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Calcul et irrationalité de zeta(2)

ème
Dans ce problème, pour une fonction f et un entier naturel k , f (k ) désigne la dérivée k de la fonction f
avec f (0)
= f .Sauf s’il est précisé entier naturel, un entier peut être positif ou négatif.
Les parties I, II et IV sont indépendantes entre elles.
 n 1
Partie I – Convergence de la suite ∑ p 
 k =1 k 
n ≥1

n
1
Dans cette partie, p et n sont deux entiers naturels non nuls avec p ≥ 2 , et on pose S n (p ) = ∑ p
.
k =1 k
1. Etudier la monotonie de la suite (S n (p ))n ≥1 .

1 k +1 1 1
2.a Montrer que pour tout entier k ≥ 1 , ≤∫ dt ≤ p .
(k + 1) p
k tp k
n 1 1
2.b Montrer que pour tout n ≥ 2 , S n (p ) −1 ≤ ∫ dx ≤ .
1 x p
p −1
2.c Conclure que S n (p ) converge. On pose ζ (p ) = lim S n (p ) .
n →+∞

Partie II – Nombres de Bernoulli


1. Soit f une fonction définie et continue sur [0, π ] à valeurs réelles.
Montrer qu’il existe une unique fonction F : [0, π ] → ℝ de classe C 1 telle que :
π
F ′ = f et ∫ 0
F (t )dt = 0

2. Pour tout p ∈ ℕ , on considère les fonctions Bp : [ 0, π ] → ℝ définies par :


π
B0 = 1 et ∀p ∈ ℕ , Bp′+1 = Bp et ∫ 0
Bp +1 (t )dt = 0 .

2.a Exprimer B1 (t ) et B 2 (t ) .
2.b Montrer que pour tout p ≥ 2 , B p (0) = B p (π ) .
3.a Montrer qu’il existe une unique suite réelle (βp ) p∈ℕ telle que :

∑ (kp ) β
p
β0 = 1 et pour tout p ≥ 2 , p −k =0
k =1

3.b Calculer β1 , β2 , β3 et β4 .

4. Pour tout p ∈ ℕ , on définit Bˆ p : [ 0, π ] → ℝ par :

1 p
()
∀t ∈ [0, π ] , Bˆ p (t ) = ∑ p βp−k π p−k t k .
p ! k =0 k
π
4.a Calculer ∫ Bˆ p (t )dt et observer que pour tout p ≥ 1 , Bˆ p ′ (t ) = Bˆ p−1 (t ) .
0

4.b En déduire que pour tout p ∈ ℕ , B p = Bˆ p .


4.c Que vaut B p (0) ?
Partie III – Calcul de ζ (2p )
n
1. Calculer, pour t ∈ ]0, π ] , ∑ cos(2kt )
k =1
puis déterminer une constante λ telle que :

sin ((2n + 1)t ) n


∀t ∈ ]0, π ], = ∑ cos(2kt ) + λ
2sin t k =1
2. Montrer à l’aide d’une intégration par parties que pour toute fonction f : [ 0, π ] → ℝ de classe C 1 :
π
lim ∫ f (t ) sin ((2n + 1)t )dt = 0
n →+∞ 0

π
3. Pour des entiers p ≥ 0 et k > 0 , on pose I p ,k = ∫ B2 p (t ) cos(2kt )dt .
0

3.a A l’aide de deux intégrations par parties, calculer I 1,k .


3.b Trouver, pour p ≥ 2 , une relation entre I p ,k et I p −1,k .
3.c En déduire l’expression de I p ,k en fonction de p et de k .

4. On suppose p ≥ 1 et on définit la fonction ϕp : [0, π ] → ℝ par :


B2 p (t ) − B2 p (0)
ϕp (0) = 0 , ϕp (π ) = 0 et ∀t ∈ ]0, π[ , ϕp (t ) = .
sin t
Nous admettons que cette fonction ϕp est de classe C 1 .
π
4.a Exprimer ∫ ϕp (t ) sin ((2n + 1)t )dt en fonction de p ≥ 1 , de n et de B 2 p (0) .
0

4.b En déduire la valeur de ζ (2p ) en fonction de p et de B 2 p (0) .


5. Donner les valeurs de ζ (2) et de ζ (4) .
Partie IV – Irrationalité de ζ (2)

x n (1− x )n
Dans cette partie, pour n entier naturel non nul et x réel, on pose fn (x ) = .
n!
1. Dans cette question, n est un entier naturel non nul.
1 2n
1.a Montrer qu’il existe n + 1 entiers en ,en +1 ,…,e 2n tels que fn (x ) = ∑ei x i .
n ! i =n
1.b Montrer que pour tout entier naturel k , fn(k ) (0) est entier.
1.c En remarquant que fn (x ) = fn (1− x ) , observer fn(k ) (1) est aussi entier pour tout k ∈ ℕ .
a
On veut montrer que π 2 est un irrationnel, et on va raisonner par l’absurde : on suppose que π 2 = où a et
b
b sont deux entiers naturels non nuls.
2. On pose, pour n entier naturel non nul et x réel :
Fn (x ) = b n (π 2n fn (x ) − π 2n −2 fn(2) (x ) + π 2n −4 fn(4) (x ) − ⋯ + (−1)n fn(2n ) (x )) .

2.a Montrer que Fn (0) et Fn (1) sont des entiers.


2.b On pose, pour n entier naturel non nul et x réel :
g n (x ) = Fn′(x ) sin(πx ) − πFn (x ) cos(πx )
Montrer que, pour n entier naturel non nul et x réel :
g n′ (x ) = π 2a n fn (x ) sin(πx ) .
1
2.c Etablir que An = π ∫ a n fn (x ) sin(πx )dx est un entier.
0

an
3. On pose, toujours pour le même entier a , un = .
n!
1
3.a Montrer qu’il existe un entier naturel n 0 tel que pour tout entier n ≥ n 0 , un < .
2
1
3.b Montrer que pour tout réel x ∈ [ 0,1] , 0 ≤ fn (x ) ≤ .
n!
3.c Montrer alors que, pour tout entier n ≥ n 0 , An ∈ ]0,1[ et conclure que π 2 est irrationnel.
3.d Peut-on déduire de ce qui précède l’irrationalité de π ?

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