Vous êtes sur la page 1sur 136

UNIVERSITÉ DE MAROUA

THE UNIVERSITY OF MAROUA

ÉCOLE NORMALE HIGHER TEACHERS’


SUPÉRIEURE TRAINING COLLEGE

DÉPARTEMENT DES DEPARTMENT OF


SCIENCES DE L’ÉDUCATION SCIENCES OF EDUCATION

MASTER EN SCIENCES DE L’ÉDUCATION

Gouvernance scolaire et violences faites aux enseignants en milieu


éducatif : cas du lycée bilingue de Domayo

Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de Master en Sciences de l’Éducation


Option : Planification et Administration de l’Éducation

Par
GALLE Simplice Diplôme de Conseiller Principal d’Orientation, matricule 20C0042N

sous la direction de
M. BACHIR Bouba
Professeur des Universités

Année académique 2022-2023


1
GOUVERNANCE SCOLAIRE ET VIOLENCES FAITES AUX ENSEIGNANTS EN
MILIEU ÉDUCATIF : CAS DU LYCÉE BILINGUE DE DOMAYO

2
À,

Mes parents : Mandaf Galé passé à l’orient éternel, Anne Marie Asso’o et à

ma famille :Kaéline Yollande, Dilan Galé et Sony Mandaf Galé dont l’amour et le soutien
m’ont inspiré pour achever ce travail de recherche.

3
REMERCIEMENTS

Je tiens avant tout à adresser ma profonde gratitude à celui qui m’a encouragé et soutenu au quotidien, tout
au long de ce processus qu’est un mémoire de Master, à mon encadreur, Mr Bachir Bouba, qui a alimenté
mes reflexions et qui m’a abreuvé de ses connaissances, tout en me confrontant à la rigueur intellectuelle
qu’implique le travail de recherche. Il m’a patiemment accompagné dans mon cheminement, se rendant
disponible, engagé et passionné. Je tiens également à remercier les professeurs que j’ai côtoyés durant ma
scolarité à l’ENS (Ecole Normale Supérieure) de Maroua, et qui par leur commentaires, m’ont permis de
clarifier l’objet de ce mémoire.

Mes remerciements vont également à l’endroit de mes informateurs du lycée bilingue de Domayo qui ont
mis des moyens matériels à ma disposition pour la réalisation de cette étude. Elle n’aurait pas pu être
réalisée sans la collaboration du statisticien Robert Roger dans le traitement statistique des données.

Merci à Narcis, Romuald, Adrian et Gildas d’être entrés dans ma vie durant ces études et d’être
aujourd’hui des amis attentionnés. Je remercie également toute ma famille et en particulier ma mère de
m’avoir supportée et encouragée depuis toujours. Elle est une femme exemplaire qui donne sans compter.
Elle a su m’accompagner et m’aider à accepter les plus dures épreuves de ma vie. Enfin, merci à la femme
de ma vie, Kaéline et à mes enfants Dilan et Sony pour leur patience, leur compréhension et l’amour
inconditionnel qu’ils me portent chaque jour.

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont fait part de leurs commentaires et qui ont contribué à donner vie à
ce livre. Les camarades en sciences de l’éducation représentent le groupe le plus important à remercier,
tant pour les discussions amenées dans le cadre des cours que pour celles qui ont eu lieu en dehors de ce
contexte. Enfin, merci à toi qui m’as soutenu bien au-delà de ce travail de recherche.

4
RÉSUMÉ

Cette étude porte sur les pratiques de gestion des établissements scolaires et les violences des élèves et des
parents sur les enseignants en milieu scolaire. Il s’est agi plus spécifiquement du management non
participatif, du modèle de discipline et du type de climat d’apprentissage mis en place par certains chefs
d’établissement. Les postulats de la théorie du contrôle social en éducation sont présentés afin de mettre
en relation l’importance de la bonne gouvernance au cours du cheminement scolaire. Cette étude vise
donc à vérifier l’existence d’un lien entre les pratiques de gestion des écoles et les violences sur
enseignants. L’échantillon est composé de 12 informateurs, tous du personnel éducatif. Afin d’évaluer les
perceptions du personnel éducatif, un guide d’entretien est développé et une méthode mixte est utilisée
pour l’analyse des données. Les résultats permettent d’expliquer quelles sont les pratiques managériales
selon leurs propres mots et leur jugement en lien avec les violences que font fassent certains enseignants.
De manière générale, les participants semblent conscients de l’existence d’une mal gouvernance éducative
sans pour autant la connaitre de manière pratique. D’autres recherches seront nécessaires afin de mieux
comprendre les enjeux scolaires et sociaux autour de la gouvernance éducative.

Mots clés : Gouvernance scolaire, management participatif, violence scolaire, climat d’apprentissage,
leadership, discipline.

ABSTRACT

The present study focuses on school governance and violence against teachers in school. The problem
posed is the violence against teachers in school. This study is part of a psycho-pedagogical context
characterized by fights, threats and intimidation towards teachers. The question therefore arose as to
whether school governance determines violence against teachers in school milieu? Hence, the general
hypothesis is that there is a significant relationship between school governance and violence against
teachers in the school environment. Using an analysis at one level, this study aims to demonstrate the
impact of school governance on violence against teachers in secondary school. In this context, perceived
governance is measured using 12 indicators using interview guide. View the fact that this study is a
qualitative research, we use the non-probability sampling technique and the data processing was done with
the triangulation method. The results of the analysis show that the school governance is indeed a factor
that promotes the violence suffered by teachers in school environment.

Key word: School governance, participatory management, school violence, learning climate, leadership,
discipline.

5
LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1: Synoptique d’opérationnalisation des variables

Tableau n°2 : Radioscopie du lycée bilingue de Domayo

Tableau n°3 : Codage des interviewés

Tableau n°4 : Type d’entretien

Tableau n°5 : Présentation des verbatim

Tableau n°6 : Grille d’analyse des verbatim

Tableau n°7 : Grille d’analyse numérique

Tableau n°8 : Informateur n°1

Tableau n°9 : Informateur n°2

Tableau n°10 : Informateur n°3

Tableau n°11 : Informateur n°4

Tableau n°12 : Informateur n°5

Tableau n°13 : Informateur n°6

6
LISTE DES ABBREVIATIONS

APEE : Association des Parents d’Élèves et Enseignants

CM2 : Cours Moyen 2

DSSEC : Danube Social Service and Éducation

ENS : Ecole Normale Supérieure

EPLE : Établissement Public Local d’Enseignement

MINEPAT : Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du


Territoire

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PME : Petites et Moyennes Entreprises

RESEN : Rapport d’Etat du Système National Camerounais

SAC : Système d’Action Concret

SVT : Sciences de la Vie et de la Terre

UNESCO: United Nation Educationals, Scientific and Cultural Organisation

7
INTRODUCTION GÉNÉRAL

Les gouvernements dans le monde entier accordent une attention particulière


sur la nécessité d’améliorer la gestion des écoles en vue de diminuer le taux de violence
dans les établissements scolaires. Ainsi, Bayard et al (2004) affirment que la gouvernance
devrait être intégrer dans le processus de management des institutions scolaires afin
d’assurer une éducation de bonne qualité. Il est nécessaire d’instaurer dans les écoles et
dans les programmes d’éducation des conditions qui rendent les enfants aptes à apprendre
(milieu accueillant, convivial, efficace et protecteur). Un milieu pareil est essentiel dans
l’action entreprise par tous les pays du monde en vue d’accroitre l’accès à l’éducation, au
bien être des individus et d’en améliorer la qualité des enseignements et apprentissages

Malheureusement, l’Afrique noire, en particulier le Cameroun ne semble pas avoir pris


conscience des enjeux du débat qui porte sur l’impact de la mauvaise gouvernance
éducative. Noumba ( 2006) affirme pour cela que « le système éducatif camerounais
souffre encore d’une faible efficacité interne » se traduisant par un management non
participatif, le mode de gestion de la discipline et le type de climat d’apprentissage
rendent les conditions d’apprentissage et d’enseignement encore plus inquiétantes. La
répétition des actes de violence fait baisser le sentiment de sécurité des élèves et des
enseignants et augmente leur stress. Ce qui amène la question de ses raisons.

Le Cameroun, pays dont la gouvernance scolaire publique est au cœur de cette


recherche, s’inscrit depuis quelques décennies dans la recherche de la modernisation de
son système éducatif. Jadis calqué sur un paradigme de gestion centralisée, le système
éducatif camerounais est engagé dans un processus de décentralisation. Dans cette
nouvelle configuration, des revirements s’opèrent dans la gouvernance traditionnelle des
établissements. Dans son message à la communauté éducative pour l’année scolaire 2019-
2020, Madame le ministre des enseignements secondaires, le Professeur Nalova a indiqué
que son action sera axée sur l’intensification de la mise en œuvre du concept clean-school

8
ou école propre à travers la lutte contre la violence, la drogue en milieu scolaire, la
vulgarisation de la numérisation de la gestion et de la sécurité des établissements
scolaires, la sécurisation des sites des établissements scolaires. De ce message, il en
ressort que le concept d’école propre ne se limite pas seulement au physique, mais s’étend
aussi à la moralité, la discipline psychologique et comportementale.

Avant de questionner d’autres membres de la communauté éducative, nous


pensons à cet effet que le chef d’établissement scolaire a un rôle important à jouer pour la
propreté psychologique et morale de son personnel. Alors, les mécanismes d’intervention
des chefs d’établissement devraient s’intensifier au regard de la concrétisation du concept
clean-school. Les enquêtes de terrain menées au lycée bilingue de Domayo indiquent que
les violences verbales sont répandues quotidiennement et frappent en tout premier lieu les
enseignants.

Dans cette recherche, l’accent sera mis sur les aspects relationnels de la
gouvernance éducative, sachant qu’un établissement d’enseignement ne poursuit pas de
but lucratif, sauf pour les établissements privés, les résultats des écoles ne peuvent être
mesurés en termes de rendements financiers, ils pourraient au mieux être évalués par la
capacité des individus à assumer leurs rôles dans la société. L’analyse va porter sur le
management non participatif, le modèle discipline et le type de climat d’apprentissage.
L’échelle d’analyse est réduite à un seul établissement pour cerner de près les problèmes
qui se posent dans le domaine du management des institutions scolaires. En fait, pour
atteindre l’objectif principal de cette recherche dont le but est de réduire les actes de
violence en milieu scolaire, prôné par le ministre des enseignements secondaires
camerounais pour contribuer à l’amélioration des conditions d’apprentissage et
d’enseignement, nous aborderons les objectifs secondaires qui sont :

-Premièrement, vue l’absence de management participatif dans les établissements


scolaires, on voudrait former le personnel éducatif d’aujourd’hui sur la nécessité de

9
respecter et pratiquer le management en équipe afin que l’école soit un environnement
sain.

-Deuxièmement, il s’agit d’évaluer le modèle de discipline dans les écoles ciblées dans le
but de connaitre les principes de gestion de la discipline dans un établissement scolaire, ce
qui favorise le respect de la discipline. Si ces principes ne sont pas respectées, cela peut
avoir un impact sur la personne de l’enseignant, par conséquent, affecte négativement la
qualité des enseignements et apprentissages.

-Troisièmement, cette recherche permet d’identifier les problèmes liés au type


d’apprentissage scolaire pouvant pousser les élèves et parents à adopter des
comportements violents envers leurs enseignants.

Pour atteindre ces objectifs, une démarche méthodologique a été adoptée et une méthode
a été retenue, à savoir la méthode qualitative en insistant sur les entretiens, les
observations et les constats. Sur la base de ce procédé et compte tenu de l’organisation du
travail de recherche, les résultats et les analyses ont été délivrés en six chapitres. Le
premier chapitre décrit le contexte dans lequel cette étude a été menée. Le deuxième
chapitre fait état de l’orientation théorique et de la revue de la littérature, le troisième
chapitre aborde la méthodologie utilisée pour mener cette recherche. Le quatrième
chapitre quant à lui présente les résultats obtenus des interviews avant de les analyser. Le
cinquième chapitre interprète les résultats obtenus afin de les discuter sur la base des
théories retenues dans cette étude. Et enfin le chapitre six est consacré à l’applicabilité des
différents résultats pour une amélioration de la gestion des institutions éducatives avant de
boucler par la conclusion générale.

10
CHAPITRE 1 :

PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE

Dans ce chapitre, nous formulons la problématique de recherche articulée autour


des violences sur la personne de l’enseignant en milieu scolaire. Afin d’examiner cette
situation didactico-pédagogique, ce chapitre sera constitué du contexte tant national
qu’international. Il sera aussi question de présenter le problème de recherche afin
d’améliorer la gestion des écoles en vue de diminuer les violences en milieu scolaire. Par
la suite, il sera question de reformuler les questions de recherche, les objectifs, les
hypothèses, l'intérêt, de la délimitation de l'étude et des variables accompagnées des
indicateurs.

CONTEXTE DE L'ÉTUDE

La question des violences que subissent les enseignants en milieu scolaire


préoccupe au plus haut point aussi bien la communauté internationale, les Etats, ainsi que
les chercheurs. Il est question dans cette section de présenter le contexte international et
national.

1.1. Contexte international

Malgré la volonté des gouvernements des pays sous-développés de parfaire leurs


politiques éducatives, Wolfs (2001) montre que les gouvernements en Afrique peinent à
élaborer et à mettre en œuvre des politiques éducatives adéquates, ainsi que des réformes
éducatives pouvant leur permettre d'exploiter pleinement leurs ressources humaines afin
de se développer malgré la volonté affichée à la Conférence Mondiale sur l'Éducation
Pour Tous (EPT) à Jomtien en 1990. La violence sur la personne de l’enseignant en
milieu scolaire semble un phénomène international constituant une préoccupation
importante pour tous les Etats et les chercheurs en sciences de l’éducation. Ceci pour son
impact sur l’exercice de la fonction des enseignants. Que la violence scolaire soit verbale
6
ou physique, elle serait l’une des principales causes d’épuisement professionnel. Elle ne
se manifeste pas uniquement entre les élèves, mais également à l’endroit des enseignants
par certains élèves et parents.

Selon l’enquête québécoise sur la violence dans les écoles publiques québécoises,
40% d’enseignants du secondaire rapporte avoir été victime au moins une fois d’insultes
(de la part d’un élève), 28% de menaces contre 5% d’agressions physiques. Il faut noter
qu’entre 8 et 10% rapportent avoir été victimes d’une agression physique (Chouinard et
al, 2003). Les usagers de l’école, leurs parents mais aussi les enseignants et les
responsables administratifs et politiques, sans oublier les médias, s’inquiètent depuis une
vingtaine d’années de la montée de la violence en milieu scolaire. Le thème garde en effet
toute son actualité depuis les premières études conduites dans les années 80. La
problématique de la violence à l’école devient un véritable sujet de société dans les
années 90. Loin de s’estomper, le phénomène s’accroit aujourd’hui tant à travers le
nombre de jeunes concernés (acteurs et/ou victimes) qu’à travers celui des établissements
qui rencontrent des problèmes. Là où dans le passé, un élève mécontent se défoulait en
ornant de graffitis les tables de sa classe, il défie maintenant les regards du professeur,
l’insulte ou le menace, allant dans les cas les plus graves jusqu’à le frapper. Selon le
MAIF (Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France 2008), 82064 actes de violence
ont été commis en 2006 dans les collèges et lycées en France. Loin de s’estomper, le
phénomène de violence s’accroit aujourd’hui tant à travers le nombre de jeunes concernés
(acteurs et/ou victimes) qu’à travers celui des établissements qui rencontrent des
problèmes. Là ou dans le passé, un élève mécontent se défoulait en ornant de graffitis les
tables bancs de sa classe, il défie maintenant le regard du professeur, l’insulte ou le
menace, allant dans les cas les plus graves jusqu’à le frapper. 82064 actes de violence ont
été commis en 2005/2006 dans les collèges et lycées publics (magasine MAIF, 2008). La
violence scolaire est souvent rapportée par la presse comme une série de faits divers
récents, pour démontrer l’actualité et l’urgence du problème (Ganty,1995). Ce faisant,
cette presse véhicule une définition du problème qui le fait paraitre nouveau, comme

7
provenant surtout des élèves et comme étant constitué principalement d’agressions
physiques. Or, les informations fiables sur les phénomènes de violence en milieu scolaire
sont peu nombreuses, ce n’est récemment que les chercheurs ont commencé à s’intéresser
systématiquement au phénomène de violence en Europe (Débardieux et al.2001).

Les violences scolaires frappent de nombreuses personnes de la communauté


éducative, notamment sur le continent africain. En 2006, le rapport du Secrétaire Général
des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enseignants a fait l’état de nombreuses
violences subies dans le cadre scolaire, tels que les insultes, les châtiments corporels,
l’insubordination. Pourtant, les interventions visant la diminution des actes de violence en
milieu scolaire s’insèrent dans le cadre de l’atteinte des objectifs du gouvernement à
rendre les enceintes des établissements scolaires un milieu convivial. Elles sont
importantes par leur contribution. Les études disponibles sur ce thème révèlent qu’il est
nécessaire d’améliorer la situation dans de nombreuses écoles, si l’on veut qu’elles
deviennent des environnements sûrs et protecteurs pour la communauté éducative. Et cet
objectif ne saurait être réalisé sans volontarisme politique, indispensable à tout
changement de société.

Depuis les deux grandes conférences mondiales sur l’éducation, celle de Jomtien (1990)
et celle de Dakar (2000) en passant par différentes assises tenues au niveau continental,
régional et national, les systèmes éducatifs sont sommés un peu partout dans le monde de
faire un élan nouveau dans la gestion des établissements scolaires pour une meilleure
prestation du service public de l’éducation (OCDE, 2000 ; UNESCO, 2008).

Dans cette perspective, le Cadre d’action du Forum mondial de Dakar (2000) soulignait la
nécessité pour les pays du monde entier de « mettre en place des systèmes de gestion et de
gouvernance éducative réactifs, participatifs et responsables ». Suite à ces différentes
conférences et assises, « se pose à chaque système éducatif la question de sa gouvernance,
des régulations et de l’utilisation d’outils plus ou moins nouveaux du management
public » (Bouvier, 2007).

8
Cette situation entraine des conséquences terribles pour ceux qui en sont victimes ou
témoins impuissants ; avec aussi pour conséquence un métier d’enseignant perçu comme
de plus en plus pénible et l’impression que les missions confiées à l’école sont
impossibles à réaliser, même si la violence n’est pas seule responsable.

1.2. Contexte national

Des programmes de prévention ont été mis en œuvre afin de prévenir les violences
faites aux enseignants dans les établissements scolaires et des mesures ont été prises de
tous bords pour trouver des solutions concrètes ayant pour but d'empêcher les actes de
violence.

La violence sur la personne de l'enseignant en milieu scolaire au Cameroun semble un


phénomène social qui constitue une préoccupation importante par rapport à son impact
sur l'exercice de la fonction des enseignants. C'est pourquoi les chefs d’Etablissement
scolaire ont mis en place un certain nombre de sanctions en cas de violation du règlement
intérieur de l’établissement fréquenté.

Les conduites violentes, comme la plupart des autres conduites humaines, n’apparaissent
pas spontanément du jour au lendemain. Elles sont souvent la conséquence de conditions
de vie difficiles et de vulnérabilités personnelles pour lesquelles l’école n’a pas toujours
de prise. De même, un faible niveau de lien entre élèves et équipes éducatives contribue à
l’établissement d’un climat peu soutenant, voire hostile et est associé aux comportements
délinquants. C'est pourquoi le règlement intérieur met en exergue les punitions et
sanctions disciplinaires prises au regard des manquements constatés aux prescriptions du
présent règlement. Les punitions révèlent un caractère individuel et sont proportionnelles
à la faute commise. Elles sont prononcées par les enseignants, les personnels de direction
et de surveillance.

9
Cependant, malgré ces mesures préventives prises par le gouvernement camerounais pour
stopper les violences vis-à-vis des enseignants dans les établissements scolaires, elles se
font de plus en plus ressentir.

Sur les campus scolaires, il se passe difficilement un trimestre sans qu’on enregistre un
acte de violence sur enseignants ou autres personnels du corps éducatif commis par un
élève ou un parent. Cette situation est regrettable, contraire à la logique du milieu, tend à
crisper l’atmosphère entre enseignant et apprenant, au point de rendre compliquée la
lourde et noble tâche qu’a l’enseignant de sortir l’apprenant de l’ignorance.

En effet, on revient toujours à des scènes de violences faites aux enseignants, devenant de
plus en plus un sujet médiatique à la mode, une question politique sensible et une
préoccupation centrale dans le discours des acteurs du système éducatif (Débardieux et al,
2002). La violence en milieu scolaire est souvent rapportée par la presse comme une série
de faits divers récents, comme pour démontrer l’actualité et l’urgence du problème
(Ganty, 1995). Ce faisant, cette presse risque de véhiculer une définition du problème qui
le fait paraitre nouveau, comme provenant surtout des élèves et comme étant constitué
principalement d’agressions physiques. Ainsi par exemple, ce triste fait produit au lycée
classique de Nkol-Bisson dans le septième arrondissement de la ville de Yaoundé, le
mardi14 janvier 2020 où un élève de classe de 4eme, âgé de 17 ans, a mortellement
poignardé son professeur de mathématiques, feu Tchakounté, âgé de 26 ans à l'aide d'un
compas. Cet incident a attiré l'attention de toute la communauté éducative sur l'urgence et
la nécessité de renforcer la gouvernance éducative.

Aussi, l'exemple de l'agression commise par le sous-préfet, sur un enseignant au lycée


bilingue de Ayos le mercredi 22 janvier 2020 dans le département du Nyong et Mfoumou,
région du centre. Cette scène a provoqué des cris d'indignation par la corporation
enseignante au Cameroun. Nous soulignons également des faits qui se sont déroulés le
jeudi 19 septembre 2019 où Louisette Teualen, enseignante en classe de CM2 (Cours
Moyen 2) à l'école publique du garage militaire à Bafoussam a été sauvagement battue par

10
un militaire parce que l'enseignante avait puni son fils pour devoirs non faits. Un autre cas
de violence sur une surveillante au lycée bilingue de Nkol-Eton à Yaoundé le 28 mars
2022, pour contournement de l’interdiction du téléphone portable au sein de
l’établissement par un élève de la classe de terminale A4 Allemand. Ces violences sont
récurrentes car tout au long de l'année scolaire 2019/2020, et même des années qui l'ont
précédé et suivi, nous avons toujours eu à faire à des cas de violences physiques en milieu
scolaire.

Or, les informations fiables sur les phénomènes de violence scolaire sont peu nombreuses.
Ce n’est que récemment que les chercheurs ont commencé à s’intéresser
systématiquement à ces phénomènes en Europe (Débardieux et al. 2001).

En fait, avec le flux migratoire, l’environnement scolaire dans la région de l’Extrême-


Nord propose une série d’anti-modèles comme repère d’orientation aux élèves (drogue,
alcool, cigarette, presse, migration) malgré la place réservée à l’éducation par le
gouvernement. Cela se fait remarquer par le budget à lui attribuer chaque année dans le
but d’améliorer son système éducatif pour une meilleure formation de ses jeunes.

Ainsi, la loi relative à l'orientation de l'éducation au Cameroun du 14 avril 1998 stipule en


son article 2 alinéa 1 que « l'éducation est une priorité nationale ». Et précise dans son
article 27 alinéa 1 que : « l'enceinte d'un établissement d'enseignement est inviolable ».
Ensuite, à l'alinéa 2, il est précisé que « les chefs d'établissement scolaire sont
responsables du maintien de l'ordre dans leur établissement ».

Au Cameroun, les chiffres sont malheureusement alarmants, selon un sondage réalisé par
le journal du dimanche, le taux de violences faites aux enseignants a augmenté de 7%
entre 2017 et 2018 ; paru le 31mars 2019 dans le journal Le point.

Ainsi, il va de soi que plus le nombre de violences auxquelles sont exposés les
enseignants augmente, plus la probabilité que les élèves présentent de mauvaises

11
performances scolaires s'accroissent. Car, les insultes et les menaces auxquelles sont
confrontées les enseignants leurs nuisent le moral.

2. POSITION DU PROBLÈME

Pour atteindre l’objectif de l’éducation, la quasi-totalité des gouvernements du monde


a adapté le concept de gouvernance au niveau des établissements scolaire. Des mesures
ont été prises pour rendre les enceintes des établissements scolaires plus compétitifs.
Malheureusement, au Cameroun, la qualité des services offerts souffre d’un certain
nombre de problèmes. Ces problèmes se manifestent avec acuité dans certaines écoles.
L’enjeu fondamental de la gouvernance éducative se précise clairement au vue la
récurrence des actes de violence en milieu scolaire allant jusqu’à perturber sérieusement
le processus d’apprentissage qui est la raison d’être de l’institution scolaire.

Les enseignants reçus lors de la pré enquête expliquent qu'il y a certes des facteurs
externes tels que l'environnement socioculturel et l'éducation familiale, mais aussi les
facteurs internes tels que le mode de gouvernance des établissements sont à l'origine des
violences que subissent les enseignants en milieu scolaire. Nous avons également entendu
les plaintes, les frustrations, les réactions de colère de certains enseignants impuissants
devant le phénomène de violence. Tous admettent l’importance de modifier le cours
actuel des évènements afin de rétablir un climat plus saint à l’école.

Au regard des différents résultats de la pré-enquête, le mode de gestion des


établissements scolaire apparait être à l’origine des violences que subissent les
enseignants en milieu scolaire. Cette situation actuelle du système éducatif camerounais
révèle de véritables problèmes. La récurrence des actes de violence nous amène par
ailleurs à nous pencher sur la question : en quoi la gouvernance scolaire détermine les
violences sur enseignants en milieu éducatif ?

L’intérêt pour identifier les facteurs de violences liés à la gestion de l’école est grand.
Plusieurs auteurs se sont penchés sur la question, tels que Herbert, Vitaro, Correira pour

12
ne citer que ceux-là. Selon eux, les causes de violence pourraient dépendre du contexte
social, culturel, de la responsabilité partagée par la bureaucratie de l’éducation, les
enseignants, les élèves et la famille.

Cependant, la gouvernance scolaire peut jouer un rôle important pour rendre les écoles
propres. D’ailleurs, les statistiques de notre enquête de terrain montrent que le
management non participatif, le modèle de discipline et le type de climat d’apprentissage
sont des déterminants de la violence sur enseignant en milieu scolaire. Au vue de toute
cette situation préoccupante, force a été pour le chercheur d’accorder un intérêt au sujet :
gouvernance scolaire et violence faites aux enseignants en milieu éducatif. D’où
l’importance de procéder à une évaluation de ces pratiques de gestion inter relationnelle
des institutions scolaires et la pertinence de réaliser cette étude.

QUESTIONS DE RECHERCHE

Nous distinguons dans cette section la question générale qui va guider notre réflexion
tout au long de l'étude et les questions spécifiques qui permettront de répondre aux
objectifs spécifiques.

3.1. Question générale

La question principale est la suivante : en quoi la gouvernance scolaire détermine les


violences que subissent les enseignants en milieu éducatif ? De cette question principale,
découle des questions spécifiques.

3.2. Questions spécifiques

Question spécifique 1 :

En quoi le management non participatif détermine les violences faites aux enseignants en
milieu éducatif ?

13
Question spécifique 2 :

En quoi le modèle de discipline dans un établissement scolaire détermine les violences


faites aux enseignants en milieu éducatif ?

Question spécifique 3 :

En quoi le type de climat d’apprentissage détermine les violences faites aux enseignants
en milieu éducatif ?

4. LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Dans cette étude, nous avons formulé une hypothèse générale et trois hypothèses
spécifiques.

4.1. Hypothèse générale

Il existe une relation significative entre la gouvernance scolaire et les violences faites aux
enseignants en milieu éducatif.

4.2. Hypothèses spécifiques

Hypothèse spécifique 1 :

Il existe une relation significative entre le management non participatif et les violences
faites aux enseignants en milieu éducatif.

Hypothèse spécifique 2 :

Il existe une relation significative entre le modèle de discipline et les violences faites aux
enseignants en milieu éducatif.

Hypothèse spécifique 3 :

14
Il existe une relation significative entre le type de climat d’apprentissage et les violences
faites aux enseignants en milieu éducatif.

LES OBJECTIFS DE L'ETUDE


Conformément à la démarche scientifique, tout travail de recherche possède un objectif
général et des objectifs spécifiques. Ce travail n'en fait pas l'exception.

5.1. Objectif général

À travers cette étude, nous voulons montrer que la gouvernance scolaire détermine les
violences faites aux enseignants en milieu éducatif.

5.2. Objectifs spécifiques

Nous avons décomposé notre objectif général en trois objectifs spécifiques suivants. Il
s’agit de:

Objectif spécifique 1 :

Montrer que le management non participatif détermine les violences que subissent les
enseignants en milieu éducatif.

Objectif spécifique 2 :

Montrer que le modèle de discipline détermine les violences que subissent les enseignants
en milieu éducatif.

Objectif spécifique 3 :

Montrer que le type de climat d’apprentissage détermine les violences que subissent les
enseignants en milieu éducatif.

15
6. INTÉRÊTS DE L'ETUDE

Il est question de ressortir l'utilité de notre travail, son importance et sa raison


d'être. Les objectifs posés, ceux-ci présentent un triple caractère : pédagogique,
scientifique et social.

6.1. Intérêt scientifique

Toute discipline possède un caractère scientifique et dispose d'un corps constitué


des connaissances. Non pas des connaissances figées, mais qui par le biais des
connaissances nouvelles, se complètent et se perpétuent. Toute recherche scientifique
s'inscrit dans une logique permettant l'essor de la science.

C'est dans cette optique que se situe notre travail. Ce travail permettra aux responsables
éducatifs de la ville de Maroua (inspecteurs, chefs d'établissements scolaires) de mettre un
accent sur les pratiques de management adéquates des établissements scolaires de
l'enseignement secondaire public afin de réduire les violences que subissent les
enseignants en milieu scolaire. Cette étude permet d'ouvrir une piste de réflexion nouvelle
en vue de comprendre les raisons qui expliquent les violences que subissent les
enseignants en milieu scolaire. Bien plus encore, de trouver des pistes ou des propositions
de solutions aux problèmes de l'organisation du système scolaire et s'étendre partout où
des problèmes similaires apparaissent. À travers cette recherche, nous nous proposons de
mener notre étude au lycée bilingue de Domayo, afin d'apporter des éléments de réponse
au système de gouvernance mis en place dans les établissements scolaires pouvant
impliquer des violences chez les enseignants et les différentes stratégies pour y remédier,
ainsi ces enseignants pourront se sentir en sécurité. Il s'agit également de se lancer sur
cette piste nouvelle afin de fournir à la littérature scientifique actuelle un supplément de
renseignement et de données relatives à la vulnérabilité et aux risques auxquels sont
exposés les enseignants en milieu scolaire, sujet de menace, de non considération par les
chefs d'établissements et visant à voir comment sont mis en œuvre et intégrés les
préoccupations visant une harmonie meilleure dans les établissements scolaires. Elle
16
permettra ainsi aux chercheurs d'avoir une idée sur le système de gouvernance mis en
place dans nos établissements scolaires au Cameroun, dans la ville de Maroua
particulièrement au lycée bilingue de Domayo. En outre, elle pourra également constituer
un instrument de référence pour les futurs chercheurs intéressés par ce même thème. Les
résultats que nous espérons obtenir visent à cerner le système de gouvernance qui règne
dans nos établissements scolaires et à déterminer les stratégies adéquates pouvant les
aider à obtenir un climat de paix. En effet, des conditions de travail défavorables et un
climat conflictuel favorisent le développement des troubles de comportements. Il est
important que les chefs d'établissement scolaire prennent conscience des dangers auxquels
sont exposés les enseignants vivant en situation de violence, soucieux du devenir de nos
enfants et de trouver des moyens d'y remédier.

6.2. Intérêt pédagogique

À travers ce canal, les enseignants pourraient poser leurs multiples problèmes et


ainsi des solutions leurs seront proposées, ce qui apportera ainsi de l’efficacité et échange
entre partenaires éducatifs afin de répondre aux besoins spécifiques quelques soit les
circonstances (en temps de crise ou en temps normal). La bonne gouvernance des
établissements permet d’immerger les chefs d’établissement dans un bain de recherche
des solutions aux problèmes de l’institution dont ils ont la charge et pour la facilitation
des progrès.

Cette étude peut être une solution aux problèmes de mauvais système de
management qui se vit dans certains de nos établissements scolaires. Il peut être à la base
de tout édifice, car toute personne compétente est un atout pour un développement social ;
et pour que nos sociétés se développent aujourd'hui, il nous faut des hommes compétents,
aptes à répondre aux exigences et aux innovations sociales, car le monde est de nos jours
en perpétuel mouvement. En respectant les règles qui sous-tendent les valeurs de nos
sociétés, ce travail de recherche peut être un facteur de développement de l'intérêt
professionnel en ce sens que, le chef d'établissement travaille en collaboration avec les

17
enseignants pour le bien être de son établissement. Néanmoins, ils ont un objectif et
cherche par conséquent à réaliser la tâche qui leur est confiée. Ensuite, le chef
d'établissement apprend à faire des concessions, il intègre la prise en compte des points de
vue des autres et la collaboration de ses collègues enseignants. C'est donc une forme de
socialisation. C'est pourquoi ce travail a pour intérêt de susciter chez les individus, un
enracinement culturel dans la société afin de limiter les violences que subissent les
enseignants en milieu scolaire, car comme le stipule dans son alinéa1article 2 de la loi
d'orientation de l'éducation au Cameroun, loi n°98/004 du 14 avril 1998 : « l'éducation est
une priorité nationale ». En plus, en précisant dans son article 27 alinéa 1
que : « l'enceinte d'un établissement scolaire est inviolable ». Enfin, l'alinéa 2 précise
que : « les chefs d'établissement scolaire sont responsables du maintien de l'ordre dans
leurs établissements ». C'est pourquoi nous devons limiter ces violences au Cameroun en
général, mais plus précisément dans la région de l'Extrême Nord à travers cette étude sur
la gouvernance scolaire et violences faites aux enseignants au lycée bilingue de Domayo.

6.3. Intérêt social

Outre la recherche fondamentale, il serait quelque peu lacunaire d'entreprendre une


recherche dépourvue de tout intérêt social dans sa globalité, en identifiant le système de
gouvernance mis en place dans nos établissements enclins à la vulnérabilité et aux risques
de violences que subissent les enseignants, notre travail de recherche pourrait d'une part
contribuer à la promotion d'une démarche d'atténuation de la mauvaise gouvernance et des
risques de violence en milieu scolaire. Dans les discours politiques, l’on semble sans
cesse clamer la dévalorisation ou l’inefficacité du système de gouvernance des institutions
scolaires. Cette défaillance résulterait de diverses tendances lourdes traduisant des
logiques internes au système de gouvernance que des phénomènes traversant la société
dans l’ensemble. Aussi, le Rapport d’État du Système National Camerounais(RESEN) de
2006 a révélé que la profession d’enseignant semble ne plus susciter une grande affection
de nos jours.

18
Les chefs d'établissement pourront désormais avoir des connaissances pour mieux
gérer les processus enseignement /apprentissage en milieu scolaire. D'autre part, les
résultats de notre étude pourront à l'échelle mondiale, nationale et locale contribués entant
que outils d'orientation et de consultation dans cet espace territorial qu'est la ville de
Maroua ; à réduire le taux de violences, d'échec, d'abandon et de décrochage que peut
entrainer la mauvaise gouvernance mis en place par certains chefs d'établissements.

À travers cette étude, nous voulons apporter plus d'éclaircissement à ce sujet permettant
de réduire les violences sur la personne de l'enseignant, d'attirer l'attention des
gouvernants sur les problèmes auxquels font face les enseignants et les conséquences que
ces derniers peuvent avoir dans l'exercice de leur fonction. Nous interpelons également la
société a désormais comprendre les problèmes des enseignants et à les aider à donner le
meilleur d'eux malgré les difficultés rencontrées. En outre, cette société doit également
avoir un regard sur les comportements déviants de certaines familles afin qu'elles
comprennent que ces comportements négatifs sont néfastes et désastreux à l'évolution
psychosociale et cognitif des enseignants ; ce qui nécessite de leur part une inculcation
des valeurs morales.

Le plan d'action globale vise à préserver l'école de toute forme de violence. C'est dans
cette perspective que nous soulignons que cette étude est une interpellation à la fois de
l'État et de toute la communauté éducative par rapport aux violences que subissent les
enseignants en milieu scolaire et le système de management mis en place dans nos
établissements scolaires. En plus de cela, cette étude peut être comme une feuille de route
tant pour les chefs d'établissements que pour les enseignants dans la mesure où elle pourra
déterminer le rôle et la situation professionnelle concernée ainsi que les compétences
professionnelles qu'ils doivent développer en matière de gestion du personnel enseignant.

7. DÉLIMITATION DE L'ÉTUDE

Pour ce sujet, nous nous proposons de circonscrire notre étude sur les plans :
géographique, thématique et temporel.
19
7.1. Délimitation géographique

L’étude s’étend dans le département du Diamaré, situé à l’Extrême-Nord du Cameroun,


particulièrement l’arrondissement de Maroua 1eret concerne un établissement
d’enseignement secondaire général, le lycée bilingue de Domayo.

7.2. Délimitation thématique

L’élément de réponse à apporter ici est lié aux mécanismes utilisés par les dirigeants des
établissements scolaires pour accomplir leur mission en rendant les enceintes des écoles
un milieu convivial. Les éléments de la gouvernance scolaire dans ce travail de recherche
sont fragmentés en trois sous variables indépendantes au rang desquels : le management
non participatif, le modèle de discipline et le type de climat d’apprentissage.

7.3. Délimitation temporelle

Ce travail s’inscrit dans le cadre de la réalisation de notre mémoire marquant la fin de la


recherche pour l’obtention du Diplôme de Master à l’ENS de Maroua à Kongola et se
limite dans une période de 20 mois, allant du mois de février 2022 au mois d’octobre
2023.

20
21
Tableau n°1 : Synoptique d'opérationnalisation des variables

Sujet Hypothèse générale Hypothèses spécifiques Variables Indicateurs


GOUVERNANCE SCOLAIRE ET VIOLENCES FAITES AUX

Il existe une relation HSI : Il existe une relation VI1 : le  Soumission


significative entre la significative entre le management management non  Collaboration
gouvernance scolaire et les non participatif et les violences participatif  Communication déficiente
violences faites aux enseignants faites aux enseignants en milieu  Encadrement coercitif
en milieu éducatif. éducatif.

HS2 : Il existe une relation VI2 : le modèle  Discipline rigoureuse


ENSEIGNANTS EN MILIEU SCOLAIRE

significative entre le modèle de de discipline  Punition négative


discipline et les violences faites  Manque d’équité et de justice
aux enseignants en milieu éducatif.  Non-respect des textes éducatifs

HS3 : Il existe une relation VI 3 : le type de - Recrutement fantaisiste vacataires


significative entre le type de climat climat - Curricula non-adapté au contexte
d’apprentissage et les violences que d’apprentissage - Effectif par salle
subissent les enseignants en milieu - Gestion de la salle
éducatif.

22
Source : Auteur 2022

23
CONCLUSION

Le premier chapitre a examiné le contexte de l’étude, énoncé le problème, les


objectifs, les questions de recherche, les hypothèses ainsi que la délimitation de l’étude.
Ce chapitre a identifié le problème qui peut faire l’objet d’une recherche et
fondamentalement ce sur quoi porte la recherche et donne au lecteur une image claire de
ce que le chercheur a l’intention d’étudier. Dans le chapitre suivant, nous nous attarderons
sur la littérature et les théories pertinentes à la présente étude.

24
CHAPITRE 2 :

INSERTION CONCEPTUELLE ET THÉORIQUE DE L’ETUDE

Ce chapitre présente une analyse des pratiques de management des institutions scolaires
en tant que structure de gouvernance participative. Il existe entre les auteurs de nombreux
désaccords quant à la nature du lien entre gouvernance scolaire et violence faites aux
enseignants. C’est pourquoi il est important pour un travail de recherche pareil, dans un
premier volet, d’analyser les différents concepts utilisés. Puis dans le second volet, de
recenser les écrits antérieurs en rapport avec la gouvernance et les violences en milieu
scolaire. Et enfin de bien identifier les modèles théoriques qui vont soutenir notre
recherche.

1.DÉFINITION DES CONCEPTS

Tout problème de recherche est saisi à partir des concepts qui n’ont de sens que dans la
puissance qu’on leur donne. Les concepts saillants de l'étude qui méritent d'être clarifiés
pour éviter toute ambiguïté ou équivoque sont :

1.1. Le management

La définition classique du management se résume en trois mots : art de diriger. Mis à part
le concept d’art symbolisant les attitudes et les comportements du manager, son savoir
être est aussi essentiel que sa maitrise méthodologique et technique des outils de
direction.

25
Cette définition classique du management substitue « diriger » à la place de « manager ».
Le mot « management » est couramment utilisé dans le jargon spécifique du monde
économique. Si le management remplace la mécanique idéale standard des structures
classiques dans lesquelles l’homme est considéré comme un exécutant rationnel, en tenant
compte des objectifs des individus, de leurs comportements et de leur rationalité limitée,
alors le management sera différent selon les contextes et ne peut se limiter à un modèle
plaqué à toutes les organisations.

Le management doit s’adapter aux caractéristiques des entreprises pour développer au


mieux les potentialités des ressources humaines et conduire les hommes vers les objectifs
assignés. Il s’agit de mettre en œuvre des techniques de gestion des équipes dans des
contextes et des organisations très diversifiés. Cependant, depuis quelques années, on
l'utilise aussi dans d'autres domaines, notamment en éducation.

Ce n'est qu'en 1973 que le terme management a été adopté par l'Académie française. Il
s'agit donc d'un mot et d'un concept relativement nouveau, donc la signification semble
être redéfinie et réinventée à partir des courants idéologiques du moment.

Crener et al. (1979) conçoivent le management comme étant une façon de diriger et gérer
rationnellement une organisation, d’organiser les activités, de fixer les buts et les
objectifs, de bâtir les stratégies en mobilisant les ressources.

Le verbe anglais « to manage » et le terme « management » viennent du verbe français


« ménager » signifiant l’action de bien régler, de bien disposer : c’est l’art de conduire, de
bien diriger.

Le management intègre des qualités intuitives, relationnelles, des sensibilités et des


expériences, il rassemble des connaissances formalisées et des capacités personnelles :
c’est l’art de diriger, c’est l’art du possible.

26
Fayol (1916) souligne que le management est la prévoyance, l'organisation, la
coordination et le contrôle.

Par contre, Taylor propose le concept d'organisation scientifique du travail qui repose sur
la décomposition du travail en gestes élémentaires chronométrés et organisés
rationnellement pour former une chaine de production. Taylor désirait appliquer les
principes généreux d'amélioration de la productivité par la division du travail à
l'entreprise.

Pour notre part, nous définissons management comme l’ensemble des stratégies à utiliser
pour développer la capacité d’adaptation face à la diversité des situations et à leur
évolution dont le but recherché est l’efficacité. C’est l’ensemble des techniques
d’organisation et de gestion de l’établissement scolaire pour conduire, piloter l’action du
personnel éducatif et des apprenants.

Il s’agit dans cette recherche d’optimiser l’usage des ressources humaines de


l’établissement scolaire dans le cadre des objectifs visés. Le management recherche ainsi
l’efficacité et l’efficience dans la communication et les relations sociales, la mobilisation
et la gestion des connaissances de tous les acteurs tout en exerçant un certain degré de
pouvoir et de direction.

1.2. Le management participatif

Likert (1961) a identifié quatre styles de direction qui correspondent à quatre types de
manager :

-Le manager autoritaire exploiteur : management caractérisé par des rapports distants
entre le dirigeant et ses collaborateurs. Le dirigeant inspire de la crainte, prend seul les
décisions, sanctionne et récompense.

-Le manager autoritaire paternaliste : management centralisé fondé sur des relations
directes, parfois bienveillantes et sur la soumission de l’individu.

27
-Le manager participatif : c’est un management concerté dans lequel les salariés sont
associés à la prise de décisions et à leur mise en œuvre. Ils sont comptables des succès et
des échecs des décisions prises.

Par management participatif, Likert (1961) désigne le type de gestion qui inclut les
salariés dans le processus de prise de décision, suscitant ainsi leur engagement envers
l’entreprise, ce qui renforcera leur sens de l’innovation et améliorera leurs performances.

NjiMfout (2000) considère le management participatif comme une clé de voute de la


motivation des enseignants en ce sens qu’il leur permet de se sentir membre à part entière
du projet éducatif. C’est un management qui met l’accent sur la concertation, le partage,
l’échange, l’écoute active, la communication, le respect des autres.

Groux et Levy (1985) considèrent le management participatif comme un atout, car il


remet au centre des préoccupations le travailleur qui constitue de plus en plus le moteur
de la création de valeurs dans des économies de plus en plus marquées par l’innovation et
les services.

1.3.La gouvernance scolaire

La gouvernance est de façon générale un concept représentant la manière dont un


domaine d'activité est administré. Elle renvoie à un système d'entités décisionnelles qui
dirige un certain domaine d'activités, autrement dit à un système de gouvernance
impliquant notamment une structure de gouvernance et un dynamisme de système
(processus de gouvernance, activités de gestion, etc.…). Ainsi, la gouvernance oblige à
travers le dialogue social permanent, à rechercher et à créer entre les différentes parties de
l’institution, un climat social favorable au travail. Il semble donc apparaitre que toute
recherche sur la gouvernance des ressources humaines dans le système éducatif
camerounais devrait passer au préalable par l’examen de la pertinence, de la qualité et de
l’équité dans les pratiques choisies, car sur elles, reposent le succès de la stratégie
nationale de l’éducation.

28
Cependant, la gouvernance d'établissement scolaire renvoie au système éducatif. Au
Cameroun, le système éducatif est régi par la loi numéro 98/004 du 14 Avril 1998,
comportant trois types d'enseignement : l'éducation de base, l'enseignement secondaire et
l'enseignement supérieur. La particularité du système éducatif au Cameroun est le
bilinguisme, car on peut étudier en français et en anglais et obtenir les mêmes diplômes
équivalents : l'éducation est encadrée par deux principaux types d'enseignement :
l'enseignement public relevant du domaine de l'Etat et l'enseignement privé qui relève du
privé avec deux ordres : laïc et confessionnel. Selon l’article suscité, le but de l’éducation
est de former les apprenants pour leur développement moral, intellectuel, physique et
civique et de leur inculquer les principales valeurs universelles : la dignité, l’honneur,
l’honnêteté, l’intégrité, la discipline et le travail. Dans le secteur public, l’effectif officiel
dans chaque classe est de 60 élèves au secondaire. Les lignes directrices de la loi
d’orientation de l’éducation au Cameroun sont :

- Faciliter l’intégration des apprenants dans la société

-Garantir les mêmes opportunités dans le domaine de l’éducation pour tous les élèves
sans discrimination,

-Promouvoir la vie familiale et les langues nationales

- Former des citoyens bien ancrés dans leur culture mais ouverts sur le monde

1.4.La violence

La violence est un mot d'origine latine, issu du terme vis, signifie à la fois force, vigueur,
puissance, énergie, usage de la force physique et quantité, abondance ou caractère
essentiel d'une chose. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la violence est :

La menace ou l'utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-


même, contre autrui ou contre un groupe ou une communauté qui entraine ou risque

29
fortement d'entrainer un traumatisme, un décès, des dommages psychologiques, un
développement ou des privations.

Étymologiquement, le mot « violence » vient du terme latin « violencia » qui signifie


violence, caractère violent ou farouche, force. Quant au verbe « violare », il signifie traiter
avec violence, profaner, transgresser. Ces deux termes ont pour racine « vis » qui veut
dire force, vigueur, puissance, violence, emploi de la force physique, mais aussi quantité,
abondance, essence ou caractère essentiel d'une chose. La forme grecque du mot latin
« vis » correspondant à « is » qui signifie muscle et encore force, vigueur et se rattache à
« bia » qui veut dire force vitale, la force du corps, la vigueur et, en conséquence l'emploi
de la force, la violence. Au sens large, la violence peut être définie selon Michaud (1996,
p. 22) comme :

Une action directe ou indirecte destinée à limiter, blesser ou détruire les personnes ou des
biens…La violence est définie au sens étroit comme un comportement visant à causer des
blessures aux personnes ou des dommages aux biens. Collectivement ou
individuellement, nous pouvons considérer tels actes de violence comme bons, mauvais
ou ni l'un ni l'autre, selon qui commence contre qui.

Il continue :

Il y a violence quand dans une situation d'interaction, un ou plusieurs acteurs agissent de


manière directe ou indirecte, massée ou distribuée, en portant atteinte à lui ou plusieurs
autres à des degrés variables soit dans leur intégrité physique, ou dans leur intégrité
morale, soit dans leur possession, soit dans leur participation .

Ainsi, plusieurs ouvrages et auteurs se sont penchés sur la définition de la violence, ils
nous donnent tous une signification qui permet de penser que la violence peut être perçue
sous plusieurs angles. Nous aborderons cette définition d'un point de vue sociologique,
psychologique et philosophique selon les approches théoriques des différents auteurs
auxquels ce mémoire fait référence.

30
Selon l'approche sociologique, il est nécessaire de comprendre comment se manifeste la
violence dans les établissements scolaires afin de pouvoir la définir. Il faut pour cela
prendre en compte le contexte dans lequel la vie scolaire des élèves se déroule, connaitre
le fonctionnement de l'établissement, le quotidien des élèves et les interactions dans les
classes ou dans la cours de l'école (Vienne,2003).

Du point de vue philosophique, la violence est définie selon Arendt comme un outil ou
une arme pour faire recours ou opposition à la force. Bien que la violence soit un aspect
du pouvoir, elle peut être un moyen pour s'imposer au sein d'un groupe, elle est signe
d'une faiblesse ou d'une faille au sein d'un groupe d'individus ou un système
(Arendt,1958).

Selon une approche psychologique, la violence est fréquemment étudiée entant que conflit
entre deux ou plusieurs personnes. La violence peut être considérée comme un moyen de
communication qui influence l'individu dans son langage, dans ses émotions et dans toute
sa personnalité (Erkohenetal,2001).

1.5. La violence scolaire

La violence scolaire porte atteinte à l’ordre établi, aux valeurs communément admises au
sein de la société et touche aussi bien le personnel éducatif que les élèves et ce peu
importe leur appartenance à un groupe culturel, social, familial ou économique.

Charlot (1997) indique que pour définir la violence scolaire, il faut au préalable se poser
les questions suivantes :

- Quels événements doivent être considérés comme des prémices, quels événements
sont des faits ?
- Quels événements sont normaux, quels autres sont pathologiques ?
- Quel seuil à partir duquel un phénomène se produisant à l’intérieur d’un
établissement peut-il être considéré comme suffisamment fréquent pour caractériser
l’établissement comme sujet à violence ? à la suite de ses travaux, il distingue deux
31
types de violence. D’un côté, une violence qui est punie par le code pénal à l’instar du
meurtre, des coups et blessures avec ou sans arme, le viol, le harcèlement sexuel, le
racket, le vandalisme. De l’autre côté, les micros violences ou incivilités. Débardieux
(2006) cite les insultes, le harcèlement entre élèves, le vandalisme, les paroles
blessantes, les grossièretés diverses, les bousculades, les interpellations, les
humiliations, le racisme ouvert ou diffus à la place des micros violences. Socialement
déterminée, la violence scolaire est corrélée tant à des variables structurelles, telles la
taille ou l’architecture des établissements, qu’aux caractéristiques de la population qui
les fréquente. Bègue (2004) avance que la violence scolaire n’est pas seulement la
violence des scolaires comme la délinquance juvénile. Les violences scolaires se
présentent sous de formes multiples et sont des violences ayant lieu dans la relation
d’apprentissage, perpétrées par l’un des membres de la communauté éducative et
portant une atteinte à l’intégrité de l’autre. Dans cette étude, le phénomène de
violence caractérise certains faits qui sont des menaces contre l’ordre établi,
transgressant les codes élémentaires et contribuant à faire se développer un sentiment
d’insécurité, une souffrance qui pèse bien plus sur la vie des victimes Les incivilités
scolaires permettent à certains jeunes d’exprimer leur différence en refusant les règles
imposées. Multiformes, elles peuvent être verbales, consister en des moqueries, des
bavardages ou des insultes ; elles peuvent être physiques, s’exprimant par des
bousculades, des dégradations de matériel.

1.6.Le climat d’apprentissage

Claux et Tamse définissent le climat d’apprentissage comme la relation entre l’enseignant


et les élèves, déterminée par une interaction entre l’enseignant et chacun des élèves, mais
aussi par un rapport qui s’établit à l’échelle du groupe. Pour eux, la classe constitue un
environnement éducatif où se tissent des liens influençant l’apprentissage. À la suite de
leurs travaux, ils identifient cinq composantes du climat d’apprentissage :
- L’appui reçu de l’enseignant
- La gestion de la classe

32
- L’innovation pédagogique
- L’importance de la tache
- La relation entre les élèves.

Pour le chercheur, le climat d’apprentissage est le climat dans lequel se fait


l’apprentissage afin d’instaurer un environnement éducatif propice au dialogue
pédagogique. Il est constitué d’un ensemble de sous concepts ayant une incidence sur
l’apprentissage. Les sous concepts retenus dans cette étude sont entre autres l’appui reçu
de la direction, la gestion de la classe, l’innovation pédagogique et la gestion de la relation
enseignant et élèves. Le climat d’apprentissage est en quelque sorte l’ambiance de travail
qui règne pendant une séance d’enseignement en activité physique et qui se manifeste par
le degré d’implication des participants dans la réalisation des taches proposées par
l’enseignant.

1.7. Le régime disciplinaire

Le régime disciplinaire s’étend à toutes les personnes d’une institution. Le régime


disciplinaire se définit comme un ensemble des dispositions qui organisent la discipline
dans une institution donnée comme les écoles.

Toute personne dans une institution peut commettre une faute dans l’exercice de ses
fonctions. Le régime disciplinaire a pour objet de sanctionner les manquements des agents
aux règles de l’organisation. Il est de ce fait nécessaire qu’une sanction assortisse les
manquements aux règles de la discipline. Le chargé de la discipline a le choix de la
sanction dès lors que celle-ci est fondée sur des faits établis et répréhensibles
conformément au règlement intérieur de l’établissement scolaire.

1.8. Le leadership

Les leaders sont des agents qui, en raison de leur pouvoir de décision, sont dans une
position privilégiée pour influencer les autres, en bien ou en mal. Le chef d’établissement
est le leader de l’institution scolaire. Pour Northouse (2007), le leadership est un
33
processus par lequel une personne exerce une influence sur d'autres dans le but d'atteindre
un objectif commun. Ainsi, il existe différents types de leadership dans le milieu du
travail.

Le leadership laisser-faire : Ce type est connu sous le nom de leadership délatif, il est une
tactique de non intervention et de manque de feedback (ou retour) régulier. Le leader de
type laisser-faire consiste à n'intervenir que quand c'est nécessaire et avec le moins de
contrôle possible. Ce type de direction est basé sur l'idée que les employés ayant
beaucoup d'expériences, d'entrainement et de motivation ont besoin d'être supervisés pour
être productifs.

Le leadership autocratique permet aux supérieurs de prendre des décisions et de fixer les
directives sans la participation du groupe. Ici le leader possède tous les pouvoirs et
personne ne critique ses décisions, la seule chose que les subordonnés ont à faire c'est
d'obéir aux directives du directeur.

Le leadership démocratique : habituellement appelé leadership participatif, crée


généralement de l'enthousiasme chez les travailleurs en priorisant la participation de tout
le groupe. Le leader promeut le dialogue chez ses subordonnés afin de tenir compte des
opinions du groupe, mais c'est le supérieur qui prend la décision finale.

Le leadership transactionnel se base sur des transactions, c’est-à-dire sur un processus


d'échange entre les leaders et leurs subordonnés

2. REVUE DE LA LITTÉRATURE

Il est question dans cette étude, de passer en revue quelques auteurs dont les recherches
ont un rapport avec le sujet de recherche.

2.1. Le système de gouvernance scolaire

34
La réflexion sur la question du système de gouvernance mis en place en milieu scolaire
par d'une analyse compréhensive sur le système de gouvernance mis en place dans les
établissements scolaires. Il ressort de cette analyse que depuis plusieurs années, les élèves,
les enseignants et les chefs d'établissement auraient intérêt à se souder pour la bonne
marche du système éducatif. Elle prend sens dans les politiques d'amélioration du climat
scolaire jusqu'à être largement utilisée. C'est la raison pour laquelle il doit développer une
stratégie de communication pour le changement de comportement qui amènerait l'élève à
comprendre que même le parent doit respecter et accepter l'enseignant.

Calame (2003), souligne que : « la bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en
finir avec la pauvreté et soutenir le développement durable ». Il ne réduit pas cependant la
gouvernance à une seule définition. Selon l'auteur, le premier enjeu est d'inscrire la
gouvernance dans l'histoire et dans un processus de long terme. Ensuite, il élabore
plusieurs principes de bonne gouvernance, les exigences élémentaires de la démocratie
que sont l'accès à l'information, le devoir des gouvernants de rendre compte afin que les
citoyens aient prise sur les décisions qui les concernent directement au plus proche de leur
vie quotidienne.

Fayol (1916), quant à lui propose une approche avec un souci de précision et de
rationalité, à l'administration et à l'organisation bureaucratique. Il amène les concepts de
systématisation du travail du dirigeant, de la prévision jusqu'au contrôle en passant par la
direction. C'est pourquoi la gestion de la discipline en milieu scolaire incombe aux chefs
d'établissement qui se trouvent entre autres, aux prises avec une gestion complexe des
violences à l'égard des enseignants et une responsabilité de plus en plus accrue face au
rendement de leur établissement.

Debarbieux et al. (2001), montrent le rôle des décideurs qui expriment aussi le besoin
d'outils de gestion, afin notamment de disposer de remontées fiables d'informations et de
mettre en place des politiques publiques adaptées. Il y a donc nécessité de disposer
d'indicateurs, de tableaux de bord et de systèmes de pilotage stratégique.

35
Taylor (1911), propose le concept d'organisation scientifique du travail qui repose sur la
décomposition du travail en gestes élémentaires chronométrés et organisés
rationnellement pour former une chaine de production. Il désirait appliquer les principes
généreux d'amélioration de la productivité par la division du travail à l'entreprise.

Pointereau (2017) éclairait l'évolution du métier de personnel de direction en l’articulant


avec celle du système éducatif. Elle engage les chefs d'établissement à se saisir de leur
responsabilité pédagogique et à utiliser les marges d'autonomie de l'établissement. Elle
montre que le rôle pédagogique du chef d'établissement prend sens aujourd'hui parce qu'il
vise à construire du collectif et de confiance dans l'EPLE (Etablissement Public Local
d'Enseignement) qui est un établissement scolaire d'enseignement secondaire entre les
membres de l'équipe éducative et aussi entre ces derniers et les cadres du système. Elle
propose des directions et pointe les obstacles pour les dépasser.

Coombs (1968), soutenait que tout système de production, quel que soit ses fins et les
techniques qu'il utilise, ne peut fonctionner sans être géré, c'est-à-dire dirigé, contrôlé et
coordonné sans être évolué et remis au point. Et les systèmes d'éducation se heurtent à des
problèmes de gestion extrêmement difficiles, notamment parce qu'ils sont des vastes
ensembles divisés en une multitude d'unités dispersées.

Demailly (2005) disait que face à une conception administrative et gestionnaire de la


direction, s'impose l'idée d'une articulation étroite de l'organisationnel et du pédagogique,
en particulier au travers de l'animation d'équipes et de projets, mais aussi en s'appuyant
sur la diffusion d'une culture de l'évaluation centrée sur une organisation de résultats.

2.2. Les violences faites aux enseignants en milieu scolaire

Le rapport entre le système de gouvernance et la question de violences provient du fait


que le rôle des chefs d'établissement est un élément essentiel dans la lutte contre les
violences que subissent les enseignants en milieu scolaire. Si ce terme de violence est
habituellement associé à des comportements et des actes, il englobe toute utilisation de la

36
force à l'encontre d'un individu entrainant des préjudices. Mais cette contrainte n'est
qualifiée de violence que dans un cadre normé dont les critères varient en fonction de la
culture et de la période historique. Toutefois, quatre acteurs majeurs peuvent être mis en
cause dans le développement de la violence à l'école selon Correira (2010). Pour lui, il
existe une responsabilité partagée par la bureaucratie professionnelle de l'éducation
nationale, les enseignants, les élèves et leur famille, cette dernière structure étant
fortement influencée par son entourage et les évolutions sociétales.

Lorraine (2003), cherche à montrer les manifestations de la violence à l'école qui prennent
de multiples formes ; elles peuvent autant concerner les élèves que les enseignants.
L'étude de Talbot (2012), suggère qu'une étude de suivi soit effectuée sur la relation entre
les mesures prises par le personnel enseignant et les raisons qui poussent les élèves à
porter main sur ces derniers, afin de déterminer quelle raison a le plus d'impact sur la
situation et quelles raisons ont le plus de potentiel d'améliorer la situation.

Arendt (1961), indique que "l'autorité exclut l'usage de moyens extérieurs de coercition ;
pour lui, là où la force est employée, l'autorité proprement dite a échoué". Cependant,
l'auteur poursuit en disant qu'en résumé, il convient de retenir que l'autorité suppose un
inférieur et un supérieur, donc une hiérarchie ; ensuite, l'autorité suppose que le

Supérieur commande à l'inférieur pour le bien de ce dernier; en plus, l'autorité suppose


que l'inférieur obéisse volontairement, sans résister; en outre, l'autorité exclut l'usage de la
force, et enfin, l'autorité exclut l'usage de la persuasion, car agir par persuasion, ce n'est
plus obéir à une autorité extérieure, mais à la force de sa propre raison et des arguments
qui nous convint; car pour cet auteur, convaincre quelqu'un qu'il est bon de se couvrir
quand il fait froid, ce n'est pas lui imposer de s'habiller par autorité.

2.3. Les causes de la violence en milieu scolaire liées au système éducatif.

37
La violence en milieu scolaire a été abordée sous plusieurs angles, soit celui de
l'établissement scolaire, de la famille ou de la communauté.

Guillotte (1999), pense que la violence a été attribuée à certains aspects du système
éducatif. Pour lui, la gestion de la discipline à l'école incombe aux directeurs d'école.
Certains auteurs comme Lanne (1996), Toby (1995) cité par Coslin (1999) sont arrivés au
fait que le risque d'être victime des phénomènes de violence varie selon l'établissement
fréquenté. Ils pensent que la violence trouve sa source dans l'organisation scolaire comme
les conditions de vie de l'école et dans l'effectif trop grand des classes.

Gasparini (2000), souligne également que les établissements les plus affectés par la
violence sont ceux où les élèves jugent le plus négativement la direction de l'école. Pour
lui, la violence est un phénomène multi forme dont on ne s'arrête souvent que sur les
aspects physiques les plus spectaculaires. Elle peut être verbale, physique, psychologique
ou passive : les retards, les absences, le manque de travail et le refus de participation.

Roy et al. (1988) cité dans Herbert (1991), pense aussi que le comportement de certains
professeurs peut parfois être à l'origine de conduites violentes des élèves ; c'est-à-dire le
manque de justice et d'équité envers ceux-ci. Pour ces auteurs, les établissements les plus
affectés par la violence sont ceux où les élèves jugent le plus négativement les
enseignants et où il existe une mauvaise relation entre les enseignants et la direction de
l'école.

2.4. Les causes de la violence en milieu scolaire liées à l'élève

Si certains sont d'avis que le système éducatif exerce lui-même de la violence à travers
toute son organisation, Dupaquier (1999) avance que cette violence vient aussi des élèves
aux comportements indésirables qui troublent la bonne marche de l'apprentissage. Les
auteurs comme Lindstrom, Campart et Mancel (1998), pointent du doigt, le sens moral
des élèves, le manque de repères, de normes et de valeurs, l'intolérance, les préjugés, le
racisme, le mépris à l'égard de certains groupes ou de certaines classes sociales. Pourtant,

38
l'élève est censé être au centre de l'action éducative comme nous le souligne l'article 2 de
loi d'orientation de l'éducation de 2002.

2.5. Les causes de la violence en milieu scolaire liées à la famille et la société.

Gaspirini (2000), juge que la violence s'inscrit dans la crise sociale en général et dans les
familles en particulier. Pour lui, la famille et l'école devraient se compléter ; car
l'enseignant sème chez l'élève des informations et lui apprend des informations que la
famille doit stabiliser. Et les parents doivent également éduquer leurs enfants selon les
valeurs morales et sociales nobles que l'école est censée développer et étendre.
Cependant, la réalité en est différente et le soutien familial fait également défaut dans la
mesure où l'enfant à l’âge de l'adolescence, passe par des changements physiologiques,
psychologiques et des comportements délicats. Il enrichit en disant que le rôle des parents
ne se limite pas à assurer aux enfants les besoins matériels et scolaires (argent de poche,
cahiers, livres, vêtements, ordinateurs) car l'élève a également besoin des parents qui
l'écoute, l'oriente, le guide, dialoguent avec lui et le met dans la bonne voie. Mucchielli
(2002), fait appelle à la pauvreté comme origine de la violence en milieu scolaire. Pour
cet auteur, le niveau élevé de la pauvreté a sans doute une incidence sur les violences que
subissent les enseignants en milieu scolaire

Coslin (2002), souligne quant à lui le faible niveau culturel des parents comme facteur
aggravant des violences sur la personne de l'enseignant en milieu scolaire.

Hebert (1991), met en exergue l'incapacité à offrir une supervision adéquate, l'absence des
modèles efficaces de communication, de résolution de conflits et des effets de la
migration comme causes des violences sur les enseignants en milieu scolaire. Pour lui,
plusieurs facteurs sociaux sont considérés comme responsables de la violence en milieu
scolaire : la crise économique, le chômage et l'exclusion. Posner (2000), souligne la
revalorisation de la violence par la télévision, le cinéma et la littérature. Pour lui, pour
contrer ou prévenir la violence en milieu scolaire, plusieurs actions sont dressées car elles
touchent autant l'école que la famille et la société.

39
2.6. Prévention et solutions sur la violence en milieu scolaire.

Plusieurs écrits proposent des actions concertées pour agir sur la violence en milieu
scolaire.

Kuntz (2000), pense qu'il faut mettre sur pied un réseau central contre le harcèlement,
avec l'appui de la société et de l'école. Charlot et al. (2000) pensent qu'il faut établir le
dialogue et la compréhension entre les membres de l'administration, impliquer la
communauté, ouvrir ses portes à la communauté ambiante de faire régner à l'école
l'attention et le soutien de l'enseignant, le dialogue et les moyens d'apprendre aux enfants
à viser l'excellence.

Charles (1997), souligne qu'il s'agit de serrer les liens entre les différents acteurs et la
communauté et formuler les règlements qui doivent être mis en œuvre. Mais la
responsabilité attribuée à l'école est souvent nuancée. On craint de voir la famille
abandonner son rôle à la société et à l'école. En résumé, l’influence de la mal gouvernance
éducative n’est certes pas négligeable, car elle constitue une avenue intéressante se basant
sur la reconnaissance du développement social de l’enfant. Afin d’approfondir le concept
de gouvernance scolaire, la théorie de l’attachement permet de rendre compte du rôle des
dirigeants dans le processus de socialisation de l’enfant.

3. THÉORIE EXPLICATIVE

Nous appréhendons ce cadre théorique par une théorie qui sous-entend notre sujet de
recherche qui est la théorie de l’attachement. Selon la théorie de l’attachement humain, la
sécurité affective et le développement psychologique de l’enfant sont liés à la présence de
relations stables avec un donneur de soins (Bowlby, 1969). Bowlby (1969) postule que le
lien d’attachement repose sur un besoin existentiel et universel, celui de sécurité affective
et de protection physique. Ces besoins sont comblés par les soins apportés par une
personne, la mère de l’enfant. L’attachement permet à l’enfant d’établir des relations
sociales (Bowlby, 1969). La théorie de Bowlby reconnait l’enfant comme un être social

40
qui tend à s’attacher à une figure d’attachement instinctivement pour se sentir en sécurité
et obtenir les soins nécessaires à son développement. C’est d’ailleurs le sentiment de
sécurité de l’enfant qui lui permet d’explorer son environnement, de faire des expériences
et des apprentissages.

Le rôle de la mère dans l’adaptation sociale et affective constitue un élément central de la


théorie de l’attachement. Bowlby (1982) et Ainsworth (1989 dans Bernier Larose et
Boivin, 2000), attestent que l’attachement se manifeste à l’aide d’un système
comportemental et d’un système représentationnel fait référence à des modèles internes
opérants (MOI) qui se développent, entre autre, à partir de l’expérience de la relation
affective entre la mère et l’enfant. La fonction principale des MOI est de fournir une
représentation de l’environnement à l’enfant à partir de laquelle il a la possibilité de
percevoir et d’interpréter différentes situations (Bernier, Larose et Boivin, 2000). À cet
effet, Bowlby (1969) soutient que le système d’attachement se caractérise par un équilibre
dynamique entre la recherche de proximité à la mère et le besoin d’exploration. Ces deux
pôles s’activent ou se désactivent selon le besoin de réconfort de l’enfant et la qualité de
la réponse de l’adulte pour satisfaire le besoin. Par conséquent, l’enfant vivant plusieurs
expériences relationnelles aura des MOI différents et seront manifestés de manière
distincte au moment où le système d’attachement s’active. Le système représentationnel
d’attachement est construit selon un ensemble de représentations mentales issues des
caractéristiques de l’enfant, des caractéristiques de la mère et des caractéristiques de la
relation enfant-mère qui sont chargées de guider le comportement de l’enfant (Sroufe,
1986). Ces signaux sont en réalité des conduites précoces et fondamentales de la capacité
qu’aura l’enfant à explorer son milieu et donnent une idée des relations que l’enfant aura à
l’école avec ses pairs et ses enseignants (Moss, 2005 ; Pianta, 2000). En effet, les moi
sont caractérisés par des différences individuelles qui ont une influence sur le
comportement de l’enfant. À cet effet, les différences individuelles chez l’enfant
s’expliquent notamment par des façons différentes qu’ont les mères de répondre aux
besoins de réconfort et de sécurité (Main, Kaplan et Cassidy, 1985).

41
Selon Werner et Smith (1992), le nombre d’adultes qui s’investissent de manière sensible
auprès de l’enfant peut constituer un facteur de protection pour ce dernier. L’engagement
d’adultes auprès de l’enfant constitue un aspect déterminant de son adaptation sociale
( Grossmann, Winter et Zimmermann, 2000). Baker (1999 ; 2006), utilise la théorie de
l’attachement pour décrire la relation enseignant-élève. En début d’année, l’enseignant
joue comme la mère un rôle de sécurité, de protection, d’attention et d’affection dans le
développement des compétences cognitives, sociales et affectives de l’élève. Le rôle de
l’enseignant est aussi d’offrir une proximité affective à l’élève pour lui permettre
d’accéder à son plein potentiel (Rogers, 1971) et favoriser l’apprentissage scolaire (Pianta
2000). La proximité affective et le développement de l’autonomie sont des principes
communs à la théorie de l’attachement humain de Bowlby (1969). Selon Schimdt (2010),
l’enseignant qui favorise une proximité affective a une attitude empathique inspirée de la
relation d’aide (Rogers, 1971). Ce type d’enseignant donne des renforcements positifs de
manière adéquate et momentanée et s’assure une proximité physique dans sa relation avec
l’élève (Pianta, 2006).

La pratique managériale des écoles qui fait partie d’une Ecole Qualité se centre sur la
relation positive avec l’élève. La théorie de l’attachement met à la disposition de
l’enseignant et des dirigeants les outils nécessaires pour effectuer un enseignement centré
sur l’élève à mesure de diminuer les violences scolaires.

42
CONCLUSION

Le chapitre a pu traiter le cadre théorique qui comprenait la théorie de l’attachement


humain. Aussi, les concepts étroitement liés à l’étude ont été examinés, la revue de la
littérature et le cadre conceptuel des différentes variables utilisées dans l’étude ont
également été examinés. Le chapitre trois, qui est le prochain chapitre, présentera la
méthode et les procédures d’échantillonnage utilisées dans cette étude.

43
CHAPITRE 3

INSERTION MÉTHODOLOGIQUE

Ce chapitre porte sur la méthodologie de l’étude. L’accent sera mis sur la population de
l’étude ainsi que sur l’échantillon et les techniques d’échantillonnage employées pour
recueillir les données. Un examen complet de la procédure de collecte de données, des
instruments utilisés pour la collecte des données ainsi que des instruments de sa validité et
enfin nous présenteront les difficultés rencontrées et les limites de l’étude.

44
1. TYPE DE RECHERCHE

Le chercheur a appliqué la recherche qualitative par cas unique pour décrire et expliquer
les pratiques de gestion relationnelle des établissements scolaires. De ce fait, le type
explicatif permet davantage de répondre à la question de recherche concernant l’impact de
la gouvernance scolaire dans la poursuite des objectifs éducatifs. Ainsi, cette étude a pour
objet de montrer et de décrire les pratiques relationnelles de gouvernance scolaire au
regard des violences faites sur la personne de l’enseignant. Cette étude décrie le lien
possible entre les violences sur enseignant et la variation des pratiques de gouvernance
scolaire au regard de la politique éducative adoptée par chaque chef d’établissement
scolaire.

2. PRÉSENTATION DE LA POPULATION DE L’ÉTUDE

La population de cette étude est un groupement humain limitée à un établissement


d’enseignement secondaire public de l’arrondissement de Maroua 1 er, le lycée bilingue de
Domayo. La population cible est constituée de tout le personnel éducatif du lycée bilingue
de Domayo avec un effectif total de 140 personnels, année scolaire 2022. En plus, nous
avons procédé aux critères de sélection qui décrit les caractéristiques que doit avoir un
individu pour appartenir à la population cible. Ces critères sont les suivants :

-Être enseignant au lycée bilingue de Domayo

-Avoir passé au moins un an dans ce lycée

-Avoir assisté à un acte de violence sur un enseignant ou avoir été victime d’un acte de
violence. Le tableau 2 présente de façon détaillée les informations sur la population cible.

Tableau n° 2 : Radioscopie du lycée bilingue de Domayo

45
Source : Lycée bilingue Domayo, 2022

46
47

D’après le tableau n°2 ci-dessus, un total de 140 personnels a été ciblé pour cette
étude.

Quant à la population accessible, elle est constituée du groupe des enseignants qui sont
à la portée du chercheur. C’est-à-dire les personnes ayant les caractéristiques de ce que
le chercheur recherche, ceux ayant été victimes ou avoir assisté à un acte de violence
sur la personne de l’enseignant en milieu scolaire. C’est le groupe d’enseignants du
lycée bilingue de Domayo ayant été victimes ou avoir assisté à un acte de violence sur
enseignant au sein dudit établissement scolaire.

3. TECHNIQUE D’ÉCHANTILLONNAGE ET TAILLE DE


L’ÉCHANTILLON

3.1. Technique d'échantillonnage

Le chercheur a opté pour la triangulation des méthodes. Le recrutement des


informateurs pour la version préliminaire du guide d’entretien s’est effectué selon la
méthode boule de neige. À l’aide de cette méthode, des dirigeants ont d’abord été
sélectionnés. Par la suite, ces mêmes dirigeants devaient recruter d’autres participants.
Le surveillant général sélectionné préalablement était chargé d’envoyer le chercheur
auprès des victimes de violence qu’il côtoie puis on leur demande de nous indiquer
d’autres personnes de profil similaire. Les sujets de l’étude recrutent d’autres sujets
parmi leur entourage, car il n’y a pas un fichier précis spécifiant toutes les personnes
ayant été victimes d’agression au sein de l’établissement. Raison pour laquelle le
chercheur a obtenu peu de répondants. Quatre pré enquêtes ont été faites, ce qui a suffi
pour constater l’importance d’y apporter des modifications afin d’obtenir un
instrument adapté à la recherche d’informations sur la gouvernance scolaire et les
violences sur enseignants. Aussi, la méthode de commodité a été utilisée pour le choix
de l’établissement. Les établissements sont tous semblables et que n’importe quel
établissement peut être choisi. Ici, l’établissement susvisé était facilement accessible
par le chercheur.

47
48

Quant à la méthode à participation volontaire, bien que les enseignants soient touchés
de proche en proche ou par affinité, il a fallu qu’ils soient d’accords de fournir des
informations utiles à l’étude.

Notre recherche se situe dans un cadre où chaque chef d'établissement a sa façon à lui
de gérer sa structure éducative. Ceci relève du fait que la plupart des chefs
d'établissement ont des problèmes au niveau de la gestion du pouvoir en collaboration,
de la discipline des élèves et du type de climat d’apprentissage.

3.2. La taille de l’échantillon de l'étude

L’étudiant chercheur ne pouvant pas travailler avec tous les personnels éducatifs du
lycée susvisé, l’échantillon a été obtenu en faisant des interviews aux personnes qui
ont acceptées de participer à l’étude. Ainsi, 13 personnes ont participé à l’étude, une
interview n’ayant pas été totalement lisible, le chercheur a retenu 12 personnes. Le
tableau 3 présente de façon détaillée les informations sur les caractéristiques de chacun
des participants.

Tableau n° 3 : Codage des interviewés

Catégorie Code Identification Nombre

Surveillant général S S1, S2 2

Censeur S S3, S4 2

Animateur S S5, S6, S7, S8, S9 5


pédagogique

Conseiller S S10, S11 2


d’orientation

Proviseur S S12 1
48
49

Source : Notre enquête de terrain

D’après le tableau n°3 ci-dessus, un total de 12 répondants a été retenu pour l’étude.
Le chercheur a procédé à un codage des différents interviewés pour une exploitation
anonyme des extraits significatifs.

4. CONSTRUCTION DE L’INSTRUMENT DE COLLECTE DE


DONNEES

La question de recherche de la présente étude, concernant la description des pratiques


de gestion interpersonnelle des établissements d’enseignement secondaire public, nous
a obligé à développer un guide d’entretien. À cet égard, deux étapes ont été requises.
La première étape a consisté à tester une version préliminaire des informations à
recueillir et la deuxième a permis de recueillir les données à l’aide de la version finale
du guide d’entretien.

4.1. Enquête préliminaire

Afin de recueillir les informations concernant les pratiques de gestion relationnelle des
établissements scolaires et la proportion pour chaque pratique sur les violences faites
aux enseignants, un pré-test a été administré à quatre personnels éducatifs du lycée
bilingue de Domayo. Ce pré-test comprend trois parties. La première partie permet de
recueillir des informations générales concernant la formation de chaque enquêté, le
poste occupé au moment de l’enquête préliminaire. La deuxième partie du guide vise à
décrire les pratiques de gouvernance scolaire par les chefs d’établissement à l’aide de
deux questions ouvertes. La première question a pour objectif de constater les
connaissances du personnel éducatif (selon vous, quelles sont les pratiques de gestion
relationnelle des établissements scolaires ?). La deuxième question consiste à
comprendre, dans leur gestion, comment les dirigeants appliquent ces pratiques. (Pour
chacune des pratiques que vous avez énumérés ci-dessus, rapportez comment les
dirigeants les mettent en place ?) La troisième partie du guide comprend une question
49
50

ouverte qui vise à explorer le lien possible entre ces pratiques et les violences faites sur
enseignant. Cette version a été testée auprès de quatre enseignants. Au vue des
réponses obtenues, il a été nécessaire de revoir la forme et le contenu de ce guide.

4.2. Choix du type d’entretien

Tableau n°4: Type d'entretien à privilégier en fonction du but recherché

Entretien

Non-directif Semi-directif Directif

Recherché

Contrôle 

Vérification  

Approfondissement 

Explication  

Source :Ghiglione et Matalon (1978). Les enquêtes sociologiques. Théories et


pratiques

Dans le but d'obtenir des informations sur le mode de gouvernance scolaire et la façon
dont les enseignants la conçoivent, le choix a été fait pour l'usage de l'entretien semi
directif ou semi guidé avec recours au guide d'entretien. L'entretien semi directif en
recherche qualitative est naturel et spontané. Il sert d'un guide thématique en fonction
de l'évolution de l'entretien et de la personne qu'on a en face de soi. Cette méthode est
utilisée lorsque l'enquêteur cherche à vérifier ou à approfondir certaines analyses
portant sur le vécu des personnes ou de vérifier certaines représentations collectives.
Son objet est de recueillir les spontanés orientés par les questions du mieux placés
pour nous orienter sur le système de management mis en place par leurs supérieurs
hiérarchiques et les différentes violences auxquelles les enseignants font face en milieu

50
51

scolaire. Dans le cadre de cette étude, le chercheur a utilisé le guide d'entretien semi
structuré pour les participants constitués des enseignants, des surveillants généraux, du
chef d'établissement, des censeurs et des conseillers d’orientation. Nous avons choisi
ces enseignants en fonction du but recherché, car ils sont mieux placés pour nous
fournir l’information dont nous avions besoin. Ces derniers ont besoin pour leur
épanouissement d'un climat de paix et d'harmonie dans le travail afin de bien exercer
leur tâche qui est le suivi pédagogique et l'éducation de bonne qualité des enfants.

De même, ce type d'entretien est centré sur le recueil des données explicites ou
implicites formulées par les personnes ressources (idées, sentiments, émotions)
construit sur la base d'un questionnaire initial. Le guide d'entretien sera improvisé et
complété dans le but d'éclairer ou de préciser les réponses émises par l'interviewé et
traduisent le plus fidèlement la réalité des faits.

4.3. La version finale du guide d’entretien

La version finale du guide d’entretien conserve la première partie de l’enquête


préliminaire relativement aux informations permettant de décrire les participants. Pour
les parties deux et trois, des corrections ont été apportées en ce qui concerne la
formulation des questions de même que le type de réponses recueillies pour ne former
qu’une seule partie. Ainsi, des questions ouvertes sont proposées en exigeant que les
participants rapportent leurs connaissances sur les pratiques managériales mis en place
par la direction de l’école. De plus, afin d’activer les connaissances antérieures au sujet
des pratiques managériales régies par les textes en vigueur, une question ouverte a été
placée au début de la partie deux demandant aux répondants de rapporter les pratiques
de gestion relationnelle des établissements scolaires. De plus, une question relative à la
proportion de ces pratiques sur les violences envers les enseignants. Et enfin, un
troisième type de questions a été utilisé pour évaluer la satisfaction de ces pratiques
chez l’élève. Plus spécifiquement, douze questions ont été formulées en incluant les
trois pratiques de gestion de la ressource humaine

Le choix des données qualitatives pour décrire les pratiques de gestion relationnelle
permet de recueillir de l’information en fonction de la réalité de leur travail au vue des

51
52

violences que les participants font face. Ces questions de type ouvert permettent de
recueillir des informations détaillées.

5. ADMINISTRATION DE L’INSTRUMENT DE RECHERCHE


Le chercheur a personnellement fait des interviews durant une période de 3 jours aux
personnels éducatifs du lycée bilingue de Domayo. Avant les interviews proprement
dites, le chercheur a pris le temps de recenser les contacts nécessaires des personnels
concernés par l’étude, à savoir ceux ayant été victimes de violence ou avoir assisté à
un acte de violence, avant de demander l’autorisation au chef d’établissement pour
passer les interviews et l’en informer du but du guide d’entretien. A la suite, le
chercheur a pris le temps d’expliquer, à chaque fois qu’il rencontrait un répondant, la
raison de l’exercice.

6. MÉTHODE D'ANALYSE DES DONNÉES


La méthode d’analyse des données adoptée dans cette recherche est la méthode mixte.
D’une part, le chercheur a fait usage de la méthode d’analyse verticale des contenus et
longitudinale ou transversale des données .d’autre part, la méthode d’analyse
statistique numérique des comportements observables en utilisant le logiciel de
traitement des textes Atlas s’en est suivie. L’analyse thématique de contenu s’est faite
sur la base des hypothèses de recherche. Elle consiste en une description du point de
vue des participants en fonction des violences qu’ils subissent

7. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Les difficultés rencontrées lors de la réalisation de cette étude sont de plusieurs


ordres :

- La première difficulté est d’ordre organisationnel, du au retard accusé par la


direction dans la programmation des soutenances de fin de recherche en master, au
lieu de 1 an d’étude prévu, on est passé à 2 ans. À cela, il faudrait ajouter le
problème de liaison entre le chercheur dans son nouveau lieu de service à Kribi et
son lieu d’étude à Maroua durant la deuxième année d’étude. Cette distance
évaluée à environ 900 kilomètres ; ceci a pour conséquence un retard dans

52
53

l’acheminement des travaux, ce qui a posé un problème de temps dans l’évolution


des travaux de recherche.
- La deuxième difficulté est d’ordre opérationnel, les difficultés d’ordre
opérationnel concerne le caractère réticent des répondants à livrer les informations
relatives au management de l’institution scolaire ; au début, cette réticence était
active mais à la longue elle semble être passive du fait que ces personnes sont
sensibilisées.
- Enfin, nous notons la méfiance de certains personnel éducatif de l’établissement
scolaire vis-à-vis du sujet de recherche gouvernance scolaire et son impact sur les
violences que subissent les enseignants en milieu éducatif, quant à la livraison
intégrale des informations liées à la gestion relationnelle dans leur institution
scolaire et ceci dans le but de s’échapper à une quelconque répression de la part de
la direction de l’établissement.
- Une autre difficulté d'ordre structurel est survenue, passer les entretiens a été
pénible car le cadre n'étant pas approprié pour garantir la confidentialité des
propos des enquêtés. Il fallait également prendre rendez-vous avec le chef
d'établissement compte tenu de sa charge pour trouver des arrangements pour des
entretiens qui se faisaient pour la plupart des cas hors de l'enceinte de
l'établissement. Ainsi, dans un premier temps, le cadre de passation des entretiens
s'est avéré inapproprié pour cet exercice, dans la mesure où il a fallu mener les
entretiens en prenant en considération le chahut considérable du voisinage qui
rendait de temps à autre inaudibles les propos des interviewés.

8. LES LIMITES DE L’ÉTUDE

Les limites dans cette étude sont de plusieurs ordres :

- Tous les angles n’ont pas été couverts par le chercheur, l’étude n’a pas pris en
compte les facteurs de violence sur enseignant liés au comportement des
enseignants eux-mêmes, ceux liés à la société ou à la famille.
- Il s’agit aussi des limites liées à la taille de l’échantillon et à la méthode
d’échantillonnage. La méthode d’échantillonnage utilisée par le chercheur pour

53
54

déterminer la taille de l’échantillon n’était pas la meilleure méthode,


l’échantillonnage non probabiliste ne fait pas de généralisation ni d’inférence sur
l’ensemble de la population, l’objectif est de détecter le problème et non d’évaluer
le pourcentage de victimisation. Dans l’échantillonnage à participation volontaire,
l’étude est biaisée, ce ne sont pas tous les victimes de violence qui acceptent de
façon volontaire de donner leur opinion sur la gestion interrelationnelle de
l’établissement scolaire
- Il y a aussi les limites liées au manque de données disponibles ou fiables, à
l’absence de recherches préalables sur le sujet. Il existe peu de littérature dans ce
domaine d’étude, en particulier l’obtention d’autres travaux de recherche au
Cameroun sur ce domaine d’intérêt. La citation d’articles de recherche antérieurs
était un problème pour la constitution de la base de l’analyse documentaire.
- Ajouté à cela, le chef d'établissement et ses collaborateurs ont du mal à coopérer.
La réticence de certains enseignants qui n'honoraient pas au rendez-vous et
l'instabilité du chef d'établissement a d'ailleurs prolongé l'enquête.
- La recherche est limitée à une seule région, il fallait élargir les entretiens au niveau
national.
- Aussi, il fallait voir la conception des élèves sur les facteurs qui les poussent à
adopter des comportements agressifs envers leurs enseignants

CONCLUSION

54
55

Ce chapitre a décrit la population de l’étude, la technique d’échantillonnage


ainsi que la méthode, ensuite l’échantillon de l’étude, suivi de l’instrument de collecte
des données à savoir le guide d’entretien semi structuré. Le chapitre présente
également le déroulement de l’enquête et les enjeux éthiques pris en considération. Le
chapitre fini par la présentation du plan de l’analyse des données. Dans le chapitre
suivant, il sera question de présenter les résultats avant de les analyser.

55
56

CHAPITRE 4 : ANALYSE DES DONNEES


A cette étape, le chercheur a pour rôle de recenser les différentes données prises auprès
de ses informateurs et les analyser c’est-à-dire les rendre plus compréhensible auprès
de l’opinion scientifique. Pour y parvenir, nous allons commencer par la présentation
des données puis s’en suivra l’analyse elle-même. Etant dans une recherche mixte,
nous avons d’une part une analyse thématique des données qui s’est fait en deux
phases : une phase d’analyse verticale et une phase d’analyse numérique ou
transversale ; d’autre part nous avons terminé le travail par une analyse des
comportements observables.

4-1 PRESENTATION DES VERBATIMS

Tableau n° 6 : Présentation des verbatim en fonction des questions posées :

Questions Participants Verbatim

Les responsables sont convoqués quelques fois


Q1 : Pouvez-vous décrire les avec leurs parents et la décision finale revient
différentes pratiques de au conseil de discipline sur la base du
gestion relationnelle mis en S1 règlement intérieur. L’encadrement coercitif
place dans votre établissement traditionnel est la source des problèmes de
comportement dans notre établissement. Nous
scolaire ?
avons un soucis lié à la collaboration du
personnel malgré le fait que chaque maillon a
Q2 : Pour chacune de ces une feuille de route bien définie et que
pratiques, rapportés comment l’administration a pour rôle de suivi et
les dirigeants les mettent en d’assurance de l’atteinte des objectifs. Le
application ? travail est moins collaboratif. Le lycée bilingue
de Domayo a une APEE qui en début d’année
Q3 : Quel est le lien possible fait budget et un projet en fonction des moyens
entre : et des besoins de l’établissement. Nous
intervenons en fonction des causes de
- Le management non comportement perturbateur. L’intervention en
public amène l’apprenant à se rebeller. Nous
participatif
arrivons difficilement à nous entendre dans la
- Le modèle d’organisation mesure où la hiérarchie n’accepte que les
scolaire décisions prises par certains. La sensibilisation
- Et le type de climat des élèves lors des cérémonies de levée des
d’apprentissage ? couleurs, la sensibilisation des enseignants lors
des assemblées générales du personnel et les
conseils d’enseignements. Je cherche à détecter
la cause de la perturbation que de punir
directement l’élève au comportement fautif. Ici,
les classes sont surpeuplées, le ratio de 60
élèves par salle n’est pas respecté. L’enceinte

56
57

du lycée bilingue de Domayo n’est pas


sécurisée, ce qui engendre certains
comportements agressifs des élèves et leurs
parents ? Certains responsables administratifs
font preuve de partialité, ce qui engendre des
réactions de colère des élèves. Nous avons
enregistré quelques cas : un élève a insulté un
enseignant au rassemblement. Nous
rencontrons pour la plus part du temps des
violences verbales de la part des élèves-filles, le
cas d’insubordination des garçons vraiment pas
de violence physique. Les violences que
subissent les enseignants conduisent à la
démotivation, à la démoralisation, à
l’absentéisme des enseignants. Les mesures
prises par le gouvernement sont insuffisantes,
les surveillants généraux doivent avoir tous les
pouvoirs, seulement l’objectif est de faire
régner la discipline au sein de l’établissement.

La violence scolaire provient de plusieurs


causes à savoir :

Il y’a tellement de jeunes enseignants qui


S2 sortent des écoles ces dernières années et
certains élèves n’acceptent pas être enseignés
par leurs égaux ce qui provoquent le mépris
envers certains enseignants, et la direction ne
manifeste aucun intérêt pour le retour de la
discipline. On observe et on valorise certains
comportements agressifs de peur de perdre ses
privilèges

Au-delà de çà nous avons entre autres :

- Le retrait du fouet à l’école dès


l’école primaire ;
- Les parents qui font savoir que
les enseignants n’ont pas le droit de
fouetter et si quelqu’un ose il aura
affaire à eux ;
- Les enfants qui sachant qu’ils
ont des droits, même leurs parents ne
parviennent plus à les contrôler ;
- Les enseignants partagent les
filles avec leurs camarades ;
- Les enseignants qui jouent et
vont au bar, en boites prennent dans ces

57
58

boites et bars et autres avec les élèves ;


- Les chefs d’établissement qui
réadmettent les élèves exclus au profit
de l’argent ;
- L’excès de zèle et d’autorité de
certains enseignants ; qui ne savent pas
ménager bâton et carotte ;
- La mystification des
enseignements par certains enseignants
pour avoir les groupes de répétition.

Les enseignants qui sortent avec leurs élèves et


se retrouvent parfois en train de discuter avec
les camarades, ils sont dans les bars avec leurs
élèves, leurs élèves jouent le rôle de 10 au
S3 quartier pour leurs enseignants sur les élèves et
ça suscite la révolte. Pour les élèves ; la prise
des stupéfiants et alcool, la mauvaise éducation
dans certaines familles, la puberté.

Aussi certains enseignants mettent trop le cœur


alors que personne ne respecte plus l’éducation.
La société d’aujourd’hui veut juste les diplômes
parce que les critères pour accéder à certaines
choses n’ont plus changé. L’enseignant est
donc devenu un faire-valoir. Ainsi qui ne veut
pas juste considérer ce métier comme un gagne-
pain auront toujours des problèmes avec les
élèves. Moi je leur dis chaque fois que j’entre
en classe que mon seul objectif c’est sortir de
leur classe comme je suis entré. Et donc si la
gestion de leur salle me dépasse je fuis.

Du côté de l’enseignant la misère a poussé


beaucoup à entretenir de mauvaises relations
humaines avec les enfants qu’ils enseignent. Un
enseignant emprunte l’argent d’un élève doit
S4 être respecté comment ? un enseignant qui
exige aux élèves de lui apporter des avocats,
mangues, plantains… un enseignant qui

58
59

s’habille mal, qui fait aussi preuve


d’incompétence ne saurait être respecté,
discuter des copines avec ses mêmes élèves
c’est lamentable.

Et du coté des élèves

La première cause est la mauvaise suivie des


enfants à la maison, le laisser aller, on gronde
plus ses propres enfants, l’illettrisme de certains
parents est vraiment la cause de tous les
problèmes.

La conquête des jeunes filles, le mépris sans


charisme professionnel et social envers les
élèves, la surenchère de la personnalité de
l’enseignant, le commérage caquetant des
S5 enseignant qui disent tout sur la vie privée des
élèves dans le but de les humilier et tout ceci
réveille les élèves qui voudraient récupérer
leurs dignité et leurs statut à tout prix se mettent
en fiefs de gangsters se nourrissant franchement
des produits à stupeur proférant comme les
moins, l’objectif… bastonnade, injures,
pamphlets aux enseignants ; agressions et viol
des enseignantes.

S6 La violence mérite une étude assez rigoureuse


et objective pour ne pas qu’on sombre dans les
stéréotypes. La plupart voit la violence de
l’apprenant et le cloue sur le pilori sans pour
autant s’interroger sur son/ses origines.

- Nos élèves deviennent de plus en plus


violents. On incrimine l’impact de la télévision,
des films etc. mais je vous le dis en vérité avec
ou sans télé on est tous violents car nous
hébergeons passions, tendances, émotions,
instincts… sauf que cette partie animale se
manifeste différemment. Les jeunes adolescents
du lycée ont besoin d’un encadrement et d’un
cadre où ils se sentent en sécurité car ils

59
60

traversent une période de turbulences ;

- L’adolescence signifie on tue l’enfance


et on défie l’adulte mais qui est donc en face de
cet « être bouleversant ou bouleversé ?

- Des gens sans vocation, d’anciens


tricheurs qui n’ont pas assimilé leurs leçons de
psychologie. Dun programme de psychologie
aux contenus saupoudrés

- Des attachés à l’appât de gain ;

- Des gens venus dans le métier pour des


considérations pécuniaires et non par élan de
cœur ;

- Des résistants à toute innovation ;

- Des gens qui comptent les jours du


mois pour leurs cotisations ;

- Le leadership violent ;

- Le comportement et l’attitude d’esprit


d’un leader peut éveiller des relents de violence
chez le jeune adolescent ;

- Je l’ai observé il y’a quelques jours


dans une formation normale où on met un jeune
à genoux au cours d’une cérémonie de levée
des couleurs. Pourtant orientation de
l’éducation au Cameroun proscrit tout
châtiment corporel. C’est le travail des leaders
qui, faibles en raison de leur mauvaise
qualification s’affirment par la violence. Doit -
on humilier un adolescent en public ?

- Dans nos sociétés où on embrasse un


métier faute de mieux, où on dribble les cours
en formation sans être inquiétés certains sur le
terrain on dirait coquilles vides justes fades à
qui on confie l’éducation des personnes qui ont
du mal à se comprendre eux-mêmes q

- Renforcer les programmes de


formation. Quelques modules de psy pendant
18 mois c’est insuffisant. L’introduction de la

60
61

psy dans toutes les filières dès les premières


années à l’université serait la voie du salut ;

- Les enseignants sans équipements ou


mal équipés. Il suffit d’interroger un enseignant
sur la conduite face à un adolescent que du
coup tu reçois des contestations. Pour eux la
faute vient toujours de l’élève. C’est lui le mal
éduqué, le magicien…

- Les élèves se confient. Une élève


déclare « madame je n’aime pas qu’on me crie
dessus si on veut j’observe qu’on me prenne
calmement. » A-t-elle raison ? oui c’est sa
nature. Chez elle le style de leadership
démocratique qui marche mieux.

- Des enfants mal orientés. Des enfants


innovateurs n’ont pas besoin de l’éducation
formelle ils veulent être orientés dans leurs
métiers de prédilection très tôt. Ils peuvent vous
servir de la violence parce qu’ils ne se font pas
entendre.

- Nos conseillers d’orientation de luxe


tous peuvent solliciter cette filière qu’on soit
menuisier, maçon on peut devenir conseiller
d’orientation. Les instructions de la circulaire
de 1972 instituant cette filière à l’ENS du
Cameroun sont foulées aux pieds.

- Ces enfants violents par l’éducation


parallèle. L’avènement de la TV a révolutionné
les mentalités. On laisse les enfants regarder
des films d’horreur et d’autres et l’imitation
différée ne tarde plus

Nous sommes tous capables des actes de


violence à l’école.

4-2 ANALYSE THEMATIQUE DES CONTENUS OU ANALYSE VERTICALE


DES CONTENUS

61
62

Rappelons que l’étude soumise à notre exégèse porte sur la gouvernance scolaire et la
violence envers les enseignants en milieu scolaire. En opérationnalisant la variable
indépendante, nous avons obtenu trois sous-variables qui dans ce volet nous avons
donné le nom de thème. Il ressort qu’il y’a trois thèmes : le management participatif,
le modèle de discipline et enfin le type de climat d’apprentissage. Dans cette section, il
s’agit d’analyser les différents thèmes par rapport aux verbatim en s’inspirant des
différentes catégories.

Thème 1 : management non participatif

Le management participatif fait allusion à quatre catégories à savoir : soumission,


manque de collaboration, encadrement coercitif et communication déficiente.

En ce qui concerne l’absence de liberté d’expression. Sur les six répondants interrogés
deux ont donné leurs avis allant dans ce sens. Il s’agit de S3 qui parle de : « L’excès de
zèle et d’autorité de certains enseignants ; qui ne savent pas ménager bâton et
carotte ; ». Allant dans le même sens, S6 émet deux propositions à savoir : « Le
leadership violent ; » et ceci :

« Les élèves se confient. Une élève déclare « madame je n’aime pas qu’on me crie dessus si
on veut j’observe qu’on me prenne calmement. » A-t-elle raison ? Oui c’est sa nature. Chez
elle le style de leadership démocratique qui marche mieux. »

La deuxième catégorie qui fait allusion est l’absence de collaboration. Un seul


répondant a évoqué cela comme source de violence, il s’agit de S1 qui le manifeste en
ces mots : « Nous arrivons difficilement à nous entendre dans la mesure où la
hiérarchie n’accepte que les décisions prises par certains ».

La catégorie trois du thème 1 correspond à l’encadrement coercitif. Cela est démontré


par les participants S1 et S2. Parlant du premier participant, il émet cette idée :

« Les responsables sont convoqués quelques fois avec leurs parents et la décision finale
revient au conseil de discipline sur la base du règlement intérieur. L’encadrement coercitif
traditionnel est la source des problèmes de comportement dans notre établissement »

Et le deuxième en dit : « Pas toujours pris en considération, les décisions sont pour la
plupart de temps prises par la hiérarchie et ne chantent pas ».

62
63

La catégorie quatre au thème 1 est relative à la communication déficiente. Le


participant S6 évoque cet avis deux fois : « Le comportement et l’attitude d’esprit d’un
leader peut éveiller des relents de violence chez le jeune adolescent » et

« Des enfants mal orientés. Des enfants innovateurs n’ont pas besoin de l’éducation formelle
ils veulent être orientés dans leurs métiers de prédilection très tôt. Ils peuvent vous servir de
la violence parce qu’ils ne se font pas entendre. ».

Au-delà du thème 1, nous avons également le thème 2 qui à travers sa catégorisation


correspond à un certain nombre de verbatim.

Thème 2 : modèle de discipline

D’après la littérature et la recherche empirique, il ressort que le modèle de discipline


renvoie à quatre catégories à savoir : discipline corrective, manque d’équité et de
justice, sanctions négatives et non-respect des textes éducatifs.

Il ressort selon la catégorie 2 que les informations suivantes correspondent à nos


participants. Pour le participant S4, le manque de justice et d’équité est l’une des
causes de la violence envers l’enseignant. Cela se démontre à travers les propos
suivants :

Il y’a tellement de jeunes enseignants qui sortent des écoles ces dernières années et
certains élèves n’acceptent pas être enseignés par leurs égaux ce qui provoquent le mépris
envers certains enseignants, et la direction ne manifeste aucun intérêt pour le retour de la
discipline. On observe et on valorise certains comportements agressifs de peur de perdre ses
privilèges

Le participant S3 pense la même chose en ses mots: « Les enseignants partagent les
filles avec leurs camarades ; Les enseignants qui jouent et vont au bar, en
boites prennent dans ces boites et bars et autres avec les élèves ; comment cet
enseignant pourra réellement punir l’élève en question ? ». Le participant S4 va dans le
même sens en relatant ceci :

Les enseignants qui sortent avec leurs élèves et se retrouvent parfois en train de discuter avec
les camarades, ils sont dans les bars avec leurs élèves, leurs élèves jouent le rôle de 10 au
quartier pour leurs enseignants sur les élèves et ça suscite la révolte. Pour les élèves ; la prise
des stupéfiants et alcool, la mauvaise éducation dans certaines familles, la puberté.

Le participant 5 le martèle à deux reprises :

63
64

Du côté de l’enseignant la misère a poussé beaucoup à entretenir de mauvaises relations


humaines avec les enfants qu’ils enseignent. Un enseignant emprunte l’argent d’un élève doit
être respecté comment ? Un enseignant qui exige aux élèves de lui apporter des avocats,
mangues, plantains… un enseignant qui s’habille mal, qui fait aussi preuve d’incompétence
ne saurait être respecté, discuter des copines avec ses mêmes élèves c’est lamentable

Et « La conquête des jeunes filles »

La deuxième catégorie du thème 2 est stipulée non-respect des textes en matière


d’éducation. En d’autres termes l’existence d’un personnel corrompu peut être la cause
de la violence envers les enseignants au Lycée bilingue de Domayo. Sur ce volet, deux
participants sont de cet avis. Le participant S3 l’affirme « Les chefs d’établissement
qui réadmettent les élèves exclus au profit de l’argent » et par la suite « La
mystification des enseignements par certains enseignants pour avoir les groupes de
répétition. ». Toujours dans le même sens le participant S6 évoque :

Dans nos sociétés où on embrasse un métier faute de mieux, où on dribble les cours en
formation sans être inquiétés certains sur le terrain on dirait coquilles vides justes fades à qui
on confie l’éducation des personnes qui ont du mal à se comprendre eux-mêmes.

La catégorie trois du thème 2 parle des sanctions négatives. De ceci, il en ressort que la
mauvaise prise des décisions, sans prendre en compte les avis des collaborateurs
accentue davantage la violence envers les enseignants. Les cas du Lycée bilingue de
Domayo en sont des illustrations. Les propos à trois reprises de l’informateur S2 font
état de cela, voilà ce qu’il en dit :

Un manque de collaboration existe entre les membres de l’administration

Le point de vue des conseillers d’orientation n’est pas pris en considération, par
conséquent ne font pas véritablement leur travail

Au deuxième trimestre l’année scolaire 2021/2022, le censeur du lycée de Domayo a été


violenté par le professeur de philosophie qui n’avait pas respecté le planning des évaluations
de fin de deuxième trimestre sans signaler en avance les motifs du non-respect de dépôt des
sujets d’évaluation et demande au censeur avec insistance de lui photocopier le dit sujet

La quatrième catégorie du thème 2 fait référence à la discipline rigoureuse. En d’autres


termes le fait que les dirigeants, enseignants ne respectent pas les textes connus
favorise aussi la recrudescence de la violence envers les enseignants en milieu scolaire.
Sur ce fait, plusieurs informateurs soutiennent cette idée à l’instar de quatre
informateurs sur six. Les verbatim de S1, S2, S5 et S6 en témoignent :

64
65

S1 : L’intervention en public amène l’apprenant à se rebeller

S2 : L’intervention en public fait que l’élève se rebelle et pour cela va chercher à travers
l’usage de la violence, et semble vouloir imposer son estime.

S2 : Le quota de 60 élèves par salle n’est pas salle n’est pas respecté, d’où la récurrence et
l’intensification des actes de violences

S2 : Les évaluations surprises font en sorte que les apprenants adoptent des comportements
perturbateurs

S2 : La surcharge horaire fait que les élèves s’absentent au cours

S5 : le mépris sans charisme professionnel et social envers les élèves, la surenchère de la


personnalité de l’enseignant, le commérage caquetant des enseignant qui disent tout sur la
vie privée des élèves dans le but de les humilier et tout ceci réveille les élèves qui voudraient
récupérer leurs dignité et leurs statut à tout prix se mettent en fiefs de gangsters se
nourrissant franchement des produits à stupeur proférant comme les moins, l’objectif…
bastonnade, injures, pamphlets aux enseignants ; agressions et viol des enseignantes

S6 : Je l’ai observé il y’a quelques jours au lycée où on met un jeune à genoux au cours
d’une cérémonie de levée des couleurs. Pourtant la loi d’orientation de l’éducation au
Cameroun proscrit tout châtiment corporel. C’est le travail des leaders qui, faibles en raison
de leur mauvaise qualification s’affirment par la violence. Doit-on humilier un adolescent en
public

Au-delà du thème 2, nous avons le thème 3.

Thème 3 : le type de climat d’apprentissage

Sous le prisme du climat d’apprentissage, nous avons quatre catégories


à savoir : recrutement fantaisiste, curricula non adapté au contexte, effectif par
salle et relation enseignant et élèves.

Revenons au recrutement fantaisiste. Selon cette étude, il est à


démontrer que le recrutement fantaisiste a un lien avec la violence envers des
enseignants en milieu scolaire. Pour soutenir cet état de chose, le participant
S6 affirme :

La violence mérite une étude assez rigoureuse et objective pour ne pas qu’on sombre dans
les stéréotypes. La plupart voit la violence de l’apprenant et le cloue sur le pilori sans pour
autant s’interroger sur son/ses origines.

- Nos élèves deviennent de plus en plus violents. On incrimine l’impact de la


télévision, des films etc. mais je vous le dis en vérité avec ou sans télé on est tous
violents car nous hébergeons passions, tendances, émotions, instincts… sauf que
cette partie animale se manifeste différemment. Les jeunes adolescents du lycée ont
besoin d’un encadrement et d’un cadre où ils se sentent en sécurité car ils traversent
une période de turbulences ;

65
66

- L’adolescence signifie on tue l’enfance et on défie l’adulte mais qui est donc en face
de cet « être bouleversant ou bouleversé ?

- Des gens sans vocation, d’anciens tricheurs qui n’ont pas assimilé leurs leçons de
psychologie. Dun programme de psychologie aux contenus saupoudrés

- Des attachés à l’appât de gain ;

- Des gens venus dans le métier pour des considérations pécuniaires et non par élan de
cœur ;

- Des résistants à toute innovation ;

- Des gens qui comptent les jours du mois pour leurs cotisations ;

La deuxième de catégorie du thème 3 est curricula non adaptés au contexte. On part du


fait que les curricula non adaptés ont une influence sur la violence envers les
enseignants en milieu scolaire. Pour soutenir cette idée, le répondant S6 dit :
« Renforcer les programmes de formation. Quelques modules de psy pendant 18 mois
c’est insuffisant. L’introduction de la psy dans toutes les filières dès les premières
années à l’université serait la voie du salut ; »

La troisième catégorie évoquée en rapport avec le thème 4 est le mauvais état des
infrastructures. En termes plus simple, la relation enseignant et élèves de l’école
entrainerait la violence envers les enseignants en milieu scolaire. Sur ce, les verbatim
suivants en sont une illustration :

S1 : « L’enceinte du lycée bilingue de Domayo n’est pas sécurisée, ce qui engendre


certains comportements agressifs des élèves et leurs parents »

S6 : « Les enseignants sans équipements ou mal équipés. Il suffit d’interroger un


enseignant sur la conduite face à un adolescent que du coup tu reçois des contestations.
Pour eux la faute vient toujours de l’élève. C’est lui le mal éduqué, le magicien… »

Nous allons clore cette analyse avec la dernière catégorie du thème 3.

La quatrième catégorie s’intitule effectif par salle. En d’autres termes le manque de


dynamisme peut être la source de la violence envers les enseignants en milieu scolaire.
Pour soutenir cette opinion, voilà ce que dit les informateurs :

S3 « Le retrait du fouet à l’école dès l’école primaire »

66
67

S3 « Les enfants qui sachant qu’ils ont des droits, même leurs parents ne parviennent
plus à les contrôler ;

S4 : « Aussi certains enseignants mettent trop le cœur alors que personne ne respecte plus
l’éducation. La société d’aujourd’hui veut juste les diplômes parce que les critères pour
accéder à certaines choses n’ont plus changé. L’enseignant est donc devenu un faire-valoir.
Ainsi qui ne veut pas juste considérer ce métier comme un gagne-pain auront toujours des
problèmes avec les élèves. Moi je leur dis chaque fois que j’entre en classe que mon seul
objectif c’est sortir de leur classe comme je suis entré. Et donc si la gestion de leur salle me
dépasse je fuis »

67
68

Grille d’analyse des verbatim

Thèmes Code Catégories Code verbatim


Thème 1 : management A Soumission a1
non participatif S3 : « L’excès de zèle et

d’autorité de certains enseignants ; qui ne savent pas ménager bâton et carotte ; »

S6 : « Le leadership violent ; »

S6 « Les élèves se confient. Une élève déclare « madame je n’aime pas qu’on me crie
dessus si on veut j’observe qu’on me prenne calmement. » A-t-elle raison ? oui c’est
sa nature. Chez elle le style de leadership démocratique qui marche mieux. »

Absence a2 S1 : « Nous arrivons difficilement à nous entendre dans la mesure où la hiérarchie


d’autonomie /collaboratio n’accepte que les décisions prises par certains »
n
Encadrement coercitif a3 S1 : « Les responsables sont convoqués quelques fois avec leurs parents et la décision
finale revient au conseil de discipline sur la base du règlement intérieur.
L’encadrement coercitif traditionnel est la source des problèmes de comportement
dans notre établissement »
S2 : « Pas toujours pris en considération, les décisions sont pour la plupart de temps
prises par la hiérarchie et ne chantent pas »
Communication a4 S6 « Le comportement et l’attitude d’esprit d’un leader peut éveiller des relents de
déficiente violence chez le jeune adolescent »
S6 : « Des enfants mal orientés. Des enfants innovateurs n’ont pas besoin de
l’éducation formelle ils veulent être orientés dans leurs métiers de prédilection très
tôt. Ils peuvent vous servir de la violence parce qu’ils ne se font pas entendre. »
Thème 2 : modèle de B Discipline rigoureuse b1
discipline S3 : « Il y’a tellement de jeunes enseignants qui sortent des écoles ces dernières
années voulant imposer leur autorité sur leurs égaux élèves, certains élèves
n’acceptent pas, ce qui provoquent le mépris envers certains enseignants, et la
direction ne manifeste aucun intérêt pour le retour de la discipline. On observe et on

68
69

valorise certains comportements agressifs de peur de perdre ses privilèges »

S3 : « Les enseignants partagent les filles avec leurs camarades ;

Les enseignants qui jouent et vont au bar, en boites prennent dans ces boites et bars et
autres avec les élèves ; »

S4 : Les enseignants qui sortent avec leurs élèves et se retrouvent parfois en train de
discuter avec les camarades, ils sont dans les bars avec leurs élèves, leurs élèves
jouent le rôle de 10 au quartier pour leurs enseignants sur les élèves et ça suscite la
révolte. Pour les élèves ; la prise des stupéfiants et alcool, la mauvaise éducation dans
certaines familles, la puberté. »

S5 « Du côté de l’enseignant la misère a poussé beaucoup à entretenir de mauvaises


relations humaines avec les enfants qu’ils enseignent. Un enseignant emprunte
l’argent d’un élève doit être respecté comment ? un enseignant qui exige aux élèves
de lui apporter des avocats, mangues, plantains… un enseignant qui s’habille mal, qui
fait aussi preuve d’incompétence ne saurait être respecté, discuter des copines avec
ses mêmes élèves c’est lamentable »

S5 : « La conquête des jeunes filles »

Manque d’équité et de b2 S3 : « Les chefs d’établissement qui réadmettent les élèves exclus au profit de
justice l’argent »

S3 : « La mystification des enseignements par certains enseignants pour avoir les


groupes de répétition. »

S6 : « Dans nos sociétés où on embrasse un métier faute de mieux, où on dribble les

69
70

cours en formation sans être inquiétés certains sur le terrain on dirait coquilles vides
justes fades à qui on confie l’éducation des personnes qui ont du mal à se comprendre
eux-mêmes »

Sanctions négatives b3 S2 « Un manque de collaboration existe entre les membres de l’administration »


S2 : « Le point de vue des conseillers d’orientation n’est pas pris en considération,
par conséquent ne font pas véritablement leur travail »
S2 : « Au deuxième trimestre l’année scolaire 2021/2022, le censeur du lycée de
Domayo a été violenté par le professeur de philosophie qui n’avait pas respecté le
planning des évaluations de fin de deuxième trimestre sans signaler en avance les
motifs du non-respect de dépôt des sujets d’évaluation et demande au censeur avec
insistance de lui photocopier le dit sujet »
Non-respect des textes de S1 « L’intervention en public amène l’apprenant à se rebeller »
l’éducation b4 S2 : « L’intervention en public fait que l’élève se rebelle et pour cela va chercher à
travers l’usage de la violence, et semble vouloir imposer son estime. »
S2 : « Le quota de 60 élèves par salle n’est pas salle n’est pas respecté, d’où la
récurrence et l’intensification des actes de violences »
S2 : « Les évaluations surprises font en sorte que les apprenants adoptent des
comportements perturbateurs »
S2 : « La surcharge horaire fait que les élèves s’absentent au cours »
S5 : « le mépris sans charisme professionnel et social envers les élèves, la surenchère
de la personnalité de l’enseignant, le commérage caquetant des enseignant qui disent
tout sur la vie privée des élèves dans le but de les humilier et tout ceci réveille les
élèves qui voudraient récupérer leurs dignité et leurs statut à tout prix se mettent en
fiefs de gangsters se nourrissant franchement des produits à stupeur proférant comme
les moins, l’objectif… bastonnade, injures, pamphlets aux enseignants ; agressions et
viol des enseignantes »
S6 : « Je l’ai observé il y’a quelques jours au lycée de Domayo où on met un jeune à
genoux au cours d’une cérémonie de levée des couleurs. Pourtant la loi d’orientation
de l’éducation au Cameroun proscrit tout châtiment corporel. C’est le travail des
leaders qui, faibles en raison de leur mauvaise qualification s’affirment par la
violence. Doit-on humilier un adolescent en public »

70
71

Thème 3 : type de climat C Recrutement fantaisiste c1


d’apprentissage des vacataires S6 : « La violence mérite une étude assez rigoureuse et objective pour ne pas qu’on
sombre dans les stéréotypes. La plupart voit la violence de l’apprenant et le cloue sur
le pilori sans pour autant s’interroger sur son/ses origines.

- Nos élèves deviennent de plus en plus violents. On incrimine l’impact de la


télévision, des films etc. mais je vous le dis en vérité avec ou sans télé on est tous
violents car nous hébergeons passions, tendances, émotions, instincts… sauf que cette
partie animale se manifeste différemment. Les jeunes adolescents du lycée ont besoin
d’un encadrement et d’un cadre où ils se sentent en sécurité car ils traversent une
période de turbulences ;

- L’adolescence signifie on tue l’enfance et on défie l’adulte mais qui est donc
en face de cet « être bouleversant ou bouleversé ?

- Des gens sans vocation, d’anciens tricheurs qui n’ont pas assimilé leurs
leçons de psychologie. Dun programme de psychologie aux contenus saupoudrés

- Des attachés à l’appât de gain ;

- Des gens venus dans le métier pour des considérations pécuniaires et non par
élan de cœur ;

- Des résistants à toute innovation ;

- Des gens qui comptent les jours du mois pour leurs cotisations ; »

Curricula non adapté au c2


contexte S6 : « Renforcer les programmes de formation. Quelques modules de psy pendant 18
mois c’est insuffisant. L’introduction de la psy dans toutes les filières dès les

71
72

premières années à l’université serait la voie du salut ; »

Cadre architectural c3 S1 : « L’enceinte du lycée bilingue de Domayo n’est pas sécurisée, ce qui engendre
certains comportements agressifs des élèves et leurs parents »
S6 : « Les enseignants sans équipements ou mal équipés. Il suffit d’interroger un
enseignant sur la conduite face à un adolescent que du coup tu reçois des
contestations. Pour eux la faute vient toujours de l’élève. C’est lui le mal éduqué, le
magicien… »
Effectif par salle c4 S3 « Le retrait du fouet à l’école dès l’école primaire »

S3 « Les enfants qui sachant qu’ils ont des droits, même leurs parents ne parviennent
plus à les contrôler ;

S4 : « Aussi certains enseignants mettent trop le cœur alors que personne ne respecte
plus l’éducation. La société d’aujourd’hui veut juste les diplômes parce que les
critères pour accéder à certaines choses n’ont plus changé. L’enseignant est donc
devenu un faire-valoir. Ainsi qui ne veut pas juste considérer ce métier comme un
gagne-pain auront toujours des problèmes avec les élèves. Moi je leur dis chaque fois
que j’entre en classe que mon seul objectif c’est sortir de leur classe comme je suis
entré. Et donc si la gestion de leur salle me dépasse je fuis »

Source : notre enquête de 2023

72
4-3 Analyse longitudinale ou transversale des contenus

Cette analyse s’est faite selon Atlas un logiciel de base des données dont les mérites ne
sont plus à démontrer. Après l’utilisation donc de cet instrument, voilà ce qui en
ressort :

Tableau d’analyse numérique des contenus


Catégories Nombre d’apparitions
Soumission 03
Absence d’autonomie /collaboration 01
Encadrement coercitif 03
Communication déficiente 02
Discipline rigoureuse 06
Sanction 03
Manque d’équité et de justice 03

Non-respect des textes de l’éducation 07


Recrutement fantaisiste 08
Curricula non adapté au contexte 01
Etat des infrastructures 02
Relation enseignant et élèves 03
L’influence des média 01
TOTAL 43

Le tableau ci-dessus représente la fréquence d’apparition des informations sur la


gouvernance scolaire susceptible d’entretenir la violence envers les enseignants en
milieu scolaire. On observe ainsi 03 fréquence d’apparition pour la soumission à la
direction, 01 fréquence pour l’absence d’autonomie et de collaboration, 03 fréquences
pour l’encadrement coercitif, 02 fréquences pour la communication déficiente, 06
fréquences pour la discipline rigoureuse, 03 fréquences d’apparition pour un manque
d’équité et de justice, 03 fréquences d’apparition pour des sanctions négatives, 07
fréquences d’apparition pour le non-respect des textes de l’éducation, 08 fréquences
d’apparition pour le recrutement fantaisiste des enseignants vacataires, 01 fréquence
d’apparition pour les curricula non adaptés au contexte et 02 fréquences d’apparition
pour le mauvais état des infrastructures, 03 fréquences d’apparition pour la mauvaise
gestion de la relation enseignant et élèves par l’administration et 1 fréquence pour les
médias.

73
En conclusion, nous avons fait le constat selon lequel trois arguments entraineraient
plus la violence envers enseignants en milieu scolaire. Il s’agit du recrutement
fantaisiste des enseignants vacataires par les chefs d’établissement, le non-respect des
textes de l’éducation et la discipline rigoureuse. A contrario, en dehors de la
gouvernance scolaire, d’autres facteurs peuvent également entrainer la violence
scolaire comme l’influence des média qui est un facteur à ne pas négliger malgré sa
faible fréquence d’apparition auprès des informateurs.

4-4 ANALYSE DES COMPORTEMENTS OBSERVABLES

S1
Variables Thèmes Codes Sous – thème Codes Cotations Comportements
+ - +/- Observables
VI management Soumission a1 - Aa1
Gouvernance non participatif Absence a2 + Aa2
scolaire d’autonomie
A Encadrement a3 +/- Aa3
coercitif
Communication a4 - Aa4
déficiente
Modèle de B Discipline b1 + Bb1
discipline rigoureuse
Manque b2 + Bb2
d’équité et de
justice
Sanctions b3 +/ Bb3
négatives Bb4

Non-respect b4 - Bb4
des textes de
l’éducation
Climat C Recrutement c1 + Cc1
d’apprentissage fantaisiste
Curricula non c2 - Cc2
adapté au
contexte
Etat des c3 +/- Cc3
infrastructures
Effectif par c4 - Cc4
salle
VD Violences D Fortement d1 + Dd1
faites aux Faiblement d2 Dd2
enseignants Pas du tout d3 Dd3
Moyenne d4 Dd4

74
S2
Variables Thèmes Codes Sous – thème Codes Cotations Comportements
+ - +/- Observables
VI management Absence de a1 +/- Aa1
Gouvernance participatif liberté
scolaire d’expression
Absence a2 +/- Aa2
A d’autonomie
Absence de a3 +/- Aa3
consensus
Communication a4 - Aa4
déficiente
Modèle de B Discipline b1 +/- Bb1
discipline rigoureuse
Manque b2 + Bb2
d’équité et de
justice
Qualité des b3 +/- Bb3
sanctions Bb
Non-respect b4 +/- 4
des textes en
vigueur
Type de climat C Recrutement c1 +/- Cc1
d’apprentissage fantaisiste des
vacataires
Curricula non c2 - Cc2
adapté
Etat des c3 - Cc3
infrastructures
Innovation c4 - Cc4
pédagogique
VD Violences D Fortement d1 + Dd1
faites aux Faiblement d2 Dd2
enseignants Pas du tout d3 Dd3
Moyenne d4 Dd4

S3
Variables Thèmes Codes Sous – thème Codes Cotations Comportements
+ - +/- Observables
VI management Absence de a1 + Aa1
Gouvernance participatif liberté
scolaire d’expression
Absence a2 + Aa2
A d’autonomie
Absence de a3 - Aa3
consensus
Communication a4 +/- Aa4
déficiente
Modèle de B Discipline b1 - Bb1
discipline rigoureuse
Manque b2 + Bb2

75
d’équité et de
justice
Qualité des b3 +/- Bb3
sanctions
Non-respect b4 + Bb4
des textes en
vigueur
Type de climat C Recrutement c1 + Cc1
d’apprentissage des vacataires
Curricula non c2 - Cc2
adapté
Etat des c3 - Cc3
infrastructures
Innovation c4 - Cc4
pédagogique
VD Violences D Fortement d1 + Dd1
faites aux Faiblement d2 Dd2
enseignants Pas du tout d3 Dd3
Moyenne d4 Dd4

S4
Variables Thèmes Codes Sous – thème Codes Cotations Comportements
+ - +/- Observables
VI Management Absence de a1 + Aa1
Gouvernance non participatif liberté
scolaire d’expression
Absence a2 + Aa2
A d’autonomie
Absence de a3 - Aa3
consensus
Absence de a4 - Aa4
communication
Modèle de B Discipline b1 - Bb1
discipline rigoureuse
Manque b2 - Bb2
d’équité et de
justice
Qualité des b3 - Bb3
sanctions
Non-respect b4 + Bb4
des textes en
vigueur
Type de climat C Recrutement c1 + Cc1
d’apprentissage vacataires
Curricula non c2 - Cc2
adapté
Etat des c3 - Cc3
infrastructures
Innovation c4 + Cc4
pédagogique
VD Violences D Fortement d1 + Dd1
faites aux Faiblement d2 Dd2

76
enseignants Pas du tout d3 Dd3
Moyenne d4 Dd4

S5
Variables Thèmes Codes Sous – thème Codes Cotations Comportements
+ - +/- Observables
VI Management Absence de a1 + Aa1
Gouvernance non participatif liberté
scolaire d’expression
Absence a2 + Aa2
A d’autonomie
Absence de a3 +/- Aa3
consensus
Absence de a4 - Aa4
communication
Modèle de B Discipline b1 - Bb1
discipline rigoureuse
Manque b2 - Bb2
d’équité et de
justice
Qualité des b3 +/- Bb3
sanctions
Non-respect b4 + Bb4
des textes
Type de climat C Recrutement c1 - Cc1
d’apprentissage vacataire
Curricula non c2 + Cc2
adapté
Etat des c3 + Cc3
infrastructures
Innovation c4 - Cc4
pédagogique
VD Violences D Fortement d1 + Dd1
faites aux Faiblement d2 Dd2
enseignants Pas du tout d3 Dd3
Moyenne d4 Dd4

S6
Variables Thèmes Codes Sous – thème Codes Cotations Comportements
+ - +/- Observables
VI management A Absence de a1 + Aa1
Gouvernance non participatif liberté
scolaire d’expression
Absence a2 + Aa2
d’autonomie
Absence de a3 +/- Aa3
consensus
Communication a4 + Aa4
déficiente

77
Modèle de B Discipline b1 - Bb1
discipline rigoureuse
Manque b2 - Bb2
d’équité et de
justice
Qualité des b3 +/- Bb3
sanctions
Non-respect b4 + Bb4
des textes

Type de climat C Non-respect c1 + Cc1


d’apprentissage des textes de
l’éducation
Recrutement c2 - Cc2
fantaisiste
Curricula non c3 + Cc3
adapté au c4 Cc4
contexte
VD Violences D Fortement d1 + Dd1
faites aux Faiblement d2 Dd2
enseignants Pas du tout d3 Dd3
Moyenne d4 Dd4

CONCLUSION

78
C’est ainsi que s’achève le chapitre 4 portant sur l’analyse des données, nous avons au
préalable présenter les verbatim c’est-à-dire le discours de nos informateurs, puis nous
sommes passés à l’analyse thématique des données qui s’est en deux phases, d’une
part une analyse verticale des contenus et d’autre part une analyse longitudinale ou
transversale de nos données. Tout compte se situant sur une méthode mixte une
analyse des comportements observables s’en est suivi. Le chapitre qui viendra à la
suite portera sur la discussion et interprétation des données.

79
CHAPITRE 5
DISCUSSION DES RESULTATS
Dans ce chapitre il sera question d’interpréter et discuter les données au
préalable analysées. Se situant dans une recherche purement qualitative, les tests
d’hypothèses se feront sur la base exploratoire et non expérimentale. Sur ce, nous nous
inspirerons des théories explicatives liées aux différents thèmes. Il faut noter que, le
thème soumis à notre exégèse est intitulée gouvernance scolaire et violences faites aux
enseignants : cas du lycée bilingue de Domayo. Pour mener à bien cette recherche, il a
fallu que nous nous proposions une réponse provisoire ou hypothèse générale qui
stipule qu’il y’a une relation significative entre la gouvernance scolaire et les violences
faites aux enseignants.

1. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE DE RECHERCHE N°1


Hypothèse de recherche N°1 : il existe une relation significative entre le management
non participatif et les violences faites aux enseignants.

Nous entendons par management participatif, un mode gestion, de contrôle et


de suivi des activités dans un lieu donné où le leader pour le bien de l’entreprise est
amené à faire des compromis avec ses collaborateurs. Ce style de management est aux
antipodes du management autoritaire où le leader dicte tout sans état d’âme.

Dans le cadre de notre étude, il est question de démontrer comment le


management autoritaire (sans consensus, sans communication, sans autonomie et sans
liberté d’opinion) peut entrainer de manière significative la recrudescence des
violences faites par les enseignants. Les résultats de l’analyse faites au chapitre
précédent nous ont permis d’avoir des opinions qui convergent dans ce sens.

A considérer la première catégorie du thème 1 qui nous parle de l’absence de la


liberté d’opinion, l’informateur S3 nous relate « L’excès de zèle et d’autorité de

80
certains enseignants ; qui ne savent pas ménager bâton et carotte ; ». Dans cet extrait, il
est à démontrer que les enseignants en situation de salle de classe sont beaucoup
focaliser à démontrer leur autorité qu’au rendement qui doit être le point focal de son
travail. Ajouté cela, l’informateur S6 déclare : « le leadership violent ». En d’autres
termes, cet informateur nous martèle que certains enseignants utilisent de la violence
pour asseoir leur autorité. Or nous savons que toute violence quoi qu’elle soit n’a pour
objectif que de produire une autre violence. Donc en voulant trouver une solution, on
se retrouve à ajouter un autre problème. L’informateur S6 nous ramène une étude de
cas qui tend à démontrer que les élèves veulent souvent émettre leurs opinion sur
certains cas de figures, mais malheureusement ne se font pas entendre, il s’agit de :

Les élèves se confient. Une élève déclare « madame je n’aime pas


qu’on me crie dessus si on veut j’observe qu’on me prenne
calmement. » A-t-elle raison ? oui c’est sa nature. Chez elle le style de
leadership démocratique qui marche mieux.

La deuxième catégorie du management autoritaire est l’absence d’autonomie.


L’un des critères souvent cité en pédagogie moderne est l’acquisition d’autonomie par
les élèves. En d’autres termes l’objectif de l’enseignement/apprentissage est de libérer
l’apprenant à pouvoir prendre ses propres initiatives. Or, les enquêtes de terrain nous
démontrent le contraire. Sur l’autonomie, l’informateurS1 déclare : « Nous arrivons
difficilement à nous entendre dans la mesure où la hiérarchie n’accepte que les
décisions prises par certains ». Sur ce morceau choisi, nous comprenons que l’école
au lieu d’assurer les personnes, opprime plutôt celles-ci, ceci est le fait de certains
dirigeants qui ne mettent que leurs intérêts au-dessus de l’intérêt du collectif. Or cela, a
de nature à développer chez l’individu opprimé la frustration l’amenant à commettre
l’irréparable.

La troisième catégorie de cette hypothèse est l’absence du consensus au sein de


l’école. Il est à noter que le manque de consensus dans le milieu éducatif peut être un
facteur qui accentue la violence en milieu scolaire. Sur cette question, nous avons
obtenu les réponses de quelques informateurs qui ont abordé dans ce sens.
L’informateur S1 s’exprime :

81
Les responsables sont convoqués quelques fois avec leurs parents et la
décision finale revient au conseil de discipline sur la base du règlement
intérieur. L’encadrement coercitif traditionnel est la source des
problèmes de comportement dans notre établissement

A entendre cette préoccupation qui affirme que l’encadrement coercitif


traditionnel est la source des problèmes de comportement dans leur établissement. De
façon plus claire, il est à démontrer que les dirigeants des écoles n’ont pas pour
intention d’avoir consensus avec l’auditoire que eux-mêmes ils ont convoqués. Ils se
contentent juste des injonctions. La satisfaction de l’autre n’est donc pas la
préoccupation du personnel éducatif. Or, le conseil de discipline est censé être comme
le tribunal où chacun doit être capable de défendre les faits qui lui sont reprochés mais
le plus souvent la sentence est prononcée longtemps avant même qu’on écoute les
plaignants, ce qui est une entrave très grave au respect d’autrui. Et la succession de ces
psychoses peuvent se révéler très grave et à faire naitre chez les apprenants les
sentiments de haine, de vengeance et de violence. A la suite de cela nous S2 ajoute :
« Pas toujours pris en considération, les décisions sont pour la plupart de temps prises
par la hiérarchie et ne chantent pas ». Ceci démontre à suffisance que la hiérarchie
prend les décisions sans toutefois avoir le consensus des collaborateurs. Transposer
aux classes, lorsque les apprenants sont considérés comme les vases vides qu’il faut
juste remplir des connaissances, ils apprennent moins.

Une quatrième catégorie de l’hypothèse spécifique N°1 est le manque de


communication. Partant de la réponse provisoire qui fait état de ce que l’absence de
communication a une relation significative avec la violence envers les enseignants.
Pour attester cela, les opinions fusent dans tous les sens. Pour l’informateur S6 « Le
comportement et l’attitude d’esprit d’un leader peut éveiller des relents de violence
chez le jeune adolescent ». En d’autres termes, le comportement d’un dirigeant ou d’un
enseignant vis-à-vis de ses collaborateurs ou des élèves peuvent faire naitre les relents
chez ces derniers. Ce qui veut dire que pour endormir une telle idée, le leader ou le
Manager doit dialoguer en permanence avec ses collaborateurs pour éviter les effets
pervers car celui le rapproche davantage son éducateur et cela crée la confiance en soi.
Sur le même sujet, l’informateur insiste :

82
Des enfants mal orientés. Des enfants innovateurs n’ont pas besoin de
l’éducation formelle ils veulent être orientés dans leurs métiers de
prédilection très tôt. Ils peuvent vous servir de la violence parce qu’ils
ne se font pas entendre.

A entendre cet argument, il ressort que les enfants ont besoin de se faire
entendre en ce sens qu’ils ont leurs ambitions, leurs façon de voir des choses qui
parfois sied à leurs contextes que les éducateurs n’en n’ont pas la maitrise. Pour le
savoir, il faut souvent passer par la voie de la communication. Car le fait, pour un
éducateur de communiquer moins avec ses apprenants, l’amène à ne pas connaitre ce
qu’ils pensent. Car plus la communication s’installe, plus les relations humaines sont
davantage consolidées.

Outre la discussion autour de l’hypothèse N°1, nous allons par la suite analyser
l’hypothèse suivante.

Hypothèse N°2 : il existe une relation significative entre le modèle de


discipline et les violences faites aux enseignants.

Pour vérifier cette hypothèse, nous sommes partis de quatre hypothèses de


travail qui correspondent aux quatre catégories du thème 2 analysés au préalable au
chapitre précédent.

La première catégorie fait mention de la qualité des relations entre enseignants


et élèves. En d’autres termes il existe une relation significative entre la qualité de la
relation entre enseignants et apprenants. Pour répondre à cette préoccupation
l’informateur N°3 affirme :

« Il y’a tellement de jeunes enseignants qui sortent des écoles ces


dernières années et certains élèves n’acceptent pas être enseignés par
leurs égaux ce qui provoquent le mépris envers certains enseignants, et
la direction ne manifeste aucun intérêt pour le retour de la discipline.
On observe et on valorise certains comportements agressifs de peur de
perdre ses privilèges »

A entendre cette préoccupation où l’informateur pense que l’une des


provenances de la violence réside dans le recrutement des jeunes d’enseignants dans
les lycées. Car ses derniers par leurs âges sont proches des élèves, par ricochet ont les
mêmes comportements. Cette situation amène les apprenants à considérer qu’ils sont

83
éduqués par leurs cadets ou leurs égaux. Et lorsqu’il arrive le moment d’asseoir son
autorité, par manque de tact due à son jeune âge peut entrainer plus de conflits que des
solutions à trouver. Allant dans le même sens, nous rendons compte que les
enseignants du fait qu’ils sont jeunes ou par méconnaisse de l’éthique et la déontologie
de l’enseignants se mettent dans des relations incestueuses avec les élèves se trouvant
dans les débits de boisson ouverts au public. Plusieurs informateurs évoquent ce genre
de cas. Il s’agit des informateurs S3, S4 et S5. Voilà ce que S3 affirme :« Les
enseignants partagent les filles avec leurs camarades ; Les enseignants qui jouent et
vont au bar, en boites prennent dans ces boites et bars et autres avec les élèves ; ». S4
ajoute :

Les enseignants qui sortent avec leurs élèves et se retrouvent parfois en


train de discuter avec les camarades, ils sont dans les bars avec leurs
élèves, leurs élèves jouent le rôle de 10 au quartier pour leurs
enseignants sur les élèves et ça suscite la révolte. Pour les élèves ; la
prise des stupéfiants et alcool, la mauvaise éducation dans certaines
familles, la puberté.

Et pour enfin fermer le débat avec ceci :« La conquête des jeunes filles ». Il est
aisément démontré que lorsque les relations sentimentales s’installent entre deux
personnes, ils perdent la raison, l’émotion va faire surface et le mépris n’est pas loin
d’apparaitre.

La deuxième catégorie du thème 2 fait référence aux personnels éducatifs


corrompus. Pour être plus explicite, dans cette partie il s’agit de répondre à la
préoccupation selon laquelle il y’a relation entre les personnels éducatifs corrompus et
la violence faites aux enseignants. Sur ce sujet, nous allons prendre en compte
quelques avis de nos informateurs. A considérer l’opinion de l’informateur S3 qui
stipule que : « Les chefs d’établissement qui réadmettent les élèves exclus au profit de
l’argent », on comprend que certains chefs d’établissements ont un réel problème avec
de l’argent, si bien que même l’exclusion qui fait partie intégrante d’une punition
visant à redresser un enfant, devient pour lui un moyen de s’enrichir. Toujours dans la
même logique ce même informateur ajoute « La mystification des enseignements par
certains enseignants pour avoir les groupes de répétition. ». Ce cas de figure illustre le
lien entre la mystification des enseignements et les groupes de répétition. On
comprend aisément qu’il y’a les enseignants qui transgressent tous les codes
d’éthiques et déontologiques pour satisfaire leurs poches. Une telle pratique est loin

84
d’honorer les enseignants, connaissant la relation qui lie les élèves et les notes. Une
fois qu’un élève se retrouve avec une mauvaise note à trois reprises, il est clair qu’il ne
s’intéresse plus à la matière ou même à l’enseignant qui dispense ladite matière. Cette
situation peut engendrer plusieurs conflits au sein de la sphère éducative. Notons que
l’informateur S6 aborde dans le même sens lorsqu’il affirme :

Dans nos sociétés où on embrasse un métier faute de mieux, où on


dribble les cours en formation sans être inquiétés certains sur le terrain
on dirait coquilles vides justes fades à qui on confie l’éducation des
personnes qui ont du mal à se comprendre eux-mêmes

En d’autres termes, l’un des indicateurs amenant à l’enseignant à être


corrompus est le manque de vocation. Car au Cameroun aujourd’hui beaucoup de
personnes intègrent la profession faute de mieux. Ce qui fait qu’une fois, qu’ils se
retrouvent dans le milieu éducatif développent des comportements immoraux car
parfois certains à l’école de formation, n’ont pas pris leur formation au sérieux. Cette
situation est loin d’honorer la profession enseignante qui est un métier noble. Ainsi,
l’apprenant qui voit une telle désinvolture venant de son enseignant développe des
sentiments de mépris et de haine vis-à-vis de ce dernier.

La troisième catégorie du thème fait allusion au conflit ouvert entre enseignant


et élève. En d’autres termes, le conflit ouvert entre enseignants et élèves a un lien
significatif avec les violences faites aux enseignants. Pour répondre à une telle
préoccupation, nous allons nous appuyer sur l’analyse des données vue au chapitre
précédent où nous nous sommes appuyés sur un certain nombre d’informateurs. Voilà
ce que l’informateur S2 affirme en premier : « Un manque de collaboration existe
entre les membres de l’administration ». A se limiter à cette portion de texte qu’il
existe un mal être entre le personnel éducatif, surtout le manque de collaboration entre
l’administration et les enseignants. Sur cet ordre d’idées le même informateur ajoute :
« Le point de vue des conseillers d’orientation n’est pas pris en considération, par
conséquent ne font pas véritablement leur travail ». Sur ce morceau choisi, nous
voyons qu’il y’a aussi un malentendu entre l’administration et les conseillers
d’orientation, un corps particulier donc la charge incombe de dresser un profil
psychologique. Dans ceci, on comprend aisément que, le personnel éducatif au lieu

85
d’être soudé, se livre à des coups bas ouverts. Ce manque d’harmonie et d’esprit
professionnel entre les différents acteurs éducatifs affectent les apprenants qui au
quotidien consomment ce genre d’histoire. L’illustration faite par S2 démontre à
suffisance le type de climat qui règne entre l’administration et leurs collaborateurs :

« Au deuxième trimestre l’année scolaire 2021/2022, le censeur du


lycée de Domayo a été violenté par le professeur de philosophie qui
n’avait pas respecté le planning des évaluations de fin de deuxième
trimestre sans signaler en avance les motifs du non-respect de dépôt des
sujets d’évaluation et demande au censeur avec insistance de lui
photocopier le dit sujet »
De ceci, on observe que les relations qui lient les deux entités est parfois
catastrophique car souvent on assiste à des scènes de violences entre collègues, ce qui
dénature le climat scolaire et vilipende la profession qui aux yeux des jeunes innocents
auront tendance à le reproduire entre eux ou envers ceux qui les encadrent.

La quatrième catégorie du thème 3 fait allusion au non-respect des textes de


l’éducation. En d’autres termes, le non-respect des textes de l’éducation a un lien
significatif avec les violences faites aux enseignants. Pour attester cette proposition,
nous nous sommes appuyés sur nos analyses précédentes et sur nos informateurs.
Essayons d’interpréter ces deux propos similaires des informateurs S1 et S2 :
S1 « L’intervention en public amène l’apprenant à se rebeller »

S2 : « L’intervention en public fait que l’élève se rebelle et pour cela va chercher à


travers l’usage de la violence, et semble vouloir imposer son estime. »

À considérer ces deux réponses, nous nous rendons compte que l’intervention
en public a un lien avec la violence faite aux enseignants selon l’informateur. La
tendance à prouver sa suprématie à tout prix transforme le comportement de la plupart
des enseignants si bien qu’il devient difficile pour eux de préserver leur sang-froid. Or
les punitions visant à humilier l’apprenant sont interdites par la loi au profit des
punitions éducatives. Les enfants qui se trouvent souvent souillés devant leurs
camarades développent un sentiment de haine vis-à-vis de ceux qui les leurs ont
infligé. Toujours dans le même sens, le même informateur s’exprime : « Le quota de
60 élèves par salle n’est pas salle n’est pas respecté, d’où la récurrence et

86
l’intensification des actes de violences ». À considérer ces propos, nous constatons une
fois de plus le non-respect de textes qui ont fixé la classe standard à 60. Or, dans le
Lycée bilingue de Domayo qui constitue le cadre de notre travail, il se trouve que les
effectifs de certaines classes sont au-delà la norme fixé par l’Etat, ce qui représente un
danger pour l’enseignant qui a du mal a instauré la discipline dans sa salle de classe à
cause de la cacophonie qui y règne. Et de là, en cas d’incompréhension des élèves où
le climat n’est pas propice à la rétention des notes, peut engrainer plutôt la violence
dans la salle de classe. Toujours dans le non-respect une autre situation est évoquée
par le même informateur :« Les évaluations surprises font en sorte que les apprenants
adoptent des comportements perturbateurs ». Selon les textes qui régis l’enseignement,
il y’a l’évaluation et il est dit que l’évaluation n’est pas un piège, mais un test pour
savoir si l’enseignant a atteint ses objectifs pour les enseignants. Or l’étude de cas
nous révèle que c’est un cas récurrent dans nos lycées et cela constitue une atteinte aux
droits de l’apprenant qui, ayant fait le constat peut se rebeller ou commettre
irréparable. Au-delà des évaluations surprises, il se trouve qu’il y’a aussi les
surcharges horaires. Le même informateur continu : « La surcharge horaire fait que les
élèves s’absentent au cours ». Les textes de l’école sont clairs là-dessus, car le régime
scolaire est prévu au préalable et les emplois de temps se font en fonction du degré de
complexité des disciplines pour ne pas stresser l’apprenant. Ne pas le respecter est une
atteinte aux droits des élèves.

L’informateur S5 a une autre manière de signifier le non-respect des textes,


voilà ce qu’il dit :

le mépris sans charisme professionnel et social envers les élèves, la


surenchère de la personnalité de l’enseignant, le commérage caquetant
des enseignant qui disent tout sur la vie privée des élèves dans le but de
les humilier et tout ceci réveille les élèves qui voudraient récupérer
leurs dignité et leurs statut à tout prix se mettent en fiefs de gangsters se
nourrissant franchement des produits à stupeur proférant comme les
moins, l’objectif… bastonnade, injures, pamphlets aux enseignants ;
agressions et viol des enseignantes
Lorsqu’on interprète ses dires, on se rend compte que certains enseignants
s’immiscent dans la vie privée de certains élèves et martèlent cela en longueur de
journée entre collègues, or ceci est une atteinte à la vie privée, car l’apprenant en

87
dehors d’être celui qui apprend est un citoyen à part entière qui est libre de ses
mouvements.

L’enseignant à travers ses connaissances livresques et sa culture générale doit


demeurer un modèle et il doit le refléter, par conséquent le constat nous faisons, il est
le premier à enfreindre les textes l’étude de cas ci-dessous est tiré de l’informateur S6 :

« Je l’ai observé il y’a quelques jours au lycée de Domayo où on met un


jeune à genoux au cours d’une cérémonie de levée des couleurs.
Pourtant la loi d’orientation de l’éducation au Cameroun proscrit tout
châtiment corporel. C’est le travail des leaders qui, faibles en raison de
leur mauvaise qualification s’affirment par la violence. Doit-on
humilier un adolescent en public »
Le cas évoqué ci-dessus est fait fréquent où certains enseignants continuent à
utiliser le châtiment corporel, alors qu’il est interdit par la loi d’orientation or, les
élèves ainsi que leurs parents sont au courant, ce qui entraine le plus souvent des
conflits et les cas de violences sont légions.

L’interprétation et la discussion de l’hypothèse 2 ainsi achevée, nous allons


passer à l’hypothèse N°3.

Hypothèse N°3 : il existe une relation significative entre le type de climat


d’apprentissage et les violences faites aux enseignants.

Pour infirmer ou confirmer cette hypothèse, nous allons nous appuyer sur les
analyses faites au chapitre précédent accompagnés des hypothèses de travail, qui
résultent des différentes catégories du thème 3.

La première catégorie du type de climat d’apprentissage est le recrutement


fantaisiste du personnel éducatif. En d’autres termes le recrutement fantaisiste du
personnel éducatif a un lien significatif avec les violences faites aux enseignants. Pour
démontrer cela, nous allons nous appuyer sur le récit de l’informateur S6 :

La violence mérite une étude assez rigoureuse et objective pour ne pas


qu’on sombre dans les stéréotypes. La plupart voit la violence de
l’apprenant et le cloue sur le pilori sans pour autant s’interroger sur
son/ses origines.

88
- Nos élèves deviennent de plus en plus violents. On incrimine l’impact
de la télévision, des films etc. mais je vous le dis en vérité avec ou sans
télé on est tous violents car nous hébergeons passions, tendances,
émotions, instincts… sauf que cette partie animale se manifeste
différemment. Les jeunes adolescents du lycée ont besoin d’un
encadrement et d’un cadre où ils se sentent en sécurité car ils traversent
une période de turbulences ;

- L’adolescence signifie on tue l’enfance et on défie l’adulte mais qui est


donc en face de cet « être bouleversant ou bouleversé ?

- Des gens sans vocation, d’anciens tricheurs qui n’ont pas assimilé leurs
leçons de psychologie. Dun programme de psychologie aux contenus
saupoudrés

- Des attachés à l’appât de gain ;

- Des gens venus dans le métier pour des considérations pécuniaires et


non par élan de cœur ;

- Des résistants à toute innovation ;

- Des gens qui comptent les jours du mois pour leurs cotisations ;

Selon cet informateur le profil de recrutement des enseignants dans nos lycées
et collèges doit être revu car la plupart qui embrasse ce métier y vont sans vocation
car, ce qui les intéresse ce n’est que le clientélisme et la corruption. Sans oublier que
l’enfant qu’on enseigne est un noble citoyen qu’on gagne. C’est-à-dire que si
l’éducation de l’enfant est mal faite, elle affecte toute la société. Il faut donc des
enseignants qui sont ancrés dans la psychologie de l’enfant pour mieux comprendre
son comportement et ceux qui mettent leurs connaissances à jour, pas des résistants à
toute innovation.

La deuxième catégorie du thème 3 parle des curricula non adaptés au contexte.


En d’autres termes les curricula les curricula non adaptés au contexte ont un lien
significatif avec les violences faites aux enseignants.

Les écoles normales censées former les enseignants souffrent du fait que
certaines matières importantes à l’édifice de ses derniers ne figurent pas ou ne sont pas
assez présents. C’est le cas des modules de psychologies et certaines disciplines de
sciences de l’éducation qui sont censés armer psychologiquement, moralement et

89
socialement l’enseignant. Pour illustrer ce cas de figure nous considèrerons les propos
de l’informateur S6 qui dit qu’il faut :« Renforcer les programmes de formation.
Quelques modules de psy pendant 18 mois c’est insuffisant. L’introduction de la psy
dans toutes les filières dès les premières années à l’université serait la voie du salut ; ».

A voir ces propos, nous comprenons aisément que la méconnaissance due à une
mauvaise formation de l’enseignant peut l’amener à mal se comporter en milieu
scolaire voire, attirer les relents de violence si rien n’est fait. Alors l’Etat camerounais
gagnerait à beaucoup à reformer ses programmes de formation dans l’éducation car
c’est un métier qui est destiné à la noblesse.

La troisième catégorie du thème 3 fait allusion au mauvais état des


infrastructures scolaire. En d’autres termes, dans ce partie du travail, il sera question
d’infirmer ou de confirmer l’hypothèse selon laquelle il y’a une relation significative
entre le mauvais état des infrastructures et la violence en milieu scolaire. L’Etat
Camerounais a pour rôle d’assurer aux citoyens une éducation de qualité et durable tel
que prescrit par les objectifs pour le développement durable. Sur ce, il a le droit de
construire les écoles pour le meilleur suivi et la sécurité de l’apprenant. Selon
l’informateur S2, l’une des provenances de la violence des enseignants au lycée de
Domayo est l’absence est cette défaillance de construction : « L’enceinte du lycée
bilingue de Domayo n’est pas sécurisée, ce qui engendre certains comportements
agressifs des élèves et leurs parents ». En effet, le fait que le lycée de Domayo ne
possède ni de barrière de sécurité, ni de vigiles, entrainent discordes tant avec les
membres de l’établissement qui veulent assurer l’ordre que leurs parents à la maison
qui voient leurs progénitures qui se baladent en longueur de journée. Somme toute, les
pouvoirs publics avec l’appui de ses partenaires (ONG et APEE) doivent œuvrer pour
la mise à jour des infrastructures de sécurité dans toute l’étendue du territoire, car
l’avenir de nos enfants en dépend.

Allant dans le même sens, il est à noter que lorsque les écoles sont mal équipées
ou non équipées, cela relève du rôle de l’Etat qui doit fournir des bibliothèques de
qualité répondant aux besoins de l’heure, ce qui permettrait aux enseignants et aux
élèves d’être à jour. Ainsi le problème évoqué par l’informateur S6, il s’agit :« Les

90
enseignants sans équipements ou mal équipés. Il suffit d’interroger un enseignant sur
la conduite face à un adolescent que du coup tu reçois des contestations. Pour eux la
faute vient toujours de l’élève. C’est lui le mal éduqué, le magicien ». Les dires de cet
informateur relève un fait lorsque les enseignants sont mal équipés du fait de ce qui est
mentionné plus, ils accusent les élèves de paresseux et ceci pourrait être la cause de
plusieurs tensions au sein de l’école.

La quatrième catégorie qui relève du mode d’organisation scolaire est


l’ensemble de mauvaises de décisions faites par l’Etat et qui affecte les établissements
scolaire. Nous comprenons, ici l’hypothèse de travail associée à cet effet est donc : il
existe une la relation significative entre les mauvaises décisions scolaires et les
violences faites aux enseignants. Pour comprendre cette hypothèse, nous sommes
appuyés sur les analyses du chapitre 4. Sur ce, le discours de nos informateurs ne
seront très utiles. A considérer les propos de de l’informateur S1 qui martèle deux
reprises ces propos : « Le retrait du fouet à l’école dès l’école primaire » et « Les
enfants qui sachant qu’ils ont des droits, même leurs parents ne parviennent plus à les
contrôler ; ». à considérer les propos de cet enseignant, le fait que l’Etat est interdit les
châtiments corporels en particulier le fouet à l’école est une mauvaise décision, car il
devrait consulter les acteurs de terrains qui eux pensent que cet instrument restaure
l’autorité de l’enseignant et amène l’apprenant à se mettre à l’ordre comme cela se
faisait avant. Un autre avis de l’informateur S4 :

Aussi certains enseignants mettent trop le cœur alors que personne ne


respecte plus l’éducation. La société d’aujourd’hui veut juste les
diplômes parce que les critères pour accéder à certaines choses n’ont
plus changé. L’enseignant est donc devenu un faire-valoir. Ainsi qui ne
veut pas juste considérer ce métier comme un gagne-pain auront
toujours des problèmes avec les élèves. Moi je leur dis chaque fois que
j’entre en classe que mon seul objectif c’est sortir de leur classe comme
je suis entré. Et donc si la gestion de leur salle me dépasse je fuis

A comprendre cet éducateur, les enfants aujourd’hui ont plus de droits que les
enseignants et ces derniers doivent connaitre cela et par conséquent doivent seulement
faire que leur travail qui consiste à donner les cours et abandonner l’organisation de la

91
discipline de peur de se heurter à une loi qui sera favorable à l’apprenant dans des
situations conflictuelles.

Une autre mauvaise décision de l’Etat qui peut engendrer le mépris envers les
enseignants est la situation financière dégradante des enseignants qui va de mal en
pire, qui amène ces derniers à devenir des clochards une fois arrivée sur le terrain. Car
certains parmi eux vont dans leurs lieux de service sans percevoir leurs salaires et se
trouvent face à la monstruosité de certains élèves nantis qui les tient à travers miettes.
L’informateur S5 décrit de manière explicite ce qui se passe sur le terrain en ces
mots :

Du côté de l’enseignant la misère a poussé beaucoup à entretenir de


mauvaises relations humaines avec les enfants qu’ils enseignent. Un
enseignant emprunte l’argent d’un élève doit être respecté comment ?
un enseignant qui exige aux élèves de lui apporter des avocats,
mangues, plantains… un enseignant qui s’habille mal, qui fait aussi
preuve d’incompétence ne saurait être respecté, discuter des copines
avec ses mêmes élèves c’est lamentable

à avoir ces propos de

2. DISCUSSION DES RESULTATS

En outre, l'analyse thématique est la méthode utilisée pour présenter et analyser les
données que nous avons recueillies sur la base d'un guide d'entretien. Il est à présent
question de discuter ces données. En effet, il s'agit d'approfondir la réflexion et de
soumettre ces résultats à une discussion générale pour ainsi apprécier objectivement
leur pertinence du point de vue théorique. Dans cette optique, ces discussions porteront
sur les différentes hypothèses spécifiques émises au départ.

S'appuyant sur les théories susmentionnées, l'objection de cette partie du travail est de
discuter les résultats obtenus. Cette étude a été menée auprès de 6 personnels du lycée
bilingue de Domayo sur la gouvernance et la violence que subissent les enseignants
dudit lycée. Ces derniers ont accepté de manifester leurs avis à notre enquête dont les
indices sont S1, S2, S3, S4, S5 et S6. La stratégie d'échantillonnage est fondée sur un

92
choix raisonné. Nous avons pour ce fait retenu quelques critères d'inclusion et
d'exclusion qui nous ont permis de retenir les cinq personnels, membres de
l'administration constituant notre échantillon.

Zerial (2006) estime quant à lui que la gouvernance des ressources humaines a pour
mission d’assurer une justice interactionnelle efficace à travers le partage de
l’information, l’écoute, l’autonomisation et la responsabilisation du personnel par leur
manager.

Correira (2010) pour sa part pense qu’il existe une responsabilité partagée par la
direction, les enseignants, les élèves et la famille. Il n’importe donc pas d’attribuer la
seule responsabilité des violences en milieu scolaire au système de gouvernance. Toute
la chaine éducative devra s’impliquer dans la lutte contre les violences en milieu
scolaire en considérant l’école comme un lieu de préparation à la vie.

2.1. HS1: Le management participatif du pouvoir a une relation significative avec


les violences que subissent les enseignants en milieu scolaire.

Le management participatif du pouvoir tel que pratiqué dans les établissements


scolaires renferme des variables telles que l’approche coercitive, la prise de décisions
et la division du travail. L'école qui est le lieu dédié à l'apprentissage est l'endroit que
les élèves acquièrent des compétences pour s'en sortir dans la vie courante, c'est le lieu
par excellence où la personnalité de l'apprenant se développe.

C'est dans la même lancée que Bangui(2004:39) dira que « l'école reste un cadre
d'échanges, de relations et de contacts où les notions d'apprentissage et d'enseignement
occupent une place prépondérante ».

L'école était depuis son institution un lieu sacré consacré à l'apprentissage du savoir,
du savoir-faire et du savoir être. C'est le lieu où l'enfant s'instruit, se socialise et
développe ses talents. Au sein d'un groupe d'apprenants, l'élève est appelé à
communiquer avec ses camarades, s'échanger les idées, influencer et s'influencer. Il est

93
tout à fait naturel qu'il y ait souvent quelques bagatelles entre les sujets apprenants
dues peut-être à la différence de leurs caractères, comportements et l'éducation subie
par chacun d'eux. Ce qui nous permet de certifier que de temps en temps nous faisons
face aux violences physiques et surtout verbales sur la personne sensée inculper des
savoirs aux apprenants. Eu égard de ce qui précède, nous pouvons valider notre
première hypothèse.

Cependant, comme nous avons pu le constater dans les résultats intitulé le mode de
gestion de la discipline, la majorité de nos interviewés ont manifesté leurs avis dans
cette partie qui a fait ressortir quatre sous-thèmes. Pour le sous thème (b1), , tous nos
interviewés ont donné des réponses positives (Bb1+) d'où le morceau choisi du
verbatim S1: "Le retard, l'absentéisme, la vadrouille, le port d'objets interdits
(babouche, bijou, téléphone portable...) et le port d'uniforme non réglementaire sont
formellement interdits quelque soit la circonstance », par ailleurs, S5 donne un avis
relatif (Bb1+/-) qui stipule: « La discipline des élèves est assurée par le surveillant
général ».

En ce qui concerne le sous-thème mettant en exergue la justice et l’équité dans le


traitement (c4), les interviewés ont répondu plus ou moins négativement (Cc4+/-), ce
qui montre que l'administration de cet établissement ayant constitué notre échantillon
ne prenne pas vraiment des mesures pour lutter contre l'injustice donc fait montre
certains enseignants récalcitrants.

Quant au sous-thème 1, qui met en évidence la gestion classe (b1), il ressort que tout
notre échantillon a manifesté un avis plus ou moins négatif d'où le verbatim (Bb1-)
qu'assure l'un des interviewés S1: « Tous les personnels ont un rôle à jouer, car ils sont
sensés mettre de l'ordre dans leur classe. Le principal acteur est le surveillant général
qui s'appuie sur les sanctions primitives applicables aux élèves ainsi que sur
l'application du règlement intérieur » (Bb1 +). En somme, aux égards des résultats
obtenus dans le cadre de cette hypothèse, il apparait clairement que les facteurs
évoqués au début de l'étude dans la gestion du pouvoir en collaboration ont été
positivement vérifiés. Cette hypothèse trouve une justification dans la théorie des

94
systèmes; qui est une approche d'analyse qui se base sur les acteurs et le jeu de
pouvoir.

Elle permet de comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de


comportements d'intérêts individuels parfois contradictoires. Cette analyse est un
modèle d'analyse organisationnelle qui s'articule autour de la compréhension des
relations entre acteurs interdépendants, les stratégies développées par ces derniers.
L'approche des systèmes précise qu'on ne peut connaitre la réalité d'un fait qu'à partir
des personnes qui la vivent et qui peuvent en parler et dont on peut comprendre le
comportement. Ainsi, pour comprendre le comportement de l'acteur, donc de
l'individu, on doit faire appel au raisonnement stratégie-jeu-pouvoir. C'est-à-dire qu'un
acteur qui a un comportement stratégique ne peut être compris, perçu adopté qu'à partir
des jeux de relation dans lesquels il est impliqué. Nous pouvons dès lors confirmer
notre première hypothèse.

2.2. HS2: Le régime disciplinaire a une relation significative avec les violences que
subissent les enseignants en milieu scolaire

La confirmation de cette hypothèse de recherche montre que la gestion de la discipline


est une prise en charge efficace afin de lutter contre les violences en milieu scolaire.
Tout d'abord, comme nous pouvons bien le constater dans les différents verbatim sur
ce thème, lorsque nous parlons des causes de la violence en milieu scolaire, nos sujets
posent un doigt accusateur sur la cible de la violence. Ce qui vient corroborer les
propos de Jean Yves Martin (1971) qui montre que la violence à l'école prend
plusieurs formes: racket, insultes, vol, menaces verbales, extorsion (tapage), bagarre,
gangs, armes, vandalisme (...) pratiqués pour la plus part par des garçons et moins
fréquemment par des filles. Parlant de la discipline des élèves, la majorité de nos
interviewés ont manifesté leurs avis dans cette partie qui a fait ressortir quatre sous-
thèmes. Pour le sous-thème (b1) discipline rigoureuse, tous nos interviewés ont donné
des réponses positives (Bb1+) d'où le morceau choisi du verbatim S1: « Le retard,
l'absentéisme, la vadrouille, le port d'objets interdits (babouche...) et le port d'uniforme
non réglementaire sont sévèrement punis peu importe la circonstance ».

95
Par ailleurs, S5 donne un avis contraire (Bb1-) qui stipule: « La discipline des élèves
est assurée par le surveillant général qui est appuyée par le proviseur, le censeur et les
enseignants ».

En ce qui concerne le second sous-thème qui met en exergue la justice et l’équité dans
le traitement des élèves (b2), les interviewés ont répondus positivement (Bb2+) ce qui
montre que l'administration de cet établissement ayant constitué notre échantillon se
bat pour mettre sur pieds des stratégies pour lutter contre l'injusticedont fait montre
certains enseignants récalcitrants, mais cela n'empêche de relever des cas d'injustice
avérée au lycée de bilingue de Domayo pouvant amener les élèves à la révolte. Par
ailleurs, le sous-thème 3 qui met en évidence la gestion de la classe (b3), il ressort que
tout notre échantillon a manifesté un avis positif d'où le verbatim (Bb3+) qu'assure l'un
des interviewés S5: « Le principal acteur est le surveillant général qui s'appuie sur les
sanctions primitives applicables aux élèves récalcitrants ainsi que sur l'application du
règlement intérieur » (Bb3+). Ce qui nous permet de valider notre deuxième
hypothèse.

2. 3. HS3: Le type de climat d’apprentissage a une relation significative avec les


violences que subissent les enseignants en milieu scolaire

Dans les faits et selon de nombreuses études, le leadership des membres de


l'administration reste un paramètre à forger pour mieux gérer le caractère et les forces
des élèves. Par ailleurs, plusieurs avis variés ont été relevés concernant cette
thématique du personnel du lycée bilingue de Domayo. Nous observons pour ce qui est
du sous-thème 1 intitulé précision des taches, les plaintes dressées par les enseignants,
les élèves et les parents à leur chef hiérarchique sont généralement sans réponse. D'où
le verbatim de notre répondant « Le personnel du lycée ne travaille pas en étroite
collaboration pour le management du lycée ». Le chef de l’établissement est le garant
de la mise en place d’un meilleur management des conflits au sein de l’établissement,
c’est lui qui, en collaboration avec son équipe, doit orienter la politique et la stratégie
de son organisation. En cas de trouble, il est appelé à démissionner. (Sous-thème 2:
l’écoute et l’échange (c2)), contrairement à l'idée de management prévue par Fayol

96
parlant de l'unité de direction pour lui, il doit avoir dans un établissement, un seul
projet commun, la cohérence entre les actions engagées. « Le personnel du lycée
bilingue de Domayo ne travaille pas en étroite collaboration pour la bonne marche de
l'établissement ».

La majorité des répondants soit 80% affirme que les scènes de violence sont
récurrentes (Cc1+). Par ailleurs, seul l'interviewé S5 donne un avis plus ou moins
positif. Pour ce qui est du sous-thème 2 intitulé l’écoute et l’échange de
l'administration (c2), les interviewés ont répondu (Cc2+) que cela s'illustre par le
morceau choisi du verbatim suivant S4: « En cas d'indiscipline des élèves ou de
violence subie par l'enseignant, l'administration convoque une assemblée ou un conseil
extraordinaire. Au sortir de cette assise, l'indiscipliné est puni et exécute les corvées
infligées » (Cc2+). Par ailleurs, le sous-thème 3, qui met en évidence les différents
verbatim de l'ensemble du personnel du lycée de Domayo ayant constitué notre
échantillon un avis positif (Cc3+) d'où l'extrait de S5: « Il y a la sensibilisation, le
danger encouru par celui qui s'attaquera à un enseignant, à savoir l'exclusion du lycée
avec rapport adressé à Monsieur le Délégué départemental ». (Cc3+). Cependant, notre
dernier sous-thème 4 intitulé stratégie de lutte contre la violence au sein de
l'établissement (c4) assure des avis positifs (Cc4+) agrémenté par des extraits S2: « La
sensibilisation des élèves lors des cérémonies de levée des couleurs, la sensibilisation
des parents pendant les réunions d'APEE et la sensibilisation des enseignants lors des
Assemblées générales du personnel et les conseils d'enseignement »(Cc4+).

Cependant, en nous basant sur les données obtenues dans le cadre de cette étude, la
totalité des interviewés de notre enquête affirme l'existence d'une stratégie de
management des conflits au sein du lycée. Cette hypothèse trouve une justification
dans la théorie des organisations qui décrit le comportement des personnes en relation
avec les organisations, c'est également une discipline qui étudie les organisations, aussi
bien marchandes que non marchandes dans toutes leurs diversités (entreprise, hôpital,
syndicat, association, administration, conventions, écoles etc...) pour analyser le
fonctionnement, la structure et le développement à des fins meilleurs afin d'être en
mesure de proposer leur correction ou leur amélioration. Pour Fayol, le chef est

97
l'élément clé d'une bonne gestion, il est responsable du succès de l'entreprise. En cas
d'échec, il doit démissionner. Pour ce dernier, les chefs d'entreprise doivent posséder
des qualités spécifiques, ces qualités ne sont pas innées, au contraire ces qualités
s'acquièrent par expérience et par formation. Ceci signifie qu'on n'est pas chef par
naissance, parce qu'on a hérité de la propriété de l'entreprise. Ainsi, les résultats
obtenus pour le compte de cette hypothèse vont dans le même sens que ceux
mentionnés ci-haut. En conclusion, notre troisième hypothèse est confirmée

98
CONCLUSION

Il était question dans ce chapitre d’interpréter les données obtenues des entretiens et de
les discuter sur la base des théories utilisées pour cette étude. Nous avons procédé à la
vérification des hypothèses retenues pour cette étude. Ensuite, dans le chapitre qui
précède, nous allons montrer l’implication tant théorique que professionnelle, puis des
esquisses de solution, avant de boucler notre travail par la conclusion générale.

99
CHAPITRE 6

APPLICABILITE DES RESULTATS

Les parties prenantes bénéficiaires de cette recherche sont entre autres les enseignants,
les dirigeants, les élèves et les parents d’élèves. De l’examen des différents résultats
obtenus des enquêtes de terrain et de la discussion, les implications tant théoriques que
professionnelles s’avèrent nécessaires afin de réduire les violences en milieu scolaire
tel que prévu par le ministre des enseignements secondaires de rendre les enceintes des
établissements scolaires propres. Les recommandations ainsi que les suggestions pour
des recherches futures ont été faites.

1. IMPLICATIONS THEORIQUES ET
PROFESSIONNELLES

Dans le cadre de ce travail, nous allons nous appesantir sur deux types d'implications:
l'implication théorique et l'implication professionnelle.

1. Implication théorique

Les approches théoriques utilisées dans le cadre de ce travail ont un impact positif au
travers des résultats que nous avons obtenus. Nous nous sommes appuyés sur la
théorie de la gouvernance, la théorie des acteurs stratégiques et la théorie des
organisations afin de montrer leur contribution dans ce travail. Au terme de cette
étude, nous avons pu vérifier que les facteurs interrelationnels de la gouvernance des
établissements scolaires favorisent les violences vécues au sein du lycée bilingue de
Domayo. Ce travail demeure une actualité que fait face bon nombre d'établissements
scolaires dans le monde à travers la montée de la violence sur enseignants en milieu

100
scolaire et sur le triangle national. Bon nombre de cas de violences faites sur les
enseignants défrais la chronique pour ce fléau. Ce problème se veut d'un encadrement
psychologique et moral des apprenants et enseignants qui en sont les principaux
bourreaux.

2. Implication professionnelle

Les résultats de cette étude nous révèlent qu'il était complexe de comprendre le
phénomène de la violence en milieu scolaire et de la gouvernance éducative axée sur
les relations interpersonnelles sans faire référence aux différents facteurs mesurés dans
ce travail. Alors, l'administration est un acteur principal du fonctionnement d'un
établissement scolaire qui est une institution autonome et qui est le temple du savoir.
Cependant, ce fonctionnement est entaché par de multiples violences que subissent les
guerriers de la craie. En effet, ce fléau est dû à la mauvaise gouvernance des chefs
d'établissement scolaire qui favorise des mauvais comportements de la part des élèves
sur les enseignants.

La recherche a montré de fortes interactions entre le management participatif, le


régime disciplinaire et le type de climat d’apprentissage. Il est admis par tous qu’un
climat d’apprentissage positif favorise la motivation à apprendre, et par conséquent
élimine les comportements violents des apprenants. A contrario, une gouvernance
éducative défavorable incite les élèves et les parents d’élèves à adopter des
comportements agressifs.
3.Stratégies préventives des violences en milieu scolaire

Les actions à mener pour lutter contre la violence en milieu scolaire se résume
dans le climat général d’un établissement scolaire.

Premièrement, il est question de mettre au sein des établissements scolaires, des


règles de discipline claires, équitables et non extrêmes fournissant des
opportunités de réussite à tous les élèves ( élèves de hautes et faibles capacités
intellectuelles), qui ont des attentes élevées mais réalistes envers les élèves, tout

101
en ayant une attitude positive, où les élèves ont des responsabilités en classe,
mais aussi où les enseignants et l’administration travaillent en bonne entente
sont des écoles où la violence scolaire sera réduite.

En second lieu, les actions à conduire doivent relever de dynamiques collectives


d’amélioration du climat d’apprentissage, de la sensibilisation des
professionnels de l’éducation, des élèves et des parents d’élèves, en s’appuyant
sur les conseillers d’orientation. Les conseillers d’orientation devront faire des
séances de thérapie aux groupes d’élèves délinquants, les conférences sur le
respect de la loi, les activités récréatives et une discipline plus rigoureuse ne sont
en général pas suivis d’effets (Bègue, 2004).

Les punitions et un climat de grande fermeté ne marchent pas. Une bonne fessée
et un climat plus sévère dans les établissements scolaires n’arrangeraient pas
bien des choses. Toutefois, Debardieux (2006) montre, en citant une recherche
réalisée en Afrique, que ce sont les établissements pratiquant le moins des
chatiments corporels par les enseignants et la direction de l’école que le
sentiment de sécurité des élèves est le plus développé, et surtout que plus les
enseignants sont sévères, plus les élèves sont également violents.

En plus, il est nécessaire d’intégrer les questions de discipline positive, de


gestion de classe et de normes sociales, culturelles et de genre dans la formation
initiale des enseignants. Former les enseignants, futurs dirigeants, à identifier les
actes de violence et à interroger les élèves sur ce sujet de manière appropriée.

Un autre point important est l’organisation des séminaires de renforcement des


capacités de partenariat dans la lutte contre les violences. Il sera dans cette
optique question de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative et son
environnement dans le cadre de partenariats renforcés. Une attention particulière
doit donc être apportée :

102
- Au respect des règles élémentaires de civilité et du règlement intérieur de
l’établissement scolaire.

- Au renforcement des procédures disciplinaires et de leur suivi dans les lycées


et collèges.

-Au renforcement de la protection des personnels

- A la prise en charge des élèves à haut risque de violence

-A l’accompagnement des personnels éducatifs dans la réalisation des taches


assignées.

Aussi, il faut mettre à la disposition des chefs d’établissement, un guide


d’accompagnement en cas de violence dans le cadre de leur fonction. Ledit
guide devra prévoir la mise en place d’un plan de prévention des violences,
incluant un programme d’action contre toutes les formes de violence en milieu
scolaire.

Les actions à mener doivent relever de dynamiques collectives d’amélioration


du climat d’apprentissage, de la sensibilisation des professionnels de
l’éducation, des élèves et des parents d’élèves en s’appuyant sur les conseillers
d’orientation scolaire.

Il importe de mettre sur pied une approche qui joint la discipline de la méthode
classique et la mise en valeur de la capacité intellectuelle de l’élève en tant que
constructeur du savoir par laquelle se distingue l’approche moderne.

Il serait utile de former aussi l’enseignant en matière de psychologie de l’enfant,


la communication. On peut aussi consacrer des heures de pratique en faveur des
futurs enseignants pendant leur formation dans les ENS sous forme de cours
qu’ils présentent dans des écoles en vue de les préparer au métier et les

103
familiariser avec les difficultés de l’enseignement de bonne heure pour qu’il
puisse être plus maitres de leurs situations.

Une bonne planification des activités, le renforcement positif des comportements lors
des séminaires, instaurer une capacité à soutenir et implanter des changements positifs
et mettre sur pieds un système d’apprentissage coopératif.

4.Renforcements des mesures préventives

Il est important de signaler que la violence scolaire est un problème mondial.


Cependant, des remèdes standards ne seront pas efficaces dans la mesure où le degré
de violence varie d’un établissement scolaire à un autre et d’une région à une autre.

Dans tous les cas, la prise sérieuse des mesures préventives pour régler la situation est
de plus en plus urgente. Une loi est censée pour ce faire naitre dans le but de donner à
ce problème un statut juridique en créant une loi indépendante qui traite les cas de
violence à l’école, même si on ne peut pas infliger des peines lorsqu’il s’agit des
élèves mineurs, des amendes peuvent être infligées aux parents d’élèves en cas de
commission d’infractions de leurs enfants. Ces mesures, bien que dures, peuvent
donner de bons résultats car les parents dans ce cas seront obligés de s’intéresser à
leurs enfants pour les protéger et pour se protéger

L’implication des parents pour la réduction de la violence en milieu scolaire s’avère


également nécessaire. Il serai pour ce fait important de former les parents lors des
réunions d’APEE sur les méthodes de prévention des violences en milieu scolaire.
Surtout les parents d’élèves à haut risque de violence, devront être convoqués pour être
entrainés au raisonnement moral, à la résolution de problèmes sociaux, ceci par le
truchement d’un psychologue scolaire qui est le conseiller d’orientation.

Aussi, il serait important de temps en temps de regrouper les élèves à haut risque de
violence en petit groupe et les impliquer dans des activités intéressantes de
l’établissement.

104
Les stratégies pour les élèves et les enseignants face à la violence sont :

-La médiation scolaire.

La médiation scolaire débute par la sensibilisation au conflit. Cette phase permet aux
élèves de réfléchir à différentes manières de résoudre des conflits. Le premier point est
de présenter des situations de vie aux élèves délinquants, c'est-à-dire partir des conflits
dans le quartier, puis de leurs demander d’expliquer les rôles de la justice et de la
police dans de tels événements. Ensuite, revenir dans l’établissement pour leur faire
raconter leurs propres défauts, puis en venir aux personnes qui jouent le rôle de la
justice pour régler ce type de problèmes.

La seconde phase est celle de la sensibilisation à la médiation.

Le premier point étant de commencer par questionner le groupe d’élèves à haut risque
de violence sur le sens de la médiation, puis exposer aux élèves différentes formes de
gestion de la médiation. Comme la négociation, la conciliation, l’arbitrage ou le
jugement.

Exposer ensuite la parabole de l’orange. Une mère revient du marché avec une seule
orange pour ses deux enfants, les élèves doivent trouver une issue à cette histoire,
sachant que les deux enfants veulent l’orange.

Le personnel administratif

Le personnel éducatif, grâce aux connaissances de cette étude, serviront de conseillers


aux élèves et fourniront un environnement de classe propice à un apprentissage
optimal afin d’aider les élèves à s’engager dans une interaction constructive entre pairs
pendant les cours pour rendre les enceintes d’établissement scolaire propre tel que
instruit par Madame le ministre des enseignements secondaires.

La direction, grâce aux connaissances issues de cette étude, s’efforcera également de


superviser et sensibiliser les enseignants à structurer la gestion de la classe pendant le
cours afin que l’élève délinquant se sente plus impliqué dans le processus
d’apprentissage.

105
Le personnel enseignant

Grâce à cette étude, l’enseignant pourra planifier les activités d’enseignement, car la
planification collaborative rendra les élèves plus impliqués dans le processus
apprentissage-enseignement afin de réduire les écarts de comportement.

Les enseignants devront également reconnaitre le fait qu’il existe à la fois des élèves
au comportement agressif et des élèves au bon comportement dans une même classe.
C’est pourquoi ils devront être familiers dans leur méthode d’enseignement en
oubliant les difficultés que présente la gestion de classe.

Conscient du fait que la société considère l’enseignant comme une personne ressource
de transmission des valeurs, des compétences et habilités qui sont chères aux élèves,
l’enseignant doit s’efforcer de maintenir une perception positive dans l’esprit des
apprenants en s’efforçant d’être simples, aimants, tolérants, patients et en compatissant
les problèmes des élèves

Les élèves

D’après les résultats de cette étude, les élèves, pour leur part, seront sérieux dans leur
apprentissage et éviteront les attitudes négatives. Ils devront également écouter les
conseils de leurs enseignants, dirigeants et des parents. Ils devraient développer un
intérêt pour l’école.

Grace à cette étude, les élèves apprendront à entretenir une relation positive à l’école
avec leurs enseignants, leurs dirigeants et leurs amis.

Sur cette base, certains élèves ont tendance à ne pas aimer l’école parce qu’ils
détestent l’enseignant et non le processus d’apprentissage. Par conséquent, les élèves
et les enseignants doivent toujours entretenir une relation cordiale à l’école et hors de
l’école.

Les parents

106
A travers cette étude, les parents devront apprendre à leurs enfants de respecter les
enseignants. Le parent devra fournir le support et un encadrement nécessaire à leurs
enfants et sensibiliser leurs enfants sur le respect des normes et valeurs de la société et
en particulier le respect du règlement intérieur de l’établissement fréquenté. Ceci est
dû au fait que certains élèves développent des attitudes négatives envers leurs
enseignants vu le rang social de ces derniers.

Le personnel administratif

Le conseiller d'orientation en tant qu’encadreur psychosociale, devra donner un regard


nouveau sur la prise en charge des cas de violence en milieu scolaire afin de permettre
aux chefs d'établissement scolaire une gouvernance efficiente. Grace aux résultats
obtenus de cette recherche, le conseiller d’orientation pourra développer des
techniques appropriées et des programmes pour aider et assister les chefs
d’établissement et les élèves lors des assemblées et des cérémonies de levée des
couleurs, à réduire le phénomène de violence en milieu scolaire.

RECOMMANDATIONS

Sur la base des résultats obtenus des enquêtes de terrain, les recommandations
suivantes seront faites au personnel éducatif, aux élèves, parents et aux conseillers
d’orientation d’aider à assurer un climat convivial au sein des institutions
d’enseignement scolaire.

Recommandations à l’endroit des enseignants

Certains enseignants ont du mal à s’adapter à un milieu où règne un climat de


violence, ce qui impacte négativement leurs performances et leur personnalité et par
conséquent, on enregistre des mauvais rendements scolaires. C’est pourquoi chaque
chef d’établissement, accompagné de ses collaborateurs, en plus du règlement intérieur
de l’établissement, doit développer des stratégies personnelles pour pouvoir maintenir
un climat de paix dans son établissement.

107
Le personnel enseignant devra aussi reconnaitre le fait qu’il existe des apprenants aux
horizons divers avec chacun son comportement. Il est pour cela nécessaire de faire une
bonne planification des activités scolaires, précisément lors des premiers contacts avec
les élèves.

Recommandations à l’endroit des parents d’élèves

-Faire le plaidoyer pour que l’école devienne ami des élèves

-contribuer à l’amélioration des infrastructures scolaires de l’école (en espèce ou en


nature)

-Éduquer les enfants à la maison en matière de comportements agressifs

- Fournir le matériel scolaire et tous les encouragements nécessaires à leurs enfants


pour réussir leurs études. Ceci parce que certains élèves adoptent des comportements
négatifs envers leurs enseignants, ce qui démotive ces derniers.

Recommandations à l’endroit des élèves

Quant aux élèves, il est recommandé qu’ils doivent être conscients du fait que la
première impression n’est toujours pas la bonne et pourra les amener à avoir une
mauvaise perception de leurs responsables éducatifs. Ils doivent aussi être conscients
du fait que leur apprentissage n’est pas de la seule responsabilité des enseignants, mais
de toute la chaine éducative, ainsi il est nécessaire de créer des relations personnelles
conviviales serait un avantage pour eux.

Recommandations à l’endroit des responsables de l’établissement scolaire

Les responsables scolaires doivent sensibiliser continuellement les élèves lors des
assemblées, des cérémonies de levée de couleurs sur la valeur du respect des
institutions éducatives dans leur vie et les motiver de faire plus d’efforts sur leur
apprentissage.

Ils doivent aussi suivre les enseignants, les motiver à faire leur travail normalement en
évitant de considérer les élèves comme des ennemis ou rivales

108
4.SUGGESTIONS POUR DES ETUDES FUTURES

Après avoir analysé les résultats et les recommandations faites, plusieurs suggestions
ont été faites sur lesquelles d’autres recherches pourront être axée.

- Cette étude a été menée pour étudier l’impact de la gouvernance scolaire sur
les violences que subissent les enseignants en milieu éducatif. L’étude s’est
limitée à une seule région, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Une
étude plus complète pourrait être réalisée dans d’autres régions du pays afin
qu’elle puisse aider à généraliser les résultats au niveau national.
- Une autre proposition est qu’un sujet similaire tel que celui-ci devrait être
effectué dans d’autres établissements scolaires, comme les établissements
d’enseignement privé laïc, les établissements d’enseignement privé
confessionnel.
- Egalement, l’étude s’est limitée à trois sous variables à savoir le manque de
management participatif, le mode de gestion de la discipline et le mode
d’organisation scolaire. D’autres études devront inclure des variables telles
que l’environnement de classe, la méthode d’enseignement des enseignants,
la perception des élèves des facteurs de violences sur la personne de
l’enseignant et comment est-ce que les élèves et les parents d’élèves
voudraient que la gouvernance scolaire soit afin de rendre les enceintes des
établissements scolaires propres comme l’a instruit Madame le ministre des
enseignements secondaires et bien d’autres.

109
CONCLUSION

Ce chapitre était consacré aux implications tant théoriques que professionnelles.


Ensuite il était question de présenter tour à tour les recommandations, les esquisses de
solution et faire des suggestions pour des études futures afin de sensibiliser au mieux
la communauté éducative sur les méfaits de la violence en milieu scolaire.

110
CONCLUSION GÉNÉRALE

L’étude portant sur la gouvernance scolaire et les violences faites aux enseignants a
permis de cerner les perceptions et les pratiques des différents acteurs de l’école en
relation avec la question de la violence scolaire.

Tout d’abord, le problème de gouvernance scolaire constitue au niveau secondaire


pour la plupart des pays une entorse majeure dans l’atteinte de l’Objectif du Millénaire
pour le Développement d’ici 2035. Ainsi, l’on doit se poser la question de savoir, en
quoi les facteurs internes de la gestion d’un établissement scolaire favorisent les
violences que subissent les enseignants en milieu scolaire ? Dans le cadre de cette
recherche, c’est apprendre à la direction scolaire comment éviter les actes de violence
des élèves et de leurs parents tels que le refus de participer, les coups et blessures, les
injures, sortir sans permission etc…

Il ressort de nos investigations que le milieu scolaire du lycée bilingue de Domayo


reste toujours confronté à de nombreux problèmes en matière de management et
favorise de ce fait les violences faites aux enseignants en milieu scolaire.

Premièrement, les résultats obtenus nous montrent que l’absence de management


participatif, la mauvaise gestion de la discipline et le mauvais type de climat
d’apprentissage persistent au lycée bilingue de Domayo. Pour cela, certains
enseignants se plaignent d’être victimes des actes de violence comme l’a affirmé
Cusson (1990) ; les conduites violentes sur enseignants ne sont pas un phénomène
nouveau. Pourtant, il semble que, depuis quelques années, elles atteignent « un seuil
au-delà duquel la qualité de la vie scolaire est compromise ». La principale
conséquence de cette violence est l’instauration d’un climat de peur qui afflige autant
les élèves que les enseignants, et qui affecte la mission de l’école.

En effet, malgré les efforts du gouvernement dans la lutte contre les violences en
milieu scolaire, La question des violences en milieu scolaire nécessite pour ce faire des
interrogations. Il faut obtenir pour ces enfants violents ce que la vie, jusqu’à présent
n’a pas su leur apporter : avoir des relations significatives et de qualité avec des

111
adultes complaisants et compréhensifs, de prendre des moyens pacifiques pour régler
les querelles et les différends. C’est pourquoi notre sujet de recherche intitulé
« gouvernance scolaire et violences faites aux enseignants : cas du lycée bilingue de
Domayo » traite certes du besoin d’éducateurs, mais surtout d’idéaux et de projets de
vie donnant un sens à la relation éducative. Le caractère massif des actes de violence
révèle un dysfonctionnement de l’éducation. Les enfants ne naissent pas en ayant le
sens de la loi, ils ne savent pas, ils ont besoin d’apprendre par l’intermédiaire d’adultes
(Anatrella, 1995) d’où l’implication de toute la communauté éducative dans le
processus d’apprentissage.

Nous avons pu relever un manque d’implication de la part des chefs d’établissement


scolaire dans la lutte contre ce fléau. Ceci laisse apparaitre un défaut du cadre
administratif et la mise en œuvre du processus de lutte contre les violences faites sur
les enseignants. Nous avons choisi une recherche qualitative avec un échantillon de
cinq sujets de sélection par choix raisonné. Après avoir collecté les données sur le
terrain, nous avons procédé par une analyse de contenu des discours de chaque
enquêté.

Il convient de relever que ce travail par d’une hypothèse selon laquelle le système de
management mis en place au lycée bilingue de Domayo favorise les violences que
subissent les enseignants en milieu scolaire. Pour la vérifier, nous l’avons éclaté en
trois hypothèses spécifiques qui traduisent les différents paramètres explicatifs de ce
dont nous entendons par gouvernance scolaire pouvant favoriser les violences que
subissent les enseignants. Ces hypothèses sont formulées comme suite :

-Le management participatif a une relation significative avec les violences que
subissent les enseignants au lycée bilingue de Domayo.

Le régime disciplinaire a une relation significative avec les violences que subissent les
enseignants au lycée bilingue de Domayo.

Le type de climat d’apprentissage a une relation significative avec les violences que
subissent les enseignants au lycée bilingue de Domayo.

112
La première hypothèse analysée démontre qu’il y a une absence de gestion du pouvoir
participatif au lycée bilingue de Domayo qui se manifeste à travers une mauvaise
collaboration du personnel enseignant. Ce qui nous a permis de confirmer cette
hypothèse. Cependant, il existe un lien entre l’absence de management participatif et
les violences que subissent les enseignants au lycée bilingue de Domayo.

La deuxième hypothèse démontre une forte implication d’indiscipline des élèves, ce


qui montre qu’il y a un lien entre le régime disciplinaire et les violences que subissent
les enseignants au lycée bilingue de Domayo. La dernière hypothèse démontre
également un mauvais type de climat d’apprentissage qui nous permet aussi de
confirmer cette hypothèse. Il existe un lien entre le type de climat d’apprentissage et
les violences que subissent les enseignants au lycée bilingue de Domayo.

Nous nous sommes appesantis sur la théorie de la gouvernance, la théorie des


organisations et la théorie de l’acteur stratégique pour expliquer les variables de cette
recherche. Pour ce faire, pour améliorer le style de management mis en place dans nos
établissements scolaires afin de diminuer les violences en milieu scolaire, chaque
maillon de la chaine éducative doit prendre conscience du rôle qu’il doit jouer, de la
tâche qui lui est assignée afin de contribuer de façon significative au combat
d’harmonie scolaire au Cameroun et particulièrement dans la région de l’Extrême-
Nord.

De ce fait et au vue de ces différents résultats, il est possible de fournir quelques pistes
de pratiques de la gouvernance scolaire permettant de réduire les violences en milieu
éducatif. Toutefois, des ajustements pédagogiques et didactiques sont encore à
envisager, ce qui est bien normal au regard de cette étude. Il serait donc pertinent
d’interroger d’autres enseignants novices ou expérimentés, pour observer comment
eux, ils parviennent à construire une gouvernance positive en matière d’éducation à
mesure de limiter les violences en milieu scolaire.

113
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ahmed, S (2004). Management et système d’organisation. Université Gaston Berger
DEA.
Alain Letourneau, (2009), « Les théories de la gouvernance. Pluralité de discours
enjeux éthiques ». Vertigo la revue électronique en .science de l’environnement
Hors-série 6, URL :http//vertigo.revues.org/index8891.html.
Amches , D.1 (2010), La médiation dans la vie sociale et politique CLUJ-NAPOCA. .
Thèse de doctorat.
Anatrella,T. (1995). « La violence transgression » ; La violence chez les jeunes,
compréhension et intervention. Yvon L’ABBE. Montréal ;Sciences et Culture
Andres J.L (1998). Former des enseignants à travailler dans les établissements des
.classesdifficiles. Paris : UNESCO
Angers (1992). Initiation pratique à la méthode des sciences humaines. Montréal :
Collection les sciences humaines
Angers (1996), Initiation pratique à la méthodologie de recherche en science humaine,
Québec : CEC
Apter,S.et Goldstein, (1986).Youth Violence, Programs & Prospects, Pergamon Press,
New York
Arendt.H (1961), The human condition Chicargo, University of Chicargo
Barrere, A (2006), « Sociologie des chefs d’établissement managers de la republique
paris :PUF
Bayada, B et Boubault G, (2004), pratique d’éducation non violente, paris Charles
Leopold Mayer
Bernabe,G et gérard, H.C (1987).Administration scolaire théâtre et pratique. Montreal
Paris.
Blanchard-Laville, C. (2006). Potentialités sadomasochiste chez l’enseignant dans sa
pratique, Connexion 2(86).P.103-119.
Blaya C. (2010). Décrochage scolaire : parent coupables, parents décrocheurs ?
Eduquer et prévenir : ce que fait l’école, l’école comme lieu pour la prévention
informations sociales (161).P.46-50.

114
Bouvier .A (2011), Le management cognitif d’un établissement scolaire : Vers un
pilotage Intellectuel de l’action, CRDP de poitou : Charentes poitiers
Bovoy.M (2008), la violence faite à l’école, apprendre à vivre ensemble, Paris : fabert
Cabane, P (2013),Mantiel de gouvernance d’entreprise, new-york. Eyrolles
Carra, C &Galand B, (2012).Prévenir les violences à l’école, Paris : PUF.
Charles, C.M. (1997), La discipline en classe : modèles doctrine et conduit, Bruxelles :
De BOECK.
Charlot, B & Emin. J.C. (2000).Etats des savoirs violences à l’école Paris : Editions
Armand Colin.
Chicoutimi. Gaetan. Morin. Coombs, P. (1968). La crise mondiale de l’éducation
Analyse de système. Paris : PUF.
Crozier, M. et Friedberg. E. (1981), L’acteur et le système. Paris PUF.
Cusson, M.(1990). « La violence à l’école : le problème et les solutions ».
Apprentissage et socialisation, vol 13 n°3, septembre 1990, pp213 221.
Debardieux E. (2001). Le savant la politique et la violence vers une communauté
scientifique européenne sur la violence à l’école. Paris PUF
Deschenes C. (2001). Les habitudes de vie des étudiants à risque d’échec. Chicoutimi
Québec
Délchet Richard. J. Auvinet (1970). L’école et la réussite scolaire la revue Française
de Pédagogie, volume 12. P. 36-37.
Delors J. (1996), l’éducation un trésor est caché dedans. Paris edition OdileficohNew-
York : Free-Press
Dendsheere, G. (1979), dictionnaire de l’éducation et de la recherche en science de
l’éducation avec lexique Français, anglais Paris :PUF
Dobach&Dobach (1979), violence againwife.Thecalenceagaint the patriarchy New-
York : Free-press
Dupaquier (1999), La violence en milieu scolaire. Paris : Press universitaire de France
Frederick,T (1911) l’organisation scientifique du travail. Paris Multimédia

Friedberg, E. (1997). Le pouvoir et la règle : Dynamique de l’action organisée. Coll«


Points essais » Paris : Ed Du seuil.

115
Friedberg, E. (2006) . Jeux d’acteur. Enjeux de pouvoir. Paris Multimédia

Galtang,J. (2019) En transcendance et transformation des conflits : Une introduction


aux métiers de médiateurs. Yaoundé : PUPA

Gasparini, R. (2000), Ordres et désordre scolaires, la discipline à l’école primaire


paris. Grasset

Gaubin ,J-P (2002), Pourquoi la gouvernance ?Paris : Presse de science Po. « La


bibliothèque du citoyen »

Grawitz M. (2000). Lexique des sciences sociales. Paris édition Dallez

Guillotte, A. (1999). Violence et éducation Paris : Presses universitaires de France

Hebert, J (1991). La violence à l’école guide de prévention et technique. Montréal.


Logiques

Henri. M.-F (1917). Administration industrielle et générale. Paris h. Dunod et E. Pinat

Hiragayem. M.F(1998). Le harcèlement moral : la violence perverse au qoutidien


femme sous emprise syros-la decouverte.

Jean. Y.M. (1971). L’école et les sociétés traditionnelles au Cameroun septentrional.


Orstrom. P.295-335.

Kuntz. L.L. (2000). Zéro de conduite. Courrier de l’Unesco.


http://pluto.Unesco.org/courrier/2000-01.fr/apprend/txtl.htm.

Lacroix A et Létourneau.A. (2000) Méthode et intervention en éthique appliqué.


Montreal : Fidel

Langlois, L et Lapointe, C (2000) le leadership en éducation plusieurs regarde une


même. Passion (75-93). Montrealchenelière Mac Graw- Hill

Légende, R (1993). Dictionnaire actuel de l’éducation. Montréal : Guerim Max,


(2010), pour une introduction à la sociologie. Les valeurs les idées et les
intérêts, Paris : PUF.

116
Leville ,J-L Hoarau C (dir). (2008), La gouvernance des associations toulouse.
EditionsEres.

Lindstrom-P : Campart-M ; Mancek-C, (trad ; debarbieux-e, trad ; debardieux-eric,


(d). (1998), brimades et violence dans les écoles à l’écolesuédoise : Une revue
des recherches et des politiques de préventions ; la violence à l’école : approche
européenne revue française de pédagogie. N0 123. p.123-151.

Max W (2010), pour une introduction à la sociologie ; les valeurs les idées les intérêts

Michel, C (1994). Acteurs et système : l’analyse stratégique des organisations,


colloque de cerisy. LibrairieEyrolles.

Musaazi J.C.S (1985). The theoryand practice of education administration

Painttereau,D-Y (2010), le rôle pédagogique du chef d’établissement : nouvelle


mission, nouveau outils : Paris Berger – Levrault

Pierre (2003). Défis de la « Gouvernance » dans la démocratie. Institut de recherche et


débat sur la gouvernance, Fondation paris : Charles Léopold Mayer.

Pierre(2016). La bonne gouvernance Paris : Charles leopold Mayer

Pires, A.p (1997), « Échantillonnage et recherche qualitative » : essai théorique et


méthodique : La recherche qualitative. Enjeux épistémologique et
méthodologique, 113 – 169, In http//www.injac.cajmt-sociologue.2021.

Reboul, O. (1995). La philosophie de l’éducation. Paris : PUF

Roux-Perez, Th. (2006), « représentation du métier d’enseignant et rapport à la


formation chef des étudiants » en Spat volume 27 –Eté 2006 STAPS
2006/3(N°73), pages 57 à 69.

Tabodo M. D. (2016), la violence à l’Université au Cameroun : Acteur,modes ,


facteurs et impacts sur la formation des étudiants, mémoire du MARDIF,
Université de Rouen, CNED, France.

Titley, F.(1993). « La violence à l’école : place à la prévention», Le Droit, Ottawa


Hull, P13.

117
Tsafack, G (2004), Comprendre les sciences de l’éducation. Paris : L’harmattan

UNESCO. (2002). Forum sur l’éducation pour tous. Tenir un engagement collectif
Dakar, Sénégal 26 -28 Avril.

Vitaro, F.,P.L.Dobkin, C.Gagnon, et M.Leblanc .(1994). Les problèmes d’adaptation


psychosociale chez l’enfant et l’adolescent : prévalent, déterminants et
prévention, Ste Foy, Presses Université du Québec.

W. william, N (1977), the process of management concept behavior and pratice (


4 Edition ) .Paris : Prentice Hall.
e

118
ANNEXE N°1
GUIDE D’ENTRETIEN

Madame / Monsieur,

C’est dans le souci d’identifier les pratiques pertinentes de gouvernance dans les
établissements scolaires et leur lien avec les violences faites aux enseignants que nous
nous jugeons nécessaire de réfléchir sur le thème : gouvernance scolaire et violence
faite aux enseignants en milieu scolaire ; cas du lycée bilingue de Domayo en vue
d’apporter notre contribution à rendre les enceintes des établissements propres.

Thème (A) : Identification des informateurs

Nom :

Prénom :

Age :

Poste occupé :

Diplôme le plus élevé :

Thème (B): Le manque de management participatif

Question 1 :Pensez-vous qu’il y a un rapport entre la participation à la prise de


décision au sein de l’établissement et les violences sur enseignant ?

Question 2 : Selon vous, la qualité de relation entre l’administration et les enseignants


peut-elle être à l’origine des violences que subissent certains enseignants en milieu
scolaire ?

Question 3 : Le mode d’organisation des associations et le mode de management du


personnel sont-ils des raisons des comportements perturbateurs en milieu scolaire ?

Thème (C) : Le régime disciplinaire

119
Question 1 : Le mode d’intervention et le type de sanction infligée favorisent-ils les
violences sur la personne de l’enseignant en milieu scolaire ?

Question 2 : La stratégie de lutte contre les violences et le mode de management des


conflits sont-ils l’une des raisons des violences que font face certains enseignants ?

Thème (D) : Le type de climat d’apprentissage

Question 1 : Selon vous, l’effectif des classes ou la visite de classe favorisent-ils les
violences sur enseignants en milieu scolaire ?

Question 2 : Le système d’évaluation et le rythme scolaire sont-ils des facteurs de


violence sur enseignants ?

Thème (E) : Les violences sur enseignant

Question 1 : Pouvez-vous nous décrire une scène de violence dont vous êtes victimes
ou avoir assisté ?

Question 2 : Dites-nous les types de violence et les stratégies de sécurisation mises sur
pied au sein de votre établissement ?

PRESENTATION DES VERBATIM

Présentation des verbatim en fonction des questions posées :

Questions Participants Verbatim

Les responsables sont convoqués


Q1 : Comment pouvez-vous
quelques fois avec leurs parents et la décision
comprendre la relation qui
S1 finale revient au conseil de discipline sur la
existe entre le mode de
base du règlement intérieur. L’encadrement
gouvernance des
coercitif traditionnel est la source des
établissements scolaires et le
problèmes de comportement dans notre

120
établissement. Nous avons un soucis lié à la
phénomène de la violence
collaboration du personnel malgré le fait que
faites aux enseignants au lycée
chaque maillon a une feuille de route bien
bilingue de Domayo ?
définie et que l’administration a pour rôle de

Q2 : Le management suivi et d’assurance de l’atteinte des objectifs.

participatif, le régime Le travail est moins collaboratif. Le lycée

disciplinaire et le type de bilingue de Domayo a une APEE qui en début

climat d’apprentissage sont- d’année fait budget et un projet en fonction des

ils, selon vous des causes de moyens et des besoins de l’établissement. Nous

violences sur enseignants au intervenons en fonction des causes de

lycée bilingue de Domayo? comportement perturbateur. L’intervention en


public amène l’apprenant à se rebeller. Nous
arrivons difficilement à nous entendre dans la
mesure où la hiérarchie n’accepte que les
décisions prises par certains. La sensibilisation
des élèves lors des cérémonies de levée des
couleurs, la sensibilisation des enseignants lors
des assemblées générales du personnel et les
conseils d’enseignements. Je cherche à détecter
la cause de la perturbation que de punir
directement l’élève au comportement fautif. Ici,
les classes sont surpeuplées, le ratio de 60
élèves par salle n’est pas respecté. L’enceinte
du lycée bilingue de Domayo n’est pas
sécurisée, ce qui engendre certains
comportements agressifs des élèves et leurs
parents ? Certains responsables administratifs
font preuve de partialité, ce qui engendre des
réactions de colère des élèves. Nous avons
enregistré quelques cas : un élève a insulté un
enseignant au rassemblement. Nous
rencontrons pour la plus part du temps des
violences verbales de la part des élèves-filles, le
cas d’insubordination des garçons vraiment pas
de violence physique. Les violences que
subissent les enseignants conduisent à la
démotivation, à la démoralisation, à

121
l’absentéisme des enseignants. Les mesures
prises par le gouvernement sont insuffisantes,
les surveillants généraux doivent avoir tous les
pouvoirs, seulement l’objectif est de faire
régner la discipline au sein de l’établissement.

La violence scolaire provient de


plusieurs causes à savoir :

Il y’a tellement de jeunes enseignants qui


S2
sortent des écoles ces dernières années et
certains élèves n’acceptent pas être enseignés
par leurs égaux ce qui provoquent le mépris
envers certains enseignants, et la direction ne
manifeste aucun intérêt pour le retour de la
discipline. On observe et on valorise certains
comportements agressifs de peur de perdre ses
privilèges

Au-delà de çà nous avons entre autres :

- Le retrait du fouet à l’école dès l’école


primaire ;
- Les parents qui font savoir que les
enseignants n’ont pas le droit de fouetter et si
quelqu’un ose il aura affaire à eux ;
- Les enfants qui sachant qu’ils ont des
droits, même leurs parents ne parviennent plus
à les contrôler ;
- Les enseignants partagent les filles avec
leurs camarades ;
- Les enseignants qui jouent et vont au
bar, en boites prennent dans ces boites et bars et
autres avec les élèves ;
- Les chefs d’établissement qui
réadmettent les élèves exclus au profit de

122
l’argent ;
- L’excès de zèle et d’autorité de certains
enseignants ; qui ne savent pas ménager bâton
et carotte ;
- La mystification des enseignements par
certains enseignants pour avoir les groupes de
répétition.

Les enseignants qui sortent avec leurs


élèves et se retrouvent parfois en train de
discuter avec les camarades, ils sont dans les

S3 bars avec leurs élèves, leurs élèves jouent le


rôle de 10 au quartier pour leurs enseignants sur
les élèves et ça suscite la révolte. Pour les
élèves ; la prise des stupéfiants et alcool, la
mauvaise éducation dans certaines familles, la
puberté.

Aussi certains enseignants mettent trop


le cœur alors que personne ne respecte plus
l’éducation. La société d’aujourd’hui veut juste
les diplômes parce que les critères pour accéder
à certaines choses n’ont plus changé.
L’enseignant est donc devenu un faire-valoir.
Ainsi qui ne veut pas juste considérer ce métier
comme un gagne-pain auront toujours des
problèmes avec les élèves. Moi je leur dis
chaque fois que j’entre en classe que mon seul
objectif c’est sortir de leur classe comme je suis
entré. Et donc si la gestion de leur salle me
dépasse je fuis.

123
Du côté de l’enseignant la misère a
poussé beaucoup à entretenir de mauvaises
relations humaines avec les enfants qu’ils

S4 enseignent. Un enseignant emprunte l’argent


d’un élève doit être respecté comment ? un
enseignant qui exige aux élèves de lui apporter
des avocats, mangues, plantains… un
enseignant qui s’habille mal, qui fait aussi
preuve d’incompétence ne saurait être respecté,
discuter des copines avec ses mêmes élèves
c’est lamentable.

Et du coté des élèves

La première cause est la mauvaise suivie des


enfants à la maison, le laisser aller, on gronde
plus ses propres enfants, l’illettrisme de certains
parents est vraiment la cause de tous les
problèmes.

La conquête des jeunes filles, le mépris


sans charisme professionnel et social envers les
élèves, la surenchère de la personnalité de

S5 l’enseignant, le commérage caquetant des


enseignant qui disent tout sur la vie privée des
élèves dans le but de les humilier et tout ceci
réveille les élèves qui voudraient récupérer
leurs dignité et leurs statut à tout prix se mettent
en fiefs de gangsters se nourrissant franchement
des produits à stupeur proférant comme les
moins, l’objectif… bastonnade, injures,
pamphlets aux enseignants ; agressions et viol

124
des enseignantes.

S6 La violence mérite une étude assez


rigoureuse et objective pour ne pas qu’on
sombre dans les stéréotypes. La plupart voit la
violence de l’apprenant et le cloue sur le pilori
sans pour autant s’interroger sur son/ses
origines.

- Nos élèves deviennent de plus en plus


violents. On incrimine l’impact de la télévision,
des films etc. mais je vous le dis en vérité avec
ou sans télé on est tous violents car nous
hébergeons passions, tendances, émotions,
instincts… sauf que cette partie animale se
manifeste différemment. Les jeunes adolescents
du lycée ont besoin d’un encadrement et d’un
cadre où ils se sentent en sécurité car ils
traversent une période de turbulences ;

- L’adolescence signifie on tue l’enfance


et on défie l’adulte mais qui est donc en face de
cet « être bouleversant ou bouleversé ?

- Des gens sans vocation, d’anciens


tricheurs qui n’ont pas assimilé leurs leçons de
psychologie. Dun programme de psychologie
aux contenus saupoudrés

- Des attachés à l’appât de gain ;

- Des gens venus dans le métier pour des


considérations pécuniaires et non par élan de
cœur ;

125
- Des résistants à toute innovation ;

- Des gens qui comptent les jours du


mois pour leurs cotisations ;

- Le leadership violent ;

- Le comportement et l’attitude d’esprit


d’un leader peut éveiller des relents de violence
chez le jeune adolescent ;

- Je l’ai observé il y’a quelques jours


dans une formation normale où on met un jeune
à genoux au cours d’une cérémonie de levée
des couleurs. Pourtant orientation de
l’éducation au Cameroun proscrit tout
châtiment corporel. C’est le travail des leaders
qui, faibles en raison de leur mauvaise
qualification s’affirment par la violence. Doit -
on humilier un adolescent en public ?

- Dans nos sociétés où on embrasse un


métier faute de mieux, où on dribble les cours
en formation sans être inquiétés certains sur le
terrain on dirait coquilles vides justes fades à
qui on confie l’éducation des personnes qui ont
du mal à se comprendre eux-mêmes q

- Renforcer les programmes de


formation. Quelques modules de psy pendant
18 mois c’est insuffisant. L’introduction de la
psy dans toutes les filières dès les premières
années à l’université serait la voie du salut ;

- Les enseignants sans équipements ou


mal équipés. Il suffit d’interroger un enseignant
sur la conduite face à un adolescent que du
coup tu reçois des contestations. Pour eux la

126
faute vient toujours de l’élève. C’est lui le mal
éduqué, le magicien…

- Les élèves se confient. Une élève


déclare « madame je n’aime pas qu’on me crie
dessus si on veut j’observe qu’on me prenne
calmement. » A-t-elle raison ? oui c’est sa
nature. Chez elle le style de leadership
démocratique qui marche mieux.

- Des enfants mal orientés. Des enfants


innovateurs n’ont pas besoin de l’éducation
formelle ils veulent être orientés dans leurs
métiers de prédilection très tôt. Ils peuvent vous
servir de la violence parce qu’ils ne se font pas
entendre.

- Nos conseillers d’orientation de luxe


tous peuvent solliciter cette filière qu’on soit
menuisier, maçon on peut devenir conseiller
d’orientation. Les instructions de la circulaire
de 1972 instituant cette filière à l’ENS du
Cameroun sont foulées aux pieds.

- Ces enfants violents par l’éducation


parallèle. L’avènement de la TV a révolutionné
les mentalités. On laisse les enfants regarder
des films d’horreur et d’autres et l’imitation
différée ne tarde plus

Nous sommes tous capables des actes


de violence à l’école.

127
ANNEXE 2

AUTORISATION DE RECHERCHE

128
ANNEXE 3 : ATTESTATION DE NON-PLAGIAT

République du Cameroun Republic of Cameroon


Paix – Travail – Patrie Peace – Work – Fatherland
----------- -----------
Ministère de l’Enseignement Supérieur Ministry of Higher Education
----------- -----------
Université de Maroua The University of Maroua
----------- -----------
École Normale Supérieure Higher Teachers’ Training College
------------ -----------
Département des Sciences de l’Éducation Department of Sciences of Education
------------ -----------
B.P./P.O. Box : 55 Maroua ensmaroua@univ-maroua.cm
Tel : 00(237)222295000/Fax : www.ensmaroua.cm
00(237)222295088

ATTESTATION DE NON-PLAGIAT
Je soussigné(e) ………GALLE Simplice……………………………..………………,
matricule : ……20C0042N……………………, inscrit dans la filière : Sciences de
l’éducation, niveau : Master 2, option : Planification et administration de l’éducation,
atteste que mon mémoire intitulé « Gouvernance Scolaire et Violences Faites aux
Enseignants en Milieu Educatif : cas du lycée bilingue de Domayo » est le fruit
d’un travail personnel. Je n’ai ni contrefait, falsifié, copié ou plagié l’œuvre d’autrui ni
totalement ni partiellement dans le but de la faire passer pour mienne.Toutes les
sources d’information ayant servi à la rédaction de ce travail, sont référencées de
manière exhaustive et correcte dans la bibliographie figurant à la fin du mémoire.
Je suis conscient(e), après avoir pris connaissance des documents d’information et de
prévention du plagiat émis par l’Université de Maroua, que le plagiat constitue une

129
faute grave et répréhensible, pouvant être sévèrement sanctionnée par le règlement de
l’Université.

Fait à Maroua-Kongola le……………

Signature de l’étudiant(e) Visa de l’encadreur

ANNEXE 4: LOI N° 98

130

Vous aimerez peut-être aussi