Vous êtes sur la page 1sur 5

Centre le coin des juristes

Instruments de paiement non cambiaires :

1-LE PAIEMENT PAR VIREMENT :


. L’article 519 du code de commerce le définit comme étant une opération « Par laquelle le compte
d’un déposant est, sur l’ordre écrit de celui-ci, débité pour un montant destiné à être porté au crédit
d’un autre compte ».

L’ordre de virement :
* L’ordre de virement suppose un ordre écrit de la part du donneur d’ordre comme moyen de preuve.

* Le donneur d’ordre et le bénéficiaire doivent avoir un compte bancaire. Il faut également le respect
des conditions des conventions (consentement, capacité, objet, cause).

* L’ordre de virement est essentiellement révocable jusqu’au moment de la date de l’inscription de


l’ordre au débit du compte du donneur d’ordre.

* L’ordre de virement devient caduc en cas d’une incapacité ou de décès du donneur d’ordre pour les
personnes physiques, et par la fin de la personne morale pour les sociétés

* La banque du donneur d’ordre est tenue de trois obligations : Celle de vérifier l’ordre de virement qui
lui est présenté ; Celle d’exécuter l’ordre de virement ; Délivrer un avis de débit du compte de son client.

II-L ‘exécution de l’ordre de virement :


*L’opération de virement est exécutée par l’inscription de la somme virée au compte du bénéficiaire et
l’envoi à ce dernier d’un avis de crédit. /Ou par un transfert des fonds au banquier tenant le compte du
bénéficiaire qui crédite le compte de son client.

*En cas d’insuffisance de la provision au compte du donneur d’ordre : Le banquier a la possibilité de ne


pas donner suite à l’ordre de virement.

*Le banquier est susceptible d’engager sa responsabilité s’il exécute un ordre faux ou falsifié.

2-LE PAIEMENT PAR CARTE :


Les cartes de paiement sont des cartes émises par un établissement bancaire, et qui permettent à leur
titulaire de retirer ou de transférer des fonds La pratique connait aussi la carte dite de crédit qui ouvre
en plus au porteur, la faculté de bénéficier d’un délai pour le remboursement des sommes payées au
moyen de cette carte.

*Au regard du porteur :

1/ L’ordre ou l’engagement de payer est irrévocable. Aussi le porteur doit s’assurer que le solde de son
compte soit suffisamment créditeur afin de permettre le paiement.
2/L’opposition au paiement n’est admise qu’en cas de perte ou de vol de la carte, de redressement ou
de liquidation judiciaire du bénéficiaire (Art. 330 du code de commerce). - L’usage frauduleux des cartes
est sanctionné pénalement. Sont ainsi punis des peines prévues à l’article 316.

*Au regard du fournisseur :

-Le fournisseur qui souhaite accepter les paiements par carte doit adhérer au centre monétique
interbancaire. La convention est appelée convention fournisseur.

- Le fournisseur doit informer le public qu’il est adhérent d’un système de paiement par carte, il ne peut
refuser de tels paiements. Il ne peut pas non plus appliquer des tarifs différents au cas ou le paiement
est effectué par carte.

*Au regard du banquier :

- Le contrat conclu avec le fournisseur, met à la charge du banquier l’obligation de paiement ainsi que
les vérifications d’usage relatives à la régularité de l’ordre, et l’absence d’opposition.

*Instruments de «crédit » non cambiaires :

I-L ‘affacturage :
L’affacturage ou factoring est une opération de crédit qui garantit le règlement et permet
éventuellement la mobilisation de créances commerciales à court terme.

Contrat d’affacturage : Il est établi entre Une personne appelée le FACTOR et une entreprise
(l’adhérent) qui a plusieurs créances sur ses clients. Ce contrat permet leur transfert au profit du
FACTOR, il règle ainsi l’entreprise de manière anticipée et se retourne ensuite, à l’échéance des
créances, contre les débiteurs définitifs, dont il accepte par avance de supporter l’éventuelle
insolvabilité.

Selon la convention le factor peut soit acquérir lesdites créances, soit se porter mandataire du créancier
avec, dans ce dernier cas, une garantie de bonne fin.

Conditions du contrat d’affacturage :

* Il ne peut être pratiqué que par des établissements de crédit

* Seules les créances certaines, nées, exigibles ou à terme, mais pas éventuelles peuvent faire l’objet
d’un affacturage.

* Le factor doit approuver les créances. Il n’est engagé à l’égard de l’adhérent à régler les factures que
celui-ci lui transmet avec subrogation qu’à condition de les avoir approuvées. (Bordereau dénommé
quittance subrogative).

Paiement de l’adhérent par le factor :

Le factor peut soit :


* Soit procéder à leur paiement en inscrivant au crédit du compte courant de l’adhérent le montant de
la créance.

* Soit pratiquer une forme secondaire du factoring dans laquelle le factor se charge seulement du
recouvrement de la créance, mais simplement en qualité de mandataire, l’adhérent supportant le risque
de l’éventuelle insolvabilité du client.

* Le factor subrogé prend l’exacte place de l’adhérent subrogeant. Il se présente donc à l’échéance
comme créancier direct et personnel des débiteurs de l’adhérent. Ce qui lui permet d’invoquer les
mêmes suretés garantissant la créance qu’il a initialement acquittée, mais s’expose aussi au risque de se
voir opposer les exceptions dont le client pourrait se prévaloir contre son créancier initial savoir
l’adhérent. (Ex : exception d’inexécution, exception de compensation…).

II : LA CESSION DIES CREANCES PROFESSIONNELLES :

* Le bordereau des créances professionnelles (CCP) : constate une ou plusieurs créances qu’une
entreprise détient sur ses propres débiteurs et qu’elle déclare céder ou donner en nantissement « à une
banque » qui, en contrepartie de cette créance, lui verse le montant des sommes cédées sous déduction
de la rémunération du service rendu et des intérêts à courir jusqu’à la date d’échéance des créances
transmises.

Cette technique nouvellement installée par le législateur dans les articles 529 à 536 du code de
commerce, a pour objectif de faciliter le crédit aux entreprises.

Le mécanisme de base implique l’établissement d’un bordereau dont la remise emporte transfert de la
propriété des créances cédées, soit en contrepartie de l’avance de tout ou partie de son montant, soit
en garantie de tout crédit que l’établissement a délivré ou délivrera au cédant.

A. Conditions de validité :

a-Conditions tenant aux personnes : La CCP est une opération juridique qui met en présence « le client
cédant » qui peut être une personne physique / morale de droit privé ou public, « son débiteur (cédé) »,
et obligatoirement « un établissement de crédit (le cessionnaire) ».

b-Conditions tenant aux créances cédées : Il ressort de l’article 529 du C.Com que seules peuvent être
cédées les créances détenues par le client sur une personne morale de droit public ou de droit privé «
exerçant ou non une activité professionnelle », ou sur une personne physique « dans l’exercice de celle-
ci de son activité professionnelle. »

c-Conditions tenant au bordereau : La cession ou la remise à titre de garantie sont constatées par un
bordereau dont l’article 531 énumère les mentions obligatoires :

1- La dénomination « acte de cession des créances professionnelles. »

2- La mention que l’acte est soumis aux dispositions du chapitre VII du code de commerce relatif à la
CCP.

3- Le nom ou la dénomination de l’établissement bancaire bénéficiaire.

4- La liste des créances cédées avec l’indication, pour chacune d’elle, des éléments susceptibles de
permettre son individualisation.
5- La transmission des créances cédées est effectuée par un procédé informatique permettant de les
identifier.

6- Le bordereau doit être signé par le cédant, et daté par le cessionnaire.

Le bordereau dans lequel une des mentions obligatoires fait défaut ne vaut pas comme acte de cession
de créances professionnelles.

Le bordereau peut être stipulé à ordre, il est transmissible par endossement, mais seulement au profit
d’un autre établissement de crédit.

B. Effets de la cession :

La remise du bordereau au cessionnaire par le cédant réalise le transfert de la propriété des créances.

Dans l’hypothèse la plus courante, la charge du recouvrement est abandonnée au client cédant en vertu
d’un mandat donné par le cessionnaire. Toutefois, lorsque le banquier perd confiance dans son client, il
a intérêt à mettre fin au mandat de recouvrement et faire en sorte qu’il recouvre sa créance lui-même.

C. Notification :

La notification comporte révocation du mandat de paiement imparti au cédant. Il en découle que la


banque qui a notifié a seule qualité pour exercer des poursuites contre le débiteur cédé ou lui accorder
des délais de paiement.

D. L’acceptation :

L’acceptation est l’acte par lequel le débiteur cédé s’engage, sur demande du bénéficiaire du bordereau,
à le payer directement. Cet engagement est constaté, à peine de nullité, par un écrit intitulé « Acte
d’acceptation de la cession d’une créance professionnelle » (Art. 536 al. C.Com). Si le débiteur a accepté
dans les formes légales, il ne peut opposer à l’établissement de crédit cessionnaire les exceptions
fondées sur ses rapports personnels avec le cédant. À moins que l’établissement de crédit en acquérant
le bordereau n’ait agi sciemment au détriment du débiteur (Art. 536 al.2 C.com).

III : LE CREDIT DOCUMENTAIRE :


On peut définir le crédit documentaire comme étant une opération par laquelle un banquier
intervenant, en vue du règlement financier d’une vente commerciale internationale, promet de payer le
vendeur contre remise de documents qui lui assurent un gage sur la marchandise objet de la vente.

Le crédit documentaire est un arrangement en vertu duquel une banque « la banque émettrice »
agissant à la demande et sur instructions du client « le donneur d’ordre » est tenue d’effectuer un
paiement à un tiers (le bénéficiaire), contre remise des documents stipulés, pour autant que les termes
et conditions du crédit soient respectés.

*Intervenants :

- Un vendeur exportateur : voulant avoir une garantie de paiement, demandera à être réglé par crédit
documentaire. Il en sera bénéficiaire
- L’acheteur-importateur : en sa qualité de donneur d’ordre, s’adressera à une banque de son choix pour
s’engager conformément à ses instructions.

- La banque émettrice si elle en a convenance, ouvrira le crédit documentaire selon les instructions du
donneur d’ordre en s’engageant à effectuer le paiement à vue ou à terme, au bénéficiaire.

- Une autre banque (notificatrice/confirmative) : généralement dans le pays du vendeur, sera mandatée
par la banque émettrice pour aviser le bénéficiaire de l’ouverture du crédit documentaire.

*Avantage pour « l’importateur » :

-Le banquier lui fournit un service de crédit.

-L’acheteur a la certitude que le règlement ne sera opéré au profit du vendeur que si ce dernier apporte
la preuve à savoir la remise des documents de transfert qu’il a réellement expédié une marchandise
conforme aux stipulations de la vente. Le banquier fournit également un service de crédit.

*Avantage pour « l’exportateur » :

Le banquier de l’importateur se charge de procéder au transfert des fonds pour son compte.
Également, La certitude d’être payé du prix des marchandises qu’il expédie quelle que soit la situation
financière de l’importateur.

*Avantages pour « le banquier » :

Le banquier bénéficie d’une garantie efficace : la remise des documents à laquelle procède
l’exportateur pour faire preuve de l’exportation des marchandises et en obtenir paiement, entraîne
constitution de gage. La banque n’acceptera de se dessaisir des documents qu’après avoir obtenu de
l’importateur, règlement de l’avance qu’elle a effectué à son projet.

Centre le coin des juristes

Vous aimerez peut-être aussi