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LE LIVRE DE CATULLE 1 Nous savons assez peu de choses sur la vie de Catulle. Il est né 2 Vérone, en Gaule Cisalpine, et ce n'est que tout demnigrement qu'une smphore retrouvée avec la marque «Caius Valerius Catullus » a permis Paifirmer qu'il était, sinon lui-méme, du moins de la famille d’un riche sarchand d'huiles et de poisso La critique, d'aprés une indication de saint Jéréme, s'accorde & penser quill est mort a V'age de trente ans, sans doute vers 34 av. J=C., puisque ses potmes ne contiennent visiblement pas d'allusion a des faits sestérieurs. Scul, le professeur Léon Hermann affirme qu'il est mort sess 47 av. J-C., toujours d'aprés une allusion historique. Si cette pothése se confirme, Catulle n’aurait done que sept ans de plus que Visgile, et il aurait vu'le début de la guerre civile qui allait détruire la République (48 av. J-C.). En général, Jes seules sources pour connattre sa biographie sont ses pobmes, —‘potmes dans lesquels ses contemporains sont appelés par leur nom. Seule Clodia, la sceur de Clodius Pulcher, — l'ennemi varé de Cicéron —, est désignée par un surnom: Lesbie, 2 L’époque de Catulle est aussi celle de Catilina, Salluste écrit: « Et leur soit pour la débauche, la table, tous les raffinements n’était pas moindre ; ‘es hommes se prostituaient comme des femmes, les femmes étalaient leur Szpudeur ;(..) Poussée par ces vices, la jeunesse, son patrimoine dissipé, se jetait dans le crime. L'ime, en proie au mal, ne pouvait guére se sous: ssaire aux passions.» «L'argent livra la jeunesse au luxe et & V'avidité, c2 méme temps qu’a la volonté de dominer; on se mit a piller, a tout penser (...) & n'avoir pour la réserve, Ia pudeur et toutes les lois divines = humaines indifféremment, ni considération ni ménagement. » ‘Un monde s’écroule devant une turpitude triomphante, et Catulle s'en prend a Mamurra, l'aide de camp, le compagnon de débauche de César: 9 Qui pent le voir, cela, qui peut le supporter, Aisne en oer loon of pov ‘Mamurra posséde ce que possédaient ‘La Gaule Chevelue et toutes les Bretagnes ? Roulure Romulus, peus-tu le voir, cela? (OU, 15) Oui, César peut le voir, et il prospéze, a Vimage des amants de ‘Meeclla, a femme de Pompée: — Catulle poursuit, en s'adressant 2 son ami Caius Cinna: ‘Sous le premier consulat de Pompée, Cinna, deux bonshommes, Se partageaient Meeclla. Il est consul & nouveau Et, sles deux sont rests, is se sont fits élore V'un l'autre Mille petits... V'adulidxe est une graine acharnée. (cam) (Ces «deux bonshommes , bien sir, sont Pompée et César, le beau-pére cet le gendre. Seraitce pour cela, 6 tout-puissants de Rome, ‘Beau-pére et gendte, que vous démolissez tout? (cox, 2324) TL ne s'agit pas seulement des institutions, mais eussi de toutes les lois stcrées celles qui ont fondé Rome, celles qui font que "homme est homme. ‘Dis lors, parce quills sont au sommet de la hiérarchic, César et Pompée deviennent les symboles de la décomposition générale, et I'accu- sation supréme de Catulle est qu'ls commettent un sacrilége: Pentente ncestueuse du beau-pére et da gendre. Paraltlement, le potte écrit & Lesbie: Je ai simée alors non pas comme on aime une amante, “Mais comme un noble pére aime son gendre et son fils. Nous, lecteuts da XX* sidcle, nous ne comprenons pas trés bien : com- ‘ment un homme peutil simer son amante comme son fils, et, & plos forte raion, comme son geod? Or, pour un Romain, es les gui tunissent le beaupére et le gendre sont les plus sacrés puisque l'amour sy trouve élevé a un réle social exsentiel: union de deux maisons pour leur bien mutuel. Tl est le symbole de la bonne union, de union qui perpétue. Tout manguement a cet amour est catastroy ‘Chez Catulle, A un moment ot la guerre civile n'est pas encore déclenchée, Pexemple de César et de Pompée ne fait qu’accentuer hor. rear dupe nigh sce devenne sacle, — un ssclage tel ay annonce la fin de Rome. 10 Liineeste, le crime ab} balde plus terrible encores alors qu'un Gelli, Iai, est Que fae cei qui, § an ue fai cls ut et Comprendens Bi — | Que de Tunica: Naise risque la religion Que cesta Pour que les die Sar son autehd socur ef tage, lex di pervert, et de pls ex crs cha Be} == oe Nadi Apes Wille terri ie Tie cG sa Alors, peut-ttre, mali ‘Alagrante avec Vordre des 4 ‘le sobriquet de Mamurral) Asa proprigté de on ee bier & plume, pa Pe 1 Done, je veux bles § ‘Mais, quand lea te, t ho des amass de Fee Padrocane & bx bonshommes brea Pan Vautre rode, / cam Er, Ie beanpere pmante, fee son fil, boat. 34) ests bien com: b als, et, & plus » les Hiens qui | puiscue Pamour ex maisons pour & de union qui Liinceste, Je crime absolu, La Thébaide n'est pas loin. Une The baide plus terrible encore, et moins héroique, puisqu'Uidipe ne savait pas, lors qu'un Gellius, li, est pleinement conscient de ce qu'il fait: Que fait celui qui, brilant de désir pour sa swur et sa méze, crate avs es mts dans I pls simple apparel? 1 fait celui qui empéche son oncle d'avoir son épouse ? Comprends-tu bien, Gellus, quel sacrlége cesta? — (Doon, 14) ‘Nous sommes donc en présence dune société adulttre, incestueuse: ‘sonstrucuse, et, malgré tout, tiomphante, méme si elle renie sa propre ‘ligion, comme Gellius Que de union sacrtge de Gel et de u mre Naisse un mage aussi fore qu'un aruspice persan, Puisque la religion impie des Perses affirme ‘Que c'est un mage qui nait dens un inceste pare, Pour que les dieux, sentant les grasses entralles qui brilent ‘Sur son autel, Sourient jour apres jour ses werux, (ac) Er, certes, c'est li le plus incroyable: il a beau étre impie, inces- socux et mage, les dieux Iuf sourient; de méme, Rome, de plus en plus pervertc, est de plus en plus forte; elle est comme Mamurra qui con- Suiert le’ monde entier pour le ruiner a dilapide les biens de ses parents; Aprts, les proies tombées du Pont; aprés encore, I pille 'Hibérie, le Tage aux floes dorés, 1 terrific fa Gaule et toutes les Bretagnes ! (cour, 1720) Et cest vai que vere 55 av. J-C, le monde romain ext di fe sronde ene. ‘Alors, peutdtre, malgxé tout, cette puissance en contradiction si fagrante avec onde des choses crvelle Comme Te domaine de Verge Ge tobrigue de Mamurr) ? ‘Asa propriété de Firmum, on le trouve bien riche, ‘Verge, et c'est vrai quill a tout ce gu se fait de meilleur: Gibier 4 plume, poissons, piturages,récoltes et fauves, Peu agréables... Les frais passent toujours les profits Done, je veux bien qu'il soit riche, ce riche crevant de mistre, ‘Mais, quand le maltre s'y tu, plore dla propriéeé! (xy) 2 Mais il ne svagit pas seulement de dénoncer la Rome décadente de a fin de la République, Catulle écrit, la fin de son potme le plas Jong (et, peue-2tze, le plus profond) : ‘Mais, depuis que la terre s'abreuve dui mal sacrlége, ‘Que, possédés de passion, es humains ont chassé la justice, ‘Que les fréres se sont maculés du sang de leurs frees, ‘Que le fil a cesté de pleurer Ia mort de son pre Br que pate « révé pour son fils d’one mort qui le Isise Jour autant qui le veut de la fleur d'une vierge-maritre [Ee que la mére impie s'est glissée nuitamment dans Ia couche ‘Deon fils sans ctaindre, limpie, de souiller ses Pénats, — Le secre est mélé au sacré par Ia folie méchante —, ‘Tout cela détourne de nous les diewx €quitables. ‘Crest pour cela quils ne daignent plus se montre les temples Ex gue jamais ils ne laissent la foule toucher leur mitre (XIV, 398409), 4 Que les fréres se sont maculés du sang de leurs fréres,.» Romulus an'atil pas tué Remus? Rome est donc née du sactilége. Bt souvenons. fhous, dans un autre potme, de ces vers sur la mort de son frére sing en Troade: ‘Troie, misérable tombeau de I'Asie et tombeau de l'Europe, ‘Troie, brasier mutuel des plus sublimes humains, Qui as porté A mon frére aimé une mort déplorable, ‘Alli aussi. (xvi, 9992) ‘Troe n'a pas cette image dans le tradition latine, puisque c'est elle qu'Enge est parti. Troie est surtout Je berceau de Rome, et pas Ciniquement un tombeau, Le frre de Catulle vient refermer Te cycle, Imocrir dans le tombeaa qui a donné naissance 3 Rome TEx cest ied que fe potte va plus loin que Salluste. Pour Vhistorien, Vidéal se situe dans le passé, e mal dans le présent. Carull, li, affirme {que le bien n'a jamais existé ct que la malédiction qui frappe lhumanité ‘fe remonte pas qu’a la fondation de Rome, — elle remonte aux origines themes de Thome. TL écrit, au début du potme LXIV [Nés au sommet du Pelion, des pins, di-on, naviguérent ‘Aux premiers temps, travers les limpides flots de Neptune Junqa'au royaume d'Eétts et aux ondes du Phase, ‘Guand les meillenrs jeunes gens, Ia puissante jeunesse argienne, ns pelt epi On ponte Salant es spaced ‘Thame eset a de Jason a commence pat tout en étant meillears, | poring, nen restent pas ‘éritable boucher, The esti pas symptomationt de Thétis et de PEée, de pa des plaintes: Bt pis ety loo Dat depen ‘oor et dee, Tal xt a premits bandos, i Es rout de sane Sane, fle de does] Ie coupe de is Forme) Désespérée, cle Ex contemplai les § Et cest un écho sx pil jeune éphdbe qui sist 17). Vénus, dont Lecrta sifirme qu'elle est le ea "Mais chez Canales, plaintes, apsts la ceri | Mais, avant que mt a’ Faure prié Ie jst Et invogué le sous) — Ceux qui sévaient de savie la toison dorée de Colchide — (Ont profane les planes salées de leur poupe rapide, Balayant les espaces d'azur du sapin de leurs rames. xv, 1) “Rome décadente bbe potme Je plus ‘Thame essentel: la malédiction de Phomme est originelle, Ia quéte Ei 4S: Jason a commencé par une profanation. Les héros épigues eux-mémes, fe fen Giant meilleurs, plus courageux, sans doute, que les contem- . Sftsins, nen restent pas moins des brutes. Sans parler d’Acbille, un Seetable boucher, Thésée est assez liche pour abandonner Ariane. Et pee S'Scil pas eymptomatique que la moitié d'un potme de nove (les noces =. S Thats et de Pelee, deaquelles,justement, natra Achille) soit occupée | par des plaintes: feats — Ec puis cee eee pao st a ae, a5 de sortie possible, les flots marins 'environnent. — {ks temples ‘Pas d’espérance, rien pour la fuite, tout est silence, fame ‘Tout est désert, partout ma mort m’apparsit toute seule ea) (UXIV, 185188) bes.» Romulus Bre souvenoos ‘Telle est la premitre image de la vie humaine chez Catulle: Ariane Fle con frere ang sbandonnée, dovlourease. Er, tout de suite, une deuxitme image vient s'y sjouter: Ariane | — On pense plusét, bien sir, dans la veille tradition precaue, os du potte comique. La vengeance du potte. Ta me voles ? — & Ses, je timmoralise. Coke mésaventure est arrivée & Ravidus, frappé par les Tambes se ver satiriques) du potte: Que veux-tu? Devenir, enfin, célebre ? (Que ton nom reste aux [eres de la foule ? — Bon! — Supporte en les sigcles ton supplice Sita veux tre aimé par mes amouts. mL, 53) “Ses Sasi que depuis deux mille ans on ne connait Ravidus que comme sve! — oh combien — malheureux de Catulle. Tmmortaliser le méfait. Immortaliser le bienfat, par contrecoup = Je ne puis tate, déesses, ce que Manlius a pa faire ‘Pour maider, et combien il m’a porté de secours, Eclat ini es les gui fun ans mémoie ‘Ne pourra engloutir son dévouement dans sa noit. Je vous Te dis & vous, et vous, dites-e mille autres “Ee A mille autres, — mon chant, méme tout viewx, parlera Sera dans la mort, plos reconnu chaque jour, ‘Ee Paaignée tissant dans es coins ses toile legeres ‘Nhabitera pas le nom abandooné de Manlius. (XVI, 4130) Immottaliser, de toutes fagons, puisque Ia poésie est; en fin de cots, le seul moyen de vaincre la’ mort, pour le poéte, et, travers “pour toute son Epoque. a5 Os, en dehots méme de cette dé&adence morale, qu'estce done que ‘Sccosee de Catulle,sinon Te plus grand mélange de civilisations et de seopis sue Thite at conns Juag'aon? — Bt je tout concontré = sn seal point, Rome. ‘Rome a tout conquis, et tout les peuples y affluent, chacun appor- sce quelque chose de sa Culture: les Grecs, quis soient ’Athines ow SiSandti, les Egyptiens, les Bithyniens, babitant l'Asic Mineuse, les Soares et les Celtibetes, sans oublier les Ttaliens autres que les Remains, coor oui ne sont devenus citoyens que petit & petit et, pour certains, Sse pour la famille de Catulle, depuis 80 av. J-C. seulement, 5 Crest 1a un point capital: Catulle nest pas Romain de vieille souche, il est né cada ee Gain, 2 fe dle foute une génération d'éerivains de son épogue. Il seta toujours parts centre deux foyers : sa maison paternelle & Vérone (ou a Sitmio, vil, Bsiatute), et Rome, et, sil affitme que Rome est sa vesie patie dane le potme LXVIII: est Rome, la terre od j'ai biti ma maison, fe passe mes jours. (cava, 3435) foute une partic de son ceuvre est ostensiblement provinciale, et cela ans une civilisation obnubilée par a Ville (et la majuscule proave bien ‘que les autres nvexistent pas): A mon tendre potte, a eamarade, Va, potme, va dire & Cécilius Quill arsive & Vérone et laisse Céme. (CORK, 13) evant ces, mondes toujours en effervescence, ces monies qui se gulbotent, s'enchevétrent jusqu'a la caricature, Catulle, Rome. de fraiche date et fils de gros marchands, prenant & sa charge la viele tradition aristocratique romaine, reflete et utilise cette diversité pour 2 faire une synthise, une sorie de Rome éiernelle, non pas abligaton, Fement la Rome telle quelle existe, mais tlle qui la tesent dans ‘toute-sa eacophonie, Uke refléte, — et le désordre du « Livres, oi les potmes les plus Une wie celle qu'elle est ressentie, rendue par les moyens abstrats de Ie structure poétique, par Vimbrication des textes entre eux er le jeu des styles & Vintérieur des textes. Les lignes directrices ne se decou ‘ent qu'une fois Ia lecture achevée, comme ce nest qua ln fin done we guion peut vraiment en defini sa ligne directice, et cette lige, Ue fis ouvert, monte vente puree ee eee ‘ic n'y entrent pas, et restent ainsi, en tant que tels, sans besoin d'enties dans un systtme, Et dans le «Livre» de Casulle, comme pour compliquer encore notre lecture, les points de repire eux-mémes sont disperses, Vamour Pour Lesbie finit (aw potme XI) avant de commencer (au potme Ll), comme si nous avions affaire 3 des images sauvées dun cataclysme, (08 trouve une jambe de Venus, un morceau de Tare d'Apollon, et puis tun bras de Vénus, et puis tel ou tel fragment qui n'est pas stusble 16 pede vieille Galleon pects fie dans le ‘Se cur de o'y secouver, i ui de finer ln mosatgue, de chercher ‘Score cet enchevétrement ian ordee plus profond peutéire, mine pique, le reset le atin, le plos popuaie et le plus savant, SSE pttlogiave le plus etree), yajourent les noms, S Teliinague, et ce nom lati, Dyrrachium (pom grec lainisé: Slag’ de fat, Cent une ville de prostituges, ob tous Tes marns ‘Méditerranée font escale. Mais attention, ce ‘bouge n'est pas .. il est pontique, et rien £ ‘ce mot nous raméne & Lucréce ee FEAR ce tout cela 4 ln fois, Toute cette carophonie ren- EE, Tharmonie da vers, Dans Part du pote “iin, cest fe chane qui donne Beauté: faudzait que ta me parles, ‘Mon Flavius, i ‘Tu ne pourrais te tai si ta [Ne manquait ni de charme ni de gce, ‘Mais tu aimes je ne sais quelle pote ‘Epuisée, — tu as bonte de le dite Parle, — et ti comme celle que ts aimes, ‘Que fe charme du chant vous porte au ciel (1,135 1617) Ges: beam pe ge ee gem. Tele pte “exte parole, tous les Césars du monde, méme sls sont Jes = Sea bie et de la mort, tous, ils ne méritent que cela ‘Je ne meuts pas, César, de Venvie de chercher A te pire, "Reste tout blane of tout nei, je n'ai que faire de soi. ccm) ennui, Ceat que cette haute indifference n'est possible que dans 1 A qui done le donner, ce petit lire Tout nouveau, policé de pierre ponce ? — A toi seal, Cornélias, qui semblais prendre “Mes petits musements pour quelque chose Déjé lorsque tu vins, premier & Rome, Dérouler fous les temps en trois volumes Audaciens ot savants et durs a faire. Daigne donc Veccepter, ce tendre livre, ‘Quoi qu'il valle... Maitresse, chaste vierge, ' averse les sdcles aussi jeune, 0 ‘Mon poussin, seule joie de mon amante, le cus ous sur aol, Er, apotant ton bec du bout de Vonple, File excite Tardeur de tes morsures, — "Eee bale amour nie, oit trouver en ce teste badinage {Un plaisir gui repos la souffrance lun amour gu fai ise et la consume; ‘Que ne poise avec tof jouer comme elle, + Oubler les tourments et la trstese Ibis Cala mver us cher que pour I cache ion pote dan Sh eintre souvry, longtemps ie Oe ee eels eae ng leuts seins rutstelants apparurent. Tors amnocr pout Thétis agen Pegs dese amme, [ore Thetis ne méprisa point yaaéaée des homes, Tors, Thétis fur une & Belge parle Dre luiméne. Grvour qui vies fe jour aux temps trop heurenx de ces stele, ‘Fe vout salu, heros, descendance des dicus, bonne Devos métes, salar b nouveau — = aivcert vous, est vous que mon chant invegue encore [Br surout toi sans épal apres Theureuse alliance, Fore dela Thesaley Plc, gui Jupiter en personne, Oh le pete des deus, a oe Fabjet de sa flame. Bpeze tox qu Curlgnt Theis, Nein si belle? Estee to que Tethys offi a pestefille, Called vil Octan dont les mers entourent le monde? ‘Des qua terme cons ativent les jors done attente Bat ¢ penibe le soi voit vei & lui chague ville De Thess, une foule tiante empli sa demeure, — ous lui apportent leurs dons la joie eelaiant lars visages Tis abandonnent Sevres, ls quittent Tempé de Pauotde, Taisen les tots de Crannon, les mars prtegé de Larise, Tis eoureat tous Pharsle, empl les maisons de Pharsle. — los de champs caltves, le cou des ule se repose, ‘Plus de hoyatyrecourbes soignant lavigne tomate, ‘lus de tauteaux gut dun soe acéréretournent la glbe, Plus démondcurs dont la seepeenleve sux arbres leur ombre, Etles artes sont abandonnées ila ruile agueuse. Mais lt demeure royal, jusgu’au fond de ses caves, ‘Balle, opulente d'argent, et sus For eayongantéxinclle. Sey ges ae a te le! or, — out le meso royal oui le plas de lomite Quant hla couche divine, elle est dresaée en plein centre Bela demeure, ore des défenses de I'Inde,couverte Dian vole pourpre teint du rose d'un coquilage. art ¢ montré sur ce voile en formes multicolores Tes exploits des hétos, les lointaines images des hommes ; Gar, des rivages de Dia ob claque la vague, Ariane Voit disparaitre Thésée le fuyard dans sa barque rapide Fz, supportane en son cceur la folie sux ares sauvages, Elle veat eroire encor que ses yeux trop lucides la trompent, Elle qui, juste sortie d'un songe menteur, se découvre, nfortunée, toute seule, lise sur la gréve déserte, ‘Quand le eane homme gui fit, oublieus, frappe l'eau de ses rames ‘Te abandonne aux vents des tempétes ses vaines promesses, Lai que enfant de Minos, debour dans les algues, regatde, ive tH : i ‘Crest tout demigrement quill a quitté les flor, Ee, sur ce lac limpide, il se epose enfin. Car rout cela n'est plus: dans sa retraite calme, Tvl pe yeu conser 3 Jumeny Castor, 2 to, jumeau de ce Castor. Jamais il n'a dé faire un voeu aux deux des rives5 — v ‘Vivons donc, me Lesbie, aimons, te dis-e) — Que les voix des vieilards les plus austeres ‘Nous dérangent autant que vent gui passe, Le soleil peut moarir, sil doit renaftre, — Nous, que meure, une fois, notre étincelle, [Nous avons i dormir la nuit des sitles, Donnemoi cent baisers, et mille ensuite, Et un autre miller, et puis cent autres, Ft encore un mile, et cent encore, ™ Dour qua force d'accumuler les mille ‘Pour nous-inémes s'embrouille leur décompte ‘Et qu'un homme méchant ne nous jelouse ‘Accnnaltre le nombre des baisers. MI Mon Flavius, i Saudrait que tu me pasles, ‘Tu ne pourras te tae sta belle [Ne mangust ai de charme ni de gece, ‘Mais tu ames je be sas quelle pute “Epuisée, — was hone de le dite, (Carta couche, pourtane muete, alfirme {Que tes uits'9e sont guere mits de vewe, Emnbaumée de guislandes, ils ears, Et aus! ces cousins, Pun comme autre Hevass, et la gringante bougeotte ‘Dee lit dslogué qi tremble et brale est en vain que tu caches tes débauches lea une le ene ans soc joyeuses et noctrmes? + fins done, que eo sis oa noni plaindre, Parle, — et tol comme celle que tu aimes, Que fe charme da chant vous porte ax cil, vit Tu demandes combien de ts baisers ‘Me seraient suffisants et plus encore. ‘Penge alors, ma Lesbie, aux grains de sable Parfumés par la terre de Cyrene "De Poracle brlant de Jupiter ‘Alla tombe seerée du views Batts, ense aux astres qui fixent en silence Les amours fugitives des mortels; est autant de baisers qui doivent mre, ™ Paavre fou, suffisants et plus encore Pour que les curicus, méchantes langues, [Ne nous jettent un sort sls les dénombrent. var Catulle, malhenrenx, mets fin aux folies; ‘Ce que ta vois mou, eomprends que c'est mort. Jaci bsilleient pour toi des astres limpides ‘Quand ta eourais ob te menait une belle * Almée comme nulle autre amante en les sicles. ‘Alors, vos jeux étaient joyeu, innombrables Ee tu voulais ce qu'elle aussi désinac; ‘Vrsiment,brillaient pout toi des astres limpides, Mais ces fini; — arréte aussi, me faible, "Ne pours pls cll qu ft, vis moin te * reprends oi un peu, Supporte, tens ferme, Adies, amie; — tu vois, Catulle tent ferme, De te priera plus quand tu le refuses, ‘Mais toi tu pleureras sil ne timplore. ® Malheur sur toi, putain ! La vie qu'il te reste Qui done Papprochera? A qui vas-ta plaire? ‘Qui maintenant simer? A qui se donner? ‘Qui embrasser ? Er mordiller quellesIovres? ‘Mais toi, Catulle, cu supportes, —tiens ferme, Sy tu ta tt att 5 ing Belen otrirmmaiars ‘lus proche entre trois cent ‘Tu reviens Vincliner a tes pénates, (Chez tes frées chétis, ta vieille mére, Tu reviens, sain et sauf...Cest une féte! ‘Ta viendts me charmer par lHibétie, Ses nations, lear histoire, lears coutumes Et je tembrassera, enfin, sans trive, Sur le cou, sur les yeux et sur les Ievees.. Qui des hommes heureux pourrait se dire lus heureux et plus gai que ton Catulle? - ‘Mon Varus, m'ayant vu bier des heures ‘Au Forum, m'emmeng chez ses emours, Une pate gu’ voir une seconde Je trouvai ni sans grice ni sans charme, Nous parlimes de mille et mille choses ‘Tout de suit, et entre antes, des dernitres Plaies de la Bithynie, — s'en remetelle? Y avaisje gagné quelque vichesse? Je éponds ce qui est que pas un homme, ™ Le préteur en premier ou les cohortes, $n event pls foun en hus Sortout ceux qui servaient une roulure De préteur se fichant de sa cohorte. Bien gue he Ee “Disentils «quelque chose de typique: camer hob le pls benrevedewat In bele bide: — Cros Pollion, ‘Ton cadet, qui est prét a rendre au triple Cog eo satiine: ce jee homme Sse ut fe bon gor, les fares bonnes. 4 Ainsi done, viens me rendre ma servictte Gh prens garde A ois eens déeaylabes Co Bestpas se valeur oi mates, Cer eS comme un gage a Macey, Un tissu d’Hibérie, de Sétabis, sr eadeau de mon tere Véranis Et de mon Fabullus : je l'aime comme ‘Febullus et mon tendre Véranius. XU ‘To feras chez Catulle, Fabullus, Un festin, si les dieax sont favorables Ee i tu nous aménes de quoi faire Ce festin, — une fille boussante, "De Fesprit et du vin et cous les Rites Si tu ptends tout cela, gracieux jeune homme, ‘Tu feras un festin puisaue les toiles Dianne esse dan a bors voErie pos cep fe los amable ‘Des eadeaux un parfum que mon amante ‘rez de Venus e\Cupidon fy prieras que les deux, mon Fabullus, ‘Te transforment en nez & ces essences. xiv Sois heureux que je time plus que tout, ‘Mon Calvus, — un eadeau de cette espe ‘Vaudrait bien une haine vatinienne. Mas efi, quae alt, gate die "Pour péir sous les coups de ant oe Qui fenvoie un el tas desc ‘pourtant ce cadeau nouveau et sage "es venu de Salla le Pédagogue, Je me tas: quelle digne recompense ‘Nras-tu pas dbtenue pour tes discours! Quel ffreux, quel horible petit livre! Boas des tom Calle ur que juste le jour des Sarurnales, "Le ph fare des ours, i eure net, Non, farceur, gare, gare & ma vengeance! Dis Paurore, je cours chez Jes libraires Raver es Casi es Sffenas ‘tres poisons qui s'yentassent Pour te rendre supplice pour supplice. Quant a vous, dicta, fayez, et vite, ‘Retourner aus bas-fonds qui sont les vétres, ‘Détestables pottes, plaie du sitle. XIV bis ‘Si jamais, par hasard, de mes sottises Vous étiez les lectears, et si vos paumes [Ne rembleen de nous prendre sous ler gue. ‘Alin, daigne entendre ma requéte \Vertucuse pour moi et mes amours: Si jamais tu souhaita au fond de ime (Que ce jeune garson prospére verge, * Garde sa verta aus itace, Ps cause du peuple — qu’aije crindze De ceux qui sur les places vont et viennent, ceupés tout enters & leurs affaires ? — ‘Mais & cause de toi et de ton membre “*Hanemi des garcons maa ou sage. Geluila, quand tu veux, ob bon te semble, Dresele fairies pour dates ‘s.ce pas? — Ma requéte est vertuuse Si, distinc, folie, foiense, aveuple, Te poussit,selérat, de ruse en rose A oardir contre nous ce sale crime, 1 — que tan sort sera terrible... — Par la porte béante de tes cusses (On verra vengouffrerriforts et mages. XVI Je vous bsise, pain, je vous transperce, ‘Avrdiys le ped, Furs la pute! Pour des vers dias, top es, cause de somber dan fs debe. " son corps, le pote peux ext chaste Mas dns peti vers ce ne ae is afore du piquant et de la (Que sls sone dias ee pe © Supple erré ane adultes en Geis. ; Sil elle encore les dis * Phage aye aa ae ‘Qui ne peavene bouge leurs sin top fours, Me titer defllene sje pare ‘De millers de bases dant mes potmes Je voes bis, puta, je vous teansperce! xv Colonie qu voudeas jouer sur le pont ui et, ‘a septs ond, ey aut, mig teas que ls janbes Malarotes d'un male pont dot les ances seserent Nepreltrent dormir su eur da profood mareage? + Que fe vrs sient comblés enfin, gan beau pont le remplace OB pura exer i et jung x Petes gu dase Montremoi, Colonie, pourtan, un spectacle pls dle. est um conctoyen girl fut queda pont on renvese Parla set pr les talons juan fond dea fange, 2° AFendeot of ton lc infect vest sue vase putate, i ton tte et profond mari est un good iid. Gest le plus demure de toy n'a pes la cervelle De enfant ois endoreheroé dans es bras de son ze Clee epous dune file tend au plus vert de son Sg "Une lle plus tende encor quien cheyrea tout frag, url faudritproteger pls fort que ls grapes nowaudes, Mai oil aie cutis partout, ct le bougre sen fice, sends doucement au it, comme on aulnevenfonce Dans ia ose, abatta au pel pa la bache ligne, = Insensble qui est, czyant quill est seul en ce monde, Gomme un triste imbecile, sound, aveuglant de fete, ; [Ne wachant méme pls son nom, méme pus sil existe, Cet done li que je veve jeter stn tater, re btcke, Pour qui laise d'un coop, enfin, s orp inbecle, "Se cervelle aloud, au fond dea fange pest, (Comme dans un boubier, a mle son pe de frre. xvar Fe soma nnn i Fie, Prie, Comme un stele wet cher ti, 3 Lanprague et Prise, Tei le pls vénéré des dcx dans les vlles qui borden Lfelispont, oi Tes lites sont les menses ds ules. XIX ‘Aurélius, emperear des vente vides, ‘De tous cous @aujourd’hu, de ceux qui furent ‘Dans les sicles, de ceux qui sont & naire, ‘Tu désires baiser celui que jaime, «Au prand jour, to Vincrustes, ta tasmuses ‘Aves hi et tu tentes mille choses, — ‘Sans succes. Tas beau poser tes pitaes, Je suis Ia avant toi, et je le base. Passe encot | — mais ton ventre tie {Laiseele de toiraéme, cest plus noble {Que le lasser de force, cour baisé. [XX - XX] XXIT ‘Varus, ce Saffenus, ce bon camarsde, Cet homme spirit, galant, plein de charme ‘Est bien cel qul fait des vers In pelle. Je eros quill en dénombre presae dix mille, *Copiés non pas sur palimpseste ordinaire ‘Ms sur du parchemin royal: livres vierges ombilies noavenux et courroies dé POURPES, Eegalisés au plomb, ila pierre ponce. Er quand tu is cela, ce sage adorable, © Ge Sulfemus te semble un trayeur de chévres ‘Ou un casseur de pierres tant cest hort Oe donc, qu’en dirons-nous? — Cet homme si drSle (Qui saveit fire rire mieux que personne ‘Devient plus rastre que le rastre bowseux 1 Sat gui veut geri et Cest ce méme homme Oui nvest heurewx que lorsqu'l fat ses potmes, ‘Pant i et fer de li et tant il sadmie. ‘Alnsi, chacun s'abuse, et en tout le monde Se ciche un Suffers poor une quelcongue Mani. Chacan regoit st part de mensonse, ‘Mais qui voit sa besace sur ses épaules? Efe. cower, bweg ma BE rmaR He “ ANKE mr 7 i ———ry Xxx oi Fro tn eve ot ns cae, Punaises, staf, sans arignees, Ta posstes ton pce et tm martse Dont les dents peuvent fendre les caillasses, “Hersh benno ie Bie wous vous porter mic none, iacrant sans probleme, san tien eraindres Arie le ote asec "Niles erimes nile poison pe Niles autres dangers de toutes sortes, Erne ly ey acre que tut ce ui ext plas see eacoe, Geite a fri au sole ti aioe "Nest pas bieabeureas et bien} Lake? Ec jamals de sear ou de alive Sere ee: out est propre, — et us plus propre, cess, Carton cle plus net rune aie "Tu ne chies que di fois pur an, des choses, Pius slides qu piers que fess ‘Tu pourrais malaxer pendant des heures ‘Sans jamais ea Te bout de l'ongle. [Ne meprise done pas ces avantagee *Jeraure, ives un hereon hn : Quant aux cent mile pices que ti chetches, Oublie-les, tu es bienhoureux sans elles. XxxIV Javentus, fleur supréme de jouvence, Drentre routes les mortes, les vivantes Erles fleurs de jouvence encore & naitre, Je préfére que ts le fases riche, *Ce Midas sans esclave et sans cassette, ‘Er que tu lui défendes ses earcstes, xt son charme?...» dis-tu, Il un charme, Gertes, mais sans eselave et sans cassette, Bouche-toi les oreiles, laisse dire, “Lest bien sans esclave et sans cassette xxv ‘Thallas, roulure molle plus qu'un poil de laperette, Que la légire plume doi, 1a burbe adolescente, Te languissant phallus dy views, Parachnéenne tole, Thal pte re uel gan vant es anes *Lorsque Tne 'a montré les thermes qui sommellent, ‘Rends:moi ce que ts mas volé, ma belle cape helline, ‘Mes broderies thyniennes et mon fin mouchois hibére, Tu les étales, imbécile, comme un legs d'ancetres. Allez, décole-toi cela des ongles, viens le rendre Pour que tes flancs de laine et tes menoties mollassonnes [Ne brent sous la honte si, vengeur, je les flagelle Et pour que comme une petite voile tu ne tangues, Sarpris un jour au lazge par un vent levant les vagues XXVI Fru, votre ton doe fue Fe [Non aux souffles puissants de lApheliote, ‘De Borde, de I’Auster, du Favonius, ‘Mais b cent vingtsepr mille dThypothqy Crest un vent de ruine pestilente. XXXVI Jeane esclave gui verse un viewx Falerne, ‘Que je boive Pivresse plus amére. Postumia, notre reine, me Vordonne, Qui s'envine encor plus que livre grappe. Vous, fayea de nos coupes, ondes fades (Ob le vin se corrompt, fuyer chez "homme Sage, Nows, nous vivons du pur Bacchus. XXxVoI Compagnons de Pison, eshorte vide, ‘Vos bagages congtus sur les épaules, Fabulks et mon tendre Véranius, Tout va bien? Avez-vous eu votre compre "De famine et de gel chez Vauire brute? [NYaurlez-vous @ inscrre que des pertes 7 v En profit, comme moi qui ai da suivre ‘Mon préteur et rentrer léger de bourse ?- 6, Memnmius, lentement et ta gute, w Nicje pan oppo pout ge Mase wis que vou et dans le se Qui vous ure.» Checes des amis nobles! Quant & vous, que les dieux et les déesses “Yous mauiest, opprobres de non pee XXIX ui peu evs, cla, ui peut le suppor, ‘Aimbins détre tin ooetegloton ex pervert, ise Mamutra poids ce gue posédlent Ta Gaule Chevelueet toute es Bretagne? “Rosh eo oc Tate, césormai, superbe et fegorgeant, 1 vente prlscr dans toutes nos res Comme un pigeon tout blanc ou comme un Adonis? Roulure Romulus, peut le vit cela? w Tutstes dane quo oucatgloton et pervert Senate pour ela, ong e chnuve ce, Que tu as débarqué dans Pile au bout du monde, Pour que ta Verge, lagu force de bse vale encor ls cents ou quate cess milion ? “Ques, hon dno pene ‘veil qae peu mange, n'wel gue pes Te dllapidé les biens de ses parents Ao ros mi da Pot; as oe, ile FHibee le Tage aux Hots dors, "feria Gale et toes les Brtappest TB yous ke protege, ct Eee ul nest bon Quis dévorer les ptrimoines les pls vstes? Sersive por cel 6 toutpuisans de Rowe, Beaupre et gende, que vous démolissr tout? Xxx Alfénus, sans mémoire et infidale aux compagnons constants, ‘Nras-t plus de pieié, monstre, aujourd hui, pour ton petit ami? Aujourd’hui, ta poutrais m‘abandonner et me trahir, menteur? Mais les dieux n’aiment pas que les mortels sombrent dans Vimpiéeé, 7 Ge dont toi tu nas cure en me lnissant dans mon malheut, tout sel. ear soe les nortls se fierontils? Onl, que deviendrone Is? XXXI ‘Bijou de toutes les presquiiles, de toutes {Las iles maintenes pat 'onde immobile (Gu dechainge, par l'un ou l'autre Nepusne, ‘Sirmaio, comme 8 te voir ma joie est «Alors que la Thynie me semble toujours ‘Autous de moi quand je Cadmixe sans crsint. ‘hh quelle jie quand les soucis se dssipent, ‘Quand Pame malmende par Vintermina! Chemin dépose sa doulear prés da Tare Fr dane le lit de ses ancétres s'apaise. ‘Veil Punique réconfort des souffrances. Sinmio, eee sae, accuelle ton maltre, Zitele, 6 lac aux ondes lydiennes, Rez les Rites, qui peuplez ma demenre, Xxx Jaimerais, toute douce Kpsithill, Mes charmantes joissances, mes delies, u's mid cu mites dans ta chambre. Ee i tu m'y invites, sois gentile, Ne mets pas le loquet contre la porte, ‘Nresuaie pas de sortir avant que etre Brattends, bien au calme, dans ta chambre, reve ete foutve neuf fois de suit. Mais alors, que ce sit instant méme, *" Car, repus feposé, la pase pene, Je eanspetce dja unique et expe. XXXIT © meilleur des cambrioleurs de thermes, Vibennis, tt, goin, fis evide (Pus la desire du pire se macule, lus le cal de son fils implore verge), * Paster done jusques aux maudites rives Deexil, pu seer i ‘Avs rapines gua pleuses Pisce vote kb tse XXXIV Nous, Diane nous garde en foi, Jeunes viergs et pars gargons, — Jeunes vierges et Pars gars, Que l'on chante Diane. *Latonienne, toi, du Tres Haut Jupiter la Trts-Haute enfant, olivier de Détos a vu Les douleurs de te méne. Tu domines ainsi les monts Bt les antes les plus seerets Et les bois au feuillage vert ‘Fe les sourees qui sonnent. En Lucine-Junon te prie ‘Chaque mére en douleur d’enfant, © maitresse des carrefours, eee Et cest toi qui déploie l'année, Osea borer epee * ‘De maissons opulentes. Quelque nom qu'il te pais aves, Comune ds le début des temps, ‘Tens la race de Romulas ‘Sous ts gre prospse. XxxV ‘A mon tendre potte, au camarade, Va, potme, va dire & Céiins {Qui arrive & Vérone ct lisse Céme, Ses romparts et les ives de son lac; — “Je fauil conmasse quelgues eves De Tami qui nous est tous deux si proche, ‘Biasi done, sil ext sage, qu'il se bite, ‘Quand bien méme Famante, sur le seul, Se jetane a son cov, Pembrasse et pleute, “Te supple de ester, attendre encore, — Gor la bell, en exire ceux qui savent, itd’un amour insupporcabl ar, depuis qu'il a fa Jes premiers vers Sur ie temple au Dindyme, a pauvreste ss Bp rongee jusgu’aux moelics par les flames. Je rescuse,fillete plus savante Gue la maze sapphique, — Céiins Sera grand en louant la Mire Grande. XXXVI ‘Volusins Pannaliste, Homése en merde, Realise ce veru de mon amante. ‘Crest un vu qu'elle fir Cupidon Ee Vénus: si je peu V'imer encore, Si artéte mes elfroyables iambes, ‘Patmi tous les mauvais pottes, elle {a prend un comme offrande au. diew qui boite Pour guil brile au milieu du bois néfaste. ‘Voila bien ce que la vilsne fille 1» Yeut ffir dans la grice de son rire. (O, créée par la mer aox mille teintes, Habitante de Golges, de la tiche Tale et de Gnide, s fertile in roseaux, et d’Ancbne et d’Amathonte '= Ft du bouge pontique, Dyzrachium, [Realise ce woro et prends en garde ‘il ne manque de charme ni de gre. Quant 3 toi, dics, an feu, et vite, Paysan empétré de 2) Yolusius Panpaliste, Homére en merde. ES eee i ui a il De vous: Erei sa Eofant dB Toi, ieee meh ba ke peree iil XXXVI ‘Taverne a putes et vous autres, tas terme De frézes gui polluent Castor et Pollux, ‘Vous croyez-vous les seals aux verges solides, ‘Les seuls ayant licence pleine de foutre Ta moindee fille quand les boucs, est les autres? Er si vous étes 18, siggeant a la file, ‘Deas cents ou plus, me croyezvous incapable ‘De vous baiser, deux cents erétins, sur vos sites ? “Mais ei! Ex jirais bien graver sur la porte Ge que je pense, moi, de votre taverne Car cette belle quia fui mon étreinte, ‘Aimée comme lle autre amante en les siteles, Pour qui j'ai tant livré d’ardentes batalles, STasseat ici, Et vous V'aimez, tous ensemble, “"Todignement refaits tout braves, tout riches, ‘Roulures minuscules des rues ércites, Er toi surtout, le bon premier des hirsutes, ‘Enfant de la Celtibérie lapinite, ‘Toi, Egnatis, fameux par ta barbe opaque Et par tes dents frottées d'urine hibérique. XXXVHL Ton Catulle va mal, Comnificius, IL va mal, par Hercule, il peine, il souffre, hase joa, eat neue a ls grave foi — portant, c'est si simple, si facile —, “faze dit un seal mot gu me console? Je ten veux. Tu méprises mes souffrances ?... Un seul mot suffirait qui me console, lus couchant que les pleurs de Simonide. XXXIX Avec ses dents si blanches, notre Fgnatius ‘Ne fait que rire: au tribunal, quand 0s lames Rouiseelleat sous la fougue d'un orateur, Tilt; quand une méze pleare au bicher Dyan fils unique, un digne fils, route seule: Take Ob que ce soit, poor cout, quoi qu'il fesse, 10 eu étais romain, sabin, iburtia, ‘Furusque obese ou ombrien éoonome (Ou lavinien broszé aux dents impeccables Dgja, je ne pours Pujogue sen n'est plas béte qu'un rire ete. ‘Mais tues celubore: en Celtbéti (On garde ce qu’on a pissé aux aurores Bron sen frotte dentition et gencives 5 sy fon eopclus que plus rs dents éincellent Plus bu affirmes que tu bois de l'srine. xL ‘Quelle force maligne, Ravidus, Fa pousse tétedbéche dans mes iambes? ‘Boece un dieu invogue 21a égése {Oui Pexcite A chercher ces folles noises? Que veucta? Devenir, enfin, cbr? ‘Que ton nom reste aux Revzes de la foule? ee ree Supporte en les siécles ton supplice Si nu vous Gee aimé par mes ADOUTS, xu Aména, la roulure faite fille, i i mille ps XU De partout, plies, ons, tant gue vous tes, tous, aeoures tan qe vous ten, Seronsnot es outs de ee pte Gute ct ese deme rene “Vos teeter» Serate supportable? Quon lassie, quon hue q'en seam! Rea otcer = Cat i ps we mines, go trots plus chguattes Ele rie on drain chien de Gal "Quon FEneore, gun hk, gon eae Sal pre! Vos rene nes ablewee TRendvles nous, sale pute, nos alee» Toten ola nt, Et nimporte dont ase de pls sla! "Mais, courage on rede pes bel; Sion dey ftom noe sa goes cane pase nu ges = ‘ous ensemble cons dans ss el Sale pre vos rendie novels! * Rendsleenoon, sal ts os bles» esi Hee corde mate Bona Changcons de syste, deat, [Nous aurony et posible as de chance ‘Blanche e pre bene cds nos tables xu Salut, belle privée d’un nez le, Rees eo, 3 et égulit fee. cae Ee de un peu de grace, ” “Bonne am de escroe amant de Jules, Et.cest toi qu’en Province ils trouvent belle? Gest a toi gu’ils comparent ma Lesbie? 6, douleur de ce site sans sagesse. XLV (© mon domaine tiburtin ow sabin (Car tues tiburtin pour ceux gui désirent Flatter Catulle, mais tous cet qui sacharnent Ale pours cen que bin, is tin, je prefer, *Entin, sabin, non — ‘Que ce séjour non loin da bruit de la Vile Nfside 3 repouseer la toux malheureuse Qulun ventre convoiteus svar obrenae ‘enilammer pour les splendidesrpailles +" Que espera en mlinvitant chez Sestis, Tai lu son vénéneux discours sans nuances ‘Pour débouter Antivs dans une requéte Exune toux terible ec une migraine [MVone woruré si bien que, fuyant de Rome, ‘da chercher chez ¢oi repos et remede. Regois sins! les mille grees run maltre (Que tu n'a pas voulu punis de sa fate Et je veux bien ie eis es néfstes Quasi, geo tie ‘Quand je connais defi son live exéerable, XLV Septimius, étouffant sa tendre Acmé Sar son cweur, lui répete: — « Aemé, mon ime, Sil est faux que l'amour qui fait gue f’sime Sera plus dévorant chaque seconde * Que la Parque m'accorde sur la tezze, oc fe eee en iby 0 mi en nde le lion aux yeux plauques m'assessine!» EeTAmou, qu svat owe poche, Pour montrer quil approuve, tousse 2 droite, ‘Er Acme en tournant un peu la ete Pour baiser de ses douces Ibvres pourpres Les deox yeux pleins Wivresse du jeune homme, Lai répond: — « Septimins, ma vie en suete, Vénérons le seul maitre véritable, Aussi vrai que Ia flamme est plus ardente ‘Qui pour toi fait brler mes tendres moelles.» EtTAmous, qui avait toussé 8 gauche, Pour montrer quil approuve, fousse & droite. “Maintenant, commencées sous cet auspice, ™ Leurs amours mutuelles sont prosperes. ‘Aemé seule ext plus chere a Septimus, Le pauvret, que Palmyre et les Bretagnes ; Septimius, 9 Ini seul, fat pour Acmé ‘Les desis et les joies de Vexistence. Pourraiton découvrir un jour deux ees los heureax, et Vénus plus favorable? ‘non, pas moi, — Sestius, qui m'invite ul sree BERRONK o EERE QELARO Qsrsee XLVI Le printemps rend dé les jours plus titdes, La folie de hiver dij se calme, Ta douceur du Zépbyr la rend muette. Lasse au Join a Phrygie, Catulle, laisse * La fertile Nicée oi: Yon étouffe, Les edltbrescités d’Asie «'appellent. Time tremble deja, révant derrances Tr, joyeuses, les jambes s'affermissent, Adieu donc, compagnons, aimable foule, — " Emportés vers le large tous ensemble, Nos chemins se séparent au retour. XLVI Socraton et Porcius les deux mains guuches Belo, hime ls de ae est pour vous que Pape pour la Bile: ton tenes Veomioe? ; 4 jour, vous vous gaverie deft Eelatantes?Jetés dans les rucles, ‘Mes amis mendiraent qu'on les invite XLVI Que les diewx me permettent, Juventius, De tosjours embrasser tes yeux de mie, ‘Jy mettrais des baisers par cents et mille Sans pouvoir m'assouvir une seconde, * Meme si leurs récolees sont plas riches Que les plaines dorées de bis arides. XLIX Noble, oxatorissime fils de Rome, Chez les morts, les vivants, Marcus Tullio, Ec les thétoriqueurs encore & nace, ‘Ton Catulle te rend des tas de grices, * Lui, le plus méprisable des poetes...— ‘Tout aussi méprisble, ce pote, Que tu es Vavocat le plus louse Es Licinius, pour passer des henres creuses, Nous nos somes it su mes ables és dan Ja gre qui simpose: ‘Lun pour Pautte nous éerivions de tendres ° Petits vers dans un métre puis dans Pautre, Rendant (éte pour fete au vin, aux rirs ‘Mais fen suis resort, mon Licinius, Si brillant de ta verve et de ton charme ‘Que, perdant le manger avec Ie boire, Le paisble sommeil ne put me ‘Tant je gesticalais dans mon deli Indomptable et avide de Vaurore Pour parler et diner encore ensemble. Ey, combien que, perelu de courbatures, 2 Mort ou presaue, je gise dans ma couche, Je Fai fait, tendre free, o poéme Pour que tu compatisses & mes peines. [Ne joue pas au bravache, prends bien garde Diéoutce mes prites pour que Vie *Rhamnusienne,effrayante, ne te frappe. “Elle ville: eaves elle, pas offense. uw I me semble vi, cet homme, Lal plat aux dic le surpass née, (Quand ite fat face le repade Ee ql vécoute * Rite, ome tendte, ce qui me broslle, Malbeore, esprit; — que je 'aperoive, re esi, dane ose ™Diun beusier malin, — mes eympans bourdonnent Jusqu’au fond du exine, mes deux lamitres ‘Woient les tentbres. Le repos, Catulle, fera ta perte, Le repos Pens te sent te cmb, "Le repos a mué tant de princes, tant de Villes heareuses, ur Eh bien, Catulle, meurs, pourquoi demeures-tu? Nonius, premier des juges, ni, le scrofcleux ‘Br Vatinius, qui jure par son consulat! ‘Eb bien, Catulle, meurs, pourquoi demeures-tu? a ‘Jia bien vi du quidam de Paccitoire ‘Qui, a peine Calvus, en vrai prodige, Conelosit ses diatribes vatiniennes, S'éeria en levant les bras au ciel: + 4Ceest qu'il cause, grands dieus, le petit bout.» uv Chez Othoa, cest la téte miniature Elles cusses d'Hirivs puant Ia bouse, Ee les pees de Libon, subtils et rendres, Sinon tout, qui devraient vous faire honte, * Toi et ton repliteé de Futicius Fiche-toi de nouveau contre mes iambes ‘Tout candides, unique chef de guerre. Lv Sil te plat, si cela ne Cimportune, ‘Montresmoi oi se cachent tes téndbres. Tis couru te chercher au Champ de Mars ‘Ee parmi les librares, et x Cirque, * Be au temple saexé de Jupiter, ‘Ts happé dans Visumense promenade De Pome le Famous les moins files fal vu leurs visages impass ‘Favais beau tappeler& toute force —eCamérius est & moi, mauvaises femmes!» ‘Lone sor un sein na a mis ma paume — «Tite un peu, il se cache dans ces roses.» ‘Ab! vareindse, est un travail dHescule! (Oui, furs ce grand gandien de Crete, Qu Ladas, ou Persée aux pieds gui volent, ‘Transporté par les ales de Pégase Et les blanches cavales de Rhesus Prends les auttes oiseaux aux pieds & plumes Er les soutfles mélés de la tempéte Et faism’en, Camérius, le don ensemble, Tren sezais, néanmoins, dans tous mes membres, ‘Accablé des fatigues innombrables ‘De mes course, ami, 2 te poursuivre, ‘Mais d'oh vient ce dédain qui te dérobe ? * Montre-moi ta cachette, parle, parle Hiardiment, aie confiance en la lamigre, De laizeuses heautés te gardent-elles? Sita langue stenferme dans ta bouche, ‘Tes maneuvres d'amour seront stiles, Car Venus se délecte aox bavardages. ‘Ou vraiment, si tu gardes bouche close, Laisse-mot une part de tes amours. LI ‘Ab, Caton, cette blague était si drole ‘Ex i digne pout toi d'éclats de rite Ris, Caton, toi qui ales ton Catulle; Cette blagie, vraiment, était trop drole. + Pai surpris un gargon trouant sa garce ‘A grands coups, et, pour plaire& la déesse, Trai pereé, tour vigide, ses arrtres. Lyn Is sont fats pour stentendre, ces roulures, ‘Mamurra et César sa belle chauve. Bigre, — l'un a Formies et l'autre & Rome, Crest les mémes souillures mutuelles + Quils transportent ensemble, indébiles, Tnfectés tous les dex, jumeaox nocturnes En débauches, pottes mi A Adulezres glottons Pun plus que Pautre, Concurrents asociés des jeunes fills. Ts sont fits pour s’entendre, ces roulures.

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