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Introduction à

l’analyse complexe
1 Nombres complexes
2 Puissances et racines
3 Ensembles dans le plan complexe
4 Fonctions d'une variable complexe
5 Équations de Cauchy-Riemann
6 Fonctions exponentielles et logarithmiques
7 Fonctions trigonométriques et hyperboliques
8 Fonctions trigonométriques et hyperboliques
inverses
1 Nombres complexes
DÉFINITION 1
Nombre complexe
Un nombre complexe est n'importe quel nombre de z = a + ib
où a et b sont des nombres réels et i est l’unite imaginaire

z = x + iy, le nombre reel x s'appelle la partie


réelle et y s'appelle la partie imaginaire:
Re(z) = x , Im(z) = y
DÉFINITION 2
Nombre complexe
Nombre complexe z1  x1  iy1et z2  x2  iy2
(z1  z2 ) si Re( z1 )  Re( z2 ) et Im( z1 )  Im( z2 )

x + iy = 0 si x = 0 et y = 0.
Opérations arithmétiques
Complexe conjugué

e
Equations importantes

z  z  ( x  iy )  ( x  iy )  2 x (1)

zz  ( x  iy )( x  iy )  x 2  i 2 y 2  x 2  y 2 (2)

z  z  ( x  iy )  ( x  iy )  2iy (3)

et
zz zz
Re( z )  , Im( z ) 
2 2i
Interprétation géométrique
La figure 1 est appelée le plan complexe et un
nombre complexe z est considéré comme un
vecteur de position.

Fig 1
DÉFINITION 3
Module ou valeurs absolues
Le module ou la valeur absolue de z = x + iy, noté
par │z│, est le nombre réel
2 2
| z |  x  y  zz
Exemple 3
Si z = 2 – 3i, alors
2 2
z  2  (3)  13
Comme sur la figure 2, la somme des vecteurs z1 et z2
est le vecteur z1 + z2.
z1  z2  z1  z2 (5)
Le résultat dans (5) est également connu sous le nom
d'inégalité triangulaire et s'étend à toute somme
finie: z1  z2  ...  zn  z1  z2  ...  zn (6)

En utilisant (5), z1  z2  ( z2 )  z1  z2  z2
z1  z2  z1  z2 (7)
Fig 2
2 puissances et racines
Forme polaire
En se référant à la figure 3, nous avons
z = r(cos  + i sin) (1)
où r = |z| est le module de z et  est l'argument de z,
 = arg (z). Si est dans l'intervalle - <   , il est
appelé l'argument principal, noté Arg(z).
Fig 3
Exemple 1
Ecrire sous forme polaire :
Solution
Voir Fig 4 que le point se situe dans le quatrième quart.
r  z  1  3i  1  3  2
 3 5
tan   ,  arg( z ) 
1 3
 5 5 
z  2 cos  i sin 
 3 3
Exemple 1 (2)
De plus, on choisit - <   , Donc  = -/ 3.

   
z  2 cos( )  i sin( )
 3 3 
Fig 4
Multiplication et division
 Suppose z1  r1 (cos1  i sin 1 )
z2  r2 (cos 2  i sin  2 )

z1 z2  r1r2 [(cos 1 cos  2  sin 1 sin  2 )


(2)
 i (sin 1 cos  2  cos 1 sin  2 )]
pour z2  0,
z1 r1
 [(cos1 cos 2  sin 1 sin  2 )
z2 r2
(3)
 i (sin 1 cos 2  cos1 sin  2 )]
À partir des formules d'addition de la
trigonométrie,
z1 z2  r1r2 [cos(1   2 )  i sin(1   2 )] (4)
z1 r1
 [cos(1   2 )  i sin(1   2 )] (5)
z2 r2
Ainsi nous pouvons montrer que

(6)

 z1 
arg ( z1 z2 )  arg z1  arg z2 , arg   arg z1  arg z2 (7)
 z2 
puissances de z
z 2  r 2 (cos 2  i sin 2 )
z  r (cos 3  i sin 3 )
3 3

z r (cos n  i sin n )
n n
(8)
Formule de Demoivre
Quand r = 1, alors (8) devient

(cos   i sin  ) n  cos n   i sin n (9)


Les racines
Un nombre w est une nième racine d'un nombre
différent de zéro z si wn = z. Si nous posons
w =  (cos  + i sin ) et z = r (cos  + i sin ), alors
 (cos n  i sin n )  r (cos  i sin  )
n

  r,   r
n 1/ n

cos n  cos , sin n  sin 


  2k
 , k  0,1,2,..., n  1
n
La racine correspond à k = 0 appelée la nième racine
principale.
Ainsi les n racines d'un nombre complexe non nul
z = r (cos  + i sin ) sont donnés par
1/ n     2k     2k 
wk  r cos  n   i sin  n  (10)

où k = 0, 1, 2,…, n - 1.
3 Ensembles dans le plan complexe
Terminologie
z  x  iy, z0  x0  iy0
z  z0  ( x  x0 )  ( y  y0 )
2 2

Si z satisfait |z - z0| =, ce point se trouve sur un


cercle de rayon  centré au point z0.
Exemple 1
(a) |z | =1 est l'équation d'un cercle unitaire centré à
l'origine.
(b) |z - 1 - 2i | = 5 est l'équation d'un cercle de rayon 5
centré en 1 + 2i.
4 Fonctions d'une variable complexe

Fonctions complexes
w  f ( z )  u ( x, y )  iv ( x, y ) (1)

où u et v sont des fonctions à valeurs réelles.


Aussi, w = F(z) peut être interprétée comme une
cartographie ou une transformation à partir du
plan z au plan w. Voir la figure 12.
Fig 12
Exemple 1
Retrouvez l'image de la ligne Re (z) = 1 sous F(z) = z2.

Solution f ( z )  z 2  ( x  iy ) 2
2 2
u ( x, y )  x  y , v( x, y )  2 xy

Maintenant Re (z) = x = 1, u = 1 - y2, v = 2y.

Voir la figure 13.


Fig 13
DÉFINITION 4
Limite d'une fonction

Supposons que la fonction F est définie dans un voisinage


de z0, sauf éventuellement à z0 lui-même. Dire que F posséde
une limite à z0, s’écrit
lim f ( z )  L
z  z0

si, pour chaque  > 0, il existe un  > 0 tel que


f ( z )  L   n'importe quand 0  | z  z0 |   .
Limite de somme, produit, quotient
THÉORÈME 1

Si lim z  z0 f ( z )  L1 et lim z  z0 g ( z )  L2 .
alors

(i) lim [ f ( z )  g ( z )]  L1  L2
z  z0

(ii) zlim f ( z ) g ( z )  L1L2


 z0

f ( z ) L1
(iii) lim  , L2  0
z  z0 g ( z ) L2
DÉFINITION 5
Fonction continue

Une fonction f est continue en un point z0 si


lim f ( z )  f ( z0 )
z  z0

Une fonction f définie par


n n 1 2
f ( z )  an z  an1 z    a2 z  a1z  a0 , an  0 (2)

où n est un entier non négatif et ai , i = 0, 1, 2,…, n,


sont des constantes complexes, s'appelle un polynôme
de degré n.
DÉFINITION 6
Dérivée
Supposons la fonction complexe f définie dans un
voisinage d'un point z0. La dérivée de f en z0 est :

f ( z0  z )  f ( z0 ) (3)
f ( z0 )  lim
z 0 z
à condition que cette limite existe.

Si la limite dans (3) existe, f est dite différentiable en z0.


Aussi, si f est différentiable en z0, alors f est continue en
z 0.
Règles de différenciation
Règle de constantes:
d d (4)
c0, cf ( z )  cf ( z )
dz dz
Règle de somme:
d (5)
[ f ( z )  g ( z )]  f ( z )  g ( z )
dz
Règle du produit:
d (6)
[ f ( z ) g ( z )]  f ( z ) g ( z )  g ( z ) f ( z )
dz
Règle de quotient:
d  f ( z )  g ( z ) f ( z )  f ( z ) g ( z ) (7)
   2
d z  g ( z)  [ g ( z )]
Règle de la chaîne:
d (8)
f ( g ( z ))  f ( g ( z )) g ( z )
dz
Règle habituelle

(9)
Exemple 4
Montre que f(z) = x + 4iy n'est nulle part différenciable.
Solution

Et donc

f ( z  z )  f ( z ) x  4iy (10)
lim  lim
z 0 z z 0 x  iy
Exemple 4 (2)
Maintenant si nous laissons z0 le long d'une ligne
parallèle à l’axe des X alors y= 0 et la valeur de (10)
est 1. Par contre, si nous laissons z0 le long d'une
ligne parallèle à la y-axis alors x= 0 et la valeur de
(10) est 4. Par conséquent f(z) n'est différentiable à
aucun moment en z.
DÉFINITION 7
Analyticité en un point

Une fonction complexe w = f(z) est dit être analytique en


un point z0 si f est différentiable en z0 et à chaque point
dans un voisinage de z0.

Une fonction analytique à chaque point z est dite


être une fonction entière. Les fonctions polynomiales
sont des fonctions entières.
5 Équations de Cauchy-Riemann
THÉORÈME 2
Équations de Cauchy-Riemann

Soit la fonction f(z) = u(x, y) + iv(x, y) différenciable


en un point z = x + iy. En z les dérivées partielles au
premier ordre de u et v existent et satisfont les
Équations de Cauchy-Riemann
u v
 (1)
y x
THÉORÈME 2 (Preuve)
Preuve
Comme f '(z) existe, nous savons que
f ( z  z )  f ( z )
f ( z )  lim
z 0 z (2)
En écrivant f(z) = u(x, y) + iv(x, y), et z = x + iy,
l’équation (2) devient :

f ( z )
u ( x  x, y  y )  iv( x  x, y  y )  u ( x, y )  iv( x, y ) (3)
 lim
z 0 x  iy
THÉORÈME 2 (Preuve)
Puisque la limite existe, z peut s'approcher de zéro
dans n'importe quelle direction. En particulier, si z0
horizontalement, alors z = x et (3) devient
u ( x  x, y )  u ( x, y )
f ( z )  lim (4)
x0 x
v( x  x, y )  v( x, y )
 i lim
x0 x

Par définition, les limites de (4) sont les dérivées


partielles de u et v par rapport à x. Donc
u v
f ( z )   i
x x (5)
THÉORÈME 2 Preuve (3)
Maintenant si z0 verticalement, alors z = iy et
(3) devient
u ( x , y  y )  u ( x, y )
f ( z )  lim
y  0 iy
iv ( x , y  y )  iv ( x , y )
 lim (6)
y  0 iy
qui est le même que
u v
f ( z )  i  (7)
y y
Exemple 1
Montrer que Le polynôme F(z) = z2 + z est
analytique pour tous z.

Solution
F(z) = x2 - y2 + x + i(2xy + y).
Donc u = x2 - y2 + x, v = 2xy + y. On peut vérifier que
u v
 2x  1 
x y
u v
 2 y  
y x
Exemple 2
Montre que F(z) = (2x2 + y) + i(y2 - x) n'est pas analytique.
Solution
u v
 4 x and  2y
x y
u v
 1 and  1
y x
On voit que u /y = -v /x mais u /x = v /y est satisfait
uniquement sur la ligne y = 2x.

Cependant, pour tout z sur cette ligne, il n'y a pas de voisinage


lequel Fest différenciable. Nous concluons queF n'est nulle part
analytique.
THÉORÈME 3
Critère d’analyticité

Supposons que les fonctions à valeur réelles u(x, y) et v(x, y)


sont continues et que leurs dérivées partielles de premier ordre dans un
domaine D sont continues.
Si u et v satisfont les Équations de Cauchy-Riemann en tous points de D,
alors la fonction complexe F(z) = u(x, y) + iv(x, y) est analytique dans D
Exemple 3

Autrement dit, les équations de Cauchy-Riemann


sont satisfaites sauf au point x2 + y2 = 0, soit z = 0.
Nous concluons que f est analytique dans tout
domaine ne contenant pas le point z = 0.
De (5) et (7), nous avons
u v v u
f ( z )   i   i (8)
x x y y
Ceci est une formule pour calculer f '(z) si f(z) est
différenciable au point z.
DÉFINITION 8
Fonctions harmoniques
Une fonction à valeur réelle (x, y) qui a des dérivées partielles
du second ordre continues dans un domaine D et qui
satisfait l'équation de Laplace est dit être harmonique dans D.

THÉORÈME 4

Supposons que F(z) = u(x, y) + iv(x, y) est analytique dans un


domaine D.
Alors les fonctions u(x, y) et v(x, y) sont des fonctions harmoniques
THÉORÈME 4
Preuve on suppose que u et v ont une dérivée du second ordre continue

De même nous avons


2 2
 v  v
2
 2 0
x y
Fonctions harmoniques conjuguées
 Si u et v sont harmoniques dans D, et u (x, y) + iv (x, y) est
une fonction analytique dans D, alors u et v sont appelées
respectivement la fonction harmonique conjuguée l’une de
l’autre.
Exemple 4
(a) Vérifier que u(x, y) = x3 - 3xy2 - 5y est harmonique
dans tout le plan complexe.
(b) Trouvez la fonction harmonique conjuguée de u.
Solution

2 2
u 2 2  u u  u
(a)  3 x  3 y , 2  6 x,  6 xy  5, 2  6 x
x x y y
2 2
u u
2
 2  6x  6x  0
x y
Exemple 4 (2)
6 Fonctions exponentielles et logarithmiques

Fonctions exponentielles
la fonction f(x) = ex a la propriété

f ( x1  x2 )  f ( x1 ) f ( x2 ) (1)

et la formule d'Euler est

(2)

Donc
e x iy  e x (cos y  i sin y )
DÉFINITION 9
Fonctions exponentielles

x  iy
e e
z
 e (cos y  i sin y ) (3)
x
Exemple 1
Évaluer e1,7 + 4,2i.
Solution
1.7  4.2 i 1 .7
e  e (cos 4.2  i sin 4.2)
 2.6873  4.7710i
Nous avons aussi
z
de
 ez
dz
z1
e
e z1 e z2  e z1  z2 , z2  e z1  z2
e
Périodicité

z  i 2 z i 2
e e e
 e z (cos 2  i sin 2 )  e z
Polaire à partir d'un nombre complexe

i
z  r (cos   i sin  )  re
Fonction logarithme
Étant donné un nombre complexe z = x + iy, z  0,
nous définissons
w = ln z si z = ew (5)
Posons w = u + iv, alors
u iv u u u
x  iy  e  e (cos v  i sin v)  e cos v  ie sin v
u u
Nous avons x  e cos v, y  e sin v

et aussi e2u  x2  y2  r2 | z |2 , u  loge | z |


y
tan v  , v   2n,   arg z, n  0, 1,  2,...
x
DÉFINITION 10
Logarithme d'un nombre complexe
Pour z  0 et  = arg z,

ln z  log e | z | i (  2n ) , n  0,  1,  2,  (6)


Exemple 2
Trouvez les valeurs de (a) ln (−2) (b) ln i, (c) ln (−1 - i ).
Solution
( a )   arg(2)   , log e | 2 | 0.6932
ln(2)  0.6932  i (  2n )

(b)   arg(i )  , log e 1  0
2

ln(i )  i (  2n )
2 5
(c )   arg(1  i )  , log e | 1  i | log e 2  0.3466
4
5
ln(1  i )  0.3466  i (  2n )
4
Exemple 3
Trouvez toutes les valeurs de z telle que e z  3  i.
Solution

z  ln( 3  i ), | 3  i | 2, arg( 3  i ) 
6

z  ln( 3  i )  log e 2  i (  2n )
6

 0.6931  i (  2n )
6
Valeur principale
 Ln z  log e | z | iArg z (7)

Puisque Arg z(,] est unique, il n'y a qu'une seule


valeur de Ln z pour qui z  0.
Exemple 4
Les principales valeurs de l'exemple 2 sont les
suivantes. (a ) Arg(2)  
Ln (2)  0.6932  i
 
(b) Arg(i )  , Ln (i )  i
2 2
Fonctions trigonométriques
De la formule d'Euler, nous avons

eix  eix eix  e ix (1)


sin x  cos x 
2i 2
DÉFINITION 11
Sinus et cosinus trigonométriques
Pour tout nombre complexe z = x + iy,
eiz  e iz eiz  e iz (2)
sin z  cos z 
2i 2
Analyticité
Puisque eiz et e-iz sont des fonctions entières, alors
le sin z et cos z sont des fonctions entières. En plus,
le sinz = 0 uniquement pour les nombres réels z =
n et cos z = 0 uniquement pour les nombres réels
z = (2n+1)/ 2.
Dérivés
iz iz iz iz
 d d e e e e
sin z    cos z
dz dz 2i 2
Identités

sin(  z )   sin z cos( z )  cos z


2 2
cos z  sin z  1
sin( z1  z2 )  sin z1 cos z2  cos z1 sin z2
cos( z1  z2 )  cos z1 cos z2  sin z1 sin z2
sin 2 z  2 sin z cos z cos 2 z  cos 2 z  sin 2 z
Exemple 2
Résoudre cos z = 10.

z  2n  i log e (10  3 11)

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