Vous êtes sur la page 1sur 10

introduction à la comptabilité des assurances au

Maroc

AYOUB EL MOTREB
Pr. Abdelmoumen berjaoui
MASTER BANQUE ASSURANCE
28 octobre 2019

1 Introduction
L’assureur est un preneur de risque. Il accorde des garanties à ses assurés l’assu-
rance a une dimension sociale car elle accorde des protections à des groupes (mutua-
lisation).L’assurance est un moyen de réduire la vulnérabilité des individus face aux
aléas de la vie. Elle sert à se couvrir soi-même, couvrir ses biens, ainsi que les dom-
mages engageant sa responsabilité.

L’assurance peut aussi jouer un rôle d’épargne notamment dans le cadre de l’as-
surance vie et de capitalisation, en garantissant une rente ou un capital au bénéficiaire
en échange des primes payées. Par ailleurs et pour diminuer la vulnérabilité des per-
sonnes notamment face aux risques qu’elles peuvent causer à autrui, le législateur a
estimé nécessaire d’instaurer une obligation d’assurance pour certains risques (la RC
automobile par exemple). Les personnes assujetties doivent donc souscrire l’assurance
adéquate pour satisfaire à cette obligation .
L’assurance est fondée sur la notion de mutualisation de risques, à travers la mise en
communes « contributions » financières des assurés.

Trois éléments sont alors nécessaires à la formation du contrat d’assurance :


Une prime : La prime est la somme due par le souscripteur d’un contrat d’assurance en
contrepartie des garanties accordées par l’assureur .

Une prestation : il s’agit de l’exécution, par l’assureur, de sa garantie .


Un risque : l’évènement aléatoire contre les conséquences duquel on se prémunit. Il
s’agit de l’objet même du contrat d’assurance.

Dans le cadre de ce mécanisme, quatre parties entrent en jeu : .


L’assuré : personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts de laquelle re-
pose l’assurance .
Le souscripteur : personne morale ou physique qui contracte une assurance pour son

1
propre compte ou pour le compte d’autrui et qui de ce fait, s’engage envers l’assureur
pour le paiement de la prime .
L’assureur : Entreprise agréée pour effectuer des opérations d’assurances .
Le bénéficiaire (le cas échéant) : personne physique ou morale désignée par le sous-
cripteur et qui reçoit le capital ou la rente dû par l’assureur..

2 assurances overview
2.0.1 Types d’assurances
Il existe deux grandes catégories d’assurances : celles qui couvrent une personne
physique et celles qui couvrent les biens. Ainsi et en fonction de leur objet et de leur
portée, les opérations d’assurances peuvent être classées selon deux grandes familles :
Il existe deux grandes catégories d’assurances : celles qui couvrent une personne phy-
sique et celles qui couvrent les biens.

Ainsi et en fonction de leur objet et de leur portée, les opérations d’assurances


peuvent être classées selon deux grandes familles :

Assurance dommage
Elles englobent les deux catégories suivantes :

Assurances de biens :elles garantissent l’indemnisation des préjudices subis par


l’assuré suite à des dommages et pertes causés aux biens lui appartenant.
Assurances de responsabilité : Elles garantissent les conséquences pécuniaires de la
responsabilité civile que l’assuré peut encourir à raison de dommages corporels, maté-
riels ou immatériels causés aux tiers.
Assurances de personnes

Ces assurances peuvent être classées comme suit :

Assurances vie : qui ont pour objet la couverture des risques dont la survenance
dépend de la survie ou du décès de l’assuré ;
Assurances des accidents corporels et maladie/maternité dont l’objet est la cou-
verture des risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne assurée, des
risques liés à la maladie ou à la maternité ou des risques d’incapacité et d’invalidité.
La capitalisation : qui a pour objet de constituer une épargne avec un rendement mini-
mum garanti.

Assurances de dommages :
assurances de personnes :

2
2.0.2 assurances dommages
L’assurance des dommages permet d’obtenir une indemnisation en cas de sinistre.
Elle regroupe à la fois la protection de responsabilité (responsabilité civile, responsa-
bilité civile familiale ou responsabilité professionnelle) et celle de biens (dommages
causés au véhicule, protection des biens meubles ou immeubles).
Ce type d’assurance vise à protéger essentiellement le patrimoine ou la Responsabilité
de l’assuré, et aura nécessairement un caractère indemnitaire. Cela signifie par consé-
quent que jamais une telle assurance ne pourra permettre d’enrichir le consommateur
(indemnisation limitée au préjudice subi). En conséquence, il est interdit de sur-assurer
un bien (sanction possible si manifestement de mauvaise foi) et déconseillé de le sous-
assurer. Exemple : Assurance RC Auto, assurance Omnium, Assurance Habitation,
Protection Juridique,
L’assurance des dommages permet d’obtenir une indemnisation en cas de sinistre.
Elle regroupe à la fois la protection de responsabilité (responsabilité civile, respon-
sabilité civile familiale ou responsabilité professionnelle) et celle de biens (dommages
causés au véhicule, protection des biens meubles ou immeubles).

Par exemple, en cas d’accident de la route, elle garantit entre autres l’indemnisation
des dommages subis par la voiture et s’avère donc nécessaire même si, dans la plupart
des cas, elle n’est pas obligatoire. C’est notamment le cas de la prévoyance.

On distingue deux niveaux de garanties dommages : la garantie dommages col-


lisions (permettant à un assuré de bénéficier d’une indemnisation en cas d’accident
responsable avec la présence d’un tiers identifiable) et la garantie dommages tous ac-
cidents (permettant à un assuré de bénéficier d’une indemnisation en cas d’accident
responsable même en l’absence de tiers)

2.0.3 assurances automobile


Les contrats d’assurance multirisques automobiles prévoient une garantie de base
et des garanties annexes.

La garantie de base « responsabilité civile automobile » a pour objet de couvrir,


dans les conditions du contrat, la responsabilité civile de l’assuré à raison des dom-
mages corporels ou matériels, à la personne ou aux biens des tiers, résultant des ac-
cidents, incendies ou explosions causés par le véhicule assuré. Cette garantie, dont la
souscription est obligatoire, ne couvre ni les dommages subis par l’assuré ni ceux subis
par le véhicule assuré.
Les garanties annexes "facultatives" sont destinées à couvrir les dommages matériels
causés au véhicule assuré (dommages collision, dommages tous accidents (tierce), in-
cendie, vol, bris de glaces, ...), les dommages corporels subis par le conducteur ou les
passagers du véhicule assuré (remboursement des frais médicaux et d’hospitalisation,
capital décès ou d’invalidité) et à prendre en charge les actions amiables ou judiciaires
pour la défense de l’assuré ou l’exercice du recours pour son compte (garantie « dé-

3
fense et recours »).

2.0.4 Assurance multirisque habitation


Elle couvre principalement les dommages causés à l’habitation ou son contenu dus
à des évènements précisés au contrat (par exemple : l’incendie, le vol, les dégâts des
eaux, le bris de glaces, certains évènements climatiques, . . . ). Elle garantit également
la responsabilité civile de l’assuré (propriétaire ou locataire) et celle de sa famille en
raison des dommages causés aux tiers ainsi que certains frais engagés par l’assuré suite
à des sinistres couverts (frais de démolition, frais de relogement, perte de loyer, perte
d’usage, . . . ).

2.0.5 Assurance accidents de travail


Cette assurance couvre la responsabilité civile de l’employeur à l’égard de ses pré-
posés et salariés à raison des accidents qui surviendraient pendant l’exécution de leur
travail et durant les trajets entre leur domicile et le lieu du travail. Elle garantit le paie-
ment des indemnités et frais mis à la charge de l’employeur en vertu de la loi n° 18-12
relative à la réparation des accidents du travail (indemnités journalières en cas d’in-
capacité temporaire de travail, rentes en cas d’invalidité permanente de la victime ou
en cas de son décès, frais médicaux et pharmaceutiques, frais d’hospitalisation, frais
funéraires . . . ).
Cette assurance obligatoire peut être étendue à la couverture des maladies profession-
nelles.

2.0.6 Assurances de construction


L’assurance « Tous risques chantiers » : Elle couvre notamment les dommages
affectant l’ouvrage, les matériaux de construction et les matériels destinés à être in-
corporés dans l’ouvrage durant la durée de chantier (garantie « dommages à l’ouvrage
»). Cette assurance garantit également les responsabilités du maître de l’ouvrage et des
différents intervenants à raison des dommages causés aux tiers du fait ou à l’occasion
des travaux dans le chantier (garantie « responsabilité civile chantier »).

2.0.7 L’assurance « Responsabilité civile décennale »


Elle a pour objet de couvrir la responsabilité civile décennale que l’assuré (archi-
tecte, ingénieur ou entrepreneur) peut encourir en vertu de l’article 769 du dahir for-
mant code des obligations et des contrats en cas d’écroulement ou de danger d’écrou-
lement de l’ouvrage dans les dix ans suivant la réception.

4
2.0.8 assurance responsabilité de chasse
Cette assurance obligatoire garantit la responsabilité civile du chasseur pour les
accidents qu’il peut causer à autrui à l’occasion de la pratique de la chasse.

2.0.9 assurance multirisque professionnelle


L’assurance multirisque professionnelle offre aux entreprises et professionnels une
couverture des différents risques liés à leur activité.

Elle couvre, en effet, les locaux professionnels, les biens (matériel, marchandises,
machines, . . . ) ainsi que la responsabilité civile à raison des dommages causés aux tiers
(y compris les clients de l’entreprise). Elle garantit, en outre, la prise en charge de la
perte d’exploitation pouvant résulter d’un arrêt de l’activité suite à un sinistre couvert.

2.0.10 assurances de personnes

3 LA Comptabilité Des Entreprises D’assurance


3.0.1 Spécificités de la comptabilité des assurances
Le secteur des assurances marocain a fait l’objet récemment d’une réforme visant
à le moderniser. Il s’agit plus exactement de la mise en oeuvre du Code des assurances
(2002) et du plan comptable des assurances (2005).
L’activité des entreprises d’assurances est particulière . Elle est à l’origine de certaines
dérogations aux principes comptables. Le nouveau plan comptable des assurances a vu
le jour pour répondre aux nouvelles contraintes du secteur.

3.0.2 Réglementation des assurances


La réglementation de l’activité d’assurance vise essentiellement à protéger les as-
surés et contraint les entreprises d’assurance à s’adapter en permanence à la loi 17-99
La distribution des produits d’assurance est ainsi fortement encadrée tout en permet-
tant la concurrence. Le contrat d’assurance lie l’assuré ou l’assureur mais l’information
que fournit ce dernier à son client doit respecter des normes précises de transparence,
de clarté et ne doit pas être discriminatoire. L’activité d’assurance de par son impor-
tance économique et sociale est soumise au contrôle d’une Autorité (ACAPS)qui veille
au respect des règles prudentielles et à la bonne conduite des assureurs et des banquiers.

4 Le diagnostic financier d’une entreprise d’assurance


Au sein des compagnies, l’appréhension globale du risque a pour objectif l’iden-
tification, la quantification et la gestion des principaux risques auxquels le groupe est

5
exposé. Il ne s’agit pas d’empêcher mais plutôt de faciliter la prise de risque dans
une optique d’arbitrage risque/solvabilité/rentabilité. Pour ce faire, des méthodes et
des outils de mesure et de suivi sont développés et déployés. Ceux-ci s’appliquent à
l’ensemble des domaines d’activité aussi bien en assurance-vie, qu’en assurance dom-
mages et prévoyance. Le but est la mise en place d’une gestion optimale de ces risques
et de contribuer, d’une part, à la diminution de la volatilité des résultats grâce à la fixa-
tion de normes conduisant à une meilleure appréciation de toutes les dimensions des
risques pris et, d’autre part, à une optimisation des fonds propres alloués par le groupe
à ses différentes activités.
Les risques auxquels sont exposés les bilans des assureurs ont diverses origines et nous
nous attacherons à détailler ceux qui pourraient potentiellement avoir le plus de réper-
cussions en terme d’impact bilanciel :
— – le risque technique (souscription, réserve)
— – le risque de marché
— – le risque de liquidité
— – le risque opérationnel et de non-conformité.

4.0.1 Le Diagnostic de la rentabilité


Avec le diagnostic de la rentabilité, l’analyste financier va s’attacher à mesurer la
performance opérationnelle absolue et relative de la société, c’esta- dire par rapport
à un contexte technique et financier afin de pouvoir la replacer au sein d’un contexte
sectoriel et la comparer à celle de ses concurrentes.
Ce diagnostic s’appuie sur l’analyse statique et dynamique de ratios clés que nous nous
attacherons à décrire ci-dessous. L’activité d’assurance dommages et d’assurance-vie
étant très différentes en terme de produits et donc en terme de formation des marges,
l’analyse doit donc être conduite de façon distincte.
Nous commencerons par l’assurance dommages dont l’analyse de la performance opé-
rationnelle est plus simple à appréhender que l’assurance-vie qui requiert souvent l’exa-
men de données financières extra-comptables.

6
4.0.2 L’assurance dommages
L’évolution de la rentabilité technique de l’assureur dommages peut se résumer à
l’évolution de son ratio combiné : celui-ci mesure l’ensemble des sinistres provision-
nés ou payés par l’entreprise ainsi que l’ensemble des frais engagés par rapport aux
primes d’assurances encaissées. Ce ratio est généralement calculé et étudié après élé-
ments de réassurance, c’est-à-dire net des éléments de primes et de sinistres cédés aux
réassureurs. Nous reviendrons sur ces notions. Ainsi un ratio combiné de 100 % se tra-
duira par un résultat technique à zéro : l’ensemble des sinistres et frais engagés seront
équivalents au primes encaissées par l’assureur. Seul un ratio combiné inférieur à 100
% se traduira par un résultat technique positif : par exemple, un ratio combiné de 95
% , se traduira par un résultat technique équivalent à 5 % des primes souscrites. C’est
l’appréciation des différentes composantes du ratio combiné qui permettra d’avoir une
analyse plus fine des moteurs de la performance technique de la société.
L’analyse des primes : émises, cédées, acquises
L’activité commerciale de l’assureur se traduit par la couverture d’un risque pour une
période de temps déterminé en échange duquel son client lui verse une prime d’un
montant préalablement défini. Lorsque la prime est encaissée par l’assureur, elle est
dite émise .

4.0.3 Ratios combinés


L’APREF (association des professionnels de la réassurance en France) en donne la
définition suivante : le ratio combiné est « la « somme des frais généraux, des commis-
sions encourues, des sinistres survenus et des provisions complémentaires rapportées
aux primes acquises » Il s’agit d’un indicateur qui combine le ratio sinistres/primes
aux taux de chargement. Cet indicateur permet de mesurer la rentabilité sur les pro-
duits Biens et Responsabilités ainsi qu’en Prévoyance et Santé.
l’ACAPS le défini comme étant la combinaison du ratio de sinistralité (charges de
sinistres/primes acquises) et du taux de frais (charges d’acquisition et autres charges
techniques d’exploitation/primes émises).
charges de sinistres + charges d’acquisition et autres charges techniques d’exploitation
RC = ,
primes acquises + primes émises
(1)

7
charges de sinistres
Rsinistralit = , (2)
primes acquises
SP
Rsinistralit = , (3)
P

4.0.4 Ratios combinés comptable

SP + ∆ SAP
Rcombins = , (4)
P

8
5 risque de marché
Le risque de marché est le risque de perte qui peut résulter des fluctuations des prix
des instruments financiers qui composent un portefeuille .
Le risque de marché est le risque de perte qui peut résulter des fluctuations des prix des
instruments financiers qui composent un portefeuille.

Le risque peut porter sur le cours des actions, les taux d’intérêts, les taux de change,
les cours de matières premières, etc.

Par extension, c’est le risque des activités économiques directement ou indirecte-


ment liées à un tel marché (par exemple un exportateur est soumis aux taux de change,
un constructeur automobile au prix de l’acier... ) Il est dû à l’évolution de la totalité de
l’économie, de la fiscalité, des taux d’intérêt, de l’inflation, et aussi du sentiment des
investisseurs vis-à-vis des évolutions futures... Il affecte plus ou moins l’ensemble des
titres financiers.

Dans la théorie moderne du portefeuille, ce risque est le plus souvent mesuré par
la volatilité du marché, une donnée statistique, laquelle ne peut cependant complè-
tement traduire l’ensemble des incertitudes propres aux marchés et toujours moins à
l’économie généralement. Pour un actif donné (titre... ), il est nommé aussi risque sys-
tématique, comme risque corrélé à la volatilité de la totalité du marché.

Le risque de marché est exprimé par la prime de risque pour le marché générale-
ment et par le cœfficient bêta pour * l’évolution des cours d’un actif surtout comparé
au marché

9
10

Vous aimerez peut-être aussi