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0. INTRODUCTION

0.1. Etat de la question

Le traitement de toute question de recherche n’étant pas la prérogative d’un


seul individu, nous avons eu à cet effet à consulter certains travaux scientifiques ayant
trait à notre sujet que nous avons jugés pertinents. Il s’agit de :

- BODI Merveille1, dans le cadre de son mémoire intitulé « La bancarisation de


la paie des fonctionnaires, atouts et contraintes en milieu rural et dans la ville
province de Kinshasa de 2012 à 2015 », a mis l’accent sur le fait que la
bancarisation de tous les secteurs de l’économie nationale même progressive est
cruciale et porteuse d’espoir pour un pays qui s’est engagé depuis lors dans le
processus d’éradication de corruption, du clientélisme, de la médiocrité, de
l’informel, etc. pour se doter de moyen efficaces de contrôle et doter le pouvoir
judiciaire d’un instrument d’enquête fiable afin que rien n’échappe au trésor
public et au pays. Sa démarche méthodologique a nécessité le recours à la
méthode inductive et statistique complétée par la technique documentaire.
S’appuyant sur le cas pratique du secteur de l’enseignement, dans son analyse,
elle a montré que le maillon faible est resté ici la non maîtrise des effectifs de
l'administration publique, les contrôles physiques n'ont pas réussi à donner des
résultats escomptés, profitant des dysfonctionnements de l'administration, les
réseaux maffieux ont excellé à priver l'Etat de ses ressources financières
importantes pendant des années. Au terme de son analyse, elle a abouti aux
conclusions suivantes : Avant la bancarisation, l'Etat dépensait beaucoup
d'argent et ne maitrisait pas l'effectif ; allant jusqu'à payer des trépassés et
déserteurs dont les salaires étaient toujours décaissés ; L'Etat a actuellement un
effectif vrai et réel du personnel enseignant. Le personnel peut avoir
actuellement son salaire en toute sécurité sans omission de certains billets. Et
l'Etat dépense moins qu'avant et dégage un solde de reliquat important.

1
BODI Merveille, La bancarisation de la paie des fonctionnaires, atouts et contraintes en milieu rural et dans la ville
province de Kinshasa, Mémoire inédit, L2 FBA, Université Protestante au Congo, 2016
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- HOCINE Sam2, a réalisé un travail, intitulé « Essai d’analyse de la


bancarisation en Algérie », dans lequel il a mis l’accent sur le fait que la
bancarisation, qui reflète le degré de pénétration des services bancaires au sein
de la population, constitue une véritable problématique pour les pays en
développement et pauvres. En Algérie, le rythme de l’évolution de la
bancarisation a connu deux phases importantes. En effet, la première est celle
où le système bancaire est soumis aux programmes planifiés de l’Etat où
l’intermédiation bancaire était peu développée en raison de la réglementation
des taux d’intérêt, l’étroitesse du réseau bancaire et surtout l’absence de la
culture bancaire. La seconde phase, qui commence à partir des années 1990, le
degré de la bancarisation avait enregistré quelques progrès, grâce à l’ouverture
du marché bancaire aux banques privées et une nette déréglementation des
conditions de banques. Il a démontré sur base de quelques indicateurs que le
niveau de bancarisation a enregistré des progrès, mais le degré d’accès aux
services bancaires demeure insuffisant. Dans sa conclusion, il démontre que le
rôle des Pouvoirs Publics est primordial dans la construction d’un système
bancaire et financier fiable et sécurisé du fait qu’ils disposent des moyens
d’adopter une meilleure offre des services bancaires afin d’accroître la capacité
de la demande bancaire au sein de la population.

La spécificité de notre travail réside dans son approche qui tourne autour
des objectifs premiers de la bancarisation qui est une gestion rationnelle des finances
publiques de la RDC. En effet la situation des finances publiques de la RDC se
caractérise par un déficit budgétaire chronique dont la cause est à trouver, entre autres,
dans une augmentation exponentielle des dépenses de rémunération. Il s’agit donc pour
nous, d’analyser l’évolution de la masse salariale de l’Administration publique avant et
après la bancarisation.

2
HOCINE Sam, « Essai d’analyse de la bancarisation en Algérie », Université Mouloud Mammeri, 2016 consulté
https://scholar.google.com/scholar?start=10&q=article+sur+l%E2%80%99apport+
+bancarisation+&hl=fr&as_sdt=0,5#d=gs_qabs&t=1660035742466&u=%23p%3DcBFEygg809kJ
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0.2. Problématique

La République Démocratique du Congo (RDC) est fortement engagée dans


la promotion de l’inclusion financière. En effet, le 31 octobre de chaque année, dans le
cadre de la journée mondiale de l’épargne, la Banque centrale du Congo organise des
activités visant notamment la promotion de l’épargne, particulièrement auprès de la
population la plus démunie3. Bien plus, le Gouvernement de la RDC ne s’est
résolument engagé à promouvoir l’inclusion financière, notamment à travers la
bancarisation des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat. Selon les estimations
de la Banque Centrale du Congo, le taux d’épargne s’élève à 10% seulement et que le
taux de la bancarisation de la population congolaise dans son ensemble reste faible4.

La bancarisation de tous les secteurs de l’économie nationale même


progressive comme déjà amorcée est cruciale et porteuse d’espoir pour un pays qui
s’est engagé depuis lors dans le processus d’éradication de corruption, du clientélisme
et de la réduction de la taille du secteur informel 5. Pour aussi promouvoir la bonne
gouvernance et améliorer le climat des affaires et moderniser l’économie comme le
prévoit son programme d’action « révolution de la modernité ». D’où, le
gouvernement devrait compter sur la bancarisation pour se doter des moyens efficaces
de contrôle et doter le pouvoir judiciaire d’un instrument d’enquête fiable afin que rien
n’échappe au trésor public et que les effectifs de l’administration publique soient
maitrisés grâce notamment à la paie des agents et fonctionnaires par voie bancaire6.

Il convient de noter que le concept de la bancarisation est perçu comme


étant un processus de l’utilisation et de l’appréciation des services bancaires par la
population. Ce processus a comme implication l’inclusion financière et l’accès à un
plus grand nombre des personnes aux services bancaires. Cependant, en RDC, la
bancarisation de la paie des agents publics de l’Etat doit être appréhendée comme étant
une mesure de politique budgétaire visant à canaliser la paie du personnel public dans
3
Suivi de la situation financière en République Démocratique du Congo par la Banque Centrale du Congo, 2020.
4
Banque Centrale du Congo, Rapport annuel de 2020.
5
Levine R. (1997), Financial Development and Economic Growth : Views and Agenda, Journal of Economic
Literature, vol. 35, p. 688-726.
6
GSMA (2020). State of the Industry Report 2019.,
https://www.gsma.com/r/wp-content/uploads/2019/05/GSMA-State-of-the-Industry-Report-on-Mobile-Money-
2018-1.pdf
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le circuit bancaire dans le but de contrôler la masse salariale et les effectifs du


personnel public. D’autre part, l’Etat est aussi animé par le souci de mettre fin au
problème de corruption, les détournements des fonds, les « d’agents fictifs » et
« doublons » au sein de l’Administration publique et surtout redynamiser le circuit
bancaire7.

Ainsi, la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat est


une vaste opération censée permettre à l’Etat de maîtriser des effectifs pour une mise à
jour du listing de la paie se rapportant au paiement des salaires par voie de compte
bancaire, étant entendu que les banques intervenantes, partenaires du Gouvernement,
ont au préalable ouvert des comptes individuels en faveur des bénéficiaires et ce, selon
les usages en la matière.

Au regard des faits marquants sus-évoqués, il convient conformément à


notre formation reçue, d’effectuer une analyse et de donner des perspectives sur la
bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat de 2004 à 2020.

La problématique de notre travail tourne autour des questions


fondamentales suivantes :

 L’opération de bancarisation aurait-elle atteint l’objectif de contrôler les


dépenses relatives à la rémunération des agents de l’Administration Publique ?

0.3. Hypothèse de l’étude

La problématique susmentionnée nous pousse à avancer l’hypothèse ci-


après :

- L’opération de bancarisation aurait atteint l’objectif de contrôle des dépenses


publiques relatives à la rémunération des agents de l’Administration publique.

7
BAM (2017). Rapport annuel sur les infrastructures des marches financiers et les moyens de paiement, leur
surveillance et les initiatives d’inclusion financière.
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0.4. Méthode et techniques

Une méthode est essentiellement une démarche intellectuelle qui vise, d’un
côté, à établir rigoureusement un objet de science, et de l’autre, à mener le
raisonnement portant sur cet objet de la manière la plus rigoureuse possible8.

Dans le cadre de ce travail, nous allons faire recours aux méthodes et


techniques suivantes :

0.4.1. Méthodes

0.4.1.1. La méthode quantitative

La méthode quantitative nous a permis de traiter les données statistiques


recueillies dans les différents rapports annuels de la Banque Centrale du Congo de
2004 à 2020. Cette méthode nous a aussi servi dans la présentation des différents
résultats par des tableaux statistiques et des graphiques.

0.4.1.2. La méthode analytique

La méthode analytique nous a aidé à analyser et traiter les données


récoltées, afin d’examiner l’impact de la bancarisation sur la masse salariale des agents
de l’Administration publique.

0.4.1.3. La méthode comparative

La méthode comparative nous a aidé à comparer les données récoltées de la


période d’avant bancarisation, soit de 2004-2011 à celle d’après la bancarisation, soit
de 2012-2020, afin de déceler cet impact.

0.4.2. Techniques

8
ALBERTINI J.M., Op. Cit. p.28
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0.4.2.1. La technique documentaire

La technique documentaire nous a permis de consulter des ouvrages, des


textes officiels, des notes de cours et d’autres documents se rapportant à notre thème
de recherche.

0.4.2.2. Les techniques d’observation directe et d’interview

Les techniques d’observation directe et d’interview nous ont aidés à


recueillir les informations nécessaires et complémentaires pour le bon déroulement de
notre étude afin d’écarter d’éventuelles zones d’ombres.

0.5. Choix et intérêt du sujet

0.5.1. Choix du sujet

Le choix porté sur ce sujet vise à vérifier le taux de réussite de la


bancarisation du système administratif congolais et à démontrer que cette opération ne
devrait pas se limiter à profiter des services de la banque pour des raisons de transites
de salaires et de thésaurisation, mais qu’elle devrait permettre une vraie croissance
économique parce qu’elle est une opportunité d’augmentation du taux d’investissement

0.5.2. Intérêt du sujet

Sur le plan personnel

Depuis plusieurs années, au sein de l’Administration Publique, on entend


parler des cas des agents fictifs et des doublons dont leurs rémunérations
augmenteraient de manière exponentielle et exagérée le poids de la masse salariale. La
bancarisation devra permettre au Gouvernement d’éradiquer ce système de fraude dans
lequel était plongé notre pays. Ce sujet nous permet ainsi d’approfondir nos
connaissances dans le domaine de la gestion des finances publiques.

Sur le plan scientifique

D’abord, ce travail répond à l’exigence académique faite à tout étudiant qui


arrive au terme de son cycle de licence dont celle d’élaborer un travail qui soit la mise
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en application des théories apprises durant son cursus. En ce qui nous concerne, il
s’agit des théories de gestion financière et gestion des finances publiques.

Sur le plan pratique

Ce travail pourrait servir d’aide à la prise de décision aux autorités politico-


économiques en matière de gestion de la masse salariale de l’Administration Publique
d’une part, et d’autre part de référence pour tout chercheur qui s’intéresserait à ce
thème de recherche. Enfin, ce sujet a une portée pratique dans la mesure où les
résultats de notre travail permettra de résoudre tant soit peu le problème que rencontre
notre pays, la RDC, dans la gestion des deniers publics qui sont affectés en
rémunérations du personnel.

0.6. Délimitation spatio-temporelle

Pour des raisons de concision et de précision, tout travail scientifique doit


être délimité dans le temps et dans l’espace. Dans l’espace, notre champ
d’investigation est l’Administration publique de la RDC, notre étude couvre la période
de 2004 à 2020, soit la période avant et après la bancarisation.

0.7. Objectifs du travail

0.7.1 Objectif principal

L’objectif principal de cette étude est de dégager l’impact de la


bancarisation sur la masse salariale des agents de l’Administration publique.

0.7.2 Objectifs spécifiques

Dans le cadre de notre travail, nous poursuivons les objectifs spécifiques


suivants :

- Comparer l’évolution de la masse salariale de l’Administration publique avant


et après la bancarisation ;
- Donner quelques perspectives en vue d’améliorer la portée de la bancarisation
de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat.
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0.7.2. Subdivision du travail

Outre l’introduction et la conclusion, notre travail est subdivisé en 3


chapitres, à savoir :

• Le chapitre premier : Cadre conceptuel et théorique ;


• Le chapitre deuxième : Présentation de l’Administration publique
• Le chapitre troisième : Analyse de la bancarisation en RDC.
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CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Essentiellement théorique, ce chapitre donne une lumière sur les concepts et


notions de base utilisés dans ce travail en les situant dans un contexte plus global des
études déjà réalisées sur ce thème. Dans le langage courant, les concepts sont
généralement polysémiques et leur usage est souvent équivoque. D’où la nécessité de
préciser le sens qu’on donne à chaque concept dans un contexte donné. Ainsi, nous
aborderons les notions : d’Administration publique ainsi que de la bancarisation et
l’inclusion financière.

SECTION 1. NOTIONS D’ADMINISTRATION PUBLIQUE

L’Administration Publique est l’organe pivot et structurant autour duquel se


recentre et se consolide le rôle central de l’Etat dans une société. Elle permet ainsi la
formulation, l’élaboration, la gestion et la mise en œuvre des politiques publiques, le
suivi ainsi que le contrôle-qualité et propose, de plus, des ajustements nécessaires par
rapport au contexte et à l’évolution.9

I.1.1. Définitions

Dans la langue courante, le mot administration désigne tantôt une activité


tantôt l’organe ou les organes qui exercent cette activité. Il en ressort deux sens : un
sens matériel, celui qui tient à l’aspect activité et un sens organique découlant de
l’aspect des structures ou organes.

RIVERO affirme dans son ouvrage sur le droit administratif que dans un
sens plus étroit et aussi plus courant, c’est à l’administration seule que le mot se
rapporte ; quand on parle en France de l’administration tout court avec majuscule, on
entend designer cet ensemble d’organes par lesquels sont conduites et exécutées les
tâches publiques.10 Abordant dans le même sens, selon De Burlet, il s’agit du sens
étroit du mot administration, lequel se réduit à l’Administration Publique en prenant
une majuscule. C’est dans cette conception que le dictionnaire de droit, économie et
9
DEBBASCH C., Sciences administratives, Paris, Dalloz, 1980, p.1.
10
RIVERO J., Droit Administratif, 13ième Ed. Dalloz, Paris, 1990, p.13.
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gestion écrit par Pierre Guiho et ses collaborateurs entend par administration :
l’ensemble des services dépendants du gouvernement et des ministères, ainsi que les
activités de ces services.11

L’Administration publique constitue l’un des précieux supports des


pouvoirs (des gouvernements) et cela à plusieurs titres. Elle est un des moyens de
communication politique entre les gouvernements et les gouvernés. Par son canal, les
gouvernés transmettent un certain nombre des problèmes et des besoins qu’ils
ressentent dans la vie quotidienne aux gouvernants afin qu’ils y trouvent des solutions
adéquates.12 Elle joue aussi un rôle important dans la prise des décisions et mesures
que les gouvernants prennent pour résoudre les problèmes des gouvernés ou pour
satisfaire leurs besoins.13

I.1.2. Tâches de l’administration

Elle a pour tâches principales14 :

- la détermination des effectifs et recrutement des agents ou usagers ;


- la classification des emplois ;
- l’établissement des notes de rémunérations et de paie, des notes de sanctions, de
promotions et de mutation des agents du service public etc.

I.1.3. Instruments de l’administration

Pour une meilleure exécution de ses tâches ou attributions, l’Administration


se sert de différents instruments ci-après :

- le code de travail ;
- la constitution ;
- les textes ayant trait à la législation sociale ;

11
Pierre Guiho (Dir) et al., « Dictionnaires de droit, économie et gestion », Lyon, Herlmes ; 1994, p.747.
12
MULUMBATI NGASHA, Introduction à la sociologie politique, éd. Africa, Lubumbashi, 1977, p. 32.
13
MULUMBATI NGASHA, Op.cit., p.37.
14
CHEVALIER J., Administration de l’entreprise, éd. Dunod, Paris, 1990, p. 22.
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- les manuels de procédure et d’appréciation des agents de l’Etat, les enquêtes


statistiques etc.

I.1.4. Les fonctionnaires de l’Etat ou agents publics de l’Etat

Dans le langage courant, ce mot désigne l’ensemble du personnel de


l’Administration Publique et cela sans distinction.

La réalité est que cet ensemble renferme plusieurs catégories, à savoir : les
agents de l’Etat, les fonctionnaires de l’Etat, les agents temporaires, les agents du
secteur privé exerçant les activités publiques, les journaliers, etc.

Par ailleurs, il existe une nuance entre la notion sur les agents de l’Etat et
les fonctionnaires de l’Etat.15 Les agents publics de l’Etat sont des agents contractuels
employés à des tâches techniques, soit occasionnelles en fonction de l’évolution des
activités de l’Administration Publique. Tandis que les fonctionnaires de l’Etat sont des
personnes physiques travaillant, sous certaines juridictions ou dans un cadre inter-
gouvernemental, au sein de l’Administration Publique.

Nous disons que les agents et fonctionnaires de l’Etat sont des personnes
physiques employées et nommées par une personne publique dans un emploi
temporaire et/ou permanent.

SECTION 2. NOTIONS SUR LA BANCARISATION ET L’INCLUSION


FINANCIERE

Dans cette section nous allons développer les notions sur la bancarisation
en passant par les banques qui sous-tendent même cette action ou ce processus de
bancarisation. Ce dernier sera développé selon les différents points de vue des auteurs.

I.2.1. Notions des banques

Il sied d’éclairer les différentes notions stratégiques liées à la banque en vue de


permettre une compréhension peaufinée de la présente étude.
15
Journal officiel de la RDC portant « Statut du personnel de carrière des services publics de l’Etat », Kinshasa, 2004.
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I.2.1.1. Définitions

Il existe une multitude de définitions du concept « banque ». Ne pouvant


pas les exposer toutes dans ce travail particulier, nous en retenons quelques-unes.

Selon Georges PETIT-DU TALLIS « une banque est une entreprise qui
gère les dépôts et collecte l'épargne des clients, accorde des prêts et offre des services
financiers »16. Jacques SILVANI, quant à lui, définit une banque comme étant « une
entreprise qui fait le commerce de l’argent, reçoit des capitaux, placés sur des comptes
(épargne ou non), échange de la monnaie, prête de l’argent ».17 Une banque peut
également se définir comme « une entreprise qui gère les dépôts et collecte de
l’épargne des clients, accorde des prêts et offre des services financiers ».18

I.2.1.2. Rôles des banques

Le rôle des banques consiste d’une manière générale à faire fructifier les
capitaux qui leur sont confiés, comme les capitaux propres et qu’au surplus, elles
rendent des services à leurs clients en intervenant comme intermédiaires dans des
nombreuses opérations et qu’elle peut octroyer des crédits.

Economiquement, dans les sociétés capitalistes, les banques jouent un rôle


économique très crucial. Elles contribuent en tant que branches financières, à orienter
l’argent de ceux qui en ont momentanément trop vers ceux qui en ont besoin et
représentent des garanties suffisantes. Aussi, elles mettent en rapport d’une part les
offreurs et d’autre part les demandeurs d’argent.19

I.2.2. Bancarisation

Selon le Petit Robert illustré, la bancarisation désigne la pénétration des


services bancaires dans la population. Elle est une tendance des banques à influencer la
vie des ménages, en leur permettant d’ouvrir des comptes, drainant ainsi des multiples

16
PETIT-DU TAILLIS, G., Le crédit et les banques, éd. Sirey, Paris, 1964, p.56
17
JACQUES S., Vocabulaire Economique, éd. INEP/CONTINENT, Kinshasa, 2003, p.12
18
http://www.encyclopedie.fer-forge-art.com
19
TAILLEFER B., Guide de la banque pour tous, éd. Karthala, Paris, 1996, p.50.
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ressources favorables à la vie économique.20 Il s’agit d’un processus que d’une


situation de fait.

Plus un pays est développé, plus son niveau de bancarisation est élevé et
inversement. En effet, Schumpeter (1912)21 faisait déjà le lien entre le secteur financier
et la croissance économique par le biais de l’innovation technologique. Mais les frais
d’ouverture et de gestion d’un compte bancaire et l’éloignement spatial des
établissements bancaires, postaux et de microfinance sont aujourd’hui les principaux
obstacles à la bancarisation et à l’accès aux services financiers en Afrique
Subsaharienne.

Pour une Banque Centrale, la bancarisation est un souci permanent et son


niveau est un des paramètres de jugement de l’efficacité du système bancaire dans la
contribution au financement de l’économie. Un pays sous bancarisé est celui où les
services bancaires n’ont pas atteint un certain seuil de pénétration dans la population.
En clair, un pays est bancarisé s’il existe au moins une agence pour 5 000 habitants22.

I.2.2.1. Le taux de bancarisation

Le taux de bancarisation se définit comme le pourcentage de la population


ayant accès aux services bancaires. Le taux de bancarisation23 est un indicateur qui
permet de mesurer le niveau de pénétration des services bancaires dans la population
d’un pays ou d’une région. C’est une caractéristique qui traduit le niveau de
développement d’un pays, autrement dit le taux de croissance économique. Une
évolution du taux de bancarisation s’explique par une hausse de détention de comptes
bancaires dans les pays en développement. On ne saurait parler du taux de
bancarisation sans toutefois évoquer la densité du réseau bancaire.

20
Petit Rober, Dictionnaire illustré, 2010, p. 96
21
Schumpeter J. (1912), The Theory of Economic Development, Leipzig : Dunker & Humblot, translated by R. Opie,
Cambridge, MA : Harvard U. Press, 1934.
22
www.algeried.com/article 7643, Norme citée notamment par Karim NDJONDI,
Ministre algérien, délégué en charge de la réforme financière.
23
Le taux de bancarisation d’une population est entendu ici comme étant le pourcentage des individus disposant d’un compte
bancaire (les individus titulaires de plus d’un compte étant comptabilisés une seule fois).
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I.2.2.2. Densité du réseau bancaire

La densité du réseau bancaire renseigne sur l’extension des établissements


financiers bancaires dans une économie. C’est donc le nombre d’agences pour 100 000
habitants ; la densité du réseau bancaire traduit la force du secteur bancaire et son
niveau d’intégration.

I.2.2.3. Le système de paiement

Un système de paiement et de règlement est un ensemble de règles,


d’instructions et de mécanismes techniques permettant de canaliser le transfert
d’argent. Un moyen de paiement est tout instrument de paiement permettant à toute
personne de transférer des fonds, quel que soit le support ou le procédé technique
utilisé24.

La littérature économique postule qu’une économie qui fonctionne bien a


besoin d’un système financier qui mouvemente les fonds des agents à capacité de
financement aux agents à besoin de financement, c’est-à-dire des personnes qui
épargnent vers les personnes qui ont des possibilités d’investissement productif. Un
système financier solide agit comme un canal de transmission pour une croissance
économique durable. Levine (1997)25 fournit une revue de la littérature qui montre
clairement que le développement des marchés financiers et des institutions joue un rôle
important dans le processus de croissance d’un pays et de prédire les futurs taux de
croissance économique, l’accumulation du capital, le progrès technologique et le
développement économique.

Même si le développement financier favorise la croissance économique, il


n’en demeure pas moins que les défaillances inhérentes au fonctionnement des
systèmes financiers empêchent une allocation optimale des ressources dans une
économie.

24
BEAC (2005), Rapport annuel 2004, BEAC, 354 p.
25
Levine R. (1997), Financial Development and Economic Growth : Views and Agenda, Journal of Economic Literature,
vol. 35, p. 688-726.
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I.2.2.4. L’inclusion financière

L’inclusion financière désigne toute démarche permettant d’offrir à une


frange de la population, marginalisée par le secteur financier conventionnel, des
services financiers accessibles, faciles à utiliser et à moindre coût (Banque Mondiale,
2014)26. Outre l’amélioration de l’accès à une infrastructure financière de proximité,
elle appelle aussi à l’innovation dans les procédés, les produits et les institutions en
vue d’offrir des solutions appropriées à une population sollicitant des services
spécifiques. La finance digitale s’est révélée ces dernières décennies comme gage de
l’inclusion financière en se positionnant pour une réduction de l’exclusion financière
touchant principalement les femmes, les démunis et les moins instruits. La finance
digitale désigne l’ensemble des services financiers développés à partir des moyens de
transaction électronique dont les services financiers mobiles qui permettent d’effectuer
des transactions via notamment le téléphone mobile. Les services financiers mobiles
incluent à la fois les services bancaires mobiles (m-Banking) et les paiements mobiles
(m-payements). Selon Gomber et al. (2017)27, la finance digitale regroupe l’ensemble
des services financiers proposés par les banques et autres institutions non bancaires à
leurs clients à travers le téléphone mobile, l’internet et les cartes avec un système de
paiement digital sécurisé.

Pour la Banque Mondiale, l’inclusion financière donne aux pauvres les


moyens d’agir grâce aux nouvelles technologies (World Bank, 2014) 28. Les services
offerts par l’inclusion financière permettent donc l’accès et l’utilisation de produits et
services financiers formels (transferts, paiements, épargne, crédit, assurance, etc.) par
le consommateur final via les canaux plus développés. Le développement de
l’’inclusion financière est perçue comme une alternative devant permettre en temps de
crise sanitaire d’assurer la continuité des services aux individus et aux entreprises,
voire à l’économie dans sa globalité. L’inclusion financière améliore le niveau de

26
World Bank. (2014). A survey on access to and use of financial services in 152 countries around the world. The 2014
Global Financial (Global Findex) Database. Washington, DC: Author.
27
Gomber, P., Koch, J. A., & Siering, M. (2017). Digital Finance and FinTech: current research and future research
directions. Journal of Business Economics, 67(5) 537–580.
28
World Bank. (2014). A survey on access to and use of financial services in 152 countries around the world. The 2014
Global Financial (Global Findex) Database. Washington, DC: Author.
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bancarisation avec à la clé plusieurs bénéfices tels que la réduction des coûts financiers
pour les institutions, les acteurs de Fintech ; des services financiers convenables et
sécurisés aux ménages et entreprises avec en fin l’amélioration du PIB et à long terme
un impact positif sur la performance bancaire (Scott et al, 2017)29.

I.2.2.5. L’inclusion financière et les fonctionnaires de l’Etat

L’inclusion financière peut faciliter la vie des clients en leur permettant


d’effectuer localement et à distance des opérations bancaires portant sur de petits
montants, notamment en temps de crise sanitaire 30. Les services de paiement, de
transfert et de stockage de valeurs assurés par la plateforme de transactions digitaux et
les informations recueillies sur l’utilisation de ces services par la clientèle peuvent
permettre aux prestataires d’offrir des services financiers supplémentaires adaptés aux
besoins de leurs clients sans qu’il y ait eu un besoin de déplacement. L’inclusion
financière numérique en temps de crise sanitaire va non seulement réduire les risques
de perte, de vol ou d’autres délits financiers que posent les transactions en espèces
mais aussi les coûts liés à ce type de transactions 31. C’est l’une des voies pour
promouvoir des opérations bancaires ‘‘sans contact’’. Dans ce sens, un téléphone
mobile permettra l’accès à de nombreux produits bancaires classiques via les
terminaux de paiement électronique et offrira les mêmes services de consultation et
d’accès rapide aux informations, habituellement fournies par l’Internet banking.

Selon le rapport de Bank Al Maghrib (2017)32 l’inclusion financière est


définie comme étant le processus qui permet aux particuliers et aux entreprises d’avoir
un accès à moindre coût à des services financiers (épargne, paiement, crédit, transfert
de fonds…) adaptés pour une utilisation efficace en toute transparence. Ce concept
couvre ainsi trois dimensions principales : l’accès, l’usage et la qualité.

29
Scott, S. V., Van Reenen, J. and Zachariadis, M. (2017). The long-term effect of digital innovation on bank performance:
an empirical study of SWIFT adoption in financial services. Research Policy, 46 (5), 984-1004.
30
GSMA (2020). State of the Industry Report 2019., https://www.gsma.com/r/wp-content/uploads/2019/05/GSMA-State-of-
the-Industry-Report-on-Mobile-Money-2018-1.pdf
31
GSMA (2017). Mobile Money Global Event, Tanzania. https://gsma.com/mobilefordevelopment/events/mobile-money-
global-event/
32
BAM (2017). Rapport annuel sur les infrastructures des marches financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et
les initiatives d’inclusion financière.
PAGE \* MERGEFORMAT66

 L’accès : qui signifie la capacité à utiliser les services et produits financiers


offerts par les institutions formelles ;
 L’usage : qui correspond à des conséquences négatives directes et indirectes
découlant des difficultés rencontrées dans utilisation des services et produits
financiers. Ces difficultés peuvent être dues à un manque de proximité
cognitive (insuffisance des savoirs bancaires de base) ou culturelle (méfiance à
l’égard des produits bancaires ou pratiques budgétaires difficilement
compatibles avec leurs règles de fonctionnement), ou à une situation qui trouble
la prise de décision. Mais elles peuvent également résulter de l’inadaptation des
produits eux-mêmes à la situation de la personne (leurs caractéristiques se
révèlent inappropriées).
 La qualité : qui correspond à la capacité du service ou produit financier à
répondre aux besoins des consommateurs. Elle renvoie à l’expérience et aux
opinions du consommateur à l’égard des produits et services actuellement à sa
disposition.

Il est primordial de faire la distinction entre l'utilisation et l'accès aux


services financiers. L'utilisation réelle est plus facile à observer empiriquement.
Certaines personnes et entreprises peuvent avoir accès à certains produits financiers,
mais choisir de ne pas les utiliser 33. Certains peuvent avoir un accès indirect, comme
l'utilisation du compte bancaire de quelqu'un d'autre, ou utilisent déjà un proche
substitut. D'autres peuvent ne pas utiliser les services financiers parce qu'ils n'en ont
pas besoin ou pour des raisons culturelles ou religieuses.

L'inclusion financière permet aux individus et aux entreprises de profiter


d'opportunités commerciales, d'investir dans l'éducation, d'épargner pour la retraite et
de s'assurer contre les risques donc de profiter des opportunités bancaires Demirgüç-
Kunt et al, (2008)34. Elle permet également de réduire la pauvreté, d’atteindre une
croissance inclusive et un développement économique durable Swamy, (2010) 35.
33
Coulomb. E, (2019) « Inclusion financière : Un enjeu pour le secteur bancaire français » Revue Banque mai N° 832.
34
Demirgüç-Kunt, Asli, Thorsten Beck et Patrick Honohan. (2008). Finances pour tous? Politiques et pièges de l'extension
de l'accès. Washington, DC : Banque mondiale.
35
Swamy.V (2010) Bank-based financial intermediation for financial inclusion and inclusive growth, Banks and Bank
Systems, Volume 5, Issue 4.
PAGE \* MERGEFORMAT66

L’accès aux services financiers tels que l’épargne, le crédit, les transactions et
l’assurance aide à construire des actifs et à réduire leur vulnérabilité en régularisant la
consommation et en atténuant les risques.

Par ailleurs, l’inclusion financière est devenue depuis le début des années
2000, l’un des piliers de l’agenda international pour le développement. Le sujet est
aujourd’hui au centre des préoccupations des Banques Centrales à qui il incombe
d’une part, de contribuer à la mise en place des règles, mécanismes et outils appropriés
en vue d’améliorer l’accès aux services financiers et d’autre part, à la création d’un
environnement sain et propice au développement de la bancarisation. Pour tenir
compte de ce défi majeur, les pays ont élaboré une stratégie visant à rendre accessible
les produits bancaires à l’ensemble de la population.

Conclusion du premier chapitre

Le chapitre que nous venons d’aborder a porté sur le cadre conceptuel et


théorique de notre travail. Nous y avons développé les notions relatives à
l’Administration publique ainsi qu’à la bancarisation et l’inclusion. Il sied de relever
que l’administration publique doit être appréhendée comme étant un ensemble des
structures étatiques visant le bon fonctionnement de la nation représentant donc
l’autorité de l’Etat. Quant à la bancarisation, elle est un processus qui permet de faire
accéder un grand nombre de personnes aux services bancaires. Cependant, elle peut
aussi être une mesure de politique budgétaire, comme le cas en RDC, de canaliser la
paie des agents publics de l’Etat dans le circuit bancaire.
PAGE \* MERGEFORMAT66

CHAPITRE II. PRESENTATION DU MINISTERE DE LA FONCTION


PUBLIQUE EN RDC

L’objet de ce chapitre est de présenter notre cadre d’investigation qui est le


Ministère de la Fonction Publique, à qui la charge de la gestion des ressources
humaines de l’Etat, dont notamment les agents publics, est dévolue. C’est au sein de ce
ministère qu’est répertorié tout agent public de l’Etat quel que soit son ministère
d’attache ou son affectation, au travers d’un numéro appelé « numéro matricule ».

SECTION 1. REFORME DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE


CONGOLAISE36

Stratégiquement configurationnelle, la présente section fera un état des lieux des


différentes réformes engagées dans l’administration publique en RDC.

II.1.1. Analyse des principales limites des réformes engagées par le passé

Pour inverser la tendance et relever le triple défi auquel l’Administration


publique fait encore face et qui lui empêche d’assurer effectivement et efficacement
ses missions, des tentatives des réformes ont été déjà initié par le passé (1972, 1981 et
2003). Ces différentes tentatives n’ont produit en réalité que très peu des résultats
comparativement aux attentes.

Plusieurs raisons seraient à la base, notamment :

- La non concertation et implication des fonctionnaires comme premiers


bénéficiaires des retombées de la réforme ;
- La non implication de l’ensemble d’acteurs clés concernés y compris les
syndicats et la société civile ;
- Le manque de consensus entre le gouvernement et les partenaires techniques et
financiers dans l’option stratégique d’intervention pour la reforme ;

36
Ministère de la Fonction Publique, Op. Cit, p. 8
PAGE \* MERGEFORMAT66

- La substitution des unités de gestion des projets ou programmes publics à


financements extérieurs aux administrations considérées comme les structures
pérennes de gestion et d’implantation de la reforme ;
- Le manque d’un mécanisme souple et efficace de pilotage et de coordination
des actions de la reforme ;
- La non implication de l’ensemble d’acteurs concernés par ces reformes y
compris le fonctionnaire lui-même ;
- Le non alignement du financement des partenaires techniques et financiers aux
programmes nationaux ;
- Le choix d’une intervention thématique, sectorielle et partielle en lieu et place
d’une réponse globale et inclusive ;
- Le ciblage souvent au mauvais endroit et en dehors de l’administration.

II.1.2. Vision, politique, objectif et stratégie de la Réforme de l’Administration


publique37

La nouvelle vision du Gouvernement dans le domaine de la gouvernance


administrative et institutionnelle repose sur la double obligation à laquelle la
république Démocratique du Congo est soumise. Celle de mobilisation rationnelle des
moyens pour produire des résultats tangibles en vue d’atteindre l’émergence d’ici
2030. Pour y arriver il est donc important de replacer l’Administration publique au
cœur de l’action publique en vue de soutenir et renforcer l’efficacité de l’Etat,
restaurer son autorité et reconstruire sa confiance vis-à-vis des citoyens.

Cette nouvelle vision conçoit l’Administration publique comme un


instrument à la disposition de l’Etat pour orienter stratégiquement les choix, les
décisions et les politiques publiques et pour en faciliter non seulement la formulation,
mais aussi et surtout la mise en œuvre, la gestion, le suivi-évaluation et le contrôle-
qualité de l’action publique sur le plan opérationnel.

37
Ministère de la Fonction Publique, Op. Cit, 10
PAGE \* MERGEFORMAT66

A cette fin, la recherche des voies et moyens pour améliorer les indicateurs
qui composent la matrice de gouvernance institutionnelle et administrative, est le
fondement de la politique du Gouvernement en la matière et placée sous la
responsabilité du Ministère en charge de la Fonction publique.

Cela étant, la politique du Ministère de la Fonction publique tire son


fondement sur les attributions dudit Ministère qui reconnait à ce dernier la
responsabilité politique et technique de la gestion des ressources humaines de
l’Administration publique. Elle vise à relever le triple défi auquel fait face
l’Administration publique (défi de normalisation et de modernisation et de capacité de
mise en œuvre effective de la reforme sous-jacente) pour promouvoir et renforcer
l’efficacité et la performance dans la prestation des services publics en faveur des
citoyens et soutenir techniquement le programme de réforme de l’Etat, en mobilisant
les moyens et les ressources nécessaires (ressources humaines, financières, matérielles
et techniques) et contribuer substantiellement au renforcement de l’efficacité de l’Etat
ainsi que de ses capacités dans la mise en œuvre des politiques publiques idoines et de
qualité capables de soutenir la reconstruction du pays, son redressement économique et
le progrès social des populations.

C’est ici l’occasion de souligner que le premier objectif retenu par le


Gouvernement dans le PAG (2012-2016) tel qu’approuvé par l’Assemblée nationale à
l’occasion de l’investiture du Gouvernement MATATA est : la poursuite et la
finalisation des réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat, à
travers son bras séculier que constitue l’Administration publique.

Cette efficacité recherchée doit permettre à l’Etat via le Gouvernement de


porter l’ambition légitime du Président de la République, pour cette mandature et qui
vise à : hisser la République Démocratique du Congo au rang des pays à revenu
intermédiaire d’ici 2016, préparer et créer les conditions favorables pour atteindre
l’émergence du pays à l’horizon de 2030.
PAGE \* MERGEFORMAT66

II.1.3. Les textes juridiques instituant le Ministère de la fonction publique

La Fonction Publique a toujours été réglementée autant selon les époques,


le régime politique considéré conformément aux prescriptions constitutionnelles.

Les différents textes juridiques qui ont été pris se calquent sur cette
évolution, dont les principaux sont :

- l’article royal du 13 janvier 1959 portant statut des agents de l’administration


d’Afrique ;
- l’ordonnance-loi n°273 du 14 novembre 1963 régissant les personnels des services
publics provinciaux ;
- le décret-loi du 30 mars 1965 portant statut du personnel administratif des services
publics nationaux et provinciaux ;
- l’ordonnance-loi n°73/023 du 4 juillet 1973 portant la création d’une
administration publique engagée dans la décentralisation de la gestion du
personnel ;
- l’ordonnance-loi n°80-215 du 28 août 1980 portant création du Ministère de la
fonction publique ;
- l’ordonnance-loi n°81-003 du 17 juillet 1981, portant statut du personnel de
carrière des services publics de l’Etat.
- la loi 16/013 du 15/07/2016 portant statut de l’agent public de l’Etat qui a abrogé
le précédent.

Les innovations du nouveau statut par rapport à l’ancien rapporté sont les
suivantes38 :

 Motivation : La Loi 81-003 du 17 juillet 1981 a été élaborée dans le cadre de l’Etat
Unitaire Centralisé. Tout en réaffirmant les principes essentiels contenus dans la
loi du 17 juillet 1981, la présente loi apporte les principales innovations suivantes :
- Affirmation des principes d’apolitisme, de neutralité et d’impartialité de
l’agent ;

38
ENA-RDC, Initiation à la réforme de l’Administration publique, inédit, Kinshasa, 2019
PAGE \* MERGEFORMAT66

- Organisation du principe de l’autonomie administrative des chambres du


Parlement consacrée par l’article 100 alinéa 3 de la constitution ;
- Organisation du pluralisme syndical au sein des services publics de l’Etat ;
- Relèvement à 18 ans minimum et à 35 ans maximum de l’âge de recrutement à
la Fonction Publique Nationale sans préjudice des emplois spéciaux ; avec
possibilité de report à 40 ans pour les recrutements à certains emplois
spéciaux.
- Fixation à 35 ans de la durée de la carrière et à 65 ans de l’âge limite pour
l’admission à la retraite ;
- Enrichissement de la nomenclature des droits spécifiques reconnus à l’agent
de l’administration publique ;
- Restructuration des emplois, des catégories et des grades au sein de la
Fonction Publique ;
- Détermination de la liste des agents qualifiés de « hauts fonctionnaires » ;
- Réinstauration des échelons au sein des grades de certaines catégories
d’agent ;
- Instauration de nouveaux avantages sociaux tels que pécule de congé et autres
récompenses ;
- Création des organes consultatifs à composition paritaire entre
l’Administration Publique et les représentants des agents ;
- Exclusion du champ d’application de la loi, des agents relevant de la Fonction
Publique provinciale et locale qui, eux, sont régis par les édits provinciaux ;
- La caisse de sécurité sociale ;
- Régime contributif ;
- Autorisation maritale ;
- Suspension 5 jours.
PAGE \* MERGEFORMAT66

Encadré 3. Similitude des deux statuts (ancien et nouveau)

Actes juridiques et titres Loi 81-003 du 17/07/1981 Loi n°16/013 du 15/07/2016


Ancien Nouveau

I Disposition Générales De l’objet, du champ d’application et


des définitions
II Recrutement Du recrutement
III Carrière De la carrière
IV Cessation définitive des services Des droits, des devoirs et des
et réintégration incompatibilités
V Avantages accordés après la Des avantages accordés après la
cessation définitive des services cessation définitive des
Services
VI Des organes consultatifs
VII Des dispositions transitoires et finales
Cinq titres Sept titres
Source : ENA-RDC, Initiation à la réforme de l’Administration publique, inédit, Kinshasa, 2019.

SECTION 2. BREF APERÇU DE LA BANCARISATION EN RDC

II.2.1. Historique

Durant plusieurs années, on observait une multiplicité d’intervenants


entraînant des redondances dans les vérifications et les contrôles au niveau des
services techniques. Par ailleurs, la dynamique politique passée de la RDC n’avait pas
favorisé une délégation de l’exécution des tâches relatives à la dépense publique aux
fonctionnaires. D’où l’intervention personnelle du Ministre chargé du Budget
(engagement et liquidation) et du Ministre ayant les Finances dans ses attributions
(ordonnancement) après les avis des services techniques compétents. En outre, la
lenteur de la procédure régulière d’exécution d’une dépense dans un contexte de
trésorerie limitée tend à encourager l’utilisation de procédures d’exception (dépenses
urgentes, mise à disposition de fonds-MAD) dans des conditions qui ne correspondent
PAGE \* MERGEFORMAT66

pas à l’esprit des dispositions règlementaires ayant institué lesdites procédures


exceptionnelles39.

Dans ce contexte, la paie du personnel de l’Etat, en tant que dépense


principale du Budget, ne pouvait qu’en pâtir avec un allongement du temps entre
l’engagement et le paiement effectif de l’agent ou du fonctionnaire de l’Etat. Il en
avait résulté une accumulation d’arriérés de paie des effectifs de l’administration
publique au sens large du reste non maîtrisés par l’Exécutif national40.

Encadré 5. Paie des fonctionnaires à la SOFIBANQUE

Source : www.google.com
Encadré 6. Paie des fonctionnaires à l’ECOBANK

Source : www.google.com
39
KABUNGU B. et NTABUGI BARAKOMERWA P., De la prise en charge comptable a la bancarisation de la paie des
agents et fonctionnaires de l’Etat en RDC : analyse des stratégies d’un changement kaléidoscopique, pp. 69-86. In Annales
de l’UNIGOM, Vol. VIII, N° 1 (Juin, 2018).
40
Idem
PAGE \* MERGEFORMAT66

II.2.2. Présentation de la réforme sur la bancarisation de la paie

La section statue sur la politique de bancarisation de la paie en prenant une


direction beaucoup plus historique qu’analytique.

II.2.2.1. Bancarisation comme processus

D’après ALAIN Rey41, Un processus est un ensemble des phénomènes


convergents et successifs, qui correspondent à un changement, ont une unité, un but
c’est-à-dire tendant vers une évolution. C’est aussi une suite d’opérations aboutissant à
un résultat.

Etant considéré comme processus, au départ, face à un maillage du territoire


national pour le moins dense, le gouvernement n’a pas pu procéder à payer tous les
fonctionnaires du pays (toutes les provinces) et de tous les secteurs de son activité.
Pour atteindre cet objectif, il a d’abord commencé par apurer les arrières de salaires du
personnel de l’Etat, après il fallait passer à la vitesse supérieure, à savoir, faire en sorte
que la paie du personnel public soit régulière, c’est-à-dire payer à l’échéance précise
(DECISION N°004 art.2 du 04 juin 2013 portant suivi de la paie de salaire de
fonctionnaires de l’Etat).

- Origine lointaine en 2003 dans le Programme Economique du Gouvernement


(PEG I) où l’un des critères quantitatifs arrêtés était la non-accumulation des
arriérés de salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat avec le respect. Cette non-
accumulation des arriérés de salaires impliquait l’harmonisation préalable du
circuit de la paie du personnel de l’Etat.
- En 2005, le recensement biométrique des agents et fonctionnaires de l’Etat,
appuyé par l’Afrique du Sud et la Belgique notamment, n’est toujours pas clos
jusqu’à ce jour. Les ministres successifs de la Fonction publique n’ont jamais pu
dénombrer avec exactitude le personnel de l’Etat. Huit années, après le processus
de recensement biométrique est toujours en cours, …
- En 2010, le Programme Economique du Gouvernement (PEG II) reprend le critère
quantitatif de la non-accumulation des arriérés de salaires. C’est sous le PEG II
41
ALAIN Rey, Le Robert Micro Dictionnaire de la langue française, 2012, p.1059
PAGE \* MERGEFORMAT66

que ce critère a finalement était satisfait par le gouvernement Matata, bien que ce
programme a lui-même était suspendu en décembre 2012 pour mauvaise
gouvernance dans le secteur minier.

II.2.2.2. Bancarisation comme système

Comme système, la bancarisation est devenue affective et seul moyen


prioritaire choisi, adopté et appliqué par le Gouvernement congolais pour rémunérer
son personnel. Elle a actuellement réussi à toucher presque la plupart de provinces et
là où la voie bancaire et routière cause encore problème, ont fait intervenir le mobile
banking (paiement à partir de téléphone, airtel, tigo, vodacom) et CARITAS.

La bancarisation a été effective en Août 2011 : elle a démarré avec six


banques au départ. A ce jour, plus d’une quinzaine s’est impliquée. Après il eut
lancement de la réforme de Kinshasa avec la paie par voie bancaire des membres des
cabinets ministériels et des secrétaires généraux de l’Administration publique pour un
effectif de 2.444 personnes42.

Lancée en 2011, la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de


l’Etat est un vaste projet qui s’inscrit dans le cadre des réformes institutionnelles
prônées par le Gouvernement de la RDC en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat.

Ceci dit, outre la garantie de la régularité de la paie du personnel de l’Etat,


les avantages escomptés ont pu être regroupés selon qu’ils concernent en premier lieu
le Gouvernement ou les agents et fonctionnaires de l’Etat :

- pour le Gouvernement, (i) la visibilité des opérations pour en faciliter le suivi


en temps réel ; (ii) l’accroissement du taux de bancarisation ; (iii) la promotion
du crédit ; (iv) la maîtrise des effectifs ; (v) le raccourcissement du temps
nécessaire aux opérations de paie ; (vi) la réduction des frais corollaires liés à la
paie.
- pour les agents et fonctionnaires de l’Etat, (i) l’ouverture des comptes et l’accès
aux divers services bancaires ; (ii) la réduction sensible du nombre
42
MAPENZI KONGOLO Namikombe, La problématique de bancarisation des salaires des agents et fonctionnaires de
l’Etats en RDC : Cas des enseignants des écoles publiques de la cité de Kagando/Kiliba dans le territoire d’UVIRA de 2012
à 2014 », Mémoire inédit, L2 SCA, ISP-BUKAVU, 2015.
PAGE \* MERGEFORMAT66

d’intermédiaires dans le circuit ; (iii) la garantie d’obtention de l’intégralité du


salaire.

II.2.3. De la mise en œuvre du nouveau mode de paie

Après adoption de la bancarisation de la paie des fonctionnaires, la politique


s’est caractérisée par des nouveaux modes de paiement, c’est dans cela même
que cette sous-section trouve son sens.

II.2.3.1. Pilotage de la réforme

Sur le plan managérial, la stratégie de mise en œuvre du projet adoptée par


le CSP s’est inspirée de la gestion axée sur les résultats. Elle a permis au CSP de43 :

- clarifier les priorités dans des plans d’action annuels et concentrer les dépenses
en fonction des urgences ; faire le suivi et l’évaluation de l’efficacité et de
l’efficience de l’action globale par rapport à l’atteinte des résultats : malgré
l’absence d’une définition préalable des indicateurs ad hoc, le CSP
systématiquement organisé chaque année, depuis le lancement de la réforme,
des journées consacrées à l’évaluation de la mise en œuvre de cette dernière. A
l’issue des travaux auxquels toutes les parties prenantes participent activement,
une liste de recommandations est soumise à l’appréciation des décideurs
politiques ;
- accroître la transparence et la responsabilisation des gestionnaires envers les
citoyens et les parlementaires : en cinq ans, les Ministres ayant dans leurs
attributions les Finances et le Budget ont été appelés à répondre aux
préoccupations des députés sur plusieurs questions en rapport avec le pilotage
de la réforme. Pour sa part, le CSP a été invité maintes fois à éclairer la lanterne
des députés membres de la Commission Economique et Financière de
l’Assemblée Nationale sur la mise en œuvre du projet, notamment en ce qui
concerne les coûts liés à la rétribution des opérateurs de paie retenus ;
- ajuster les politiques, les programmes ainsi que les systèmes de gestion internes
en fonction des résultats obtenus (dans des sites pilotes). Sur ce point, le CSP a
43
Idem
PAGE \* MERGEFORMAT66

opté pour un principe d’adaptabilité vérifié, entre autres, par la levée de


certaines mesures jugées peu efficaces par rapport à l’espace et au temps. C’est
le cas du report de la paie via les opérateurs télécoms dans les territoires à accès
difficile au regard des limites que ce mode de paiement a rencontrées dans les
entités où les infrastructures de base sont encore insuffisantes (manque
d’électricité, routes impraticables…) et où l’activité économique ne permet pas
encore une circulation fiduciaire importante pouvant couvrir les besoins de
liquidité exprimés par les cash points ;
- de catégoriser les secteurs à payer en deux groupes : ceux à mise à jour
mensuelle et ceux à mise à jour trimestrielle. Les premiers concernent les
Forces Armées (FARDC), la Police Nationale (PNC) et l’Enseignement
Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP). Ces trois secteurs sont réputés
prioritaires en matière de paie au regard de la sensibilité de leur travail44.

Encadré 7. Pilotage de la réforme et ajustement

Avec :
- PNC : Police Nationale Congolaise
- FARDC : Forces Armées de la République Démocratique du Congo

Source : Schématisation personnelle sur la base de l’analyse des décisions du CSP au


cours des six premières années de mise en œuvre de la réforme.

44
MAPENZI KONGOLO Namikombe, Op. Cit
PAGE \* MERGEFORMAT66

II.2.3.2. Répertoire des retombées de la réforme et défis d’évaluation

Du point de vue du calcul économique public (la méthode coûts/avantages


en particulier), il importe de souligner, d’emblée, que tous les bénéfices obtenus à ce
jour et encore attendus de la réforme ne sont pas évaluables en monnaie (la
monétisation des avantages n’est pas toujours aisée)45.

En effet, la quantification des retombées économiques et financières d’une


action publique à l’échelle nationale est un exercice ardu qui requiert du temps en vue
soit (i) d’une modélisation à partir de variables enregistrées sur une longue période,
soit (ii) de l’usage d’une méthode de simples différences (comparaison de la situation
d’arrivée à celle de départ, avec ou sans l’intervention publique), ou de doubles
différences à l’aide d’une expérimentation aléatoire faisant recours à des entités
similaires (sur la base de l’équivalence de leurs échantillons respectifs) dont certaines
auraient bénéficié de la réforme et d’autres pas46.

Pour ce qui est des coûts, il importe de noter que le Gouvernement s’est
engagé dans un processus de réduction des charges liées à l’implication de tous les
opérateurs de paie, avec (i) la négociation à la baisse de la rétribution des banques et
de CARITAS Congo ASBL, (ii) l’intégration des institutions de micro-finance parmi
ces opérateurs, (iii) la décision de transférer la charge des frais de tenue de comptes
aux agents et fonctionnaires ayant un revenu global dépassant un seuil bien déterminé.
Au-delà de ces coûts, il faudrait également intégrer les frais inhérents au basculement
vers un mode de paiement par voie bancaire, à l’instar de la mise en place du
SYGECPAF (système de gestion et de contrôle de la paie des agents et fonctionnaires
de l’Etat), de la paie des primes se rapportant au suivi de la paie nées depuis le
lancement de la réforme ainsi que la tendance au gonflement de l’enveloppe de paie
qui ne se justifie pas que par le seul fait de la mécanisation-régularisation de la paie de
quelques centaines d’agents, sur la base d’économies hypothétiques attendues du
blocage de la rémunération des fonctionnaires en situation d’irrégularité47.

45
MAPENZI KONGOLO Namikombe, Op. Cit
46
Idem
47
MAPENZI KONGOLO Namikombe, Op. Cit
PAGE \* MERGEFORMAT66

Quoi qu’il en soit, l’impact de la réforme sur le cadre macroéconomique et


financier se présente, en définitive, comme étant positif à priori. Le démontrer
demanderait l’implication à la fois des bailleurs de fonds (y compris le Gouvernement)
mais aussi des parties prenantes et pourrait faire l’objet d’une publication à part
entière.

II.2.4. Avantages et inconvénients de la bancarisation

Nous ne pouvons aborder ces notions sans évoquer les avantages ainsi que les
inconvénients liés à ces pratiques.

II.2.4.1. Avantage

Pour le gouvernement (l’Etat) : Les facteurs déterminants de la bancarisation jouent un


rôle prédominant dans la réalisation de cet objectif ; entre autres facteurs nous pouvons
citer : la stabilité de l’économie nationale et l’assainissement de finances publiques
(maitrise de la masse salariale).

II.2.4.2. Inconvénients

De la part du Gouvernement, ce système parait plus efficace ; mais de celle


du bénéficiaire, il présente encore beaucoup de problèmes parmi lesquels figurent48 :

 des longues distances à parcourir pour les fonctionnaires (enseignants) qui sont
et qui prestent dans les milieux reculés démunis de banques et où les réseaux de
communications ne sont pas encore implantés ; où percevoir son salaire tourne
au casse-tête. Le transport et autres débordent une portion signifiante de leurs
salaires.
 autre est la crainte pour ces agents de se voir agressés par les bandits, au
moment que tout le monde est au courant qu’ils vont toucher.
 quant aux enseignants de Kagando, ils parcourent au moins 40 km de distances.
 Ayant contacté un enseignant, ce dernier déclare qu’ils parcourent trop de
risques de routes (accidents et autres).

48
MAPENZI KONGOLO Namikombe, Op. Cit
PAGE \* MERGEFORMAT66

 Certains fonctionnaires se voient omis de listing de paie et de fois leurs comptes


ne sont pas crédités. Ils passent des heures et des heures à attendre.
 Outre problèmes évoqués est le retard que déplorent les bénéficiaires. Certaines
banques ne respectent pas la date de paie et le manque de programmation de
paie. Cette absence de planification conduit au spectacle des foules devant les
guichets de banques bondées.

Après avoir brossé cette section sur la bancarisation en RDC, nous nous
permettons de passer à l’analyse des données quantitatives.

SECTION 3. SYSTEME FINANCIER EN RDC

La section effectue une brève présentation du système financier congolais.


Partant de son historique, jusqu’à l’évolution des indicateurs.

II.3.1. Aperçu historique49

Après son expansion et les chocs économiques face auxquelles elle a pu


tenir, sur base d’un décret du 18 juillet 1911, la Banque du Congo Belge se dote de
nouveaux statuts conformes à son statut d’institut d’Emission et à son initiative,
une autre banque (Banque commerciale du Congo, BCDC en sigle) se constitue
afin de reprendre les opérations auxquelles son ainée doit renoncer. De 1911 à
1951, la BCDC devait vivre en satellite et limiter conventionnellement ses
opérations à celles de la Banque de Congo Belge.

En 1951, le gouvernement décide de créer un institut d’émission


monétaire dénommé « la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ».

Cet institut était commun aux deux colonies de la Belgique, à savoir : le


Congo Belge et le Ruanda-Urundi.

Parallèlement, avant l’indépendance du pays, les établissements de


crédit continuaient leur implantation avec la création d’autres banques. Dix années
après l’indépendance, des nouvelles banques et d’autres institutions non bancaires
49
PINSHI C. et KABEYA A., Développement financier et croissance économique en RDC : Supply leading ou
demand folowing, dans Analytical Economic Research 1 (2020), p.59.
PAGE \* MERGEFORMAT66

seront implantées. Il s’agit de : la Banque de Kinshasa, une initiative des


nationaux, qui ouvre ses portes vers la fin des années 60 ; la First National City
Bank créée en 1965 ; la Banque Internationale d’Afrique au Congo (BIAC), en
faillite en ce jour, créée en 1970 ;

La First City Bank ouverte en 1971 et la Griendlay Bank en 1973 ; la


Banque de crédit agricole en 1982, la Banque continentale Africain au Congo en
1988 ; la FRANS A Bank et la Société Zaïroise des Banques (SOWABANQUE) en
1989 ; la Compagnie bancaire de commerce et de crédit en 1994 ; l’ATB et la
Banque Internationale de crédit en 1997 ainsi que la Banque du Commerce et de
Développement en 2011. La RAWBANK, l’ECOBANK, la TMB, la FIBANK, etc
sont créées après l’année 2001.

II.3.2. Mode de fonctionnement du système financier congolais 50

En RDC, le système bancaire est composé de la Banque Centrale du


Congo et des institutions financières dont les banques créatrices de monnaie.

L’actuelle Loi-bancaire consacre la BCC au sommet du système


financier national, en la chargeant de la surveillance des établissements de crédit
pour qui l’adhésion à la profession n’est octroyée que par l’institut d’émission.

La BCC est la banque des banques auprès de qui toutes les banques de
second rang possèdent un compte. Elle refinance les banques secondaires en cas
d’insuffisance de liquidité. Ce refinancement est conditionné par le taux d’intérêt
directeur déterminé par la BCC. Ce taux d’intérêt est fixé en fonction des risques
concernant la stabilité de la monnaie, ainsi qu’en fonction des besoins de liquidité
des banques commerciales. Une menace d’inflation incitera la BCC à remonter les
taux, alors qu’un besoin de liquidité tendra à les faire baisser.

II.3.3. Les institutions financières établissement de crédit

Aux termes de la loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité


et au contrôle des « établissements de crédit », elles sont toutes regroupées sous le
50
PINSHI C. et KABEYA A., Op Cit, p.62
PAGE \* MERGEFORMAT66

vocable « Etablissements de crédit » s’éclatant en 1. Banques commerciales, 2.


Coopératives d’épargne et de crédit, 3. Caisses d’épargne, 4. Institutions
financières spécialisées, 5. Sociétés financières au nombre desquelles, il importe
d’ajouter les institutions de micro finance (Loi Bancaire, 2002). Il est question ici,
d’analyser le fonctionnement des établissements de crédit.

Cette présentation élargit le champ d’application de cette loi, elle est


inspirée par le souci d’universalité et n’affecte, ni la diversité du système financier
national, ni les particularités de chaque catégorie d’établissements de crédit régis
par des dispositions spécifiques.

II.3.3.1. Banques créatrices de la monnaie

En RDC, aux termes de la loi, les banques commerciales sont les seuls
établissements de crédit habilités à la fois et d’une façon générale, à recevoir du
public des fonds à vue, à terme fixe ou avec préavis et à effectuer toutes opérations
de banques.

Entreprise financière comme toutes les autres, la banque ne manque pas


ses propres spécificités. Non seulement elle emprunte et prête les fonds aux
publics, elle crée en plus de la monnaie dite « bancaire scripturale ou de second
rang » et, à cet égard, elle est identifiée comme « banque commerciale ou banque
de dépôts ou encore banque créatrice de monnaie ou banque de second rang ».

En effet, les banques commerciales sont les seuls intermédiaires


financiers qui partagent le privilège de la création de la monnaie avec BCC. Elles
effectuent les opérations de banque définies par la loi bancaire, à savoir : la
réception et collecte de fonds, les opérations de change ainsi que les opérations de
paiement et de gestion des moyens de paiement.

II.3.3.2. Coopératives d’épargne et de crédit

La Loi 002/2002 portant dispositions applicables aux coopératives


d’épargne et de crédit définit cette catégorie d’établissement de crédit comme tout
PAGE \* MERGEFORMAT66

groupement de personnes à capital variable doté de la personnalité morale et


fondée sur le principe d’union, de solidarité et d’entraide mutuelle et ayant
principalement pour objet de collecter d’épargne de ses membres et de leurs
consentir du crédit. En rendant les services à leurs membres, les coopératives
d’épargne et de crédit poursuivent principalement un objectif social.

Cet aspect les distingue des banques commerciales dont le but est plus
lucratif. Il convient de noter que les premières coopératives d’épargne et de crédit
ont été implantées avec succès au pays au début des années 1971. Bien avant cela,
elles étaient considérées comme toutes les autres coopératives indigènes.

II.3.3.3. Caisses d’épargne

La RDC ne dispose que d’une seule caisse d’épargne, la CADECO,


créée par décret royal du 10 juin 1950 sous l’appellation « caisse générale
d’épargne du Congo belge et du Rwanda-Burundi ».

La caisse générale d’épargne du Congo, CADECO en sigle, entreprise


publique créée par décret royal du 10 juin 1950 tel que modifié et comme complété
par l’ordonnance N°78-182 du 5 mai 1958 portant ses statuts, est transformée par
l’article 4 de la Loi N°08/007 du 7 juillet 2008 et par le décret N°09/12 du 24 avril
2009, en une société en action à responsabilité limitée (SARL), ayant pour
actionnaire unique, La République démocratique du Congo.

La CADECO a pour objet de promouvoir l’épargne en RDC ; de


collecter l’épargne des personnes physiques ou morales en encourageant les dépôts
libres ; d’octroyer des prêts et crédits ainsi que d’effectuer toutes les opérations
financières, bancaires ou commerciales autorisées par la législation en vigueur.

II.3.3.4. Institutions financières spécialisées

Les fonds de promotion de l’industrie (F.P.I) est la seule institution


financière spécialisée en RDC. Parallèlement à l’ordonnance-loi portant sa
création, une autre ordonnance a été promulguée portant création de la taxe de la
PAGE \* MERGEFORMAT66

promotion de l’industrie afin de financer ses activités. Le FPI a pour mission


principale de promouvoir l’essor de l’industrie congolaise.

II.3.3.5. Sociétés financières

Dans la catégorie des sociétés financières, la RDC ne compte que la


société financière de développement (SOFIDE). Cette dernière a pour mission de
concourir techniquement et financièrement au développement de la RDC en
favorisant la création, l’extension ou la modernisation des entreprises industrielles,
agricoles ou autres établies en RDC, qu’elles relèvent du secteur public, privé ou
mixte, qu’elles soient nationales ou étrangères.

II.3.4. Les institutions financières non-établissements de crédit

Dans cette catégorie des institutions financières non-établissements de


crédit, l’on distingue :

- Les organismes d’épargne institutionnelle dont la société nationale


d’assurance ;
- La caisse nationale de sécurité sociale (ancien institut national de
sécurité sociale) ;
- Les messageries financières ;
- Les bureaux de change ;
- Pratique financière informel.

Avec un total de 235 intermédiaires financiers en 2017, le système


bancaire et financier congolais n’est composé que de 18 banques. Il sied de noter
une remarquable présence des coopératives d’épargne et de crédit ainsi des
messageries financières qui sont respectivement au nombre de 79 et 84n
représentant plus de la moitié des intermédiaires financiers en République
Démocratique du Congo.

Tableau n°3 : Catégorisation des institutions financières

N° Types d’institutions 2018 2019 2020


PAGE \* MERGEFORMAT66

1 Institutions collectrices de dépôts


Banques commerciales 17 17 15
Caisse d’Epargne 1 1 1
Coopératives d’Epargne et de Crédit 82 72 71
IMF collectrices des dépôts 11 11 7
2 Autres intermédiaires financières
SOFIDE 1 1 1
Kwanza capital 1 - -
Fonds de promotion pour l’industrie, « FPI » en sigle 1 1 1
IMF non collectrices de dépôts 9 13 14
Fonds de promotion de la Microfinance « FPM S.A » en 1 1 1
sigle
3 Auxiliaires financiers
Bureaux de change 27 34 35
Messageries financiers 72 90 80
Emetteurs de monnaie électronique 4 4 4
4 Secteur d’assurance 1 4 27
5 Fonds de pension 2 2 2
Source : BCC/DSIF, Banque Centrale non comprise dans cette catégorisation.

Conclusion du deuxième chapitre

Ce chapitre a été axé à la présentation de notre cadre d’investigation dont


notamment l’Administration publique au travers du Ministère de la Fonction Publique,
qui a la charge de gestionnaire des ressources humaines de l’Administration. Nous y
avons brossé l’aperçu général de l’Administration publique au travers de ses missions,
la situation géographique et historique de la Fonction publique. Nous avons aussi
examiné à la lumière de la littérature, l’inefficacité de l’Etat congolais et rôle de
l’Administration publique. Nous avons ainsi chuté par les réformes entreprises au sein
de l’administration publique congolaise et organisation administrative de la fonction
publique.
PAGE \* MERGEFORMAT66

CHAPITRE 3. ANALYSE DE LA BANCARISATION DE LA PAIE DES


AGENTS ET FONCTIONNAIRES DE L’ETAT EN RDC

L’objectif poursuivi dans ce troisième chapitre est de porter un jugement


analytique et de donner quelques perspectives sur la bancarisation de la paie des agents
de l’Administration publique. Notre démarche consiste à analyser les évolutions
respectives de la masse salariale des agents de l’Administration publique aussi bien en
montant qu’en allure avant et après la mise en place de la bancarisation ; une
comparaison entre ces deux époques pourrait vérifier ou pourrait confirmer nos
hypothèses de départ.

SECTION 1. ANALYSE DES DONNEES QUANTITATIVES

Pour procéder à nos analyses, nous avons opté pour une méthode
comparative entre la période avant et après bancarisation. Il sied de rappeler que la
bancarisation a été implémentée en 2011. Ainsi, nous avons divisé notre champ
temporel en deux parties : la première période qui se situe entre 2004-2011 et la
seconde période qui se situe entre 2012-2020, 2004 étant l’année à partir de laquelle la
réforme fiscale a été mise en application et l’année 2012 étant celle à partir de laquelle
les mesures de la bancarisation sont devenues opérationnelles.

III.1.1. Evolution de la masse salariale de l’Administration Publique

Nos analyses partent des données que nous avons obtenues de la BCC
(Banque de données) qui portent sur les rémunérations de l’Administration Publique et
les dépenses publiques exprimées en million de CDF courant. Nous avons repris aussi
le taux de change CDF/USD pendant la période considérée. Ces données sont
consignées dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1. Données statistiques en million de CDF courant

Année Rémunérations des AP Dépenses publiques Taux de change/$US


2004 96 165,70 314 512,10 398,30
2005 142 242,10 497 641,80 473,80
2006 195 339,50 670 950,60 468,00
PAGE \* MERGEFORMAT66

2007 300 986,00 826 675,70 516,70


2008 461 300,30 1 126 956,00 561,10
2009 541 423,70 1 579 472,80 806,50
2010 604 270,10 1 542 773,40 905,90
2011 1 061 170,00 2 619 250,00 919,40
2012 1 256 135,00 2 838 100,00 919,40
2013 1 409 746,40 3 680 442,10 919,70
2014 1 577 880,80 4 009 101,10 925,20
2015 1 802 647,60 3 999 050,10 926,00
2016 1 957 119,00 3 545 495,00 1 010,30
2017 2 083 863,00 4 231 261,30 1 465,90
2018 2 694 080,00 6 402 127,50 1 622,50
2019 3 616 181,70 7 079 257,90 1 647,80
2020 4 758 328,00 7 232 848,90 1 971,00
Source : Rapport annuel BCC, 2013, pp 109 et 172 et 2019, pp 104 et 148

Le taux de change du CDF par rapport au $US pendant la période sous


étude, s’est fortement déprécié passant de 398,30 CDF/$US en 2004 à 1971 CDF/$US
en 2020 tel qu’illustré dans le graphique 1 ci-dessous.

Graphique 1. Evolution du taux de change en RDC de 2004 à 2020


2,500.00

1,971.00
2,000.00
1,622.50
1,647.80
1,010.30
1,500.00 1,465.90
919.70 926.00
806.50 919.40
1,000.00
905.90 925.20
516.70 919.40
473.80
468.00 561.10
500.00
398.30

-
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : élaboré sur base des données du tableau 1

Au regard de la dépréciation du CDF par rapport au dollar USD pendant la


période sous étude, nous avons jugé nécessaire de convertir nos données de départ en
PAGE \* MERGEFORMAT66

dollar Américain qui a l’avantage d’être relativement stable et surtout, cette devise est
devenue en RDC, une monnaie de référence et de transaction. C’est ainsi que nous
avons élaboré le tableau 2 ci-dessous qui est exprimé en million de $US, illustré par le
graphique 2.

Tableau 2. Evolution de la rémunération de l’Administration Publique en


millions USD courant

Année Rémunérations des AP Taux de variation/an


2004 241,44 *
2005 300,22 24
2006 417,39 39
2007 582,52 40
2008 822,14 41
2009 671,33 - 18
2010 667,04 -1
2011 1 154,20 73
2012 1 366,26 18
2013 1 532,83 12
2014 1 705,45 11
2015 1 946,70 14
2016 1 937,17 - 0
2017 1 421,56 - 27
2018 1 660,45 17
2019 2 194,55 32
2020 2 414,17 10
Total 21 035,40 285,97
Moyenne 1 237,38 17,87
Source : élaboré sur base des données du tableau 1 et nos propres calculs

Nous avons aussi calculé la vitesse ou l’allure de la masse salariale de l’Administration


Publique suivant la formule des différences premières exprimées en pourcentage c’est-à-dire :
Δt =

Ainsi par exemple, entre 2004 et 2005 nous avons fait :

Δ2005 = = 24%
PAGE \* MERGEFORMAT66

Graphique 2. Evolution des Rémunérations des AP en RDC

2,414.17
2,194.55
1,937.17
1,946.70
1,705.45 1,660.45
1,532.83
1,366.26 1,421.56
1,154.20
822.14
582.52 671.33
667.04
417.39
300.22
241.44

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : élaboré sur base des données du tableau 2

Nous constatons que la masse salariale de l’Administration Publique est en


augmentation passant de 241,44 million de $US en 2004 à 2 414,17 million de $US en
2020 avec un total périodique de 21 035,40 million de $US, avec une augmentation
périodique de 285,97%, soit en moyenne annuelle 17,87%. Des tels chiffres nous
montrent à quel point cette masse salariale augmente vite et qu’il fallait donc trouver
des moyens de la contrôler et une des voies choisies était bel et bien la bancarisation.

Il y a lieu donc pour nous de bien spécifier ici que l’opération de


bancarisation en RDC est d’abord un instrument de politique de gestion publique et
puis dans le sens de l’inclusion financière.

Il nous revient maintenant d’analyser et de comparer le comportement de la


masse salariale avant et après la bancarisation.

III.1.1.1. Evolution de la masse salariale avant la bancarisation

Nous rappelons que nous avons retenu la période de 2004 à 2011. Ainsi,
nous avons dressé le tableau 3.

Tableau 3. Evolution de la masse salariale avant la bancarisation

Année Rémunérations des AP Taux de variation/an


2004 241,44 *
PAGE \* MERGEFORMAT66

2005 300,22 24
2006 417,39 39
2007 582,52 40
2008 822,14 41
2009 671,33 - 18
2010 667,04 -1
2011 1 154,20 73
Total 4 856,26 198
Moyenne 607,03 28
Source : élaboré sur base des données du tableau 1 et nos propres calculs

Graphique 3. Evolution de la masse salariale de 2004 à 2011

1,154.20

822.14
671.33 667.04
582.52

417.39
300.22
241.44

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : élaboré sur base des données du tableau 3

Il s’observe que la masse salariale de l’Administration Publique est en


augmentation de 241,44 $US en 2004 à 1154,20 $US en 2011 avec un total de 4856,26
million de $US, un taux d’augmentation périodique de 198 %, soit 28 % en moyenne
par an.

III.1.1.2. Evolution de la masse salariale après la bancarisation

Ici nous avons retenu la période allant de 2012 à 2020, ce qui nous a permis
d’élaborer le tableau 4 ci-dessous.

Tableau 4. Evolution de la masse salariale après la bancarisation


PAGE \* MERGEFORMAT66

Année Rémunérations des AP Taux de variation/an


2012 1 366,26 18
2013 1 532,83 12
2014 1 705,45 11
2015 1 946,70 14
2016 1 937,17 - 0
2017 1 421,56 - 27
2018 1 660,45 17
2019 2 194,55 32
2020 2 414,17 10
Total 16 179,14 87,84
Moyenne 1 797,68 9,76
Source : élaboré sur base des données du tableau 1 et nos propres calculs

Graphique 4. Evolution de la masse salariale de 2012 à 2020

2,414.17
2,194.55
1,946.70 1,937.17
1,705.45 1,660.45
1,532.83
1,366.26 1,421.56

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020


Source : élaboré sur base des données du tableau 4

Après bancarisation, cette masse salariale est toujours en augmentation


passant de 1366,26 millions de $US en 2012 à 2414,17 millions de $US en 2020 avec
un total de 16 179,14 millions de $US soit une augmentation périodique de 87,84%,
soit en moyenne seulement 9,76% par an.

Les résultats auxquels nous avons abouti nous montrent à souhait que les
mesures de la bancarisation ont permis de contrôler l’évolution de la masse salariale de
l’Administration Publique de 28% par an à seulement 9,76% par an, en d’autres
PAGE \* MERGEFORMAT66

termes, cette masse salariale continue à augmenter mais à une vitesse moindre, ce que
nous pouvons attribuer à l’opération de bancarisation.

Nous avons approfondi nos analyses en calculant la part de la masse


salariale du personnel de l’Administration publique dans les dépenses publiques
courantes avant et après bancarisation.

III.1.2. Part de la masse salariale dans les dépenses publiques courantes avant
bancarisation

A cet effet nous avons dressé le tableau 5 assorti du graphique 5.

Tableau 5. Evolution de la part de la masse salariale dans les dépenses publiques


courantes

Rémunérations Dépenses Part des rémunérations dans les


Année des AP publiques dépenses publiques courantes
2004 241,44 789,64 31
2005 300,22 1 050,32 29
2006 417,39 1 433,66 29
2007 582,52 1 599,91 36
2008 822,14 2 008,48 41
2009 671,33 1 958,43 34
2010 667,04 1 703,03 39
2011 1 154,20 2 848,87 41
Total 4 856,26 13 392,33 280
Moyenne 607,03 1 674,04 35
Source : élaboré sur base des données du tableau 1 et nos propres calculs

Dans ce tableau, nous avons juxtaposé la masse salariale de chaque année avec le total
des dépenses publiques correspondantes et nous avons dégagé cette contribution en
Rémunérations des AP
faisant : Contribution = x 100
Dépenses publiques

241 , 44
Ainsi par exemple pour l’année 2004, nous avons : x 100 = 31%
789 ,64
PAGE \* MERGEFORMAT66

Il s’observe que cette contribution a augmenté passant de 31% en 2004 et 41% en 2011
en d’autres terme avant la bancarisation, le poids de la masse salariale dans les
dépenses publiques était croissante. Ce qui justifie la préoccupation des autorités
budgétaires en RDC quant à l’augmentation de la masse salariale de l’Administration
Publique dans les Dépenses Publiques en RDC

III.1.3. Part de la masse salariale dans les dépenses publiques courantes après
bancarisation

De la même manière que nous avons procédé ci-haut, nous avons dressé le
tableau 6 et dégagé la part de la masse salariale dans le total des Dépenses Publiques
après bancarisation.

Tableau 6. Evolution de la part de la masse salariale dans les dépenses publiques


courantes

Rémunérations Dépenses Part de la masse salariale AP dans les


Année des AP publiques Dépenses Publiques
2012 1 366,26 3 086,90 44
2013 1 532,83 4 001,79 38
2014 1 705,45 4 333,23 39
2015 1 946,70 4 318,63 45
2016 1 937,17 3 509,35 55
2017 1 421,56 2 886,46 49
2018 1 660,45 3 945,84 42
2019 2 194,55 4 296,19 51
2020 2 414,17 3 669,63 66
Total 16 179,14 34 048,02 430,40
Moyenne 1 797,68 3 783,11 47,82
Source : élaboré sur base des données du tableau 1 et nos propres calculs

Graphique 5. Part de la masse salariale dans les dépenses publiques courantes


PAGE \* MERGEFORMAT66

66

55
49 51
44 45
42
38 39

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : élaboré sur base des données du tableau 6

Nous constatons que cette contribution est toujours en augmentation passant


de 41 pourcents en 2012 à 66% en 2020. Nous aurions tendance à penser que les
mesures de bancarisation auront été inefficaces et cette manière de voir serait
inappropriée dans la mesure où la gestion des rémunérations n’est pas statique. Mais
au contraire, cette gestion obéie d’une manière ou d’une autre au coût de la vie qui, en
RDC, un pays très extraverti, dépend du taux de change CDF/USD. Ce dernier influe
sur les prix des biens de première consommation, en d’autres termes, l‘Autorité
budgétaire procède à une indexation de la rémunération au taux de change des
prévisions budgétaires au travers de la loi de Finance Public « LOFIP ».

SECTION 2. PERSPECTIVES

La bancarisation en soi est bonne mais les mesures d’encadrement,


d’accompagnement ou la manière dont cela s’applique en RDC est déplorable et pose
encore problème.

Aujourd’hui, parmi les nombreux obstacles rencontrés par l’intermédiation


bancaire, figure en premier lieu la faible bancarisation de l’économie des pays sous-
développés. Quant à la RDC, plusieurs facteurs expliquent les obstacles de ce
processus de bancarisation de la paie, entre autres :
PAGE \* MERGEFORMAT66

- L’insuffisance des réseaux (couverture) bancaires sur le territoire national ;


- Les défectuosités des infrastructures ;
- Le manque de fichier de référence du personnel de l’Administration publique.

 L’insuffisance des réseaux (couverture) bancaires sur le territoire national

La non-couverture intégrale du pays des réseaux bancaires (sous


bancarisation) en constitue encore un obstacle majeur du fait que les banques sont
localisées dans la capitale et dans de grandes villes au détriment de milieux ruraux. La
banque apparaît donc comme une institution « des gens de la ville ». Les zones rurales
sont peu desservies, et on assiste à un affaiblissement du taux de bancarisation qui est
le rapport de la population estimée sur le nombre d’agences des banques. La BCC
entant que la seule banque de l’Etat et les autres banques commerciales (les sous-
traitants) ne couvrent pas toutes les provinces du pays de leurs succursales. Ainsi, le
Gouvernement est ainsi appelé, en termes de collaboration avec ses partenaires, les
banques commerciales, suggérer l’implantation des guichets et agences à l’intérieur du
pays pour faciliter l’accès aux services bancaires aux agents publics se trouvant au
Congo profond.

 Les défectuosités des infrastructures

Comme le soutient J.M ALBERTINI, le manque des routes, des voies


ferrées, des réseaux de télécommunications, en un mot d’infrastructures, est une des
causes de la désarticulation et du sous-développés.

Ainsi, le Gouvernement congolais se scandalise aux problèmes des


infrastructures, transport, électricité, télécommunication. L’étendue du pays qui
constitue en elle seule un obstacle à la bancarisation de la paie des agents et
fonctionnaires de l’Etat. Notamment l’absence d’infrastructures ou voies routières, de
moyens de communication, etc. constitue des obstacles majeurs or la réunification des
infrastructures routières et bancaires font parties intégrantes des conditions pour
qualifier un pays de bancarisé ou non.
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 Le manque de fichier de référence du personnel de l’Administration


publique.

Aujourd’hui avec l’opération de la bancarisation, l’Etat a pu, d’une part,


mettre fin à la problématique des agents fictifs et contrôler la masse salariale. D’autre
part, il reste encore la problématique des doublons car, tous les ministères ne sont pas
payés dans une même banque. Ceci étant un agent possédant des numéros matricules
des différents ministères peut tout de même percevoir les primes relatives à ces
ministères aux banques respectives surtout avec le système de retrait des salaires par
carte bancaire.

Seule, l’opération d’identification biométrique de la Fonction publique


permettra de détecter des doublons en vue de leur suppression et, assainir
définitivement l’effectif du personnel de l’Administration publique.

Conclusion du troisième chapitre

Ce chapitre a porté sur l’analyse de la bancarisation en RDC. Nous y avons


brossé, dans un premier temps, bref aperçu de la bancarisation en RDC au travers de la
présentation de cette réforme, de sa mise en œuvre en passant par son pilotage, le
répertoire des retombées de la réforme et défis d’évaluation, ainsi que les avantages et
inconvénients de cette opération. En dernier lieu, nous avons analysé les données
quantitatives, recueillies dans les différents rapports de la BCC, portant sur la masse
salariale de l’Administration publique, les dépenses publiques courantes et le taux de
change CDF/USD. Au terme de l’opération de bancarisation, d’après les résultats de
notre recherche, il s’est donc observée de manière globale, une gestion suivie et
contrôlée des finances publiques destinées à la rémunération de l’Administration
publique.
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CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivé au terme de notre travail intitulé : « Analyse et


perspectives de la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat ».
L’objectif fondamental de notre travail était de porter un jugement sur l’impact de la
bancarisation sur la masse salariale de l’Administration Publique en RDC.

Avant de formuler nos hypothèses, nous avons d’abord rappelé que la


bancarisation en RDC est plus une mesure de gestion des finances publiques dans le
but de contrôler la masse salariale de l’Administration Publique qui tendait à
augmenter de manière exponentielle par rapport aux recettes publiques et ainsi
contribuait au déficit budgétaire.

Nous sommes parties de l’hypothèse selon laquelle :

- L’opération de bancarisation aurait atteint l’objectif de contrôler les dépenses


publiques relatives à la rémunération des agents de l’Administration publique.

Ainsi, nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres. Le premier


chapitre a abordé son cadre conceptuel et théorique au travers des notions de
bancarisation, de l’Administration publique et de politique budgétaire. Dans le
deuxième chapitre, nous avons présenté notre champ d’étude qui est l’Administration
publique au travers de Ministère Fonction Publique. Nous y avons décrit ses missions,
sa structure et son fonctionnement en mettant un accent particulier sur les différentes
réformes entreprises.

C’est dans le troisième chapitre que nous avons vérifié nos hypothèses de
départ à partir des données statistiques que nous avons obtenus de la BCC portant sur
la masse salariale des agents de l’Administration Publique, les Dépenses Publiques
courantes et le Taux de change.

Après analyse et observation, nous avons aboutis aux résultats suivants :

 La bancarisation mis en place en 2011, a permis d’augmenter progressivement


les salaires des agents publics tout en épongeant une bonne partie des nouvelles
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unités et non mécanisés. Cependant, la masse salariale en valeur monétaire a


continué de croitre. Cette amélioration est due aux ajustements des salaires des
agents publics de l’Etat.
 La part de la masse salariale dans les dépenses publiques courantes en RDC est
significative passant de 31% en 2004 à 41% en 2011, période avant
bancarisation, et de 44% en 2012 à 66% en 2020. Cette croissance substantielle
de la masse salariale du personnel public est attribuée aux variations du taux de
change, lequel est pris en compte lors des élaborations budgétaires, et à
l’augmentation des effectifs d’agents due notamment aux nouveaux recrus.

Au regard de ces résultats, nos hypothèses se confirment.

Seule, l’opération d’identification biométrique de la Fonction publique


permettra de détecter des doublons en vue de leur suppression et, assainir
définitivement l’effectif du personnel de l’Administration publique.

Notre travail ouvre une brève aux futures recherches qui pourraient être
orientées sur la gestion prévisionnelle du personnel de l’Administration publique, la
politique salariale au sein de l’Administration publique, ….
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BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

- ALAIN Rey, Le Robert Micro Dictionnaire de la langue française, 2012


- ALBERTINI J.M., Méthodes et techniques de recherche scientifique, éd. Dalloz, Paris,
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- DE BURLET J., Précis de droit administratif congolais, éd. PUZ, Kinshasa, 1969.
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1971.
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Kinshasa 2000 – 2001.
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G1, SPA, UNIKIN, Kinshasa 1996 – 1997.
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- RIVOIRE J., Histoire de la banque, éd. P.U.F, collection encyclopédique que sais-je ?,
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- VUNDWAWE TE PEMAKO, Notes du cours de Droit Administratif, inédites, G3 Droit,
UNIKIN, Kinshasa 1990-1991.

II. ARTICLES PUBLIES

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- BEAC (2005), Rapport annuel 2004, BEAC.
- BOUZAR Chabha et AMMOUR Benhalima, « La bancarisation dans le contexte de
libéralisation financière en Algérie », in Les cahiers du CREAD n°95/2011, 2011.
- COULOMB. E, (2019) « Inclusion financière : Un enjeu pour le secteur bancaire français »
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- DEMIRGÜÇ-KUNT, Asli, Thorsten Beck et Patrick Honohan. (2008). Finances pour tous?
Politiques et pièges de l'extension de l'accès. Washington, DC : Banque mondiale.
- GOMBER, P., Koch, J. A., & Siering, M. (2017). Digital Finance and FinTech: current
research and future research directions. Journal of Business Economics, 67(5) 537–580.
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- GSMA (2017). Mobile Money Global Event, Tanzania.


https://gsma.com/mobilefordevelopment/events/mobile-money-global-event/
- GSMA (2020). State of the Industry Report 2019.,
https://www.gsma.com/r/wp-content/uploads/2019/05/GSMA-State-of-the-Industry-
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- HOCINE Sam, « Essai d’analyse de la bancarisation en Algérie », Université Mouloud
Mammeri, 2016 consulté https://scholar.google.com/scholar?start=10&q=article+sur+l
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- KABUNGU B. et NTABUGI BARAKOMERWA P., De la prise en charge comptable a
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VIII, N° 1 (Juin, 2018).
- LEVINE R. (1997), Financial Development and Economic Growth : Views and Agenda,
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- NOULA Armand-Gilbert, « Influence de la bancarisation et du crédit bancaire sur la
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Vol. 12, n°31ISSN : 1857-7881(print) e-ISSN 1857-7431, November 2016.
- SCHUMPETER J. (1912), The Theory of Economic Development, Leipzig : Dunker &
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III. NOTES DE COURS INEDITES

- EKINA BONGONGO J., Notes du cours de théorie monétaire, inédites, L1 SCA,


ISP/GOMBE, Kinshasa, 2012-2013.
- YAMVU MAKASU, Notes du cours de l’Introduction à la Science Administrative,
inédites, G1 SPA, UNIKIN, Kinshasa 2000 – 2001.

IV. MEMOIRES INEDITES

- BODI Merveille, La bancarisation de la paie des fonctionnaires, atouts et contraintes en


milieu rural et dans la ville province de Kinshasa, Mémoire inédit, L2 FBA, Université
Protestante au Congo, 2016
- KAMBA NGUDI A., Bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'état et opportunités
de la croissance économique pour la RDC, Mémoire inédit, Licence en sciences
économiques, UNILU, Lubumbashi, 2014
- MAPENZI KONGOLO Namikombe, La problématique de bancarisation des salaires des
agents et fonctionnaires de l’Etats en RDC : Cas des enseignants des écoles publiques de
la cité de Kagando/Kiliba dans le territoire d’UVIRA de 2012 à 2014 », Mémoire inédit,
L2 SCA, ISP-BUKAVU, 2015.
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V. WEBOGRAPHIE ET AUTRES

- http://www.encyclopedie.fer-forge-art.com
- www.algeried.com/article 7643, Norme citée notamment par Karim NDJONDI,
- www.lematin.ma, Edition du 15 juillet 2022
- Ministère de la Fonction Publique, Vision, politique et stratégie de la réforme de
l’administration publique en République Démocratique du Congo: les modalités de mise
en œuvre, Note de cadrage, Inédit, Novembre 2013, p. 4
- Journal officiel de la RDC portant « Statut du personnel de carrière des services publics de
l’Etat », Kinshasa, 2004.
- Petit Rober, Dictionnaire illustré, 2010
- BCC, Rapports annuels 2004 - 2020

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