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THROMBUS CARDIAQUES: Diagnostic positif et

étiologique
J.Tagueniti, A.Samih, M.Raissouni, A.Benyass.
Centre de cardiologie, Hôpital militaire
d’instruction Mohammed V, Rabat. Maroc
Introduction:
Les thrombus cardiaque sont différents par leurs siège, leur type ainsi que par
leur taille. Les étiologies sont nombreuses, l’imagerie cardiaque permet leur
diagnostic positif et étiologique.
L’objectif de notre travail est de reconnaitre les moyens diagnostics positifs et
les principales étiologies des thrombus intracardiaque.

Matériel et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive, menée au sein du centre de
cardiologie de l’hôpital militaire d’instructions Mohammed V de Rabat, sur une
période de 12 mois : du mois Janvier 2018 au mois de Janvier 2019. On a inclut
les patients où le diagnostic de thrombus cardiaque a été confirmé par un
consensus clinico-radiologique. On a exclut les patients où le diagnostic de
thrombus cardiaque était douteux. Le recueil des données et leur analyse
statistique on été fait grâce au logiciel SPSS version 22.0.
Résultats:
On a colligé 30 patients d’âge moyen de 49 ans ± 13,68 ans, avec des extrêmes d’âge
entre 19 et 77 ans. Le sexe ratio H/F était de 3.3. Le tabagisme était le facteur de risque
prédominant chez 40% des patients suivi du diabète chez le tiers des patients.
L’échocardiographie transthoracique a été l’examen de première intention chez tous nos
patients, suivie de L’IRM cardiaque chez 40% des patients surtout pour le diagnostic
étiologique des cardiomyopathies dilatées et la recherche de viabilité pour les
cardiopathies ischémiques, suivie de l’ETO chez 5 patients pour les cas douteux de
thrombus des oreillettes et en cas de prothèse valvulaire.

Siège du Effectif des


thrombus patients
Ventricule 76,6 % (n=23 )
gauche
Ventricule droit 3,3% (n=1)
(VD)
Accolé à une 3,3% (n=1)
prothèse
mécanique
mitrale
Oreillette gauche 13,3% (n=4)

Oreillette droite 3,3% (n=1)


Image échocardiographique d’un Thrombus du VD
Tableau 1 : localisation des thrombus au cours de la maladie de BEHCET
cardiaques
Étiologies:
Cardiopathies CMD* à RM* Maladie de Sarcoïdose Thrombose
ischémique coronaires BEHCET de prothèse
saines mécanique
53.3% (n=16) 16.6% (n=5) 13.3% (n=4) 10% (n=3) 3.3% (n=1) 3.3% (n=1)

Tableau 2 : répartition des patients en fonction des étiologies


*CMD : cardiomyopathie dilatée *RM : rétrécissement mitral

25 patients étaient en rythme sinusal tandis que 5 patients seulement étaient


en arythmie complète par fibrillation atriale. Les thrombus cardiaques ne sont
pas dénués de complications vu que 6 patients ont présenté des thromboses
artérielles. La dysfonction ventriculaire gauche était présente chez 22 patients
avec une fonction ventriculaire gauche médiane à 39% [15,65].
Discussion:
Les patients atteints de cardiopathie dilatée ischémique ont un risque accru de
thrombose intra cavitaire cardiaque, cela est lié à la diminution de la FEVG en
rapport avec les troubles cinétiques de la zone infarcie et de la zone de péri-
infarctus. Cette diminution est à l’origine d’une stase sanguine dans le
ventricule gauche, pouvant activer les processus de coagulation sanguine.[1]
Mollet et al. [2] ont exploré par IRM 57 patients présentant un infarctus aigu, chronique
ou une cardiopathie ischémique, et ont montré que les séquences de rehaussement
tardif en IRM mettaient en évidence les thrombi en plus grand nombre et de plus petite
taille que l’échocardiographie transthoracique.
Certains auteurs ont retrouvé chez des patients atteints de MB avec atteinte
cardiovasculaire, des facteurs plasmatiques pro thrombotiques (déficits en protéine C
et S, augmentation du facteur VIII, homozygotie pour le facteur V Leiden ou mutation du
gène de la prothrombine, anticorps anti phospholipides) en association à une
hyperhomocystéinémie.[3]
Conclusion:
Les thrombus cardiaques sont le plus souvent asymptomatiques et sont le plus souvent
découverts de façon fortuite lors d’un examen écho-cardiographique et ne sont pas
dénués de complications d’où l’intérêt d’un diagnostic positif et étiologique adéquat
pour proposer le traitement le plus convenable.

Références:
[1] A. Flavian , F. Carta , F. Thuny , M. Bernard , F. Kober , G. Moulin , A. Varoquaux , A. Jacquier Apport de l’IRM cardiaque dans
le diagnostic des complications de l’infarctus du myocarde.Journal de Radiologie diagnostique et interventionnelle.
Volume 93, n° 7-8 p 611-619 (juillet 2012).
[2] Mollet N.R., Dymarkowski S., Volders W., Wathiong J., Herbots L., Rademakers F.E., and al. Visualization of ventricular
thrombi with contrast-enhanced magnetic resonance imaging in patients with ischemic heart diseaseCirculation 2002
; 106 (23) : 2873-2876
[3] Darie C., Knezinsky M., Demolombe-Rague S., Pinède L., Périnetti M., Ninet J.F., and al. Pseudotumeur cardiaque révélant une
maladie de Behçet Rev Med Interne 2005 ; 26 : 420-424

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