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Synthes Kobe
Synthes Kobe
Synthèse
Janvier 2005
PREFACE
Les catastrophes naturelles constituent une problématique d’actualité dans le monde. Les années
90 ont été désignées comme une Décennie Internationale pour la Prévention des Catastrophes
Naturelles (DIPCN) sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies. Cette Décennie avait pour
objectif la prévention et la réduction des conséquences des catastrophes naturelles d’origines
hydro-climatique, géologique ou biologique. C’est dans ce cadre que la 1ère Conférence
Mondiale sur les Catastrophes Naturelles a été tenue à Yokohama en 1994 et a adopté la Stratégie
et le Plan d’Action en tant que revue à moyen terme des progrès réalisés au cours de la Décennie
Internationale pour la Prévention des Catastrophes Naturelles (DIPCN, 1990-99). Lors de cette
conférence, le Maroc avait présenté le rapport national sur les catastrophes naturelles dans lequel
un état des connaissances concernant les risques naturels majeurs au niveau global avait été
défini.
La 2ème conférence mondiale sur la réduction des désastres qui sera organisée à KOBE Hyogo
(Japon) en Janvier 2005, répond à l’appel du Secrétariat de la Stratégie Internationale de la
Réduction des Désastre (SIRD) au besoin de faire le point sur les progrès accomplis par la
communauté internationale en matière de prévention des catastrophes pendant les 10 dernières
années, suite à l’adoption de la stratégie et du plan d’action de Yokohama. Cette 2ème conférence
mondiale sera également l'occasion pour identifier les lacunes et les obstacles pour la mise en
œuvre du plan d’action, notamment dans les pays en développement qui sont les plus vulnérables
aux impacts des catastrophes, et les moins outillés pour y faire face ; et ce dans le but de revoir la
méthodologie adoptée par la 1ère conférence en définissant les mesures correctives nécessaires.
La problématique des risques majeurs figure parmi les actions prioritaires du Ministère de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement. Cet intérêt tire ses fondements dans
les Hautes orientations de Sa Majesté Le Roi à de nombreuses occasions, notamment, celle de la
Septième Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les Changements
Climatiques qui s’est tenue à Marrakech en novembre 2001, où Sa Majesté Le Roi s’était interrogé,
dans son message adressé aux participants à la COP7 : « Convaincu que de la conscience naît la
responsabilité, je vous invite à cette interrogation collective : faudra t-il toujours attendre que les
drames effroyables surviennent pour prendre conscience et se sentir responsable de la
sauvegarde du patrimoine commun de l’humanité, qu’est la terre, et pour que l’intérêt mercantile
cède la place à la voix de l’écologie humaniste ? Pour sa part, le Maroc ne se résigne pas à cette
fatalité et assure dans la mesure de ses moyens, la totalité de ses responsabilités de l’Etat » ; fin du
message de Sa Majesté Le Roi.
Les inondations de ces dernières années, et surtout le séisme d’Al Hoceima du 24 février 2004, ont
mis à découvert plusieurs faiblesses intrinsèquement liées à la vulnérabilité du tissu
socio-économique et des infrastructures de base, ainsi qu’aux insuffisances sur le plan institutionnel,
technique, et organisationnel, pour faire face à des catastrophes d’une telle ampleur.
D’ailleurs, la catastrophe provoquée par le tsunami qui a frappé les pays du Sud Est Asiatique à la
fin de l’année 2004, engendrant des dizaines de milliers de victimes, montre encore une fois, le
caractère entièrement imprévisible des catastrophes naturelles, ce qui nous interpelle tous
aujourd’hui, pour redoubler d’efforts et redynamiser tous les canaux de coopération internationale
pour le renforcement des actions de prévention.
Dans ce sens, et tout en réitérant notre solidarité avec les pays touchés par ce tsunami, nous
Conscient que toute politique efficace de prévention doit avoir comme fondements des actions
intégrées, et faisant intervenir tous les acteurs concernés au niveau institutionnel, technique,
réglementaire, économique et scientifique, le Maroc a initié le Dialogue National pour la
Prévention des Risques Naturels et Technologiques. Initié depuis deux ans, ce dialogue se poursui-
vra pour une implication effective et une mobilisation réelle de tous les acteurs concernés par la
gestion des catastrophes, en visant comme objectif la définition d’une politique efficace où les mis-
sions de chaque intervenant sont bien délimitées.
En relatant les progrès réalisés au Maroc en matière de prévention des catastrophes pendant les
10 dernières années, ce rapport fait sortir les acquis, les points forts et les points faibles des poli-
tiques et programmes nationaux, ainsi que les contraintes à la concrétisation des objectifs du plan
d’action de Yokohama. Ce rapport fait également ressortir certaines recommandations pertinen-
tes pour la réduction et la prévention des catastrophes aussi bien naturelles que technologiques,
touchant aux besoins en croissance économique, au développement social, et en tenant comp-
te des impératifs minimaux de préservation de vies humaines et de protection des biens.
Mohamed ELYAZGHI
Ministre de l’Aménagement du Territoire,
de l’Eau et de l’Environnement
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REMERCIEMENTS
Ce rapport est le résultat d’un effort conjoint entre tous les Départements ministériels
concernés par la gestion et la prévention des catastrophes à l’échelle nationale.
Ce travail a été réalisé avec l’appui du bureau du Programme des Nations Unis pour le
Développement (PNUD) à Rabat.
Les auteurs tiennent à remercier l’ensemble des personnes qui ont contribué de près ou de loin
à la conception et à la finalisation de ce rapport qui constitue l’aboutissement d’une démarche
collective et consensuelle de l’ensemble des parties prenantes nationales impliquées dans la
problématique de la prévention des désastres.
Introduction 13
I.1- Inondations 15
I.2- Séismes 18
I.3- Tsunami 21
I.4- Invasions acridiennes 22
I.5- Glissements et Affaissements de terrains 24
I.6- Sécheresses et Pénuries d'eau 25
1.7- Impact des changements climatiques 25
I.8- Incendies de forêt 26
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 59
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES
AEFCS : Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols
AEP : Approvisionnement en Eau Potable
AGR : Administration de Génie Rural
AH : Administration de l'Hydraulique
AHB : Agence Hydraulique de Bassin
AIE : Agence International de l'Energie
AMRE : Association Marocain des Ressources en Eau
ANRT : Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications
APD : Aide Publique au Développement
BAD : Banque Africaine de Développement
BAJ : Programme des Priorités Sociales
BrCH3 : Bromure de méthyle
C.C.C.C : Convention Cadre sur les Changements Climatiques
C02 : Dioxyde de carbone
CCD : Convention to Combat Désertification
CCI4 : Chloroforme
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CCP : Cadre de Coopération du Pays (PNUD)
CDD : Commission du Développement Durable
CERED : Centre d'Etudes et de Recherches Démographiques
CFC : Chlorofluorocarbones
CH4 : Méthane
CIAT : Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire
CIEDE : Centre d'Information sur l'Energie Durable et l'Environnement
CMDD : Commission Méditerranéenne de Développement Durable
CNAT : Charte Nationale d'Aménagement du Territoire
CNCC : Comité National des Changements Climatiques
CND : Centre National de Documentation
CNDA : Conseil National pour le Développement Agricole
CNDD : Commission Nationale pour le Développement Durable
CNE : Conseil National de l'Environnement
CNEDD : Centre National d'Elimination des Déchets Dangereux
CNESTEN : Centre National de l'Energie, des Sciences et des Technologies Nucléaires
CNIDD : Comité National d'Indicateurs de Développement Durable
CNRF : Centre National de la Recherche Forestière
CNS : Comité Normes et Standards
CNSTCC : Comité National Scientifique et Technique sur les Changements Climatiques
CNUED : Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement
CNUEH : Conférence des Nations Unies pour l'Environnement Humain
CO : Monoxyde de carbone
COP7 : 7ème Conférence des Parties de la CCNUCC
COV : Carbone organique volatile
COVNM : Carbone organique volatile non-méthylique
CPE : Conseil Provincial de l'Environnement
CPGR : Cellules de prévention et de Gestion des Risques
CRE : Conseil Régional de l'Environnement
CRGR : commission régionale de gestion du Risque
CRI : Centres Régionaux d'Investissements
CRTS : Centre Royal de Télédétection Spatiale
CSEC : Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat
DAHA : Direction des Aménagement Hydro-Agricole
DAT : Direction d'Aménagement du Territoire
DB05 : Demande Biochimique en Oxygène
DCC : Direction du Cadastre et de la Cartographie
DCEMS : Direction chargé de l'Environnement et le Ministère de la Santé
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PNCRR : Programme National de Construction des Routes Rurales
PNI : Programme National d'Irrigation
PNPI : Plan national de Protection contre les Inondations
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
POPs : Polluants Organiques Persistants
PUN : Plan d'Urgence National
PVD : Pays en Voie de Développement
RAPIDE : Réseau d'Acteurs Partenaires en Information et Données sur l'Environnement
RDD : Réseau de Développement Durable
RN : Ressources Naturelles
RPS2000 : Règlement de construction parasismique marocain
SAU : Superficie Agricole Utile
SDAU : Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme
SDAUL : Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme du Littoral
SDNAL : Schéma Directeur National d'Assainissement Liquide
SDR : Stratégie de Développement Rural
SNAT : Schéma National d'Aménagement du Territoire
SIDE : Système d'Information et Données sur l'Environnement
SIDER : Système d'Information sur l'Environnement Régional
SIG : Système d'Information Géographique
UNESCO : Organisation des Nation Unies pour l'Education, la Science et la Culture
USAID : Agence Américaine d'Aide au Développement International
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INTRODUCTION
Le Maroc de part sa position géographique et ses spécifications géologiques, est parmi les pays les
plus vulnérables aux catastrophes naturelles (séismes, inondations, crues torrentielles, invasions
acridiennes, désertification, sécheresse). Ces phénomènes habituellement qualifiés
d’exceptionnels, sont devenus, au Maroc, au cours de cette dernière décennie (1994-2004), des
sujets toujours d’actualité et des sources de préoccupation des différents départements ministériels
chargés de la gestion des risques naturels et industriels.
Le Maroc conscient de l’impact des catastrophes naturelles et technologiques sur le plan
économique et social, a renforcé au cours de la dernière décennie (1994-2004), sa politique dans
le domaine de la réduction des risques de catastrophes naturelles et technologiques. Cette
politique, qui est fondée sur le concept du développement durable entend faire de la prise en
compte des risques un facteur clé du développement économique et social du pays. Ainsi, le
Maroc s’est doté en février 1995, d’un Ministère de l'Environnement (ME). Actuellement, le
département en charge de ce portefeuille est le Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l’Eau
et de l’Environnement (MATEE) avec une Direction Centrale de la Surveillance et de la Prévention
des Risques qui élabore les stratégies en matière de prévention des risques et mène toute action
nécessaire à l’amélioration de la connaissance des risques et leur prise en compte dans les poli-
tiques de développement.
Au cours de cette dernière décennie (1994-2004), le Maroc a voté plusieurs textes relatifs à la
création, à l’organisation et aux attributions de Ministères, Secrétariat d’Etat et Départements dans
le domaine de l'Environnement et des catastrophes naturelles et technologiques, et a mis en place
un nombre important de textes législatifs et un cadre institutionnel plus adapté (bien que jugé
encore insuffisant). Ainsi, chaque Ministère a intégré (en fonction de ses attributions) dans son
action quotidienne, le souci de prévenir les conséquences destructrices des catastrophes
naturelles ou technologiques à travers certaines actions dont on peut citer notamment :
Des progrès notables ont certes été enregistrés; néanmoins, l'économie marocaine, encore aux pri-
ses avec des problèmes de développement et de lutte contre la pauvreté, ne peut supporter le
coût de réalisation de tels projets sans sacrifier des composantes essentielles de son programme de
développement socio-économique (éducation, santé, infrastructures de base, développement
rural, etc.).
C’est ainsi que le Maroc, conscient que la connaissance des risques est indispensable à une
meilleure réduction des impacts des catastrophes, oeuvre d’une part, pour en faire une
responsabilité partagée entre l'Etat et les citoyens, et d’autre part, pour prendre en compte la
prévention des risques dans les politiques et stratégies de développement.
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I- PRINCIPALES CATASTROPHES impacts certains sur le Maroc qui est un
NATURELLES ET pays particulièrement vulnérable à ces
perturbations du système climatique ;
TECHNOLOGIQUES SURVENUES ceci augmente les risques de certains
LORS DE LA PERIODE 1994-2004 phénomènes météorologiques et
climatiques (périodes de sécheresses
Le Maroc a connu au cours de cette suivies de périodes de pluies
dernière décennie (1994-2004), plusieurs sporadiques qui provoquent des crues
catastrophes naturelles et certains dévastatrices).
accidents industriels qui ont été à
l’origine de pertes humaines considéra- Parmi les plus importantes inondations
bles, d’importants dégâts matériels et que le Maroc ait connues lors de la
des déficits incalculables sur les plans dernière décennie, on peut citer celle de
infrastructurel et environnemental. la vallée de l’Ourika de 1995 avec 150
Malgré tous les efforts déployés sur les morts, 80 disparus et près de 80 millions
plans institutionnel, législatif, réglementai- de dirhams (environ 9 Millions de Dollars)
re, organisationnel et financier, ainsi de dégâts matériels. Ce
qu’en matière de surveillance et phénomène est cyclique ; la vallée ayant
d’alerte, les dégâts humains et déjà connu des crues en
matériels, provoqués par les 1964-1965, 1968-1969 et 1988, et la
catastrophes qui ont sévi lors des dernière crue date de 1999.
quatre dernières années (2000-2004)
démontrent la vulnérabilité du pays. Par ailleurs, les inondations de 1996 ont
Ainsi, il va sans dire que les pertes entrainé des dégats importants dans les
économiques ainsi occasionnées, qui villes d’El Jadida, Mohammedia,
grèvent le budget de l’Etat, risquent Casablanca, Kenitra, Tanger, Tetouan,
également d’hypothéquer le Beni Mellal et Agadir. Les niveaux de
développement durable des régions l’eau avaient atteint plus de 60 cm dans
touchées. plusieurs maisons et quartiers industriels à
Kenitra et Casablanca, avec l’effondre-
I.1- Les inondations ment de plusieurs maisons, l’arrêt des
activités scolaires dans plusieurs régions,
Au cours de la dernière décennie, des perturbations de la circulation et des
plusieurs inondations sous forme de crues dégâts au niveau de 134 points sur le
éclairs ou crues massives provoquées par réseau national (20.000 km de routes sont
des phénomènes météorologiques restées impraticables en raison de la
extrêmes ont frappé le Maroc. Elles ont pluie et de la neige durant 45 jours).
provoqué des pertes en vies humaines et
des dégâts économiques importants. Il est à noter que les dégâts les plus
Le développement non contrôlé de spectaculaires ont été enregistrés après
l'occupation des sols, et plus les inondations de 2002 survenues dans
particulièrement de l'urbanisation, les villes de Mohammedia, Berrechid,
constitue le facteur le plus déterminant Settat, Bouznika, Casablanca, Kenitra,
des dommages enregistrés au cours de Romani, Boulemane et Taza.
ces dernières années, aussi bien en milieu
urbain qu'en milieu rural (petites Ainsi, l’intensité des précipitations
agglomérations, villages, constructions atteignant 70 mm en trois heures dans la
isolées). Cette situation est d’autant plus région de Settat et dépassant
préoccupante que les changements parfois les 100 mm en 24 heures dans
climatiques globaux, qui touchent d’autres régions du Maroc, ont
plusieurs régions du monde, ont des augmenté subitement le débit des
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rivières et le taux de remplissage des dégâts considérables.
barrages. Les données hydrologiques
analysées pour une période de Après les inondations de 2002, 400 sites
cinquante ans au niveau des deux vulnérables aux inondations en milieu
bassins ayant occasionné le plus de urbain et en milieu rural on été relevés à
dégâts en 2002, à savoir celui de l’oued l’échelle nationale dans le cadre de la
Malleh et de la Chaouia, montrent que préparation du Plan National de Lutte
les quantités de pluies enregistrées Contre les Inondations, et des solutions et
depuis 1996 ont atteint des records plans d’aménagement adéquats ont été
durant la période allant du 14 au 25 élaborés ; malgré la mobilisation de
Novembre 2002, ont été six fois plus l’ensemble des ressources humaines,
importantes que celles enregistrées au financières et matérielles du
mois de Novembre et représentaient 53 département en charge du secteur de
%, des moyennes annuelles. Les trois l’eau, le coût très élevé des travaux de
graphiques ci-dessous illustrent protection nécessite le concours et
l’importance des pluies enregistrées. l’appui des organisations internationales.
Graphe n° 1 : Pluies observées en Novembre 2002 en
Il est à noter que le barrage El Malleh, comparaison avec la moyenne annuelle et celle du mois
malgré sa faible capacité, a joué un rôle de Novembre ( mm)
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La Kasba d’Agadir Avant le séisme Hôtel Saâda à Agadir avant le séisme de 1960
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RAPPORT NATIONAL SUR LA PREVENTION DES DESASTRES
pratiquement toutes les constructions en sol de la grande mosquée et a
terre pisé ont été détruites. Dans le milieu transporté fort loin dans la vallée, toutes
urbain, les villes les plus touchées sont cel- les barcasses et embarcations ancrées
les d’Imzouren, Ajdir, Beni Bouayach et dans le fleuve. Le pont flottant qui reliait
Al Hoceima, avec surtout plusieurs Rabat à Salé, a été rompu et enlevé par
dizaines d’immeubles complètement les flots. D'après la « Gazette
effondrés à Imzouren. d'Amsterdam du 26 décembre 1756, la
mer avait envahi la ville de Safi' jusqu'à la
1.3- LES TSUNAMIS mosquée, soit quelques 12 kilomètres de
la mer.
Les régions côtières du Portugal, de
En 1775 et en 1848, au niveau du port de
l'Espagne et du Maroc sont exposées aux
Nador, des tsunamis ont produit des
Tsunamis générés par les séismes
ouvertures que les sables ont refermé
Atlantiques. Parmi les Tsunamis d’origine
progressivement.
atlantiques ayant affecté le Maroc, les
chercheurs espagnoles, portugais,
Beaucoup de marocains ont encore en
français et marocains citent les cas
mémoire le séisme du 28-2-1969 (Aid Al
historiques suivant :
Adha) de magnitude 7.3 sur l’échelle de
Richter, généré par la faille des Açores
Le séisme du premier novembre 1755,
Gibraltar dans l’océan atlantique. Ce
connu sous le nom du séisme de Lisbonne
séisme a donné naissance à un Tsunami
de magnitude 8.5 à 9 sur l’échelle de
de faible amplitude certes mais notable:
Richter, a développé des Tsunamis dont
1,2 m à Casablanca (Maroc), 0, 2 m à
la hauteur ont atteint 15 mètres et a
Séville (Espagne).
touché les villes marocaines Assila, El
Jadida et Safi, et entraîné des dégâts
Ainsi, les pays du pourtour de l’atlantique
considérables au niveau des villes
et plus particulièrement ceux proches de
côtières de Tanger, Asila, Larache,
la ligne qui va des Acores au Detroit de
Mehdia, Salé, Rabat, Casablanca. La
Gibraltar et même jusqu’en Turquie en
mer a pénétré sur plus de 2 Kms à
passant par Italie et la Grèce (Mer
l'intérieur des terres. A El Jadida, Safi,
Méditerranée) doivent disposer d’un
Essaouira, les eaux marines ont même
réseau de surveillance et d’alerte des
recouvert les remparts.
Tsunamis. Le Maroc est le plus concerné
de par l’expansion démographique
Pour la ville de Tanger le tsunami avec
galopante des villes côtières et de la
de vagues de 5 mètres de hauteurs ont
concentration de ses principales activités
touché les murailles de la ville. Le ras de
industrielles et économiques le long de la
marée du tsunami est revenu à la
côte atlantique.
charge 18 fois. Pour la ville d'Asilah le
tsunami a recouvert la moi-tié de la ville
Un programme d’éducation, de
et a entraîné à l'intérieur un parmi trois
formation, de communication et de
bateaux anglais transportant du blé, le
sensibilisation des citoyens est tout aussi
lançant contre des maisons. Pour la ville
indispensable. L’exemple de cette petite
de Salé, de gigantesques vagues ont
fille asiatique qui a sauvé les vies de
envahi brutalement la ville jusqu'à
plusieurs personnes, lors du Tsunami du
l'intérieur des boutiques et maisons. Les
26/12/04 est très démonstratif. Elle n’a
eaux ont investi la terre sur une longueur
pas cessé de crier quand la mer s’est
d'environ quatre kilomètres noyant tout
retirée : « C’est un Tsunami, c’est un
ce qu'elles avaient pu rencontrer sur leur
Tsunami, on vient d’étudier ça en classe,
passage. Le raz-de-marée a balayé
il faut fuir vers les hauteurs ».
toutes les rues basses, a couvert même le
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Essaim dense sur Palmiers / Tantan Criquets immatures sur palmier / Guélmim
Densité importante de criquets immatures sur une baraque Groupe de criquets immatures exposés au soleil et bien aligné
Boujdour
Criquets adultes immatures sur arbre d'Arganier / Criquets au bord d'une route nationale
Agadir
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Le démarrage du plan d’aménagement aux années 1920, alors que cette baisse
des provinces du nord pour le est de l'ordre de 400 mm entre 1960 et
désenclavement de cette région a 1990 pour le poste d'Ifrane (Atlas).
nécessité le lancement des travaux de
construction de nouveaux barrages,
1.7- Impact des changements
d’unités de production d’énergie et
d’infrastructures portuaires. Il a surtout climatiques.
permis la mise en place d’un
L'étude de la vulnérabilité face aux
important réseau de communication
impacts des changements climatiques
(routes nationales, secondaires,
au Maroc à l'horizon 2020
autoroutes, rocade, chemin de fer, etc.).
(MAGICC/SCENGEN/IPCC) indique que
De ce fait, la réalisation de cartes de
les changements attendus pour le climat
l’aléa de glissement de terrain s’avère
vont se matérialiser par :
d’une urgence capitale pour orienter le
choix d’implantation de sites d’aména-
Une tendance nette à une augmenta-
gement des extensions urbaines, ainsi
tion de la température moyenne
que pour la réalisation des tracés des
annuelle, comprise entre 0.6°C et 1.1°C,
nouvelles routes et autoroutes dans le
à l'horizon 2020.
cadre du programme national de
Une tendance à la réduction moyenne
développement des provinces du Nord.
du volume annuel des précipitations de
l'ordre de 11% en 2020, par rapport à
I.6- Sécheresse et pénurie l'année 2000 ;
Une augmentation de la fréquence et
d'eau
de l'intensité des orages frontaux et
convectifs dans le nord et à l'ouest de la
Depuis les années 30, le Maroc a connu chaîne de l'Atlas ;
trois périodes de sécheresse bien Une augmentation de la fréquence et
individualisées: 1940-1953, 1975-1992 et de l'intensité des sécheresses dans le sud
1998-2000. La période de la série et à l'est du pays ;
d'observations climatiques la plus Un dérèglement des précipitations
représentative est la série des 15 à 30 saisonnières (pluies d'hiver concentrées
années passées. Sur la base de ces 30 sur une courte période) :
années d'observation et en prenant en Une réduction de la durée d'enneige-
considération le nombre de jours de ment et retrait du manteau neigeux
sécheresse produisant des circulations (migration en altitude de l'isotherme 0°C
atmosphériques typiques à l'origine de la et accélération de la fonte des neiges) ;
sécheresse au Maroc, on peut considérer Une élévation moyenne du niveau de la
que les années suivantes peuvent être mer qui se situerait, à l'horizon 2020, entre
considérées comme étant des années 2,6 et 15,6 cm (par rapport au niveau
sèches : année 1960-1961; 1974-1975 ; moyen de l'année 1990).
1980-1981 jusqu'en 1985-1986 ;
1989-1990 ; 1991 à 1993 ; soit 10 années Pour le secteur des ressources en eau,
sur 30 qui ont été sèches. l’analyse de la vulnérabilité prévoit
qu’une baisse moyenne et générale de
D'une manière générale, on peut l'ordre de 15 % est attendue (le volume
remarquer que la proportion d'années total passerait à environ 24.6 milliards de
sèches augmente du Nord au Sud du m3/an). Ainsi, les conséquences de cette
pays. Les précipitations enregistrées baisse et du dérèglement des
durant les années 1960 ont accusé une précipitations pourraient se matérialiser
baisse de l'ordre de 40 mm par rapport par :
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26
du sous bois paraissent être les facteurs expose notre pays à des risques
déterminants dans l'ampleur des surfaces potentiels de pollution. L'impact des
touchées par le feu. Au Maroc, les déversements accidentels de pétrole est
incendies de forêt diffèrent en intensité, connu par son effet désastreux sur la
comme ils diffèrent dans le temps et dans faune et la flore marine et sur les activités
l'espace géographique. socio-économiques.
27
Grands récipients de gaz propane sauvés de l’explosion lors des inondations de la ville de
Mohammedia grâce à l’intervention de la protection civile
Risques technologiques
28
restée paralysée pendant plusieurs mois II.1- Législation et
et les pertes ont été estimées à 1,5
Milliard de DH (0,15 Milliards d’Euros). réglementation relatives à
Une fuite d'essence d'un pipeline la création des ministères
traversant la ville de Skhirat en 2002 : Les
pluies torrentielles de Novembre 2002 ont chargés de la gestion des
entraîné une fuite d'essence d'un risques
pipeline traversant la ville de Skhirat
(Wilaya Rabat-Salé), ce qui a contaminé
Dès 1992, le Maroc s’est doté d’un
d’une part les eaux des puits et a
Sous-Secrétariat d’Etat chargé de
déclenché d’autre part, un feu dans les
l’Environnement, qui, en 1995, a été
cultures avoisinantes par la remontée des
élevé au rang de Ministère de
hydrocarbures. A ce jour, les Autorités de
l'Environnement. Ce dernier avait pour
cette région examinent encore les
mission prioritaire d'élaborer et de mettre
différentes options techniques pour
en oeuvre la politique du gouvernement
dépolluer le sous sol contaminé par les
dans le domaine de la protection de
hydrocarbures.
l'environnement et ce, à travers des
missions horizontales et des actions
Ainsi et eu égard à sa vulnérabilité, le
menées en concertation avec les autres
Maroc cherche actuellement à asseoir
Départements ministériels concernés.
les bases d’une stratégie nationale
Actuellement, le Maroc dispose d’un
intégrée pour la gestion des risques
Ministère de l'Amé-nagement du
naturels et technologiques qui menacent
Territoire de l’Eau et de l’Environnement
les populations et les biens, et à identifier
(MATEE) avec une Direction Centrale de
toutes les mesures qui doivent
la Surveillance et de la Prévention des
impérativement être prises pour relever
Risques qui élabore les stratégies en
les défis sur les plans scientifique,
matière de prévention des risques et
technique, préventif, réglementaire,
mène toute action nécessaire à
institutionnel et humain, afin de mieux
l’amélioration de la connaissance des
faire face aux éventuels désastres et
risques et leur prise en compte dans les
minimiser les dégâts.
politiques de développement. Ce
Ministère assure également le rôle de
Coordonnateur National de la
II- CADRE INSTITUTIONNEL Commission Nationale de lutte contre les
ET LEGISLATIF RELATIF A LA pollutions marines accidentelles.
REDUCTION DES RISQUES DE
En 2002, il y a eu création d’un Ministère
CATASTROPHE Délégué auprès du Premier Ministre
Chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme,
Durant ces dernières années, le Maroc a chargé de l’élaboration des nouveaux
mis en place un arsenal législatif et un textes de loi sur l’obligation de la prise en
cadre institutionnel plus adaptés pour compte des risques naturels et technolo-
répondre aux impératifs de protection giques dans les documents d'urbanisme.
des milieux et des ressources naturelles et Plusieurs autres Ministères, Départements
de prévention des risques, et a adhéré à et Offices disposant de services ou de
de nombreux Accords et Conventions cellules spécialisées, continuent aussi de
Internationales concernant des s’occuper jusqu’à aujourd’hui de par
domaines relatifs à la protection de plusieurs Dahirs, Décrets et Arrêtés
l’environnement. anciens, des problèmes de
l'environnement et des catastrophes
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30
Le Conseil National des Forêts ; 4- La loi n° 11-03 relative à la Protection et
Le Conseil Supérieur de l’Eau et du la Mise en Valeur de l’Environnement
Climat, le Comité Interministériel de l’Eau, (PMVE) adoptée en 2003 : Elle a pour
les Commissions Provinciales et objet d’édicter les règles de base et les
Préfectorales de l’Eau et les Comités principes généraux de la politique
Provinciaux de Vigilance pour organiser nationale dans le domaine de la
la lutte contre les effets de la sécheresse. prévention des pollutions et des
nuisances.
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32
Carte du zonage sismique au Maroc RPS 2000 Carte sismique du Maroc (CEPRIS)
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34
Carte d’implantation du réseau des radars météorologiques
Carte des sites à risques d’inondation (2003 )et Schéma du réseau national de détection d’orages
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Carte de l’invasion acridienne en Afrique septentrionale
Retour des criquets dans les pays du Sahel juillet 2004
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L’inventaire des émissions et domaines liés à la prévention des risques
absorptions de gaz à effet de serre et à la protection de l’environnement
réalisé dans le cadre de la préparation concernant notamment les thèmes
de la Première Communication suivants :
Nationale à la Convention Cadre des Les Changements climatiques
Nations Unies sur les Changements (émission des gaz à effet de serre et
Climatiques. vulnérabilité) ;
La biodiversité ;
III.1.3- BASES DE DONNEES La problématique de la désertification ;
La qualité des milieux naturels ;
Le Maroc a mis en place, au cours de la Les monographies régionales et locales;
dernière décennie, un certain nombre Les risques chimiques (régions à
de bases de données dans les domaines risque, zones industrielles et routes à
liés à la prévention des risques et à la risque etc.) ;
protection de l’environnement, L’occupation du sol et du Littoral
notamment sur les thèmes suivants : marocain (Medgeobase) :
a- Base de données sur les risques Les équipements à base de pyralène
sismiques (failles actives et sismicité) Les sites miniers
comportant : La prévision du risque météorologique
Un Catalogue de l’activité Le secteur des routes
sismique instrumentale du Maroc et des Le Climat et les Changements
régions avoisinantes de 1991 à 2004 ; Climatiques (CC)
Un Catalogue des failles actives Les Polluants Organiques Persistants
au Maroc (Rif, Meseta, Atlas, mer (POP)
Méditerranée, marge Atlantique) ;
Un Catalogue de la sismicité Toutes ces bases de données
historique du Maroc et du Maghreb ; peuvent être consultées directement par
Un Catalogue des failles actives les utilisateurs sur le site web du
en Méditerranée occidentale ; Département de l’Environnement :
Des bases de données www.minenv.gov.ma
numériques et pluridisciplinaires (failles
actives, sismicité, géomorphologie, c- Bulletins réguliers sur l’état des
géologique, géotechnique, etc.) ; bassins et cours d’eau et l’évolution des
Des bases de données issues du crues/inondations :
réseau d’accélérographes installés dans Pour la gestion des crues et des
les sites de 24 grands barrages du Maroc inondations, le Secrétariat d’Etat chargé
(LAG) : de l’Eau dispose d’un réseau d’annonce
Des bases de données issues de cam- des crues avec un Poste de
pagnes de microsismicité pour la région Commandement à Rabat et des postes
de Kénitra-Rabat suite au séisme du 28 directeurs dans tous les Chefs lieux des
Juin 2001 (magnitude 4,9), et pour la Agences des Bassins Hydrauliques. Tous
Province d’Al Hoceima, suite au séisme les services centraux ou locaux et toute
du 24 février 2004 (magnitude 6.3) ; personne intéressée peut se renseigner
Des bases de données issues de sur l’état des bassins et cours d’eau et
campagnes de microzonation sismique l’évolution des crues/inondations auprès
et de qualification sismique des sites. de ces bureaux qui diffusent des bulletins
réguliers à tous les services concernés.
b - Bases de données environnementales :
Le MATEE et les autres Départements d- Le Système de Gestion des Archives
disposent de bases de données dans les (SGA) au CRTS est un système
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contre l'érosion demeurent insuffisants cette part a atteint moins de 10%. De
malgré leur importance relative. Alors même que pour les retenues de
qu'une grande partie du territoire barrages, les réservoirs d'eau souterrains
marocain présente des risques ont connu des baisses relativement
importants d'érosion et que le couvert importantes, notamment pour les nappes
végétal régresse de près de 32.000 ha connaissant des exploitations importan-
par an, la réalisation de projets de lutte tes (nappes du Souss, du Haouz et de
contre l'érosion a concerné à la fin de Tafilalet). Cette situation s'est également
l’année 1990 une superficie cumulée répercutée sur l'alimentation en eau
d'environ 400.000 ha. potable de plusieurs centres ruraux. En
effet, on a enregistré des chutes
III.2.3 - IMPACT DES SECHERESSES importantes des débits de sources et des
RECURRENTES SUR LES RESSOURCES Khettaras (réseau traditionnel d’adduc-
EN EAU tion d’eau) pouvant aller jusqu'à
l'assèchement, et des baisses considéra-
Lors des périodes de sécheresse, les bles de la productivité des forages, ce
apports des cours d'eau ont été réduits qui a conduit également à des surcoûts
dans des proportions allant de 50 à 90%. d'exploitation (pompages profonds,
Les cours d'eau alimentés par des approfondissement des puits..).
chaînes montagneuses atlasiques ont
été les plus touchés (avec des déficits III.2.4- ANALYSE DE L’IMPACT ET DES
allant de 70 à 90%). Les années 82-83 et PERTES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA
92-93 ont été les plus déficitaires avec DESERTIFICATION
des déficits de 78 à 80%. Les déficits
d'écoulement enregistrés au cours de la Les effets néfastes de la désertification se
sécheresse se sont répercutés sur les font ressentir de plus en plus au Maroc à
réserves des lacs naturels et des retenues travers :
de barrages. Celles des lacs naturels ont
chuté de 35 à 90% et la plupart de ces La régression de la couverture végéta-
lacs se sont asséchés complètement. Vu le ligneuse et herbacée provoquant un
les déficits d'écoulement des cours déficit important en matière de produits
d'eau, les apports enregistrés au niveau ligneux et en unités fourragères (32.000
des grands barrages ont été très faibles, ha sont dégradés annuellement);
notamment pour la saison 1992-93 qui a Le déclenchement d'une érosion
été déficitaire de 35% par rapport à la hydrique plus ou moins intense entraînant
moyenne du cycle d'années sèches des pertes importantes en sol et en
(1980-85). Ainsi, le taux de remplissage fertilité avec des baisses de rendements
des barrages a connu son plus bas poussant les agriculteurs à la recherche
niveau durant la période, en atteignant de nouvelles terres au détriment,
des niveaux en deçà de 30%, voire essentiellement, des forêts et des
même 20%. Cette situation s'est répercu- parcours ;
tée sur la fourniture d'eau à partir des Le déclenchement des phénomènes
barrages aux différents usagers notam- d'ensablement mettant en péril des
ment pour l'irrigation et l'énergie infrastructures socio-économiques et des
hydroélectrique avec des déficits allant groupements humains autrefois en
de 20 à près de 50%. équilibre avec leur milieu ;
En effet, avant 1980, l'énergie La réduction des possibilités d'irrigation
hydroélectrique représentait près de 45% d'environ 5.000 à 6.000 ha/an à cause de
de la puissance totale de production. l'envasement des retenues de barrages.
Avec le phénomène de la sécheresse, Près d’un milliard de m3 de capacité de
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plusieurs stratégies et plans d’action nombreuses années de sécheresse qu’a
intégrant directement ou indirectement connu le Maroc, plusieurs actions ont été
la notion de prévention des risques. Il a entreprises durant la dernière décennie :
élaboré aussi des plans d’intervention, Approvisionnement en eau potable de
d’urgence et d’organisation des secours. certaines villes, Mobilisation des eaux de
Des mesures d’accompagnement pour surface, etc …
la réussite de ces plans sont menées dans Le Programme d’Action National
les domaines de l’information, la commu- de Lutte Contre la Désertification
nication, l’éducation, la formation, la (PAN-LCD) : Le Maroc a ratifié la
sensibilisation et la recherche scientifique convention des Nations Unies sur la lutte
pour une meilleure prévention et gestion contre la désertification en novembre
des risques. 1996. En juin 2001, il a adopté un
Programme d’Action National de Lutte
III.3.1- PRINCIPAUX PLANS DE Contre la Désertification et a multiplié ses
PREVENTION DES RISQUES ET DES efforts pour lutter contre la désertification
CATASTROPHES NATURELLES ET en y intégrant des stratégies
TECHNOLOGIQUES d’éradication de la pauvreté.
Le Programme Forestier National (PFN)
Le Plan d'Action National pour la de 1998 : Préparé par le Haut
Protection de l'Environnement (PANE) : Il Commissariat aux Eaux et Forêts et à la
présente 166 actions en matière Lutte Contre la Désertification, il a pour
d'environnement avec 13 actions pour la objectifs principaux :
prévention des catastrophes naturelles et La protection des sols et la régulation
des risques technologiques majeurs. des eaux ;
Le Plan Directeur National de Le développement socio-économique
Protection contre les Inondations (PNPI) : des populations rurales ;
le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau a La protection de la biodiversité et les
mené récemment, suite aux crues services environnementaux de la forêt ;
successives de 2002 et 2003, une étude La production de bois pour l’industrie et
qui a permis d’inventorier près de 400 l’artisanat ;
sites vulnérables, avec la réalisation de La production de services pour les
travaux d’aménagements des cours populations urbaines (détente et loisirs).
d’eau et de protection de villes et Le Plan National d’Aménagement des
centres contre les inondations. Bassins Versants (PNABV) et de lutte
Le Règlement de construction parasis- contre l’érosion élaboré par le
mique marocain pour l’ensemble du Département des Eaux et Forêts : Il a pour
territoire : RPS 2000 (Décret n° 2-02-177 22 but de lutter contre l’érosion dans les
Février 2002) et le Projet de loi n° 04-04 bassins versants en amont des 105
(en cours d’approbation) édictant grands barrages du pays d’une capacité
diverses dispositions en matière d’habitat totale de près de 16 milliards de mètres
et d’urbanisme pour veiller à cubes. L’envasement des barrages a
l’application obligatoire par tous les atteint un rythme annuel de 50 millions de
intervenants dans le domaine de la m3, soit 0,5% de la capacité totale de
construction du Code RPS 2000 stockage de ces barrages.
Les Actions en cours dans le Le Plan National de Lutte contre
domaine de la sécurité dans le bâtiment l’Invasion Acridienne : L’expérience dans
par le Ministère Délégué Chargé de ce domaine depuis la catastrophe de
l’Habitat et de l’Urbanisme 1987 permet, dans le cadre d’aide
Les Actions entreprises pour la bilatérale ou de programme de la FAO,
prévention et la lutte contre les effets de de participer à côté des pays voisins, à la
la sécheresse par le Secrétariat d’Etat lutte contre l’invasion acridienne dans la
chargé de l’Eau : Pour remédier aux région du Nord de l’Afrique.
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de plans de prévention des risques liés à marocain, le CRTS et le réseau des
la gestion des produits chimiques observatoires régionaux pour l’annonce
dangereux : Ce plan de prévention des épidémies par le Ministère de la
permet de contrôler ou d’atténuer les santé. Il dispose également d’un certain
conséquences des risques dus aux nombre de règles pour l’alerte, de plans
produits chimiques dangereux et a pour d'intervention d'urgence et
objectifs : d'organisation des secours, dont les plus
L’inventaire national des produits importants sont :
chimiques dangereux;
L’élaboration des plans de prévention Toute personne témoin d’un
des risques au niveau de 6 unités accident ou d’un sinistre a le devoir de
industrielles pilotes ; prévenir par tous les moyens disponibles
L’élaboration des plans de prévention l’unité territoriale d’intervention des
des risques au niveau de 3 zones services de secours et de lutte contre
industrielles pilotes ; l’incendie ou le poste de police ou de la
L’élaboration d’une carte indiquant les Gendarmerie Royale le plus proche.
unités, les routes et les zones industrielles à
risques. En cas de catastrophe, l’alerte
est déclenchée par le Gouverneur
D’autres plans proposant des solutions (Préfet) qui donne l’alerte ORSEC. Il en
pour éviter ou réduire les effets d’un informe notamment, le Cabinet du
certain nombre de catastrophes Ministère de l’Intérieur et l’Inspection
naturelles et technologiques ont été Générale de la Protection Civile.
identifiés ou élaborés, mais l'économie
marocaine, encore aux prises avec les Les plans d'intervention d'urgence et
problèmes de développement et de d'organisation des secours (le plan
lutte contre la pauvreté, ne peut ORSEC, Ministère de l’Intérieur, Protection
supporter le coût de réalisation de civile) : En vue d'une meilleure gestion
l’ensemble de ces actions sans sacrifier des risques et pour éviter
des composantes essentielles de son l'improvisation en cas de sinistre, la
programme de développement Protection Civile a mis l'accent sur la
socio-économique (éducation, santé, planification préalable en prévision des
infrastructures de base, développement catastrophes de toute nature par
rural, etc.). Ainsi, le Maroc fonde l'établissement de plans d'intervention
beaucoup d'espoir sur les dispositions qui d'urgence.
seront prises par la communauté
internationale et les mesures qui seront Deux sortes de plans ont été établies
arrêtées à KOBE en janvier 2005 pour dans ce cadre :
soutenir ces initiatives.
Le plan ORSEC (plan général
III.3.2- PLANS D’URGENCE ET d'organisation des secours) : ce plan
D'ORGANISATION DES SECOURS d'action d'ensemble est établi pour
ET SYSTEMES D'ALERTE PRECOCE chaque préfecture et province selon un
schéma uniforme et ce, en vue de
Le Maroc dispose d’un certain nombre l'organisation et de la coordination des
de systèmes d'alerte précoce sur les secours en cas de catastrophe majeure
catastrophes qu’il ne cesse d’améliorer quelle qu'en soit l'origine. Le Plan ORSEC
et d’étendre à l’ensemble du royaume assure l'unité de commandement, la
tels que : le réseau d’annonce de crues, répartition des missions et la coordination
le réseau d’annonce de l’invasion de l'emploi des moyens d'action. C'est
acridienne, le centre météorologique aussi un inventaire complet des
marocain, le réseau sismologique
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apportent une contribution significative à et complété par son arrêté d'application
la gestion des risques en fournissant des promulgué en 2003, il permet d’intervenir
informations adéquates et un support en cas de pollution marine accidentelle
opérationnel. De même, les systèmes de par les hydrocarbures ou les substances
positionnement et de navigation (GPS, nocives. Le Département de
DGPS) permettent une localisation l'Environnement est le Coordonnateur
précise des observations et le suivi de National du PUN et coordonne les
l'évolution des phénomènes dyna- travaux de la Commission Nationale de
miques. Quant aux satellites de Lutte contre les Pollutions Marines
communication, ils assurent le transfert Accidentelles qui comporte également
rapide de l'information. des représentants de la Protection Civile,
l'ODEP, la Marine Royale et la
Plans ORSEC, SATER, SAMAR, SAR et Gendarmerie Royale, les Forces Royales
POLMAR pour la gestion des catastrophes Air, la Météorologie Nationale, les Pêches
et risques majeurs (Gendarmerie Royale) : Maritimes….. Ce dispositif de lutte contre
La Gendarmerie Royale est présente sur la pollution marine accidentelle est mis
l’ensemble du territoire national et en oeuvre fréquemment, par l'organisa-
intervient dès la première alerte dans la tion d'exercices de simulation tous les
gestion des catastrophes et risques deux ans (2002, 2004).
majeurs. Dans ce cadre, la Gendarmerie
Royale participe activement en étroite Le Plan Directeur pour la Protection et
collaboration avec les organismes la Lutte contre les Incendies de Forêts
chargés de la gestion des risques à (PDCI) élaboré en 2001 : Le système
travers les plans : ORSEC, SATER, SAMAR, expert feux de forêts, mis en place dans
SAR et POLMAR. L’adhésion à ces plans le cadre du projet FORMA vise à un suivi
opérationnels a permis à la Gendarmerie journalier des feux de forêts et la
Royale de former des équipes spéciali- génération de produits issus des images
sées, d’acquérir le matériel nécessaire et NOAA-AVHRR à l’échelle nationale. Il
de maîtriser les nouvelles technologies. existe au niveau central un comité
interministériel chargé du suivi de la mise
Plan d'Action de la Gendarmerie en oeuvre du plan d’urgence pour la
Royale : La Gendarmerie Royale a protection et la lutte contre les incendies.
procédé à un recensement des zones Au niveau provincial, le comité de
sensibles et à l’établissement d’un plan vigilance est présidé par le Gouverneur
de travail rigoureux pour l'ensemble de (Préfet) qui est en même temps le
son personnel, appelée Plan d'Action de coordonnateur des opérations de lutte
la Gendarmerie Royale (PAGR). La contre les incendies de forêts. A l’échelle
Gendarmerie Royale procède périodi- d’une commune, le comité de vigilance
quement à des simulations sur le terrain, est présidé par le Caïd.
en collaboration avec l'ensemble des
départements concernés pour pouvoir Plans d’urgence des hôpitaux :
agir avec efficacité sur le terrain en cas Le Ministère de la Santé a mis en place
de catastrophes naturelles et ou des plans d’urgence au niveau des
technologiques hôpitaux depuis 1999. Ces plans sont
activés par les directeurs des hôpitaux en
Le Plan d'Urgence National de Lutte cas d’accident collectif ou de cata-
contre les Pollutions Marines Accidentelles strophe. Le Ministère de la Santé s’atèle
(PUN) : actuellement à la mise en place des
Institué en 1996 par le décret n°2-95-717 exercices de simulation pour mieux
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a- Programmes de formation : Sessions de formation dans le domaine
Cycles de formation sur le respect des de la prévention et de la gestion des
normes et règles parasismiques : Suite au risques organisées par le CRTS.
séisme du 24 février 2004 qui a secoué Al Actions réalisées par le Ministère de la
Hoceima et ses environs, des cycles de Santé pour le renforcement des
formation sur le respect des normes et compétences du personnel plus
règles parasismiques ont démarré au particulièrement en Médecine
mois d’avril de l’année 2004. Cette d’Urgence et de Catastrophe.
formation est destinée aux artisans et Actions dans le cadre du renforcement
entrepreneurs du secteur du bâtiment de de l’implication de la société civile
la région d’Al Hoceima. marocaine dans la mise en œuvre du
Formation des psychiatres et programme d’action national de lutte
psychothérapeutes spécialisés dans les contre la désertification : Un relais RIOD a
traumatismes causés par les été constitué avec désignation de
catastrophes au Maroc (surtout pour les l’association ENDA-Maghreb comme
enfants) : Après le tremblement de terre point focal de ce réseau. Celui-ci a
d’Al-Hoceima du 24 février 2004, une engagé un processus de réflexion sur les
formation des psychiatres et formes de contribution et le rôle des ONG
psychothérapeutes spécialisés dans les dans le domaine de la lutte contre la
traumatismes causés par les désertification. A cet effet, deux ateliers
catastrophes au Maroc est organisée par régionaux ont été organisés à Figuig et
le Ministère de la Santé en collaboration Marrakech, et un atelier national à
avec le Département de l’Environnement. Rabat.
Ainsi dans un premier temps, un livre sur Formation des inspecteurs des
la formation des psychiatres et établissements industriels sur la
psychothérapeutes en charge du soutien prévention des risques industriels et la
psychologique de ces enfants a été protection de l’environnement organisée
publié avec l’appui de l’Accord EUR-OPA avec l’appui de l’Accord Eur-Opa
Risques Majeurs, et une formation spécia- Risques Majeurs et d’institutions
lisée sera délivrée à un groupe de françaises spécialisées : Le Maroc a mis
psychothérapeutes. en place une formation des inspecteurs
Implication des ONG dans des projets des établissements industriels sur la
relatifs aux changements climatiques prévention des risques industriels et la
(CC), financés dans le cadre du protection de l’environnement, et la
Programme de Micro financement du première promotion a été formée en
FEM : Dans le cadre de la promotion de juillet 2004.
l’implication de la Société civile, de plus Formation pour le Secteur National de
en plus d'ONG sont impliquées dans les Réassurance d’un corps d’ingénieurs en
domaines de l'environnement. Parmi matière de sécurité et de prévention des
elles, certaines travaillent sur des projets risques technologiques : La Société
relatifs aux changements climatiques Centrale de Réassurance (SCR) dispose
(CC), financés dans le cadre du depuis plus de quinze ans, d’un corps
Programme de Micro financement du d’ingénieurs formés en matière de
FEM (projet maghrébin) réalisé par le sécurité et de prévention des risques,
PNUD (RAB/94/G31). De plus, le notamment les risques technologiques.
Département de l’Environnement a un Ces ingénieurs effectuent régulièrement
programme d’appui aux actions environ- des visites d’évaluation de la vulnérabilité
nementales menées par les ONG avec aux risques industriels des entreprises et
un budget annuel de 2,5 Millions de émettent aux assurés des recommanda-
Dirhams. tions destinées à améliorer la prévention
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organisées avant et après le 22 atelier des tables rondes thématiques sur
septembre 2002, date d’entrée en les risques majeurs ont été organisées à
vigueur du décret n° 2-02-177 savoir :
approuvant le RPS 2000.
Sensibilisation de la population aux Table ronde sur « la prise en compte
dangers des conditions météorologiques de la notion de risques dans les projets
durant les prochaines 24 heures. La de développement socio-écono-
Direction de la Météorologie Nationale a miques, d’aménagement du territoire,
réalisé un projet relatif à une nouvelle d’urbanisme et d’installation de zones
procédure d’alerte (carte de vigilance). industrielles dans l’aménagement du
Cette carte vise à sensibiliser la territoire et de l’urbanisme »
population en soulignant en couleur les Table ronde sur la prévention des
dangers des conditions météorologiques risques technologiques.
durant les prochaines 24 heures et en Séminaire sur la lutte contre les
fournissant les conseils de comportement inondations (expérience françaises et
propre à chaque phénomène marocaines)
météorologique. Table ronde sur la problématique
des séismes au Maroc organisée le 24
La DHSAF élabore, dans le cadre de la novembre 2004, pour discuter des
lutte contre les effondrements liés aux leçons à tirer du séisme destructeur
risques naturels (inondations, glissement d’Al Hoceima du 24 février 2004.
de terrain, etc.), ou à la dégradation du Table ronde sur le transport des
cadre bâti, un manuel de procédures produits dangereux organisée le 15
relatifs aux ruines et aux constructions décembre 2004, en marge de
menaçant ruine qui va définir les « l’atelier International sur la Gestion
responsabilités des intervenants en la des Désastres » organisé en
matière. collaboration avec le Croissant Rouge
Marocain, le PNUD et la Fédération
Le Dialogue National sur la gestion des Internationale des Croix Rouges et des
risques majeurs entamé suite à Croissants Rouges.
l’organisation en 2003 du premier Atelier
National sur les Risques Majeurs (MATEE) : Ces différentes rencontres nationales de
Cet atelier a eu l’avantage de réunir les concertation autour de la problématique
représentants des différents de gestion des désastres, qui étaient
Départements ministériels concernés, des étalées sur deux ans (2003-2004), ont vu
Inspections Régionales, du Secteur privé, la participation à chaque manifestation,
des ONG, des Associations et de plus d’une centaine d’institutions du
Fédérations, des Universités et Instituts de secteur public et privé, des corps
Recherche, de la Presse et des organisés (Protection Civile,
Organisations Internationales. Le débat Gendarmerie Royale, Marine Royale…),
a porté sur les mesures prises en matière du secteur de la recherche et des ONG.
de prévention des catastrophes
naturelles et technologiques, et sur la Plusieurs recommandations ont ainsi été
stratégie nationale de prévention et de formulées pour combler les lacunes
gestion de ces risques. Plusieurs existantes au niveau des différents
recommandations ont été formulées aspects juridique, institutionnel,
pour remédier aux lacunes existantes au technique et financier ainsi qu’au niveau
niveau des différents aspects juridique, des aspects liés à la formation,
institutionnel, technique et financier ainsi l’information, la sensibilisation, et la
qu’au niveau des aspects liés à la recherche scientifique pour la définition
formation, l’information, la sensibilisation, d’un cadre national adéquat pour la
et la recherche scientifique. Suite à cet gestion des risques majeurs. Par ailleurs ,
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lancé une opération « kiosque vert » qui réflexion sur les risques ne faisant l’objet
se propose d’être une structure de d’aucune couverture. Il s’agit,
proximité qui pourrait être implantée de notamment, des actions suivantes :
manière saisonnière au niveau des
plages, en été et/ou de manière durable a - Fonds de Calamité Naturelles (FCN)
au niveau des espaces verts des quartiers Institué en 1994, par instruction conjointe
à forte densité de population, visant à des Ministres chargés de l’intérieur, de
faire participer la population aux actions l'agriculture et des finances, ces fonds
de gestion et de protection de l’environ- étaient destinés à la prise en charge
nement. Cette opération vise en outre le totale ou partielle et dans la limite de ses
renforcement de la prévention pour faire disponibilités, des coûts engendrés par la
face aux risques naturels et technolo- sécheresse, les inondations, les crues et
giques majeurs et l’information des l’invasion acridienne. A titre d’exemple,
populations sur les attitudes à adopter en en 1994 : traitement de la dette des
cas de catastrophes. agriculteurs suite aux années de
sécheresse avec un coût de 1814 Millions
Ceci étant, le Maroc doit fournir des de DH.
efforts supplémentaires pour introduire les
risques de catastrophe à tous les niveaux b- Assurance agricole (Programme de
d'enseignement, organiser plus de cam- garantie de la production céréalière
pagnes d'information et de sensibilisation contre les effets de la sécheresse)
auprès du public ainsi que des formations
destinées aux communautés exposées La signature, en octobre 1995, d’une
aux risques et au personnel d'interven- convention entre le Ministre de
tion. Les médias doivent s’engager l'économie et des finances, le Ministre de
beaucoup plus dans la promotion active l'agriculture, du développement rural et
et la diffusion des connaissances. Dans le des pêches maritimes, la Caisse
domaine de la recherche, bien que la nationale de crédit agricole (C.N.C.A.) et
volonté ait été manifestée à maintes la Mutuelle agricole marocaine
reprises par le gouvernement marocain, d'assurances (MAMDA) instaurant, pour
elle reste tributaire des moyens financiers une période de 3 ans, à compter de la
encore insuffisants. campagne agricole 1995/1996, une
garantie contre la « sécheresse ». Cette
III.3.4- INSTRUMENTS FINANCIERS POUR convention a fait l’objet d’amendements
REDUIRE L'IMPACT DES CATASTROPHES en octobre 1999 et a été également
(ASSURANCE/REASSURANCE, FONDS étendue à la garantie « sécheresse » sur
CATASTROPHE, FONDS une période de 5 années. La subvention
COMMUNAUTAIRES, ETC.) des cotisations des adhérents au
programme garantie et participation à
Dans le cadre de la gestion des risques et l’indemnisation des agriculteurs sinistrés,
la couverture financière de leurs entre 1998/1999 et 2003/2004, pour une
conséquences sur les populations et les enveloppe de 693 Millions de DH grâce
biens, la Direction des Assurances du au Fonds de Calamité Naturelle (FCN)
Ministère des Finances et de la
Privatisation, en collaboration avec c- Soutien des actions de lutte antiacri-
certains organismes publics et privés, a dienne au titre de la campagne agricole
entrepris des actions visant à atténuer de 2003/2004 avec une enveloppe de 60
l’impact négatif de ces risques par la Millions de DH grâce au Fonds de
mise en place de systèmes de garanties calamité Naturelle (FCN)
de risques spécifiques et a engagé une
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Rabat en mars 2004, la réunion des serre, le Maroc a entrepris plusieurs
correspondants permanents des pays actions majeures dont notamment :
Euro- méditerranéens membres dudit
accord. Les travaux de cette réunion ont La contribution à la rédaction du
abouti à l’adoption de la Déclaration de chapitre sur l’évaluation de la vulnérabili-
Rabat qui trace les axes prioritaires à té de l’Afrique vis-à-vis des changements
développer durant les prochaines climatiques qui fait partie du 3ème
années concernant la prévention des rapport d’évaluation du Groupe
risques naturels et technologiques au Intergouvernemental sur l’Evaluation du
niveau des pays Euro-Méditerranéens Climat (GIEC ou IPCC). Dans ce cadre,
membres de l’Accord. une importante réunion entre les experts
du GIEC, les experts africains et les
C’est ainsi que le Maroc a été partie experts marocains a été tenue à Rabat
prenante dans la réalisation d’une étude en 2001 pour finaliser la rédaction du rap-
comparative des législations des pays port et son enrichissement par les don-
euro-méditerranéens en matière de nées nationales concernant les impacts
prévention et de gestion des des changements climatiques sur les res-
catastrophes, qui a mis l’accent sources en eau, l’agriculture, la pêche,
notamment sur les insuffisances obser- etc… Plusieurs experts marocains ont
vées dans les différents pays membres en d’ailleurs participé régulièrement aux tra-
matière de définition des missions de vaux de ce groupe d’experts pour attirer
chaque intervenant, ainsi qu’en matière l’attention de la communauté internatio-
de coordination interministérielle. nale sur la vulnérabilité des pays en
développement et des pays africains en
De même, et en collaboration avec le particulier vis-à-vis de la problématique
Secrétariat Exécutif de l’accord et globale de l’effet de serre.
l’Institut National de la Sécurité Civile en
France (INESC), 40 inspecteurs des risques Le Maroc a organisé avec succès, à
industriels et de l’environnement ont été Marrakech, la 7ème Conférence sur les
formés en 2004 afin d’assurer le contrôle Changements Climatique (COP7) en
des installations industrielles et de préve- octobre-novembre 2001 à laquelle ont
nir les accidents, conformément aux lois pris part plus de 8000 participants
environnementales nationales en représentant plus de 180 pays. Lors de la
vigueur. COP7, le Maroc a été élu Président pour
la période octobre 2001/octobre 2002.
Par ailleurs et dans le cadre de la 2ème Cette importante conférence a eu
Conférence mondiale sur la Prévention comme résultat l’adoption de la
des Catastrophes, il y a lieu de signaler Déclaration de Marrakech qui trace la
que le Maroc est désigné comme porte voie à la communauté internationale
parole de l’Afrique au Bureau du Comité pour l’application des dispositions de la
Préparatoire Intergouvernemental de Convention sur les Changements
cette conférence. Ce comité a tenu sa Climatiques et du Protocole de Kyoto.
première réunion à Genève les 6 et 7 mai D’ailleurs, c’est lors de la COP7 que le
2004 à laquelle le Maroc a pris part et a Maroc a été élu comme membre du
présenté deux déclarations, l’une au Comité Exécutif du MDP, mis en place
nom du Groupe Africain et l’autre au dans le cadre du Protocole de Kyoto, au
nom du Maroc. sein duquel il a œuvré activement
pendant un mandat de deux ans pour la
Il y a lieu de noter également que dans le promotion des projets alliant développe-
cadre des actions visant la contribution à ment durable et lutte contre l’effet de
l’effort mondial de lutte contre l’effet de serre.
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CONCLUSION 5- Promouvoir la mise en place d’un
ET RECOMMANDATIONS fonds international pour la prévention
des catastrophes dans les pays en
développement, et pour l’intervention
Dans le but de mieux adapter les
pour y faire face. Ce fonds pourrait aider
méthodologies adoptées par la 1ère
ces pays à renforcer leurs capacités
conférence, il faut tenir compte d’une
concernant tous les aspects liés à la
part, des principales réalisations effec-
gestion des risques notamment
tuées au niveau mondial pendant les 10
l’amélioration de la connaissance des
années écoulées suite à l’adoption de la
risques, la prévention, la sensibilisation et
stratégie et du plan d’action, et d’autre
l’information de la population,
part, identifier les lacunes et les obstacles
l’intervention en cas de catastrophe et la
pour la mise en œuvre du plan d’action,
réhabilitation après les catastrophes
notamment dans les pays en développe-
ment qui sont les plus vulnérables aux
6-Assurer un appui aux pays en
impacts des catastrophes.
développement pour la mise en place
d’un cadre adéquat sur le plan
Dans ce cadre, les recommandations sui-
institutionnel et juridique à même de
vantes sont formulées:
mieux les aider à prévenir les impacts des
catastrophes
1- Faire un inventaire de toutes les cata-
strophes survenues dans les pays en
7- Inscrire les invasions acridiennes et le
développement afin de mieux évaluer
trafic illicite des déchets dangereux,
leur vulnérabilité face à ces phénomènes
problèmes propres aux pays en
et de les aider à mettre en place les
développement, dans la liste des risques
mesures adéquates de prévention de
sur lesquels la conférence de Kobé devra
ces catastrophes
se pencher vu leurs impacts désastreux
sur l’environnement et la santé de la
2- Identifier les lacunes et les problèmes
population de ces pays
rencontrés par les pays lors de la mise en
œuvre des recommandations de la stra-
8- Elaborer un instrument juridique
tégie et du plan d’action de Yokohama,
international, par exemple une
pour pouvoir élaborer, à KOBE, un pro-
convention des Nations Unies, sur la
gramme réaliste et faisable, à même de
gestion des risques et la prévention des
réduire les désastres et de préserver les
catastrophes naturelles et
vies humaines
technologiques et ce, afin de
promouvoir une solidarité dans la
3- Promouvoir la mise en place de
coopération internationale dans ce
réseaux au niveau régional et sous-régio-
domaine
nal pour l’échange d’informations et de
données sur les risques et les cata-
9- Assurer le transfert de technologie et
strophes, et l’échange de savoir faire
un apport additionnel en ressources
pour y faire face, ainsi que pour l’aide
financières au profit des pays en
mutuelle en cas de désastre
développement dans le domaine des
changements climatiques (CC) pour les
4- Élaborer des directives standards pour
institutions, instituts de recherche, univer-
la prévention et la gestion des risques
sités, bureaux d'études et ONG spéciali-
majeurs, pour adaptation par les pays en
sées pour une meilleure implication,
développement selon leur situation, leurs
notamment, dans les processus d’éva-
besoins spécifiques et leurs moyens
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11- Appui des organisations des Nations 15- Assister les pays les plus vulnérables
Unies (PNUD, PNUE, FEM…) pour la dans la mise en place de systèmes
création, dans les pays en efficaces de surveillance, d’alerte et de
développement, d’observatoires communication (séismes, tsunamis,
Nationaux des risques naturels majeurs et inondations, risques nucluaires, invasions
technologiques accrédiennes, éruptions volcaniques,...).
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