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Promotion Immobilière Au Maroc Spécificités, Processus Et Proposition D'une Démarche D'audit.
Promotion Immobilière Au Maroc Spécificités, Processus Et Proposition D'une Démarche D'audit.
PAR
Amin HADRI
Mai 2013
MEMBRES DU JURY
Suffragants :
- M. Abdelmejid FAIZ – Expert-Comptable DPLE
- M Mohamed HDID – Expert-Comptable DPLE
DEDICACE
A la mémoire de ma mère
A ma famille
A mes amis.
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REMERCIEMENTS
Mes remerciements les plus sincères sont adressés à Messieurs FRAIHA Mostafa mon
maître de stage & EL HAMZA M’Hammed mon directeur de recherche, pour l’aide et
le temps qu’ils ont bien voulu me consacrer et sans eux ce mémoire n’aurait jamais vu le
jour.
J’exprime ma gratitude à mes parents, mes frères, mes sœurs, et ma famille qui m’ont
toujours soutenu et encouragé tout au long de mes études.
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Sommaire
AVANT PROPOS ................................................................................................................................. 6
Introduction générale ............................................................................................................................ 7
Première partie : Spécificités et processus de la PI. ......................................................................... 11
Introduction de la première partie .................................................................................................... 12
Chapitre 1 : les intervenants et le processus de la PI ....................................................................... 14
Section 1 : Intervenants dans la promotion immobilière .................................................................. 14
Section 2 : Processus de la PI............................................................................................................ 17
Chapitre 2 : Le cadre comptable applicable ..................................................................................... 29
Section 1 : Les normes comptables marocaines................................................................................ 30
Section 2 : Le référentiel comptable international IAS/IFRS ........................................................... 34
Chapitre 3 : Les moyens à mettre en œuvre par le promoteur pour la mise en place de la
méthode à l’avancement ..................................................................................................................... 56
Section 1 : Evolution des outils issus de la méthode à l’achèvement ............................................... 56
Section 2 : Se donner la capacité de déterminer de façon fiable un résultat à terminaison .............. 59
Section 3 : Pouvoir mesurer l’avancement efficacement et rapidement ........................................... 63
Conclusion de la première partie ....................................................................................................... 65
Deuxième partie : Proposition d’une démarche d’audit spécifique aux opérations de PI............ 67
Introduction de la deuxième partie .................................................................................................... 68
Chapitre 1 : Orientation et planification de la mission .................................................................... 69
Section 1 : la prise de connaissance de l’entreprise .......................................................................... 69
Section 2 : Prise de connaissance générale des principaux projets du promoteur ............................ 83
Chapitre 2 : Analyse des zones de risques ......................................................................................... 85
Section 1 : Analyse des zones de risques liés à l’activité du promoteur ........................................... 85
Section 2 : Analyse des zones de risques liés au traitement comptable des opérations de PI........... 95
Chapitre 3 : Le contrôle final des comptes........................................................................................ 99
Section 1 : Méthodologie d’audit relative aux projets de PI ............................................................. 99
Section 2 : Objectifs d’audit spécifiques suivant le traitement comptable choisi ........................... 109
Section 3 : Contrôles complémentaires d’audit .............................................................................. 111
Conclusion de la deuxième partie .................................................................................................... 115
Conclusion générale .......................................................................................................................... 117
Annexes .............................................................................................................................................. 121
Lexique Français-Arabe-Anglais ..................................................................................................... 183
Bibliographie...................................................................................................................................... 186
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Liste des abréviations
ANCFCC : Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie
BTP : Bâtiments travaux publics ;
CAC : Commissaire aux comptes ;
CDG : Caisse de dépôt et de gestion ;
CGI : Code général des impôts ;
CGNC : Code général de normalisation comptable ;
CNC : Conseil National de la Comptabilité ;
CPV : Contrat préliminaire de vente
DGI : Direction générale des impôts ;
DOC : Dahir des obligations et contrats ;
ETIC : Etat d’informations complémentaires;
FASB : Financial Accounting Standards Board ;
FNPI : Fédération nationale des promoteurs immobiliers ;
IAS : International Accounting Standards;
IASB : International Accounting Standards Board ;
IFRIC : International Financial Reporting Interpretations Committee;
IFRS : International Financial Reporting Standards;
MO : Maître d’ouvrage
MOD : Maître d’ouvrage délégué
N/A : Non applicable
OEC : Ordre des experts comptables ;
PCSI : Plan comptable du secteur immobilier ;
PH : Permis d’habiter
PME : Petites et moyennes entreprises
Promoteur : Promoteur immobilier ;
SIC : Standing Interpretations Committee ;
TF : Titre foncier ;
TTC : Toutes taxes comprises.
VEFA : Vente d’immeuble en l’état futur d’achèvement ;
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AVANT PROPOS
Au cours de la rédaction et de la revue de ce mémoire certaines modifications ont dû être
apportées au plan initial prévu dans la notice d’agrément, afin de tenir compte des
commentaires de la commission d’agrément. Ainsi :
Le titre du mémoire a été revu ;
Le plan initialement présenté a été revu entre l’agrément et le mémoire.
Certaines sections ont dû être modifiées ;
Dans le cadre de la mise à jour du mémoire, certains ouvrages, mémoires et articles de
presse autour du sujet ont été ajoutés à la bibliographie.
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Introduction générale
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Le marché immobilier marocain connaît depuis plusieurs années une croissance sans
précédent. Ce secteur représente une locomotive de développement durable pour le Maroc,
dans la mesure où il crée de la richesse, génère de l'emploi, mobilise l'épargne des ménages et
stimule des effets d'entraînement sur d'autres industries (ciments, produits métallurgiques,
produits sanitaires, …). La contribution du secteur des BTP à la croissance du PIB national
n’a cessé de progresser ces dix dernières années. Elle est passée de 3,8% en 1998 à 6,2% en
2009(1). La valeur ajoutée du secteur des BTP s’est, presque, triplée entre 2000 et 2011. Elle
est passée de 17,8 milliards de dirham en 2000 à 50,21 en 2011(2). Le nombre d’emploi créé
dans le secteur des BTP a connu une variation à la hausse de 72% entre 2001 et 2011(2). Il est
passé de 598 000 emplois en 2001 à 1 029 000 en 2011(2). Les ventes de ciment ont augmenté
de 81% entre 2000 et 2011(2). Elles sont passées de 8 057 million de tonnes en 2000 à 14 670
en 2011(2).
Toutefois, le secteur des BTP a été marqué par un ralentissement depuis début 2009. La
demande adressée au secteur immobilier a été freinée par les effets de la crise économique
mondiale (repli de la demande et des investissements directs étrangers dans l’immobilier
touristique et de luxe, attentisme général du marché de l’offre et de la demande) et par la
baisse de la production dans le segment du logement social. En témoigne aucune convention
public/privé n’a été signée en 2009, le ralentissement de la croissance enregistré par les
crédits immobiliers (+8,7 % en 2010 et +13% en 2009 contre +27,7% en 2008)(3), et la
régression de la valeur ajoutée du secteur des BTP (9,4% en 2008, à 3,4% à fin 2009 et à
2,6% à fin 2010)(3), d’une part, et l’effet de spéculation sur le foncier, entraînant une hausse
des prix des terrains, et la hausse des prix des matériaux de construction (bois, ciment, acier,
…) d’autre part.
Face à cette situation une nouvelle stratégie a été adoptée pour la relance du secteur
immobilier. Cette stratégie vise essentiellement la relance du logement social. En effet, un
nouveau dispositif a, à partir de 2010, s’étalant sur la période 2010-2020, et visant le
développement d’une nouvelle offre de logements sociaux à 250.000 dirhams et à 140 000
dirhams, été adopté au profit des ménages à faible revenu, à travers notamment :
L’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’impôt sur les sociétés (IS),
l’impôt sur le revenu (IR) et des droits d’enregistrement (DE) pour les promoteurs
qui réalisent des logements à faible valeur mobilière. Il s’agit d’ :
• Un appui fiscal (exonération de la TVA, l’IS, l’IR et des DE) pour les promoteurs
qui s’engagent à produire, un logement à très faible valeur immobilière plafonnée
à 140 000 dh TTC, sur une période n’excédant pas 5 ans, au moins 200 logements
en milieu urbain et/ou 50 logements en milieu rural (article 247-XII-A du CGI);
• Un soutien, également, fiscal (exonération de l’IS, l’IR et des DE) pour les
promoteurs qui s’engagent à produire, un logement à faible valeur immobilière
plafonnée à 250 000 dh TTC, sur une période n’excédant pas 5 ans, au moins 500
logements (article 247-XVI-A du CGI) ;
L’encouragement des PME à travers la réduction du nombre minimum de logements
sociaux construits, à faible valeur immobilière plafonnée à 250 000 dh TTC, par
l’entreprise de 1 500 à 500 logements.
Ces mesures touchent en particulier le secteur de la promotion immobilière.
(1) D’après une publication du 16 septembre 2010, de la Direction des études économiques à la CDG « Le secteur immobilier marocain : état des lieux, enjeux et perspectives ».
(2) D’après une publication du ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de développement de l’espace « Habitat, urbanisme et aménagement de l’espace : un secteur en mouvement » ;
(3) Rapport de Bank Al Maghreb pour l’exercice 2010.
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Le secteur de la promotion immobilière reste marqué par une multitude d’opérateurs privés,
de création récente et d'une taille modeste. En dépit du grand nombre des intervenants dans le
secteur, celui-ci reste dominé par quelques sociétés qui bénéficient d'une longue expérience
dans le domaine telles que la Compagnie Générale Immobilière (CGI), Douja promotion
groupe Addoha, groupe Jamai, groupe Chaabi,…
En outre, les entreprises publiques opérant dans le secteur se sont restructurées au cours de
ces dernières années.
En effet, l'Etat a décidé de regrouper trois organismes publics à savoir l'Agence Nationale de
lutte contre l'Habitat Insalubre (ANHI), la Société Nationale d'Equipement et de Construction
(SNEC) et la société Attacharouk en une seule entreprise, Al Omrane qui a fusionné avec les
Etablissements Régionaux d’Aménagement et de Construction (ERAC). Ceci permettrait une
meilleure compétitivité des entreprises marocaines et de faire face aux entreprises étrangères
qui commencent à s'implanter au Maroc (Emaar, Marina d’or, Qatari Diar, …).
Un autre intervenant, en la personne des établissements publics non entrepreneurs, s’occupe
de la délivrance des autorisations de construire et des permis d’habiter. Ce dernier intervenant
dont la lourdeur administrative en matière d'octroi d'autorisations dans certains cas (délais
d’approbation des plans d’aménagements, bureaucratie des établissements publics,…), ralentit
le développement du secteur.
Par ailleurs, le secteur de la promotion immobilière réunit un grand nombre de spécificités :
Un cycle d’exploitation souvent long ; l’édification d’un immeuble s’étale sur
plusieurs mois après l’obtention de l’autorisation de construire. La durée d’exécution
d’une opération de promotion immobilière dépasse, généralement, 12 mois ;
Multiplicité des intervenants dans la réalisation des immeubles ; la construction d’un
immeuble nécessite différents corps de métiers (maçonnerie, menuiserie, plomberie,
électricité, climatisation, …) ce qui confirme le caractère complexe de contrats de
promotion immobilière ;
Des capitaux investis importants ; un immeuble, de 10 niveaux, de superficie couverte
au rez-de-chaussée de 600 m² par exemple, dépasse facilement 50 000 000 dh (seuil,
pour certaines sociétés, d’avoir, par obligation, au moins un CAC) ;
Des données non répétitives et des estimations comptables importantes ; chaque projet
de PI est particulier et soumis à des aléas techniques, climatiques, sociaux,
commerciaux spécifiques et imprévisibles qui sont de nature à compromettre le bon
déroulement des chantiers ;
Des normes comptables parfois difficiles à mettre en œuvre ; si la méthode de droit
commun, méthode à l’achèvement, reste simple d’application, il en est différemment
pour la méthode à l’avancement qui nécessite des moyens à sa mise en œuvre ;
Dualité du régime en matière foncière. Le foncier, au Maroc, est caractérisé par
l’existence de deux types d’immeubles : des immeubles immatriculés et d’autres non
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immatriculés dits Melk jusqu’à novembre 2011. Il faut souligner qu’un projet de PI,
d’une certaine importance, ne porte pratiquement que sur les biens immatriculés ;
Un cadre réglementaire spécifique relatif à l’urbanisme (dont un projet de code qui
n’arrive toujours pas à sortir du circuit d’approbation depuis 2007), l'habitat
économique, les associations syndicales de propriétaires urbains, les lotissements,
groupes d'habitations et morcellements, la copropriété, la location accession, etc.
Pour tenir compte de ces particularités, l’auditeur doit, lors de la réalisation de sa mission
d’audit d’une entreprise de promotion immobilière, maîtriser les principales caractéristiques
de ce secteur, cerner les différents risques y afférents et recenser l’ensemble des
droits/obligations du promoteur émanant de ses projets. Le droit, le plus important, du
promoteur est l’encaissement du prix de vente. Un tel prix est grevé de charges nécessaires à
la réalisation d’un ou de plusieurs immeubles. Ce qui nous amène au concept du résultat. La
principale question qui se pose est de savoir selon quelles méthodes, suivant quelle
réglementation/loi, et notamment à quel moment il convient - ou il est possible- d’en
comptabiliser un résultat ?. Un résultat à terminaison non comptabilisé d’une façon fiable
pourrait entraîner la mise en distribution de dividendes fictifs. De ce fait, la responsabilité des
dirigeants, mais également des commissaires aux comptes pourrait être engagée.
L’intérêt de ce mémoire réside dans le fait d’approfondir la notion d’une opération de PI en
maîtrisant son processus, son cadre légal et ses éléments constitutifs qui ont un impact sur les
options comptables qui lui sont offertes. Et ce afin de cerner celle qui lui est applicable. Il
s’attarde sur les raisons de la non applicabilité de la VEFA au Maroc et propose certains
remèdes.
Ce sujet a également pour intérêt d’assister l’auditeur dans sa mission d'audit et d'indiquer les
orientations qu'il convient de suivre et les points sur lesquels il faut insister à travers une
proposition d’une démarche d’audit spécifique.
Ce mémoire ne prétend pas couvrir de manière exhaustive les activités du promoteur
immobilier. Il se limite aux opérations de PI réalisées par des promoteurs privés destinées à la
vente. Il se limite également au référentiel marocain et aux normes IAS/IFRS tant sur le plan
comptable que celui de l’audit.
Le plan du mémoire s’articule autour de deux parties :
La première partie est consacrée aux spécificités de la PI. L’étude de la PI sera axée sur son
processus et sur le plan comptable. Le volet comptable offrira plusieurs options au promoteur.
L’option la plus intéressante reste la méthode à l’avancement. Ainsi, la recherche des outils à
mettre en œuvre par le promoteur pour assurer sa mise en place sera appréhendée.
La seconde partie propose une démarche d’audit spécifique aux opérations de PI. Cette
démarche a pour objectif d’expliquer comment l’auditeur, lors de son intervention, adapte ou
complète certains aspects des procédures d’audit habituellement mises en œuvre. En effet, ce
dernier doit être vigilant aux choix des options comptables.
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Première partie : Spécificités et
processus de la PI.
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Introduction de la première partie
Le secteur de la promotion immobilière présente des projets divers. Ces projets sont souvent
des contrats de longue durée. S’étalant sur plusieurs exercices, ils rendent difficile
l’évaluation des chantiers à long terme constituant, ainsi, des opérations partiellement
exécutées à la clôture. Cette expression (utilisée par l’article 17 de la loi n°9-88) désigne toute
prestation de services (travaux, conseils,…) ou toute commande de biens dont l’exécution a
commencé avant la clôture de l’exercice et s’achève après.
Le CGNC propose deux méthodes d’évaluation du résultat des contrats à terme :
La méthode à l’achèvement pour laquelle le résultat et le chiffre d’affaires
provenant de l’opération ne sont acquis que lors de la livraison du bien ou à
l’achèvement de la prestation ; et
La méthode du bénéfice à l’avancement ou du bénéfice net partiel pour laquelle le
résultat provenant de l’opération est comptabilisé à la clôture de chaque exercice.
Le chiffre d'affaires n'étant constaté qu'à la fin du contrat.
Une troisième méthode dite méthode à l’avancement non évoquée par le CGNC ressort de
l’interprétation de l’article 17 de la loi 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants. Cette méthode consiste à comptabiliser le résultat et le chiffre d’affaires à
l’avancement des travaux.
Les normes comptables internationales IAS/IFRS sont entrées, le 1er janvier 2005,
officiellement en vigueur. Elles s’imposent aux groupes côtés européens et à leurs filiales. Ce
référentiel international a réservé aux contrats à terme deux normes et une interprétation. IAS
11 et IAS 18 constituent les normes prévues. L’IFRIC 15 est l’interprétation dont il est
question. Une telle attitude, arriver jusqu’au niveau de l’interprétation, de l’IASB, prouve la
complexité du traitement comptable des contrats à terme. C’est pourquoi, les normes IAS 11
& IAS 18 font, actuellement, l’objet d’une étude, menée conjointement avec le FASB, au sein
de l’IASB visant à les remplacer par une nouvelle et une seule norme de reconnaissance du
revenu. Une telle étude, entre le FASB et l’IASB, ne concerne pas uniquement le domaine des
opérations de PI mais couvre tout le référentiel IAS/IFRS, avec trois exceptions limitées aux
contrats d’assurance, de leasing et aux instruments financiers.
L'objectif poursuivi est d'élaborer une norme unique de comptabilisation des produits qui
puisse être utilisée dans des secteurs d'activité différents et sur de nombreux marchés
financiers.
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A cet effet, le premier chapitre sera consacré à la présentation des intervenants qui contribuent
à l’édification des immeubles et du processus de la PI. Et ce afin de mieux cerner les
opérations de PI effectués par les promoteurs.
Les options comptables, marocaines et internationales, applicables aux opérations de PI sont
présentées dans le second chapitre. Les choix comptables englobent la méthode à
l’achèvement et celle à l’avancement. Cette dernière option nécessite des moyens à mettre en
œuvre pour sa mise en place. La recherche de ces moyens est traitée dans le troisième et le
dernier chapitre de cette première partie.
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Chapitre 1 : les intervenants et le processus de la PI
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Le mandat est conféré par le MO au MOD.
Selon le PCSI, le maître d’ouvrage délégué est le représentant du maître de l’ouvrage au
niveau des aspects techniques. Il s’agit de tout organisme auquel sont confiés certaines
missions ou travaux du maître d’ouvrage. Le maître d’ouvrage délégué peut assurer tout,
dans le cadre du marché clé en main ou partie des attributions du maître d’ouvrage. Un
contrat clé en main signifie qu’une personne s’engage à livrer au maître de l’ouvrage,
l’ouvrage prêt à fonctionner prenant sur lui toutes les démarches et l’exécution de tous les
travaux nécessaires à sa réalisation (4).Cette formule n’est guère utilisée. Elle est rarement
utilisée dans les marchés publics.
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L’entrepreneur de travaux a été défini, dans le troisième paragraphe de l’article 89 du CGI.
Selon cet article, l’entrepreneur de travaux immobiliers est toute personne qui édifie les
ouvrages immobiliers au profit d’un tiers.
En outre, L’article 89, du CGI, dans son cinquième paragraphe retient la même définition,
contenue dans l’article 30, ci-dessus, mais en lui ajoutant deux éléments :
La personne qui procède ou fait procéder n’a pas la qualité d’entrepreneur de
travaux immobiliers ;
Maître d’ouvrage
Client, décideur
Domaines de
délégation
Maître d’ouvrage
délégué
Conducteur Assistance à
Mandataire d’opération maitrise d’ouvrage
Avis critique
Solutions proposées
par
Entrepreneurs
Maître Ingénieurs,
d’œuvre géomètres, …
Prestation de
conseils, études, …
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Section 2 : Processus de la PI
Le processus de la PI est présenté par la figure ci-après :
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1 3 5 7
Avant projet Possibilité de vente : vente Achèvement des Mise à jour du TF
sur plan travaux
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équipes d’interventions, etc.). Faisabilité/rentabilité positives, le promoteur cherche le terrain
sur lequel l’immeuble sera construit.
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Dépôt de la réquisition d’immatriculation
Publicité
Bornage
Clôture de bornage
(5) D’après les délais et tarifs des droits des principales formalités de l’immatriculation foncière (site de l’ANCFCC)
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Outre la question du délai, le régime de l’immatriculation foncière reste facultatif de
caractère. Il n’a, pratiquement, concerné que les propriétés foncières d’une certaine
importance. Mais, ce caractère optionnel est parfois bafoué. N’est-il pas vrai, que dans le
cadre de la stratégie de l’Etat (politique des nouvelles villes, projets d’envergures, …),
l’immatriculation d’ensemble, qui touche plusieurs lots de terrains immatriculés ou non
immatriculés, est obligatoire ? Une telle mesure prépare les terrains aux projets structurants,
mobilise le financement, encourage l’investissement national et étranger par la purge du TF.
Bien évidemment que, dans ce cas là, et puisque c’est l’Etat qui a enfreint le caractère
optionnel de l’immatriculation foncière, c’est à lui de prendre en charge l’ensemble de frais et
les formalités qui vont avec cette opération d’immatriculation. Cependant, le régime de
l’immatriculation foncière offre certains avantages indéniables tels que :
La purge de tous les droits non reconnus au profit de tiers en raison du caractère
définitif et inattaquable du TF;
La spécification de la propriété foncière par sa localisation, son étendue et sa
contenance ;
La création d’une garantie hypothécaire permettant l’investissement et l’obtention de
prêts ;
La certitude et la publicité d’une valeur marchande favorisant les transactions
immobilières (vente, location, hypothèque, etc).
A la différence du terrain titré, le terrain non immatriculé, dit "melk", ne fournit pas telles
informations et n’offre pas telles garanties. Il n’existe aucune entité/organisme chargé (e) du
suivi et de la mise à jour des opérations et des transactions ayant porté sur les terrains non
immatriculés. Ce qui rend trop long les délais d'acquisition des terrains non immatriculés à
cause de la non-disponibilité de l'information sur la consistance, la délimitation de la propriété
et les propriétaires.
Les informations contenues dans le titre de propriété, la "moulkiya", ne sont pas
systématiquement fiables. La "moulkiya" ne fournit aucune information sur les charges
grevant le terrain "melk" et sur les litiges potentiels. Il est très difficile, pour ces raisons, pour
n’importe quel établissement financier, d’accepter, la "moulkiya" ou le bien non immatriculé
en tant que garantie du paiement des sommes avancées par lui. Cependant, le bien non
immatriculé, par rapport au bien titré, présente l’avantage d’être dispensé d’une démarche
procédurale de mise à jour auprès de l’entité qui en assure le suivi. A titre d’exemple, un
terrain titré sur lequel est bâtie une construction, sans que cette dernière soit inscrite sur le TF,
ne peut être cédé sans que sa situation soit régularisée auprès de l’ANCFCC. De la même
façon, un immeuble édifié, sur un terrain immatriculé, avec une légère non-conformité par
rapport au plan architectural initialement autorisé, ne peut être vendu sans que la non-
conformité soit régularisée et inscrite sur le TF (sous réserve de certaines amnisties
accordées, ces dernières années par l’ANCFCC. Amnistie, qui autoriserait la mise à jour
de certaines constructions, non conformes aux plans autorisés, sous certaines conditions,
ne saurait s’appliquer après 2013). Mais, en tout état de cause, ces régularisation, exigées
par l’ANCFCC, sont de nature à purger la propriété foncière, mobiliser le financement,
garantir la sécurité des opérations, …. Conscient de ces enjeux, le législateur marocain a mis
en exergue certaines nouvelles mesures en 2011 relatives à :
La promulgation de la loi n°39-08 sur le code des droits réels ; et
L’adoption de la loi 14-07 sur la conservation foncière.
La loi n°39-08, qui a retenu plusieurs droits issus du rite malikite (Houa, zina, Choufaa,
…) publiée dans le BO n°5998 du 24/11/2011 vient supprimer une telle dualité du régime
en matière foncière. Désormais, ladite loi réglemente les propriétés foncières (terrains,
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immeubles, …) et les droits réels y afférents, que ces propriétés soient ou non
immatriculées. Toutefois, la loi 39-08 recourt au rite malikite après avoir épuisé la recherche
dans ses propres articles en premier lieu et dans le DOC en second lieu. Que le terrain soit ou
non immatriculé le promoteur s’en assure de sa constructibilité.
Tous ces renseignements sont très utiles. Ils renseignent sur la pertinence de la constructibilité
du terrain et les risques éventuels y afférents. Après avoir s’assuré de ces éléments, le
promoteur constitue son dossier de pré-autorisation. Ce dossier est composé de :
Pièces juridiques justifiant la propriété (certificat de propriété, plan cadastral…etc.) ;
et
Données urbanistiques relatives au foncier (note de renseignement).
Ce dossier de pré-autorisation sera déposé dans la commune du ressort du projet en vue
d’obtenir les autorisations administratives nécessaires.
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2.2 Phase de l’obtention des autorisations administratives :
autorisation de lotir, autorisation de construire
Ces autorisations administratives concernent essentiellement l’autorisation de lotir et celle de
construire.
Créant des rues/voies desservant chaque lot de terrain et éventuellement des espaces
collectifs (parking, espaces verts, places, terrains de jeux,...) ; et
En raccordant chacun de ces lots :
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principe, le juge ordonnait au promoteur de restituer à l’acheteur, qui se désiste, les sommes
initialement versées par ce dernier. Ces sommes contribuent au lancement des travaux de
construction.
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Il apparaît clairement que le secteur de la promotion immobilière reste un secteur hautement
procédural. Faute d’obtenir, au préalable, une autorisation de construire, le promoteur ne
saurait démarrer les travaux de construction. De la même façon, à défaut d’obtenir un permis
d’habiter ou un certificat de conformité, le promoteur ne peut, généralement, conclure un
contrat définitif de vente. La délivrance de ces documents est soumise à certains
conditions/délais. Cet aspect procédural est synthétisé dans le tableau ci-après :
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Le tableau, ci-dessus, suscite quelques remarques :
Multiplicité des intervenants facteur de désaccord et complique la prise de décision
Les représentants des différents services ne sont pas toujours qualifiés pour la prise de
décision sur place ;
Compte tenu de cette fragilité, le système d’autorisation de construire au Maroc, est propice à
l’émergence de plusieurs pratiques illicites et non éthiques (corruption, conflits d’intérêts,
rétention de l’information, excès de pouvoir…etc.), contribuant ainsi à alourdir davantage la
procédure et à proroger les délais d’obtention des autorisations. Les principales de ces
autorisations restent, l’autorisation de construire, le certificat de conformité et le permis
d’habiter. Une fois ce permis est obtenu le promoteur mettra à jour le TF pour y inscrire
l’immeuble édifié.
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mise en concordance est à effectuer au niveau du service du cadastre et celui de la
conservation foncière.
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L’acte de vente relatif à cet immeuble ne peut être dressé que par des personnes habilitées à le
faire. En effet, l’article 12, de la loi n°18-00, dispose que "Sous peine de nullité, tout acte
relatif au transfert de la copropriété, …, doit être établi par acte authentique ou par acte à
date certaine dressé par un professionnel ... La liste nominative des professionnels agréés
pour dresser lesdits actes est fixée annuellement par le ministre de la justice. Sont inscrits sur
cette liste les avocats agréés près la cour suprême …". Il ressort de cet article que l’acte de
cession de la copropriété est dressé par :
Acte authentique : cet acte est établi par un notaire ou un adoul ;
Un avocat agréé près la cour suprême ;
Un professionnel inscrit sur la liste nominative.
Mais, cette liste nominative n’a jamais vu le jour depuis la promulgation de la loi 18-00 en
2002. Sur le plan pratique, l’acte de vente portant sur une copropriété est dressé par :
Un notaire (dans la majorité des cas) ; ou
Un adoul.
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Chapitre 2 : Le cadre comptable applicable
La PI a pour objet la réalisation d’un bien complexe. Le cycle de production est supérieur à
douze mois. En d’autres termes, les dates de démarrage et d’achèvement des opérations de
promotions immobilières se situent généralement dans deux périodes comptables ou deux
exercices différents. Ces opérations de PI répondent ainsi à la définition des contrats à
long terme. Plusieurs appellations sont réservées au contrat à terme. Le CGNC utilise le
contrat à terme, le CNC français évoque le contrat à long terme, la loi n°9-88 relative aux
obligations comptables des commerçants et le code de commerce français renvoient à la
notion d’opération partiellement exécutée, la norme IAS 11 évoque le contrat de construction,
la norme américaine ARB45 (Accounting Research Bulletin (ARB) Opinion N° 45) milite
pour le contrat de construction à long terme etc. Ces dénominations diffèrent selon les
références et les normes comptables adoptées mais dont le sens reste identique : contrat dont
l’exécution s’étale généralement sur deux périodes comptables.
Le CGNC définit les contrats à terme comme étant des contrats portant sur la réalisation d’un
bien, d’un service ou d’un ensemble de biens ou de services dont l’exécution s’étale sur
plusieurs exercices (7).
Le CGNC exclut expressément de cette définition les contrats pour lesquels les services
rendus à l'arrêté des comptes peuvent être facturés (7).
La norme IAS 11, porte sur les contrats de construction, définit ces contrats comme étant des
"contrats spécifiquement négociés pour la construction d’un actif ou d’un ensemble d’actifs
qui sont étroitement liés ou interdépendants en termes de conception, de technologie et de
fonction, ou de finalité ou d’utilisation. Il peut s’agir donc de la construction d’un actif
unique, tel un immeuble, un pont, une route, un barrage, un stade, etc. Comme il peut s’agir
de la construction d’un ensemble d’actifs qui sont étroitement interdépendants comme des
complexes résidentiels, des raffineries par exemple(8)", que ces contrats soient passés avec un
même client ou avec des clients différents. La norme IAS 11 autorise ainsi le regroupement
des contrats conclus même avec des clients différents.
Le regroupement de ces contrats, comme le présente la norme IAS 11, lorsqu’ils sont
passés avec des clients différents compromettrait le principe de clarté du CGNC/PCSI.
Le cadre comptable applicable à la PI est, donc, réglementé, au Maroc, par le CGNC et le
PCSI (Section 1). La réglementation internationale IAS/IFRS y a réservé la norme IAS 11,
IAS 18 et l’IFRIC 15 (Section 2).
(7) Code Général de Normalisation Comptable : Volume V titre V : Dispositions diverses, Pages 14 et 15.
(8) Normes comptables internationales règlement (CE) No 1126/2008 du 3 novembre 2008
Page 29
Section 1 : Les normes comptables marocaines
Le PCSI et le CGNC constituent des normes comptables marocaines applicables au secteur de
la promotion immobilière. Le CGNC reste le référentiel comptable de base, le PCSI est le
plan comptable spécifique au secteur de l’immobilier. Le PCSI a apporté certaines
innovations (incorporation des charges financières, traitement des frais de commercialisation
et de publicité, traitement des honoraires, etc.) mais reste fortement lié par les dispositions du
CGNC en l’absence d’un traitement spécifique à ce secteur (code de l’immobilier).
Le mémento comptable du cabinet Masnaoui(9), distingue trois méthodes pour la
comptabilisation des contrats à terme :
La méthode à l’achèvement des travaux ;
La méthode du bénéfice à l’avancement des travaux ; et
La méthode à l’avancement des travaux.
Selon l’article 17 de la loi n°9-88, "seuls les bénéfices réalisés à la clôture d’un exercice
peuvent être inscrits dans les états de synthèse. Cependant, peut également être inscrit, le
bénéfice réalisé sur une opération partiellement exécutée lorsque sa durée est supérieure à un
an, sa réalisation est certaine et qu’il est possible d’évaluer avec une sécurité suffisante le
bénéfice global de l’opération".
Il découle de la lecture de cet article que :
La méthode de droit commun est celle de l’achèvement. Le bénéfice relatif à une
opération immobilière n’est enregistré qu’après avoir exécutés totalement les travaux à
réaliser ;
Il est possible de comptabiliser le bénéfice résultant d’une opération partiellement
exécutée si les conditions édictées par l’article 17 ci-dessus sont respectées.
Dans son titre 5 consacré aux dispositions diverses, le CGNC ne cite que la méthode du
bénéfice à l’avancement (produit net partiel) quand il traite de la constatation d’un résultat sur
une opération partiellement exécutée. La méthode à l’avancement n’est pas évoquée par le
CGNC.
La question qui se pose est relative à la possibilité des entreprises d’adopter la méthode à
l’avancement non citée par le CGNC.
En effet, les entreprises peuvent utiliser la méthode à l’avancement pour les raisons suivantes:
Le CGNC n’a pas interdit cette méthode ;
Les dispositions de l’article 17 ci-dessus sont d’ordre général et évoquent uniquement
la comptabilisation du bénéfice résultant d’une opération partiellement exécutée.
Un projet immobilier peut être bénéficiaire (1.1), déficitaire (2.1) et suscite la question de la
permanence des méthodes (3.1).
Page 30
1.1 Traitement des contrats bénéficiaires
Pour ne pas alourdir le corps du présent mémoire un tableau synthétique, en annexe n°11,
traite les trois options comptables, évoquées ci-dessus.
Page 32
Perte à terminaison x pourcentage d’avancement des travaux
Par le biais d’une "provision pour pertes sur marchés à terme" pour le reliquat.
Si le résultat à terminaison ne peut être calculé de façon fiable, on ne dote pas de provision et
le chiffre d’affaires partiel correspond aux charges engagées.
Un cas pratique sur un projet immobilier déficitaire est présenté en annexe n°15 et un
tableau, récapitulant le moment de comptabilisation selon les deux méthodes, est
présenté en annexe n°12. Ces deux méthodes appréhendent un projet déficitaire. Que le
promoteur milite pour l’une ou l’autre méthode, le principe de la permanence des méthodes
doit être respecté.
Page 33
comme nous allons le voir, n’est pratiquement pas applicable). Ceci n’est pas en
contradiction avec les normes comptables internationales qui, dans le paragraphe 12 de la
préface aux normes IAS/IFRS, ne sont pas censées s’appliquer à des éléments non
significatifs.
En ce qui concerne la permanence, d’un exercice à l’autre, des méthodes adoptées par
l’entreprise, l’article 13 sus-mentionné permet une dérogation à ce principe "Si des
modifications interviennent, elles sont décrites et justifiées dans l’état des informations
complémentaires".
Le CGNC indique que "l’entreprise ne peut introduire de changement dans ses méthodes et
règles d’évaluation et de présentation que dans des cas exceptionnels".
Il en ressort, que le changement de méthode ne peut être effectué en fonction de
considérations d’opportunité, mais qu’il doit être la conséquence d’événements
exceptionnels tels :
Un changement de réglementation décidé par l’autorité compétente et qui s’impose à
l’entité ;
Un changement exceptionnel intervenu dans la situation de l’entité ou dans le contexte
économique, industriel ou financier comme le changement d’actionnaire à la suite de
l’entrée dans un groupe ce qui peut conduire à adopter les méthodes comptables du
nouvel actionnaire.
Et à partir de ces éléments, ces règles générales s’appliquent également au changement de
méthode de comptabilisation d’un projet au cours de son exécution.
Ce changement de méthodes a été, dans certains cas, prévu par le référentiel comptable
marocain. Mais, ce dernier (le CGNC et le PCSI) n’a pas prévu un traitement comptable
spécifique au secteur de la promotion immobilière. Certes le Maroc, s’est doté du plan
comptable spécifique au secteur immobilier, mais le PCSI, comme nous l’avons vu, a
apporté certaines innovations, n’a fait, généralement, que reprendre les dispositions du
CGNC. D’autres référentiels internationaux, comme le référentiel américain ; les
principes comptables généralement admis aux Etats-Unis, (United States Genarally
Accepted Accounting Principles ; US GAAP) ou le référentiel IAS/IFRS ont prévu un
traitement spécifique au métier du promoteur. En effet, US GAAP et IAS/IFRS ont,
respectivement, prévu la norme ARB45 et l’IAS 11 qui portent sur les contrats de
construction. On va se limiter aux normes IAS/IFRS.
Page 34
directement, soit par le biais de sous-traitants, la norme IAS 11 (2.1), IAS 18 (2.2) et l’IFRIC
15 (2.4).
Les réclamations sont un montant que l’entité cherche à collecter auprès du client à titre de
remboursement de coûts non inclus dans le prix du contrat. Une réclamation peut résulter, par
exemple, de retards occasionnés par le client. La norme IAS 11 (paragraphe 14) énonce deux
conditions pour que les réclamations soient incluses dans les produits du contrat :
• L’état d’avancement des négociations est tel qu’il est probable que le
client acceptera la réclamation ; et
• Le montant qui sera probablement accepté par le client peut être évalué
de façon fiable.
Les primes de performances ce sont des suppléments payés à l’entité si les niveaux de
performances spécifiés sont atteints ou dépassés (par exemple : en cas d’achèvement anticipé
d’un contrat). La norme IAS 11 (paragraphe 15) énonce deux conditions pour que les primes
de performance soient incluses dans les produits du contrat :
• L’avancement du contrat est tel qu’il est probable que les niveaux de
performance spécifiés seront dépassés ; et
• Le montant de la prime de performance peut être évalué de façon
fiable.
Page 35
Les modifications, abordées par le paragraphe 13 de la norme IAS 11, ce sont des
instructions données par le client en vue d’un changement dans l’étendue des travaux à
exécuter au titre d’un contrat. Une modification peut entraîner une augmentation ou une
diminution des produits d’un contrat. Des modifications sont, par exemple, des changements
dans les spécifications ou la conception de l’actif et des changements dans la durée du contrat.
Une modification est incluse dans les produits du contrat lorsque le client a approuvé la
modification et le montant des produits résultant de cette modification, et qu’il est possible
d’évaluer de façon fiable le montant de produits correspondants.
Le prix de vente correspond à l’engagement de l’entité à réaliser l’affaire sur la base des
éléments du contrat, à savoir :
Pour les contrats à forfait :
• Un prix forfaitaire (donc un prix fixe) ;
• Ou un taux fixe par unité de production ;
• Eventuellement des clauses de révisions de prix.
Pour les contrats en régie (la régie consiste à réaliser des travaux dont la facturation
est fondée sur le nombre d'heures de main-d'œuvre passées et le remboursement du
prix des matériaux utilisés) :
• Le remboursement des coûts autorisés ou autrement définis ;
• Un pourcentage de ces coûts ou une rémunération fixe.
De ce qui précède, on peut conclure que les produits imputables au contrat, dans le cadre de
la norme IAS 11, doivent être préalablement acceptés par le maître de l’ouvrage et qu’il est
possible d’évaluer de façon irréversible leur montant.
Le prix indiqué dans le contrat doit couvrir le coût total du bâtiment, y compris les travaux
d’adaptation au sol, les raccordements aux réseaux divers et les travaux d’équipement
intérieur et extérieur indispensables à l’implantation et à l’utilisation de l’immeuble ainsi que
les différentes garanties qui incombent au constructeur.
Page 36
La norme IAS 11 (paragraphe 17) fournit une liste assez détaillée des coûts directement
rattachables à un contrat déterminé en incluant :
Les coûts des salaires sur le site du chantier, incluant les coûts de supervision ;
Le coût des matériaux utilisés dans la construction ;
L’amortissement des installations et des équipements utilisés pour le contrat ;
Les coûts de mise en place (de repliement en fin de chantier) d’installations,
d’équipements et de matériaux sur le chantier ;
Le coût de location des installations et des équipements ;
Les coûts de conception et l’assistance technique directement liée au contrat ;
Les coûts estimés des travaux de finition et des travaux effectués au titre de la garantie
y compris les coûts de garantie attendus ; et
Le coût des réclamations provenant de tiers.
La norme IAS 11 ajoute qu’en cas de cession, par exemple, de surplus de matériaux, des
installations et des équipements à la fin du contrat ; le produit émanant de cette cession, non
pris en compte dans les produits du contrat, vient en diminution des coûts directement liés à
ce contrat.
Les coûts pouvant être, aux yeux de la norme IAS 11, attribués à l’activité de contrats en
général et susceptibles d’être affectés à ces contrats comprennent :
Le coût de l’assurance ;
Les coûts de conception et d’assistance technique qui ne sont pas directement liés à un
contrat déterminé ; et
Les frais généraux de construction.
La norme IAS 11 précise que les frais généraux de construction incluent les coûts de la
préparation et du traitement de la paye du personnel de construction.
L’IAS 11 ajoute que les coûts attribuables à l’activité de contrats en général incluent
également les coûts d’emprunt. Un tel traitement est confirmé par la norme IAS 23, sur les
coûts d’emprunts, qui milite pour l’incorporation des coûts d’emprunt (intérêts,
amortissement de prime d’émission d’obligations, …) qui sont directement attribuables à
l’acquisition, la construction ou la production d’un actif.
Les coûts attribuables à l’activité de contrats en général et qui peuvent être affectés au contrat
sont imputés aux contrats à l’aide des méthodes systématiques, rationnelles, appliquées de
façon cohérentes et permanentes à tous les coûts ayant des caractéristiques similaires. Cette
imputation est fondée sur le niveau normal de l’activité de construction. On évoque ici la
méthode de l’imputation rationnelle.
La norme précise que les coûts spécifiquement imputables au client selon les termes du
contrat peuvent inclure certains coûts d’administration générale et frais de développement
pour lesquels le remboursement est spécifié dans les termes du contrat.
Il en découle que les coûts dont le remboursement n’est pas spécifié dans le contrat ou les
coûts qui ne peuvent être attribués à l’activité de contrats ou qui ne peuvent être affectés à un
contrat sont exclus des coûts d’un contrat de construction.
Page 37
La norme IAS 11 exclut expressément les coûts ci-après :
Les coûts d’administration générale pour lesquels le remboursement n’est pas spécifié
dans le contrat ;
Les coûts de commercialisation ;
Les frais de recherche et de développement pour lesquels le remboursement n’est pas
spécifié dans le contrat ; et
L’amortissement des installations et des équipements non utilisés qui ne sont pas
exploités dans le cadre d’un contrat déterminé.
Une fois recensé les coûts rattachables à un contrat de construction, il reste d’en préciser la
période de rattachement. En effet, l’IAS 11 (paragraphe 21), mentionne que la règle générale
de la période de rattachement commence de la date d’obtention du contrat et s’arrête à
sa date d’achèvement définitif. Toutefois, les coûts qui se rattachent directement à un
contrat et qui sont encourus pour l’obtenir ne rentrent dans le coût du contrat que s’ils peuvent
être identifiés séparément et mesurés de façon fiable et s’il est probable que le contrat sera
obtenu.
La comptabilisation des produits et des charges dans le cadre d’un contrat à forfait est sujette
aux conditions suivantes :
La fiabilité de l’estimation :
• Du total des produits du contrat ;
• Des coûts à terminaison du contrat ainsi que du degré d’avancement à la date
de clôture.
La comparabilité des coûts effectivement supportés par rapport aux estimations
antérieures ; et
La probabilité que des avantages économiques attachés au contrat iront à l’entité.
La comptabilisation des produits et des charges dans le cadre d’un contrat en régie est
soumise aux conditions suivantes :
Il est probable que des avantages économiques attachés au contrat iront à l’entité ; et
Les coûts attribuables au contrat, qu’ils soient spécifiquement remboursables ou non,
peuvent être clairement identifiés et évalués de façon fiable.
Page 38
La norme IAS 11 respecte le principe de spécialisation des exercices. En plus, elle favorise la
comptabilisation des coûts qui se rapportent à des activités futures sur un contrat en tant
qu’actif (travaux en cours), à condition qu’il soit probable qu’ils pourront être recouvrés
(créances client).
Par contre, lorsqu’une incertitude apparaît quant à la récouvrabilité d’un montant, déjà
comptabilisé dans le compte de résultat, le montant irrécouvrable ou le montant dont le
recouvrement a cessé d’être probable est comptabilisé en charges, plutôt qu’en ajustement du
montant des produits du contrat.
La norme IAS 11 prévoit plusieurs méthodes de détermination du degré d’avancement. Elle
encourage celle qui mesure de façon fiable les travaux exécutés.
En effet, le pourcentage d’avancement des travaux peut, au sens de ladite norme, être
déterminé suivant :
Le rapport entre les coûts engagés et les coûts totaux estimés du contrat. Cette
méthode est la plus utilisée ;
Des examens des travaux exécutés. Cette méthode s’applique souvent dans les contrats
d’engineering. Le critère fréquemment retenu, pour mesurer les travaux exécutés, est
les heures passées. Ou ;
L’avancement, en termes physiques, d’une partie des travaux du contrat. Cette
méthode nécessite un suivi analytique très détaillé (les mesures retenues sont par
exemple le mètre carré, le mètre cube, …).
Du fait que les paiements et les avances reçus des clients ne reflètent pas souvent les travaux
exécutés ; des retraitements s’imposent au niveau de la première méthode de détermination du
pourcentage d’avancement.
En effet, lorsque le pourcentage d’avancement est déterminé par référence aux coûts, seuls les
coûts correspondant aux travaux réalisés sont comptabilisés. En sont à exclure
(paragraphe 31 de l’IAS 11) :
Des coûts qui portent sur une activité future du contrat, tels que les coûts des
matériaux qui ont été livrés sur le chantier du contrat, ou mis de côté pour être utilisés
au titre du contrat sans avoir été encore installés, consommés ou mis en œuvre pendant
l’exécution du contrat, à moins que ces matériaux n’aient été fabriqués spécialement
pour le contrat ; et
Des versements effectués aux sous-traitants, à titre d’avance sur les travaux de sous-
traitance à exécuter.
En outre, la norme IAS 11 décrit le traitement comptable à adopter lorsque le résultat d’un
contrat de construction ne peut être estimé de façon fiable (non satisfaction aux conditions
d’application de la méthode d’avancement) :
Les produits sont comptabilisés à concurrence des coûts du contrat qui ont été engagés
et qui seront probablement recouvrables ; et
Les coûts du contrat doivent être comptabilisés en charges de la période au cours de
laquelle ils sont encourus.
Page 39
Sont considérés comme, probablement irrécouvrables, et doivent être immédiatement
comptabilisés en charges les coûts du contrat :
Qui ne sont pas entièrement exécutoires c’est-à-dire dont la validité est gravement
mise en cause ;
Dont l’avancement est subordonné au dénouement de litiges ou de dispositions légales
ou réglementaires en suspens ;
Portant sur des biens immobiliers devant probablement être réformés ou faire l’objet
d’une expropriation ;
Pour lesquels le client n’est pas en mesure de faire face à ses obligations ; ou
Pour lesquels l’entité n’est pas en mesure d’achever le contrat ou de faire face d’une
autre manière à ses obligations au titre du contrat.
La norme IAS 11, dans son paragraphe 36, précise que lorsqu’il est probable que le total des
coûts du contrat sera supérieur au total des produits du contrat, la perte attendue doit être
immédiatement comptabilisée en charges. Et ce indépendamment :
Du démarrage des travaux ;
Du degré d’avancement ; ou
Du montant des profits attendus sur d’autres contrats qui ne sont pas traités comme un
seul contrat de construction, selon le paragraphe 9 de ladite norme.
Reconnaissance
Reconnaissance Revenu à hauteur des Enregistrement immédiate de la
du revenu selon charges recouvrables des charges de la perte suivant IAS
% d’avancement selon % d’avancement période 37
Fiabilité des estimations des produits et charges du contrat et leur acceptation par le client
s’avèrent des conditions sine qua non on ne saurait comment appliquer la norme IAS 11.
Page 40
2.1.1.4 Changement d’estimation des produits et coûts estimés du
contrat
La méthode du pourcentage d’avancement est basée sur des estimations de produits et de
coûts du contrat. Elle est appliquée sur une base cumulée pour chaque exercice en fonction de
ces estimations.
Un tel changement impacte les produits, les coûts et le résultat d’un contrat. Ce changement
donne lieu à une comptabilisation, d’une manière prospective, suivant la norme IAS 8 qui
porte sur les méthodes comptables, changements dans les estimations comptables et erreurs.
Les estimations modifiées sont utilisées dans la détermination du montant des produits et des
charges comptabilisés dans le compte de résultat :
De l'exercice durant lequel la modification est effectuée ; et
Au cours des exercices ultérieurs.
Page 41
Les soldes des clients débiteurs et créditeurs ne peuvent pas faire l’objet de compensation.
Il ressort de la présentation, ci-dessus, que la norme IAS 11 préconise la méthode à
l’avancement, dénommée méthode du degré d’avancement au sens de cette norme, comme
seule méthode autorisée dans le cadre des projets de construction. Le moment de
reconnaissance de revenu d’un projet est, selon la norme IAS 11, constaté au fur et à mesure
de l’avancement et de l’acceptation des travaux. Ces travaux, bien qu’ils soient, sous
certaines conditions, régis par la norme IAS 11, se trouvent réglementés par d’autres normes
en raison des liens qui existent entre l’IAS 11 et les autres normes.
Page 42
Les évènements postérieurs doivent être pris en compte pour affiner les évaluations. Seule
exception, lorsqu’un évènement postérieur à la clôture met en cause la continuité de
l’exploitation de l’entreprise, il faut ajuster les comptes.
Page 43
2.2.1.Présentation de la norme IAS 18
La norme IAS 18 s’applique pour la comptabilisation des produits des activités ordinaires
provenant des transactions et événements suivants:
la vente de biens;
la prestation de services; et
l’utilisation par des tiers d’actifs de l’entreprise produisant des intérêts, des
redevances et des dividendes.
Nous allons nous intéresser dans ce qui suit aux deux premiers points. La comptabilisation
des intérêts, des redevances et des dividendes ne faisant pas partie de l’objet du présent
mémoire.
Par ailleurs, il est important de noter que certains contrats de prestation de services sont
directement liés aux contrats de construction. Par exemple, les contrats d’ingénierie ou
d’architecture. Les produits des activités ordinaires provenant de tels contrats ne sont pas
traités par la norme IAS 18, mais sont traités en conformité avec les dispositions relatives aux
contrats de construction, telles qu’elles sont précisées ci-dessus (norme IAS 11).
La norme IAS 18 définit les produits des activités ordinaires comme étant des entrées brutes
d’avantages économiques au cours de l’exercice, dans le cadre des activités ordinaires d’une
entreprise lorsque ces entrées conduisent à des augmentations des capitaux propres, autres que
les augmentations relatives aux apports des participants aux capitaux propres.
Selon la norme IAS 18, les produits des activités ordinaires ne comprennent que les entrées
brutes d’avantages économiques reçus ou à recevoir par l’entreprise pour son propre compte.
Ainsi, les réductions commerciales et financières (rabais, remises, escompte) en sont exclues.
De même, les montants collectés pour le compte de tiers (taxes sur les ventes, les taxes sur les
biens et services,…etc.) ne sont pas des avantages économiques qui vont à l’entreprise. Ils
n’aboutissent pas à une augmentation des capitaux propres, par conséquent, ils doivent être
exclus des produits des activités ordinaires.
Les produits des activités ordinaires doivent être évalués à la juste valeur de la contrepartie
reçue ou à recevoir. Par juste valeur, il faut entendre, suivant le référentiel IFRS, le montant
pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre parties bien informées,
consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale.
Dans le cas où l’entrée de trésorerie ou d’équivalent de trésorerie est différée, la juste valeur
de la contrepartie peut être inférieure au montant nominal de la trésorerie reçue ou à recevoir,
c’est le cas par exemple d’une entreprise qui consentit un crédit sans intérêt à l’acheteur.
Lorsque l’accord constitue effectivement une transaction de financement, la juste valeur de la
contrepartie doit être déterminée en actualisant l’ensemble des recettes futures au moyen d’un
taux d’intérêt. La différence entre la juste valeur et le montant nominal de la contrepartie est
comptabilisée en produits financiers.
Page 44
2.2.1.3.Identification de la transaction
L’IAS 18 peut s’appliquer à chaque transaction faisant partie de son domaine de définition ;
c’est l’application d’ordre général. Comme elle peut toucher plusieurs transactions faisant
partie d’un ensemble ; c’est l’application d’ordre particulier. Dans ce dernier cas, nous
évoquons le concept de l’analyse de la substance des transactions. Ce concept n’est
envisageable que lorsque deux ou plusieurs transactions regroupées sont liées de telle façon
que leur incidence commerciale ne peut être comprise sans faire référence à l’ensemble des
transactions considérées comme un tout.
Page 45
2.2.1.5.Informations à fournir en annexes
Enfin, l’entreprise doit fournir, en annexes, le montant des échanges de biens ou de services
figurant dans chaque catégorie importante des produits des activités ordinaires.
Il faut encore souligner que les normes IAS 11 et IAS 18 seront remplacées par une et une
seule norme.
Page 46
2.4 L’interprétation IFRIC 15
Après avoir rappelé le contexte d’apparition de l’IFRIC 15, nous penchons sur l’étude de la
problématique de la méthode et du moment de reconnaissance des produits d’une opération de
construction dans le cadre des VEFA.
Ainsi, l’IFRIC 15 "Accords pour la construction d'un bien immobilier" (ex IFRIC D21 "Vente
de biens immobiliers") aborde le problème de comptabilisation des produits par un promoteur
immobilier et traite essentiellement de la signification du terme "contrats de construction" tel
que défini par la norme IAS 11 et précise les conditions qui doivent être remplies afin de
pouvoir considérer un contrat de vente d’immeubles comme des contrats de construction
selon la norme IAS 11 ou comme des contrats de vente de biens selon la norme IAS 18.
Page 47
2.4.2 IFRIC 15 : Problématique liée au traitement spécial des
VEFA
L’IFRIC a publié l’interprétation "IFRIC 15 : Accords pour la construction d'un bien
immobilier" suite aux nombreux débats et discussions qui ont suivi la publication de
l’interprétation "IFRIC D21 : Vente de biens immobiliers" ; et ceci afin d’unifier la pratique
des sociétés de promotion immobilière en matière de comptabilisation des résultats des
contrats de construction.
Selon l’IFRIC 15, la norme IAS 11 s'applique lorsque l'accord répond à la définition d'un
contrat de construction tel que défini au niveau de son troisième paragraphe : "un contrat
spécifiquement négocié pour la construction d'un actif ou d'un ensemble d'actifs...". Ainsi, à
ce titre, un accord pour la construction d'un bien immobilier répond à la définition d'un
contrat de construction lorsque l'acheteur a imposé au vendeur les caractéristiques du bien
à construire.
L’IFRIC 15 développe cette notion en indiquant qu'un contrat est un contrat de construction
notamment dans les cas suivants :
En vertu des clauses du contrat, l'acheteur du bien immobilier est en mesure d'imposer
son point de vue sur les aspects structurels majeurs du programme à construire, avant
que la construction ne débute, ou d'imposer des changements majeurs une fois la
construction entreprise, même s'il n'exerce pas les droits qui lui sont reconnus par le
contrat ;
Le vendeur transfère à l'acheteur le contrôle, ainsi que les risques et les avantages liés
aux travaux en cours, dans l'état où ils sont et au fur et à mesure où ils progressent.
Cette seconde circonstance devra être considérée comme remplie dans les cas non limitatifs
suivants :
La construction s'effectue sur un terrain dont l'acheteur est propriétaire ou
locataire ;
Page 48
L’acheteur a le droit de prendre le contrôle des travaux en cours, afin par exemple
de désigner une nouvelle entreprise pour terminer la construction, même s'il en résulte
pour lui une pénalité ;
A l'inverse, les circonstances suivantes sont de nature à montrer qu'un contrat est une vente de
bien immobilier qui rentre dans le champ d'application d'IAS 18 :
Les négociations entre l'acheteur et le vendeur ont principalement porté sur le prix et
le calendrier des paiements. L'acheteur n'ayant que des possibilités limitées de
demander des modifications des plans. Ces possibilités sont par exemple le choix
d'une option parmi celles offertes par le vendeur ou une modification mineure du
plan de base ;
Le contrat ne confère à l'acheteur que le droit d'acquérir le bien à une date ultérieure.
Le vendeur conserve jusqu'à cette date le contrôle, ainsi que les avantages et les
risques, sur les travaux en cours relatifs au bien en cause.
Par ailleurs, lorsque la norme IAS 11 est appliquée, le contrat de construction inclut
également tous les contrats ou composants du contrat pour la fourniture des services qui sont
directement liés à la construction du bien immobilier. Et ce conformément au paragraphe 5 (a)
d'IAS 11 et au paragraphe 4 d'IAS 18 qui considèrent que les contrats de construction
comprennent également les contrats de prestation de services directement liés à la
construction d'un actif, tel que les contrats d'architecture ou d'ingénierie.
Par conséquent, les produits des activités ordinaires provenant de tels contrats sont traités en
conformité avec les dispositions relatives aux contrats de construction, telles qu'elles sont
précisées au niveau de la norme IAS 11.
L'accord peut ne pas répondre à la définition d'un contrat de construction et, par conséquent,
peut être placé dans le champ d'application d'IAS 18. Dans ce cas, l’entité doit déterminer si
l'accord porte sur une prestation de service ou sur la vente de biens.
Page 49
2.4.2.2.2. L'accord porte sur une prestation de services
Si l’entité n'est pas tenue d'acquérir ou de fournir des matériaux de construction, l'accord peut
ne porter que sur une prestation de services, conformément à IAS 18. Dans ce cas, si les
conditions spécifiées dans le paragraphe 20 d'IAS 18 sont remplies (produits, coûts et degré
d’avancement des projets sont évalués de façon fiable et il est probable que les avantages
économiques associés à la transaction iront à l'entité) le produit des activités ordinaires doit
être comptabilisé en fonction du degré d'avancement de la transaction, en appliquant la
méthode de l'avancement des travaux.
Une entité peut transférer à l'acquéreur le contrôle et les risques et avantages importants de la
propriété du bien encours de construction, dans l'état dans lequel il se trouve au cours de sa
construction. Dans ce cas, si tous les critères du paragraphe 14 d'IAS 18 sont remplis
(produits et coûts du projet de PI évalués de façon fiable, désengagement du vendeur de la
gestion de l’immeuble et transfert de propriété) de manière continue au cours de la
construction du bien, l’entité doit comptabiliser le produit en fonction du degré d'avancement,
en appliquant la méthode de l'avancement des travaux. Les dispositions d'IAS 11 sont
généralement applicables à la comptabilisation des produits et des charges y afférentes pour
une telle transaction.
L’entité peut transférer à l'acquéreur le contrôle et les risques et avantages importants liés à la
propriété du bien immobilier dans leur totalité, à une date unique (par exemple à
l'achèvement, avant ou après la livraison). Dans ce cas, l’entité ne doit comptabiliser les
produits que lorsque tous les critères du paragraphe 14 d'IAS 18 sont satisfaits (produits et
coûts du projet de PI évalués de façon fiable, désengagement du vendeur de la gestion de
l’immeuble et transfert de propriété).
Page 50
2.5 Analyse économique des contrats de VEFA
La recherche de l’image fidèle n’est pas toujours une affaire évidente. Le contenu des contrats
en matière de construction ou d’ingénierie est souvent complexe, ceci rendrait l’analyse des
obligations mutuelles et des responsabilités une nécessité afin de pouvoir cerner la réalité
économique qu’elles couvrent.
Lorsqu’un promoteur vend des appartements à des particuliers au sein d’un immeuble en
cours de construction, le produit de la vente doit-il être pris à l’avancement de la
construction ou à la livraison des appartements ? La réponse à cette question nous amène à
une étude des caractéristiques des contrats et des spécificités des contrats VEFA.
En outre, les contrats de VEFA existants sont des contrats d’adhésion et l’acheteur n’a
pratiquement aucun choix concernant les spécifications techniques des appartements
vendus.
En effet, il est relativement rare qu’un client, d’autant plus s’il s’agit d’un particulier, modifie
la structure d’un immeuble en cours de construction ou décide de changer de constructeur au
cours des travaux. En revanche, les clients particuliers ont souvent un choix limité en matière
d’options ou de modification de la structure qui leur est proposée.
Pour toutes ces raisons, la VEFA marocaine, dans sa version actuelle, n’ouvre pas la
voie à l’application de la méthode à l’avancement, ni à l’application de la norme IAS 11.
Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, l’IFRIC 15 explicite les critères d’identification des
contrats de construction.
Page 51
2.5.2 Identification des caractéristiques du contrat
L’IFRIC 15 repose, comme nous l’avons vu, sur une analyse précise des caractéristiques du
contrat de vente.
Ces questions ont été examinées par le comité d’interprétation et les réponses qui leur sont
apportées dépendent du traitement comptable applicable à chaque contrat.
De quels choix parle-t-on ? Et à quel point pourrait-on constater que le client est impliqué
dans le choix des spécifications techniques des constructions vendues avant leur achèvement ?
Le choix par le client des carreaux de la salle de bain, la couleur de la peinture de son futur
appartement, ou des travaux de finition suffit-il à qualifier un contrat de contrat de
construction spécifiquement négocié?
A l’issue de longs débats, l’IFRIC confirme que les choix doivent porter sur des
caractéristiques structurelles du projet, désignant ainsi les ouvrages qui ont été conçus et
réalisés spécifiquement pour le client. A titre d’exemple, le client devra avoir la capacité de
participer aux choix architecturaux, au design d’ensemble, à la sélection des projets et/ou
des entreprises, qu’il exerce cette capacité ou non.
Dans le cas où le client ne peut pas agir sur les choix structurels, le contrat doit être
comptabilisé selon les dispositions de la norme IAS 18.
L’IFRIC 15 établit que la méthode à l’avancement serait appliquée à une vente de bien si le
contrat transfère le contrôle d’une part et les risques et avantages d’autre part à l’acheteur au
fur et à mesure de la réalisation du bien. Evidemment, dans le cas contraire la vente sera
comptabilisée à l’achèvement.
Page 52
Rappelons que le contrat de VEFA, selon sa définition juridique marocaine, ne transfère le
contrôle ainsi que les risques et les avantages liés aux biens construits qu’à l’achèvement des
travaux et livraison des biens lors de la signature du contrat définitif. D’autre part, il est
relativement rare qu’un client qui est principalement un particulier intervient dans le choix
des éléments structurels de la construction et n’a souvent qu’un choix limité en matière
d’options ou de modification de la structure qui lui est proposée.
Par conséquent, nous pouvons conclure que pour ce type de contrat, les entreprises vont
devoir appliquer la méthode à l’achèvement et non celle à l’avancement du fait que ce type de
contrat ne remplit pas les critères de comptabilisation des contrats de construction à
l’avancement tel que définis par l’IFRIC 15.
Dans la réalité, les projets de construction sont beaucoup plus compliqués. Des clauses
diverses et variées peuvent alourdir les responsabilités réciproques des cocontractants. Ce qui
appelle de la part des entreprises, qui opèrent dans le secteur, une analyse approfondie des
contrats qui leur sont présentés afin de s’assurer de leur bonne traduction économique et
comptable.
Cette analyse devrait par ailleurs suivre le schéma ci-dessous, proposée par une note jointe à
l’IFRIC 15 (voir annexe n°4 du présent mémoire), adaptée par nos soins :
Page 53
Diviser le contrat en composants séparés et identifiables
Est-ce que certains composants du contrat peuvent être Oui Allouer la juste valeur au total reçu ou recevable à chaque
identifiés séparément (ex : vente de terrain, …) ? composant
Séparer les composants
Est-ce que le contrat ou l’un de ses Le contrat ou l’un de ses composants Les coûts et les revenus sont
composants satisfait la définition d’un Oui est un contrat de construction reconnus selon le stade
contrat de construction ? selon IAS 11 d’avancement
(paragraphe 11 de l’IFRIC 15) (paragraphe 13 de l’IFRIC 15)
Non
Les coûts et les revenus sont
Est-ce que le contrat ou l’un de ses Le contrat ou l’un de ses composants reconnus selon le stade
composants est une prestation de Oui
est une prestation de services d’avancement
services uniquement ? selon IAS 18 (paragraphe 15 de l’IFRIC 15)
(paragraphe 14 & 15 de l’IFRIC 15)
Page 55
Chapitre 3 : Les moyens à mettre en œuvre par le
promoteur pour la mise en place de la méthode à
l’avancement
Au sein d’une entreprise de promotion immobilière qui comptabilise ses projets même suivant
la méthode à l’achèvement, des outils existent. L’entreprise doit donc les faire évoluer pour se
donner la capacité de déterminer un résultat à la fin du programme de façon fiable. Mis à part
les outils eux-mêmes, c’est également une affaire organisationnelle. L’organisation de
l’entreprise est appelée à évoluer pour qu’elle puisse mettre en œuvre la méthode à
l’avancement.
Page 56
sein de la comptabilité analytique. En effet, si cette dernière est partiellement déconnectée de
la comptabilité générale, les conclusions tirées à partir de certains résultats analytiques
erronés peuvent conduire à des décisions inadéquates.
Si la comptabilité analytique par chantier reste incontournable, il faut le souligner qu’elle
reste une comptabilité historique. C’est un suivi a posteriori. D’où la necessité d’un suivi
prévisionnel.
Page 57
1.3 Le suivi budgétaire
Le suivi budgétaire par chantier permet de mettre en évidence les dérapages de coûts et
donc de rectifier la prévision budgétaire. Le suivi budgétaire par chantier assure ainsi la
fiabilité des prévisions budgétaires du chantier et, par conséquent, du résultat à terminaison.
Pour disposer d’un suivi budgétaire le plus efficace possible ; il est utile que la comptabilité
analytique de l’entreprise puisse également recenser les engagements effectués auprès des
fournisseurs, c’est-à-dire les commandes en cours n’ayant pas encore fait l’objet d’une
facturation par les fournisseurs et, par conséquent, non encore comptabilisées par l’entreprise.
Le suivi budgétaire par chantier doit être conçu comme un véritable tableau de bord et
contenir toutes les informations nécessaires pour suivre les résultats au fur et à mesure de
l’avancement.
Le suivi budgétaire par chantier :
Expose toute la nomenclature des coûts et des produits qui mènent au calcul de la
marge sur coûts directs ; et
Reprend les éléments d’analyse permettant de comparer la situation réelle avec le
budget, après avoir opéré les corrections qui s’imposent en fonction de l’avancement
technique du chantier.
Les retraitements ou correctifs permettent de passer, des charges et des produits comptables,
aux charges et produits réels représentatifs de l’avancement technique du chantier. La
traduction comptable de ce retraitement lors d’un arrêté comptable est :
Pour les charges, soit une charge constatée d’avance, soit une facture non parvenue en
fonction, respectivement, d’une facturation fournisseur trop importante ou insuffisante
par rapport à l’avancement technique réel du chantier,
Pour les produits, soit un produit constaté d’avance, soit une facture à établir en
fonction du pourcentage d’avancement du chantier déterminé.
L’analyse des écarts entre le cumul des dépenses réelles corrigées et le budget au stade
permet de mettre en évidence les dérapages de coûts.
Le suivi budgétaire par chantier permet donc de :
Mettre en évidence les dérapages de coût qui ont eu lieu ;
Essayer de rechercher leurs causes et de situer les responsabilités ;
Mettre à jour le budget à terminaison en fonction des dérapages constatés.
Le suivi budgétaire ne s’est rendu possible qu’après avoir évolué les outils de comptabilité
analytique et budgétaire. Une telle démarche renforce la capacité du promoteur de déterminer
de façon fiable un résultat à terminaison.
Page 58
Section 2 : Se donner la capacité de déterminer de façon
fiable un résultat à terminaison
Dotée des outils indispensables pour pouvoir adopter la méthode à l’avancement, l’entreprise
doit s’organiser de façon à être capable de déterminer un résultat à terminaison tout au long
du chantier par une réactualisation au fur et à mesure de son avancement.
Page 59
Les coûts indirects rattachables au projet en général, pour la quote-part susceptible
d’être affectée à ce contrat (assurance, conception et assistance technique générale,
frais généraux d’exécution des contrats…) ;
Les provisions pour risques et aléas correspondant aux dépassements des charges
prévisibles que l’expérience de l’entreprise, notamment statistique, rend probables.
D’autres charges, telles que les charges antérieures à la conclusion du contrat ou celles
relatives à son financement, grèvent certains projets.
Page 60
2.1.2.3 Le statut chronologique des charges
Les charges passent successivement, au cours de la vie d’un contrat, par les cinq statuts
chronologiques qui sont :
Statut 1 2 3 4 5
Charges Prévisionnelles (chiffrage) Engagées (signé) Réalisées Facturées Payées
Ces statuts chronologiques seront utilisés pour l’actualisation du résultat à terminaison et pour
la mesure de l’avancement. Sont prises en compte pour la détermination du résultat à
terminaison l’ensemble des charges prévisionnelles (Statut 1). L’ensemble de ces statuts,
qu’ils soient liés aux charges ou aux produits, seront mieux appréhendés à travers des
formations appropriées.
Page 61
L’adoption de la méthode à l’avancement exige la mise à jour régulière des budgets à
terminaison de tous les chantiers avant chaque arrêté comptable afin de pouvoir produire un
résultat comptable à l’avancement reflétant au mieux la réalité des chantiers.
Page 62
2.2.2 Nécessité d’un nouveau système d’information
Ce nouveau système d’information permettra un accès partagé pour la mise à jour des
budgets à terminaison. La classification des produits et des charges, sera effectuée, suivant les
différentes étapes d’un chantier conformément aux cinq statuts chronologiques évoqués ci-
dessus, permet cette délégation dans les mises à jour.
Cette mise à jour est faite par chaque agent intervenant aux différents stades comme suit :
. Statut/Produits et charges Mise à jour des produits Mise à jour des charges
1- Proposé ou prévisionnel Commercial, bureau d’études, Bureau d’études, chargé
chargé d’affaires d’affaires
2- Accepté ou engagé Administration des ventes, Service achat, chargé
responsable administratif d’affaires
3- Mérité ou réalisé Chargé d’affaires Chargé d’affaires
4- Facturé Comptabilité Comptabilité
5- Payé Comptabilité Comptabilité
Ce nouveau système devrait être doté de certaines caractéristiques (sauvegarde de
l’historique, tri muticritères, etc) nécessaires à la mesure de la fiabilité du résultat.
Page 63
3.1 Les intervenants
Le ou les chargé(s) d’affaires, disposant d’une compétence reconnue en matière du
déroulement et du suivi des chantiers (parfaite connaissance et maîtrise des chantiers), fournit
ou fournissent des informations cruciales au contrôle de gestion de l’entreprise de promotion
immobilière. Et ce afin de :
Déterminer des résultats à terminaison les plus fiables pour chacun de ses chantiers ;
Mesurer leur avancement de la façon la plus précise possible.
Si le chargé d’affaires alimente le système d’information, le contrôleur de gestion, quant à lui,
va organiser, coordonner et superviser les travaux des chargés d’affaires concernant la mesure
de l’avancement de chaque chantier pour l’arrêté comptable.
De part sa vision globale des différents chantiers, ainsi que de ses compétences financières, le
contrôleur de gestion sert souvent d’interface entre les chargés d’affaires et le responsable
financier de l’entreprise pour valider, entre autres, l’avancement des travaux.
Page 64
Conclusion de la première partie
Les intervenants dans la PI restent multiples (MO, MOD, maître d’ouvre, conducteur de
travaux, commune, agence urbaine,..). Le processus de PI renferme plusieurs phases allant de
l’intention de construire, jusqu’à la vente ou la mise en location de l’immeuble. Le catalyseur
de ce processus est la constructibilité de la réserve foncière. Réserve foncière qui restait
caractérisée, depuis longtemps, par une dualité du régime foncier au Maroc. Il a fallu
attendre le 11 novembre 2011, date à laquelle, le pays s’est doté du code des droits réels.
Désormais, la réserve foncière, au Maroc, qu’elle soit ou non immatriculée, est réglementée
par ledit code. En outre, la réserve foncière est, également, soumise, généralement par option,
à la nouvelle loi 14-07 sur la conservation foncière. Cette nouvelle loi vient contrecarrer le
pouvoir bureaucratique du conservateur foncier en matière du respect des délais de la
procédure au niveau de chaque étape. Malgré cela, le délai de l’obtention du TF reste, donc,
long (12 mois au minimum dans les meilleurs cas). Outre la question du délai, le régime de
l’immatriculation foncière reste facultatif de caractère. Il n’a, pratiquement, concerné que
les propriétés foncières d’une certaine importance. La proportion des propriétés foncières
non immatriculées reste prépondérante. Mais, en tout état de cause, seule la propriété
foncière immatriculée qui en assure la purge, la mobilisation du financement et la garantie de
la sécurité des opérations. Le législateur est appelé à simplifier et raccourcir davantage la
procédure d’immatriculation foncière par l’usage des nouvelles technologies
d’information et de communication (NTIC) et alléger le coût de la procédure surtout en
faveur des PME du secteur de la PI.
Le processus de la PI reste marqué par une lourdeur et une lenteur administrative
(multiplicité des intervenants, lenteur des délais, panoplie des textes juridiques, difficulté
d’accès à l’information, déficience de la gestion, procédures souvent non formalisées,
pratiques illicites et non éthiques, etc.). Ces éléments ont, entre autres, largement, contribué à
l’existence de zones d’ombres au niveau du processus d’instruction des autorisations, à la
dégradation de la qualité du service public et à la perte de confiance dans l’administration
publique d’une manière générale. Cette situation confuse a largement été exploitée pour la
prolifération des constructions clandestines et non réglementaires. Là aussi, le législateur
pouvait alléger la lourdeur de la procédure par l’usage des NTIC.
L’aboutissement du processus de la PI est généralement la vente de l’immeuble édifié. Cette
vente est matérialisée par un contrat de vente. Un tel document regroupe certaines clauses et
éléments constitutifs. Parmi ces éléments on trouve le prix et le transfert de propriété. Ce
transfert est d’importance cruciale dans la mesure où la méthode et le moment de
reconnaissance du revenu d’un projet en restent tributaires.
Le traitement comptable des opérations de PI de longue durée au Maroc est défini par l’article
17 de la loi 9-88 et par les dispositions du CGNC. Ce dernier ne cite pas la méthode à
l’avancement et traite uniquement de la méthode du bénéfice à l’avancement, quand il s’agit
de comptabiliser un bénéfice sur une opération partiellement exécutée.
La méthode du bénéfice à l’avancement (ou des produits nets partiels) qui constitue une
particularité purement française a été abandonnée par ses inventeurs en 1999 suite à
l’adoption du règlement 99-08 du 24 novembre 1999 et ce dans une optique d’alignement
avec les normes internationales.
Page 65
La méthode à l’avancement est celle qui reflète le mieux la réalité des opérations et
conduit à une meilleure information financière. Elle est adaptée au contexte actuel des
affaires qui nécessite des résultats prévisionnels pour chaque contrat et un suivi régulier de
leurs réalisations permettant, en cas d’écarts, de décider des actions correctrices à mener.
Nous notons que si le référenciel français et les IFRS ont exprimé leur préférence à la
méthode à l’avancement, la norme marocaine reste muette à ce sujet.
Le CNC marocain devrait emprunter le même chemin que son homologue français à ce sujet
et tendre vers un alignement avec les normes internationales. Il est évident que le besoin
d’un tel alignement avec les normes internationales ne concerne pas uniquement le domaine
des opérations de PI mais couvre toute la norme comptable marocaine.
Le carde comptable des opérations de PI, aux yeux du référentiel comptable international
IAS/IFRS, reste réglementé par l’IAS 11, l’IAS 18 et l’IFRIC 15. Une analyse des termes du
contrat doit être menée d’une façon approfondie, conformément à l’interprétation IFRIC 15,
pour cerner la norme applicable au contrat : IAS 11 ou IAS 18.
La norme IAS 11, dont l’objectif de représenter la substance de certains contrats passés avec
des clients différents, autorise, sous certaines conditions, leur regroupement en un seul
contrat. Ce regroupement, comme le présente ladite norme, compromettrait le principe de
clarté du CGNC.
D’un autre côté, la VEFA marocaine, bien qu’elle se soit fortement inspirée de la VEFA
française, n’a pas retenu, comme le cas en France, l’instrument financier, garanti par cette
loi, en faveur du promoteur immobilier vis-à-vis des institutions financières et de crédit.
Certes la VEFA, dans son article 618-3, évoque la conclusion d’un contrat préliminaire entre
les parties sur les éléments essentiels de la vente, mais, le transfert de propriété à l’acquéreur
n’est possible qu’à la conclusion d’un contrat définitif lors de l’achèvement des travaux. C’est
pour cette raison que la méthode à l’avancement ne saurait s’appliquer aux opérations de PI
de VEFA marocaine
Le législateur marocain devrait emprunter la même vision que son homologue français en
adoptant en faveur du promoteur le caractère d’instrument financier vis-à-vis des
institutions financières. Une telle attitude rentre dans l’essence même de la méthode à
l’avancement des travaux. Ces derniers nécessitent une démarche d’audit qui leur est propre.
Page 66
Deuxième partie : Proposition d’une
démarche d’audit spécifique aux
opérations de PI
Page 67
Introduction de la deuxième partie
Appréhender la régularité, la sincérité et l’image fidèle, par un CAC, dans une entreprise de
promotion immobilière, relève, d’une certaine manière, de défi. N’étant ni ingénieur, ni devin,
l’auditeur doit pourtant exprimer son opinion sur les états financiers du promoteur dans un
contexte marqué par une réalité économique mouvante, incertaine et techniquement
complexe.
L’auditeur intervenant dans le cadre d’un secteur spécifique, en l’occurrence le secteur de la
promotion immobilière, se doit de respecter, d’apprécier et surtout de maîtriser
l’environnement réglementaire dans lequel il opère afin d’identifier et de cerner les risques
engendrés par l’ensemble des particularités du secteur et adapter en conséquence sa
méthodologie d’audit.
L’objectif de cette deuxième partie sera d’établir une démarche d’audit qui puisse répondre
aux spécificités que présentent les opérations de PI et de couvrir les risques qui peuvent en
découler. Nous aborderons donc successivement les points suivants :
La démarche à suivre pour le contrôle final des comptes ainsi que les objectifs d’audit
spécifiques aux différentes méthodes comptables seront traités au niveau des deux
premières sections du troisième chapitre ;
Enfin, et vu que les entreprises qui réalisent des projets de PI de longue durée sont
souvent tenues de constituer des provisions pour couvrir les risques et charges
découlant desdits contrats. Ces provisions nécessitent des contrôles complémentaires
d’audit. Ces contrôles seront abordés à la troisième et dernière section du troisième
chapitre.
En guise de conclusion de cette deuxième partie nous présenterons, en annexe n°5, une
démarche d’audit spécifique aux opérations de PI.
Page 68
Chapitre 1 : Orientation et planification de la mission
L’orientation et la planification de la mission d’audit commence par la prise de connaissance
de l’entreprise et de ses contrats qui constituent le cœur de son activité.
1.1.1.1 Le prix
L’article 488 du dahir 12 août 1913 du DOC exige un accord des parties, entre autres, sur le
prix pour que la vente soit parfaite entre les cocontractants.
Compte tenu de la durée généralement longue, de la complexité du bien à réaliser et des aléas
qui en résultent, il est admis que le prix soit déterminé lors de la conclusion du contrat ou
Page 69
déterminable au fur et à mesure de l’avancement des travaux. C’est ce que, en effet, l’article
730 du DOC stipule : « le prix doit être déterminé ou être susceptible de détermination... ».
Par ailleurs, la loi n°44-00 sur la VEFA, dans son article 618-6 fixe, en l’absence d’une
convention entre les parties, la périodicité, en trois phases, des règlements des futurs
acquéreurs d’un immeuble en copropriété objet du contrat. En effet, ledit article précise que
"sauf stipulation contraire des parties, l’acquéreur est tenu de payer une partie du prix de la
construction selon les phases suivantes :
L’achèvement des travaux relatifs aux fondations de la construction au niveau du
rez-de-chaussée ;
L’achèvement des gros œuvres de l’ensemble de l’immeuble ;
L’achèvement des travaux de finition".
Sur le plan pratique, le prix de vente est définitif sous réserve de sa révision dans les
conditions et limites prévues dans le contrat. Les dispositions de ce dernier fixe le transfert de
propriété des travaux exécutés.
Page 70
inexistante à ce moment là. Aux yeux du DOC, le transfert de propriété dépend de la
délivrance de l’immeuble à construire. Ainsi, la reconnaissance de revenu de ce projet de
PI ne peut être qu’à l’achèvement du contrat. On peut en conclure que les dispositions du
DOC restent fidèles à la méthode à l’achèvement, méthode de droit commun. Qu’en est-il de
la VEFA ?
1.1.1.2.2. Le transfert de propriété dans le cadre de la VEFA
La VEFA marocaine de 2002 vient combler et réglementer à l’époque les opérations relatives
à la vente sur plan. Cette VEFA marocaine, bien qu’elle se soit fortement inspirée de la VEFA
française, n’a pas retenu, comme le cas en France, le droit d’accession à la propriété au
fur et à mesure de l’avancement des travaux.
En effet, l’article 618-1 de cette loi, dans son deuxième aliéna, dispose que : "le vendeur
conserve ses droits et attributions de maître de l'ouvrage jusqu'à l'achèvement des travaux de
l'immeuble". En outre, selon les articles 66 et 67 du dahir du 12 août 1913 sur
l’immatriculation des immeubles, seule l’inscription sur le titre foncier confère un droit de
propriété et un droit réel. Tous les autres droits qui ne sont pas portés sur le titre de propriété
auprès de la conservation foncière restent des droits personnels et sont exclus du droit de la
propriété. Cette inscription sur le titre foncier, dans l’état actuel des choses au Maroc, ne
peut être effectuée qu’à l’achèvement des travaux.
Certes la VEFA, dans son article 618-3, évoque la conclusion d’un contrat préliminaire entre
les parties sur les éléments essentiels de la vente, ce qui répond aux dispositions du DOC en
matière de la perfection de la vente, mais, le transfert de propriété à l’acquéreur n’est possible
qu’à la conclusion d’un contrat définitif lors de l’achèvement des travaux. A l’instar du
DOC, la VEFA consacre la méthode à l’achèvement pour reconnaitre le revenu d’un
projet de PI.
Le législateur marocain devrait, là aussi, emprunter la même philosophie que son
homologue français en adoptant, cette fois-ci, en faveur de l’acquéreur le droit
d’accession à la propriété au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Une telle
vision rentre dans l’essence même de la méthode à l’avancement des travaux. Celle-ci
constitue, à côté de la méthode à l’achèvement, les options comptables offertes au promoteur
dans le cadre de ses opérations de PI.
L’auditeur doit maîtriser le processus de ces opérations de manière à pouvoir auditer chaque
étape suivant son référentiel. La vérification de la propriété du terrain ou du droit à construire
se fait par rapport aux documents juridiques. L’ouverture du chantier se vérifie par rapport à
une autorisation de construire délivrée par la commune. Le contrôle de l’avancement des
travaux pourrait se faire par rapport à une attestation d’un ingénieur indépendant. Et
ainsi de suite. Ces vérifications sont davantage facilitées chaque fois que l’auditeur ait une
meilleure connaissance des opérations de PI. Prise de connaissance qui se fonde également
sur l’aspect organisationnel.
Page 71
1.1.2 Prise de connaissance de l’entreprise : aspect organisationnel
Sur le plan organisationnel, la réalisation des logements se répartit entre quatre filières de
production(10) :
La filière promoteur ; il s’agit d’une entreprise organisée qui réalise l’ensemble de la
commande publique de logements et une partie des logements en immeubles ;
La filière promoteur-tâcheron réalise une part de la production de logements en
immeubles ;
La filière autopromoteur-tâcheron réalise la quasi totalité des habitations de type
marocain (maisons individuelles) et des villas ;
La filière autoconstructeur "maallam" réalise une grande partie de l’habitat non
réglementaire.
Les segments des habitations de type marocain (maisons individuelles) et de l’habitat non
réglementaire cèderont de plus en plus la place au segment des logements en immeubles
(particulièrement au logement social en immeuble).
Les deux premières filières relèvent du secteur formel. Par contre, les deux autres relèvent
généralement du secteur informel avec un degré de technicité simple.
(10) D’après une publication du 16 septembre 2010, de la Direction des études économiques à la CDG « Le secteur immobilier marocain : état des lieux, enjeux et perspectives ».
Page 72
Par demande effective ou solvable de logements, il faut entendre la demande de logements
capable de se placer sur le marché de location ou sur celui de l’accès à la propriété et qui
dispose des moyens financiers lui permettant de rencontrer l’offre de logements aux
conditions du marché(10).
Trois facteurs sont de nature à influencer cette demande : le niveau de revenu ou de vie des
ménages, la disponibilité et le coût du financement bancaire et le coût du logement :
Le niveau de vie des ménages est généralement appréhendé à travers leurs dépenses
de consommation. Les dépenses annuelles moyennes par ménage se sont multipliées
par plus de 20,3 entre 1960 et 2007(10). Le niveau de vie des ménages s’est apprécié.
Les classes moyennes cherchent à améliorer leur condition d’habitat. En témoigne
l’augmentation de 40% de la part des résidents dans les villas/appartements entre 2001
et 2007, contre 60% pour la classe aisée. Aussi, en 2007, 68% des ménages moyens
urbains résident dans des maisons modernes et en sont propriétaires à concurrence de
63%(10).
La disponibilité et le coût du financement bancaire sont liés au montant des crédits
à l’immobilier et au taux d’intérêt de ces crédits. En effet, le montant des crédits à
l’immobilier a pratiquement septuplé entre 2000 et 2011. Il est passé de 26,9 milliard
de dirham en 2000 à 188,12(11).
Cette amélioration de l’accès des ménages au crédit bancaire s’est accompagnée par la
baisse du coût des crédits immobiliers. Le taux, moyen, des crédits immobiliers est
passé de 6,30 % en deuxième trimestre de l’année 2006 à 6,16 % au premier trimestre
de l’année 2010(11).
Le coût du logement : Un logement décent est, beaucoup, actuellement, au Maroc,
moins cher qu’auparavant. La valeur immobilière totale pour un logement social ne
dépasse pas 140 000 dh d’une superficie réduite ne dépassant pas 50 m². Elle n’excède
pas 250 000 dh pour une superficie limitée à 100 m²(12).
Il faut noter aussi que le marché de la promotion immobilière reste marqué par une pratique
du "noir" (sommes versées par l’acquéreur au vendeur sans qu’elles soient inscrites sur le
contrat de vente). Mais, une telle pratique ne concerne, généralement, que les contrats de
vente passés avec des particuliers (non professionnels). C’est pourquoi un arsenal de mesures
a été adopté pour combattre "le noir". On peut, à titre d’exemple, citer(10):
• Inclure la protection des dénonciateurs de la pratique du "noir" dans le
cadre d’une convention spécifique ;
• Contraindre les promoteurs à afficher les prix réels du bien dans les
chantiers (convention de partenariat avec la FNPI) ;
• Sensibiliser le citoyen aux inconvénients de cette pratique ;
• Impliquer le Ministère des finances dans la lutte contre cette pratique
(organisation conjointe entre l’habitat et les finances d’audits à
l’improviste pour certaines sociétés de promotion immobilière) ;
• Accomplissement de la transaction par un notaire ; etc.
(11) D’après une publication du ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de développement de l’espace « Habitat, urbanisme et aménagement de l’espace 2003-2011: un secteur en mouvement » ;
(12) Dispositions de l’article 92-I-28° du CGI.
Page 73
L’auditeur devra, également, procéder à une décomposition de l’activité en chiffre d’affaires
selon le secteur (public et privé) et selon les modalités de réalisation des travaux. Pour ce
faire, il est plus qu’important de s’armer d’un certain nombre d’informations :
La fourchette de rentabilité attendue et son évolution ;
L’évolution de la part du chiffre d’affaires par rapport au chiffre d’affaires
global de manière à avoir les tendances individualisées des différents modes
d’exploitations ;
Le chiffre d’affaire réalisé avec les principaux clients et les ventes
prévisionnelles les concernant.
C’est une étape à l’issue de laquelle l’auditeur aura une idée précise de la rentabilité de
l’entreprise, de son niveau d’indépendance vis-à-vis de ses clients et les prévisions en termes
de chiffre d’affaires. Ce chiffre d’affaires constitue une caractéristique essentielle de l’activité
économique du promoteur. Ce dernier reste soumis à une panoplie de réglementation.
Page 74
Institutions et procédures
• Le Dahir portant loi n°1-93-51 du 10 septembre 1993 instituant les agences
urbaines ;
• La loi n°16-89 relative à l’exercice de la profession d’architecte et à
l’institution de l’ordre national des architectes, promulguée par le dahir n°1-92-
122 du 22 rabia I 1414 (10 septembre 1993) ;
• La loi n°30-93 relative à l’exercice de la profession d’ingénieur géomètre-
topographe et instituant l’Ordre National des Ingénieurs géomètres-
topographes, promulguée par le dahir n°1-94-126 du 25 février 1994 ;
• La Circulaire 1500/2000 du 6 octobre 2000 relative à la simplification des
circuits et des procédures d’instruction des demandes d’autorisation ;
• La loi n°78.00 portant charte communale, promulguée par le dahir n°1-02-297
du 03 octobre 2002 ;
• La Circulaire 2531 en date du 10 février 2004 relative à la création des
antennes des agences urbaines au niveau des délégations provinciales et
préfectorales de l’Habitat.
• La Circulaire n°12075 du 08 juillet 2011 relative à la rationalisation des
procédures d’inspection et de contrôle des chantiers ouverts et respect des
délais d’octroi de la note de renseignements ;
La procédure d’instruction des autorisations reste marquée par une multiplicité des
intervenants (facteur de désaccord) et une lenteur exorbitante.
L'habitat économique
• Décret n°2-64-445 (26/12/1964) définissant les zones d'habitat économique et
approuvant le règlement général de construction applicable à ces zones ;
• Décret royal n°186-66 du 22 rabia I 1386 (11/07/1966) modifiant le décret n°2-
64-445 du 21 chaabane 1384;
L’habitat économique souffre de la rareté et de la cherté des réserves foncières au sein
des villes.
Lotissements, groupes d'habitations et morcellements
• Dahir n°1-92-7 portant promulgation de la loi n°25-90 relative aux
lotissements, groupes d'habitations et morcellements ;
• Décret n° 2-92-833 pris pour l'application de la loi n°25-90 ;
• La Circulaire n°118/17799 du 1er novembre 2006 relative aux projets de
lotissements, de groupes d’habitation, de morcellements et de constructions à
réaliser à proximité des Palais et Demeures Royaux ;
Les infrastructures principales et hors site, qui reviennent à la commune, ne sont pas
réalisées.
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Crédit foncier, à la construction et à l'hôtellerie
• Décret royal portant loi n°552-67 du 17/12/1968 relatif au crédit foncier, au
crédit à la construction et au crédit à l'hôtellerie ;
• Arrêté du ministre des finances n°355-67 du 17/12/1968 pris en application du
décret royal portant loi n°552-67 ;
• Arrêté du ministre des finances et des investissements extérieurs n°1542-95 du
7 moharrem 1416 (6 juin 1995) modifiant l'arrêté du ministre des finances
n°355-67.
Les établissements de crédit restent faiblement impliqués dans le financement des
projets de PI.
Copropriété
• Loi n° 18.00, (3 octobre 2002), relative au statut de la copropriété des
immeubles bâtis ;
• Loi n° 44.00, (3 octobre 2002), relative à la VEFA, complétant le dahir du 9
ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des contrats ;
Les syndics professionnels sont peu développés au Maroc et la VEFA reste pratiquement
inapplicable au Maroc.
Propriété foncière
• La loi n°39-08 relative au code des droits réels du 24 novembre 2011 ;
• La loi 14-07, du 24 novembre 2011, modifiant et complétant le dahir sur
l’immatriculation foncière.
Le foncier non immatriculé, n’encourage pas la PI, occupe encore une place importante
dans le tissu foncier du pays. Le délai d’immatriculation, des propriétés foncières non
immatriculées, reste, malgré les efforts du nouveau code des droits réels, long.
Location accession
• Dahir n° 1-03-202 du 16 ramadan 1424 portant promulgation de la loi n° 51-00
relatif à la location-accession à la propriété immobilière (B.O. du 15 janvier
2004) ;
• Dahir n°1-99-210 portant promulgation de la loi n°63-99 modifiant et
complétant la loi n°6-79 organisant les rapports contractuels entre les bailleurs
et les locataires des locaux d'habitation ou à usage professionnel;
• Dahir n° 1-99-211 portant promulgation de la loi n° 64-99 relative au
recouvrement des loyers.
Les promoteurs sont surtout intéressés par les opérations de vente. Par ailleurs, Le
secteur locatif reste marqué par l’inadaptation de la législation, caractérisée par la
complexité et la lenteur de la procédure judiciaire.
Page 76
Il est à signaler que certains projets de texte, relatifs au secteur de la promotion immobilière,
ont été préparés et sont à diverses étapes d’approbation. Il s’agit de :
Projet de loi relatif à la copropriété des immeubles bâtis : ce projet a pour objectif de
dépasser les dysfonctionnements de la loi en vigueur en élargissant son champ
d’application et en introduisant de nouvelles dispositions ;
Projet de loi relatif à la VEFA ; ce projet vient soutenir les efforts de l’Etat en matière
de diversification de l’offre en logements ;
Projet de loi sur les constructions menaçant ruine qui vise à définir de façon précise
les attributions de chacune des parties concernées et la mise en place d’un fonds
dédié ;
Projet de décret sur le règlement de construction parasismique (R.P.S 2000) qui vise
l’actualisation du R.P.S 2000 en vigueur depuis 2002. Cette nouvelle version intitulée
"R.P.S 2000, version 2011", prend en considération les résultats d’enquêtes publiques
menées auprès des utilisateurs de ce règlement ;
Projet de décret sur le règlement parasismique des constructions en terre (RPCT 2011)
qui propose un règlement parasismique pour les constructions en terre.
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Ces pour ces raisons que la VEFA marocaine est pratiquement inapplicable au Maroc.
Nous proposons, ci-après, quelques recommandations pour remédier à ces problèmes :
Autoriser l’éclatement du titre mère, qui porte sur le terrain, en autant de titres
parcellaires qu’il existe de propriétés foncières, dès l’obtention de l’autorisation de
construire ;
Autoriser la conclusion du CPV dès l’obtention de l’autorisation de construire et
l’ouverture du chantier. Une telle mesure va permettre au promoteur de toucher une
avance en compensation de ses efforts fournis (apport du terrain et accomplissement
des deux phases du processus de la PI). Elle réduirait, également, la carence du
financement bancaire dans le secteur de la PI, surtout en faveur des PME du secteur ;
Substituer les entreprises de PI de droit privé à l’Etat en matière de l’obligation
de la constitution du cautionnement. L’Etat doit se porter garant des sommes
avancées par les futurs acquéreurs si le promoteur n’est pas en mesure d’achever la
construction. En contrepartie, les promoteurs de droit privé doivent constituer, au
profit de l’Etat, une hypothèque sur les TF. Une telle mesure cesserait la
discrimination du traitement en matière de la caution et mettrait sur le même pied
d’égalité les entreprises de PI de droit privé et celles de droit public, dans la mesure
où, comme nous venons de le voir, l’Etat favorise ses opérateurs immobiliers de droit
public en leur dispensant de l’obligation dudit cautionnement. Une telle mesure ferait
face à la faible implication des établissements de crédit dans le financement des
opérations de PI des PME ;
Renforcer le contrôle de l’encaissement des avances des futurs acquéreurs au profit du
promoteur. Pour ce faire, toute avance ou versement, des futurs acquéreurs, au fur et à
mesure de l’avancement des travaux de la construction, doit être accompagné d’une
note, en bonne et due forme, établie par un architecte, indépendant, attestant de
l’avancement réel des travaux ;
Prévoir l’application de la VEFA, d’une façon individualisée, sur chaque immeuble à
construire et non pas sur la totalité du projet dans le cas d’un complexe résidentiel ;
Prévoir la constitution de la prénotation sur les TF parcellaires, relatifs à chaque
propriété foncière composant l’immeuble à construire (après éclatement du TF mère).
Pour ce faire, il faut au préalable créer les tires parcellaires après avoir obtenu une
autorisation de construire.
Encourager les établissements de crédit à financer les projets de la promotion
immobilière dans une logique de partenariat durable surtout en faveur des PME.
La prise de connaissance générale des entreprises de PI permettrait à l’auditeur de s’épanouir
sur les particularités du secteur. Particularités que l’auditeur doit maitriser parce qu’elles lui
seront nécessaires dans la recherche des risques relatifs aux opérations de PI. Les moyens
utilisés pour cette première phase sont essentiellement les entretiens avec la direction générale
et les directions commerciales et d’exploitation.
Elle doit aboutir à l’établissement d’une note synthétique par activité décrivant les
particularités évoquées. Une telle étude sera appuyée par un examen analytique.
Page 79
1.2 La revue analytique
La revue ou les procédés analytiques sont des moyens d’information quantitative et
qualitative à objectifs spécifiques mais avec une limite particulièrement aberrante lorsqu’il
s’agit de la PI.
A ce stade, l’auditeur sera en mesure de sélectionner les affaires devant faire l’objet d’une
étude approfondie (temps d’écoulement élevé, ce qui pourrait justifier la constitution d’une
provision pour dépréciation des stocks, ou évolution inhabituelle des coûts moyens par mètre
carré, etc.). Il devra récupérer préalablement à son intervention une synthèse de l’ensemble
des chantiers existants. Ces chantiers sont par nature spécifiques, étant donné, les
particularités du secteur, et peuvent remettre en cause la pertinence de la revue analytique.
Page 80
béton, le ciment, le bois, les briques ou l’aluminium, ... De ce fait, d’une année sur
l’autre, les marges de l’entreprise peuvent se trouver affectées par ces variations de
prix. Ainsi, les contrats mentionnent, chaque fois que cela est possible, des clauses de
révision de prix qui permettraient de protéger ou de limiter les répercussions de
hausses de prix sur les marges de l’entreprise.
Recommandée dans le cadre d’une mission d’audit, la revue analytique ne suffit pas, à elle
seule pour appréhender l’audit d’une entreprise de promotion immobilière. La recherche
d’éléments probants passe par l’appréciation du contrôle de gestion du promoteur et par
l’orientation des entretiens avec les principaux interlocuteurs.
Page 81
1.4.1 Rencontre avec les principaux interlocuteurs
Afin d’apprécier l’évaluation des opérations en cours, l’auditeur ne doit pas se trouver en
situation de connaissance limitée des affaires. La revue analytique à partir des documents
fournis par l’entreprise permet de palier partiellement à cet état.
Les visites de chantier sont également nécessaires à la compréhension des conditions de
réalisation des chantiers. Ces visites peuvent être effectuées dans le cadre ou en dehors de
l’opération de l’inventaire physique. Ce dernier constitue un élément indispensable pour les
travaux finaux, puisqu’il permet de quantifier et valoriser le stock final. C’est, aussi, une
opération qui conditionne aux yeux de l’administration fiscale la régularité des comptes.
Un tel inventaire doit être réalisé par des personnes qui n’ont pas de relation directe avec la
gestion quotidienne des stocks. La fiabilité de cet inventaire dépend de la procédure définie
et de la compétence du personnel alloué à cette opération. La sélection des projets à
inventorier obéit à certains critères. Parmi ces critères, on cite :
Page 82
1.4.2 Prise de connaissance du système d’information
La prise de connaissance du système d’information est un élément fondamental du processus
d’approche par les risques. Il est d’autant plus important lorsque ce système d’information est
nouveau. C’est le cas du logiciel spécifique récemment installé, éventuellement, pour la
gestion des chantiers.
L’auditeur doit comprendre le fonctionnement du logiciel, son intérêt et ses objectifs. Il doit
tester sa fiabilité. Cette meilleure connaissance du système d’information lui permettra
d’identifier et d’évaluer de manière rigoureuse les risques d’anomalies significatives dans
les comptes.
S’agissant d’un domaine autre que l’audit et la comptabilité, l’auditeur peut faire appel à un
expert de son choix spécialisé dans les systèmes d’information. Ce dernier pourra ainsi l’aider
à comprendre le fonctionnement du système (système d’information complexe).
L’auditeur prendra en compte les mesures spécifiques mises en place par la société face aux
risques de vol, de malveillance interne ou externe, d’usages détournés ou d’accidents
(incendie, inondation) et la capacité de l’entreprise à restaurer une situation avant incident :
protection des données sensibles, développement des systèmes anti-intrusions, utilisation des
procédures d’authentification et de traçabilité, sauvegardes fiables et régulières des données.
A l’issue de cette phase de sa mission, l’auditeur a en pratique une grande partie des éléments
qualitatifs pour forger son opinion. S’il est certain que le recensement exhaustif des risques
sera difficilement atteint lors de la première mission, l’expérience permettra progressivement
d’y parvenir.
La prise de connaissance générale, de l’activité du promoteur immobilier, est une condition
nécessaire mais non suffisante. Elle doit être complétée par la prise de connaissance générale
des principaux projets de PI conclus par le promoteur.
Page 83
l’activité en stockant la production comme peuvent le faire les industries qui
manufacturent des produits finis. Cette absence de flexibilité entraîne une autre
difficulté, celle de la gestion de la sous activité ;
La possibilité du promoteur de percevoir les revenus au fur et à mesure de
l’avancement des travaux effectués ;
Les risques liés à la valorisation des coûts qui y sont liés et de pouvoir les actualiser
de façon de plus en plus précise au fur et à mesure de l’avancement dans
l’exécution du projet.
A l’aide de la revue analytique et des entretiens, l’auditeur arrête les chantiers qui nécessitent
un examen détaillé.
Un tel examen, par affaire, permet :
De détecter les marges différant de façon significative de la marge moyenne de
l’activité ;
De déceler les variations significatives des coefficients de marges susceptibles de
révéler des erreurs de prévision ou des dérapages techniques de nature à remettre en
cause la fiabilité des estimations prévisionnelles ;
De relever les chantiers déficitaires devant faire l’objet de provisions pour pertes à
terminaison ; et
D’identifier les chantiers en cours les plus importants en terme de production et de
marge.
Cette analyse aboutit à la détermination de zones de risques liées aux variations des marges,
aux résultats déficitaires et aux affaires d’importance significative, sur lesquelles seront
orientés les contrôles.
Page 84
Chapitre 2 : Analyse des zones de risques
Cette étape consiste dans la recherche des risques non découverts par l’entreprise ou non
révélés au commissaire aux comptes et sur lesquels celui-ci doit forger son opinion et
s’assurer de leur transcription dans les comptes annuels conformément aux règles et principes
comptables en vigueur. L’analyse des zones de risques, dans une entreprise de promotion
immobilière, est fondée sur l’analyse des risques liés à l’activité du promoteur et aux options
comptables envisageables dans le cadre des opérations de PI.
Page 85
Des conditions de réalisation du chantier très incertaines. Il arrive que des problèmes
non appréhendés dans le budget soient découverts lors du commencement du
chantier ;
Etc.
Ces risques existent indépendamment de l’audit des états financiers. L’auditeur n’a aucun
pouvoir pour changer leur niveau ; il doit donc organiser son travail en les prenant en compte
et ainsi définir son plan de mission et son programme de travail. L’évaluation du risque lié au
contrôle lui permettra de déterminer les procédures d’audit à mettre en œuvre.
Page 86
1.2.2 Procédures de contrôle
En réponse à l’évaluation des risques, l’auditeur externe met en place des procédures d’audit
appropriées. Il effectue des tests de procédures. Pour cela, il aura préalablement recensé les
points forts et surtout les points faibles du service d’audit interne. Les tests ont pour objectif
de valider l’existence de points forts et d’en mesurer l’impact réel sur la couverture de
risques. Ils permettent également d’apprécier le niveau des éventuels points faibles qui ne
pourraient pas couvrir le promoteur des divers risques de son activité.
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Lorsqu’un entrepreneur s’est chargé de la construction à forfait d’un bâtiment d’après un
plan arrêté et convenu avec le propriétaire du sol (le promoteur), il ne peut demander aucune
augmentation de prix, ni sous prétexte de l’augmentation de la main d’œuvre ou des
matériaux, ni sous celui de changements ou d’augmentation faits sur ce plan, si ces
changements n’ont pas été autorisés par écrit.
Le prix forfaitaire est donc celui par lequel l’entrepreneur s’engage irrévocablement à
exécuter les travaux qui lui sont confiés au prix convenu, les aléas, bons ou mauvais, de
l’exécution étant à son bénéfice ou à sa charge. Le prix global et forfaitaire peut néanmoins
faire l’objet d’une actualisation ou d’une révision.
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savoir faire nécessaire. Les risques rencontrés dans ce type de chantier sont une sous-
estimation initiale des coûts et des temps de réalisation résultant d’une erreur du bureau
d’études, pouvant conduire à des dépassements budgétaires.
Les risques liés à l’environnement : des chantiers se déroulant au Maroc ou à l’étranger
peuvent donner lieu à des conditions climatiques difficiles ou à une intervention dans un
environnement inhabituel. Il est à noter également le développement croissant des règles pour
protéger l’environnement : le traitement des déchets, l’acoustique, …
Les risques liés à la décentralisation géographique des projets : cette décentralisation, due
à la nature même du métier, engendre de nombreux problèmes liés à la remontée de
l’information en provenance des chantiers. Ce problème a été en partie résolu, dans la
plupart des sociétés organisées, par la mise en place d’un rapport de chantier journalier
récapitulant l’ensemble des informations en matière de main d’œuvre, réceptions de
marchandises ou de prestations ou travaux effectués et par la conception d’une comptabilité
analytique par chantier.
Les risques sociaux : insuffisance du respect de la législation sociale ce qui peut engendrer
des recours abusifs à la main d’œuvre intérimaire, des heures supplémentaires nombreuses
pour respecter les délais, etc.
Les litiges : les sociétés sont engagées dans des procès ou litiges qui sont dans le cours
normal de leurs activités. Les risques sont évalués et provisionnés selon une méthode
comparable à celle des exercices précédents basée sur les retours d’expérience et l’analyse des
directions et conseil juridique de la société.
Les conséquences d’un litige entre une entreprise et son client sont, par définition, difficiles à
apprécier et à valoriser. Un litige, peut remettre en cause le recouvrement des créances,
provoquer des coûts supplémentaires liés à la dérive dans le temps du chantier et à
l’application de pénalités de retard éventuelles.
Au-delà de ces risques courants, un litige technique peut aboutir à la résiliation du contrat.
Dans ce cas extrême, l’auditeur devra apprécier les conséquences :
Du risque financier sur la totalité des dépenses engagées ;
Et si une procédure judiciaire ou arbitrale est engagée, du paiement de dommages et
intérêts et de perte de production.
Les indicateurs de tels litiges pourront être le retard de recouvrement des créances, le non
paiement des sous-traitants, l’arrêt des travaux, la dérive des coûts, ou les dossiers
contentieux ouverts par les conseils de l’entreprise (avocats, experts,…).
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1.3.3.1 La fin de chantier
La fin d’un chantier présente, pour un promoteur-entrepreneur, des risques liés au
démantèlement de la structure opérationnelle chargée de l’affaire et à la démobilisation du
responsable.
Il s’agit d’une phase où certaines charges spécifiques peuvent apparaitre et avoir été omises
dans les estimations.
La remise en état du site des travaux peut également entraîner des dépenses. Il peut, à ce
propos, dans certains types de chantier, être prévu des pénalités propres à certaines
dégradations. La levée des réserves émises par le maître d’ouvrage entraînera nécessairement
un coût qui doit être chiffré et risque d’avoir été négligé. L’auditeur devra donc mener une
action spécifique sur les affaires en fin d’exécution pour déceler ces risques et confirmer
l’évaluation qui en a été faite.
Pour cela, l’entretien avec les responsables d’affaires, la consultation des rapports ou procès
verbaux du chantier, et des procès verbaux de réception seront d’une grande utilité.
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On distingue entre plusieurs catégories de réserves :
Les réserves fondées sur l’exécution de futures épreuves. Elles ne sont levées que si
ces épreuves s’avèrent concluantes ;
Les réserves dues à l’inexécution de certaines prestations initialement prévues et qui
n’ont pas été réalisées au jour de la réception. Le maître de l’ouvrage peut décider de
prononcer la réception, l’entrepreneur devant exécuter ces prestations dans un délai
déterminé. Un nouveau procès verbal devra être dressé ;
Les réserves pour malfaçons : les entrepreneurs doivent y remédier dans un délai fixé
par le maître de l’ouvrage en fonction de la nature ou de l’importance des travaux à
exécuter ;
Lorsque le délai de garantie contractuelle arrive à terme sans que les réserves soient
levées, l’entrepreneur reste soumis à l’obligation de ladite garantie.
La réception permet également au maître de l’ouvrage de vérifier la qualité apparente du
travail fourni et d’exiger des réfections si les travaux :
Ne sont pas conformes aux stipulations du contrat ;
Ne sont pas exécutés suivant les règles de l’art.
Les effets, d’une telle réception, sont de deux ordres :
Elle permet le transfert de la garde de l’ouvrage ;
Elle constitue le point de départ des responsabilités et garanties légales à savoir :
• Garantie des vices cachés ;
• Garantie décennale.
La garantie des vices cachés
Le promoteur immobilier est tenu, envers l’acquéreur, ses clients, d’une obligation de garantie
des vices cachés, qualifiée de la garantie de parfait achèvement en France, par opposition aux
vices apparents, c’est à dire ce dont l’acheteur a eu connaissance, ou qu’il aurait pu facilement
connaître. Cette garantie s’étend jusqu’aux 365 jours après la délivrance. En effet, l’article
573 du DOC dispose que : « Toute action résultant des vices rédhibitoires, ou du défaut des
qualités promises, doit être intentée, à peine de déchéance : pour les choses immobilières,
dans les 365 jours après la délivrance ».
La garantie décennale
Le DOC ne parle pas d’une garantie décennale, mais plutôt d’une responsabilité décennale.
Pour beaucoup de personnes, la responsabilité décennale incombe au vendeur, en l’occurrence
le promoteur. Mais, ce n’est pas toujours le cas. En effet, l’article 769 (modifié, le. 3
décembre 1959) du DOC dispose que : « L'architecte ou ingénieur et l'entrepreneur chargés
directement par le maître (d’ouvrage) sont responsables lorsque, dans les dix années à partir
de l'achèvement de l'édifice ou autre ouvrage dont ils ont dirigé ou exécuté les travaux,
l'ouvrage s'écroule, en tout ou en partie, ou présente un danger évident de s'écrouler, par
défaut des matériaux, par le vice de la construction ou par le vice du sol ».
Il ressort de cet article que la responsabilité décennale incombe aux personnes chargées
directement de l’exécution des travaux ; savoir l'architecte ou ingénieur et le
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promoteur/constructeur. De ce fait, si le promoteur fait construire l’immeuble par une autre
entité (entrepreneur), c’est cette dernière qui sera tenue de la responsabilité décennale.
En outre, le législateur marocain limite la garantie décennale aux seuls défauts de
construction ou de conception qui ont entraîné un effondrement ou un risque avéré
d’effondrement. Ce risque doit d’ailleurs être justifié par un bureau de contrôle. Les autres
vices comme les fissures dans les murs ou les défauts de câblage électrique ne sont pas
couverts par la garantie. Le cas de l’étanchéité est plus délicat, car ce défaut n’est couvert par
la garantie que dans la mesure où il est démontré qu’il cause un risque de rouille des
structures métalliques et donc d’effondrement du bien immobilier. Et encore, cette
interprétation n’est pas partagée par tous les professionnels.
Si en France la garantie décennale est obligatoire dans le secteur des BTP, au Maroc, cette
garantie n’est exigée que dans le cas des marchés publics des OST (organismes sous tutelle du
ministère de l’Habitat) ou encore de l’ONEE (Office national d’électricité et de l’eau)
lorsqu’il construit un château d’eau. Et pour le privé, le groupe Addoha est l’un des rares
promoteurs à en faire un argument de vente pour ses programmes de logements sociaux.
Par ailleurs, certains amendements à la loi sur la VEFA sont proposés par certains
professionnels du secteur afin de rendre l’assurance décennale obligatoire. La raison, d’une
telle assurance, est que les différents corps de métier chargés de la construction
(entrepreneurs, architecte et ingénieur) n’ont pas une assise financière leur permettant de faire
face aux grosses réparations.
Outre les garanties mentionnées ci-dessus, il existe une autre garantie obligatoire ; dite la
garantie de remboursement.
La garantie de remboursement
En sus des garanties de droit commun (livraison, garantie pour cause d’éviction, etc.), l’article
618-9 de la loi n°44-00 oblige le vendeur à constituer au profit de l’acquéreur une caution
bancaire ou toute autre caution similaire et, le cas échéant, une assurance afin de permettre à
l’acquéreur de récupérer les versements en cas de non application du contrat. Cette caution,
instaurée par le législateur, afin de protéger l’acquéreur de certains aléas. En effet, l’acquéreur
pourrait se trouver financièrement démuni face à un vendeur défaillant mis en
redressement ou liquidation judiciaire. De même, des circonstances économiques diverses
peuvent provoquer l'arrêt de la construction et ruiner les espoirs de l'acquéreur de disposer
de son bien. Cette garantie prend fin à l’établissement du contrat définitif de vente. Il convient
de remarquer que l’article précité ne fixe par les seuils ou le montant de cette garantie.
Par ailleurs, une telle exigence, a malheureusement constitué une entrave à l’application de
la loi relative à la VEFA. Sur le plan pratique, rares sont les promoteurs immobiliers qui
concluent des ventes sur plan réglementées par la loi 44-00. Aucun promoteur n’accepterait
de verser les avances reçues pour constituer une caution bancaire. Il sera judicieux, pour
n’importe quel promoteur, de les utiliser plutôt dans le financement des travaux de
construction. Il est, également, à noter que la loi 44-00 a institué une autre assurance au profit
de l’acquéreur, uniquement, sur les propriétés foncières immatriculées. En effet, l’article
618-10, de la loi 44-00, a offert à l’acquéreur la possibilité de constituer une prénotation. La
prénotation est une mention d’une formalité provisoire et conservatoire portée au TF
dans l’attente d’une inscription définitive. Elle a pour but de sauvegarder certains droits
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prétendus par son bénéficiaire à l’encontre de tous les actes de disposition que le propriétaire
inscrit aurait conclus frauduleusement et de mauvaise foi. Dès la mention de la prénotation, il
est interdit au conservateur de délivrer au vendeur le duplicata du titre foncier. En d’autres
termes, le TF sera grevé de charge et le promoteur, dans ce cas, ne saurait vendre son
immeuble. Il est vrai que l’article 618-10, de la loi 44-00, stipule que l’inscription, par
l’acquéreur, d’une telle prénotation nécessite l’accord du vendeur, mais si un acquéreur, ayant
un droit se limitant pratiquement à un appartement, arrive à l’inscrire sur le TF, dans la
mesure où la VEFA n’a pas qualifié l’accord du vendeur d’une autorisation expresse et écrite,
peut bloquer, comme nous l’avons vu, la vente de tout l’immeuble. C’est un autre point qui
a alourdi l’applicabilité de la VEFA marocaine. A notre sens, au lieu de constituer une
prénotation sur le titre mère (titre qui porte sur tout l’immeuble), pourquoi ne pas la constituer
sur les TF parcellaires (après éclatement du TF mère) (chose qui n’existe pas dans l’état
actuel des choses au Maroc, dans la mesure où la reconnaissance des travaux de construction
n’est possible qu’après leur achèvement par rapport aux plans architecturaux autorisés).
L’acquéreur achète pratiquement sur plan un appartement et jamais tout l’immeuble. Est-il
plausible de lui accorder un droit sur la totalité de l’immeuble ? Droit qui se traduirait par
un risque financier.
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des dirigeants. C’est pourquoi, il devient souhaitable d’intégrer à sa démarche l’analyse du
processus de traitement des réclamations par l’entreprise.
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L’auditeur ne doit pas négliger l’éventualité de telles charges qui sont rarement prises en
compte à l’avance par le promoteur. Il en est de même pour une activité nouvelle que le
promoteur éprouve une difficulté de tout prévoir.
Les activités nouvelles peuvent nécessiter des hommes nouveaux dans l’entreprise. Ces
derniers peuvent ne pas être familiarisés avec le système de gestion des affaires et ne pas
maitriser tous les aspects de la procédure de ré-estimation.
La diversification des activités, porteuses d’espoirs de croissance pour l’entreprise, doit donc
faire l’objet de diligences particulières de la part de l’auditeur qui doit en évaluer les risques
afin de mettre en œuvre les procédures d’audit adéquates.
Tels sont les risques liées à l’activité du promoteur. Qu’en est-il de ceux relatifs aux options
comptables offertes au promoteur dans le cadre des projets de PI de longue durée.
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De cette définition, on détecte, d’ores et déjà, deux risques majeurs liés à cette méthode et qui
pourrait avoir un impact sur les états financiers :
L’appréciation de l’achèvement du contrat ; et
L’évaluation des en-cours de production à la fin de l’exercice.
C’est pourquoi l’auditeur, en ce qui concerne l’enregistrement des produits, doit s'assurer que:
La société a obtenu le procès verbal de réception des travaux ;
Les travaux comptabilisés dans les produits correspondent à ceux des contrats de vente
signés par le client.
Par ailleurs, l’auditeur doit, quant à l’enregistrement des charges, avoir l’assurance que :
Les charges relatives à un contrat non terminé sont correctement valorisées et
comptabilisées en travaux en cours et examinées périodiquement de façon à étudier la
nécessité d'une dépréciation ;
Lors de la clôture d'un contrat, toutes les charges relatives à celui-ci ont été
comptabilisées et en particulier les charges inhérentes à d'éventuelles réserves figurant
dans le procès verbal de réception des travaux.
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Au niveau de l’enregistrement des charges :
• Le taux d'avancement des contrats déterminant le niveau de prise en compte
du résultat est calculé de façon satisfaisante et qu'il est compatible avec
l’avancement réel des travaux ;
• Les coûts enregistrés en charges et en travaux en cours sont cohérents avec le
taux d'avancement des travaux. Il faut notamment vérifier que le rapport entre
le taux d'avancement technique et le taux d'avancement retenu est
raisonnable ;
• La marge prévisionnelle qui correspond à la différence entre le coût de
revient prévisionnel des contrats et le prix de vente prévisionnel est
correctement et régulièrement révisée. Il n’y a pas une anticipation de
marge.
Ce dernier point est illustré par l’exemple ci-après :
Le promoteur Z réalise un chantier caratérisé par les données économiques ci-dessous :
Prix de vente Coûts engagés Marge brute HT Frais engagés Marge nette HT
HT HT avant ouverture
10 000 kdh 8 200 kdh 1 800 kdh 800 kdh 1 000 kdh soit
10%
Le tableau et le graphique ci-après récapitulent les résultats dégagés aux différents stades de
la constrcution :
En Kdh
Appels de
Comparatif
% appels fonds Coûts Marge
Stade "Marge
de fonds cumulés Déboursé engagés nette
avancement nette/Marge
cumulés passés en cumulés dégagée
définitive"
CA
Fondations 25% 2 500 300 1 100 1 400 140%
Gros œuvre 40% 4 000 2 300 3 400 600 60%
Hors d'eau 60% 6 000 1 100 4 500 1 500 150%
Hors d'air 75% 7 500 1 800 6 300 1 200 120%
Equipement 95% 9 500 2 200 8 500 1 000 100%
Livraison 100% 10 000 500 9 000 1 000 100%
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Cet exemple illustre les travers de la méthode de l’avancement.. Le dégagement de marge
n’est pas régulier et est supérieur à la marge totale dès le début de vie du chantier. Une marge
supérieure au résultat définitif est dégagée à plusieurs étapes de la construction. Lorsque le
niveau d’activité
vité est maintenu ou augmente, les résultats sont assurés par les chantiers
entrants. En revanche, en cas de régression d’activité,, même s’il reste des immeubles à
construire il ne reste plus de quoi produire de la marge.
marge
Il est question d’une anticipation de marge. C’est pourquoi, les entreprises de promotion
imobilière doivent s’assurer que le résultat
résult qu’elles expriment n’excède pas la quote-part
quote au
stade d’avancement du résultat prévisionnel à fin de chantier.
Outre l’anticipation de marge, la méthode d’avancement
d’avancement peut être dangereuse avec un risque
de non sincérité des comptes selon le degré d’avancement des chantiers en cours. La quote-
quote
part de marge intégrée dans les comptes à certaines étapes d’avancement conduit à un
transfert inéluctable sur les exercices
exe futurs de pertes comptables.
Cet aspect
ect n’est pas sans poser de sérieux
sér ux problèmes. En effet, outre le fait que le respect du
principe de prupence et de l’objectif de l’image fidèle sont complètement bafoués, la prise en
compte de résultats erronés peut
peut entrainer, dans certains cas, la mise en distribution de
dividendes fictifs.. Les dirigeants, mais également les experts comptables et les commissaires
aux comptes pourraient engager leur responsabilité.
Après avoir pris connaissance de l’activité du promoteur
pr moteur et de ses contrats, évalué le système
de contrôle
ntrôle interne du promoteur et identifié les risques qui en découlent,, l’auditeur procède
au contrôle des
es comptes du promoteur.
Page 98
Chapitre 3 : Le contrôle final des comptes
Les diligences d’audit réalisées au niveau du contrôle des comptes dépendent de l’évaluation
du contrôle interne. Mais, cette évaluation ne doit surtout pas écarter les limites des systèmes
de contrôle interne. Parmi, ces limites on peut citer :
Le coût d’un contrôle interne ne doit pas excéder les avantages escomptés de ce
contrôle ;
Le risque d’erreurs humaines dues à la négligence, à la distraction, aux erreurs de
jugement ou à la mauvaise compréhension des instructions, ne peut être totalement
éliminé ;
La possibilité que les procédures ne soient pas adaptées en raison de l’évolution de la
situation et donc qu’elles ne soient plus appliquées ;
L’éventualité qu’une personne chargée de réaliser un contrôle abuse de ses
prérogatives : par exemple un membre de la direction passant outre le contrôle ; etc.
Le contrôle des comptes commence par la sélection des chantiers à auditer, en passant par
certains contrôles généraux pour arriver à valider les produits et les charges des principaux
contrats. Le contrôle des comptes s’articule, ensuite, sur l’étude des options comptables
choisies par le promoteur et finit par des procédures d’audit complémentaires de certaines
provisions pour risques et charges.
Page 99
Nombreux sont les facteurs qui font qu’un contrat est risqué et doit faire l’objet d’une
attention particulière, nous en citerons les plus récurrents :
Les exigences d’un contrat : l’entreprise peut être amenée à réaliser des travaux
immobiliers requérant des qualifications techniques et des moyens matériels
conséquents. Dans une entreprise où ces éléments sont limités, le présent contrat peut
être considéré comme risqué et doit faire l’objet d’un contrôle approfondi ;
Les contrats prévus en perte : ce critère de sélection est primordial puisque si
l’entreprise a raisonnablement prévu de subir des pertes sur un chantier donné, c’est
qu’il a, a priori de fortes chances à ce que ce contrat connaisse des difficultés ;
Le pourcentage d’avancement : pour les entreprises adoptant la méthode à
l’avancement, la détermination du pourcentage constitue une véritable zone de risque.
En effet, l’entreprise peut être exposée au risque d’une surestimation du résultat suite à
une surévaluation des charges relatives à l’exercice.
Si l’approche par les risques est primordiale et indispensable pour mener efficacement une
mission d’audit, elle reste toutefois insuffisante. En effet, après avoir procédé à une première
sélection basée sur les risques, l’auditeur devra apprécier l’importance de ces éléments en
prenant en considération les éléments quantitatifs ; c'est-à-dire sur la base de critères tels que
le chiffre d’affaire ou la marge à stade par rapport aux montants totaux de ces grandeurs dans
les comptes annuels (importance significative des opérations).
Les contrats à auditer étant choisis, il convient de procéder à certains contrôles généraux
indispensables dans le cadre de l’audit des projets de PI.
Page 100
Ce rapprochement doit permettre également de détecter les écarts d’incorporation de frais
fixes liés à la sous ou la sur activité et aux mauvaises estimations budgétaires.
Page 101
préparation des comptes. Actuellement on évoque la notion des critères dont la
réalisation conditionne la réalité, la sincérité et l’image fidèle des comptes. Les produits
du contrat, ou n’importe élément inscrit dans les comptes, doivent satisfaire ces assertions. En
effet, tous les produits doivent être certains, réels, correctement évalués et comptabilisés. Ils
appartiennent à l’entreprise et inscrits dans la bonne période et dans des comptes appropriés
On va se limiter à la réalité, l’exhaustivité et le caractère certain des produits.
Page 102
de problèmes (remise en cause de la marge, du bénéfice distribuable, accroissement de
charges, pénalités de retards, etc.).
C’est d’ailleurs, ce qui a poussé la FNPI a sollicité une rencontre avec le directeur de la DGI.
En effet, M. Abdellatif ZAGHNOUN, directeur général des impôts, a été l’invité de la FNPI
pour la région du nord, le mardi 8 mars 2011 à Tanger.
Lors de cette réunion, la FNPI a demandé, entre autres, une suppression de l’article 65 cité
ci-dessus. Cette requête a été satisfaite par M. Abdellatif ZAGHNOUN en réservant le
concept de la "catégorisation des entreprises", cher chez M. Abdellatif ZAGHNOUN, qui
l’a antérieurement appliquée au niveau de l’administration des douanes. Suivant, cette notion
de catégorisation, l’article 65 du CGI ne saurait s’appliquer aux entreprises de promotion
immobilière attestant une régularité fiscale vis-à-vis de la direction des impôts.
En outre, un problème d’imposition du chiffre d’affaires sur la base des décomptes est
soulevé. Ce problème ne concerne que le contrat passé avec les administrations publiques.
En effet, la circulaire de BTP de 2004 a traité cette difficulté. Selon cette circulaire, le chiffre
d’affaires imposable était appréhendé sur la base des décomptes établis par l’administration
publique.
Cette approche entraîne, parfois, des situations qui ne concordent pas avec la réalité des
résultats effectivement réalisés, dues aux faits suivants :
Certains décomptes sont établis sans le consentement préalable de l’entreprise
contractante ;
Les dates de réalisation des travaux portées sur les décomptes peuvent être en
déphasage par rapport aux dates effectives de réalisation des travaux ;
Etc
La solution adoptée par la direction des impôts, consiste à assortir les décomptes,
communément appelés, par l’administration fiscale, attachement ou situation de
l’établissement d’une facture émise par l’entreprise comportant la même date que lesdits
attachements ou situations. Ces derniers doivent être établis d’un commun accord des parties
concernées. Et ce afin de valider le chiffre d’affaires, les produits. Qu’en est-il de la validation
des charges ?
Page 106
1.4.2 L’exactitude des charges
Valider l’exactitude des charges revient à s’assurer que seules les charges admises par le
PCSI ont été incorporées dans le coût de revient. L’auditeur devra donc s’assurer que les
charges suivantes ont été exclues :
Les charges financières :
Le CGNC permet l’incorporation des charges financières au coût de production dans les
conditions ci-après :
• Un cycle normal de production supérieur à 12 mois ;
• Des emprunts contractés spécialement pour la réalisation d’un projet
immobilier déterminé ;
• Une durée d’incorporation limitée à la date d’achèvement du projet.
Le PCSI définit les charges financières comme étant : "Les frais financiers de la période de
réalisation du projet qui s'étend de la date de début des travaux à la date à laquelle les
produits sont en état d'être livrés. Les programmes ne doivent plus supporter de frais
financiers après la date de leur achèvement".
Dans le cadre de la promotion immobilière, la durée des opérations et l’importance des
capitaux engagés ne permettent pas un autofinancement des opérations. De ce fait, les charges
financières sont généralement importantes et constituent un élément substantiel du coût global
de l'opération.
Leur poids est tel que le PCSI oblige à les porter à l'actif, alors que le CGNC n'en prévoit
que la possibilité pour les entreprises dont le cycle de production dépasse 12 mois. Un tel
traitement du PCSI converge vers les normes internationales.
Les promoteurs immobiliers doivent donc incorporer les charges financières au coût de
revient stocké, tant que le programme de construction ou de lotissement n’est pas achevé. Il
en résulte que leur incorporation cesse à l'achèvement des travaux.
Toutefois, en respect de la règle de l'affectation directe, l'incorporation des charges financières
est une obligation, uniquement lorsque ces dernières sont issues d’emprunts spécialement
contractés pour la réalisation de l’opération immobilière. Pour faciliter l’application de cette
règle, nous recommandons la comptabilisation de ces frais financiers spécifiques dans les
comptes des stocks concernés (lotissements, constructions, commerces, bureaux, etc)
suivant la technique de l’inventaire permanent. En outre, les charges financières activées
doivent prendre en considération le niveau réel engagé et non le montant des intérêts payés.
Les projets n’ayant pas fait l’objet d’autorisation de construire ou les produits achevés ayant
fait l’objet de permis d’habiter ou de certificat de conformité, ne doivent pas intégrer ces
charges.
Dans le cas où ces emprunts assureraient le financement simultané de plusieurs opérations, les
charges financières sont incorporées au coût de revient de chacune des opérations, par
répartition entre ces opérations. Les modalités de répartition utilisées doivent être justifiées au
niveau de l’ETIC.
Page 107
Les charges commerciales et de publicité :
Le PCSI a apporté un nouveau traitement aux charges commerciales et de publicité.
En effet, le PCSI précise que les frais commerciaux qui comprennent habituellement les frais
de publicité du projet, le coût du mobilier de l'appartement témoin, les brochures, …sont
inclus dans le coût du projet.
En revanche, le PCSI ajoute que le coût d'une publicité générale et les coûts directs liés à la
vente (rémunération d’intermédiaires, commissions sur vente) ne sont pas inclus dans le coût
du projet immobilier et constituent des charges. Là aussi, nous recommandons la
comptabilisation de ces frais commerciaux et de publicité spécifiques dans les comptes
des stocks concernés (lotissements, Constructions, commerces bureaux, etc) suivant la
technique de l’inventaire permanent.
Honoraires et frais :
Les honoraires de conseils, d’audit, de commissariat aux comptes ainsi que les frais d’actes et
de contentieux sont comptabilisés en charges et ne peuvent en aucun cas être inclus dans le
coût de revient.
Effectuer un rapprochement entre comptabilité analytique et comptabilité générale permettra à
l’auditeur d’un coté d’apprécier la nature des charges composant le coût de revient et d’un
autre de s’assurer de la non incorporation exhaustive des charges citées précédemment.
Dépenses des produits non vendables :
L’auditeur vérifie que les superficies intégrées et utilisées pour le calcul de coût unitaire du
mètre carré ne comprennent pas les superficies des produits non vendables (mosquée, place,
espace verts, …).
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1.4.3.1 La réserve foncière :
Les décisions d’acquérir un terrain font (phase de l’avant projet du processus de la PI),
souvent, l’objet de discussions dans les réunions du comité de direction ou du conseil
d’administration. De ce fait, une revue rapide des comptes rendus du comité ou du conseil
permet d’avoir une première information sur les acquisitions de terrains potentiels de
l’exercice. L’auditeur renforce, ses diligences d’audit, par un recoupement des données de la
comptabilité avec celles de la conservation foncière, pour les terrains titrés, et avec les actes
de propriété, généralement adulaires, pour les terrains non immatriculés.
Le contrôle consiste à confirmer l’absence des autorisations de construire ou de lotir
(deuxième phase du processus de la PI). Pour les stocks ajoutés au cours de l’exercice,
l’auditeur s’assure de l’existence des justificatifs d’acquisition (certificat ou acte de
propriété). Pour les diminutions de stocks, l’auditeur vérifie les autorisations de construire ou
de lotir et le reclassement effectué par l’entité (la diminution du stock de réserve foncière
doit correspondre à l’augmentation de stocks d’encours).
Le pourcentage d’avancement
Un des problèmes majeurs rencontré par le promoteur immobilier optant pour cette méthode
est celui de la détermination du pourcentage d’avancement. L’auditeur doit s’assurer qu’il a
été calculé de façon satisfaisante, qu'il est compatible avec les contrats signés et qu'il est
calculé en accord avec les règles généralement admises.
En ce qui concerne les charges
Les coûts enregistrés en charges et en travaux en cours doivent être cohérents avec le taux
d'avancement des travaux. Il faut notamment vérifier que le rapport entre le taux
d'avancement technique et le taux d'avancement retenu, sur le plan comptable, est
raisonnable.
Concernant les produits, on devra, rappelons le, s’assurer que
• Les travaux comptabilisés en produits d'exploitation correspondent bien à
des contrats signés avec les clients à la date de clôture de l'exercice ;
• Les demandes d'avance de démarrage ou d'approvisionnement n'ont pas
fait l'objet d'un enregistrement en produit ;
• Les demandes de paiement des retenues de garantie ne font pas l'objet d'un
double enregistrement en produits, l'un à l'enregistrement des situations et
Page 110
mémoires, l'autre lors de la demande de paiement. Cette anomalie ne peut
avoir lieu si l'entreprise a substitué à ces retenues de garantie une caution
bancaire (Cas de l’entrepreneur).
3.1 Généralités
L’analyse des provisions pour risques et charges est un domaine particulièrement sensible
dans le secteur de la promotion immobilière. Elles sont parfois comptabilisées sur des bases
subjectives ou trop aléatoires et peuvent représenter des montants significatifs.
L’auditeur pourra établir un tableau récapitulatif ou une revue des risques chiffrant les
montants raisonnables minimum et maximum de l’aléa ainsi que la provision retenue. Un
jugement global de l’ensemble des provisions devra être porté, de manière à s’assurer que,
prises globalement, elles ne sont pas excessivement prudentes ou insuffisantes et de nature à
fausser l’image fidèle au regard du seuil de signification retenu.
La constitution d'une provision pour risques et charges est subordonnée au respect des
conditions essentielles suivantes :
Les risques et les charges doivent être individualisés. Il n'est pas possible de
constituer des provisions pour des risques non définis ;
Les provisions pour risques et charges ne concernent que les éléments affectés
d'incertitude ;
La probabilité du risque ou de la charge doit résulter d'événements déjà nés à la
clôture de l'exercice. En effet, il doit être tenu compte des risques et pertes intervenus
au cours de l'exercice ou d'un exercice antérieur ;
Les provisions pour risques et charges ne peuvent être évaluées, à l'aide de méthodes
forfaitaires ou statistiques ;
Les provisions durables pour risques et charges sont destinées à couvrir l'entreprise à
l'encontre de risques et de charges dont le délai de réalisation est supérieur à douze
mois à la date de clôture de l'exercice.
Page 111
Les contrôles pourront inclure les procédures suivantes :
Examen du dénouement des provisions constituées dans le passé ;
Recherche des éléments justifiant l'existence et les fluctuations des provisions, et
notamment à travers la circularisation des avocats ;
Analyse de l'évolution des taux d'avancement par rapport au dernier trimestre : une
faible évolution pourrait être le signe d'un litige ;
Analyse de l'écart entre les travaux en-cours et les acomptes reçus, un écart important
pourrait être le signe d'un litige ;
Entretiens avec la direction mais également avec le personnel technique dans le but de
rechercher d'éventuels litiges non provisionnés et d'expliquer les anomalies mises en
évidence dans les paragraphes ci-dessus. L’objectif étant de se forger un jugement sur
l'existence et la valorisation des provisions enregistrées.
Page 112
S'assurer que l'avancement réel des travaux correspond au terme du contrat ; dans le
cas contraire, examiner les modalités éventuellement prévues au contrat et chiffrer le
montant des pénalités correspondantes ;
Analyser l'évolution des taux d'avancement par rapport aux périodes précédentes ;
Analyser l'opportunité de constituer une provision en fonction du client concerné, de
son historique et des commentaires de nos interlocuteurs.
Page 113
3.2.4 Provision pour remise en état des sites
Ces dépenses concernent les coûts estimés de démontage, d’abandon et de restauration du site
diminués de la valeur estimée des coûts de récupération du matériel. Elles sont généralement
effectuées en fin de vie du contrat et ne peuvent donc être amorties sur les productions
futures.
On anticipe donc l’impact de ces coûts sur les résultats en passant des provisions pour remise
en état des sites en vertu du principe comptable de prudence.
Les contrôles pourront inclure les procédures suivantes :
Revue des contrats afin de détecter d'éventuelles clauses de remise en état et
évaluations des travaux induits ;
Examen du dénouement des provisions constituées dans le passé ;
Entretiens avec la direction mais également avec le personnel technique dans le but de
rechercher d'éventuels coûts de remise en état des sites non provisionnés et de se
forger un jugement sur l'existence et la valorisation des provisions enregistrées.
Page 114
Conclusion de la deuxième partie
La démarche d’audit suivie par l’auditeur dans le cadre des projets de PI présente certaines
particularités propres aux spécificités de l’activité de l’entreprise qui se livre à ce type de
prestations.
Compte tenu de leur nature, les opérations de PI présentent des caractéristiques spécifiques
qui font leur particularité, nous citons notamment :
L’importance, en général, de la durée desdits contrats qui pose la difficulté de
l’affectation des produits et des charges aux périodes comptables sur lesquelles
s’étend l’exécution du contrat ;
Les projets de PI font l’objet de beaucoup d’estimations comptables ;
La complexité de construction d’un immeuble (intervention de plusieurs corps de
métiers) ;
La particularité de chaque contrat qui change en fonction des exigences du marché;
La possibilité pour le promoteur de percevoir les revenus contractuels en fonction
de la conformité au contrat des travaux effectués ;
La sensibilité des projets de PI à la variation du coût de la main d’œuvre et à celle
du coût des matériaux de construction comme l’acier, le béton, le ciment, le
bois,…;
En plus de ces particularités, les projets de PI évoluent dans un environnement hautement
risqué. La PI est caractérisée par une panoplie de risques. S’agissant de :
Risque inhérent trop élevé ;
Les risques découlant des aspects juridiques des opérations de PI (droits et
obligations du promoteur) sont multiples ;
Risque relatif à une réglementation spécifique éparpillée et parfois lourde (normes
urbanistiques et techniques) ;
Risque relatif au type de marché (privé ou public). Si le client est un établissement
public, il faut maitriser, en sus, la réglementation relative aux marchés publics ;
Les risques liés à l’exécution des travaux en ce qui concerne la modification de la
masse des travaux ;
Les risques en matière de suivi des chantiers (risques techniques,
environnementaux, sociaux, etc):
Les risques liés à la réception des travaux (non-conformité des travaux aux
stipulations du contrat et aux règles de l’art) ;
Les risques financiers relatifs aux réclamations et la rémunération des travaux
supplémentaires éventuels, la non récouvrabilité des créances et aux délais et
pénalités de retard ;
Les risques liés au traitement comptable du projet de PI ;
Risque de remise en cause des produits d’un projet de PI à cause de la pratique du
"noir"(surtout lorsque le promoteur traite avec des particuliers) et du pouvoir de
l’administration fiscale à redresser le prix de vente ;
Page 115
Les risques liés à des activités nouvelles ;
La rareté et le coût exorbitant du foncier ;
Le renchérissement des prix des matériaux de construction ;
La déficience de la gestion urbaine ;
Une forte proportion des ménages à faible revenu ;
Une faible implication du système bancaire dans le financement du logement ;
La faiblesse du taux d'encadrement de la main-d'oeuvre ;
Le manque d'efficacité de l'appareil réglementaire régissant le secteur locatif ;
La complexité des régimes fonciers dans les zones urbaines ;
Le non-respect des normes de construction, de confort et de sécurité et la
dominance du secteur informel dans la promotion immobilière, se répercutant sur
les normes de sécurité et de confort ;
La présence d'entreprises étrangères (taille critique, technologie, expérience,
notoriété, …);
La lourdeur administrative en matière d'octroi des autorisations.
Etc.
Après avoir pris connaissance du promoteur immobilier et de son activité, l’auditeur recense
l’ensemble des affaires conclues par ce dernier pour ne sélectionnner que les plus
significatives de manière à s’assurer de l’objectif de la sincirité et de l’image fidèle des états
fianciers du promoteur immobilier suivant le principe de l’importance significative.
Au bout de son audit, l’auditeur exprimera son opinion et formulera ses recommandations à
l’égard des contrats audités.
Page 116
Conclusion générale
Page 117
Le traitement comptable des opérations de PI peut, au Maroc, être effectué suivant trois
options :
La méthode à l’achèvement des travaux ;
La méthode du bénéfice à l’avancement ou méthode des produits nets partiels ; et
La méthode à l’avancement des travaux.
Simple et moins coûteuse dans son application, la méthode à l’achèvement des travaux,
qualifiée de méthode de droit commun et d’application générale aux yeux du CGNC, ne
présente aucun risque de contestation d’un produit enregistré. Toutefois, l’inconvénient
majeur de cette méthode est d’ordre économique. Les chiffres d’affaires et résultats des
exercices successifs ne reflètent ni l’activité économique ni le résultat propre aux travaux
exécutés au cours de chaque exercice.
Ceci rend inadéquat l’application de cette méthode au contexte actuel des affaires qui
nécessite des résultats prévisionnels pour chaque contrat et un suivi régulier de leurs
réalisations permettant, en cas d’écarts, de décider des actions correctrices à mener.
La deuxième méthode consiste à enregistrer, à la clôture de chaque exercice, le résultat de
chaque opération même partiellement exécutée. Le chiffre d'affaires n'étant constaté qu'à la
fin du contrat. Le principal avantage de la méthode du bénéfice à l’avancement consiste en
le fait qu’elle allie la traduction de la réalité juridique du contrat avec celle économique.
Outre, qu’elle est inadéquate au traitement des contrats déficitaires, les conditions à remplir
pour utiliser cette méthode sont contraignantes. Cette méthode, constitue une particularité
purement française, a été abandonnée par ses inventeurs en 1999 suite à l’adoption du
règlement 99-08 du 24 novembre 1999 et ce dans une optique d’alignement avec les normes
internationales.
La troisième méthode : méthode à l’avancement des travaux consiste à constater, à la clôture
de chaque exercice, le chiffre d’affaires et le résultat de l’opération, au fur et à mesure de
l’avancement des travaux, sur la base d’un pourcentage d’avancement.
La méthode à l’avancement des travaux rentre dans une logique qui privilégie la réalité
économique. La génération de revenus n’est pas un évènement ponctuel qui peut être constaté
ou retardé selon la réalité des circonstances juridiques. Ce revenu est plutôt l’aboutissement
de la constatation dans les comptes continuellement et graduellement des effets de tous les
processus de génération des résultats.
Préconisée, également, par la norme IAS 11, la méthode à l’avancement est celle qui reflète le
mieux la réalité des opérations et conduit à une meilleure information financière. La rigueur
exigée par cette méthode rend son application délicate.
La législation comptable marocaine s’attache plus à la première option, vu que la loi
comptable consacre la méthode de l’achèvement comme méthode de référence et considère
la constatation d’un bénéfice sur une opération partiellement exécutée comme une option
facultative. Le CGNC reste meut au sujet de la méthode à l’avancement.
Page 118
Cette vision s’intègre dans les options générales retenues par le référentiel comptable
marocain qui n’adopte pas le principe de la suprématie de la substance des opérations sur leur
forme.
Par contre, le référenciel français et les IFRS ont exprimé leur préférence à la méthode à
l’avancement.
Le CNC marocain devrait emprunter le même chemin que son homologue français à ce sujet
et tendre vers un alignement avec les normes internationales. Il est évident que le besoin d’un
tel alignement avec les normes internationales ne concerne pas uniquement le domaine des
opérations de PI mais couvre toute la norme comptable marocaine.
La norme IAS 11 retient, uniquement, pour le traitement des projets de PI, qualifiées de
contrats de construction au regard de la norme, la méthode à l’avancement des travaux.
La méthode à l’avancement n’est pas d’une application facile. Même les groupes
internationaux soumis par obligation à l’application du référentiel IAS/IFRS n’adoptent pas
systématiquement la méthode préconisée par la norme IAS 11. Les contrats de construction,
soumis à l’IAS 11, de ces groupes, inférieurs, par exemple, à 1 500 000 Euros ne sont pas
traités suivant la norme IAS 11. Et ce même si la norme ne précise aucun seuil minimum
relatif au prix du marché.
La méthode à l’avancement suppose des moyens à mettre en place pour la mettre en œuvre.
Ces moyens vont garantir une rigueur d’évaluation des prévisions puisque le résultat au stade
est directement proportionnel à un résultat prévisionnel et suppose un taux de profit constant
pour l’ensemble du projet. Les ingénieurs en charge des projets doivent consacrer un temps
important à élaborer un compte de résultat prévisionnel par chantier. A chaque clôture, ils
doivent réviser les hypothèses et analyser les écarts entre le coût des travaux réalisés et les
prévisions de coûts antérieurs pour corriger le résultat à terminaison en conséquence.
Les experts comptables ont, également, un rôle essentiel à jouer dans ce secteur d’activité. De
par leurs compétences, ils sont les mieux placés pour assister les entreprises de ce secteur
d’activité dans la mise en place de systèmes de contrôle de gestion performants.
En outre, les experts comptables, en apportant leurs connaissances, peuvent accompagner ces
entreprises dans la mise en place d’une méthodologie respectant les exigences de la méthode à
l’avancement.
En guise de conclusion, sur les options comptables offertes dans le carde des projets de PI à
terme, on peut dire que malgré les défauts qui entachent la méthode à l’achèvement ; cette
dernière reste acceptable voire pertinente pour des projets de PI à courte durée (moins de 6
mois) et d’une valeur non significative. Les projets de PI de plus de 6 mois avec une valeur
nettement supérieure par rapport à la première catégorie devraient être traités suivant la
méthode à l’avancement. Enfin, pour les promoteurs soumis au référentiel IAS/IFRS, la
norme IAS 11 est censée s’appliquer aux projets de PI les plus significatifs en termes de prix
du marché et de la durée. Toutefois, les circonstances de la conclusion des contrats de PI
restent, souvent, au Maroc, des contrats d’adhésion où les futurs acquéreurs disposent d’un
pouvoir minime loin d’arriver au stade des modifications structurelles et ne peuvent se
disposer du contrôle des risques et avantages du bien qu’à la fin du contrat. Corollaire, les
Page 119
entreprises de PI soumises au référentiel IAS/IFRS ne pourraient pas appliquer la
norme IAS 11. La reconnaissance du revenu de leurs opérations est effectuée suivant la
méthode à l’achèvement ou à l’avancement. La reconnaissance du revenu à l’avancement est
également encouragée par la loi 44-00 relative à la VEFA. Mais la VEFA marocaine est,
pour plusieurs raisons, pratiquement, inapplicable au Maroc. Dans un souci de rendre la
VEFA attractive et praticable au Maroc, le législateur marocain devrait adopter certains
amendements que nous synthétisons ci-après :
Adopter la notion de l’instrument financier, en faveur du promoteur immobilier vis-
à-vis des institutions financières et de crédit et reconnaître le droit d’accession à la
propriété au fur et à mesure de l’avancement des travaux en faveur de l’acquéreur.
Ceci va se refléter par l’éclatement du TF mère dès l’obtention de l’autorisation de
construire et non pas lors de l’achèvement des travaux après avoir obtenu le PH. Par
conséquent, la constitution de la prénotation sera limitée aux TF parcellaires,
relatifs à chaque propriété foncière composant l’immeuble à construire ;
Autoriser la conclusion du CPV dès l’obtention de l’autorisation de construire et
l’ouverture du chantier. Une telle mesure va permettre au promoteur de toucher une
avance en compensation de ses efforts fournis (apport du terrain et accomplissement
des deux phases du processus de la PI) ;
Substituer les entreprises de PI de droit privé à l’Etat en matière de l’obligation
de la constitution du cautionnement. L’Etat doit se porter garant des sommes
avancées par les futurs acquéreurs si le promoteur n’est pas en mesure d’achever la
construction. En contrepartie, les promoteurs de droit privé doivent constituer, au
profit de l’Etat, une hypothèque sur les TF.
Renforcer le contrôle de l’encaissement des avances des futurs acquéreurs au profit du
promoteur par une note, en bonne et due forme, établie par un architecte,
indépendant, attestant de l’avancement réel des travaux ;
Prévoir l’application de la VEFA, d’une façon individualisée, sur chaque immeuble
à construire et non pas sur la totalité du projet dans le cas d’un complexe résidentiel ;
Le législateur est appelé encore une fois à simplifier, minimiser le coût et à raccourcir les
procédures d’instruction des autorisations et de l’immatriculation foncière.
Par ailleurs, la démarche d’audit pratiquée par l’auditeur est tributaire du contrat conclu par
l’entreprise. Certains contrats ne remplissent pas les conditions d’application de la méthode à
l’avancement. Ces contrats seront audités suivant les options comptables admises dans le
cadre de la méthode à l’achèvement.
En revanche, d’autres contrats sont éligibles à l’application de la méthode à l’avancement.
L’audit de ces contrats exige une connaissance précise de son contenu mais également une
attitude vigilante en ce qui concerne la bonne application de la méthode à l'avancement par le
promoteur immobilier.
Page 120
Annexes
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Annexe n°1 : Norme IAS 11
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Annexe n°2 : Norme IAS 18
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Annexe n°3 : IFRIC 15
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Annexe n°4 : Note sur IFRIC 15
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Annexe n°5 : Démarche d’audit
spécifique au projet de PI
Page 145
Démarche spécifique d’audit au projet de PI
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
I-Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque
d’anomalies significatives dans les comptes :
Quelle est l’activité de l’entreprise ?
Les procédures analytiques :
Elles pourront permettre d’identifier des opérations ou des évènements
inhabituels.
Comment l’entreprise est-elle organisée ?
A-t-elle des agences ?
A-t-elle des filiales ?
Si oui, sont elles situées au Maroc ? A l’étranger ? Dans ce cas, une
réglementation particulière s’applique-t-elle ?
Si oui, sont-elles financièrement autonomes ?
Sont-elles des unités de gestion de trésorerie ?
Si oui, font-elles l’objet d’une dépréciation ?
Quel est l’organigramme de la société ?
Au niveau du siège ?
Au niveau des filiales ?
Page 146
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
I-Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque
d’anomalies significatives dans les comptes (suite) :
Page 147
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
II-Procédures d’audit mises en œuvre par l’auditeur à l’issue de son
évaluation des risques :
Le contrat contient-il :
Une date de démarrage des travaux ?
Une avance forfaitaire ?
Une clause de révision de prix ?
Une clause de pénalité de retard ?
Une prime de performance ?
Page 148
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
II-Procédures d’audit mises en œuvre par l’auditeur à l’issue de son
évaluation des risques (suite) :
L’auditeur a-il vérifié que les produits/charges du contrat ne risquaient pas
d’être impactés par les clauses suivantes :
-Les réclamations éventuelles ?
A inclure uniquement s’il est probable que le client acceptera la réclamation et si le
montant qui sera probablement accepté par le client peut être évalué de façon
fiable (Cas de l’entrepreneur).
-Clause de révision de prix ?
-Pénalités de retard ?
-Primes de performance éventuelles ?
A inclure uniquement s’il est probable que les niveaux de performance spécifiés
seront atteints ou dépassés et si le montant de la prime peut être évalué de façon
fiable.
Les factures émises sont-elles contrôlées ?
L’entreprise calcule son chiffre d’affaires mérité sur la base du degré
d’avancement. L’écart éventuel entre la facturation et le chiffre d’affaires mérité
doit être régularisé soit en produits constatés d’avance, soit en factures à établir
Page 149
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
II-Procédures d’audit mises en œuvre par l’auditeur à l’issue de son
évaluation des risques (suite) :
5-Budget
Si le résultat peut être estimé de façon fiable, le degré d’avancement a-t-il été
correctement appliqué au chiffre d’affaires et au résultat ?
Si le résultat ne peut être estimé de façon fiable, les produits sont-ils bien
comptabilisés dans la limite des coûts du contrat encourus? (Ni perte, ni profit
constaté)
Page 150
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
II-Procédures d’audit mises en œuvre par l’auditeur à l’issue de son
évaluation des risques (suite) :
Page 151
Oui/ Réf Comm-
Non entaires
N/A
III-Evènements postérieurs à la clôture des comptes
L’auditeur a-t-il mis en place des procédures pour identifier les éventuels
évènements postérieurs à la clôture de l’exercice (effondrement d’un chantier,
perte d’un client significatif, etc)
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Annexe n° 6 : Etapes de construction
d’un immeuble
Page 153
Annexe n° 12 : Etapes de construction d’un immeuble
1° Avant projet
2° Autorisation de construire :
-Fiche de renseignements ;
-Plans d’architectes ;
-Plan de béton armé ;
-Etc
3° Terrassement
-Nivellement ;
-Creusement
4° Gros œuvres
-Fondation ;
-Structure
-Maçonnerie
7° Achèvement
-Menuiseries intérieures
-Cloisons
-Electricité/plomberie
-Climatisation/équipements
-Revêtements
-Carrelage
-Peintures intérieures
-Peintures extérieures
8° Livraison
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Annexe n° 7 : Constitution du dossier de
demande d’autorisation de construction
Page 155
Pièces du dossier de demande d’autorisation de construction :
Page 156
Annexe n°8 : Constitution du dossier de
demande d’autorisation de lotir et de
morceler
Page 157
Pièces du dossier de demande d’autorisation de lotir
Page 158
Annexe n°9 : Constitution d’un dossier
de demande de dérogation et demande
de note de renseignements
Page 159
Pièces d’un dossier de demande dérogation :
Page 160
Annexe n°10 : Tableau comparatif entre
la VEFA française et la VEFA
marocaine:
Page 161
Comparaison entre la VEFA française et la VEFA marocaine:
Page 162
Annexe n° 11 : Tableau récapitulatif des
méthodes de comptabilisation des
projets de PI
Page 163
Tableau récapitulatif des méthodes de comptabilisation des opérations de PI
Méthodes de La méthode du
La méthode à La méthode à
comptabilisation bénéfice à
l’achèvement des l’avancement des
des contrats à l’avancement des
travaux travaux
long terme travaux
Cette méthode Elle consiste à Cette méthode consiste
consiste à ne prendre enregistrer, à la clôture à constater à la clôture
en compte les de chaque exercice, le de chaque exercice
produits se rattachant résultat de chaque l’ensemble des charges
à un contrat à terme, opération même de production liées à
Définition que lors de la partiellement exécutée. une opération ainsi que
livraison du bien ou Le chiffre d'affaires les produits y afférents
du service concerné n'étant constaté qu'à la sur la base d’un
(lors du transfert de fin du contrat. pourcentage
propriété). d’avancement.
Page 164
• Encours • En cours • Encours
d’exécution des d’exécution des d’exécution des
travaux: travaux travaux:
Page 165
échelonnée des
résultats
bénéficiaires
(réalité
économique).
Page 166
Annexe n° 12 : Comparaison du moment
de comptabilisation du projet de PI
Page 167
Projet de PI bénéficiaire : Comparaison du moment de comptabilisation des éléments du
projet de PI selon les trois méthodes
Moment de comptabilisation
Chiffre Encours de
Charges Résultat
d'affaires production
Méthode à
Annuel Fin du contrat Fin du contrat Annuel
l'achèvement
Méthode du
bénéfice à Annuel Annuel Fin du contrat Annuel
l'avancement
Méthode à N’existent
Annuel Annuel Annuel
l'avancement pas
Moment de comptabilisation
Provision Provision
Chiffre Encours de
Charges Résultat pour pour
d'affaires production
dépréciation risque
Méthode à Fin du
Annuel Fin du contrat Annuel Annuelle Annuelle
l'achèvement contrat
Méthode à N’existent
Annuel Annuel Annuel N’existe pas Annuelle
l'avancement pas
Page 168
Annexe n° 13 : Tableau comparatif
entre les IAS/IFRS et le référentiel
marocain
Page 169
Tableau comparatif entre le référentiel comptable marocain et les normes IAS/IFRS :
Page 170
d’intervenir. contractuels ;
- Réclamations valablement
déposées ;
- Évaluation prudente et fiable des
réclamations en cours.
A la juste valeur déduction faite
Au coût historique déduction faite
Evaluation de revenus des réductions commerciales et
des réductions commerciales
financières.
Comptabilisation du Stipulations du contrat (aspect Fonction de la réalité de la
chiffre d’affaire juridique). transaction (aspect économique)
Aucune actualisation (prix Actualisation des recettes (si
Paiement différé
contractuel). significatif).
Les coûts estimés des
rectifications et des Minorent la marge globale du Provisionnés suivant les termes de
travaux effectués au titre contrat. l’IAS 37.
de la garantie.
Aucune précision, toutefois, la
règle de réciprocité voudrait qu'ils
Incorporables s'ils peuvent être
Produits financiers soient pris en compte si l'on opte
évalués de façon fiable.
pour l'incorporation des charges
financières.
Charges directes et indirectes de
Coûts de production production (imputation Idem
rationnelle).
Aucune précision, toutefois, ils
Frais de recherche et sont à exclure sauf condition Incorporables s'ils font l'objet d'un
développement spécifique de l'activité à justifier remboursement par le client.
dans l'ETIC.
Aucune précision, toutefois, nous Les frais d'administration générale
pouvons déduire des règles ne sont pas incorporables, par
d'évaluation des stocks que les contre, les frais généraux de
Frais généraux
frais généraux sont à exclure sauf production sont incorporables
condition spécifique de l'activité à (préparation et traitement de la
justifier dans l'ETIC. paie).
Incorporables au stock si elles sont
relatives à des dettes contractées
Charges financières Idem.
pour le financement spécifique de
production du stock, selon le PCSI.
Selon les dispositions du
P.C.S.I., les frais commerciaux
Frais commerciaux Non incorporables.
spécifiquement engagés sont
incorporables.
Annexes Plus ou moins détaillée Plus détaillée
Page 171
Annexe n° 14 : Cas pratique sur l’IAS
11
Page 172
Illustration : IAS 11 (Tiré et adapté depuis « 60 cas d’application sur les normes IAS/IFRS »
Pierandrei, Laurent 2006 P269 à P274)
L’entreprise Alpha est un groupe spécialisé dans le bâtiment et les trvaux publics. Son
exercice comptable coîncide avec l’année civile. La société a débuté en 2008 deux chantiers
qu’elle estime terminer en fin 2010 :
Un projet d’aménagement d’espaces verts commandité le 15/01/2008 (chantier A) ;
La construction d’un ensemble immobilier résidentiel, démarrée le 25/01/2008 sur un
terrain viabilisé, acquis en 2007 (chantier B)
La société Alpha a signé, avec son client, un contrat à forfait fixant le prix à 46 000 000 dh,
plafonnant les charges indirectes à 15% du prix et prévoyant l’achèvement des travaux au plus
tard le 31/12/10. Il ressort du contrat signé avec le client que chaque semaine d’avance, par
rapport à la date d’achèvement, donne droit au versement d’une prime de 100 000 dh et
chaque semaine de retard entraîne une pénalité de 150 000 dh.
Le client a versé un acompte HT à la signature du contrat, le 15/01/2008, de 10 000 000 dh et
règle les factures sur appel de fonds annuel au 15 avril de l’année suivante.
La société Alpha termine les travaux d’aménagements d’espaces verts le 26/11/2010 avec 5
semaines d’avance sur la date butoir.
La société Alpha réalise la construction de la résidence dans le cadre d’une opération de
promotion immobilière. Elle reçoit des commandes d’appartements tout au long de la période
de construction et cède l’ensemble au 20/12/2010 au promoteur immoblier.
Les dépenses encourues et les réultats prévisionnels par chantier et par exercice sont fournis,
par le service de la comptabilité, dans les tableaux ci-après :
Chantier A :
Dépenses constatées en Kdh Exercice 2008 Exercice 2009 Exercice 2010
Coûts variables directs : 5 000 8 500 5 500
• Matières premières et matériaux utilisés 1 750 3 250 1 900
sur le chantier ;
• Petit outillage ; 250 750 300
• Energie ; 500 1 000 600
• Main d’œuvre 2 500 3 500 2 700
Coûts fixes directs : 5 500 7 000 5 500
• Salaires et charges sociales des ingénieurs 1 250 1 750 1 250
et chefs de chantiers ;
• Amortissement de l’équipement et des 3 750 4 500 3 750
véhicules utilisés sur le chantier ;
• Location de matériel 500 750 500
Coûts fixes indirects : 4 000 4 450 3 900
• Amortissement de l’équipement de 900 900 900
chantier en réserve* ;
• Amortissement de l’entrepôt** ; 1 500 1 500 1 500
• Assurances, accidents et vol ; 50 50 50
• Frais du bureau d’étude ; 350 600 300
• Frais d’architecte ; 250 400 200
• Frais généraux ; 500 500 500
• Charges d’intérêts 450 500 450
Totaux 11 450 19 950 14 900
*L’équipement en réserve n’a pas été utilisé sur le chantier A ;
**Seul 1/3 de la surface utile de l’entrepôt est affecté au stockage de matériaux et engins de
construction utilisés sur le chantier A.
Page 173
Chantier B
Chantier A Chantier B
Prévision 2008 Prévision 2009 Constat 2010 Constat 2010
Chiffre d’affaires 46 000 46 000 46 500 120 000
Coût du chantier 38 500 47 000 43 000 70 000
Résultat 7 500 -1 000 3 500 5 000
En ce qui concerne le chantier B, les résultats et coûts prévisionnels ne sont pas anticipés
pendant la période des travaux, mais constatés à l’achèvement de la construction et lors de la
vente ferme des appartements de la résidence au promoteur.
Page 174
Enfin, les frais généraux et d’administration sont admis dans la limite où leur remboursement
est spécifié dans le contrat.
L’entreprise Alpha retiendra donc sur les coûts indirects : 1/3 de l’amortissement de
l’entrepôt, les assurances, les frais d’études et d’architecture, et les frais généraux et
financiers, dans une proportion qui ne dépasse pas 15 % du prix facturé.
Chantier A
Eléments en Kdh Total
2008 2009 2010
Coûts variables directs 5 000 8 500 5 500 19 000
Coûts fixes directs 5 500 7 000 5 500 18 000
Coûts fixes indirects autorisés 2 100 2 550 2 000 6 650
dont quote-part imputable au client 2 000 2 000 2 000 6 000
[46 000/3 ans x (1-1/1,15)]
Coûts réels 11 250(1) 17 500(2) 13 000(3) 43 000
(1) (2) (3)
(5 000+5 500+2 000) (8 500+7 000+2 000) (5 500+5 500+2 000)
Les produits sont pondérés par le degré d’avancement des travaux, calculé par le rapport :
(Coût réel des travaux exécutés /Coût estimé du contrat)
Chantier A
Eléments en Kdh Total
2008 2009 2010
Degré d’avancement arrondi 32%(a) 64%(b) 100%
Au 31/12/10, le produit réel est bien de 46 500 kdh, soit le prix de 46 000 kdh fixé dans le
contrat majoré de la prime pour les 5 semaines d’avance sur la date de finalisation des
travaux : 5 x 100 kdh.
En 2009, la société Alpha prévoit de constater une perte probable à terminaison de -1 000 kdh
du fait que le coût prévisionnel total soit passé à 47 000 kdh.
Sur la base du résultat cumulé des deux exercices 2008 et 2009, la perte s’élève à -560 kdh, ce
qui contraint l’entreprise à constater une provision pour perte à terminaison sur la différence.
Le calcul peut être décomposé de la manière suivante :
Perte globale prévue :…………………………….-1 000
Perte cumulée :…………………………………….. -560
Provision pour perte à terminaison :…………………440 (1 000 – 560)
Page 175
Pour le chantier B :
La norme IAS 11, pour des raisons évoquées ci-dessus, ne peut être appliquée pour ce
chantier.
Présentation des écritures :
31/12/2008 En kdh
5141 Banque 12 000
Clients-avances et acomptes sur
4421 commandes en cours- 12 000
Constatation de l'acompte
31/12/2008
4458 Etat-TVA à régulariser 2 000
4455 Etat, TVA facturée 2 000
31/12/2008 En kdh
3421 Client 17 664
4421 Clients-avances et acomptes sur commandes en cours 12 000
7121 Ventes de biens produits 14 720
4458 Etat-TVA à régulariser 2 000
4455 Etat-TVA facturée 2 944
Constatation de la situation méritée en 2008
26/11/2010 En kdh
3421 Client 20 472
7121 Ventes de biens produits 17 060
4455 Etat-TVA facturée 3 412
Constatation de la situation méritée en 2010
31/12/2009 En kdh
3421 Client 17 664
7121 Ventes de biens produits 14 720
4455 Etat-TVA facturée 2 944
Constatation de la situation méritée en 2009
Page 176
31/12/2009 En Kdh
6195 DEP pour risques et charges 440
Provisions pour pertes sur
1514 440
marchés à terme
Constatation de la provision pour risque
26/11/2010 En kdh
3421 Client 20 472
7121 Ventes de biens produits 17 060
4455 Etat-TVA facturée 3 412
Constatation de la situation méritée en 2010
31/12/2010 En Kdh
Page 177
Annexe n° 15 : Cas pratique sur un
projet de PI déficitaire
Page 178
Illustration : Projet de PI déficitaire suivant l’achèvement (Tiré et adapté depuis
« Comptabilité financière approfondie » Robert Maeso 2008 P131 à P134)
La société Alpha, pour obtenir un contrat très important, a accepté de conclure un contrat
déficitaire de 7 mois, qui s’étale sur deux exercices, dont les caractéristiques sont les
suivantes :
Prévisions initiales Prévisions révisées à fin N
Prix de vente 500 000 500 000
Coûts prévus cumulés 530 000 555 000
coûts engagés cumulés 490 000 536 000
Le prix du marché a été fixé à 500 000 dh (HT). Il est facturé et encaissé par banque lors de
l’achèvement des travaux en N+1. Le cocontractant a accepté l’ensemble des travaux.
La perte globale sur chantier s’établit donc en définitive à :
500 000 – 536 000 = 36 000 dh.
A la clôture de N, le résultat prévisionnel sur le contrat s’avère négatif :
Chiffre d’affaires attendu : 500 000
Coût de revient prévu : 555 000
Résultat : (55 000)
Pourcentage d’avancement des travaux à la clôture de N :
(490 000/555 000) x 100 = 88 % (après arrondi).
Il faut donc doter une provision pour dépréciation et une provision pour pertes sur contrats :
Provision pour dépréciation des travaux en cours :
o 55 000 x 88% = 48 400 dh
Provision pour risques pour le reliquat :
o 55 000 - 48 400 = 6 600 dh.
Les charges engagées sont supposées normalement comptabilisées.
Clôture N
3131 Biens en cours 490
Variation des stocks de produits en
7131 cours 490
Constatation de l’encours
Clôture N En Kdh
61961 DEP pour dépréciation des stocks 48,4
Provisions pour dépréciation des
3913
produits en cours 48,4
Constatation de la dépréciation
Page 179
Clôture N En Kdh
6195 DEP pour risques et charges 6,6
Provisions pour pertes sur marchés
1514
à terme 6,6
Constatation de la provision pour risque
Page 180
Illustration : Projet de PI déficitaire suivant l’avancement (Tiré et adapté depuis
« Comptabilité financière approfondie » Robert Maeso 2008 P131 à P134)
Clôture N En Kdh
3427 Clients-factures à établir et créances sur travaux non encore facturables 529,92
7121 Vente de biens produits 441,6
4455 Etat, TVA facturée 88,32
Constatation de la situation méritée en N
Clôture N En Kdh
6195 DEP pour risques et charges 6,6
Provisions pour pertes sur marchés
1514
à terme 6,6
Constatation de la provision pour risque
Contrepassation
Page 181
Clôture N+1 En Kdh
Le tableau, ci-après, nous donne une vue synthétique de l’incidence sur les résultats
comptables dans le cadre de la méthode à l’achèvement et la méthode à l’avancement :
Méthode à Méthode à
l'achèvement l'avancement
Exercice Exercice Exercice Exercice
Composition du résultat
N N+1 N N+1
Charges engagées -490 -46 -490 -46
Variation des stocks de travaux en cours 490 -490 0 0
Dotation et reprise de provision -55 55 -6,6 6,6
Constatation du chiffre d'affaires 0 500 441,6 58,4
Incidence sur le résultat de l'exercice -55 19 -55 19
Les deux méthodes conduisent à la prise en compte de la perte prévue (-55 Kdh) dès la clôture
du premier exercice.
Le réajustement par rapport à la perte réelle (-36 Kdh) influence le résultat de l’exercice
d’achèvement du contrat. Le principe de prudence est bien respecté.
Page 182
Lexique Français-Arabe-Anglais
Page 183
Lexique : Français-Arabe-Anglais
Français Arabe Anglais
Administration fiscale ا إدارة اTax authorities
Audit Audit
Auditeur ت ا Auditor
Budget à terminaison ز ا ا Budget with ending
Cautionnement رھGuarantee
Chargé d’affaires "! ت# $!% Business in charge
Charges $ % Costs
Commissaire aux comptes ت ا ا Legal auditor
Comptabilité analytique $ %& (' ا Cost accounting
Comptabilité budgétaire '( Budgetary accounting
Contrat ) Contract
Contrat de promotion immobilière ) ري# ش ا# ) ا Contract of real-estate
development
Contrôleur de gestion & ا اManagement controller
Date de clôture && م-. ا/0 رClosing date
Décompte 12- breakdown
Page 184
Normes de reporting financier " ا0!&) ر دوH ا7I International Financial
internationales Reporting Standards (IFRS)
OST (organisme sous tutelle) 0 E7 #I - ( تJ UGO ( under guardianship
ن%( وزارة اorganization)
Plan comptable ت " اChart of accounts
Plan Comptable du secteur immobilier ) ري# ع اA)! ت " اChart of accounts of the real
estate sector
Pourcentage d’avancement ل ا & رج# Percentage of progress
Programme de travail 6"# اL Working program
Projet @ وعProject
Promoteur immobilier ) ريM# Property developer
Réclamation ى7%O Complaint
Règles comptables '( ا7 Accounting rules
Remboursement عP &( اRepayment
Résultat à terminaison ا "م & Result with ending
Révision des prix "Q> ا#P اRevision of the prices
Vente en état futur d’achèvement ز ر ا7 طR4 F ' اSale in future state of
completion
Page 185
Bibliographie
Ouvrages :
Robert Maeso «Comptabilité financière approfondie» Edition : Dunod 2008; P119 à P121,
P124 à P126, P129 à P134 ;
Page 186
Pierandrei Laurent « 60 cas d’application sur les normes IAS/IFRS » Edition : Gualino 2006,
P269 à P274 ;
Robert Obert « Pratique des normes IAS/IFRS » Edition : Dunod 2005, P129 à P136 ;
Eugène, EZIN « Les normes IAS/IFRS et la valorisation des travaux en cours : incidences sur
les informations financières et attitude du commissaire aux comptes. Application pratique »
Mai 2004 ;
Bouillet Agnès « la valorisation des chantiers non achevés à la date de l’arrêté des comptes
chez les constructeurs de maisons individuelles» Novembre 2003.
Omar TOUKHSSATI «Approche d'audit des comptes de stock des entreprises de promotion
immobilière» Mai 2010 ;
Hafssa MANAR « Analyse comparative entre les normes IAS/IFRS et les normes comptables
marocaines : Cas des groupes opérant dans le secteur immobilier » Mai 2009 ;
Revues et collections :
Rapport relatif à la procédure d’autorisation de construire au Maroc (2011) établi par le ministère de
l'habitat de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace.
Page 187
Périodique n°789 du 14/06/04 du cabinet RSM Salustro Reydel « Maîtriser l’essentiel des
IFRS » ;
Bulletin d'Information Périodique du cabinet Masnaoui - n°133 – Mai 2004 « Les normes
d’audit des entreprises opérant dans le cadre de contrats à long terme » ;
Bulletin d'information périodique du cabinet Masnaoui - n°130 – Janvier 2004 « Les normes
comptables nationales et internationales en matière de contrats à long terme » ;
Articles de presse :
Vice de construction ? Vous ne pouvez pas vous retourner contre le promoteur Laïla Triki La
vie économique du 18/03/2005
Sites internet :
Sites de référence
www.focusifrs.com
www.fasb.org
www.oec-maroc.com
www.experts-comptables.fr
www.finances.gov.ma
www.tax.gov.ma
www.mhu.gov.ma
www.mtpnet.gov.ma
www.bibliotique.com
www.fnpi.co.ma
http://www.acfcc.gov.ma/ Site conservation foncière ;
http://www.acfcc.gov.ma/FR/PDF_Source/PDF_406.pdf (délai et tarif des formalités de
l’immatriculation foncière)
Page 188
Sites de praticiens :
www.kpmg.com
www.deloitte.fr
www.ey.com
www.pwcglobal.com
www.mazars.com
www.bfinance.fr
www.cncc.fr
www.anecs.org
www.grouperf.com
www.netpme.fr
www.efl.fr
www.lexinter.net
www.net-iris.fr
www.leconomiste.com
www.lesechos.fr
www.lavieeco.com
www.lobservateur.ma
www.lemonde.fr
www.lexpansion.com
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Table des matières
AVANT PROPOS .................................................................................................................... 6
Introduction générale ............................................................................................................... 7
Première partie : Spécificités et processus de la PI. ............................................................ 11
Introduction de la première partie ....................................................................................... 12
Chapitre 1 : les intervenants et le processus de la PI .......................................................... 14
Section 1 : Intervenants dans la promotion immobilière...................................................... 14
Section 2 : Processus de la PI ............................................................................................... 17
2.1 Phase de l’avant-projet .................................................................................................... 17
2.1.1 La phase du terrain ...................................................................................................... 18
2.1.1.1 La dualité du régime foncier ................................................................................ 18
2.1.1.2 Constructibilité du terrain..................................................................................... 21
2.2 Phase de l’obtention des autorisations administratives : autorisation de lotir,
autorisation de construire ...................................................................................................... 22
2.2.1 Autorisation de lotir .................................................................................................... 22
2.2.2 Autorisation de construire ........................................................................................... 22
2.3 Possibilité de vente : la vente sur plan ............................................................................ 23
2.4 Le lancement des travaux de construction et le suivi de chantier ............................... 24
2.5 L’achèvement des travaux de construction ................................................................... 24
2.6 Obtention des autorisations administratives : le permis d’habiter et le certificat de
conformité ............................................................................................................................... 24
2.7 Mise à jour du TF ............................................................................................................. 26
2.7.1 Formalité au niveau du cadastre .................................................................................. 27
2.7.2 Formalité au niveau de la conservation foncière ......................................................... 27
2.8 Vente définitive ou mise en location ............................................................................... 27
Chapitre 2 : Le cadre comptable applicable ........................................................................ 29
Section 1 : Les normes comptables marocaines ................................................................... 30
1.1 Traitement des contrats bénéficiaires ............................................................................ 31
1.2 Traitement comptable des contrats déficitaires ............................................................ 31
1.2.1 Principes ...................................................................................................................... 31
1.2.2 Méthodes de comptabilisation ..................................................................................... 32
1.2.2.1 Méthode à l’achèvement ...................................................................................... 32
1.2.2.2 Méthode du bénéfice à l’avancement ................................................................... 32
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1.2.2.3 Méthode à l’avancement ...................................................................................... 32
1.3 Permanence des méthodes ............................................................................................... 33
Section 2 : Le référentiel comptable international IAS/IFRS .............................................. 34
2.1 La norme IAS 11 .............................................................................................................. 35
2.1.1 Présentation de la norme IAS 11 ................................................................................. 35
2.1.1.1 Les produits du contrat ......................................................................................... 35
2.1.1.2 Les charges du contrat .......................................................................................... 36
2.1.1.3 La comptabilisation des produits et des charges du contrat ................................. 38
2.1.1.4 Changement d’estimation des produits et coûts estimés du contrat ..................... 41
2.1.1.5 Information à fournir ............................................................................................ 41
2.1.2 Lien entre la norme IAS 11 et les autres normes ........................................................ 42
2.1.2.1 Norme IAS 2 : Valorisation des stocks ................................................................ 42
2.1.2.2 Norme IAS 10 : Evènements postérieurs à la date de clôture .............................. 42
2.1.2.3 Norme IAS 18 : produits des activités ordinaires ................................................ 43
2.1.2.4 Norme IAS 23 : Coûts d’emprunt ........................................................................ 43
2.1.2.5 Norme IAS 37 : Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels ........................ 43
2.2 La norme IAS 18 : produits des activités ordinaires..................................................... 43
2.2.1.Présentation de la norme IAS 18 ................................................................................. 44
2.2.1.1. Notion des produits des activités ordinaires :...................................................... 44
2.2.1.2.Evaluation des produits des activités ordinaires : ................................................ 44
2.2.1.3.Identification de la transaction ............................................................................. 45
2.2.1.4.Comptabilisation des produits de la norme IAS 18.............................................. 45
2.2.1.5.Informations à fournir en annexes ........................................................................ 46
2.2.2 Lien avec les autres normes : ...................................................................................... 46
2.3 Vers une norme unique .................................................................................................... 46
2.4 L’interprétation IFRIC 15.............................................................................................. 47
2.4.1 Contexte d’apparition .................................................................................................. 47
2.4.2 IFRIC 15 : Problématique liée au traitement spécial des VEFA................................. 48
2.4.2.1 L'accord est-il dans le champ d'application d'IAS 11 ou d'IAS 18 ?.................... 48
2.4.2.2 Comptabilisation du chiffre d'affaires provenant de la construction d'un bien
immobilier ........................................................................................................................ 49
2.5 Analyse économique des contrats de VEFA .................................................................. 51
2.5.1. Les spécificités des contrats VEFA sont-elles appréhendées par l’IFRIC ? .............. 51
2.5.2 Identification des caractéristiques du contrat .............................................................. 52
2.5.2.1 L’acheteur peut-il choisir les éléments structurels de la construction? ................ 52
2.5.2.2 S’agit-il d’une prestation de services ou d’une vente de biens ? ......................... 52
Chapitre 3 : Les moyens à mettre en œuvre par le promoteur pour la mise en place de la
méthode à l’avancement ........................................................................................................ 56
Section 1 : Evolution des outils issus de la méthode à l’achèvement .................................. 56
1.1 Une comptabilité analytique par chantier ..................................................................... 56
1.2 Une comptabilité budgétaire par chantier ..................................................................... 57
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1.3 Le suivi budgétaire ........................................................................................................... 58
Section 2 : Se donner la capacité de déterminer de façon fiable un résultat à terminaison . 59
2.1 La détermination du résultat à terminaison .................................................................. 59
2.1.1 Inventaire des produits ................................................................................................ 59
2.1.2 Inventaire des charges ................................................................................................. 59
2.1.2.1 Cas particulier des charges antérieures à la conclusion du contrat ...................... 60
2.1.2.2 Les coûts de financement des investissements ..................................................... 60
2.1.2.3 Le statut chronologique des charges .................................................................... 61
2.1.3 La formation du personnel .......................................................................................... 61
2.2 Actualisation du résultat à terminaison et la mesure de son niveau de fiabilité ........ 61
2.2.1 Les responsables des mises à jour ............................................................................... 62
2.2.2 Nécessité d’un nouveau système d’information.......................................................... 63
2.2.3 La mesure de la fiabilité du résultat ............................................................................ 63
Section 3 : Pouvoir mesurer l’avancement efficacement et rapidement .............................. 63
3.1 Les intervenants................................................................................................................ 64
3.2 Une méthode de validation de l’avancement ................................................................. 64
Conclusion de la première partie .......................................................................................... 65
Deuxième partie : Proposition d’une démarche d’audit spécifique aux opérations de PI
.................................................................................................................................................. 67
Introduction de la deuxième partie....................................................................................... 68
Chapitre 1 : Orientation et planification de la mission....................................................... 69
Section 1 : la prise de connaissance de l’entreprise ............................................................. 69
1.1 Prise de connaissance de l’environnement de l’entreprise ........................................... 69
1.1.1 Prise de connaissance de l’entreprise : métier du promoteur ...................................... 69
1.1.1.1 Le prix .................................................................................................................. 69
1.1.1.2 Le transfert de propriété ....................................................................................... 70
1.1.2 Prise de connaissance de l’entreprise : aspect organisationnel ................................... 72
1.1.3 Prise de connaissance de l’entreprise : aspect technique ............................................ 72
1.1.4 Prise de connaissance de l’entreprise : aspect économique ........................................ 72
1.1.5 Prise de connaissance de l’entreprise : aspect réglementaire ...................................... 74
1.1.6 Prise de connaissance de l’entreprise : aspect juridique ............................................. 77
1.2 La revue analytique.......................................................................................................... 80
1.2.1 Objectifs et utilité de la revue analytique .................................................................... 80
1.2.2 Limite de la revue analytique ...................................................................................... 80
1.3 L’appréciation du contrôle de gestion ............................................................................ 81
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1.4 L’orientation des entretiens avec les principaux interlocuteurs .................................. 81
1.4.1 Rencontre avec les principaux interlocuteurs.............................................................. 82
1.4.2 Prise de connaissance du système d’information ........................................................ 83
Section 2 : Prise de connaissance générale des principaux projets du promoteur ............... 83
Chapitre 2 : Analyse des zones de risques............................................................................ 85
Section 1 : Analyse des zones de risques liés à l’activité du promoteur .............................. 85
1.1 Evaluation du risque inhérent ......................................................................................... 85
1.2 Evaluation du risque lié au contrôle ............................................................................... 86
1.2.1 Environnement général de contrôle interne ................................................................ 86
1.2.2 Procédures de contrôle ................................................................................................ 87
1.3 Les risques divers de l’activité de l’entreprise............................................................... 87
1.3.1 Les risques liés à l’exécution des travaux ................................................................... 87
1.3.1.1 La modification de la masse des travaux ............................................................. 87
1.3.1.2 Le paiement des travaux supplémentaires dans un contrat à prix global et
forfaitaire .......................................................................................................................... 87
1.3.1.3 Le droit à paiement de l’entreprise dans le cadre d’un marché forfaitaire ........... 88
1.3.2 Les zones de risques en matière de suivi des chantiers ............................................... 88
1.3.3 Les risques liés à la réception des travaux .................................................................. 89
1.3.3.1 La fin de chantier.................................................................................................. 90
1.3.3.2 La réception des travaux ...................................................................................... 90
1.3.4 Les risques financiers liés à certains projets ............................................................... 93
1.3.4.1 Les risques liés aux réclamations ......................................................................... 93
1.3.4.2 Les risques liés aux rémunérations des travaux supplémentaires ........................ 94
1.3.4.3 Les retards de recouvrement et créances incertaines ........................................... 94
1.3.4.4 Les délais et pénalités de retard............................................................................ 94
1.3.5 Les risques liés à des activités nouvelles .................................................................... 95
Section 2 : Analyse des zones de risques liés au traitement comptable des opérations de PI
.............................................................................................................................................. 95
2.1 Les risques liés à l’adoption de la méthode à l’achèvement ......................................... 95
2.2 Les risques liés à l’utilisation de la méthode à l’avancement ....................................... 96
Chapitre 3 : Le contrôle final des comptes .......................................................................... 99
Section 1 : Méthodologie d’audit relative aux projets de PI ................................................ 99
1.1 La sélection des chantiers à analyser .............................................................................. 99
1.2 Contrôles généraux ........................................................................................................ 100
1.2.1 Rapprochement entre comptabilité générale et comptabilité analytique................... 100
1.2.2 Contrôle du niveau d’activité .................................................................................... 101
1.2.3 Permanence des méthodes ......................................................................................... 101
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1.3 Validation des produits relatifs aux projets de PI ....................................................... 101
1.3.1 Le caractère certain des produits ............................................................................... 102
1.3.2 Le caractère réel du produit ....................................................................................... 102
1.3.3 L’exhaustivité des produits comptabilisés ................................................................ 102
1.3.4 Analyse du prix de vente : composante essentielle des produits du projet de PI ...... 102
1.4 Validation des charges afférentes aux opérations de PI ............................................. 103
1.4.1 L’évaluation et l’imputation des charges .................................................................. 104
1.4.2 L’exactitude des charges ........................................................................................... 107
1.4.3 L’exhaustivité des charges ........................................................................................ 108
Section 2 : Objectifs d’audit spécifiques suivant le traitement comptable choisi .............. 109
2.1 Les objectifs spécifiques à la méthode à l’achèvement ............................................... 110
2.2 Les objectifs spécifiques de la méthode à l’avancement ............................................. 110
Section 3 : Contrôles complémentaires d’audit.................................................................. 111
3.1 Généralités ...................................................................................................................... 111
3.2 Audit des provisions pour risques et charges .............................................................. 111
3.2.1 Provision pour litiges ................................................................................................ 111
3.2.2 Provision pour pénalités et majorations de retard ..................................................... 112
3.2.3 Provision pour fin de contrat ..................................................................................... 113
3.2.4 Provision pour remise en état des sites...................................................................... 114
3.2.5 Provision pour pertes à terminaison .......................................................................... 114
Conclusion de la deuxième partie ....................................................................................... 115
Conclusion générale ............................................................................................................. 117
Annexes ................................................................................................................................. 121
Annexe n°1 : Norme IAS 11 ................................................................................................ 122
Annexe n°2 : Norme IAS 18 ................................................................................................ 130
Annexe n°3 : IFRIC 15 ........................................................................................................ 137
Annexe n°4 : Note sur IFRIC 15 ......................................................................................... 142
Annexe n°5 : Démarche d’audit spécifique au projet de PI ............................................. 145
Annexe n° 6 : Etapes de construction d’un immeuble ...................................................... 153
Annexe n°8 : Constitution du dossier de demande d’autorisation de lotir et de morceler
................................................................................................................................................ 157
Annexe n° 11 : Tableau récapitulatif des méthodes de comptabilisation des projets de PI
................................................................................................................................................ 163
Annexe n° 12 : Comparaison du moment de comptabilisation du projet de PI ............. 167
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Annexe n° 13 : Tableau comparatif entre les IAS/IFRS et le référentiel marocain ....... 169
Annexe n° 14 : Cas pratique sur l’IAS 11 .......................................................................... 172
Annexe n° 15 : Cas pratique sur un projet de PI déficitaire ............................................ 178
Lexique Français-Arabe-Anglais ........................................................................................ 183
Bibliographie......................................................................................................................... 186
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