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3 R A Definition Difference
3 R A Definition Difference
Recherche-action
Parmi les multiples descriptions disponibles de la recherche-action1, j’ai retenu la suivante, de Christian VERRIER
(1999), qui caractérise très bien ce type de recherche en faisant appel, au-delà des démarches et procédés de
mise en œuvre, à ses valeurs, ses finalités et ses principes :
Démarche de recherche qui s’est développée sur la base d’une contestation des formes «
traditionnelles » de recherche, d’une critique de l’utilisation des sciences sociales comme
instruments de domination, d’une volonté d’intégrer les résultats de la recherche dans l’action
sociale. La recherche-action se propose d’établir un nouveau rapport entre théorie et pratique
(ne pas confondre avec la recherche appliquée). La recherche-action renvoie à un processus
de connaissance orienté vers l’émancipation des chercheurs et des sujets (sont désignés par
sujets les personnes ou groupes sur lesquels porte la recherche). Elle implique que soit défini
un but commun aux chercheurs et aux sujets. À ce propos, Kurt Lewin, le promoteur de la
recherche-action2, disait : « Le chercheur et les sujets de la recherche cheminent ensemble
vers la connaissance ». Ainsi doit être abolie la relation sujet-objet entre les chercheurs et
ceux qu’on appelle traditionnellement les « objets » de la recherche. Une certaine empathie
critique doit remplacer une méfiance généralisée, une compréhension dynamique et
autonome doit réunir tous les partenaires. La recherche-action permet de limiter l’asymétrie
entre les chercheurs et les sujets de la recherche ; elle peut même garantir aux sujets de la
recherche un véritable contrôle de la problématisation, du processus de recherche et de la
gestion des résultats.
Comme on peut aussi le lire sur le site du LISRA, entièrement consacré, comme l’association elle-même, à la
recherche-action dans les sciences sociales3, « la RA [recherche-action] n’est pas une méthodologie mais une
démarche », « un processus de transformation », « un mode d'implication et d'existence », où coexistent de
nombreux courants différents.
OBJET SUJET
Recherche scientifique R-UI EN DLC Recherche-action
investissement implication engagement
J’ai choisi de présenter ici cette version de la recherche-action parce qu’elle m’est apparue comme la plus
radicale : ce qui m’intéresse en effet ici, ce n’est pas de discuter des différentes conceptions de ce type de
recherche, mais de faire ressortir le mieux possible les spécificités du positionnement épistémologique de la
R-UI en DLC par contraste avec un modèle très différent. De ce fait, cette version ne peut certainement pas
convenir telle quelle à la R-UI.
1 Une « définition » stricto sensu, c’est-à-dire visant la plus grande abstraction conceptuelle, donnerait quelque chose comme : « type de recherche qui
donne la priorité à l’action ». Elle est trop générale ici, parce qu’il nous faut au moins savoir (1) à propos de l’action : qui la réalise, sur quels objets, avec
quels objectifs, dans quelles conditions, avec quels moyens et quelles méthodes, avec quelle évaluation, et (2) à propos de la recherche : quels sont les
autres éléments par rapport auxquels l’action est considérée comme prioritaire ?
2 Ouvrage de Kurt LEWIN cité en note dans cette définition : Psychologie dynamique. Les relations humaines, 1931 [Leipzig : S. Hirzel Verlag].
3 « LISRA (Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action) est une plate-forme autonome et évolutive de travail coopératif et de mutualisation
d’outils mis à la disposition des personnes désirant développer une démarche de recherche-action » (www.recherche-action.fr). Je me suis appuyé, pour
rédiger ce chapitre principalement sur les deux documents LISRA 2013a et 2013b
Le tableau suivant regroupe ce qui me paraît être les principales caractéristiques opposées des 2 types de
recherche :