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Annexe 5.

Analyse détaillée : évaluation du corpus selon les critères de


Pincemin (1999)

Afin d’estimer la pertinence de ce corpus, nous nous proposons d’appliquer les critères
d’interprétabilité proposés par B. Pincemin (1999)1.

Signifiance

• Pertinence : le corpus est constitué en vue d’une étude déterminée

Rappel : notre objectif est d’explorer conjointement les champs sémantiques des mutations
territoriales et de trouver des clefs conceptuelles de la revitalisation, notamment à travers
ses interactions avec les mots connexes que nous avons décrits ci-devant. Le corpus, à la
fois constitué de références employant le terme de revitalisation et des textes privilégiant
des mots connexes, nous permet de dégager des éléments conceptuels de la revitalisation,
mais également de la définir en négatif, à travers ce qu’elle n’est pas.

Dans cette perspective, le corpus nous paraît pertinent puisqu’il y a cohérence entre celui-
ci et son objectif : analyser la façon dont la revitalisation s’inscrit dans l’espace conceptuel
complexe des mutations territoriales et des actions à l’origine de ces mutations.

• Cohérence : porte sur un objet particulier et non des thèmes indépendants

Malgré la diversité de la littérature abordée qui est souvent constituée de sous-thématiques


ou qui se concentre sur des objets particuliers (industrie, urbain, rural, commerce, quartiers
dégradés, etc.), il existe une réelle articulation des références dans le champ des mutations
territoriales.

Des éléments bien plus périphériques sont cependant présents avec la littérature sur la
revitalisation syndicale, culturelle et linguistique, pour lesquels la dimension territoriale
n’est pas toujours évidente. Cependant, ces références emploient largement le terme de
revitalisation. De même, les références liées à la transition et à la résilience peuvent
éventuellement être considérées comme périphériques en cela qu’elles traitent bien de
dynamiques territoriales, mais qu’elles n’incluent pas toujours la dimension “action”.

⇒ La pertinence et la cohérence du corpus étant plutôt respectées, nous considérons qu’il


répond au critère de signifiance.

Acceptabilité

• Représentativité : une représentation fidèle

Même s’il existe des sous-parties/catégories plus complètes que d’autres dans
l’organisation du corpus, celui-ci balaye largement les concepts pour lesquels nous avons
fait l’hypothèse d’un lien explicatif fort vis-à-vis du terme de revitalisation. Cependant, il

1
PINCEMIN B., 1999, "Construire et utiliser un corpus : le point de vue d’une sémantique textuelle interprétative",
26-36 in: Atelier Corpus et TAL : pour une réflexion méthodologique. Cargèse, TALN.
existe probablement un biais dans la construction du corpus expliqué par les disciplines et
champs d’études respectifs des membres du groupe de recherche ORTEP.

• Régularité : non parasité par des contraintes externes

Certains documents n’ont pas pu être obtenus ou n’ont pas pu être OCRisés. Pour cette
raison, certains chapitres d’ouvrage ont été exclus du corpus. De manière générale, il a été
possible de trouver des références similaires du même auteur mais sous des formats
différents, c’est-à-dire sous forme d’articles de revue ou de working papers pour remplacer
ces chapitres d’ouvrage. Certaines ressources sont demeurées tout à fait inaccessibles,
notamment lorsqu’il s’agit de références qui datent de plusieurs décennies. Pour cette
raison, nos références sont un peu moins complètes pour les années 1980 et 1990.

• Complétude : ampleur et niveau de détail adapté

Peu de références ont été incluses sur les thématiques de la résilience, de la transition et du
déclin, ce qui met à mal la complétude du corpus. À l’exception de ces concepts connexes
particuliers, les références sont suffisamment nombreuses pour mettre en lumière la variété
de leurs champs et objets d’application. Ce panorama ne prétend cependant pas à
l’exhaustivité.

⇒ Si la représentativité, la régularité et la complétude du corpus sont à nuancer, elles


paraissent avoir dépassé un seuil suffisant pour que le critère d’acceptabilité du corpus soit
respecté. Il s’agit probablement du point faible du corpus.

Exploitabilité

• Homogénéité : les textes qui forment le corpus doivent être commensurables

Le corpus est composé à la fois d’articles scientifiques d’une vingtaine ou trentaine de


pages, de rapport de moins de cent pages et de quelques rares thèses de plusieurs centaines
de pages. Ceci introduit un rapport de taille de 1 à 10, ou de 1 à 20. Aucun biais n’apparaît
cependant pendant l’analyse.

• Volume : suffisamment d’éléments sont apportés pour repérer des comportements


significatifs

Le corpus représente 109 références (cf. annexe 4), ce qui paraît être un volume largement
suffisant pour mener notre analyse.

Le corpus répond au critère d’exploitabilité de manière satisfaisante, avec cependant un point


de vigilance concernant l’homogénéité du corpus.

Pour conclure, le corpus présenté répond plutôt bien aux critères de signifiance et
d’exploitabilité tels que présentés par Pincemin (1999). La capacité à répondre au critère
d’acceptabilité est un peu plus problématique puisque la représentativité et la complétude du
corpus sont à nuancer.

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