Vous êtes sur la page 1sur 51

Energie solaire

Le photovoltaïque

Patrick MONASSIER
Université Lyon 1
Faculté des Sciences et Technologies
Master ERGE3

Diaporama réalisé à partir des publications du SER de juin 2011


Le photovoltaïque
Sommaire

Développement dans le monde 3

Développement en France 12

Les technologies du photovoltaïque 22

Les applications de l’énergie photovoltaïque 29

Développement durable et mix d’énergie 36

Energie photovoltaïque et le monde du bâtiment 40

La recherche et les fabricants industriels français 45

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 2


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 3
Une croissance exponentielle depuis quelques années
Dans le monde, le parc solaire photovoltaïque croît en moyenne de 35 % par an
depuis 1998.

Fin 2010, la capacité totale installée était évaluée entre 36 000 et 39 000 MW,
contre 1 500 MW en 2000. Le rythme d’installation de nouvelles capacités de
production, en constante augmentation, a désormais dépassé les 12 000 MW par
an. Les premières centrales solaires de grande capacité (plusieurs dizaines, voire
centaines de MW) ont vu le jour et leur nombre se multiplie.

En termes économiques, le marché mondial de l’industrie solaire photovoltaïque a


représenté environ 50 milliards de dollars en 2010.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 4


14 % de la consommation mondiale d’électricité en 2030
EPIA , l’association européenne du photovoltaïque, prévoit que le parc installé
pourrait atteindre environ 1 800 000 MW en 2030, pour une production
représentant 14 % de la consommation mondiale d’électricité.

À cette échéance, le solaire photovoltaïque permettra de fournir de l'électricité à


plus de 4,5 milliards d’individus, dont 3,2 milliards dans les pays en
développement où le photovoltaïque constitue un mode économique de
production d’électricité dans les zones éloignées des réseaux.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 5


Développement de la capacité
photovoltaïque mondiale (MW)
Source : EPIA

Chine
Etats-Unis
Reste du Monde
Japon
Europe

2011

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 6


Capacité photovoltaïque globale cumulée à l’horizon 2030
Source : EPIA

Hypothèse haute
Hypothèse modérée

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 7


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 8
Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 9
L’ Allemagne dispose du premier parc mondial

L’Allemagne a été le précurseur dans l’instauration d’un mécanisme de tarif d’achat


pour soutenir la développement de la filière. Avec 17 485 MW de puissance cumulée
installée fin 2010, ce pays est le premier producteur mondial d’électricité
photovoltaïque. Pour la seule année 2010, elle a installé environ 7 000 MW, soit
environ 60 % du marché mondial. Depuis janvier 2010, la croissance du photovoltaïque
en Allemagne est encadrée par un système de tarifs indexés sur les volumes de projets
réalisés, avec un objectif fixé par les pouvoirs publics à 51 000 MW à l’horizon 2020.

L’Italie : un marché en forte expansion


En Italie, le tarif d’achat est fonction de la taille de l’installation et du degré
d’intégration des procédés photovoltaïques. Le marché italien a récemment franchi un
seuil significatif, passant de 723 MW de capacités installées en 2009 à 2 500 MW en
2010. Le parc cumulé est évalué à 3 679 MW, ce qui fait de l’Italie le troisième pays au
monde en termes de capacités totales installées.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 10


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 11
Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 12
Un gisement solaire particulièrement favorable
La France dispose du cinquième gisement solaire européen. En moyenne, en France,
10 m² de panneaux photovoltaïques produisent chaque année 1 031 kWh, cette
production variant de 900 kWh en Alsace à 1 300 kWh dans la région Provence-
Alpes-Côte d'Azur. Outre-mer, ces 10 m² produisent 1 450 kWh.

Les technologies actuelles permettraient de couvrir toute la consommation


électrique du pays à partir d'une surface de panneaux de 5 000 km², soit environ la
surface qu'occupe aujourd'hui la totalité des côtés sud des toits des bâtiments
français.

Une maison individuelle en France métropolitaine disposant d'une installation


photovoltaïque de 3 kW sur son toit produira en moyenne 3 000 kWh par an, ce qui
représente à peu près la consommation d'électricité (hors chauffage et eau chaude
sanitaire) d'une famille de 4 personnes.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 13


« Théoriquement, il suffirait en France de réaliser le seul côté sud des toits en modules
photovoltaïques pour produire toute l'énergie électrique nationale. » Patrick Jourde et
Jean-Claude Muller, chercheurs au Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA ) et au CNRS .

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 14


L'évolution du parc français
Le marché du photovoltaïque connaît une croissance importante depuis 2004 avec
l’instauration du crédit d’impôt, et surtout depuis 2006 avec la mise en place du
tarif d’obligation d’achat.

Au 31 décembre 2010, les gestionnaires de réseaux évaluaient la puissance de


l’ensemble du parc photovoltaïque français raccordé au réseau à 973 MW, dont
808 MW en métropole et 165 MW en outre-mer et Corse (contre respectivement,
200 MW et 69 MW fin décembre 2009). La progression du parc en puissance sur
l’année 2010 a été de 262 %.

Sur une année, la production du parc photovoltaïque français représente environ


1.000.000 MWh d’électricité. Cette production correspond à la consommation
électrique de 436 000 habitants, tous postes de consommation confondus, soit
l’équivalent de la ville de Toulouse.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 15


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 16
Les objectifs du Grenelle de l’Environnement pour 2020
Le Grenelle de l’environnement fixe l’objectif d’un parc photovoltaïque installé
de 5 400 MW en 2020, capable d'alimenter 1 % de la consommation électrique
nationale.

La loi de mise en œuvre du Grenelle


prévoit de rendre obligatoires les labels
BBC (Bâtiment à Basse Consommation,
soit une consommation énergétique
inférieure à 50 kWh par m² et par an)
dès 2012 et BEPOS (Bâtiment à Energie
Positive) dès 2020. L’énergie
photovoltaïque sera déterminante pour
l’octroi de ces labels.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 17


La répartition géographique du photovoltaïque
Dans l’outre-mer
Fin 2010, 17 % de la puissance raccordée au réseau étaient constitués d’installations
situées en outre-mer. Ces départements, très ensoleillés mais également très isolés,
ont des coûts de production de l’électricité nettement plus élevés qu’en métropole.
Le développement de production décentralisée photovoltaïque y présente donc un
intérêt économique majeur.

En métropole
Les zones Ouest, Méditerranée, Rhône-Alpes et Sud-Ouest sont les leaders en
termes d’installations raccordées au réseau. Fin 2010, elles totalisaient 75 % du
nombre d’installations raccordées en métropole et 78 % de la puissance raccordée.

Fin 2010, le parc cumulé atteignait 993 MW : 20 MW en production dans les sites
isolés, 808 MW en métropole et 165 MW en outremer et Corse.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 18


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 19
Une filière professionnelle qui s’organise
Depuis 2006, le nombre de sociétés travaillant à la production, la distribution ou
l’installation de systèmes photovoltaïques a fortement augmenté. Ainsi SER-SOLER ,
le groupement français des professionnels du solaire photovoltaïque, qui comptait
fin 2006 environ 30 adhérents, regroupe aujourd’hui 270 membres.

QualiPV, l’appellation pour la qualité d’installation des systèmes solaires


photovoltaïques raccordés au réseau dans le secteur du résidentiel, a connu une
forte progression et enregistre plus de 6 000 sociétés d’installateurs.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 20


Le parc français est composé essentiellement de systèmes photovoltaïques de
faible puissance, intégrés en façade ou en toiture sur les habitations
domestiques : en métropole, 91 % des installations ont une puissance inférieure
ou égale à 3 kW.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 21


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 22
Définition et principe de fonctionnement d’une cellule
photovoltaïque

Une cellule photovoltaïque est un composant électronique qui, exposé à la


lumière, génère de l’électricité. Elle peut être utilisée seule (calculatrice, montre…)
mais, la plupart du temps, les cellules sont regroupées dans des modules ou
panneaux photovoltaïques. Il existe plusieurs familles de cellules photovoltaïques.
Actuellement, les plus répandues sur le marché sont les cellules en silicium
cristallin et les cellules en couches minces. D’autres en sont au stade de la
Recherche et Développement.

Le rendement est le
rapport entre l'énergie
solaire captée et l'énergie
électrique produite.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 23


Les cellules en silicium cristallin
Ce type de cellule est constitué de fines plaques de silicium, un élément chimique
très abondant et qui s’extrait notamment du sable ou du quartz. Le silicium est
obtenu à partir d’un seul cristal ou de plusieurs cristaux : on parle alors de cellules
monocristallines ou multicristallines. Les cellules en silicium cristallin sont d’un bon
rendement (de 14 à 15 % pour le multicristallin et de près de 16 à 19 % pour le
monocristallin). Elles représentent un peu moins de 90 % du marché actuel.

Les cellules en couches minces


Les cellules en couches minces sont fabriquées en déposant une ou plusieurs couches
semi-conductrices et photosensibles sur un support de verre, de plastique, d’acier…
Cette technologie permet de diminuer le coût de fabrication, mais son rendement est
inférieur à celui des cellules en silicium cristallin (il est de l’ordre de 5 à 13 %). Les
cellules en couches minces les plus répandues sont en silicium amorphe, composées
de silicium projeté sur un matériel souple. La technologie des cellules en couches
minces connaît actuellement un fort développement, sa part de marché étant passée
de 2 %, il y a quelques années, à plus de 10 % aujourd'hui.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 24


Les autres types de cellules
Les cellules à concentration : elles sont placées au sein d’un foyer optique qui
concentre la lumière. Leur rendement est élevé, de l’ordre de 20 à 30 %, mais elles
doivent absolument être placées sur un support mobile afin d’être constamment
positionnées face au soleil.

Les cellules organiques : composées de semi-conducteurs organiques déposés sur


un substrat de plastique ou de verre, ces cellules, encore au stade expérimental,
offrent un rendement moyennement élevé (de l’ordre de 5 à 10 %) mais présentent
des perspectives intéressantes de réduction de coûts.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 25


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 26
La recherche en France et dans le monde
En France, le budget national de R & D a augmenté sensiblement depuis 2003. Ce
budget représente près de la moitié du budget de recherche sur les énergies
renouvelables. Les principaux acteurs de la recherche en France sont les grands
établissements de recherche publique : CNRS et universités. Porté par les équipes
du CEA , du CNRS et du CST B, l’INES (Institut National de l’Energie Solaire) est le
premier centre français et l’un des premiers européens dédié à la recherche sur le
photovoltaïque. L’IRDEP (Institut de Recherche et de Développement sur l’Energie
Photovoltaïque), créé par ED F, le CNRS et l’ENS CP, est, quant à lui, centré en
particulier sur la filière innovante des couches minces.

Enfin, de nombreux industriels – Photowatt, Emix, Apollon Solar, SolarForce,


Invensil, BP Solar, Tenesol…– poursuivent une activité de recherche dans le cadre de
programmes de l’Agence Nationale de la Recherche / ADE ME. Le projet Solar Nano
Crystal, regroupant l’essentiel des industriels français du silicium est né dans le
cadre des programmes mobilisateurs de l’Agence de l’Innovation Industrielle.

Au total dans le monde, près de 500 millions de dollars étaient consacrés à la


recherche publique pour la filière photovoltaïque.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 27


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 28
Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 29
Le photovoltaïque raccordé au réseau

Jusqu’à présent, la plupart des installations raccordées au réseau étaient


installées sur des bâtiments. Depuis quelques années, des centrales
photovoltaïques, représentant plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de
MW, se développent dans différents pays.

Le photovoltaïque non raccordé au réseau électrique


L’électricité photovoltaïque ne nécessite pas de réseau électrique. C’est pourquoi
elle constitue une énergie précieuse pour les pays en développement, qui ne
disposent pas de réseau électrique, et pour les sites isolés.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 30


Le photovoltaïque raccordé au réseau

Le photovoltaïque et le bâtiment
Sur le bâti, il existe un potentiel très important de surfaces pouvant accueillir
l’énergie photovoltaïque et, dans la plupart des pays, les panneaux
photovoltaïques sont installés en toiture. Au 31 décembre 2010, les
gestionnaires de réseau évaluaient la puissance de l’ensemble du parc
photovoltaïque français raccordé à 973 MW.

La répartition du parc en puissance est la


suivante : 42 % des installations y sont
faites sur le toit des logements individuels,
48 % sur de larges toitures comme celles
des logements collectifs, des usines, des
bâtiments commerciaux, des hangars
agricoles, ou des bâtiments publics. Les 10
% restants sont des centrales au sol. Les
systèmes peuvent être de toute taille : de 1
kW à plusieurs MW.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 31


Le photovoltaïque raccordé au réseau

Les centrales au sol


Les constructions de centrales photovoltaïques, dont la puissance est
généralement supérieure à 1 MW, se sont multipliées ces dernières années, en
Espagne, au Portugal et aux Etats-Unis. En France, les premiers projets ont vu le
jour en 2008, essentiellement dans le sud de la France.

Dans une centrale au sol, les modules


photovoltaïques peuvent être fixés sur un
angle d’exposition optimal au soleil, ou
montés sur un ou deux axes motorisés
permettant aux capteurs de suivre la
trajectoire du soleil. Ce système de
«tracker» permet d’augmenter le
rendement solaire de près de 30 %, mais
les coûts d'investissement et de
maintenance sont plus élevés.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 32


Le photovoltaïque non raccordé au réseau
L’électrification rurale dans les pays en développement
Deux millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité dans le monde et 80 %
d’entre elles vivent en milieu rural où la faible densité de population rend prohibitif
le coût du raccordement au réseau électrique public. Le photovoltaïque permet de
couvrir à moindre coût la plupart des besoins de la population. Les applications
domestiques fournissent l’électricité nécessaire à l’éclairage et au fonctionnement
des équipements de communication.
Le photovoltaïque est également utilisé pour
satisfaire d’autres besoins fondamentaux : l’accès
à l’eau potable assuré par des panneaux
photovoltaïques utilisés pour le pompage et la
purification de l’eau.
Il existe également des systèmes photovoltaïques
autonomes de plus forte puissance qui
alimentent en électricité des écoles et des
hôpitaux. En moyenne, une surface de 10 m² de
panneaux photovoltaïques suffit pour alimenter
un petit centre médical en Afrique.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 33


Le photovoltaïque non raccordé au réseau

Les sites isolés en France


Certains sites isolés, bergeries, gîtes, refuges ne peuvent pas être alimentés en
électricité par les réseaux publics. L’énergie photovoltaïque est alors utilisée
pour produire de manière autonome de l’électricité.

Un fonds de soutien, le FACE


(Fonds d’Amortissement des
Charges d’Electrification), dont la
gestion est assurée conjointement
par l’Etat, les collectivités locales
et les distributeurs d’électricité,
apporte une aide financière aux
projets d’électrification de ces
sites. De nombreuses réalisations
ont déjà bénéficié de ce fonds.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 34


Les systèmes hybrides
Les applications hybrides permettent d’utiliser différentes sources
renouvelables (photovoltaïque, éolien, petite hydraulique, biomasse…) afin de
mieux garantir la qualité de l’approvisionnement en électricité. Dans tous les
cas, ces systèmes hybrides sont couplés avec des batteries.

D’une manière générale, les énergies éolienne et photovoltaïque constituent


deux solutions complémentaires permettant d’électrifier, efficacement et à
moindre coût, les sites isolés.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 35


Le potentiel de l’énergie solaire est immense. L’Agence Internationale de l’Énergie
(AIE ) a calculé qu’une surface de 145 000 km² (soit 4 % de la surface des déserts
les plus arides) serait suffisante pour couvrir la totalité des besoins en électricité
de la planète.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 36


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 37
Un élément capital pour atteindre le « Facteur 4 »
En 2003, la France a pris l’engagement de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet
de serre d’ici 2050. Cet objectif traduit l’effort que les pays industrialisés doivent
accomplir ensemble pour que les émissions actuelles soient divisées par 2 au niveau
planétaire. Dans notre pays, le secteur du bâtiment est, avec les transports, celui
qui émet le plus de gaz à effet de serre.

Le potentiel de réduction de gaz à effet de


serre de ce secteur est très important : avec
des capteurs solaires thermiques et
photovoltaïques intégrés en façade et en
toiture, il est possible de transformer les
bâtiments pour les rendre producteurs nets
d’énergie renouvelable. Le bâtiment peut
produire, grâce à l’énergie solaire, plus
d’énergie qu’il n’en consomme.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 38


La production d’électricité photovoltaïque est maximale autour de midi en été. C’est
à ce moment que la courbe de charge horaire estivale marque elle aussi une pointe,
en raison des nombreux appareils et systèmes de climatisation mis en marche. Cette
demande ponctuelle se traduit par un pic de consommation qui nécessite souvent le
démarrage de centrales thermiques. Le parc photovoltaïque, qui atteint sa
productivité maximale durant ces périodes, permet de réduire l’appel aux énergies
fossiles. À ce niveau modeste, le solaire photovoltaïque contribue utilement au mix
énergétique.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 39


En France, depuis plusieurs années, le monde du bâtiment et les professionnels du
photovoltaïque travaillent ensemble pour développer le bâtiment à énergie positive.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 40


Le photovoltaïque joue un rôle important pour améliorer les performances
énergétiques du bâti, tout en en constituant un des éléments constructifs : tuiles,
panneaux de toiture, vitrages, façades, garde-corps de fenêtre, balcon ou terrasse,
brise-soleil …

Le développement de ces systèmes permettra :

• de proposer à l’industrie du bâtiment un large éventail de solutions


multifonctionnelles (couverture, étanchéité, protection solaire, gestion des apports
lumineux, fonction antibruit, etc.) qui diminuera d’autant le montant réel de
l’investissement
• de favoriser la pénétration du photovoltaïque dans l'architecture française grâce à
un meilleur design des systèmes
• de positionner les industriels et artisans du photovoltaïque sur un secteur
innovant et à forte valeur ajoutée
• de développer en France un savoir-faire et une expérience unique en matière
d’intégration au bâti, que les mécanismes tarifaires de nos voisins européens n’ont
pas favorisé.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 41


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 42
En France, le secteur du bâtiment représente une consommation énergétique de 70
millions de tonnes équivalent pétrole, soit 42 % de la consommation finale et près
de 25 % des émissions de CO₂. La consommation moyenne annuelle d’énergie
primaire du secteur du bâtiment est proche de 400 kWh par m² et par an.

Pour répondre à ses engagements « Facteur 4 » et dans le cadre du Grenelle de


l’Environnement, le Parlement a fixé deux objectifs à ce secteur :

• dès 2012, les constructions neuves répondront aux normes Effinergie basse
consommation, c’est-à-dire qu’ils ne devront pas consommer plus de 50 kWh
d’énergie primaire par m² et par an.

• dès 2020, les nouveaux bâtiments, dits BEPOS , devront être « à énergie positive
», c’est-à-dire qu’ils produiront plus d’énergie qu’ils n’en consommeront.

Ces deux objectifs ne pourront être atteints sans substituer les énergies
renouvelables aux énergies fossiles, en particulier l’énergie solaire intégrée au
bâtiment qui jouera un rôle majeur.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 43


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 44
Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 45
La recherche photovoltaïque française

La recherche française, majoritairement représentée par le CEA , le CNRS ainsi que les
Universités et les Écoles d’Ingénieurs, avec deux instituts spécialisés (INES – Institut
National de l’Energie Solaire, et IRDEP – Institut de recherche et développement sur
l’énergie photovoltaïque), couvre un large spectre d’études dans le domaine du
photovoltaïque. Ces activités vont de la recherche fondamentale très en amont de la
chaîne de valeur, à des projets finalisés et des prototypes industriels.

Les acteurs industriels de la filière photovoltaïque

Fin 2010, la France comptait 15 fabricants de modules et/ou de cellules dont l’unité
de fabrication est implantée sur le territoire. La capacité française de production 2010
s’établissait à 423 MW, pour une capacité prévisionnelle 2011-2012 de 1020 MW.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 46


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 47
Les autres acteurs industriels de la filière photovoltaïque
Les autres acteurs se répartissent dans les domaines d’activités suivants :
équipementiers, fabricants de matériaux solaires, fabricants de structures support,
fabricants de matériel électrique et/ou d’onduleurs, fabricants de solutions de
stockage et fabricants de solutions de recyclage. Ainsi, de la chimie en amont à
l’électronique et la mécanique en aval, SER -SOLER a recensé, au travers d’un
annuaire dédié, près de 200 industriels actifs sur l’ensemble du territoire. Le
nombre d’emplois dans l’industrie est passé de 3 200 équivalents temps plein fin
2009 à 7 700 fin 2010. Au total, fin 2010, la filière photovoltaïque représentait
environ 24 300 emplois directs, toutes activités confondues, contre 8 500 fin 2009.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 48


La baisse des coûts des technologies photovoltaïques
Depuis 1980, le développement considérable de la filière, notamment en
Allemagne et au Japon, a permis une diminution de coûts importante. En
moyenne, sur cette période, le prix des systèmes photovoltaïques a baissé de 7 %
par an.

Cette diminution s’explique par les avancées technologiques réalisées chaque


année sur le rendement des panneaux et sur l’industrialisation des procédés de
fabrication, mais aussi par les gains d’échelles que réalisent les industriels grâce à
la montée en puissance des marchés mondiaux. Depuis 1976, on observe que les
prix baissent de 20 % chaque fois que la production cumulée double.

Le développement de l’énergie photovoltaïque dans notre pays et l’action


volontariste des industriels français va encore accélérer cette diminution des coûts
de fabrication.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 49


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 50
L’extrapolation de ces courbes conduit à 1 $/W
pour une production cumulée de 75 000 MW.
Le doublement de l’activité dans le domaine
photovoltaïque permet de réduire les coûts de 20 %.

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 51

Vous aimerez peut-être aussi