : faites une seule phrase en insérant une proposition relative explicative.
4. Contexte : restreint sur énoncés fabriqués.
5. Consigne : transformation (manipulations) avec référence métalinguistique.
6. Item : 4 items.
Consigne 2
a. Simone n’écrit jamais de SMS. Elle utilise son téléphone uniquement pour téléphoner.
b. Baptiste n’a pas de portable. Il n’écrit pas de texto.
c. Je n’écris pas en langage SMS. Mon téléphone a la fonction écriture inductive.
d. Antonin a un vieux téléphone. Il n’a pas accès à Internet.
Consigne 3
Apprends le chinois. C’est une langue utile.
– Il est important que……………………………
Il est un peu nerveux, mais c’est normal.
– Il est normal qu(e)………………………………
Inscris-toi avant le 1er octobre. C’est indispensable.
– Il est indispensable que…………………….
Etc.
• ACTIVITÉ 3
1. Soulignez la préposition qui convient.
2. Complétez les phrases suivantes en utilisant le temps qui convient.
• ACTIVITÉ 4
Propriétés des deux types d’exercices
Par exemple :
Exercice visant le savoir-faire (transformer une phrase)
LA GESTION DE L’EXERCICE
Nous sommes bien en présence d’un exercice fondé sur une analyse
grammaticale, cette analyse s’organisant ici à partir d’étiquettes notionnelles
ou sémantiques. On part du sens pour aller vers la forme, alors qu’en FLM la
logique de fonctionnement de la langue étant supposée installée, on vérifie la
capacité de l’élève à reconnaître les éléments de la langue. On présuppose en
même temps qu’à être constamment exposé à un français écrit élaboré, les
élèves finiront par s’imprégner de ces façons de gérer le langage.
2. L’exercice selon les niveaux, selon les publics
Dans l’ensemble des variables qui interviennent dans la construction de
l’exercice, au-delà de tout ce qui relève des facteurs internes, telle la
référence aux modèles grammaticaux, telles les modalités d’organisation de
l’activité, on doit encore prendre en considération tout ce qui relève des
niveaux d’apprentissage, tels que le CECRL aujourd’hui les a définis. Le
Cadre a défini six niveaux de compétence, de A1 à C2, mais pour ce qui est
des outils de formation mis à disposition des publics par les éditeurs ou dans
un certain nombre de sites, l’offre généralement va de A1 à B2, selon les
ouvrages, plusieurs niveaux pouvant être traités à l’intérieur d’un même
ouvrage. Ce sont là des choix éditoriaux propres à certaines maisons et
l’exemple sur lequel nous nous appuyons ici ne saurait avoir valeur générale,
plutôt un simple échantillon de choix, purement pragmatiques, entrepris par
des équipes d’auteurs.
Nous avons retenu ici la méthode Agenda (Hachette, 2011 pour A1 et A2,
2012 pour B1). Méthode pour public grands adolescents et adultes qui
constitue l’essentiel du public visé par les éditeurs, et qui dans les formes de
publication qui sont les siennes, comprend un livre de l’élève avec DVD Rom
encarté, un cahier d’activités avec CD encarté, un guide pédagogique et 3 CD
audio pour la classe. Un manuel numérique rassemble l’ensemble de ces
données pour le professeur. Un dispositif démultiplié qui permet aux élèves
comme aux professeurs de circuler sur différents supports, qui autorise tout à
la fois un apprentissage guidé et un apprentissage en autonomie, un
apprentissage collectif et un apprentissage individuel, en phases fortement
segmentées qui permettent une gestion plus souple, adaptée aux ressources
horaires et à la disponibilité de chacun. Ce dispositif est actuellement celui
qui est adopté par la plupart des maisons d’édition, car il correspond à la
sociologie des publics actuels, ainsi qu’à l’organisation des formations.
L’exercice, on s’en rend bien compte, ne constitue qu’une composante
parmi bien d’autres de l’apprentissage, notamment dans des approches qui
privilégient les approches par tâches. L’exercice s’inscrit comme activité
d’entraînement qui n’est pas forcément liée à l’accomplissement d’une tâche.
De ce fait, il constitue une sorte d’« exercursus » dans le parcours d’ensemble
et non une étape incontournable. Constatons simplement que de nombreux
auteurs s’en tiennent cependant à une conception assez classique du parcours
d’apprentissage et prévoient un passage par la case grammaire qui comprend
un court tableau descriptif de la thématique en cours, suivi d’une série
d’exercices.
Dans Agenda A1, l’exercice suit un exemple associé à un bref tableau
grammatical qui porte ici sur la forme négative « ne… plus ». On ne peut
qu’être frappé par l’homogénéité du dispositif proposé, l’exercice ne se
référant pas ici à une approche implicite de la grammaire, mais au contraire
s’appuyant sur un bref commentaire métalinguistique.
Extraits de manuel : Agenda A1, p. 121, Hachette, 2011, Agenda A2, Hachette, 2011, p. 141, Agenda B1, p. 161,
Hachette, 2012.
POUR RÉSUMER
La forme de l’exercice, selon un niveau donné, dépendra de :
– la nature même de la forme à systématiser, en fonction de sa complexité interne
et/ou de sa fréquence d’usage. Par exemple parce que, à cause de seront abordés
avant car et puisque, plus tard étant donné, du fait de, etc.
– la nature de l’activité demandée : je complète le dialogue avec des questions
(Agenda, A1, p. 47), Complétez les réponses avec les verbes utilisés dans les
questions (Agenda, A3, p. 139).
– la complexité de l’apport. Selon les niveaux, débutants ou niveaux plus avancés,
l’apport s’inscrira sous forme d’une phrase/énoncé simple à une construction qui
prend sens dans une situation d’échange. Par exemple sur l’approche de la forme
négative : Dîner avec mes voisins – -- je ne dîne pas avec mes voisins (Agenda, A1,
p. 34), Un restaurant ce soir, ça te dit ? – Non, ça… (Agenda, A2, p. 19) ;
– la forme de la consigne. Soit un verbe à l’impératif pour indiquer une action à
entreprendre, pour les niveaux de départ, soit un verbe indiquant une action à
entreprendre associée à des références métalinguistiques ou à des situations de
communication. Depuis J’utilise ne… pas ou n’… pas pour faire des phrases
Agenda, A1, p. 19) à Répondez aux questions et utilisez des négations (Agenda, A3,
p. 37). Ou encore : Répondez aux questions au sujet de la décoration. Remplacez les
mots soulignés par des pronoms (Agenda, A3, p. 37).
– la présence ou non d’un exemple destiné à aider l’apprenant dans la tâche à
accomplir. Il semble que dans le niveau B2, souvent, mais pas toujours, aucun
exemple n’est fourni.
En fait, nul critère scientifique pour définir et situer ces choix, mais plutôt
l’intuition des enseignants, leur expérience professionnelle et leur
connaissance des publics d’apprenants3. Ce savoir expérientiel mériterait
d’être plus précisément analysé au moins à partir des manuels, voire
d’enregistrements de classe de façon à faire apparaître une logique des
pratiques qui pourraient être utiles à tous, dans le cadre de mémoires de
maîtrise, par exemple.
3. L’exercice dans le déroulement de
l’apprentissage
La place de l’exercice dans l’apprentissage s’inscrit dans un déroulement
qui le place toujours en deuxième position, c’est-à-dire après la phase
première d’exposition guidée à la langue4. Cette phase prend la forme soit de
situations dialoguées que les élèves vont aborder, analyser puis reprendre à
des degrés variés de fidélité dans la reprise. Sinon, ce que l’on appelle encore
des documents-déclencheurs de nature variée qui vont susciter chez
l’apprenant une prise de parole que le professeur va tenter d’enrichir et de
stabiliser. Cette phase de découverte permet tout à la fois de mettre en place
des situations d’échange et les conduites langagières associées, mais aussi de
proposer les formes de la langue qui semblent, aux yeux des concepteurs de
la méthode, avoir la plus forte probabilité d’apparition et de rentabilité
fonctionnelle. Démarche ancienne, fondée sur un principe élémentaire de
bonne pédagogie, et qui va appeler, phase deux, un travail de
systématisation/stabilisation par l’usage de l’exercice. Leur nombre peut être
plus ou moins élevé. Ils peuvent être à peine amorcés dans le manuel pour
faire l’objet de reprise dans des cahiers d’activités annexes, mais ils sont
toujours présents. Ce qui revient, sous des habillages les plus variés, afin de
rendre l’activité de découverte/systématisation la plus intéressante possible, à
retrouver ce que l’on appelait dans les années 1970 « les moments de la
classe de langue », découverte/exposition, systématisation, transposition.
Cette distinction en trois grandes étapes, fort critiquée par la suite, pour
son caractère apparemment figé, correspond cependant à un parcours
d’apprentissage qui reste toujours d’actualité. Ainsi de M. Musial, F. Pradère
et A. Tricot (2012) qui distinguent 4 phases clés :
Si l’on fusionne les deux premières phases, nous nous trouvons bien dans
une phase de découverte, le transfert proche correspond à la fonction
d’entraînement, pendant que le transfert lointain permettra d’identifier le
domaine d’application des savoirs ainsi contrôlés, l’exercice trouvant ainsi sa
place dans : « cette phase […] fondamentalement conditionnée par le niveau
(d’automatisation) ou de contrôle des savoir-faire induits ».
La seule évolution notable qu’il faille signaler tient dans le fait que le
travail de systématisation est de plus en plus fréquemment associé à une
activité métalinguistique qui est supposée faciliter la prise de conscience,
l’explicitation, si modeste qu’elle puisse être pouvant en retour favoriser la
maîtrise progressive de la bonne forme. L’exercice aujourd’hui semble plus
directement lié à des dispositifs d’explicitation (généralement des tableaux
pouvant occuper parfois la moitié de la page), ce qui correspondrait à
l’intuition des enseignants d’aujourd’hui selon laquelle la relation entre une
pratique systématisée et une activité de contrôle par la référence à la règle est
plus de l’ordre d’un traitement interactif des apprentissages que d’une
dissociation stricte comme cela avait pu être recommandé à une époque5.
Nous ne développerons pas ici la question du rôle joué par les TICE dans
l’organisation de l’apprentissage. Le fait patent tient à ce que l’espace
d’apprentissage n’est plus forcément limité à la classe proprement dite. Par le
moyen de fichiers divers, de la baladodiffusion, les élèves peuvent être
sensibilités en amont et reprendre en aval tout ou partie du travail engagé en
classe. Un rapport ainsi établi par le Groupe de l’Inspection générale des
langues vivantes en France
(http://media.education.gouv.fr/file/Racine/29/5/2009-
100_enseignement_langues_140295.pdf) a pu ainsi repérer l’émergence
d’une nouvelle logique d’organisation, qui ne se limite plus au seul espace de
la classe.
4. L’exercice selon les domaines de référence
Ce que l’on appelle ordinairement « le français » est en réalité un composé
de domaines que la tradition pédagogique a progressivement distingué en
morphologie, syntaxe, orthographe, domaines auxquels il faut ajouter celui de
la prononciation. Peut-on considérer que selon les domaines, des formes
d’activité seraient privilégiées ? A priori on peut penser que la procédure de
l’exercice, moyennant quelques ajustements, s’applique à tous les domaines.
On peut toutefois considérer que l’enseignement/apprentissage de la
prononciation, compte tenu des particularités du domaine, privilégie certaines
formes.
B. Lauret (2007 : 103) propose ainsi de distinguer les exercices de
discrimination (à l’écoute d’une suite de mots – le plus souvent une paire –,
dire s’ils sont identiques ou différents), des exercices d’identification (à
l’écoute d’une suite de mots – le plus souvent une paire –, identifier le mot
portant un son particulier).
Ainsi de cet exercice :
À partir de l’audition d’un enregistrement portant sur les son [i], [u], [y]
Extrait de manuel : D. Abry, M.-L. Chalaron, Les 500 exercices de phonétique, Hachette, 2011, p. 37.
On n’ira pas trop loin dans cette direction, mais on peut considérer que la
prononciation traite d’un matériau, les sons de la langue, qui relèvent
d’analyses spécifiques, distinctes de celles portant sur la syntaxe ou de la
morphologie, analyses qui appellent des formes de systématisation
particulières.
5. L’exercice selon les propriétés de la langue
française
Le choix de l’exercice ne dépend pas seulement des formes que l’on
souhaite sélectionner et du choix des descriptions grammaticales de
référence. On doit tenir compte encore de deux facteurs complémentaires, le
premier lié aux propriétés du français. La langue française, en effet, comme
toute langue dans le monde, obéit à des agencements qui lui sont en partie
propres, ou du moins qui occupent une place particulière dans son
organisation syntaxique et dans sa morphologie. Cela conduira à choisir des
formes de systématisation qui permettent à l’apprenant de se familiariser le
plus rapidement possible avec ces particularités et de se les approprier.
La construction de l’exercice dépend, comme nous le verrons un peu plus
loin (infra), du choix des descriptions grammaticales de référence, mais elle
dépend aussi de la façon dont la langue s’organise dans la particularité de ses
choix. En effet, les grammaires du français, notamment celles produites par
des francophones natifs, dans la plus grande partie des cas, dépendent d’un
traitement fondé sur un principe d’évidence qui considère comme allant de
soi le découpage entre proposition principale et subordonnées, l’organisation
du groupe nominal, l’accompagnement du substantif, le système verbal dans
son organisation propre, et bien d’autres points encore. La prégnance de ces
choix descriptifs, fruits d’une longue élaboration historique6, peut faire
oublier, et tous les professeurs non-natifs de français le savent bien, que
d’autres solutions syntaxiques, morphologiques sont envisageables et mettent
en évidence un système de restriction dans l’usage d’une forme qui n’est
jamais explicitée ou font apparaître une organisation de la phrase très
différente de la phrase française. Aussi, on doit encore prendre en
considération l’ensemble des propriétés qui distinguent le français dans
l’ensemble des familles de langues7.
Rappelons brièvement ici un certain nombre d’entre elles pour examiner
les conditions possibles d’application à la procédure de l’exercice8 :
LE FRANÇAIS DANS SA SINGULARITÉ
a. Le français est une langue essentiellement analytique, c’est-à-dire qui se traduit par la perte
ou l’absence de cas, et par la décomposition de la phrase en un maximum d’éléments dissociés
qui apportent, de part et d’autre du substantif ou de part et d’autre du verbe, les informations qui
en spécifient le sens. Ainsi :
Chaque substantif dispose de différents déterminants (le, une, sa), fait l’objet de caractérisation (petit, délicieuse)
et le verbe apporter avec son double complément (apporter quelque chose à quelqu’un, avec un agent, patient,
bénéficiaire pour reprendre la terminologie de Tesnière), dispose d’une préposition (à) pour introduire le
complément indirect. Multiplicité des éléments d’accompagnement qui sera une source de difficulté particulière
pour des élèves venant d’une langue flexionnelle, langue dans laquelle la fonction est exprimée par la désinence
(voir supra).
b. Le français est une langue à syntaxe positionnelle, c’est-à-dire dans laquelle la fonction du mot dans la
phrase est pour l’essentiel marquée par sa position dans la phrase, référence au fameux ordre Sujet-Verbe-Objet,
alors que d’autres langues s’organisent selon un ordre différent ou plus souple. Dans la phrase :
Placé en tête de la phrase et avant le verbe, la mère-grand devient le sujet de la phrase, même si elle n’est pas le
sujet de l’action.
a) L’adjectif est le plus souvent en position variable, pré- ou post-nominale
b) L’adverbe est en position post-verbale
c) L’ordre modifié-modifieur est la règle à rebours de nombreuses langues qui adoptent l’ordre inverse. Par
exemple :
c. Le français bénéficie d’un système de déterminants particulièrement développé, peu de substantifs « nus »
dans l’usage ordinaire, à l’opposé de nombreuses autres langues. Les déterminants sont antéposés, dissociés du
substantif et accordés en genre et en nombre.
De façon plus générale, le déterminant (ou l’ensemble des éléments déterminants) se place toujours
immédiatement à gauche du groupe nominal qu’il détermine. L’article le peut se combiner avec différents termes
qui marquent la quantité et qui se placent à gauche de l’article, ce dernier acceptant l’insertion d’un adjectif
qualificatif entre lui et le nom qu’il détermine :
– les élèves
– les nouveaux élèves
– tous les nouveaux élèves
– presque tous les nouveaux élèves
d. Le français se caractérise par une morphologie particulièrement redondante qui conduit à accorder entre
eux tous les éléments du groupe nominal, en genre et en nombre, et le groupe nominal et le verbe en nombre :
autrement dit des chaînes d’accord particulièrement développées qui appellent de la part de l’apprenant une
vigilance de tous les moments, moins à l’oral, beaucoup plus à l’écrit.
e. Le verbe dispose d’une morphologie flexionnelle particulièrement développée, selon la personne, les temps,
les modes et la catégorie des verbes. Elle demande pour les apprenants un effort de mémorisation
particulièrement important et ne doit être approchée dans les débuts d’apprentissage que pour les verbes les plus
fréquents et aux temps et personnes les plus fréquemment attestées dans l’usage (voir listes du Français
fondamental ou plus récemment la liste des 1 500 mots les plus fréquents constituée par le lexicologue Étienne
Brunet : http://eduscol.education.fr/cid50486/liste-de-frequence-lexicale.html)
f. Le système des temps verbaux s’organise plus autour de marques d’époque que de marques d’aspect et en
cela le français se distingue des langues slaves ou des langues sémitiques (voir supra).
g. Le verbe dispose de pronoms personnels sujets à rebours de langues dans lesquelles le verbe conjugué ne
marque la personne que par la forme de la désinence verbale.
h. Les pronoms personnels se différencient selon la personne (3), selon le genre (2) et selon la fonction (3),
sans que forcément une forme particulière corresponde à chacune des combinaisons possibles (le COI, féminin,
pluriel, lui, ne se distingue pas selon le genre). Pour autant ce système peut poser problème pour les élèves
provenant de langues sans pronoms sujet ou sans distinction de genre grammatical.
i. La distribution des pronoms personnels autour du verbe se révèle particulièrement complexe, plus encore
quand le verbe est à la forme négative :
En considérant que les pronoms personnels objet à la 1re et à la 2e personne se placent avant les pronoms à la
3e personne, contrainte qui n’a rien d’évident pour des apprenants allophones et appelle donc des activités de
systématisation spécifiques.
j. De façon plus générale, le français est une langue dans laquelle les réalisations orales et écrites présentent de
notables différences, notamment pour ce qui est des marques du nombre, dont la réalisation en -s n’a pas
forcément de réalisation orale perceptible (le choix du déterminant pouvant pallier cette particularité (le/les,
un/des).
k. Le français dispose encore d’un système prépositionnel particulièrement développé dans une relation
d’antéposition par rapport au substantif9, l’absence de flexion en français obligeant ainsi à préciser, par
différentes prépositions ou locutions prépositives, la nature du lien circonstanciel considéré.
Cette brève revue, loin d’être complète mais qui tente d’aller à l’essentiel,
explique pourquoi les auteurs de manuels ou de séries d’exercices mettent
autant l’accent sur ces différentes propriétés spécifiques à la langue française
On comprend dans ces conditions pourquoi de nombreux recueils
d’exercices choisissent de mettre l’accent sur ces différents points
directement liés aux spécificités de système morphologique et syntaxique du
français.
6. L’exercice selon la langue d’origine de l’élève
Il conviendra, à certains moments de l’apprentissage, de tenir compte aussi
de la relation des élèves avec leur langue d’origine. Les langues du monde
sont organisées pour partie en familles, c’est-à-dire selon des propriétés
génétiques plus ou moins partagées (langues romanes, langues germaniques,
langues slaves en Europe par exemple), ou encore selon des propriétés liées à
des critères grammaticaux en partie communes, ainsi des langues à flexion ou
à déclinaison dans lesquelles la fonction est portée par la désinence (voire par
d’autres éléments d’accompagnement) et dans lesquelles l’ordre des mots est
plus souple qu’en français.
Les méthodes et exercices associés doivent être distingués selon leur lieu
d’origine et l’expérience langagière native de leurs auteurs. L’importance sur
le marché de l’édition, de la production éditoriale française, le fait que les
auteurs soient pour leur plus grande partie des francophones natifs, font que
prévaut une approche de la langue fondée sur une grammaire dite universelle
du français, approchée sans référence à une langue autre que celle du
français. Ces grammaires n’ont d’universel que l’ignorance dans laquelle
elles se trouvent de produire un autre métalangage que celui laissé par la très
longue tradition historique des grammaires du français10. Et l’observateur,
attentif, ne manquera pas d’être frappé par l’origine très franco-française de
ces grammaires dites du FLE, qui empruntent l’essentiel de leur métalangage
à la première terminologie grammaticale officielle produite en 1910 par le
ministère français de l’Instruction publique, complétée et corrigée par celle
de 1977.
Lorsqu’un professeur est en présence de classes multilingues, la question
qui va très rapidement se poser à lui, est celle d’un traitement adapté aux
besoins de chacun en fonction des particularités de sa langue d’origine (nous
laisserons ici de côté la question des classes multiniveaux pour ne pas ajouter
à la complexité de l’analyse). Comment concilier un programme commun,
des références partagées, une progression globalement identique pour tous,
avec la prise en considération des besoins de chacun, au travers ce que l’on
appelle ordinairement une approche différenciée des apprentissages11 ?
Partons de l’hypothèse qu’il s’agit de faire travailler des élèves d’origines
linguistiques différentes sur des objectifs de compétence partagés. Il ne
s’agira pas de bâtir des exercices spécifiques, adaptés au cas de chacun, tâche
qui va bien au-delà de ce que l’enseignant peut raisonnablement consacrer à
son travail de préparation. En revanche, le choix de supports appropriés, en
vue d’une exploitation adaptée au cas de chacun, constitue un point
d’intervention sur lequel il est possible d’agir, dès lors que l’on dispose de
quelques repères nécessaires.
ON S’ENTRAÎNE ?
• ACTIVITÉ 1
Voici différents exercices. Indiquez pour chacun d’entre eux s’ils se situent au niveau A1,
au niveau A2, au niveau B1 ou au niveau B2. Sur quels éléments fondez-vous votre choix ?
• ACTIVITÉ 2 : Où placer les exercices ?
Nous avons vu plus haut que la place de l’exercice dans un parcours d’apprentissage (une
leçon) n’a plus la place qui pouvait être la sienne à une époque, comme stricte application d’un
principe, d’une règle ou d’une situation d’échange. Le document ci-dessous se décompose en
une phase de présentation du thème – la santé –, appuyée sur l’analyse de différents documents
et la présentation d’un tableau grammatical. Les auteurs ont fait le choix, tout à fait légitime par
ailleurs, de reporter après cette phase un ensemble de trois exercices. Mais le professeur dans sa
classe ne peut-il gérer cela autrement ?
Voici une leçon extraite d’une méthode de niveau B1. Plus loin figurent des exercices,
associés à la leçon. Où peut-on placer les exercices par rapport au déroulement de la
leçon ?
Extrait de manuel : Totem 3, Hachette, 2015, pp. 84, 85, 91.
CORRIGÉ
• ACTIVITÉ 1
On s’appuiera sur le choix des auteurs.
Exercice 1 = A2
Exercice 2 = B1
Exercice 3 = A1/A2
Exercice 4 = A1
Exercice 5 = A2/B1
On peut penser que le choix des auteurs est lié à la complexité de la forme telle qu’elle peut
prendre place dans un parcours d’apprentissage. Dans l’exercice 1, la structure de la phrase de
base est acquise, le GN dans sa forme plus étendue (la soirée d’anniversaire de Marco) aussi.
On peut donc travailler sur les valeurs des temps du passé dans l’opposition passé
composé/imparfait.
L’exercice 2, sur une même problématique (temps du passé), se place en B1. Le vocabulaire est
d’un niveau différent et traite de l’univers des sentiments. Ce qui peut expliquer ce choix, avec
la volonté de consolider un apprentissage qui à ce niveau encore est assez fragile.
L’exercice 3 choisit un niveau débutant, sur un plan global, mais on peut penser que le contexte
thématique des items, comme la visée, nous situerait plutôt vers le A2.
L’exercice 4 est tout à fait à sa place en A1, thématique simple, empruntée aux scènes du
quotidien, activités de transformation fortement balisées, sur le passage au passé composé et à
la forme négative.
L’exercice 5 plus complexe demande aux élèves de s’engager dans une activité d’analyse
s’appuyant sur un métalangage explicitement posé. Le stade de mise en place des automatismes
est dépassé.
• ACTIVITÉ 2
L’exercice 7 pourrait être placé dans la suite de la phase 1, l’exercice 8 dans la suite de la phase
3 et l’exercice 9 juste après le rappel des règles de l’accord du participe passé. Ou encore les
trois exercices, juste avant les deux tableaux grammaticaux, comme phase de systématisation
préparatoire à un moment d’analyse et de réflexion sur la langue.
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 4
• ALLIERES J. (2000), Les langues de l’Europe, PUF, coll. « Que-sais-
je ? ».
• BADALAMENTI R.L. (2014), « Les exercices de grammaire de
Grévisse ; Analyse des Exercices sur la grammaire française de
M. Grévisse, 1942 », Documents pour l’histoire du français langue
étrangère ou seconde, 52.
• DANIEL VÉRONIQUE G. (2009), L’acquisition de la grammaire du
français langue étrangère, Didier, coll. « Langues et didactique ».
• DANIEL VÉRONIQUE G. (2017), « Présentation », in « Recherches sur
l’acquisition de l’enseignement des langues étrangères : nouvelles
perspectives », Recherches et Applications, 61, janvier 2017.
• DAVID-LODOVICI C. (2015), « Pratique enseignante dans les classes
multilingue et multiniveaux en FLE : une gestion complexe des
supports/outils », Recherches et applications, 57, janvier 2015.
• FOUGEROUSE Marie-Christine (2001/2), « L’enseignement de la
grammaire en classe de français langue étrangère. » Études de
linguistique appliquée (no 122) URL : www.cairn.info/revue-ela-20v01-
2-page-165.htm
• LAURET B. (2007), Enseigner la prononciation du français : questions
et outils, Hachette, coll. F.
• MUSIAL M., PRADERE F., TRICOT A. (2012), Comment concevoir un
enseignement ?, De Boeck.
Notes
1. À quoi il conviendrait d’ajouter le fait que le français est très rarement, aujourd’hui du moins, la
première langue étrangère apprise. L’anglais est souvent présent comme première LVE et l’élève peut
par ailleurs disposer dans sa compétence native de plusieurs langues d’origine.
2. Ainsi de la dénomination français langue de scolarisation posée déjà autrefois par G. Vigner (1977)
pour désigner autrement le français dit langue seconde et reprise et étendue à tous les usages d’une
langue conçue comme langue support d’apprentissages non linguistiques, dénomination qui recouvre en
grande partie ce qu’à une certaine époque on appelait encore le français langue maternelle. Mais on a
vu apparaître ces dernières années d’autres domaines, le FLI, français langue d’intégration, le FOU,
français sur objectifs universitaires ou le FLP, français langue professionnelle, domaines qui se
distinguent les uns des autres moins par leur méthodologie, encore qu’il faudrait aller y voir de plus
près, que par les publics ainsi concernés et la visée sociale de compétence privilégiée. Pour le FL2, voir
plus loin p. 95.
3. Les travaux portant sur les recherches dans l’acquisition des langues (RAL) visent notamment à
éclairer les stades d’appropriation de la grammaire du français langue étrangère. Les exercices proposés
auront donc d’autant plus d’efficacité qu’ils se calent sur ces stades d’acquisition. Les savoirs en la
matière sont en constante évolution, mais on peut suivre certains « parcours d’appropriation », pour
reprendre une expression de G. Daniel-Véronique, de façon à ce que l’activité d’exercice intervienne au
moment où l’appropriation de ces formes est la plus favorable. Sont ainsi signalées des étapes
d’appropriation dans G. Daniel Véronique (2009 : pp. 313-314 et 2017 : pp. 9-13).
4. Dans une étude déjà ancienne, mais sur ce point elles sont peu fréquentes, Marie-Christine
Fougerouse (2001-2) notait ceci : « En classe, dans les étapes suivies pour la grammaire, les
enseignants insistent fortement sur la présence de la règle et des exercices. Lorsque l’on parle de
grammaire, ces deux éléments s’imposent comme des évidences. Les exercices visent à mettre en
application la règle pour systématiser les formes et mesurer la compréhension. Dans un premier temps,
il s’agit d’exercices de simple manipulation, non contextualisés, des formes linguistiques.
L’enseignement de la grammaire se fait donc selon une démarche qui suit les étapes suivantes avec
trois variantes (1,2 et 3) :
5. Ces choix, qui sont le fait de professionnels de l’enseignement, et non la transposition de théories de
l’apprentissage dans les pratiques de classe, ne peuvent qu’encourager les chercheurs non point à
confronter des théories de l’apprentissage entre elles, mais à porter un regard attentif sur les choix
entrepris dans les classes par les enseignants en fonction de ce que ces derniers considèrent comme
pertinents et en fonction des résultats constatés dans les classes.
6. Les catégories du discours, sans remonter aux huit parties identifiées par Denys le Thrace au
IIe siècle avant J.-C., ont trouvé leur point d’origine pédagogique dans les Elemens de grammaire
françoise de Charles Lhomond (1780), première grammaire scolaire, et quelles qu’aient pu être les
remises en question par d’autres catégorisations (sujet-prédicat, les constituants ou groupes
fonctionnels), sont toujours présentes comme catégories organisatrices de la langue. Lhomond
inventorie en effet 10 catégories : le nom, l’article, l’adjectif, le pronom, le verbe, le participe, la
préposition, l’adverbe, la conjonction, l’interjection.
7. Ce qui peut expliquer le choix de certains auteurs de grammaires à destinations des professeurs de
FLE, fort intéressantes par ailleurs, de traiter prioritairement et quasi exclusivement ces traits-là, Alain
Coïaniz par exemple avec son ouvrage Grammaire du français langue étrangère, Université Paul
Valéry, Montpellier, 1997, ou Marie-Armelle Camussi et Annick Coatéval Comprendre la grammaire.
Une grammaire à l’épreuve de la didactique du FLE, PUG, 2013.
8. Pour une approche du français à partir d’autres langues d’Europe ou du monde, on se reportera avec
profit au projet Langues et grammaires en Ile-de-France (http://lgidf.cnrs.fr) qui décrit un certain
nombre de langues parlées en Ile-de-France et dont la description fait apparaître en contraste les
particularités de la langue française. Voir aussi J. Allières (2000) pour une description des langues de
l’Europe.
9. Dans son ouvrage, La Préposition en français (Ophrys, 2003), l’auteur, Ludo Mélis, répertorie un
peu plus de 180 prépositions ou locutions prépositives.
10. Le texte (voir Annexe, p. 186) portant sur la pratique de l’exercice à partir de la langue japonaise,
montre combien est grande la distance entre un traitement grammatical du français à partir des
méthodes dites universelles, c’est-à-dire plutôt produites en France, sur la base de références
grammaticales françaises, et les grammaires pour apprentissage produites en milieu hétéroglotte.
11. Sur ce point, voir Catherine David-Lodovici (2015).
12. La typologie ici adoptée est particulièrement sommaire et les travaux portant sur les typologies des
langues opèrent des distinctions infiniment plus fines, mais qui pour les problèmes qui nous intéressent
ici, n’auraient pas de traduction pédagogique pertinente. Pour une revue rapide de la question, voir
Jean Rousseau, Comparaison des langues et intercompréhension, CIEP, Sèvres 1995. Il ne s’agira pas
de revenir aux bases d’une grammaire comparée, mais de tenter de nuancer l’apprentissage du français
en tenant compte de certaines des propriétés parmi les plus visibles de certaines langues présentes chez
les apprenants du français. On trouvera par ailleurs des descriptions, en cours de mise en place, des
systèmes linguistiques de langues autres que le français (et présentes plus particulièrement en Ile-de-
France) sur le site Langues et grammaires en Ile-de-France, http://www.umr7023.cnrs.fr/lgidf .
5
EXERCICE ET FL2
à:
Ou encore :
Extrait de manuel : Français langue seconde, Belin, 2012, p. 110.
POUR RÉSUMER
• Le FL2 s’adresse aux élèves allophones qui auront à faire usage du français, en tout
ou partie, pour poursuivre une scolarisation en français.
• Le FL2 n’a pas engendré de formes d’exercice spécifiques, mais fait porter l’activité
sur des usages de la langue qui ne sont pas forcément traités en FLE.
• Les apports des exercices se rapportent le plus souvent, soit à la vie scolaire, soit à
des domaines d’apprentissage relevant de ce que l’on appelle les DNL (disciplines
dites non-linguistiques).
ON S’ENTRAÎNE ?
• ACTIVITÉ 1
Voici une série d’exercices. Dites, si, selon vous, ces exercices relèvent d’une approche de
type FLE ou FL2. Sur quels indices fondez-vous votre réponse ?
• ACTIVITÉ 2
Voici les deux pages d’un « livre de maths » spécifiquement élaboré pour des élèves
allophones nouvellement arrivés, pour les classes de l’école élémentaire.
Quelles activités de systématisation peut-on envisager pour assurer la maîtrise
progressive du vocabulaire et des constructions ?
http://albert.scolena.free.fr
CORRIGÉ
• ACTIVITÉ 1
Le vocabulaire en usage pour chacune des activités peut fournir des indices utiles. Les activités
1 et 3 ont une thématique scolaire, font référence à l’arrivée en France, donc FL2, alors que
l’activité 2 évoque des étudiants qui ne sont que de passage en France, donc FLE.
• ACTIVITÉ 2
– Sur la partie « perpendiculaires », on peut signaler comme construction à travailler : la place
de l’adjectif qualificatif postposé « angle droit », « droites perpendiculaires » ; l’usage du verbe
« posséder » au sens de « être pourvu », « se caractériser par » ; la construction « servir à » ; la
construction « vérifier si ».
– Sur la partie « parallèles » :
« ne… jamais » ; « même si » ; « si + présent » à valeur de déduction.
Notes
1. Sur une approche de ces publics et des formes d’apprentissage associées, voir G. Cherqui et
F. Peutot, Inclure : français de scolarisation et élèves allophones, Hachette, coll. F.
6
EXERCICES ET ORIENTATIONS
MÉTHODOLOGIQUES
– Exercices de transformation
L’exercice de transformation consiste à proposer aux élèves pour chaque
item une phrase comportant un même schéma syntaxique, phrase que l’on va
transformer, selon les indications de la consigne, de manière à faire apparaître
une nouvelle construction. Ainsi dans l’exercice suivant, destiné à
familiariser les élèves avec le procédé d’extraction « c’est… qui » :
Exercice VIII
Emploi de la formule c’est… qui, pour mettre en relief le sujet (ici pronom personnel de
la forme accentuée) avec un verbe pronominal.
MODÈLE
PR : Je me lave avec de l’eau chaude et du savon.
ET : C’est moi qui me lave avec de l’eau chaude et du savon.
PR : Tu t’habilles avec des vêtements neufs.
ET : C’est toi qui t’habilles avec des vêtements neufs.
PR : Je me réveille pour faire le petit-déjeuner.
Tu te mets à travailler sérieusement.
Il s’inquiète de votre retour.
Elle se maquille avec grand soin.
Nous nous asseyons sur le canapé.
Vous vous méfiez de son influence.
Ils se revoient toujours avec plaisir.
Elles se sont trompées de chemin pour venir chez moi.
Je m’appuie sur la rampe de l’escalier.
Tu t’étonnes de nous rencontrer ici.
Il se tait poux suivre la conversation générale.
Elle se porte bien depuis sa dernière maladie.
Jeu structural
1. Le patron de l’hôtel est tout mouillé. Pierre voit qu’il n’a rien pour s’essuyer. Parlez.
– Tenez ! Prenez ce mouchoir ! Essuyez-vous la figure !
2. Vos mains sont toutes mouillées. Qu’est-ce qu’on peut vous dire ?
– Essuie-toi les mains !
– Essuyez-vous les mains !
3. Vous avez marché dans l’eau. Vous voulez entrer dans la maison.
– Essuyez-vous les pieds avant d’entrer.
4. Pilou et Cathie ont mangé du chocolat. Leur figure est pleine de chocolat. (laver)
– Lavez-vous la figure, tous les deux !
– Lave-toi la figure. Cathie !
A – Partir de l’image :
Jeannette : – J’ai fait un gros gâteau.
Lucien : – Tant mieux !
Rappel de tant pis – Tant pis. Les enfants iront à pied.
B – Se servir d’autres situations de la méthode.
P. – Mme Robin est malade. Vous demandez à son mari si elle va mieux.
E. 1 : – Votre femme est toujours malade ?
E. 2 : – Non, elle va bien aujourd’hui.
E. 1 : – Tant mieux !
P. – Jeannette a fait un gâteau. Mais Lucien n’a pas faim.
E. 1 : – Tu veux du gâteau ?
E. 2 : – Non, merci, je n’ai pas faim.
E. 1 : – Tant pis !
C – Passer à des situations hors méthode.
P. – Vous allez au cinéma. Vous demandez si le film est commencé.
E. 1 : – Pardon, Madame, le film est commencé ?
E. 2 : Non, pas encore.
E. 1 : Ah ! tant mieux !
P. – Vous allez avec un ami au cinéma. Vous n’avez pas d’argent.
E. 1 : – Dis, tu as de l’argent ? J’ai oublié mon porte-monnaie.
E. 2 : – Oui. j’en ai.
E. 1 : – Tant mieux !
POUR RÉSUMER
• L’évolution des choix méthodologiques peut avoir une incidence sur la forme de
l’exercice retenue.
• Fortement marquée à partir des années 1960, sous l’influence des linguistiques
distributionnelles, l’évolution de l’exercice a été pour partie marquée par d’autres
orientations, celles valorisées par les approches communicatives par exemple.
• Il semble cependant que, dans la période contemporaine, par rapport à des évolutions
moins fortement différenciées qu’auparavant, l’exercice dans son organisation dispose
d’une autonomie qui le rend moins dépendant du cadre méthodologique dans lequel il prend
place.
• On peut cependant considérer que l’exercice structural, dans la diversité de ses formes et
de son habillage, a eu un effet modélisant non négligeable en permettant un traitement de la
langue fondé sur des manipulations variées, dont l’objectif est de mettre en place des
schémas d’usage spécifiques à la LE et non de reconnaître et nommer des formes
grammaticales.
• Mais on n’exclut pas dans la consigne d’établir une référence avec un savoir grammatical.
ON S’ENTRAÎNE ?
Voici une série d’exercices portant sur l’opposition style direct / style indirect. Pouvez-vous les
situer dans une orientation méthodologique particulière ? Sur quels éléments pouvez-vous
fonder votre choix ? Autrement dit, peut-on retrouver dans ces différents exercices un écho des
orientations méthodologiques qui ont pu prévaloir à un moment donné ?
CORRIGÉ
Nous avons vu à différents moments que l’enseignement du FLE s’est organisé autour
d’orientations méthodologiques sinon différentes, du moins variées. Méthodes de grammaire-
traduction, méthodes directes, méthodes audio-orales, méthodes structuro-globales
audiovisuelles, méthodes communicatives, méthodes éclectiques (voir Puren), méthodes
actionnelles dans les logiques d’action proposées par le Conseil de l’Europe.
Nous avons choisi des exercices qui vont de 1955 (exercice 4) à 2014, pour le plus récent
(exercice 2). Exercices qui abordent la même thématique, la transformation passive.
L’exercice 1, quelque part, fait écho aux approches communicatives en demandant aux élèves
d’inscrire la forme passive dans un contexte d’information plus large. L’exercice 2 est un
exercice classiquement structural (mais inscrit dans la thématique de la leçon). Même chose
pour l’exercice 3. L’exercice 4, le plus ancien, s’organise autour de manipulations
grammaticales qui visent aussi à faire travailler le passif autour de différentes formes
conjuguées. La préoccupation grammaticale semble ici l’emporter par la complexité des
opérations que l’élève doit engager.
Mais au-delà de ces distinctions, on s’aperçoit que les activités restent proches, dans leur forme,
quel que soit l’éclairage méthodologique, peu aisé à identifier d’ailleurs, ce qui tend à montrer
que l’exercice constitue un ensemble largement autonomisé.
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 6
• BESSE Henri (1985), Méthodes et pratiques des manuels de langue,
Didier / Credif.
• COSTE D. (1970), « Le renouvellement méthodologique dans
l’enseignement du français langue étrangère : remarques sur les années
1955-1970 ». In Langue française, no 8, 1970.
• COURTILLON Janine (1976), « Grammaire », in Un Niveau-Seuil,
Hatier/Didier.
• DE SALINS, Geneviève-Dominique (1996), Grammaire pour
l’enseignement / apprentissage du FLE, Didier/Hatier.
• PUREN Christian (1988), La Didactique des langues à la croisée des
méthodes. Essai sur l’éclectisme, CLE International.
• ROBERT J.-P., ROSEN E., REINHARDT C. (2011), Faire classe en
FLE : une approche actionnelle et pragmatique, Hachette, coll. F
• VIGNER Gérard (2015), « L’écrit et la langue. Quelles particularités ?
Quelles articulations ? », Études de linguistique appliquée, 179.
Notes
1. G. Vigner, 2015
2. Voir sur ce point le chapitre 1.6. dans H. Besse, 1985.
3. Voir D. Coste, 1970, E. Roulet, op. cit., G. Vigner, 1984, op. cit., H. Besse et R. Porquier, op. cit.
4. Voir J. Courtillon (1976) pour la détermination spatiale et Ludo Mélis (2003), sur la préposition, ses
propriétés et son usage.
5. En même temps que la didactique est une science fort oublieuse, notamment quand il est question de
mémoire récente, ce que l’on ne peut que déplorer, ce qui souvent conduit, sous des habillages
terminologiques contemporains et marqués au sceau de la plus immédiate modernité, à réinventer des
procédés déjà existants.
6. Ensemble conçu par le CREDIF mais qui ne fut jamais achevé.
7. Voir auss J.-P. Robert, E. Rosen, C. Reinhardt, 2011 : 138-147.
7
EXERCICES ET DESCRIPTIONS
GRAMMATICALES
D’un point de vue syntaxique, le subjonctif s’emploie le plus souvent dans une subordonnée
complétive, relative ou circonstancielle, et plus rarement en proposition indépendante. Il
apparaît en opposition à l’indicatif comme un mode de la dépendance.
M. RIEGEL et alii, Grammaire méthodique du français, PUF, 1994, p. 321.
Et nombreux sont les exercices qui s’inscrivent dans cette logique qui fait
du subjonctif un mode dont l’usage est lié à certaines constructions
syntaxiques.
Par exemple :
Extrait de manuel : Patrick Guédon et Sylvie Poisson-Quinton, La grammaire du français B1, Éditions Maison
des langues, 2013, p. 49.
Mais les mêmes auteurs rappellent aussi que cette vision essentiellement
mécaniste de l’usage du subjonctif ne saurait rendre compte de l’ensemble
des usages et à cet effet rappellent brièvement l’analyse de G. Guillaume :
Comme le subjonctif est inapte à situer le procès dans une des trois époques (présent, passé,
futur) comme l’indicatif, il ne peut pas saisir l’idée verbale dans sa complète actualisation, mais
envisage celle-ci à un stade antérieur, en cours de génération. On l’emploie donc chaque fois
que l’interprétation l’emporte sur la prise en compte de l’actualisation du procès […].
M. RIEGEL et alii, Grammaire méthodique du français, PUF, 1994, p. 321.
On enseignera le subjonctif (présent et passé) que dans certaines tournures limites après les
expressions : avant que, pour que, avoir peur que, il faut que, vouloir que.
Georges GOUGENHEIM et alii., L’Élaboration du français fondamental 1er degré, Didier, 1964,
p. 221.
Il est encore précisé dans le même ouvrage que le subjonctif sera enseigné
après falloir, vouloir que, avoir peur que, pour que et avant que, ce qui nous
inscrit dans une approche du subjonctif comme mode de dépendance.
Dans son ouvrage consacré au traitement du subjonctif en FLE1, Marie-Eve
Damar rapporte des études de fréquence qui vont dans le même sens (pp.
206-207) et qui permettent de travailler sur un nombre restreint de formes à la
rentabilité fonctionnelle élevée.
P. Le Goffic, dans son ouvrage Grammaire de la phrase française2,
propose de son côté le schéma d’analyse suivant :
Une complétive au subjonctif se rencontre après trois groupes de verbes (parallèles aux groupes
de verbes admettant une complétive à l’indicatif) : verbes marquant un lien logique entre deux
faits (nécessiter), un « mouvement de l’âme » (craindre, vouloir), une action sur autrui
(commander).
P. LE GOFFIC, Grammaire de la phrase française, Hachette, 1993, p. 252.
La différence entre les modes réside non dans la certitude ou le doute dans l’esprit du locuteur,
mais dans le statut du procès de la subordonnée :
Indicatif : assertion, statut de fait ;
Subjonctif : non assertion, situation envisagée sous l’angle indiqué par le verbe introducteur.
P. LE GOFFIC, Grammaire de la phrase française, Hachette, 1993, p. 254.
Nous sommes plutôt ici dans une explication fondée sur le principe
d’interprétation qui fonde d’une part l’usage du subjonctif sur la valeur de
sens du verbe qui, dans la principale, gouverne la complétive, mais aussi qui
fonde aussi le choix du mode sur le statut du procès dans la subordonnée.
Distinction délicate, difficile à préciser et demande de la part de l’apprenant
en FLE une bonne capacité à saisir ces différentes nuances de sens.
M. E. Damar (op.cit.) propose en ce qui la concerne une théorie permettant
de rassembler la diversité apparente des usages sous un principe théorique
explicatif général, celui d’ancrage qui : « relie le procès du verbe au repère
Moi-ici-Maintenant de celui qui parle » (p. 209), et permet de rendre compte
notamment des emplois avec les verbes d’opinion (l’information principale
est contenue dans la proposition principale, comparons ainsi je pense qu’il
viendra et je ne pense pas qu’il vienne ou encore je suis sûr qu’il viendra et
je ne suis pas sûr qu’il vienne) et de son usage avec certaines conjonctions à
valeur circonstancielles. Ce qui pourrait se retrouver dans les interactions
suivantes :
– Il viendra ? C’est sûr ?
– Je suis sûr qu’il viendra.
– Il viendra ? Qu’est-ce que tu en penses ?
– Je ne pense pas qu’il vienne.
et donner lieu à des mises en exercices correspondantes.
Le choix de ce schéma explicatif peut-il donner lieu à des formes
d’exercices qui par elles-même donneraient un éclairage différent ? Ce n’est
pas complètement impossible. On peut ainsi penser qu’un exercice comme
celui-ci, en appelant une transformation dans laquelle l’apport est constitué
d’un énoncé qui met l’accent sur la consigne, que l’on doit reformuler en un
énoncé comportant le subjonctif peut correspondre à ce principe d’ancrage,
l’usage du subjonctif correspondant à la volonté de mettre l’accent sur le
point de vue énoncé et non sur l’événement qu’il commente :
Extrait de manuel : Patrick Guédon et Sylvie Poisson-Quinton, La grammaire du français B1, Éditions Maison
des langues, 2013, p. 51.
On peut aisément constater que ce choix d’un principe explicatif fondé sur
la référence au récit est largement répandu, les ouvrages en usage dans les
classes de français langue maternelle y font d’ailleurs fréquemment référence,
et engendre des formes d’exercices très proches les unes des autres, des items
présentant des phrases qui alternent soigneusement narration et description,
l’élève ayant à chaque fois à mettre le verbe, présenté à l’infinitif au temps
approprié. La performance prend place ici, pour des raisons de choix dans la
description grammaticale de référence, dans des micro-récits de type
essentiellement scolaire.
– Tu penses que nous allons avoir beau temps là où tu veux nous emmener ?
– Oui, …
(1) Lors de son dernier passage à Paris, il a visité les salles du Louvre récemment
ouvertes.
(2) Lors de son dernier passage à Paris, il visita les salles du Louvre récemment ouvertes.
Ces deux approches ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Chacune reste
pertinente dans son champ d’intervention. Disons même qu’elles peuvent
s’articuler l’une par rapport à l’autre dans la mesure où elles correspondent à
deux usages de la langue, le traitement énonciatif pouvant même précéder
l’approche des temps du passé par le récit.
La tradition française en matière d’enseignement du français a toujours fait
de la référence à la grammaire un point important de son organisation et de sa
réflexion. Tradition qui n’a pas manqué de contaminer, si l’on nous permet
l’expression, l’enseignement du français aux étrangers, alors même qu’une
autre tradition grammaticale s’était progressivement constituée (voir
P. Swiggers, 2007) à partir du travail de maîtres de langue qui enseignaient le
français dans toute l’Europe. L’influence prise par ce que le chercheur André
Chervel a appelé la deuxième grammaire scolaire est incontestable et a
marqué durablement, et aujourd’hui encore, la dimension grammaticale de
l’enseignement du français. Il suffit à cet égard de considérer les tableaux
grammaticaux présents dans les méthodes pour s’en persuader. Prédominance
de la morphologie, de la conjugaison, de la construction de la phrase simple,
de la transformation passive, de l’introduction de la proposition relative, de
l’usage des pronoms personnels, bref rien qui ne choque celui ou celle qui est
attaché(e) à ce que l’on a appelé de façon plutôt péjorative la grammaire
traditionnelle et qui en définitive a assez bien résisté aux coups de boutoir des
linguistiques modernes. Considérons d’ailleurs que cette grammaire
traditionnelle, et André Chervel l’avait bien montré dans sa thèse, comportait
une dimension orthographisante majeure qui correspondait bien aux attentes
d’un enseignement primaire qui dans les débuts de la IIIe République allait
faire de la maîtrise de l’écrit un objectif majeur de formation. Même si cette
priorité n’a guère de sens dans les apprentissages du FLE, la tradition est
restée et l’on fait avec, au grand désespoir de tous ceux qui, mieux informés
des avancées de la recherche en grammaire, disposant d’une connaissance
plus précise de ce que certaines descriptions grammaticales offrent en matière
d’explication, regrettent que ces apports ne passent pas dans les
apprentissages.
En fait la dimension grammaticale des apprentissages peut se situer à trois
niveaux :
1. Un premier niveau qui relève de ce que l’on appelle la grammaire
intériorisée, celle qui permet à l’apprenant de se construire une intuition
linguistique, grâce à quoi il pourra définir une zone d’acceptabilité de
certaines productions linguistiques. Cette intériorisation s’opère par
exposition de l’apprenant à un certain nombre de situations d’échange, de
reprise de formes et de corrections de l’enseignant (sans passer forcément par
un quelconque commentaire grammatical). L’apprenant repère
progressivement un certain nombre d’invariants dans la L2, par rapport à sa
langue d’origine. Travail fondé sur des tâtonnements, des reprises par essais-
erreurs, mais qui constitue un début d’entrée dans le nouveau système
langagier auquel il est confronté.
2. Un second niveau, qui s’appuie sur un travail de systématisation, par
le moyen d’exercices, de formes et de natures variées. La répétition associée
à une variation proposée dans l’exercice permet de s’approprier certaines
constructions nouvelles, pensons par exemple à celle du comparatif ou à
l’interrogation indirecte. Exercices qui, nous l’avons vu, peuvent soit faire
usage d’un métalangage, soit se contenter d’un traitement implicite.
3. Un troisième niveau, celui de la référence à une description
grammaticale qui peut prendre la forme d’un tableau (de conjugaison par
exemple), d’une série d’exemples commentés, de l’énoncé d’une règle.
Apprentissage fondé ici sur une description grammaticale explicite.
Trois façons d’approcher le système de la langue, sachant cependant, et
nous venons de le constater, que l’exercice, même dans un traitement
implicite d’organisation de la langue, n’est autre chose que de la grammaire
en action, en pratique, et que la référence à une théorie grammaticale joue,
implicitement, sur l’organisation de l’exercice. Il ne peut donc exister
d’exercice sans référence à une description grammaticale particulière. La
preuve inverse tient à ce que les domaines non encore traités dans les
grammaires, et ils sont nombreux, ne donnent pas lieu à un travail de mise en
exercice. Le domaine sera abordé par des activités d’expression, de lecture ou
d’écriture.
En même temps, puisque tout exercice renvoie à un description
grammaticale, encore faut-il se poser la question de savoir si cette
description, dans sa logique propre, est accessible aux élèves. Ainsi de l’ordre
des mots dans le groupe fonctionnel, qui pour des élèves venant de langues
flexionnelles, n’aura pas le statut d’évidence qui peut être le sien pour des
élèves qui font usage d’une langue appartenant à la même famille linguistique
que le français. Pour un élève venant de langues qui ne connaissent ni la
proposition relative, ni le pronom relatif, l’exercice de transformation qui
consiste à fusionner deux phrases de manière à éviter la répétition et donc à
faire usage du pronom relatif, posera certainement des problèmes particuliers
que le simple traitement par un exercice structural ne parviendra pas à
résoudre immédiatement.
La forme de l’exercice n’est que faiblement reliée à la nature de la
description grammaticale, encore que, pour ce qui est des temps du passé, un
exercice de type question-réponse peut mieux convenir quand la réponse de
l’analyse de la situation d’échange, les éléments de contexte étant là pour
orienter le choix de la forme, notamment quand les valeurs de sens ne
disposent pas d’une traduction en matière de marques grammaticales.
Tout exercice s’appuie sur une description grammaticale. À laquelle se
réfère-t-on ? Existe-t-il d’autres descriptions et quelles formes d’exercices
nouvelles pourrait-elle engendrer ? Cette description fait-elle sens pour
l’élève par rapport à celles en usage dans sa langue d’origine ? Telles sont les
questions qu’il est bon de se poser avant d’élaborer des suites d’exercices, sur
un ensemble grammatical donné ou de sélectionner des exercices dans un
manuel, un recueil ou sur le net.
3. Formes de la langue et environnement langagier
La langue, dans la tradition grammaticale, est approchée à partir
d’exemples. Exemples destinés à fonder la pertinence de la définition, de la
sélection du niveau d’analyse. Faut-il y retrouver la fonction de l’exemplum
dans le discours argumentatif ? L’exemple, dans sa forme la plus courante,
est un énoncé présenté dans une réalisation minimale, la plus courte possible,
ceci pour ne pas détourner l’attention de l’apprenant vers des environnements
langagiers trop complexes qui en quelque sorte noieraient la forme sous la
profusion langagière et lexicale. L’exemple est donc un énoncé paradoxal en
ce sens qu’il doit présenter la forme dans un contexte suffisamment éclairant,
sinon ce serait une pure algèbre linguistique, mais pas trop développé non
plus, pour faciliter la perception de la forme dans une réalisation donnée.
Pour autant, et il est bon de le signaler, la forme de l’exemple peut varier.
L’exemple peut être emprunté à différents auteurs, garants de la sorte du bon
usage, ou bien être fabriqués aux fins de la démonstration et de correspondre
aux usages contemporains les plus ordinaires.
Cette tradition, fortement ancrée dans les usages, savants ou d’application,
a pour conséquence, dans l’élaboration et la pratique de l’exercice, de
sélectionner des supports qui soient les plus courts possibles. Et dans
certaines familles d’exercices, la brièveté formelle du support ne pose pas de
problèmes particuliers. Par exemple :
Ce que l’on appelle la relation causale ne peut donc être appréhendé qu’en
situation, dans un échange entre deux locuteurs. La mise en exercice doit
donc faire apparaître le contexte de l’échange pour éviter que l’apprenant ne
croie que l’on est en présence de trois formes substituables. On pourra ainsi
proposer des mises en exercice telles que :
Exemple 1 :
4. – Pourquoi est-ce que tu ne veux pas venir faire les courses cet après-midi avec nous ?
– (Il y a trop de monde.)
5. – Pourquoi ce film n’a-t-il pas eu beaucoup de succès ?
– (Le scénario était mal fichu.)
Exemple 2 :
L’apport ne prend pas ici la forme d’une phrase à compléter, mais d’une
question dont le sens induit le choix de la forme appropriée, ce qui suppose
bien évidemment que dans les phases antérieures d’apprentissage, l’élève ait
eu la possibilité de découvrir les valeurs de sens et les contextes d’usage
associés aux formes en question. L’exercice, dans son organisation, doit
proposer à l’élève un ensemble d’éléments d’information qui lui permettront
d’opérer le choix avec toute la pertinence nécessaire.
POUR RÉSUMER
• Derrière tout exercice, si modeste qu’il soit dans sa forme, il existe une description
grammaticale de référence.
• L’activité d’exercice, par des manipulations diverses, s’inscrit dans cette description.
Le savoir peut dans certains cas être utile pour comprendre les difficultés que
peuvent éprouver certains publics d’élèves par rapport à certains problèmes, la
position du pronom personnel : il l’écoute / écoute-la, par rapport à leur langue
d’origine.
• Sur un problème grammatical donné, peuvent correspondre plusieurs explications
possibles, notamment quand on aborde des questions dans lesquelles le choix de la
forme est étroitement dépendant de valeurs de sens particulières : le subjonctif ou
les temps du passé. Les formes de l’exercice dépendront des explications retenues.
• Toutes les formes de la langue ne peuvent pas forcément être utilisées dans tous les
contextes et peuvent faire l’objet de restrictions, l’usage de certains connecteurs
logiques ou de la transformation passive par exemple.
• Sans forcément devoir remonter à tous les schémas descriptifs sous-jacents à
l’organisation de tel ou tel exercice, il peut être prudent de s’interroger sur la nature
des schémas retenus pour anticiper sur certaines difficultés que pourraient rencontrer
les élèves dans l’accomplissement de l’exercice.
ON S’ENTRAÎNE ?
Voici une série d’exercices portant sur les usages du subjonctif. Tentez de les situer par
rapport à une référence grammaticale particulière. Nous avons en effet examiné dans le
chapitre plusieurs « théories » possibles portant sur le subjonctif :
a. la théorie de la dépendance, associée à celle d’interprétation ;
b. les usages dépendant de la valeur de sens des verbes ;
c. la théorie de l’ancrage.
Essayez de situer chacun de ces trois exercices par rapport à l’une de ces trois théories ou
explications.
• ACTIVITÉ 2 : De la description grammaticale à l’exercice
Voici deux descriptions grammaticales portant sur l’article partitif. À partir des formes et
de leur variation ainsi présentées, ainsi que de leurs valeurs d’usage, quels sont les
exercices que l’on peut proposer qui feraient apparaître ces différentes propriétés ?
Patrick Charaudeau, Grammvaire du sens et de l’expression, Hachette, 1992, pp. 176-177.
CORRIGÉ
• ACTIVITÉ 1
Bien évidemment, les références à certains schémas ou à certaines théories explicatives
n’obéissent pas à des règles strictes, mais l’activité ainsi proposée s’appuie, implicitement, sur
des principes explicatifs qui quelque part en justifient l’usage.
L’exercice 1 nous situe plutôt dans le subjonctif approché comme mode de dépendance
puisque tous les verbes sont ici à mettre au subjonctif, l’usage du subjonctif dépendant des
éléments figurant dans la principale, mais avec une dimension d’interprétation associée puisque
l’expression du souhait est présente dans tous les items.
L’exercice 2, exercice de reconnaissance, vise à reconnaître les emplois du subjonctif liés à
l’expression d’une réaction face à un événement ou à une situation. L’usage du subjonctif étant
ici étroitement dépendant du sens du verbe.
L’exercice 3 sans renvoyer strictement à ce que l’on pourrait considérer comme une théorie de
l’ancrage choisit cependant des items avec des verbes d’opinion qui alternent énoncés centrés
sur la complétive (trouver), (améliorer), (faire faire), (souffrir) et ceux centrés sur la principale
et l’information qui s’y rapporte, c’est-à-dire l’expression d’un sentiment ou d’une appréciation
(je doute que), (il n’est pas prouvé que), (je ne suis pas convaincu), (il se peut que).
Bien évidemment, aucun n’exercice ne se situe strictement par rapport à l’une de ces théories,
mais s’en sert au moins comme éclairage partiel à un usage.
• ACTIVITÉ 2
Ces deux descriptions des valeurs et emplois du partitif en français sont certainement proches.
Riegel inscrit le partitif dans la catégorie quantification imprécise et fonde sa description sur le
concept de noms massifs (caractérisation peu définie) associée au rappel des trois formes en
usage au singulier. Charaudeau commence par un tableau des différentes formes du partitif,
puis dans une seconde étape propose une explication de nature sémantique qui associe le
partitif au prélèvement d’une quantité non déterminée soit des êtres ou entités non-
dénombrables. La forme des à valeur partitive est seulement évoquée par Riegel.
• Selon Riegel
• Selon Charaudeau
DOMAINES D’EXTENSION
DE L’EXERCICE
1. ENTENDRE/ÉCOUTER
– La foule …………. l’orateur avec la plus grande attention.
– Les élèves n’ont pas …………… la sonnerie, tellement ils ………. leur professeur
avec intérêt.
2. ENTENDRE/DISTINGUER
– Malgré le bruit des conversations, Daniel réussit à ………….. la voix de Michèle
parmi tous les gens qui venaient d’arriver.
– Tous les soirs, il ………… la télévision de ses voisins qui mettent le son très fort.
3. BRUYANT/SONORE
– Il habite dans un quartier très …………., où il y a beaucoup de circulation et où les
gens vont et viennent jusque tard dans la nuit.
– Elle a une voix très …………… . Dès qu’elle se met à parler, tous les gens autour
d’elle l’entendent.
4. SILENCIEUX/INAUDIBLE
– Tout le monde est parti au travail. Maintenant la maison est ………….. .
– La voix du professeur est …………. tellement les élèves parlent fort.
5. ENTENDRE/ÉCOUTER
– Depuis sa chambre, elle …………… le bruit des vagues et cela l’empêche de dormir.
– Elle se promène au bord de la mer, sur la plage et elle …………. Le bruit des vagues
avec un plaisir immense.
Choisissez à chaque fois, dans le couple de mots proposé, le mot qui convient.
1. FLANER/ERRER
• Michèle adorait ………. dans les rues de la vieille ville pour regarder les vitrines des
magasins.
• Sébastien ne connaissait pas la ville. Il ………. un peu au hasard dans les rues en
attendant le départ de son train.
2. DÉGRINGOLER/DÉVALER
• Pierre veut accrocher un tableau au mur. Il monte sur l’échelle, mais il perd l’équilibre
et ………. sur le tapis. Heureusement, il ne se fait pas mal.
3. SAUTER/ENJAMBER
• Il y avait des travaux devant la maison. On avait creusé un grand trou. Pierre fut obligé
de ………. par dessus pour pouvoir rentrer chez lui.
• À cause de la grève, beaucoup de gens dormaient dans l’aéroport. Il fallait ………. les
corps des gens endormis pour pouvoir se déplacer.
4. GLISSER/DÉRAPER
• Il y avait par endroits de la neige sur la route. La voiture roulait très vite. Dans le virage
elle ………. et se retrouva dans le fossé.
• Il y avait beaucoup de neige dans la cour de l’école. Les enfants se mirent à ……….
dessus, malgré l’interdiction du maître.
5. GRIMPER/GRAVIR
• La montagne était très haute et la pente difficile à ………. à cause des très nombreux
rochers qui s’y trouvaient.
• Pierre dut ………. dans l’arbre avec l’échelle pour ramener le petit chat qui n’osait pas
descendre.
6. SE RETIRER/RECULER
• La rue était très étroite. La voiture dut ………. pour laisser passer le camion.
• Les amis restèrent dans le salon à bavarder jusque vers onze heures. Ensuite, comme il
fallait se lever de bonne heure, chacun ………. dans sa chambre.
L’apport est ici constitué d’une phrase dont le référent permet d’engager
une restriction des choix en matière de nature du verbe ou de l’adjectif à
utiliser, associé à des propositions de choix qui permettent de distinguer des
termes de sens proche, mais non substituables.
1) Événement
2) Phases de l’action
On peut, sur la base de ce tableau, qui pourra être associé à la lecture ou à
l’écoute de différents documents, à l’usage de dictionnaires analogiques (ou
de la partie analogie d’un dictionnaire) proposer des exercices de
reconnaissance :
• Mettez les phrases de ce texte dans l’ordre en vous aidant des verbes qui indiquent
les moments de l’action.
L’argumentation est toujours inscrite dans un contexte interpersonnel et dans une situation
concrète […]. Les arguments ne sont pas vrais ou faux, ce sont des raisons plus ou moins fortes
pour ou contre une thèse proposée. Dès qu’il s’agit de raisonner sur des valeurs, touchant le
bien ou le mal, la justice ou l’injustice, la liberté ou la contrainte, et bien d’autres enjeux de la
vie collective et individuelle, le discours de l’argumentation s’efforce de justifier la préférence
que l’on accorde à telle ou telle fin et que l’on cherche à faire partager.
Denis BERTRAND, Parler pour convaincre, Gallimard Éducation, 1999, p. 15.
Il suffit dans ces conditions de transposer cette logique d’activité sur une
autre thématique pour que ce qui pourrait passer pour une activité unique
devienne un exercice :
par exemple : préférer lire sur support numérique (tablette par exemple).
Objectif : Apprendre aux élèves à passer d’un point de vue à son opposé
par le moyen de transitions fondées sur l’usage approprié d’arguments
antiorientés.
Le jeune Pascalet a le goût de l’aventure. Mais ce qui l’attire plus que tout, dans ce pays
de Provence où il vit, c’est la rivière.
Pascalet, donc, un jour, s’en va de chez lui, et ses pas, tout naturellement, le dirigent
vers cette mystérieuse et fascinante rivière.
Sa curiosité, sa soif d’aventures vont être comblées. Car ce n’est pas seulement des
paysages, des odeurs et des bêtes qu’il va rencontrer, mais un garçon extraordinaire,
Gatzo, qui a été volé par des Bohémiens et que lui, le petit Pascalet, va délivrer.
Voici les deux enfants en fuite. Pendant des jours et des jours, ils vivront sur la rivière,
subvenant à leurs propres besoins, perdus dans la nature et heureux comme deux petits
Indiens.
À la fin, Pascalet et Gatzo seront séparés ; mais c’est une séparation provisoire. Ils se
retrouveront plus tard et deviendront pour toujours deux frères.
L’Enfant et la rivière, Folio (résumé), Gallimard, 2004.
Recherchez dans les phrases suivantes le mot ou les expressions que reprend le
terme en gras :
– La civilisation hellénistique est née du mélange entre les traditions de l’Occident et
celles de l’Orient. (Histoire-Géographie, 6e )
– Le cercle C de centre O est formé de tous les points situés à la même distance de
O. Cette distance commune est appelée le rayon du cercle. (Maths, 6e)
– D’autres aliments, comme le pain ou le fromage, proviennent également de matières
premières transformées par l’action de micro-organismes. Les aliments issus de ces
transformations satisfont les besoins de l’homme. (SVT, 6e)
– Après sa victoire sur les Perses pendant les guerres médiques, la cité d’Athènes crée
la ligue de Délos et met en place un véritable empire fondé sur sa puissance navale.
Cette domination provoque des rivalités entre les cités grecques. (Histoire-
Géographie, 6e).
Etc.
Les exercices ici brièvement présentés ne le sont que par rapport à leur
logique d’élaboration. Nous avons vu que la procédure de l’exercice, sous
condition de respect d’un certain nombre de principes, peut prendre en
compte des paramètres de fonctionnement et d’apprentissage de la langue très
variés. Mais il est encore possible d’explorer d’autres composantes de la
langue, d’autres compétences, jusqu’alors placées hors de ce champ
d’organisation des apprentissages. Ce qui ne veut pas dire que tout doit faire
l’objet d’une mise en exercice, mais que, à la lumière des travaux engagés au
moins ces dernières décennies sur le travail d’écriture, sur la lecture, sur les
grammaires de texte, sur l’organisation du discours ou sur l’énonciation, on
peut s’engager sur de telles voies.
Entre le travail de micro-structuration de la langue tel que nous avons pu
l’explorer et celui portant sur des tâches complexes, existe un espace
intermédiaire qui peut faire l’objet d’explorations nouvelles.
POUR RÉSUMER
Jusqu’où la procédure de l’exercice peut-elle s’appliquer ?
Certaines performances restent généralement à l’écart d’une mise en exercice pour des
raisons variées, absence de traditions pédagogiques (l’acquisition du vocabulaire) ou la
complexité de la tâche envisagée (savoir lire ou savoir écrire). En effet, au-delà d’un certain
seuil de complexité, l’activité relève plus de la résolution de problème que de l’exercice
dans ses formes ordinaires. Cependant, lorsque l’on est en présence de domaines
convenablement décrits, dans lesquels un certain nombre de régularités ont été mises en
évidence (pour tout ce qui relève de la mise en continuité du sens dans les textes, de la mise
en évidence de schémas argumentatifs par exemple), une mise en exercice peut être
envisagée, qui combine à la fois la mise en évidence de régularités et le principe de
réitération de la performance.
Des domaines tels que celui du vocabulaire, de l’argumentation écrite ou de la lecture font
ici l’objet d’une exploration en vue d’une mise en exercice, domaines d’extension qui
doivent cependant être abordés avec prudence, mais qui méritent, au moins pour certaines
composantes de la compétence d’être explorés dans cette perspective.
ON S’ENTRAÎNE
• ACTIVITÉ 1
Consigne : ……………………………………
• ACTIVITÉ 2
Consigne : …………………………………………………
• Une gigantesque coulée de boue a enseveli un village suite au passage d’un cyclone.
Consigne : ………………………………….
CORRIGÉ
Exercice 1
• ACTIVITÉ 1
Sachant que sont à chaque fois proposés trois verbes dont l’un indique un effet favorable,
l’autre un effet sans appréciation et le dernier un effet négatif, les élèves auront à choisir le
verbe approprié en fonction du contexte. D’où une consigne :
Parmi les trois verbes proposés, choisissez celui qui correspond à la situation proposée.
• ACTIVITÉ 2
Indiquez pour chacun de ces événements, à l’aide d’une flèche le sens de l’action. X pour ce
qui est à l’origine de l’action, Y pour ce qui résulte de l’action. Exemple :
La tempête a provoqué de très nombreux dégâts : arbres abattus, lignes électriques coupées.
Exercice 2
L’exercice propose de vérifier si les élèves sont capables de choisir l’élément de rappel
correspondant : pronoms divers ou élément lexical de reprise (réponses : il, celui-ci, les deux
hommes, ce site, le choc).
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 8
• BERTRAND D. (1999), Parler pour convaincre, Gallimard Education.
• COMBETTES B. (1983), Pour une grammaire textuelle. La progression
thématique, De Boeck-Duculot.
• GOLDER C. (1996) Le développement des discours argumentatifs.
Neuchâtel : Delachaux et Niestlé (collection « Actualités Pédagogiques
et Psychologiques »).
• KLEIBER G. et alii (1997), La Continuité référentielle, « Recherches
linguistiques », Université de Metz, no 20.
Notes
1. Cet exercice prend place dans un ensemble consacré au vocabulaire des cinq sens. À partir de
supports et d’activités divers, on met en forme un tableau qui récapitule les éléments fondamentaux de
ce champ lexical.
2. Cette notion de niveau est empruntée à C. Golder (1996), p. 169.
3. La notion de cohérence textuelle a donné lieu à la publication de nombreux travaux dont nous ne
donnerons pas le détail ici. Renvoyons pour une synthèse à B. Combettes (1983), G. Kleiber et alii
(1997)
AVANT DE CONCLURE
Les éléments de construction de l’exercice
Au terme de ce parcours, récapitulons les éléments qui interviennent dans
la construction de l’exercice et le caractérisent dans ses particularités
pédagogiques.
La question du lien qui peut unir une forme d’exercice à une orientation
méthodologique mérite d’être posée, mais il fut un temps où ce lien, nous
l’avons vu, pouvait être établi de façon plus nette. Les approches structurales,
fondées sur une utilisation intensive de l’exercice structural, pouvaient être
rattachées aux méthodes audio-orales, mais n’ont connu qu’un nombre limité
de réalisations effectives pour la classe : dialogues élaborés en fonction de la
progression adoptée et pratique intensive d’exercices fondés sur le
renforcement de structures. De fait, l’exercice structural trouva très
rapidement son autonomie, indépendamment du cadre méthodologique dans
lequel il put prendre place. En revanche, l’exercice de réemploi s’inscrit plus
aisément dans les approches de type structuro-global, la langue est apprise en
situation, dans l’échange entre locuteurs, la systématisation trouvant sa place
dans l’échange, sous une forme qui n’en rompe pas l’apprentissage. Les
approches communicatives doivent conjuguer le travail de systématisation
dans un cadre communicatif, ce qui nous rapproche de l’exercice de
réemploi. En revanche, le lien entre exercices proposés dans le cadre
communicatif et les grammaires d’inspiration notionnelle est plus nettement
marqué. Dans les approches par tâches, l’exercice est dans un à côté qui
autorise de fait toute forme, sans choix nettement affirmé :
– approches structurales ;
– approches structuro-globales ;
– approches communicatives ;
– approches par tâches.
– Répétition ;
– question / réponse ;
– exercice à trous ;
– substitution ;
– transformation ;
– Etc.
CONCLUSION
Franck Delbarre
Université de Ryukyu (Japon)
Noter que cela n’a pas d’incidence en japonais sur le passif, qui s’exprime
tout à fait autrement dans cette langue (avec le suffixe -areru sur le verbe).
Exercice 1
Sono hon no pêji ga yaburete iru.
(La page de ce livre est déchirée.)
[ce livre gén. page suj. déchiré-aux]
Le but est de mettre en évidence ici que la forme en -te iru change de sens
selon la nature (valence) du verbe auquel elle est attachée. On peut mettre
côte à côte les énoncés comprenant les verbes de même racine lexicale (mais
à la valence différente) pour faciliter l’observation, ou on peut mettre les
énoncés dans le désordre pour en compliquer l’observation. De la différence
de sens observée en japonais, on peut en déduire qu’en français il doit exister
une manière différente de rendre ces diverses formes verbales et structures.
Dans un second temps, on associe les traductions françaises aux phrases
japonaises et on demande aux apprenants de dire par quels procédés sont
rendues les différences de sens et de structures remarquées en japonais dans
l’exercice 1.
Exercice 2
Je lève les enfants à 8 heures tous les jours. // Les enfants sont levés.
Watashi wa mainichi 8ji ni kodomo wo okoshite iru. // Kodomo wa okite iru.
L’employé accroche des tableaux sur le mur. // Des tableaux sont accrochés sur le mur.
Jûgyôin wa kabe ni e wo kakete iru. // Kabe ni wa e ga kakatte iru.
L’apprenant, après avoir identifié ces différents sens, peut associer d’une
part le type de verbe intransitif ou transitif en jeu dans les deux langues et
d’autre part associer les effets de la valence du verbe aux sens de -te iru dans
sa langue et comparer avec les structures en jeu dans les deux langues. Par
exemple, il devrait associer la forme « j’arrête » au verbe transitif utilisé à la
forme -te iru de sens progressif en japonais, i.e. « tomeru », aboutissant à la
traduction « kuruma wo tomete iru ». À l’opposé, l’apprenant devrait associer
« est arrêté » au verbe intransitif « tomaru » mis à la forme en -te iru de sens
statique et aboutir à la traduction suivante : « kuruma ga tomatte iru ».
Dans un troisième temps, on proposerait uniquement les énoncés français
et on demanderait aux apprenants de retrouver leur sens en japonais, puis on
ferait l’inverse avec les énoncés japonais uniquement qu’ils devraient traduire
en français d’eux-mêmes. On peut bien sûr changer les énoncés pour éviter le
caractère un peu répétitif de cette procédure, l’essentiel étant de vérifier que
l’apprenant a bien compris.
Dans le cas de la traduction du français au japonais, il est aussi possible
que l’étudiant décide de garder le verbe transitif « tomeru » qu’il mettra à la
forme en -te aru qui possède aussi le sens statique de -te iru, comme nous
l’avons expliqué en 1. Il ne s’agit pas d’une erreur cependant (en l’absence de
contexte défini), mais d’une autre possibilité de traduction toujours en rapport
avec l’expression de l’état.
Un nouvel exercice inclurait donc aussi des énoncés statiques en -te aru en
plus des énoncés dynamiques et statiques en -te iru pour davantage mettre en
valeur la structure statique en français. Voici un modèle possible :
Exercice 3
Exercice 4
Exercice 5
Couverture
Page de titre
Collection F
Présentation
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 1
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 2
4. La gestion de l’exercice
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 4
5. Exercice et FL2
1. Progression et exercices
2. La syntaxe du titre
3. La densification des énoncés
4. Une progression
ON S’ENTRAÎNE ?
1. L’exercice structural
2. L’exercice de réemploi
3. L’exercice de conceptualisation
4. Les exercices de traduction
5. Approches communicatives et exercices
6. Exercices et orientations méthodologiques : un lien attesté ?
ON S’ENTRAÎNE ?
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 6
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 7
1. Le vocabulaire
2. L’argumentation écrite
3. La lecture
ON S’ENTRAÎNE
BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 8
Avant de conclure
Conclusion
Annexes
Page de copyright
Édition : Christine Delormeau
Conception graphique et couverture : Amarante, Atelier des 2 Ormeaux
Réalisation : Nord-Compo
© Hachette Livre 2017, 58 rue Jean Bleuzen, 92178 Vanves Cedex, France
ISBN : 978-2-01-401658-1