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Physiologie animale

La digestion
vendredi 18 janvier
Mme Patte-Mensah
cmensah@unistra.fr

I. Généralités / définition

La substance nutritive est une substance qui peut être absorbée par le corps sous forme d'énergie
(nutriments). La digestion comprend tous les actes mécaniques sécrétoires et chimiques qui permettent la
transformation des aliments en substances plus petites qui pourront être absorbés (ex : glycogène transformé
en glucose, lipides en acides gras et glycérol, protéines en acides aminés, glucides en oses, acides nucléiques
en nucléotides, phosphates et ribose). Pour autant, les acides nucléiques ne sont pas des nutriments car ils ne
fournissent pas d'énergie.

La digestion permet donc à l'organisme d’emmagasiner des aliments pour fabriquer de l'énergie. On retrouve
cette digestion chez toutes les espèces. Cependant, quand on se nourrit, on ne peut pas faire autre chose donc
on ne se nourrit que quelques fois par jour (3x pour l'homme), c'est le temps d’assimilation. Pendant le reste
du temps, il s'agit de l’absorption.

II. Anatomique du tube digestif


A. L'appareil digestif

Il est constitué du tube digestif et des organes annexes. Le tube


digestif est composé de l'œsophage, de l'estomac et des intestins et
les organes annexes sont le pancréas, le foie et la vésicule biliaire.
L’appareil digestif est ouvert à ses deux extrémités par la cavité
buccale et l’anus. Tout ce qu'il y a entre les ouvertures forme un
syncytium continuel. Dans la cavité buccale, on a les dents, la
langue et la salive. Le pharynx permet de faire en sorte que les
aliments, une fois déglutis, passent du bon côté c'est-à-dire vers
l’œsophage, qui va directement vers l'estomac. Il y a ensuite les
intestins (grêle et gros), le rectum et l'anus.

B. Le foie et l'estomac

L'estomac est prolongé par l'intestin grêle ; la première partie de cet


intestin est le duodénum. Il y a plusieurs séparations dans le tube
digestif appelées sphincters : on a le pylore entre l'estomac et le
duodénum. Un sphincter est une cloison qui peut s'ouvrir et se fermer
entre les différentes parties du tube digestif. Les organes annexes
comme le foie, la vésicule biliaire et le pancréas sont très proches du
tube digestif. Après l’œsophage, on a une sorte de hall qui est la zone du
cardia. Cette zone joue un rôle au moment de l’assimilation et va
envoyer un signal mécanique et chimique pour que l'estomac commence
à se préparer à l'arrivée des aliments.
Schéma des zones glandulaires gastriques

En effet, les deux parois de l’estomac sont collées à cause de la pression que
les organes annexes exercent sauf dans une région nommée poche à air. Quand
les aliments traversent la zone du cardia, les deux parois vont se décoller ; il y
a une distension de l'estomac à l'aide de la poche à air qui va se disperser dans
la zone de l'estomac. Généralement, le pylore est ouvert mais, dès que le
premier passage d'aliments dans la zone du cardia, le pylore se ferme.
C. La muqueuse gastrique

Les muqueuses forment aussi un syncytium continu. Elles se présentent sous forme de replis. On trouve un
certain nombre de cellules sur la partie apicale. On peut trouver du mucus et, dans la partie basale, il y a la
circulation sanguine. La muqueuse du tube digestif est la muqueuse la plus agressée à cause du pH, de
l'alcool et des médicaments. Le mucus sert à protéger au maximum cette muqueuse, c'est un gel constitué de
glycoprotéines (glycogène et protéines). Il forme donc une maille, il est donc relativement élastique mais
quand même un peu fluide.

La muqueuse gastrique Le mucus gastrique

Il y a cinq cellules gastriques principales :


– les cellules à mucus : produisent du mucus, se situent dans l'antre et le fundus en même quantité
– les cellules mucoïdes claires : libèrent du bicarbonate, présentes partout mais plus abondantes au
niveau de l'antre
– les cellules endocrines : libèrent des hormones (gastrine → spécifique à l’estomac), il y en a
énormément
– les cellules pariétales : libèrent du HCl, surtout présentes au niveau du fundus
– les cellules principales : libèrent de la pepsine (peptide)

Les cellules intestinales sont classées en deux catégories :


– cellules à mucus : 1/4 des cellules, structure principale identique au mucus gastrique mais les
éléments glucidiques sont un peu différents, c'est pourquoi le mucus intestinal est plus fluide que le
mucus gastrique
– entérocystes : 3/4 des cellules, permettent l’absorption

D. L'intestin

Il est constitué de beaucoup de puits : ce sont des


valvules conniventes. L’intérêt des puits est
d'augmenter la surface d’absorption. Les valvules
augmentent de 3 à 10 fois la surface. Toutes les
valvules sont constituées de villosités. On augmente
donc la surface d'échange par les replis et par les
villosités. La structure est polarisée au niveau du pôle
basal où se situe la membrane basale nommée la
séreuse. Au-dessus de la membrane basale, on trouve
deux couches musculaires (longitudinale et circulaire).
L'espace riche en capillaires sanguins est la sous-
muqueuse.
On a un pôle apical et un pôle basal. Chaque villosité a au centre
un vaisseau lymphatique (chylifère). La circulation est faite par les
artères, veines, artérioles, veinules et capillaires. Tous les noyaux
des cellules sont situés au niveau basal des cellules car la sécrétion
des vésicules se fait au niveau apical. A ce niveau, les cellules sont
reliées les unes aux autres par des jonctions serrées car rien ne doit
passer par l’espace intercellulaire. La crypte de Lierberkühn sert à
la prolifération, la division et la différentiation cellulaire. La
muqueuse est très agressée, il y a donc beaucoup de perte de
cellules car elles ont une durée de vie faible donc une genèse forte.

Les muqueuses du tube digestif ont donc trois propriétés


essentielles : la continuité de surface, le renouvellement cellulaire
et le cyto-protection.
Structure d'une villosité intestinale

E. Cyto-agression / cyto-protection
La muqueuse du tube digestif forme un syncytium anatomique. Sa continuité de surface permet une cohésion
des muqueuses du tube digestif. Il y a une possibilité de renouvellement cellulaire à tous les niveaux. Le
mécanisme de contrôle du renouvellement est complexe mais des hormones digestives interviennent.
Les muqueuses sont agressées par l'alcool, les sels biliaires, les anti-inflammatoires et les médicaments. Les
sels biliaires sont présents au niveau de l'intestin, surtout duodénum. L’agression se traduit par la
désintégration du mucus et la mort cellulaire jusqu'à des micro-hémoragies voire des macro-hémoragies et
des ulcères.
Les muqueuses se protègent donc. Quand il n'y a plus de mucus, il faut en reformer. Il y a besoin d'un apport
supplémentaire de sang pour apporter les nutriments, il y a donc intervention de la circulation sanguine. La
vasodilatation permet d’augmenter les échanges sanguins. Il y a également la synthèse d'hormones. Les
principales sont les prostaglandines car, une fois synthétisées, elles vont stimuler la formation du mucus, la
circulation sanguine et diminuer la mort cellulaire. Les prostaglandines vont surtout agir au niveau de la
crypte.

Les phases successives de la cyto-agression / cyto-protection

F. Musculation et innervation du tube digestif

Musculation
Les muscles lisses et striés sont présents dans le tube digestif mais les striés qu'au niveau du pharynx, de
l’œsophage proximal (le plus proche de la cavité buccale) et du sphincter anal. Tout le reste n'est que du
muscle lisse. Les sphincters sont formés par l'épaississement de la couche circulaire musculaire.
Innervation
Elle est double : une innervation intrinsèque qui lui est propre (système nerveux entérique) et une
extrinsèque. Si on isole une partie du tube digestif (ex : l'intestin) et qu'on le met dans des conditions de
survie normale (avec un pH taponné vers 7,2 / 7,4 – température 37° - nutriments surtout le glucose – les
ions – de l'oxygène), on peut observer le péristaltisme (contractions basales des muscles lisses). Le
péristaltisme est la contraction des muscles lisses qui permettent au bol alimentaire d'avancer.

L'innervation intrinsèque implique plusieurs types de neurones moteurs et sensitifs. Les neurones moteurs
sont impliqués dans la contraction : les cholinergiques sont les principaux neurones. Les neurones
mécanorécepteurs sont présents dans l'estomac, les thermorécepteurs peuvent être à activité lente (froide,
dans l'intestin) ou à activité rapide (chaud, pas dans l'intestin) et les polynodaux sont surtout mis en jeu dans
la douleur.

Coupe transversale du tube digestif


L'innervation intrinsèque n'est présente que dans le tube
digestif ce qui sous-entend que les corps cellulaires sont à
l'intérieur. Ils sont présents dans les plexus myentérique et
sous-muqueux et contiennent les corps cellulaires des
neurones intrinsèques.

Coupes transversales d'estomac

Disposition des éléments nerveux

Les corps cellulaires des neurones


intrinsèques sont présents dans les
plexus mésentériques et souples. Si on
voit des noyaux, c'est qu'on a des
cellules. La cellule pariétale à HCl est
entrain de faire une sécrétion (flèche
rouge).

Coupes longitudinales d'intestin grêle

Les plis et replis forment des valvules conniventes.


On peut faire la différence entre les valvules et les
villosités grâce au grossissement.
On aperçoit des microvillosités au bords de la lumière ainsi que des cellules absorbantes et à mucus. Les
entérocytes sont des cellules fines rectangulaires allongées tandis que celles à mucus sont plus larges et
grosses car elles accumulent le mucus. Quand les cellules relâchent le mucus, il y a rupture de la membrane
apicale et, une fois sécrété, la cellule meure. Il y a donc une seule sécrétion par cellule. Une cellule à mucus
est aussi nommée caliciforme.

Légende à annoter : noyaux, pôle basal, pôle apical, lumière du tube digestif (en apical), microvillosités, entérocytes
(fines, rectangulaires et allongées), cellules à mucus (plus larges et plus grosses), capillaires sanguins, hématies

vendredi 25 janvier

III. Les différentes étapes de la digestion


A. La mastication / salivation

La digestion se fait en trois types d'actes : mécaniques, chimiques et sécrétoires. La mastication est un acte
mécanique, c'est un acte volontaire très important. Les personnes tachyphages (qui ne mâchent pas et avalent
les aliments directement) ou les personnes édentées ont beaucoup de troubles digestifs (troubles
dyspeptiques). La mastication est extrêmement importante pour une bonne digestion car elle permet de
broyer les aliments avec la salive lors de la salivation.

La salive est présente en permanence mais le débit salivaire peut changer. Elle provient de trois paires de
glandes : la glande sous-maxillaire, la glande parotide et la glande sublinguale. Elles sont constamment
stimulées pou sécréter la salive (débit normal : environ 1mL/min). Au moment de la mastication, il y a une
stimulation plus importante pour augmenter le débit salivaire (2mL/min). Le débit peut être augmenté encore
plus dans des cas extrêmes (médicaments).

La salive est composée :


– d'eau (grande majorité)
– d'électrolytes : sodium, potassium, chlore, carbonate (concentration de 20 mili-équivalent / L).
Au moment de la stimulation du débit salivaire, il y a une augmentation de la concentration de
sodium et bicarbonate qui doublent. Dans les cas extrêmes, la concentration de potassium et de
chlore diminue alors que celle du sodium et du bicarbonate augmente
– de protéines : plasmatiques (la plus abondante est l'albumine), enzymatiques, du motif génétique du
groupe sanguin présent dans la salive de 80% de la population, immunoglobulines et facteurs de
croissance

Principales protéines présentes dans la salive


La mucine est l'une des protéines qui constitue le mucus, elle a un rôle de lubrification et de protection.
L'amylase salivaire (enzyme) a un rôle dans le catabolisme de l'amidon et du glycogène, elle permet leur
dégradation en molécules de glucose. La lipase linguale (enzyme) permet la digestion des lipides. Elle est
plutôt active car elle peut dégrader entre 10 et 30% des lipides. Le lysozyme est un antibactérien, il dégrade
les glycoprotéines, très présentes au niveau des bactéries. Les immunoglobulines (IgA, IgG et IgM) sont des
antibactériens et défenses immunitaires.
La salive fait partie des sucs digestifs. Les glandes salivaires sont sous contrôle nerveux (système
sympathique (NAD) et parasympathique (Ach)). Le plus impliqué est le système parasympathique car il est
actif en permanence et agit sur les sécrétions hydriques et minérales (eau et électrolytes). Lors de
mastication, le système parasympathique augmente l’activation des glandes. Quand on est stressé, il y a
inhibition de la sécrétion salivaire, c'est pourquoi on a la bouche sèche.

Fonctions de la salivation et mastication


– la réduction des aliments
– permet de mélanger les aliments à la salive : obtention du bol alimentaire pour la déglutition
– la salive débute la digestion des lipides et des glucides
– la salive facilite la gustation pour la solubilisation des particules
– la salive nettoie la bouche et assure une action antibactérienne
– la salive neutralise le reflux gastrique dans l’œsophage par son pH alcalin
– les aliments produisent des stimuli pour les fonctions gastrique et duodénale
– la formation du bol alimentaire (bolus) va progresser vers le pharynx (déglutition)

B. Traversée œsophagienne

Déglutition
La déglutition se déroule en deux actes. Le premier est la partie bucco-pharyngienne : c'est l'acte volontaire
de pousser les aliments de la bouche vers le pharynx. Le second acte est un acte réflexe, il y a un arrêt
respiratoire en apnée (de façon inconsciente) car fermeture du nasopharynx. C'est la progression du bolus
vers l'œsophage.

Si on prend une gorgée d'eau, on est dans la même situation que pour un aliment. Si on boit à la bouteille, on
boit de façon continue, il y a extension du cou donc la bouche : le pharynx et l'œsophage sont alignés et il n'y
a pas besoin de la fermeture du nasopharynx et donc pas d'apnée.

Motricité œsophagienne
Quand le bolus arrive dans l'œsophage, il faut le faire progresser par contractions : ce sont les contractions du
muscle lisse / péristaltiques qui le permettent. Il s'agit de toute contraction qui a lieu dans un organe creux et
qui permet la progression d'un élément en son sein sous contrôle de certains nerfs (SNC et innervation
intrinsèque à l'œsophage).

L’œsophage est un tube qui possède à ses deux extrémités des sphincters (sphincters œsophagiens supérieur
SOS et inférieur SOI). Le SOS protège les voies respiratoires en empêchant les aliments de s'y introduire
tandis que le SOI a un rôle de barrière anti-reflux. Au repos, le SOS est fermé et le SOI est ouvert : il peut y
avoir des reflux gastriques dans l'œsophage. Lorsque première bouchée du bolus
arrive dans l'estomac en traversant le cardia, il y a déclenchement de plusieurs
mécanismes, en particulier la fermeture du SOI et la distension de l'estomac.

Le passage dans l'œsophage se fait par des anneaux de contraction (ACh) /


décontraction (VIP) grâce à des neurotransmetteurs. La traversée œsophagienne
est plus longue pour un bolus que pour un liquide car les liquides n’ont pas besoin
de phénomènes de contraction/décontraction. Il ne peut jamais y avoir deux bolus en même temps dans
l'œsophage : il y a une période réfractaire. C'est la zone du cardia qui dit que le premier bolus est arrivée et
que donc la deuxième déglutition peut se faire. L'activité des sphincters, en particulier le SOI est plus actif le
matin que le soir. Le soir, surtout en période de sommeil, le SOI n'est plus actif et reste en position ouverte
c'est pourquoi le reflux gastrique est souvent plus important le soir que dans la journée.
C. Aliments dans l'estomac

Remplissage gastrique
Il se fait par strates, il y a des couches successives dans le fundus. Les enzymes salivaires continuer de jouer
leur rôle mais quand le bolus arrive au niveau de l'estomac, il y a des sécrétions acides qui inhibent les
enzymes salivaires. C’est la zone du cardia qui permet la stimulation de la sécrétion gastrique.

Sécrétion gastrique
Il s'agit d'un deuxième suc digestif liquide clair plutôt visqueux. Il peut être de deux types : sécrétion alcaline
et sécrétion acide et contiennent :
– de l'eau
– des électrolytes (NaCl, KCl et bicarbonate pour sucs alcalins ; HCl pour les sucs acides)
– des protéines de mucus (plus que dans les sucs salivaires), des protéines plasmatiques (identiques à
la salive : l'albumine est la principale)
– de la pepsine (enzyme)
– un facteur intrinsèque : favorise l'absorption de certaines vitamines (uniquement dans l'estomac)

En phase de repos, il y a un relatif équilibre entre les sécrétions acides et alcalines, le pH de l'estomac est à
environ 6. Après le début du repas, le pH de l'estomac est aux alentours de 1-2. Ce sont surtout les sécrétions
acides qui sont stimulées mais les sécrétions alcalines sont toujours là.

Produits et rôle des différents types de cellules de l’estomac


Le pepsinogène donne de la pepsine qui coupe les acides
aminés aromatiques. Un certain nombre d'enzymes (en
particulier les peptidiques qui interviennent dans la dégradation
des protéines) sont libérées sous forme inactives (-ogène). Les
cellules principales libèrent du pepsinogène (inactif) qui sera
transformé en pepsine sous l'effet de l'HCl (HCl permet un peu
la dégradation des aliments mais active surtout les enzymes, en
particulier la pepsine, dans l'estomac). Les cellules principales
libèrent également de la lipase gastrique (plus active à pH
acide que la lipase salivaire). Les cellules endocrines libèrent
des hormones (gastrine, histamine, somatostatine).

Sécrétion gastrique en réponse à un repas


La sécrétion acide est constituée de trois phases :
– céphalique : plutôt courte, permet le démarrage de la
sécrétion acide. Le cerveau émet un message car il a reçu
des messages visuels, olfactifs, gustatifs,
hypoglycémiques
– gastrique : la plus importante car elle est due aux stimuli
via la zone du cardia (après le premier bol alimentaire)
– intestinale : juste un peu à la fin, signale la fin de la
sécrétion gastrique car les aliments sont dans l'intestin

Variation de l'acidité du contenu gastrique après l'ingestion d'un repas

La seule sécrétion stimulée est la sécrétion acide mais la sécrétion alcaline


est toujours présente. La durée de la sécrétion gastrique (en moyenne 3h)
dépend du volume ingéré mais aussi de la qualité (nature des aliments que
l'on ingère).
Motricité gastrique
Il y a plusieurs types de mouvements : le tonus gastrique et les mouvements péristaltiques. Le tonus
gastrique est en permanence contracté même en phase préprandiale (prandiale : moment de la prise
alimentaire). C'est une contraction globalement légère qui permet de mélanger les choses et empêcher la
stagnation des aliments : elle est principalement présente au niveau du fundus. Les mouvements
péristaltiques apparaissent plusieurs minutes après l'ingestion du premier bolus, ils ont pour but de faire
circuler le bol alimentaire en direction du pylore. Ils prennent naissance entre le fundus et l'antre et
progressent vers le pylore, ils sont de plus en plus importants. Le pylore est un sphincter qui sépare l'estomac
du duodénum, il est ouvert au repos puis se ferme dès le premier passage du bolus.

Dès qu'on passe de l'estomac à l'intestin, le bol alimentaire s'appelle le chyme. Le pylore est une barrière
sensible à la quantité de bolus qui l'a traversé et à la qualité : il compte les calories. Il arrive un moment où il
se ferme totalement et il ne s'ouvre plus : s''il y a plus rien dans l'estomac, c'est bon mais s'il reste des choses
dans l'estomac, il va falloir évacuer ce qui reste dans l'estomac donc vomir.

Le mal des transports a plusieurs causes : problème d'oreille interne ou un tonus gastrique stimulé par tout
mouvement. Il y a des personnes insensibles à l'augmentation de leur tonus gastrique, d'autres personnes sont
très sensibles et ont des nausées ou des vomissement.

L'évacuation gastrique se fait par franchissement du pylore. Plus il y a de


liquides à évacuer, plus ça va être long mais pas de façon totalement
proportionnelle. On observe deux phases d’évacuation : une phase un peu
lente et une phase plus rapide. Les solides, quant à eux, mettent aux
alentours de 3h mais il y a des différences selon la nature des éléments,
pour ce qui est des glucides ou des protéines. Les lipide sont la nature
chimique la plus compliquée à dégrader, la plus longue au niveau du
franchissement pylorique et la plus compliquée et délicate au niveau de
l'absorption. La digestion des lipides est donc plus complexe que la
digestion des glucides et protéines.

Rôle de l'estomac dans


la digestion

D. Sécrétion bilio-pancréatique : le rôle des organes

Au franchissement du pylore, sera effectuée la sécrétion bilio-pancréatique : deux nouveaux sucs digestifs
interviennent : le suc pancréatique et la bile. Le suc pancréatique est produit par l'activité exocrine du
pancréas. C'est un liquide clair, visqueux, contenant du mucus, beaucoup de bicarbonate, pH 8 pour
neutraliser au max le pH de l'estomac. Le suc pancréatique contient toutes les enzymes qui permettent de
digérer.
Les enzymes pancréatiques sont la colipase (que
dans les sucs pancréatiques, stabilise et stimule la
lipase), les enzymes protéolytiques libérées sous
forme de proenzymes (inactives), les ribonucléases
et désoxyribonucléases (bases ne seront pas
utilisées comme nutriment pour former de l’énergie
mais utilisée par les entérocytes pour former leurs
propres ARN et ADN).

vendredi 1 février

E. Les aliment dans l'intestin

Motricité
A jeun, on a un complexe migrant inter-digestif (CMI : permet le nettoyage de l’intestin) ou un complexe
migrant moteur (CMM). Après le repas (post-prandial), il y a arrêt du CMI et deux types de mouvements
apparaissent (de brassage et péristaltiques).

Il y a toujours une onde qui se propage du pylore jusqu'au gros intestin, c'est une onde unique. Quand elle
commence, elle va jusqu'au bout avant qu'une autre onde apparaisse : il y a une période réfractaire entre
deux ondes. L'onde a un rôle de nettoyage mais brasse aussi la flore intestinale. Dès que la première partie du
chyme traverse le pylore, l'onde s’arrête immédiatement et rencontre les mouvements de brassage et
péristaltiques. Les mouvements de brassage sont des mouvements qui permettent le mélange du chyme aux
sucres. Le chyme est le liquide qui se trouve dans l'estomac avant le passage de la valve du pylore et l'entrée
dans le duodénum.

Sécrétion
Dans l'intestin, il y a un sucre intestinal présent exclusivement dans l'intestin grêle ; dans le gros intestin, il
n'y a plus de sucres, que de la sécrétion du mucus. Le suc intestinal grêle permet de neutraliser l'acidité du
chyme. Il n'y a pas d’enzymes protéolytiques mais présence de bicarbonate.

Exemple d'un repas baryte : chronologie du transit digestif

On considère que le transit digestif d'un repas est de 24 à 48h.

IV. Métabolisme et absorption intestinale

Métabolisme
Pour permettre le métabolisme, il faut différentes molécules : des glucides, des lipides et des protéines
(enzymes protéolytiques). Pour les glucides, il faut plusieurs enzymes, l'α-amylase permet de dégrader
l'amidon et le glycogène mais elle ne peut pas découper les disaccharides (constitués d'un lactose et d'un
glucose : la lactase peut donc dégrader le lactose et le glucose). Le maltose est un disaccharide constitué de
deux glucoses, dégradé par la maltase.
Les lipides sont plus complexes de par leur nature lipophile et hydrophobes mais aussi par leur constitution,
on peut en obtenir des acides gras quand ils sont petits. Les lipides insaponifiables
ne peuvent pas être dégradés en acides gras (stérol, terpènes, vitamines A,E,D,K).
On a également besoin de lipases (linguale et pancréatique) et de phospholipases.

Protéolyse dans le tube digestif


A partir d'une molécule (ici une protéine), on peut obtenir ds acides aminés libres.
Il faut tout d'abord que la protéines soit dégradée en polypeptides et acides aminés
libres, il y a ensuite une très forte dégradation par les sucs pancréatiques pour
obtenir des dipeptides et des acides aminés libres.

Absorption intestinale
L’absorption au niveau de l'intestin se fait selon deux types de voies :
– paracellulaire : il faut traverser les jonctions serrées qui sont plus ou mois
serrées selon l’état physiologique ; l'eau, les électrolytes et le NaCl
passent, le glucose est la plus grosse molécule passant
– transcellulaire : l'eau, les électrolytes, des glucides, lipides et protéines passent

L'eau est un mécanisme passif de type hydrostatique et osmotique. Les sels minéraux permettent une
absorption à des vitesses différentes selon leur nature.
exemple : le NaCl a trois processus : diffusion passive, co-transport, symport
le Ca2+ a deux voies : paracellulaire en fort gradient ou transcellulaire en mécanisme actif

En cas d'hémorragie, le passage des jonctions serrées est très lâche : le passage de l’eau peut alors se faire
dans en transcellulaire de même que le glucose.

Microscopie électronique d'un entérocyste

Le glycocalix (Gc) est un réseau fibrillaire dense qui sert de protection mais
qui est aussi sélectif car les grosses molécules ne peuvent pas le traverser
complètement.

On retrouve des dihydrolases membranes (dipeptidases et disaccharidases).


Ce n'est que lorsque ces molécules sont vraiment dégradées qu'elle pourront
franchir la membrane apicale.

Absorption des glucides, lipides et protéines


A l'intérieur des micelles se passe le catabolisme (la dégradation des
lipides). Les micelles sont prises en charge par des microprotéines
pour pouvoir migrer vers la membrane basale surtout la latéro-
basale. Les chylomicrons sont des lipoprotéines de transport des
capillaires lymphatiques vers les tissus adipeux.
Pour distinguer le bon du mauvais cholestérol, il faut savoir qui transporte quoi vers où. Les LDL (low
density lipoprotein) transportent le cholestérol du foie vers les organes via la circulation sanguine, il s'agit du
bon cholestérol. Les HDL (high density lipoprotein) transportent le cholestérol des organes vers le foie, c'est
le mauvais cholestérol. Il est important de connaître le rapport HDL/LDL : le LDL doit être plus important
que le HDL. Le cholestérol est nécessaire car toute cellule a besoin de cholestérol dans la membrane
plasmique ; c'est également le précurseur de plein d'hormones stéroïdes.

L'absorption des monosaccharides commence au duodénum (jusqu'à 60%). Le glucose est absorbé
complètement et rapidement au début de l'intestin.

Les glucides sont transformés en monosaccharides (glucose, fructose,


galactose) qui sont absorbés soit par voie intercellulaire, soit par voie
transcellulaire. La voie intercellulaire est la diffusion passive à travers les
jonctions serrées en fonction du gradient de concentration, surtout au niveau
de l’intestin proximal (duodénum, jéjunum). La voie transcellulaire (plus de
90% des glucides) se fait par des protéines de transport.

Au pôle apical de l’entérocyte, on a une protéine de co-transport, le symport


Na+-glucose ou SGLT1 (serum glucose transporter) dont l’activité est déterminée par la pompe Na +/K+-
ATPase localisée sur la membrane basale. Cette pompe maintient un gradient électrochimique de Na + à
travers la membrane apicale en extrudant activement du Na + hors de la cellule au pôle basal (transport actif
secondaire). SGTL1 transporte du glucose ou du galactose. Le fructose est absorbé par diffusion facilitée
grâce au transporteur GLUT5. La stœchiométrie est de deux sodium entrant pour un glucose ou galactose
sortant. Au pôle baso-latéral, les monosaccharides passent dans le sang par diffusion facilitée grâce à un
deuxième transporteur, GLUT2, non spécifique. La pompe NaK-ATPase intervient aussi avec trois sodium
sortant pour deux potassium entrant. C'est un transport actif secondaire car ce n'est pas directement le
transporteur qui fait appel à l’énergie c'est la pompe. L'activité du transporteur n'est pas dépendante du
sodium mais est fortement activé en présence de sodium.

Les lipides sont situés dans les micelles. Les acides gras sont très peu
présents dans le duodénum car il y a peu d'absorption à ce niveau. La
grande majorité de l'absorbtion commence au jéjunum et se poursuit dans
l’iléon. L’absorption c'est le passage de l'entérocyste et l'arrivée dans les
capillaires sanguins. On a que 95% d’absorption car les entérocystes
gardent un peu de lipides pour eux au passage.

L'absorption des protéines se fait dans l'intestin grêle, principalement le


jéjunum. Leur absorption est incomplète : seul 85% est absorbé car les
entérocystes prennent également une part d'acides aminés.

Quantité d'eau utilisée pour la digestion et l'absorption des


nutriments.

Le tractus gastro-intestinal absorbe presque toute l'eau.


V. Contrôles nerveux et hormonal de la digestion

Contrôle nerveux
La régulation de la digestion est extrêmement complexe : c'est un contrôle nerveux et hormonal. Le contrôle
nerveux se fait par la sécrétion salivaire (intrinsèque et extrinsèque) et par la motricité (gastrique et
intestinale). Le contrôle nerveux intrinsèque permet les contractions spontanées, l'extrinsèque dépend des
systèmes nerveux parasympathique et sympathique, il y a une action de l'acétylcholine sur les récepteur
muscariniques.

Contrôle hormonal
Ce peut être des hormones circulantes ou libérées localement. Il y a des hormones digestives telles que la
gastrine, la sécrétine ou la CCK. D'autres hormones intervenante aussi comme la VIP (vasoactive intestinal
peptide), le glucagon, la neurotensine (NST) ou la somatostatine. Le premier niveau de régulation est central
c'est-à-dire au niveau du cerveau. On y trouve aussi l'action de l'hormone de la satiété. On a ensuite toute la
régulation au niveau gastrique et au niveau intestinal en particulier pour l’intestin grêle. Les hormones
gastro-intestinales sont synthétisées, sécrétées et actives localement. Les peptides gastro-intestinaux sont très
nombreux mais quatre sont considérés comme des hormones : la gastrine, la sécrétine, la CCK et la GIP.

Il y a deux grandes familles d’hormones : la gastrine et la sécrétine. La famille gastrine comprend la gastrine
et la CCK. La gastrine est sécrétée par la muqueuse antrale de l'estomac et par les cellules G duodénales. Elle
stimule la sécrétion de HCl (acide) et de pepsinogène. La CCK est sécrétée par la muqueuse duodénale. Elle
provoque les contractions de la vésicule biliaire et augmente les sécrétions pancréatiques. Elle est considérée
comme l’hormone de la satiété.

La famille sécrétine comprend trois hormones : la sécrétine, la GIP et la VIP. La sécrétine est sécrétée par les
cellules S duodénales et stimule la production de bicarbonate. La GIP est sécrétée par les cellules K
duodénales, stimule la sécrétion d'insuline et inhibe celle de gastrine. La VIP, quant à elle, est sécrétée dans
le duodénum et permet la relaxation du muscle lisse et l’inhibition de la sécrétion d'acide.

L'épaisseur des
flèches indique le
rôle majoritaire ou
pas de l'hormone.
VI. Digestion de substances autres que nutritives

Les additifs alimentaires ne sont pas tous mauvais, certains sont naturels. Ils ne doivent cependant pas passer
la barrière digestive, être inertes du pont de vue du métabolisme et être transformés en dérivés connus.

Les médicaments ont trois voies d'administration : orale, cutanée et rectale. La forme du comprimé est
importante, la plus courante est la forme galénique. Le temps d’absorption à jeun dépend du niveau de
délitement du comprimé c'est-à-dire où il doit se dissoudre dans le tube digestif.

VII. Remarques annexes

Les bactéries intestinales forment un écosystème complexe, elles sont présentes surtout dans le colon. La
flore intestinale est l'ensemble des bactéries de notre tube digestif. Il existe deux types de flores intestinales :
les bactéries aérobies et bactéries anaérobies. Les bactéries aérobies ont besoin d'oxygène, c'est pourquoi on
les trouve au plus loin dans l'intestin grêle. Les anaérobies commencent à se trouver à partir du gros intestin.
La flore intestinale est importante pour l'absorption et l'excrétion.
Le métabolisme énergétique
vendredi 8 février
Hugues Oudart

Milieu intérieur et notion de régulation


Les cellules ne peuvent fonctionner que si le milieu intérieur n'est pas trop variable. De part leur
fonctionnement, elles modifient leur milieu intérieur. Pour qu'elles continuent à fonctionner, il faut donc un
système qui puisse modifier le milieu. Il faut que l'extérieur du milieu varie également.

Le système de distribution comprend des pompes qui permettent de prélever et d'éliminer ce qu'on veut dans
l'environnement. La matière solide est prélevée par le système digestif et est également distribuée (solide →
système digestif, gazeux → poumons, solubles/eau → système urinaire) : on a donc trois systèmes de
d’éjection. Ces trois appareils maintiennent l’homéostasie ensemble. Une seule grande fonction physiologie
n'est pas à visée homéostatique : il s'agit de la reproduction.

L'homéostasie définie la stabilité du milieu intérieur. Ce terme est établi par Cannon dans les années 1920.
Le système fait souvent appel à des boucles de régulation. Il y a une différence entre régulation et contrôle :
ce qui est régulé est une grandeur physiologique (pression artérielle, pH sanguin, osmolarité, masse
corporelle), ce qui est contrôlé est un appareil qui, par son activité, va permettre de réguler une grandeur
(vasomotricité, prise alimentaire)

Le centre intégrateur récupère la valeur et la compare à une valeur théorique. La différence est un signal
d'erreur +12. L'opposé du signal d'erreur est un signal de compensation. Plus le gain est important, plus la
boucle est efficace.

Le métabolisme énergétique est l'ensemble des dépenses d'énergie entre un animal et son environnement. Le
système régit par les lois thermodynamiques. L’animal prélève de la matière dans l'environnement (prise
d'aliment). On peut trouver de l’énergie sous cinq formes cinq : chimique, mécanique, thermique (calorique),
électrique, solaire. La seule forme d'énergie qu'on est capable de valoriser est la chimique. On peut
transformer l'énergie chimique en mécanique mais l'essentiel est transformé en chaleur. L’énergie peut aussi
être stockée et déstocker : le stockage est nécessaire car l'entrée d'énergie dans l'organisme est discontinue
alors que les besoins d’énergie sont continus dans le temps bien que d'intensité variable.

A l'échelle cellulaire, le sodium est à l'extérieur, il y a une répartition hétérogène. Le soluté passe donc
spontanément de là où il y en a le plus à là où il y en a le moins. Il y a un travail au sens thermodynamique
quand le système transfert de l'énergie au reste de l’univers sous une autre forme que la chaleur. Les sorties
d’énergie sous forme de travail au sens thermodynamique sont rares, la grande majorité sont sous forme de
chaleur.

I- Introduction au métabolisme énergétique : de la mitochondrie à l'organisme entier


A- Énergétiques cellulaires et thermochimies

En terme énergétique, au niveau cellulaire, la structure impliquée est la mitochondrie.

Contrôle respiratoire et énergétique mitochondriale


Expérience de respiration mitochondriale in vitro - mesure de la teneur d'oxygène
• En A : pas de substrat → il ne se passe rien car il n'y a pas de substrat
• En B : présence de pyruvate → les mitochondries passent en stade 1 : petite
respiration transitoire
• En C : ajout d'ADP → la pompe à protons peut être alimentée, phosphorylation
d'ADP en ATP (stade 3). L'ATP n'est pas consommé in vitro donc lorsque tout
l'ADP est consommé, tout s'arrête (stade 4)
• En D : ajout d'ADP (retourne en stade 3)
Même expérience avec ajout de substances
Ajout de CCCP (agent découplant) : molécule qui se place à la base de la membrane
interne mitochondriale et laisse passer les protons. Les protons vont donc passer par la
CCCP au lieu de l'ATP synthase. Le mécanisme consomme beaucoup d'oxygène car la
chaîne respiratoire essaye de compenser (stade 5) et il y a abolition du contrôle
respiratoire

Ajout de KCN (cyanure) : bloque la chaîne respiratoire, entraîne la mort de la


mitochondrie

Le contrôle respiratoire dépend du rapport [ATP]/[ADP]. Lorsque les cellules sont peu actives, il y a
beaucoup d'ATP et peu d'ADP : le rapport a une valeur élevée et la mitochondries est en stade 4. Lorsque les
cellules sont très actives, il y a beaucoup d'ADP et peu d'ATP : le rapport a une valeur faible et la
mitochondries est en stade 3 car il doit fournir de l'ATP. Le contrôle respiratoire est un système autonome. En
réalité, les mitochondries sont en permanence à un niveau entre entre le stade 3 et le stade 4.

Stœchiométrie de la phosphorylation oxydative


Pour un O2 consommé, on fait rentrer dix protons. Avec neuf protons, on peut générer trois ATP. Pour un O2
consommé, on peut générer trois ATP. Le rapport phosphorylation / oxydation (P/O) est de 3. Il reste donc un
dixième proton ce qui permet d'assurer l’électro-neutralité. L'ATP est formé dans la mitochondrie mais la
consommation de l'ATP se fait à l'extérieur de la mitochondrie. La mitochondrie exporte l'ATP et importe
l'ADP mais il y a une charge - de plus sur l'ATP que sur l'ADP. Le proton permet de ne pas modifier l’électro-
neutralité des compartiments.

Le rapport P/O = 3 est une valeur théorique car dans la pratique, on ne trouve jamais trois lorsqu'on le
mesure, on trouve toujours une valeur inférieure à 3. Il y a donc des protons qui entrent dans la matrice, sans
passer par l'ATP synthase : les protons traverse la membrane au travers de protéines transmembranaires.

Thermochimie alimentaire
Nous ne sommes pas capables de valoriser toutes les molécules qui constituent les aliments. Seuls les
glucides, les lipides et les protéines sont valorisables. La calorie est la quantité d'énergie nécessaire pour
élever un gramme d'eau d'un degré. L'unité internationale d'énergie est le joule (1 calorie = 4,18 J).

Énergie alimentaire
Toute l’énergie n’est pas absorbée. Lors de l'oxydation des glucides, l’état final est le même dans un système
physique ou biologique : les fonction d’état sont donc identiques. Lors de l'oxydation des protéines, dans un
système biologique, on obtient de l'urée dans laquelle il y a aussi de l'énergie : on perd donc l'énergie urinaire
pour les protéines. L'énergie métabolisable est la même que l’énergie digestive pour les glucides et les lipides
mais pas pour les protéines. Il y a une perte d'énergie thermique. On obtient l'énergie nette qui permet :
travail, croissance, production, lumière, électricité.

La densité énergétique des lipides est beaucoup plus élevée. Les réactions biochimiques qui permettent
d'extraire l'énergie des molécules organiques sont les oxydations mais pour qu'une molécule puisse être
oxydée, il faut qu'elle soit réduite. Les molécules lipidiques sont plus réduites que les molécules de glucides
ou protéiques donc on peut plus les oxyder et en tirer plus d'énergie. Les lipides sont donc plus énergétiques
que les glucides et les protéines.

Exemple des glucides


Dans un système biologique ou physique, la quantité d'énergie produite est la même car les états initial et
final sont les mêmes dans les deux cas. Sur les 2800 kJ du glucose, il y a seulement 66% transformé en ATP,
le reste est de la chaleur. La chaleur est un déchet métabolique. Sur la quantité de molécule de glucose, on est
au mieux capable de donner 25% de l'énergie ingérée, le reste est de la chaleur.
Consommation d'O2 pour oxyder un gramme de molécule

Équivalent calorique de l'oxygène : mesure la quantité


d’énergie que libère la glucose grâce à 1L d’oxygène, dans
un système où l'oxygène est limitant

Les valeurs de glucose, lipides et protéines sont très proches donc on peut prendre une valeur moyenne. En
mesurant notre consommation d'oxygène, on sait que pour 1L d'O 2 consommé, on sait qu'on a dépensé 20,1
kJ. On utilise la technique de la calorimétrie indirecte.

Calorimétrie indirecte
On fait une mesure de la consommation d'oxygène et non pas de la production d'oxygène. L'équivalent
calorique d'O2 des trois nutriments est très proche donc on peut faire une moyenne alors que l'équivalent
calorique de CO2 est très différent : on ne peut pas utiliser de valeur moyenne sinon on aurait une trop grosse
erreur. De plus, le CO 2 est utilisé pour tamponner le pH du milieu intérieur. Il y a un gros stock de CO 2
circulant. La production au niveau de l'organisme de CO 2 ne reflète pas forcément la production cellulaire de
CO2.

On mesure quand même la production de CO2 pour calculer le quotient respiratoire : QR (sans unité).
QR = V(CO2) / V(O2) = Ṁ(CO2) / Ṁ(O2) les points au-dessus de V et M
indiquent qu’il s’agit de débits
QR = débit volumique ou molaire de production de CO 2 / débit volumique ou molaire de consommation d'OX
(pas de masse !)

Le QR donne des informations qualitatives sur la nature des substrats que les cellules sont en train d'oxyder.
Le QR = 1 lorsque les cellules sont en train d'oxyder des glucide, QR = 0,7 à 0,73 lorsqu'il y a oxydation des
lipides et QR = 0,8 à 0,85 lorsqu'il y a oxydation des protéines. Donc le QR est toujours compris entre 0,7 à
1. Si le QR est égal à 0,7 ou à 1, on sait que la cellule oxyde des lipides ou des glucides. Si on est à des
valeurs entre 0,7 et 1, on ne peut pas savoir car ça peut être n'importe quel mélange des trois.

On a deux équations :
%G + %L + %P = 1 (%G x QRG) + (%L x QRL) + (%P x QRP) = QRmesuré

On souhaite enlever l'inconnue %P. Les protéines génèrent de l'urée lorsqu'elles sont oxydées chez les
mammifères, il faut donc collecter les urines et mesurer la quantité d'urée. À chaque fois qu'on oxyde 1g de
protéines, on génère 0,34g d'urée donc on mesure n grammes d'urée en 24h et on en déduit la quantité de
protéines oxydées en 24h : N grammes de protéines oxydées en 24h. La densité énergétique des protéines est
de 18 kJ/g, on obtient donc 18N kJ/24h : énergie qui provient de l'oxydation des protéines. On fait le rapport
entre la quantité d’énergie qui provient de l'oxydation des protéines et la dépense énergétique totale en 24h
(provient de la mesure de la consommation d'oxygène). On obtient %P ce qui nous permet de simplifier les
équations précédentes.

Lorsqu'on enlève la contribution protéique, on calcule le QR non


protéique ce qui permet une lecture directe de la contribution
lipidique et glucidique. La méthode de la calorimétrie indirecte est un
peu contraignante car l’animal doit être dans une cage métabolique.
On peut utiliser une méthode alternative : la méthode de l'eau
doublement marquée
B- Réserves énergétiques et composition corporelle

Les réserves énergétiques se trouvent sous forme chimique. On utilise 125kg d'ATP par jour mais nous n'en
possédons que 75g dans le corps, ce qui donne une autonomie de 52s, ce n'est pas une molécule stockée. La
créatinine-phosphate se trouve dans le muscle qui contiennent une liaison phosphate riche en énergie, qui
permet de régénérer l'ATP en une seule réaction. Il en faut 37kg/jour, on en a 65g soit une autonomie de 2
min 30, ce n'est pas une molécule stockée. Le glucose peut être utilisé par toutes les cellules. Les besoins par
jour sont de 471 g, on en a 10g soit une autonomie de 30 min ce qui ne correspond pas à la fréquence de
notre prise alimentaire. Le glycogène (dans les muscles et le foie) est un polymère de glucose. Il y a besoin
de 400 à 500g et on en possède 400g soit une autonomie de 22h30 ce qui est compatible avec la fréquence
alimentaire. Il s'agit de la molécule de réserve. Les triglycérides (dans les tissus adipeux) sont nécessaires à
raison de 190g par jour mais on a une quantité stock de 7kg soit une autonomie d'un mois.

Il y a deux formes de réserves, le glycogène et les triglycérides. Les formes oxydées de ces molécules stocks
sont les acides gras et le glucose. L'utilisation métabolique des acides gras correspond à la β-oxydation dans
la mitochondrie. Pour pouvoir fabriquer de l'ATP à partir d'acides gras, il faut forcément des mitochondries
or les hématies chez les mammifères n'ont pas de mitochondries. Elles ont quand même besoin d'ATP, donc
elles font de la fermentation lactique anaérobie. Mais seuls les glucides sont fermentables. Les lipides ne le
sont pas. Le glycogène est fermentable. Certaines cellules sont totalement glucose-dépendant. Mais le
glycogène est une molécule hydratée : pour 1g de glycogène, il faut 1,2g d'eau d'accompagnement. Les
triglycérides renferment beaucoup plus d'énergie dans moins de masse ainsi que plus d'hydrogène donc
fournit plus d'eau comme produit du métabolisme. Il n'y a alors besoin d'aucun stockage d'eau en même
temps contrairement au glycogène.

Délai de mise à disposition de l'énergie


L'ATP fourni très peu d’énergie mais elle est présente sans délai. Pour la créatine-phosphate, le délai est
d'une réaction donc il est instantané à notre échelle. Pour le glycogène, c'est plus long car il faut le dégrader
puis il faut que le glucose subisse la glycolyse : il faut quelques secondes. Pour les lipides, il faut quelques
minutes car il faut qu'ils aillent du tissu adipeux aux cellules musculaires, qu’ils entrent dans la cellule puis
dans la mitochondrie jusqu'à obtenir de l’ATP ce qui prend quelques minutes. Il y a un compromis entre la
durée et la puissance. Plus on prend des formes très rapide, plus on a de puissance : on peut soit courir
longtemps et lentement, soit vite mais pas longtemps.

Si on considère que les réserves énergétiques sont des molécules qui sont stockées spécifiquement en vue
d'une utilisation énergétique, alors les protéines ne son pas des réserves énergétiques. Si on considère que les
réserves énergétiques sont toute molécule présente dans l'organisme qui peut être utilisée comme source
d'énergie, alors les protéines en sont.

Recrutement des réserves énergétiques


On a deux exercices d'intensité croissante à 40% et à 60% de la V O2 max (capacité
maximum respiratoire) ce qui représente grosso modo l’intensité d'exercice maximum.
Dans l'exercice à 40%, on consomme 1/3 glucides et 2/3 lipides et dans l'exercice à
60%, 2/3 glucides et 1/3 lipides. Plus on fait un exercice d'intensité d'élevé, plus la
filière énergétique qui fournira l'ATP sera glucidique.
Contribution des glucides et des lipides à la dépense
énergétique en fonction de l’intensité de l’exercice

Plus il fait froid, plus la dépense augmente (pour produire de la chaleur). Plus il fait froid, plus la
contribution lipidique augmente. Les intensités ne sont pas les mêmes que dans le cas d’un
exercice physique. Si le froid est très intense, on aura une dépense énergétique multipliée par
deux. Si on fait un sprint, la dépense énergétique est x10 ou x15. Ce ne sont pas non plus les
mêmes types de muscles qui sont mis en jeu.

Contribution des glucides et des lipides à la dépense énergétique


(en valeur absolue) en fonction de l’exposition au froid
Dès qu'on fait un exercice, la contribution glucidique augmente.
Quand on est peu actif, c'est les lipides qui sont plus contributifs.

Contribution énergétique chez un individu pendant une journée


E : exercice - M : repas - S : snacking

AGNE : acides gras libres


En situation de jeûne, le tissu adipeux est recruté de manière massive, il y
a augmentation des corps cétoniques. Les corps cétoniques sont des
molécules très petites et hydrosolubles (donc utilisables par toutes les
cellules) fabriquées que par le foie, lorsque l'organisme a beaucoup
d'acides gras à disposition (jeûne, diabétiques de type I, obésité). Pendant un jeûne de 12h, c'est
majoritairement le glycogène qui va assurer la balance énergétique. Si on augmente la durée du jeûne, la
contribution glucidique baisse puis se stabilise (max 5% de dépense totale), le reste sera couvert par
l'oxydation de lipides ou de corps cétoniques.

Le facteur limitant pour la durée du jeûne est la disponibilité en acides gras mais l’homme ne peut pas
survivre plus de 40 jours de jeûne. Lors du jeûne, la majorité des dépenses est couverte par les lipides mais
on a des cellules strictement glucose-dépendante, or le glucose a une autonomie de 48h. Il faut faire de la
néoglucogénèse ce qui utilise des protéines. Une dépression protéique de 20 à 30% est létale. Dans ce cas, le
facteur limitant sont les protéines corporelles.

Composition corporelle = condition corporelle


Le corps est composé à 66% d'eau, moins de 1% de glucides (malgré leur importance métabolique), 15% de
protéines, 13% de lipides (chez un marathonien) et 6% de minéraux (os et dents). Cependant, elle varie.
Quand la masse corporelle augmente, c'est essentiellement une augmentation de la masse grasse (et très peu
de la masse maigre). La masse corporelle est une grandeur homéostasique stable : réguler la masse corporelle
revient à réguler la masse grasse. La petite variation de la masse maigre concerne la masse musculaire et le
squelette (car la masse à mettre en mouvements est plus importante).

C- Obésité et pathologies associées

Elle se fait par impédancemétrie c'est-à-dire balance à impédance. Le principe est de modéliser un corps en
cylindre. Le milieu intérieur est conducteur et le tissu adipeux est isolant. On fait passer un courant électrique
et on mesure la résistance et donc l'impédance. Plus on a de masse grasse, plus on est résistant.
L'impédancemétrie est également possible sur les animaux mais ils doivent être immobiles et toujours dans
la même position.

On calcule l'indice de masse corporelle (IMC) m(kg)/taille²(cm). La zone de normalité correspond à des
études statistiques sur l'ensemble de la population. Il existe plusieurs obésités. L'obésité gynoïde touche
majoritairement les femmes. Elle est liée à un excès de tissu adipeux superficiel ; c'est sous-cutané donci l
n'y a pas de fâcheuses conséquences physiologiques. L'obésité androïde touche majoritairement les hommes.
Elle est liée à l'accumulation de tissu adipeux profond, notamment abdominal ce qui peut causer diabète,
hypertension ou problèmes cardiovasculaires. L'IMC ne donne pas d'infos sur le type d'obésité. L'IMC rend
compte de l'excès ou non de tissu adipeux. Le tour de taille rend compte de la localisation du tissu adipeux,
mais ne dis pas s'il y en a trop.

Syndrome métabolique
C'est à l'origine de l’obésité, il s'agit d'une composante génétique, d'un
mode de vie. On sépare ainsi les conséquences liées à l'augmentation de
masse corporelles et les conséquences liées à l'excès de lipides. En cas
d'augmentation de la masse, l'individu va avoir des problèmes articulaires,
apnée du sommeil (le diaphragme a beaucoup de mal à s'abaisser car il y a
trop de tissu adipeux). En cas d'excès de lipides, on peut souffrir de diabète, de maladies de la vésicule
biliaire (calculs biliaires) ou de NAFLD (Non Alcoholic Fatty Liver Disease) qui est une maladie du foie gras
non alcoolique (stéatose hépatique). Cette maladie consiste en l'accumulation de triglycérides dans le foie
(étape qui précède immédiatement la cirrhose). Le foie a la capacité de fabriquer des lipides et les exporter
pour former du tissu adipeux mais s'il en fabrique trop et qu'il y a déjà du tissu adipeux, il ne peut plus
l'exporter et doit le stocker dans le foie. On peut également avoir un cancer ou des maladies
cardiovasculaires en cas d'excès de lipides.

Les principaux symptômes du syndrome sont un tour de taille trop important, trop peu de HDL et trop de
triglycérides circulant ainsi qu'une glycémie et une pression artérielle trop élevées. Si on a au moins trois des
cinq critères, on est atteint de syndrome métabolique. On peut ainsi avoir une prise en charge
comportementale (nutrition et activité) et parfois médicamenteuse.

vendredi 8 mars

II- Dépenses énergétiques

Les sorties de matière sous forme de fèces et d'urines ne sont pas des dépenses
énergétiques. La thermogenèse induite par l'alimentation peut être obligatoire
ou facultative : c'est de la dépense énergétique quotidienne par catégorie. Le
niveau de dépense énergétique de l'homme est de 8000 à 10 000 kJ (2000 à
2500 calories). Le poste très majoritaire est le métabolisme de base (entre les
deux tiers et les trois quarts). La thermogenèse induite par l'alimentation n'est
pas un post très dépensier mais il est très important en terme de régulation.
Chez l'homme, le coût de la température corporelle n'est pas dedans car on
utilise beaucoup d'artifices pour éviter d'avoir à faire appel à un système de
régulation (chauffage, mur, habits). L'homme n'a ni chaud, ni froid à 27-30°C,
c'est une espèce tropicale. Il a pût conquérir des milieux plus froid grâce aux
vêtements qui créent des micro-climats.

La souris a une dépense minimale là où elle n'a pas de coûts


pour la thermogenèse. Le métabolisme de base a un coût
toujours identique en valeur relative. L'activité physique, le
métabolisme basal et l'effet thermique de l'ingestion de la
nourriture ont toujours à peu près les mêmes coûts, ils sont
constants en valeurs absolues. Le poste extrêmement
variable selon la température est la thermogenèse.

A- Le métabolisme de base

La sortie d'énergie se fait uniquement sous forme de chaleur. Si on met un animal loin d'un repas, dans un
endroit chaud mais pas trop, au repos, il reste un poste qui est le métabolisme de base. L'ensemble des lois
métaboliques comprend 40% du métabolisme de base, 40% est lié au métabolisme intermédiaire, les 20% de
dépenses supplémentaires sont liées à la fuite protonique, ils ne sont pas associés à la synthèse d'ATP.

A l'échelle des organismes, le foie représente 2,5%


de la masse mais contribue à hauteur de 20% des
dépenses. Il est plus contributif en terme
métabolique qu'en terme massique, comme le
cerveau et le cœur . La contribution en masse
(20%) est plus importante que la contribution
métabolique (4%) pour le tissu adipeux, tout
comme la peau. Les muscles sont les plus gros contributeurs à la dépense, à hauteur de 20%, mais
uniquement en métabolisme basal. Or on est jamais en métabolisme de base. La dépense, c'est la masse
maigre. Le tissu adipeux est contributif en masse mais pas en dépense. Certains organes sont donc plus
constitutifs en terme énergétique qu'en terme de masse et inversement.
B- Thermogenèse liée à l'alimentation

Composante obligatoire
DIT signifie Diet Induced Thermogenesis. Quand on ingère de la nourriture, ça a un coût : il faut mâcher,
digérer, stocker les nutriments. Ce coût est obligatoire et s’exprime classiquement en % de l'énergie ingérée.
Cette dépense est directement liée à la quantité que l'on ingère. En considérant uniquement la composante
obligatoire, c'est les protéines qui ont la plus grande dépense énergétique liée à l'alimentation. Une fois
consommés, les glucides peuvent être stockés soit sous forme de glycogène, soit en glucogène. Il y a un coût
à ajouter qui est le celui de la recherche d'alimentation : chez l'Homme, c'est pousser le caddie au
supermarché et de cuisiner.

Composante facultative
L'aire sous la courbe à 500g est plus élevée que l'aire sous la courbe à 125g.
L'augmentation de la dépense induite par le repas est plus important chez le chien
ayant mangé un repas de 500g qu'un repas de 125g : on a une information
quantitative. La dépense dépend de la quantité de nourriture ingérée.

L'aire sous la courbe de 4x125g est plus importante que l'aire sous la courbe de 500g. Le
fractionnement de la prise alimentaire conduit à une plus forte augmentation de la
dépense. Quand on fractionne les prises alimentaires, on dépense plus mais, chez
l’homme, on va augmenter la prise totale en fractionnant, ce qui ne fonctionne pas.

La dépense est plus importante quand on avale la nourriture que quand on la mâche
uniquement. Cependant, quand on mâche, on a déjà une augmentation de dépense.

Même sans contact physique avec la nourriture, le chien a une


augmentation de la dépense même si elle ne dure pas.

Chez des rats, on a mesuré la quantité d'énergie ingérée et de la quantité


d’énergie stockée. Chez les rats contrôles, plus ils mangent, plus ils
stockent. Chez les rats test en junk food, ils ingèrent beaucoup plus
d'énergie et en stockent plus. Lorsqu’on compare les pentes, la
proportion stockée sera plus petite lors du régime cafétéria que lors des
croquettes : il y a quand même plus de stockages en valeur absolue, mais
en valeur relative, il y a moins de stockage. Quand on passe à un régime
plus dense en énergie, la proportion de l'énergie retenue sera plus petite
mais la quantité d'énergie retenue sera plus grande ; cela permet de
limiter un peu l'obésité. En réalité, on est en permanence en déséquilibre
énergétique.

C- Production et activité physique

Le témoin est le métabolisme basal de la femelle allaitante (en rouge).


Le temps attribué à la lactation n'est pas long mais la dépense est très
élevée. La dépense maximale pour un animal est la capacité
d'absorption de l'intestin en production de lait et la sortie d’énergie
(chez la souris allaitante).
D- Thermorégulation

Le tissu adipeux blanc est uniloculaire c'est-à-dire qu'il y a une seule gouttelette lipidique dans la cellule (ce
ne sont pas des vésicules !). Le tissu adipeux brun est multiloculaire, ils y a donc plusieurs gouttelettes
lipidiques dans la cellule. Il stocke les triglycérides au début mais son rôle est de produire de la chaleur : il le
fait en oxydant des acides gras au niveau des mitochondries. On en trouve chez le nouveau-né mais pas chez
l'adulte, c’est pour avoir chaud à la naissance.

Le tissu brun possède des canaux protonophores (protéine découplante de la phosphorylation oxydative). Les
protons vont plutôt passer par là que par l'ATP-synthase. Cela dissipe de l'énergie mais uniquement sous
forme de chaleur, pas sous forme d'ATP. Le reste du métabolisme cellulaire est également augmenté. La
thermorégulation est également sous contrôle du SNS et des hormones thyroïdiennes.

III- Réserves énergétiques et métabolisme intermédiaire


A- Régulation de la glycémie

Pour les personnes qui n'ont pas de problèmes, leur glycémie monte, est
peu haute et revient vite à la normale. Ceux qui ont des soucis
(généralement du diabète) ont une glycémie qui monte haut et qui
redescend lentement. Les sujets non diabétiques ont environ 1g/L de
glucose à jeun. Pour être diagnostiqué diabétique, il faut deux glycémies
à jeun supérieures à 1,26g/L. La concentration en glucose est la résultante
de ce qui est prélevé et de ce qui est ajouté.

Le passage du glucose de sang vers les cellules ou inversement, se fait grâce à des transporteurs de deux
grandes familles. SGLT est un transporteur actif secondaire sodium-glucose. GLUT permet le transport
facilité de glucose. Par exemple, GLUT2 agit sur les cellules β-pancréatiques et GLUT4 sur les muscles et
cellules adipeuses, il est sensible à l'insuline.

1- Le pancréas

Le pancréas permet le contrôle de la glycémie par une régulation endocrine. En absence de pancréas, on ne
peut plus réguler la glycémie vers le bas. Le foie est un organe très central pour l'orientation du métabolisme.
Le sang qui irrigue le foie est chargé des nutriments que l'intestin a absorbé mais également d'hormones
pancréatiques. Il s'agit d'une glande mixte composé à 99% d’acini et à 1% d'îlots de Langerhans. Ces îlots
sont de petits amas cellulaires contenant différents types de cellules : en périphérie, les cellules α produisent
du glucagon – au niveau central, les cellules β qui produisent de l'insuline – entre les deux, les cellules δ qui
produisent de la somatostatine (hormone inhibitrice de la production de glucagon et d’insuline). Ce sont des
hormones digestives, de nature protéique.

2- Insuline et glucagon

Synthèse de l'insuline
L'insuline mature est composée de deux chaînes peptidiques α et β reliées par deux ponts disulfures et un
pont disulfure intra-α.

vendredi 15 mars
Sécrétion de l'insuline
Les chercheurs ont mesuré le potentiel de membrane. Le potentiel de
repos est de -70mV. Ils ont fait varier la concentration extracellulaire en
glucose. Le cellules restent de manière stable à leur potentiel de repos
quand ils font varier le glucose à 3mM. A 10mM, le potentiel connaît
d'abord un fort pic puis est dépolarisé de manière régulière pendant un faible temps. A 15mM de glucose, la
cellule est dépolarisée de manière régulière pendant un certain temps. A 25mM, les cellules sont quasiment
dépolarisées en continu.
On a une cellule β-pancréatique. Elles sont équipées de transporteuse GLUT 2
qui sont des transporteurs glucose. Quand du glucose entre dans une cellule, il
est phosphorylé par des hexokinases. L'hexokinase a une affinité très élevée au
glucose c'est pourquoi ce ne sont pas des hexokinases mais de la glucokinase
qui se trouve dans les cellules pancréatiques. Finalement, il y a production
d'ATP. La cellule β-pancréatique est équipée de canaux potassiques mais ceux ci
sont ATP-dépendants. Lorsque la concentration en ATP augmente, ce dernier va
bloquer les canaux potassiques.

Le glucose permet à la cellule de produire de l'ATP et donc de conduire à la


production d'insuline. Pour les signaux nerveux, c'est le système nerveux autonome qui gère : le
parasympathique promeut la sécrétion d'insuline tandis que le sympathique est majoritairement inhibiteur.
Pour le contrôle hormonal, la CCK est stimulatrice de la production d’insuline, de même que le glucagon,
tandis que la somatostatine est inhibitrice.

Effets de l'insuline
L’insuline fait baisser la concentration de glucose dans le sang en stimulant la capture du glucose dans le
sang. Le premier mécanisme est par les cellules équipées de transporteurs GLUT 4. Quand la concentration
d'insuline diminue, il y a internalisation de ces vésicules. L'insuline module donc le nombre de vésicules
GLUT 4. Globalement, l'insuline est une hormone anabolisante avec des effets de stockage.

Il y a modulation du flux de glucose qui va entrer dans les cellules en fonction de la glycémie : on peut soit
transporter plus (plus de transporteurs) ou plus vite (transporteur plus rapide). Le stratégie ici est de moduler
le nombre de transporteurs.

Synthèse et effet du glucagon


Le glucagon est une cible essentielle pour le foie et les tissus adipeux, mais pas le muscle car il n'a pas de
récepteurs ! Il va déstocker le glucogène et favoriser la néoglucogenèse. Il fait donc augmenter la glycémie
(fonction hyperglycémiante). Ce sont des hormones complémentaires avec l'insuline !

Rapport insuline-glucagon
L'insuline permet au glucose de rentrer dans le cellule. Mais il
faut donc qu'il y en ait à l'extérieur de la cellule. C'est le glucagon
qui permet qu'il y ait du glucose dans le milieu extracellulaire.
C’est pourquoi ce sont deux hormones complémentaires. Le
glucagon permet également la production d’insuline pour
maintenir la glycémie stable.

Le rapport est en logarithmique.

3- Autres contrôles de la glycémie

Les catécholamines sont des composés organiques synthétisés à partir


de la tyrosine et jouant le rôle d'hormone ou de neurotransmetteur.
Les plus courantes sont l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine.
Elles sont synthétisées par les cellules de la médullo-surrénale.
Les glucocorticoïdes sont des corticoïdes qui ont une action sur le
métabolisme protidique et glucidique. Les glucocorticoïdes naturels sont la
cortisone et le cortisol. Ils sont fournis par les corticosurrénales. Ils sont
utilisés à deux niveaux : dans la protéolyse et dans la néoglucogenèse. Ils
stimulent la néoglucogenèse ce qui fait monter la glycémie

Système nerveux et rein


La formation de l'urine commence par une filtration : selon la nature de la molécule, elle est soit émise, soit
réabsorbée. Le glucose est réabsorbé donc n'est pas censé se retrouver dans l'urée. Mais s'il y a beaucoup de
glucose dans le sang, les mécanismes de réabsorption peuvent être saturés et n'arrivent pas à tout réabsorber,
il y aura donc du glucose dans l'urine définitive.

B- Physiologie du tissu adipeux blanc


1- Origine des acides gras et lipoprotéines

Le glucose entre dans la cellule et est déphosphorylé en gluco-6-phosphate. La PPP est la voie des pentose
phosphate (voie des hexoses), elle sert à former du NADPH (pouvoir réducteur). La β-oxydation se passe
dans la mitochondrie où l'acide gras va être raccourci de deux carbones en deux carbones. L'étape limitante
de la β-oxydation est l'entrée de l'acide gras dans la mitochondrie par la CPTI. Cette étape est sous contrôle
de la concentration en malonyl-CoA. Il ne peut pas y avoir en même temps synthèse et dégradation des
acides gras !

Le foie à 60% et le tissu adipeux à 30% sont tout à fait capables de fabriquer des acides gras à partir de
glucose. Les lipoprotéines sont divisées en plusieurs classe par un gradient d'hydrophobicité. Les
triglycérides et les esters sont les plus hydrophiles, elles sont au bord de la lipoprotéine. Les molécules
amphiphiles sont les lipoprotéines et d'autres protéines. Enfin, tout au centre, il y a les hydrophobes. Les
lipoprotéines sont ensuite classées selon la nature des protéines et du contenue des lipides.

L'intestin est celui qui produit les chylomicrons. Ces derniers sont chargés de lipides extrinsèques et se
retrouvent dans la circulation soit pour le muscle, soit pour le tissu adipeux.

2- La lipolyse et son contrôle

Le tissu adipeux blanc incorpore des acides gras et fabrique du glycérol. L'acteur très majoritaire est
l'insuline : les adipocytes sont sous leur contrôle. La première cible de l'insuline est la LHS (lipase homono-
sensible) : elle est sensible à l'insuline. Seule la première étape est contrôlée ; quand elle est faite, il n'y a pas
d'accumulation de produit intermédiaire car les deux autres étapes se font directement. Soit l'hydrolyse ne se
fait pas, soit elle se fait totalement !

vendredi 22 mars

3- Fonction endocrine de l’adipocyte

Les adipokines sont des hormones produites par les adipocytes, toutes les substances produites par ce dernier
en sont. Elles sont d'autant plus produites que les adipocytes sont abondants. La leptine est la première à
avoir été découverte : elle augmente la lipolyse, la dépense énergétique, la sensibilité à l'insuline mais
diminue la prise alimentaire et la lipogenèse. Quand il y a beaucoup de stock, la leptine augmente la dépense
énergétique et diminue la prise alimentaire, elle permet donc de contrôler la masse adipeuse. En diminuant la
sensibilité à l'insuline, elle diminue le stockage (car il y a déjà assez de stocks). La leptine a un effet hypo-
insulinériant.
C- Flux de substrats et l’intégration du métabolisme intermédiaire

Les flux de substrat nous indiquent comment les différents organes se transmettent les substrats, les
transformes, les récupères. Un individu est soit en train de manger, soit non. L'état post-prandial est l'état
juste après le repas, ensuite on est en état post-absorptif puis en état de jeûne. Pour être en état de jeûne, il
faut sauter un repas voire deux. En état post-prandial, les glucides deviennent du glucose. Au niveau du foie,
il y a stockage du glycogène. En état post-absorptif, le glucose circulant est de source du glycogène
hépatique. Le tissu adipeux déstocke ses triglycérides et libère des acides gras. Le glycérol fait la
néoglucogenèse.

Certaines cellules ont un strict besoin de glycogène. Par exemple, si les hématies n'en ont pas elles meurent.
Mais le stock de glycogène est seulement de 24h. En état de jeûne, les tissus
adipeux font la lipolyse pour libérer des acides gras pour les tissus non
spécifiquement non gluco-dépendant., les protéines corporelles vont subir la
néoglucogenèse, le glucose va ensuite aller vers les cellules strictement
glucose-dépendantes. Ce n'est pas le cas des neurones.

Le cycle de Cori est aussi appelé le cycle de l'alanine. Le foie est le seule site
où il y a de la néoglucogenèse. Il y a production de lactate dans les cellules
musculaires puis il est libéré dans le sang. Il va ensuite être capté par le foie,
faire la néoglucogenèse et produire de l'ATP sans consommation d'oxygène.
Le glucose est ensuite libéré dans le sang, capté par les cellules musculaires,
fait la glycogenèse pour produire du lactate. Lors de ce cycle, il y a en même
temps dégradation du glucose et production de pyruvate.

L'insuline favorise la synthèse de glycogène. Le glucagon a des effets au niveau hépatique et adipeux mais
pas musculaire. Au niveau adipeux, il y a dégradation des triglycérides. Au niveau du foie, il y a stimulation
de la néoglucogenèse et de la cétogènese. L'AMPK est une enzyme qui promeut le catabolisme et inhibe
l'anabolisme. Elle augmente la prise alimentaire, l’oxydation et la prise de glucose ainsi que la glycolyse.
Elle diminue la sécrétion d'insuline, la synthèse de cholestérol et d'acides gras, la lipolyse et la
néoglucogenèse.

D- Les diabètes
Les diabétique font beaucoup pipi et boivent beaucoup. Dans les tous les cas, le diabète est hyperglycémiant
mais sinon ce sont des pathologies différentes. Le diabète peut voir deux types :
– diabète insipide : problème rénal non métabolique
– diabète sucré : il a du glucose dans les urines car une concentration très élevée dans le sang
• diabète de type 1 / diabète maigre / diabète insulino-dépendant / diabète jeune : apparaît
soudainement avant 30ans, présente des symptômes sévères dont une forte perte de poids,
les personnes sont généralement fines. Le corps fait une cétose spontanée, il y a absence de
peptide C et présence de marqueurs d’auto-immunité. Il s'agit d'une maladie auto-immune, il
n'y a plus d'insuline produite donc le glucose n'entre plus dans la cellule et les cellules sont
en état de jeûne. Les corps cétoniques se transforment spontanément en acétone. L'acétone
est volatile donc évacué par voie pulmonaire ce qui est dangereux car cela signifie que
l'acidose est importante (mortel). Le traitement est l'injection régulière d'insuline.
• diabète de type 2 / diabète gras / diabète non insulino-dépendant / diabète vieux : apparaît
progressivement aux alentours des 45ans, peut être asymptomatique, sans perte de poids, les
personnes sont souvent obèses. Le corps ne fait pas de cétose et de peptide C sont
détectables. Il ne s'agit pas d'une maladie auto-immune donc il n'y a pas de marqueurs
d’auto-immunité. Les cellules ne répondent plus à
l’insuline, c'est pourquoi c'est un diabète insulino-résistant.

Plus la sensibilité à l'insuline augmente, plus la sécrétion d’insuline


augmente et la glycémie augmente. Mais a un moment, la sécrétion
d’insuline diminue et la glycémie augmente encore plus.
Les individus avec une forte surcharge abdominale ont une régulation du glucose au dépend de l'insulinémie,
les diabétiques ont une production d'insuline qui ne suffit pas à contrôler la glycémie. Beaucoup de systèmes
et de mécanismes sont impliqués dans l'insulino-résistance. Le premier traitement du diabète de type 2 est
l'exercice et l’activité physique. Un muscle oxyde proportionnellement d’autant plus de lipides qu'il est peu
sollicité : plus la personne est sédentaire, plus il y a production d'acides gras. Le glucose qui ne rentre pas
dans le cellule va rester dans le sang et la glycémie va monter. L'insuline monte aussi sauf qu'elle favorise
l'entrée de substrat dans la cellule mais là ce ne sont que les acides gras qui vont entrer (cycle de Randle).

IV- Régulation de la masse corporelle et contrôle de la prise alimentaire

Il y a entrée de matière via la prise alimentaire. C'est un événement discontinu dans le temps tandis que le
besoin énergétique est continu. Il faut également avoir accès a la nourriture. On est a satiété quand on a pas
faim, c'est différent du rassasiement (plus faim). L'appétit est une notion qualitative.

Deux théories expliquent la prise alimentaire. La première est la théorie hédoniste : ce qui dicte notre
conduite est la recherche du plaisir, on mange car manger fait plaisir. La seconde théorie est la théorie
homéostasique, c'est la théorie de l'équilibre et du déséquilibre. Ce serait dû à des signaux de satiété (au
maximum après un repas) qui baissent au fur et à mesure de l'éloignement du repas. Quand les signaux
atteignent un seuil ''faim'', l'individu se nourrit. Les deux théories sont complémentaires.

vendredi 29 mars

Il n'y a pas de relation entre jeûne et quantité de nourriture ingérée après le jeune. En revanche, il y a une
corrélation entre la quantité mangée et le jeûne après le repas : plus on mange au cours d'un repas, plus le
jeûne post-prandial est long.

Une étude a consisté à faire ingérer de l'eau sucrée avec des concentrations en sucres variables. Plus
on augmente la concentration en sucres, plus le plaisir ressenti est fort mais, arrivé à une certaine
concentration, la courbe s'inverse. L'alliesthésie négative est donc l'inversion du ressenti lié à
l'ingestion d'un aliment auparavant plaisant. Cette alliesthésie n'est pas la même chose qu'une
aversion alimentaire. L’aversion alimentaire est déclenchée chez un individu par une substance que le
corps peut juger dangereuse.

A- Noyaux hypothalamiques - neurotransmetteurs et neuropeptides

Noyaux hypothalamiques
La prise alimentaire est contrôlée, mais ce contrôle est lié à la régulation de la
masse corporelle. Si on suralimente l'animal, quand on cesse l'alimentation,
l'animal maigrit et revient à la masse corporelle qu'il aurait eu sans la
suralimentation. Si on induit une perturbation et qu'on la cesse, l’animal
revient au poids qu'il aurait eu sans cette perturbation.

Noyau para-ventriculaire, noyau arqué, noyau ventro-médian et aire


hypothalamique latérale à connaître !

Quand on fait une lésion dans l'hypothalamus et le noyau ventro-


médian (VMH), l'animal devient hyperphage et donc obèse.
Quand on lèse les aires latérales hypothalamiques, l'animal
devient aphage (ne mange plus). Quand on détruit les VMH, on
détruit des neurones impliqués dans la sécrétion d'insuline, les
animaux deviennent alors hyperinsulinémiques ce qui favorise le
stockage des lipides. Or il faut alimenter en substrat les stocks
donc l'animal grossit. L'augmentation de la prise alimentaire est donc une conséquence et non une cause.
Les neurotransmetteurs
L'adrénaline stimule la prise alimentaire en passant par les récepteurs α2 dans les noyaux paraventriculaires
(PVN). L'adrénaline est considérée comme un transmetteur orexigène (stimule la prise alimentaire). La
sérotonine dans les PVN inhibe la prise alimentaire mais son impact n'est pas le même selon le type de
nutriment considéré. Elle est considérée comme anorexigène (inhibe la prise alimentaire).

B- Contrôle à court terme de la prise alimentaire

Le contrôle à court terme de la prise alimentaire est le contrôle d'une prise alimentaire. Pour le long terme,
on est à l'échelle de la semaine ou du mois, cela revient à voir comment l'organisme réussi à ajuster les
entrées d’énergies de la prise alimentaire pour les fixer au niveau des dépense (ce n'est le cas que si le poids
est stable au cours du temps).

Glycémie, estomac et CCK


La première théorie est glucose-statique : ce qui dicte le comportement alimentaire est l’élévation ou la
baisse de glycémie. La deuxième théorie est mécano-statique : quand l'individu a des bouffées de faim, cela
correspond à des pics de pression dans l’estomac. La troisième théorie est l'implication de la CCK : des
neurones sont sensibles à la CCK. Pendant le traitement à la CCK, la taille des repas diminue chez le rat ; il
n'y a pas d'effets sur la masse corporelle mais il y en a sur la fréquence des repas (sans CCK, repas de 2g
12x/jour - avec CCK, repas de 1g 23x/jour). La CCK est un très bon coupe faim mais a un effet à très court
terme.

Il y a des remontées sur le système nerveux central sur le statut énergétique du foie. La théorie
thermostatique repose sur le fait que la chaleur métabolique produite est valorisée pour élever notre
température corporelle. Quand il y a un déséquilibre énergétique, on a du mal à induire suffisamment de
chaleur ce qui stimulerait la prise alimentaire.

C- Contrôle à long terme

Tout ce qui impact la prise alimentaire impacte la dépense.

AgRP est Agouti Gene Related Peptide. La souris agouti est jaune et obèse, elle a deux phénotypes par
rapport à la souris WT (noire et mince). Chez une souris sauvage, la MSH transforme le pigment jaune en
pigment noir. Chez la souris agouti, il y a une expression anomale du produit du gène agouti. Cette protéine
est antagoniste de la MSH donc l'enzyme ne transforme pas le pigment jaune en noir : la souris a donc le poil
jaune. Pour le phénotype obésité, c’est la même chose mais au niveau de l'hypothalamus.

Le système nerveux central contrôle la prise alimentaire et la dépense et les ajuste pour avoir des réserves
mais pas trop. Il doit donc avoir des informations qui remontent des réserves. Il y a une articulation entre le
contrôle à court terme et la régulation sur le long terme.

D- Signaux périphériques

La ghreline est un peptide avec un groupement octanoyl. Elle conduit à la stimulation de la prise alimentaire.
C'est la seule qu'on connaisse, les autres peptides sont anorexigène. Il existe également un signal
métabolique qui provient du tissu adipeux : la leptine (adipokine). Elle est produite d'autant plus
abondamment qu'il y a de tissu adipeux.

Les informations qui remontent des réserves sont majoritairement hormonales mais aussi nerveuses. On a
une boucle en terme de signaux qui utilisent les signaux endocrines et nerveux.
Le rein et les fonctions rénales
vendredi 5 avril
Frédérique René

L'organisme produit un certain nombre de déchets qui peuvent provenir de l'alimentation mais aussi du
métabolisme cellulaire. Ils vont conduire à un certain nombre de molécules qu'il va falloir éliminer. On peut
les éliminer sous forme solide par le système digestif mais aussi gazeux par le système respiratoire, par la
sueur au niveau de la peau ou encore sous forme liquide par le système urinaire (principal système).

La principale fonction du rein est de maintenir l’homéostasie du milieu intérieur c'est-à-dire le maintien d'un
équilibre de la composition chimique des fluides corporels (équilibre hydrominéral) ce qui participe au
maintien de la pression artérielle. Il y a également un maintien du pH et la pression osmotique.

Le rein a également une fonction endocrine car il y a production au niveau rénal de deux hormones
(molécules libérées dans la circulation sanguine qui ont un effet direct sur les récepteurs à distance des
cellules cibles) : la vitamine D active (régule le métabolisme calcique) et l'EPO (produite au niveau du tissu
interstitiel du tissu rénal). On a une troisième molécule, il s'agit de la rénine, ce n'est pas une hormone mais
une enzyme (joue dans le système rénine-angiotensine-aldostérone).

On a une fonction supplémentaire qui est une fonction métabolique : le rein est, avec le foie, le seul organe à
pourvoir faire la néoglucogenèse (produire du glucose à partir d'acides aminés). Ce processus est activé
lorsqu'on passe dans une période de jeûne. Il peut ainsi fournir 50% des besoins du corps en glucose avec
cette fonction.

I- Anatomie fonctionnelle
A- Structure de l’appareil urinaire

Les reins sont situés dans la cavité abdominale de part et


d'autre de la colonne vertébrale. Ils ne sont pas au même
niveau, entre la 11ème et 12ème côte pour le gauche et sous la
12ème côte pour le droit. Ils sont entourés d'une couche de
tissu adipeux afin de protéger l'organe en cas de choc. La
vascularisation est assurée par les artères rénales (une par
rein) issues de l’aorte abdominale et, au niveau veineux, les
veines rénales rejoignent la veine cave inférieure. Ils
représentent 0,4% de la masse corporelle mais leurs
fonctions sont capitales, d'où la nécessité de les protéger. La
zone incurvée près de la colonne vertébrale s’appelle le hile : à ce niveau, il y a un canal (uretère) qui va
permettre de conduire l'urine produite vers la vessie où elle sera stockée.

Anatomie du rein
Sur une coupe longitudinale, on peut distinguer les régions selon leur couleur. On a tout d'abord
une capsule de tissu conjonctif (parenchyme rénal) qui entoure tout l'organe, il s'agit de la partie
fonctionnelle du rein. Le tissu plus jaune à l'intérieur est le sinus rénal, il s'agit d'un tissu fibreux
qui recueille l'urine formée au niveau du parenchyme. Au niveau
du parenchyme, on trouve des tubes urinaires, du tissu interstitiel
(de soutien), des fibroblastes (certains sont de type
macrographique pour éliminer les débris cellulaires si besoin), des vaisseaux
sanguins, des vaisseaux lymphatiques et de la matrice extracellulaire
(collagène, élastine).

Le parenchyme rénal peut lui aussi être divisé sur les couleurs. La zone claire
(externe) est le cortex rénal. Sous ce cortex, on a la médulla. Les structures
pyramidales dans cette médulla sont des pyramides de Malpighi dans
lesquelles sont situés les tubes urinaires. L'aire cribiforme est une zone de
contact entre le sinus rénal et un tube urinaire. Au niveau du sinus rénal, il y a
de petits calices (zones de jonction de plusieurs aires cribiformes). Ces petits calices vont ensuite se
rassembler pour former des grands calices. Enfin, en se dirigeant vers le hile, tous les grands calices se
regroupent pour former le bassinet pour faire passer l'urine. Donc l'urine se forme dans le parenchyme dans
les tubes urinaires, elle va ensuite passer dans un petit puis un grand calice et enfin dans le bassinet et sortir
au niveau du hile dans l'uretère pour rejoindre la vessie. Les colonnes de Bertin sont des parties du cortex qui
vont s'enfoncer entre les pyramides de Malpighi.

L'unité élémentaire au niveau du rein correspond au néphron (une partie du tube urinaire). On en a environ
1,2 millions. L'unité structurale comprend une partie tubulaire et une partie vasculaire, l'une ne peut pas
fonctionner sans l'autre. Cette unité structurale constitue une unité fonctionnelle qui permet un échange de
molécules entre le sang et le fluide tubulaire pour former l'urine définitive. Ces échanges peuvent se faire
dans les deux sens.

B- Structure du tubule rénal

La partie initiale du tube se situe dans le cortex et la partie terminale dans la médulla. Le tube urinaire est un
sac fermé dans la partie initiale et ouvert dans la partie terminale. La partie initiale forme une invagination ce
qui permet au système vasculaire d’entrer, il s'agit de la capsule de Bowman. La partie vasculaire est
nommée le glomérule rénal. L’ensemble forme le corpuscule rénal de Malpighi.

La capsule de Bowman
Le corpuscule rénal de Malpighi est composé de la capsule de
Bowman (structure fermée invaginée comportant l'espace intra-
capsulaire) et la partie vasculaire avec une artériole afférente et une
efférente. L’artériole afférente se subdivise en un réseau dans le
capillaire qui vont être anastomosées entre elles. Ce réseau se rejoint
ensuite pour ne reformer qu'une seule artériole efférente pour
ressortir du corpuscule. L’intérêt de ce réseau est d'augmenter la
surface d’échange entre le sang qui arrive et l'intérieur de la capsule de Bowman.

Les cellules constituant la paroi interne de la capsule de Bowman sont des cellules épithéliales (comme tout
le tube urinaire) nommées podocytes qui possèdent des pédicelles qui s'entrecroisent. Ils laissent passer de
petites molécules, inférieures à 4,5nm de diamètre, vers la capsule de Bowman. Ce liquide (car l’eau passe
aussi) constitue le liquide primaire. Ces capillaires sont particuliers car ils ont une grande perméabilité.

Le tube proximal
Après la capsule de Bowman, on a un rétrécissement et on retrouve la partie strictement tubulaire, il s'agit du
tube proximal. Il présente des circonvolutions importantes puis se poursuit par une partie droite qui s'enfonce
dans la médulla. Le diamètre du tube est entre 50 et 60µm. Il y a une polarisation des cellules épithéliales : le
pole apical vers l'intérieur du tube urinaire (vers la lumière) et le pole basal appuyé sur le parenchyme. Au
niveau du pôle apical, on a une bordure en brosse très développée. Cette bordure permet d'augmenter la
surface d'échange. Entre les cellules, on a des jonctions serrées mais leur caractère strict dépend de la zone
du tube urinaire dans laquelle elles se situent. On retrouve aussi des vésicules, des lysosomes et des
mitochondries. Ces dernières s'empilent les unes sur les autres entre les invaginations de la membrane. Au
niveau de la bordure en brosse, on retrouve des peptidases capables de réduire les peptides présents dans le
tube.

La hanse de Henlé
A la sortie du tube proximal, on a une structure en épingle à cheveux : la hanse de Henlé. L'hanse a une
branche descendante grêle (fine) qui s'enfonce dans la médulla. Cette branche va se couder et remonter pour
former la branche ascendante grêle. Il n'y a pas de microvillosités, ni de mitochondries, ni de vésicules : il y
a donc peu d'organites. On retrouve quand même des jonctions serrées qui permettent le passage de l’eau. La
branche ascendante grêle s’élargit sur la branche ascendant large qui possède quasiment les mêmes
caractéristiques histologiques que celles du tube proximal mais la bordure en brosse est un peu moins
développée et les jonctions serrées sont extrêmement strictes (aucune perméabilité à l'eau).
Le tube contourné distal
On remonte avec la branche ascendante large dans le cortex vers le tube contourné distal. Le tube remonte
d'abord droit dans le cortex puis fait un contact avec l’artériole afférente du glomérule : il y a un
rapprochement physique. Enfin, il remonte plus et fait une jonction avec le canal collecteur.

Les néphrons
Un néphron est donc composé d'un corpuscule et d'un tubule, le néphron s’arrête à l'extrémité du tube
contourné distal. Le tube urinaire est donc composé d'un néphron et d'un canal collecteur.

Il y a deux types de néphrons: des courts (superficiels, corticaux) et des longs (profonds, juxta-médullaires).
Les courts sont associés à un petit glomérule rénal et une hanse de Henlé peu développée (il ne s'enfonce
quasiment pas dans la médulla et reste dans le cortex) (90% de la population du néphron). Les néphrons
longs sont associés à un glomérule de grande taille et une hanse de Henlé très longue. Ils participent à la mise
en place du gradient cortico-papillaire, il s'agit d'un gradient osmotique qui va permettre une augmentation
l'osmolarité au niveau du tissu interstitiel (entre la partie la plus externe et la partie la plus profonde de la
médulla), on passe d'une osmolarité de 300milli-osmol/L à 1200milli-osmol/L.

Le canal collecteur
Le canal collecteur recueille l'urine produit au niveau des différents néphrons : il a un diamètre qui augmente
progressivement au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans la médulla. On retrouve des cellules principales
claires et des cellules intercalaires. Elles se ressemblent au niveau physiologique. Ce qui les distingue est
leur équipement en transporteurs et en canaux. Les cellules claires ont des transporteurs spécifiques à l'eau
(aquaporines de type II) qui sont régulées hormonalement par la vasopressine. Les intercalaires peuvent être
de type α (possèdent des ATPase qui permettent le transport de protons et de potassium) ou de type β
(antiport couplé à une activité ATPasique qui permet de secréter du bicarbonate et de réabsorber du chlore).
Le canal collecteur a une perméabilité plus forte entre la partie externe et la partie interne : la perméabilité
augmente à mesure qu'on s'enfonce dans la médulla.

Un néphron est composé d'un corpuscule et d'un tubule. Un tube urinaire est composé d'un néphron et d'un
canal collecteur.
C- Vascularisation générale du rein

Les artères intermédiaires se subdivisent au niveau du hile


pour partir latéralement afin de vasculariser la zone entre
la médulla et le cortex pour former des arches artérielles
qui suivent la base des tubes de Malpighi. De ces arches,
on a des artères interlobulaires qui vont pénétrer dans le
cortex. De là, on a formation des artères afférentes.

Le trajet veineux suit la voie inverse : il part des veinules


efférentes aux veines interlobulaires aux arcades veineuses aux veines interlobulaires à la veine rénale.

La vascularisation des néphrons dépend du type de néphron. Les néphrons courts ont une artériole afférente
qui se subdivise pour former un réseau de capillaires ce qui permet la formation du glomérule. L'artériole
efférente sort du glomérule et repart pour se subdiviser en réseau de capillaires péri-
tubulaires qui entourent le tube contourné proximal et le tube contourné distal. Les
capillaires sont anastomosés et ressortent pour former une veinule qui rejoint la veine
interlobulaire. Les néphrons longs ont une artériole afférente qui se subdivisent
également en un réseau de capillaires qui permet la formation glomérule. L'artériole
efférente sort du glomérule et repart pour se subdiviser en réseau de capillaires péri-
tubulaires. Le vasa recta est un troisième réseau de capillaires qui s'associe étroitement
à l'anse de Henlé sur toute sa longueur jusqu'à la base de la médulla. Les capillaires
péri-tubulaires permettent des échanges avec les tubes urinaires dans la zone de
contact. L'intérêt d’avoir des réseaux de capillaires en série est d’augmenter la surface
d’échanges mais aussi une d’avoir une modulation de la pression à l'intérieur de ces capillaires notamment
homéostasique.

Les résistances vasculaires artériolaires


Quand le sang arrive au rein, il est a une pression de 100mmHg. Au niveau du capillaire glomérulaire, on
passe de 100 à 60mmHG (pression toujours relativement importante qui permet le processus de filtration). A
la sortie (AE), il y a une nouvelle baisse progressive de la pression hydrostatique pour avoir une pression de
13mmHg : les processus d'échanges (réabsorption et sécrétion) peuvent se mettre en place car la vitesse est
plus faible. Au niveau des vasa-recta, on a encore une
chute des pressions hydrostatiques (10mL/min comme
débit : très fiable) ce qui permet d’avoir encore des
échanges importants avec les hanses de Henlé mais aussi
avec le milieu interstitiel.

D- L'appareil juxta-glomérulaire

Il s'agit de la structure endocrine du néphron. Il est situé


dans la zone de contact entre l'artériole afférente et l'artériole efférente, contre le glomérule.

Les cellules musculaires lisses


se sont dédifférenciées, elles
deviennent épithélioïdes.
Dedans, on trouve des cellules
juxtaglomérulaires granuleuses
dans lesquelles sont situés des
granules de sécrétion contenant
de le rénine. Il y a présence de
barorécepteurs (sensibles à la pression artérielle) pour
contrôler et stimuler si besoin la libération de rénine en
cas de baisse. On trouve aussi des récepteurs β-
adrénergiques, quand ils sont stimulés par l'adrénaline ou la noradrénaline, il y a libération de la rénine dans
le système vasculaire. Les cellules de la macula densa sont des cellules du tube distal en contact avec
l'artériole efférente. Elles sont capables de détecter les variations de composition du fluide qui passe dans le
tube : quand il y a une baisse de concentration de sodium dans ce tube, on a une sécrétion de prostaglandines.
On retrouve également des cellules mésangiales du lacis qui peuvent également sécréter des prostaglandines
pour stimuler la libération de rénine.

E- L'innervation rénale

L'innervation rénale est associé au système nerveux parasympathique : on a une innervation de type
adrénergique. Elle va contrôler d'une part les muscles lisses des artères rénales mais aussi des cellules
épithéliales du tube urinaire et les cellules granulaires de l'appareil juxtaglomérulaire.

II- Formation de l'urine

La fonction principale est le maintien de l'homéostasie du milieu intérieur, il faut donc éliminer toutes les
molécules en excès et toxiques dans le compartiment vasculaire mais aussi récupérer toutes les molécules
filtrées pour les mettre dans la circulation pour être utiles à l'organisme à disposition des cellules.

A- Fonctions rénales : généralités

Le processus de filtration permet de former l'urine


primaire. DFG signifie débit de filtration glomérulaire, il
est constant chez un individu donné (120-130mL/min). On
retrouve des électrolytes, du glucose, des vitamines, de
l'urée, des acides aminés : toutes sont filtrées au niveau du
tamis moléculaire. Selon le type de molécule, on a
différents types de phénomènes : certaines sont filtrées,
d'autres sont réabsorbées par les transporteurs, d'autres
encore peuvent être sécrétées (surtout si elles sont toxiques
pour l’organisme). A l’issue de ces différents processus, on a l’excrétion qui consiste en l'élimination de
l'urine définitive ce qui correspond au bilan des entrées et des sorties.

B- La filtration glomérulaire

Des molécules de petit rayon et de faible poids moléculaire ont un ratio


de 1, elles ont un passage libre. Pour des molécules de plus grande taille,
quand le diamètre augmente, il y a une baisse
de ratio jusqu'à des situations où il n'y a plus
de passage de la molécule.

La taille intervient donc mais la charge des molécules aussi dans la capacité des
molécules à passer la membrane glomérulaire. Les charges négatives de la lame
basale permet le maintient des électrolytes négatifs dans le compartiment
vasculaire. Donc à diamètre équivalent, la molécule chargée positivement va
passer mieux que la molécule chargée négativement.
Dans l’urine primaire, on a 94% d'eau, 6% de solutés et 0,03% de peptides. La concentration de ces solutés
primaire est en concentration identique à celle dans le plasma car ils passent librement la membrane
glomérulaire.

Facteurs contrôlant la filtration glomérulaire


La filtration glomérulaire est contrôlée par les forces de Starling, il s'agit de la
pression osmotique et de la pression oncotique ainsi que la pression
hydrostatique. Elle dépend des concentrations dans chacun des compartiments.
La surface d’échange varie très peu ; si elle varie, c'est sous l'influence de
certaines molécules (ex : la vasopressine induit la contraction des cellules
mésangiales et diminue la surface d'échange). La perméabilité ne soit pas
changer en temps normal. Cependant, en condition pathologique, elle peut
entraîner une baisse ou une hausse de perméabilité. Globalement, le
coefficient d'ultrafiltration varie très peu. La force oncotique est la force
osmotique exercée par les protéines. La plupart des protéines restent dans le
compartiment récepteur.
Globalement, la valeur physiologique du DFG se situe entre 120 et
130mL/min ce qui correspond à environ 20% du débit plasmatique rénal. Le débit sanguin est de 6L/min. Le
débit sanguin rénal est de 20% du débit sanguin donc de 1,2L/min. Le débit plasmatique rénal est de 55% du
débit sanguin rénal soit 660mL. Mais seuls 20% sont filtrés soit 120mL/min. On a 180L d'urine primaire
fabriquée par jour, il faut donc une capacité de réabsorption forte. Il y a une filtration totale de plasma 55x
par jour au niveau des capsules de Bowman.

Pour mesurer le débit de filtration glomérulaire, il faut prendre une molécule simplement filtrée, non toxique,
non métabolisée par le rein, sans effet sur la fonction rénale et aisément dosable. Il existe plusieurs types de
molécules de ce type : les molécules exogènes (inuline, il faut l'injecter) ou des molécules endogènes
(créatinine).

F(mg/min) = DFG (mL/min) x [plasmatique de la molécule] (mg/mL)


E = V° (débit urinaire) x U ([urinaire de la molécule])
quand F = E → DFG x P = V° x U donc DFG = V° x U / P

vendredi 12 avril

Facteurs influençant le DFG


Un certain nombre de facteurs peut influencer le DFG :
– le débit plasmatique rénal : constant sauf en cas de situation pathologie (sténose : durcissement des
artères rénales)
– la résistance artériolaire rénale : si on diminue le diamètre, il va y avoir avant la construction une
augmentation de la pression et après la constriction une baisse de la pression. Si on ferme l’artériole
afférente, on diminue la pression hydrostatique et donc le DFG diminue. A l'inverse, si on ferme
l'artériole efférente, la pression hydrostatique va augmenter et donc le DFG augmente
– le coefficient d'ultrafiltration : il dépend de la surface disponible et de la perméabilité. On peut faire
varier la surface disponible en condition physiologique mais c'est sur la perméabilité qu'on joue en
situation pathologique
– la pression artérielle systémique : entre 80 et 160mmHg, le DFG est
relativement stable. Pour des valeurs inférieures à 80mmHg, le DFG
chute très rapidement. Pour des valeurs des valeurs de 160mmHg, le
DFG augmente très rapidement ce qui est problématique car les
processus de réabsorption ne peuvent plus se faire correctement

Des mécanismes vont donc se mettre en place pour maintenir le DFG. Le


mécanisme autorégulateur vasculaire myogène fait appel à un réflexe des
muscles lisses des vaisseaux qui vont se contracter en réponse à un étirement
trop important.
Rétrocontrôle tubulo-glomérulaire
Il peut également y avoir un rétrocontrôle tubulo-glomérulaire qui met en jeu l’appareil juxtaglomérulaire.

Augmentation du DFG
En cas d'augmentation du DFG, il y a une
augmentation de la concentration de sodium
et de chlore car les processus de réabsorption
n'ont pas le temps de se faire correctement au
niveau du tube distal. Au niveau du pôle
apical, il y a deux types de transporteurs : le
symport NKCC2 et le canal Cl/ATP. Le
NKCC2 fait entrer une ion Na, un ion K et
deux ions Cl, ce qui fait augmenter le pH et
les concentrations sodium et chlore dans la
cellule. Cela entraîne activation d'un canal calcique pour faire entrer du calcium dans la cellule. Le canal
chlore / ATP fait sortir du chlore mais surtout de l'ATP. L'ATP est capable d'aller se fixer sur les récepteurs P2
des cellules mésangiales, de les activer et de faire entrer le calcium. La vague de calcium va se propager par
les jonctions communicantes jusqu'aux muscles lisses de l'artériole afférente.

Diminution du DFG
Quand le DFG diminue, il y a diminution de la concentration
de sodium et de chlore. Quand ces concentrations sont trop
fiables, les cellules de la macula densa vont induire la
libération d'ATP au niveau mésangial et vont produire une
prostaglandine PGE2α. Cette prostaglandine, au niveau de
l'artériole afférente, va induire une relaxation des muscles
lisses ce qui permet une vasodilatation et donc un afflux
sanguin un peu plus important au niveau du glomérule ce qui
fait légèrement monter la pression. Mais cette prostaglandine
est aussi capable d’agir sur les cellules juxtaglomérulaires. En
réponse à cette stimulation, les cellules juxtaglomérulaires
vont libérer de la rénine qui est une enzyme capable de cliver l’angiotensinogène pour former l'angiotensine
1 qui va dans la circulation générale. Cette dernière est clivée par une seconde enzyme nommée ACE en
angiotensine 2. L'angiotensine 2 va agit de façon globale sur la vasoconstriction au niveau périphérique
(augmente la pression artérielle systémique) et va aussi agir au niveau rénal (augmente la constriction de
l'artériole efférente). L'angiotensine va aussi agir au niveau du cortex surrénalien ce qui va induire la
production d’aldostérone ce qui favorise la réabsorption tubulaire du sodium. Ceci participe à l'augmentation
de la pression artérielle par réabsorption d'eau en parallèle. Le maintien de la pression hydrostatique dans le
glomérule permet que la DFG soit autour de 120 à 130 mL/min.

Un autre facteur pouvant influencer le DFG est le système nerveux sympathique. En cas de stress majeur, il y
a une stimulation par l’adrénaline circulant ce qui peut aboutir à un arrêt complet du DFG par une
constriction de l'artère rénale pour que le sang soit redistribué aux organes principaux. Les prostaglandines
influencent aussi le DFG en favorisant la relaxation du muscle lisse pour augmenter le DFG, de même que
lae NO (relaxation → favorise DFG), la bradykinine ou l'adénosine (effet constriction → diminue DFG).

C- Les transports tubulaires

Les transports tubulaires sont essentiels : on a formation de


180L d'urine primaire par jour mais il y a seulement
émission de 1,5L. L'eau (99%), des acides aminés, des
vitamines sont réabsorbés mais d’autres ne le seront jamais
comme la créatinine, elles ne sont que filtrées. Les
molécules sécrétées n'apparaissent pas dans le tableau.
Pour savoir si une molécule est absorbée ou sécrétée, on compare la
clairance au DFG : on élimine moins une molécule absorbée (clairance <
DFG) et on élimine plus une molécule sécrétée (clairance > DFG). La
clairance est le volume de plasma complètement débarrassé d'une
molécule en une minute lors du passage de cette molécule au niveau rénal,
il s'agit d'un coefficient d'épuration plasmatique pour la molécule étudiée.

Les transports trans-épithéliaux


De l'eau peut passer, de même que des électrolytes (Ca, Mg, K, urée) par
un transport paracellulaire. Les molécules vont ensuite se retrouver dans l'espace intercellulaire qui permet
une diffusion des molécules entre les cellules. Ces dernières vont ensuite se déplacer en fonction de leur
gradient de concentration. Une fois passée la jonction serrée, elles vont pouvoir passer dans le milieu
interstitiel. Le passage paracellulaire n'est pas suffisant pour permettre le processus de réabsorption ou de
sécrétion à la hauteur de ce qu'on peut observer. Il y a également une mise en jeu de transports
transcellulaires, il y a donc deux membranes à traverser.

Les transports membranaires


Il peut y avoir une diffusion simple au travers des membranes ou des
transporteurs spécifiques aux différentes molécules considérées, tout
dépend des caractéristiques physico-chimiques des molécules considérées.
Au niveau des transporteurs membranaires, on a les transports passifs et les
transports actifs. L'eau est toujours transportée de manière passive. Pour
d'autres molécules, cela dépend.

Lors du transport passif, cela se fait selon le gradient de concentration de la molécule (du plus au moins
concentré). Lors de la diffusion facilitée, on a un canal, une structure membranaire protéique qui facilite le
passage de la molécule d'un compartiment à l'autre.

Les transports actifs, eux, nécessitent d'énergie contrairement aux passifs qui n'en nécessitent pas. Les actifs
primaires fonctionnent avec de l'énergie sous forme d'ATP par l'ATPase pour former de l'ADP ce qui permet
le transport d'un ion contre son gradient de concentration. Le transport actif secondaire profite du gradient
créé par le primaire pour faire entrer une molécule donnée dans le compartiment selon le gradient de
concentration et une seconde molécule entre contre son gradient de concentration en profitant de la force
motrice de la première molécule.

Le tubule proximal
Le tubule proximal peut être séparé en deux parties : le tube contourné
proximal et le pars recta. Pour le tube contourné proximal, il y a un
rôle essentiel de l'ATP ; si on bloque l'ATP, il n'y a plus de processus
de réabsorption. Au pôle basal, on a une ATPase NaK : trois sodium
sortants pour deux potassium entrants. Des symports permettent de
faire entrer du sodium (transport actif secondaire car c’est le gradient
de sodium qui permet son entrée). En entrant, le sodium va emporter
d’autres molécules comme du glucose, des acides aminés, des anions
organiques (lactate, citrate, acétate) ou inorganiques. Les antiports sont
les plus nombreux, ils permettent de faire entrer du sodium mais cette
entrée est couplée par une exclusion du proton au niveau du fluide tubulaire.

Dans le pars recta, l’équipement en transporteurs est moins riche. Au pôle apical, on a
un anticorps NHE3 pour la boucle HCO3- et des transports Na/H et Na/Cl car on a une
réabsorption de chlore importante. AU pôle baso-latéral, on a un transporteur Cl/K qui
permet au chlore de ressortir pour passer dans la circulation et une pompe NaK ATPase.
L'eau suit les mouvements paracellulaires, le fluide tubulaire doit donc rester iso-
osmotique c'est-à-dire qu'on a une osmolarité de 300 milli-osmol/L.
Cas du glucose
90% du glucose est réabsorbé au niveau de la partie contournée. Il peut être
transporté par deux catégories de transporteurs : les SGLT (actifs secondaires) et
les GLUT (indépendant d'une source d'énergie). Les deux transporteurs sont
couplés au sodium. SGLT2, au niveau du pôle apical, fait entrer une molécule de
glucose pour l'entrée d'une molécule de sodium. Les GLUT les plus importants
au niveau rénal, situés au pôle baso-latéral, sont les GLUT1 et les GLUT2. Il y a
des affinités différentes liées aux concentrations relatives de glucose à l’entrée et
à la sortie du tube proximal. GLUT1 a une haute affinité, il travaille avec une concentration intracellulaire de
glucose de 1mmol mais a une faible capacité de transport tandis que GLUT2 a une faible affinité, il travaille
avec une concentration intracellulaire de glucose de 15-20µmol mais a une forte capacité de transport.

Au niveau du pars recta, les 10% du glucose restants sont pris en charge par d'autres transporteurs : SGLT1
(forte affinité pour le glucose : 0,35mM mais a une forte capacité de transport). Pour sorti, au niveau du pôle
baso-latéral, on retrouve GLUT1.
La filtration augmente proportionnellement à la concentration du
glucose plasmatique. Le processus de réabsorption n'est pas linéaire.
Jusqu'à 10mM de glucose plasmatique, le processus de réabsorption
suit le processus de filtration : tout ce qui a été filtré est réabsorbé.
Au delà, le processus de réabsorption atteint un plateau et ne varie
plus avec la concentration plasmatique de glucose car on atteint la
saturation du transporteur. Cette capacité maximale de transport est
lié au gradient sodique car il faut une molécule de sodium pour une
molécule de glucose transportée. La saturation se situe vers 13,3mM
de glucose plasmatique soit 2,37 g/L. Au delà de la concentration
plasmatique seuil, la molécule apparaît dans l'urine définitive et
l'augmentation de la concentration de cette molécule est
proportionnelle à la concentration du glucose plasmatique.

Cas du phosphate
Dans le cas du phosphate, la capacité de transport maximal est proche de la concentration du phosphate
physiologique (environ 1mM). Dès 1mM de phosphate, on sature le transporteur et au-delà de cette valeur,
on a une augmentation trop importante du phosphate dans le plasma. C'est la même chose pour les sulfates.
Cette capacité maximale des transporteurs est une sécurité qui va éviter qu'on ait une surcharge de
concentration plasmatique trop importante. Si on dépasse la valeur seuil des électrolytes, les transporteurs
sont saturés et tout ce qui est en excès va être éliminé pour éviter une toxicité de l'organisme.

Cas de l'ammoniac
L'acide glutamique diffuse au niveau du pôle baso-latéral tandis que l'ammoniac diffuse librement au niveau
du pôle apical. A ce moment, il y a formation d'ammonium qui n'est pas capable de passer la membrane du
pôle apical, il est piégé dans le fluide tubulaire et va être éliminé.

Le tubule proximal a donc différents rôles :


– réabsorption totale des substances utiles (glucose, acides aminés, vitamines → si pas en excès)
– réabsorption très importante d'eau et d'électrolytes (70% Na, K et Ca – 80% P – 20% Mg 2+)
– début du processus d'acidification (pH de 7,4 à 6,8)
– élimination des déchets du métabolisme et de nombreux médicaments par les processus de sécrétion

Comme l'eau suit la réabsorption importante des ions, on a une urine qui est iso-osmotique avec une
osmolarité de 300milli osmol/L. A l’arrivée, on a donc une diminution du volume et l'urine est toujours iso-
osmotique.
Anse de Henlé
Cette structure se trouve à la sortie du pars recta. Au niveau de la branche descendante,
il y a réabsorption d'eau (environ 20%) et il n'y a pas de transport d'ions, l'urine est
donc hypertonique. Au début de la branche ascendante, l'eau ne peut plus être
réabsorbée mais il y a présence de transporteurs (ATPase NaK, NKCC 2, canal
potassique) : l'urine est alors hypotonique (environ 150 milli osmol/L).

On augmente la diurèse pour favoriser l'élimination de l'eau pour


réguler la pression artérielle. NKCC2 est sensible à la furosémide
qui est un diurétique.

Tube distal
Dans le pars recta, on sort de la médulla et on repart dans le cortex. On a de
nouveau une improbabilité à l'eau. Les transporteurs présents au niveau apical
sont le symport Na/Cl (NKCC2), un canal sodique et un passage de potassium.
Au niveau du pôle baso-latéral, il y a une canal chlore qui permet de réabsorber
le chlore mais également un antiport ATPase calcique qui permet
la réabsorption du calcium passé au niveau du pôle apical.

Le processus de réabsorption est moins important quantitativement dans le


tube contourné distal car beaucoup de ce qui peut être réabsorbé a été
réabsorbé. Ce qui change dans la zone contourné est surtout la perméabilité à
l'eau qui est plus forte : l'eau peut ici suivre les mouvements d'ions.

Canal collecteur
On y trouve deux catégorie de cellules : les cellules principales et les cellules
intercalaires. Le canal collecteur est la zone qui permet de faire les derniers
ajustements de la composition de l’urine définitive et surtout un ajustement des
volumes. Au niveau des cellules principales, on retrouve le NKCC 2, le canal sodique
et le canal potassique. On a essentiellement une réabsorption du sodium, une sécrétion
de potassium et aussi une réabsorption d’urée par des transporteurs particuliers.

Les cellules intercalaires ont pour fonction essentielle d'assurer l'exclusion de


protons par l’intermédiaire de l'ATPase potassium/protons et on a ainsi une
acidification de l'urine en cours du formation (pH=5,5).

Plus on progresse au niveau du tube urinaire, plus on ajuste la composition de


l'urine en fonction des besoins de l'organisme et de la surcharge des molécules. Les
substances azotées sont produits par le catabolisme des protéines, les deux
principales sont l’urée (95% des composés azotés produits) et l'acide urique. L'urée
est une petite molécule inerte, non toxique, donc librement filtrée. Elle est
réabsorbée pour moitié au niveau du tube rénal. Cette molécule participe au gradient cortico-papillaire car
elle est transportée facilement (passe les membranes). Il y a également de la diffusion facilitée au niveau de
la branche descendante et du canal collecteur.

L'acide urique est le produit final du métabolisme des purines. La réabsorption de l'acide urique se fait à 90%
avant la fin de la branche ascendante de la anse de Henlé mais 10% restent de façon résiduelle au niveau de
l'urine en cours de formation. La solubilité de l'acide urique diminue lorsque le pH diminue par le
phénomène de cristallisation : plus le pH diminue, plus la cristallisation de l’acide urique est importante (pH
5,8 : 50% de cristaux → pH 4,5 : 90%). Cela a pour conséquence que les cristaux s'agglomèrent et forment
des calculs. Si leur taille est trop importante, on peut avoir un blocage au niveau du passage de l'urine
(colique néphrétique).
vendredi 26 avril
D- Le transport de l'eau

90% de l'eau est réabsorbé. Le transport peut se faire par voie paracellulaire mais essentiellement par voie
transcellulaire. Les aquaporines sont une famille de glycoprotéines à six domaines transmembranaires d'un
poids moléculaire de 30kDa. Elles ont une organisation en tétramères pour former des pores. Ce sont des
protéines essentielles pour maintenir une osmolarité dans la cellule. Au niveau rénal, on a sept aquaporines
différentes ; six d'entre elles sont non régulées / constitutives, présentes dans les membranes de cellules de
manière permanente, au niveau des pôles apical et baso-latéral notamment au niveau du tube contourné
proximal (AQP1, AQP8), du pars recta (AQP1, AQP8, AQP7), de la branche descendante de Henlé (APQ1,
AQP8), du canal collecteur (AQP3, AQP4, AQP6) et de la branche descendante du vasa recta (AQP1,
AQP6).

Les AQP2 permettent une réabsorption régulée, contrôlée par la vasopressine. On les trouve uniquement au
niveau des cellules principales du canal collecteur. Elles sont régulées de manière hormonale, la quantité au
niveau du pôle apical est contrôlée par la vasopressine. Quand la vasopressine est libérée, on a augmentation
du nombre d'AQP2 au niveau du pôle apical et permettent une réabsorption d'eau plus importante. Les AQP2
se situent donc uniquement au niveau des cellules principales.

On a une filtration au niveau glomérulaire.


Au niveau de la partie proximale, on a une
absorption d’électrolytes mais aussi d’urée
par diffusion simple. L'eau suit des
électrolytes. Il y a également des processus
de sécrétion des molécules présentes en
excès ou toxiques pour l'organisme. 70%
de la réabsorption de l'eau se fait dans cette
partie proximale. Dans la médulla, on a
presque pas de transport d’électrolytes
mais une réabsorption importante d'eau
liée à la présence des aquaporines. Au
niveau du tube distal, on a un réajustement
des valeurs, on ajuste les compositions.
Dans la partie corticale du canal collecteur,
on a possibilité de réabsorber de l'eau et de
sécréter du Ca, K et Na .Dans la partie
médullaire du canal collecteur, on a une
réabsorption obligatoire et une régulé par
la vasopressine de l'eau.

IV- Ajustement de la concentration urinaire et de l'équilibre hydro-minéral

L'osmolarité est compris entre 900 et 1400 milli-osmol/L dans l'urine. On excrète 600 milli-osmol/jour des
électrolytes ce qui correspond à 0,4L : c'est la perte d'eau obligatoire de l'organisme.

A- Mécanismes de concentration de l’urine

Système amplificateur à contre courant et génération du gradient cortico-papillaire


Il met en jeu différents éléments du tube urinaire: anse de Henlé, canal collecteur et vasa
recta.

Tout d'abord, on est iso-osmotique à 300 milli-osmol.

Si on active les transports sur la branche ascendante, on constate une différence


de gradient maintenue de 200 milli-osmol entre le milieu interstitiel et l’intérieur du tube
urinaire. On passe donc à 400 milli-osmol au niveau du milieu interstitiel et 200 milli-osmol
dans la branche ascendante.
Si on active les transporteurs de la branche descendante, la concentration augmente aussi par
sortie d'eau (400 milli-osmol). On a donc une osmolarité croissante dans la branche
descendante et une décroissante dans la branche ascendante.

On fait ensuite progresser le fluide à l'intérieur du tube : le gradient de concentration fini donc
par se déplacer.

Finalement, avec le jeu de perméabilité, on a un jeu de gradient


osmotique.

Les vasa recta, dans les structures vasculaires qui longent l'anse de Henlé, on a un équilibre osmotique point
par point entre le contenu circulant dans les vasa recta et le milieu interstitiel. L'eau provient essentiellement
du canal collecteur. On peut augmenter si besoin la concentration d'urine en jouant sur les aquaporines de
type II. Les transporteurs à l’urée participent aussi à l'augmentation de l'osmolarité.

B- Régulation de l'osmolarité et du volume des fluides extracellulaires

Les effets de la vasopressine sur le rein


La vasopressine est une hormone à neuf acides aminés (nonapeptide). Elle a la particularité d'avoir un point
disulfure entre la première et la dernière cystéine. Les terminaisons nerveuses vont faire des synapses pour
avoir libération de l'hormone dans la circulation générale. On a des récepteurs à la vasopressine dans la
deuxième moitié du tube contourné distal. On a aussi des effets de la vasopressine dans le système circulaire,
l'un de ces effets est d'augmenter la contraction des muscles lisses pour augmenter la pression artérielle.

La première fonction de la vasopressine est d'augmenter la concentration de l'urée par différents


mécanismes :
– augmentation de la perméabilité à l'eau et à l'urée au niveau du canal collecteur
– stimulation de la réabsorption de Na+ via le symport NKCC2 et le canal K+
– augmentation de la réabsorption de Na + via ENAC et l'ATPase Na/K au niveau du tube contourné distal
et du canal collecteur

Il y a aussi une augmentation du pH de l'urine par inhibition de l'échangeur Na +/H+ apical au niveau de la
branche ascendante large de Henlé.

Il peut y avoir des stimulations différentes de la production de vasopressine. Pour les


stimuli osmotiques, en cas d’hypernatrémie (augmentation de la concentration
osmotique de sodium), on observe une augmentation de la concentration plasmatique
de la vasopressine. On va avoir une stimulation des osmo-récepteurs hypothalamiques
qui ont libérer très vite de la vasopressine. Pour des stimuli hémodynamiques, en cas
d'hypovolémie et d'hypotension artérielle (à plus de 10% de variation), la
concentration plasmatique de vasopressine augmente rapidement car il y a stimulation
des barorécepteurs périphériques. D'autres stimuli peuvent également induire la production de vasopressine
comme l'hyperthermie, la douleur, le froid ou encore les émotions et l'alcool.
Quand la vasopressine arrive et se fixe sur le récepteur V2,
on a une augmentation intracellulaire de l'AMP cyclique
donc activation de la protéine kinase PKA qui va
phosphoryler des cibles. Pour des effets rapides à très court
terme, les cibles sont l'ATPase Na/K (augmentation de son
activité après phosphorylation) mais aussi phosphorylation
d'éléments du cytosquelette. Dans une cellule endocrine
classique, des vésicules de sécrétion sont présentes dans la
cellule et attendent de pouvoir fusionner avec la membrane
pour libérer leur granules, ces vésicules sont donc pigées
dans le cytoplasme par des interactions avec le
cytosquelette. La PKA est capable de phosphoryler des
éléments du cytosquelette qui participent au maintient de ces vésicules en attente, ces dernières vont donc
pouvoir aller s'insérer dans la membrane. Ceci permet ainsi l'augmentation du nombre d'AQP1 et de canal
Na/C. Les effets à long terme sont des effets génomiques, notamment sur la phosphorylation de facteurs de
transcription, d'AQP2 et de canal Na/C.

Les effets de l'aldostérone sur le rein


Il s'agit d'une hormone stéroïde de la famille des minéralocorticoïdes. Elle est synthétisée dans la zone
glomérulée de la cortico-surrénale. Au niveau rénal, on a un effet de l'aldostérone sur la branche ascendante
large de l'anse de Henlé, le tube contourné distal et le canal collecteur. Les récepteurs impliqués sont des
récepteurs cytoplasmiques minéralocorticoïdes.

L'aldostérone a deux fonctions : augmenter la réabsorption de Na+ et augmenter l’excrétion de K+. La


réabsorption de sodium se fait par stimulation du symport NKCC 2 de la branche ascendante large de la anse
de Henlé mais aussi par le symport Na +/Cl- (tube contourné distal et canal collecteur) et l'ATPase Na/K. La
sécrétion de potassium est augmentée par une activité ATPase Na/K plus importante et des canaux apicaux
pour le potassium auront une perméabilité plus importante. NKCC 2 est donc régulé par la vasopressine et
l’aldostérone.

Les facteurs stimulants la production d'aldostérone sont l'angiotensine II et surtout l'augmentation de la


kaliémie (concentration plasmatique en potassium). Cette production est cependant très peu sensible à la
diminution de la natrémie (concentration plasmatique en sodium).

En cas d'une hypotension ou d'une hypovolémie,


on a détection de ces variations de paramètres
par des barorécepteurs cardiaques. Les noyaux
supra-optiques vont ainsi être stimulés ce qui va
produire de la vasopressine. Cette dernière va
(au niveau des cellules principales du canal
collecteur) avoir une action sur les récepteurs
V2 avec une augmentation de la perméabilité à
l'eau, de la réabsorption de Na + et de l'urée. Mais
elle peut également avoir des effets extra-rénaux
par la zone glomérulée du cortex surrénalien. Il
va ainsi avoir une augmentation de la production
de la concentration calcique intracellulaire et
donc une augmentation de la production
d'aldostérone. La vasopressine est donc capable
d'induire la production d'aldostérone.
L'aldostérone agit sur les récepteurs corticoïdes
et induire une augmentation de la réabsorption
de sodium (par les canaux sodiques et l'augmentation de l’activité ATPase Na/K) et de la sécrétion de
potassium.
Au niveau de barorécepteurs cardiaques, il y a aussi en parallèle une stimulation du système sympathique qui
va arriver à l'appareil juxtaglomérulaire. Il va alors y avoir libération de rénine (enzyme) qui va cliver
l’angiotensinogène et produire de l’angiotensine de type 1 qui va être transformée en angiotensine de type 2
par l'enzyme ACE. L'angiotensine de type 2 va pouvoir agir et produire de l’aldostérone. Il y a un
phénomène d'auto-amplification du signal pour produire plus d'aldostérone. Elle est aussi capable de
provoquer une vasoconstriction périphérique pour agir sur les muscles lisses des vaisseaux. Tout ceci
diminue la diurèse et augmente la volémie et la pression artérielle. L'angiotensine 2 est une hormone capable
d’agir au niveau cérébral avec pour effet d'augmenter la sensation de soif et de besoin de sel.

Contrôle de la diurèse par les peptides natriurétiques


On se focalise sur deux hormones peptidiques : ANP et BNP. Ils sont synthétisés au niveau cardiaque, dans
les monocytes cardiaques des oreillettes (ANP) et des ventricules (BNP). Ces peptides vont agir au niveau
rénal (appareil juxtaglomérulaire, glomérule rénal, canal collecteur). Le récepteur impliqué est le GC A
(guanylate cyclase). Mais elles peuvent aussi avoir d'autres cibles comme les muscles lisses des vaisseaux
(diminue la pression artérielle) ou encore l'hypothalamus (production locale d'ANP). Ce qui induit la
production de ces peptides sont des facteurs liés principalement à la volémie comme la distension de
l’œillette gauche (augmentation de la pression artérielle, libération d'ANP) ou des ventricules (libération de
BNP) mais aussi une augmentation du rythme cardiaque (libération d'ANP et de BNP). L’objectif de ces
peptides est de diminuer la pression artérielle lorsque celle-ci est trop élevée.

Les deux peptides ont des effets opposés à la vasopressine et l'aldostérone, ils vont augmenter l’excrétion de
Na+ et la diurèse par :
– inhibition de la sécrétion de rénine
– augmenter le DFG par dilatation de l'artériole afférente et constriction de l'artériole efférente
(augmentation de la pression hydrostatique) et par relaxation des cellules mésangiales (augmentation
de la surface de filtration)
– diminution de la réabsorption de Na+ par inhibition des canaux Na+/Cl- apical et ATPase Na/K
– augmentation de la diurèse par inhibition des AQP2

Pathologies liées au dysfonctionnement de ces systèmes


Le diabète insipide a pour symptômes une polyurie, une soif intense, une polydipsie et une déshydratation.
Selon l'origine, il n'y a pas les mêmes traitements. Il peut avoir deux origines :
– néphrogénique (dysfonctionnement rénal) : plus difficile à prendre en charge
- 90% lié au chromosome X, formes récessives → mutation de RV2
- 10% lié au chromosome 12, formes autosomale récessive ou dominante → mutation de AQP2
– origine centrale : traumatismes, inflammations locales, maladies auto-immunes, mutations du gène
codant la vasopressine

L'hyperaldostéronisme, ou syndrome de Conn, consiste en une augmentation de la production d'aldostérone


et provoque une hypersécrétion d'aldostérone, une hypernatrémie, une hypertension permanente, une perte
massive de K+, une faiblesse musculaire généralisée, une polyurie et une polydipsie. Elle peut avoir deux
origines :
– tumeur dans la zone glomérulée de la glande surrénale → simple à traiter : ablation de la zone
– hyperplasie : augmentation de la taille de la glomérulée avec un hyper-fonctionnement
de cette structure → plus difficile à traiter

Le potassium participe au maintien du potentiel de membrane de l'ensemble des cellules de


l'organisme. Il s'agit du principal cation intracellulaire (150mM). En extracellulaire, sa
concentration est de 4mM. Le maintien de cette concentration intracellulaire est assuré par
l'activité de l'ATPase Na/K. En situation normale, dans une cellule excitable, en cas de
dépolarisation, on a un passage du potentiel d'action qui va conduire à une dépolarisation de la
membrane qui va devenir positif et un phénomène de repolarisation et d'hyperpolarisation liés
aux flux de potassium. Si la concentration de potassium extracellulaire diminue, le potentiel de membrane
devient plus négatif ce qui entraîne une diminution l’excitabilité de la cellule. Il s'agit d'une hypokaliémie
(concentration plasmatique de potassium < 3,5mM). A l'inverse, si la concentration de potassium
extracellulaire augmente, le potentiel de membrane devient moins négatif ce qui entraîne une augmentation
l’excitabilité de la cellule. Il s'agit d'une hyperkaliémie (concentration plasmatique de potassium > 5mM).
Le potassium est réparti inégalement dans l'organisme. On le trouve essentiellement dans le
milieu intracellulaire( 98%) et très peu dans le milieu extracellulaire (2%). On estime que
100mmoles/jour de potassium entrent dans l’organisme. Pour maintenir la concentration dans
l'organisme, il faut que la même quantité en sorte quotidiennement : la majorité du potassium
ingéré part dans l'urine. Les facteurs stimulants de l’entrée de K+ dans les cellules sont divers
comme l'insuline, l'aldostérone, l'alcalose ou la stimulation β-adrénergique.

Le potassium est pris en charge


au niveau rénal pour être éliminé.
L'apport alimentaire quotidien
est compris entre 40 et 120
mmoles/jour selon le régime
alimentaire. Environ 800mmoles
de potassium sont filtrés
quotidiennement. L'essentiel de
de réabsorption se fait au niveau
du tube contourné proximal
(70%) via l'ATPase Na/K et les
transporteurs et canaux du pôle
baso-latéral. Au niveau de la
branche ascendante large de
l'anse de Henlé, le transporteur
NKCC2 prend en charge une
partie du potassium restant
(30%). Enfin, il y a sécrétion de
potassium au niveau des cellules intercalaires du canal collecteur par l'ATPase proton/K et au niveau des
cellules principales il peut y avoir excrétion ou réabsorption selon les cas. Au final, seuls 5 à 15% du
potassium alimentaire est excrété.

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