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Archéologie médiévale

Brue-Auriac (Var). Chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption.


François Carrazé

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Carrazé François. Brue-Auriac (Var). Chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption. . In: Archéologie médiévale, tome 23, 1993. pp.
354-355;

https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1993_num_23_1_1035_t1_0354_0000_2

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n'a connu aucune modification (agrandissement, destruction, reconstruction) dans son plan entre le
XIIe s. et aujourd'hui. (Responsable de la fouille : E. Vernin).
BILLOM (Puy-de-Dôme). Eglise Saint-Loup. — Dans le cadre d'une étude préalable de
l'église Saint-Loup (classée Monument Historique le 21/03/1983), quatre sondages ont fait l'objet
d'une surveillance archéologique en novembre 1992, en accord avec M. Voinchet (Architecte en
Chef des Monuments Historiques). Ils ont mis en évidence l'absence de sépulture tant à l'extérieur
de l'édifice — le cimetière ayant été détruit il y a une dizaine d'années — qu'à l'intérieur — le
niveau de sol ayant été abaissé d'environ 0,60 m vraisemblablement lors d'anciennes restaurations.
Le sondage réalisé au pied d'un des contreforts de la façade a mis en évidence la présence d'une
canalisation maçonnée, traversant la maçonnerie à 2,30 m de profondeur, ainsi que des fagots de
brindilles qui pourraient être liés à un ancien système de drainage. (Responsable de la fouille :
Sophie Liégard).
BRESSIEUX (Isère). Le château de briques. — Voir dans la rubrique Constructions et habitats
fortifiés.
BRUE-AURIAC (Var). Chapelle Notre-Dame-de-ï Assomption. — Un projet municipal de
restauration de la chapelle désaffectée de Notre-Dame-de-l'Assomption à Brue-Auriac fut l'occa¬
sion de procéder à des observations et des relevés dans l'ancienne église paroissiale accolée à un
bâtiment agricole ruiné, édifié sur l'emplacement de l'ancien prieuré.
Une église Notre-Dame-de-Brue est mentionnée dès le dernier tiers du XIe s. dans les chartes
de l'abbaye de Saint-Victor dont elle dépend ; l'abbaye marseillaise conserva l'édifice jusqu'à la
Révolution. Ce n'est qu'au xive s. que Notre-Dame de Brue est désignée comme église paroissiale.
Maintes fois délaissée, elle est abandonnée après 1750 au profit d'une chapelle située au cœur de
l'agglomération, près du château moderne, jusqu'à ce qu'en 1857 on construise une nouvelle église
au centre du village. Notre-Dame de Brue retourne alors à l'état de chapelle gardienne du cimetière
qui lui demeure accolé.
La chapelle a été successivement étudiée par H. Revoil, architecte des M. H. en 1862 et A.
Challot en 1934. Notre étude a comporté plusieurs étapes en 1980, 1985 et 1990 ; elle a été suivie
d'une mission de l'Inventaire Général de la Région P.A.C.A. pour le compte de l'Agence
Départementale d'Action Culturelle du Var.
Au cours d'un premier sondage, on avait mis au jour, sous le grand autel, le coffret de réduction
des corps de l'armateur marseillais Georges Roux-de-Corse et de sa femme Lucie de Béraud,
fondateurs en 1750 du village industriel de Brue. Ce fut l'occasion de découvrir, sous l'enduit d'un
pilier de l'arc triomphal, une dédicace inconnue qui s'ajoute aux deux inscriptions déjà répertoriées
maiséventail
en aujourd'hui
tombéeperdues.
du cul-de-four
Un peu plus
nervuré
tard,deonl'abside.
retrouvera la curieuse clef de voûte à six branches
La chapelle présente, au premier abord, un aspect assez homogène, mais l'observation fait
rapidement apparaître de nombreuses anomalies qui trahissent des étapes successives dans la
conception et l'édification, ainsi que d'importantes réparations. Le transept n'est pas perpendicu¬
laire à la nef et l'axe de cette dernière forme avec l'axe du chœur un angle de près de 7°. Les jours
des deux bras du faux-transept sont partiellement obturés par les demi-berceaux qui supportent la
retombée du prolongement de la couverture de la dernière travée. Cette architecture aberrante
marque un réaménagement en surélévation de la couverture de la croisée de transept, et suggère
l'existence d'un transept primitivement couronné d'une tour de croisée ou bordé d'un clocher-mur
surmontant l'arc triomphal. Aujourd'hui, un petit clocher-mur prolonge le mur de façade occidental
dans lequel s'ouvre le portail d'entrée, mais les reprises de maçonnerie indiquent une construction
du clocher postérieure à celle de la façade, bien qu'antérieure à 1540, date à laquelle il est réparé.
Les bras du transept présentent chacun une petite absidiole dans leur mur oriental ; à l'origine, elles
étaient éclairées par un jour en archère couvert d'un arc monolithe délardé en plein cintre. Ces jours
ont été murés lors de la construction du chevet plat.
plusieurs
L'ensemble
étapes : des anomalies observées amène à formuler l'hypothèse d'une construction en
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— un premier état reste représenté par la partie orientale des bras du transept, les absidioles et,
peut-être, la base semi-circulaire de l'abside.
— le second état concerne l'élévation de la nef, la pose du portail surmonté d'un oculus et,
probablement, l'élévation d'un clocher entre le chœur et la nef.
— au troisième état appartiennent l'habillage à cinq pans de l'abside et la construction du
chevet plat.
D'importantes reprises suivront, qui sont plus du domaine de la répartition que de la conception
d'un nouvel agencement. La surélévation du couvrement de la troisième travée a pu être réalisée lors
d'une de ces reconstructions qui a vu la disparition, peut-être accidentelle, du clocher de la croisée
de transept ainsi que la surélévation de l'arc triomphal et du couvrement de l'abside. En effet, les
piliers engagés qui supportent les demi-arcs doubleaux du couvrement de l'abside à cinq pans
présentent dans leur quart supérieur un rétrécissement brusque et désordonné, marque d'une reprise
peu soignée des parties supérieures de l'élévation.
La chapelle Notre-Dame de Brue ne présente que peu d'éléments ornés. Divers décors
géométriques agrémentent quatre corbeaux en quart de rond situés en bas des consoles engagées
supportant les arcs doubleaux de la nef ainsi qu'une face d'un tailloir d'une de ces consoles :
damiers, chevrons, losanges, billettes, probablement réemployés d'un état de la fin du XIe s. La
façade occidentale porte également une ornementation géométrique sur l'archivolte retournée qui
borde le portail d'entrée à larges claveaux en crossette, de même que sur le cordon qui divise la
façade et l'oculus qui le surmonte. Ils sont datables du siècle suivant, tout comme la clef de voûte
de l'entrée où figurait un Christ en majesté aujourd'hui disparu. La clef de voûte de l'abside
présente une figure humaine énigmatique placée de manière à regarder les fidèles ; une tête de loup
supporte le piédroit de l'arcature bordant le jour axial du chevet. Ces deux dernières figurations sont
à rattacher à la construction en arcatures lombardes qui caractérisent le chevet.
L'environnement archéologique de l'église Notre-Dame de Brue n'est pas connu dans le détail.
Les textes font état d'un prieuré et de dépendances à l'emplacement desquels auraient été élevés
ultérieurement une ferme du domaine prioral et un presbytère. Il existe encore à l'Est du chevet un
cimetière dont la présence remonte au Moyen Age ; mais d'autres inhumations ont été labourées au
Sud du site. Quelques ruines d'aménagements mal définis susbsistent en avant du portail et des
traces tenues de présence gallo-romaine tardive ont été trouvées au Nord, en contrebas, près d'une
source. A quelque distance au Sud, sur le plateau dominant, sont conservés sous le bois et les vignes
les vestiges d'une villa gallo-romaine au quartier de La Neuve ; il s'agit probablement de celle
mentionnée en tant que villa vetera dans un manuscrit de la seconde moitié du XIe s. (Responsable
de la fouille : François Carrazé).
CAEN (Calvados). Eglise Saint-Pierre. — Voir dans la rubrique Sépultures et nécropoles.
CALMEILLES (Pyrénées-Orientales). Eglise Saint-Félix — La première mention d'un habitat
sur le site apparaît en 853, elle est confirmée en 929-935 mais il faut attendre la date de 959 pour
que se trouvent associés l'habitat et le lieu de culte. Le but de l'intervention archéologique était
d'identifier les niveaux ayant précédé l'édification de l'autel, aujourd'hui déplacé, afin de proposer
une datation pour la lipsanothèque qu'il contenait. L'ouverture d'un sondage dans la quasi-totalité
de l'abside a mis au jour une superposition régulière d'ensembles constitués, pour chacun des
réaménagements affectant l'intérieur de l'église, d'un remblai de préparation sur lequel repose une
mince chape de mortier supportant un sol de circulation dallé. En l'absence d'autres éléments
mobiliers tous ces niveaux sont datés à l'aide des abondantes découvertes monétaires qu'ils
contiennent. La poursuite du sondage jusqu'au sol naturel a fourni également des renseignements
d'ordre architectural ce qui autorise à retracer ainsi les étapes de travaux successives :
— au Xe' s. : construction d'une église de caractère pré-roman munie d'une abside à fond plat
dont le mur oriental a été découvert dans la partie inférieure du sondage.
— au XI f (mais sans mobilier archéologique pour cette période) : construction d'une abside
semi-circulaire après arasement de l'abside antérieure.

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