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EWASH & TI Journal, 2019 Volume 3 Number 1, Page 01-14

Environmental and Water Sciences, Public Health & Territorial Intelligence


Env.Wat. Sci. pub. H. Ter. Int. J.
ISSN Electronic Edition : 2509 - 1069
Acces on line : http://revues.imist.ma/?journal=ewash-ti/

Section : Environmental and Water Sciences


Publication type : Full paper

Hydrogeological characterization and artificial recharge of the


Tinejdad palm groove aquifer (South-East Morocco)
Caractérisation hydrogéologique et recharge artificielle de la nappe de la
palmeraie de Tinejdad (Sud-Est marocain)

Received 18 Jan. 2019 ABDERRAHMAN MAHBOUB1, MOHAMED HILALI2, HALA MOUDDEN1, JIHANE
Accepted 28 Jan.2019 TLEMCANI2, SOUAD BOUMESHOUL1 ABDELLAH ISMAILI ALAOUI1
On line 31Mar. 2019 (1) Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris
Errachidia, Maroc
Email :mahboub.abderrahman@gmail.com,halamoudden@gmail.com,boumeshoul.sou
ad@gmail.com, abdellahismailialaoui92@gmail.com
(2) Equipe de Recherche de Génie des Mines, de l’Eau et de l’Environnement / Faculté
des Sciences et Techniques d’Errachidia
Errachidia, Maroc
Email : hilali2@hotmail.com,jihan.tlemcani@gmail.com

KEY WORDS Abstract The Tinejdad palm grove aquifer, located in South-East Morocco, is
Tinejdad aquifer, Khettaras, experiencing a recrudescence of pumping and a decrease in rainfall. The
Aridity, Pumping, Artificial experiments carried out on the hydrological regime of the wadis showed the
recharge, Dams. interest of the establishment of prohibition and safeguarding perimeters of
khettaras and the artificial recharge of the aquifer by the installation of systems
allowing infiltration in the wadi beds. The most suitable technique for flood
waters is the setting up of dams in the wadis to artificially increase the contact
area by making “dead arms” work and decrease the flow velocities downstream
of the dam, while preserving groundwater resources by groundwater contracts
setup and delimiting the prohibition and safeguarding perimeters.

MOTS CLES
Nappe de Tinejdad, Résumé La nappe de la palmeraie de Tinejdad, située dans le SE marocain,
Khettaras, Aridité, connaît une recrudescence des pompages et une diminution des apports
Pompages, Recharge pluviométriques. Les expérimentations effectuées sur le régime hydrologique des
artificielle, Seuils. oueds de la région ont montré l’intérêt de l’instauration des périmètres
d’interdiction et de sauvegarde des khettaras et de la recharge artificielle de la
nappe par la mise en place de systèmes favorisant l’infiltration dans les lits des
oueds. La technique la plus adaptée pour les eaux de crues est la mise en place de
seuils dans les oueds pour augmenter artificiellement la surface de contact en
faisant travailler des bras morts et diminuer les vitesses de l’écoulement à l’aval
du seuil, tout en préservant les ressources en eau souterraines par l’élaboration
des contrats de nappe et la délimitation des périmètres d’interdiction et de
sauvegarde.

A. MAHBOUB & al 1
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1. Introduction Ce bassin est limité à l'Ouest par le bassin du Dadès, au Sud


Au cours des dernières décennies, le Maroc s’est développé par le bassin de Maïder, à l'Est et au Nord par le bassin de
dans un contexte de vulnérabilité face au réchauffement Ziz. La zone étudiée comprend le tronçon de l’oued Ifegh
climatique. En effet, le changement climatique a accentué la limité en amont par le barrage Timkit et à l’aval par la
dynamique de pression sur les ressources naturelles et a confluence avec l’oued Tanguerfa (longueur: 24 Km) et le
affecté en général la résilience des écosystèmes forestiers et tronçon de l'oued Toudgha limité en amont par Jbel Asdaf et
du secteur agricole, à cause notamment de la raréfaction à l'aval par la confluence avec oued Tanguerfa (longueur:
des ressources en eau. 23 Km).

On rappele que l’’activité économique dans la région de L'ensemble de la plaine est inscrit dans la zone climatique
Tinejdad se base principalement sur l’agriculture [1]. Celle-ci aride à saharienne avec une pluviométrie moyenne annuelle
est pratiquée, en plus grande proportion, sur les terrains de 130 mm [3].Les écarts enregistrés pour les moyennes
irrigués dans les plaines et terrasses longeant les cours mensuelles entre les mois de Juillet et Mars sont
d’eau. Depuis longtemps on puisait un appoint d’eau à partir importants : 0,3 mm à 0 mm en Juillet et 20 mm en Mars
de la nappe par les khettaras [2]. La combinaison du dans la station de Ait Bouijane située en amont de l’oasis de
surpompage et les sécheresses ont conduit à l’épuisement Tinejdad.
des stocks des nappes phréatiques dans ces zones [3]. D’où Les températures moyennes annuelles sont relativement
la nécessité de reconstituer le stock de ces nappes en élevées avec des amplitudes thermiques journalières et
adoptant des dispositifs de recharge artificielle des nappes annuelles très élevées. La tmepérature moyenne observée à
très efficaces. Ait Bouijane est de 17.4 °C. L'évaporation varie entre 60 et
Depuis plusieurs années, les systèmes de recharge sont 85 mm en janvier, et entre 275 et 512 mm en juillet.
adoptés dont le système traditionnel par les seuils qui Le réseau hydrographique dans la zone de Tinejdad
permettent de freiner les courants pendant les crues pour constitue une partie de celui du grand bassin de Rhéris,
favoriser l’infiltration. Mais, ces systèmes montrent leur comprenant les affluents suivants :
limite et ne sont pas très efficaces. Les cours d’eau dans ces
bassins présentent des pentes moyennes de 1,2%. Vers - Oued Toudgha qui prend naissance dans les montagnes
l’amont, les cours d’eau présentent des pentes assez raides du flanc Sud du Haut Atlas, contrôlé par la station de Aït
avant d’enregistrer à l’aval des pentes modérées les Bouijane ou la superficie du bassin de Toudgha au niveau de
caractérisant comme des rivières de plaines, avec des ce point est de : 704 km² ;
réseaux hydrographiques très denses permettant la - Oued Ferkla constitue le prolongement de l’oued
formation des méandres par les courants de surface et du Toudgha au niveau de la palmeraie de Tinejdad, contrôlé
fond [4]. D’autre part, l’abondance des confluents et vers l’aval par la station de Meroutcha ;
défluents confirment l’imperméabilité du sol et du sous-sol - Oued Tanguerfa est le prolongement de l’Oued Ifegh qui
aux bas-bassins. prend naissance aussi dans le Haut Atlas génèrant des crues
relativement régulières ;
2. Matériel et méthodes - Oued Ichem (Satt) issu du versant nord de Jebel Sagharo
La zone de Tinejdad, située dans le Sud-Est marocain, fait dans l’Anti-Atlas oriental.
partie du bassin de Rhéris englobant les sous bassins de Les affluents Tanguerfa et Ichem rejoignent oued Ferkla à
Toudgha-Ferkla, Hanich et Gounat (Cf. Fig. 1). l’aval de Tinejdad. Les apports annuels de ces oueds sont
constitués principalement par les eaux de crues. L’apport
moyen observé au niveau de la statuon d’Ait Bouijane est
3
évalué à près de 27 Mm (période 1967-2017).
L’étude de la recharge artificielle de la nappe de la palmeraie
de Tinjejdad se basera sur une approche méthodologique
bien structurée composée de :
- Collecte des données pluviométriques et hydrologiques
pour mieux caractériser le régime hydrologique, les
événements exceptionnels et le transport solide du bassin
de l’oued Ferkla ;
- Recours aux cartes topographiques de la région et du
modèle numérique de terrain ;
- Utilisation de la cart géologique de la région de Tinejdad
à 1/100000 (la seule carte disponible) ;
Fig. 1 : Carte de situation de la zone d’étude - Délimitation de la nappe de la palmeraie de Tinejdad ;
Source : Travail personnel
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- Collecte des données des forages d’eau et de l’historique En général, les perméabilités de ces formations sont faibles
-5 -7
piézométrique ; (1.8 10 m/s à 9.3 10 m/s), mais peuvent parfois atteindre
-3 -3
- Inventaire des khettaras de la palmeraie de Tinejdad ; des valeurs comprises entre 3.7 10 m/s et 1.2 10 m/s dans
- Choix des sites de recharge, en analysant les apports les calcaires fissurées, et certains conglomérats peu
superficiels ; consolidés [1].
- Elaboration des périmètres de sauvegarde et
Les valeurs des transmissivités sont très variables en
d’interdiction des khettaras ;
fonction des niveaux aquifères quaternaires captés au
- Analyse de l’efficacité des dispositifs de recharge -2 -4
niveau des ouvrages. Elles varient entre 1.2 10 et 3.6 10
artificielle ; 2
m /s, elles sont plus élevées au niveau des sables et graviers
- Toutes ces opérations font recours aux fonctionalités des
du lit fossile de l’oued Toudgha, et aussi dans les
systèmes d’informtation géographique et des modèles de
conglomérats mal cimentés et les calcaires lacustres
simulation hydrologique.
fracturés.
3. Résultats et discussion L’alimentation de cette nappe s’effectue par le sous-
3.1. Caractérisation hydrogéologique de la nappe de écoulement des oueds Toudgha, Tanguerfa et Ichem,
la palmeraie de Tinejdad l’infiltration des eaux de crues dans les alluvions, les apports
La palmeraie de Tinejdad appartient au domaine structural latéraux et l’infiltration directe des eaux de pluie [7].
de l’Anti Atlas et de son prolongement saharien [5]. Elle L’alimentation et l’existence de cette nappe sont en étroite
renferme une nappe phréatique qui s’étend sur une relation avec le flanc sud du Haut Atlas central (Jurassique)
superficie de 90 km2, et coule dans les formations plio- au Nord et le flanc nord de l’Anti Atlas oriental (Ougnat-
quaternaires, du point de vue lithologique, ces formations Saghro) au Sud. Autrement dit ce sont des châteaux d’eau de
sont constituées de sables, alluvions, graviers, galets et la région.
limons. Les formations du Quaternaire peuvent être
distinguées comme suit : Les sorties de la nappe correspondent aux prélèvements par
pompage dont le volume prélevé varie en fonction des zones
- Conglomérats plus ou moins cimentés et calcaires et dépend essentiellement de la fertilité des terrains. Les
lacustres à la base ; prélèvements se font par un grand nombre de puits et
- Sables et galets au sommet ; forages équipés de groupes de moto-pompes.
- Alluvions graveleuses.
Dans une analyse d’ensemble, les fluctuations
L'épaisseur du recouvrement plioquaternaire se situe piézométriques (Cf. Fig. 2a, Fig. 2b) montrent une tendance
généralement entre 15 et 30 m. Dans la plaine de Ferkla, se à la baisse des niveaux d’eau, ceci est étroitement lié aux
distinguent deux zones ; il s’agit d’une première zone pompages et aux périodes de sécheresse. Depuis les années
caractérisée par une épaisseur comprise entre 0 et 15 m, 70, ce niveau montre une nette baisse, il était à environ 14m
située au delà de la terrasse alluviale au niveau des vers l’année 1979, cette baisse due essentiellement à
affleurements primaires. La diminution de l’épaisseur de la l’utilisation de motopompes à plusieurs endroits. Au cours
couverture quaternaire est liée à la remontée du substratum des périodes 1985-1991 et 1995- 2003, la situation s’est
primaire [6]. accentuée, en raison de l’effet des pompages intenses et de
La deuxième zone présente une épaisseur supérieure à la sécheresse. Par conséquent, le niveau est actuellement à
15 m, elle est localisée essentiellement entre les deux oueds plus de 20 m de profondeur, le toit des schistes altérés dans
Toudgha et Ichem. Les épaisseurs les plus élevées certains endroits est déjà atteint. Ces deux dernières années
(supérieures à 30 m) sont observées au centre du secteur enregistrent une légère remontée du niveau piézométrique.
d’étude. La profondeur moyenne en étiage varie de 9 à
12 m.
Les socles primaire et précambrien constituent partout le
substratum de la nappe quaternaire. Les caractéristiques
hydrauliques de la nappe phréatique montrent une grande
variabilité vue l’hétérogénéité des terrains aquifères. La
diversité du degré de perméabilité répond à celle de la
lithologie des niveaux aquifères quaternaires, on distingue
des niveaux perméables constitués de sables, alluvions
graveleuses, limons, et d’autres par des calcaires lacustres et
conglomérats. Fig. 2a : Evolution piézométrique de la nappe ; cas du
piézomètre 1445/56
Source : Travail personnel

A. MAHBOUB & al 3
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perméabilité des sous-sols, vers les zones de plaines. Ceci


sans utiliser aucune force motrice jusqu’à atteindre la
surface du sol, par haussement de la ligne piézométrique en
passant de l’écoulement souterrain à l’écoulement à surface
libre dans les canaux. D’où l’ingéniosité d’imaginer un
système hydraulique, appelé communément « Khettara »
(Cf. Fig. 3 et Fig. 4).

Fig. 2b : Evolution piézométrique de la nappe ; cas du


piézomètre 1476/56
Source : Travail personnel

Le bilan hydraulique de la nappe est négatif [7] ; le


déstockage s'accentue en année hydro-climatologique
déficitaire avec des effets conjugués d'une moindre recharge
naturelle (réduction de la pluie efficace) et anthropique
(moins d’apport en eau de surface pour l'irrigation) et un
accroissement des prélèvements par pompage.
Du point de vue salinité des eaux de la nappe, elle est élevée
dans quelques zones à Ferkla particulièrement au niveau de
la zone de contact avec des formations schisto-gréseuses du Fig.3 : Schéma de fonctionnement d’une khettara
Paléozoïque et/ou du Précambrien ([8] ; [9]). Deux autres Source : Travail personnel
paramètres peuvent expliquer également cette La Khettara est donc la technique d’acquisition de l’eau la
augmentation de salinité vers l’aval ; il s’agit notamment de plus ingénieuse et la plus performante. Il s’agit en fait d’une
(i) l'évaporation qui augmente suite à l'augmentation de la galerie drainante qui permet de capter l’eau de la nappe
température vers le Sud et (ii) le type de formation pour l’acheminer à la surface du sol. La répartition de ces
lithologique constituant l'aquifère au niveau des plaines systèmes d’exploitation est assez inégale et irrégulière dans
(porosité faible). la zone d’étude. La coexistence ou le relais de ces différents
Le taux des nitrates est variable avec parfois des valeurs systèmes d’exhaure est attesté par les historiens, mais il
assez élevées. Ces dernières sont liées probablement aux n’en reste pas moins que pendant près de quatre siècles, les
activités domestiques (fosses septiques), agricoles, ou à des khettaras ont occupé une place importante dans la zone et y
contacts probables avec des formations paléozoïques demeurent encore, malgré les contraintes du milieu.
(schistes bitumineux du Silurien en particulier).
Les eaux de la nappe son de qualité très mauvaise à
mauvaise dans 55% des stations d’échantillonnage et de
bonne à moyenne qualité dans 45% ; cet état de qualité est
lié aux variations des nitrates tels que 33% des stations
dépasse 100 mg/l et peuvent atteindre des concentrations
de 300 mg/l (N°IRE 1372/56). Les variations de la
conductivité électrique est aussi remarquable dans cette
nappe et peuvent atteindre 5200 µS/cm dans la station de
mesure N°IRE 1361/56.
Les eaux du bassin de Tinejdad sont caractérisées par des
faciès (i) chloruré sulfaté calcique et magnésien et chloruré
sulfaté sodique et potassique et (ii) bicarbonaté calcique et
magnésien [7]. Fig. 4 : Exemple d’une khettara captant la nappe
quaternaire de la palmeraie de Tinejdad
3.2. Le génie des khettaras dans la palmeraie de
Source : Travail personnel
Tinejdad
En général, la population dans la région s’agglomère avec Les khettaras de Tinejdad et du Tafilalet, comme celles de
une densité dans les plaines au voisinage des cours d’eau, Marrakech et de l’Algérie, représentent les systèmes les plus
mais lors des années à faible hydraulicité des cours d’eau, on développés en dehors de l’air Persan [10]. L’inconvénient de
a besoin d’un appoint d’eau à puiser de la nappe, de ce fait, la technique est la permanence du débit, par conséquent il
il était nécessaire d’acheminer l’eau à partir de l’amont des est impératif de prévoir des systèmes de culture qui
bassins, supposés se charger par infiltration du fait de la
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rentabilisent l’eau toute l’année, sinon on risque d’avoir un montrent la répartition des khettaras par commune; près de
gaspillage de l’eau. 56 Khettaras sont recensées.
Face à l’abaissement du niveau des nappes dans la zone par Les communes de Ferkla Es-Soufla et Melaab renferment le
l’action combinée de la sécheresse et du surpompage, il est nombre le plus important des khettaras avec respectivement
nécessaire d’une part de préserver les ressources en eau au un nombre de 24 (soit 43% du total) et 15 (soit 27%) [11].
niveau des zones d’alimentation des têtes des khettaras et
Tab.1 : Répartition du nombre des khettaras inventoriées
d’autre part de les recharger pour reconstituer leur stock, et
dans la palmeraie et zones avoisinantes
il serait alors judicieux de le faire à travers ces têtes avec un
Commune Nombre de Khettaras Pourcentage
dispositif composé de seuils et de prises d’eau bien
dimensionnés et bien placés sur les cours d’eau, les bassins Ferkla Es-Soufla 24 43%
d’infiltration pour minimiser le colmatage des khettaras, ce
Ferkla El Oulia 8 14%
colmatage qui nécessite un coût d’entretien annuel élevé, et
éviter l’engravement de l’amont des seuils et la divagation Melaab 15 27%
latérale qui cause alors l’imperméabilisation des sols et les Aghbalou 9 16%
inondations. N'kerdous
Dans le cadre de la protection du patrimoine traditionnel Total 56 100%
des khettaras, L’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz -
Source : [11]
Rhéris d’Errachidia a réalisé une étude hydrogéologique
ayant pour but la délimitation des périmètres d’interdiction 3.3. Périmètres d’interdiction et de sauvegarde des
et de sauvegarde des têtes des khettaras au niveau de la
khettaras
province d’Errachidia [11].
3.3.1 Cadre juridique
Les Khettaras inventoriées (Cf. Fig. 5) présentent des intérêts Selon les articles 111 et 112 de la loi 36-15 sur l’eau les
importants à savoir : périmètres de sauvegarde peuvent être délimités dans les
- Elles évitent le recours au pompage à coût d’énergie zones où l’exploitation des eaux souterraines risque de
élevé ; mettre en danger les ressources en eau existantes.
- Elles captent l’eau en amont du glacis, dans la zone où A l’intérieur de ces périmètres, des restrictions sont prévues
les caractéristiques de la nappe sont favorables ; pour les autorisations ou les concessions relatives :
- Ce sont des équipements à caractère collectif ; - À la réalisation de puits ou forages nouveaux ;
- Elles interdisent toute surexploitation de la nappe ; - Aux travaux de remplacement ou de réaménagement de
- Elles jouent en complémentarité avec les autres puits ou forages existants ;
procédés de mobilisation des eaux de surface pour réduire - À toute exploitation d’eaux souterraines.
l’effet de l’irrégularité du climat et de renforcer la pérennité
de la disponibilité en eau. En cas de nécessité, les périmètres d’interdiction peuvent
être délimités dans les zones où les nappes souterraines ou
la qualité de leurs eaux sont déclarés en danger de
surexploitation ou de dégradation. À l’intérieur de ces
périmètres, les autorisations et les concessions de
prélèvement d’eau ne sont délivrées qu’en cas de nécessité
et lorsque l’eau prélevée est destinée à l’alimentation
humaine ou à l’abreuvement du cheptel.
3.3.2. Définition et objectif d’un périmètre de
sauvegarde
Un périmètre de sauvegarde est une aire qui est délimitée
autour d’une zone d’exploitation ou de résurgences
naturelles mobilisés. Dans cette aire, tout autre prélèvement
dans la ressource concernée est susceptible de provoquer
une diminution sensible et préjudiciable de la productivité.
Fig.5 : Khettaras inventoriées en 2014 dans la palmeraie de La diminution de cette productivité peut être immédiate ou
Tinejdad différée [11].
Source : [11] L’établissement d’une aire de sauvegarde consiste à
Les résultats de l’enquête de terrain réalisée en 2014 sur les déterminer son extension et à élaborer un système de
khettaras situées dans la zone de Tinejdad (Cf. Table 1) gestion à l’intérieur de cette aire.

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Les objectifs de la mise en place d’une aire de sauvegarde La méthode est, par conséquent, bien adaptée aux khettaras
sont : de la zone d’étude.
- La garantie de la pérennité de la ressource à l’intérieur
Les étapes de la cartographie sont les suivantes :
de l’aire ;
- Tracé manuel des isopièzes en tenant compte des limites
- La définition de mesures simples et élémentaires
à potentiel imposé ;
nécessaires à la préservation de la ressource ;
- Interpolation par krigeage des cartes piézométriques
- La disposition d’outils et d’arguments afin de prévenir les
pour générer des grilles ;
conflits d’usage.
- Délimitation des sous-bassins d’alimentation des têtes
Pour cela, il est nécessaire de gérer les nouveaux des khettaras et les parties limitrophes par traitement des
prélèvements qui se créent à l’intérieur ou à proximité de grilles sous ArcGis ;
l’aire et qui peuvent influencer la productivité de celle-ci. - La méthode est généralisable à tout bassin
d’alimentation d’une khettara.
L’établissement des périmètres de sauvegarde et
d’interdiction sera défini communément à toutes les Le périmètre d’interdiction correspond à la portion de la
khettaras relevant de la nappe de Tinejdad, en se basant sur nappe qui assure le volume annuel prélevé.
la structure géologique à la tête des khettaras, les
Les zones d’interdiction et de sauvegarde délimitées au
caractéristiques hydrogéologiques des aquifères,
niveau de la région de Tinejdad sont présentées comme suit
notamment la géométrie, la lithologie, les paramètres
(Cf. Fig. 6). Elles correspondent aux zones d’alimentation de
hydrodynamiques, les caractéristiques de la zone
la nappe de Tinejdad et renferment toutes les têtes des
d’exploitation, etc.
khettaras (y compris les zones de captage et de production).
3.3.3 Détermination de l’aire de sauvegarde et
d’interdiction des têtes des khettaras
La détermination de l’aire de sauvegarde des têtes des
khettaras doit prendre en considération la coexistence de
deux types d’exploitation dans la zone d’étude :
L’exploitation des eaux des khettaras et l’exploitation des
eaux par puits. Dans le premier cas, la sauvegarde de la
ressource implique un rabattement faible de la nappe. Dans
le second cas, un rabattement plus important peut être
toléré dans des endroits où l’aquifère et les conditions
économiques le permettent. Dans ce cas, la détermination
de l’aire de sauvegarde consiste à assurer l’alimentation
souterraine de la khettara et éviter de rabattre la nappe le
long du chemin de courant souterrain qui l’alimente.
L’aire qui présente une influence significative sur la khettara
correspond à la zone aquifère qui alimente les khettaras et Fig. 6 : Périmètres d’interdiction et de sauvegarde de la
qui se situe en amont de celle-ci. L’écoulement suit les région de Tinejdad
gradients imposés par la piézométrie. L’aire d’alimentation Source : Travail personnel
de la khettara correspond alors à son bassin versant
hydrogéologique. L’extension de l’aire d’alimentation La sécheresse structurelle que connaît la palmeraie de
correspond aux enveloppes des trajectoires vers la khettara. Tinejdad et l’accroissement des investissements agricoles,
L’aire de sauvegarde de la zone d’alimentation de la khettara année après année, au sein d’un climat aride, conditionnent
est constituée de deux périmètres emboités : le périmètre l’action anthropique de la surexploitation par puisage dans
d’interdiction et le périmètre de sauvegarde. la nappe par puits et par forages, la seule manière de
protéger les Khettaras, et donc la nappe, et de les préserver
Cette aire permet de garantir la pérennité de la khettara et est de délimiter les périmètres d’interdiction et de
de sauvegarder le niveau de l’exploitation existant. Les sauvegarde selon la méthode précitée dans le paragraphe
nouvelles opportunités de développement sont à prospecter précédent.
en dehors du périmètre d’interdiction, c'est-à-dire au niveau
du périmètre de sauvegarde. Ces extensions sont délimitées 3.4. Seuils de recharge artificielle de la nappe de
en utilisant un modèle hydrodynamique graphique. Tinejdad
L’analyse suivante permet d’apprécier les éléments
Cette méthode est basée sur un tracé de la surface
permettant de choisir convenablement le dispositif adéquat
piézométrique et des lignes de partage des eaux
et son emplacement dans un cours d’eau là ou des têtes des
souterraines. Elle est valable dans les cas où la perméabilité
khettaras existent.
est isotrope, ce qui convient à l’aquifère concerné.
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3.4.1. Morphologie et dynamique fluviale dans le En effet, les oueds de la région enregistrent fréquemment
bassin de Ferkla à Tinejdad des crues importantes charriant des matériaux transportés
Malgré la diversité des types de peuplement qui depuis l’amont ou les pentes sont très raides (bassins de
caractérisent le bassin de Ferkla et leur résistance à la montagnes), avant d’atteindre des zones relativement de
sécheresse, leur rôle dans la fixation des sols s’amoindrit à plaines ou les cassures de pentes sont très apparentes,
cause de l’exploitation excessive du potentiel productif. Les favorisant ainsi le dépôt. Le nombre de crue atteint plus de 5
conséquences immédiates de cette situation, accentuée par par an, pour une concentration de plus de 20 g/l, le flux
des sécheresses récurrentes, sont bien entendu l’érosion des atteint par crue des valeurs excessives pouvant engraver les
sols qui rend les régimes des cours d’eau torrentiels à retenus rapidement. A l’amont de ces bassins, le réseau
l’amont avant de devenir des rivières de plaine aux bas hydrographique est moins dense témoignant de la bonne
bassins favorisant ainsi les dépôts solides qui engendrent perméabilité des sols et sous-sols, l’affleurement des
l’imperméabilisation des sols. En effet les lits des cours d’eau calcaires et la rectilité des cours le confirment. A l’aval, on
sont constitués des éléments hétérogènes, mais remarque des couvertures d’argiles, limons, sables et
relativement moyens à fins dans les cours moyens ou on conglomérats surmontant les formations de calcaire. Les
observe la continuité en équilibre du transport solide : Les expérimentations effectuées dans les oueds de la région de
échantillons prélevés au niveau du lit du cours d’eau de Jorf dont l’Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris
l’Oued Ferkla à Ighf N’sdaf (cours moyen de l’oued Ferkla) d’Errachidia a réalisé un projet pilote de recharge artificielle
ont permis d’établir la granulométrie caractéristique, de de la nappe quaternaire de Hnabou et Khettaras
deux manières : avoisinantes (région située au SE de Tinejdad), ont montré
l’intérêt de la recharge artificielle par la mise en place de
Par comptage superficiel en utilisant un décamètre systèmes favorisant l’infiltration dans les lits des oueds. La
permettant de tracer une courbe y =100 n^e/N^E =fct technique la plus adaptée pour les eaux de crues est la mise
(dn^d) avec n est le nombre d’éléments ayant le diamètre en place de seuils dans les oueds pour diminuer les vitesses
dn et N nombre d’élément de l’échantillon (N>100), e, E et d de l’écoulement et augmenter artificiellement la surface de
sont des constantes qui demandent à être ajustées et la retenue des eaux de surface à l’amant du seuil et par
validées par pesée et tamisage. On déduit ainsi [1]: conséquent l’extension de la zone d’alimentation de la
- Le diamètre efficace d10 = 42 mm ; nappe.
- Le diamètre d60 = 22,5 mm ; Les bas-bassins de Ferkla et Tafilalet présentent un réseau
- Le diamètre médian d50 = 27 mm ; hydrographique dense avec les confluents, les méandres et
- Le coefficient d’uniformité Cu = 1,9 renseignant sur une les défluents.
granulométrie étalée.
3.4.2. Les confluences
Le lit de l’oued est constitué des éléments de granulométrie Si les cours d’eau sont en équilibre, on aura sur une longue
hétérogène où les diamètres se rangent entre 45 et 10 mm période un transport solide à l’aval du confluent, soit :
avec aussi des blocs dissymétriques, de diamètres supérieurs ∫Qs3dt = ∫ Qs1dt +∫QS2dt.
à 1000 mm, dans le lit en surface et au niveau des berges.
Les éléments présentent en général une texture Calcaro- Deux rivières confluentes avec les mêmes caractéristiques
Grèseuse et Calcite. Le coefficient de Manning selon la déterminent une diminution de pente. Supposons tout
texture est n= 0.07 soit un coefficient de Strickler du lit de d’abord que la largeur du lit ne varie pas de part et d’autre
Ks = 14. Le coefficient de Strickler des grains est Kr =a.dm^b, du confluent, il est évident qu’un débit liquide double
dm est le diamètre moyen des grains, a et b sont des détermine, toutes choses égales par ailleurs, un débit solide
coefficients ajustés, soit Kr= 17, Kr=1.21 x Ks (condition de plus de deux fois supérieure : aussi, il faudra que la pente
vérification telle que Kr doit être supérieur à Ks). s’abaisse pour que la continuité du débit solide (ni dépôt ni
érosion) soit assurée de part et d’autre du confluent. En fait
On relève aussi l’existence des roches au fond comme le rapport de la largeur et de la hauteur de la rivière, L/h, ne
substratum à moins d’un mètre à 2 m environ du sol. Ces doit pas varier beaucoup pour assurer la continuité du débit
mêmes éléments sont présents sur les rives. La rivière ne solide. La largeur quant à elle est proportionnelle à Q
0.375
.
présente pas de terrasses de dépôt des éléments
apparentes, car elle est encaissée et de ce fait on 3.4.3. Les seuils de recharge
n’enregistre pas de divagations latérales du cours d’eau car Alors dans une rivière de largeur L et de pente I, quelle
dans ce tronçon l’oued présente le même régime avec « pelle », ou dénivelée x entre le fond et le seuil, s’établira à
continuité du transport solide. Cet endroit est donc, de par l’amont d’un seuil fixe de même largeur, pour que soit
sa structure, une zone de transit des matériaux transportés observé un écoulement générant en amont en tous points
par charriage vue sa débitance et sa pente importante, cette un transport solide Qs pour un débit liquide Q ?.
caractéristique est apparente dans la carte topographique. Quelle largeur Ls doit-on donner à un seuil calé au fond du lit
d’une rivière de largeur L et de pente I pour que soit observé

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un écoulement générant en tous points un transport solide dominant qui est le débit autour duquel s’effectue le
Qs pour un débit liquide Q ?. maximum de transport et par conséquent le débit qui
détermine la morphologie des sections (Cf. Fig. 8).
En général l’écoulement sur le seuil est dénoyé, ce qui veut
dire qu’il n’est pas influencé par le niveau à l’aval du seuil. Le débit dominant est un débit tel que la charge Zs sur le
En outre nous raisonnons en supposant que le débit est seuil est égale à la charge Zn de l’écoulement uniforme
permanent. amont. Cette condition est satisfaite uniquement à ce
débit [1].
Le seuil forme une section de contrôle pour l’écoulement
amont. Ce qui veut dire que la ligne de l’énergie à l’amont QS
du seuil ne dépend que du débit et de la géométrie du seuil.
Ecoulement
Pour assurer la continuité du transport solide dans le bief à Ecoulement Amont
uniforme

l’amont du seuil, il est clair que la pente de la ligne d’énergie seuil

doit être constante : le croquis suivant montre un


écoulement graduellement varié retardé à l’approche du
seuil (Cf. Fig. 7) [1].
Q

Qd
Fig. 8 : Loi de l’écoulement à l’amont du seuil
Source : [1]
Il n’est pas nécessaire que le fond d’un lit remonte au niveau
d’un seuil pour assurer le transit du débit solide. Ce n’est
qu’à l’approche immédiate du seuil que le matériau remonte
à contre pente, l’accroissement de vitesse qui en résulte
Fig. 7 : Ecoulement graduellement varié retardé à provoquant l’entrainement sur le seuil ([1] ; [12]).
l’approche du seuil
Une rivière ne charrie des matériaux qu’à partir d’un débit
Source : [1]
Q0, tel que la force tractrice soit suffisante pour entrainer les
Pour que le débit solide soit permanent, il faut que les matériaux. Cf. Equation ci-dessous :
paramètres de l’écoulement soient identiques en tous 3
q0= 0.948*(µ3/4 xI7/6) x√gxdm
points, c’est-à-dire que l’écoulement soit uniforme. Avec
l’hypothèse d’un débit liquide et d’un débit solide - q0 est le débit de début d’entrainement (m3.s/m) ;
permanents, on aura un dépôt dans le lit jusqu’à ce que soit - µ = Kr/Ks où Kr est le coefficient de Strickler des grains et
atteinte sur toute la longueur l’écoulement uniforme de ks est le coefficient de Strickler de la section.
hauteur hn.
Jusqu’au débit du début d’entrainement, il n’y a pas en
L’écoulement à l’approche d’un seuil doit assurer la principe d’apports de matériaux charriés. Il peut cependant
continuité du transport. Le fond se calera pour obtenir un y avoir un charriage partiel de matériaux de diamètre
écoulement uniforme jusqu’à proximité immédiate du seuil. inférieur à celui du matériau du lit.
La ligne de charge de l’écoulement uniforme se calera sur la
Pour que la rivière reste en équilibre, il suffit que la somme
valeur de la charge assurant l’écoulement dénoyé sur le
des dépôts solides entre le débit Qd et le débit Q 0 soit égal à
seuil.
la somme des transports solides ΔW au-dessus du débit Qd.
La charge sur le seuil est identique pour l’écoulement Le fond sera alors en quasi-équilibre (Cf. Fig. 9).
uniforme et l’écoulement retardé par le seuil, en effet
comme la vitesse de la ligne d’eau de l’écoulement uniforme
est plus grande que la vitesse de l’écoulement retardé, le
niveau de la ligne d’eau de l’écoulement uniforme est plus
bas, mais la pente uniforme étant supérieure, les deux lignes
d’eau se recoupent ensuite.
L’écoulement dans une rivière à fond mobile n’est
qu’approximativement uniforme. Les méandres, les seuils et
les mouilles, la variabilité des débits compliquent la
morphologie des lits. Mais il reste vrai que la nécessaire
continuité du transport solide tend à donner à l’écoulement
des cours d’eau naturels un régime proche du régime Fig. 9 : Loi de transport solide autour du débit d’entrainement et
uniforme, du moins lorsque le débit varie autour du débit dominant
Source : [17]
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Lorsque le débit est supérieur au débit du débit Zone


érodée
d’entrainement, le lit tend à s’engraver de telle sorte que la
dénivelée du fond entre l’amont et l’aval soit égale à la perte
de charge. Si l’on a abaissement par rapport à l’état naturel
antérieur, on aura au contraire un abaissement du fond. En
général les phases d’abaissement et les phases
d’exhaussement se compensant. Banc ou
atterrissement
Pour les débits supérieurs à Qd, les vitesses sont
augmentées à l’approche du seuil ; cet accroissement des Fig. 10 : Schéma de la dynamique fluviale autour d’un méandre
vitesses a certes pour conséquences un creusement du lit, Source : [1]
mais conduit aussi à une érosion des berges provoquant
l’élargissement de la rivière. Cet élargissement est le plus
souvent irréversible et tend à réduire la respiration du lit.
La rivière lorsque ses berges ne sont pas protégées, tend
donc à adapter sa largeur de telle sorte que la loi hauteur-
débit de l’écoulement uniforme tende vers la loi hauteur-
débit à l’amont du seuil ; mais elle ne pourra pas le plus
souvent y parvenir.
Fig. 11 : Courants de fond et de surface dans la section
En fait, le calage des seuils s’effectuera en fonction des transversale d’un méandre
priorités recherchées. Si l’objectif premier est l’amélioration Source : [1]
de la capacité, le débit Qd sera choisi proche du débit
Ces courants de fond et de surface permettent souvent au lit
d’entrainement, si l’objectif premier est d’éviter l’érosion
d’un cours d’eau de respirer et engendrent même parfois le
des berges, le débit Qd sera le plus proche du débit de
changement de la configuration du lit mineur et de la
débordement. Mais une erreur de calage entre le débit du
direction de l’écoulement à son niveau (Cf. Fig. 12).
début d’entrainement et le débit de débordement ne
provoque qu’une différence de hauteur assez faible. En
somme, tant que l’on n’a pas de charriage dans la rivière
amont, il n’y a pas d’engravement à l’amont du seuil [1].
3.4.3. Les méandres dans la vallée de Ferkla
Dans la vallée de Ferkla et la plaine de Tafilalet, la
dynamique fluviale est très intense. Les crue violentes
surviennent souvent transportant des matériaux charriés de
puis l’amont des bassins, ou il y’a en général un équilibre de
Transport solide, de ce fait les cours d’eau dans ces zones Fig. 2 : Changement de la configuration du lit mineur et de la
sont actifs et cherchent à établir leur équilibre par action de direction de l’écoulement
dépôt et érosion. Source : [1] et [17]
Cette dynamique favorise la création des méandres par effet 3.4.4. Les dérivations et les prises d’eau sur les cours
d’érosion des berges, quand les rivières cherchent à s’élargir,
d’eau en amont des seuils
et par le dépôt des matériaux pour rétablir leurs pentes.
Souvent, les dérivations classiques et les prises d’eau sont
Sur et autour des méandres, on a des actions combinées de établies à l’amont des seuils ou retenues (Cf. Fig. 13).
l’érosion et dépôt ; la circulation transversale éloigne dans
les coudes les matériaux de l’extrados, ces matériaux étant Cours d’eau
transportés en direction de l’intrados, de ce fait les courants
de fond favorisent l’érosion sur l’extrados (zone concave) et
le dépôt sur l’intrados (zone convexe) ce qui y engendre la
formation des bancs ou atterrissements (Cf. Fig. 10 et
Fig. 11). Prise d’eau
Berge Ligne d’eau Seuil
Fig. 13 : Prise d’eau à l’amont d’un seuil sur un cours d’eau
Source : [1]

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Pour un seuil fixe, lorsque le charriage commence, l’amont L’optimisation de l’implantation de la prise d’eau est fondée
du seuil tend à s’exhausser d’une valeur égale à la différence sur deux observations :
entre la loi hauteur-débit amont et la loi hauteur-débit aval.
- Le transport des matériaux s’effectue au fond : il sera
La loi amont peut passer au-dessous de la loi aval, si l’on
donc préférable de disposer la prise d’eau en surface ;
ajoute le débit déversé et débit dérivé : dans ce cas le
- Mais surtout, la circulation transversale éloigne dans les
fonctionnement est auto-curant dans le bief amont, et les
coudes les matériaux de l’extrados, ces matériaux étant
éléments charriés passent dans la prise. Pour un seuil fixe,
transportés en direction de l’intrados.
tant que le débit est inférieur à la capacité Qp de la
dérivation, le niveau reste constant. L’écoulement sur le La prise d’eau doit être implantée donc au point où la
seuil fixe est d’abord en régime dénoyé, puis se noie par circulation transversale est maximum (Cf. Fig. 14).
l’aval. La loi hauteur-débit en amont du seuil fixe peut être
inférieure à la loi hauteur-débit antérieure, par suite de la
dérivation du débit Qp. Pour les débits très forts, on ferme la
prise d’eau, car l’accumulation de bois flotté sur les grilles
provoquerait de toute façon leur obstruction.
Lorsqu’une prise d’eau est désaffectée, cela provoque un
engravement du lit amont d’une valeur égale à la dénivelée
moyenne entre la loi hauteur-débit sur le seuil fixe et la loi
hauteur-débit sur seuil fixe plus débit dérivé. Fig. 14 : Implantation optimale de la prise sur l’extrados
Pour le seuil mobile, il est calé au niveau du fond naturel, Source : [1] et [17]
mais naturellement le seuil est en général hydrauliquement Le problème est que ce point est également le point
plus étroit que la rivière. Le niveau est constant tant que le d’affouillement maximum. Il en résulte que la prise doit être
débit est inférieur à la somme du débit dérivé et du débit fortement protégée contre l’érosion de la berge, ce qui
écoulé par le seuil sous ce niveau (condition remplie juste approfondit encore les fonds devant la prise. La solution
quand il y’a un stockage). optimale, après l’analyse large des dispositifs de protection,
On peut abaisser ce niveau pour procéder à des chasses, est la construction au droit de la prise d’un épi plongeant
notamment pour l’évacuation des apports en suspension. suivant ce schéma ci-dessous (Cf. Fig. 15) [1].
Mais les matériaux en suspension se déposent
préférentiellement sur les berges, et acquièrent une
cohésion qui rend leur chasse difficile.
A Affouillement
Noyau pierres gros galets

3.4.5. Dispositifs de recharge artificielle B


Enfoncement des blocs

Après l’analyse de la dynamique fluviale et la Coupe A


Groupe B

compréhension des caractéristiques du bassin de Ferkla Noyau


Pierres-gros-galets
Etiage

(Tinejdad), le dispositif optimal de recharge des nappes dans


cette zone est l’établissement des prises d’eau à l’amont des Fig. 15 : Coupe longitudinale d’un épi plongeant
seuils sur des méandres au niveau des extrados, dont les Source : [1] et [17]
dimensions doivent observer les règles citées plus haut, puis
l’eau sera acheminée par un dispositif constitué d’un Promontoire artificiel
dessableur et un canal d’amenée vers les têtes des Au cas où on ne dispose pas de méandres sur la rivière au
khettaras. Ce dispositif de recharge doit être mis selon les voisinage des têtes des khettaras, son effet peut être produit
règles suivantes: à l’aide d’un « Promontoire artificiel » ; l’effet de coude est
Pour éviter l’introduction des matériaux de charriage dans créé par un épi formant promontoire dans lequel est
les dérivations (prises d’eau), on doit utiliser les moyens ouverte la prise d’eau. La prise d’eau est calée à mi-hauteur
suivants : du fond de façon à être alimentée par le courant desurface.

- L’optimisation de l’implantation de la prise ; Le dessablage


- La construction d’un ouvrage de dégravement à l’amont Le dessablage est aussi nécessaire pour la protection des
qui a le rôle de piégeage des matériaux ; prises et leurs organes contre l‘engravement. Le risque de
- La construction d’un dessableur à l’aval de la prise suivi dépôt dans les tronçons de canaux à faible pente ou dans les
d’un canal d’amenée vers les têtes des khettarats ; biefs à niveau constant fonctionnant parfois à faible vitesse
- Piégeage des matériaux à l’aide d’un dispositif constitué doit également être considéré. L’efficacité d’un dessableur
d’un déversoir latérale à l’amont de la prise sur le cours se mesure au diamètre D0 que celui-ci est capable de
d’eau avec l’aménagement d’une plage de dépôt (facultatif). décanter. Plusieurs auteurs considèrent que l’efficacité à
obtenir dans le dessablage peut se calculer par la relation
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empirique suivante, dans le cas où le sable contient 3.4.6. Proposition des seuils de recharge artificielle de la
beaucoup de quartz : H2xD0 = 30. nappe de Tinejdad et khettaras avoisinantes
A l’aide du dispositif étudié dans la présente étude (seuil de
Où H= hauteur de chute (m) et D0 =efficacité (m).
recharge artificielle comme dispositif efficace), la recharge
En général les matériaux descendront vers le fond si : W>U*, de la nappe sera donc parfaite et effective, en effet même
avec W est la vitesse de chute et U* est la vitesse de avec un seuil traditionnel, la khettara aura un débit en
frottement telle que U*=√ghI où I est la pente du fond. hausse après le passage d’une seule crue. Au niveau de la
BOUVARD constate que l’efficacité du décanteur est nappe quaternaire de l’oasis de Tinejdad, il est aberrant de
obtenue si : U*<0.4 W. parler du potentiel des ressources en eau souterraines
renouvelables, puisque ces systèmes sont des réservoirs qui
La longueur maximale de décantation est calculée pour les
se chargent et se déchargent en fonction de la pluviométrie
particules se situant à la surface dans le canal d’amenée du
et de l’hydraulicité des oueds qu’accompagne cette nappe. Il
bassin de décantation. La vitesse moyenne de chute en
est judicieux alors de parler plutôt de la capacité de stockage
milieu turbulent peut être considérée comme étant au
de ce système d’environ 40 Mm3 contre un volume
minimum de l’ordre de W-U*. La descente pour la hauteur h
renouvelable et exploité actuellement de 20 Mm3/an. Le
nécessite un temps t tel que : t= h/w-u*. Pendant ce temps,
problème alors est de reconstituer le stock de ces systèmes.
les particules parcourent la distance : L= V.t et l’on aura
donc : L= Vh/W-U*= q/w-U* où q est le débit unitaire par De ce fait, et sur la base des résultats de l’étude de la
mètre de largeur. recharge artificielle de la nappe quaternaire et Khettaras de
Tinejdad réalisée par les services de l’ABH-GZR, trois seuils
Plage de dépôt des matériaux
sur quatorze retenus pour la recharge artificielle au niveau
Cette plage permet le piégeage des matériaux pour éviter des oueds de Tanguerfa et Ferkla-Toudgha sont en cours de
l’engravement de la prise et le transport des matériaux qui construction et dont deux sont achevés.
atteindront sinon les têtes des khettarats causant ainsi leur
Les sites retenus pour la recharge artificielle de la nappe de
colmatage, ce qui portera préjudice à leur performance par
Tinejdad se situent sur les tronçons des oueds de Tanguerfa
suite à toute l’action de recharge. Le dispositif est constitué
au Nord de la palmeraie et de Toudgha-Ferkla traversant la
d’un déversoir latéral à l’amont de la prise sur le cours d’eau
palmeraie depuis le SE vers le NE (Cf. Fig. 17).
avec l’aménagement d’une zone de dépôtcomme indiqué
dans le schéma ci-après (Cf. Fig. 16) [1].

Fig. 16 : Schéma de principe d’un aménagement d’une plage de


dépôt de matériaux
Source : [1] et [17]
Fig. 17 : Sites retenus pour la recharge artificielle au niveau des
A l’aval de la plage, on aménage une grille à mi-hauteur du oueds de Tanguerfa et de Toudgha-Ferkla
seuil aval (bouchure) pour que l’eau non chargée passe en Source : Travail personnel
surverse pour rejoindre le cours d’eau à l’amont de la prise. 3.5. Evaluation de l’impact positif de la réalisation
Cette plage peut être mise à profit pour l’extraction de
des seuils de recharge
matériaux de construction, de ce fait on peut orienter les
3.5.1. Vérification et ajustement
détenteurs des autorisations d’extraction de matériaux dans
Pour vérifier l’impact de la réalisation des seuils de recharge
ces endroits. Le résultat alors sera multiple par le fait de
au niveau de la nappe de Tinejdad, nous avons effectué une
protéger les DPH des cours d’eau dans la zone, qui subissent
campagne de mesures piézométriques pour estimer les
des anticipations par les extractions abusive des matériaux,
apports infiltrés dans la nappe après les dernières
protéger les khettaras contre le colmatage, augmenter la
intempéries qu’a connues la région durant la période allant
débitance du cours d’eau et éviter l’imperméabilisation des 3
du 18 au 24 mai 2018. Ce volume est estimé à 2 Mm en
sols et les inondations.
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amont immédiat des seuils de recharge et il a atteint le


volume de 10 Mm3 sur la totalité de la superficie de la
nappe de Tinejdad.
Une carte d’iso-abaissement a été élaborée à partir de ces
mesures en les comparant aux mesures du mois de Janvier
de la même année (Cf. Fig. 18). Cette carte montre une
hausse du niveau des eaux qui varie entre 0,1 m et 0,9 m.

Fig. 19 : Répartition spatiale de la transmissivité de la nappe de


Tinejdad
Source : Travail personnel

La transmissivité moyenne est donnée par l’équation


suivante : Tm= ;
Avec :
- Ti : transmissivité dans une zone déterminée de la
nappe ;
- Si : la surface de cette zone ;
- St : la surface totale de la nappe.
De ceci, on déduit que la transmissivité moyenne de la
-2 2
nappe de Tinejdad est de 0.49 10 m /s, sa perméabilité
-4
Fig. 18 : Carte d’iso-abaissement au niveau de la nappe de moyenne est de 2.9 10 m/s.
Tinejdad (entre janvier et mai 2018)
L’écart entre les deux transmissivités est important, la
Source : Travail personnel
transmissivité calculée demande d’être ajustée d’avantage.
Pour vérifier le volume des eaux infiltrées estimés dans le Pour cela, on procède à l’ajustement de la transmissivité
paragraphe précédent, on a calculé la transmissivité relative calculée par celle obtenue d’un essai de pompage sur le
à cette zone en utilisant les données suivantes : forage le plus proche du seuil. Cette transmissivité est de
2
0.045 m /s. Après l’ajustement, le volume infiltré juste en
- Le volume infiltré en amont immédiat du seuil est de 3
amont du seuil devient 1,75 Mm au lieu de 2 Mm , sa
3
2 Mm3 (ce volume a été calculé par les services de l’ABH du 2
transmissivité relative est de 0.045 m /s, et le volume infiltré
Guir-Ziz-Rhéris, en se basant sur les résultats de jaugeage de sur toute la nappe est de 8.75 Mm .
3
la tournée piézométrique) ;
- Le temps de séjour : 30 jours ; 3.5.2. Validation
- L’épaisseur moyenne de la nappe : 15 m [13] ; Pour valider le résultat du volume, on a suivi plusieurs
- La surface de la nappe : 471.38 Km2 (cette surface a été traitements et ajustements par les études d’inférence et
calculée par l’outil Arcgis) ; cette valeur de transmissivité présente un seuil de confiance
2
- La transmissivité calculée à partir de ces données est de de 87%, et donc on adopte la valeur de 0.045 m /s comme
2
0,051 m /s. valeur de transmissivité au niveau de la zone d’action de ce
seuil de recharge. Cette valeur peut être confirmée
On a ajusté la transmissivité calculée par la transmissivité
d’avantage par les essais de lysimétrie et d’autres essais
moyenne de la nappe de Tinejdad obtenue par
pour caractériser les paramètres physiques de l’aquifère
l’établissement d’une carte d’iso-transmissivité sur la base
dont la porosité efficace.
des essais de pompages des forages réalisés dans la zone
d’étude (Cf. Fig. 19). Les expérimentations effectuées sur les oueds au niveau de
la région de Jorf où l’ABH du Guir-Ziz-Rhéris a réalisé un
projet pilote de recharge artificielle de la nappe quaternaire
de Hnabou et Khettaras avoisinantes ([14] ; [15] ; [16]), ont
montré l’intérêt de la recharge artificielle par la mise en
place de systèmes favorisant l’infiltration dans les lits des
oueds.
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La technique la plus adaptée pour les eaux de crues est la Ces apports viennent principalement du Haut Atlas
mise en place de seuils dans les oueds pour diminuer les caractérisé par une pente raide, le charriage est très
vitesses de l’écoulement et augmenter artificiellement la important et donc ces zones sont propices aux dépôts
surface de la retenue des eaux de surface à l’amant du seuil solides. Ce phénomène limite la durée de vie des ouvrages
et par conséquent l’extension de la zone d’alimentation de hydrauliques. La méthode utilisée précédemment, favorise
la nappe (Cf. Fig. 20 et Fig. 21). le choix des zones où les dépôts sont minimes, la solution
des seuils de recharge peut aussi palier aux problèmes socio-
économiques rencontrés lors de la mise en œuvre des petits
barrages (problèmes d’expropriation des terrains, conflits
tribaux, etc.).
Cette solution laisse passer de l’eau ce qui permet d’éviter
les problèmes sociaux entre les populations de l’amont et de
l’aval, sachant que les meilleurs sites qui peuvent abriter des
barrages ont été déjà choisi.
Remerciements
Nous adressons nos sincères remerciements à l’Agence du
Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris d’Errachidia pour son
assistance sur le terrain et la mise à notre disposition de
données hydrologiques et hydrogéologiques.
Fig. 20 : Exemple d’un seuil proposé au niveau de l’oued Ferkla
(région de Tinejdad) Références bibliographiques
Source : Travail personnel
[1] A.Mahboub, « Contribution à l’étude hydrologique,
hydrogéologique et de gestion des ressources en eau
des bassins sud-atlasiques : Cas du bassin de Maider ».
Thèse de Doctorat. Université Moulay Ismail, 2014.
[2] L. Kabiri, Impact des changements climatiques et
anthropiques sur les ressources en eau dans l’oasis de
Ferkla. Rapport d’Habilitation de Recherche. Université
Moulay Ismail, 2003.
[3] M. Hilali, Contribution à l’étude hydrologique,
hydrogéologique et de gestion des ressources eaux des
zones arides : Prospection et caractérisation, Cas des
oasis du Tafilalet et ses régions limitrophes. Rapport
d’Habilitation soutenu à la Faculté des Sciences de
Fig. 21 : Apports des eaux de cures au niveau du seuil réalisé sur Rabat. Université Mohammed V, 2015, 118p.
l’oued Ferkla (nappe de Tinejdad) ; période du 18 au 25 mai 2018 [4] S. Baki, I. Kacimi, M. Hilali, N. Kassou, « Cartographie
Source : Travail personnel des ressources en eau dans le bassin versant de l’Oued
4. Conclusion Rhéris (Sud-est du Maroc) » : Application de l’outil SIG,
Proceeding Book, Wis Medays, Arabian Journal of Earth
Au niveau de la nappe de la palmeraie de Tinejdad, il est Sciences Vol. 1, Issue 1, 2014, pp 152-153.
aberrant de parler du potentiel des ressources en eau [5] J. Margat, J. Destombes, et H. Hollard, Mémoire
souterraines renouvelables, puisque les systèmes de explicatif de la carte hydrogéologique au 1/50 000 de la
recharge artificlelle sont des réservoirs qui se chargent et se plaine du Tafilalet. Notes et Mémoires du Service
déchargent en fonction de la pluviométrie et de Géologique du Maroc, 1962, n°150 bis.
l’hydraulicité des oueds qu’accompagnent cette nappe. [6] J. Margat, Ressources en eau dans le Tafilalet,
La solution est donc de reconstituer le stock de ces systèmes Séminaire scientifique. Faculté des Sciences et
par des actions actives comme la réalisation de l’étude de Techniques d’Errachidia, 2015.
délimitation des périmètres d’interdiction et de sauvegarde [7] Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris, Etude
et l’élaboration du contrat de nappe ainsi qu’une action du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des
structurelle qui est l’étude et les travaux de la recharge Ressources en eau des bassins du Guir-Ziz-Rhéris et
artificielle de la nappe de Tinejdad. Dans ces zones retenues Maider, 2011.
notamment dans le Ferkla (zone de Tinejdad), les apports en [8] S. Baki, M. Hilali, I. Kacimi, N. Kassou, N. Nouiyti, A.
eau sont irréguliers dans le temps et dans l’espace. Bahassi, “Assessment of groundwater intrinsic
vulnerability to pollution in the Pre-Saharan areas - the
A. MAHBOUB & al 13
EWASH & TI Journal, 2019 Volume 3 Number 1, Page 01-14
Environmental and Water Sciences, Public Health & Territorial Intelligence
Env.Wat. Sci. pub. H. Ter. Int. J.
ISSN Electronic Edition : 2509 - 1069
Acces on line : http://revues.imist.ma/?journal=ewash-ti/

case of the Tafilalet plain (Southeast Morocco)”. [12] Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris, Etude
Procedia Earth and Planetary Science 17 Elsevier, 2017, de délimitation des périmétres de sauvegarde et
pp: 590 – 593. d’interdiction des têtes des khettaras au niveau de la
[9] S. Baki, Contribution à l’étude hydrologique, province d’errachidia, Rapport de la mission 3, 2014.
hydrogéologique et hydrochimique et vulnérabilité des [13] M. Bouvard, Entrainement des matériaux, INPG, 1988.
ressources en eau à la pollution : Apport du SIG et de la [14] Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris, Etude
télédetection ; cas du bassin versant de l’oued Rhéris de modélisation des nappes du bassin du crétacé,
(SE marocain), 2017. Rapport de synthèse, 2008.
[10] INPG, 1996. [15] ORMVA du Tafilalet, Étude de réhabilitation des
[11] S. Spoerry, Le retour en eau des khettaras de Jorf, une khettaras de Tafilalet, 2000.
oasis du Tafilalet, Sud-est du Maroc : dynamique de [16] Agence du Bassin Hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris, Etude
gestion de l’eau. Mémoire de fin d’étude en agronomie de la recharge artificielle de la nappe de Tinejdad et
tropicale, Institut des régions chaudes de Montpellier- des khettaras de Jorf-Meharza, 2013.
France, 2007. [17] P.Lefort, Transports Solides dans le Lit des cours
d’Eau.INPG, 1996.

A. MAHBOUB & al 14

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