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BULLETIN HYDROGEOLOGIQUE N°2 Page 1

ETIAGE 2019

Ministère de l'Eau et de l'Assainissement


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Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau (DGPRE)

Contexte hydrogéologique: unités aquifères du Sénégal


Sommaire Les unités hydrogéologiques du Sénégal sont regroupées en quatre systèmes aquifères principaux :
Le système aquifère superficiel hétérogène regroupe les formations récentes à dominante sableuse, sa-
blo argileuse et gréseuse entre Dakar et Saint-Louis et les formations alluviales de la vallée du fleuve Sé-
Introduction, Contexte hy- 1 négal. Il comprend les nappes: infra-basaltiques de Dakar, de Thiaroye (entre la Patte d’oie et Kayar), du
drogéologique et réseau de Littoral Nord (de Kayar à Saint Louis), l’Oligo-miocène (Tamba Kaffrine, Casamance), le Continental
suivi Terminal du Ferlo (régions de Saint Louis, Matam, Louga), de Sine Gambie (Fatick, Kaolack, Kaffrine ) et
de la Casamance.
Nappe du Maastrichtien 2 Le système aquifère semi-profond regroupe les formations calcaires à marno-calcaires de l’Éocène
(entre Khombole et Louga allant vers Diourbel et la vallée du fleuve Sénégal) et du Paléocène (zones de
Sébikoane, Pout, Mbour).
Nappe du Paléocène 3 Le système aquifère profond du Maastrichtien couvre les 2/3 du territoire sauf le socle.
Le système aquifère du socle correspond aux formations granitiques et métamorphiques localisées au
Nappe de l’Eocène 4 Sud-Est du pays (régions de Tambacounda et Kédougou).

Nappes de l’Oligo Miocène/ 5


Continental Terminal
Nappe du Quaternaire de 6
Kayar à St Louis
Nappe du Quaternaire de 7
Dakar à Kayar

Nappe Infrabsaltique 8 Figure 1: Unités


aquifères

Introduction

Les aquifères du Sénégal sont ac-


tuellement exploités pour assurer
l’Approvisionnement en Eau Potable
(AEP), les besoins industriels, agrico-
les des populations. Ces différentes
activités ont conduit dans certaines
zones à une exploitation intensive de
la ressource (zones de Dakar, du
horst de Diass) induisant l’avancée Réseau de suivi
du biseau salée et une baisse sou-
vent importante du niveau des nap- Le réseau actuellement suivi par la DGPRE est présenté par nappe (figure 2). Il compte 498 ouvrages
pes. En outre, une présence de te- dont 454 fonctionnels. On y note 290 piézomètres, 127 forages, 16 forages puits et 65 puits.
neurs élevées en sels. nitrates, fer,
fluor, pesticides, métaux lourds peut Pour un bon quadrillage du réseau le Sénégal est divisées en 8 zones (figure 2). Dans l’année, les mesu-
être également notée dans certaines res se font en étiage (saison sèche) et après la saison des pluies.
zones en fonction des activités. Dans la région de Dakar où les nappes sont côtières et très sollicitées pour l’Approvisionnement en Eau
Potable de la ville les mesures sont mensuelles.
A cet effet, une politique d’exploita-
tion rationnelle et durable des res- Les données collectées portent sur les profondeurs et la qualité de l’eau notamment les paramètres physi-
sources en eau nécessite une meil- co-chimiques (température, pH, conductivité et résidu sec qui sont mesurés sur le terrain) et chimiques.
leure connaissance de ces ressour- Ces derniers sont obtenus après analyse au laboratoire d’un d’échantillon d’eau et concernent les ions
ces qui passe fondamentalement par suivants: Sodium (Na+),Calcium (Ca2+), Magnésium (Mg2+), Potassium (K+), Fer (Fe), Carbonates (CO32- ),
un suivi quantitatif et qualitatif des Bicarbonates (HCO3- ), Chlorure (Cl- ), Sulfates (SO42- ), Nitrates (NO3- ), Fluor (F-) , Phosphore (PO4) et
nappes. Les données ainsi collectées certains métaux lourds dans la zone de Kédougou.
sont résumées sous forme de bulletin
hydrogéologique.

 L’objectif du bulletin est de fournir


des informations régulières sur l’hy-
drodynamisme des aquifères, sur la
distribution spatiale de la qualité de
l’eau, de suivre l’évolution de la
concentration de certains éléments Figure 2: Réseau
au cours du temps (Ce, Cl, F, NO3, de suivi des eaux
etc.) et de déceler d’éventuelles pol- souterraines
lutions. Ceci facilite la gestion, l’ex-
ploitation et la protection des res-
sources en eau tout en assurant à la
population de l’eau potable.

Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau (DGPRE) Sphère ministérielle – 2éme Arrondissement Diamniadio – Bâtiment BII, 2 éme étage
Tel : (221) 33 822.21.54 Site Web : www.dgpre.gouv.sn)
Nappe du Maastrichtien Page 2

La nappe du Maastrichtien est présente sur toute l’étendue du territoire exceptées les régions de Dakar, Tambacounda et Kédougou.

1.. Etat actuel du niveau et de la qualité de l’eau de la nappe

1.1 Etat actuel du niveau de la nappe

 Les profondeurs de la nappe mesurées entre


Avril et Juillet 2019 varient de 5,76 m à plus de
150 m (figure 3). Elles sont de l’ordre de 5,76 à
30 m sur la petite cote, en Casamance et au
Sud des régions de Fatick et Kaolack ; 30 à 50
m dans les zones centre et Nord (région de Lou-
ga, Matam, Kaffrine, Tambacounda et St Louis);
supérieures à 50 m dans la zone du horst de
Diass, de Diogo (domaine de la Grande Cote
Opérations (GCO)), 100 m à Pout et plus de
150 m à Thiès.

 Les niveaux piézométriques sont compris en-


tre +40,22 m à Medina Gounass (Rabat) et -67
m à Pout Sud PMP6. L’écoulement de la nappe
se fait globalement de l’Est à partir des régions
de Tambacounda-Matam où les niveaux sont les
plus élevés vers le centre et l’Ouest du pays en
direction de Pout où les niveaux sont les plus
bas et en dessous du niveau de la mer. Cet état
est lié aux pompages importants réalisés dans
cette zone.
Figure 3: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique de la nappe du Maastrichtien
entre Avril et Juillet 2019

1.2 Etat actuel de la qualité de l’eau


Les conductivités exprimant la salinité varient de 38,6 à 28200 µS/cm. Elles sont supérieures à la recommandation de l’OMS pour 13% des
échantillons; 23% et 25% respectivement pour les ions chlorures et sodium qui lui sont associés (tableau 1). Ces ouvrages sont situés au niveau
de la bande centrale salée regroupant les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack, Ziguinchor, l’Ouest de Kaffrine, Louga et St Louis (figure 3).
Les teneurs en fluor varient de 0 à 4,12 mg/l. Environ 12% des ouvrages situés dans les zones de Touba, Kaolack, et Kaffrine (Mabo, Ndiago et
Sorokogne) montrent des valeurs supérieures à la recommandation de l’OMS de 1,5 mg/l. Le fer est supérieur à la limite pour 32% des ouvrages
situés principalement dans les régions de Matam, Tamba, Kolda, Ziguinchor, Thiès et Dakar (Yenn). La nappe est bien protégée des pollutions
anthropiques cependant des valeurs élevées en nitrates 4 fois supérieures à la limite pour l’eau potable (50 mg/l) sont notées au forage de Kanel.

Tableau 1: Statistiques des éléments chimiques

2. Evolution du niveau de l’eau et de la salinité de la nappe: impact des prélèvements

L’évolution du niveau de la nappe depuis les années 1960 sur certains ouvrages montre une tendance globale à la baisse continue qui varie de 0,07
m/an en Casamance à 0,52 m/an dans la zone de Pout (tableau 2) intensément exploité pour l’AEP de Dakar et environs. Cette baisse s’accompagne
souvent d’une augmentation voir d’une relative stabilité de la salinité. Néanmoins, une élévation du niveau de la nappe liée à la saison des pluies pour-
rait être notée dans certaines zones.

Tableau 2: Evolution du niveau de la nappe du Maastrichtien de 1965 à 2019 sur quelques points d’observations
Ouvrage Zone Variation du niveau piézométrique en m/an Période des mesures Nombre d'année de mesure

Pout Nord SE19M Pout -0,52 1965-2019 54


Tasset P12 Tasset -0,44 1971-2019 48
Khatali Sagatta Djoloff -0,17 1969-2019 50
Bouyguel Bamba Goudiry -0,27 1991-2019 28
Sare Sara Kolda -0,07 1979-2019 40

Figure 4 : Evolution du niveau piézométrique et de la conductivité électrique dans les zones de Pout et de Tasset
Nappe du Paléocène Page 3

La nappe du Paléocène est rencontrée principalement dans la région de Thiès et est exploitée au niveau des champs captants de Bayakh, Thieu-
deum , Sébikotane, Pout Nord, Pout Sud, Tasset.

1. Profondeur de l’eau, sens d’écoulement de la nappe et qualité de l’eau

1.1 Profondeur de l’eau et sens d’écoulement de la nappe


 La profondeur de l’eau varie de 6,9 m au Sud à 57,2 m à Pout Nord.
Les profondeurs les plus importantes supérieures à 40 m sont notées à
dans les zones de Pout et Sébikotane.
 L’altitude du plan d’eau par rapport au niveau moyen de la mer
(niveau piézométrique) varie de +23,15 m à –38,32 m. L’écoulement
de la nappe se fait du Sud à partir de Mbour et du Sud Ouest à partir de
Yenn où la piézométrie se situe au dessus du niveau de la mer vers le
Nord en direction des centres de captage de la SONES à Pout et Sébi-
kotane respectivement. Dans ces zones, le niveau de la nappe se trouve
en dessous de celui de la mer favorisant ainsi l’intrusion des eaux salées
surtout à Sébikotane.

1.2 La qualité de l’eau


 Les conductivités varient de 378 à 7160 µS/cm et sont inférieures à la
recommandation de l’OMS (1500 µS/cm) sauf pour 29% des ouvrages
situées dans les zones de Sébikotane, Mbour et à l’Est de celle-ci. Les
ions chlorures et sodium qui lui sont associés dépassent la limite pour
36% et 29%.
Globalement 3 secteurs sont notés (figure 5):
 le secteur Nord (Pout Sud, Pout Nord, Mt Rolland) et Est (Tasset) à eaux
douces avec des conductivités inférieures à 1000 µS/cm ;
 le secteur Sud (entre Mbour, Thiadiaye, Loul Sessene) et Est autour de
Tasset où les valeurs sont inférieures à la norme OMS mais qui doit être
surveillée parce qu’entourée par les eaux salées du secteur Centre ;
 le secteur Centre (Louly Sindiane, Ndingler, Tattaguine) et Ouest
(Sébikotane,Yenn) avec des conductivités supérieures à la norme OMS
de 1500 µS/cm et pouvant atteindre 7000 µS/cm dans la zone de Yenn.
Des mesures doivent être prises pour éviter la progression de la salinité
surtout que les écoulements se font à partir de ces zones à eaux salées.
 Les teneurs en fluor sont comprises entre 0 et 0,67 mg/l avec les va-
leurs les plus élevées notées dans la zone de Mbour. Le fer est supé-
rieur à la limite pour 64% des ouvrages situés principalement dans les
zones de Mbour et Sébikotane.
 La nappe est bien protégée des pollutions anthropiques avec des va-
leurs en nitrates inférieures à 40 mg/l pour 93% pour des échantillons.
Figure 5: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique de la nappe du
Tableau 3: Statistiques des éléments chimiques Paléocène entre Mai et Juillet 2019

2. Evolution du niveau de l’eau et de la salinité de la nappe: impact des prélèvements

L’évolution du niveau de la nappe étudiée sur différents points d’observation montre une tendance globale à la baisse continue au niveau des champs
captant de la SONES concomitante à une augmentation des conductivités plus marquée dans la zone de Sébikotane (figure 5,6) où les valeurs dépas-
sent 6000 µS/cm Cette baisse varie de 0,30 m/an à 0,67m/an à Tassette après seulement 4 années de mesures (Tableau 4).Néanmoins, une éléva-
tion du niveau de la nappe liée à l’infiltration des eaux de pluies peut être notée dans certaines zones.

Tableau 4: Evolution du niveau de la nappe du Paléocène de 1965 à 2019 sur quelques points d’observations

Ouvrage Zone Variation du niveau piézométrique en m/an Période des mesures Nombre d'année de mesures
Louly Ngogom S2 0.07 1993-2019 26
Louly Sindiane -0.35 2009-2019 10
Foua II Mbour -0.30 2009-2019 10
Tasset P1 Tasset -0.67 2015-2019 4
Pout Sud SE 133 Pout Sud -0.30 1964-2019 55
Pout Nord SE 19P Pout Nord -0.41 1965-2019 54
Damboussane Ouest Sébikotane -0.52 1975-2019 44

Figure 6 : Evolution du niveau piézométrique et de la conductivité électrique dans les zones de Sébikotane et de Pout
Nappe de l’Eocène Page 4

La nappe de l’Eocène est productive dans la zone centre entre Khombole et Louga allant vers Diourbel. Elle est exploitée par la SONES pour l’AEP
de Dakar au niveau des champs captants de Kelle-Kébémer, Guéoul, FLN, Louga. Elle existe également au niveau de la vallée du fleuve Sénégal.

1. Etat actuel du niveau et de la qualité de l’eau de la nappe

1.1 Etat actuel du niveau de la nappe


 Le niveau de l’eau se trouve entre 19,64 m et 40,5 m. Les profondeurs les plus importantes (> à 35 m) sont notées au Nord de Bambey et entre
Mékhé et Louga à cause de la forte concentration des forages AEP de la SONES.
 Les niveaux piézométriques varient de -6,86 m à Kane Kane au Nord de Diourbel à +32.5 m à Tivaouane (Keur Bocar). L’écoulement global de la
nappe se fait d’Ouest à partir de ce point haut en direction du Nord vers le centre de captage de Kelle-Kébémer mais également du Sud à partir de
Bambey vers Baba Garage.

1.2 Etat actuel de la qualité de l’eau


La qualité de l’eau est bonne sauf à Bambey (entre 1696 et 5310
µS/cm), Fanaye Diéri (3960 µS/cm) et Kassack Sud (33100 µS/
cm) au niveau de la vallée du fleuve Sénégal dans le département
de Dagana.
Dans la zone de Diourbel-Louga (figure 7), les conductivités
varient de 275 à 5310 µS/cm. Elles sont inférieures à la recom-
mandation de l’OMS pour l’eau potable sauf pour 23% des
échantillons situés dans la zone de Bambey. 3 secteurs sont
globalement identifiés:
 le triangle Tivaouane- Lappe- Louga au Nord à eaux dou-
ces avec des conductivités comprises entre 275 et 1000 µS/
cm incluant les zones de Keur Bocar, Thiathiour et Guéoul
où elles sont inférieures à 500 µS/cm ;
 le secteur centre entre Khombole, Lambaye et Baba ga-
rage à eaux douces mais qui doit être surveillé parce que
proche des eaux salées du secteur Sud. Des mesures de
protection de la ressource doivent être prises pour éviter la
progression de la salinité surtout que les écoulements se font
à partir de ces zones à eaux salées.
 le secteur Sud entre Bambey et Lambaye où la qualité de
l’eau est médiocre avec des conductivités variant de 1500 à
5310 µS/cm.
Les teneurs en fluor sont faibles et comprises entre 0,19 et 0,38
mg/l et celles en nitrates entre 0,34 et 11 mg/l et donc inférieu- Figure 7: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique de la nappe de l'Eocène
res à la recommandation de l’OMS pour l’eau potable sauf à entre Juin et Juillet 2019 dans les zones de Diourbel-Louga
Baba garage où des signes de pollution sont notés.
Le fer varie de 0,09 à 2,79 mg/l et reste élevé pour 50%
(tableau 5) des ouvrages situés sur l’axe des forages du littoral Tableau 5: Statistiques des éléments chimiques de la nappe dans
Nord à Guéoul, Mérina Dakhar, Thiathiour mais également dans la zone de Diourbel-Louga
la zone Nord.

2. Evolution du niveau et de la salinité de la nappe

L’évolution du niveau de la nappe montre une tendance globale à la baisse continue concomitante à une augmentation des conductivités. Les
baisses varient de 10 cm/an à 32 cm/an et sont plus élevées à Baba garage. Néanmoins, une élévation du niveau de la nappe liée à la saison
des pluies peut être notée dans certaines zones.
Tableau 6: Evolution du niveau de la nappe de l’Eocène dans la zone de Diourbel sur quelques points d’observations

Ouvrage Zone Variation du Niveau Piézométrique en m/an Période des mesures Nombre d'années de mesure
Baba Garage Baba Garage -0,32 1968 - 2018 50
Thinou Mbarick Mékhé -0,10 1975 - 2019 44
Keulene ICS 64 Mérina Dakhar -0,13 1984 - 2019 35
Gueoul Escale P56 Gueoul -0,09 1976 - 2019 43

Figure 8 : Evolution du niveau piézométrique et de la conductivité électrique dans les zones de Gueoul et Mékhé
Nappes de l’Oligo Miocène, du Continental Terminal et du Page 5
Quaternaire: zones de Sine Gambie-Casamance-Ferlo

La nappe du Continental Terminal s’étend sur l’ensemble du territoire national mais est particulièrement exploité et suivi au niveau des régions de Fa-
tick et Kaolack (zone Sine Gambie), Kaffrine, Tambacounda et Casamance. Dans ces dernières zones, la nappe de l’Oligo-Miocène est également
productive et difficilement séparable de celle du Continental Terminal du fait de la similitude de leur faciès constitués d’argiles sableuses et de sable
argileux. La nappe du Quaternaire est suivi dans les zones de la vallée du fleuve Sénégal et du Ferlo (régions de Saint Louis, Matam, Louga).

1. Etat actuel du niveau et de la qualité de l’eau de la nappe

1.1 Etat actuel du niveau de la nappe

A) Nappes de l’Oligo Miocène et du Continental Terminal


(régions de Fatick, Kaolack, Tamba-Kaffrine-Casamance)

 La profondeur de l’eau varie de 4,3 m à Tattaguine à 64,54 m.


à Kaffate dans la région de Kaffrine. Elle augmente du Sud vers
le Nord de Fatick vers Kaolack et de Kamoya à l’Est de Marsas-
soum vers Sédhiou. Elle est comprise :
 entre 4,3 et 20 m pour 64% des ouvrages situés aux environs
de l’estuaire du Saloum dans la zone comprise entre Tattagui-
ne- Djilass-Passy et K.Andalah Vilane, dans la région de Zi-
guinchor, au Nord-Ouest de la région de Sédhiou à l’Ouest de
Sansamba, dans la région de Kolda et à l’Ouest de Tamba-
counda.
 entre 20 et 40 m pour 29% des ouvrages localisés au Sud de
Kaolack sur le triangle Saboya-Latmingué-Passy Ngayène,
entre Sansamba et Sédhiou. La profondeur maximale de l’eau
en Casamance est de 31,6 m à Badiandian Diola à l’Ouest de
Sédhiou, de 36,4 m à K. Ndiouga Dramé au Nord de Nioro du
Rip, 38,2 m à Bantanani dans la région de Tambacounda.
 entre 40 et 64,5 m pour 7% des ouvrages qui sont situés dans
la région de Kaffrine.
Figure 9: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique des nappes de l’Oligo-
Le niveau piézométrique varie de +27,7 m à Bantanani (région Miocène, du Continental Terminal et du Quaternaire entre Mai et Juin 2019
de Tamba) à –24,78 m à Delbi dans la région de Kaffrine.
L’écoulement global de la nappe se fait de l’Est à partir de Banta-
1.2 Etat actuel de la qualité de l’eau
nani vers Kaffrine d’une part et du Sud à partir de K.Mamour
Koumba (Wack Ngouna) et Same Karang vers le Nord en direction L’eau est de très bonne qualité avec des conductivités comprises entre
de Ndofane-Kougueul-Kaffrine où les dépressions piézométriques 28,3 et 73100 µS/cm (figure 9).
seraient liées aux pompages dans ces zones.  Elles sont inférieures à la recommandation de l’OMS pour l’eau potable
En Casamance l’écoulement est convergent vers la dépression sauf pour environ 5% des échantillons situés dans les zones de Tattaguine
piézométrique créée aux environs des forages de Ziguinchor (1521 µS/cm), Sokone (1800 µS/cm), Sédhiou (2030 µS/cm), Passy (4930
µS/cm) et Kassack Sud (73100 µS/cm) au niveau de la vallée du fleuve
B) Nappes du Continental Terminal et du Quaternaire du Ferlo Sénégal dans le département de Dagana.
 Les secteurs de Djilass, Ndiamé au Nord de Ndofane, Ngodiba, Ndiobène
La profondeur de l’eau varie de 1,88 m au Sud de Ross Béthio dans la région de Kaffrine, Medina Ndokhobé (Linguère), Kawé
à 77,8 m à Katane à l’Est de Ranérou. Le niveau de l’eau est (département de Podor) avec des valeurs comprises entre 1000 et 1500
inférieur à 25 m le long de la vallée du fleuve Sénégal. Il atteint µS/cm sont à surveiller pour éviter la salinité.
41 m et 53 m respectivement à Niout et Kawé dans la commune
de Ndiayène Pendao, département de Podor, il est supérieur à  Les teneurs en nitrates sont inférieures à 50 mg/l pour 93% des échantil-
50 m dans la région de Matam sauf à Kanel. lons alors que celles en fluor sont inférieures à la norme OMS de 1,5 mg/l
Le niveau piézométrique est compris entre +42,02 m à Dia- sauf à Passy où elles sont de 1,8 mg/l.
mouguel à –38,9 m à Diagueli au Nord de Vélingara créant ainsi Le fer varie de 0,03 à 6,62 mg/l et reste élevé pour 39% des ouvrages situés
une dépression piézométrique vers laquelle s’écoule la nappe à surtout en Casamance et dans la zone Sine Gambie.
partir du Nord-Est (figure 9).

Tableau 7: Statistiques des éléments chimiques des différentes nappes de l’OM/CT/Quaternaire zones de Sine Gambie-Casamance-Ferlo

2. Evolution du niveau et de la salinité de la nappe


Dans la zone de Fatick-Kaolack-Kaffrine, l’évolution du niveau de la nappe montre une tendance globale à la hausse concomitante à une relative
constance voir une légère baisse de la conductivité aux environs de Keur Madiabel (15 cm/an) et Wakh Ngouna. A l’inverse, on note une baisse aux
environs de Passy (25 cm/an) et Keur Saloum Ndiamé (2 cm/an) entre 2014 et 2019. A Kaffrine, l’augmentation du niveau de la nappe à Ngodiba de
15 cm/an est associée à une élévation des conductivités et des nitrates signe d’une pollution anthropique ponctuelle.
Dans le Ferlo, la tendance globale est à la hausse d’environ 17 cm/an au niveau de la dépression piézométrique à Médina Dokhobé (Linguère) tandis
qu’une baisse est notée à Kawé (3 cm/an) et (15 cm/an) à Katané (Ranérou). En Casamance, la baisse du niveau varie de 7 cm/an à Silinkine à 49
cm/an à Boucotte P2 dans la région de Ziguinchor associée à une relative augmentation de la conductivité à Boucotte, Boudiémar et Samine Escale.
Les variations du niveau de la nappe peuvent être influencées par le puisage ou l’infiltration à travers les cours d’eau et les eaux de pluie.

Tableau 8: Evolution du niveau de la nappe sur quelques points


d’observations

Figure 10 : Evolution du niveau piézométrique et de la conduc-


tivité électrique à Ngodiba (Kaffrine)
Page 6
Nappe du Quaternaire du Littoral Nord de Kayar à Saint Louis

La nappe du Quaternaire entre Kayar et Saint Louis communément appelée nappe du Littoral Nord ou zone des Niayes constitue le prolongement Est de la nap-
pe de Thiaroye. Elle est exploitée pour les activités de maraichage qui se font à grande échelle dans cette zone. L’entreprise minière Grande Cote Operations
(GCO) l’exploite pour les activités minières et assure le suivi journalier et mensuel de la nappe sur un réseau très dense d’une centaine de piézomètres en colla-
boration avec la DGPRE.

1. Etat actuel du niveau et de la qualité de l’eau de la nappe


1.1 Etat actuel du niveau de la nappe

Les profondeurs de l’eau sont comprises entre


2,91 m à GCO et 40,4 m à Kébémer. Elles dimi-
nuent du Sud-Est où elles sont supérieures à 30 m
(zones de Kébémer, Ndande, Guéoul, Kab Gaye)
vers le littoral Nord où elles sont au maximum de
l’ordre de 20 m (figure 11). Dans la zone de GCO,
le niveau de l’eau varie de 2,91 m à 19,3 m.

Les niveaux piézométriques varient de -8,8 m à


Potou à +31,18 m à Taiba Ndiaye. Ils indiquent un
écoulement global de la nappe du Sud Ouest à par-
tir de ce dôme piézométrique centré sur Taiba
Ndiaye -Pire Goureye vers le Littoral Nord et vers la
dépression piézométrique du Gandiolais où les ni-
veaux piézométriques sont en dessous du niveau
de la mer entrainant une intrusion marine matériali-
sée par la forte salinité notée à Semelle (figure 11).

1.2 Etat actuel de la qualité de l’eau


 L’eau de la nappe est globalement de bonne qualité
avec des conductivités électriques inférieures à la
recommandation de l’OMS pour l’eau potable de
1500 µS/cm pour 89% des échantillons. Cependant,
les zones entre Taiba Ndiaye et Noto G. Diama sont
à surveiller pour éviter une salinisation de la nappe
qui s’est manifestée dans les zones de NDiop Sao
autour du lac Mékhé, Semelle à l’Est de Ndiebene
Gandiole où la conductivité est plus de 11 fois supé-
rieure à la limite OMS (17220 µS/cm).
Dans la zone de GCO, la qualité de l’eau est bonne, les
conductivités varient de 333 à 1363 µS/cm à l’exception
du DPZ74 (1708 µS/cm) situé en bordure de mer à l’Est
de Diogo sur mer.
Les eaux sont acides (5,64 <pH < 6,5) pour 22%
des ouvrages et basiques (pH>8,5) pour 8% situés
au Sud dans la zone de transition avec les calcaires
de l’Eocène.
Les teneurs en nitrates restent faibles sauf pour
16,7% des échantillons situés dans les zones de
Loumpoul et GCO où elles sont plus de 2 fois supé-
rieures à la recommandation de l’OMS de 50 mg/l.
Le fer est assez élevé avec des valeurs comprises
entre 0,09 et 6,33 mg/l avec 79% des échantillons
présentant des teneurs supérieures à la limite. Figure 11: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique de la nappe du Quaternaire
du Littoral Nord en Juillet 2019
Tableau 9: Statistiques des éléments chimiques de la nappe du Quaternaire du Littoral Nord

2. Evolution du niveau et de la salinité de la nappe


L’évolution du niveau piézométrique de la nappe depuis les années 1976 au niveau de quelques ouvrages montre une tendance globale à la baisse
d’environ 1 à 10 cm/an plus importante dans les secteurs de Mékhé, ICS, Lompoul à proximité des dômes piézométriques et plus faibles dans le sec-
teur de Louga. Cette baisse du niveau de la nappe est concomitante à une relative baisse ou augmentation de la conductivité plus marquée dans la
zone de Kayar où les variations irrégulières du niveau de la nappe qui lui sont associées à partir des années 1990 indiquent une intrusion marine.

Tableau 10: Evolution du niveau de la nappe sur quelques points


d’observations

Figure 10 : Evolution du niveau piézométrique et de la conductivité


électrique à Kébémer
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Nappe du Quaternaire de Thiaroye de Dakar à Kayar
La Nappe de Thiaroye constitue le prolongement Est de la nappe infrabasaltique du département de Dakar. Elle s’étend de la Patte d’Oie à Kayar et
est précédemment exploitée pour l’AEP de la ville de Dakar. Cependant, elle connait depuis quelques années une pollution anthropique liée à des te-
neurs élevées en nitrates qui a conduit à un arrêt des forages pour l’AEP et leur transfert pour l’usage agricole.

1. Niveau et qualité de l’eau de la nappe: problématique des nitrates

1.1 Etat actuel du niveau de l’eau


Les profondeurs de l’eau de la nappe de Thiaroye
sont légèrement supérieures à 10 m et comprises en-
tre 2,5 m à Boune et 10,4 m à Gouye Gueweul à l’Est
du Lac Rose. Elles sont inférieures à 7 m pour 91%
des échantillons ce qui atteste du caractère très su-
perficiel de la nappe.
L’écoulement global de la nappe se fait d’Est à partir
de Bayakh-Sangalkam vers le Nord en direction du
Lac Rose où les niveaux piézométriques sont en des-
sous du niveau de la mer et vers l’Ouest en direction
de la banlieue (Boune, Guédiawaye, Cambérène). Au
niveau du littoral Nord comme au Sud vers Thiaroye,
le niveau piézométrique est au dessus du niveau de la
mer ce qui limite l’intrusion marine (figure 13).

1.2 Qualité de l’eau et problématique des


en nitrates
L’eau de la nappe est de qualité médiocre avec des
conductivités comprises entre 360 et 4590 µS/cm.
Elles sont supérieures à la recommandation de l’OMS
de 1500 µS/cm pour tous les ouvrages localisés dans
la banlieue dakaroise (Pikine, Thiaroye, Guédiawaye,
Boune) (figure 13).
Ces valeurs sont associées à de fortes teneurs en
nitrates atteignant 321 mg/l à Boune (plus de 6 fois la Figure 13: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique de la nappe du Quaternaire de
limite recommandée pour l’eau potable). Au niveau de Thiaroye en Juin 2019
la zone Est, les nitrates restent faibles et inférieures à
la limite OMS de 50 mg/l sauf à Sangalkam.
Le fer est assez élevé avec plus de 54% des ouvra- Tableau 11: Statistiques des éléments chimiques de la nappe du Quaternaire de
ges présentant des teneurs supérieures à la limite.

2. Evolution du niveau et de la salinité de la nappe


L’évolution à long terme du niveau piézométrique de la nappe étudiée aux différents points d’observation depuis les années 1976 montre une ten-
dance globale à la baisse d’environ 1 à 43 cm/an dans le secteur Est (zones de Bayakh, Niaga, Sangalkam) et une augmentation du niveau de la
nappe de l’ordre de 1 à 19 cm/an dans la banlieue (Thiaroye, Guédiawaye, Boune) concomitante à une augmentation de la conductivité. La hausse
du niveau de la nappe est plus importante autour de Boune et est associée à une augmentation des teneurs déjà élevées en nitrates signe d’une
infiltration des eaux usées.

Tableau 12: Evolution du niveau de la nappe sur quelques points d’observations

Période des mesures Nombre d'années de mesure


Ouvrages Variation du niveau piézométrique en m/an
Bayakh Ps-10 -0,05 2002-2019 17
Bayakh Ps-11 -0,05 1976-2019 43
Niaga Peulh P2-9 -0,05 1987-2019 32
Gouye Guewel P2-10 -0,06 1987-2019 32
Sangalkam Ps1-I Bas -0,01 2005 - 2019 4
Sangalkam Ps1-II Haut -0,37 06/2017-06/2019 2
Sangalkam 3 -0,43 06/2017-06/2019 2
Cambérène P2-2 Bis -0,03 2012-2019 7
Thiaroye/Mer P3-1 +0,01 2002-2019 17
Guédiawaye P2-5 +0,10 1995-2019 24
Boune P2-6 +0,19 2005-2019 14

Figure 14 : Evolution du niveau piézométrique et de la conductivité électrique dans les zones de Guédiawaye et Bayakh-Lac Rose
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Nappe Infrabasaltique de Dakar

La nappe Infrabasaltique s’étend sur tout le département de Dakar. Elle est exploitée par la SONES pour assurer l’AEP de cette ville particulièrement
à partir de 2015 dans le cadre du Programme d’Urgence pour la Sécurisation de l’AEP de Dakar malgré sa forte vulnérabilité à l’intrusion saline.

1. Etat actuel du niveau et de la qualité de l’eau de la nappe

1.1 Etat actuel du niveau de la nappe

 Les profondeurs de l’eau de la nappe Infrabasaltique


de Dakar sont comprises entre 2,24 m aux PIB1bis du
parc Hann et 31,9 m à l’aéroport P1. Elles augmentent
du Littoral vers le Centre en direction de Yoff, Ouakam.

 Les niveaux piézométriques varient de +2,79 m aux


parcelles à -9,25 m au km 5 Seydou Nourou Tall. L’é-
coulement global de la nappe se fait du Littoral vers
l’intérieur en direction des centres de captage ce qui
laisse supposer une possible progression saline vu que
les niveaux piézométriques sont en dessous du niveau
de la mer à Yoff, Aéroport Yoff, Seydou Nourou Tall.

1.2 La qualité de l’eau : salinité de la nappe

 Les conductivités varient de 830 µS/cm aux Parcelles


Assainies à 43600 µS/cm à Hann. La qualité de l’eau
de la nappe Infrabasaltique est médiocre dans la partie
Littoral correspondante à 33% des échantillons avec
des conductivités supérieures à la recommandation de
l’OMS de 1500 µS/cm et qui atteignent 5260 µS/cm à
Yoff. Pour éviter la salinisation des forages situés au
centre, la zone de transition eau salée-eau douce doit
être surveillée.

 Les teneurs en nitrates varient de 5,1 à 324,1 mg/l et


sont supérieures à la recommandation de l’OMS de 50
mg/l pour 50% des ouvrages situés à l’Aéroport Yoff Figure 15: Profondeur de l'eau et Conductivité électrique de la nappe Infrabasaltique en
BAD P4bis (324 mg/l), aux parcelles (128,3 mg/l), Foi- Juin 2019
re Point M3 (90 mg/l) et aux mamelles (85 mg/l).

 Ces teneurs sont associées à des valeurs élevées en


fer supérieures à la limite OMS de 0,3 mg/l sauf à la Tableau 13: Statistiques des éléments chimiques de la nappe Infrabasaltique
Foire. en Juin 2019

2. Evolution du niveau et de la salinité de la nappe: impact des pompages à Dakar

L’évolution du niveau de la nappe montre une tendance globale à la hausse de 7 à 18 cm /an sur la période avant 2014 et une baisse continue de
l’ordre 10 à 61 cm/an depuis 2014 correspondante à la réalisation d’un nombre important de forages dans le cadre du Programme d’Urgence de Sé-
curisation de l’AEP de Dakar. Les baisses les plus importantes sont notées autour de l’aéroport et de Ouakam. Cette baisse s’est accentuée à partir
de 2017 et est concomitante à une augmentation de la minéralisation globale de la nappe. Néanmoins, une élévation du niveau de la nappe liée à la
saison des pluies pourrait être notée dans certaines zones.

Tableau 14: Evolution du niveau de la nappe Infrabasaltique dans le département de Dakar sur quelques points d’observations

Figure 16: Evolution du niveau piézométrique et de la conductivité électrique dans les zones de Parcelles Assainies et Ouakam

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