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La Géothermie

Patrick MONASSIER
Université Lyon 1
Faculté des Sciences et Technologies
Master ERGE3

Diaporama réalisé à partir des publications du SER de mars 20011

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La Géothermie

Sommaire

La géothermie en Europe et dans le monde 3

La géothermie en France 10

Une source d’énergie renouvelable et inépuisable 17

Principes de fonctionnement et usages 22

Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 06/2011 2


Patrick Monassier - ERGE3 Réalisé selon les publications SER 03/2011 3
La chaleur géothermique
dans le monde.
Fin 2009, plus de 70 pays utilisaient la
géothermie pour produire de la chaleur. L a
puissance installée est estimée à 50,6 GW, ce
qui correspond à une production annuelle
supérieure à 120 000 GWh.

Les principaux pays producteurs sont le


Japon, la Chine, la Russie, les pays d’Europe
de l’est, centrale et orientale, et les Etats-
Unis. L a France a joué un rôle de pionnier
dans le développement de la géothermie, en
particulier dans le Bassin parisien qui
présente la plus grande densité au monde
d’opérations de géothermie en
fonctionnement, grâce à son très important
gisement.

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Les ressources mondiales de géothermie (source BRGM)

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L’électricité géothermique dans le monde
On dénombre aujourd’hui plus de 350 installations géothermiques haute et moyenne
énergie dans le monde. La puissance totale de ces centrales électriques est d’environ
10 700 MW en 2010 (contre 8 000 MW en 2000), soit 0,3 % de la puissance mondiale
électrique installée sur la planète. En nombre de MWh produits, la géothermie
constitue, avec la biomasse et l’éolien, l’une des quatre principales sources
d’électricité renouvelable dans le monde après l’hydroélectricté.

Les principaux pays producteurs se situent sur la périphérie du Pacifique : six sur le
continent américain pour plus de 4 550 MW, cinq en Asie pour plus de 3 800 MW,
deux en Océanie pour 630 MW. L ’Europe compte six pays producteurs (Allemagne,
Danemark, France, Islande, Italie, Suède) pour une puissance de 1 470 MW, et deux
seulement en Afrique pour 174 MW.

La géothermie couvre 0,4 % des besoins mondiaux en électricité. Sa contribution aux


besoins nationaux peut être bien plus élevée dans certains pays, et atteindre plusieurs
pourcents.

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La situation européenne
En 2009, on estimait la puissance électrique installée de l’ensemble des pays de
l’Union Européenne à environ 900 MWe. L a puissance thermique s’élevait quant à
elle à environ 2 900 MWth pour l’utilisation directe de la chaleur (hors PAC
géothermiques).

Le marché annuel des


PAC géothermiques
dans les pays de l’Union
Européenne est estimé à
103 150 unités en 2009.

Le parc installé s’élevait


à près de 900 000 PAC
géothermiques en
fonctionnement.

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Un gisement favorable
En Ile-de-France, la géothermie peut être considérée comme la première énergie
renouvelable : en effet, la région compte à ce jour 34 centrales géothermiques en
fonctionnement, dont 16 dans le seul département du Val-de-Marne qui
représente 40 % de la géothermie française.

La France a joué un rôle de pionnier dans le développement de la géothermie


avec la valorisation du Bassin parisien (aquifère du Dogger) qui présente la plus
grande densité au monde d’opérations de géothermie basse énergie en
fonctionnement.

Sur l’ensemble de son sous-sol, notre pays recèle un potentiel géothermique très
important, dont seule une infime partie est aujourd’hui exploitée, que se soit par
la géothermie basse énergie ou par les pompes à chaleur (géothermie très basse
énergie).

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Le gisement géothermique français (source : BRGM)

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Le chauffage urbain
La France dispose de 65 installations dédiées au chauffage urbain, réalisées pour
l’essentiel dans les années 1980. Elles assurent la couverture des besoins de près de
200.000 équivalent-logements, dont 150.000 en région parisienne.

Après une quinzaine d’années de pause, liée aux cours relativement bas des
énergies fossiles, la géothermie connaît un regain, et de nouvelles opérations voient
le jour. La Région francilienne a relancé la géothermie en investissant avec l’ADEME,
sur la période 2008-2013, 22 millions d’euros dans la création de six puits et la
remise en état de six autres. Cette opération permettra, d’ici 2013, de chauffer
30.000 logements nouveaux.

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Les pompes à chaleur pour particuliers
La géothermie avec usage de pompes à chaleur sur aquifères superficiels, sur
capteurs horizontaux ou sur sondes verticales connaît également un regain d’intérêt
depuis quelques années pour le chauffage et le refroidissement.

La France participe au développement rapide et sans précédent de ce marché qui


devient un des plus importants d’Europe :
en 2010, environ 9 000
pompes à chaleur ont été
installées.

Le crédit d’impôt accordé


pour l’acquisition de pompes
à chaleur a joué un rôle
important dans la croissance
de ce marché. Depuis 2010, le
coût de la main d’œuvre pour
la réalisation du forage est
inclus dans le crédit d’impôt.

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La production d’électricité
La France est forte d’une expérience de production d’électricité à partir de la
géothermie au travers notamment de la centrale de Bouillante en Guadeloupe en
service depuis plus de 20 ans. Depuis la mise en service fin 2004 d’une seconde
unité « Bouillante 2 » d’une capacité de 10 MW, la capacité actuelle de production
d’électricité de Bouillante s’élève à 15 MW. Un projet de construction d’une
nouvelle unité « Bouillante 3 » est actuellement à l’étude, elle pourrait fournir un
potentiel de production supplémentaire de 10 à 40 MW. C’est d’ailleurs dans les
départements d’outre-mer que les perspectives de production d’électricité sont les
plus prometteuses. Des puits d’exploration sont actuellement en cours de
réalisation en Martinique et à la Réunion pour évaluer les potentiels géothermiques
de ces îles.

En métropole, la production d’électricité a commencé avec le projet de Soultz-sous-


Forêts qui utilise la technologie dite Enhance Geothermal Systems (EGS). Celle-ci
consiste à réchauffer de l’eau à près de 200 °C en l’injectant en profondeur au
contact de roches chaudes. Lorsque l’eau remonte à la surface sous forme gazeuse,
elle est exploitée par des turbines afin de produire de l’électricité.

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La géothermie : une énergie propre et durable
La géothermie produit peu de rejets, c’est une énergie propre qui ne participe pas
à la dégradation du climat et qui ne nécessite pas de transport ni de stockage de
substances polluantes ou dangereuses. En profondeur, la planète dispose d’un
stock de chaleur illimité à l’échelle humaine et, à sa surface, le sol est réchauffé
par le rayonnement solaire et la migration des eaux de pluie.

Une énergie renouvelable


Les quantités d’eau chaude contenues dans les réserves souterraines ne vont pas
disparaître à cause des exploitations géothermiques. Au contraire, les quantités
d’eau vont se renouveler grâce au ruissellement naturel ; quant à la chaleur, celle-
ci provient à 90 % du gisement minéral.

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La chaleur de la terre : www.geothermie-perspectives.fr

La chaleur du proche sous-sol : Le rayonnement solaire et les conditions climatiques


ont une influence sur la température terrestre des premiers mètres du sous-sol. Au-
delà, l’énergie géothermale provient de la chaleur stockée depuis des millions d’années
dans l’écorce terrestre. La quantité moyenne d’énergie des roches de la croûte terrestre
par km3 représente environ 15 millions de tep.

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Une énergie peu émettrice de CO₂
Les centrales géothermiques émettent en moyenne 55 g de CO ₂ par kWh, soit
environ 10 fois moins qu’une centrale thermique fonctionnant au gaz naturel.
Ces émissions peuvent être réduites à néant lorsque l’installation réinjecte les
liquides géothermaux dans leurs réserves souterraines, ce qui est souvent le
cas pour les installations modernes.

Une disponibilité planétaire


La chaleur présente dans les profondeurs vient du centre même de la Terre, et
est ainsi répartie également sur l’ensemble de sa surface. Ainsi, il n’existe pas
de bon ou mauvais site géothermique, la chaleur naturelle étant tout
simplement disponible partout sous nos pieds. La seule variable déterminant le
choix d’un site reposera sur la facilité d’accès à cette ressource (composition du
sous-sol, situation en surface, etc.).

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Géothermie très basse énergie : température inférieure à 30 °C
Elle est caractérisée par l’exploitation d’une ressource de température inférieure à
30 °C ne permettant pas une utilisation directe de la chaleur par simple échange.
Elle nécessite donc la mise en œuvre de pompes à chaleur qui prélèvent cette
énergie à basse température pour l’augmenter à une température suffisante pour le
chauffage.

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Les pompes à chaleur géothermiques
Elles valorisent les calories du sol ou de l’eau des nappes par le biais de réseaux de
capteurs, de sondes ou de forages d’eau. L es capteurs étant installés à la
profondeur requise pour que la température soit quasiment constante toute
l’année, ce type de PAC est performant quelle que soit la température hivernale.

Capteurs horizontaux : Ils sont répartis et enterrées horizontalement à faible


profondeur (de 0,60 m à 1,20 m) dans le terrain. Selon la technologie employée, de
l’eau additionnée d’antigel ou le fluide frigorigène de la pompe à chaleur circule en
circuit fermé à l’intérieur de ces capteurs.

Capteurs verticaux (ou sondes géothermiques) : Ils sont installés dans un


forage et scellés par du ciment. La profondeur peut atteindre jusqu’à 200 m où la
température du sol est stable tout au long de l’année. On y fait circuler en circuit
fermé de l’eau additionnée de liquide antigel. L ’emprise au sol est minime par
rapport à des capteurs horizontaux. Pour chauffer une maison de 120 m2
habitables, deux sondes géothermiques de 50 m de profondeur conviennent. L e
forage étant réglementé, une déclaration préalable à la DRIRE doit être demandée
avant l’installation de la PAC.

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Les champs de sonde
Pour chauffer des grands bâtiments ou un groupe de logements, il est aussi
possible d’installer une série de sondes géothermiques verticales. De cette
manière, on dispose d’un plus grand potentiel de chaleur terrestre. Pour un
champ de sondes, on installe plusieurs sondes géothermiques à des profondeurs
variant de 30 à 300 mètres et à intervalles réguliers. L es sondes sont
rassemblées dans les conduites et raccordées à une ou plusieurs pompes à
chaleur.

Les PAC aquathermiques


Les PAC aquathermiques ou hydrothermiques puisent la chaleur contenue dans
l’eau. L e plus souvent, c’est dans les nappes phréatiques que l’on trouve une eau
à température suffisante (7 à 12 °C) et constante. Il est également possible
d’utiliser l’eau d’une rivière ou un lac. L es PAC sur eau de nappe nécessitent un
ou deux forages de 30 à 100 m de profondeur. Ce type de captage est réglementé
et doit faire l’objet d’une déclaration préalable.

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Fondations thermoactives (ou pieux géothermiques)
Certains grands bâtiments nécessitent pour des raisons de portance d’être construits
avec des fondations sur pieux en béton. Il est possible d’équiper ces pieux de
capteurs (tubes de polyéthylène placés au cœur du pieu) et de connecter ce système
de captage à une pompe à chaleur pour capter l’énergie du sol et fournir de la
chaleur ou du froid au bâtiment.

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Géothermie basse et moyenne énergie
La géothermie basse énergie repose classiquement sur l’utilisation directe de la
chaleur de l’eau chaude contenue dans les aquifères profonds.

Réseaux de chaleur et doublets géothermiques

Le chauffage d’un quartier ou d’un ensemble d’immeubles d’habitat collectif peut


s’effectuer par l’intermédiaire d’un réseau de chaleur, c’est-à-dire un réseau de
canalisations de grande longueur chargé de distribuer la chaleur dans des sous-
stations au pied de chaque immeuble ou de chaque groupe d’immeubles.

Si l’eau de l’aquifère exploité est chargée en sels minéraux, et que son rejet en
surface n’est pas compatible avec les normes environnementales, il est nécessaire de
réinjecter le fluide dans sa nappe d’origine. Son exploitation nécessite donc deux
forages, un forage de production et un forage de réinjection, c’est la technique du
doublet géothermique. Afin d’éviter les interférences de température entre les deux
forages, il convient d’espacer les puits d’une distance évaluée selon les
caractéristiques de l’opération de géothermie.

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Géothermie haute énergie
La production d’électricité d’origine géothermique est possible sur les réservoirs dont
la température est comprise entre 150°C et 350°C et permettant des débits de
production de fluides suffisants.

Plusieurs méthodes et techniques de production d’électricité géothermiques existent :

• Pour les sources de vapeur haute température, que l’on retrouve notamment sur les
zones de volcanisme actif, l’électricité peut être produite directement par injection de
la vapeur dans une turbine ou indirectement par échange de chaleur avec une eau
moins corrosive.

• Pour les sources moins chaudes (moins de 175 °C), les techniques employées (ex :
cycle binaire) jouent sur la condensation puis la détente du fluide géothermal.

• La technologie des « Enhanced Geothermal Systems » (EGS), telle qu’elle est


expérimentée à Soultz-sous- Forêts en France, consiste à injecter de l’eau dans les
roches chaudes et à exploiter la vapeur créée pour produire de l’électricité.

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Applications diverses de la géothermie

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