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N°11
N°11
La commanderie de Vaour,
l’une des premières des Templiers
LA COMMANDERIE DE
VAOUR À QUELQUES KILOMÈTRES, SUR LE CAUSSE, SE TROUVE LE PETIT VIL-
LAGE DE VAOUR, AUX ABORDS DE LA FORÊT DE GRÉSIGNE, À LA LIMITE
EXACTE DU CALCAIRE ET DU GRÈS. LE SITE, BIEN CONNU, EST FACILE
D’ACCÈS. LES TEMPLIERS Y POSSÉDAIENT UNE GROSSE FERME FORTIFIÉE
DOTÉE D’UN DONJON, UNE VASTE RÉSERVE SEIGNEURIALE DE 450
HECTARES (SOIT PRÈS DU TIERS DU TERROIR), PLUS QUELQUES TERRES
DISPERSÉES ET UN MOULIN À VENT. C’EST AUSSI, SUR LE CAUSSE ET
MÊME AU-DELÀ DE L’AVEYRON, PLUS DE TROIS CENTS RECONNAISSAN-
CES, AUXQUELLES S’AJOUTENT DES DROITS D’USAGE DIVERS.
V
1140 les Templiers s’installent dans la « Châ- LES TEMPLIERS N’ÉTAIENT POINT SEULS SUR CE TERRITOIRE QUI ÉTAIT,
tellenie de Penne ». Il est vraisemblable que ce À L’ÉPOQUE, PLUS PEUPLÉ QU’ACTUELLEMENT. POUR GÉNÉREUX
QU’ILS FUSSENT, LES DONATEURS, GRANDS ET PETITS SEIGNEURS
soit Amiel de Penne dont l’aïeul a participé à DE LA RÉGION : PENNE, MONTAIGUT, BRUNIQUEL, PUYCELCI,
la première croisade à côté de Raimond IV de Saint- BIOULE, SAINT-ANTONIN ETC., ET D’AUTRES AYANTS DROIT,
Gilles qui ait attiré les Templiers sur ses terres, leur CLERGÉ RÉGULIER, CHANOINES DE SAINT-ANTONIN, ABBAYE DE
SEPTFONDS..., NE SE SONT ÉVIDEMMENT PAS DÉPOUILLÉS OUTRE
abandonnant une partie des dîmes de Saint-Pantaléon. MESURE AU PROFIT DE L’ORDRE. LA FORÊT DE LA GRÉSIGNE
Quelques uns de ces moines soldats s’installent dans un N’APPARTENAIT PAS AU TEMPLE, MÊME SI, DE PLACE EN PLACE, IL
prieuré à peu de distance du Château de Penne sur la Y PERCEVAIT QUELQUES REVENUS. LA FAMILLE LA PLUS GÉNÉREUSE
FUT CELLE DE PENNE, QUI INSTALLA L’ORDRE À VAOUR EN LUI
rive droite de l’Aveyron. DONNANT UN VASTE DOMAINE. LA DATE N’EST PAS CONNUE, LA
Les premiers actes de donation datés de 1143, sont CHARTE DE DONATION FAIT DÉFAUT. LES PREMIÈRES DONATIONS
DATENT DE 1143, ET UN TEXTE DE 1180 PARLE DES TEMPLIERS
relatifs aux droits territoriaux de la combe des Albis
INSTALLÉS EN CES LIEUX DEPUIS UNE QUARANTAINE D’ANNÉES.
que le Seigneur de Penne et ses Chevaliers accordent DONC, LA DATE DE 1140 PEUT ÊTRE RETENUE POUR PRATIQUE-
pour le salut de leur âme à Pierre Humbert Prieur. MENT LA SEULE ACQUISITION FONCIÈRE DANS LE SECTEUR.
Rencontre entre
8 - TEMPLARIUM © DAEG EDITION
l’Orient et l’Occident
DAEG EDITION © TEMPLARIUM - 9
DOSSIER : 1291, LE RETOUR DES TEMPLIERS
ON SAIT COMMENT SALADIN S’EMPARA DE LA VILLE SAINTE EN 1187, MOINS D’UN SIÈCLE APRÈS
LE DÉCLENCHEMENT DE LA PREMIÈRE CROISADE. TOUTES LES TENTATIVES CHRÉTIENNES POUR RE-
CONQUÉRIR JÉRUSALEM ÉCHOUERONT, À COMMENCER PAR CELLE DE RICHARD CŒUR-DE-LION,
EN 1192. LORS DE LA CHUTE DE L’ORIENT LATIN, LES TEMPLIERS SONT, AVEC LES AUTRES ORDRES,
SES DERNIERS DÉFENSEURS. ILS TIENNENT MÊME, JUSQU’EN 1303, L’ÎLOT DE ROUAD, EN FACE DE
TORTOSE. LA MAISON PRINCIPALE DU TEMPLE EST ALORS TRANSFÉRÉE À CHYPRE ; MAIS C’EST EN
FRANCE QUE NOMBRE DE MOINES-SOLDATS ET LES PRINCIPAUX DIGNITAIRES SE RASSEMBLENT.
Beaujeu. Bientôt fous les efforts des Musulmans se Hospitaliers, cantonnés dans un bourg étroit, songè-
portèrent vers la tour du Temple. Le Sultan proposa rent dès lors à quitter cette terre inclémente. Les Hos-
aux Templiers de capituler, et ceux-ci acceptèrent, pitaliers s’emparèrent de l’île de Rhodes.
demandant de respecter les femmes dont ils avaient la Quant aux Templiers, ils se réfugièrent en Sicile d’où ils
garde et de permettre à tous de s’embarquer. Ce qui entreprirent une expédition contre la Grèce. Ils prirent
fut promis. Malgré cela, les femmes furent violées par Thessalonique et Athènes, mais ils se contentèrent des
les vainqueurs, ce que voyant, les Templiers reprirent dépouilles des vaincus, laissant aux Siciliens la posses-
les armes, massacrèrent trois cents Musulmans et ren- sion des villes soumises.
trèrent dans leur tour qui fut minée peu après. Tandis C’est alors que les Templiers rescapés des aventures
qu’on escaladait les murailles de toutes parts, la tour levantines et méditerranéennes vinrent rejoindre en
s’écroula, ensevelissant assiégeants et assiégés. Les Mu- France ceux de leurs frères qui, depuis les débuts de
sulmans tournèrent alors leur furie sadique contre un l’Ordre n’avaient jamais quitté l’Occident. L’armée
couvent de Clarisses. combattante regagnait ses garnisons, c’est-à-dire les
Acre, Tyr, Sidon et les autres villes côtières furent ra- commanderies fondées un peu partout, dans nos ré-
sées par les vainqueurs. gions, au cours des deux derniers siècles. « Ils rappor-
C’est la Àn de la grande aventure des croisades. « On taient, écrit Michelet, au milieu de ce royaume épuisé,
comprit, écrit Delaville le Roulx, que la domination et sous les yeux d’un roi famélique (Philippe le Bel), un
latine était irrémédiablement ruinée en Terre Sainte, monstrueux trésor de cent cinquante mille Áorins d’or,
qu’avec Acre disparaissait le dernier espoir des chré- et en argent la charge de dix mulets. Qu’allaient-ils fai-
tiens et le fruit d’efforts soutenus pendant près de deux re, en pleine paix, de tant de forces et de richesses ? Ne
siècles avec plus de persévérance peut-être que d’intel- seraient-ils pas tentés de se créer une souveraineté dans
ligence politique et militaire, mais avec une éclatante l’Occident, comme les Chevaliers teutoniques l’avaient
valeur, qui avait forcé l’admiration de la Chrétienté et fait en Prusse et les Hospitaliers dans les îles de la Mé-
de l’Islamisme. » diterranée ? Il n’était point d’État où ils n’eussent de
Tandis que les Chevaliers teutoniques regagnaient l’Eu- places fortes ; ils tenaient à toutes les familles nobles.
rope, une dizaine de Templiers, rescapés du désastre de Ils n’étaient guère en tout, il est vrai, plus de quinze
la ville d’Acre et après avoir tenu même, jusqu’en 1303, mille chevaliers, mais c’étaient des hommes aguerris au
l’îlot de Rouad en face de Tortose, se réfugièrent à Li- milieu d’un peuple qui ne l’était plus depuis la cessation
misso, dans l’île de Chypre où se trouvaient déjà quel- des guerres des seigneurs. C’étaient d’admirables cava-
ques Hospitaliers. L’île de Chypre leur avait appartenu liers, les rivaux des mameluks, aussi intelligents, lestes
autrefois, quand ils l’avaient achetée à Richard Cœur- et rapides que la pesante cavalerie féodale était lourde
de-Lion. Mais ils l’avaient revendue peu après aux Lu- et inerte. On les voyait partout orgueilleusement che-
signan. Réduits à l’inaction, les Templiers se trouvaient vaucher sur leurs admirables coursiers arabes, suivis
« dans la situation d’une armée permanente recevant la chacun d’un écuyer, d’un page, d’un servant d’armes,
notiÀcation de la paix universelle » (Mollat). sans compter les esclaves noirs. Ils ne pouvaient varier
Les deux grands maîtres s’attachèrent pendant quel- leurs vêtements; mais ils avaient de précieuses armes
ques années à regrouper leur ordre et à réparer leurs orientales, d’un acier de Àne trempe, et damasquinées
forces. richement. »
En 1298, le moine Gaudini mourut et il fut remplacé à MéÀons-nous de l’évocation fantaisiste de l’historien
la tête de l’Ordre du Temple par Jacques de Molay. Ce- romantique. Cent cinquante mille Áorins d’or pour
lui-ci était un Bourguignon du diocèse de Besançon. quinze mille chevaliers, cela fait dix Áorins par cheva-
L’année suivante, Jacques de Molay prit part, avec les lier. Peut-on parler de « monstrueux trésor » ? Au reste,
Hospitaliers, à une expédition contre les Musulmans ce chiffre de quinze mille chevaliers comprend vrai-
préparée par le khan des Tartares, Cazan. Jacques de semblablement, outre les combattants de Terre Sainte,
Molay avait le commandement d’une aile de l’armée les Templiers installés, à demeure, depuis le concile de
tartare. Les nouveaux alliés remportèrent, non loin Troyes, dans tous les pays d’Occident. Quoi qu’il en
d’Emesse, une victoire sur le sultan d’Égypte Malek soit, le texte de Michelet est peu clair.
Nazer. Mais ils trouvèrent les villes de Palestine pillées, Le certain, c’est que l’arrivée des milices templières
démunies, démantelées. Le khan des Tartares Àt appel dans les paisibles commanderies occidentales allait
aux princes chrétiens d’Europe, mais il dut bientôt généraliser, pour le Temple, la vie de garnison que me-
regagner ses terres. (On a conjecturé que si Philippe naient, dans nos pays, tous les membres de l’Ordre qui
le Bel avait répondu à l’appel du khan des Tartares, la n’avaient jamais pris part à la Guerre Sainte. Or, on sait
civilisation chrétienne aurait rayonné sur l’Asie dès le ce que la vie de garnison comporte, pour le soldat, de
XIVe siècle.) dissolvant et d’énervant.
Livrés à eux-mêmes, Templiers et Hospitaliers se En quittant l’Orient, les Templiers abandonnaient leur
trouvèrent dans l’impossibilité de résister à l’assaut im- véritable terre patriale. Comme Antée, ils allaient suc-
minent du sultan d’Égypte. Ils durent regagner l’île de comber pour avoir quitté le sol originel, fondement de
Chypre où ils ne tardèrent pas à se sentir à l’étroit. leur vigueur.
Le roi de Chypre, Henri II, se montrait peu accueillant Marcel Lobet
et peu favorable aux ordres militaires. Templiers et
12 - TEMPLARIUM
LE MÉDIÉVISTE
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l’ordre du temple et la fin de l’épopée des croisades
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MÉDIÉVISTE - 13
DOSSIER : 1291 - LE RETOUR DES TEMPLIERS
transférant toutes leurs activités dans l’Est de cette partie Sainte-Marie-Latine à Jérusalem, bâtie en 1048, ainsi que le monastère et
du monde, ils s’engagèrent dans la colonisation des lieux l’hôpital édifiés sous ses murs, à l’intention des chrétiens résidant dans la
encore païens, en Pologne, États Baltes et, plus tard, dans Ville sainte. Après la conquête de Jérusalem en 1099, Gérard Tenque sépara
le combat contre la Russie orthodoxe (même la Pologne les hospitaliers des religieux et fonda l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean
catholique). Quant à l’Ordre des Hospitaliers de Saint- ou Frères de l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem. L’ordre fut approuvé par le
pape Pascal II en 1113. Les Hospitaliers soignaient les pèlerins et les héber-
Jean de Jérusalem, il occupa l’île de Rhodes vers 1309 geaient. Raymond du Puy (premier qualifié maître de l’ordre), successeur de
et, transformé en puissance navale, poursuivit le combat frère Gérard, convertit la communauté en un ordre religieux de chevalerie
contre des Arabes puis les Turcs. Les autres ordres trou- que Calixte II confirma en 1120. La vocation militaire de l’Ordre fut adoptée
vèrent refuge à Rhodes sous la protection de l’ordre de vers 1140 — sans toutefois perdre leur rôle hospitalier —, pour assurer la
Saint-Jean. défense de la Terre sainte contre les musulmans. Après la prise de Jérusalem
Les Templiers, en raison de leur vaste réseau de « collec- par Saladin (1187), l’ordre s’installa successivement à Saint-Jean-d’Acre,
teurs de fonds », donc des banquiers émérites, résistèrent à Chypre, à Rhodes, et enfin à Malte (1530). Après la prise de celle-ci par
à la tentative de fusion avec l’Ordre des Hospitaliers de Bonaparte (1798), il gagna définitivement Rome (1834), où il reçut, en
Saint-Jean de Jérusalem proposée par le pape Bonifa- 1961, une nouvelle Constitution approuvée par le pape. Dirigé par un grand
ce VIII. Ils refoulèrent à l’entrée de leur Ordre le roi de maître, l’ordre souverain de Malte comprend des laïcs et des chevaliers,
France, Philippe IV le Bel. Ce dernier, agacé par cette dont certains ont prononcé les vœux. De nos jours, l’Ordre est revenu à sa
vocation hospitalière primitive, et possède de nombreux hôpitaux et une
résistance, irrité par le désordre et le manque de moralité flotte aérienne sanitaire importante.
qui régnait chez les Templiers (selon lui), et probablement
conscient des richesses du Temple, les fit arrêter et tortu- L’Ordre Teutonique (en allemand : Deutscher
rer par l’Inquisition. Après avoir fait main basse sur une Ritter Orden), dit encore de Sainte-Marie-des-Allemands, tire
partie de leurs richesses et leurs livres de comptes , le roi son origine d’un poste de secours installé sous la tente, par de riches mar-
Philippe contraignit le pape Clément V à prononcer la chands de Brême et de Lübeck pendant le siège de Saint-Jean-d’Acre, au
dissolution de l’ordre du Temple au concile de Vienne moment de la troisième croisade (1189-1192). Cette institution primitive
se développa sous le protectorat d’allemands fortunés, et devint un hôpital
• TEUTONIQUES AVEC EN ARRIÈRE PLAN, destiné aux pèlerins et aux croisés tombés
L’INSIGNE DE L’ORDRE TEUTONIQUE
malades. À l’arrivée du duc Frédéric de
SELON L’ENCYCLOPÉDIE DE DIDEROT
Souabe, en 1190, son chapelain Conrad
et son chambellan Burkhard en prirent la
direction et donnèrent aux hospitaliers la règle de Saint-Jean. La prise
d’Acre en 1191 permit d’y transporter l’hôpital, qui fut appelé Hôpital des
Allemands à Jérusalem, en prévision de l’installation du siège de l’ordre
dans la Ville sainte. Le Pape Célestin III et l’empereur germanique Henri
IV encouragèrent cette fondation, avec le concours des chevaliers de Saint-
Jean et ceux du Temple. En mars 1198, les princes allemands convertirent
l’institution en un ordre de chevalerie, appelé Ordre Teutonique, approuvé
le 19 février 1199 par la bulle « Sacrosancta Romana » du pape Innocent
III. La perte d’Acre en 1291 obligea l’ordre à s’installer à Venise, puis à
Marienbourg (en Prusse) en 1309, et enfin à Koenigsberg en 1457. Après la
considérable expansion territoriale — acquisition de la Livonie par fusion
avec l’ordre des Porte-Glaive (1237), achat de la Pomérélie, ou Poméranie
ultérieure (1309) et de l’Estonie au Danemark (1346) — et le transfert de
leur siège à Marienburg, l’essentiel de l’armée teutonique se consacra à une
croisade contre les Lituaniens, suivie d’une défaite en 1410. Ces troubles
entraînèrent un relâchement des liens avec les bailliages situés dans l’Em-
pire et la cession de la partie occidentale de la Prusse à la Pologne qui, en
outre, imposa sa suzeraineté au grand maître (1466). Le déclin s’accentua
au XVIe siècle, et la Réforme entraîna la disparition de l’ordre dans les terres
en 1312. Leur grand-maître, Jacques de Molay fut brûlé baltes. La Prusse et la Courlande devinrent deux duchés sécularisés, alors que
en 1314. la Livonie fut partagée entre la Suède, la Pologne et la Russie. L’ordre ne
L’autre partie des biens du Temple revinrent aux Hospi- survécut que dans les territoires catholiques de l’Empire. Le grand maître,
taliers de Saint-Jean ou aux ordres successeurs créés en prince d’Empire depuis 1530, s’installa à Mergentheim en Franconie. Au
Péninsule Ibérique : celui de Notre-Dame-de-Montesa XVIIe siècle, l’ordre retrouva un certain lustre dans la lutte contre les Turcs
dans la région de Valence en Espagne (1319) et l’Ordre en Hongrie. De 1809 à 1938, il ne demeura plus qu’en Autriche. Depuis
du Christ au Portugal (1318). 1945, l’ordre est religieux et se consacre aux œuvres charitables en Allema-
gne fédérale, en Autriche et en Italie. Son siège se situe à Vienne, où sont
Depuis le XVIIIe siècle, plusieurs autres groupes se sont conservées les archives de l’Ordre.
formés en se réclamant être une filiation des Templiers.
« Entré dans l’imaginaire collectif à cause de l’extraordi-
naire opération de propagande menée par Philippe le Bel
et inlassablement reprise ensuite sous forme de légendes,
l’ordre du Temple est, sans doute, l’une des créations les
plus représentatives de l’époque des croisades. »
Jean-Luc Alias
LESdesTEMPLIERS
moines banquiers
OUTRE L’ÉNORME FORTUNE FONCIÈRE, LE TEMPLE TIRE DE GROS REVENUS DE
SES ACTIVITÉS BANCAIRES. D’AILLEURS, TOUS LES ORDRES MILITAIRES ONT,
DU FAIT DE LEUR ORGANISATION INTERNATIONALE, PRATIQUÉ CETTE ACTI-
VITÉ, LETEMPLE UN PEU PLUS QUE LES AUTRES. BIEN GÉRÉES ET INSPIRANT
CONFIANCE, LEURS MAISONS REÇOIVENT EN DÉPÔT ARGENT ET BIJOUX; LES
TRÉSORS DES ROIS DE FRANCE ET D’ANGLETERRE SONT DÉPOSÉS AU TEMPLE.
LE TEMPLE, ET IL EST PRÉCIEUX EN CELA, ASSURE LES TRANSFERTS DE FONDS
ENTRE ORIENT ET OCCIDENT : SOIT SANS MANIEMENT D’ARGENT (LE CROISÉ,
SOUCIEUX DE NE PAS TRANSPORTER D’ESPÈCES, EMPRUNTE AU TEMPLE EN
ORIENT ET REMBOURSE À L’UNE DES COMMANDERIES OCCIDENTALES À SON
RETOUR) ; SOIT PAR PORTAGE D’ESPÈCES SUR LEURS PROPRES BATEAUX OU
• JACQUES DE MOLAY SUR LES NAVIRES ITALIENS.
Même si la croisade fut toujours d’actualité, les Templiers Cambarius (changeur) qui assistait le Thesaurarius, (trésorier),
savaient ce que valaient ces propos puisqu’ils étaient mieux comptable incontesté de l’Ordre du Temple.
renseignés que quiconque. Ainsi, n’ayant plus recours à la
guerre, l’Ordre se consacra plus que jamais aux activités ban- DES MOINES COMPTABLES
caires. Il y eut alors quelque chose d’ennuyeux dans la situa-
tion nouvelle de ces hommes qui portaient tant de lointain et La question de savoir si le « germe » (Piquet dixit) de la métho-
d’inconnu dans les plis blancs de leur manteau : « On souffrait de dite « à partie double », basée sur la dualité des comptes,
mal de voir ces hommes d’Église devenir exclusivement des n’aurait pas pris naissance au XIIIe siècle dans l’Ordre des
hommes d’argent. » chevaliers du Temple.
Quel est le principe de cette méthode ? C’est l’enregistrement
LA COULTOURE DU TEMPLE, UNE BANQUE DE FRANCE AU MOYEN-ÂGE : comptable qui permet de retracer les deux conséquences d’une
sivement soucieux des fructueuses opérations financières ? Ź Thierry Galeran, trésorier présent au Saussay
N’étaient-ils que des marchands tenant boutique sur les ponts, (Ile-de-France) c. 1159, chapelain et conseiller
comme ce fut le cas à Nantes où ils disputaient à l’évêque ses intime du roi Louis VII le Jeune, il avait été préala-
droits sur la vente des vins ? blement le conseiller de son père, Louis VI le Gros.
Jacques de Molay arriva en France à la fin du mois d’août 1306, Ce frère était chargé des missions les plus délica-
et se rendit d’abord à Paris afin de procéder à son installation tes et Garde du Trésor Royal. Ź Jean, changeur
au Temple. Après avoir été la résidence principale du Humilis
à Paris c. 1160 à 1165 Ź Geoffroy Foucher, tré-
preceptor in Francia (l’humble précepteur en France), la Coultoure
sorier à Jérusalem c. 1164 et à Saint-Jean d’Acre
du Temple devint celle du grand maître.
c. 1166 Bernard, changeur à Paris c. 1168-1171
Depuis plus d’un siècle, le trésor des rois de France demeurait
dans la nouvelle maison chevetaine, centre d’une vaste admi- Ź Gilbert Érail, trésorier et Précepteur en Terre
nistration financière et coffre fort des trésors royaux depuis de Jérusalem, c. 1183-1184 Ź Aymard, chan-
Philippe Auguste jusqu’à Philippe le Bel. Par exemple, les reve- geur à Paris c. 1193 - Pierre, changeur à Paris
nus de Philippe-Auguste furent confiés à la commission des c. 1193 Ź Aymard, trésorier à Paris, c. 1204 à
Comptes (aujourd’hui Cour des Comptes) composée de sept 1227 Ź Geoffroy de Tour, trésorier à Jérusa-
bourgeois de Paris choisis par le roi, et un clerc du monarque ; lem, c. 1207 Ź Simon de Fournes, trésorier à
cette institution se situait dans l’Enclos du Temple et contrôlait Londres, c. 1214-1231 Ź Hubert, trésorier à
la gestion des fonctionnaires royaux.
Paris, c. 1222-1273 (?) Ź Jean, trésorier à Mar-
Sa jumelle, le Temple de Londres, gardait en dépôt non seu-
lement les revenus de Jean sans Terre (1199-1216) et ceux de seille c. 1224 Ź Égid, trésorier à Paris c. 1240,
Henri III d’Angleterre (1216-1272), mais aussi les insignes et c. 1246 Ź Étienne de Hautecour, trésorier en
joyaux de la couronne d’Angleterre. Ceci dit elle fut victime Terre Sainte c. 1249 Ź Pierre le Trésorier, tré-
d’un cambriolage, mais cela n’empêcha pas la puissance tem- sorier à La Rochelle c. 1249 Ź Pierre Bocelli
plière de maintenir son rang élevé dans la hiérarchie féodale. trésorier à Paris c. 1256 Ź Bienvenu, trésorier à
La place financière des Templiers, entourée d’impressionnants
Paris c. 1257 Ź Pierre Bocelli, trésorier à Paris
remparts, fut une banque centrale établie sur un système ban-
caire pyramidal : une Banque de France avant l’heure. Tous les c. 1257-1264 Ź Bienvenu, trésorier en Terre
dépôts des autres commanderies, ou du roi et autres gens du Sainte c. 1262 Ź Humbert, trésorier à Paris c.
royaume, furent centralisés dans ce blockhaus : « Leurs forte- 1270-1272 Ź Guillaume d’Agenteuil, trésorier
resses se multiplièrent en Occident. Elles étaient solidement à Paris c. 1276 décédé en 1306 Ź Barravus,
construites et bien gardées (malgré l’évènement anglais !). Ils trésorier à Montsaunès (Haute-Garonne) c. 1278
surent inspirer confiance, devinrent les trésoriers de l’Église Ź Basal, trésorier Montsaunès c. 1279-1288 Ź
romaine, de plusieurs rois et princes et d’un grand nombre de
Jean de la Tour, trésorier à Paris c. 1281 Ź
particuliers. »
Humbert, trésorier à Paris c. 1287 - Nicolas la
L’utilisation des nouveaux instruments financiers constituèrent
le caractère essentiel des opérations bancaires des Templiers : Flamengrie Clerc du trésorier à Paris c. 1290 Ź
le développement du crédit et la circulation de la monnaie. Par Roger de Flore, trésorier à Saint-Jean d’Acre, c.
exemple, les lettres de l’an 1297 par lesquelles Philippe le Bel 1291 Ź Pierre de Castellon, trésorier à Nicosie
reconnût avoir pris cinq mille deux cent livres au Temple sur (Chypre) c. 1293 Ź Jean II de la Tour, trésorier
l’argent de la croisade, et s’engagea à en répondre aux Tem- à Paris c. 1297-1307 Ź Henri, trésorier à Reims
pliers ; l’amortissement général par Philippe le Bel et Jeanne de c. 1300 Ź Hugues de Péraud, trésorier à Paris
Navarre des biens des Templiers.
c. 1303-1306 Ź Guillaume d’Argenteuil, Clerc
L’Ordre fonctionna comme un instrument de crédit en utili-
sant la lettre de change. Cet outil financier bénéficiait du cachet du trésorier c. 1305 Ź Jean de Stoke, trésorier
du Temple le rendant transmissible entre créanciers par simple à Londres c. 1307 Ź Aubert, trésorier à Reims Ź
endossement. Le chargé de ces effets de commerce était le Pierre de Provins, trésorier à Paris.
Jean-Luc Alias
Histoire de la Banque
par A. Dauphin-Meunier, 1950.
Philippe le Bel
par Duc de Levis Mirepoix, 1936.
Acta Templarorium ou la prospographie des Tem-
pliers
par J. L. Alias, 2e éd., Paris, 2002.
Histoire et doctrines de la comptabilité
par Joseph Vlaemminck, Paris, 1979.
Des banquiers au Moyen-âge : Les Templiers, études
de leurs opérations financières
par Jules Piquet, 1939. LES TEMPLIERS ET LES LIVRES
Mémoire sur les opérations financières des Tem-
DE COMPTE
pliers
par Léopold Delisle, 1975.
Histoire financière de la France : depuis l’origine de
la monarchie, jusqu’à la fin de 1786
par M. A. Bailly, 1930.
Le miroir du marchand - Art et science des comptes
à travers les âges
par Victor Bérard et Yanick Lemarchand, 1994.
-SUR-CIEL
L’ORIENT ET L’OCCIDENT
CORDES, DONT LE NOM DÉRIVE DE CELUI DE CORDOUE, EST UNE ANCIENNE BASTIDE FONDÉE EN
1222 SUR UNE COLLINE CONIQUE DOMINANT LE CÉROU. PLACE FORTE PENDANT LES GUERRES
RELIGIEUSES DU XIIIE ET DU XVIE SIÈCLE, C’EST L’UNE DES VILLES DE FRANCE QUI A LE MIEUX
CONSERVÉ SA PHYSIONOMIE DU MOYEN-ÂGE. ON Y REMARQUE NOTAMMENT DE CETTE ÉPOQUE
LES MAISONS DU GRAND-VENEUR, DU GRAND-ÉCUYER ET DU GRAND-FAUCONNIER, AINSI QUE LA
HALLE, AU MILIEU DE LAQUELLE EXISTE UN PUITS DE 100 MÈTRES DE PROFONDEUR.
Q
BASTIDE A ÉTÉ ÉDIFIÉE, EST PLUS LONG QUE LARGE.
À NOTER ÉGALEMENT L’ORIENTATION EST-OUEST u’est devenue Cordes à cette époque où Bernard
DU PETIT MONT QUI NOUS AMÈNE À PENSER QUE LE de Castenet est évêque d’Albi ? Un foyer d’arti-
VAISSEAU DE CORDES VIENT DE L’ORIENT, DE MÊME sanat et une ville marchande. Depuis le premier
QUE LES IDÉES DUALISTES DU CATHARISME. CAR atelier de tissage de d’Elbes signalé en 1224 jus-
qu’à la nouvelle boutique qu’Izarn de Brens vient d’ouvrir
CORDES A BEL ET BIEN ÉTÉ UNE CITÉ CATHARE…
en 1297 et fait visiter à ses amis cathares, Cordes a atteint
ENFIN, À CELUI DONT L’ŒIL EST EXERCÉ, CORDES 5000 habitants. C’est une place importante, et une place
OFFRIRA ÉGALEMENT LA VISION D’UN ANIMAL FABU- marchande avec tout ce que cela comporte d’allées et
LEUX, DÉCRIT PAR LA LÉGENDE COMME UN REDOU- venues, de transactions, d’échanges, de marchés.
TABLE GARDIEN DE TRÉSOR. JE VEUX, BIEN ENTENDU, Les nobles dépossédés ou non de leurs terres, n’hésitent
PARLER DU DRAGON. CEUX QUI NE PEUVENT OU NE pas à faire du commerce, à devenir marchands. Par exem-
SAVENT PLUS RÊVER, NE PARVIENDRONT SANS DOUTE
ple, la famille de Najac, nobles cordais qui font fortune
dans le commerce de drap.
PAS À DISTINGUER SA SILHOUETTE MASSIVE FORMÉE L’économie cordaise, c’est la toile tissée et le cuir tanné au
PAR LE PUECH, NI MÊME SON ÉCHINE PARFAITEMENT bord du Cérou, dans les tanneries qui s’étalent depuis les
DESSINÉE PAR LES CONSTRUCTIONS EN DENTS DE Auripens jusqu’aux Cabannes.
SCIE. POURTANT, LA BÊTE EST BIEN LÀ, DEPUIS DES Mais c’est aussi les transactions marchandes. Les mar-
TEMPS IMMÉMORIAUX, QUI VEILLE JALOUSEMENT SUR chands sont du reste réunis en confrérie : la Confrérie de
SON TRÉSOR. JE PRÉVIENS DE SUITE LES PERSONNES
Saint-Martial. Nos marchands sont en même temps chan-
geurs, bien entendu. Des sociétés commerciales existent et
AVIDES QU’IL EST INUTILE DE PRENDRE LA PIOCHE
sont nombreuses.
ET LA PELLE, CAR LE TRÉSOR DE CORDES EST TOUT Il est indéniable que Cordes est une ville marchande, une
SPIRITUEL. IL N’EN A, BIEN ENTENDU, QUE PLUS DE ville où l’argent circule, voire l’or, où des fortunes se font.
VALEUR...
POUR L’INSTANT, J’INVITE LE LECTEUR À C’est à partir de la fin de ce XIIIe siècle que les belles
REMONTER LE TEMPS JUSQU’EN 1222, DATE DE LA demeures gothiques se construisent : maisons connues
FONDATION DE CORDES.»
aujourd’hui sous les noms de Carrié-Boyer, Fonpeyrouse,
Gaugiran, le presbytère face à Gaugiran, Ladevèze dans la
Jean-Gabriel Jonin Grand rue ; maison Cavalier dans la rue Saint-Michel ; tou-
Cordes-sur-Ciel ou l’échine du Dragon, tes de cette fin de siècle. Les autres vont suivre au début du
XIVe. Comme l’a écrit Jean Duvernoy, Cordes devient « la
éditions de Mordagne, 1991. plus belle, sinon la plus riche des bastides méridionales ».
DE L’ORIENT À L’OCCIDENT
Les portes principales de la cité s’ouvrent à l’Est et à l’Ouest,
parfaitement alignées. Les portes mineures du Nord et du
Sud le sont également. Ce qui fait que l’ensemble des axes
forme le dessin exact d’une croix.
La croix de Toulouse qui couronne le « castrum » du blason
de Cordes, a sa branche horizontale démesurément allon-
gée par rapport à la branche verticale… Elle semble ici
écarteler ses bras entre l’Orient et l’Occident. Pour tenter
de les réunir ?
Cela rejoint l’orientation du « vaisseau » de Cordes, venant
de l’Orient et allant vers l’Occident. Et aussi l’expression
d’Albert Camus, visitant la bastide : « …les amants réunis
vont enfin s’étreindre… », une tentative d’union de l’Orient
et de l’Occident. Une réconciliation…. •MAISON DU GRAND FAUCONNIER
LE VAISSEAU DE CORDES
« Lorsque les vents venus de l’Atlantique, poussent les
nuages vers l’Est, Cordes avance vers l’Occident. Comme
une pénétration de l’Orient… Vaisseau-cité, porteur de
vie, ancré aux frontières nord du pays, il pourra accueillir
tous ceux, toutes celles qui ont la foi. Réceptacle où la vie
circule, dressé haut pour qu’y descende et circule la vie
spirituelle, Cordes, encordé dans son golfe antique, reliant
la Terre au Ciel par son rayon de lumière le transperçant
de part en part, Cordes se tend vers l’avenir, prêt pour le
Grand voyage que promettent les Bonhommes. Vont s’em-
barquer des milliers de personnes venant de partout, de
toutes conditions, nobles et roturiers, chevaliers, commer-
çants, artisans…Portant incrustés dans sa coque de pierre,
les coquillages témoins des eaux originelles, témoins aussi
du vaisseau-symbole, Cordes est prêt à voguer de l’Orient
vers l’Occident. » Jean-Gabriel Jonin, Extraits de Cordes-
sur-Ciel ou l’échine du Dragon.
Karl Ouchet
lES“ mySTèRES
”
de vaour
’
LIEU SACRÉ VOUÉ AU CULTE DE L EAU
SANS RAISONS APPARENTES, LES TEMPLIERS VIRENT UNE BUTTE DE GRÈS STÉRILE DOMINANT LARGEMENT
LA CAMPAGNE ENVIRONNANTE, EN PAYS DES AFFRAUX, LOIN DE TOUTE VOIE DE PASSAGE. C’EST
QU’ILS AVAIENT DÉCOUVERT QUE CE SITE DOMINANT AVAIT ÉTÉ, PLUSIEURS MILLÉNAIRES AVANT, UNE
BUTTE SACRÉE, SIÈGE DE CE QUI SEMBLE ÊTRE UN CULTE DE L’EAU AINSI QU’EN TÉMOIGNE LA DALLE À
RIGOLES, DÉGAGÉE AU NORD DE LA COMMANDERIE EN 1970-1971, ET PEUT ÊTRE D’UN VILLAGE (QUI
RESTE A DÉCOUVRIR). LÀ, MILLE OU DEUX MILLE ANS AVANT J.-C., MAIS AUCUN OBJET N’A PERMIS UNE
DATATION PRÉCISE, DES HOMMES AURAIENT CRU AUX VERTUS MÉDICINALES DES EAUX DE CE LIEU ET Y
AURAIENT PRATIQUÉ LEURS RITES. LES TEMPLIERS CROYAIENT AUX SITES PRIVILÉGIÉS. C’EST POURQUOI
ILS DÉCIDENT QUE LÀ, SERAIT ÉLEVÉE LEUR COMMANDERIE.
Ajoutons que ce culte de l’eau trouve un écho à la Madeleine NOUVELLE SAISON. L ‘UTILISATION RÉPÉTÉE DU MOT «SOURCE »
des Abus, dans une grotte ornée de sculptures... magdaléennes:
cheval, bison, deux « vénus » couchées, que l’abbé Breuil a N’EST PAS FORTUITE PUISQUE LES SOURCES SOURDENT ÉGALEMENT
identifiées comme témoignages d’un culte de la fécondité. À
notre époque, la fonction de certains « hauts lieux », plus ou DE SOUS TERRE. LE RETOUR AUX SOURCES EST UN VOYAGE QUI
moins désertés, nous semble être de donner à rêver... NOUS TENTE TOUS. TROIS VIERGES, TROIS MÉDIATRICES ENTRE
Des travaux récents de restauration ont redonné au site de la
Commanderie, une élégance et une force remarquables. NOUS ET DIEU
Simon Jean © TEXTE GÉRALD BÉHURET (TEXTE) ET BERNARD GASTÉ (PHOTO VIERGE NOIRE)
LA COMMANDERIE DE VAOUR ASSURAIT UN CONTRÔLE DES CHEMINS JUSQU’À LIVRON ET MONTRICOUX QUI OUVRAIT VERS MOISSAC (TROIS LIEUX TEMPLIERS). UN TRÉSOR EN
FONDS BANCAIRES SERAIT TOUJOURS CACHÉ DANS LES CAVES DE L’ANTIQUE RUE DU TEMPLE À MOISSAC. UN TRÉSOR GNOSTIQUE SE TROUVERAIT CACHÉ À MONTRICOUX, PRÈS
DES GORGES DE L’AVEYRON — TRÉSOR SELON ESQUIEU DE FLORIAN, DE TOUTE PROVENANCE, ET EN PARTICULIER DE MONTPESAT DE QUERCY — DONT UN TEMPLIER EN A
DÉCRIT UNE PARTIE À L’INQUISITION, NOTAMMENT EN CE QUI CONCERNE L’ORIGINE DE L’UN DES BAPHOMETS DU TEMPLE. IL FAUT SAVOIR QUE BAPHOMET EN OCCITAN SIGNIFIE
« MAHOMET ». MAIS ICI, IL NE S’AGIT PAS DU PROPHÈTE DE L’ISLAM, MAIS D’UNE BAPHOMERIE, UNE CHAPELLE TEMPLIÈRE DANS LAQUELLE LES TURCOPOLES DE RELIGION
MUSULMANE POUVAIENT PRIER LEUR DIEU. LE SENS EN ÉTAIT CONNU PAR LE TROUBADOUR OLIVIER LE TEMPLIER, QUI AVAIT SÉJOURNÉ AU CHÂTEAU DE MONTPESAT EN 1248,
À MONTSAUNES DANS LA HAUTE GARONNE ET À VAOUR.
LE BAPHOMET A PLUSIEURS SENS : « BAHUMID EL KHAROUF » QUI SE TRADUIT PAR « CELUI QUI CRÉE ET QUI RESSUSCITE », LE SECRET DU MONDE ET DE LA GALAXIE, LA TOTALITÉ
CYCLIQUE, CE QUI FÉCONDE ET SE RENOUVELLE, SYMBOLE DU DIEU PAN-CERNUNOS-DOUMOUZI. UNE RÉINCARNATION MIGRATOIRE DE L’ÂME-VERBE DANS UN HOMME-MESSIE QUI
SE PRODUISIT CYCLIQUEMENT... ET DU JÉSUS TEMPLISTE, DE LA CATHÉDRALE DE VAISON LA ROMAINE (VAUCLUSE) OÙ L’ON PEUT Y VOIR UN JÉSUS CORNU...
UN HÉRITAGE DES ÉVANGILES APOCRYPHES MAIS RÉELS, ÉVANGILES SECRETS DES MANUSCRITS DE KLÉBER EN ÉGYPTE, DITS MANUSCRITS DE NAG-HAMMADI, DANS LESQUELS
IL EST PRÉCISÉ QUE CHAQUE ÉVÊQUE EST AUTONOME, NE RECONNAISSANT PAS LA HIÉRARCHIE NORMALE ROMAINE DU POUVOIR DU PAPE ; CELUI-CI ÉTANT ALORS UN ÉVÊQUE
AUTONOME PARMI D’AUTRES, HÉRITAGE D’UNE ORGANISATION PROCHE DES ESSÉNIENS ET DES COLLÈGES DRUIDIQUES AUTONOMES, DITS PRÊTRES BERSEKIR, ET DROTTARS DU
NÉMETHON. « BAPHUS METE» SIGNIFIANT : TEINTURIERS DE LA LUNE, CELLE DE LA VOIE ALCHIMIQUE ; « BAPHÉ-METOS » DANS LE SENS GNOSTIQUE DE L’INITIATION, LE
BAPTÊME DU FEU DES GNOSTIQUES... CELUI DES ÉPÉES DES ÉONS ET DES ASES. INITIATION QUE REÇUT ALEXANDRE LE GRAND QUAND, EN PHRYGIE, IL COUPA AVEC L’ÉPÉE
DIVINE LE NŒUD GORDIEN...
« NOTRE DANE » (NOTRE DAME QUI REGROUPE ÉSOTÉRIQUEMENT LA TERRE-MÈRE ET LE COSMOS, QUI ENFANTE LE MESSIE). LE « CHAT », BAPHOMET DE MONTPELLIER, FIGU-
RAIT DANS LES AVEUX DES TEMPLIERS FACE À L’INQUISITION, SANS EN DONNER LE VÉRITABLE CONTENU ET SENS. ILS AVOUÈRENT SANS MENTIR, EN DÉTOURNANT LES INQUISITEURS
D’UNE VÉRITABLE PISTE, SECRET QUE NE CONNAISSAIT PAS LE TEMPLIER RENÉGAT ESQUIEU DE FLORIAN. À PARTIR DE CES DÉCLARATIONS, CE DERNIER DONNA PARTIELLEMENT
DES INFORMATIONS À NOGARET QUI CONSTRUISIT LES QUESTIONS LORS DU PROCÈS DES TEMPLIERS.
MAIS LE VRAI SENS CACHÉ DU BAPHOMET EST UNE ALLÉGORIE : BAST-PHOS-MÉTOR (IS OU ISH DE MÉTISH) : BAST, LE CHAT (NOTRE DAME, LA DAME DU CIEL) ; PHOS,
LA LUMIÈRE, LE FEU SACRÉ, ALLÉGORIE CONCERNANT RONCELIN DE PHOS (FOS), DÉSIGNANT UNE TRANSMISSION ; MÉTOR, UNE MESURE (ARPENTER, SIGNE DU CHARPENTIER-
CONSTRUCTEUR, MÉTA : LA PYRAMIDE PIERRE CONIQUE SACRÉE DES DRUIDES, MET-ISH, HOMME-SAGESSE-DIVIN.
CE « CHAT », QUI ÉTAIT-IL ? QUE REPRÉSENTAIT-IL ? CE FUT LÀ, TOUTE LA SUBTILITÉ DES TEMPLIERS. DIRE LA VÉRITÉ SOUS UNE FORME VOILÉE, QUE CE CHAT OU BAPHOMET
ÉTAIT ADORÉ DANS LEURS CHAPITRES. EN FAIT, C’EST LE NOM ÉSOTÉRIQUE DE NOTRE DAME. CE CHAT PORTAIT AUSSI LE NOM DE « CHAT-MAN » CELUI QUI TERRASSA LE
DRAGON/SERPENT/APOPHIS, CHRISTIANISÉ SOUS LE NOM DE SAINTE-MARTHE EN PROVENCE. POUR L’ÉGYPTIEN, CE CHAT S’APPELAIT ÆLURUS, SYMBOLE DE LA LUNE. IL ÉTAIT
ADORÉ SOUS L’ASPECT DU GRAND CHAT « MAU...FÉ TERRASSANT APOPHIS LORSQU’IL TENTA DE FAIRE CHAVIRER LA BARQUE SOLAIRE. NOUS RETROUVONS LÀ, DEUX SYMBOLES
OCCITANS : LA LUNE ET LE SOLEIL. TEL EST LE SENS DU CHAT BAPHOMÉTIQUE DES TEMPLIERS, DIT « CHAT DES TYRIADES », LES DRUIDESSES QUI DÉTIENNENT LES CLEFS DES
MYSTÈRES DIVINS... DE «NOTRE DAME». BERNARD FALQUE DE BEZAURE, LE TRÉSOR MATÉRIEL ET SPIRITUEL DES TEMPLIERS.
E
n donnant davantage de place à la créa-
tion, le spectacle tourne autour du rapport
entre l’Occident et l’Orient, grâce aux dif-
férents échanges qui ont eu lieu à cette époque
(culture, alimentation, savoir-faire…). Un des
objectifs de cette mise en scène est d’amener
le public à réfléchir sur les vertus du chevalier
du Temple (honneur, servitude, abandon des
biens…), mais également, sur les conséquences
des croisades pour l’Occident et l’Orient.
Le projet proposé par Karl Ouchet, directeur
artistique, découle non seulement de ces ré-
flexions mais aussi d’idées communes avec le
comité sur le sujet, avec toujours comme base
le même concept créé, défendu et mis en place
l’année dernière.
Un travail de recherches, d’analyses, de mise en
cohérence du thème choisi avec l’histoire et le
patrimoine de la cité. Mais, au-delà du thème,
le projet artistique a pour objectif de trouver des
liens forts entre la partie historique, la partie
artistique et l’animation (fiction); de permettre
au public de vivre un moment inoubliable en
prenant du plaisir grâce à la fête, à la qualité
des spectacles tout en s’initiant au thème par
l’histoire et le jeu.
Les spectacles des fêtes du Grand Fauconnier
RENSEIGNEMENTS sont animés cette année par des Compagnies
05 63 56 49 13 qui doivent répondre à des exigences précises
: la qualité artistique du spectacle ; être par-
LOCATION DE COSTUMES
tenaire et pas uniquement prestataire ; le lien
05 63 56 34 63 avec le thème ; le rapport avec le public.
TARIFS
La cerise sur le gâteau, c’est la fiction du mys-
ADULTES : 8 U tère du trésor des Templiers et la légende du
ENFANTS DE 6 Â 12 ANS : 3 U Templier enterré debout dans le mur de l’église
GRATUIT POUR de Cordes. Cette création donnera vie à de
nombreux personnages dans le défilé, les rues
LES PERSONNES COSTUMÉES et les commerces de la cité.
…Entre Ombre et Lumière, les préparatifs de cette fête vont bon train : marchands, artisans, comédiens,
saltimbanques et troubadours se posent ça et là dans la ville haute, pour la rencontre de deux mondes,
l’Orient et l’Occident…Nous sommes le 13 juillet et la grande fête va commencer …
des mille et une nuits), public assistera à un grand découvertes d’artisans et de
bal médiéval, musique défilé exotique, avec plus métiers, jeux pour enfants,
d’Inde (voyage sur la route de 250 figurants, mettant balades à dos de droma-
des épices), fauconniers en scène l’intrigue du retour daires et d’ânes dans la
(campement et spectacles), des Templiers : le 13 juillet cité. Des conférences et un
musique et chants du XIIIe, à 22h aux flambeaux et le parcours initiatique sur le
jongleurs, musique et dan- 14 juillet à 15h. thème 2004 seront égale-
ses orientales … animeront Pendant ces deux jours de ment au programme.
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LE GUIDE DE
Ż I.N.R.I par Convard, Falque et Wachs
À leur retour de Jérusalem, en 1104, cinq chevaliers champenois portaient
chacun une bague identique, un anneau surmonté d’un rubis. Parmi eux il y avait
TEMPLARIUM
Hugues de Payns qui fondera plus tard l’ordre des Templiers. Ces cinq voyageurs
revenaient de leur pèlerinage, marqués d’une malédiction qui allait traverser
les siècles. Une malédiction qui devait frapper le cardinal Montespa le jour
où il monterait sur le trône de Saint-Pierre. Éternel, l’anathème lancé contre les
imposteurs de l’Histoire, ne s’effacerait qu’après l’achèvement d’une implacable
vengeance occulte.
Ce récit en quatre volumes nous plonge dans les origines du Triangle Secret,
nous entraînant à Jérusalem, dans le tombeau de Thomas, le frère jumeau du
Christ. C’est là, dans les profondeurs de la terre, que dort le plus improbable
des mystères... Ceux qui s’en empareront et en décrypteront l’énigme détiendront
le pouvoir de vaincre la mort. Le combat que se livrent l’église et les héritiers
du Messie prend réellement naissance lorsque Hugues de Payns et ses quatre
compagnons enchâssent dans la pierre rouge de leurs bagues cinq fragments
du suaire de Thomas... Des reliques qui peuvent faire vaciller les propres lois
de la Nature.
Ż Le Templier d’Andrivaux par Jacques Dubourg
Le retour, plus qu’attendu, du Triangle Secret et de ses trois agitateurs :
Convard, Falque et Wachs, dans une forme olympique Cet ouvrage relate dans un contexte historique réel, la vie romancée de l’un de
Tome 1 : Le Testament du Fou ; Tome 2 : Le Jeune homme au suaire ; ces hommes aux « blancs manteaux », de son adolescence jusqu’à le fin de ses
Tome 3 : De Cendre et d’or ; Tome 4 : L’Evangile oublié; Tome 5 : L’In- jours. Sans prétendre révéler toute la vérité sur ce monde très particulier, le livre
fâme mensonge ; Tome 6 : La Parole perdue ; Tome 7 : L’Imposteur renseignera le lecteur sur les genres de péripéties qu’ont vécues en leur temps
certains membres de l’Ordre du Temple dans leur commanderie. Un livre au
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format 16 x 23 cm broché, à Pilote 24 édition.
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Je m’abonne à TEMPLARIUM, soit à 6 numéros pour 36,60 € (Étranger 42,00 €) et j’adresse mon règlement par
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