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8. Formule de Taylor et applications 8.1, Formule de Taylor 8.1.1, ENONCE ET DEMONSTRATION Théoréme, ~ Si f est une fonction numérique de classe C" sur un intervalle [ a, b ] et admet une dé- rivée ordre n + 1 sur Ja, b [ , ilexiste cE ]a, b [ tel que : $0) = $a) +(d-a) fa) +... PAP pray (o—al"" pinto + (b-a)™" (+E Cette formule est appelée formule de Taylor ordre n ou formule de Taylor - Lagrange. Le der nier terme est appelé reste ou reste de Lagrange. Soit g la fonction : x > F(x) —[fla) + (x-a) fla) +... (xa? nig) y— (ea ent oe tae ot la constante K est choisie telle que g (b) = 0. On a alors : g (a) = g'(a) =...= g(a) = 0. La fonction g s'annule pour x = a et x = bet véri- fie les hypothéses du théoréme de Rolle. Il existe done c, €]a, b[ tel que g’(c,) = 0. La fonction g’ s'annule pour x = a et x = c,. Diaprés le théoréme de Rolle, il existe alors €2 €)a, c, [C Ja, b[ tel queg "(c,) = 0. De méme, la fonction g(’ s’annule pour x = a et x =c, EJa, b[. lexiste donc c €]a, b [ tel que ofc) = 0, crest-a-dire :f™/(c) = Kce qui dé- montre le théoré¢me. Remarque I. — On a supposé a b, la seule modifi- cation étant le remplacement de Pintervalle (a, b) par l'intervalle (b, a), Remarque 2. — On obtient un autre énoncé de a formule de Taylor en posant b =a + h et en no- tant que tout nombre c compris entre a et a+ h s'écrit :¢ =a + 6 havecd €]0,1[. La formule devient : Slath) = fla) + hf'la)+.. ya) nt Hel pines) + ray foritat oa) avec 0<0 <1 Corollaire. — Si f est de classe C" sur [Xp - a xp + B J et admet une dérivée ordre n+ 1 sur] x9 - @ x9 + B[, ona pour tout XE[X_- @ xy +B]: a (x-xy S03) =f iq) + 8 AL” p(x) (ie, pel + RE 11 ng + 05 ¥y) | od @ est un nombre dépendant de x et vérifiant 0<0<1. Ceci traduit la formule de Taylor pour Pinter- valle }x9,x[. Pour x) =0, on obtient : L(x) =f(0) + x $0) +, = rl") nel (nt avec 0<0 <1 £1100 x) Cette formule est appelée formule de Mac Laurin. Remarque, — Pour un polynéme P de degré n, la dérivée d’ordre n + 1 est identiquement nulle et on obtient ; P(x) = P(0) + x P10) +,,.+ x" PUNO) 7 VxER 8.1.2. FORMULE DE TAYLOR — YOUNG En supposant que f ("!/ existe seulement au point a, on obtient la formule de Taylor Young ou formule de Taylor avec reste de Young. Théoréme. — Si f est une fonction numérique de classe C" sur [ a, a+h J et admet une dérivée d’or- dren + lena: Slath) = fla) +h gta) +..4% fa) hele mst) + Es (a) + e(h)} avec lim e(h) = 0 hao Reprenons la démonstration de la formule de Taylor — Lagrange. On a obtenu g("(c,)=0 avec Ors glx) = F(x) — f(a) — K(x—a) ce qui donne : Ka LOMeg) =F) oy cy Ela, ath[ Lorsque A tend vers 0, c, tend vers a. Comme f est (n+ 1) fois dérivable en a, K tend vers f"*1)(a) lorsque / tend vers 0. On a done : Ka fla) + e(h) ce qui démontre le théoréme. Remarque, — La formule de Taylor — Young est (utilisation locale (c'est-a-dire pour h petit) alors que la formule de Taylor — Lagrange est uti- lisable sur l’intervalle [ a, a-+h ] méme si ht n’est pas petit. Exercices - Exemples E, | Trouver a Paide de la formule de Mac Laurin pour la fonction exponentielle la limite de la suite de terme général : Beleerl + DE apt Se Ecrivons la formule de Mac Laurin d’ordre n pour la fonction exponentielle : nytt 14% tee x Ax Sater Lian intr © avec 0<0 Log (1+x) donne pour re 7 m2 Log2=1—L4.4 CUP, (ip? _ 2. n (n+ 1) (1+ 0yet i : a ube Cestadire: 5, — Log 2|<—t Dow: lim s, = Log2 @) FlxgtW) + fxg) = 2F (xq) +12 f"x,) +E SM) 0h) + xy OW) ] % ade FO MT aaa GS Slath)— f(a) =hf"(aton) =AUS (a) + Ohf "(at0,0h) | Or : f (ath) — f(a) ans +e Uf "(ate (h) ) 0) | Yon « =_f"la) + €(h) Aap 9-35 %a+ 0, on) tim 9=L Done si f"(a) #0: fim, 2 8.2. Applications de la formule de Taylor 8.2.1. CALCUL APPROCHE DES VALEURS D'UNE FONCTION Si f vérifie sur [ x9, x9+h ] les conditions d’ap- plication de la formule de Taylor, ona : FUR W) =F lg) + lag) +..4 2 gimiexy) pnt (n+! L(x +0h) En supposant f ("1 bornée sur [ xy X)+/}, on peut prendre pour valeur approchée de f (x)+ h) Ie nombre : a " K" etn, YAH U9) + AI Cr) +... flor) Verreur commise étant majorée par : La? (net (nF tetapeereny FOO | Dans le cas ot f/"*! garde un signe constant sur [ xq, x9 +h ],, on peut en outre préciser si y est une valeur approchée de f(xg+ h) par défaut ou par excés. 8.2.2. DEMONSTRATION D'INEGALITES En majorant ou en minorant le reste dans la for- mule de Taylor — Lagrange, on démontre des iné- galités. Par exemple, pour la fonction x +> cos x,ona: = +X cosox avec 0<9<1 (aN alee ea cos x Mais pour x €[ — ae 0 1 tel que f(x) =(x-x9)? g(x) avec 8 (Xq) # 0, on dit que xp est racine dordre p de Péquation f (x) = 0 ou 2éro d'ordre p de la fonc- tion f On dit aussi racine simple si p = 1, racine double sip=2... Il n'est pas toujours possible de définir lordre une racine, Par exemple, la fonction f:x +> Vx s‘annule pour x = 0 mais pour tout entier p > 1 : g(x) =£2) tend vers Vinfini quand x tend vers 0*. x? Propriété. — Sif est de classe C?~! dans un voi- sinage de x, et admet une dérivée d’ordre p en xp, Xp est un 26ro ordre p de f si et seulement si Haq) =f (xq) = 0 = LO Mxq) = 0 flO xy) #0 En effet, d’aprés la formule de Taylor ona: iy pet (xy $03) =f iq) +5! AO 4 Oat? 7 Young, fl xg) [f!PI(xq) + €(x—x5) ] avec: lim e(x-x9) = may Lordre du zéro apparait done dans ce cas comme Vordre de la premiere dérivée non nulle pour x=x, 0 Exercices - Exemples E, | Calculer une valeur approchée a 10-* prés de sin 47°, La formule de Taylor d’ordre n pour la fonction fix > sin x s'écrit sin( + m=f(4) a: +2 p(y 4 He nt (net )¢ 1 (w oid Cag, En prenant h = eae Verreur commise en négligeant le dernier terme vaut : PM nn Lope fat ge Sr og eee car ona: f(x) =sin [x + (nt 1) 3) On obtient : €, =6.10-4 et €,=7.10-6 On prend n = 2 et on obtient une valeur approchée de sin 47° par exces car f'"(x) = = cos x <0 sur y =sin + eos t 4m Hay sing 4.290 wad Se ty ai v2 90V2 16200V2. ‘Sion calcule chacun des trois termes de y avec une erreur inférieure a €', on obtiendra une valeur ap- prochée de sin 47° avec une erreur inférieure €) + 3e'=3e' + 7.10-§. Pour obtenir sin 47° 10-5 prés, il faut prendre e' < 10-6. Si de plus, ‘on calcule les deux premiers termes de y @ 107% pres par exces et le dernier terme @ 10~® prés par défaut, on obtiendra une valeur approchée de sin 47° par exces. On obtient : sin 47° = 0,731360 & 10-> pres par exces, Montrer que >< ment YxER, En déduire que pour tout «€ R*, ona lim & = + 0 xore ya La formule de Mac Laurin d’ordre n pour la fonction exponentielle s’écrit : nyt alt +, 42 42 Ox i nl” (tT ° avec: 0<00: & > in Pour a © Rt, soit p entier tel que p >a. Ona alors pour x > 0: Se ot ea Rar aly xe pi, p>a entraine lim xP~%= + 00 et donc : lim & Rees! xa x On retrouve ainsi la propriété démontrée au § 5.42, TESTS Démontrer les inégalités suivantes : 3 ed T, x2 Ssin x x — 7 Vx E07] 3 S 6 5 sing =x—% + 88 sin (atx) tg x ont des valeurs positi- ves ou nulles. D’ow : £0) (FO) xf) 4.0.4 $0) ‘ ee PGT 10x) 20 Vx €[ 0, zt ce qui donne : : 5 +2425 e(o% terme + vx elo 5{ 2 Are tgx =x + %.—20x) _ cy 21 + 0x2? VxER, (1 +x?) Arc tgx=x+ 2 + [2 Are tef6x) + 29% _J>x Weer, 2 1+ 07x? 2 a Log(1+x) =x —% +...4(-1p- 1 2 n nl y ntl (1 + oxy (0,02)! ntl Ona: = 210° et €,=4.10-8 Pour x = 0,02 le reste est inférieur @ €, = On prend pour valeur approchée : _ (0,02? , (0,027 0,02 — 208 . valeur approchée par excés car la dérivée quatriéme @ des valeurs négatives. On calcule les deux pre- miers termes exactement et le troisitme a 10-® prés par exces ce qui donne : Log 1,02 = 0,01980267 & 10-7 prés par exces 2 an ey x cosx =1-* 4..4(-1)" 5 ea ant etl praneny Pace St x €[—%, 2), le reste est majoré par : MaMa et teed ‘2n+ I)! Ona: €,=4,7 10-3 et Done; cosx = 2 4) (61 BT 4 0,16 10-7 prés aha 4 0, pres sur (3, 3) On peut aussi écrire la formule de Mac Laurin & Vordre 2n+ 1 au lieu de 2n. Seul le reste est modi - fié et ona Lia 2ne2 (Qn+2)! ce qui donne é' ; = 0,92 10-3. On obtient ainsi une meilleure majoration du reste ce qui conduit @ prendre un terme de moins dans le polynéme d’ap- proximation : x 21 416 40,92 10-3 pres sur [ aa cos x Une racine double a de l'équation f(x) = 0 vérifie f (a) = f (a) = 0 et f£"a) #0. Ona done :a? ~ 6a? + 9a+X=0 et 3a? —12a+9=0. a =1 donne d =~ 4, L'équation a alors pour raci- nes 1, 1,4 a = 3 donne d= 0. L’équation a alors pour racines 3, 3,0. Gn) D ealtete cp i i 1 aa & — 0<0<1 2) Sie= Ga ‘on obtient pour x Partit¢hs,tL4 2 q 2! ql (q+! of En multipliant par ql, on en déduit que —€— est q un entier. Mais e n'étant pas entier, ona q > 2 et done : oc cts atl 3 0 ce qui est impossible si a 7 ost un entier.

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