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Relationship between insight and medication adherence in subjects with


psychosis

Article in L Encéphale · September 2003


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CLINIQUE

Influence de la conscience du trouble et de la perception subjective


du traitement sur l’observance médicamenteuse
dans les troubles psychotiques
T. DROULOUT, F. LIRAUD, H. VERDOUX (1)

Résumé. L’objectif de ce travail est d’explorer le lien entre Relationships between insight and medication
conscience du trouble (« insight ») et observance médica- adherence in subjects with psychosis
menteuse chez des sujets présentant un trouble psychoti-
que, et d’évaluer l’impact de facteurs de confusion démo- Summary. Background – Poor medication adherence in sub-
graphiques et cliniques sur cette association. Méthode – jects with psychosis has a high prevalence and a negative
Ont été inclus les sujets hospitalisés de manière consécu- impact on clinical outcome. Several studies have reported
tive présentant au moins un symptôme psychotique. that a poor level of insight was a strong predictor of poor medi-
L’observance médicamenteuse a été évaluée : 1) par cation adherence. However, few studies have investigated
l’interruption ou non du traitement au moins 2 semaines whether insight was associated with medication adherence,
avant l’hospitalisation ; 2) par une échelle en sept points independently from other clinical and treatment characteris-
élaborée par Kemp et al. (1996) ; 3) par un autoquestion- tics. Objective – To explore the link between insight and medi-
naire (Drug Attitude Inventory, DAI). L’insight a été évalué cation adherence in subjects with psychosis, and to assess
par la Scale to assess Unawareness of Mental Disorder the impact of potential confounding factors on this associa-
(SUMD). L’évaluation symptomatique a été réalisée par la tion. Method – Subjects included in the study were patients
Scale for the Assessment of Positive Symptoms (SAPS), aged 60 or less, consecutively admitted in a psychiatric ward,
Scale for the Assessment of Negative Symptoms (SANS), and presenting with at least one psychotic symptom (delusion
échelle de dépression de Calgary (CDS). Résultats – or hallucination). Medication adherence was assessed
L’étude a porté sur 42 sujets. L’interruption du traitement using : 1) history of total discontinuation of treatment against
avant l’hospitalisation est associée à des scores SUMD signi- medical advice over the 2 weeks before admission ; 2) the
ficativement plus élevés, c’est-à-dire à un moins bon niveau 7-point rating scale developed by Kemp et al. ; 3) the self-
d’insight (z = – 2,6, p = 0,009). Plus le niveau d’insight est report questionnaire Drug Attitude Inventory (DAI). The Scale
faible, plus le niveau d’observance évalué par l’échelle de to assess Unawareness of Mental Disorder (SUMD) was
Kemp est bas (r = – 0,64 ; p = 0,0001), et plus la perception used to measure level of insight. Assessment of symptoms
du traitement évaluée par la DAI est négative (r = – 0,405 ; was performed using the Scale for the Assessment of Positive
p = 0,009). Les analyses multivariées par régression logisti- Symptoms (SAPS), the Scale for the Assessment of Negative
que montrent que ces associations sont indépendantes des Symptoms (SANS), and the Calgary Depression Scale
facteurs de confusion potentiels, et en particulier du diagnos- (CDS). DSM IV diagnoses were assessed using the Dia-
tic catégoriel. Conclusion – Le niveau d’insight est un facteur gnostic Interview for Psychosis (DIP). The associations
de risque indépendant pour une mauvaise observance médi- between level of insight (SUMD scores) and the three mea-
camenteuse dans les troubles psychotiques. Les program- sures of medication adherence were explored using the non-
mes psycho-éducatifs et les interventions psychothérapeuti- parametric Mann-Whitney and Spearman’s tests. Logistic
ques ciblées sur la conscience du trouble doivent être regression models giving Odds Ratios (ORs) and 95 % con-
développés pour améliorer l’observance thérapeutique dans fidence intervals (95 % CI) were used to examine the impact
les troubles psychotiques. of potential confounding variables on the associations
between level of insight and medication adherence. Results –
Mots clés : Insight ; Observance médicamenteuse ; Troubles psy- 42 patients presenting with schizophrenia broadly defined
chotiques. (n = 25) or psychotic mood disorder (n = 17) were assessed.

(1) Université Victor Segalen-Bordeaux 2, CH Charles-Perrens, Centre Carreire, 121, rue de la Béchade, 33076 Bordeaux.
Travail reçu le 20 septembre 2002 et accepté le 25 février 2003.
Tirés à part : T. Droulout (à l’adresse ci-dessus).

430 L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7

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L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7 Influence de la conscience du trouble et de la perception subjective du traitement sur l’observance

Significant associations were found between higher SUMD de risque de mauvaise observance (28). Les principales
scores ( ie poorer insight) and discontinuation of treatment caractéristiques associées au niveau d’observance mises
before admission (z = – 2.6, p = 0.009), poor medication en évidence dans la littérature sont les suivantes : l’inten-
adherence rated using the Kemp et al.’s scale (r = – 0.64 ; sité des symptômes psychotiques (12, 15, 19, 37), l’abus
p = 0.0001), and negative perception of treatment assessed ou la dépendance aux substances psychoactives (22, 23),
using the DAI (r = – 0.405 ; p = 0.009). The Kemp’scale score les caractéristiques du traitement telles que la forme (11,
and the DAI score were categorised into « poor » vs. « good » 15, 30), la complexité du traitement (15, 19) ou les effets
according to the median for logistic regression analyses. Sub- indésirables (7, 11, 17, 24) et la perception de bénéfices
jects were 1.7 times more likely (OR = 1.7, 95 % CI 1.1-2.5, du traitement (1, 2), mais aussi la qualité de l’alliance thé-
p = 0.01) to have discontinued their treatment, 1.9 times more rapeutique (16) et enfin le niveau d’insight (8, 13, 21, 24,
likely (OR = 1.9, 95 % CI 1.3-2.8), p = 0.0003) to have poor 25, 36).
medication adherence rated with the Kemp’s scale, and 1.8 Notre intérêt s’est particulièrement porté sur ce dernier
times (OR = 1.8, 95 % CI 1.2-2.6, p = 0.005) more likely to facteur de risque, et sur les liens entre insight, perception
have a negative perception of the treatment for one point subjective du traitement et observance médicamenteuse.
increase at the SUMD score ( ie lower level of insight). The L’insight est un phénomène complexe, multidimensionnel,
associations between SUMD score and the three measures qui peut être partiel et qui peut évoluer au cours du temps.
of medication adherence were not modified after adjustment Nous retiendrons la définition proposée par David qui
for demographic characteristics (age, gender, educational identifie 3 dimensions : la reconnaissance d’avoir un trou-
level, occupational status, marital status) and categorical ble mental, la capacité à reconnaître les symptômes psy-
diagnosis (schizophrenia broadly defined vs. psychotic mood chotiques, et l’observance du traitement (14). Malgré des
disorder), severity of symptoms (SANS, SAPS, CDS scores), méthodes d’évaluation très variables, les différentes étu-
characteristics of the psychotropic treatment, diagnosis of des suggèrent qu’il existe une relation entre le niveau de
substance or alcohol use disorder, age at onset, and number conscience du trouble des patients et leur observance du
of previous admissions. Conclusion – The study demons- traitement ; un faible niveau d’insight serait prédictif d’une
trates that medication adherence is associated with the level mauvaise observance médicamenteuse (8, 21, 24, 36).
of insight, independently from other patient’s demographic Toutefois, ces études ont rarement exploré l’impact de fac-
and clinical characteristics. The association between low teurs de confusion potentiels dans cette association, c’est-
level of insight and poor medication adherence should be con- à-dire l’hypothèse selon laquelle l’association entre insight
firmed using prospective studies carried out in ambulatory et observance pourrait être expliquée par des caractéris-
patients. These findings suggest that psycho-educational tiques associées de manière indépendante à ces deux
programs aimed at improving insight should be developed in variables.
order to improve medication adherence.
Cette étude se propose d’examiner le lien entre le
Key words : Insight ; Medication adherence ; Psychotic disorder. niveau d’insight et le niveau d’observance médicamen-
teuse évalué de 3 manières différentes dans une popula-
tion de patients hospitalisés pour trouble psychotique, et
d’évaluer l’impact de facteurs de confusion démographi-
INTRODUCTION ques et cliniques sur cette association.
L’observance des traitements médicamenteux consti-
tue un objectif essentiel de la prise en charge des patients
souffrant de troubles psychotiques. En effet, on dispose
de traitements médicamenteux efficaces qui permettent MÉTHODE
l’atténuation, voire la disparition des symptômes, ainsi que
l’amélioration du fonctionnement psychosocial et la dimi- Sujets
nution de la fréquence des rechutes. Celles-ci représen- Nous avons inclus des patients hospitalisés de manière
tent un problème majeur du fait de leurs conséquences consécutive pendant un an dans une unité sectorielle du
sur l’évolution de la maladie, notamment par le risque service universitaire de psychiatrie adulte 33G06 (Hôpital
d’aggravation du pronostic (30). Il existe un lien fort entre Charles-Perrens, Bordeaux). Les critères d’inclusion
observance et rechutes, la mauvaise observance théra- étaient les suivants : accord pour participer à l’étude, âge
peutique représentant le facteur de risque principal des inférieur ou égal à 60 ans, hospitalisation depuis moins de
rechutes (33, 37). Pourtant on constate que l’observance 15 jours, absence de syndrome confusionnel ou organi-
médicamenteuse est rarement de bon niveau. Même si que, présence d’au moins un des symptômes suivants au
les définitions et les évaluations de l’observance sont très cours du mois précédant l’hospitalisation : idées déliran-
variables d’une étude à l’autre, et qu’une catégorisation tes et/ou hallucinations, quel que soit le mode sensoriel.
en « bonne ou mauvaise » observance est une simplifi-
cation d’un phénomène complexe (cf. infra), la prévalence
de « mauvaise » observance est évaluée à 50 % environ
Recueil des données
dans les troubles psychotiques (15, 19).
Les problèmes d’observance peuvent être difficiles à Un entretien structuré à l’aide du Diagnostic Interview
objectiver et il est donc important d’identifier des facteurs for Psychosis (DIP) (18) dans une forme abrégée a été

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T. Droulout et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7

conduit par une psychologue clinicienne (FL) afin d’établir élaborée par Amador et al. (SUMD) (3, 10). Celle-ci
le diagnostic catégoriel selon les critères du DSM IV (4). explore les diverses dimensions de l’insight en 2 points
Le DIP a été développé pour l’étude sur les troubles à fai- distincts : la reconnaissance des signes et symptômes du
ble prévalence (les troubles psychotiques) dans le cadre trouble d’une part, et l’attribution causale d’autre part
de l’Enquête nationale australienne sur la santé mentale (capacité à reconnaître la maladie comme source des
et le bien-être (1997-1998) coordonnée par A. Jablensky, symptômes). Les réponses sont cotées de 1 à 5 : de cons-
qui nous a autorisés à utiliser et à traduire (HV) cet ins- cient à inconscient pour la reconnaissance, de correct à
trument. incorrect pour l’attribution. Les plus hauts scores indiquent
Les diagnostics catégoriels issus de la passation du DIP les plus hauts niveaux de non-conscience du trouble. Par
étaient les suivants : schizophrénie, trouble schizophré- ailleurs, si la dimension évaluée ne fait pas partie de la
niforme, trouble schizoaffectif bipolaire, trouble schizoaf- symptomatologie du patient ou si le traitement est ineffi-
fectif dépressif, trouble bipolaire avec caractéristiques cace, l’item est qualifié de non pertinent, il ne peut être
psychotiques, dépression majeure avec caractéristiques coté, ce qui correspond à une note de 0. Nous avons donc
psychotiques, trouble délirant, trouble psychotique bref, pondéré les scores de cette échelle afin d’obtenir des
trouble psychotique induit par des substances, trouble résultats ne tenant compte que des symptômes présents
psychotique non spécifié. Les données étaient collectées et évaluables, c’est-à-dire que le score total était divisé
avec le patient puis complétées et/ou vérifiées à l’aide de par le nombre d’items pertinents.
toutes les autres sources d’informations disponibles (dos-
sier médical, équipe soignante…). Pendant cet entretien
était également réalisée une évaluation symptomatique Analyse statistique
par la cotation de trois échelles : Scale for the Assessment
Les analyses ont été effectuées avec le logiciel STATA
of Positive Symptoms (SAPS) (5), Scale for the Assess-
7 (34). Des tests non paramétriques ont été utilisés afin
ment of Negative Symptoms (SANS) (6), échelle de Cal-
d’étudier les relations entre les scores aux échelles éva-
gary (32).
luant l’observance et les caractéristiques socio-démogra-
Dans un deuxième temps, un entretien semi-structuré phiques et cliniques. Le test non paramétrique de Mann-
était réalisé par un médecin psychiatre (TD) n’intervenant Whitney (comparaison de moyenne) a été utilisé pour les
pas dans la prise en charge thérapeutique des patients de variables catégorielles, et le test non paramétrique de
l’unité afin de recueillir des données concernant le niveau Spearman (corrélation) pour les variables continues.
d’observance médicamenteuse d’une part et le niveau L’ajustement sur les facteurs de confusion potentiels a été
d’insight d’autre part. Les évaluations du niveau d’obser- effectué par des techniques de régression logistique, per-
vance ont été obtenues de 3 manières. Tout d’abord, mettant de calculer les odds ratios (OR) et les intervalles
l’interruption ou non du traitement au moins 2 semaines de confiance à 95 % (95 % IC). Du fait du nombre impor-
avant l’hospitalisation nous a servi d’indicateur de l’obser- tant de facteurs de confusion potentiels, leur impact sur
vance médicamenteuse pour la période précédant l’hos- l’association entre insight et observance n’a pu être testé
pitalisation. Ensuite, une échelle élaborée par Kemp et al. au sein d’un même modèle, et cet impact a été évalué par
(20) a permis de mesurer l’observance en cours d’hospi- différents modèles successifs.
talisation. Il s’agit d’une échelle en 7 points : le score de 1
correspond à un refus complet du traitement, le score de
7 à une bonne acceptation du traitement avec participation RÉSULTATS
active et responsabilisation dans le traitement. Enfin, de
façon à évaluer l’attitude des patients par rapport au trai- Durant la période d’inclusion allant de février 2000 à
tement, nous avons utilisé la Drug Attitude Inventory (DAI) janvier 2001, 42 sujets ont été inclus dans notre étude.
qui est un autoquestionnaire développé par Hogan et al. Quatorze sujets hospitalisés durant cette période et cor-
(17). La DAI apprécie l’attitude et les impressions subjec- respondant aux critères d’inclusion n’ont pas été évalués :
tives par rapport au traitement ressenties par les patients 6 sont sortis du service avant l’évaluation, 5 n’ont pu être
souffrant de troubles psychotiques. La DAI-30 comporte évalués dans les quinze premiers jours de leur hospitali-
30 items qui sont des phrases courtes se rapportant à des sation compte tenu de la sévérité de leur état clinique et
cognitions concernant le traitement. Les patients cotent 3 patients ont refusé de participer à cette étude. Les dif-
chaque item sur une échelle analogique en 6 points (le férentes caractéristiques socio-démographiques et clini-
score de 0 à 5, 0 correspond à une perception négative du ques de la population étudiée sont résumées dans le
traitement, 5 à une perception positive de celui-ci, le score tableau I.
total pouvant aller de 0 à 150). Les résultats de ce ques- Les diagnostics ont été a priori catégorisés pour les
tionnaire apparaissent comme prédictifs de l’observance analyses, en 2 groupes : « schizophrénie largement défi-
médicamenteuse des patients. Il s’agit de l’autoquestion- nie » (n = 25 ; 59,5 %) qui comprend les diagnostics DSM
naire le plus couramment utilisé en recherche clinique pour IV de schizophrénie (n = 14 ; 33 %), trouble schizoaffectif
évaluer l’adhérence au traitement dans les troubles psy- (n = 8 ; 19 %) et trouble délirant (n = 3 ; 7 %), et « troubles
chotiques. de l’humeur » (n = 17 ; 40,5 %) regroupant les troubles
L’évaluation de l’insight a été réalisée au moyen de bipolaires (n = 15 ; 36 %) et les épisodes dépressifs
l’échelle Scale to assess Unawareness of Mental Disorder majeurs avec caractéristiques psychotiques (n = 2 ; 5 %).

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L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7 Influence de la conscience du trouble et de la perception subjective du traitement sur l’observance

TABLEAU I. — Caractéristiques socio-démographiques 89,1 (ET : 29,1) ; il est de 102,5 (ET : 25,5) pour les sujets
et cliniques des 42 sujets évalués ayant poursuivi leur traitement ; la différence entre les
deux groupes (arrêt ou non du traitement) n’est pas signi-
N (%), Moyenne ficative pour les scores de la DAI (z = 1,4 ; p = 0,15). Le
(ET1)
score moyen pour l’échelle d’observance est de 4,2 (ET :
Caractéristiques socio-démographiques 1,2) pour le groupe des sujets qui avaient interrompu leur
Âge 34 (11,4) traitement, il est de 5,8 (ET : 0,9) pour le groupe qui avait
Sexe : masculin 26 (62 %) poursuivi le traitement prescrit avant l’hospitalisation ; la
Pays de naissance : France 39 (93 %) différence entre les deux groupes est significative, les
Niveau d’études : < bac 22 (52 %) patients qui n’ont pas interrompu leur traitement ont un
Statut professionnel : actifs 14 (34 %) meilleur niveau d’observance (z = 3,4 ; p = 0,0007).
Statut conjugal : célibataires 27 (64 %)
Histoire de la maladie
Âge de la première hospitalisation 26 (8,7) Relation entre niveau d’insight
Nombre d’hospitalisations 6 (7,6)
et niveau d’observance
Diagnostic
Schizophrénie largement définie 25 (59,5 %) Les résultats de la SUMD ont été obtenus pour les
Trouble de l’humeur 17 (40,5 %) 42 patients ; le score pondéré moyen est de 4,9 (déviation
Abus/dépendance alcool 9 (23 %) standard de 2), les scores pondérés pour cette échelle
Abus/dépendance alcool-toxiques 13 (33 %) vont de 1,75 pour le meilleur niveau d’insight à 8,5 pour
Traitement au moment de l’évaluation le plus faible.
Neuroleptique/antipsychotique 42 (100 %)
Antidépresseur 5 (12 %) Nous avons examiné les relations qui pouvaient exister
Thymorégulateur 20 (48 %) entre les différentes mesures de l’observance et le niveau
Anxiolytique/hypnotique 25 (60 %) d’insight. Les patients qui avaient interrompu leur traite-
Antiparkinsonien 12 (29 %) ment au moins quinze jours avant l’hospitalisation ont des
Psychopathologie quantitative scores pondérés pour la SUMD significativement plus éle-
Score SAPS 28 (17) vés, c’est-à-dire un moins bon niveau d’insight que les
Score SANS 20 (16,8) sujets qui avaient poursuivi leur traitement de manière
Score Calgary Depression Scale 4,7 (5,8) régulière (z = – 2,6, p = 0,009). De même, nous retrou-
vons une très forte corrélation négative entre les scores
1. Écart-type. de l’échelle d’évaluation de l’observance de Kemp et les
scores de la SUMD (r = – 0,64 ; p = 0,0001). Cela signifie
que plus le niveau d’insight est faible, plus le niveau
Niveau d’observance d’observance est bas. Nous retrouvons aussi une forte
Parmi les 35 patients pour lesquels un traitement était corrélation négative entre les scores de la DAI et de la
prescrit avant l’hospitalisation, 22 (soit 63 %) avaient inter- SUMD (r = – 0,405 ; p = 0,009) c’est-à-dire que plus le
rompu ce traitement au moins 2 semaines avant l’hospi- niveau d’insight est faible plus la perception du traitement
talisation actuelle. Le score moyen pour l’échelle de Kemp est négative.
est de 4,8 ce qui correspond à une acceptation passive La SUMD incluant 2 questions sur le traitement psy-
du traitement. Aucun patient n’a été évalué comme oppo- chotrope, ces associations pourraient donc être liées au
sant au traitement, 24 % d’entre eux acceptaient le traite- fait que les mesures de l’insight et de l’observance ne sont
ment de mauvais gré. À l’inverse, 5 % des sujets mon- pas indépendantes. Nous avons ainsi calculé un score
traient une participation active et une responsabilisation pondéré de la SUMD après exclusion de ces deux items.
dans le traitement. Enfin, la majorité (55 %) acceptait faci- L’association entre score à la SUMD et interruption du trai-
lement ou de manière passive le traitement prescrit. La tement (z = – 2,5, p = 0,01), et les corrélations entre score
DAI a été remplie par 41 des sujets de l’échantillon, un à la SUMD et échelle de Kemp (r = – 0,56, p = 0,0001) et
patient a refusé d’y répondre. Le score moyen obtenu est score à la DAI (r = – 0,35, p = 0,02) restent significatives,
de 94, les extrêmes allant de 22 à 137 ; la majorité des indiquant que ces associations ne sont pas expliquées
résultats de cette échelle est supérieure à 60. uniquement par la redondance des items entre l’échelle
évaluant l’insight et les mesures de l’observance.

Relation entre les diverses évaluations


de l’observance Évaluation de l’impact de facteurs potentiels
de confusion sur l’association entre niveau
Les scores de la DAI et les scores d’observance de d’observance et niveau d’insight
l’échelle de Kemp sont significativement corrélés (test de
Spearman : r = 0,64 ; p = 0,0001), c’est-à-dire que plus le Nous avons évalué par analyses multivariées si la rela-
niveau d’observance est élevé, plus la perception des tion entre observance et insight pouvait être en partie
effets du traitement est positive. Le score moyen de la DAI expliquée par les autres variables socio-démographiques
pour les patients ayant interrompu leur traitement est de et cliniques (tableau II). L’association entre arrêt du trai-

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T. Droulout et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7

TABLEAU II. — Relations entre les scores SUMD et observance avant et après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels.

Interruption du traitement1 Score d’observance2 Score DAI3


Variables d’ajustement
(OR, IC 95 %) (OR, IC 95 %) (OR, IC 95 %)

Non ajusté 1,7 (1,1-2,5) p = 0,01 1,9 (1,3-2,8) p = 0,003 1,8 (1,2-2,6) p = 0,005
Âge, sexe, niveau d’études, statut
professionnel, statut marital,
diagnostic 3,7 (1,2-11,3) p = 0,02 2,1 (1,3-3,4) p = 0,004 1,8 (1,2-2,8) p = 0,007
Nombre hospitalisations
Âge première hospitalisation 2 (1,2-3,3) p = 0,009 2,2 (1,3-3,7) p = 0,004 1,8 (1,2-2,8) p = 0,006
Abus/dépendance alcool
Abus/dépendance toxiques 1,7 (1,1-2,6) p = 0,02 2,5 (1,3-4,8) p = 0,007 1,8 (1,1-2,9) p = 0,012
Traitement psychotrope4 2,6 (1,2-5,7) p = 0,02 2,1 (1,3-3,3) p = 0,002 1,9 (1,1-3) p = 0,003
Score total SANS
Score total SAPS
Score total CDS 1,6 (1,01-2,7) p = 0,05 1,8 (1,1-2,9) p = 0,017 1,9 (1,1-3,2) p = 0,013

1. Analyses restreintes aux 35 sujets recevant un traitement avant l’hospitalisation.


2. Score à l’échelle de Kemp catégorisé en « bonne » (score < 5) versus « mauvaise » (score ≥ 5) observance.
3. Score à la Drug Attitude Inventory catégorisé en perception « négative » (score < 93) versus « positive » du traitement (score > = 93).
4. Antidépresseur, neuroleptique, thymorégulateur, anxiolytique, correcteur.

tement avant l’hospitalisation et insight indique que la pro- DISCUSSION


babilité d’avoir arrêté le traitement est multipliée par 1,7
(OR = 1,7) chaque fois que le score de la SUMD augmente Nos résultats mettent en évidence une association forte
d’un point (donc lorsque l’insight est plus faible). La force entre ces différentes évaluations de l’observance médi-
de l’association n’est pas modifiée ou est augmentée camenteuse et le niveau d’insight, ce dernier s’avérant
après ajustement sur les différents facteurs de confusion être la principale variable associée significativement au
potentiels. Le score d’observance a été catégorisé en niveau d’observance et à la perception subjective du trai-
fonction de la médiane (score = 5) en « bonne » (score tement, et ce indépendamment des autres caractéristi-
< 5) versus « mauvaise » (score ≥ 5) observance. Avant ques démographiques et cliniques.
ajustement, la probabilité de présenter une « mauvaise »
observance est multipliée par près de 2 (OR = 1.9) chaque Limites méthodologiques
fois que le score à la SUMD augmente d’un point, et cette
association reste présente et significative après ajuste- Dans cette étude, nous avons choisi comme indicateur
ment sur ces mêmes facteurs de confusion potentiels. du niveau d’observance pour la période précédant l’hos-
Nous notons que, dans ce dernier modèle, une associa- pitalisation « l’arrêt ou non du traitement prescrit ». Les
tion significative est mise en évidence entre abus d’alcool patients ont été classés en 2 catégories distinctes, le cri-
et mauvaise observance (OR = 14, 95 % CI 1,03-190,6, tère de mauvaise observance étant la rupture de traite-
p = 0,05). En d’autres termes, l’abus d’alcool et un bas ment au moins 15 jours avant l’hospitalisation. Nous pou-
niveau d’insight prédisent de manière indépendante une vons faire deux remarques concernant cette évaluation.
mauvaise observance. D’une part, elle ne tient pas compte des divers degrés
Aucune autre variable clinique et démographique n’est d’observance, certains patients peuvent n’être que par-
associée à l’observance de manière indépendante de tiellement observants pour leur traitement. D’autre part,
l’insight. Ces résultats indiquent donc que l’association cette information a été recueillie dans la majorité des cas
entre insight et observance n’est pas liée à un tiers facteur, uniquement par l’interrogatoire du patient et n’a pas été
et est donc indépendante des autres caractéristiques contrôlée auprès d’autres informants. Il serait intéressant
socio-démographiques et cliniques. De même, le score de d’obtenir cette information de sources supplémentaires
la DAI (perception subjective des effets du traitement) a comme l’entourage du patient, le médecin prescripteur
été catégorisé selon la médiane (score de 93) en percep- habituel ou encore les infirmiers de secteur afin de con-
tion négative du traitement (score < 93) versus positive firmer et de préciser le comportement du patient par rap-
(score > = 93). La probabilité d’avoir une évaluation port à son traitement. De plus, dans certains cas le patient
« négative » du traitement est multipliée par 1,8 chaque surévalue son niveau d’observance ou réfute le fait d’avoir
fois que le score de la SUMD augmente d’un point, c’est- interrompu son traitement. Enfin, pour les sujets qui rece-
à-dire quand l’insight est plus faible. De la même façon vaient un traitement régulateur de l’humeur avant l’hospi-
que pour l’échelle d’observance, cette association reste talisation, nous n’avons pas utilisé de dosages médica-
présente et significative après ajustement sur les facteurs menteux plasmatiques pour confirmer leur observance
de confusion potentiels. thérapeutique.

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L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7 Influence de la conscience du trouble et de la perception subjective du traitement sur l’observance

Il nous a paru intéressant de réaliser plusieurs évalua- manière générale les patients participaient plutôt volon-
tions de l’observance au moyen de 3 outils différents, tiers à ces entretiens et qu’ils présentaient une certaine
l’objectif étant d’une part de voir si les résultats des diffé- satisfaction à exprimer au moyen de l’autoquestionnaire
rentes mesures concordaient et, d’autre part, d’obtenir de la DAI leur perception personnelle du traitement. Cette
une estimation du niveau d’observance à des temps dif- évaluation a été l’occasion à plusieurs reprises d’un ques-
férents : la rupture ou non du traitement pour la période tionnement de la part des patients sur leur traitement, les
précédant l’hospitalisation, l’échelle d’observance de effets secondaires et même leur maladie. On peut donc
Kemp et al. (20) pour l’observance durant l’hospitalisation, penser que ce type d’outil peut être un support en pratique
et la DAI qui représente un indicateur de l’observance clinique non seulement d’évaluation de l’observance mais
future (17) même si certains auteurs considèrent qu’elle aussi d’informations et d’échanges ciblés autour du trai-
mesure plus l’attitude par rapport au traitement que le tement à partir de la perception subjective propre du
comportement d’observance en lui-même (35). patient.
Il apparaît effectivement, comme nous l’avons décrit En accord avec une stratégie d’analyse que nous avons
précédemment dans nos résultats, une forte association déjà exposée (22, 37), l’objectif de notre étude était d’éva-
entre ces différentes mesures de l’observance. Cepen- luer les relations entre insight et observance médicamen-
dant, nous pouvons nous demander si ces différentes éva- teuse chez des patients souffrant de troubles psychoti-
luations mesurent bien l’observance à des temps diffé- ques, définis par la présence d’au moins un symptôme
rents car elles ont été réalisées au cours d’un même psychotique positif, indépendamment du diagnostic caté-
entretien. Dans cette perspective, il serait intéressant de goriel. Ces critères d’inclusion ont eu pour conséquence
suivre les patients après leur sortie de l’hôpital pour avoir que le groupe de patients étudiés est hétérogène sur un
des données à plus long terme en ambulatoire, où l’obser- plan diagnostique. De ce fait, nous avons considéré le dia-
vance n’est plus soumise au contrôle des équipes soi- gnostic catégoriel comme un possible facteur de confu-
gnantes. Une étude longitudinale permettrait de réaliser sion, et ajusté de manière systématique toutes les asso-
des mesures de l’observance à des temps différents et ciations testées sur cette variable. Du fait du petit nombre
d’examiner si l’association que nous avons retrouvée de sujets dans chaque catégorie diagnostique, nous
entre observance et insight est stable dans le temps. En avons procédé à un regroupement entre 2 groupes dia-
effet, les résultats de la littérature sont en revanche plus gnostiques. Ce type de regroupement est arbitraire, mais
contradictoires quant à la valeur prédictive de l’insight sur l’est au même titre que les frontières actuellement définies
l’observance médicamenteuse à long terme (13, 25, 26). dans les classifications internationales entre les différen-
Ainsi, Cuffel et al. (13) ont montré une association entre tes catégories diagnostiques des troubles psychotiques.
le niveau d’insight et l’observance lorsque les deux phé-
nomènes étaient mesurés simultanément. Cependant,
cette association n’était plus valable lorsque l’observance
était réévaluée six mois plus tard. Interprétation des résultats
Nous avons utilisé dans notre étude 3 échelles d’éva- Les résultats de la littérature sont très hétérogènes,
luations quantitatives de l’observance. Certains auteurs avec des taux de non-observance allant de 24 à 88 %
ont reproché à ce type de mesure de surestimer l’obser- selon les auteurs (15), la moyenne se situant à 55 %. Nos
vance (1, 35). Toutefois, nous remarquons qu’en utilisant résultats concernant l’interruption du traitement avant
3 évaluations différentes dans leur forme, nos résultats l’hospitalisation montrent que 63 % des patients qui rece-
sont concordants. Nous pouvons donc penser que nos vaient un traitement l’avaient interrompu au moins
évaluations représentent une assez bonne estimation du 2 semaines auparavant, ce qui est en accord avec les chif-
niveau d’observance des sujets de notre population. fres précédemment cités.
Nous pouvons nous interroger sur l’existence d’un biais Notre principal résultat, qui confirme notre hypothèse
de déclaration. En effet, nous pouvons nous questionner de départ, est une forte association entre le niveau
sur l’authenticité des réponses apportées par les patients d’observance quel que soit le type d’évaluation effectué
concernant leur niveau d’observance antérieur à l’hospi- et le niveau d’insight. Nous retrouvons donc le même
talisation ainsi que sur leurs croyances et attitudes par rap- résultat que celui rapporté par certains auteurs (21, 36),
port au traitement. On peut penser que certains patients à savoir qu’un faible niveau d’insight est associé à une
ont tendance à craindre des répercussions sur leur traite- mauvaise observance médicamenteuse. Ainsi, Lin et al.
ment ou sur leur hospitalisation de leurs réponses aux (21) ont évalué l’insight chez des patients souffrant de
questionnaires. Ils pourront donc avoir tendance à calquer schizophrénie durant une hospitalisation, puis ils ont exa-
leur discours et à donner les « bonnes » réponses (c’est- miné leur niveau d’observance en ambulatoire 6 mois
à-dire qui vont dans le sens d’une bonne acceptation du après leur sortie. Il apparaissait que les sujets évalués
traitement) plutôt que donner leur appréciation person- comme ayant un bon niveau d’insight pendant l’hospitali-
nelle. Pour minimiser ce type de réponse, nous avons tou- sation étaient plus observants pour le traitement et per-
jours présenté cette étude aux patients en expliquant qu’il cevaient davantage les bénéfices du traitement. Par
s’agissait d’évaluations indépendantes de leur hospitali- ailleurs, Trauer et Sacks (36) ont étudié la relation entre
sation, sans conséquence et réalisées par un intervenant l’insight, estimé par une autoévaluation chez 218 patients
extérieur au service. Nous avons remarqué que de présentant des troubles psychotiques [échelle de Bir-

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T. Droulout et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 430-7

chwood, autoévaluation des 3 dimensions de l’insight en 5. ANDREASEN NC. Negative symptoms in schizophrenia. Arch Gen
8 items (9)] et l’observance thérapeutique évaluée d’une Psychiatry 1982 ; 39 : 784-8.
6. ANDREASEN NC. The scale for the assessment of positive symp-
part par les patients [échelle analogique allant de 0 à toms (SAPS). Iowa City : University of Iowa, 1984.
100 % (2)], et d’autre part par un clinicien [échelle d’obser- 7. AWAD AG. Subjective response to neuroleptics in schizophrenia.
vance de MacEvoy (25)]. Ils ont constaté une association Schizophr Bull 1993 ; 19 : 609-18.
significative entre le niveau d’insight et l’adhérence au trai- 8. BARTKO G, HERCZEG I, ZADOR G. Clinical symptomotology and
tement évaluée par le clinicien, et cela de manière indé- drug compliance in schizophrenic patients. Acta Psychiatr Scand
1988 ; 77 : 74-6.
pendante pour les trois dimensions de l’insight (36). 9. BIRCHWOOD M, SMITH J, DRURY V et al. A self-report Insight
L’apport de notre étude a été de montrer que cette asso- Scale for psychosis : reliability, validity and sentivity to change. Acta
ciation entre insight et observance thérapeutique est indé- Psychiatr Scand 1994 ; 89 : 62-7.
pendante des autres caractéristiques démographiques et 10. BOURGEOIS ML. La conscience du trouble en psychiatrie. II. Tra-
vaux empiriques actuels. La mesure de l’insight. Ann Med Psychol
cliniques, et en particulier du diagnostic catégoriel. 2000 ; 158-3 : 209-24.
11. BUCHANAN A. A two year prospective study of treatment com-
pliance in patients with schizophrenia. Psychol Med 1992 ; 22 : 787-
97.
CONCLUSION 12. CORRIS DJ, SMITH TE, HULL JW et al. Interactive risk factors for
treatment adherence in a chronic psychotic disorder population. Psy-
Nos résultats posent la question des moyens à mettre chiatr Res 1999 ; 89 : 269-74.
en œuvre pour améliorer l’observance thérapeutique, pre- 13. CUFFEL BJ, ALFORD J, FISCHER EP et al. Awareness of illness
nant en compte le fait que l’insight est un facteur fortement in schizophrenia and outpatient treatment adherence. J Nerv Ment
associé à l’observance. Il est au préalable essentiel de Dis 1996 ; 184 : 653-9.
14. DAVID AS. Insight and psychosis. Br J Psychiatry 1990 ; 156 : 798-
prescrire, lorsque cela est possible, les traitements les 808.
mieux tolérés par les patients lors de la mise en place d’un 15. FENTON WS, BLYLER CR, HEINSSEN RK. Determinants of medi-
traitement neuroleptique au long cours (29). L’autoappré- cation compliance in schizophrenia : empirical and clinical findings.
ciation par les patients des perceptions subjectives du trai- Schizophr Bull 1997 ; 23 : 637-51.
tement, de la qualité de vie ressentie avec ce traitement, 16. FRANCK AF, GUNDERSON JG. The role of the therapeutic alliance
in the treatment of schizophrenia : relationship to course and out-
entre en jeu dans l’acceptation de celui-ci et influence de come. Arch Gen Psychiatry 1990 ; 47 : 228-36.
manière non négligeable leur observance médicamen- 17. HOGAN PT, AWAD AG, EASTWOOD R. A Self- report Scale Pre-
teuse. Concernant des interventions plus spécifiquement dictive of Drug Compliance in schizophrenics : reliability and discri-
ciblées sur l’insight, nous soulignerons l’intérêt du déve- minative validity. Psychol Med 1983 ; 13 : 177-83.
18. JABLENSKY A, McGRATH J, HERRMAN H et al. Psychotic disor-
loppement des programmes psychoéducatifs et des inter- ders in urban areas : An overview of the study on Low Prevalence
ventions psychothérapeutiques ciblées sur le traitement. Disorders. Aust NZJ Psychiatry 2000 ; 34 : 221-36.
Ces prises en charge peuvent présenter des modalités dif- 19. KAMPMAN O, LEHITEN K. Compliance in psychoses. Acta Psy-
férentes selon le type de programme proposé mais sont chiatr Scand 1999 ; 100 : 167-75.
le plus souvent basées sur les modèles comportementaux 20. KEMP R, HAYWARD P, APPLEWHAITE G et al. Compliance the-
rapy in psychotic patients : randomised controlled trial. Br Med J
et cognitifs. On retrouve de manière générale des points 1996 ; 312 : 345-9.
communs tels que : une information sur la maladie, une 21. LIN IH, SPIGA R, FORTSCH. Insight and adherence to medication
information sur le traitement (indication, effets secondai- in chronic schizophrenics. J Clin Psychiatry 1979 ; 40 : 37-9.
res…) et un travail sur l’observance thérapeutique. L’effi- 22. LIRAUD F, VERDOUX H. Caractéristiques cliniques et pronostiques
cacité de certains programmes a été évaluée. Ils ont pu associées à une comorbidité addictive chez des patients hospitalisés
en psychiatrie. Encephale 2000 ; XXVI : 16-23.
démontrer leur efficacité par rapport aux objectifs fixés, à 23. LIRAUD F, VERDOUX H. Association between temperamental
savoir une amélioration des connaissances sur les traite- characteristics and medication adherence in subjects presenting
ments, une amélioration des compétences sociales en with psychotic or mood disorder. Psychiatry Res 2001 ; 102 :
situation médicale (le patient est capable de discuter et 91-5.
24. MARDER SR, MEBANE A, CHIEN CP et al. A Comparison of
de demander des renseignements concernant son traite- patients who refuse and consent to neuroleptic treatment. Am J Psy-
ment, d’être plus actif et affirmé dans sa prise en charge) chiatry 1983 ; 140 : 470-2.
ainsi qu’une amélioration de l’observance (27, 31). 25. McEVOY JP, APPERSON LJ, APPELBAUM PS et al. Insight in schi-
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