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ARRET N°02 DU 02 JANVIER 2020 KOUNOUNE POWER ET SENELEC C/ LES

HERITIERS DE FEU YAKHARA WADE

Responsabilité du fait des choses / transfert de la garde de la chose

Introduction :

La responsabilité du fait des choses supposent un pouvoir d’usage, de direction et de contrôle


sur la chose. Cependant, ces pouvoirs sont attribués au propriétaire de la chose à moins qu’il y
ait un transfert soit volontaire ou involontaire de la chose. C’est sous ce prisme qu’a été rendu
l’arrêt n°2 de la chambre civile et commerciale de la cour suprême le 2 Janvier 2020 opposant
la société KOUNOUNE POWER ET LA SENELEC c/ les héritiers de feu Yakhara.

En l’espèce, à l’occasion d’une liquidation de la succession de leur auteur, les héritiers de feu
Yakhara ont fait constater, par exploit d’huissier, l’occupation illégale du TF n°1040/R par
des installations de la centrale électriques de la commune de Kounoune. Les héritiers ont
attaqué La SENELEC et l’Etat du Sénégal en paiement de diverses sommes à titre de
dommages et intérêts.

Après une première décision en première instance, l’affaire atterrit devant la cour d’appel de
Dakar. Cette dernière, par son arrêt n°218 du 23 Juillet 2018, retient la responsabilité de la
SENELEC et la société KOUNOUNE POWER SA au motif que ces dernières avaient la
maitrise de lignes électriques du fait de la concession. Ces dernières se pourvoient en
cassation arguant que l’état est propriétaire des installations et centrales électriques.

Dès lors les juges de droit devaient répondre au problème de droit suivant : Le préjudice
naissant de l’installation d’ouvrages électriques sur la propriété d’autrui est-il imputable
au propriétaire des choses ou au concessionnaire chargé du fonctionnement ?

Ainsi les juges de la chambre civile et commerciale de la haute cour engagent la


responsabilité du seul propriétaire des installations électriques dommageables. Par voie de
conséquent, cassent la décision de la cour d’appel de Dakar.

Nonobstant ce qui précède, force est de constater que l’arrêt fait état de la responsabilité de
l’Etat du fait des choses (I). Ce qui a pour conséquence d’exclure la responsabilité du
cessionnaire (II).
PLAN

I. La responsabilité de l’Etat du fait des choses


A. L’existence d’un dommage réparable
B. La qualité de propriétaire de l’Etat des ouvrages et installations
II. L’irresponsabilité du concessionnaire
A. L’absence de transfert de la centrale par la concession
B. L’absence de préjudice né du fonctionnement des installations électriques

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