Vous êtes sur la page 1sur 13

Leçon n°9

L’ÉQUILIBRE GÉNÉRAL
Cours de Microéconomie 2 (Module : M9)
Professeur : M. LEGSSYER

Nous avons vu, jusqu’à présent comment la théorie microéconomique aborde les problèmes relatifs aux
différents équilibres partiels. L’objectif de la théorie de l’équilibre microéconomique général consiste à
expliciter encore mieux les phénomènes du marché dont les plus remarquables se rapportent aux prix.
Ces derniers se présentent comme la seule information commune à tous les agents économiques dans
la mesure où ils permettent une coordination des offres et des demandes individuelles de telle sorte
qu’il n’y ait ni gaspillage, ni pénurie des ressources. On comprend donc que l’analyse rigoureuse de
cette coordination des offres et des demandes ait suscité l’intérêt des économistes depuis l’émergence
de la science économique.

La recherche d’une allocation optimale des ressources dans une économie décentralisée s’appuie sur
des concepts théoriques apparus à la fin du XXème siècle. La théorie de l’équilibre économique général
est apparue avec Léon Walras (1874). L’auteur explique alors à la fois la formation des prix ainsi que
les comportements des agents économiques sur le marché. Dans son acception moderne, un équilibre
Walrassien se définit simultanément par un vecteur des biens produits et un vecteur des prix de telle
sorte, que tous les agents économiques maximisent leur fonction objectif sous la contrainte budgétaire
ou technologique.

L’équilibre économique général a pour objet d’analyser simultanément l’ensemble des équilibres partiels
et de vérifier la cohérence quand on considère l’ensemble des optimisations individuelles. En partant
donc de l’étude des comportements des agents économique individuels, on aboutit donc à une analyse
globale au niveau des fins. L’étude de l’interdépendance générale qui règne entre les différents
phénomènes économiques permet de déterminer les conditions de réalisation de l’équilibre général.
Autrement dit, il est nécessaire de voir dans une économie décentralisée comment les décisions
individuelles aboutissent à une situation d’équilibre général.

De façon plus précise, si on définit une économie par m consommateurs, n producteurs et les
ressources totales, alors un état (situation) de l’économie est une spécification de l’action de chaque
agent. En outre, cet état est réalisable si l’action de chaque agent est possible pour lui, et si les (n+m)
actions des producteurs et des consommateurs sont compatibles avec les ressources totales.

Cours de Microéconomie 2 1/13


L’équilibre général

Bref, on oppose actuellement à l’approche traditionnelle de Walras (approche positive) une approche
normative (approche axiomatique de Gérard Debreu). Ce dernier a essayé de définir dans un premier
temps les conditions suffisantes de l’équilibre avant de rechercher les hypothèses les moins restrictives
permettant à la fois son existence et son unicité.

§1. Le modèle de Léon Walras


La compréhension des interrelations entre un système de prix et l’allocation optimale des ressources
constitue l’étape finale de la théorie microéconomique (nous avions précisé dès le début de ce cours
que la théorie comprend trois étapes différentes : la phase de l’élaboration des hypothèses, le moment
de la démonstration des théorèmes intermédiaires et enfin l’étape de la démonstration du théorème
final, c’est-à-dire la démonstration de l’équilibre général). Par ailleurs nous avions bien montré comment
les prix sont déterminés à la suite de la confrontation des offres globales et des demandes globales. La
question qui reste maintenant posée est de savoir si le marché est en mesure de fournir un système
fiable des prix. La théorie de l’équilibre économique générale, réduite à ses caractéristiques
essentielles, vise à expliquer justement la logique de fonctionnement d’une économie d’échange.

Supposons qu’il y a n biens dans une économie, et supposons que l’offre de chaque bien est fixée (ces
biens sont distribués entre les individus de la collectivité). Supposons enfin qu’on opère dans le cadre
d’une économie de libre concurrence où chaque individu considère les prix comme facteur exogène, sur
la base duquel il essaie de maximiser son utilité.

Soit Oi (i=1,2,…,n) l’offre globale du bien Xi disponible sur le marché. Les prix des biens Xi (i=1,2,….,n)
sont Pi (i=1,2,….,n). La demande globale d’un bien Xi est fonction des prix Pi, et a pour expression :

Xi = Di(Pi) avec i=1,2,….,n

Si on désigne le vecteur prix par P = P1, P2, ….. Pn., alors : Xi = Di(P)

On considère que toutes fonctions sont homogènes de degré zéro. La cohérence entre les décisions
individuelles est assurée si et seulement s’il existe un système de Prix P* tel que :

Di(P*) = Oi avec i=1,2,….,n

Autrement dit, l’offre globale est égale à la demande globale. En outre, les équations d’équilibre dans
une économie d’échange s’expriment dans la relation suivante :
X i  Di (P*) 
avec i=1,2,….,n (1)
Di (P*)  O i (P*)

Cours de Microéconomie 2 2/13


L’équilibre général

Donc, pour déterminer n quantités Xi et n prix Pi on dispose de (2.n) équations. Comme les fonctions de
P
demandes Di(P*) ne dépendent en réalité que de (n-1) prix relatifs i pour i=1,2,….,(n-1), le système
Pn
(1) ne peut nous fournir que des prix relatifs. L’un des prix relatifs est fixé de façon arbitraire. En
d’autres termes, le système (1) ne permet pas de déterminer les prix absolus, mais seulement des prix
relatifs. En outre, à l’équilibre, les fonctions de demande doivent satisfaire la relation :
n
 Pi Di (P*)  Oi (P*)  0 (2)
i 1

L’identité (2) est également appelée ʺloi de Walrasʺ ou ʺidentité de Walrasʺ. Cette loi est valable quelque
soient les prix proposés par le commissaire- priseur (marché). C’est une sorte d’identité comptable
traduisant le fait que les consommateurs dépensent tout leur revenu.

Commentant cette solution, certains économistes soutiennent que le simple décompte des équations et
des inconnues ainsi que l’homogénéité des fonctions de demandes suffissent pour déterminer les prix
relatifs et les quantités des biens échangés. Toutefois, on peut objecter que le problème de
détermination des prix d’équilibre P* n’est pas simplement un problème de résolution d’un système
d’équations, mais encore faut-il que les deux conditions suivantes soient satisfaites :

- Il faut que toutes les équations soient linéaires ;

- Il faut que les valeurs des variables à déterminer soient non négatives.

Enfin, on peut remarquer que l’état (la situation) d’équilibre général de Walras suppose les deux
conditions suivantes :

- L’existence d’un seul vecteur des prix ;

- La fixation des prix entraine la confrontation sur le marché des offreurs et des demandeurs
par l’intermédiaire du commissaire-priseur (agent fictif du marché). Celui-ci agit de la manière suivante :

- Il fixe les prix alors que tous les agents du marché ne font que les enregistrer pour établir des
programmes de consommations et de productions (prix imposés par le marché) ;

- Le commissaire-priseur enregistre ensuite la réponse du marché à ce système de prix


proposé. Il fixe ensuite un autre système de prix qui est ensuite communiqué à nouveau aux agents du
marché. Ainsi, ce processus itératif continue jusqu’à ce que le vecteur prix proposé par le commissaire-
priseur soit nul.

Bref, un certain nombre d’économètres tels que K. Arrow, G. Debreu, E. Malinvaud, etc. ont réussi à
développer des démonstrations établissant l’existence de l’équilibre général dans un certain nombre de
modèles de modèles généraux.

Cours de Microéconomie 2 3/13


L’équilibre général

§2. L’appréciation du modèle


La théorie de l’équilibre économique général est développée pour déterminer un système des prix dans
la situation abstraite de la concurrence pure et parfaite. Dans une telle situation, nous avions montré
que les préférences de chaque consommateur peuvent être évaluées par une fonction d’utilité. Étant
donné un système des prix, les consommateurs achètent les biens de consommation finale aux
entreprises tout en cherchant à maximiser leur utilité sous la contrainte budgétaire. Il en résulte pour
chaque système des prix des quantités demandées, et par conséquent une fonction de demande
globale pour chaque bien (après agrégation). Par ailleurs, les consommateurs vendent leurs services
(facteur travail) aux entreprises en comparant le taux marginal de substitution du revenu pour le loisir, le
taux de salaire et le rapport des utilités marginales du loisir et du revenu. On définit alors une fonction
d’offre de travail.

Dans la théorie du producteur, nous avions vu que l’état de la technologie est décrit par une fonction de
production. Là encore, étant donné un système des prix, les producteurs établissent un calcul
économique fondé sur la comparaison des productivités marginales des facteurs pondérées par les prix.
Ce calcul économique se trouve à la base de la construction de la fonction de coût qui est, à son tour, à
la base de la construction de la fonction d’offre du produit. Par ailleurs, les entreprises achètent leurs
facteurs de production en comparant la productivité au coût, et maximisent leur profit en vendant aux
consommateurs les biens qu’elles produisent. On dérive finalement de ce calcul du producteur à la fois
la fonction d’offre des produits et la fonction de demande des facteurs. On voit ainsi que le flux des
biens et des services se déplacent de façon circulaire. La concurrence pure et parfaite garantit
l’égalisation des offres et des demandes sur chaque marché.

Si un certain nombre de problèmes sont posés à la théorie néo-classique lorsqu’elle considère le cadre
de la concurrence pure et parfaite et surtout, lorsqu’elle passe à la construction de la fonction d’utilité et
de la fonction de production, certains auteurs pensent néanmoins que la théorie de l’équilibre
économique général est la version la plus rigoureuse de la théorie néo-classique. En effet, l’existence
d’une infinité de biens et services qui sont complètement homogènes et l’élimination des problèmes liés
à l’agrégation des facteurs de production dans la détermination de la répartition évitent à la théorie de
tomber dans des pièges liés au second type de problèmes. Bref, comme l’écrit Maurice Allais : « la
théorie de l’équilibre économique général a provoqué la réflexion et suscité les recherches sur deux
questions fondamentales :

- Le fonctionnement de l’économie mène-t-il, ou non, à un équilibre ? Quelles sont les


conditions de cet équilibre ? Cet équilibre est-il stable ?

Cours de Microéconomie 2 4/13


L’équilibre général

- Cet équilibre peut-il être considéré comme une situation optimale, et réciproquement une
situation optimale correspond-elle, ou non, à un équilibre de l’économie ? ».

Exercice 1

On suppose une économie simplifiée composée de trois consommateurs (1, 2 et 3) et deux producteurs
(A et B). Les deux producteurs produisent deux biens (X et Y) à l’aide d’un seul facteur de production
(L). Ces biens sont demandés par les trois consommateurs dont les revenus sont R1, R2 et R3. Les
fonctions d’utilité des trois consommateurs ont la même forme, à savoir :
Ui ( x i , y i )  X i0,5 .Yi0,5 avec i=1, 2, 3

Les droites de budget sont :


R i  P( x ) .X i P ( y ) .Yi

Les fonctions de production des biens X et Y sont également identiques pour les deux producteurs A et
B. à savoir :
L A  X 2A  YA2 et L A  X 2A  YA2

LA et LB sont les quantités de travail utilisées respectivement par les producteurs A et B. On précise
aussi que w est le prix du facteur travail.

Question 1 : Dériver les fonctions de demandes individuelles des deux biens ainsi que les fonctions de
demandes globales.

Question 2 : Dériver les fonctions d’offres de chacun des deux producteurs ainsi que les fonctions
d’offres globales des deux biens.
Question 3 : Déterminer les prix P(*x ) et P(*y ) à l’équilibre.

Question 4 : Calculer les prix et les quantités échangées sur le marché lorsque R1=10, R2=15, R3=7 et
w=4.

Solution

Question 1 : Étant donné que les fonctions d’utilité sont identiques pour les trois individus, la forme des
deux fonctions de demande sera donc la même. Par ailleurs la fonction de demande de chaque
consommateur est déduite de son calcul optimisateur.

a) La détermination des demandes des deux biens (X et Y) par le consommateur 1 :


On résout le programme d’optimisation suivant : MaxU1( x1, y1 )  X10,5 .Y10,5

s/c R1  X 1.P( x )  Y1.P( y )  0

Cours de Microéconomie 2 5/13


L’équilibre général


  X10,5 .Y10,5  λ. R1  X1.P( X )  Y1.P( Y ) 

 0,5.X10,5 .Y10,5  λ.P( x )  0 (1)
X1

 0,5.X10,5 .Y10,5  λ.P( y )  0 (2)
Y1

 R1  X1.P( X )  Y1.P( Y )  0 (3)
λ
Y1 P( x )
Des relations (1) et (2), on tire :  (4)
X 1 P( y )

P( x ) .X 1
La relation (4) nous donne : Y1  (5)
P( y )

P( y ) .Y1
X1  (6)
P( x )

En remplaçant dans la relation (3), Y1 par son expression dans la relation (5), on trouve l’expression de
la fonction de demande de X :
R1
X1 
2.P( x )

De même, en remplaçant dans la relation (3), X1 par son expression dans la relation (6), on déduit la
fonction de demande du bien Y :
R1
Y1 
2.P( y )

b) La détermination des demandes des deux biens (X et Y) par les consommateur 2 et 3 :

On peut déduire de la même manière que précédemment les demandes des deux biens (X et Y). On
trouve ainsi :
R2 R2
- Pour le consommateur 2 : X 2  et Y2 
2.P( x ) 2.P( y )

R3 R3
- Pour le consommateur 3 : X 3  et Y3 
2.P( x ) 2.P( y )

Toutes ces fonctions de demandes sont décroissantes par rapport au prix et croissantes par rapport
aux revenus.

c) La détermination des fonctions de demandes globales des biens X et Y : Ces fonctions de


demandes s’obtiennent par simple sommation des fonctions de demandes individuelles. À savoir :

Cours de Microéconomie 2 6/13


L’équilibre général

R1  R 2  R 3
- Pour le bien X : X D  X 1  X 2  X 3  X D 
2.P( x )

R1  R 2  R 3
- Pour le bien Y : YD  Y1  Y2  Y3  YD 
2.P( y )

Question 2 : Les deux entreprises A et B offrent les deux biens X et Y de manière à obtenir le profit
maximum. La fonction de profit de chaque entreprise est définie comme suit : Π = RT – CT

a) Les offres du producteur A :


RTA  X A .P( x )  YA .P( y ) 
   A  X A .P( x )  YA .P( y )  w.L A
CTA  w.L A 

Puisque L A  X 2A  YA2 (fonction de production du producteur A), la fonction de profit se définit :

 A  X A .P( x )  YA .P( y )  w.( X 2A  YA2 )

Si on applique les conditions de premier ordre de maximisation, alors on déduit les fonctions d’offres
des biens X et Y du producteur A :
 A P( x )
 P( x )  2.w.X A  0  X A 
X A 2.w

 A P( y )
 P( y )  2.w.YA  0  YA 
YA 2.w

b) Les offres du producteur B : On fait le même raisonnement que précédemment, et on trouve


les offres des biens X et Y du producteur B :
P( x ) P( y )
XB  et YB 
2.w 2.w

c) Les offres globales des deux producteurs : On trouve les offres globales des deux biens X et Y
par simple sommation des offres individuelles. À savoir :
P( x )
XO  X A  XB  XO 
w
P( y )
YO  YA  YB  YO 
w

Question 3 : Pour déterminer les prix d’équilibre des biens X et Y, on égalise les offres globales et les
demandes globales respectivement des biens X et Y.

- Pour le bien X : XO = XD

Cours de Microéconomie 2 7/13


L’équilibre général

P( x ) R1  R 2  R 3 (R1  R 2  R 3 ).w (R1  R 2  R 3 ).w


   P(2x )   P(*x ) 
w 2.P( x ) 2 2

- Pour le bien Y : YO = YD
P( y ) R1  R 2  R 3 (R1  R 2  R 3 ).w (R1  R 2  R 3 ).w
   P(2y )   P(*y ) 
w 2.P( y ) 2 2

Question 4 : Pour déterminer les valeurs des prix et calculer les quantités des biens X et Y échangées
sur le marché, on dispose des informations suivantes : R1=10, R2=15, R3=7 et w=4. On trouve donc :
(10  15  7).(4)
P(*x )  P(*y )  8
2

Les quantités échangées sur le marché sont :


P( x )
- Pour le bien X : X o  X D  2
w
P( y )
- Pour le bien Y : Yo  YD  2
w

Exercice 2

On considère deux consommateurs i et j, consommant deux biens X et Y et ayant la même fonction


d’utilité de la forme : Ui =0,5 (Xi .Yi).Li (avec i=1,2).
Xi est la quantité consommée du bien X par le consommateur i ;
Yi est la quantité consommée du bien Y par le consommateur i.
Li est le temps consacré par le travailleur i à ses loisirs.
On peut écrire pour chaque consommateur : Ti = Wi + Li
Avec : Ti est le temps total disponible du consommateur i
Wi est le temps de l’individu i consacré au travail
P(X) et P(Y) sont les prix respectivement de X et Y
s est le taux de rémunération du travail, c’est-)-dire le taux de salaire. On considère que les deux
individus ne perçoivent aucune rente, et par conséquent, leur revenu dépenduniquement de l’offre de
travail faite par chacun d’eux.

Par ailleurs, les biens X et Y sont produits par deux producteurs A et B, opérant en situation de
concurrence pure et parfaite. Ces deux producteurs utilisent un seul facteur de production, à savoir le
facteur travail qui est offert par les deux individus consommateurs. Enfin, les deux fonctions de
production des deux producteurs sont identiques :

WA  X 2A  YA2 et WB  X B2  YB2

Cours de Microéconomie 2 8/13


L’équilibre général

Question 1 : Déterminer les fonctions de demandes (individuelles et globales) du facteur travail, ainsi
que les fonctions d’offres (individuelles et globales) des deux biens X et Y.

Question 2 : Déterminer les fonctions d’offres (individuelles et globales) du facteur travail, ainsi que les
fonctions de demande (individuelles et globales) des biens X et Y.

Question 3 : Déterminer les prix d’équilibre sur les trois marchés.

Solution

Question 1 : Puisque les fonctions de productions sont identiques pour les deux producteurs, les
mêmes calculs peuvent être établis pour ces derniers. On a :

WA  X 2A  YA2 et WB  X B2  YB2

a) Pour l’entreprise A : On peut déterminer l’offre des biens ainsi que la demande du facteur travail en
partant de la fonction de profit définie comme suit :

π A  P( X ) .X A  P( Y ) YA  s.WA  
π A  P( X ) .X A  P( Y ) YA  s. X 2A  YA2 
π A P( X )
 P( X )  2.s.X A  0  XA  (1)
X A 2.s
π A P( Y )
 P( Y )  2.s.YA  0  YA  (2)
YA 2.s
Les relations (1) et (2) représentent les offres de l’entreprise A simultanément dess biens X et Y. En
outre, on sait que : WA  X 2A  YA2 . On peut donc écrire :
2 2
 P( X )   P( Y ) 
WA      (3)
 2.s   2.s 

La relation (3) exprime le demande de travail formulée par le producteur A.

b) Pour l’entreprise B : On peut déterminer l’offre des biens X et X ainsi que la demande de travail en
faisant le même raisonnement que précédemment. On trouve alors :

P( X ) P( Y )
XB  (4) et YB  (5)
2.s 2.s
Les relations (4) et (5) représentent les offres du producteur B simultanément des biens X et Y

2 2
 P( X )   P( Y ) 
WB      (6)
 2.s   2.s 
La relation (6) représente la demande de travail de ce même producteur B.

Cours de Microéconomie 2 9/13


L’équilibre général

c) Les offres globales des biens X et Y et la demande globale du facteur travail W : Ces variables se
déterminent comme suit :
P( X )
X O  X A  XB  XO  (7)
s
P( Y )
YO  YA  YB  YO  (8)
s
Les relations (7) et (8) représentent les offres globales des biens X et Y.
2 2
 P( X )   P( Y ) 
WD  WA  WB  WD  2.   2.  (9)
 2.s   2.s 
La relation (9) représente la demande globale du facteur travail.

Question 2 : là encore, étant donn que les deux consommateurs ont la même fonction d’utilité, les
calculs économiques sont identiques pour chacun d’eux.

a) Pour le consommateur 1 : On dispose des informations suivantes :

U1  0,5.X1.Y1.L1

T1  W1  L1  L1  T1  W1

La fonction objectif s’écrit : Max.U1  0,5.X1.Y1.( T1  W1)

La contrainte budgétaire s’écrit : R1  s.W1  P( X ) .X1  P( Y ) .Y1  s.W1  P( X ) .X1  P( Y ) .Y1  0

Le lagrangien s’établit alors :  1  0,5.X1.Y1.( T1  W1)  λ.( s.W1  P( X ) .X1  P( Y ) .Y1)

Annulons les dérivées premières de cette fonction par rapports aux variables :
1
 0,5.Y1.T1  W1   λ.P( X )  0 (10)
X1
1
 0,5.X1.T1  W1   λ.P( Y )  0 (11)
Y1
1
 0,5.X1.Y1.  λ.s  0 (12)
W1
1
 s.W1  P( X ) .X1  P( Y ) .Y1  0 (13)
λ
P( X )
Les deux relations (10) et (11) permettent d’écrire : Y1   X1 (14)
P( Y )
En remplaçant Y1 par sa valeur dans la relation (14) et en reportant dans la relation (13), on peut
établir :
 P( X )  s.W1
s.W1  P( X ) .X1  P( Y ) . .X1  0  X1  (15)
 P( Y )  2.P( X )

Cours de Microéconomie 2 10/13


L’équilibre général

La relation (15) exprime la fonction de demande du bien X formulée par le consommateur 1.

On peut dériver la fonction de demande du bien Y exprimée par le consommateur 1 à partir de


la relation (14) qui permet d’écrire :
P( Y )
X1  .Y1 (16)
P( X )
En reportant la relation (16) dans la relation (13), on a :

 P( Y )  s.W1
s.W1  P( X ) . .Y1   P( Y ) .Y1  0  s.W1  2..P( Y ) .Y1  0  Y1  (17)
 P( X )  2.P( Y )

La relation (17) exprime la fonction de demande du bien Y formulée par le consommateur 1. Quant à la
fonction d’offre de travail, elle peut être déduite en partant des relations (10) et (12).

0,5.Y1.T1  W1   λ.P( X )  0 T1  W1 P( X )
 
0,5.X1Y1  s.λ  0  X1 s
(T  W1).s
d’Où : X1  1 (18)
P( X )
s.W1
On sait d’après la relation (15) que : X1  . En combinant avec la relation (18), on trouve :
2.P( X )
s.W1 (T1  W1).s 2
  s.W1  2.T1.s  2.W1.s  s.W1  2.s.W1  2.T1.s  W1  .T1 (19)
2.P( X ) P( X ) 3
La relation (19) montre que le consommateur 1 consacre les 2/3 de son temps total disponible au
travail. En revanche, il consacre le 1/3 de son temps total disponible aux activités de loisir. Cette
relation exprime donc la fonction d'offre de travail du consommateur 1. Enfin, en partant de la relation
(19), et en combinant avec la relation (15) on peut reformuler la fonctions de demande du bien X du
consommateur 1 de la manière suivante :

s.W1  2
X1 
2.P( X )  .s.T1
 X1  3 (20)
2 2.P( X )
W1  .T1 
3 
Et, en combinant les relations (17) et (19), on peut reformuler la fonction de demande du bien Y du
consommateur 1 de la façon suivante :

Cours de Microéconomie 2 11/13


L’équilibre général

s.W1  2
Y1 
2.P( y )  3
.s.T1
 Y1  (21)
2  2.P( Y )
W1  .T1 
3 

b. Pour le consommateur 2 : En faisant le même raisonnement que précédemment, on peut trouver les
résultats suivants pour le consommateur 2. À savoir :

2 2
.s.T2 .s.T2
X2  3 (22) Y2  3 (23)
2.P( X ) 2.P( Y )

Les relations (22) et (23) représentent respectivement les fonctions de demandes des biens X et Y pour
le consommateur 2.
2
La fonction d’offre de travail s’exprime (comme par la relation (19)) par : W2  .T2 (24)
3
c. Pour les variables globales : Les fonctions de demandes globales des biens X et Y s’expriment
comme suit :
2
.s.T1  T2 
XD  X1  X2  XD  3 (25)
2.P( X )
La relation (25) exprime la fonction de demande globale du bien X exprimée par les deux
consommateurs
2
.s.T1  T2 
YD  Y1  Y2  YD  3 (26)
2.P( Y )
La relation (26) exprime la fonction de demande globale du bien Y exprimée par les deux
consommateurs.
La fonction d’offre globale du facteur travail se déduit des relations (19) et (24) :
2
WO  W1  W2  WO  .T1  T2  (27)
3
La relation (27) exprime la fonction d’offre global du facteur travail.

Question 3 : Pour déterminer les prix d’équilibre sur les trois marchés, à savoir P(X), P(Y) et s, il suffit
d’égaliser les offres globales et les demandes globales sur ces trois marchés.

a. Détermination du prix du bien X : On se sert des relations (7) et (25) :

Cours de Microéconomie 2 12/13


L’équilibre général

2
P( X ) .s.T1  T2 
2 1
3  2.P(2X )  .T1  T2 .s2  P(2X )  .T1  T2 .s2
s 2.P( X ) 3 3
D’où, le prix d’équilibre du bien X :
s. T1  T2
P(*X )  (28)
3

b. Détermination du prix du bien Y : On se sert des relations (8) et (26) :


2
P( Y ) .s.T1  T2 
2 1
3  2.P(2Y )  .T1  T2 .s2  P(2Y )  .T1  T2 .s2
s 2.P( Y ) 3 3
D’où, le prix d’équilibre du bien X :
s. T1  T2
P(*Y )  (29)
3

c. Détermination du prix d’équilibre du facteur travail : On égalise l’offre globale et la demande du travail
en se servant des relations (9) et (27).
2 2
 P( X )   P( Y )  2
2.   2.   .T1  T2 
 2.s   2.s  3

Ce qui donne finalement : s* 



3 . P( X )  P( Y )  (30)
2. T1  T2
La relation (30) exprime le prix d’équilibre du facteur travail

Cours de Microéconomie 2 13/13

Vous aimerez peut-être aussi