152 BIBLIOGRAPHIE problèmes dont le moins irritant est celui de l'aspect originel un style néo-classique : quatre colonnes cylindriques d'ordre du portail central. Pour l'auteur, il ne fait aucun doute qu'il toscan supportant un entablement séparent le vaisseau comportait un tympan et un linteau. central des collatéraux. En 1865, les voûtes et les plafonds Il existe bien des points qui demeurent incompréhensibles de bois ont été remplacés par des voûtes d'arêtes aux dans la restauration d'Abadie. On s'aperçoit d'ailleurs nervures de sapin et aux voûtains de brique. grâce aux dessins de l'architecte retrouvés par l'auteur, de Le chœur conserve encore à l'est deux beaux chapiteaux ses hésitations. Ainsi dans un premier projet concernant la cubiques dont les angles sont pourvus de têtes humaines lanterne du transept, il prévoyait sur l'octogone ancien et la corbeille de végétaux stylisés. Les voûtes des chapelles remis dans son état d'origine une couverture de pierre à latérales du chœur, à liernes et à, tiercerons, sont ornées de huit pans avec lantemon. Il opta finalement pour une clefs du plus bel effet. lanterne surhaussée d'un dessin nouveau et un dôme. De même A l'intérêt purement architectural de l'édifice s'ajoute pour la coupole de la première travée qu'il songea, dans ses celui du décor mobilier. Il faut notamment signaler les premiers dessins, à, rétablir telle qu'elle. A quel motif obéit autels en marbre polychrome du xvme siècle, en forme de la modification du soubassement de la façade qui formait tombeau, les peintures et les sculptures qui rendent la stylobate avec un mur nu chargé de mettre en valeur les visite de Notre-Dame-en-son-Assomption indispensable. Le parties supérieures sculptées? Doit-on également penser à touriste aura pour l'effectuer une belle monographie l'illumination d'une nuit pour rendre compte de pareilles superbement illustrée et pourvue d'un plan teinté. aberrations? Les nombreux documents reproduits et commentés d'une A. Erlande-Brandenburg. façon pertinente par l'auteur sous forme de catalogue permettent d'entrer dans le plus infime détail. Certains d'entre eux antérieurs à la Restauration permettent de connaître Louis Grodecki, La Sainte-Chapelle. Paris, Caisse nationale le parti originel : ainsi le plan et la coupe de la coupole du des Monuments historiques, 2e éd., 1975, 68 p., nombr. ill. transept (n° 48), les baies de la première travée de la nef (n° 17), les dispositions du plan avant l'arrivée d'Abadie (Petites notes sur les grands édifices.) et bien d'autres détails. Il y a dans toutes ces notes une La Caisse nationale des Monuments historiques a eu mine de renseignemeats dans lesquels les historiens d'Angou- l'heureuse idée de rééditer l'excellente monographie que M. Louis lême auront largement à, puiser. Grodecki avait consacrée à la Sainte-Chapelle de Paris en Soyons donc reconnaissants à M. Pierre Dubourg-Noves 1962, elle était épuisée depuis lors (voir Bibliographie, 1962, de s'être lancé dans cette tâche ingrate, de l'avoir menée à p. 412). Cette nouvelle édition sous un aspect nouveau, bien et de l'avoir fait avec un esprit critique mais objectif. d'un maniement plus commode et d'une présentation très Le rôle d'Abadie n'en est nullement grandi, en revanche la soignée apporte quelques nouveautés sur la première. cathédrale d'Angoulême mieux connue sort de cette recherche D'abord dans l'iconographie entièrement renouvelée et moins atteinte qu'elle ne le paraissait au premier abord. amplifiée. J'y note avec plaisir la reproduction d'un dessin Elle mérite encore tous nos soins et notre attention. Il faut figurant l'apôtre saint Jacques le Majeur avant sa pour terminer former le vœu que la méthode utilisée ici restauration et que l'on avait prétendu être une œuvre du xixe siècle fasse de nombreux adeptes. (voir Chronique, 1971, p. 67). Ce dessin comme la A. Erunde-Brandenburg. lithographie que j'ai publiée lèvent tous les doutes : il s'agit en fait d'un des grands chefs-d'œuvre de cette série incomparable des Apôtres de la Sainte-Chapelle. Quant au texte lui-même, Dr Henri Ronot, Colombey-les-Deux- Églises. Église Notre- il ne comporte que peu de changements. L'auteur s'est Dame-en-son-Assomption. Lyon, 1975, 20 p., 18 fig. cependant efforcé de tenir compte des travaux les plus récents (Avant-propos d'Anne-Marie Couvret.) qui concernent la construction de l'édifice ou le décor qu'elle Colombey-les-Deux-Églises est devenu un des hauts lieux abrite. On trouve ainsi l'écho de la thèse de Robert Branner de notre histoire nationale. Le village mérite un détour non qui enlevant à Pierre de Mantreuil la paternité de l'œuvre — • seulement pour cette raison mais aussi parce qu'il possède ce que l'on peut facilement admettre — l'a donnée à Thomas de Cormont - —-ce qui, comme j'aurai l'occasion de le montrer ■
une église sur laquelle le Dr Henri Ronot vient de faire une
très précise étude. On sait que le nom de ce bourg vient, très prochainement, est inacceptable. A propos des statues comme le rappelle Mme Couvret, Directeur des Services d'apôtres sur lesquelles M. Grodecki fait magistralement d'archives de la Haute-Marne, de l'existence de deux églises, le point, il évoque la statue de la Vierge à, l'Enfant de l'Église la première dédiée à Notre-Dame-en-son-Assomption qui des Assomptionistes (rue François Ier, à Paris) qui pourrait existe toujours, la seconde qui était une priorale clunisienne provenir du trumeau de la chapelle basse. Il s'agit certes dédiée à Saint-Jean-Baptiste dont il ne subsiste plus que des d'une hypothèse qui a pour elle de solides arguments, mais vestiges. il faudrait pour la transformer en certitude l'examiner de L'église paroissiale est un édifice assez lourd à l'extérieur près et en conséquence la descendre de son emplacement dont la construction appartient a plusieurs campagnes de actuel trop élevé pour permettre de porter un jugement construction. De l'édifice primitif, appartenant à la fin du sérieux. Cette question irritante trouverait ainsi une xie siècle, il ne subsiste que le chœur prolongé au xme siècle solution. M. Grodecki termine son livre par l'étude des vitraux par une abside. Au xvie siècle, on a élevé de part et d'autre sur lesquels il fait le point. Des dessins permettent de faire de la travée de chœur et dans le prolongement des bas- le partage entre les éléments authentiques et ceux qui ont côtés de la nef des chapelles latérales. Quant à la nef et à été si habilement restaurés au siècle dernier. ses collatéraux, ils ont été reconstruits au xvme siècle dans A. Erlande-Brandenburg.