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ROYAUME DU MAROC

AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE DU TENSIFT

DEBAT NATIONAL SUR L’EAU

Bassin Hydraulique
du Tensift

L’AVENIR DE L’EAU, L’AFFAIRE DE TOUS

NOVEMBRE 2006

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 1


ROYAUME DU MAROC

AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE DU TENSIFT

DEBAT NATIONAL SUR L’EAU

L’AVENIR DE L’EAU, L’AFFAIRE DE TOUS

NOVEMBRE 2006

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 2


SOMMAIRE

Préambule 4

Présentation du bassin 5

Etat actuel des ressources en eau 5

Mobilisation et utilisation des ressources en eau 14

Développement des ressources en eau 18

Contraintes de développement des ressources en eau 20

Quelle orientation stratégique de développement des


ressources en eau pour le bassin du Tensift? 23

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 3


PREAMBULE

Devant l’accroissement très rapide des besoins en eau en raison de la


forte croissance démographique, de l’amélioration du niveau de vie de la
population et des nécessités de développement économique et social, le
Maroc a mis en œuvre un processus de développement durable des
ressources en eau dans le cadre d’une gestion intégrée et concertée.
Ainsi, la loi 10-95 sur l’eau vise à mettre en place une politique de l’eau
basée sur une vision prospective tenant compte de l’évolution des
ressources et des besoins en eau ; la rationalisation de l’utilisation de
l’eau, la généralisation de l’accès à l’eau, la protection et la conservation
du domaine public hydraulique.

Le présent rapport a pour objectif de présenter les ressources en eau


disponibles au niveau du bassin hydraulique du Tensift, leur utilisation
actuelle ainsi que les possibilités de leur développement pour faire face
aux besoins futurs du bassin.

La rareté et l’irrégularité des apports annuels aussi bien en eau de


surface qu’en eau souterraine confrontés aux besoins en eau sans
cesse croissante, posent un vrai problème de gestion des ressources en
eau. Les réserves renouvelables des principales nappes ont atteint un
taux outrancier d’exploitation. Le rejet des eaux usées dans le milieu
naturel à l’état brut, l’utilisation excessive et mal maîtrisée de fertilisants
et de pesticides constituent une source de pollution constante des
ressources en eau.

Partant de ces considérations et en vue de relever le défi stratégique


visant à assurer l’approvisionnement en eau de son bassin avec
régularité, l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift doit disposer d’une
vision à long terme en matière de planification, du développement, de
gestion et de conservation des ressources en eau. Cet objectif ne peut
être atteint sans la participation de tous : usagers, décideurs,
gestionnaires,…

Une mobilisation générale de l’ensemble des acteurs de l’eau permettra


de tracer des actions concertées, acceptées pour le développement
futur de ce secteur combien stratégique pour le développement global
de notre pays. Des innovations en matière de gestion de cette ressource
doivent émerger de la convergence des idées de tous.

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1- PRESENTATION DU BASSIN
Située au centre ouest du Maroc, le bassin du Tensift-Ksob-Igouzoulen s’étend sur
une superficie de l’ordre de 24 800 Km2 et peut être subdivisé en quatre domaines
géographiques différenciés :

• Le Haut Atlas au sud : zone de montagnes formant les plus hauts reliefs du
Royaume avec comme point culminant à 4167 m, le Jbel Toubkal ;
• La plaine du Haouz et le bassin de Mejjate au centre : une dépression d’une
superficie de 6 000 Km2, allongée d’Est en Ouest et large de 40 Km, traversée
par la majorité des affluents de la rive gauche de l’oued Tensift drainant les eaux
de la chaîne atlasique ;
• Les Jbilet au nord : formées de montagnes de faible altitude, émergent au nord
de la plaine du Haouz ;
• Le bassin d’Essaouira-Chichaoua à l’ouest, constitué d’un vaste plateau à
topographie tourmentée, constituant la transition entre les plaines intérieures et le
Haut Atlas.

Administrativement, cette zone s’étend sur six préfectures et provinces, elle couvre
totalement la préfecture de Marrakech et les provinces d’Al Haouz, de Chichaoua et
d’Essaouira et partiellement les provinces d’El Kalaâ des Sraghna et de Safi.

Selon le recensement de 2004, la population du bassin était de 2 723 097 habitants,


soit près de 9,11% de la population du Royaume. Cette population se répartie entre
1 071 022 habitants (39,3%) en milieu urbain et 1 652 075 habitant (60,7%) en milieu
rural.

L’activité économique est essentiellement basée sur l’agriculture et l’élevage.


L’agriculture moderne (périmètres irrigués) occupe une place importante.
L’assolement du sol est constitué fondamentalement par les céréalicultures et
l’arboriculture. Les autres activités économiques sont constituées par l’industrie agro-
alimentaire, le tourisme, l’artisanat, et les mines. Le bassin comporte également un
port à Essaouira où une activité de pêche se développe.

2- ETAT ACTUEL DES RESSOURCES EN EAU

2-1- Contexte climatique


En raison de son étendue et de son relief, le bassin se caractérise par un climat très
différencié d’une zone à l’autre. Ainsi, le climat est semi aride influencé par le courant
froid des Canaries dans la zone côtière, semi aride chaud dans les Jbilets et
continental de type aride dans le Haouz et le Mejjate.

Les précipitations sont faibles et caractérisées par une grande variabilité spatio-
temporelle. La pluviométrie moyenne annuelle est faible, de l’ordre de 250 mm à
Marrakech et peut atteindre 700 mm sur les sommets de l’Atlas.

L’examen de la répartition moyenne des pluies mensuelles montre également


l’existence de deux saisons nettement différenciées :

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• Une saison humide allant du mois d’Octobre à Avril où interviennent la
quasi-totalité des épisodes pluvieux, soit prés de 85 à 95% de la
pluviométrie annuelle ;
• Une saison sèche allant de Mai à Septembre avec seulement 5 à 15% de la
pluviométrie annuelle

Les températures moyennes


mensuelles, calculées sur la
période 1970-2002 varient entre
18.5°C et 20.5°C. L’évaporation
moyenne annuelle varie de 1 830
mm sur le versant atlasique à
2640 mm dans la plaine du
Haouz.

2-2- Evaluation et qualité des ressources en eau

2-2-1 Ressources en eau de surface

Les ressources en eau de


surface sont très irrégulières
et inégalement réparties. Le
Haut Atlas constitue le
château d'eau des
écoulements de surface,
puisque les oueds les plus
importants y prennent
naissance, alors que la
plaine est une zone de
transition et d'utilisation de
l'eau. Les ruissellements à
caractère torrentiel, qui se
produisent suite aux orages
ou aux précipitations
intenses, sont collectés par le réseau hydrographique du Tensift qui les évacue vers
l'Océan.

La région peut être décomposée en trois zones, dotées de ressources en eau de


surface inégalement réparties :

• la sous zone du cours amont de l'oued Tensift et ses affluents de la rive


gauche qui constituent la partie hydrologique active du bassin, sur une
superficie de 11.900 km2;
• la zone du bas Tensift qui englobe le cours aval de l'oued Tensift et le
bassin de l'oued Chichaoua sur une superficie de 7.900 km2 et dont
l’activité hydrologique est très variable;

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• la zone de Ksob-Igouzoulen : elle est composée des bassins côtiers
atlantiques du Ksob et d'Igouzoulen et s'étend sur une superficie de l'ordre
de 5.000 km2.

Sur la période 1970-2002 les apports moyens annuels, drainés par les différents
oueds des bassins du Tensift et du Ksob - Igouzoulen sont évalués à près de 816
Mm3 (767.8 Mm3 pour le Tensift et 48.2 Mm3 pour le Ksob - Igouzoulen). Ces apports
varient entre un minimum de l'ordre de 76 Mm3 et un maximum de l'ordre de
2690 Mm3. L’évolution des apports du Tensift et de ses affluents est représentée par
les figures de la page suivante.

Ces apports moyens annuels présentent une baisse moyenne de 6% par rapport aux
apports moyens annuels calculés sur la période 1935-2002.

En outre, la région bénéficie d'un transfert d'eau à partir du bassin de l'Oum Er Rbia,
via le canal de Rocade de 300 Mm3 en année moyenne, destinés à l'alimentation en
eau potable de la ville de Marrakech et à l'irrigation dans le Haouz Central.

Ainsi, le potentiel en eau de surface disponible pour la région du Tensift et du Ksob-


Igouzoulen s'élève en année moyenne à près de 1116 Mm3.

La répartition des apports par oued est donnée dans le tableau suivant (période 1970-
2002):

Superficie Apport d'eau en Mm3


Bassin versant Oued du B.V Actif Maximal
Minimal Moyen
(km2)
N'Fis 1692 12.7 174.8 504.5
R'dat 569 3.5 72.8 264.0
Zat 516 16.8 103.9 278.7
Ourika 503 14.5 155.8 618.5
Rheraya 225 2.6 47.8 117.1
Lahr 65 0.3 9.9 25.8
El Mal 517 0.8 35.9 113.0
Tensift
El Hallouf 185 0 1.37 4.6
Chichaoua 1317 10.9 66.8 230.6
Mramer 150 0 1.83 4.6
Autres bassins actifs 2241 9.2 84.2 269.1
Autres bassins semi-actifs 1396 0.9 12.8 36.6

Transfert Oum Er Rbia - 160 300 300


Sans transfert 9376 72.1 767.8 2467
Total Tensift
Avec transfert - 232.1 1067.8 2767
Ksob 1.346 3.1 32.7 182
Ksob - Iguezoullen
Iguezoullen 383 0.8 15.5 41
Total Ksob Iguezoulle 1.729 3.9 48.2 223
Total Tensift-Ksob- Sans transfert 11.105 76.0 816 2690
Igouzoulen Avec transfert 236.0 1116 2990

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Apport total des principaux affluents de l'oued Tensift

1600,00

1400,00

1200,00
3
Apport total en Mm

1000,00

800,00

600,00

400,00

200,00

0,00
1970 - 71

1972 - 73

1974 - 75

1976 - 77

1978 - 79

1980 - 81

1982 - 83

1984 - 85

1986 - 87

1988 - 89

1990 - 91

1992 - 93

1994 - 95

1996-97

1998-99

2000-2001
Années

2-2-2 Ressources en eau souterraine


Principales nappes du bassin hydraulique du Tensift
En ce qui concerne les
ressources en eau souterraine,
les réservoirs dans lesquels
s'accumulent ou transitent les
eaux pluviales infiltrées sont,
eux aussi, d'inégale importance
et leur répartition géographique
dans la région est quasi
analogue à celle des eaux de
surface. Parmi les nappes les
plus importantes, on distingue:

La nappe phréatique du Haouz-Mejjate

La nappe du Haouz et sa bordure occidentale est limitée par la chaîne atlasique au


Sud et les chaînons des Jbilet au Nord. Elle s'étend d'Est en Ouest entre les reliefs
des Jbilet et l’Oued Chichaoua sur une superficie de 6.000 km² avec une largeur
moyenne de 40 km.

Les écoulements souterrains s'établissent dans les alluvions plio-quaternaires et les


formations du Néogène dont la puissance globale varie entre 50 et 80 m et peut
atteindre localement 120 m. La surface libre de la nappe s'établit en moyenne à 30 m
sous le niveau du sol et varie de 10 m à plus de 80m le long du piémont de l'Atlas.
Le niveau d’eau de la nappe a enregistré depuis 1970 une baisse généralisée
atteignant plus de 20 m au niveau des zones fortement exploitées, le rythme de
baisse avoisine les 2 m/an.

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Les productivités de la nappe jadis bonne commencent à décliner dans plusieurs
endroits de la nappe. la régénération de la nappe est assurée principalement par
l’infiltration des eaux d'irrigation et des eaux de crues le long des oueds atlasiques
traversant la plaine.

Les termes du bilan hydraulique de la nappe sont donnés dans le tableau ci-dessus
et font sortir un déstockage de l'ordre de – 184 Mm3 en configuration "moyenne". Il
s'accentue bien évidemment en année hydro-climatologique déficitaire.

Entrées en Mm3
Infiltrations directes 18
Infiltration le long des oueds 65
Retour d'eau d'irrigation 250
Abouchements 18
Total entrées 351
Sorties en Mm3
Prélèvements agricoles 507
Prélèvements AEP 28
Total sorties 535

La nappe de Bou Sbâa

Le plateau de Bou Sbâa s'étend sur une superficie de l'ordre de 1600 Km². Il
renferme une nappe dont les niveaux d’eau par rapport à la surface du sol varient de
60m au Sud à moins de 20 m au Nord. Le bilan de cette nappe est donné dans le
tableau suivant :

Entrées en Mm3
Infiltrations directes 17.00
Infiltration le long des oueds 11.00
Abouchement latéral au Sud 28.00
Total entrées 56.00
Sorties en Mm3
Prélèvements agricoles 5.20
Prélèvements AEP 1.10
Déversement vers nappe Mejjate 9.50
Sorties sources 37.00
Total sorties 52.80

La nappe est l’objet actuellement de plusieurs projets d’investissement dans le


domaine agricole.

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La nappe de Meskala - Kourimate

La nappe de Meskala-Kourimate s'étend sur une superficie de l'ordre de 1.600 km².


Elle est constituée de deux aquifères superposés. La recharge de ce système se fait
par infiltration directe des eaux de pluie et de ruissellement sur les aires
d'affleurement. L'écoulement se fait en direction de l'Oued Ksob, donnant naissance
à plusieurs émergences le long de sa partie aval, au niveau d'Essaouira. Les
productivités des ouvrages de captage sont très variables en fonction du degré de
fracturation des aquifères. Les valeurs des débits d’exploitation varient de quelques
litres par secondes à plus de 60 l/s. La qualité chimique des eaux est bonne en
générale, avec des résidus sec allant de 1 à 2 g/l. Le Bilan hydraulique de cette
nappe est le suivant :

Entrées en Mm3
Infiltrations directes 36.00
Total entrées 36.00
Sorties en Mm3
Prélèvements agricoles 5.20
Prélèvements AEP 1.70
Sources et drainage 10.10
Sorties latérales 19.00
Total sorties 36.00

Les nappes de la bande côtière d’Essaouira:

Les nappes des grès dunaires et des calcaires coquillers du Plio-Quaternaire


s'étendent le long de la côte sur une bande large de 20 km et longue de 40 km. La
profondeur de la nappe est de 40 à 60 m. La productivité des ouvrages est très
variable avec des débits allant de 1 à plus de 30 l/s. L’alimentation de la nappe se
fait principalement à partir des infiltrations directes et par drainance à partir des
aquifères sous-jacents. Le Bilan hydraulique des nappes de la bande côtière est le
suivant :

Entrées en Mm3
Infiltrations directes 11.00
Infiltration le long des oueds 9.50
Retour d'eau d'irrigation 0.70
Abouchements latéraux 19.00
Total entrées 40.20
Sorties en Mm3
Prélèvements agricoles 3.50
Prélèvements AEP 6.10
Sorties vers la mer 30.60
Total sorties 40.20

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Le bilan hydraulique des nappes de la bande côtière montre qu’en situation
moyenne, un débit de l’ordre de 30 millions de m3, réparti sur une longueur d’environ
80 km, se perd en mer.

La nappe de la Bahira

Allongée d'Est en Ouest, la plaine de la Bahira s'insère entre le massif des Jbilet au
Sud et les plateaux des Rehamna et du Gantour au Nord et s'étend sur une
superficie d'environ 5.000 km2. La zone d’action de l’ABHT n’en compte que
3000 Km2 renfermant les parties occidentale et centrale de la Bahira.

Au niveau de la Bahira occidentale et centrale, l’aquifère a une puissance moyenne


de 50 m avec une productivité variable et liée au degré de fracturation. Les
ouvrages d’exploitation produisent des débits oscillant entre quelques litres à la
seconde à plus de 50 l/s.

Les infiltrations des eaux de pluie et du ruissellement des eaux provenant des Jbilet,
estimés à 33 Mm3 par an, constituent la principale composante de la recharge
naturelle. Les sorties sont constituées des pompages répartis à raison de 9 Mm3
pour l’alimentation en eau potable et 28 Mm3 pour l’irrigation.

La nappe est exploitée surtout au niveau du champ captant des Khoualka et N’Zalet
Lâadem où l’on observe une tendance à la baisse depuis 1974, date de
l’accroissement des prélèvements. Cette baisse s’est amplifiée à partir de 1985
atteignant, en moyenne, une valeur de 0.35 m/an au niveau de la Bahira occidentale
et environ 1 m/an au niveau de la Bahira centrale.

Le bilan hydraulique de la nappe de la Bahira centrale et occidentale comme le


montre le tableau est négatif. Le déstockage s’élève à –4 Mm3 en configuration
moyenne et s'accentue en année déficitaire.

Entrées en Mm3
Infiltrations directes 33.00
Total entrées 33.00
Sorties en Mm3
Prélèvements agricoles 28.00
Prélèvements AEP 9.00
Total sorties 37.00

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2-2-3 Etat de la qualité des ressources en eau

a) Les eaux de surface

L’appréciation de la qualité des eaux de surface faite sur la base des paramètres
mesurés dans le cadre de suivi de la qualité des eaux fait ressortir que :

- La qualité des eaux des affluents de la rive gauche de l’oued Tensift est
généralement bonne, excepté au niveau des tronçons des oueds suivants :
• Oued Imintanout à l’aval des rejets du centre d’Imintanout ;
• Oued R’dat à l’aval des rejets du centre de Sidi Rahal ;
• Oued Amezmiz à l’aval des rejets du centre d’Amezmiz ;
• Oued Chichaoua à l’aval des rejets du centre de Chichaoua.

- La qualité des eaux de l’oued Tensift est moyenne à mauvaise en raison


d’une forte minéralisation et de la pollution organique et bactériologique
importante à l’aval des rejets urbains de la ville de Marrakech ;
- Les eaux des oueds côtiers atlantiques (Ksob et Igouzoulen) sont globalement
de bonne qualité, malgré les teneurs élevées en matières organiques
enregistrées en 2001 et en 2002 au niveau des stations Zelten et Igrounzar ;
- Les eaux de la retenue du barrage Lalla Takerkoust présentent une salinité
faible et reste inférieure à 550 mg/l, des teneurs en oxygène dissous
supérieures à 8 mg/l et des teneurs en « chlorophylle a » de l’ordre de 6µg/l.
Néanmoins, la retenue connaît des productions algales importantes en
automne, ce qui permet de classer cette retenue comme mésotrophe.

b) Les eaux souterraines


La plupart des nappes d’eau souterraine du bassin présentent une eau de qualité
moyenne à bonne sauf dans les secteurs contaminés par les eaux usées ou affectés
par la nature chimique des formations aquifères. A l’échelle du bassin on distingue
selon la qualité de l’eau :

- Les nappes présentant une eau de bonne qualité, aptes à tous les usages
sans contraintes majeure sont celles de Meskala- Akermoud, du Haouz -
Mejjate à l’exception des secteurs de bordure de l’oued Tensift au voisinage
de Marrakech et au nord de R’dat ;

- Les nappes présentant une qualité moyenne à mauvaise sont celles du


Haouz-Mejjate (Bas Tensift), de la Bahira et du bassin d’Essaouira ;

- Les zones ou les eaux sont de très mauvaise qualité chimique se limitent à
certains secteurs de la nappe de la Bahira, où les teneurs en nitrate sont
élevées et où la salinité dépasse 4 g/l, et à des secteur de la nappe du Haouz
à l’aval de la ville de Marrakech.

2-2-4 L’EROSION ET LE TRANSPORT SOLIDE

Le suivi et le contrôle de l’envasement effectué au niveau du barrage Lalla


Takerkoust et les mesures de turbidité au niveau des stations hydrologiques ont

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 12


permis d’évaluer l’importance du phénomène de l’érosion dans le bassin. Ainsi la
dégradation spécifique dans le bassin varie de près de 200 à plus de 3000
tonnes/km2/an environ.

Les bassins du R’dat et du Ksob se situent parmi les bassins du Royaume qui
présentent une forte dégradation spécifique. Le tableau suivant donne la dégradation
spécifique dans le bassin

Superficie du Dégradation
Bassins Oued
bassin spécifique t/km2/an
Lalla Takerkoust N’Fis 1 607 240
Tahannaout Rheraya 225 185
Taferiat Zat 516 440
Sidi Rahal R’dat 569 3 015
Adamna Ksob 1 733 1 000

Cette production importante de sédiments constitue un risque majeur de déperdition


de la retenue des barrages. Au niveau du barrage Lalla Takerkoust, les campagnes
de mesures bathymétriques réalisées depuis la surélévation du Barrage en 1981
jusqu’en 2002, montrent que la retenue de ce barrage a connu un envasement de
22,6% du volume de la retenue à la cote normale, soit un envasement moyen de
0,8 Mm3/an comme le montre le tableau suivant :

Volume de la Taux Volume Volume Volume


Année Période retenue à la d'envasement d'envasement Cumulé annuel
côte normale en % en Mm3 en Mm3 en Mm3/an

1981 72.5
1982 1981-82 70 3.4 2.5 2.5 2.5
1988 1982-88 68.9 5.0 1.1 3.6 0.18
1999 1988-99 60.7 16.3 8.241 11.841 0.75
2002 1999-2002 56.1 22.6 4.577 16.418 1.53

L’envasement s’accentue davantage en périodes de sècheresses 1981-85 et


1999-2002 comme l’illustrent la figure ci-dessous :

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Evolution du volume de la retenue du barrage Lalla Takerkoust
75

70
3
Volume en Mm

65

60

55

50
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Années

3 – MOBILISATION ET UTILISATION DES RESSOURCES EN EAU


Depuis plusieurs siècles les habitants du Haouz ont utilisé leur savoir-faire et leur
génie pour s’approvisionner en eau et l’irrigation de plusieurs milliers d’hectares en
mobilisant le maximum de ressources en eau par des moyens traditionnels dont
notamment :

- Plus de 650 (khettaras, sorte de galeries souterraines qui amènent de l’eau


de la nappe phréatique par gravité à la surface du sol) ont été réalisées dans
les différentes parties de la plaine du Haouz totalisant une longueur de près
de 700 km et produisaient un débit continu de 3.2 m3/s pour subvenir aux
besoins humains et irriguer 20.000 ha. Actuellement ces ouvrages sont secs
ou détruits dans leur quasi-totalité par manque d’entretien et surtout à cause
de la baisse du niveau de la nappe sous l’effet des pompages intensifs et la
sécheresse persistante dans la région.

- des seguias, canaux en terre non revêtus, qui dérivent les eaux des oueds
vers la plaine (la première séguia se nomme Tassoultant : canal royal) sont
construits depuis le temps des Almohades pour transporter de l’eau de
l’oued Ourika sur plus de 20 km pour irriguer les terres, actionner les
différentes machines hydrauliques et en fin de parcours, assurer
l’alimentation en eau potable de la ville de Marrakech. Outre ces ouvrages, il
faut également mentionner les énormes bassins réservoirs construits dans
les jardins de l’Agdal et de la Ménara et dont la capacité totale dépasse
267.000 mètres cubes. Ces bassins avaient pour fonction de couvrir une
partie des besoins de la ville de Marrakech en eau potable et d’arroser les
vergers durant la période estivale.

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 14


3-1 L’effort de mobilisation

™ Les eaux de surface

Globalement les eaux de surface mobilisées dans le bassin sont estimées en année
moyenne à près de 499 Mm3 comme suit :

• 82 Mm3 par le barrage Lalla Takerkoust ;


• 7 Mm3 par le barrage Igouzoulen ;
• 1,3 Mm3 par les petits barrages ;
• 433 Mm3 par le réseau de séguias traditionnelles (prélèvements au fil de
l’eau).

S. dominée
S. dominée
8730 ha
7090 ha

S. dominée
1260 ha
S. dominée
31100 ha

S. dominée
59420 ha

S. dominée
3700 ha

En outre le bassin bénéficie d’un


volume annuel de 300 Mm3
transféré à partir du bassin
versant de l’Oum-Er-Rbia via le
Canal de Rocade : 260 Mm3 sont
destinés à l’irrigation et 40 Mm3 à
l’alimentation en eau potable et
industrielle de la ville de
Marrakech

Le tableau suivant donne les caractéristiques des barrages réalisés :

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Volume Superficie Energie
Mise en Retenue Hauteur
Barrages But régularisé irriguée product
service (Mm3) (m)
(Mm3) (ha) (GWh/an)

Lalla Takerkoust 1935 57 71 EC,I 82 9.800 15


Imin Lrbaa 1985 0,78 15 I,AC - 80 -
Agafay 1984 0,52 20 I - 70 -
N’zalet El Azri 1986 0,50 10 I - 85 -
Azib douirani 1987 0,60 12 I,AC - 100 -
Oula Abbes 2001 0,90 16 I,AC - 150 -
Bouhouta 2002 0,90 19 I,AC - 160 -
Draa lagragra 4.3 24 I,A 6 - -
Igouzoulane 2004 17 60 AEP 7 - -
Total 88,20 99 10.445 15

Vue du barrage Draa lagragra

™ Les eaux souterraines

Le bassin dispose d’importantes


Prélèvements en
ressources en eau souterraines Total
Nappe Mm3/an
exploitées depuis des siècles pour Mm3/an
AEPI Irrigation
l’irrigation et l’alimentation en eau
potable par des khettaras et des Haouz-Mejjate 28 507 535
puits. En plus de l’alimentation en
eau potable, l’exploitation des
Bousbaâ 1,1 5,2 6,3
nappes par des puits et forages
modernes a permis un important Bassin
développement hydro-agricole 7,8 8,7 16,5
Essaouira
dans le bassin. Le tableau ci-après
donne les volumes annuels Bahira 9 28 37
prélevés dans les principales
nappes du bassin. Total 45,9 548,9 594,8

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 16


3-2 L’utilisation de l’eau

™ L’eau potable

Les prélèvements actuels pour l’alimentation en eau potable et industrielle des


agglomérations du bassin sont évalués à près de 97 Mm3/an. Les eaux souterraines
jouent un rôle stratégique par leur contribution qui s’élève à 43%.

• En milieu urbain, l’essentiel des besoins est concentré au niveau de Marrakech


avec 60 Mm3/an suivi de la ville d’Essaouira avec 3.7 Mm3/an.

Eaux de surface Eaux souterraines Total


Utilisation de l’eau
Mm3 Mm3 Mm3
Milieu urbain
Marrakech 52,0 8,0 60,0
Essaouira - 3.7 3.7
Autres centres - 9.2 9.2
Milieu rural - 25 25
Industrie isolée 3 - 3
Total 55,0 42,7 97,7

A part la ville de Marrakech qui dispose de deux ressources pour son


approvisionnement en eau, Les autres centres sont alimentés exclusivement à partir
des eaux souterraines particulièrement à partir des nappes du Haouz, du Mejjate,
d’Essaouira-Kourimate et de la Bahira.

• En milieu rural, le taux d’accès à l’eau potable varie entre 46% à Essaouira et 90%
au niveau de la préfecture de marrakech. la satisfaction de ces besoins est assurée
par les eaux souterraines avec un prélèvement global de 25 Mm3 /an.
• Concernant les industries isolées, la mine de Guemassa prélève un volume de
l’ordre de 3 Mm3 /an à partir de la retenue du barrage Lalla Takerkoust.

™ L’irrigation

La superficie totale irriguée dans le bassin du Tensift-Ksob-Igouzoulen s’élève à près


de 204 766 ha avec des besoins en eau évalués à 1.329Mm3/an dont 373Mm3 au
profit de la grande hydraulique (PTI) et 956Mm3 pour les périmètres de petite et
moyenne hydraulique.

Ressources en eau (Mm3)


Périmètre Superficie
Surface Souterraine
Grande Hydraulique 50 000 338 35
PMH :
- Tensift 151773 437 540
- Ksob-Iguezoulane 2 993 10 9
TOTAL 204 766 785 544

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 17


4 – DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES EN EAU
4-1- les besoins en eau

Le développement socio-économique
que connaît le bassin a engendré une Besoins (Mm3)
évolution importante des besoins en Usage
eau, aussi bien dans le secteur de 2005 2020
l’approvisionnement en eau potable et
industriel que dans le secteur agricole. AEPI 88 130,5

Irrigation 1329 1352*

™ L’eau potable

Les prévisions de la demande en eau potable et industrielle sont effectuées sur la


base des projections démographiques établies pour le bassin et les objectifs tracés
par le Gouvernement. Globalement, les besoins en eau potable et industrielle du
bassin, à l’horizon 2020, s’élèveraient à 130,2 Mm3 dont 84,7 Mm3 au niveau des
agglomérations urbaines, 35Mm3 en milieu rural et 10,5 Mm3 pour l’industrie.

™ L’agriculture

Le développement agricole futur dans le bassin est déterminé par la mise en valeur
envisagée pour la grande hydraulique dans le Haouz Central et la modernisation des
périmètres traditionnels de PMH. La demande en eau agricole s’élèverait, à l’horizon
2020, à près de 1352 Mm3/an pour l’irrigation de plus de 222.663 ha dont 58.069 ha
en grande hydraulique et 164.535 ha en PMH.

Petite et moyenne
Grande hydraulique
hydraulique
PTI STI Moderne Traditionnelle
Superficie (Ha) 41 129 16 940 31 050 133 544
Besoins en eau (Mm3) 360 132 201 659

4-2- Aménagements hydrauliques projetés

Pour faire face à ces besoins, Le Plan Directeur d’Aménagement des ressources en
eau du Bassin du Tensift prévoit en plus de l’exploitation des eaux souterraine, la
réalisation de plusieurs ouvrages hydrauliques. La mise en œuvre de ce plan
permettra de porter le volume régularisé à 1.500 Mm3/an dont près de 300 Mm3/an
proviennent du bassin de l’Oum Er Rbia et prés de 460 Mm3 des eaux souterraines.

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 18


™ Les grands barrages

Le plan d’aménagement des ressources en eau approuvé en 2001, prévoit la


réalisation de 7 grands barrages. Ces ouvrages permettront de régulariser un volume
supplémentaire de près de 200Mm3 pour le renforcement de l’AEPI et pour le
développement des périmètres de grande hydraulique du Haouz et de la PMH.

Cours Retenue Volume régularisé Superficie


Barrage But
d’eau en Mm3 en Mm3 irriguée
Boulaouane Seksaoua 10 I 14 2000
Ait Ziat Zat 45 I 70 9255
Taskourt El Mal 25 I 24 6460
Herissane Lahr 19 I 8 885
Wirgane * N’Fis 72 AEP Mark 17 -
Talmest Tensift 250 I 66 8250
Zerrar Ksob 7017 IAEP,I,EC 287 2460
Total 508 234 29 310
*barrage en cours de construction

™ Les petits barrages

La mobilisation des eaux de surface par les barrages de régularisation sera


complétée par la réalisation de petits barrages en vue de satisfaire la demande en
eau dispersée d’intérêt plus local. Trois petits barrages sont prévus dans la province
d’Essaouira à des fins d’irrigation et d’abreuvement du cheptel.

Retenue
Barrage Cours d’eau Hauteur But
(Mm3)
Châabat Zouiger Châabat Zouiger 0,14 18 I,AEP,AC
El Arba N’Takoch Timkilouine 0,51 30 I
Châabat Harmoukia Châabat Harmoukia 0,46 21,5 I,AEP
TOTAL 1,11

™ La mobilisation des eaux souterraines

Le potentiel en eau souterraine utilisable de la zone est évalué à près de


472 Mm3/an, alors que 594.8 Mm3/an sont actuellement prélevés pour la production
d’eau potable et pour l’irrigation.

Les nouvelles possibilités d’exploitation d’eau souterraine dans le bassin sont de ce


fait limitées et sont identifiées au niveau de la nappe de Oulad Bou sbaa qui sont en
cours d’affectation pour des projets agricoles.

Les études sont en cours pour l’exploration des nappes profondes notamment dans
le bassin d’Essaouira pour identifier les aquifères profonds et leurs potentialités.

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 19


5- CONTRAINTES DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES
EN EAU

Fréquence des périodes de sécheresse et faible performance des


systèmes hydrauliques : Les graphiques ci-dessous montrent que le Bilan des
fournitures pour l’irrigation que ce soit à partir du barrage Hassan 1er ou à partir de
Lalla Takerkoust est largement déficitaires aux prévisions inscrites dans le PDAIRE.

50000000

40000000

30000000
en m3

20000000

10000000

0
1997/1998 1998/1999 1999/2000 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005
Années
R1 R3 Z1 H2 CV
PDAIRE R1 PDAIRE R3 PDAIRE Z1 PDAIRE H2 PDAIRE CV

L’appoint est apporté par les


700
eaux souterraines avec la
600
prolifération des points d’eau
500
qui dépasse les 20.000.
400
300
200
100
0
agafay souihla saada loudaya ait sid
immour zouine

exploi point

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 20


Faible taux de régularisation des ressources en eau de surface par les
barrages : Le bassin se caractérise par un taux de régularisation des eaux de
surface faible par rapport au niveau national et ne dépasse guère 10%. La dernière
opportunité de construction de barrage sur les oueds atlasiques et le barrage de
Wirgane dont la mise en eau est prévue pour septembre 2007. Les autres barrages
ont un impact négatif sur l’environnement et/ou des conditions géologiques
défavorables associés à un coût de développement de l’eau assez élevée.

Prédominance de l’irrigation traditionnelle : 75% de La superficie totale


irriguée dans le bassin se fait d’une façon traditionnelle grâce à un important réseau
de séguias dérivant au fil de l’eau les eaux de surface.

Existence des droits d’eau : La région du Haouz est caractérisée par


l’existence de textes réglementant la répartition des eaux de surface prélevées par
les seguias et les eaux de sources. Ces textes dont la majorité a été publié au
bulletin officiel durant les années 1930 et qui sont considérés par les bénéficiaires
comme une sorte ‘’de droit d’eau‘’ servent de base pour la répartition des eaux à nos
jours.

Demande en eau variée et en


56
progression continuelle : Depuis
54
quelques années, la ville connaît un
essor touristique sans précédent qui la 52

place désormais comme la locomotive 50

du tourisme au Maroc. Le flux 48

d’investissement drainé par Marrakech 46

va crescendo avec des grands projets 44

touristiques nécessitant des besoins 42


en eau importants. 40
2002 2003 2004 2005
volume distribué

Baisse alarmante des niveaux d’eau des eaux souterraines :


L’accroissement de la demande en eau agricole conjugué à l’effet de plusieurs
années de sécheresse que la région a connu durant les deux dernières décennies a
engendré une forte pression sur les eaux souterraines qui s’est répercutée par une
baisse continue des niveaux d’eau et de la productivité des systèmes aquifères et
menace la durabilité de cette ressource stratégique.
- 20 -5

Nappe de la Bahira - 10
Nappe du Haouz
- 22
Profondeur en m
Profondeur en m

- 24 - 15

- 26 - 20

- 28 - 25

- 30 - 30

- 32 - 35
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04
Années
Années

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 21


Retard considérable dans la protection de l’environnement :

Les rejets liquides domestiques des centres


de la région qui s’élèvent à plus
85 000 m3/jour sont rejetés sans aucun
traitement préalable dans le milieu
récepteur. Au voisinage de Marrakech, les
eaux usées brutes irriguent 4 500ha.
De plus, la majorité des décharges de la
région sont sauvages, non aménagés et
reçoivent toute sorte de déchets (ménagers,
industriels et hospitaliers) et génèrent des
lixiviats qui contribuent à la pollution des
ressources en eau.
Pour la pollution industrielle, Le bassin
renferme plus de 337 unités industrielles
dont 269 sont concentrées dans la ville de
Marrakech. Ces unités sont diversifiées:
agroalimentaires, industries chimiques et
parachimiques, industries de textile et
mines. La quasi-totalité des rejets générée
par ces activités industrielles est rejetée
sans traitement préalable dans le réseau
d’assainissement ou dans le milieu naturel.

Besoins consistant en matière de protection contre les inondations :

Le risque d’inondation est


très présent dans le bassin
du Tensift notamment dans
sa partie montagneuse. Le
bassin est régulièrement
frappé par des inondations
parfois meurtrières: chacun
a en mémoire les
évènements tragiques de
l’Ourika de 1995. Toutes les
vallées atlasiques du bassin
se caractérisent par des
oueds instables et très
actifs. Le plan directeur
réalisé évalue le montant
nécessaire pour les travaux
des opérations pour la
protection contre les
inondations à 230 Mdhs. Le
nombre des sites inondables et prioritaires dans le bassin s’élève à 33.

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 22


6 – QUELLE ORIENTATION STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT
DES RESSOURCES EN EAU POUR LE BASSIN DU TENSIFT?
La rareté des ressources en eau douce à l’échelle du bassin nécessite
l’implémentation d’une gestion intégrée des ressources en eau à même d’assurer un
développement durable.
De la situation des ressources en eau souterraine décrite ci-dessus, le devenir de
cette ressource ne peut être envisagé que sous deux scénarios majeurs à savoir :

6-1 Scénario catastrophique :


Maintien des choix de développement actuel et acceptation de l'accroissement de la
demande en eau avec accentuation de déséquilibres sectoriels, apparition de
nouveaux secteurs déficitaires et développement d'états de crises imposant le
recours à des ressources nouvelles notamment :
¾ Recherche et mobilisation de ressources complémentaires extérieures au
Bassin du Tensift : La majorité des sites des barrages inventoriés dans le
cadre du plan d’aménagement intégré des ressources en eau du Tensift ont
des impacts considérables sur l’environnement
¾ Nécessité de recours au transfert d’eau d’autres bassins,
¾ Mise en exploitation de réservoirs peu sollicités : Difficilement accessibles et
générant des coûts de développement importants.
¾ Actions diversifiées pour accroître les ressources en eau de la région :
o recharge artificielle des nappes ;
o recyclage des eaux restituées après une première utilisation sous
réserve de traitements adaptés en fonction des tolérances de qualité de
la réutilisation.

6-2 Scénario optimiste :


Révision des stratégies en terme de modulation, de réorientation des activités
d'aujourd'hui et d’exploration de nouvelles voies de développement plus
respectueuses de l'environnement.
¾ Usage économe de l’eau :
o sensibilisation des populations sur l'économie de l'eau ;
o détection des fuites et augmentation des efficiences de tous les
systèmes hydrauliques ;
o améliorations ou innovations de processus industriels susceptibles de
générer des économies de consommation d'eau ;
o choix de productions agricoles et de pratiques de culture/irrigation
orientés vers une optimisation de l'apport hydrique (choix variétal, cycle
de culture, traitement mécanique des sols, modalités d'irrigation).
¾ Usage valorisant de l’eau :
o Nécessité d’augmenter la performance du m3 d’eau dans le bassin.

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 23


¾ Application de la loi 10-95 et ses textes d’application :
o recouvrement des redevances ;
o contrôle du creusement illicite ;
o installation des compteurs ;
o …… ;
¾ La sauvegarde des eaux souterraines :

L’appoint du déficit d’irrigation à partir des eaux de surface est comblé par des
prélèvements des eaux souterraines. La préservation des nappes passe par
l’introduction des techniques d’irrigation économes d’eau qui nécessite des mesures
d’accompagnement d’ordre techniques et financières dont:

- la facilité d’accès à des crédits préférentiels pour l’acquisition des


équipements;
- l’octroi de subvention aux projets d’irrigation économes d’eau par la CNCA
(40%) et aussi par l’Agence à travers les aides financières prévues dans la
loi 10-95;
- l’instauration des mesures d’incitation fiscales;
- la coopération scientifique pour le choix des techniques et des cultures
moins consommatrice d’eau.

Le débat de l’eau pour le bassin du Tensift doit porter sur différents thèmes liés à la
gestion du secteur de l’eau notamment :

- Mise en valeur et gestion intégrée des ressources en eau ;


- Sécurisation de l’approvisionnement en eau potable et assainissement ;
- Protection du potentiel des ressources en eau et de leur qualité ainsi que
des écosystèmes aquatiques ;
- Urbanisation durable en adéquation avec les ressources en eau ;
- Production vivrière et développement rural durables moyennant un usage
rationnel de l’eau ;
- Impact des changements climatiques sur les ressources en eau…

Pour finalement aboutir à des plans rationnels de mise en valeur des eaux de
surface, des eaux souterraines et d’autres sources hydriques, appuyés par des
mesures de protection des eaux et de limitation maximale du gaspillage ; tout en
priorisant la prévention des crues et la lutte contre les inondations ainsi que le
contrôle de l’envasement.

Débat national sur l’eau Bassin Hydraulique du Tensift 24


abtansift@iam.net.ma:‫ ﺍﻟﺒﺭﻴﺩ ﺍﻹﻟﻜﺘﺭﻭﻨﻲ‬-+(212) 24 43 56 20: ‫ ﺍﻟﻔﺎﻜﺱ‬/ +(212) 24 43 89 64 : ‫ ﺍﻟﻬﺎﺘﻑ‬.‫ ﺍﻟﻤﻐﺭﺏ‬،‫ ﻤﺭﺍﻜﺵ‬-2388 ‫ﺸﺎﺭﻉ ﺠﻨﺎﻥ ﺍﻟﺤﺎﺭﺘﻲ ﺹ ﺏ‬

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