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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE CONSTANTINE 3 SALAH BOUBNIDER


INSTITUT DE GESTION DES TECHNIQUES URBAINES
« IGTU »

Master Académique
« Gestion des villes »

POLYCOPIE A L’INTENTION DES ETUDIANTS DU MASTER I

« Unité d’Enseignement Méthodologique »

Matière
« Initiation à la recherche »

Elaboré par
Dr. MEBIROUK Hayet
Maitre de Conférences

31/03/2021
Page
2
LUMINAIRE

Le présent cours d’initiation à la recherche destiné à l’ensemble des étudiants de master de


l’Institut de Gestion des Techniques Urbaines (IGTU), Université Constantine 3, se fixe comme
objectif d’initier l’étudiant au processus de la recherche scientifique afin d’acquérir les
techniques indispensables en termes de gestion de la recherche documentaire et de la maitrise
des règles élémentaires de celle-ci. En effet, cet enseignement permettra à l’étudiant d’acquérir
un « esprit scientifique » qui selon G. Bachelard, (1968) combine la curiosité intellectuelle ;
l’esprit critique, le rejet de toute autorité extrascientifique, et enfin l’honnêteté et la sincérité.
Par ailleurs, le cours d’initiation de la recherche permettra à l’étudiant de se familiariser avec les
concepts de base sous-tendant la recherche scientifique et d’acquérir les outils fondamentaux
pour mener à bien sa recherche et son travail de terrain. En conséquence, l’étudiant sera à même
d’élaborer un travail de recherche en respectant les règles et techniques appropriées, en
choisissant un sujet de recherche abordable et maîtrisable, en formulant clairement sa
problématique et en mettant en place une méthode d’analyse la plus appropriée.
.
Il convient ici de rappeler que le support théorique et conceptuel sur lequel repose cet
enseignement est le « Manuel de recherche en sciences sociales » de Luc van Campenhoudt et de
Raymond Quivy (2011 et 2017), méthodique, pratique, rigoureux et très didactique. Ce manuel
(avec ses multiples rééditions : 1988, 2011 et 2017) propose une démarche en sept étapes qui
balisent clairement tout type de recherche scientifique en sciences sociales en la mettant à la
portée de la communauté scientifique.

I
FICHE TECHNIQUE DE LA MATIERE
Volume
Matière Coefficient Crédits Mode d’évaluation
hebdomadaire
Cours et
Travaux Dirigés Examen Continu
1H 30 Mn (confondus) 2 4
1H30Mn 50% 50%

CONTENU DE LA MATIERE D’ENSEIGNEMENT

CHAPITRE I : TECHNIQUE DE PRISES DES NOTES


1. À l’écrit
2. À l’oral

CHAPITRE II : LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


1. Sources et méthodes d'acquisition des connaissances
2. Qu’est-ce que la recherche scientifique.
3. Fonctions de la recherche.
4. Types de recherche

CHAPITRE III : NOTIONS PRELIMINAIRES


1. Notion d’approche
2. Notion de méthode
3. Notion de Technique
4. Notion d’enquête

CHAPITRE VI : LES SEPT ETAPES DE LA DEMARCHE DE LA RECHERCHE


1. La question de départ (QDD)
2. L’exploration
3. La problématique
4. La construction du modèle d’analyse
5. Observation (Travail de terrain)
6. Analyse de l’information
7. Conclusion

II
TABLE DES MATIERES

PREAMBULE…………………………………………………………………………………. I
OBJECTIFS DE L’ENSEIGNEMENT……………………………………………………… II
FICHE TECHNIQUE DE LA MATIERE …………………………………………………… II
CONTENU DE LA MATIERE………………………………………………………….......... III

CHAPITRE I : TECHNIQUE DE PRISES DES NOTES…………………………………… 1


1. Qu’est-ce que la prise des notes ?....................................................................................... 1
2. Pourquoi prendre des notes ?............................................................................................. 1
3. Méthode pour prendre des notes…………………………………………………………. 2
4. Que prendre en notes durant un cours ou un exposé ?........................................................ 4
Bibliographie…………………………………………………………………………… 5

CHAPITRE II : LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE……………………………………… 6


1. Sources et méthodes d'acquisition des connaissances…………………………… 6
2. Qu’est-ce que la recherche scientifique………………………………………….. 7
3. Types de recherche……………………………………………………………….. 8
4. Le travail de recherche en sciences sociale et humaine et ses différents niveaux…8
Bibliographie……………………………………………………………………. 11

CHAPITRE III : NOTIONS PRELIMINAIRES…………………………………………… 12


Introduction…………………………………………………………………… 12
1. Notion de démarche…………………………………………………………….. 12
2. Notion de méthodologie………………………………………………………… 12
3. Notion d’approche………………………………………………………………. 12
4. Notion de méthode…………………………………………………………........ 13
5. Notion de Technique…………………………………………………………… 13
6. Notion d’enquête……………………………………………………………… 14
Bibliographie…………………………………………………………………… 15

CHAPITRE VI : LES SEPT ETAPES DE LA DEMARCHE DE LA RECHERCHE……16


Introduction………………………………………………………………………16
1. La formulation de la question de départ (QDD)……………………………..…18
2. L’exploration……………………………………………………………………..19
1. Les lectures préparatoires……………………………………………… 19
2. Les entretiens exploratoires………………………………………………20
3. La problématique……………………………………………………………… 21
1. Qu'est-ce qu'une problématique?.…………………………………......... 21
2. Comment élaborer une problématique? …………………………………21
3. Les composantes d’une problématique ………………………………….22
4. La structure logique de la problématique……………………………… 23
4. La construction du modèle d’analyse…………………………………………….24
1. La construction des concepts…………………………………………….24
2. Les hypothèses………………………………………………………….. 24
5. Observation (Travail de terrain)………………………………………………… 27
III
1. Objectif de l’observation…………………………………………….. 28
2. Méthodes de recueil d’information…………………………………….. 28
2.1 Méthodes de recueil d’information…………………………. 28
2.2 Les outils méthodologiques d’enquête………………………30

6. L’analyse des informations………………………………………………………35


7. Conclusion………………………………………………………………………..36
Bibliographie…………………………………………………………………… 37

CONCLUSION

IV
CHAPITRE I
TECHNIQUE DE PRISES DES NOTES

1- Qu’est-ce que la prise des notes ?


Étape intermédiaire avant l’écrit (ou l’oral) final, la prise de notes est un outil de transfert
nécessaire pour organiser des idées, transmettre des ordres, décisions, messages, etc. Il s’agit
d’une étape transitoire permettant la réflexion et le recul nécessaire avant toute action (Edition
d’Organisation, 2006).
Noter ne signifie pas recopier intégralement ce qui est dit mais bien pouvoir comprendre et
savoir rédiger. Cette rédaction est une transcription à l’aide d’abréviations, de raccourcis
syntaxiques, de mise en forme, de symboles et procédés substitutifs permettant de suivre la
cadence plus ou moins rapide de la parole de l’intervenant (Fonction publique, version
internet).

Prendre des notes s’avère un exercice difficile puisqu’on fait deux choses à la fois : écouter et
écrire. En outre, il y a un « décalage entre le débit oral moyen qui est de 150 mots à la
minute et le rythme de la rédaction qui est de 27 mots à la minute » (Sève, 2014).
Donc, prendre des notes, c’est savoir sélectionner l'essentiel de l'information reçue, organiser
sa page de notes et présenter celle-ci de façon à pouvoir la réutiliser. La prise de note
s’organise autour de quatre actes : écouter, comprendre, synthétiser et noter. Pour y parvenir,
des règles sont à respecter avant d’utiliser des abréviations.
La rapidité est très présente dans l’acte de noter. Noter l’essentiel rapidement présente un
double objectif. Cet acte consiste d’une part à sélectionner les informations et d’autre part à
les noter en abrégeant l’écriture. Il faut comprendre que l’acte de noter fait partie intégrante de
la vie de l’étudiant, du cadre ou non-cadre. Son application est très large, et concerne de
nombreuses tâches quotidiennes, professionnelles voire même privées (Edition
d’Organisation, 2006) .

2- Pourquoi prendre des notes ?


La prise de note sert à :
a. Conserver une trace écrite d'une intervention orale, d'un cours, ou d'une recherche
personnelle,
b. Noter les informations nécessaires,
c. Favoriser la concentration : dans une conférence, se concentrer sur les notes du
conférencier permettra de mieux se focaliser sur le discours, et oublier les difficultés
liés au débit verbal ou au son de sa voix,
a. Favoriser la compréhension (retenir l'essentiel d'un cours) et la mémorisation des
informations retenues En effet, prendre des notes c’est pallier l’insuffisance de notre
mémoire auditive,
a. Favoriser le stockage des informations utiles et empêcher la mémoire de s’encombrer
de détails inutiles,
b. Constituer une documentation : l’ensemble des notes prises constitue une base de
références fiable, organisée et personnelle pour des travaux variés : exposé, compte-
rendu, dossier, etc.,
c. Développer son esprit d’analyse et de synthèse : la prise de notes oblige à séparer
clairement l’essentiel de l’accessoire et à développer des idées.
d. Gagner du temps (dans une recherche d’informations) (Delord, wordpress).

3- Méthode pour prendre des notes


Certains croient qu’il n’existe pas de méthode valable pour tous. Chacun doit mettre au point
sa propre prise de notes. Une prise de notes est personnelle. Chacun doit réfléchir à la façon la
plus efficace et la plus fiable pour l’élaborer. Cela dépend de ses connaissances et de ses
lacunes (Delord, wordpress).
Cependant avec le développement technologique, des méthodes actives s’imposent. On peut
mentionner à titre d’exemple la méthode PAT (Prise de notes Active et Techniques). Elle
consiste à établir une carte, telle une carte météorologique répondant aux divers besoins du
preneur de notes en fonction des tâches à exécuter, afin de repérer plus facilement les
changements à mettre en œuvre (Edition d’Organisation, 2006).

3-1- La préparation matérielle


Réaliser une prise de notes à partir d’un exposé oral ou d’une lecture, la préparation matérielle
de la prise de notes est la même :

- choisir des feuilles de même format (A4) pour constituer des dossiers avec des
documents de même taille.
- numéroter ou dater chaque feuille dans un coin supérieur avant de l’utiliser en écrivant
de préférence sur le recto des feuilles (voir détail en bas).
- référencer très précisément sa prise de notes : de quoi s’agit-il ? qui s’exprime ? où ?
quand ? (titre de la séquence ; titre de la séance ; notion(s) abordée(s) ; titre des textes
; renvois aux pages du manuel)
- se constituer un code d’abréviations simple, personnel et permanent. Ce code peut
comporter les signes indiqués dans le tableau 1 (Delord, wordpress).

Tableau 1 : Code d’abréviations


+ (plus) ; - (moins) ; ± (plus ou moins) ; = (égal) ; > (supérieur) ; < (inférieur); ∞ (infini) ; ½
Signes mathématiques
(demi, moitié) ; ≠ (différent, opposé) ; ø (ensemble vide, rien, aucun) ; ε (appartient) ; ε
ou(n’appartient
empruntés aux pas) ; //(parallèle); → (conséquence, but) ; ← (cause, moyen) ; ♀ (femme) ; ♂
sciencesetc.
(homme),
bcp. (beaucoup) ; càd (c’est-à-dire) ; cf (se reporter à) ; ĉ (comme) ;
Ct (comment) ; Ccl (conclusion) ; cpdt. (cependant) ; déf (définition)
; ds (dans) ; ex (exemple) ; exo (exercice) ; ê (être) ; gd (grand) ; h
(homme) ; id (idem) ; intro (introduction) ; m (même); ms (mais) ; nb
Abréviations usuelles (nombre) ; nf (neuf) ; pb (problème) ; pdt (pendant) ; p ou pp (page(s))
; qd (quand) ; qq (quelques) ; qqch (quelque chose) ; ss (sans) ; sté
(société) ; tt (tout); vs (opposé à (anglais versus) ; vx (vieux) ; W
(travail).
ext : extérieur / externe ; gvnt. : gouvernement ;
Abréviations in : dans (anglais) ; lgtps. : longtemps ; prod. : produit / production ;
personnelles tjs. : toujours ;
vivt. : vivement ; etc.

-2-
Lettres mises en n : -tion (révn : révolution) ; q : -ique (poétq : poétique) ;
exposant pour abréger t : -ment (dévt : développement)
la fin d’un mot
Φ, θ, ψ, sont fréquemment utilisées comme symboles.
Lettres grecques. (ex. : Φ = philosophie ; θ = théâtre ; ψ = psychologie…)

Source : Delord, wordpress.

3- 2- Autre méthode de disposer ses notes


Il existe une méthode pour une prise de note efficace (pendant le cours)1. La méthode se
concrétise sur une feuille qu’on doit diviser en quatre zones tel que montré par la figure 1 et le
tableau 2.

C B

Figure 1 : Division de la feuille pour une prise de note efficace


Source : Hasty S., 2007, Dionne, 2018

Tableau 2 : Désignation de la division

Section Contenu
Références, Nom du cours, Nom de
A l’enseignant, sujet, date et numéro de
page, etc.
Prises de notes : notes concises et aérées
B (Utiliser des abréviations, listes, flèches,
etc.)
Points clés : mots clés, signes
d’avertissement divers, ou encore
C
questions sur le contenu de la
zone B.
Synthèse , résumé de la page.
D

Source : Hasty S., 2007,

1
Utilisée aux études supérieures, la méthode est appelée « méthode Cornell » .

-3-
3-3- Noter ou surligner
Les deux méthodes permettent de ne conserver que les points importants d’un énoncé, ce qui
fait gagner du temps au moment de la relecture ou de la révision.
Il est conseillé de surligner si l’on possède le livre et si l’on peut le consulter aussi souvent
qu’on le souhaite. Cela permet de visualiser rapidement les points importants traités dans une
page.

Il faut noter que le surlignage n’empêche pas de relire ce qui se trouve entre deux passages
surlignés. Si l’on souhaite retenir puis réutiliser des informations, prendre des notes s’avérera
plus concluant. Prendre des notes est, certes, plus long, mais souvent plus efficace.

4- Que prendre en notes durant un cours ou un exposé ?


Il est difficile de noter les éléments importants d’un exposé en même temps que l’on écoute,
mais il faut être sensible aux intonations du locuteur mettant en relief certains mots ou
expressions. Il faut également repérer les mots clés, les répétitions de mots, les connecteurs
logiques et les transitions.
En somme, ces points ci-dessous sont suivre pour une bonne prise de notes :
- Ne pas noter en intégralité les phrases prononcées ou écrites, mais tenter d’en
saisir, le sens général et les points forts.
- Ne pas noter les remarques adjacentes, les reprises de la même idée, sauf si elles
vous permettent de mieux comprendre.
- La prise de notes dépend également de la situation dans laquelle on se trouve (en
cours, chez soi, un livre devant soi, etc.) et de ce que l’on désire faire de ses notes.
Ainsi elle sera différente si l’on constitue des notes de cours ou des notes de
lecture (Delord, wordpress).

-4-
Bibliographie

- Delord, R., 2020, Fiche Méthodologique - Prendre des notes –


https://pierrickauger.files.wordpress.com/2020/04/prendre-des-notes.pdf
- Dionne, B., (2018), L’essentiel pour réussir ses études, Chenelière Éducation inc.,
Montréal.
- Fonction publique, Technique de prise de notes.
https://concours-fonction-publique.publidia.fr/actualites/pratique/technique-de-prise-
de-notes
- Hasty S., (2007), Une bonne méthode de Prise de notes.
« www.cegepst.qc.ca/wp-content/uploads/2019/07/feuillet_prise_de_notes_0.pdf »
« profjourde.wordpress.com/2007/04/19/une-methode-de-prise-de-notes/ ».
- Sève M., (2014), Prise de notes: sept techniques pour être efficace., L’express.
« lentreprise.lexpress.fr/rh-management/efficacite-personnelle/prise-de-notes-sept-
techniques-pour-etre-efficace_1517941.html »
- Techniques pour prendre des notes vite et bien, Éditions d’Organisation, 2006 ISBN :
2-7081-3428-0

-5-
CHAPITRE II
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

1- Sources et méthodes d'acquisition des connaissances


Les mémoires de Master, les thèses de doctorat, sont des travaux de recherche universitaire,
des études à caractère scientifique, il importe donc, de définir ce qu'est précisément la
recherche scientifique.
Dans son ouvrage intitulé « Méthodologie et guide pratique du mémoire de recherche et de la
thèse de doctorat » N’DA (2006) préconise que pour comprendre cette notion de recherche
scientifique et mieux apprécier sa valeur heuristique, il convient de rappeler les principales
autres sources, moyens ou méthodes d'acquisition des connaissances (Tableau 1) que sont :
- Intuition,
- Expérience personnelle,
- Tradition séculaire,
- déduction ou raisonnement logique.

Tableau 1: Principales sources d’acquisition de connaissances

Différentes Sources Caractéristiques


Forme de connaissance spontanée, de certitude immédiate
sans recours au raisonnement, à l'expérimentation ou à des
Intuition références préalables.
moyen peu satisfaisant pour la recherche universitaire : non
toujours fiable et sujet à l’illusion (fausse perception).
avec ses observations et ses tâtonnements, ses essais et ses
erreurs, est un autre moyen de connaissance.
Expérience
exposée aux erreurs, elle ne peut être considérée en elle-
personnelle
même comme une méthode sûre d’acquisition des
connaissances, même reste utile à la recherche scientifique.
Repose sur des observations empiriques, des faits répétés,
Tradition séculaire peuvent avoir une certaine valeur en tant que source de
connaissance, mais ne peuvent être utilisées comme
méthode scientifique d'acquisition de la connaissance.
Combine l’observation, l’expérience, connaissances
Déduction ou assimilées, facultés intellectuelles, processus de pensée.
raisonnement logique C’est un bon moyen d’acquisition mais pas une base solide
et irréfutable de la connaissance scientifique comme la
recherche scientifique.
Source : N’DA, 2006

De toutes ces méthodes d'acquisition des connaissances, aucune ne permet de mener


effectivement a bien un travail d‘étude et de recherche universitaire de l’envergure d'un
mémoire ou d'une thèse de doctorat et d'aboutir à des résultats probants et incontestables. Ce
type de recherche suppose une démarche heuristique (utile à la découverte des faits et

-6-
théories) systématique et rigoureuse, et une démarche rationnelle et aussi minutieuse
(N’DA, 2006, P, 22).

2- Qu’est-ce que la recherche scientifique?


Avant de définir la recherche scientifique, il serait intéressant de saisir qu’est- ce que la
recherche ?
La recherche peut être définie comme processus d’investigation bien déterminée. C’est un
phénomène collectif à travers le fait que chacun tentera de comprendre, et probablement de
comparer ou reproduire les résultats des autres, afin de les confirmer, de les développer ou de
les contester (Livian, 2015). Elle désigne pour Schneider (2007, p, B-2 ) « poser une question
et y répondre ». Cela appelle l’utilisation des concepts et définitions clairs , et un outillage
approprié (Figure 1).

Figure 1: La recherche es une question et sa réponse.


Source : (Schneider, 2007)

Van Campenhoudt et Quivy (2017) supposent que chaque recherche est une expérience
particulière. Chacune est un processus de découverte se déroulant dans un contexte particulier
au cours duquel le chercheur est confronté à des contraintes, doit s’adapter à des situations
subites au départ, est amené à faire des choix qui pèseront sur la suite de son travail.
Faire de la recherche, signifie donc produire des connaissances « scientifiques ». Cela nous
conduit à proposer une définition de la recherche scientifique. N’DA (2006, p, 22) la définit
comme processus méticuleux, cohérent, méthodique, comportant un ensemble d'activités
intellectuelles et expérimentales, des efforts d'investigation fouillée pour découvrir ce qui est
caché, pour comprendre et expliquer un fait ou un phénomène constaté.

La recherche scientifique consiste en un travail de recherche patiente, de prospection


laborieuse, d'analyse systématique et perspicace des données observables et vérifiables pour
apporter une réponse ou des éléments de réponse à un problème donné ou à une question
posée.
Elle est également définie comme l’ensemble de travail effectué par les chercheurs pour
trouver des connaissances nouvelles ou pour découvrir la vérité scientifique (Msabwa
Mlundu, 2014) . La recherche scientifique est ainsi, un processus dynamique conduisant à
l’acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la recherche consistent en la
-7-
description, l’explication, la compréhension, le contrôle, la prédiction des faits et des
phénomènes (Assie , Kouassi, version internet).

Ce sont là les caractéristiques spécifiques de la recherche scientifique. C'est en cela qu'elle se


distingue des autres sources ou méthodes d'acquisition des connaissances en les surpassant.

3- Types de recherche
Dans la recherche scientifique, on distingue, selon N’DA (2006) deux principaux types de
recherche : la recherche fondamentale et la recherche appliquée.

3-1- La recherche appliquée


Est celle qui est faite dans un but déterminé et pratique, visant des résultats concrets,
utilisables dans la société et par la Communauté, ou pour résoudre des problèmes qui
se posent, ou encore pour améliorer les conditions de vie : c’est le cas par exemple des
recherches sur les lasers chirurgicaux, des recherches dans les domaines
technologiques : technologies de l'information et de la communication (TIC).

3-2- La recherche fondamentale


Contrairement à la précédente, la recherche fondamentale est réalisée pour elle-même,
sans but pratique spécifique et intéressé. Il s’agit d’une activité intellectuelle
développée pour comprendre le fonctionnement de la cellule, l’organisme, l’individu,
l'espace, la société, l’environnement, du vivant et de l’univers, etc. sans oublier les
domaines qui ne relèvent pas de l’observable comme les mathématiques ou la
philosophie.
La recherche fondamentale tente également de répondre aux questions naturelles et au
fonctionnement de l’univers. Autrement dit, c’est la recherche de connaissances
nouvelles et de champs d'investigation nouveaux sans visé utilitaire, économique ou
sociale (N’DA, 2006).

4- Le travail de recherche en sciences sociale et humaine et ses différents niveaux


Le travail de recherche est la construction soit d’un objet scientifique à travers lequel le
chercheur explore un phénomène, résout un problème, questionne ou réfute des résultats
fournis dans des travaux antérieurs ou une thèse, expérimente un nouveau procédé, une
nouvelle solution ou théorie, décrit ou explique un phénomène ; soit d’une synthèse de deux
ou plusieurs de ces objectifs (Assie, Kouassi, version internet).

La recherche en sciences sociales et science humaines s’organise essentiellement autour de


trois niveaux : description, classification et explication.

a- La description
Elle consiste à rassembler les informations issues des observations effectuées à propos
d’un phénomène afin de fournir une image cohérente et approfondie de celui-ci. Son
but est de construire une représentation aussi exacte que possible de la réalité, en

-8-
regroupant dans un tableau complet et cohérent les informations collectées sur les
phénomènes étudiés (Loubet Del Bayle, 2000, p, 207).
La description peut constituer l’objectif d’une recherche en faisant ressortir les aspects
d’un objet, ou le premier stade d’une recherche en exposant les résultats d’une
observation ou d’une enquête exploratoire. Ce niveau doit être soutenu d’une méthode
rigoureuse et des hypothèses (Assie, Kouassi, version internet).
Dans son ouvrage « Initiation aux méthodes des sciences sociales », Loubet Del
Bayle, (2000, p, 210) souligne que la description de phénomènes sociaux peut se faire
selon des modalités diverses dont les principales sont : la technique monographique
(description approfondie d’un objet social réduit), et celle des area studies, et des case
studies (description combinant des éléments issus de recherches et d’observations
pluridisciplinaires).

b- La classification
L’établissement d’une classification des phénomènes est un stade important dans le
développement de toute recherche, c’est même l’activité essentielle de certaines
disciplines scientifiques (comme par exemple la botanique ou la zoologie).
Son but est de regrouper les phénomènes semblables, de réduire à un certain nombre
de catégories homogènes, à un certain nombre de types, l’innombrable variété des faits
particuliers que l’on peut avoir collectés et décrits. La classification qui permet aussi
de catégoriser et de mettre de l’ordre dans les concepts et les données (Schneider D.,
(2007), se caractérise par deux opérations:
o généralisation : définition de catégories pour regrouper un nombre de faits et
de phénomènes concrets,
o simplification : classification facilitant la manipulation, la compréhension,
l’explication du réel en le ramenant à un nombre limité d’unités significatives
(Loubet Del Bayle, 2000).

c- L’explication et la compréhension
C’est le troisième niveau de la recherche qui répond à la question « POURQUOI? ».
Comprendre comment un phénomène est né et comment il est devenu. Ce niveau de
recherche permet de clarifier les relations entre des phénomènes et de déterminer
pourquoi ou dans quelles conditions tels phénomènes ou événements se produisent
(Assie, Kouassi , version internet)

Il est à noter que pour une finalité scientifique, Marshall et Rossmann (1995, p, 41) ajoutent
aux niveaux susmentionnés d’autres types montrés à travers le tableau ?

-9-
Tableau ?: Types de recherche selon Marshall et Rossmann

Source : Marshall et Rossmann, 1995.

- 10 -
Bibliographie

- Assie G., Kouassi, R., Cours d’initiation à la méthodologie de recherche, École


pratique de la chambre de commerce et d’industrie , Abidjan
https://www.dphu.org/uploads/attachements/books/books_216_0.pdf.
- Beau M., 2006, L’art de la thèse Comment préparer et rédiger un mémoire de
master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à l’ère du Net, La
Découverte, Nouvelles édition collection Guide, Paris.
- Livian, Y.F. (2015), Initiation à la méthodologie de recherche en SHS. Réussir son
mémoire ou sa thèse, université jean moulin-Lyon 3, consulté, 24/11/2020.
- Loubet Del Bayle, J-L., (2000), Initiation aux méthodes des sciences sociales,
l’Harmattan, Paris.
- Marshall, C., Rossmann G.B., (1995), Designing Qualitative Research, second
edition, Sage, London.
- Msabwa Mlundu M, 2014, Cours d’initiation à la méthodologie de recherche,
Université PanAfricaine de la Paix. (version internet)
- N’da P., 2007, Méthodologie et guide pratique du mémoire de recherche et de la
thèse de doctorat, le Harmattan, Paris.
- Schneider D., (2007), Méthodes qualitatives en sciences sociales. Petite introduction
aux méthodes qualitatives, version 9, Novembre, Research Design MPA
- Van Campenhoudt L., Quivy R., 2017, Manuel de recherche en sciences sociales,
Dunod, 5e édition, Paris.

- 11 -
CHAPITRE III

NOTIONS PRELIMINAIRES

Introduction
L’importance de ce cours est liée à celle de sa finalité. En effet, l’objectif de cet enseignement
est de présenter aux étudiants les principales notions usuellement utilisées dans le domaine de
la recherche scientifique (Démarche, approche, méthode, techniques, etc.). A travers les
définitions proposées, l’étudiant sera à même de nuancer entre les notions par la mise en
relief des similitudes et différences.

1- Notion de démarche
C’est la manière de conduire un raisonnement, ou d'avancer dans un raisonnement, de
progresser vers un but par le cheminement de la pensée, méthode d’agir (Larousse, Van
Campenhoudt., Quivy, 2017, CNRTL). C’est aussi, la manière dont l’esprit développe son
activité sur un thème donné.
En sociologie la notion de démarche est utilisée pour indiquer non pas une suite balisée
d'opérations répertoriées par la littérature méthodologique (observations conduisant à des
questions, puis recueil de données, choix d'un cadre théorique, hypothèses, vérification,
interprétation des données, discussion des théories alternatives...), mais plutôt une façon de
voir, une posture qui se distingue par le point de vue pris sur les choses (Universalis, en
ligne).
Une démarche est une manière de progresser vers un but. Chaque recherche est une
expérience singulière.

2- Notion de méthodologie (à ne pas confondre avec méthode)


C’est l’ensemble des méthodes et des techniques d’un domaine particulier (Larousse en
ligne), ou encore ensemble de règles et de démarches adoptées pour conduire une recherche.
La méthodologie consiste en un ensemble de « règles de jeu » à partir desquelles la crédibilité
des recherches peut être établie.
C’est également une réflexion plus centrée sur le choix des moyens d’exercer une activité.
Dans son ouvrage intitulé « Vocabulaire pratique en sciences sociales », Birou (1966) la
considère comme étant une discipline qui réfléchit au processus rationnel d’une
pensée méthodologique, qui élabore les concepts et
instruments qu’une méthode doit employer pour l’ensemble des méthodes et
techniques utilisées dans une recherche scientifique.

3- Notion d’approche
Le terme provient du mot anglais « aproach », il désigne la manière d’approcher un problème
ou un sujet ; et la manière d’appréhender et de concevoir quelque chose. Pour Pierre Nauville,
le terme désigne un point de vue, une optique, une façon de voir (in Msabwa Mlundu, 2014).
C’est également la manière dont on va aborder un domaine de connaissance par le choix
d’une méthode.
- 12 -
En psychologie, le terme est associé à la méthode on parle donc de méthodes d'approche que
Baudhuin (1968) définissait comme « ensemble d'actions convergeant vers un but
déterminé. » (CNRTL, en ligne). En économie la notion d’approche est synonyme de
méthode qui permet de cerner progressivement l'objet de la recherche (CNRTL, en ligne).

L’approche méthodologique est selon Tez (1968) (Cité par CNRTL) (en Ligne) « une mise en
évidence d'un ensemble de méthodes rattachées ou non à des disciplines déterminées et
susceptible de résoudre rapidement et efficacement le plus grand nombre de problèmes de
l'entreprise. ».

4- Notion de méthode (voir cours détaillé : typologie des méthodes)


Le terme Méthode désigne, selon l’Encyclopédie Larousse « la marche rationnelle de l’esprit
pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité ». C’est l’ensemble
ordonné de manière logique de principe de règles, d’étapes qui constituent un moyen pour
arriver à un résultat. Le CNTL (en ligne) la définit comme « Manière de conduire et
d'exprimer sa pensée conformément aux principes du savoir. ». En psychologie, le terme
désigne toute « démarche rationnelle destinée à découvrir et à démonter la vérité. » On parle
dés lors de méthode inductive, dialectique, comparative, qualitative, etc.

D’autres définitions admettent que la méthode est la voie qu’emprunte le chercheur pour
expliquer quelques choses. Il s’agit donc de toute voie d’accès à la réalité sociale ou un
ensemble des procédés et des règles utilisés dans un certains ordre pour atteindre la vérité.
Dans la même optique, Pinto et Grawitz (1971, p. 291) ont défini la méthode comme « un
ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie. ». Les auteurs ajoutent que la méthode
constitue l’ « ensemble des règles et de principes qui organisent les mouvements de
connaissance », c’est « un ensemble concentré d'opérations mises en œuvre pour atteindre un
ou plusieurs objectifs, un corps de principes présidant à toute recherche organisée et un
ensemble de normes permettant de sélectionner et coordonner les techniques ». En suivant le
même sens de la définition, Loubet Del Bayle (2000, p, 27) considère la méthode d’une
recherche comme « l’ensemble des opérations intellectuelles permettant d’analyser, de
comprendre et d’expliquer la réalité étudiée. »

Pour Verhaegen (1986), la méthode est l’ensemble des règles et disciplines organisant
les mouvements de la connaissance, autrement dit les relations entre objet de
la recherche et les informations concrètes rassemblées à l’aide des techniques et des
théories et concepts.

5- Notion de Technique (outils de collecte des données)


La méthode ne doit pas être confondue avec la technique qui selon Pinto et Grawitz (1971)
est une réponse à un comment, c’est une réponse d’atteindre un but qui se situe au niveau des
faits ou des étapes pratique. C’est aussi un « outil mis à la disposition de la recherche et
organisé par la méthode dans ce but ». En effet, les techniques constituent des outils de la
recherche lesquels sollicitent des procédés de collecte de données adaptés à l'objet

- 13 -
d'investigation, à la méthode d'analyse et également au point de vue guidant la recherche
(technique d’observation, technique d’enquête, technique d’échantillonnage, etc.).
Pour le dire autrement, les techniques ne sont que des moyens utilisés pour collecter les
données sur les terrains, (les outils de collecte de données). Le choix d’une technique et son
utilisation sont liées à l’hypothèse de travail, aux définitions explicites ou implicites que le
chercheur donne à l’objet étudié, et aussi à la méthode choisie pour mener son étude.

6- Notion d’enquête (voir cours enquête de terrain et questionnaire)


Selon le lexique des mathématiques (en ligne), une enquête est une démarche scientifique
qui vise à découvrir et à établir de faits, dans un but d’exhaustivité dans la découverte des
informations inconnues au début de l’enquête.
Une enquête est une opération de collecte des données par divers moyens dont l’observation,
sondage, questionnaire, l’entretien,… Elle doit être conduite selon les techniques rigoureuses
et dans un esprit exigeant, ouvert ou de rigueur.

- 14 -
Bibliographie
- Baudhuin F., (1968), Dictionnaire de l’économie contemporaine, éd. Marabout,
Verviers.
- Birou A. (1966), Vocabulaire pratique des sciences sociales , éd. Ouvrières, Paris
- Centre National de Ressources textuelles et Lexicales (CNRTL) en [Ligne]
« www.cnrtl.fr/definition/d%C3%A9marche/substantif/0 »
- Encyclopédie universalis en [Ligne]
« www.universalis.fr/encyclopedie/sociologie-la-demarche-sociologique/ »
- Grawitz, M., (1976), Les méthodes des sciences sociales, 4ième édition, Dalloz, Paris.
- Hufty M., Bottazzi P., 2008, Introduction à la méthodologie en sciences sociales,
IUED. septembre
- Lexique des mathématiques (en ligne).
- Loubet Del Bayle, J-L., (2000), Initiation aux méthodes des sciences sociales,
l’Harmattan, Paris.
- Msabwa Mlundu M, (2014), Cours d’initiation à la méthodologie de recherche,
Université PanAfricaine de la Paix. (version internet)
- Pinto R. et Grawitz, M., (1971), Les méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris.
- Van Campenhoudt L., Quivy R., 2017, Manuel de recherche en sciences sociales,
Dunod, 5e édition, Paris.
- Verghaegen B., (1986), « Méthodes et techniques de recherche en
sciences sociales » in analyses sociales de Kinshasa, vol I n°2/1986, p 38

- 15 -
CHAPITRE VI

LES SEPT ETAPES DE LA DEMARCHE DE LA RECHERCHE

Introduction
Toute recherche est initiée le plus souvent à la suite d’un constat, d’une observation
empirique, d’un préjugé ou d’un intérêt personnel, etc. La réponse existe avant même de
rechercher, mais cette réponse est instinctive. Pour la rendre consciente on doit formuler le
questionnement qui la sous-tend, cela constitue le premier travail à entreprendre (wordpress,
version internet)
Tout commence par le choix du thème de la recherche ainsi que le sujet afin de cerner le
champ de recherche. La recherche est donc une démarche en entonnoir allant du plus large
vers le plus étroit : thème vers la question (Lamoureux, 1995) (Figure 1) .

Figure 1 : La recherche, une démarche en entonnoir


Source : Lamoureux, 2003, Long, 2004.

La démarche scientifique se présente en tant que raisonnement, c'est-à-dire une suite d'étapes
intellectuelles mises en œuvre pour résoudre un problème. Gaston Bachelard (1965) l’a
résumée en quelques mots « le fait scientifique est conquis, construit et constaté ».
- conquis sur les préjugés,
- construit par la raison,
- constaté dans les faits.
S’appuyant sur la définition de Bachelard, nombreux sont les auteurs qui décrivent la
démarche comme un processus en trois actes dont l’ordre doit être respecté. Ces trois actes
sont la rupture, la construction et la constatation (ou expérimentation) (Van Campenhoudt.,
Quivy, 2017, p. 27).

1- La rupture
Elle consiste à rompre avec les préjugés et les fausses évidences nous donnant l’impression
de comprendre les choses. La rupture est donc le premier acte constitutif de la démarche
scientifique.

2- La construction

- 16 -
La rupture se fait à travers une représentation théorique préalable susceptible d'exprimer
la logique que le chercheur suppose être à la base du phénomène étudié. C'est grâce à cette
construction mentale qu'il peut prévoir
o l'appareillage à installer,
o les opérations à mettre en œuvre
o et les conséquences auxquelles il faut logiquement s'attendre au
terme de l'observation.
3- La constatation
Une proposition n'a droit au statut scientifique que dans la mesure où elle est susceptible
d'être vérifiée par des informations sur la réalité concrète. Cette mise à l'épreuve des faits
est appelée constatation ou expérimentation. Elle correspond au troisième acte de la
démarche (Van Campenhoudt., Quivy, 2011).
L’articulation des étapes d’une recherche aux trois actes de la démarche scientifique (Figure
2) , appelle de développer chacune des étapes de celle-ci.

Figure 2 : Les sept étapes de la recherche


Source : Van Campenhoudt, Quivy, 2011

De cette figure nous constatons que les sept étapes correspondent à trois temps différents de la
recherche : la rupture (étapes 1 et 2), la construction (étapes 3 et 4) et la constatation (les trois
dernières étapes).

- 17 -
1ière ÉTAPE : LA FORMULATION DE LA QUESTION DE DEPART (QDD)

La meilleure manière d’entamer un travail recherche est d’énoncer le projet sous la forme
d’une question de départ qui est incontournable et sert de fil conducteur. Elle permet d’une
part d’approcher l’objet d’étude et d’autre part la rupture épistémologique.
Ainsi, celui qui se livre à un exercice intellectuel e ou de recherche doit nécessairement
clarifier ses propres intentions et ses perspectives spontanées, et rompre avec ses préjugés et
ses prénotions. Pour tenir la route, cette question de départ doit satisfaire 03 critères de
qualité :
- Clarté : (Précise, concise, univoque)
- Faisabilité : (réaliste)
- Pertinence : (ouverte, neutre, analytique, scientifique et passée ou actuelle) (voir
tableau 1).

Tableau 1 : Critères de la question de départ


Critères Qualités
ni vague, ni confuse (Définir le
Précise
vocabulaire, préciser le sujet, le thème),
Clarté Concise courte pour être efficace
ni embrouillée, ni « à tiroir » (comprise
Univoque uniquement dans le sens que son auteur lui
donne).
en rapport avec les ressources
disponibles (documentation, temps,
Faisabilité
Réaliste finances, capacité technique, collecte-
traitement des données, difficultés du
terrain)
question qui n’a pas de réponse, et porte à
Ouverte
la recherche
question « réfutable » qui cherche à
Neutre
comprendre et non pas à juger
question qui va au-delà de la description
et met en évidence des processus sociaux
Pertinence Analytique elle vise à expliquer et mieux comprendre
les phénomènes étudiés et pas seulement à
les décrire.
Relevant des sciences sociales, non de la
Scientifique
philosophie (ou de la magie).
Question abordant l’étude de ce qui existe
Passée ou
ou a existé et non de ce qui n’existe pas
actuelle
encore.
Source : Van Campenhoudt, Quivy, 2011

- 18 -
ÉTAPE 2 : L’EXPLORATION

Tout travail de recherche s’inscrit dans un continuum, il convient donc de situer son travail
dans des cadres conceptuels reconnus. Il s’agira pour le chercheur de dépasser les
interprétations établies et de proposer de nouvelles idées et pistes de réflexion, une approche
« pénétrante » du sujet (Van Campenhoudt, Quivy, 2011).
La qualité du questionnement dépendra, principalement, des lectures et de leur qualité. Ces
dernières devront servir la question de départ et porter sur des textes diversifiés. C’est le rôle
du travail exploratoire lequel se compose de deux opérations souvent menées parallèlement :
- travail de lecture
- entretiens ou autres méthodes appropriées.

1- Les lectures préparatoires


Elles servent d’abord à s’informer des recherches déjà menées sur le thème du travail et à
situer la nouvelle contribution envisagée par rapport à elles. Grâce à ces lectures, le chercheur
pourra mettre en évidence la perspective qui lui semble la plus pertinente pour aborder son
objet de recherche (Msabwa Mlundu M, 2014).

a- Critères de choix des lectures


- lien avec la question de départ,
- ouvrages et articles présentant des repères théoriques et une réflexion de synthèse
dans le domaine de recherche concerné,
- documents présentant des éléments d’analyse et d’interprétation,
- sélection de textes présentant des approches diversifiées du phénomène étudié,
- plages de temps consacrées à la réflexion personnelle et d’échanges de vues avec
des personnes d’expérience.
- lecture de 0 3 à 04 textes entrecoupés de réflexion.

b- Elaboration d’une fiche de lecture


- Identifier le sujet traité et noter les références (auteur, année, revue ou ouvrage,
pages, etc.),
- Cadre théorique de référence;
- Méthodes,
- Conclusions.
Il serait nécessaire de construire une grille de lecture où apparaissent au moins 02 colonnes :
l’une pour les idées contenues et l’autre pour la structure; à partir de cette grille l’on fait un
résume.
Aussi l’on doit comparer les textes traitant du même sujet ou en relation avec la thématique
retenue, cela consiste à faire ressortir les points de vue adoptés (convergences, divergences,
complémentarités), les contenus (concordance, discordance, complémentarités, et enfin les
pistes de recherche suggérées (Van Campenhoudt L., Quivy R., 2011, Msabwa Mlundu M,
2014, Souiah, 2013).

- 19 -
2- Les entretiens exploratoires
Complétant efficacement les lectures, les entretiens exploratoires comme sources vivantes
sont une mine à explorer. Car ils permettent au chercheur de prendre conscience des aspects
de la question auxquels ses lectures ne l’auraient pas rendu possible. L’objectif des entretiens
exploratoires ne consiste pas à valider les idées préconçues du chercheur mais à en susciter de
nouvelles (Van Campenhoudt, Quivy, 2011, Msabwa Mlundu M, 2014).

a- Avec qui est-il utile d’avoir un entretien ?


- experts ou chercheurs spécialisés dans le domaine étudié (QDD);
- témoins privilégiés qui, par leur position, leur action ou leurs responsabilités,
ont une bonne connaissance du problème étudié;
- personnes directement concernées.

b- En quoi consistent les entretiens et comment procéder ?


La technique la plus appropriée est celle des entretiens semi-directifs. A cet effet, il faut :
o Poser le moins de questions possibles
o Formuler ses interventions d’une manière brève, surtout s’il s’agit de
cadrer ou de relancer l’entretien :
- Les consignes
o S’abstenir de s’impliquer dans le contenu de l’entretien (c’est la position de
recul que tout chercheur doit avoir).
o Enregistrer l’entretien pour le réécouter

- Evaluer les entretiens tests avant de les généraliser


o Ecouter l’enregistrement et interrompre le déroulement de la bande sonore
après chaque intervention
o Noter chaque intervention et l’analyser : était-elle indispensable ?
o Analyser la manière dont votre interlocuteur réagit à vos interventions ?
o Evaluer votre comportement personnel et se demander si les objectifs fixés
sont suffisamment atteints : apporter les rectifications nécessaires (Van
Campenhoudt, Quivy, 2011, Souiah, 2103).

c- L’exploitation des entretiens exploratoires


- Les propos recueillis peuvent être abordés directement en tant que source
d’information.
- Sinon, ils peuvent être décodés en tant que processus au cours duquel
l’interlocuteur exprime une appréciation autre que celle qui est immédiatement
perceptible : sa « vérité » sur la question.
- Les entretiens exploratoires sont souvent mis en œuvre en même temps que
d’autres méthodes complémentaires telles que l’observation – terrain et l’analyse
de documents (photos, plans, archives, Etudes etc.)
- Au terme de cette étape, le chercheur peut être amené à reformuler sa question de
départ (QDD) en tenant compte de son travail exploratoire (Van Campenhoudt,
Quivy, 2017, Souiah, 2103).
- 20 -
ÉTAPE 3 : LA PROBLEMATIQUE

1- Qu'est-ce qu'une problématique?


La problématique est la question que soulève un sujet. C’est une composante essentielle dans
le travail de préparation de la thèse. Dans son ouvrage intitulé « L’art de la thèse », Beaud
(2006, p, 11) définit la problématique comme « l’ensemble construit, autour d’une question
principale, des hypothèses et des lignes d’analyse qui permettent de traiter le sujet choisi. ».
Dans le même sens, Pinto et Grawitz (1971) la définissent comme étant « une approche ou la
perspective théorique que l’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question
du départ ». Pour définir la problématique, Van Campenhoudt et Quivy (2011) suggèrent de
procéder en 03 temps :

1. Premier temps
Il s’agit de faire le point sur le problème tel qu'il est posé par les constats de
terrain, le questionnement de départ enrichi par la recherche documentaire et les
entretiens exploratoire.
2. Deuxième temps
Il s'agit soit d'inscrire son travail dans un des cadres théoriques exposés, soit de
concevoir un nouveau modèle.
3. Troisième temps
Il s'agit d'expliciter sa problématique. Cela consiste à exposer les concepts
fondamentaux et la structure conceptuelle qui fondent les propositions qu'on
élabore en réponse à la question de départ et qui prendront forme définitive dans la
construction.

Ainsi, la problématique est un processus qui évolue et murit au fure et à mesure qu’avance la
préparation de la thèse (Beaud, 2006, p, 11). Gardant à l’esprit que la problématique n’est pas
l’explication du sujet, c’est l’exposé de comment traité le sujet. Elle annonce le sujet,
argumente les choix faits et annonce comment elle sera traitée, en termes de méthodes
d'enquête comme d'options prises (Aubert-Lotarski, 2007).
André Lamoureux, (1995), dans son ouvrage « Recherche et méthodologie en sciences
humaines » nous livre sa pensée sur la construction de la problématique. Celle-ci consiste à
« traduire une idée de recherche d’abord vague (et abstraite) en une question précise (et
concrète) à vérifier dans la réalité. ». C’est à travers « un travail de raisonnement logique et
rigoureux que le chercheur effectue ce rétrécissement progressif du champ de sa recherche. »

2- Comment élaborer une problématique?


La construction d’une problématique est un processus allant d’une conception vague à une
conception précise, ce processus est généralement alimenté par des lectures pertinents sur le
sujet traité (Lamoureux, 2003, Long, 2004).

L’élaboration de la problématique est fortement liée au choix d'une question principale qui
doit être cruciale, essentielle, et centrale par rapport au sujet choisi. Cette question qualifiée

- 21 -
de principale devrait être développée à travers un jeu construit d'hypothèses, de
questionnements, d'interrogations, fondés sur des outils idéels, concepts, éléments théoriques
aussi cohérents et rigoureux que possible. Pour le dire autrement, une problématique de
recherche est l’exposé de l’ensemble de concepts, théories, questions, méthodes,
hypothèses et des références qui contribuent à clarifier et à développer un problème de
recherche. Cela nous amène à définir les composantes d’une problématique.

3- Les composantes d’une problématique


Tremblay et Perrier (2006) dans leur ouvrage « Savoir plus : outils et méthodes de travail
intellectuel » nous proposent sept éléments caractéristiques qui composent une
problématique : thème, problème, théories et concepts, question, hypothèse, méthode et
références. Ces ingrédients montrés à travers le tableau, permettent au chercheur d’élaborer
une problématique pertinente.
Tableau 1 : Composantes d’une problématique

Eléments composants Caractéristiques


ier - C’est l’énoncé du sujet de la recherche et la zone de
1 élément Thème
connaissance à explorer.
- Un problème de recherche est une interrogation sur un
objet donné dont l’exploration est à la portée d’un
Problème chercheur, eu égard à ses ressources et à l’état actuel de
2ème élément la théorie.
- Un problème de recherche doit être traité de manière
scientifique, il se concrétise et se précise par une
question de recherche.
Théories et - Il s'agit des théories s'appliquant aux divers aspects d’un
3ème élément problème de recherche.
concepts
Il s'agit d'une concrétisation du problème.
- formuler clairement la question puisque c'est à celle-ci
Question qu’on tentera de répondre.
4ème élément - un problème de recherche peut donner lieu à de
multiples questions de recherche;
- une recherche bien construite n’aborde directement
qu’une seule question à la fois.
5ème élément Hypothèse - C'est la réponse présumée à la question posée.
Dans l’énoncé de la problématique, on doit indiquer
comment on procédera pour accomplir les opérations
Méthode qu’implique la recherche et tester l'hypothèse:
6ème élément - critique des théories existantes,
- analyse de la documentation,
- sondage,
- entrevues, etc.
Ne multiplier pas les références inutilement, ni omettre de
références importantes, un ensemble de références équilibré
Références comporte :
7ème élément - ouvrages généraux,
- ouvrages particuliers,
- monographies et articles de périodiques ayant
directement servi à l’un ou l’autre aspect de la recherche.
Source : Tremblay et Perrier, 2006.

- 22 -
4- La structure logique de la problématique
La structure logique d’une problématique, tel que montré à travers le tableau 3 s’organise
selon la démarche en entonnoir : Introduction, développement, conclusion (Goulet, version
internet).

4-1- Introduction ou mise en situation


L'introduction est la première partie de la problématique dans laquelle l'auteur devrait
faire part de son intérêt pour le thème de recherche en le situant dans le contexte
actuel et en montrant en quoi son problème est digne d'intérêt ( Goulet, version
internet).

4-2-Développement
2-1 Etat de la question (ou ce que l'on sait).
- Fournir la définition des principaux concepts et variations
- Fournir des explications des phénomènes à l'étude
- Appuyer au moyen de résultats de recherche / précisions méthodologiques

2-2- Formulation du problème (ou ce que l'on cherche à savoir)


- Trouver une faille, montrer sa pertinence, la transformer en question
- Justifier votre problème (Pourquoi veut-on savoir cela?)

4-3- Conclusion : formuler une hypothèse (solution provisoire au problème posé).

Tableau 3 : Structuration d’une problématique

Trois temps Contenu


1 Introduction
Ce que l’on sait
Etat de la question
Paragraphe de transition
2 Faille/ Pertinence/
Ce que l’on veut
Formulation du problème Question
savoir
Justification
Ce que l’on croit savoir
3 Conclusion Hypothèse
Source : Goulet, version internet

- 23 -
ÉTAPE 4 : CONSTRUCTION DU MODELE D’ANALYSE

Cette étape est le prolongement naturel de la problématique. Le modèle ou cadre d’analyse est
défini comme un ensemble de concepts et d’hypothèses associées.

1- La construction des concepts (conceptualisation)


Un concept vise à rendre compte du réel. La construction d’un concept consiste à désigner les
dimensions qui le constituent et, ensuite, à en préciser les indicateurs (comment il se
manifeste ?) grâce auxquels ces dimensions pourront être mesurées.
En se basant sur l’ouvrage de Van Campenhoudt, Quivy (2011) on peut distinguer deux
types de concepts : opératoires isolés et systémiques.
- Concepts opératoires isolés construits empiriquement à partir d’observations
directes ou d’informations rassemblées
- Concepts systémiques construits par raisonnement abstrait et se caractérisent par
un degré de rupture plus élevé avec les préjugés et l’illusion de la transparence

2- Les hypothèses

Les hypothèses sont des propositions de réponses aux questions que se pose le chercheur. Il
s’agit d’un énoncé provisoire (Loubet Del Bayle, 2000), affirmatif écrit au présent de
l’indicatif qui répond provisoirement à une question de recherche en déclarant formellement
les relations prévues entre deux variables ou plus. C'est « ce que l'on croit savoir » (Voir
Tableau ?). On dit provisoire car le but d'une recherche est justement de vérifier si cette
affirmation est vraie (ou fausse).
Elle est aussi une proposition anticipant une relation entre deux termes qui, selon le cas,
peuvent être des concepts ou phénomènes. Une hypothèse est ce l’on suppose, ce que l’on
admet pour vraie, afin de construire un raisonnement. Donc c’est une présomption qui appelle
sa vérification. Il faut noter que l’hypothèse n'est pas une affirmation gratuite, elle s'inspire
d'observations ou de connaissances antérieures (observations personnelles, intuition, etc.);
observations empiriques, construction théorique (lectures et recherches antérieures). Elle est
ainsi l'aboutissement d'une pré-enquête que constitue la phase exploratoire.

L’intérêt de l'hypothèse est de déterminer le thème ainsi que le champ d'analyse. Contenant le
plan de la recherche, l’hypothèse détermine la démarche et le plan d'étude. C’est une ligne
directrice puisqu’elle permet de ne pas se perdre en route et contient le but de l'étude, avec sa
confirmation ou son infirmation.
Une recherche peut comporter une seule hypothèse principale, qu’elle cherche précisément à
confirmer ou à infirmer. Mais dans certaines recherches nous serons amenés à proposer
plusieurs hypothèses :
- hypothèse principale
- hypothèses secondaires

Notant que les hypothèses secondaires ou opérationnelles doivent s’articuler autour de la


principale et s’appeler les unes les autres dans une logique imposée par la problématique de
la recherche. L'ensemble des hypothèses (principale et secondaire), constitue le corps
- 24 -
d'hypothèses. Les hypothèses guideront le travail de recherche dans les étapes 5 et 6 et aidera
à mieux conclure l’étude (étape 7).

La construction du corps d’hypothèse et la mobilisation de concepts s’inscrivent dans la


logique théorique de la problématique.

2-1- Formulation de l’hypothèse


Il est clair qu’une hypothèse est fondée sur une réflexion théorique et sur la connaissance
préparatoire du terrain (phase exploratoire : Biblio, entretiens et observations). Pour la
formuler, le chercheur doit s'appuyer sur :
- une recherche empirique qui supporte son affirmation (= faits scientifiques).
- ou sur une théorie scientifique qui va dans le sens de son hypothèse.

Idéalement, ces deux conditions - faits et théorie - doivent être réunies (= hypothèse forte).
Cependant, toute hypothèse qui satisfait à l'une ou l'autre de ces conditions (= hypothèse
faible) sera considérée comme pertinente ou logiquement valable.

Dans leur cours intitulé, « cours d’initiation à la méthodologie de recherche » Assie et


Kouassi (version internet) rappellent les facteurs à considérer dans la formulation des
hypothèses : énoncé de relations, vérifiabilité et plausibilité.

- L’énoncé de relations comme premier facteur désigne la relation entre deux


variables, deux phénomènes, deux concepts ou plus. Cette relation peut être causale
(exemple : ceci cause cela, ceci explique cela, ceci a une incidence sur cela), ou
d’association (exemple: ceci a un lien avec cela, ceci est en relation avec cela). Les
auteurs ajoutent que dans la plupart des hypothèses deux types de concepts sont à
considérer :
o variable indépendante est celle que le chercheur souhaite mesurer (la
cause)
o variable dépendante est l’effet (l’effet supposé) relatif à la variable.

Pour le dire autrement, dans une relation entre deux variables d’une hypothèse, la
variable à expliquer, est la variable dépendante et le facteur explicatif est la variable
indépendante.
- L’essence d’une hypothèse réside dans sa vérification. Elle contient des variables
observables, mesurables dans la réalité et analysables. La vérification de l'hypothèse
(ou l'atteinte de l'objectif) constitue donc le but premier de toute recherche.
- L’hypothèse appelle la plausibilité et la pertinence relatives au phénomène à l’étude.
Une hypothèse comme le précise Bernard (1966) doit être plausible et aussi probable
que possible.

2-2- La forme de l’hypothèse selon le type de recherche


La forme que prend l’hypothèse varie selon le type de recherche qu’on entreprend
(Tableau ?).

- 25 -
Tableau ? : Définition de la forme d’hypothèse dans une recherche

Types
Forme de l’hypothèse
de recherche
L’hypothèse prend la forme d’une solution à un problème particulier. Il
Appliquée peut être assez difficile de vérifier ce genre d’hypothèse, car il faut avoir
le temps, les moyens et les instruments pour tester l’hypothèse.
L’hypothèse prendra généralement la forme d’une définition, d’un
élément de définition, ou encore de la description de certaines relations
du concept étudié avec d’autres concepts: il s’agit de préciser le sens ou
Conceptuelle
l’usage d’un concept donné.
Ce genre d’hypothèse mène à une recherche livresque à la suite de
laquelle le chercheur fera des propositions particulières.
L’hypothèse sera plus ambitieuse que dans une recherche conceptuelle,
bien que du même genre.
L’hypothèse sera alors soit la démonstration de la supériorité d’une
Théorique certaine théorie sur les autres, soit l’élaboration d’une nouvelle théorie ou
de nouvelles applications à une théorie existante, ou encore la
reformulation d’une théorie.
Par exemple, on peut reformuler une théorie en la transformant en
modèle applicable à un domaine particulier de recherche.
L’hypothèse concerne un rapport, entre deux ou plusieurs phénomènes,
que nous croyons pouvoir constater dans la réalité. On supposera qu’un
certain phénomène est la cause d’un autre, ou qu’il en est une
Empirique
conséquence.
qualitative
On évoquera des concepts explicatifs ou on proposera des formes de
classification. Une hypothèse qualitative concerne toujours des faits non
quantifiables.
La notion d’hypothèse est beaucoup plus précise que dans les autres cas.
Empirique Elle concerne la réalité des faits sous une forme vérifiable par des
quantitative observations ou des expérimentations données. (psychologie,
psychosociologie, économie, etc.).

Source : pdf (en ligne) « pdf4pro.com › cdn › l-hypoth-233-se-et-l-objectif-de-r.. »

Ce qu’il faut retenir


- L’hypothèse doit être opératoire : pour permettre une recherche, une exploitation, elle
doit reposer sur des concepts sûrs, avoir des conséquences vérifiables. Le plus souvent
elle rend compte d'un mécanisme ou d'une relation entre phénomènes.
(wordpress.com)
- Pour vérifier une hypothèse, l’attitude de départ doit être celle de l’infirmer. Ce qui
renforce le doute et crée les conditions de l’objectivité scientifique en réduisant les
risques d’interprétations et orientations subjectives. L’hypothèse n’est confirmée que
dans la mesure où aucune des données recueillies ne l’invalide.
- Il n'est pas gênant que l’hypothèse soit fausse, dans ce cas l'antithèse sera la
conclusion, on aboutira tout de même à un résultat.

- 26 -
ÉTAPE 5 : L’OBSERVATION (TRAVAIL DE TERRAIN)

Il existe 03 sources d’informations pour réaliser une recherche :


- Le discours est traduit par l’entretien et le questionnaire pouvant être individuels ou
collectifs
- Les faits sont traduits par l’observation participante ou directe
- Les traces sont confinées principalement dans les écrits ainsi que les statistiques

1- Objectif de l’observation
L’observation est, selon Van Campenhoudt, Quivy (2011), l’ensemble des opérations par
lesquelles le modèle d’analyse est confronté à des données observables. Au cours de cette
étape, de nombreuses informations sont donc rassemblées visant à tester les hypothèses
qu’elles soient principales ou complémentaires pour mieux apprécier le phénomène étudié.
La conception de cette étape d’observation nécessite de répondre aux trois questions
suivantes : Observer quoi ? Sur qui ? Comment ?

a. Observer quoi ?
Les données à rassembler permettent la vérification des hypothèses. Elles sont
déterminées par les indicateurs des variables. On les appelle les données pertinentes,
celle-ci les informations nécessaires pour tester les hypothèses: hypothèses, concepts,
dimensions et indicateurs.

b. Observer sur qui ?


C’est la circonscription du champ des analyses empiriques dans l’espace
géographique et social ainsi que dans le temps. Selon l’objectif fixé, le chercheur aura
à étudier l’ensemble de la population considérée, ou seulement un échantillon
représentatif ou significatif de cette dernière.

c. Observer comment ?
Il s’agit de définir les types d’observation et d’élaborer les instruments de celle-ci:
a- Observation directe
Ce type est directement mené par le chercheur, et consiste à l’observation
visuelle, aux relevés de terrain, à l’examen des comportements sociaux, des
ambiances urbaines, des pratiques socio-spatiales, etc.
b- Observation indirecte
Elle dite indirecte du fait que le chercheur s’adresse à un sujet pour obtenir
l’information (enquête qualitative ou quantitative). Elle comporte trois temps:
i. Concevoir l’instrument capable de fournir les
informations adéquates et nécessaires pour tester les
hypothèses (citons à titre d’exemple : questionnaire
d’enquête, guide d’interview, grille d’observation),

- 27 -
ii. Tester l’instrument d’observation avant de l’utiliser
systématiquement, de manière à s’assurer que son degré
d’adéquation et de précision est suffisant.
iii. Le mettre en œuvre et procéder à la collecte des données
pertinentes.

c- Observation par recueil de données existantes


Ici les informations à récolter concernent les études (urbanisme, plan
d’occupation des sols, plan de prévention de risques, etc.) ou les
statistiques (Recensements, enquêtes) afin de les étudier et déterminer les
éclairages que ces informations fournissent dans le cadre du phénomène
étudié et du modèle d’analyse adopté.

2- Méthodes de recueil d’information

2-1- Les méthodes courantes en sciences sociales


2-1-1 La méthode quantitative
« Est quantitatif ce qui se mesure. Plus exactement, la quantité est la propriété de ce qui
peut être mesuré ou compté, de ce qui est susceptible d'accroissement ou de diminution . »
(Lemelin, 2004)
La méthode quantitative vise la récolte des données observables et quantifiables, et la
découverte des rapports entre phénomène mesurable et empirique vérifiable. Dans la
perspective de cette méthode, les chercheurs recourent à l’outil statistique et
mathématique non pas pour réduire la vie sociale à ce qui est nombre mais en vue de
départ solide et un moyen sûr de vérification.
Elle permet à l’aide d’un questionnement fermé d’évaluer en mesurant le « quoi » et le
« combien », d’identifier les facteurs significatifs grâce à des outils statistiques et
instruments et techniques de recherche quantifiables. Cette méthode aboutit à des données
chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives, tableaux et graphiques,
analyses statistiques de recherche, analyses de corrélation ou d’association, etc. ((Assie,
Kouassi, Version internet, Msabwa Mlundu, 2014)

2-1-2- La méthode qualitative


Contrairement au mode quantitatif fournissant des données chiffrées, le mode qualitatif
fournit des données de contenu (Figure 1). Il s’agit donc d’un procédé méthodologique à
l’aide duquel le chercheur pourra exploiter ou interpréter des phénomènes sociaux.
En effet, dans la méthode qualitative, N’DA (2006) précise que « le chercheur part d’une
situation concrète comportant un phénomène particulier qu’il ambitionne de comprendre
et non de démontrer, de prouver ou de contrôler quoique ce soit. »
Ici, le chercheur ambitionne d’expliquer le phénomène en dépassant le stade de
l’observation, de la description et notamment de l’appréciation du contexte et du
phénomène tel qu’il se présente.

- 28 -
Cette méthode recourt à des techniques de recherche qualitatives afin d’étudier des faits
particuliers nous citons à titre d’exemple : études de cas, entretiens semi-directifs ou non-
structurés, etc. (Assie, Kouassi, Version internet).

2-1-3- La méthode mixte


Cette approche est une combinaison des deux précédentes. Elle permet au chercheur de
mobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif pour
maitriser le phénomène dans « toutes » ses dimensions sachant que les deux méthodes
(qualitative et qualitative) ne s’opposent, mais elles se complètent (Assie, Kouassi,
Version internet).

- consiste en la compréhension,
- Centrée sur l’identification et la clarification
des relations,
- Traite avec des données difficilement
Qualitative quantifiables : mots, images, sons,
- Méthode de traitement inductif,
- Permet l’approfondissement et
l’élaboration de modèle théorique,
- Procure de l’information sur le particulier.
Méthodes
- son objectif est la vérification,
- Centrée sur l’identification et le traitement des
différences,
Quantitative - Traite avec des données quantifiées,
- Traitement statistique,
- Permet la généralisation,
- Procure des renseignements précis concernant
un nombre important de personnes.

Figure 1 : Comparaison entre les modes quantitatif et qualitatif


Source : Mongeau, 2006

2-1-4- Principaux procédés méthodologiques d’interprétation des phénomènes


On a expliqué précédemment que la méthode qualitative recourt aux divers procédés
méthodologiques permettant aux chercheurs d’expliquer ou d’interpréter des
phénomènes sociaux. Ce sont là les méthodes d’analyse fonctionnelle, structuro-
fonctionnelle, systématique, dialectique, etc. indiquées dans le tableau 1.

- 29 -
Tableau 1 : La typologie des principales méthodes

Type de méthode Définition


utilisée dans la présentation des analyses et d’interprétation des
Statistique
données nouvelles pendant l’enquête sur le terrain.
utilisée pour fournir des renseignements sur la genèse d’organisation
Historique
c’est-à-dire l’histoire de la création.
appliquée dans l’analyse d’organisation sur le plan structurel d’une
Structuro-Fonctionnaliste
entreprise.
Le terme « dialectique » signifie littéralement « lire à travers ».
Dialectique
Cette méthode consiste à découvrir des contradictions dans un
phénomène.
Génétique Cette méthode explique un phénomène social par sa genèse, son
origine son but.
Elle consiste à dégager le rapport des convergences et
divergences entre les faits.
Comparative
Elle permet également d’établir un parallélisme entre les
réalités sociales, phénomènes sociaux.
Le terme empirique correspond à ce qui résulte de l’expérience
Empirique
commune par opposition à l’expérimentation et le théorique.
Par structure, on désigne un ensemble de caractères interdépendants
comme la structure de l’organisme.
L’analyse structurale consiste à élucider un ensemble de faits comme
Structuraliste
un système, mais les mots importants sont « élément », « relation »,
« structure » et non « fonction » et « fonctionnement » inhérents de à
l’approche fonctionnaliste.
Le système est défini par Lesourne (1976) comme « un ensemble
d’éléments en interaction dynamique. la définition proposée par
Rosnay (1975) met l'accent sur la finalité ou le but poursuivi par le
système. A cet effet, l’auteur précise qu’un « système est un
ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction
d'un but. ». Ce dernier peut être prédéterminé ou constaté à
Systémique
postériori.
Pour le dire autrement, un système ne pourrait être réduit à la somme
de ses parties car ces dernières interagissent entre elles et notamment
avec leur milieu pour constituer une entité spécifique.
Ainsi, l’interdépendance des parties par rapport au Tout est le
fondement de la notion de système.
C’est la difficulté qu’ont éprouvé certains sociologues de trouver les
Fonctionnaliste causes des phénomènes à étudier qui les a conduit à l’interprétation
de leur fonction.
Source: Msabwa Mlundu, 2014, Lesourne, 1976, Rosnay, 1975, Catanas, 2003, Boutaud,
2015.

2-2- Les outils méthodologiques d’enquête


Pouvant être individuels ou collectifs, les outils de recueil de discours (comme source
d’information) sont de deux natures : questionnaire et entretien

2-2-1- Le questionnaire d’enquête


C’est un outil permettant de recueillir des informations de manière méthodique. Il se
situe dans un travail de recherche. Les données permettent de vérifier les hypothèses
- 30 -
de recherche. Cet outil constitue pour Mucchelli ( 1967) une suite de propositions
ayant une certaine forme et un certain ordre sur lesquels on sollicite le jugement ou
l'évaluation d'un sujet interrogé. Pour Grawitz (1986), il s’agit d’un moyen de
communication essentiel entre l'enquêteur et l'enquêté comportant une série de
questions concernant les problèmes sur lesquels on attend de l'enquêteur une
information.

Le questionnaire se compose de deux parties. La première permet de recueillir les


pratiques, les opinions, les attitudes relatifs à un objet, tandis que la deuxième réside
dans les déterminants sociaux qui sont les caractéristiques des interviewés (âge, sexe,
niveau de diplôme, etc.)

Comment choisir les personnes à enquêter : échantillon ?


La population retenue doit présenter les caractéristiques étroitement liées au sujet
traité. Aussi, le questionnaire doit avoir un vocabulaire en rapport avec cette
dernière, précis, simple, adapté au milieu tout en évitant les mots chargés
affectivement et socialement.
Il existe trois (03) principes permettant la constitution de la population à enquêter :
- Exhaustivité (Population intégrale),
- Représentativité (modèle réduit de l’ensemble : échantillon)
- Significativité (échantillon significatif pour diversifier les points de vue) (IFSI
Prémontré, 2000).

a- L’élaboration du questionnaire
Elle est animée par plusieurs types de questions (Tableau 2)
- La question fermée fixe à l’avance les réponses possibles (Voir exemple ci-dessous).
L’enquêté doit répondre le plus souvent entre deux ou plusieurs interrogations, mais
une seule réponse est possible.
Facile à dépouiller avec un classement rapide, ce type de question est considéré
comme trop limitatif ne permettent pas les nuances.

Tableau 2 : Type de question


Type de question Exemple Type de réponse
- A et B
Fermée - A/ OUI,
- B/ NON
- A, B et C
- A/ OUI,
Semi-fermée
Aimez- vous la politique ? - B/ NON
- C/ Ne sait pas
- A, B et C
- A/ OUI,
Filtre
- B/NON
- C/ Si OUI…
- 31 -
- Les questions pré-codées : Ici on peut proposer une série de réponses parmi lesquelles
l’enquêté choisira celle qui répond le mieux à son opinion.
Exemple: Vous avez choisi ce thème de recherche. Quelles sont les raisons ayant
influencé ce choix ?
A. intérêt pédagogique
B. compréhension du phénomène
C. résoudre un problème socio-urbain
D. avancer la recherche scientifique
E. Autres : Préciser.

Dans cet exemple, les questions pré-codées concernent les réponses A,B,C,D. L’ajout
de la réponse (E) implique le passage à la question semi-ouverte (QSO). Il s’agit donc
des questions pré-codées auxquelles nous ajoutons une partie ouverte (autre).
Il est à noter que de ce type de question permet des réponses plus précises ce qui rend
le dépouillement simple. Toutefois, certaines réponses peuvent surprendre l’enquêté
(réponses non prévues).

- Les questions ouvertes laissent la liberté à l’individu de s’exprimer. Exemple :


Qu’attendez-vous de ..., que pensez-vous de, Selon vous, quel serait... ?.

Ce type de question a l’avantage d’aborder les problèmes délicats car l’enquêté n’est
pas guidé ou influencé par des réponses préétablies. Mais l’inconvénient de ce type de
question réside dans la difficulté de dépouillement requérant des techniques de
l’analyse de contenu (ADC) (Voir fin du cours).
Après confection du questionnaire, et avant sa diffusion, il doit faire l’objet d’un pré-
test obligatoire afin de s’entrainer et surtout de vérifier s’il nécessite des éventuels
réajustement (IFSI Prémontré, 2000)

b- Dépouillement du questionnaire et analyse des résultats

Le dépouillement est guidé par le type de question (fermée, ouverte, etc.) (Voir
Tableau 3)

Tableau 3 : Dépouillement du questionnaire

Type de question Méthode


Questions fermées additions de réponses positives et de celles négatives. Les
non-réponses peuvent également avoir une signification)
semi-ouvertes tenir compte des consignes : une ou plusieurs réponses, si
limitées à trois : voir un ordre de choix.
Ouvertes analyse de contenu (ADC)
Source : IFSI Prémontré, (2000).

L’analyse des résultats est loin d’être une comptabilisation des réponses et des pourcentages.
Elle consiste à tirer des significations, faire des liens et croisements entre les différentes
tendances faisant référence au cadre conceptuel pour en tirer des enseignements. L’analyse

- 32 -
nécessite trois principales phases : codage, tris et interprétation (Figure 2). (IFSI Prémontré,
2000).

Codage est à prévoir à l’avance, à l’élaboration


Codage de la forme
et traitement QF = Codée (Q), pré-codée = Codée (A,
B,C,…) QSO et QO = Analyse de contenu
(ADC)

Exploitation de
Tris à plat
chaque questio
Phases de
l'analyse Tris
Mise en relation de
02 questions de
Tris croisés
mêmes types ou de
type différents

Tirer des
Interprétation signification et
enseignement

Figure 2 : Principale phases de l’analyse des résultats. Source : IFSI Prémontré, 2000.

2-2-2- Entretien de recherche et son objectif


L’entretien de recherche (ER) est une méthode de collecte qui vise à recueillir des
données (informations, ressentis, récits, témoignages, etc.) appelés matériaux, dans le
but de les analyser. Dans son ouvrage « Initiation à la recherche dans les sciences
humaines ». Tremblay (1968, p, 312) perçoit l'entretien comme « technique qui se
fonde sur une communication entre deux ou plusieurs individus dont l'un est
l'observateur et le(s) autre(s) observé(s) et dont le but du premier est de recueillir des
données dans ces échanges verbaux avec l'informateur ».
L’effectif des personnes interrogées doit être restreint comparativement au
questionnaire.

L’intérêt de l’Entretien de recherche consiste en :


- l’exploration par la construction du cadre conceptuel;
- la vérification des résultats antérieurs
- et l’approfondissement par la collecte systématique de données

- 33 -
a- Type d’entretien
Quel que soit son type, l’entretien sert à décrire, explorer une situation ou un
problème ; saisir les perspectives des différents acteurs , et générer des hypothèses
(tableau 4).
Tableau 4: Types d’entretien
Types Code Spécificités
Entretien non-directif L’enquêté développe le thème proposé. L’enquêteur
END
(libre ou en profondeur) utilise les relances, mais pas de nouvelles orientations.
Consigne de départ fixe, et les divers thèmes du guide
Entretien semi-directif ESD d’entretien sont introduits en fonction du déroulement de
celui-ci.
s’apparente à la méthode questionnaire, mais il est
Entretien directif
ED différent dans la mesure où l’enquêté peut répondre
comme il le souhaite (forme et longueur).
Source : IFSI Prémontré, 2000.

b- Construction du guide d’entretien et analyse des résultats


Le guide d’entretien doit répondre au thème traité. Les questions que l’on souhaite
aborder doivent être préparées à l’avance. Le contenu du guide doit répondre à certains
critères à savoir un langage accessible, un vocabulaire adapté et un ordre de
questions raisonnable et logique (méthode en entonnoir)

Relativement à l’analyse des résultats de l’entretien, celle-ci passe par les étapes
suivantes :
- Numéroter les entretiens.
- faciliter l’analyse en la présentant en tableau
- Procéder à une analyse thématique horizontale, puis à une analyse biographique
(regroupement par type de personne) verticale.
- Le croisement des 2 analyses constitue l’analyse globale, et permet la vérification
de l’hypothèse (IFSI Prémontré, 2000).

En somme, nous pouvons dire que la méthode (ER) permet d’explorer avec pertinence et en
profondeur la question qui préoccupe. Cependant elle prend du temps, et doit être complétée
par l’analyse de contenu (méthode incomplète), la fiabilité demande de l’expérience, et la
même personne doit faire tous les entretiens.

c- Qu’est-ce-que l’analyse de contenu (ADC)


En se référant à la définition de Berelson (1952, p, 38), l’analyse de contenu (ADC)
est « une technique de recherche pour la description objective, systématique et
quantitative du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les
interpréter ». Cette démarche intellectuelle vise à apporter un sens et une signification
au discours.
Le contenu à analyser peut être : questions ouvertes, entretien semi directif (ESD),
entretien non directif (END), documents et écrits.
- 34 -
Analyser le contenu d’un document ou d’une communication, signifie « rechercher
les informations qui s’y trouvent, dégager le sens ou les sens de ce qui y est présenté,
formuler, classer tout ce que contient ce document ou cette communication »
(Mucchielli 1991). L’ADC consiste donc à « décoder » un message. Elle donne un
sens au contenu, et met en œuvre une information et la transforme. Les trois phases de
l’analyse de contenu2 : Constitution des catégories, classer le contenu dans les
catégories, et enfin analyser.

Gardant à l’esprit que l’analyse ne se fait qu’en mobilisant des concepts, en


rapprochant ce qui est « dit » de ce qui « devrait être » (D’où l’importance du cadre
conceptuel). Mobiliser le sens du contenu au regard du cadre conceptuel, c’est
finalement ne pas perdre de vue les objectifs du travail, c’est porter une attention
orientée et objective qui se rapporte à des données conceptuelles (IFSI Prémontré,
2000).

2
Au vu de la complexité de la méthode, le chercheur devrait être formé ou bien guidé pour la mener.

- 35 -
ÉTAPE 6: L’ANALYSE DES INFORMATIONS

L’analyse des informations est l’étape qui traite l’information obtenue par l’observation pour
la présenter de manière à pouvoir comparer les résultats observés aux résultats attendus
par l’hypothèse (Van Campenhoudt, Quivy, 2011),.
Dans le scénario d’une analyse de données quantitatives, cette étape comprend trois
opérations (voir Tableau 1).

Tableau 1: Analyse de données quantitatives

Opérations Analyse menée


Elle consiste à décrire les données. Cela
revient, d’une part, à les présenter (agrégées ou
non) sous la forme requise par les variables
1ère opération Description
impliquées dans les hypothèses et, d’autre part,
à les présenter de manière à ce que les
caractéristiques de ces variables soient bien
mises en évidence par la description.
Analyse des relations Elle consiste à mesurer les relations entre les
2ème opération
entre variables variables, conformément à la manière dont ces
relations ont été prévues par les hypothèses.
Elle consiste à comparer les relations
observées aux relations théoriquement
attendues par l’hypothèse et à mesurer l’écart
3ème opération Comparaison des entre les deux.
résultats Si l’écart est nul ou très faible, on pourra
conclure que l’hypothèse est confirmée ; sinon
il faudra examiner d’où vient l’écart et tirer des
conclusions appropriées.
Source : Van Campenhoudt, Quivy, 2017.

Rappelons que les principales méthodes d’analyse des informations sont l’analyse statistique
des données et l’analyse de contenu.

- 36 -
ÉTAPE 7 : LA CONCLUSION DE LA RECHERCHE

Cette partie essentielle de la recherche est abordée par Van Campenhoudt, Quivy (2011,
2017) en trois temps :

1er temps
La conclusion devrait d’abord s’attacher à rappeler les grandes lignes de la démarche
empruntée par le chercheur :
- rappel de la question de départ dans sa dernière formulation ;
- présentation des caractéristiques principales du modèle d’analyse ;
- présentation du champ d’observation, des méthodes mises en œuvre et des
observations effectuées ;
- enfin, comparaison des résultats attendus par hypothèse et des résultats obtenus +
rappel des principales interprétations des écarts.

2ème Temps
Il s’agira de présenter les nouveaux apports de connaissances issus de la recherche menée,
celles relatives à l’objet d’analyse mais aussi nouvelles connaissances théoriques.

3ème Temps
Ces conclusions pourront aborder des pistes d’action suggérées par les analyses.

- 37 -
Conclusion

Dans un travail de recherche, le chercheur pourra être confronté à certains problèmes mettant
à mal la poursuite de son du projet. Ces problèmes ne sont généralement pas d’ordre
technique mais d’ordre méthodologique.
Ainsi, et à travers ce cours nous avons tenté de présenter les connaissances fondamentales
d’un travail de recherche et les méthodes appropriées pour l’élaborer. En effet, à travers ces
données théoriques enchainées, l’étudiant chercheur sera à même d’analyser, de comprendre
et d’expliquer la réalité étudiée. Il pourra donc concevoir et mettre en œuvre une méthode de
travail. Cette dernière ne se présentera pas comme une simple addition de techniques
appliquées telles quelles, mais comme une démarche globale qui demande à être adaptée
pour chaque cas d’étude.

Le manuel de recherche en sciences sociales de Van Campenhoudt et Quivy (2011, 2017),


sur lequel est fondé ce cours, a été conçu pour aider tous ceux souhaitant réaliser avec succès
leur recherche. Cet ouvrage décomposant les différentes étapes de la recherche offre un
panorama complet et actualisé des techniques et méthodes disponibles et propose de
nombreux travaux d’application. En effet, l’ouvrage a été conçu comme support de formation
méthodologique, depuis la formation d’un problème jusqu’à la mise en place d’un dispositif
d’élucidation. Par ailleurs, il dispose d’une conception didactique le rendant fortement
utilisable par tout chercheur car pouvant appliquer directement à son travail toutes les
recommandations retenues.

- 38 -
Bibliographie

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pratique de la chambre de commerce et d’industrie , Abidjan
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