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CHAPITRE II

LES IMPOTS AU SENEGAL

Les systèmes fiscaux sont répartis en trois grandes familles : le système latin qui fait
relativement peu appel à la fiscalité directe, le système scandinave qui connaît
globalement un taux de prélèvement élevé avec une prédominance de l’impôt sur le
revenu et le système anglo-saxon dont la situation est inverse de celui de la première
catégorie (le Japon pouvant être rattaché à cette catégorie).
Le Sénégal peut, au regard de ces qualifications économiques, être considéré comme
étant « scandinave par le niveau de ses prélèvements obligatoires et latin par leur
structure ».

I. L’IMPÔT SUR LE REVENU

L’impôt sur le revenu est un impôt direct qui frappe les revenus du contribuable. C’est
un impôt personnel qui tient compte de la situation du redevable. Il est modulé en
fonction des charges de famille ainsi que de certains autres frais. Il frappe les revenus
en fonction de leur nature.

A. Les revenus catégoriels à l’impôt sur le revenu

L’impôt sur le revenu frappe les revenus des personnes physiques (mais aussi de
certaines personnes morales) en fonction de leur nature. Ainsi, les différentes
catégories de revenus sont :

1. Les revenus fonciers

Ils concernent les revenus tirés par une personne physique de la location de propriétés
bâties, des propriétés non bâties, des revenus accessoires.

2. Les bénéfices industriels et commerciaux

Ils proviennent de professions commerciales ou d’une activité assimilée lorsque cette


profession ou activité est exercée par une personne physique ou une société ne
relevant pas de l’impôt sur les sociétés.
3. Les revenus agricoles

Les bénéfices agricoles provenant de l’exercice d’une activité d’agriculture, d’élevage


et de baux ruraux.

4. Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères

Cette catégorie de revenu frappe les revenus tirés de l’exercice par le contribuable
d’une activité salariée.

5. Les bénéfices non commerciaux

Les bénéfices non commerciaux proviennent des professions libérales, des charges et
offices et des profits ne relevant d’aucune autre catégorie.

6. Les revenus de capitaux mobiliers

Ils proviennent des actions ou parts sociales, des placements à revenu fixe
(obligations, créances, dépôts, cautionnements et comptes courants, bons de caisse,
bons du Trésor et assimilés), des valeurs mobilières étrangères.

B. La base d’imposition

La base d’imposition est déterminée en ajoutant les revenus nets, c’est-à-dire


diminués des charges, de chacune des catégories permettant d’obtenir ainsi le revenu
global (revenu brut global), auquel on retranche certaines réductions et abattements
pour obtenir son montant net (revenu imposable) que l’on soumet au barème de
l’impôt pour calculer finalement le montant de l’impôt dû.

NOMBRE DE PARTS
Personnes à charge 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Célibataire/divorcés 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Mariés 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5
Veufs 1 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5

Le revenu net imposable est alors soumis au barème de l’impot sur le revenu ci-
dessous.
Minimum Maximum Taux Impot

0,000 630.000 0% 0,000

630.001 1.500.000 20% 174.000

1.500.001 4.000.000 30% 750.000

4.000.001 8.000.001 35% 1.400.000

8.000.001 13.500.000 37% 2.035.000

13.500.001 +++ 40%

L’impot sur le revenu brut correspond à la somme des impots sur le revenu par
tranche.
L’impot sur le revenu fait l’objet d’un système de personnalisation en fonction des
personnes à charge.

REDUCTIONS D’IMPOTS POUR


PERSONNES A CHARGE
Parts Taux Min Max
1 0% 0 0
1,5 10% 100.000 300.000
2 15% 200.000 650.000
2,5 20% 300.000 1.100.000
3 25% 400.000 1.650.000
3,5 30% 500.000 2.030.000
4 35% 600.000 2.490.000
4,5 40% 700.000 2.755.000
5 45% 800.000 3.180.000

II. L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

L’impôt sur les sociétés est, après la TVA et l’impôt sur le revenu, l’impôt dont le
rendement est le plus élevé. Il frappe de plein droit les bénéfices des sociétés de
capitaux et sur option les bénéfices de certaines sociétés de personnes.
Les bénéfices qui relèvent de l’impôt sur les sociétés sont déterminés d’après les
règles fixées pour les bénéfices industriels et commerciaux qui relèvent de l’impôt sur
le revenu. Toutefois, un certain nombre de différences existent.
C’est donc en fonction de la qualité de la personne morale et non en fonction de la
nature du revenu tiré de l’exploitation de l’activité qu’est déterminé le champ
d’application de l’impôt sur les sociétés qui est un impôt direct mais aussi personnel
puisqu’il tient compte des caractéristiques propres à la personne morale imposée
comme l’âge de la société, son lieu d’implantation…etc.

III. LA TAXE À LA VALEUR AJOUTÉE

La TVA frappe, par principe, toutes les opérations économiques consistant en une
livraison de biens ou en une prestation de services.
La TVA, impôt général sur la consommation, est collectée par les entreprises qui
déduisent la taxe ayant grevé leurs achats et ne versent que la différence entre la TVA
collectée et la TVA déductible. Lorsque, pour une entreprise, la TVA déductible
excède la TVA collectée, celle-ci peut reporter le crédit dégagé sur les mois suivants
ou en demander le remboursement.
Le produit perçu in fine par l’État est donc la TVA nette, constituée des recettes
brutes diminuées des remboursements.
On applique un taux variable, selon le pays ou les produits et services, au prix de
vente facturé au client, qu’il s’agisse du consommateur final ou qu’il s’agisse d’un
intermédiaire dans la chaîne de distribution. Par exemple, on applique le taux de 18 %
au prix de vente de 1.000 frs, ce qui fait un prix toutes taxes comprises de 1.180 frs.
On pourrait ainsi croire que les circuits de distribution longs pénalisent le produit
ainsi que les distributeurs se trouvant plutôt au bout de circuit, mais il n’en est rien.
En effet, chaque intermédiaire qui supporte le poids de la TVA en achetant le produit
destiné à la revente collecte aussi de la TVA, précisément celle qu’il facture à son
propre client.
Chaque intermédiaire répercutant ainsi le poids de la TVA dans son prix, c’est alors le
consommateur final qui supporte le poids total des TVA versées à chaque étape du
stade de distribution.
C’est la raison pour laquelle il est de plus en plus souvent dit que la TVA est d’abord
un système injuste, puisqu’il frappe les dépenses des citoyens sans tenir compte de
leur situation personnelle mais qu’il est aussi un frein à la consommation et donc un
frein aux politiques de relance de l’activité économique par le marché.

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