Vous êtes sur la page 1sur 5

Suites numériques récurrentes linéaires à 1 ou 2 termes

type un+1 = aun + b et un+2 = aun + bun+1 (a,b) ≠ (0,0)

 Récurrence linéaire à 1 terme, uo donné et : (1) un+1 = aun + b :

Les suites récurrentes à 1 terme, ou d'ordre 1, de la forme un+1 = aun + b où a, b et


uo sont des nombres réels donnés, s'étudient très simplement :

 Le cas a = 1 correspond à une suite arithmétique de raison b.


 Le cas b = 0 correspond à une suite géométrique de raison a.

Lorsque a est distinct de 1, il suffit d'étudier la suite auxiliaire définie par vn = un -


L où L désigne la limite éventuelle de (un), c'est à dire vérifiant L = aL + b, soit L
= b/(1 - a).

La solution générale est alors donnée par :

un - L = an(uo - L)

 Récurrence linéaire à 2 termes, uo et u1 donnés et : (2) un+2 = aun + bun+1


:

Le problème devient plus subtil :

 L'exemple type d'une récurrence linéaire à deux termes (ordre 2) est la


célèbre suite de Fibonacci définie pour a = b = 1 par :

uo = u1 = 1 et un+2 = un + un+1

 Le cas a = 0 correspond à une suite géométrique de raison b.


 Le cas b = 0 fournit un+2 = aun, ce que l'on peut écrire un = aun-2 (n ≥ 2). En
distinguant les cas n pair (n = 2p) et n impair (n = 2p + 1), on obtiendra
aisément et respectivement :

u2p = ap-1uo et u2p+1 = ap-1u1 (p ≥ 1)

On suppose maintenant que a et b sont non nuls :

Remarquons que si (xn) et (yn) sont deux solutions distinctes vérifiant la récurrence
(2), alors la suite (zn) définie par zn = αxn + βyn en est aussi une : l'ensemble des
suites (un) est un espace vectoriel sur R. Cet espace dépendant de deux paramètres
a et b, montrons que cet espace est de dimension 2 en notons que la donnée de u o et
u1 définit une suite et une seule vérifiant la récurrence donnée.
Supposons que (xn) et (yn) soient deux suites linéairement indépendantes vérifiant
la récurrence (2) : un+2 = aun + bun+1. Montrons qu'il existe des réels α et β tels que
un = αxn + βyn.

On doit avoir, pour tout n de N :

un = αxn + βyn
un+1 = αxn+1 + βyn+1

Le déterminant de ce système en α et β est D = xnyn+1 - xn+1yn.

 Si D = 0, alors (xn,xn+1) est colinéaire à (yn,yn+1) : xn = kyn et xn+1 = kyn+1. Si


k est nul, la suite (xn) est la suite nulle et (xn) et (yn) ne sont pas linéairement
indépendantes. Si k est non nul, xn = kyn montre que (xn) et (yn) ne sont pas
linéairement indépendantes.
 D est donc non nul, α et β existent, sont uniques et notre espace de suites
sera bien de dimension 2 à condition d'en trouver une base de cardinal 2 :

Inspiré par le cas précédent d'ordre 1, cherchons des solutions éventuelles sous la
forme rn. On est ramené à l'équation r2 - br - a = 0, dite équation caractéristique
(rappelant la résolution des équations différentielles linéaires du second ordre).

Cette équation du second degré a pour discriminant Δ = b2 + 4a.

Discussion :

Cas Δ > 0. On a deux solutions distinctes r1 et r2. Le coefficient a n'étant pas nul,
aucune des deux solutions n'est nulle et les suites de terme général r1n et r2n sont
indépendantes (non proportionnelles) car le rapport r1n/r2n = (r1/r2)n est fonction de
n. Considérons la suite de terme général :

un = αr1n + βr2n

où (α, β) est l'unique couple déterminé par la donnée de uo et u1, c'est à dire l'unique
solution du système linéaire de déterminant r2 - r1 0 :

α + β = uo
αr1 + βr2 = u1

Cette suite vérifie (2) et les conditions initiales : c'est l'unique solution de notre
problème. le couple {(r1n), (r2n)} est une base de notre espace.

Exemple d'application, formule de Binet pour la suite de Fibonacci :

Cas Δ = 0. L'équation caractéristique possède une solution double r = b/2.


Lorsque Δ = 0 et b = 2, on a r = 1 ! Cela correspond alors à a = -1. Dans ce cas, on peut écrire
un+2 - un+1 = un+1 - un . La suite est arithmétique. un sera de la forme λn + µ. Plus précisément
(u1 - uo)n + uo. La dimension tombe à 1, voire à 0 si u1 - uo ! Le rôle de uo et u1 est
évidemment important pour la nature exacte de la suite : suite arithmétique éventuellement
constante (raison 0).

Hormis ce cas particulier, à l'instar de la résolution des équations différentielles


linéaires du second ordre, recherchons une seconde solution de la forme un = rnvn
où (vn) désigne une suite numérique adéquate à déterminer. On est conduit à
rn+2vn+2 = arnvn + brn+1vn+1. On simplifie par rn (non nul) et, en remarquant que a = -
b2/4, on obtient : vn+2 = -vn + 2vn+1, ce que l'on peut écrire : vn+2 - vn+1 = vn+1 - vn : la
suite (vn) doit donc être arithmétique.

Notons ρ la raison de cette suite. On a vo = uo et vn = vo + ρn = uo + ρn. On obtiendra une


seconde solution rn(uo + ρn) non proportionnelle à rn pour toute valeur non nulle de ρ. Or, u1 =
rv1 = ½b(uo + ρ). D'où ρ = (2u1 - buo)/b et cette raison n'est nulle que lorsque u1 = ruo = ½buo.

Quoi qu'il en soit, nous pouvons choisir la suite (nrn) comme second "vecteur" de
base de l'espace vectoriel des solutions de (2) lorsque b2 = -4a et écrire que la
solution générale est alors donnée par :

un = rn (αn + β), r = b/2, α et β étant déterminés par la donnée de uo et u1 :


β = uo, α = 2u1/b -uo

Étudier les cas particuliers a/ un+2 - 6un+1 - 9un = 0 (a = -9, b = 6) avec uo = 2, u1 = 3.


b/ un+2 = 2un+1 - un dans les deux cas suivants : i/ uo = 0, u1 = 1 ii/ uo = u1 = 1

Cas Δ < 0. L'équation caractéristique n'a pas de solutions réelles (a est alors
négatif); elle admet deux solutions complexes conjuguées z et car ses coefficients
sont réels.

 Elles ont même module ρ, leur produit est | z |2 = -a/1 = -a. Donc ρ2 = | a |.
 Si ± θ désigne les arguments respectifs, on a z + = b/ 1 = b = 2ρcosθ

Finalement :

On s'intéresse ici aux solutions réelles. Les solutions engendrées par zn et n


permettent d'extraire par linéarité : zn + n = 2ρncosnθ et i( n - zn) = 2ρnsinnθ afin
d'éliminer les parties imaginaires. Les solutions réelles sont alors exprimées sous :
Les suites de terme général ρncosnθ et ρnsinnθ sont linéairement indépendantes (le
rapport est tannθ) : l'espace des solutions est de dimension 2. On a ρ(αcosθ + βsinθ)
= u1 avec ρ = |a| et α = uo.

Étudier le cas Δ < 0 suivant : un+2 = 2(un+1 - un) (a = -2, b = 2) avec uo = 2, u1 = 3. Rép. :
2ncos(nπ/4).
(on pourra vérifier que toutes les valeurs de un sont entières en distinguant les cas n = 4k+ r, r
= 0, 1, 2, 3.

Cette étude se généralise à des suites récurrentes de la forme un+3 = aun + bun+1 +
cun+2, un+3 = aun + bun+1 + cun+2, un+4 = aun + bun+1 +... L'équation caractéristique
sera du 3è degré, 4è degré, ... et la discussion, juste un peu plus délicate...

Vous aimerez peut-être aussi