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Introduction

Entre l’électrotechnique et l’électronique s’est développée, au cours de la


deuxième moitié du 20e siècle, une nouvelle technique, l’électronique de
puissance, parfois appelée à ses débuts l’électronique des courants forts.
La mise au point de semiconducteurs, diodes, thyristors et transistors au
silicium, permettant le contrôle de courants et de tensions importants a donné un
essor considérable à cette nouvelle technique, au point d’en faire aujourd’hui
une des disciplines de base du génie électrique.
L’électronique de puissance permet la conversion statique de l’énergie
électrique entre une source et un récepteur qui n’ont pas des caractéristiques
adaptées. Par exemple, lorsqu’on désire alimenter les moteurs synchrones
triphasés de traction d’un métro à partir du rail alimenté en continu, on doit
convertir la tension continue du rail en un système triphasé de tensions
alternatives d’amplitude et de fréquence variables. Cette modification est
assurée par un convertisseur statique. (Conversion DC/AC)

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I. Présentation de la conversion DC/AC

La conversion DC/AC (courant continu/alternatif) est le processus de


transformation d'un courant électrique continu en un courant électrique
alternatif. Les courants continus (DC) sont des flux constants de charges
électriques dans une seule direction, tandis que les courants alternatifs (AC)
varient périodiquement en direction et en amplitude. Elle est généralement
réalisée à l'aide d'un dispositif appelé onduleur. Un onduleur prend une source
de courant continu, comme une batterie ou une alimentation à découpage, et
produit une sortie de courant alternatif. Il existe différents types d'onduleurs, tels
que les onduleurs à fréquence fixe, les onduleurs à fréquence variable et les
onduleurs de modulation de largeur d'impulsion (MLI). Ces dispositifs sont
utilisés principalement dans deux types de systèmes :

 Les ASI : alimentation sans interruption, (UPS : uninterruptible supply


system en anglais). Elles servent le plus souvent d’alimentation de secours
pour des systèmes informatique. La source de tension continue est
généralement constituée d’une batterie d’accumulateurs. La fréquence et
l’amplitude de la tension de sortie sont fixes.
 Les variateurs de vitesse pour machine asynchrone. La source continue est
obtenue par redressement du réseau. La fréquence et l’amplitude de la
tension de sortie sont variables

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La tension en sortie du conducteur continu/alternatif n’est sinusoïdale. En effet,
les semiconducteurs travaillant en commutation, la tension de sortie sera
toujours constituée de morceaux de tension continue.

Cette tension non sinusoïdale peut être considérée comme la somme d’un
fondamental (que l’on souhaite) et de tensions de fréquences multiples de celle
du fondamental, les harmoniques (que l’on ne souhaite pas). Ces tensions
harmoniques provoquent la circulation de courants harmoniques.

L’objectif du filtrage dépend du système considéré :

 Dans le cas des ASI, On souhaite une tension analogue à celle délivrée
par le réseau donc sinusoïdale. On va donc filtrer la tension avec des
condensateurs. L’impédance en alternatif d’un condensateur étant
Zc = 1/Cw, on voit que pour les harmoniques de tension de rang
croissants, cette impédance est de plus en plus faible.
 Dans le cas des variateurs de vitesse pour MAS, On souhaite que le
courant soit sinusoïdal pour éviter les couples harmoniques générateurs
de pertes et de vibrations. On va donc lisser le courant avec les
inductances. L’impédance en alternatif d’une inductance étant ZL = Lw,
on voit que pour les harmoniques de courants de rangs croissants, cette
impédance est de plus en plus grande.

II. Structure d’un onduleur monophasé

La structure la plus répandue est la structure en pont complet.

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Commande des interrupteurs :

 K1 et K3 ne peuvent pas être fermés en même temps car V serait court-


circuitée.
Il en est de même pour K2 et K4.

 Si la charge est inductive (source de courant) K1 et K3 ne peuvent pas


être ouverts en même temps car la charge serait en circuit ouvert. Il en
est de même pour K2 et K4.

K1 et K3 sont donc complémentaires et il en est de même pour K2 et K4.

Choix des interrupteurs :

 La source étant continue, il faut des interrupteurs commandables à


l’ouverture et à la fermeture pour gérer le transfert de puissance. On
utilise pour cela un transistor.

 Si la charge est inductive (ce qui est le cas général), il faut permettre au
courant de circuler dans les 2 sens dans les interrupteurs afin que la
bobine puisse se démagnétiser. On place pour cela une diode en
parallèle inverse.

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III. Commande de base de l’onduleur

Les onduleurs actuels fonctionnent à partir de structures relativement simples,


autant en monophasé qu'en triphasé. Pour bien saisir leur principe de base, il
convient au départ de s’intéresser à la commande la plus rudimentaire dite «
commande pleine onde ».

IV. Onduleur monophasé


La première idée qui peut venir à l'esprit est de tout simplement, pour chaque
phase, on commande pour un bras d'onduleur la moitié du temps l'interrupteur du
haut, la moitié celui du bas afin de créer une alternance tension positive, tension
négative et ainsi créer une tension alternative

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D’où les formes d’onde suivante :
 Allure du courbe de tension obtenue en sortie de l’onduleur

 Allure du courbe courant obtenu en sortie de l’onduleur


Si la charge est résistive, le courant à la même allure que la tension :

Dans ce cas, le spectre est analogue à celui de la tension : fortement pollué.


Cela ne convient que pour des charges peu exigeantes vis à vis de la qualité du
courant.

Si la charge est inductive, on observe des charges et des décharges de la


bobine (comme pour le hacheur) :

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L’allure de i se rapproche plus d'une sinusoïde qu'avec la charge résistive.
La charge RL filtre les harmoniques de hautes fréquences, elle améliore
naturellement la qualité du courant.

On peut utiliser une commande décalée : on ajoute un intervalle de temps pour


lequel la tension de sortie sera nulle.
La tension de sortie sera toujours en créneaux, mais son allure se rapprochera
un peu plus d'une sinusoïde. Il en sera donc de même pour le courant.

Exemple sur charge R,L :

 De 0 à T/3 K1 et K4 sont
fermés :
Loi des mailles : uc-V=0 
uc=V

 De T/3 à T/2 K1 et K2
sont fermés :
Loi des mailles : uc=0

 De T/2 à 5T/6 K2 et K3 sont fermés : Loi des mailles : uc+V=0  uc=-V

 De T/3 à T/2 K1 et K2 sont fermés : Loi des mailles : uc=0

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D’où les formes d’onde suivantes :
uC

t
T/2 T

-V

Amélioreration de la qualité du courant en jouant sur la charge

On ajoute un condensateur en série à la charge pour obtenir une charge


résonnante.

Il faut alors choisir C de manière à ce que la fréquence de résonance f0 du


circuit RLC ainsi formé soit égale à la fréquence de l’onduleur :

On veut f0=f (avec f fréquence


de l’onduleur)

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Soit : ω0=ω

Or :

Il faut donc choisir C tel que :

La charge joue alors le rôle de filtre passe-bande laissant passer le fondamental


et atténuant les harmoniques.

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V. La commande MLI

La MLI (Modulation de Largeur d’Impulsion) a été développée spécialement


pour la commande des moteurs alternatifs.

Elle utilise les charges et décharge que présente le courant lors des variations
de tension de sortie.

Le principe est de créer un grand nombre de créneaux pendant une période


(dans les autres commandes, c'était un créneau positif et un créneau négatif
pour une période). En choisissant judicieusement ces temps de charge et
décharge, le courant se rapproche de l’allure de sinusoïde peu polluée.

Cette stratégie sera facile à mettre en œuvre même si la fréquence de l'onduleur


varie.

Plusieurs façons de moduler la largeur des


créneaux existent.

La plus simple à mettre en œuvre est de faire la


comparaison entre une tension
sinusoïdale de référence (par exemple
issue d'un GBF) et un signal triangulaire de
fréquence plus importante.

Grâce à un comparateur, on commande K1 et K4 à la fermeture quand le


signal sinusoïdal est au-dessus du signal triangulaire, dans ce cas u = V, sinon
u = -V.

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On obtient ainsi une série d'impulsions dont les largeurs sont modulées au
rythme de la comparaison entre la sinusoïde de référence et le signal
triangulaire.

La tension de sortie ne prenant pour valeur que V ou -V, sa valeur


efficace sera égale à V Pour le courant, on peut obtenir les formes
d’ondes suivantes :

VI. Onduleur triphasé

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L’onduleur triphasé en pont est constitué d’une source de tension continue et de
six interrupteurs montés en pont. La tension continue est généralement obtenue
par un redresseur triphasé à diodes suivi d’un filtre. Celui-ci est très utilisé
en MLI pour l’alimentation des récepteurs triphasés équilibrés à tension et
fréquence variables. Il peut être considéré comme étant superposition de trois
onduleurs demi-pont monophasé. Chacune des trois tensions de sortie et formé

d’une onde bistable prenant les valeurs -U et +U mais décalées de 3 l’une

par rapport à l’autre.


De plus si le récepteur est couplé en étoile sans neutre ou en triangle, les
harmoniques multiples de trois seront éliminées. Ainsi, le système triphasé
obtenu à la sortie de l’onduleur est un système équilibré en tension ne contenant
que les harmoniques impairs différents de trois. Pour obtenir une tension
alternative à partir une tension contenue, il faut découper la tension d’entrée et
l’appliquer une fois dans un sens, l’autre fois dans l’autre à la charge.
L’onduleur de tension alimenté par une source de tension parfait impose à sa
sortie, grâce au jeu d’ouverture des interrupteurs, une tension alternative formée
d’une succession de créneaux rectangulaires à deux niveaux, la période de
fonctionnement est fixée par la commande des interrupteurs.
L’architecture de ce convertisseur se compose de plusieurs bras, connectés
chacun à une phase du réseau et comportant deux interrupteurs de puissance.

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Les interrupteurs sont commandés pendant une durée correspondant à un tiers de
période, mais avec des séquences décalées de 120° d’un bras par rapport aux
autres
D’où :
 A tous instants deux interrupteurs sont en état de conduire et les quatre
autres sont bloqués
 Deux interrupteurs d’un même bras doivent être commandé de façon
complémentaire afin de ne pas court circuiter la source de tension.
On obtient donc six séquences de conduction par période ; de plus il est
judicieux de considérer le montage comme étant l’association de trois onduleurs
monophasés en demi pont en décomposant la source continue par deux sources
équivalentes de tension E/2 avec un point milieu, noté O

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Etude de tensions
Les tensions VAO, VBO, VCO mesurées entre les points A, B, C et le point milieu
sont alors les tensions délivrées par les onduleurs monophasés. On peut alors
déterminer l’allure des tensions composées en tenant compte des relations
suivantes :

VAB = VAO - VBO


VBC = VBO – VCO

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VCA = VCO – VAO
L’analyse des chronogrammes des tensions composées, représentés sur la figure ci-dessous montre que l’on obtient un

système de tensions triphasé en marches d’escalier, d’amplitude E, de période T et désaphasée deux d’un angle 120°.
Au niveau de la charge on peut déduire les relations donnant les
expressions des tensions simples :
VAB = Va – Vb
VBC = Vb – Vc
VCA = Vc – Va
Et en effectuant la différence membre à membre entre la première et la
troisième relation :
UAB – UCA = Va – Vb – (Vc – Va)
UAB – UCA = 2Va – (Vb – Vc)
UAB – UCA = 3Va
D’où l’expression de la première tension simple :
1
Va = 3 (UAB – UCA)

En effectuant une permutation circulaire des indices A, B, C, on établit


les expressions des deux autres tensions simples :
1
Vb = 3 (UBC – UAB)
1
VC = 3 (UCA – UBC)

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Il est alors aisé de déduire les allures des tensions simples à partir de celles des
tensions composées. La figure ci-dessous illustre cette construction. Sur ces
chronogrammes, on voit que les trois tensions simples ont une forme en
créneaux alternativement positifs et négatifs, et qu’elles forment, elles aussi, un
système de tensions triphasées d’amplitude E/2, de période T égale à celle des
tensions composées. L’angle de déphasage qu’elles présentent entre elles, deux à
deux, est égal à 120°.

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Les expressions des valeurs efficaces sont :

E
 Pour les tensions composées : Ueff = √ 2

E
 Pour les tensions composées : Veff = √ 6

 ce qui conduit au rapport : Ueff =√ 3 Veff

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Au regarde de ces expressions, un onduleur triphasées pilotée par une
commande à 120°, ne permet un réglage des valeurs efficaces des tensions
composées et simples que par variation de la tension délivrée par la source
continue. La variation des instants d’allumage des interrupteurs n’engendrera
que le réglage de la fréquence des tensions de sortie, aussi s’il est nécessaire de
faire réglage les valeurs efficaces des tensions alternatives il faudra régler la
tension continue :
On devra dans ce but insérer un convertisseur statique en aval de l’onduleur,
et donc deux solutions s’imposent selon l’origine de la tension continue:

 Un hacheur si la source primaire est sa batterie d’accumulateur

 Un redresseur commandé si la source primaire est provient d’un réseau


d’alimentation triphasé
12. Autres applications de l’onduleur

L’onduleur trouve son application pour :


 le raccordement entre les panneaux photovoltaïques et le réseau
 les alimentations de secours pour PC : en cas de coupure du réseau,
l’onduleur sert au raccordement entre une batterie et le PC.
 L’alimentation du chauffage à induction (plaque de cuisson, four
industriel,) : pour un meilleur rendement, l’alimentation alternative du
chauffage doit être de fréquence supérieure à 50Hz ; ce qui est rendu
permis par l’onduleur.

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Conclusion

En résumé, la conversion DC/AC est un processus crucial pour alimenter


diverses applications avec du courant alternatif à partir de sources de courant
continu. Les onduleurs et les convertisseurs sont des éléments clés dans cette
conversion, offrant une gamme d'options en fonction des besoins spécifiques de
l'application.

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