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La mort représente un destin tragique qui sépare deux amants dont la passion arrive au

comble. Dans Manon Lescaut , le héros cherche à réaliser son bonheur : il est soumis à une
passion , une passion fatale . Cet extrait présent la scène de l'enterrement et l’état de désarroi
dans lequel se trouvent les deux amants. Il est question d'un souvenir d'une fin tragique de
l'expérience passionnelle de Des Grieux avec Manon . Dans le premier axe de ce
commentaire, nous étudierons la soumission de Des Grieux . Dans le deuxième axe , nous
expliquerons le refus de la séparation . Dans le dernier axe, nous insisterons sur le souvenir
des funérailles de Manon en tant qu’expérience revécue par l'écriture.

La soumission de Des Grieux au destin tragique se manifeste dans différentes attitudes.


Des Grieux est soumis à un destin fatal, un destin qui se charge de bouleverser sa vie. La
mort de Manon crée un malheur durable et absolu qui menace le bonheur de celui-ci. La
proposition indépendante « je fus obligé de recourir aux liqueurs» renvoie à l’état confidentiel
du narrateur et dévoile qu'il est déçu par cette séparation involontaire de son amante. Cette
intervention montre que le destin charge de déstabiliser la vie du narrateur : il le jette dans un
souci constant et un pessimisme indescriptible. La construction causale « pour le triste office»
révèle un instant de désarroi qui indique que la séparation se fait voir à cause du destin : il
compte d'incendier pour troubler la vie du chevalier . La phrase courte « j'invoquai le secours
du Ciel» est associée à l’état religieux qui rend compte du sentiment d’injustice chez Des
Grieux. C'est un sentiment qui montre que le destin offre à ce dernier une vie pleine de
malheur en vue de la perte éternelle de Manon . La proposition indépendante « le dessein
déterminé de mourir avaient coupé le cours à toutes les expressions du désespoir et de la
douleur» traduit un instant de trouble , de perdition et d'inquiétude qui produisent une menace
sur le bonheur de celui-ci . Cette épreuve difficile montre que le destin déclenche son assaut
contre le chevalier : il met ce dernier devant le danger prévu. Le destin joue un rôle important
dans la vie du narrateur car il cause de la séparation éternelle et l’état pathétique de Des
Grieux.
La soumission de la perte représente dans l'attitude exigeante de Des Grieux envers l’infinité
de la séparation. La proposition indépendante « la bouche attachée sur le visage et sur les
mains de ma chère Manon» désigne la perte progressive du contact entre les deux corps qui
exige une séparation éternelle : la disparition de Manon marque l'abandon définitif de la vie.
Le nom « affaiblissement » est associée à l'absence totale de la révolte de Manon qui met
l'accent sur son acceptation rapide de la mort. Cette acceptation traduit un instant de peur et
de trouble pour le narrateur : la mort de Manon est le seul souci qui perturbe la vie du celui-ci.
La proposition indépendante « le Ciel ne me trouva point sans doute assez rigoureusement
puni» renvoie à l’idée que le chevalier se trouve dans une situation de faiblesse car il est fou
amoureux de Manon et qu'il ne peut rien faire pour la ressusciter . Le glissement « ma chère
Manon a un bon corps» traduit une prise de conscience du réel qui souligne l’échec du rêve
amoureux . Des Grieux accepte maintenant une vie du malheur à laquelle il donne le sens
d'une punition : Manon semble être puni par la mort et le narrateur par la solitude.
La soumission se manifeste dans la cérémonie de la mort qui est faite par Des Grieux : la
cérémonie des funérailles constitue le dernier hommage au défunt . La proposition
indépendante « j'ouvris une large fosse » renvoie à une organisation des obsèques qui met
l'accent sur l'intensité de la douleur. C est une représentation exaspérée du sentiment où le
sens du tragique semble se lier à l'expression de l’intériorité du narrateur : les funérailles
représentent un instant difficile et éprouvant pour Des Grieux. La phrase déclarative « j’y
plaçai l'idole de mon cœur» révèle un moment d' inhumation de Manon qui constitue à mettre
en terre le cadavre de cette dernière . Cette personnalisation des funérailles devient un élément
clé qui permet à ce dernier de débuter les processus de deuil. La cérémonie de la mort réside
notamment dans l’idée de la sacralisation du cadavre. La construction causale « pour
empêcher le sable de la bouche » désigne l'engagement et la conscience qui renvoient au soin
envers le corps de Manon . C'est une responsabilité qui met en évidence la production du
cadavre : le cadavre doit être protégé parce qu’il est le siège de l’âme. La proposition
subordonnée relative « qui son corps serait exposé auprès de mon trépas» renvoie à une
attitude aveugle qui souligne l'union de deux corps . Cette intervention montre que le recul du
chevalier par rapport au suicide avant l'enterrement est le résultat d'une attitude responsable
envers le cadavre de son amante. L'adjectif « sauvage » traduit une perception qui reflète la
peur de celui-ci pour le cadavre de Manon . C'est une réflexion qui souligne la soumission et
l'obéissance du narrateur . La cérémonie de la mort désigne la dernière occasion pour dire
l'adieu qui reflète la soumission du chevalier envers le cadavre de son amante et son amour
inconditionnel pour cette dernière.
La soumission à la fatalité du destin réside notamment dans l’idée de la perte définitive et
dans la cérémonie de la mort. C'est une soumission qui est causée par un destin fatal qui
bouleverse la vie du narrateur . Mais le refus de la séparation éternelle représente dans
l'attachement du narrateur et notamment dans la détresse qui exprime le malheur absolu de ce
dernier .

L'instant de la mort correspond à un refus de la séparation éternelle entre Des Grieux et


Manon.
Le refus de la séparation éternelle se concrétise dans l'attachement physique de Des Grieux
envers le corps de Manon. C'est un attachement qui représente un instant de désir et de
tentation pour le narrateur. Le verbe « demeurai» renvoie , dans ce contexte, à un
enthousiasme , une passion qui rapportent d’état proximité physique et corporelle : ce dernier
veut garder tout le contact du corps et de l’âme . Cette intervention met en évidence le refus
accompli de la séparation de Manon ce qui exprime l'impossibilité d'admettre la disparition .
L'attachement se manifeste dans la peur de la perte définitive : l'adjectif « attachée » est une
emprise de la perte qui incite à une volonté de se récompenser . Le chevalier dévoile que la
vie n'a plus de valeur devant l'amour : seul l'union avec Manon peut rendre le bonheur à sa vie
. L'hyperbole « mille fois» est associée au rapprochement physique qui traduit une volonté
voulant inconsciente et obsessionnelle de ce dernier. Des Grieux a envie de rester auprès de
son amante jusqu’à le au dernier moment de sa vie . Cette manifestation de rapprochement
représente un amour aveugle et passionnel envers Manon. Le superlatif « plus » qui donne un
degré intensif pour le groupe nominal « parfait amour ». Ce terme traduit un instant de
soumission et d'aveuglement envers le corps de Manon qui produisent une possession. Cette
épreuve traduit des sentiments de refoulement qui justifie le désir de ce dernier envers son
attachement : Des Grieux devient rapidement possessif au corps de cette dernière car il veut le
garder même après la mort de Manon.
Le refus de la séparation réside aussi dans la détresse du narrateur. La détresse se traduit dans
la volonté qui reflète une perception pessimiste envers le destin. La proposition indépendante
« je me couchai ensuite sur la fosse » est une tentative de suicide qui exprime la souffrance
intolérable de Des Grieux . Cette tentative se fait de manière impulsive, sans réfléchir suite à
la perte éternelle de son amante : ce dernier ne peut pas vivre agréablement un instant si
Manon n'existe pas . Le complément circonstanciel de manière « avec impatience» désigne
l'impossibilité de vivre sans Manon qui traduit un refus exigeant la séparation éternelle de
cette dernière. Ce refus montre que la notion de détresse se démarque des réactions de
tristesse et d'inquiétude qui font d'un trouble psychologique regroupant de la dépression à
cause de la mort de Manon . Ces sentiments deviennent excessifs vu que le narrateur décide
de mettre fin à sa vie : le chevalier est désespéré et tenté par le suicide. L'attribut du sujet «d’y
mourir» est associé à l’idée que le suicide représente une résolution pour rejoindre Manon à
un autre endroit où Des Grieux peut se réunir une autre fois avec elle . C'est une résolution qui
traduit sa volonté de mettre fin à cette souffrance devenue insupportable. Le nom commun «
mon trépas» renvoie à la mort qui souligne le désir aveugle de Des Grieux à suivre Manon.
Cette attitude de suicide se manifeste dans l'attachement qui crée une passion fatale. C’est une
fatalité qui est fondée sur le sacrifice de la vie et du corps .
Le refus de la séparation représente l’état d’âme de Des Grieux au moment des funérailles de
Manon . Mais l'expérience des funérailles se manifeste dans la douleur ineffable et dans le
souvenir en tant qu’invitation de partage .

Les funérailles de Manon représentent une expérience revécue à travers la narration .


La mort de Manon est un évènement douloureux pour le narrateur qui présente une séparation
involontaire et imprévue de cette dernière. C'est une douleur ineffable et éternelle qui plonge
le chevalier dans une atmosphère tragique dont il ne se défait jamais. L'adjectif « lugubre»
provoque inconsciemment la sensibilité de Des Grieux devant la mort de Manon : ce dernier
éprouve des sentiments de tristesse montrant que la mort est un instant de malheur durable et
irréparable . Le groupe nominal « triste office » met l'accent sur cette souffrance d’accomplir
de l’acte de l'enterrement de sa bien aimée qui donne un effet de désordre dans la vie du
narrateur . La douleur du chevalier est subjectivisée et associée à ses émotions . Le nom
commun « une larme » révèle le chagrin de Des Grieux suite à la perte de Manon : les larmes
fonctionnement comme épreuve de sa sensibilité devant la mort de son amante . Elles
produisent un effet pathétique qui redouble la tonalité tragique. Les deux noms coordonnés «
du désespoir et de la douleur» renvoyant à l'idée que la souffrance sont accentuées par le
dévouement du narrateur ce qui justifie que la douleur de celui-ci est grandi dans l'immédiat
de la séparation définitive , une séparation d’être cher et aimé. La douleur réside
essentiellement dans la mort de Manon qui met en valeur l'amour passionnel de Des Grieux .
Les funérailles de Manon en tant que souvenir est un appel de partage. En décrivant ses
sentiments de l'enterrement, Des Grieux invite son destinataire Renoncour à partager ses
sentiments de douleur , une douleur irrexprimable . L'adjectif « difficile» renvoie à l’idée que
le narrateur met l'accent sur l’étrangeté de la situation à l’instant de l'enterrement ce qui
manifeste la simultanéité des sentiments pathétiques par la description de la situation
d’écrasement de ce dernier. Le souvenir de la mort reste un destin qui désarme le narrateur
jusqu’au moment de l’énonciation . Le passé simple « demeurai-je » est une évolution voire
une synthèse sur l’état de la mort de son amante qui réside dans la difficulté à exprimer la
souffrance vécue à une nouvelle évocation de cette mort . Le narrateur étouffe
involontairement par les souvenirs le plus douloureux de deuil. L’adverbe temporel «
longtemps » renvoie à la durabilité qui souligne l'effet exercé de la mort sur le chevalier : ce
dernier demeure voire s'approfondit dans un malheur imprévu et durable depuis la mort de
Manon . La proposition subordonnée relative « où j’étais sur la fosse» est associée à une
situation de deuil qui affirme la faiblesse intellectuelle et le manque psychologique : le deuil
génère de nombreuses émotions complexe pour le narrateur . Le récit de ce souvenir exprime
un malheur que le narrateur a une volonté de dépasser et représente le partage d'une situation
pathétique .
Phrase de conclusion pour le 3e axe ???

À l'issue de cette étude, la scène de l'enterrement et l’état de désarroi dans laquelle se trouve
les deux amants représente dans la soumission de Des Grieux . Cette soumission se manifeste
dans le destin tragique de ce dernier qui se charge de bouleverser sa vie et dans la perte
définitive qui exprime la faiblesse du narrateur devant la disparition de son amante. La
cérémonie de la mort montre que le chevalier est soumis aux funérailles de son amante et
notamment dans la sacralisation de son cadavre . C'est un récit qui décrit le refus de la
séparation qui met en valeur l'attachement physique du narrateur . Cet attachement exprime
son amour aveugle envers le corps de cette dernière . La détresse de Des Grieux est
représentée dans l'attitude aveugle envers le suicide puisqu’il représente un moyen pour suivre
Manon . Ce récit décrit l’expérience des funérailles qui réside dans la douleur absolue du
narrateur et dans le souvenir des funérailles . Ce souvenir représente une invitation de partager
son malheur . L’événement de la mort permet à Des Grieux de retourner définitivement à sa
ville natale où il trouve son père est mort.

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