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Chapitre 1

CAPTEURS SOLAIRES PLANS


Un capteur ou collecteur solaire thermique est un système qui transforme le rayonnement
solaire qu’il reçoit en chaleur pour chauffer un fluide (eau, air,...). Lorsque la surface exposée au
rayonnement solaire est pratiquement égale à celle utilisée pour absorber le rayonnement solaire, le
capteur ou collecteur solaire est dit plan. Le principe de fonctionnement est basé sur l’effet de serre
crée par une couverture semi transparente qui laisse passer la majeure partie du rayonnement solaire
incident (λ=0,3 à 3 µm) alors quelle est pratiquement opaque pour le rayonnement infrarouge (IR)
(λ>3 µm) émis par l’absorbeur du système.

Effet de Serre Chauffe-eau solaire Chauffe-air solaire

Ray. Solaire Vitre

IR
Absorbeur

1.1- PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT


Un capteur ou collecteur solaire plan comprend généralement les parties suivantes :
- Couverture semi transparente : contient une ou plusieurs vitres. Elle permet la transmission
du maximum de rayonnement solaire et réduit les pertes thermiques par convection et par
rayonnement vers l’extérieur.
- Absorbeur : noirci avec une absorptivité élevée dans le spectre solaire, une faible
émissivité dans l’infrarouge et une bonne conductivité thermique.
- Fluide : en bon contact thermique avec l’absorbeur.
- Isolation : sur les côtés et l’arrière pour réduire au maximum les pertes par conduction.

Le principe de fonctionnement peut être résumé comme suit :


- Le flux solaire incident est transmis par la couverture semi transparente après une légère
atténuation due à la réflexion et à l’absorption du rayonnement solaire par la vitre.
- La plus grande partie du rayonnement solaire transmis est absorbé par l’absorbeur, donc
convertie en chaleur.
- La chaleur disponible au niveau de l’absorbeur est en partie transférée, surtout par
convection, au fluide caloporteur. Le reste étant perdu vers le milieu ambiant par convection et
rayonnement infrarouge (IR) à travers la vitre et par conduction à travers l’isolation (côtés et
arrière).
- Le fluide se trouve alors à la sortie du système à une température supérieure à celle de son
entrée mais inférieure à celle de l’absorbeur. Ainsi le système fournit un flux de chaleur utile à
partir du flux solaire incident.

1.2- BILANS THERMIQUES


1.2.1 Bilan thermique global
Un bilan thermique global sur tout capteur solaire donne :

QS = Qu + Ql + QSt

Où : QS Flux solaire net absorbé par l’absorbeur (W)


Qu Flux utile reçu par le fluide caloporteur (W)
Ql Flux perdu par le capteur vers l’avant, l’arrière et les côtés (W)

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -1-
QSt Flux stocké dans les différents éléments du système (W)

Le flux solaire surfacique net qS absorbé par un capteur incliné est donné par (voir polycopié sur le
rayonnement solaire) :

QS
qS = = (τα )b Rb Eb + (τα )d Rd E d + (τα )r Rr E g = (τα )g R g E g = (τα )g G g = G ga
Ac

Où : Ac Aire de l’absorbeur (m²)


R Facteur d’inclinaison
E Eclairement solaire d’une surface horizontale (W/m²)
G Eclairement solaire incident sur le capteur (W/m²)
(τα) Produit transmittance-absorptance du système
b,d,r Indices relatifs aux composantes directe, diffuse et réfléchie du flux solaire incident
g Indice relatif au flux solaire global
a Exposant relatif au flux solaire absorbé
Le rendement optique du système est la fraction absorbée du flux solaire incident :

QS
ηo =
Ac G g

Le flux perdu par le système vers le milieu extérieur peut s’écrire sous la forme :

Ql = AcU L ( T p − Ta )

Où : UL Coefficient global de pertes entre l’absorbeur et l’ambiance (W/m²°C)


Tp Température moyenne de l’absorbeur (°C)
Ta Température ambiante (°C)
N.B : Les températures sont à exprimer en Kelvin lors du traitement des échanges radiatifs.

En régime permanent ou pour une faible inertie thermique QSt est nul. Dans ce cas, le flux
utile s’écrit sous la forme :

Qu = QS − Ql = Ac [ G ga − U L ( T p − Ta )] = m& C p ( T fo − T fi )

Où : m& Débit massique du fluide (kg/s)


Cp Chaleur spécifique du fluide à pression constante (J/kg°C)
Tfi Température d’entrée du fluide (°C)
Tfo Température de sortie du fluide (°C)

1.2.2- Estimation du coefficient global de pertes UL


Dans les régions chaudes ou modérées, généralement une couverture semi transparente
d’une seule vitre est suffisante. L’extension de l’analyse ci après à deux vitres ou plus est simple à
faire. Pour l’estimation du coefficient global de pertes, on adopte les hypothèses simplificatrices
suivantes :
* Régime permanent
* Transferts thermiques monodimensionnels
* La température de la vitre est uniforme.
* Les propriétés thermophysiques sont indépendantes de la température.
* les effets de la poussière et de l’ombrage sont négligeables.
Avec ces hypothèses, l’utilisation de l’analogie électrique simplifie l’analyse thermique.
Donc en tenant compte des échanges par conduction, par convection et par rayonnement entre les
différents éléments du capteur solaire et entre ceux-ci et l’environnement, on peut calculer le
coefficient global de pertes UL.
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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -2-
La méthode de calcul est exposée ci-dessous pour un chauffe-eau solaire.

Pertes de chaleur vers l’avant du capteur :


En régime permanent, le flux surfacique perdu vers l’avant q l ,t est le même que celui perdu
par l’absorbeur vers la vitre q l , p −c qui est aussi le même que celui perdu par la vitre vers
l’environnement q l ,c −a . Donc :

1 1 1
q l ,t = q l , p − c = ql ,c − a = ( T p − Tc ) = ( Tc − Ta ) = ( T p − Ta )
R1 R2 Rt

Où : R1, R2 Respectivement les résistances thermiques surfaciques entre l’absorbeur


et la vitre et celle-ci et l’ambiance
Rt Résistance thermique surfacique totale entre l’absorbeur et le milieu ambiant
avant
Tc Température de la vitre (°C)

Le flux surfacique perdu par l’absorbeur vers la vitre q l , p −c est la somme des pertes par
convection et par rayonnement :

σ ( T p 4 − Tc 4 )
q l , p − c = hc , p − c ( T p − Tc ) + = ( h c , p − c + h r , p − c )( T p − T c )
1 1
+ −1
εp εc

Où : σ Constante de Stefan-Boltzmann, σ=5.67 10-8 W/m²K4


εp, εc Respectivement les émissivités de l’absorbeur et de la vitre
hc,p-c Coefficient de convection naturelle entre l’absorbeur et la vitre (W/m²°C)
hr,p-c Coefficient de rayonnement entre l’absorbeur et la vitre (W/m²°C)

Donc la résistance thermique surfacique entre l’absorbeur et la vitre est donnée par :
1
= hc , p − c + hr , p − c
R1

Le coefficient d’échange par convection naturelle hc,p-c est à calculer à partir d’une corrélation
développée pour une cavité fermée allongée et inclinée. Pour une inclinaison 0≤β≤75°, on peut
utiliser la relation de Holland et al.(1976) qui donne le nombre de Nusselt moyen :
+ +
hc , p −c L  1708(sin 1.8β )1.6   1708   Ra cos β 1 / 3 
Nu = = 1 + 1.441 −  1 −  +  5830  − 1
k  Ra cos β   Ra cos β    

Où: '+' indique que la quantité entre crochets est nulle si elle est négative
L Distance entre l’absorbeur et la vitre (m)
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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -3-
g .β a ( T p − T c ) L 3
Ra Le nombre de Rayleigh, Ra =
να
ν,α,βa Respectivement la viscosité cinématique, la diffusivité thermique et le coefficient
d’expansion volumique de l’air à la température Tm=(Tp+Tc)/2. βa=1/ Tm (1/K)
g Accélération de la pesanteur (m/s²)

Le coefficient d’échange par rayonnement entre l’absorbeur et la vitre hr,p-c est obtenu par
linéarisation :

σ ( T p + Tc )( T p 2 + Tc 2 )
hr , p − c =
1 1
+ −1
εp εc

Le flux surfacique perdu par la vitre vers l’environnement q l ,c −a est la somme des pertes par
convection forcée vers l’air ambiant et par rayonnement IR vers le ciel :

ql ,c − a = hw ( Tc − Ta ) + σ ε c ( Tc − Ts ) = ( hw + hr ,c − a )( Tc − Ta )
4 4

Où : hw Coefficient de convection dû au vent (W/m²°C)


TS Température équivalente du ciel (K)
hr,c-a Coefficient de rayonnement entre la vitre et l’ambiance (W/m²°C)

La température équivalente du ciel, peut être calculée par la relation simple de Swinbank (1963) qui
lie TS (K) à Ta (K) :

TS = 0 ,0552 Ta1,5

Donc la résistance thermique surfacique entre la vitre et l’ambiance est donnée par :
1
= hw + hr ,c − a
R2

Les pertes par convection forcées dues au passage du vent sur la vitre peuvent être calculées à partir
de la relation de Watmuff et al. (1979) :
hw = 2,8+3 V
Ou celle de Sparrow et al. (1979) :

Nu = 0 ,86 Re 0.5 Pr 0.33

Où : V La vitesse du vent (m/s)


Pr Le nombre de Prandtl, Pr=ν/α
Re Le nombre de Reynolds, Re=VL/ν entre 2.104 et 9.104
L Longueur caractéristique, L=4 aire de la vitre/Périmètre
A noter que la relation de McAdams(1954), largement utilisée malgré quelle surestime hw, est
donnée par hw = 5,7+3,8 V.

Le coefficient d’échange par rayonnement IR entre la vitre et l’ambiance est donné par :

σ ε c ( Tc4 − TS4 )
hr ,c− a =
Tc − Ta

________________________________________________________________________________
Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -4-
Donc la résistance totale Rt entre l’absorbeur et le milieu ambiant est tout simplement :
1
Rt = R1 + R2 =
Ut

Où : Ut Conductance globale vers l’avant (W/m²°C)


Donc le flux surfacique perdu vers l’avant q l ,t est :

q l ,t = U t (T p − Ta )

Le calcul de Ut, par le modèle exposé ci-dessus nécessite l’utilisation d’un processus itératif
puisque la température de la vitre n’est pas connue d’avance. Pour éviter ceci, Klein (1975) a
développé une relation qui permet d’estimer Ut à 3% près :

−1
 
 
 N 1
Ut =  +  +
 T p − Ta 
e
C hw 
T   
 p ( N + f )  
σ ( T p + Ta )( T 2 p + T 2 a )
2 N + f − 1 + 0.133ε p
( ε p + 0.00591Nhw )−1 + −N
εc
Où: N Nombre de vitres
f Paramètre, f = (1+0.089 hw - 0.1166 hw εp) (1+0.07866 N)
2
C Coefficient, C= 520 (1-0.000051 β ) pour 0° < β < 70°. Prendreβ = 70° pour β > 70°
 100 
e Exposant, e= 0.43 1 −  , Tp en (K)
 T 
 p 

εc En général εc=0,88
N.B. : Toutes les températures en Kelvin.

Pertes de chaleur vers l’arrière du capteur :


Les pertes de l’absorbeur vers l’extérieur à travers l’arrière du capteur sont dues à la
conduction à travers l’isolation de l’absorbeur au boîtier puis à la convection et au rayonnement du
boîtier vers l’ambiance. En régime permanent, le flux surfacique perdu vers l’arrière du capteur ql,b
est :

1 1 1
ql ,b = q l , p −b = q l ,b − a = ( T p − Tb ) = ( Tb − Ta ) = ( T p − Ta )
R3 R4 Rb

Où : R3, R4 Respectivement les résistances thermiques surfaciques de l’isolation et entre


celle-ci et l’ambiance
Rb Résistance thermique surfacique totale entre l’absorbeur et le milieu ambiant
arrière
Tb Température du boîtier (°C)

A travers l’isolation, le transfert de chaleur se fait par conduction, d’où :

ki T p − Tb
q l ,p−b = ( T p − Tb ) =
l R3

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -5-
Où : ki Conductivité thermique de l’isolant (W/m°C)
l Epaisseur de l’isolant (m)
La résistance R3=l/ki

D’autre part, les pertes du boîtier vers l’extérieur peuvent être calculées connaissant les coefficients
convectif et radiatif, hc,b-a et hr,b-a respectivement :

q l ,b − a = ( h c ,b − a + h r ,b − a )( T b − T a )

1
Donc la résistance thermique R4 =
hc ,b −a + hr ,b −a
Donc la résistance totale vers l’arrière Rb est :
1
Rb = R3 + R4 =
Ub

Où : Ub Conductance globale vers l’arrière (W/m²°C)

Donc le flux surfacique perdu vers l’arrière du capteur q l ,b :

q l ,b = U b (T p − Ta )

En général, R3>>R4, d’où :

1 k
Rb = R3 et U b = = i
R3 l

Pertes de chaleur vers les côtés du capteur :


Pour un système bien conçu, les pertes thermiques vers les côtés sont généralement
négligeables par rapport à celles vers l’avant et l’arrière de l’absorbeur. En ramenant ces pertes à la
surface du collecteur, on a :

q l ,e = U e (T p − Ta )

Où : Ue Conductance surfacique latérale basée sur Ac, Ue =(UA)e /Ac (W/m²°C).

La résistance surfacique latérale basée sur Ac est donc : Re=1/ Ue

Pertes de chaleur globales :


En tenant compte des différentes pertes, on obtient le flux surfacique global perdu par
l’absorbeur vers le milieu ambiant :
ql = ql ,t + ql ,b + ql ,e = ( U t + U b + U e )( T p − Ta )
= U L ( T p − Ta )

Cette expression permet de calculer UL et par conséquent les pertes et le flux utile si on connaît la
température moyenne de l’absorbeur ( Qu = Ac [ G ga − U L ( T p − Ta )] ).
A ce stade la température moyenne de l’absorbeur n’est pas connue. Donc il faut reformuler
l’expression du flux utile fourni par le capteur de sorte à n’utiliser que des grandeurs physiques
accessibles dont la température d’entrée du fluide Tfi.

1.3- DISTRIBUTION DE TEMPERATURE DANS L’ABSORBEUR

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -6-
Pour déterminer le profil de température dans l’absorbeur T(x) dans la direction Ox
perpendiculaire à celle des tubes Oy, on va considérer :
- Un absorbeur de bonne conductivité k et de très faible épaisseur δ
- La distance entre deux tubes est W alors que les tubes sont de diamètre D
- La température de l’absorbeur au niveau du tube (x=(W-D)/2) est Tb

Absorbeur

Soudure
Di

Ce problème est donc similaire à celui d’une ailette de longueur (W-D)/2. Donc en faisant un bilan
thermique, en régime permanent, sur un élément de volume (∆x).(y=1).(δ) on trouve :

 dT   dT 
 S∆x + (− kδ dx ) x  − U L ∆x(T − Ta ) − (kδ dx ) x + ∆x  = 0

QS
Où : S Densité de flux solaire absorbé W/m², S = q S = = G ga
Ac
En faisant tendre ∆x vers zéro, on obtient l’équation différentielle suivante :

d 2T U L  S 
= T − Ta − 
dx 2
kδ  UL 

La condition de symétrie en x=0, donne :

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -7-
dT
= 0 en x = 0
dx
La température de la base x=(W-D)/2 est :
T( x=(W-D)/2) = Tb

S
On pose: m 2 = U L / kδ et ψ = T − Ta − , d’où l’équation devient :
UL
d 2ψ
2
− m2 ψ = 0
dx
dψ S
Avec : = 0 en x=0 et ψ = Tb − Ta − en x=(W-D)/2
dx UL

La solution générale est : ψ = C1 sh mx + C2 ch mx.


S
Tb − Ta −
UL
En tenant comptes des conditions aux limites, on obtient : C1 = 0 et C 2 = .
ch[m( W − D / 2 )]
Donc la distribution de température entre deux tubes est donnée par :
S
T − Ta −
UL ch(mx)
=
S ch[m(W − D) / 2]
Tb − Ta −
UL

La région du tube reçoit de la chaleur de l’absorbeur à partir des deux bases des ailettes avec
lesquelles elle est en contact. Par unité de longueur dans la direction Oy, ce flux est :
dT
q 'f = − 2 k δ x =( W − D ) / 2
dx
En utilisant l’expression de T(x), on trouve :

2kδm (S − U L ( Tb − Ta ) )
q 'f = sh[m( W − D ) / 2]
U L ch[m( W − D ) / 2]

Or 1 / m = kδ m / U L , d’où :

th[m( W − D ) / 2]
q 'f = ( W − D )[S − U L ( Tb − Ta )]
[m( W − D ) / 2]
Cette expression peut s’écrire en fonction du rendement de l’ailette F sous la forme :

q 'f = ( W − D )F [S − U L ( Tb − Ta )]

th[m( W − D ) / 2]
Avec : F =
[m( W − D ) / 2]
En tenant compte du rayonnement solaire absorbé par unité de longueur du
tube, D[S − U L ( Tb − Ta )] , le flux utile par unité de longueur est donc :

q u' = (( W − D )F + D )[S − U L ( Tb − Ta )]
________________________________________________________________________________
Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -8-
Cette équation contient la température de la base Tb qui n’est pas connue. A partir de
l’expression du flux reçu par le fluide, cette température peut être éliminée. En effet, en tenant
compte de la résistance thermique entre l’absorbeur et le fluide, on obtient une autre expression du
flux utile :
Tb − T f
qu' =
1 1
+
πDi hc , f C b

Où : Di Diamètre intérieur du tube (m)


hc,f Coefficient de convection entre le tube et le fluide (W/m²°C) à calculer à partir d’une
corrélation adaptée (cours Transferts Thermiques). En général, hc,f≈300W/m²°C.
Cb Conductance par unité de longueur de la soudure, fonction de la moyenne de
l’épaisseur eb, de la largeur b et de la conductivité kb de la soudure : Cb= kb b/ eb.

A partir de cette expression du flux utile q’u, Tb est calculée puis remplacée dans celle de q’u
d’avant :

[
qu' = WF' S − U L ( T f − Ta ) ]
Avec F’, le rendement de l’absorbeur ou du collecteur qui représente le rapport de la résistance
thermique entre l’absorbeur et l’ambiance et celle entre le fluide et l’ambiance :
1
UL
F' =
 1 1 1 
W + + 
U L (( W − D )F + D ) πDi hc , f C b 

Dans le cas où il n’y a pas de résistance thermique entre l’absorbeur et le tube (les tubes font partie
de l’absorbeur, pas de soudure), 1/Cb=0.

Le coefficient de convection entre le tube et le fluide hc,f , pour un écoulement développé


turbulent (ReD=VDi /ν>2200) peut être calculé à partir de la corrélation de Gnielinski :

( f / 8 )(Re Di − 1000 ) Pr
Nu Di =
1 + 12,7( f / 8 )1 / 2 (Pr 2 / 3 − 1 )

Le coefficient de frottement pour un tube lisse est donnée par : f = [0,79 ln(Re Di ) − 1,64]
−2

Pour des tubes courts de Longueur L avec L/Di>1, McAdams recommande de calculer le nombre de
Nusselt à partir de :

  D  0 ,7 
Nu Di ,court = Nu Di ,long 1 +  i  
  L  
Si l’écoulement est laminaire, le nombre de Nusselt moyen pour un tube court isotherme est donné
par Goldberg :

a(Re Di Pr Di / L ) m
Nu Di = Nu ∞ +
1 + b(Re Di Pr Di / L ) n

Les constantes de la corrélation sont données dans le tableau suivant :


________________________________________________________________________________
Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 -9-
Pr A b m n

0,7 0,0791 0,0331 1,15 0,82


5 0,0534 0,0335 1,15 0,82
∞ 0,0461 0,0316 1,15 0,84
Nu∞=3,7

1.4- VARIATION DE LA TEMPERATURE DU FLUIDE


Le flux utile par unité de longueur dans la direction de l’écoulement calculé auparavant est
transféré au fluide. Ainsi le fluide entre à la température Tf,i et sort à Tf,o. En faisant un bilan
thermique sur une longueur ∆y, on obtient :

m& m&
qu' ∆y + C p T f ( y ) − C p T f ( y + ∆y ) = 0
n n
Où : m& Débit massique (kg/s)
n Nombre de tubes
En faisant tendre ∆y vers zéro, on obtient l’équation différentielle suivante :

m& C p
dT f
dy
[
= nqu' = nWF' S − U L ( T f − Ta ) ]
En supposant que UL et F’ sont indépendants de y, la solution de cette équation donne la variation
de la température du fluide Tf(y) le long du tube :
S
T f − Ta −
UL  − nWF ' U L y 
= exp  
S 
 m& C p 
T f ,i − Ta −
UL

Pour des tubes de longueur L, l’aire du collecteur est Ac=nWL, donc la température de sortie
du fluide du capteur est obtenue pour y=L :
S
T f ,o − Ta −
UL  − AcU L F' 
= exp  
S 
 m& C p 
T f ,i − Ta −
UL

1.5- FACTEUR DE CONDUCTANCE DE L’ABSORBEUR


On va réarranger l’expression du flux utile afin de l’exprimer en fonction de la température
d’entrée du fluide Tfi. En effet :

________________________________________________________________________________
Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 10 -
 S S 
Qu = m& C p ( T f ,o − T f ,i ) = m& C p ( T f ,o − Ta − ) − ( T f ,i − Ta − )
 UL UL 
En utilisant l’expression donnant Tfo, on obtient :

S   − A U F'  
Qu = m& C p ( T f ,i − Ta − )exp  c L  − 1
UL   m& C p  
m& C p   − AcU L F'  
= ( S − U L ( T f ,i − Ta )1 − exp  
UL   m& C p  

On introduit le facteur de conductance de l’absorbeur FR :

 S 
 − ( T f ,o − Ta ) 
&
mC p   − Ac .U L .F'   &
mC p U
FR = 1 − exp  =
 A U 
1 − L 
− (T f ,i − Ta ) 
AcU L   mC p  c L
S
 UL 
 S   S 
m& C p  T f ,o − Ta −  −  T f ,i − Ta − 
  UL   U L 
=
 S 
AcU L  − (T f ,i − Ta )
U L 
m& C p ( T f ,o − T f ,i )
=
[
Ac S − U L ( T f ,i − Ta ) ]
FR est toujours inférieur à F’.
Donc le facteur de conductance de l’absorbeur peut être défini comme le rapport du flux utile actuel
et celui correspondant à un absorbeur à Tf,i. Ce facteur permet d’écrire le flux utile sous la forme la
plus utilisée :

[
Qu = Ac FR S − U L (T f ,i − Ta ) ]
1.6- TEMPERATURES MOYENNES DU FLUIDE ET DE L’ABSORBEUR
Pour calculer les coefficients d’échange Ut et hcf, on doit connaître les températures
moyennes du fluide et de l’absorbeur.
La température moyenne du fluide est donnée par, H=L :
1 H

T f ,m =
H ∫ 0
T f ( y )dy

En utilisant l’expression de Tf(y), On trouve :


Qu
Ac  FR 
T f ,m = T f ,i + 1 − 
FRU L  F' 

Le flux utile s’exprime aussi en fonction de la température moyenne de l’absorbeur, d’où :

[
Qu = Ac ( S − U L (T p − Ta )) = Ac FR S − U L (T f ,i − Ta ) ]

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 11 -
Donc la température moyenne de l’absorbeur est donnée par :
Qu
Ac
T p = T f ,i + (1 − FR )
FRU L

Il faut utiliser un processus itératif pour mener à terme les calculs. En effet, il faut se donner Tp pour
calculer UL puis FR puis Qu. Le nouveau Qu calculé permet de recalculer Tp correspondant et ainsi
de suite jusqu’à convergence.

1.7- RENDEMENT DU CAPTEUR


Le rendement instantané du capteur solaire est tout simplement le rapport du flux utile et
celui solaire incident sur le système :

Qu S T f ,i − Ta
η= = FR ( −U L )
Ac G g Gg Gg
T f ,i − Ta
= FR ( η o − U L )
Gg

Le rendement sur une durée donnée (horaire, journalière,....) est :

∫ Qu .dt
η=
Ac ∫ G g dt

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 12 -
1.8- AUTRES TYPES DE CHAUFFES-EAU

Ub(ci-dessous) tient compte des pertes vers les côtés si on ne peut pas les négliger.

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 13 -
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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 14 -
1.9- CAPTEURS A AIR

L’analyse d’un capteur à air est similaire à celle d’un capteur à eau. Pour illustrer, la
procédure qui permet de déterminer F’et UL pour un capteur à air, on considère celui dont l’air
circule entre l’absorbeur et la vitre.

Un bilan thermique sur la vitre, l’air et l’absorbeur permet d’écrire :

Des deux premières équations, on tire les expressions de (Tp-Ta) et (Tc-Ta) :

On remplace dans l’expression du flux utile et on obtient :

A noter que Ub tient compte des pertes vers les côtés si on ne peut pas les négliger.

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 15 -
Un bilan thermique sur l’air, similaire à celui effectué sur l’eau dans le cas d’un chauffe eau,
permet d’éliminer Tf et de déterminer la conductance de l’absorbeur FR.

m& C p   − Ac .U L .F ' 
FR = 1 − exp 

AcU L   mC p 

Ceci permet d’écrire le flux utile sous la forme :

[
Qu = Ac FR S − U L (T f ,i − Ta ) ]
Les températures moyennes du fluide et de l’absorbeur sont calculées de la même façon que
pour un chauffe eau :
Qu
Ac  FR 
T f ,m = T f ,i + 1 − 
FRU L  F' 
Qu
Ac
T p = T f ,i + (1 − FR )
FRU L

Le rendement instantané du capteur à air garde la même expression donnée avant :

Qu S T f ,i − Ta
η= = FR ( −U L )
Ac G g Gg Gg
T f ,i − Ta
= FR (η o − U L )
Gg

Pour d’autres configurations, le tableau ci-dessous donne les expressions de F’et UL à


utiliser dans les expressions générales exposées ci-dessus.

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 16 -
N.B. : Ub tient compte des pertes vers les côtés si on ne peut pas les négliger.

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 17 -
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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 18 -
1.9- MESURE DES PERFORMANCES D’UNCAPTEUR SOLAIRE

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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 19 -
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Systèmes Solaires Thermiques – Chapitre 1 - 20 -

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