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Master Académique
« Gestion des villes »
Matière
« Initiation à la recherche »
Elaboré par
Dr. MEBIROUK Hayet
Maitre de Conférences
31/03/2021
Page
2
LUMINAIRE
I
FICHE TECHNIQUE DE LA MATIERE
Volume
Matière Coefficient Crédits Mode d’évaluation
hebdomadaire
Cours et
Travaux Dirigés Examen Continu
1H 30 Mn (confondus) 2 4
1H30Mn 50% 50%
II
TABLE DES MATIERES
PREAMBULE…………………………………………………………………………………. I
OBJECTIFS DE L’ENSEIGNEMENT……………………………………………………… II
FICHE TECHNIQUE DE LA MATIERE …………………………………………………… II
CONTENU DE LA MATIERE………………………………………………………….......... III
CONCLUSION
IV
CHAPITRE I
TECHNIQUE DE PRISES DES NOTES
Prendre des notes s’avère un exercice difficile puisqu’on fait deux choses à la fois : écouter et
écrire. En outre, il y a un « décalage entre le débit oral moyen qui est de 150 mots à la
minute et le rythme de la rédaction qui est de 27 mots à la minute » (Sève, 2014).
Donc, prendre des notes, c’est savoir sélectionner l'essentiel de l'information reçue, organiser
sa page de notes et présenter celle-ci de façon à pouvoir la réutiliser. La prise de note
s’organise autour de quatre actes : écouter, comprendre, synthétiser et noter. Pour y parvenir,
des règles sont à respecter avant d’utiliser des abréviations.
La rapidité est très présente dans l’acte de noter. Noter l’essentiel rapidement présente un
double objectif. Cet acte consiste d’une part à sélectionner les informations et d’autre part à
les noter en abrégeant l’écriture. Il faut comprendre que l’acte de noter fait partie intégrante de
la vie de l’étudiant, du cadre ou non-cadre. Son application est très large, et concerne de
nombreuses tâches quotidiennes, professionnelles voire même privées (Edition
d’Organisation, 2006) .
- choisir des feuilles de même format (A4) pour constituer des dossiers avec des
documents de même taille.
- numéroter ou dater chaque feuille dans un coin supérieur avant de l’utiliser en écrivant
de préférence sur le recto des feuilles (voir détail en bas).
- référencer très précisément sa prise de notes : de quoi s’agit-il ? qui s’exprime ? où ?
quand ? (titre de la séquence ; titre de la séance ; notion(s) abordée(s) ; titre des textes
; renvois aux pages du manuel)
- se constituer un code d’abréviations simple, personnel et permanent. Ce code peut
comporter les signes indiqués dans le tableau 1 (Delord, wordpress).
-2-
Lettres mises en n : -tion (révn : révolution) ; q : -ique (poétq : poétique) ;
exposant pour abréger t : -ment (dévt : développement)
la fin d’un mot
Φ, θ, ψ, sont fréquemment utilisées comme symboles.
Lettres grecques. (ex. : Φ = philosophie ; θ = théâtre ; ψ = psychologie…)
C B
Section Contenu
Références, Nom du cours, Nom de
A l’enseignant, sujet, date et numéro de
page, etc.
Prises de notes : notes concises et aérées
B (Utiliser des abréviations, listes, flèches,
etc.)
Points clés : mots clés, signes
d’avertissement divers, ou encore
C
questions sur le contenu de la
zone B.
Synthèse , résumé de la page.
D
1
Utilisée aux études supérieures, la méthode est appelée « méthode Cornell » .
-3-
3-3- Noter ou surligner
Les deux méthodes permettent de ne conserver que les points importants d’un énoncé, ce qui
fait gagner du temps au moment de la relecture ou de la révision.
Il est conseillé de surligner si l’on possède le livre et si l’on peut le consulter aussi souvent
qu’on le souhaite. Cela permet de visualiser rapidement les points importants traités dans une
page.
Il faut noter que le surlignage n’empêche pas de relire ce qui se trouve entre deux passages
surlignés. Si l’on souhaite retenir puis réutiliser des informations, prendre des notes s’avérera
plus concluant. Prendre des notes est, certes, plus long, mais souvent plus efficace.
-4-
Bibliographie
-5-
CHAPITRE II
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
-6-
théories) systématique et rigoureuse, et une démarche rationnelle et aussi minutieuse
(N’DA, 2006, P, 22).
Van Campenhoudt et Quivy (2017) supposent que chaque recherche est une expérience
particulière. Chacune est un processus de découverte se déroulant dans un contexte particulier
au cours duquel le chercheur est confronté à des contraintes, doit s’adapter à des situations
subites au départ, est amené à faire des choix qui pèseront sur la suite de son travail.
Faire de la recherche, signifie donc produire des connaissances « scientifiques ». Cela nous
conduit à proposer une définition de la recherche scientifique. N’DA (2006, p, 22) la définit
comme processus méticuleux, cohérent, méthodique, comportant un ensemble d'activités
intellectuelles et expérimentales, des efforts d'investigation fouillée pour découvrir ce qui est
caché, pour comprendre et expliquer un fait ou un phénomène constaté.
3- Types de recherche
Dans la recherche scientifique, on distingue, selon N’DA (2006) deux principaux types de
recherche : la recherche fondamentale et la recherche appliquée.
a- La description
Elle consiste à rassembler les informations issues des observations effectuées à propos
d’un phénomène afin de fournir une image cohérente et approfondie de celui-ci. Son
but est de construire une représentation aussi exacte que possible de la réalité, en
-8-
regroupant dans un tableau complet et cohérent les informations collectées sur les
phénomènes étudiés (Loubet Del Bayle, 2000, p, 207).
La description peut constituer l’objectif d’une recherche en faisant ressortir les aspects
d’un objet, ou le premier stade d’une recherche en exposant les résultats d’une
observation ou d’une enquête exploratoire. Ce niveau doit être soutenu d’une méthode
rigoureuse et des hypothèses (Assie, Kouassi, version internet).
Dans son ouvrage « Initiation aux méthodes des sciences sociales », Loubet Del
Bayle, (2000, p, 210) souligne que la description de phénomènes sociaux peut se faire
selon des modalités diverses dont les principales sont : la technique monographique
(description approfondie d’un objet social réduit), et celle des area studies, et des case
studies (description combinant des éléments issus de recherches et d’observations
pluridisciplinaires).
b- La classification
L’établissement d’une classification des phénomènes est un stade important dans le
développement de toute recherche, c’est même l’activité essentielle de certaines
disciplines scientifiques (comme par exemple la botanique ou la zoologie).
Son but est de regrouper les phénomènes semblables, de réduire à un certain nombre
de catégories homogènes, à un certain nombre de types, l’innombrable variété des faits
particuliers que l’on peut avoir collectés et décrits. La classification qui permet aussi
de catégoriser et de mettre de l’ordre dans les concepts et les données (Schneider D.,
(2007), se caractérise par deux opérations:
o généralisation : définition de catégories pour regrouper un nombre de faits et
de phénomènes concrets,
o simplification : classification facilitant la manipulation, la compréhension,
l’explication du réel en le ramenant à un nombre limité d’unités significatives
(Loubet Del Bayle, 2000).
c- L’explication et la compréhension
C’est le troisième niveau de la recherche qui répond à la question « POURQUOI? ».
Comprendre comment un phénomène est né et comment il est devenu. Ce niveau de
recherche permet de clarifier les relations entre des phénomènes et de déterminer
pourquoi ou dans quelles conditions tels phénomènes ou événements se produisent
(Assie, Kouassi , version internet)
Il est à noter que pour une finalité scientifique, Marshall et Rossmann (1995, p, 41) ajoutent
aux niveaux susmentionnés d’autres types montrés à travers le tableau ?
-9-
Tableau ?: Types de recherche selon Marshall et Rossmann
- 10 -
Bibliographie
- 11 -
CHAPITRE III
NOTIONS PRELIMINAIRES
Introduction
L’importance de ce cours est liée à celle de sa finalité. En effet, l’objectif de cet enseignement
est de présenter aux étudiants les principales notions usuellement utilisées dans le domaine de
la recherche scientifique (Démarche, approche, méthode, techniques, etc.). A travers les
définitions proposées, l’étudiant sera à même de nuancer entre les notions par la mise en
relief des similitudes et différences.
1- Notion de démarche
C’est la manière de conduire un raisonnement, ou d'avancer dans un raisonnement, de
progresser vers un but par le cheminement de la pensée, méthode d’agir (Larousse, Van
Campenhoudt., Quivy, 2017, CNRTL). C’est aussi, la manière dont l’esprit développe son
activité sur un thème donné.
En sociologie la notion de démarche est utilisée pour indiquer non pas une suite balisée
d'opérations répertoriées par la littérature méthodologique (observations conduisant à des
questions, puis recueil de données, choix d'un cadre théorique, hypothèses, vérification,
interprétation des données, discussion des théories alternatives...), mais plutôt une façon de
voir, une posture qui se distingue par le point de vue pris sur les choses (Universalis, en
ligne).
Une démarche est une manière de progresser vers un but. Chaque recherche est une
expérience singulière.
3- Notion d’approche
Le terme provient du mot anglais « aproach », il désigne la manière d’approcher un problème
ou un sujet ; et la manière d’appréhender et de concevoir quelque chose. Pour Pierre Nauville,
le terme désigne un point de vue, une optique, une façon de voir (in Msabwa Mlundu, 2014).
C’est également la manière dont on va aborder un domaine de connaissance par le choix
d’une méthode.
- 12 -
En psychologie, le terme est associé à la méthode on parle donc de méthodes d'approche que
Baudhuin (1968) définissait comme « ensemble d'actions convergeant vers un but
déterminé. » (CNRTL, en ligne). En économie la notion d’approche est synonyme de
méthode qui permet de cerner progressivement l'objet de la recherche (CNRTL, en ligne).
L’approche méthodologique est selon Tez (1968) (Cité par CNRTL) (en Ligne) « une mise en
évidence d'un ensemble de méthodes rattachées ou non à des disciplines déterminées et
susceptible de résoudre rapidement et efficacement le plus grand nombre de problèmes de
l'entreprise. ».
D’autres définitions admettent que la méthode est la voie qu’emprunte le chercheur pour
expliquer quelques choses. Il s’agit donc de toute voie d’accès à la réalité sociale ou un
ensemble des procédés et des règles utilisés dans un certains ordre pour atteindre la vérité.
Dans la même optique, Pinto et Grawitz (1971, p. 291) ont défini la méthode comme « un
ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie. ». Les auteurs ajoutent que la méthode
constitue l’ « ensemble des règles et de principes qui organisent les mouvements de
connaissance », c’est « un ensemble concentré d'opérations mises en œuvre pour atteindre un
ou plusieurs objectifs, un corps de principes présidant à toute recherche organisée et un
ensemble de normes permettant de sélectionner et coordonner les techniques ». En suivant le
même sens de la définition, Loubet Del Bayle (2000, p, 27) considère la méthode d’une
recherche comme « l’ensemble des opérations intellectuelles permettant d’analyser, de
comprendre et d’expliquer la réalité étudiée. »
Pour Verhaegen (1986), la méthode est l’ensemble des règles et disciplines organisant
les mouvements de la connaissance, autrement dit les relations entre objet de
la recherche et les informations concrètes rassemblées à l’aide des techniques et des
théories et concepts.
- 13 -
d'investigation, à la méthode d'analyse et également au point de vue guidant la recherche
(technique d’observation, technique d’enquête, technique d’échantillonnage, etc.).
Pour le dire autrement, les techniques ne sont que des moyens utilisés pour collecter les
données sur les terrains, (les outils de collecte de données). Le choix d’une technique et son
utilisation sont liées à l’hypothèse de travail, aux définitions explicites ou implicites que le
chercheur donne à l’objet étudié, et aussi à la méthode choisie pour mener son étude.
- 14 -
Bibliographie
- Baudhuin F., (1968), Dictionnaire de l’économie contemporaine, éd. Marabout,
Verviers.
- Birou A. (1966), Vocabulaire pratique des sciences sociales , éd. Ouvrières, Paris
- Centre National de Ressources textuelles et Lexicales (CNRTL) en [Ligne]
« www.cnrtl.fr/definition/d%C3%A9marche/substantif/0 »
- Encyclopédie universalis en [Ligne]
« www.universalis.fr/encyclopedie/sociologie-la-demarche-sociologique/ »
- Grawitz, M., (1976), Les méthodes des sciences sociales, 4ième édition, Dalloz, Paris.
- Hufty M., Bottazzi P., 2008, Introduction à la méthodologie en sciences sociales,
IUED. septembre
- Lexique des mathématiques (en ligne).
- Loubet Del Bayle, J-L., (2000), Initiation aux méthodes des sciences sociales,
l’Harmattan, Paris.
- Msabwa Mlundu M, (2014), Cours d’initiation à la méthodologie de recherche,
Université PanAfricaine de la Paix. (version internet)
- Pinto R. et Grawitz, M., (1971), Les méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris.
- Van Campenhoudt L., Quivy R., 2017, Manuel de recherche en sciences sociales,
Dunod, 5e édition, Paris.
- Verghaegen B., (1986), « Méthodes et techniques de recherche en
sciences sociales » in analyses sociales de Kinshasa, vol I n°2/1986, p 38
- 15 -
CHAPITRE VI
Introduction
Toute recherche est initiée le plus souvent à la suite d’un constat, d’une observation
empirique, d’un préjugé ou d’un intérêt personnel, etc. La réponse existe avant même de
rechercher, mais cette réponse est instinctive. Pour la rendre consciente on doit formuler le
questionnement qui la sous-tend, cela constitue le premier travail à entreprendre (wordpress,
version internet)
Tout commence par le choix du thème de la recherche ainsi que le sujet afin de cerner le
champ de recherche. La recherche est donc une démarche en entonnoir allant du plus large
vers le plus étroit : thème vers la question (Lamoureux, 1995) (Figure 1) .
La démarche scientifique se présente en tant que raisonnement, c'est-à-dire une suite d'étapes
intellectuelles mises en œuvre pour résoudre un problème. Gaston Bachelard (1965) l’a
résumée en quelques mots « le fait scientifique est conquis, construit et constaté ».
- conquis sur les préjugés,
- construit par la raison,
- constaté dans les faits.
S’appuyant sur la définition de Bachelard, nombreux sont les auteurs qui décrivent la
démarche comme un processus en trois actes dont l’ordre doit être respecté. Ces trois actes
sont la rupture, la construction et la constatation (ou expérimentation) (Van Campenhoudt.,
Quivy, 2017, p. 27).
1- La rupture
Elle consiste à rompre avec les préjugés et les fausses évidences nous donnant l’impression
de comprendre les choses. La rupture est donc le premier acte constitutif de la démarche
scientifique.
2- La construction
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La rupture se fait à travers une représentation théorique préalable susceptible d'exprimer
la logique que le chercheur suppose être à la base du phénomène étudié. C'est grâce à cette
construction mentale qu'il peut prévoir
o l'appareillage à installer,
o les opérations à mettre en œuvre
o et les conséquences auxquelles il faut logiquement s'attendre au
terme de l'observation.
3- La constatation
Une proposition n'a droit au statut scientifique que dans la mesure où elle est susceptible
d'être vérifiée par des informations sur la réalité concrète. Cette mise à l'épreuve des faits
est appelée constatation ou expérimentation. Elle correspond au troisième acte de la
démarche (Van Campenhoudt., Quivy, 2011).
L’articulation des étapes d’une recherche aux trois actes de la démarche scientifique (Figure
2) , appelle de développer chacune des étapes de celle-ci.
De cette figure nous constatons que les sept étapes correspondent à trois temps différents de la
recherche : la rupture (étapes 1 et 2), la construction (étapes 3 et 4) et la constatation (les trois
dernières étapes).
- 17 -
1ière ÉTAPE : LA FORMULATION DE LA QUESTION DE DEPART (QDD)
La meilleure manière d’entamer un travail recherche est d’énoncer le projet sous la forme
d’une question de départ qui est incontournable et sert de fil conducteur. Elle permet d’une
part d’approcher l’objet d’étude et d’autre part la rupture épistémologique.
Ainsi, celui qui se livre à un exercice intellectuel e ou de recherche doit nécessairement
clarifier ses propres intentions et ses perspectives spontanées, et rompre avec ses préjugés et
ses prénotions. Pour tenir la route, cette question de départ doit satisfaire 03 critères de
qualité :
- Clarté : (Précise, concise, univoque)
- Faisabilité : (réaliste)
- Pertinence : (ouverte, neutre, analytique, scientifique et passée ou actuelle) (voir
tableau 1).
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ÉTAPE 2 : L’EXPLORATION
Tout travail de recherche s’inscrit dans un continuum, il convient donc de situer son travail
dans des cadres conceptuels reconnus. Il s’agira pour le chercheur de dépasser les
interprétations établies et de proposer de nouvelles idées et pistes de réflexion, une approche
« pénétrante » du sujet (Van Campenhoudt, Quivy, 2011).
La qualité du questionnement dépendra, principalement, des lectures et de leur qualité. Ces
dernières devront servir la question de départ et porter sur des textes diversifiés. C’est le rôle
du travail exploratoire lequel se compose de deux opérations souvent menées parallèlement :
- travail de lecture
- entretiens ou autres méthodes appropriées.
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2- Les entretiens exploratoires
Complétant efficacement les lectures, les entretiens exploratoires comme sources vivantes
sont une mine à explorer. Car ils permettent au chercheur de prendre conscience des aspects
de la question auxquels ses lectures ne l’auraient pas rendu possible. L’objectif des entretiens
exploratoires ne consiste pas à valider les idées préconçues du chercheur mais à en susciter de
nouvelles (Van Campenhoudt, Quivy, 2011, Msabwa Mlundu M, 2014).
1. Premier temps
Il s’agit de faire le point sur le problème tel qu'il est posé par les constats de
terrain, le questionnement de départ enrichi par la recherche documentaire et les
entretiens exploratoire.
2. Deuxième temps
Il s'agit soit d'inscrire son travail dans un des cadres théoriques exposés, soit de
concevoir un nouveau modèle.
3. Troisième temps
Il s'agit d'expliciter sa problématique. Cela consiste à exposer les concepts
fondamentaux et la structure conceptuelle qui fondent les propositions qu'on
élabore en réponse à la question de départ et qui prendront forme définitive dans la
construction.
Ainsi, la problématique est un processus qui évolue et murit au fure et à mesure qu’avance la
préparation de la thèse (Beaud, 2006, p, 11). Gardant à l’esprit que la problématique n’est pas
l’explication du sujet, c’est l’exposé de comment traité le sujet. Elle annonce le sujet,
argumente les choix faits et annonce comment elle sera traitée, en termes de méthodes
d'enquête comme d'options prises (Aubert-Lotarski, 2007).
André Lamoureux, (1995), dans son ouvrage « Recherche et méthodologie en sciences
humaines » nous livre sa pensée sur la construction de la problématique. Celle-ci consiste à
« traduire une idée de recherche d’abord vague (et abstraite) en une question précise (et
concrète) à vérifier dans la réalité. ». C’est à travers « un travail de raisonnement logique et
rigoureux que le chercheur effectue ce rétrécissement progressif du champ de sa recherche. »
L’élaboration de la problématique est fortement liée au choix d'une question principale qui
doit être cruciale, essentielle, et centrale par rapport au sujet choisi. Cette question qualifiée
- 21 -
de principale devrait être développée à travers un jeu construit d'hypothèses, de
questionnements, d'interrogations, fondés sur des outils idéels, concepts, éléments théoriques
aussi cohérents et rigoureux que possible. Pour le dire autrement, une problématique de
recherche est l’exposé de l’ensemble de concepts, théories, questions, méthodes,
hypothèses et des références qui contribuent à clarifier et à développer un problème de
recherche. Cela nous amène à définir les composantes d’une problématique.
- 22 -
4- La structure logique de la problématique
La structure logique d’une problématique, tel que montré à travers le tableau 3 s’organise
selon la démarche en entonnoir : Introduction, développement, conclusion (Goulet, version
internet).
4-2-Développement
2-1 Etat de la question (ou ce que l'on sait).
- Fournir la définition des principaux concepts et variations
- Fournir des explications des phénomènes à l'étude
- Appuyer au moyen de résultats de recherche / précisions méthodologiques
- 23 -
ÉTAPE 4 : CONSTRUCTION DU MODELE D’ANALYSE
Cette étape est le prolongement naturel de la problématique. Le modèle ou cadre d’analyse est
défini comme un ensemble de concepts et d’hypothèses associées.
2- Les hypothèses
Les hypothèses sont des propositions de réponses aux questions que se pose le chercheur. Il
s’agit d’un énoncé provisoire (Loubet Del Bayle, 2000), affirmatif écrit au présent de
l’indicatif qui répond provisoirement à une question de recherche en déclarant formellement
les relations prévues entre deux variables ou plus. C'est « ce que l'on croit savoir » (Voir
Tableau ?). On dit provisoire car le but d'une recherche est justement de vérifier si cette
affirmation est vraie (ou fausse).
Elle est aussi une proposition anticipant une relation entre deux termes qui, selon le cas,
peuvent être des concepts ou phénomènes. Une hypothèse est ce l’on suppose, ce que l’on
admet pour vraie, afin de construire un raisonnement. Donc c’est une présomption qui appelle
sa vérification. Il faut noter que l’hypothèse n'est pas une affirmation gratuite, elle s'inspire
d'observations ou de connaissances antérieures (observations personnelles, intuition, etc.);
observations empiriques, construction théorique (lectures et recherches antérieures). Elle est
ainsi l'aboutissement d'une pré-enquête que constitue la phase exploratoire.
L’intérêt de l'hypothèse est de déterminer le thème ainsi que le champ d'analyse. Contenant le
plan de la recherche, l’hypothèse détermine la démarche et le plan d'étude. C’est une ligne
directrice puisqu’elle permet de ne pas se perdre en route et contient le but de l'étude, avec sa
confirmation ou son infirmation.
Une recherche peut comporter une seule hypothèse principale, qu’elle cherche précisément à
confirmer ou à infirmer. Mais dans certaines recherches nous serons amenés à proposer
plusieurs hypothèses :
- hypothèse principale
- hypothèses secondaires
Idéalement, ces deux conditions - faits et théorie - doivent être réunies (= hypothèse forte).
Cependant, toute hypothèse qui satisfait à l'une ou l'autre de ces conditions (= hypothèse
faible) sera considérée comme pertinente ou logiquement valable.
Pour le dire autrement, dans une relation entre deux variables d’une hypothèse, la
variable à expliquer, est la variable dépendante et le facteur explicatif est la variable
indépendante.
- L’essence d’une hypothèse réside dans sa vérification. Elle contient des variables
observables, mesurables dans la réalité et analysables. La vérification de l'hypothèse
(ou l'atteinte de l'objectif) constitue donc le but premier de toute recherche.
- L’hypothèse appelle la plausibilité et la pertinence relatives au phénomène à l’étude.
Une hypothèse comme le précise Bernard (1966) doit être plausible et aussi probable
que possible.
- 25 -
Tableau ? : Définition de la forme d’hypothèse dans une recherche
Types
Forme de l’hypothèse
de recherche
L’hypothèse prend la forme d’une solution à un problème particulier. Il
Appliquée peut être assez difficile de vérifier ce genre d’hypothèse, car il faut avoir
le temps, les moyens et les instruments pour tester l’hypothèse.
L’hypothèse prendra généralement la forme d’une définition, d’un
élément de définition, ou encore de la description de certaines relations
du concept étudié avec d’autres concepts: il s’agit de préciser le sens ou
Conceptuelle
l’usage d’un concept donné.
Ce genre d’hypothèse mène à une recherche livresque à la suite de
laquelle le chercheur fera des propositions particulières.
L’hypothèse sera plus ambitieuse que dans une recherche conceptuelle,
bien que du même genre.
L’hypothèse sera alors soit la démonstration de la supériorité d’une
Théorique certaine théorie sur les autres, soit l’élaboration d’une nouvelle théorie ou
de nouvelles applications à une théorie existante, ou encore la
reformulation d’une théorie.
Par exemple, on peut reformuler une théorie en la transformant en
modèle applicable à un domaine particulier de recherche.
L’hypothèse concerne un rapport, entre deux ou plusieurs phénomènes,
que nous croyons pouvoir constater dans la réalité. On supposera qu’un
certain phénomène est la cause d’un autre, ou qu’il en est une
Empirique
conséquence.
qualitative
On évoquera des concepts explicatifs ou on proposera des formes de
classification. Une hypothèse qualitative concerne toujours des faits non
quantifiables.
La notion d’hypothèse est beaucoup plus précise que dans les autres cas.
Empirique Elle concerne la réalité des faits sous une forme vérifiable par des
quantitative observations ou des expérimentations données. (psychologie,
psychosociologie, économie, etc.).
- 26 -
ÉTAPE 5 : L’OBSERVATION (TRAVAIL DE TERRAIN)
1- Objectif de l’observation
L’observation est, selon Van Campenhoudt, Quivy (2011), l’ensemble des opérations par
lesquelles le modèle d’analyse est confronté à des données observables. Au cours de cette
étape, de nombreuses informations sont donc rassemblées visant à tester les hypothèses
qu’elles soient principales ou complémentaires pour mieux apprécier le phénomène étudié.
La conception de cette étape d’observation nécessite de répondre aux trois questions
suivantes : Observer quoi ? Sur qui ? Comment ?
a. Observer quoi ?
Les données à rassembler permettent la vérification des hypothèses. Elles sont
déterminées par les indicateurs des variables. On les appelle les données pertinentes,
celle-ci les informations nécessaires pour tester les hypothèses: hypothèses, concepts,
dimensions et indicateurs.
c. Observer comment ?
Il s’agit de définir les types d’observation et d’élaborer les instruments de celle-ci:
a- Observation directe
Ce type est directement mené par le chercheur, et consiste à l’observation
visuelle, aux relevés de terrain, à l’examen des comportements sociaux, des
ambiances urbaines, des pratiques socio-spatiales, etc.
b- Observation indirecte
Elle dite indirecte du fait que le chercheur s’adresse à un sujet pour obtenir
l’information (enquête qualitative ou quantitative). Elle comporte trois temps:
i. Concevoir l’instrument capable de fournir les
informations adéquates et nécessaires pour tester les
hypothèses (citons à titre d’exemple : questionnaire
d’enquête, guide d’interview, grille d’observation),
- 27 -
ii. Tester l’instrument d’observation avant de l’utiliser
systématiquement, de manière à s’assurer que son degré
d’adéquation et de précision est suffisant.
iii. Le mettre en œuvre et procéder à la collecte des données
pertinentes.
- 28 -
Cette méthode recourt à des techniques de recherche qualitatives afin d’étudier des faits
particuliers nous citons à titre d’exemple : études de cas, entretiens semi-directifs ou non-
structurés, etc. (Assie, Kouassi, Version internet).
- consiste en la compréhension,
- Centrée sur l’identification et la clarification
des relations,
- Traite avec des données difficilement
Qualitative quantifiables : mots, images, sons,
- Méthode de traitement inductif,
- Permet l’approfondissement et
l’élaboration de modèle théorique,
- Procure de l’information sur le particulier.
Méthodes
- son objectif est la vérification,
- Centrée sur l’identification et le traitement des
différences,
Quantitative - Traite avec des données quantifiées,
- Traitement statistique,
- Permet la généralisation,
- Procure des renseignements précis concernant
un nombre important de personnes.
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Tableau 1 : La typologie des principales méthodes
a- L’élaboration du questionnaire
Elle est animée par plusieurs types de questions (Tableau 2)
- La question fermée fixe à l’avance les réponses possibles (Voir exemple ci-dessous).
L’enquêté doit répondre le plus souvent entre deux ou plusieurs interrogations, mais
une seule réponse est possible.
Facile à dépouiller avec un classement rapide, ce type de question est considéré
comme trop limitatif ne permettent pas les nuances.
Dans cet exemple, les questions pré-codées concernent les réponses A,B,C,D. L’ajout
de la réponse (E) implique le passage à la question semi-ouverte (QSO). Il s’agit donc
des questions pré-codées auxquelles nous ajoutons une partie ouverte (autre).
Il est à noter que de ce type de question permet des réponses plus précises ce qui rend
le dépouillement simple. Toutefois, certaines réponses peuvent surprendre l’enquêté
(réponses non prévues).
Ce type de question a l’avantage d’aborder les problèmes délicats car l’enquêté n’est
pas guidé ou influencé par des réponses préétablies. Mais l’inconvénient de ce type de
question réside dans la difficulté de dépouillement requérant des techniques de
l’analyse de contenu (ADC) (Voir fin du cours).
Après confection du questionnaire, et avant sa diffusion, il doit faire l’objet d’un pré-
test obligatoire afin de s’entrainer et surtout de vérifier s’il nécessite des éventuels
réajustement (IFSI Prémontré, 2000)
Le dépouillement est guidé par le type de question (fermée, ouverte, etc.) (Voir
Tableau 3)
L’analyse des résultats est loin d’être une comptabilisation des réponses et des pourcentages.
Elle consiste à tirer des significations, faire des liens et croisements entre les différentes
tendances faisant référence au cadre conceptuel pour en tirer des enseignements. L’analyse
- 32 -
nécessite trois principales phases : codage, tris et interprétation (Figure 2). (IFSI Prémontré,
2000).
Exploitation de
Tris à plat
chaque questio
Phases de
l'analyse Tris
Mise en relation de
02 questions de
Tris croisés
mêmes types ou de
type différents
Tirer des
Interprétation signification et
enseignement
Figure 2 : Principale phases de l’analyse des résultats. Source : IFSI Prémontré, 2000.
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a- Type d’entretien
Quel que soit son type, l’entretien sert à décrire, explorer une situation ou un
problème ; saisir les perspectives des différents acteurs , et générer des hypothèses
(tableau 4).
Tableau 4: Types d’entretien
Types Code Spécificités
Entretien non-directif L’enquêté développe le thème proposé. L’enquêteur
END
(libre ou en profondeur) utilise les relances, mais pas de nouvelles orientations.
Consigne de départ fixe, et les divers thèmes du guide
Entretien semi-directif ESD d’entretien sont introduits en fonction du déroulement de
celui-ci.
s’apparente à la méthode questionnaire, mais il est
Entretien directif
ED différent dans la mesure où l’enquêté peut répondre
comme il le souhaite (forme et longueur).
Source : IFSI Prémontré, 2000.
Relativement à l’analyse des résultats de l’entretien, celle-ci passe par les étapes
suivantes :
- Numéroter les entretiens.
- faciliter l’analyse en la présentant en tableau
- Procéder à une analyse thématique horizontale, puis à une analyse biographique
(regroupement par type de personne) verticale.
- Le croisement des 2 analyses constitue l’analyse globale, et permet la vérification
de l’hypothèse (IFSI Prémontré, 2000).
En somme, nous pouvons dire que la méthode (ER) permet d’explorer avec pertinence et en
profondeur la question qui préoccupe. Cependant elle prend du temps, et doit être complétée
par l’analyse de contenu (méthode incomplète), la fiabilité demande de l’expérience, et la
même personne doit faire tous les entretiens.
2
Au vu de la complexité de la méthode, le chercheur devrait être formé ou bien guidé pour la mener.
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ÉTAPE 6: L’ANALYSE DES INFORMATIONS
L’analyse des informations est l’étape qui traite l’information obtenue par l’observation pour
la présenter de manière à pouvoir comparer les résultats observés aux résultats attendus
par l’hypothèse (Van Campenhoudt, Quivy, 2011),.
Dans le scénario d’une analyse de données quantitatives, cette étape comprend trois
opérations (voir Tableau 1).
Rappelons que les principales méthodes d’analyse des informations sont l’analyse statistique
des données et l’analyse de contenu.
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ÉTAPE 7 : LA CONCLUSION DE LA RECHERCHE
Cette partie essentielle de la recherche est abordée par Van Campenhoudt, Quivy (2011,
2017) en trois temps :
1er temps
La conclusion devrait d’abord s’attacher à rappeler les grandes lignes de la démarche
empruntée par le chercheur :
- rappel de la question de départ dans sa dernière formulation ;
- présentation des caractéristiques principales du modèle d’analyse ;
- présentation du champ d’observation, des méthodes mises en œuvre et des
observations effectuées ;
- enfin, comparaison des résultats attendus par hypothèse et des résultats obtenus +
rappel des principales interprétations des écarts.
2ème Temps
Il s’agira de présenter les nouveaux apports de connaissances issus de la recherche menée,
celles relatives à l’objet d’analyse mais aussi nouvelles connaissances théoriques.
3ème Temps
Ces conclusions pourront aborder des pistes d’action suggérées par les analyses.
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Conclusion
Dans un travail de recherche, le chercheur pourra être confronté à certains problèmes mettant
à mal la poursuite de son du projet. Ces problèmes ne sont généralement pas d’ordre
technique mais d’ordre méthodologique.
Ainsi, et à travers ce cours nous avons tenté de présenter les connaissances fondamentales
d’un travail de recherche et les méthodes appropriées pour l’élaborer. En effet, à travers ces
données théoriques enchainées, l’étudiant chercheur sera à même d’analyser, de comprendre
et d’expliquer la réalité étudiée. Il pourra donc concevoir et mettre en œuvre une méthode de
travail. Cette dernière ne se présentera pas comme une simple addition de techniques
appliquées telles quelles, mais comme une démarche globale qui demande à être adaptée
pour chaque cas d’étude.
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Bibliographie
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