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Ethique et Maintien de la Paix

AU T EU R S D U C O U R S

Anne Elias, MSc

Lt Col Michael McDermott

É D I T EU R D E L A S É R I E

Harvey J. Langholtz, Ph.D.


Ethique et Maintien de la Paix

AU T EU R S D U C O U R S

Anne Elias, MSc

Lt Col Michael McDermott

É D I T EU R D E L A S É R I E

Harvey J. Langholtz, Ph.D.


© 2008 Institut de formation aux opérations de paix

Peace Operations Training Institute


1309 Jamestown Road, Suite 202
Williamsburg, VA 23185 USA
www.peaceopstraining.org

Édition anglaise publiée en: avril 2006


Édition française traduite en: mai 2006
Couverture: Photo NU #159933 par Marco Dormino

Le matériel contenu dans ce cours ne représente pas nécessairement l’opinion de l’Institut de formation aux opérations
de paix, celle de l’auteur du cours, ou encore de tout organe des Nations Unies ou organisation affiliée. Même si tous les
efforts ont été entrepris pour vérifier le contenu de ce cours, l’Institut de formation aux opérations de paix et l’auteur de ce
cours n’assument aucune responsabilité pour les faits ou opinions contenus dans ce texte, lesquels proviennent dans leur
très grande majorité de sources médiatiques ou publiques. Ce cours a été écrit dans le but de devenir un document péda-
gogique et d’enseignement, consistant avec la doctrine et les politiques en cours des Nations Unies, mais ce cours n’établit
pas ou ne promeut aucune doctrine en particulier. Seuls des documents vérifiés et approuvés par les NU peuvent établir ou
promulguer une politique ou une doctrine au nom des Nations Unies. Des informations exposant des vues diamétralement
opposées sont parfois offertes sur certains sujets, dans le but de stimuler l’intérêt des étudiants, et dans le respect de la
liberté académique.
Ethique et maintien de la paix

TABLE DES MATIÈRES

AVANT PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .VI


INTRODUCTION AU COURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII
FORMAT D’ÉTUDE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX
METHODE D’ÉTUDE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .X

LEÇON 1 – CODE DE CONDUITE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1


1.1 Principes directeurs du Code de conduite des soldats de la paix des Nations Unies
1.2 Le Code de conduite des Casques bleus
1.3 Conséquences des violations du Code de conduite

LEÇON 2 – CONSCIENCE CULTURELLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15


2.1 Le concept de culture et son importance
2.2 Les dangers
2.3 La place de la culture dans les opérations de paix
2.4 Comprendre les différences culturelles
2.5 Construire la conscience culturelle

LEÇON 3 – GENRE ET MAINTIEN DE LA PAIX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27


3.1 Genre versus sexe
3.2 Les rôles de genre
3.3 La discrimination de genre
3.4 Genre et droits humains
3.5 L’impact des conflits sur les femmes
3.6 Protéger les Droits du genre et Relations sexuelles en OMP

LEÇON 4 – EXPLOITATION ET VIOLENCE SEXUELLES (EVS) ET TRAFIC D'HUMAINS


DANS UN CONTEXTE DE MAINTIEN DE LA PAIX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.1 Exploitation et violence sexuelle (EVS)
4.2 Trafic d'humains
4.3 L’impact des EVS sur les missions de maintien de la paix
4.4 Règles des Nations Unies
4.5 La réponse du DOMP à l’exploitation et la violence sexuelles
4.6 Responsabilités des soldats de la paix

iii
LEÇON 5 – PROTECTION DES ENFANT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.1 Comprendre les principes de protection de l’enfant
5.2 Les Droits de l’enfant
5.3 Les principes directeurs de la Convention sur les Droits de l'Enfant (CDE)
5.4 Conséquences des conflits sur les enfants
5.5 L'impact du conflit sur les enfants
5.6 Les NU et la protection des enfants dans les opérations de paix
5.7 Que peuvent faire les soldats de la paix?

LEÇON 6 – DROITS HUMAINS ET SOLDATS DE LA PAIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61


6.1 Qu’entend-on par Droits humains?
6.2 Le fondement juridique des Droits humains
6.3 Droits humains et pays hôtes
6.4 Droit international humanitaire (DIH)
6.5 Exemples de violations des Droits de l'homme
6.6 L'application des Droits humains dans un environnement de maintien de la paix

LEÇON 7 – LES RISQUES LIÉS AU VIH/SIDA – DIRECTIVES ET RÈGLES


DES NATIONS UNIS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83
7.1 Faits de base sur le VIH/SIDA
7.2 Les risques d'exposition au VIH
7.3 Protection contre le VIH
7.4 Comportement professionnel

LEÇON 8 – DIRECTIVES ET PROCÉDURES DES NATIONS UNIES EN MATIÈRE DE


DISCIPLINE POUR LES SOLDATS DE LA PAIX EN UNIFORME.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
8.1 Inconduite en permission
8.2 Conséquences des violations du Code de conduite
8.3 Protection des droits humains et genre
8.4 Statut légal des soldats de la paix et juridiction de jugement
8.5 Responsabilité de commander pour assurer la discipline en matière de droits de l'homme
8.6 Loyauté envers les camarades d'armes
8.7 Le devoir d’agir des soldats de la paix en uniforme
8.8 Principes essentiels de conduite en matière de droits humains des soldats de la paix
8.9 Lignes à suivre

iv
ANNEXE A: LISTE DES ACRONYMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

ANNEXE B: NOUS SOMMES LES SOLDATS DE LA PAIX DES NATIONS UNIES. . . . . . .124

ANNEXE C: CIRCULAIRE DU S.G. - EXPLOITATION ET VIOLENCE SEXUELLES. . . . . . 126

ANNEXE D: RÉSOLUTION 1539 (2004) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ . . . . . . . . . . . . . . . . 130

ANNEXE E: LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME. . . . .. . . . . . 135

INSTRUCTIONS POUR L’EXAMEN DE FIN DE COURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

v
AVANT PROPOS

Ce cours sur “L’éthique et maintien de la paix” est le résultat d’une compilation des cours
et manuels des Nations Unies qui traitent de domaines reliés aux questions d’éthique. L’auteur a
essayé de présenter un aperçu général et quelques perspectives particulières reliées à la pratique
du maintien de la paix contemporain, ceci sous l’angle de l’éthique. Ce cours n’a pas pour
ambition d’être un travail académique, encore moins un ouvrage scientifique. Son ambition est
d’être une introduction générale aux principes éthiques élémentaires du maintien de la paix.

Ce cours a été écrit pour un public élargi. Son approche est celle d’un cours qui puisse
être à la fois universellement applicable et libre de tout agenda politique. Il a pour ambition de
présenter la gamme des sujets reliés à la matière tout comme de référer les étudiants à d’autres
références, organisations et sites web. Il ne faut pas non plus voir ce cours comme un ouvrage de
référence technique ; il n’a pas pour ambition de remplacer les excellents documents qui ont été
produits ces dernières 15 années par les différents acteurs du système des Nations Unies et par
les organisations internationales non-gouvernementales.

L’ambition de ce cours est fournir au lecteur une revue générale comme une
compréhension approfondie de la thématique des questions éthiques et du maintien de la paix.

Nos remerciements spéciaux vont à l’attention du Lt.Col. Enrique Oribe, qui a été d’un
grand secours et d’une grande expertise dans le cadre de la révision de cet ouvrage.

Anne Elias, MSc


2005

AVANT PROPOS DU TRADUCTEUR

En français, la traduction du concept de « Droits de l’homme », que l’on retrouve souvent dans
ce cours, est parfois sujette à contradictions. De fait, pourquoi les « Droits de l’homme » et pas
les « Droits de la femme »… La littérature contemporaine reprend à son compte le concept de
« Droits humains », terme générique englobant l’ensemble des catégories particulières liées au
développement du concept des « Droits de l’homme » depuis leur extraordinaire développement
normatif à la fin de la Seconde guerre mondiale. L’expression anglaise de « Human Rights »
deviendra donc dans cet ouvrage alternativement « Droits humains » ou « Droits de l’homme »,
cette dernière faisant plus particulièrement référence à la traduction du concept tel qu’il
apparaissait dans les textes internationaux.

vi
INTRODUCTION

La nature des conflits contemporains

La période qui a suivi la Guerre Froide a vu l’émergence de nouveaux types de conflits.


Alors que les conflits continuent de faire rage dans plusieurs endroits de la planète et ont vu leur
nombre augmenter de façon significative dans le cadre de la dernière décennie, ils ont été pour
l’essentiel de nature interne, opposant des acteurs étatiques et non-étatiques, y compris des forces
irrégulières, des milices privées comme des guérillas. Ils trouvent leur cause profonde dans des
tensions ethniques, des luttes pour le contrôle des ressources naturelles, le combat des peuples de
s’affranchir de l’oppression, la quête pour la justice sociale et des gouvernements élus sur une
base démocratique. Dans plusieurs situations, les conflits résultent du phénomène des « états en
faillite », où l’autorité et la structure gouvernementale et le système politique et juridique s’est
effondré, rendant ainsi la protection des droits humains toujours plus difficile.

Ces conflits ont été accompagnés de crises humanitaires massives et de violations des
droits humains sur grande échelle. Des déplacements de masse de populations civiles, l’emploi
d’enfants soldats, la violence contre des groupes religieux ou ethniques, la violence sexuelle à
l’encontre des femmes, la destruction délibérée des propriétés comme des récoltes, la mutilation
comme arme de guerre, sont quelques unes des violations des droits humains qui ont
accompagné les conflits contemporains. De la sorte, les violations des droits humains deviennent
en même temps la cause et la conséquence des conflits.

Le soldat de la paix et le théâtre d’opération de la Mission

Les soldats de la paix parce disposent d’argent, de la force et de la mobilité, et ont accès à
l’eau, la nourriture ainsi qu’à d’autres biens. Tout ceci créé un déséquilibre entre les soldats de la
paix et la population hôte.

Le port de l’uniforme dicte à chacun sa responsabilité personnelle. Ceux qui portent


l’uniforme ont une responsabilité à l’égard de ceux au profit desquels ils travaillent pour
maintenir la paix, d’une manière qui soit respectueuse et civilisée. Ils ont aussi une responsabilité
à l’encontre du public. Les premières responsabilités des personnels en uniforme sont de
maintenir le droit, protéger les droits humains et être un exemple pour la société. Les personnels
en uniforme sont facilement identifiables du public par l’uniforme qu’ils portent.

L’uniforme représente le pouvoir et la force ; celui qui le porte est habituellement


respecté et aussi parfois craint. Une personne portant l’uniforme dispose souvent de plus de
ressources que la population locale, particulièrement en zone de conflit. De par le pouvoir et
l’influence qui sont associés à l’uniforme, la possibilité d’en abuser est toujours présente. Tout
abus peut se manifester en manque de respect face à celui qui pousse trop loin les bornes de son
pouvoir, voire même à générer du mépris à l’encontre de tout le groupe auquel il appartient. Les
hommes qui abusent de l’alcool ou bien qui se laissent aller à se promener avec des prostituées
alors qu’ils portent l’uniforme peuvent aussi véhiculer une piètre image auprès du public et des
autres membres de leur unité.

vii
La plupart des soldats de la paix font usage de leur pouvoir pour faire le bien. Une
présence internationale peut avoir un effet positif en initiant et appuyant des efforts pour mettre
un terme au crime organisé et améliorer les conditions des populations locales, en incluant aussi
les groupes qui sont particulièrement vulnérables aux effets des violations des droits humains.
Ces groupes vulnérables incluent les femmes, les enfants, les minorités, les réfugiés, les
personnes déplacées à l’interne, et les personnes âgées. Difficilement en mesure de supporter les
tensions inhérentes à un conflit, ils sont facilement la proie à des humiliations et à des abus
physiques.

Certains soldats de la paix ont par contre parfois utilisé leur situation de pouvoir pour
abuser des populations vulnérables. Ils le font en faisant recours à des prostituées, encourageant
ainsi la prostitution, allant même jusqu’à abuser d’enfants. Ils participent ainsi à la dissémination
du VIH/SIDA et supportent directement ou indirectement les activités criminelles et mafieuses
des groupes qui organisent la prostitution ou le trafic d’êtres humains. Ils abandonnent le plus
souvent les enfants dont ils sont les parents ainsi que les femmes auxquelles ils auraient pu
promettre le mariage ou d’autres avantages en échange de relations sexuelles. Tout ceci alourdit
aussi le fardeau des communautés d’accueil. De tels comportements sont illégaux et moralement
inacceptables et ne seront pas tolérés par les Nations Unies.

Les valeurs fondamentales des Nations Unies – intégrité, professionnalisme et respect


pour la diversité – composent le fondement de ce cours sur “Éthique du maintien de la paix”. Ils
sont des principes fondamentaux à ne jamais oublier.

Les violations des valeurs des Nations Unies auront des impacts négatifs
sur la crédibilité des Nations Unies.

viii
FORMAT D’ÉTUDE

Ce cours est conçu pour une étude indépendante


à un rythme déterminé par l`étudiant

Le format du cours et le matériel mis à disposition permettent:

• UNE ÉTUDE PAR MODULE


• LA FACILITÉ DE RÉVISION
• UN APPRENTISSAGE PROGRESSIF

RESPONSABILITÉ DE L’ÉTUDIANT

L’étudiant est responsable de/d’:

• Apprendre la matière du cours


• Compléter l’examen de fin de cours
• Soumettre l’examen de fin de cours

Merci de consulter votre courriel de confirmation d'inscription,


ou bien la fin de ce cours pour les instructions relatives
à la façon de passer votre examen.

ix
Cette page est intentionnellement laissée blanche.
LEÇON 1

CODE DE CONDUITE

1.1 Principes directeurs du Code de conduite des soldats de la paix


des Nations Unies
1.2 Le Code de conduite des Casques Bleus
1.3 Conséquences des violations du Code de conduite
Leçon 1 / Code de conduite 2

OBJECTIFS DE LA LEÇON

A la fin de la leçon l’étudiant est en mesure de:

• Argumenter sur le Code de conduite des Nations Unies et les standards et règles de
comportement dans le cadre son service en mission de terrain;
• Comprendre le Code de conduite et les raisons qui l’animent, ainsi que ses principes de
base, l’impartialité, l’intégrité, le respect et la loyauté; et
• Expliquer les conséquences et les actions qui s’appliqueront en cas de manquement à
l’égard du Code de conduite.

INTRODUCTION

Les soldats de la paix représentent à la fois les Nations Unies ainsi que leurs propres
pays. Leur conduite, soit-elle positive ou négative, a un impact sur le reste de la mission. Les
Nations Unies sont l’expression de tous les peuples du monde vers la paix. Dans ce contexte, la
Charte des Nations Unies exige de tous les personnels de maintien de la paix des Nations Unies
de respecter les plus hauts standards d’intégrité et de conduite. Les soldats de la paix, qu’ils
soient militaires, policiers civils, ou civils, doivent se plier aux principes directeurs de Droit
international humanitaire tel qu’il s’applique aux Forces participant à des opérations de maintien
de la paix et à tous les chapitres de la Déclaration universelle des Droits de l’homme s’appliquant
à la conduite de leurs opérations.

Les soldats de la paix sont présents dans un théâtre d’opération pour aider les populations
et les autorités locales à se relever des suites du traumatisme du conflit. Comme tel, ils doivent
en toute conscience accepter certaines contraintes sociales dans le cadre de leur vie publique
comme privée, et se comporter dans le respect des idéaux des Nations Unies. Les soldats de la
paix se voient accordés certains privilèges et immunités par le biais d’accord signés entre le pays
hôte et les Nations Unies seulement dans le but de pouvoir exécuter leur tâche de maintien de la
paix. Au sein d’une mission, les attentes de la communauté mondiale comme celles de la
population locale seront très élevées, et de même les actions des soldats de la paix doivent-elles
être irréprochables. A cet effet, chacun observera chacun des gestes ou des actions posées de
manière attentive.
Leçon 1 / Code de conduite 3

1.1 Principes directeurs du Code de conduite des soldats de la paix des


Nations Unies

Les principes directeurs suivants résument


les valeurs fondamentales des Nations Unies dans
leur tâche du maintien de la paix et de la sécurité
internationale. Chaque soldat de la paix devrait
les respecter à la lettre.

• Impartialité: Équité. Ne pas montrer de


préférence ou être plus favorable vis-à-vis
de quelque personne, groupe, ou plan, quel
qu’il soit.
• Intégrité: Honnêteté. La capacité de
savoir et de faire ce qui est moralement
juste.
• Respect: Acceptation de l’autre dans ses
différences. Valoriser les droits, coutumes,
comportements et vœux de l’autre, même
si ils sont différents des vôtres.
• Loyauté: Appui inconditionnel. Supporter
pleinement et toujours, même quand les
circonstances ne s’y prêtent pas toujours
Les Casques bleus devraient toujours démontrer
Dans les sections qui suivent, chaque le plus grand respect et la plus stricte impartialité
principe est expliqué et assorti d’exemples ce qui envers les populations locales. (Photo UNAMSIL,
Kemal Saiki, 2003)
peut se faire et de ce qui ne peut se faire de la part
des soldats de la paix.

Impartialité

La poursuite impartiale et objective du mandat de la mission, par delà les provocations et


les défis, est essentielle pour conserver la légitimité de l’opération, le consentement et la
coopération des parties. Mais les efforts engagés pour conserver son impartialité ne doivent pas
non plus guider à l’inaction. Au contraire, les soldats de la paix doivent s’acquitter de leur tâche
de manière ferme et objective sans crainte ni faveur. Plus important, aucune des parties ne
devraient bénéficier d’un avantage indu comme résultat des activités d’une opération de maintien
de la paix.

A faire
• Rester impartial en toute circonstance.
• Comprendre le mandat de la mission ainsi que toutes les directives et instructions
opérationnelles.
Leçon 1 / Code de conduite 4

A ne pas faire
• Initier toute action qui pourrait mettre la mission en danger.
• Communiquer de manière non autorisée avec des agences externes, ceci incluant des
déclarations non autorisées à la presse.
• Révéler ou utiliser de manière non appropriée de l’information recueillie dans le cadre de
son emploi.

Intégrité

Une stricte intégrité personnelle donnera au soldat de la paix des Nations Unies à la fois
crédibilité et autorité. Cette dernière est essentielle pour instaurer la confiance nécessaire avec la
population locale et démontrer son engagement à la poursuite et l’exécution du mandat de la
mission. L’intégrité implique de se comporter de façon professionnelle à tout moment, que vous
soyez ou pas en service.

A faire
• Vous conduire de manière professionnelle et disciplinée.
• Appuyer et encourager des manières de comportement appropriées.
• Être correctement vêtu à tout moment.
• Prendre soin de tout argent ou de tous les biens qui vous sont confiés.
• Prendre soin des équipements des Nations Unies qui sont placés sous votre
responsabilité.

A ne pas faire
Mal vous conduire, même de façon mineure.
− Mal se conduire implique de poser tout acte, omission, négligence qui soit en
violation des Droits humains, des valeurs des Nations Unies, des SOP de la mission
ou de toute autre règle applicable, règles ou instructions administratives.

Respect

Dans le contexte d’une mission de maintien de la paix des Nations Unies, vous
rencontrerez habituellement une grande variété de nationalités, races, religions et cultures
différentes. Une partie de la force des Nations Unies repose dans sa diversité, et certaines
cultures comme comportements peuvent être très différents du vôtre. Traitez toutes les personnes
avec dignité et respect. Dans l’exercice de votre travail quotidien, écoutez les différences de
point de vue tout en mettant de l’avant le respect et la compréhension que vous avez de vos
interlocuteurs. Soyez conscient de vos propres biais et préjudices et évitez les attitudes
stéréotypées. Efforcez-vous en tout temps de présenter vos vues personnelles sur les sujets en
discussion.

A faire
• Respectez l’environnement du pays hôte.
• Traitez les habitants du pays hôte avec respect, courtoisie et considération.
• Aidez les maladies et les personnes les plus vulnérables.
• Respectez tous les autres soldats de la paix, quelque que soit leur rang, ethnie, race, sexe ou
pays.
Leçon 1 / Code de conduite 5

A ne pas faire
• Se comporter de manière abusive ou incivile vis-à-vis de tout membre du public.
• Commettre tout acte qui pourrait conduire à des souffrances de la part des populations
locales.

Loyauté

Demeurez loyal envers les valeurs, objectives et idéaux des Nations Unies ainsi que du
mandat de la mission. Vous êtes en mission pour servir les intérêts des Nations Unies et de la
communauté internationale. Ne poursuivez aucun agenda national ou personnel. Respectez et
faites appliquer les décisions qui sont de l’intérêt des Nations Unies même si elles sont
impopulaires ou différentes de vos propres intérêts personnels. Si vous êtes dans une position
d’autorité, sachez résister aux pressions politiques de toute faction ou gouvernement. La seule
considération qui doit vous animer est celle de la défense des intérêts des Nations Unies.

A faire
Se dédier entièrement à la poursuite des objectifs des Nations Unies au sein de la mission,
quelque soit votre opinion personnelle.

A ne pas faire
Jeter le discrédit sur les Nations Unies ou sur votre pays par le biais d’une conduite
personnelle non appropriée, l’impossibilité d’atteindre vos objectifs, ou des abus de pouvoir dus
à votre statut de soldat de la paix.

1.2 Le Code de conduite des Casques bleus

Les dix règles qui suivent, inclues sur la carte du Code de conduite des Casques bleus,
résument ce qu’il faut « Faire ou ne pas faire », en association avec les quatre principes discutés
plus haut.
Leçon 1 / Code de conduite 6
Leçon 1 / Code de conduite 7

Chaque soldat de la paix se voit remettre une carte qui résume les attentes des Nations
Unies quant à son comportement. Lisez-le souvent dans le but de ne pas violer le Code, faute de
quoi vous pourriez encourir de sérieuses conséquences personnelles ainsi que pour la Mission
elle-même. Cette carte est appuyée par la déclaration « Nous soldats de la paix », laquelle est
reproduite en Annexe B, laquelle définit ce qui est « A faire et ne pas faire » dans un format
standard.

1.3 Conséquences des violations du Code de conduite

Certains privilèges et immunités vous sont octroyés par le Secrétaire-général dans le


cadre de la conduite de vos fonctions officielles au service des Nations Unies. Elles ne vous sont
disposées à titre personnel. En fonction de la catégorie à laquelle vous relevez (membre d’un
contingent militaire, MILOB, Police civile, civil), les immunités et privilèges s’appliquent de
différentes façons. Par contre, quelque soit la façon dont elles sont mises en œuvre, vous pouvez
toujours vous exposer à une action disciplinaire et, dans les cas les plus sérieux, à des poursuites
criminelles pour avoir violé le Code de conduite.

Comme individu, et en fonction de votre catégorie, vous êtes susceptible de vous exposer
à de sérieuses conséquences en cas d’inconduite grave. La gravité des conséquences dépendront
évidemment de la gravité des actes que vous avez posés.

Inconduite mineure

Une inconduite
mineure est tout acte,
omission ou négligence du
respect des règles et
procédures opérationnelles
(SOPs) ou toute autre
directive ou instruction
administrative, ne résultant
pas sous forme de dégâts ou
de dommage majeur pour la
mission. Ceci peut, inclure,
mais ne pas se limiter à :
• Uniforme ou tenue
non approprié (e);
• Négligence dans la Pour prévenir toute conséquence négative, assurez-vous de ne pas vous de
conduite de votre bien conduire et de façon prudente. (UN/ Photo DPI, 1990)
travail, sans volonté
manifeste de nuire;
• Intoxication en service ou en public; et
• Conduite avec négligence.
Leçon 1 / Code de conduite 8

Inconduite grave

Une inconduite grave est tout acte, omission, négligence, incluant des actes criminels, qui
constitue une violation des règles et procédures opérationnelles (SOPs) ou tout autre directive ou
instruction administrative, laquelle conduit à la création de dommages ou blessures à l’égard
d’un individu ou de la mission. Des inconduites graves incluent, mais ne se limitent pas à :

• Exploitation sexuelle et exploitation de tout individu, particulièrement les enfants;


• Harassement, incluant le harassement sexuel;
• Abus d’autorité;
• Bris de confidentialité;
• Abus des privilèges et immunités des Nations Unies;
• Usage, possession, ou distribution de drogues illicites;
• Détournement de fonds ou toute autre manipulation financière;
• Désobéissance délibérée de l’ordre légal; et
• Conduite en état d’hébriété ou autre faute grave de conduite automobile.

Quelle que soit votre position au sein de la Mission, votre inconduite peut avoir de graves
conséquences et mener à :

• Perte de confiance dans l’action des Nations Unies;


• Mise en danger de la poursuite des objectifs de la mission; et
• Mise en danger du statut et de la sécurité des soldats de la paix.

Conséquences

Quelque que soit la gravité de votre inconduite, vous pouvez vous trouver directement exposable
à l’une ou l’autre des conséquences suivantes :

• Action disciplinaire interne. Vous pouvez être sujet à une action disciplinaire de la part
de votre officier supérieur ou de votre superviseur. Ceci peut inclure une motion de
blâme verbal ou écrit, une réprimande, et/ou l’exigence de suivre une formation dans un
domaine ou un autre. Les soldats de la paix peuvent être assujettis au code de discipline
militaire, à l’imposition d’amendes, à des mesures de détention, de rapatriement ou de
démission.
• Rapatriement/Fin de contrat. Vous pouvez être rapatrié vers votre pays d’origine sur la
recommandation du Commandant de la Force ou du RSSF. Pour un soldat de la paix
civil, ceci peut amener la fin de votre contrat avec les Nations Unies. Aucune inconduite,
aussi intéressante soit-elle, ne vaut la perte d’une bonne réputation, de votre emploi ou
bien de vos projets de carrière.
• Poursuites criminelles. Dans des cas d’inconduite très graves, en particulier quand ont
été violées les lois du pays hôte, vous pourriez avoir à faire face à des procédures
criminelles des lois du pays d’accueil. Les immunités et privilèges dont vous bénéficiez
comme soldat de la paix ne vous autorisent en aucune manière à violer les règles
juridiques du pays hôte.
Leçon 1 / Code de conduite 9

• Responsabilité financière. Dans des cas de pertes ou de dommages causés à des biens des
Nations Unies, vous pourriez vous retrouver responsable d’assumer les coûts financiers
de remplacement ou de réparation. Cet argent sera directement prélevé auprès de vous ou
bien de votre contingent national, ce qui pourra résulter en une mesure disciplinaire
menant au retrait automatique sur votre salaire.

Étude de cas

Les trois études de cas qui suivent illustrent différentes violations du Code de conduite et
les implications qui s’ensuivent. Chacune est présentée sous la forme d’un court scénario, d’une
série de questions, ainsi que de notes.

Étude de cas Numéro 1 – “Un peu d’argent de poche…”

Dans le cadre d’une mission de la paix, deux soldats de la paix décident de « se faire un
peu d’argent de poche…» en achetant à bas prix de l’alcool à la boutique détaxée des Nations
Unies avant de le revendre avec un profit sur le marché local. L’alcool était cher dans les
boutiques locales, il y avait donc un marché tout ouvert pour ce type de négoce.

En peu de temps, la rumeur a couru dans la communauté locale que l’on pouvait trouver
de l’alcool à bon marché à telle position des Nations Unies et les affaires de nos deux soldats
devinrent florissantes. Dans le but de disposer d’un stock un peu plus grand, et pour éviter de
lever les soupçons de la boutique hors taxe, les deux soldats encouragèrent d’autres soldats de la
paix d’acheter de l’alcool à leur profit, en promesse de retour d’une partie des bénéfices. Les
ventes augmentèrent de nouveau jusqu’au moment où les commerçants locaux et les leaders de la
communauté eurent vent de l’histoire. Ils portèrent plainte à l’État-major de la Mission, laquelle
réagit vite en mettant un terme à cette opération illégale et en prenant des mesures de discipline à
l’encontre des opérateurs, mais malheureusement pas avant que plusieurs articles n’apparaissent
alors dans la presse locale, engendrant ainsi une publicité négative sur les comportements
corrompus et sans scrupules des agents des Nations Unies.

Questions de réflexion

1. Voyez-vous une quelconque violation du Code de conduite dans le cadre de cette


histoire?
2. Ces soldats avaient-ils l’intention de faire quoi que ce soit de méchant? Si oui, quoi?
3. Quelles conséquences pensez-vous que ces activités auront sur:
a. La communauté locale?
b. Les autres troupes des Nations Unies?
c. Les relations entre les troupes des Nations Unies et la communauté locale?
d. L’image des Nations Unies et du pays dont sont originaires ces troupes?
Leçon 1 / Code de conduite 10

4. Pensez-vous que le comportement de ces soldats expose ces derniers – et leurs collègues
– à quelque danger que ce soit?
5. Selon vous, quelle mesures appropriées d’action disciplinaire devraient être prises à
l’égard de ces soldats?
6. Quelles autres mesures peuvent être mises en place pour prévenir ce type de
comportement?

Discussion et analyse de l’étude de cas

Cette étude de cas a pour objectif d’attirer l’attention sur les tentations de se livrer
localement à des activités de marché noir. Les soldats de la paix doivent être conscients du fait
que la plupart des biens achetables dans une boutique hors-taxe des Nations Unies bénéficient de
prix spéciaux ou à rabais et comme tels ne sont pas destinés à la revente, et qu’il est hors de
question de les utiliser à quelque fin commerciale que ce soit, encore moins pour son profit
personnel. Leurs actions ont engendré des frictions avec la communauté locale, même si ceux qui
achetaient de l’alcool s’en trouvaient ravis, mais de manière plus importante, la position et
l’intégrité des Nations Unies et de sa mission s’en sont trouvées fort affectés.

Étude de cas Numéro 2 – “Argent contre amour”

Les soldats de la paix ont installé leur base aux abords d’une petite communauté rurale. Il
y a une famille nombreuse qui vit à proximité des camps qui vient souvent solliciter les gardes
à la barrière pour de la nourriture, du kérosène et autres menues faveurs. Cette famille est
amicale et ne représente pas un danger pour les soldats de la paix. Il existe aussi dans cette
famille trois jeunes filles adolescentes très mignonnes.

Après quelques semaines, l’un des soldats de la paix invite l’une des sœurs à l’intérieur
des camps et commence à entretenir une liaison avec cette dernière. Très rapidement, d’autres
soldats de la paix « capturent » les autres sœurs. Il paraît évident que les sœurs ont des relations
sexuelles avec leurs nouveaux petits amis, mais l’on ne peut parler de viol. Les soldats de la paix
qui ont des relations avec les sœurs visitent maintenant les familles tard dans la nuit, tout en
amenant des cadeaux sous forme de nourriture ou de kérosène ou d’autres menus biens
essentiels. Les parents des filles se retirent habituellement chez eux quand les soldats de la paix
viennent les visiter. Ils n’ont pas manifesté d’opposition manifeste aux liaisons de leurs filles, et
bénéficient ostensiblement des cadeaux et de l’argent offerts à ces dernières. Les filles s’habillent
ordinairement mieux que les autres filles du village. On commence à raconter plusieurs histoires
au village sur les filles et leurs nouveaux amis soldats de la paix et les jeunes hommes sont
devenus hostiles à l’égard de ces derniers.
Leçon 1 / Code de conduite 11

Questions de réflexion

1. Voyez-vous une quelconque violation du Code de conduite dans le cadre de cette


histoire?
2. Pensez-vous que les soldats de la paix se soient comportés de manière appropriée?
3. Comment pensez-vous que se sentent les parents des filles dans de telles circonstances?
4. Comment pensez-vous que se sente la communauté locale dans de telles circonstances?
5. Quelles conséquences possibles peut-il y a voir pour les jeunes filles et les soldats de la
paix si ces relations sont amenées à continuer?

Discussion et analyse de l’étude de cas

Cette étude de cas a pour but d’attirer l’attention des soldats de la paix sur les
conséquences d’entretenir des relations sexuelles avec des membres de la population locale.
Même si ces relations sexuelles sont consensuelles, elles peuvent avoir des conséquences
négatives. Les parents de filles peuvent ne pas approuver ces relations, mais de par les avantages
matériels qu’ils en retirent, ils décident de ne pas de plaindre. La communauté locale peut aussi
ne pas approuver que des « étrangers » prennent leurs femmes et peuvent manifester leurs
sentiments de différentes façons. Ils peuvent aussi avoir le sentiment que les soldats de la paix
« achètent » leurs femmes parce qu’ils disposent d’argent. Ceci peut rapidement devenir une
source de tension entre les soldats de la paix et la communauté locale.

Dans le contexte de la vraie histoire d’où est tiré cet exemple, les jeunes adultes
masculins ont menacé et agressé physiquement toute jeune fille dont on pensait qu’elle avait eu
des relations sexuelles avec des soldats de la paix. Les jeunes filles étaient aussi menacées sur ce
qui pourrait leur arriver une fois les soldats de la paix partis.

Étude de cas numéro 3 – “Est-ce là la sorte de personnes que


nous envoient les Nations Unies?”

La scène est celle d’un bar très populaire où se rendent beaucoup de soldats de la paix.
Un groupe d’entre-eux passe ici du bon temps. Ils ont été présents pour environ trois heures et,
au ton de la conversation comme des rires que l’on peut entendre, il apparaît clair qu’ils ont bu
un peu. D’autres clients au sein du bar ne paraissent pas trop heureux, mais personne n’a
demandé à ce que les soldats de la paix baissent le ton.

Les ennuis commencent quand l’un des soldats de la paix, en essayant de se lever, titube
un peu et renverse les boissons de la table d’à côté. Quatre jeunes gens qui étaient là aussi depuis
quelques temps occupent cette table. L’un des jeunes gens demande à ce que le soldat de la paix
lui remplace sa boisson et son verre cassé et l’indemnise pour ses vêtements mouillés. Les
soldats de la paix ne sont pas d’accord et commencent à contester. D’autres clients se joignent à
Leçon 1 / Code de conduite 12

la querelle alors qu’un jeune homme pousse un soldat de la paix. Ce dernier le frappe en
représailles et le bar n’est bientôt qu’un immense pugilat. La plupart des verres et des bouteilles
sont brisées, comme le sont les tables et les chaises. Un soldat de la paix a du sang qui coule sur
le côté de sa tête et un autre a la lèvre enflée et la chemise déchirée.

D’autres soldats de la paix se rendent sur les lieux pour restaurer l’ordre et le calme. Ils
arrivent à persuader les soldats de la paix qui sont ivres de quitter le bar. Comme ils quittent, on
entend quelqu’un dire « est-ce là la sorte de gens que nous envoient les Nations Unies pour nous
aider ? »

Questions de réflexion

1. Voyez-vous une quelconque violation du Code de conduite dans le cadre de cette


histoire?
2. Quelles étaient les raisons principales de la bataille au sein du bar?
3. Comment aurait-on pu prévenir cette situation?
4. A quels dangers ce type de situation expose-t-il les soldats de la paix?
5. Comment ce genre de situation peut-il affecter la crédibilité de la Mission des Nations
Unies?

Discussion et analyse de l’étude de cas

Cette étude de cas a pour objectif d’attirer l’attention sur les dangers inhérents à l’excès
de consommation d’alcool de la part des soldats de la paix, particulièrement dans des endroits
publics. Des leçons peuvent aussi être tirées du côté des commentaires locaux à savoir comment
une telle conduite affecte la crédibilité de la Mission des Nations Unies dans un sens plus large.

Même si il est difficile d’interdire à des soldats de la paix de consommer dans un bar
public dans un pays hôte, leur conduite restera sous l’observation étroite des populations hôtes.
Des consommations excessives de boissons ou de la prise de drogues illicites réduisent
habituellement le niveau de jugement et d’analyse. Au sein d’espaces publics, il est important
que les soldats de la paix conservent pour eux les plus hauts standards de comportement.
Leçon 1 / Code de conduite 13

LEÇON 1
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Les quatre principes du Code de conduite sont:


a. Impartialité, intégrité, respect, et loyauté;
b. Intégrité, professionnalisme, respect pour la diversité, et loyauté;
c. Impartialité, engagement, respect, et loyauté;
d. Impartialité, diversité, intégrité, et respect.

2. Laquelle des affirmations suivantes est-elle correcte?


a. Le Code de conduite s’applique seulement au personnel des Nations Unies, pas aux
soldats de la paix;
b. Le Code de conduite s’applique comme complément au régime de droit national;
c. Le Code de conduite doit s’appliquer avant d’appliquer le régime de droit national;
d. Le régime de droit local a pour objectif d’apprendre aux gens ce que sont les
Nations Unies et n’est pas obligatoire.

3. Une inconduite mineure:


a. N’est pas une violation des Règles et procédures de la Mission (SOPs);
b. Conduit à des dommages importants au détriment de la Mission;
c. Inclue l’état d’ivresse en temps de service;
d. Inclue le bris de confidentialité.

4. Les conséquences d’une inconduite mineure comprennent:


a. Des poursuites criminelles;
b. La responsabilité financière;
c. Une action disciplinaire interne;
d. De la prison sous la garde des Nations Unies.

5. Se comporter de manière professionnelle à tout moment que vous soyez ou pas sous
observation se réfère à:
a. L’impartialité;
b. L’intégrité;
c. Le respect;
d. La loyauté.
Leçon 1 / Code de conduite 14

6. Considérer les habitants du pays hôte avec courtoisie et considération, ainsi que porter
attention aux maladies et personnes vulnérables sont des exemples de mise en œuvre du
principe d’/de:
a. Impartialité;
b. Intégrité;
c. Respect;
d. Loyauté.

7. Un exemple d’inconduite grave est:


a. Harassement, incluant l’harassement sexuel;
b. Bris de confidentialité;
c. Détournement de fonds ou autre inconduite financière;
d. Tous les points mentionnés.

8. L’impartialité se réfère à:
a. L’honnêteté;
b. L’équité;
c. L’acceptation des autres façons de faire;
d. Un appui sans raison.

9. La loyauté implique:
a. De rester impartial en tout temps;
b. D’aider et d’appuyer les malades et les vulnérables;
c. De se tenir bien habillé en tout temps;
d. De servir les intérêts des Nations Unies et de la communauté internationale.

10. Un blâme, une réprimande ou une activité de formation sont tous des exemples de quelle
conséquence?
a. Action interne disciplinaire;
b. Poursuites criminelles;
c. Rapatriement ou fin de contrat;
d. Responsabilité financière.

RÉPONSES :
1a, 2c, 3c, 4d, 5b, 6c, 7d, 8b, 9d, 10a
LEÇON 2

CONSCIENCE CULTURELLE

2.1 Le concept de culture et son importance


2.2 Les dangers
2.3 La place de la culture dans les opérations de paix
2.4 Comprendre les différences culturelles
2.5 Construire la conscience culturelle
Leçon 2 / Conscience culturelle 16

OBJECTIFS DE LA LEÇON

A la fin de cette leçon, l’étudiant sera en mesure de :

• Comprendre le concept de la conscience culturelle;


• Donner des exemples de différences culturelles;
• Reconnaître les étapes de l’adaptation culturelle;
• Gérer ces étapes au niveau du terrain; et
• Améliorer la capacité à travailler et vivre dans un environnement multiculturel.

INTRODUCTION

Jusqu’à récemment l’importance de comprendre la culture dans les opérations de paix


était sous-estimée. Les défis associés à la culture en OMP ont augmenté, de par l’expansion
comme de par la complexité des opérations contemporaines de maintien de la paix. Les missions
d’aujourd’hui sont multiculturelles dans leur composition et se développent dans différents
contextes culturels.

La culture est un sujet sensible. Elle permet une compréhension du groupe et des
habitudes individuelles, des valeurs et comportements et de comment ils sont interprétés. Il est
très important que les soldats de la paix comprennent les différences entre cultures ainsi que
leurs effets dans le but de prévenir les incidents et les incompréhensions.
Leçon 2 / Conscience culturelle 17

2.1 Le concept de culture et son importance

Plusieurs facteurs forment et influencent la culture – des centaines de définitions, de


concepts et de théories existent. Une définition simplifiée de la culture est qu’elle est un
système à la fois implicite et explicite de croyances, valeurs, sens et comportements partagés par
les membres d’une communauté ou d’un groupe, par lequel l’expérience est interprétée et
véhiculée. La culture détermine la façon dont nous agissons, la façon par laquelle nous
interagissons avec les autres, et la façon que nous avons de penser et d’interpréter les événements
qui se passent autour de nous.

La culture s’acquiert par le processus de socialisation. Nous apprenons des valeurs


relatives et des comportements appropriés de la part des membres de notre communauté. Un
niveau de culture traite des aspects observables, comme les vêtements, le langage et la
nourriture. Un autre niveau, qui ne peut être vu, inclue nos valeurs, idées et croyances partagées,
ce qui devient généralement apparent quand des personnes provenant de systèmes sociaux
différents se rencontrent. Les individus aussi ne personnifient pas une seule culture, mais plutôt
plusieurs cultures. Beaucoup de groupes culturels existent au sein de groupes plus élargis,
distinguables par l’âge, la classe, la profession et la religion.

La culture colorie tout ce que nous voyons et faisons. Il est impossible d’enlever nos
lentilles culturelles dans le cadre de nos interactions, particulièrement la perspective et
l’expérience à travers de laquelle nous interprétons les événements. Un certain nombre de
facteurs joue un rôle chacun à un degré divers à façonner la culture. Parmi ces facteurs, on
trouve :

• Urbanisation – mesure comment les gens sont concentrés dans les cités urbaines;
• Nationalisme – patriotisme, loyauté en son pay ;
• Migration – mesure des gens qui bougent d’un pays à l’autre, ce qui amène différentes
cultures à se côtoyer;
• Colonisation – de quelle façon la colonisation a influencé la culture locale;
• Expérience de la minorité – un groupe de personnes dans un pays qui ne représente pas la
majorité;
• Industrialisation – mesure des industries intégrées dans la société;
• Éducation – mesure des écoles intégrées dans la société;
• Passé social – la façon dont la société est divisée en couches sociales;
• Passé ethnique – les antécédents ethniques de la personne;
• Religion – les croyances de la personne;
• Genre – l’interaction entre les hommes et les femmes ; la balance entre les deux genres
d’une société particulière;
• Langue – une société peut avoir plusieurs différents langages qui divisent les groupes;
• La culture personnelle; et
• Les valeurs, les croyances, les perceptions et les comportements.
Leçon 2 / Conscience culturelle 18

Un soldat de la paix sud-africain avec des nationaux à Bujumbura, Burundi.


L’interaction interculturelle entre les soldats de la paix et les nationaux doit
être régulière en mission. (Photo UN #NICA19271, Eskinder Debebe)

2.2 Les dangers

Les humains font des généralisations sur les gens et leurs attribuent rapidement des
caractéristiques distinctes. En d’autres mots, nous créons des stéréotypes. Quand nous faisons
ceci avec des groupes culturels, il y a le danger de développer des stéréotypes négatifs, ce qui
tend aux préjugés.

Un cycle de préjugés commence quand nous commençons à juger les autres cultures avec
notre propre set de règles pour définir le monde qui prévaut autour de nous. Le manque de
connaissances ou l’absence de volonté d’apprendre peut aussi tourner en des conflits non
intentionnels ou des incompréhensions. Les préjugés sont souvent basés sur une information
imparfaite et sont normalement filtrés à travers nos propres expériences individuelles passées. La
seule façon de casser ce cycle est d’être conscient des différences culturelles et d’essayer d’en
comprendre leurs origines.

En travaillant comme soldats de la paix dans un environnement culturellement très divers,


nous devons être extrêmement attentifs à la façon dont nous pourrions être tentées de juger ou
d’utiliser nos préjugés à l’encontre d’un groupe ou d’un autre.
Leçon 2 / Conscience culturelle 19

2.3 La place de la culture dans les opérations de paix

L’interaction interculturelle en opération de paix arrive à plusieurs niveaux:


• Les contingents nationaux;
• Les personnels différents travaillant pour les ambassades, les agences humanitaires et civiles;
• Les organisations militaires et civiles impliquées dans l’installation et l’appui aux missions;
• Le personnel international et les communautés locales; et
• Les différents groupes ethniques en conflit.

2.4 Comprendre les différences culturelles

Les différentes les plus étonnantes et habituelles que les nouveaux soldats de la paix
affronteront seront les suivantes.

Habitudes alimentaires

Certaines nations utilisent des couteaux, des fourchettes et des cuillères. Certaines
utilisent des bâtonnets et une cuillère, alors que d’autres utilisent la main droite à la place
d’ustensiles. Certaines nations mangent dans des assiettes individuelles, et d’autres utilisent un
grand plat commun. Ne soyez pas surpris.

Nourriture

On ne mange pas du bœuf dans les pays hindou, les musulmans ne mangent pas de porc,
et les chrétiens conservent les chats, chiens et chevaux comme animaux de compagnie. Dans
certains pays, personne n’a de problème à manger « tout ce qui bouge ». Ces habitudes sont
différentes pour chacun et il est important de comprendre et respecter ces différences.

Religion

Dans la plupart des nos sociétés, la religion est un facteur important. Les soldats de la
paix devraient être conscients et sensibles aux croyances et habitudes religieuses dans leur zone
de travail. Vous trouverez d’autres religions non seulement au sein des populations locales mais
aussi parmi les autres soldats de la paix. Respectez toutes les religions comme vous souhaitez
que l’on respecte la vôtre.

Famille et Genre

Dans certaines cultures, les liens de famille sont considérés comme très importants. Les
personnes âgées sont plus respectées dans certaines sociétés. En règle générale, saluer avec
respect des personnes âgées et être un peu humble ne fera jamais de mal. Les croyances sur les
relations entre hommes et femmes dans votre nouvel environnement seront différentes de chez
vous. Dans quelques sociétés matriarcales, les femmes font tout le travail et sont aussi celles qui
alimentent la famille.
Leçon 2 / Conscience culturelle 20

Le langage du corps

Le langage du corps est très important et il véhicule plusieurs choses que vous ne dites
pas. Différents gestes ont différents sens dans différentes cultures. Un sourire, par contre, ne sera
jamais mal compris. Une poignée de main est acceptée dans la plupart des cultures, même si il y
a des exceptions où les hommes ne serrent pas les mains des femmes. Les hommes marchant
main dans la main est un fait assez commun dans beaucoup de pays et a symbole de confiance et
d’amitié. Dans d’autres cultures, se tenir la main peut être lié au sexe.

Code vestimentaire

Le code vestimentaire est


différent d’une culture à l’autre. Cela
dépend des coutumes, des traditions
comme du climat. Les soldats de la paix
doivent comprendre et s’adapter.

Conditions de conduite

Tous les pays ont différentes


conditions de trafic routier. Ces règles
doivent être comprises et la part des
soldats de la paix. Un grand nombre de
victimes en opération de paix n’ont pas
pour origine le combat ou la maladie.
Les soldats de la paix meurent plus
souvent dans des accidents de la route ! Les femmes de la tribu des Kunama ont des robes très
• Conduisez prudemment. vivantes et expressives sur les hauteurs centrales-ouest de
• Étudiez les conditions locales du l’Éthiopie et de l’Erythrée. (Photo par LTC Phyllis Mihalas,
G5, Octobre 2002)
trafic routier.
• Ne conduisez-pas sans un permis de conduire des Nations Unies.

Temps

Le concept de temps change aussi entre les cultures. Le militaire a sa propre conception
de ce que « être à l’heure » veut dire, ce qui peut différer de manière importante de ce qui est
compris par les civils ou la communauté locale. Dans certaines cultures, être en retard est un
symbole de statut et de pouvoir. Dans l’un de ces missions, une autorité locale disait : « vous
avez l’heure, nous avons le temps ».
Leçon 2 / Conscience culturelle 21

2.5 Construire la conscience culturelle

La culture et les différences culturelles peuvent avoir des effets très forts et peuvent
parfois mener à des incompréhensions et des conflits. La conscience culturelle est nécessaire
pour gérer ces différences, ce que nous avons l’habitude de regarder à l’aune de nos propres
standards.

• Dans un premier temps, nous devons complètement comprendre notre culture, comment
les expériences culturelles personnelles ont développé mon style de communication et
pourquoi nous faisons les choses d’une façon ou d’une autre ;
• La prochaine étape est de comprendre la culture spécifique avec laquelle nous allons
devoir travailler ;
• Enfin, nous devons voir les différences culturelles non pas comme des faiblesses mais
plutôt comme des forces qui nous permettent de résoudre des problèmes d’une manière
unique et créative.

La culture du pays hôte

Si vous disposez du temps, essayez de connaître au moins les développements les plus
récents de l’histoire au sein de la zone du théâtre d’opération. Il est certains que les parties auront
différentes opinions sur l’histoire, mais les faits de base sont utiles et feront de vous un soldat de
la paix plus aguerri.

Le choc culturel – étapes d’adaptation

L’arrivée au sein d’une mission vous expose tout d’un coup à un climat, à une langue, des
signaux de circulation et des nouveaux collègues qui ne vous sont pas familiers. Les stades de
l’adaptation à une nouvelle culture sont :

• La lune de miel
• La confrontation initiale
• La crise d’ajustement
• La renaissance

Alors que l’on arrive en mission, il est normal de faire face à un certain inconfort.
Certains ont le mal du pays et dépriment et d’autres deviennent hostiles face à la culture du pays
hôte. Comment gérer le choc culturel ? Parlez avec vos amis et vos commandants. Posez des
questions sur les faits ou attitudes que vous auriez du mal à comprendre. Si vous avez une
expérience préalable en maintien de la paix, vous ne sentirez possiblement rien, mais aidez les
plus jeunes et les nouveaux à s’ajuster.
Leçon 2 / Conscience culturelle 22

Étape Situation Approches Réactions


Premier contact
Excitation, curiosité,
Lune de miel excitant avec la Observez
quelques questions
culture
Surprise et confusion;
Premiers Résolvez les
Confrontation mystifié par les
sentiments intensifs problèmes de manière
initiale comportement des
avec la culture habituelle
autres
Sentiments de
Nouvelles approches
Crise Le problème frustration, colère,
avec nouveaux
d’ajustement s’intensifie confusion sur sa propre
comportements
identité
Sentiments de
Sens
Nouvelles stratégies comprendre la culture
Renaissance d’appartenance à la
sont bien adaptées locale, et beaucoup de
culture émerge
plaisir à l’apprécier

Le maintien de bonnes relations

La connaissance et la compréhension des autres cultures est essentiel au maintien des


bonnes relations entre tous les membres de la mission. Cela ne vous aidera pas seulement comme
personnel, mais votre organisation travaillera aussi de manière plus efficace et le mandat n’en
sera que mieux accompli. Souvenez-vous toujours que chaque organisation dispose de ses
propres valeurs et cultures. Comme vous l’avez fait pour les autres personnes sur le théâtre de la
mission, faites votre mieux pour apprendre et connaître la culture de toutes les organisations,
entités et partenaires d’une opération de paix des NU.

Petit rappel : si vous êtes humble, respectueux, et amical, vous serez toujours apprécié.

Études de cas

Les cinq études de cas qui suivent présentent différentes situations culturelles que l’on
peut rencontrer sur le terrain. Nous vous encourageons à en discuter avec vos amis.
Leçon 2 / Conscience culturelle 23

Étude de cas 1 – “La place du marché”

Nous venions d’avoir une mission remplie de succès en Somalie tout proche de la
frontière du Kenya. Nous avions de très bonnes relations avec le chef local, dont nous avons
appris par la suite qu’il avait fait ses études à Oxford University. Alors que nous étions là, nous
nous enrichissions des subtilités culturelles locales. Ce fut ma première mauvaise leçon. Un jour,
alors que nous passions près d’un marché, on pouvait voir plus de monde que d’habitude à ce
moment du jour. Les voix des personnes regroupées étaient excitées, et je m’arrêtais pour
chercher à comprendre. Notre secteur était pacifique, et la coopération avec les locaux avait
toujours été productive. Un vieil homme vient vers moi et me dit « qu’elle a eu juste ce qu’elle
méritait ». Comme je lui faisais part de mon étonnement, il me dit qu’une femme avait été punie
de la façon la plus dure qui soit. Je continuais à l’interroger. La réponse était que « la jeune fille
avait eu des relations sexuelles avec l’un des soldats de la paix. Ce qui lui aura été fatal ! »

Étude de cas 2 – “L’expérience des toilettes”

Nous étions relevés par un autre contingent de soldats très professionnels et leur officier
en chef vint deux jours à l’avance pour faire les préparations initiales. Nous ne voulions pas que
les populations locales réalisent seulement qu’il y a avait eu un changement de troupes. Alors
que j’étais dans le Poste de Commandement discutant les détails avec mon remplaçant, nous
entendîmes des bruits élevés. Le bruit augmenta et nous sortîmes voir. Choqués, nous vîmes un
combat entre les deux contingents. Une fois les troupes calmées, la raison du combat nous
apparut par après. Un contingent occidental a l’habitude de toilettes où vous vous asseyez. Le
nouveau contingent, habitué à une autre tradition de toilette, ne savait pas comment utiliser les
toilettes de type occidental. Ainsi, ils se dressèrent au dessus du bol de toilette, ce qui rendit
l’autre contingent un peu énervé. Il faisait chaud et les toilettes étaient salies, et tout ceci
dégénéra rapidement en combat. La question fut résolue en créant des toilettes temporaires pour
mettre à l’aise le nouveau contingent.

Étude de cas 3 – “Marcher main dans la main”

Mon contingent était parmi les premiers à arriver au port de Thessalonique, Grèce. Nous
étions relativement bien organisés et équipés, ce qui est un peut inhabituel pour ma nation. Nous
aidions un autre contingent sur des questions de manutention, de sécurité, d’appui au transport,
au moment où ils arrivèrent. Ils étaient très hospitaliers et nous invitèrent à partager leur cuisine
et tout ce qu’ils pourraient nous offrir. Un jour, je reçus une invitation à visiter leur camps une
fois qu’ils l’eurent fini. A ma surprise, je fus reçu à l’entrée par le commandant de contingent.
Ceci était inhabituel, alors que j’étais major et qu’il était colonel. Il me fit visiter le camps en
tenant ma main tout le temps. J’étais assez embarrassé parce que nous nous ne tenons pas la main
dans ma nation. Seuls les hommes et les femmes le font. Ce qui me rendait inconfortable. Mais
plus tard, j’appris qu’il m’avait fait un grand honneur en laissant voir à tout le monde qu’il me
tenait la main.
Leçon 2 / Conscience culturelle 24

Étude de cas 4 – “Contrôle des mouvements à l’aéroport”

Un pays européen était en charge du “Contrôle des Mouvements” (MC) durant le mandat
de l’UNPROFOR dans les Balkans début 1994. Les sous-officiers du MC étaient stricts. Même
le Commandant de la Force s’est fait dire une fois par un caporal qu’il n’avait pas suivi les règles
des NU. Dans le cadre de la rotation d’un contingent du Moyen-Orient, quelque attente
inattendue se développa à l’aéroport de Sarajevo. Comme l’heure de la prière approchait, le
contingent commença à prier. Pendant ce temps-là, l’avion était prêt pour l’embarquement. Le
responsable du MC avait un plan à suivre et il n’était pas content du retard. Il interrompit la
prière d’une manière peu polie et pas du tout diplomatique. Les soldats du Moyen-Orient
n’étaient évidemment pas contents du tout et quelques disputes s’initièrent. Plus tard, il apparut
que le responsable MC n’avait pas informé le commandant de la compagnie du Moyen-Orient
sur les strictes limites en matière de chargement et la difficulté d’obtenir de la place dans
l’espace aérien, très occupé, une fois qu’un avion était mis en retard. Par contre, il ne connaissait
rien de la tradition musulmane de prier cinq fois par jour. Sinon, il en aurait informé le
commandant de la compagnie.

Étude de cas 5 – “Le Cadeau”

Dans un nouveau pays fournisseur de troupes (PFT), les Nations Unies développent un
cours pour Majors et Lieutenant-colonel. Les participants proviennent de quatre nouveaux pays
PFT. Le pays hôte a fait un énorme travail pour en faire un succès ; ils ont fourni des unités
d’infanterie et d’artillerie pour créer le bon environnement propre à l’exercice. Le cours s’est
terminé et chacun est fier et se sent prêt à servir prochainement comme observateur pour les
Nations unies. Aussi, le pays hôte était content de recevoir une telle appréciation positive sur les
efforts engagés, et l’équipe des organisateurs des Nations Unies s’accéléra elle aussi depuis ce
jour. Le jour de la cérémonie, le Ministre de la Défense (qui était présent) annonce soudainement
qu’il aimerait présenter des cadeaux à l’équipe des instructeurs des Nations unies. Ceci se
déroula sans incident jusqu’au moment où vint le tour de la délégation UN. Le cadeau était
visiblement impressionnant. Le chef de l’équipe UN hésita. On lui avait dit de ne pas accepter de
« commissions », et ceci était sa première destination officielle. La situation fut « sauvée » par la
présence d’esprit d’un vieil instructeur des Nations Unies qui souffla à l’oreille du chef de la
délégation d’« exprimer son bonheur » et d’accepter le cadeau. Ce qu’il fit, et sur lequel il fit
rapport le plus rapidement, tel que requis par les règles des Nations Unies.
Leçon 2 / Conscience culturelle 25

LEÇON 2
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Des affirmations qui suivent, laquelle n’est PAS vraie?


a. La culture détermine la façon dont nous agissons et interprétons les choses;
b. Les individus personnifient toujours une seule culture;
c. La religion forme la culture individuelle;
d. La migration forme la culture individuelle.

2. De ce qui suit, qu’est-ce qui n’est PAS un danger d’interprétation culturelle?


a. Cela peut amener à des généralisations;
b. Cela peut amener au développement de stéréotypes négatifs;
c. Cela peut amener à un conflit non intentionnel;
d. Cela peut amener à une meilleure conscience des différences culturelles.

3. Qu’est-ce qui n’est pas mangé par les musulmans?


a. Boeuf;
b. Cochon;
c. Chats;
d. Cheval.

4. Une fois en mission, de quoi les soldats de la paix devraient-ils se sentir le moins concerné?
a. Connaître les faits de base de l’histoire locale;
b. Comprendre la culture du pays hôte;
c. Apprendre la langue du pays hôte;
d. Conserver des bonnes relations avec toutes les personnes de la mission.

5. Dans l’étude de cas 5 , “Le Cadeau”, on nous apprend:


a. De toujours accepter un cadeau quel qu’il soit;
b. D’accepter des cadeaux sous certaines circonstances et de faire rapport sur eux;
c. De ne jamais accepter aucun cadeau, tel que décrit dans le Code de conduite;
d. Vous assurer que la valeur du cadeau que vous acceptez est inferieur à US $ 100.
Leçon 2 / Conscience culturelle 26

6. Des affirmations suivantes, qu’est ce qui décrit le mieux la culture ? Sélectionnez tous ceux
qui s’appliquent.
a. Un système partagé de valeurs, connaissances, croyances, comportements;
b. Un système qui n’a rien à voir avec notre comportement;
c. Le fait que nous interagissions les uns envers les autres;
d. A la fois a. et c.

7. L’installation d’un pays chez un autre et qui en influence la culture locale s’appelle du:
a. De l’industrialisation;
b. De la colonisation;
c. De l’urbanisation;
d. De la socialisation.

8. La seule façon de casser le cycle des préjugés est:


a. D’être conscient des différences culturelles;
b. De faire des généralisations sur les gens;
c. Attribuer des caractéristiques aux gens;
d. Juger les cultures à travers son prisme de valeurs.

9. Prendre soin du langage de votre corps est important parce que:


a. Il réduit le besoin d’apprendre la langue locale;
b. Il exprime plusieurs choses que vous ne dites pas;
c. Les gestes ont un sens universel au dessus des différentes cultures;
d. Les gestes sont incapables d’offenser les gens.

10. Au sujet du trafic routier, le soldat de la paix devrait savoir:


a. Ne pas conduire sans un permis de conduire des Nations Unies;
b. Conduire de manière prudente en tout temps;
c. Étudier les conditions du trafic local;
d. Tous les points mentionnés.

RÉPONSES :
1b, 2d, 3b, 4c, 5b, 6d, 7b, 8a, 9b, 10d
LEÇON 3

GENRE ET MAINTIEN DE LA PAIX

3.1 Genre versus sexe


3.2 Les rôles de genre
3.3 La discrimination de genre
3.4 Genre et droits humains
3.5 L’impact des conflit sur les femmes
3.6 Protéger les Droits du genre et Relations sexuelles en OMP
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 28

OBJECTIFS DE LA LEÇON

Après avoir complété cette leçon, l’étudiant sera en mesure de:

• D’expliquer la différence entre le genre et le sexe;


• Comprendre comment les relations et les rôles des hommes et des femmes sont affectés
par un conflit; et
• Comprendre comment la présence des soldats de la paix peut continuer à avoir un impact
sur ces rôles et relations.

INTRODUCTION

Il est essentiel que les soldats de la paix de toutes les nations, qu’ils soient militaires, de
police civile ou civils, comprennent la signification des relations de genre dans le monde dans
lequel nous œuvrons.

L’expérience a malheureusement démontré les effets négatifs, sur une population tendue
par des années de conflits, d’une présence de soldats de la paix qui manquent de ce type
d’appréciation, ou bien qui décident d’agir contrairement aux principes et règles établis par les
Nations Unies. Leur refus de se conformer aux standards de l’organisation, ainsi que de respecter
les intérêts, besoins et désirs de la population, particulièrement les femmes, a affaibli la mise en
œuvre et la crédibilité des opérations de paix des Nations Unies.

Sans comprendre comment sont structurées les relations entre femmes et hommes,
comment ils sont différemment affectés par un conflit violent, et comment la simple présence des
soldats de la paix peut avoir un impact sur ces relations, il ne peut y avoir que des avancées
relatives dans l’efficacité des opérations de maintien de la paix. Dans le même temps, quand il
existe une bonne connaissance des enjeux de genre, les opérations de paix des Nations Unies en
bénéficient de manière indiscutable et les chances de trouver une paix durable s’en trouvent
renforcée.
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 29

3.1 Genre versus Sexe

Beaucoup de langues manquent d’une traduction littérale pour le mot “genre” au sein de
leur vocabulaire, ce qui le rend souvent impossible à traduire. Les exemples suivants vont
illustrer la distinction entre genre et sexe.

Le genre englobe les rôles toujours changeants que la famille, la communauté, et l’État
s’attendent à ce que les femmes, les hommes, les garçons et les jeunes filles affichent en public
comme dans le privé. Le genre repose sur des idées préconçus illustrant comment se comporter
et penser si l’on est soi homme ou femme. La position de genre peut changer en fonction du
temps et de la culture. Les convictions d’une société sur le genre ont un profond impact sur les
opportunités que les hommes et les femmes peuvent recevoir, de même pour l’accès à des
ressources ou pour la défense de leurs droits.

A la différence du genre, le sexe est déterminé par la biologie à la naissance et est


universellement reconnu. Nous connaissons tous les différences physiques entre les hommes et
les femmes. A la différence des rôles de genre, les rôles de sexe ne changent pas. Par exemple,
les femmes donnent naissance et allaitent les enfants. Par contre, à la fois les hommes et les
femmes peuvent prendre soin des enfants. C’est un rôle de genre, du moment où à la fois les
hommes et les femmes sont capables de s’en acquitter.

Les hommes et les femmes possèdent certaines caractéristiques qui sont représentatives
de leur sexe. Par exemple, les hommes ont une plus grande masse corporelle que les femmes et
sont généralement physiquement plus forts. Ils peuvent aussi pousser la barbe, et leur voix
changent à la puberté. Ces caractéristiques sont déterminées par leur signature biologique et ne
peuvent donc changer. Par contre, tous les hommes et les femmes peuvent décider de suivre tout
cheminement de carrière de leur choix, pour devenir militaires, politiciens ou leaders sociaux. Le
rôle public est déterminé par la société et la culture.

A la fois le sexe et les rôles de genre ont un impact sur la liberté de mouvement de
chacun. Le besoin de services particuliers, tels que des services de santé reproductive pour des
femmes, a le potentiel d’influencer le type de travail que les personnes souhaitent pouvoir
réaliser.

Genre et sexe

• Le genre est…
− Déterminé socialement
− Déterminé par la culture
− Spécifique à la culture
− Changeant avec le temps
• Le sexe est…
− Biologiquement déterminé
− Déterminé par la naissance
− Universel
− Invariable
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 30

3.2 Les rôles de genre

Chaque culture, incluant ces minorités qui évoluent au sein de la culture dominante, a des
règles, des croyances et des idées quant à la façon dont les hommes et les femmes devraient se
comporter. Ce comportement est basé sur ce que la société considère juste, et sur ce qu’elle
valorise chez ses hommes et ses femmes.

Les variations entre les cultures. Être soumise, subordonnée et discrète est pensé comme
étant une attitude femme dans certaines cultures, mais pas dans d’autres. De la même façon, dans
certaines sociétés les hommes sont perçus comme étant durs, violents, ou belliqueux, mais ceci
peut aussi changer. Nous avons tous des idées sur ce que les hommes et les femmes sont
capables et quels rôles ils doivent être en mesure de remplir.

Les différences
sociales. On ne regarde
pas tout le monde avec la
même lumière. Les
pauvres femmes
travaillent toujours,
souvent en dehors de
chez elle. Les femmes et
les hommes peuvent aussi
être discriminés de
manière égale s’ils sont
originaires d’une caste
inférieure ou d’une place
particulière dans la
société. De la même
façon, la race est un Femmes réalisant des pots d’argile au Burkina Faso. (Photo UN #152855C)
facteur significatif de ce
qu’il est approprié pour les hommes et les femmes, et l’âge peut octroyer aux femmes plus de
respect et de reconnaissance. Dans certaines sociétés, par contre, la discrimination peut
augmenter si elles sont veuves.

Les attitudes, comportements, emplois et responsabilités imposée par la société sur les
hommes et les femmes peuvent varier de personne à personne, de culture à culture. Comment les
hommes et les femmes devraient ou pas se comporter ? Quels emplois peuvent-ils faire ou pas ?
Quels rôles doivent-ils remplir ou pas ? Voilà toute une série de questions de genre.
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 31

3.3 La discrimination de genre

La discrimination sur la base du genre inclue toute distinction, exclusion, ou restriction


basée sur le sexe qui a pour but d’empêcher la reconnaissance et l’exercice des droits ou libertés.
Les femmes sont particulièrement vulnérables la discrimination de genre en temps de conflit.
Elles pourraient ne pas recevoir assez de nourriture au sein des camps de réfugiés ; pourraient
être forcées d’échanger des faveurs sexuelles auprès d’officiers de police ou d’immigration dans
le but de pouvoir aller demander asile dans un autre pays ; ne pas être capable d’assurer la
nationalité de leurs enfants en l’absence de leur père ; se voir refuser un emploi ; et se voir
refuser des soins de santé spéciaux. La forme la plus profonde de discrimination en temps de
guerre est la violence sexuelle commise contre les filles et les femmes.

Les exemples suivants sont des exemples de discrimination sur la base du genre :

• Refus des droits politiques aux femmes (droit de vote, droit d’être élu);
• Absence d’uniformité dans les lois (codes vestimentaires, liberté de mouvement,
propriété, divorce, enfants, héritage, etc.);
• Vulnérabilité aux crimes sexuels: viol, trafic de personnes, violence sexuelles
(prostitution, pornographie, sexe avec des mineures, etc.);
• Séparation des hommes et des femmes pour que chaque être sexe puisse être victimisé
(meurtres spécifiques, déplacements, viol ou prise en otage sur la base du sexe, i.e.
séparation des hommes et des femmes de Srebrenica : approximativement 7,000 hommes
et garçons massacrés alors des nombres entiers d’entre elles étaient violées et tuées);
• Taux de mortalité spécifique par sexe (indique des actes spécifiques ou des omissions); et
• Un sous-emploi basé sur le sexe (comme des lois qui empêchent les femmes de
rechercher un emploi, ou l’emploi dans certaines catégories).

3.4 Genre et droits humains

Un commentaire qui est souvent avancé est que “nous ne sommes pas là pour changer la
culture”. C’est vrai, mais une opération de paix contribuera aussi au changement culturel. La
culture est toujours en état de changement ; elle n’est pas statique. Le conflit attise et redirige les
changements culturels, et la communauté internationale manque de la présence de lui imposer
des valeurs culturelles. C’est pourquoi l’approche est une approche basée sur les droits.

Les soldats de la paix sont obligés de défendre les droits de l’homme. Comme membres
des missions des Nations Unies, les soldats de la paix sont animés par l’esprit et les principes de
la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des Droits de l’homme et les autres
traitées et conventions internationaux pertinentes. Ces accords composent les règles
universellement approuvées que les opérations des Nations Unies s’engagent officiellement à
défendre et promouvoir.
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 32

Les Droits humains sont fondés sur les principes de:

• L’universalité (pour tout le monde);


• L’indivisibilité (les droits ne peuvent être sélectionnés, tout s’applique); et
• L’égalité (ils sont d’égale valeur).

Les soldats de la paix ne peuvent pas choisir quels droits humains supporter et lesquels
ignorer. Au contraire, ils doivent tous les soutenir. Le Droit international des Droits de l’homme
repose sur des valeurs universelles en ce qui touche à la dignité de l’individu. La perversion de
ces lois est souvent un résultat de la guerre et du conflit. Les soldats de la paix ont la
responsabilité de respecter la culture locale et de développer des relations de confiance avec la
population locale. En retour, ceci améliorera la propre sécurité des soldats de la paix.

3.5 L’impact des conflits sur les femmes

Le conflit peut
engendrer l’expulsion, la
migration forcée et le
déplacement de gens locaux.
Les femmes constituent la
majorité des réfugiés et des
Personnes déplacées à
l’interne (IDP). Les civils,
qui sont pour la plupart des
femmes, des enfants et des
personnes âgées sont des
cibles délibérées en situation
de conflit moderne. En plus,
les efforts post-conflits
mettent souvent l’accent sur
les jeunes ex-combattants,
Des résidents dans l’enclave partiellement détruite de Stai Vitez, Bosnie-
négligeant la situation des Herzégovine. (Photo UN #186718C)
femmes durant et après le
conflit.

Le conflit détruit ou au mieux endommage gravement les services sociaux


gouvernementaux, comme la santé ou l’éducation. Cela créé facilement des ruptures dans l’offre
des biens et des services, l’inflation des prix, la croissance du marché noir illégal. Le conflit très
souvent aussi affecte la plupart des infrastructures physiques, incluant les routes, les ponts,
l’électricité, le transport public et les lignes de communication. Les femmes perdent l’accès à des
soins de santé reproductive et une école pour leurs enfants. Elles peuvent aussi perdre l’emploi
dont elle disposait, les pensions, et autres nécessités de la paix. A cause de la pauvreté et du
désespoir, les femmes et les enfants peuvent devenir la proie du crime organisé, particulièrement
sous la pression de devoir trouver un moyen de vivre. Certains peuvent décider de virer vers la
mendicité ou la prostitution.
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 33

Changement du rôle des femmes durant le conflit

Durant les conflits armés, les femmes vont souvent assumer des nouveaux rôles et
responsabilités au sein de la famille et de la communauté. Les hommes et les garçons vont à la
guerre, laissant quelques femmes le soin de prendre soin de leurs foyers, de leurs biens et du
reste de la famille. Beaucoup de femmes jouent un rôle plus public et politique qu’elles ne le font
en temps de paix. Alors que certaines femmes restent à la maison durant les conflits, d’autres
partent à la guerre comme soldates, messagères, suiveuses de camps et « femmes de bush », la
plupart du temps contre leur gré.

Les femmes contribuent à l’effort de guerre de différentes façons. Certaines fournissent


des gîtes, offrant l’abri et la nourriture. D’autres distribuent l’information et agissent comme
messagers. Ils contribuent aussi à l’effort de paix en se mobilisation avec d’autres pour demander
la fin des hostilités, traversant les lignes de feu ou faisant du lobbying auprès de figures
politiques.

Les femmes sont plus à même de fournir une image plus complète des problèmes de la
communauté que les hommes car elles sont restées sur place pendant le conflit, ont pris soin des
personnes âgées et des enfants qui ont survécu. Ceci demande de la force et des ressources.

Survivre en conditions de guerre est difficile. Afin de survivre, les femmes développent
des habiletés qui leur donnent plus de confiance et une plus grande connaissance de la vie en
dehors de la sphère domestique. Ces traits positifs restent le plus souvent largement ignorés de la
communauté internationale. Les soldats de la paix peuvent participer à ce processus éducatif en
fournissant tout l’appui qui serait à leur disposition auprès des femmes leaders de leur
communauté.

Handicap et vulnérabilités spéciales

En temps de conflit armé, les


femmes sont particulièrement
vulnérables à la violence sexuelle. La
violence sexuelle est souvent une arme
stratégique de guerre, pas un acte
isolé. Elle est utilisée pour terrifier,
intimider, et détruire
psychologiquement l’ennemi. La
violence sexuelle est prévalente durant
un conflit armé à cause de l’absence
d’ordre et de lois, de la rupture des
valeurs sociales traditionnelles et du
manque traditionnel d’hommes
protecteurs. Toute violence sexuelle Les femmes ou les filles qui ont été kidnappées ou violées ou
est inacceptable. qui ont souffert d’autres violations comme les amputations,
peuvent ont des difficultés à réintégrer leurs familles et leurs
communautés. (©iAfrika Photos, Eric Miller)
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 34

Le crime organisé occupe souvent très vite le vide créé par l’absence de forces en charge
de l’imposition de la loi. Les trafics de personnes et la prostitution forcée sont devenus
extrêmement communs dans des sociétés post-conflits. Malheureusement, les femmes sont des
proies faciles pour les trafiquants, de par leur vulnérabilité et le désespoir engendré par la
situation de conflit.

Les femmes chef de foyer sont particulièrement affectées par l’absence de services
sociaux et une augmentation considérable de la pauvreté de par l’absence de revenus et
d’emplois. A cause de leurs rôles sociaux et de l’absence de membres mâles dans la famille, les
femmes sont souvent incapables de se déplacer librement, d’approcher des structures officielles,
de recevoir une assistance financière ou de pouvoir justifier de droits à la propriété ou à
l’héritage.

3.6 Protéger les Droits du genre et Relations sexuelles en OMP

La manière dont un soldat de la paix peut agir pour supporter les Droits du genre dépend
du mandat de l’opération de maintien de la paix. Les actions peuvent aller de la protection à la
production de rapports, en fonction du mandat et des Règles d’engagement (ROE). Si vous voyez
un incident des droits humains, consultez le mandat de votre opération de maintien de la paix.

Relations sexuelles au sein d’une opération de paix

Question: Suis-je autorisé à avoir des relations sexuelles au sein d’une opération de
maintien de la paix?

Réponse: Obéissez toujours au Code de conduite et soyez guide dans votre action
personnelle en sachant que, en service ou hors service, vous représentez les
Nations unies. Mesurez les conséquences des vos actions à l’encontre des
autres. Les détails exacts de ce thème seront discutés dans les leçons à venir.

RÉSUMÉ DE LA LEÇON

Le message le plus important de cette leçon est l’impact du conflit sur les rôles et les
relations entre les hommes et les femmes, et comment la présence des soldats de la paix peut
avoir un impact sur ces rôles et relations.

Il peut être aussi utile de garder à l’esprit que ceci est une approche basée sur les droits. Il
n’y est pas question de ce qui est « bon » ou « correct » mais des droits humains de femmes et
d’hommes.
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 35

LEÇON 3
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Le genre est:
a. Déterminé biologiquement;
b. Universel;
c. Spécifique à la culture;
d. Invariable.

2. Laquelle des affirmations suivantes sur les rôles de genre est la plus correcte?
a. Les rôles de genre peuvent être différents pour chaque société;
b. Les rôles de genre sont les mêmes pour chaque société;
c. Chaque société s’attend à ce que les femmes soient soumises;
d. Chaque société s’attend à ce que les femmes soient dures et guerrières.

3. De ce qui suit, qu’est-ce qui n’est PAS considéré comme une discrimination sur la base du
genre?
а. Le refus de droits politiques aux femmes;
b. Des lois d’embauche à chance égale;
c. Des crimes sexuels;
d. Des restrictions à la liberté de mouvement.

4. Les droits humains sont:


a. Imposés par la communauté internationale;
b. Applicables seulement dans certaines situations;
c. Seulement représentés par la Déclaration universelle des Droits de l’homme;
d. Basés sur le genre.

5. La majorité des réfugiés est composée de:


a. Femmes;
b. Hommes;
c. Jeunes enfants;
d. De personnes âgées.
Leçon 3 / Genre et maintien de la paix 36

6. En temps de conflit armé, les femmes contribuent à l’effort de guerre en:


a. Fournissant de la nourriture et des abris;
b. Militant pour la paix;
c. Servant comme militaires;
d. Tous les points susmentionnés.

7. La violence sexuelle à l’encontre des filles et des femmes en temps de conflit armé:
a. N’est pas une conséquence typique de la guerre;
b. N’est généralement pas considéré comme une arme de guerre;
c. Prévaut de par l’absence de structure d’application de la loi;
d. Est acceptable sous certaines circonstances.

8. En prenant des actions pour soutenir les droits du genre, les soldats de la paix devraient
prendre en compte:
a. Le mandat de la mission;
b. Les Règles d’engagement (ROE);
c. Les lois nationales;
d. A la fois a. et b.

9. Le sexe d’une personne n’est PAS:


a. Déterminé par la naissance;
b. Universel ;
c. Changeant;
d. Biologiquement déterminé.

10. En décidant ou pas de s’engager dans des activités sexuelles dans le cadre d’une mission, les
soldats de la paix devraient:
a. Obéir au Code de conduite;
b. Considérer le fait qu’ils représentent les Nations Unies;
c. Prendre la décision en toute conscience individuelle;
d. A la fois a. et b.

RÉPONSES :
1c, 2a, 3b, 4a, 5a, 6d, 7c, 8d, 9c, 10d
LEÇON 4

EXPLOITATION ET VIOLENCE SEXUELLES


(EVS) ET TRAFIC D’HUMAINS DANS UN
CONTEXTE DE MAINTIEN DE LA PAIX

4.1 Exploitation et violence sexuelles (EVS)


4.2 Trafic d’humains
4.3 L'impact des EVS sur les missions de maintien de la paix
4.4 Règles des Nations Unies
4.5 La réponse du DOMP à l’exploitation et la violence sexuelles
4.6 Responsabilités des soldats de la paix
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 38

OBJECTIFS DE LA LEÇON

A la fin de cette leçon, l’étudiant sera en mesure:

• De comprendre ce que l’on entend par exploitation et violence sexuelles;


• De comprendre ce que l’on entend par trafic d’humains;
• De présenter une liste d’exemples de tels comportements;
• De comprendre les conséquences négatives de se laisser enrôler dans des initiatives de ce
type, à la fois sous une perspective individuelle, comme dans la perspective de la
mission;
• Expliquer la politique et les règles de conduite des Nations Unies sur ces sujets;
• Comprendre la responsabilité des soldats de la paix dans la mise en œuvre et l’application
de ces règles; et
• Décrire les mesures disciplinaires qui seront prises contre les individus trouvés
responsables des violations de ces règles.

INTRODUCTION

Les environnements de conflits ou post-conflictuels, où les institutions étatiques se sont


effondrées ou sont devenues dysfonctionnelles, à commencer par celles en charge du maintien de
l’état de droit, sont des terreaux fertiles à toutes sortes d’activités criminelles et à l’exploitation
des populations vulnérables. Ceci inclut l’exploitation et les violences sexuelles exercées à
l’encontre des femmes vulnérables comme des enfants ainsi que, parfois, leur déplacement forcé
vers des zones où existe une demande pour leurs services. Les opérations de maintien de la paix
qui sont déployées dans de tels environnements doivent être conscientes du potentiel qui peut
exister pour de telles exploitations et violences, et doivent prendre toute mesure et précaution
nécessaire pour agir et se comporter de manière exemplaire. Le personnel d’une opération de
paix ne peut contribuer d’une manière ou d’une autre au développement d’une telle activité et
encore moins devenir une partie du problème.

Il est fondamental que tous les personnels au service d’une mission de maintien de la
paix, militaires, policiers civils ou personnel civil, disposent d’une solide connaissance des règles
de conduite des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des violences sexuelles, ainsi que de
la relation existant entre l’exploitation sexuelle et le trafic de personnes. Ils doivent être
parfaitement au courant de la politique des Nations Unies à l’égard de toute implication, directe
ou indirecte, de personnels de la mission dans ce genre de circonstances, ainsi que des mesures
disciplinaires qui seront prises à leur égard s’ils sont trouvés responsables de telles inconduites.

L’expérience a montré que les effets négatifs engendrés par ces comportements de la part
de tout personnel des Nations Unies étaient extrêmement sérieux de par:
• Le fait que de telles conduites exploitent et victimisent une population qui sort d’une
période de violences;
• L’impact négatif très important à l’encontre de l’image et de la crédibilité de la mission
en général;
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 39

• Le fait que ceci peut mettre en danger la sécurité d’un individu en particulier, d’un
contingent voire même de la mission;
• Le fait qu’il empêche la mise en œuvre harmonieuse du mandat de la mission; et
• Le fait que ces comportements exposent les acteurs à de graves risques de santé.

Si les soldats de la paix doivent jouer un rôle de protection à l’égard des populations les plus
vulnérables, il est essentiel qu’ils comprennent la gravité de l’exploitation et de la violence
sexuelles, du trafic de personnes et des conséquences éventuelles s’ils se rendent eux-mêmes
responsables de telles actions.

4.1 Exploitation et violence sexuelle (EVS)

Le Secrétaire général a déclaré que l’exploitation et la violence sexuelles « violait tout ce


que représentait les Nations Unies. Des hommes, des femmes et des enfants déplacés par le
conflit… en appellent aux Nations Unies et à ses partenaires humanitaires pour chercher refuge
et protection. Quiconque au service des Nations Unies ou engagé par une agence partenaire qui
rompt ce lien de confiance sacré doit être tenu responsable et poursuit avec toute la rigueur de la
loi. »

L’exploitation et la violence sexuelles sont des actes interdits et peuvent être considérés
comme des actes criminels. Les NU ont une politique et des règles très précises en matière
d’exploitation et de violence sexuelle. La définition des Nations Unies, telle que présentée dans
la Circulaire du Secrétaire général, statue que :

L’exploitation sexuelle désigne le fait d’abuser ou de tenter d’abuser d’une situation de


vulnérabilité, d’une position d’autorité ou de rapports de confiance à des fins sexuelles,
notamment en vue d’en tirer des avantages pécuniaires, sociaux ou politiques.

La violence sexuelle est tout contact de nature sexuelle imposé par la force, sous la
contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal. La menace d’un tel acte constitue aussi une
violence sexuelle.

Vous pouvez trouver le texte complet de la Circulaire du Secrétaire général en Annexe C,


laquelle est intitulée « Dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et la violence
sexuelles » (ST/SGB/2003/13). Même si elle s’applique directement au personnel civil des
Nations Unies, l’Organisation considère qu’elle vaut comme règle commune à tous les
personnels appelés à servir sous le drapeau des Nations Unies.

On peut citer quelques exemples d’exploitation sexuelle comme la fourniture d’assistance


de quelque type que ce soit, incluant la nourriture, des habits ou un logement en échange de
faveurs sexuelles, ou bien le fait d’encourager la prostitution, particulièrement celle de mineurs
(âgées de moins de 18 ans). Les exemples de violence sexuelle incluent l’usage ou la menace de
la force pour avoir une relation sexuelle avec une autre personne, ceci incluant le viol et même la
menace de viol.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 40

Vulnérabilité à l’exploitation et la violence sexuelles

Dans des environnements post-conflictuels, pourquoi certains groupes, en particulier les


femmes et les enfants, sont-ils particulièrement vulnérables à l’exploitation et la violence
sexuelles ?

• Habituellement, l’économie traditionnelle s’est effondrée et la population locale vit dans des
conditions de pauvreté extrême. Les femmes, lesquelles ne disposent pas de beaucoup
d’éducation, de peu de ressources, de talents professionnels auront beaucoup de mal à trouver
un emploi quelconque. La prostitution se développe alors facilement à cause d’un climat
économique ambiant particulièrement maussade.
• Alors que les hommes sont partis faire la guerre, les femmes se retrouvent souvent à la tête
de leurs foyers. Elles ont besoin de survivre financièrement et elles doivent aussi supporter
des familles élargies. Par contre, dans beaucoup de sociétés traditionnelles, on ne s’attend pas
à ce que les femmes deviennent les gagne-pains de la famille, parce qu’elles ne disposent pas
de l’éducation ou de l’expertise nécessaire pour faire partie de la force de travail.
• Dans cet environnement, échanger des faveurs sexuelles contre de l’argent ou de la nourriture
peut souvent devenir une façon de survivre pour beaucoup d’individus ainsi que des familles
qui dépendent d’elles.
• Les protections juridiques ont aussi le plus souvent disparu et les infrastructures juridiques
ont peut-être été détruites ou sont non-existantes. Les femmes peuvent ne pas au fait de leurs
droits et se sentent faibles et désemparées face à l’idée de porter plainte. Elles pensent aussi
parfois que le personnel international est au dessus des lois.

Les soldats de la paix des Nations Unies, ainsi que le personnel des autres organisations
d’assistance humanitaire internationale, sont perçues par les communautés locales comme une
source de revenus, d’emplois, et donc de survie. Par conséquence, ces soldats de la paix jouissent
d’une position relative d’autorité et de pouvoir sur des populations locales qui sont plus
vulnérables à subir tout type d’exploitation, incluant l’exploitation sexuelle.

Le Secrétaire général Kofi Annan rencontre des victimes de violence sexuelle.


(Photo UNMIS, Evan Schneider, Mai 2005)
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 41

4.2 Trafic d’humains

Le trafic d’humains est parfois directement relié au problème de l’exploitation sexuelle.


De jeunes femmes vulnérables et des enfants peuvent être vendus comme esclaves sexuels ou
bien être forcés à se prostituer, parfois dans des pays fort éloignés de leurs foyers et de leurs
familles. Le Protocole pour prévenir, supprimer et punir le trafic de personnes, en particulier de
femmes et d’enfants, qui est un supplément à la Convention des Nations unies contre le crime
transnational organisé, définit le trafic comme:

Trafic de femmes et d’enfants: se définit comme le recrutement, le transport, le


transfert, le transit ou la réception de femmes ou d’enfants, par la menace ou l’usage
de la force ou tout autre moyen de coercition, enlèvement, de fraude, de tromperie,
d’abus de pouvoir ou de vulnérabilité ou le fait de donner ou recevoir des paiements
ou tout autre bénéficie à des fins d’exploitation.

Les données essentielles sur le trafic humain incluent les points suivants:

• Le trafic humain est une violation des Droits de l’homme à l’encontre duquel une
convention internationale a été adoptée (la Convention des Nations Unies pour la
suppression du trafic de personnes et de l’exploitation de la prostitution de tiers, rentrée
en vigueur en 1951);
• Le trafic peut prendre place soit à l’intérieur d’un pays ou bien en passant une frontière;
et
• Le concept clé de la définition repose sur l’idée “à fin d’exploitation”, ce qui inclut
l’exploitation sexuelle.

Le trafic humain fait référence à l’exploitation d’êtres humains en les utilisant dans le
commerce du sexe, comme travailleurs sous-payés ou parfois comme sources d’organes internes.
Le trafic d’êtres humains se déroule souvent en parallèle avec d’autres activités illégales
organisées par le crime organisé, ce qui inclut le trafic de drogues ainsi que celui des armes
illégales.

4.3 L’impact des EVS sur les missions de maintien de la paix

Les trafiquants ont de bonnes chances de cibler les missions de maintien de la paix quand
l’occasion se présente. Tout influx d’un nombre important de personnel de maintien de la paix
est vu comme une source potentielle de revenus. Le personnel des missions de paix ne doit
jamais à la source de la demande pour des services sexuels ; créer cette demande peut résulter
dans l’exploitation directe de victimes de trafic humain et d’autres personnes vulnérables. A titre
d’exemple, le recours à des prostituées de la part du personnel des Nations Unies est une activité
de cet ordre.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 42

Les actes d’exploitation sexuelle sont des exemples particulièrement honteux


d’inconduite. Prendre avantage de personnes vulnérables est une négation profonde des principes
moraux des Nations Unies et de qu’elles représentent. La seule insinuation ou doute de
l’existence que de tels actes se commettent peut avoir des répercussions négatives importantes
pour la mission. Dans le passé, les allégations d’inconduite sexuelles ont été sources de
problèmes sérieux pour les missions des Nations Unies comme pour les personnels de maintien
de la paix, causant le plus souvent des dommages politiques difficiles à réparer. Il suffit d’un
petit groupe de soldats de la paix impliqués dans ce type d’activités pour que toute l’image et le
crédit politique et moral de la mission soit entaché de doute et d’opprobre.

Vu l’impact médiatique très fort qui résulte de ce genre d’insinuations au sujet du


comportement des soldats de paix des Nations Unies, on finit parfois par voir les soldats de la
paix plus comme une partie du problème qu’un outil de solution de sortie de crise. On pense
aussi le plus souvent que ces questions ne sont pas abordées de manière sérieuse de la part des
soldats de la paix. Cette perception est renforcée par les images et stéréotypes du passé que « les
hommes seront toujours des hommes ». Ce comportement doit changer. Les actes d’inconduite
de la part de soldats de la paix dans le contexte d’une mission peuvent avoir les effets suivants à
l’encontre d’une mission:

• Mise en œuvre du mandat: De tels actes portent dommage à la crédibilité, l’intégrité et


la réputation de la mission, ce qui peut à son tour paralyser la mise en œuvre idéale du
mandat de la mission. Si le mandat inclut en outre de renforcer le respect des droits
humains et d’appuyer la mise en œuvre de l’état de droit, de telles actions s’opposent
directement à la légitimité et la crédibilité qui doivent accompagner le personnel de la
mission dans la mise en œuvre du mandat.

• Sécurité: Si la crédibilité d’une mission est mise en danger par de tels actes, ceci peut
aussi entraîner des risques supplémentaires à l’égard de la sécurité du personnel de la
mission. Les personnels peuvent devenir sujets à du chantage voire même des représailles
violentes de la part de membres de la famille ou de la communauté. Ce sentiment de
vengeance peut aussi s’exercer à l’encontre du contingent entier voire de la mission.

• Santé: Avec le taux de prévalence du VIH/SIDA et autres MTS, de tels actes exposent
tous ceux qui sont impliqués à la possibilité de contracter puis transmettre ces maladies
auprès de leurs proches et de leurs communautés dans leur pays d’origine.

• Impact sur les victimes: Enfin, plus important, l’exploitation et la violence sexuelle ont
des effets physiques et psychologiques très négatifs auprès des victimes, qui ont déjà été
traumatisées par le conflit. Dans certains cas, les victimes devront faire face au problème
supplémentaire de se retrouver stigmatisées par leurs familles et leur communauté, et ceci
souvent sans la possibilité de pouvoir consulter ou recevoir une quelconque aide
médicale. Les Nations Unies ont l’impératif moral, et parfois l’obligation légale,
d’assister les victimes de tels actes alors qu’ils ont été commis par du personnel des
Nations Unies.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 43

4.4 Règles des Nations Unies

Les règles des NU sur la prohibition de l’exploitation et la violence sexuelles sont tirées
de la Circulaire du Secrétaire général, laquelle est reproduite en entier en Annexe C.

• Toute activité sexuelle avec un enfant (toute personne âgée de moins de 18 ans) est
interdite quel que soit l’âge de la majorité ou du consentement dans la région visé. La
méconnaissance de l’âge réel de l’enfant ne peut être invoquée comme moyen de défense.
Les Nations Unies considèrent toute personne inférieure à 18 ans comme un enfant.

• Il est interdit de demander des faveurs sexuelles ou d’imposer tout autre forme de
comportement à caractère humiliant, dégradant ou service en échange d’une somme
d’argent, d’un emploi, de biens ou de services, ce qui inclut toute forme d’assistance due
aux bénéficiaires de l’aide.

• L’engagement dans la prostitution est interdit, tout comme toute autre situation où
l’assistance de quelque sorte est échangée contre des faveurs sexuelles.

• Les relations sexuelles entre fonctionnaires des Nations Unies et bénéficiaires de l’aide
sont vivement déconseillées car elles se fondent sur un rapport de force intrinsèquement
inégal. En outre, ce type de relation porte atteinte à la crédibilité et l’intégrité de l’action
menée par les Nations Unies.

Même dans les circonstances où il n’y a rien d’illégal, les Nations Unies découragent
fortement les relations sexuelles entre fonctionnaires des Nations Unies et bénéficiaires de l’aide
car elles se fondent sur un rapport de force intrinsèquement inégal.

Avoir des relations sexuelles avec des nationaux peut être interprété comme un tabou
culturel, comme inapproprié ou perçu comme le fait d’«étrangers » imposant leurs valeurs ou
bien cherchant à saper les valeurs de la communauté et les réputations des personnes. Ceci peut
conduire les populations locales à des sentiments de ressentiments, au moment où elles se sentent
le plus vulnérables et affectées par le pouvoir, le prestige ou la richesse des étrangers.
L’impartialité des Nations Unies peut aussi être mise en cause par le biais de perceptions qui fera
penser que les personnes jouent de leur pouvoir et influence au profit des uns ou des autres.

Tous les personnels d’une opération de paix des Nations Unies sont censés adhérer
de la manière la plus stricte à ces standards.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 44

4.5 La réponse du DOMP à l’exploitation et la violence sexuelles

L’exploitation et la violence sexuelle, incluant toute forme de trafic humain, sont des
formes graves d’inconduite, et seront jugées par les règles disciplinaires du Département des
opérations de maintien de la paix des Nations Unies (pour plus d’informations, se référer à la
Leçon 8). Une inconduite grave est définie comme « tout acte, omission ou négligence, incluant
des actes de nature criminelle, qui sont en violation des procédures opérationnelles standard de la
mission, des directives de la mission ou de toute règle, règlement ou instruction administrative,
laquelle peut mettre en péril ou blesser un individu ou la mission. »

Le Représentant spécial du Secrétaire Général s’adressant au personnel de la


MONUC sur le sujet de l’exploitation et de la violence sexuelles. (Photo MONUC,
Kevin Jordan, 17 Décembre 2004)

Le DOMP a pris un certain nombre de mesure pour prévenir et faire face aux questions
d’exploitation et de violence sexuelles. Ces mesures prennent en particulier la forme de
campagnes de sensibilisation et conscientisation au sein des missions, ainsi que la mise en place
d’un système perfectionné de présentation ou notifications de plaintes ou d’allégations.

Les soldats de la paix doivent recevoir une formation sur la question de l’exploitation et
de la violence sexuelle et du trafic de personnes comme composante essentielle de leur formation
pré-déploiement ainsi que de leur formation de base une fois arrivés au sein de la mission. En
sus, la mission œuvre avec les autres entités des Nations Unies présentes sur le théâtre
d’opérations pour informer et conscientiser les populations locales des règles de conduite
communes aux Nations Unies et du comportement qu’ils sont censés espérer de la part des
personnels des Nations Unies. La mission informe aussi les populations des mécanismes de
plainte qui sont en place et comment ils peuvent espérer déposer plainte, et les conscientise sur la
meilleure façon de suivre et observer le comportement des soldats de la paix.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 45

4.6 Responsabilités des soldats de la paix

Les responsabilités des soldats de la paix une fois sur le terrain sont multiples.

• Ne pas s’impliquer dans quelque situation d’exploitation ou de violence sexuelle. Les


Nations Unies attendent de leurs agents les plus hauts standards d’intégrité et de
professionnalisme de la part de ses soldats de la paix.

• Rapporter toute rumeur et allégations. Considérer sérieusement chaque rumeur, plainte ou


allégation avec le plus grand sérieux et faire immédiatement rapport. Sans vérification,
les rumeurs, peuvent directement affecter l’individu concerné comme la mission.

• Coopérer pleinement à toute enquête de la part de toute Commission d’enquête dans le


cadre d’allégations d’inconduite grave.

RÉSUMÉ DE LA LEÇON

Les trois points principaux qui ont été présentés dans cette leçon présentent:

• Ce que l’on entend par l’exploitation et la violence sexuelles;


• Ce qui est interdit et les impacts négatifs de tells actes; et
• Les conséquences d’une telle inconduite.

Gardez aussi à l’esprit que:

• Quiconque au sein d’une mission de maintien de la paix a le devoir de défendre


l’intégrité et la réputation des Nations Unies; et
• La Circulaire du Secrétaire général interdit formellement la prostitution ou l’échange de
faveurs sexuelles contre de l’argent.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 46

LEÇON 4
TEST DE FIN DE LEÇON

1. L’exploitation sexuelle:
a. Se limite à profiter monétairement, socialement ou politiquement de l’exploitation
sexuelle d’autrui;
b. N’est pas considérée comme étant un abus de pouvoir à des fins sexuelles;
c. Est le fait d’abuser d’une position de vulnérabilité en échange de faveurs sexuelles;
d. Est très répandue, et comme tel, n’est pas considérée comme un acte criminel.

2. La menace d’une intrusion physique de nature sexuelle n’est pas considérée comme une
violence sexuelle.
a. Vrai
b. Faux

3. Les femmes sont particulièrement vulnérables à l’exploitation et violence sexuelles à cause


de toutes les causes suivantes, A L’EXCEPTION d’une:
a. Elles sont perçues par la communauté locale comme une source de revenus;
b. Elles peuvent ne pas connaître leurs droits;
c. Elles disposent de peu de chance de trouver un emploi ou de poursuivre leur
éducation;
d. Échanger des faveurs sexuelles pour de l’argent peut être un moyen de survie.

4. Le trafic de personnes:
a. N’est pas considéré comme une violation des droits de l’homme;
b. Est uniquement transfrontalier;
c. Est une forme de recrutement forcé dans le but d’exploiter les personnes;
d. est rarement lié au crime organisé.

5. Des allégations d’inconduite sexuelle:


a. Sont rejetées si il y a un manque évident de preuves;
b. Se sont avérées être des sources d’ennuis sérieux pour les missions de paix;
c. N’ont aucun effet sur l’attitude des populations locales à l’égard des soldats de la
paix;
d. Met dans une position délicate le soldat de la paix, non pas la mission.
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 47

6. Laquelle des affirmations suivantes est considérée comme étant l’impact de l’EVS des
missions?
a. Le besoin d’un engagement humanitaire;
b. Des risques sanitaires comme le VIH/SIDA;
c. Portent un coup sérieux à la crédibilité et la réputation d’une mission;
d. A la fois b. et c.

7. Toute intrusion physique ou menace de donner suite, que ce soit par force ou dans le cadre
de conditions coercitives et inégales est appelé:
a. Exploitation sexuelle;
b. Inconduite sexuelle;
c. Violence sexuelle;
d. Victimisation sexuelle.

8. Les personnels servant au sein d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies qui
doivent disposer d’une compréhension approfondie eu égard aux règles de conduite en
matière d’EVS incluant:
a. Les militaires;
b. La Police civile;
c. Les personnels civils;
d. Toutes les catégories citées.

9. On exige des soldats de la paix:


a. Qu’ils reçoivent une formation en EVS comme partie de leur formation pré-
déploiement;
b. Qu’ils s’éduquent eux-mêmes sur l’EVS avant leur déploiement;
c. Qu’ils soient conscient de l’impact des EVS mais ils n’ont pas besoin d’une
formation formelle sur le sujet;
d. Aucune des affirmations suivantes.

10. Un exemple de responsabilité des soldats de la paix une fois sur le terrain implique:
a. D’ignorer les rumeurs et les allégations;
b. De n’être impliqué dans aucun acte d’exploitation ou de violence sexuelles;
c. De résister à toute enquête qui ne repose pas sur des preuves sérieuses;
d. De rester à distance des populations locales pour ne pas s’engager dans des relations
amicales.

RÉPONSES :
1c, 2b, 3a, 4c, 5b, 6d, 7c, 8d, 9a, 10b
Leçon 4 / EVS et trafic d’humains dans un contexte de maintien de la paix 48

Cette page est intentionnellement laissée blanche.


LEÇON 5

PROTECTION DES ENFANTS

5.1 Comprendre les principes de protection de l’enfant


5.2 Les Droits de l’enfant
5.3 Les principes directeurs de la Convention sur les Droits de
l’Enfant (CDE)
5.4 Conséquences des conflits sur les enfants
5.5 L'impact du conflit sur les enfants
5.6 Les NU et la protection des enfants dans les opérations de paix
5.7 Que peuvent faire les soldats de la paix?
Leçon 5 / Protection des enfants 50

OBJECTIFS DE LA LEÇON

En complétant cette leçon, l’étudiant sera en mesure de:

• Comprendre le rôle des soldats de la paix dans la protection des enfants dans une
situation de conflit armé;
• Comprendre les droits des enfants;
• Comprendre l’impact d’un conflit violent sur les enfants; et
• Expliquer ce que peuvent faire les soldats de la paix pour protéger les droits des enfants
dans une situation de conflit armé.

INTRODUCTION

Ces dernières années, le Secrétaire général et le Conseil de sécurité ont vigoureusement


poussé très haut la question des enfants dans les conflits armés sur l’agenda des questions de paix
et de sécurité des Nations Unies. Le Conseil de sécurité a exprimé son souhait de donner une
attention spéciale à la question des droits de l’enfant et de leur protection en adoptant quatre
résolutions dédiées à la protection des enfants en situation de conflit armé. Les résolutions
suivantes offrent un cadre de référence pour aborder la question de la protection des enfants en
situation de conflit armé : la résolution 1261 du 25 août 1999, la résolution 1314 du 1 août 2000,
la résolution 1379 du 20 novembre 2001, et enfin la résolution 1460 du 30 janvier 2003. Ces
résolutions font aussi appel aux parties à un conflit armé pour que des dispositions particulières
soient incluses dans les accords de paix ainsi que de porter une attention particulière à la question
des droits des enfants dans les processus de consolidation de la paix à la fin d’un conflit.

Donnant suite aux recommandations du Conseil, le Secrétaire général a soumis plusieurs


rapports annuels au Conseil sur la thématique des enfants dans les conflits armés depuis 2000 et
a fait référence à la problématique de la protection des enfants dans le cadre de différents
rapports au Conseil.

En reconnaissant le rôle essentiel que les opérations de paix exercent en offrant une
protection aux enfants, le Conseil de sécurité a explicitement incorporé la protection des enfants
au sein de toutes les opérations de maintien de la paix multidimensionnelles. Dans le cadre de
l’appel lancé pour une halte immédiate à l’emploi des enfants soldats, le Conseil de sécurité a
adopté la Résolution 1539 (2004), laquelle traite de la protection des enfants dans le cadre des
missions. Le Conseil a aussi mis endossé le fait que des Conseillers de protection de l’enfance
soient déployés dans le contexte des missions. Le texte de la Résolution 1539 est présenté en
Annexe D. Vous pouvez consulter plus de résolutions et de documents s’y référant en visitant le
site de http://www.un.org/special-rep/children-armed-conflict/index.html. Aussi, un grand
nombre de missions de paix qui ne disposent pas de provisions particulières pour aborder la
question de la protection des enfants dans le cadre de leur mandat, le font le plus souvent avec
les représentants du système des Nations Unies présents sur place.
Leçon 5 / Protection des enfants 51

5.1 Comprendre les principes de protection de l'enfant

La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE) définit un enfant
comme une personne âgée de moins de 18 ans. Quelque soit le statut juridique national au sujet
des enfants au sein du pays hôte, la définition de la CDE NU dicte le comportement du personnel
de la mission sur ce sujet. En respectant la définition de la CDE NU dans le cadre de l’exercice
de leurs fonctions, le personnel de la mission peut contribuer à la protection des enfants et
améliorer leurs chances de développement.

Les enfants sont vulnérables en toutes circonstances, mais plus particulièrement en


situations de conflits armés. Les garçons comme les filles sont affectés de manière égale par le
conflit, mais les filles sont particulièrement plus vulnérables à l’exploitation sexuelle, à la
violence familiale et communautaire, et la discrimination qui peut les toucher s’aggrave avec le
conflit. Les garçons sont vulnérables au recrutement forcé de la part de groupes ou forces
armées. Le conflit affecte de manière croissante les enfants et les femmes. Dans un grand
nombre de zones de conflits, les enfants ne représentent pas moins que la moitié ou plus de la
population, les transformant ainsi en majorité, et non pas en minorité. Le genre demeure une
question qui transcende toutes les situations, alors qu’une attention toute particulière doit être
apportée à la vulnérabilité des filles en toutes circonstances.

Les enfants ont besoin d’une protection spéciale au regard de leur jeune âge, de leur petite
taille comme de leur manque de maturité. Ils sont en apprentissage de la vie, et ils ne sont pas ne
mesure de comprendre un grand nombre de choses, de même pour les dangers auxquels ils
peuvent avoir à faire face. C’est la raison pour laquelle ils peuvent nécessiter la protection des
adultes. Or la guerre viole tous les droits d’un enfant, le droit à la vie, à la nourriture, à un abri, à
la sécurité et à l’éducation, à la santé, au respect de son intégrité sexuelle, le droit à ne pas être
discriminé, et bien d’autres. Les conflits armés empêchent aux enfants de grandir et de se
développer dans la paix et la sécurité au point qu’ils ne puissent réussir à atteindre leur plein
potentiel.

5.2 Les Droits de l’enfant

Dans les missions de maintien de la paix se croisent des personnels de différentes cultures
et origines. Le concept d’enfant est compris de manière différentes dans divers contextes, mais
dans celui des Nations Unies, les soldats de la paix sont obligés de s’accorder sur des standards
reconnus internationalement et acceptés comme tel, lesquels sont contenus différents documents
que l’on peut consulter sur le web à http://www.un.org/special-rep/children-armed-
conflict/index.html:

• Les Conventions de Genève et les Protocoles additionnels;


• La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) et le Protocole optionnel sur
l’engagement des enfants dans les conflits armés;
• La Convention de 1951 relative aux réfugiés;
• La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des
femmes; et
• Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
Leçon 5 / Protection des enfants 52

Un enfant dispose des droits suivants:


• Droit à la vie
• Droit d’être avec une famille et une communauté
• Droit à la santé
• Droit à développer une personnalité
• Droit à être éduqué et protégé

5.3 Les principes directeurs de la Convention sur les Droits de l'Enfant (CDE)

La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) repose sur trois principes
fondamentaux qui doivent guider toutes les actions des adultes à l’égard des enfants:

• Non-discrimination (Article 2): Aucune discrimination sur la base de la race, du sexe, de


la couleur, de la religion, de l’ethnie, etc.

• Meilleur intérêt de l’enfant (Article 3): Agir dans le meilleur intérêt de l’enfant et non
pas du vôtre. Par exemple, si votre enfant a besoin d’aller à l’école, et qu’il existe une
excellente école en ville, vous ferez tous les efforts possibles pour envoyer l’enfant à
cette école, même si il aurait été plus facile pour vous d’envoyer l’enfant à une école
située près de chez vous.

• Participation (Article 12): Les États Parties assureront à l’enfant en mesure de former sa
propre opinion le droit qu’il exprime librement ses vues sur toute question l’affectant
directement, ceci au regard de l’âge et de la maturité de l’enfant. Dans cet esprit, l’enfant
devra en particulier se voir offrir la possibilité d’être entendu dans toute forme de
procédure légale ou administrative le touchant directement, que ce soit de manière directe
ou par le biais d’un représentant ou d’une institution choisie, ceci d’une manière
conforme aux règles procédurales nationales.

5.4 Conséquences des conflits sur les enfants

Voici quelques faits et statistiques extraits de La


situation des enfants dans le monde, publié par
l’UNICEF, pour l’année 2000:

• Entre 1990 et 2000, environ deux millions


d’enfants ont été tués de par le monde et quatre à
cinq millions ont été rendus handicapés comme
conséquence de guerres et de conflits armés.
• La guerre et les conflits armés ont laissé un
million d’enfants comme orphelins et environ 12
millions de sans-abris.
Une jeune fille réfugiée avec une ration
alimentaire dans un camps d’accueil à
Karlovac, Croatia. (UN Photo #159244C)
Leçon 5 / Protection des enfants 53

• Environ 300,000 enfants de moins de 18 ans prennent actuellement part à des hostilités
au travers de la planète.
• En 2000, il y avait 23 millions de réfugiés au travers de la planète, dont 50% étaient des
enfants.
• Les femmes et les filles constituent le 80% des victimes civiles des conflits.
• Environ 800 enfants sont tués ou estropiés par les mines antipersonnel chaque mois.
• Le nombre d’enfants réfugiés augmente de 5,00 par jour.
• La plupart des enfants soldats ont 15 et 18 ans, et certains groupes armés n’hésitent pas à
recruter des enfants qui soient aussi jeunes de 8 à 9 ans, garçons comme filles.

Besoins fondamentaux. La guerre viole tous les droits de l’enfant. En situation de


conflit, les droits les plus fondamentaux de l’enfant, comme la nourriture, l’eau, les soins de
santé et les abris souffrent beaucoup. Le plus souvent, les conflits armés conduisent à la rupture
des services sociaux de base, que ce soit de l’éducation ou de la santé.

Réfugiés. Un grand nombre d’enfants ou de personnes deviennent réfugiés ou personnes


déplacées à l’interne alors qu’ils fuient les combats ou la violence, certains devenant même
séparés de leurs parents.

Exploitation sexuelle. Dans l’environnement sans loi créé par les guerres, la rupture des
tabous sociaux et le manqué de mesures de protection sociale ou culturelle existant en temps de
paix, l’exploitation sexuelle des enfants augmente de façon considérable. Les enfants les plus à
risque incluent ceux qui sont proches des combats, comme les enfants soldats, les aides de
camps, ainsi que les filles forcées de nettoyer ou de cuisiner pour les combattants.

Enfants soldats. De jeunes garçons et


jeunes filles sont souvent forcés de devenir des
soldats, ou bien ils rejoignent d’eux-mêmes l’une
des factions au combat puisque cela leur apparaît
comme leur seul moyen de survie Comme enfants
soldats, ils sont souvent exposés aux drogues et ils
participent ou sont souvent témoins de graves
violences et abus des droits humains qui vont les
traumatiser pour le reste de leurs jours. Les filles
sont souvent forcées de travailler comme des
aides de camps et sont traitées comme des
esclaves sexuelles ou « femmes du bush », et
doivent aussi cuisiner, laver et assouvir les désirs Enfants Khmer Rouge au périmètre du
campement français de l’UNTAC. (UN Photo
sexuels de leurs maîtres, dont elles dépendent
#159496, by J. Bleibtreu)
pour leur survie.

Mines et violence. Un nombre très important d’enfants deviennent victimes des mines
parce qu’ils sont très souvent exposés à évoluer dans des zones de mines proches des combats.
Les enfants peuvent aussi être les témoins de souffrances terribles, comme le massacre de leurs
parents ou le viol de femmes adultes ou de filles plus âgées qu’eux. Ils deviennent aussi le plus
souvent victimes de ces mêmes violences.
Leçon 5 / Protection des enfants 54

5.5 L’impact du conflit sur les enfants

Les enfants qui ont été témoins de violence perpétrées contre des proches, les enfants qui
ont été victimes de violence, et les enfants qui ont été eux-mêmes perpétrateurs de violence (et
parfois les trois conditions sont réunies toutes ensemble) finissent particulièrement traumatisés et
trouvent extrêmement difficiles de se réajuster à une vie normale.

Le manque de nourriture et de soins de santé, particulièrement parmi les enfants les plus
âgés, minent le développement physique et mental de ces derniers et sont à l’origine de
problèmes de santé dont ils souffriront plus tard dans leur vie. En sus, les enfants dont les parents
ont été tués pendant la guerre, ou qui ont été séparés de leurs parents durant le conflit finissent
souvent à trouver une solution à leur détresse comme enfants de la rue, ou bien peuvent se voir
traités comme des enfants non accompagnés dans une situation de réfugiés ou encore comme
orphelins dans une institution d’État. Les pays se relevant d’une guerre ne disposent
habituellement pas de système de protection sociale développés, et les enfants qui ne peuvent
arriver à être protégés par les efforts humanitaires internationaux sont la plupart du temps laissés
à eux-mêmes.

Enfants soldats

Un enfant soldat est une personne de moins de 18 ans partie d’une force régulière ou d’un
groupe armé constitué de personnes différentes des simples membres de sa famille. Dès lors, on
ne fait pas simplement référence aux porteurs d’armes, mais ceci inclut aussi les cuisiniers, les
porteurs, les messages ainsi que ceux qui accompagnent ces jours, ceci comprenant les jeunes
filles qui sont recrutées comme concubines ou qui font l’objet de « mariages » forcés.

Le recrutement et l’emploi des enfants soldats est régi par les Protocoles additionnels aux
Conventions de Genève, la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant ainsi
qu’à son nouveau Protocole optionnel, la Convention 182 de 1999 de l’OIT et, en Afrique, par la
Charte africaine de l’OUA sur les Droits et le Bien-être de l’enfant. La Cour pénale
internationale (CPI) fait aussi une référence spéciale aux enfants soldats. Pour plus de détails,
vous êtes invités à http://www.un.org/special-rep/children-armed-conflict/index.html.
Leçon 5 / Protection des enfants 55

5.6 Les NU et la protection des enfants dans les opérations de paix

Prévention. Ce travail est


habituellement dirigé par des
unités spéciales des droits humains
dans le but de conscientiser les
autorités et les factions armées sur
les droits de l’enfant, ainsi que de
mettre sur pied les structures
d’appui et de suivi pour prévenir
l’exploitation des droits de
l’enfant, ou pour enrayer ceux-ci Au Cambodge, en décembre 1992, le Bureau des droits humains
partout où ils ont eu lieu (i.e. dans organise des animations ouvertes pour appuyer la croissance des
le cas des enfants soldats). organisations de droits humains. (UN Photo #186430C)

Assistance humanitaire. Un certain nombre d’agences et d’ONG se concentreront sur les


programmes humanitaires spécifiquement orientés au profit des besoins des enfants pour les
aider dans l’assistance de besoins de base comme l’éducation, la santé et d’autres soins aidant à
leur développement.

Recherche et collectes de données. La recherche a pour finalité de dresser un état des


besoins et des problèmes rencontrés, ceci dans le but de pouvoir concevoir des programmes de
prévention, assistance humanitaire, éducation, défense des droits, dans le but de répondre de la
manière la plus adéquate à la situation rencontrée. Ce type de recherche permettra de dessiner
des programmes qui seront le plus en accord avec les coutumes et traditions locales.

Défense des droits et éducation. En situation de conflit, un travail important sera


entrepris pour expliquer les questions liées à la protection des enfants et pour éduquer et
sensibiliser les autorités locales, les parties au conflit, les politiciens locaux, les soldats de la
paix, et d’autres. Ce travail s’étendra particulièrement à la phase de consolidation de la paix
quand de nouveaux législateurs seront encouragés à adopter ou renforcer les lois visant à
promouvoir les droits des enfants.

Renforcement institutionnel. Des efforts seront entrepris dans le but d’appuyer de


nouvelles institutions de défense des droits, de même pour réhabiliter et renforcer les capacités
d’institutions existantes en mesure d’apporter soins et protection aux enfants.

Contributions personnelles. Les soldats de la paix ressentent souvent le besoin de poser


des gestes concrets pour améliorer le sort des enfants. Il existe de nombreux exemples de travaux
entrepris par les soldats de la paix au profit de groupes d’enfants ou d’enfants seuls. Par contre, il
est important de chercher à ce que tout effort entrepris au profit des enfants soit coordonné au
travers des structures de la mission, ou bien des agences humanitaires des NU ou non
gouvernementales appropriées. Les soldats de la paix ne devraient pas lancer des initiatives
individuelles au profit d’enfants, de projets ou de programmes, sans préalablement consulter
leurs collègues spécialistes ou bien les organisations qui concentrent habituellement leurs efforts
auprès de ces derniers, soit l’UNHCR, Save the Children, IRC ou encore d’autres.
Leçon 5 / Protection des enfants 56

5.7 Que peuvent faire les soldats de la paix?

La latitude que possède un soldat de la paix pour plaider ou mettre en œuvre les Droits de
l’enfant dépend du mandat de l’opération de paix. Les actions pouvant être entreprises peuvent
aller de l’action de faire rapport à des activités de protection, ceci en fonction du mandat de la
Mission comme des Règles d’engagement de celle-ci (ROE).

Faire rapport. Il y aura toujours besoin de faire rapport, même si l’on dispose d’un
mandat de protection des droits humains. Obtenir autant d’informations que possible sur toute
violation des droits humains (prendre des notes, des photos) et rapporter aussi tôt que possible à
ses supérieurs. Les questions essentielles sont : Quoi, Quand, Qui, Où, Comment ?

Protéger. Si le mandat de la Mission de poser des actions particulières pour protéger les
droits humains (par exemple le droit à la vie), ceci doit être rendu très clair au sein des
instructions reçues ainsi que des Règles d’engagement (ROE). Il n’existe pas de ROE spécifiques
pour la protection des droits humains ou de l’enfant en particulier. Les ROE s’appliqueront aux
situations qui peuvent nécessiter l’usage de la force. Les ROE sont propres à la mission,
puisqu’ils dépendent du mandat de la mission et d’autres facteurs particuliers.

On attend des soldats de la paix qu’ils protègent les enfants dans les limites du mandat de
la mission et qu’ils respectent leurs droits à la fois dans l’exercice de leur devoir que comme
individu.

Dans une situation opérationnelle sur le terrain, le soldat de la paix devrait:


• Faire rapport sur toute violation rencontrée, et, si un mandat spécifique autorise son
intervention, suivre ses ROE;
• Défendre et promouvoir la protection des enfants par l’exemple; et
• Fournir une assistance indirecte par la sécurité et tout autre appui d’assistance
humanitaire. Par exemple, il peut appuyer le travail logistique dans le contexte d’une
distribution d’assistance humanitaire, ou bien dans celui d’un processus de
démobilisation d’enfants soldats.

Dans leur comportement individuel, les soldats de la paix devraient toujours conserver à l’esprit:
• Les enfants sont définis par les standards internationaux comme par les procédures
disciplinaires du DOMP comme toute personne dont l’âge est inférieur à 18 ans;
• Les Codes de conduite existent et les procédures et règles de discipline pour les faire
appliquer sont en vigueur et seront mis en œuvre;
• De graves violations du Code de conduite peut non seulement conduire au rapatriement
mais aussi à toute poursuite judiciaire sous le régime du droit national ou international;
• La crédibilité d’une mission entière peut être mise en cause par le comportement de
quelques individus ; et
• Des scandales récents impliquant des soldats de la paix des Nations Unies ont
profondément secoué la communauté internationale. Des enquêtes faites sur
l’exploitation et la violence sexuelle faites sur des femmes et des enfants en Somalie,
Kosovo, Sierra Leone et Mozambique par des soldats de la paix ont miné durablement la
confiance des parties dans les Nations Unies.
Leçon 5 / Protection des enfants 57

RÉSUMÉ DE LA LEÇON

Cette leçon a traité :

• Des droits des enfants;


• De l’impact des conflits violents sur les enfants; et
• De ce que peut faire un soldat de la paix pour protéger les droits de l’enfant dans une
situation de conflit armé.

Pour plus d’informations sur l’historique, les plus récentes résolutions, ou pour approfondir vos
recherches, vous pouvez aller visiter le site du Bureau du Représentant spécial du Secrétaire
général pour les enfants dans les conflits armés à http://www.un.org/special-rep/children-armed-
conflict/index.html .
Leçon 5 / Protection des enfants 58

LEÇON 5
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Selon la Convention relative aux droits de l’enfant, quelle est la définition officielle d’un
enfant?
a. Une personne de moins de 16 ans;
b. Une personne de moins de 18 ans;
c. Une personne de moins de 21 ans;
d. Une personne qui n’est pas mariée.

2. Les droits de l’enfant incluent le droit:


a. A la richesse;
b. A des biens matériels;
c. A la santé;
d. Aucun des points mentionnés plus haut.

3. Lequel des principes suivants n’est PAS un principe directeur de la CDE?


a. Tout le monde devrait agir pour le meilleur intérêt de l’enfant;
b. Les enfants ne devraient être discriminés en aucune circonstance;
c. Les enfants pourraient être entendus dans le contexte de toute procédure judiciaire
les concernant directement;
d. L’enfant devrait participer au sein de conflits armés quand ces derniers se déroulent
chez lui.

4. Selon l’UNICEF, quel jugement est-il le bon?


a. 80% des réfugiés sont des enfants;
b. Les adultes sont plus à même que des enfants d’être victimes de mines
antipersonnel;
c. Ces dix dernières années, environ deux millions d’enfants ont été tués dans le cadre
de conflits armés;
d. Ces dernières années, les enfants ont été mieux à même de se defender eux-mêmes.

5. Une situation de conflit affecte les besoins fondamentaux de l’enfant que sont l’eau, la
santé, l’abri, et l’éducation.
a. Vrai
b. Faux
Leçon 5 / Protection des enfants 59

6. Les enfants les plus à risque d’être exploités sexuellement sont:


a. Les aides de camps;
b. Les enfants soldats;
c. Les filles forcées de cuisiner pour les soldats;
d. Tous les points mentionnés.

7. Le terme “enfant soldat” ne désigne pas seulement les enfants porteurs d’armes, mais aussi:
a. Les messagers;
b. Les cuisiniers;
c. Les filles recrutées comme concubines;
d. Toutes les catégories mentionnées.

8. Lequel des documents ou organisations suivants ne s’occupe PAS d’enfants soldats?


a. Les Protocoles additionnels de 1977 aux Conventions de Genève;
b. La Convention de1989 des NU relative aux droits de l’enfant;
c. Le Fonds monétaire international;
d. La Cour pénale internationale.

9. L’assistance humanitaire, la défense des droits et l’éducation, ainsi que le renforcement


institutionnel et de capacités sont toutes des méthodes utilisées pour appuyer la cause:
a. Des réfugiés;
b. De la protection des enfants;
c. De la violence et des Mines;
d. De la lutte contre les violences sexuelles.

10. Pour défendre les Droits de l’enfant, les soldats de la paix sont encouragés à:
a. Promouvoir la protection des enfants par l’exemple;
b. Faire rapport sur toute violation seulement si la situation nécessite un appui de la
Mission;
c. Assister les enfants seuls sans consulter avec les organisations appropriées;
d. A la fois a. et b.

RÉPONSES :
1b, 2c, 3d, 4c, 5a, 6d, 7d, 8c, 9b, 10a
Leçon 5 / Protection des enfants 60

Cette page est intentionnellement laissée blanche.


LEÇON 6

DROITS HUMAINS ET SOLDATS DE LA PAIX

6.1 Qu’entend-on par Droits humains?


6.2 Le fondement juridique des Droits humains
6.3 Droits humains et pays hôte
6.4 Droit international humanitaire (DIH)
6.5 Exemples de violations des Droits de l’homme
6.6 L'Application des Droits humains dans un environnement de
maintien de la paix
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 62

OBJECTIFS DE LA LEÇON

Une fois complétée cette leçon, l’étudiant sera en mesure de:

• Comprendre les concepts, principes et normes des Droits humains;


• Présenter quelques exemples et caractéristiques de Droits humains;
• Expliquer en quoi le travail d’un soldat de la paix peut affecter le respect des Droits
humains de manière soit positive ou négative;
• Expliquer les règles sur l’emploi de la force et des armes de feu;
• Comprendre comment les droits humains s’appliquent dans le contexte d’une opération
de maintien de la paix des Nations Unies; et
• Expliquer ce que peut faire le soldat de la paix face à des violations des droits humains.

INTRODUCTION

Il y a un lien direct entre les violations des droits humains et un conflit donné. Quand des
violations de droits humains se développent, le conflit est possiblement sur le point d’éclater.
Comme le montre l’histoire récente, les conflits de la post-Guerre Froide ont souvent pris racine
dans le contexte de violations massives des droits humains. De cette façon, traiter de manière
efficace les problèmes de droits humains reste un des éléments fondamentaux de la recherche de
solutions dans le cadre d’un conflit.

Alors que le conflit est en cours, assurer le respect des droits humains par les parties est
un élément important à poser pour développer des relations de confiance entre les parties, et ceci
peut grandement agir pour faciliter une désescalade des hostilités. Une résolution juste des
différends basée sur le respect des droits humains est aussi un élément capital de prévention des
conflits.

Les missions multidimensionnelles de maintien de la paix des Nations Unies incluent


généralement dans leur mandat un chapitre sur le respect des droits humains. De manière
croissante, les règlements de paix incorporent des obligations explicites pour que les États se
conforment aux instruments de droits humains internationaux. Aussi, il est important pour les
soldats de la paix d’être capables d’exécuter leurs tâches tout en étant conscients des questions et
des enjeux liés au respect des droits humains, de bien les comprendre comme de saisir leur
importance dans le contexte de l’exécution de leur mandat.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 63

6.1 Qu’entend-on par Droits humains?

Les Droits humains sont ceux dont dispose toute personne par le simple fait d’être
humain. Ces droits sont universels et sont garantis à chacun, sans considération de race, couleur,
sexe, langue, religion, d’opinion politique, d’origine sociale ou de nationalité, de biens, de
naissance ou de quelque autre statut que ce soit. Alors que le terme de « droits humains » est
relativement moderne, le principe sur lequel il repose est aussi vieux que l’humanité : le fait que
certains droits et libertés soient inhérents à l’existence humaine.

Le respect pour la dignité humaine, qui est au cœur des droits humains, est une valeur
commune à toutes les cultures et religions du monde. Initialement, les droits humains n’étaient
considérés que sous leur angle moral. Cependant, avec la progression de l’histoire, les droits
humains ont été formellement reconnus et ont été protégés par le droit international, les
constitutions nationales et les droits nationaux. C’est en cela qu’ils sont devenus des droits
inaliénables. Tous les soldats de la paix doivent maîtriser une certaine conscience des droits
humains.

Pourquoi les droits humains sont-ils importants ? Les droits humains:


• Protègent les populations de l’état hôte;
• Aident à reconstruire la confiance et à la désescalade des conflits;
• Préviennent de futures conflits; et
• Renforcent la mise en œuvre des opérations de paix.

Caractéristiques des Droits humains

L’on peut caractériser les Droits humains comme suit.

• Universels: Chaque être humain, sans distinction, a droit au respect de ses droits
humains.
• Reconnus internationalement: Les droits humains sont enchâssés dans le droit
international, par le biais de traités et autres documents juridiques.
• Juridiquement reconnus: Ils sont légalement protégés par les constitutions les législations
nationales.
• Protègent les individus et les groupes: Certains droits humains protègent les individus
(comme la liberté de mouvement, le droit de vote, le droit à l’éducation) et d’autres
protègent des groupes comme tels (i.e., les droits des minorités, les droits des peuples
autochtones, etc.).
• Ne peuvent prescrits: Personne ne peut priver quelqu’un de ses droits. Les droits
humains peuvent être violés, comme ils le sont hélas souvent, mais ceci ne peut impliquer
le fait qu’ils soient retirés à quiconque.
• Égaux et indivisibles: Tous les droits humains sont égaux en importance. La mise en
œuvre d’un droit humain est liée à la matérialisation de tous les autres. Par exemple, dans
le but de laisser à chacun le droit d’exprimer librement son opinion politique par un vote,
les citoyens doivent être en mesure de recevoir toute l’information nécessaire pour ce
faire.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 64

• S’imposent aux États et acteurs de l’État: Les États et les acteurs étatiques ont la
responsabilité d’obéir aux instruments internationaux des droits humains. Les violations
peuvent être punies par l’action de poursuites individuelles engagées par des personnes
concernées, tout autant qu’elles peuvent l’être par la sanction infligée à tout État par la
communauté internationale sous la forme d’embargos, de sanction et d’autres mesures.
Les droits humains offrent ainsi une protection aux individus contre les actions des
gouvernements qui enfreignent leur liberté fondamentale et leur dignité humaine.

6.2 Le fondement juridique des Droits humains

Avec la création des Nations Unies en 1945, à la sortie des atrocités de la Seconde Guerre
mondiale, les droits humains sont devenus une question centrale des relations internationales. La
communauté internationale reconnaissait la nécessité de développer des standards minimaux
acceptés par tous quant au traitement des personnes par les gouvernements et se mettaient
d’accord pour la mise en place de mesures pour protéger les droits humains.

La Charte des Nations Unies, un traité international qui s’impose juridiquement à tous les
États Membres, contient des dispositions importantes en matière de droits humains. La Charte
reconnaît la nécessité de « réaliser la coopération internationale (…) en développant et en
encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous » comme
l’un des objectifs de l’organisation (Article 1). La Charte statue que la promotion du respect
universel des droits de l’homme et des libertés fondamentales vaut pour tous, sans distinction de
race, de sexe, de langue ou de religion (Article 55).

En rejoignant les Nations Unies, les États Membres s’engagent à agir, tant conjointement
que séparément, et en coopération avec l’Organisation pour assurer le « respect universel et
effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales » (Article 56). Dans les tâches
dévolues aux Nations Unies, la communauté internationale se fixe pour objectif de définir des
standards dont la vocation est de créer un cadre de référence juridique pour la promotion et la
protection effective des droits humains. Cette action a mené au développement de nombreux
traités, déclaration, directives, et autres instruments qui détaillent et précisent la matière des
droits de l’homme, les obligations des États, et les mécanismes qui doivent être mis en place
pour protéger et superviser leur mise en œuvre.

Les traités, pactes et conventions sont des instruments juridiquement contraignants. Ceci
implique que si un État est partie à un traité, il a l’obligation de prendre toute mesure nécessaire
pour protéger et promouvoir les droits qui y sont proclamés.

Charte universelle des Droits de l’homme

Parmi les différents instruments développés par la communauté internationale, la


Déclaration universelle des Droits de l’Homme, le Pacte international sur les Droits civils et
politiques, et le Pacte international sur les Droits économiques, sociaux et culturels forment ce
qu’il est convenu d’appeler la Charte universelle des Droits de l’homme.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 65

La Déclaration universelle des Droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée Générale des
Nations Unies le 10 décembre 1948, représente le premier instrument international signé entre
nations au profit de la défense et la promotion des droits et libertés de tous les êtres humains (la
Charte des Nations Unies ne fixe pas une définition des Droits de l’homme). Merci de vous
référer à l’Annexe E pour lire le contenu de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.

Les droits et libertés de tous les êtres humains incluent les droits civils et politiques, tels
que le droit à la vie, à la liberté, à l’égalité devant la loi, à un procès juste et équitable, à la liberté
de mouvement, de conscience, de religion, à celui de ne pas être soumis à la torture, à libre
expression de ses opinion, et d’autres encore. Ils incluent aussi les droits économiques, sociaux
et culturels, comme le droit à l’alimentation, à l’habillement, à un abris et aux soins médicaux, à
la sécurité sociale, au travail, à une paye juste pour un travail similaire, au droit de former des
syndicats, à l’éducation, et d’autres encore.

La Déclaration n’est pas en soi un instrument qui lie juridiquement les parties (à la
différence de la Charte des Nations Unies et des autres traités internationaux). Mais elle dispose
d’une immense autorité morale et politique en enchâssant des concepts légaux, moraux et
philosophiques reconnus universels par tous les peuples. Par contre, certaines de ses dispositions
(comme le droit à la vie, l’interdiction de la torture, et d’autres) sont considérés comme faisant
partie du droit international coutumier et sont donc juridiquement contraignants pour tous les
États.

Les deux Pactes internationaux sont des traités. Ils définissent donc des obligations
légales pour les États parties. La plupart des États Membres des Nations Unies ont ratifié les
deux Pactes, s’engageant ainsi à prendre action pour s’assurer que les droits garantis par ces
traités sont effectivement mis en œuvre et que puissent en jouir les populations placées sous leur
juridiction.

Il existe aussi un grand nombre de traités régionaux sur les droits humains qui ont été
développés dans un contexte régional particulier, et qui sont ouverts à ratification seulement au
profit des États de la dite région. On rencontre ainsi des traités sur les droits humains en Afrique,
Europe et aussi dans les Amériques.

Autres traités de Droits de l’Homme (http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf)

En complément à la Charte universelle des droits de l’homme, un certain nombre de


traités ont aussi été développés dans le cadre des Nations Unies pour définir un certain nombre
de droits spécifiques. Ces derniers incluent :
• La Convention internationale sur l’élimination de toute forme de discrimination raciale
(1966)
• La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes (1979)
• La Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou
dégradants (1984)
• La Convention relative aux droits de l’enfant (1989) ; et
• La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants
et des membres de leur famille (1990).
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 66

6.3 Droits humains et pays hôte

L’État hôte d’une opération de paix est tenu de protéger et de promouvoir les droits
humains les plus élémentaires dans le respect du droit international général. Il est souvent partie
à un ou plusieurs traités internationaux sur les droits humains et a, de fait, souscrit à l’obligation
de protéger et promouvoir les droits contenus dans ces traités.

Les accords de paix incorporent de plus en plus des obligations pour les parties de
souscrire aux traités et standards internationaux en matière de droits humains. A titre d’exemple,
les Accords de Dayton, lesquels mettent un terme au conflit en Bosnie-Herzégovine en 1995,
imposent l’obligation aux parties de garantir les droits de l’homme et de se plier à une liste
élargie de traités de droits de l’homme, à la fois de nature régionale ou internationale (Article 6
sur les Droits de l’homme, Article 1). De cette façon, les droits de l’homme sont partie intégrante
du cadre juridique au sein duquel les soldats de la paix opèrent.

Quelques exemples de droits humains

Les Droits humains touchent à tous les aspects de l’existence. Les exemples qui suivent
sont constitués de droits auxquels nul ne peut déroger. Ils doivent être respectés en toutes
circonstances et ne peuvent souffrir d’exception.

Le droit à la vie: personne


de devrait être arbitrairement
privé de vie. Aucune personne,
aucune institution ne peut
prendre la vie d’un individu,
même en cas de situation
exceptionnelle, sans que cette
hypothèse soit sanctionnée par
un processus juridique.

Protection contre la
torture, et autres traitements
cruels, inhumains ou dégradants:
Cette interdiction couvre non
seulement la torture mais aussi A Savannakhet, en République démocratique du Laos, une femme
toute forme de traitement de couvre la face de sa fille pour protéger son identité. Sa fille a été
forme moins extrême. vendue alors qu’elle avait 16 ans et a passé sept années comme
domestique chez un riche homme d’affaires à Bangkok, où elle a été
L’interdiction est absolue. La battue et torturée. (©Photo UNICEF, Jim Holmes)
torture est illégale en toute
circonstance, incluant en situation de conflit ou bien dans le cadre du combat contre le
terrorisme. La torture exécutée en réponse aux ordres d’officiers supérieurs est aussi illégale et
ne protège en rien contre toute forme de poursuite.

Le droit de ne pas être maintenu en esclavage: Cette interdiction couvre aussi les formes
modernes de l’esclavage, comme le trafic d’êtres humains.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 67

Liberté de pensée, de conscience et de religion: Personne ne peut être forcée de changer


de religion ou de se voir refuser le droit de pratiquer la religion de son choix.

Procès équitable: Toute personne a droit à un procès juste et équitable de la part d’un
tribunal compétent, indépendant et impartial établi par la loi dans le cadre de toute poursuite
criminelle porté à son endroit ou bien dans le cadre de l’exercice de ses droits et obligations dans
le cadre d’une poursuite judiciaire.

Droit à la liberté: La privation de liberté individuelle est une mesure extrême et ne peut
être justifiée seulement si la démarche est légale et nécessaire, et réalisée dans le cadre de
standards internationalement reconnus. Les arrestations et détentions arbitraires sont interdits.

Liberté de mouvement: La liberté de mouvement pour la poursuite de ses objectifs


personnels est l’un des droits fondamentaux de la personne. Dans certains cas, ce droit peut être
limité par l’État, mais seulement sous le respect de strictes conditions. Les restrictions doivent
être écrites dans la loi, et ont pour objectif de protéger la sécurité nationale, l’ordre public, la
santé publique ou morale, ou les droits et les libertés des autres. L’on peut expliquer ceci en se
référant aux points de contrôle et aux barrages routiers. Les militaires ou la police installent
souvent des points de contrôle et des barrages routiers qui peuvent s’assimiler à des restrictions
de mouvement illégales si les conditions prévalant à leur déploiement n’ont pas été remplies.

Droit à la vie privée: Les militaires et les fonctionnaires chargés de faire appliquer la loi
doivent porter une attention particulière à ce droit dans le cadre de leurs mandat de sécurité, à
l’instar des fouilles aux points de contrôle ou dans le cadre d’opérations de renseignement.

Droit à un abri décent: C’est le droit de chaque individu de vivre quelque part en paix,
sécurité et dignité. Ceci inclut la protection contre des évictions forcées, l’expropriation ou
l’expulsion de personnes, de familles ou de communautés entières de leurs foyers, terres ou
territoires sans leur volonté.

Liberté d’expression: Ce droit confère à toute personne le droit de chercher, recevoir et


partager toute information de quelque nature que ce soit. Les seules restrictions imposables sont
celles de la loi et sont jugées nécessaires pour protéger les droits et la réputation des autres, ou
bien pour protéger la sécurité nationale, l’ordre public ou la santé des populations.

Droit à l’éducation : Ceci inclut le droit de chacun sans discrimination aucune d’avoir
accès et de profiter d’une éducation appropriée, culturellement adaptée et de bonne qualité. Les
filles, les personnes pauvres et les enfants de communautés marginalisées sont particulièrement
vulnérables à l’exclusion.

Le Droit de rassemblement et d’association: Certaines restrictions peuvent s’imposer dans


le but de protéger la sécurité ou la vie des individus. Ces restrictions peuvent par exemple,
prendre la forme de mesures administratives limitant la date, le temps ou les modalités
administratives liées à une manifestation. Par contre, l’ensemble des conditions énumérées plus
haut doivent être respectées.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 68

Limitations

Sous certaines conditions spécifiques établies dans les traits internationaux des droits de
l’homme, les États peuvent imposer certaines limitations à l’exercice des droits humains. Ces
limitations sur les droits doivent être l’exception, et non pas la règle.

Quand certains droits se voient restreints, les limitations autorisées sont spécifiées dans le
texte même des traités. En général, ces limitations sont seulement seules qui sont déterminées par
la loi et, dans le cadre de toute société démocratique, sont nécessaires pour assurer le respect des
droits et libertés des autres, ou bien pour protéger l’ordre, la santé, la sécurité ou la morale
publique. Les effets de ces limitations ne peuvent pas être disproportionnés par rapport à leurs
objectifs. Les limitations en dehors de ces conditions sont illégales.

Il est important d’expliquer que la décision de juger quand et comment ces droits peuvent
être limités n’est pas du ressort de l’officier de police, du fonctionnaire public ou bien de tout
élément militaire. Les situations et procédures pour déterminer les limitations à ces libertés
doivent être écrites dans la loi nationale, et elles doivent aussi respecter les conditions du droit
international. Il est aussi important de se souvenir les droits imprescriptibles ne peuvent jamais
être limités ou suspendus.

Dérogations

Les dérogations, ou la suspension provisoire, de certains droits humains sont autorisés


seulement dans le cadre de situations exceptionnelles qui menacent la vie de la nation. L’urgence
doit être officiellement déclarée et être rapportée à la population. Les dérogations sont autorisées
seulement de par la gravité de la situation et ne doivent engendrer aucune discrimination sur la
base de la race, de la couleur, du sexe, de la langue, de la religion ou de l’origine sociale. Les
Nations Unies doivent être informées des dérogations mises en œuvre par un État. Les
dérogations ne doivent pas dépasser la durée nécessaire à leur justification. Toute dérogation de
droits qui ne respecte pas les conditions citées plus haut est illégale.

Les droits imprescriptibles ne peuvent jamais être suspendus et doivent continuer à


s’appliquer même en situation d’urgence. Ces droits sont le droit à la vie, le droit d’être protégé
contre la torture et tout traitement et autres peines cruels, inhumains et dégradants, le droit de ne
pas être conduit en esclavage et la liberté de pensée, de conscience et de religion. En cas
d’urgence publique, comme dans le cas d’une situation de conflit, certains droits peuvent se voir
temporairement suspendus.

6.4 Droit international humanitaire (DIH)

Un autre corps de droit international applicable aux soldats de la paix est le Droit
international humanitaire (DIH). Le DIH s’applique en situation de conflit armé, qu’il soit
interne ou international. Ceci inclut : des règles pour la protection des victimes de conflit et des
non combattants (comme les blessés, les malades, les naufragés, les prisonniers et les civils), les
Conventions de Genève de 1949 et les deux Protocoles de 1977, des règles régissant les moyens
et méthodes de combat, connues sous le nom du Droit de la Haye.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 69

L’on peut soutenir l’idée que le Droit international humanitaire a pour objectif de
protéger et préserver les droits fondamentaux des civils, victimes et non combattants dans un
contexte de conflit armé.

Il est important de souligner que même en temps de conflit, les droits humains continuent
de s’appliquer. Par contre, en considérant la possibilité qu’une situation conflictuelle puisse être
qualifiée d’« urgence publique », il est possible et plus que probable que les États introduisent
certaines restrictions et dérogations à certains droits. Dans ces circonstances, la plus grande
protection offerte aux individus est celle couverte par le Droit international humanitaire. Le Droit
international humanitaire n’autorise aucune dérogation.

Les soldats de la paix des Nations Unies doivent s’assurer que le Droit international
humanitaire est observé dans toute sa rigueur s’ils se trouvent en situation de devoir utiliser la
force. Le Secrétaire général des Nations Unies a émis une Circulaire en 1999 concluant que les
forces des Nations Unies doivent appliquer les règles du Droit international humanitaire dans la
conduite de leurs opérations. Les règles d’engagement (ROE) d’une force de maintien de la paix
incorporent les règles fondamentales du droit international humanitaire. Dans l’hypothèse d’un
conflit, elles doivent être rapportées et enregistrées. Les droits des prisonniers, civils, enfants et
autres non combattants doivent être protégés.

Il existe quelques règles générales qui sont communes aux quatre Conventions de Genève
et aux deux Protocoles additionnels. Elles sont les suivantes :

• Le droit international humanitaire s’applique à toute situation de conflit armé;


• Les principes d’humanité doivent être protégés en toutes circonstances;
• Les non combattants, les prisonniers, les civils et ceux qui sont blessés, malades,
naufragés doivent être respectés et protégés;
• Les personnes souffrant des conséquences d’un conflit doivent être aidées et assistées sans
discrimination ;
• Les actes suivants sont prohibés en toute circonstance :
− Meurtre;
− Torture;
− Punitions corporelles;
− Mutilations;
− Outrages à la dignité personnelle;
− Prise d’otage;
− Punition collective;
− Exécutions sans procès régulier; et
− Traitement cruel et dégradant.
• Représailles à l’encontre de blessés, malades et naufragés, du personnel et services
médicaux, des prisonniers de guerre, de civils, d’objets d’art et de culture, de
l’environnement naturel et d’ouvrages disposant d’éléments dangereux ; et
• Les personnes protégées doivent à tout moment pouvoir avoir accès à une puissance
protectrice (un État neutre protégeant leurs intérêts) ou au CICR (Comité international de
la Croix Rouge) ou auprès de toute autre organisation humanitaire impartiale.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 70

6.5 Exemples de violations des Droits de l’homme

Quelques unes des violations des droits humains que l’on rencontre fréquemment dans le
cadre d’une situation de conflit ou de post-conflit et dont doivent être conscients les soldats de la
paix incluent:

Exécutions sommaires: Les exécutions sommaires sont une violation grave du droit à la
vie, ceci impliquant des meurtres commis par des agents de l’État ou conduits avec leur
complicité ou leur approbation. Ceci inclut des situations où la mort est donnée suite à un usage
excessif de la force militaire, de police ou des forces de sécurité.

Torture: La torture se définit comme une souffrance ou douleur excessive, physique ou


mentale, infligée par, ou à l’instigation ou avec le consentement ou la participation d’un officiel
public ou d’une personne agissant à titre officiel, pour des raisons comme : obtenir d’une
personne ou d’une tierce personne de l’information ou une confession ; punir cette personne pour
un acte qu’elle aurait – ou une tierce personne – commis ou est suspectée d’avoir commis ;
intimider ou contraindre quelqu’un ou une tierce personne ; ou pour toute autre raison basée sur
une discrimination de quelque ordre que ce soit. Quelque soit le motif ou la raison, la torture est
prohibée en toute circonstance.

Détention ou arrestation arbitraire:


Ceci implique la privation de liberté de la
part d’une autorité officielle, comme un
membre de la police ou une autorité
militaire, ou de la part de toute personne
agissant en position d’autorité, ou par son
consentement ou accord, sans une raison
légale valide, en confinant cette personne
dans une prison ou dans un centre de
détention.

Discrimination: Cette dernière peut


reposer sur la race, le sexe, l’origine
nationale, l’opinion politique, la couleur, la
religion, la langue, la naissance ou toute
autre raison.

La violence faite aux femmes: Celle- Une femme handicapée travaillant dans l’atelier de
ci inclut toute forme de violence physique, menuiserie d’une école au Myanmar. Les personnes
handicapées souffrent de discrimination (Photo UN
sexuelle ou psychologiqu--e, que ce soit au #146044C)
sein d’une communauté, de la famille
(violence domestique) ou encore par le fait de l’action d’autorités officielles.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 71

Génocide: Actes perpétrés avec l’intention de détruire, en partie ou en totalité, un groupe


national, ethnique, racial ou religieux, ce qui inclut :
• Le meurtre des membres du groupe;
• Tout dommage mental ou physique opéré à l’encontre du groupe;
• L’exposition délibérée à des conditions de vie pouvant mener à la destruction physique
en partie ou en totalité du groupe cible;
• Toutes mesures visant à prévenir les naissances au sein d’un groupe particulier; et
• Le transfert forcé d’enfants d’un groupe vers un autre.

Crimes de guerre: Les crimes de guerre sont des violations graves des Conventions de
Genève. Ce sont des actes posés contre des personnes et des biens protégés par les Conventions,
ce qui inclut le meurtre délibéré, la torture ou tout autre traitement inhumain, la détention
illégale, la prise d’otage, la destruction ou séquestration illégale et arbitraire de biens, et autres.

Crimes contre l’humanité : Ils constituent des violations graves des droits de l’homme. Ils
incluent les actes suivants quand ils sont commis comme partie d’une attaque systématique et
importante contre toute population civile et ce de façon consciente et connue. Ces actes sont
prohibés de manière totale et absolue en droit international :
• Le meurtre;
• L’extermination;
• L’esclavage;
• La torture;
• La déportation ou le transfert forcé de population;
• L’emprisonnement ou toute autre forme sévère de liberté physique;
• Le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée ou la stérilisation, ou la grossesse
forcée;
• Les disparitions forcées; et
• L’apartheid.

La déportation et le transfert forcé de populations: Ceci implique des situations où les


habitants sont forcés de quitter leur domicile et déportés vers un autre territoire pour quelque
raison que ce soit. C’est un phénomène que l’on observe souvent en situation de conflit.

Le viol et l’exploitation sexuelle: De récents conflits ont vu le développement du viol


comme arme de guerre ou comme forme de représailles, spécialement dans le contexte de
conflits ethnique, avec pour intention l’intimidation et l’humiliation et la dégradation de la partie
ethnique contre laquelle on s’oppose. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie a
statué que le viol à l’instigation de toute autorité publique, en situation de conflit armé, est
assimilable à la torture.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 72

6.6 L’application des Droits humains dans un environnement de maintien de la


paix

Dans le contexte d’une opération de maintien de la paix, les personnels militaires, de


police et civils de différents pays se trouvent à coopérer et travailler ensemble pour remplir leur
mandat. Ils disposent tous de différentes origines culturelles, juridiques et nationales. Les
standards des droits humains, développés par les Nations Unies, et disposant d’un caractère
universel, fournissent une base commune de travail pour toutes les personnes au service d’une
opération de paix.

Le maintien de la paix doit être conduit dans le respect de l’esprit, des principes et des
normes des conventions internationales des droits humains et des autres instruments
internationaux dictant la conduite des personnels militaires, policiers et civils. Il peut être utile à
cet égard de se référer au Code de conduite des soldats de la paix.

Les personnels des Nations Unies et le gouvernement hôte doivent respecter les principes
et normes des droits humains. Tel que mentionné précédemment, de par la Charte, les Nations
Unies sont engagées à promouvoir le respect et la mise en œuvre universelle des droits humains
sans discrimination aucune. Toutes les parties ont comme obligation de prévenir toute violation
ou acte allant à l’encontre du respect des droits de l’homme, de protéger les droits des personnes
sous leur juridiction et de promouvoir leur respect.

Qui œuvre au service des droits de l’homme au sein d’une opération de paix?

Les opérations de maintien de la paix multidimensionnelle incorporent la protection des


droits humains dans le cadre de leur mandat comme de leur structure. Comme les violations des
droits humains sont à l’origine de plusieurs conflits contemporains, mettre en avant la protection
des droits humains est une condition essentielle à la recherche de solutions comme au succès des
opérations de paix. La plupart des opérations de paix intègrent une unité de défense des droits
humains. Les composantes des droits humains ont joué un rôle de premier plan dans la mise en
œuvre du mandat de la mission sur la question des droits humains. Leur travail peut inclure :

• Suivi et enquête sur les violations des droits de l’homme;


• Faire rapport sur les violations des droits humains;
• Assister le gouvernement hôte dans le développement de lois qui soient en conformité
avec les instruments internationaux des droits humains, créer des institutions capables de
protéger et promouvoir les droits humains, et enfin former les autorités et composantes
officielles du gouvernement, militaires et de police;
• Travailler avec les organisations non gouvernementales locales pour renforcer leurs
capacités à analyser, faire rapport et développer des programmes pour la promotion des
droits humains; et
• Développer des réponses aux problèmes que connaissent certains groupes particuliers
comme les femmes, les personnes déplacées à l’interne, et les enfants.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 73

Les soldats de la paix peuvent aussi jouer un rôle important dans la défense des droits
humains. Ils généralement bien plus nombreux au sein d’une mission que les officiers des droits
de l’homme. A titre d’exemple, au Sierra Leone, il y avait 23 officiers des droits de l’homme,
250 MILOBS et 17,500 personnels militaires. Les MILOBS et les soldats de la paix sont aussi
déployés sur toute l’étendue du territoire, et ils sont en contact constant avec les militaires et
autres forces armées présentes sur le territoire du pays hôte. Les POLCIV ont aussi un rôle
important à jouer dans la protection des droits humains, de par leurs fonctions de suivi,
surveillance et assistance au respect de l’ordre et de l’état de droit. Il est donc essentiel que les
soldats de la paix soient conscients des principes fondamentaux touchant les droits de l’homme,
ainsi que du rôle qu’ils peuvent avoir pour assister les composantes des droits humains au sein de
la mission.

Le rôle des soldats de la paix pour la mise en œuvre du respect des droits de l’homme

Les soldats de la paix peuvent contribuer de multiples façons à aider à accomplir le


mandat des droits humains au sein d’une mission.

• Ils ont l’avantage d’être bien plus nombreux que d’autres composantes et d’être déployés
sur la plus grande partie du territoire de la mission. Ils sont ainsi en position d’observer et
de suivre les actions des forces armées mais aussi de la population civile.
• Ils sont en mesure de ramasser d’importantes informations sur la situation des droits
humains comme de suivre et superviser les violations ou risques de violations des droits
humains. Ils doivent soumettre l’information disponible aux autres composantes de la
mission pour qu’elle soit analysée et que toute action nécessaire puisse être prise.
• Leur présence physique peut être un facteur important de dissuasion face à d’éventuelles
violations des droits de l’homme.
• De par leur conduite et leur comportement, elles peuvent présenter aux forces armées
locales un exemple positif de militaires respectueux de l’état de droit et des droits
humains de la population qu’ils ont le mandat de protéger.
• En initiant toute action ayant pour objectif de renforcer l’application des droits humains
ou de prévenir toute violation de ces derniers, tout autant que par leur propre conduite, les
MILOBS et soldats de la paix contribueront à construire la crédibilité d’une opération de
paix aux yeux de la population et de la communauté internationale. A contrario, les
rapports faisant état de violations des droits humains de la par de soldats de la paix ont
sérieusement contribué à miner la crédibilité des Nations Unies.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 74

Une équipe des droits de l’homme des Nations unies de Bujumbura et de


Ngozi font un suivi sur la situation des populations Batwas en province de
Kirundo. Les Batwas représentent environ 1% de la population du pays.
(Photo ONUB, Martine Perret, March 2005)

Si l’on observe des violations des droits de l’homme

Si les soldats de la paix sont témoins de violations de droits humains, ils devraient:

• Au minimum prendre note des faits et préparer un rapport sur la base des procédures
développées au sein de la mission;
• Si la situation et le mandat l’autorisent, décider du type d’intervention le plus approprié
en coopération avec les autorités concernées pour mettre un terme aux exactions
observées. Il est important de coordonner toute action avec la composante des droits de
l’homme de la mission. Le travail sur les droits humains est très complexe, et l’attention
la plus sérieuse doit être portée au fait de ne pas poser de geste ou d’interventions qui
pourraient, à défaut d’aider, empirer la condition des victimes de violations.
• Rapporter dans les meilleurs délais l’information au sein de la structure militaire ainsi
qu’à la composante des droits de l’homme de la mission; et
• Continuer à suivre la situation, par le biais de patrouilles et l’observation des faits et du
théâtre d’opération.

Les études de cas à la fin de cette leçon servent d’exemples pour illustrer l’importance à ce que
le personnel militaire soit très attentif aux éventuelles violations des droits de l’homme et puisse
transmettre rapidement l’information pertinente aux officiers des droits de l’homme.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 75

Tâches habituelles exercées par le personnel militaire pouvant affecter la situation des
droits de l’homme

Dans l’exercice de leurs tâches régulières de maintien de la paix, les soldats de la paix
doivent porter une attention particulière de ne pas affecter de manière négative les droits de la
population du pays hôte.

Points de contrôle: Les points de contrôle sont conçus avec l’objectif de prévenir l’entrée
d’éléments hostiles ainsi que pour renforcer le contrôle sur les infiltrations possibles d’explosifs,
d’armes et de munitions. Par contre, ils peuvent affecter le droit fondamental des populations à la
liberté de mouvement. Il est important que le personnel en charge d’un point de contrôle
maintiennent un comportement professionnel exemplaire afin que le public se sente à l’aise et ne
développe pas de sentiments d’hostilité ou de mépris à l’égard des soldats de la paix.

Fouilles: Dans le cadre de fouilles individuelles ou de véhicules, les personnels militaires


doivent s’assurer que cette dernière est conduite de manière professionnelle, sans harasser
quiconque et d’une manière qui ne soit pas intrusive ou qu’elle affecte la dignité de la personne
fouillée. Le respect pour la culture et les traditions locales est essentiel dans ce genre de
situation.

Patrouilles: Les patrouilles sont une des tâches les plus utiles pour montrer la présence
des soldats de paix et dissuader quiconque de commettre des violations des droits humains. Les
patrouilleurs militaires doivent être aux aguets et agir en interaction avec la population locale,
laquelle demeure une source d’informations de première main dans un contexte de mission de
paix.

Contrôle de foule: Dans le cadre de situation de contrôle de foule, le comportement des


soldats de la paix doit se conformer strictement aux droits garantissant le droit de réunion,
d’expression et de sécurité et protection de la vie et des personnes, ainsi que par les règles
régissant l’emploi de la force de la part des officiels chargé de l’application de la loi.

Emploi de la Force

L’emploi de la force par les soldats de la paix est un sujet très important, lequel concerne
à la fois les personnels militaires comme ceux de police civile. L’emploi de la force peut affecter
les droits humains, incluant les droits à la vie et la sécurité, ainsi que la prohibition de la torture
comme de tout traitement cruel, inhumain ou dégradant.

Les normes et règles internationales en matière de droits humains régissent dans le détail
l’emploi de la force ainsi que des armes à feu. Les soldats de la paix doivent adhérer de manière
stricte à ces règles quand ils sont en situation d’emploi possible de la force, comme cela peut être
le cas en situation d’arrestations ou de contrôle de foule.

Les principes de proportionnalité et de nécessité sont primordiaux dans la mise en œuvre


de l’emploi de la force. En première option, on cherchera à résoudre toute situation par l’emploi
de moyens non violents. La force peut être utilisée quand elle est strictement nécessaire, tout
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 76

autant qu’elle reste proportionnelle à la lecture de la menace comme à l’atteinte des objectifs
visés. En employant la force, les soldats de la paix doivent savoir contrôler celle-ci comme
minimiser les dommages et blessures éventuels causés aux personnes comme aux biens. Une
assistance médicale immédiate doit être fournie à toute personne blessée. Les ROE prescrivent
dans le détail tous les aspects à prendre en considération dans ce genre de situation. Souvenez-
vous de toujours vous référer aux ROE en vigueur.

Armes à feu

L’usage des armes à feu implique un degré très élevé d’usage de la force. De la sorte, les
conditions régissant leur emploi sont aussi plus strictes. L’emploi d’armes à feu est autorisé
seulement dans des circonstances extrêmes, quand des mesures de caractère moins robuste sont
insuffisantes et que tous les autres moyens ont échoué. En plus, leur usage est généralement
conçu en cas de légitime défense ou au service de la défense d’autres personnes contre une
menace imminente de mort ou de blessure grave.

L’emploi intentionnel d’une force létale ainsi que d’armes à feu sera autorisé seulement
quand il n’existe aucun autre moyen de protéger la vie humaine.

L’étude de cas à la fin de cette leçon portant sur l’emploi de la force et d’armes à feu
donnera aux étudiants la possibilité de mettre en valeur les normes et principes de droits humains
régissant ce type de situation.

Souvenez-vous : La tâche des MILOBS et des soldats de la paix est d’être visiblement présents
sur le terrain. Leur attitude et leur détermination doit en priorité servir à dissuader quiconque
d’engager des violations des droits de l’homme.

RÉSUMÉ DE LA LEÇON

• Les soldats de la paix doivent être familiers avec les concepts, principes et normes
fondamentales des droits humains.
• Une bonne connaissance des droits humains est nécessaire pour les soldats de la paix,
dans le but de pouvoir assurer leurs fonctions de manière efficace, de manière
individuelle comme en coopération avec les autres composantes de la mission.
• Les soldats de la paix doivent respecter les droits humains en toute circonstance.
• Le respect des droits humains et le fait de contribuer, par son action et les gestes que l’on
pose, à la protection des droits des populations sont essentiels pour maintenir la
crédibilité et la légitimité d’une opération de paix des Nations Unies.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 77

Étude de cas Numéro 1– “Protection des droits humains et soldats de la paix ”

(Extrait du : Manuel (provisoire) du maintien de la paix multidimensionnel des Nations Unies)

Les Observateurs militaires des Nations Unies dans le pays hôte d’une mission de paix
sont au nombre de 130. Ils disposent de véhicules pouvant résister aux mines et de plusieurs
hélicoptères. Ils se sont rendus dans tous les coins du pays alors que les deux officiers des droits
de l’homme de la mission se sont vus imposés de sévères restrictions dans le cadre de leurs
possibilités de voyage. Les Observateurs militaires sont supposés faire rapport sur la situation
des droits humains dans leur rapport journalier, mais la plupart du temps font état de « rien à
signaler ». Par contre, alors qu’un observateur des droits humains se renseignait sur la situation
des écoles dans une zone particulière, l’Observateur militaire répondit que les parents étaient
furieux du fait que les enfants aient été forcés d’étudier leurs cours et leurs leçons dans une
langue que leur langue nationale.

Cette problématique est une question fondamentale de respect des droits humains que les
Observateurs militaires, ayant réalisé que ceci constituait un problème sérieux, décidèrent de
partager avec l’officier des droits de l’homme, lequel prit immédiatement action pour rectifier le
problème. Ceci amena immédiatement une baisse de la tension dans la zone concernée, ce qui
eut un effet bénéfique sur la situation sécuritaire dans la région. Cet exemple illustre
parfaitement le lien étroit qui subsiste entre la situation des droits de l’homme et la situation de
sécurité publique dans un environnement donné.

Étude de cas Numéro 2– “Usage de la force et d’armes à feu”

(Extrait de : Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme, Matériel de
formation sur les droits humains au profit des soldats de la paix)

Cet exercice a pour objectif de faciliter l’application de quelques uns des normes et principes
appris dans le cadre de la leçon dans le cadre d’un scénario hypothétique d’opération de paix. Il
met l’accent sur l’emploi de la force et d’armes à feu par des soldats de la paix dans une
situation où ils interagissent avec des populations locales. La référence peut se retrouver dans
United Nations Basic Principles on the Use of Force and Firearms by Law Enforcement
Officials, qui se trouve dans United Nations, Human Rights: A Compilation of International
Human Rights Instruments (ST/HR/1/Rev.5, 1994), ou sur internet à http://www.unhchr.ch .

Scénario

1. Un homme, depuis longtemps sans emploi et à cours d’argent, a forcé un dépôt des Nations
Unies et volé un ordinateur portable ainsi qu’un équipement de radio. Les articles volés dans
une main, et un grand couteau dans l’autre, il se précipite à l’extérieur du dépôt alors que
sonne l’alarme et menace tous ceux qui pourraient être tentés de s’interposer à son passage.
En passant au travers de la foule, il voit soudain deux soldats de la paix qui se rendent vers le
lieu d’où sonne l’alarme. Il se retourne et cours vers un terrain ouvert, lâchant son couteau
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 78

tout en tenant fermement le butin de son larcin. Conscient que l’ordinateur contient des
dossiers sensibles sur la sécurité, l’un des soldats de la paix lève son arme et tire sur le
voleur, l’atteignant dans le dos et le tuant sur le coup. Alors que se propagent les rumeurs de
l’incident, une foule en colère commence à se rassembler autour de la base des Nations
Unies.

2. Quelques 200 personnes commencent à protester violemment en face des bâtiments des
Nations Unies. La foule est composée d’hommes, de femmes ainsi que d’enfants. Une
quinzaine de soldats de la paix sont en formation, face aux protestants, leurs dos accolés à la
clôture qui entoure la base des Nations Unies.

3. Un jeune manifestant assez costaud ramasse alors une bouteille et la lance contre les soldats
de la paix. Trois soldats de la paix rompent le rang pour courir après le manifestant et le
l’attrapent contre la clôture. Le manifestant résiste, les ruant de coups de pieds et de poing.
En faisant usage de la crosse de leurs armes, les soldats de la paix mettent le jeune homme à
terre et le menottent. Le manifestant, face à terre et menotté sur le trottoir, se tortille, refusant
de rester immobile. Les soldats de la paix répondent en lui assénant de nouveaux coups, et le
frappent de nouveaux avec la crosse de leur fusil. Ils lui portent une vingtaine de coups sur le
corps et à la tête, continuant même alors que ce dernier gît au sol sans bouger. Le
commandant de l’unité ordonne alors de porter l’homme au sein d’un véhicule NU. Ils font
de même, laissant ce dernier dans un véhicule fermé, et s’en retournent par après.

4. A point, la foule, témoin de l’incident, est devenue violente. D’importants renforts arrivent et
entourent complètement les manifestants. Des cailloux et des bouteilles commencent à voler
en direction des soldats de la paix, lesquels dirigent leurs armes vers les protestants. Certains
des manifestants se couchent au sol, en prenant leurs enfants ou leurs amis et en criant dans
un état de panique générale. D’autres se ruent vers les gardiens de la paix. Comme les
violences augmentant, les soldats de la paix ouvrent le feu et plusieurs manifestants tombent
alors, touchés par les projectiles des fusils de la troupe des Nations Unies.

Questions

1. En vous référant aux standards internationaux sur l’emploi de la force et des armes à feu,
déterminez ce qui n’a pas fonctionné quant à:
a. L’usage d’armes à feu à l’encontre du voleur dans la première étude de cas;
b. Le déploiement, la formation et l’équipement du groupe de la quinzaine de
soldats de la paix dans le second paragraphe;
c. L’emploi de la force à l’encontre du manifestant dans le troisième paragraphe;
d. Le déploiement et la formation des renforts dans le quatrième paragraphe.

2. Que faudrait-il faire immédiatement après la période de l’incident pour s’assurer que
toutes les personnes impliquées se voient réintégrées dans leurs droits si ces derniers ont
été violés ; pour s’assurer que les dommages à long terme à l’égard de la mission soient
minimisés ; pour améliorer les procédures de renforcement de la sécurité et le respect
des droits humains ; et pour restaurer la confiance de la communauté locale ?
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 79

Conseils pour l’étude des réponses

Question 1:

a. L’emploi de la force par les soldats de la paix n’était pas nécessaire ; les soldats de la
paix ont manqué de mettre en application des moyens non violents avant de recourir à
l’usage de la force et des armes à feu ; la force mise en œuvre par les soldats de la paix
n’était pas proportionnelle à la gravité du vol ; les soldats de la paix ont manqué à leur
obligation de retenue dans l’usage de la force et dans celui de minimiser les coups et
blessures ; l’usage de la force n’était pas justifié, alors que le voleur ne présentait aucune
menace à la vie des soldats de la paix ou de toute autre personne ; aucun avertissement
n’a été donné par les soldats de la paix avant que les armes à feu ne soient utilisées.

b. Les 15 soldats de la paix étaient équipés et positionnés comme pour augmenter, plutôt
que réduire, le risque d’escalade de la violence et du recours à la force. Leur déploiement,
le dos à la clôture de protection, n’offrait aux soldats de la paix aucune possibilité de
pouvoir s’échapper comme de se protéger et leur attitude était une provocation pour la
foule. Leur équipement était inadéquat pour leur permettre d’utiliser d’autres moyens que
le recours à la force tout comme pour pouvoir répondre de manière qui soit proportionnée
à la menace.

Les règles internationales parlent d’une réponse graduée, ce qui implique en amont un
entraînement et un équipement adéquats. Un déploiement derrière la clôture de
protection, par exemple, aurait amélioré la sécurité des soldats de la paix, et aurait sans
doute moins nécessité d’avoir à utiliser la force pour gérer ce type de scénario.

Une autre façon de gérer la situation eut été de solliciter l’intervention des autorités
locales, lesquelles demeurent responsables pour le maintien de la loi et de l’ordre (hormis
les cas moins fréquents où des missions des Nations Unies peuvent se voir d’un mandat
d’autorité exécutive). Ceci aurait du être fait en coopération étroite avec les CIVPOL. En
général, ces derniers eurent dû être invités à gérer cette situation, car les soldats de la paix
sont en général moins bien équipés et entraînés pour gérer le type de situation présentée
dans le scénario.

c. L’emploi de la force était disproportionné par rapport à la menace représentée par le


manifestant. Une fois ce dernier les mains menottées, l’emploi d’une force additionnelle
n’était plus nécessaire et carrément illégal. Il ne répondait plus à l’objectif simple de faire
respecter l’ordre et la loi. De plus, le prisonnier blessé aurait du recevoir une assistance
médicale immédiate et pas être abandonné seul dans le véhicule.

Du point de vue pratique, on peut mettre en question l’idée de partir à la chasse du


manifestant, considérant le fait que son action ne représente pas en soi une menace
significative à la vie des soldats de la paix. Les considérations établies en (b) sur la
l’opportunité de choisir des tactiques de dispersion de la violence, plutôt que d’escalade,
s’appliquent ici de la même façon.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 80

d. Le déploiement des soldats ne permettait à la foule de se disperser ou de se déplacer. La


confrontation violente devenait inévitable. Le déploiement et la formation des soldats de
la paix a conduit à provoquer la foule et à une escalade de la violence. L’emploi de la
force par les soldats de la paix, incluant l’emploi d’armes à feu et de munitions réelles,
n’était pas proportionnel à la menace.

Question 2:

Les actions suivantes auraient été appropriées:

• Préparation d’un rapport sur l’incident;


• Enquête sur l’incident, par des autorités indépendantes si nécessaire;
• Les soldats de la paix suspectés de violations de lois nationales ou internationales
devraient conduits en justice et, si nécessaire, de prime abord rapatriés;
• La communauté locale et les victimes doivent être informées des procédures;
• Le cas échéant, une compensation est offerte au nom des victimes;
• Insister pour les délinquants locaux soient poursuivis en justice;
• Suite à l’incident, s’assurer de rencontrer les autorités locales et les leaders de la
communauté pour discuter la meilleure façon de renouer et d’encourager les relations
mutuelles; et
• Revoir les procédures internes pour assure une meilleure gestion et prise en main de
situations similaires.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 81

LEÇON 6
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Laquelle des affirmations suivantes n’est pas juste ? Les Droits de l’homme:
a. Participent au renforcement de l’efficacité d’une opération de paix;
b. Doivent être connus de tous les soldats de la paix;
c. Sont juridiquement protégés;
d. S’appliquent seulement au pays hôte.

2. La Charte des Nations Unies:


a. A été créée pour empêcher la Seconde Guerre mondiale;
b. Est un traité qui n’est pas contraignant pour tous les États Membres;
c. Contient certaines dispositions sur les Droits de l’homme;
d. Est un traité traitant exclusivement de questions de Droits de l’homme.

3. Les droits dont dispose chaque être humain de par le simple fait d’être un être humain
sont reconnus comme étant:
a. Les Dignités de l’homme;
b. Les Droits de l’homme;
c. Les Principes humains;
d. Les Règles humaines.

4. La différence entre les Droits de l’homme et le droit international humanitaire est le fait que:
a. Le Droit international humanitaire n’autorise aucune dérogation;
b. Les Droits de l’homme n’autorise aucune limitation à leur application;
c. Le Droit international humanitaire s’applique en temps de conflit;
d. Le meurtre est interdit en vertu du Droit international humanitaire.

5. Quand ont lieu des violations des Droits de l’homme, le soldat de la paix devrait:
a. Faire rapport et intervenir;
b. Intervenir auprès des autorités compétentes seulement quand il est approprié de le
faire;
c. Laissez la composante des droits humains faire rapport;
d. Ne pas alerter les officiers des droits de l’homme.
Leçon 6 / Droits humains et soldats de la paix 82

6. Laquelle des affirmations suivantes n’est pas vraie ? L’emploi de la force et d’armes à feu:
a. Peut affecter l’exercice des droits fondamentaux;
b. Doit être utilisé quand cela est strictement nécessaire;
c. Aura ses règles établies dans le cadre des Règles d’engagement;
d. Ne sera pas utilisé à moins que vous ne pensiez que ce ne soit nécessaire.

7. Les Droits de l’homme sont importants car ils:


a. Préviennent l’émergence de nouveaux conflits;
b. Développent la confiance et permettent la désescalade des conflits;
c. Protègent la population du pays hôte;
d. Tous les points mentionnés.

8. Quel document représente le premier accord significatif entre nations en ce qui a trait aux
droits et libertés de tous les êtres humains?
a. La Charte des Nations Unies;
b. La Déclaration universelle des Droits de l’homme;
c. La Convention internationale sur l’élimination de toute forme de discrimination
raciale;
d. La Convention relative aux droits de l’enfant.

9. L’État hôte d’une opération de paix est censé protéger et promouvoir les droits humains
fondamentaux sur la base:
a. Du droit international général;
b. Du droit local;
c. A sa propre discrétion;
d. De la Charte des Nations Unies.

10. Les rapports sur des violations des Droits de l’homme causés par des soldats de la paix:
a. Ont amené à développer de meilleurs garde-fous pour prévenir de futures
violations;
b. Ont apporté une plus grande conscientisation des enjeux de droits humains;
c. N’ont pas affecté la crédibilité des Nations Unies;
d. Ont sérieusement miné la crédibilité des Nations Unies.

RÉPONSES :
1d, 2c, 3b, 4a, 5b, 6d, 7d, 8b, 9a, 10d
LEÇON 7

LES RISQUES LIÉS AU VIH/SIDA –


DIRECTIVES ET RÈGLES DES NATIONS UNIES

7.1 Faits de base sur le VIH/SIDA


7.2 Les risques d’exposition au VIH
7.3 Protection contre le VIH
7.4 Comportement professionnel
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 84

LES OBJECTIFS DE LA LEÇON

A la fin de la leçon, l’étudiant sera en mesure de:

• Comprendre les faits essentiels sur le VIH/SIDA;


• Faire une liste et discuter brièvement des stages de l’infection;
• Expliquer certains risques menant à l’infection au VIH/SIDA;
• Comprendre la nécessité de l’usage du condom; et
• Discuter du comportement professionnel que doit maintenir le soldat de la paix en
mission.

INTRODUCTION

Il est établi depuis longtemps que les conflits et les situations post-conflits créent des
incidences plus élevées de transmission du SIDA entre toutes les parties. Un risque élevé
d’infection au VIH suivie par la mort par le SIDA ne s’applique seulement aux personnes civiles
et autres populations déplacées contre leur gré par les conflits. La menace létale posée par le
VIH/SIDA s’étend aussi aux soldats de la paix des Nations Unies et aux personnels civils qui les
appuient, aux observateurs politiques, et aux travailleurs humanitaires, tous cherchant à soigner
les plaies du conflit, restaurer l’ordre social, et promouvoir le retour au bien être social. Comme
d’autres intervenants au conflit, les soldats de la paix doivent bien briefés à la fois avant et après
leur arrivée sur le terrain et parfois bien après sur les implications que des comportements à
risque peuvent poser à leur entourage. Se protéger est important, la mission des soldats de la paix
est aussi de promouvoir la restauration de la sécurité des familles et des communautés au sein
desquelles ils opèrent. Ceci incluse aussi la sécurité contre le VIH et le SIDA.

Au travers de la planète les personnels militaires nationaux et multinationaux sont parmi


les populations les plus susceptibles de contracter des maladies transmises sexuellement (MTS),
en particulier le VIH/SIDA parce qu’il létal universellement. Dans quelques pays, les MTS chez
les militaires peuvent être parfois deux à cinq fois plus importantes que dans la société civile.
Dans les situations de déploiement à l’étranger, les MTS militaires peuvent rapidement égaler ou
excéder les statistiques de populations exposées locales dont les taux peuvent aussi être élevés. A
la fin des années 1990, les missions de supervision des Nations Unies et les déploiements des
forces du DOMP se répandirent dans de multiples direction en Afrique, Asie centrale, Europe de
l’est et au Moyen Orient, où le risque de contraction peut déjà être grand. Dans un grand nombre
de conflits post-Guerre Froide où se déploient des contingents des Nations Unies ou d’autres
contingents nationaux, le VIH/SIDA pose une menace mortelle, pas particulièrement pour le
personnel exposé mais aussi pour la paix et la sécurité future. Vu sous cet angle, le
développement de la prévention au VIH/SIDA et les programmes de contrôle de pour les soldats
de la paix multinationaux et la police civile sont d’importance vitale et immédiate.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 85

7.1 Faits de base sur le VIH/SIDA

Le SIDA est causé par le VIH, ou le virus d’immunodéficience acquise. On se réfère


aussi au virus du SIDA. Le VIH est un virus extrêmement petit. Vous ne pouvez pas le voir avec
vos yeux. Il aime vivre dans le noir, dans des places humides comme les fluides humains (le
sang, le sperme, le fluide vaginal et le lait maternel). C’est un virus fragile ; une fois exposé à
l’air, il meurt en quelques secondes. On peut le tuer facilement avec du savon.

La définition du SIDA est la suivante:


• A vaut pour acquis. Il implique que le SIDA se passe d’une personne infectée à une autre
personne.
• I pour immuno et fait référence au système immunitaire du corps humains. Le système
immunitaire est composé de cellules qui protègent le corps contre les maladies. Le VIH
est un problème parce qu’il s’introduit dans le corps de quelqu’un, il l’attaque et tue les
cellules du système immunitaire.
• D est pour déficience, ce qui signifie ne pas avoir assez de quelque chose. Dans ce cas, le
corps dispose assez d’un certain type de cellules, appelées cellules immunitaires, dont il a
besoin pour se protéger contre les infections. Le VIH comprend le corps et agit comme
un patient sniper, caché pendant si longtemps que cela lui prendra de venir petit à petit à
bout du système immunitaire. Avec le temps, le HIV tue de plus en plus de cellules
immunitaires, le système immunitaire devient trop faible pour faire son travail, et la
personne vivant avec le VIH devient malade.
• S signifie que le SIDA est un syndrome. Un syndrome est un groupe de signes et de
symptômes associés avec une maladie particulière ou bien une condition qui génère tout
d’un coupé. Le SIDA est un syndrome parce que les gens avec le SIDA ont des
symptômes et des maladies qui se développement ensemble uniquement quand une
personne est atteinte du SIDA.

Comment se répand le VIH ?

Les fluides humains qui peuvent distribuer le VIH incluent le sperme, les fluides
vaginaux et le lait maternel. Mais la grande majorité des cas de transmission du VIH se fait dans
le cadre de relations sexuelles entre deux personnes qui n’utilisent pas de condom, soit dans le
cadre de relations hétérosexuelles ou bien comme le résultat d’homme ayant des relations avec
d’autres hommes. Il y a un nombre croissant de mères qui sont infectées avec le VIH et passent
le virus à leur bébé pendant ou après leur naissance. Ces femmes ont souvent été affectées par
leurs maris, qui furent eux-mêmes infectés par des prostituées. Il y a aussi des situations où le
sang pris d’une personne infectée avec le VIH est transfusé à une autre personne. Ceux qui
s’injectent des drogues comme l’héroïne ou partagent leurs seringues risquent aussi l’infection.
Tous les autres modes de transmission sont presque insignifiants. Il est impossible de tomber
infecté dans le cadre des relations normales de travail avec des personnes ayant le VIH/SIDA. Il
n’y pas de problème à toucher ou partager des ustensiles de cuisine ou des peignes ou des
brosses d’autrui.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 86

N’importe qui peut devenir infecté par le VIH dans le cadre d’un simple rapport sexuel
non contrôlé ou pour se voir injecter des drogues seulement une fois. La vaste majorité de toutes
les infections au VIH provient de relations sexuelles non contrôlées avec un homme ou une
femme déjà infectée avec le VIH (80% des infections). Par contre, avoir des relations sexuelles
non contrôlées avec une personne ne signifie pas que l’infection va toujours résister. Un homme
infecté peut avoir des relations sexuelles avec sa femme deux ans avant de l’infecter, ou bien
cela peut se passer la première nuit où ils feront l’amour. Les gens sont plus infectieux juste
après avoir été infectés eux-mêmes.

Sexe vaginal. Ceci implique l’insertion du pénis d’un home dans le vagin d’une femme.
Le sexe vaginal peut laisser le VIH dans votre corps à travers toute coupure ou petite cicatrice au
sein du vagin ou du pénis, et de la sorte un homme peut transmettre le VIH à une femme et une
femme peut passer le VIH à un homme. Quand un homme jouit, son pénis se rétrécit. Aussi,
quand la femme jouit, son vagin se rétrécit. Ce rétrécissement fait que les membranes du pénis et
du vagin deviennent plus poreuses et engendrer des petites coupures et éraflures que vous ne
pouvez voir.

Sexe anal. On fait référence à un


homme qui introduit son pénis dans le rectum,
ou l’anus, d’une femme ou d’un homme. Le
sexe anal peut laisser le VIH dans votre corps
par le biais des coupures et éraflures du rectum,
ou anus. Le rectum ne s’étire pas facilement (à
la différence du vagin). A cause de ceci, il peut
saigner plus facilement. Une femme peut
contracter le VIH par le biais du sperme qu’un
homme éjacule dans son rectum. Un homme
peut contracter le VIH à travers le sperme d’un
autre homme qui jouirait dans son rectum. Les
hommes qui ont des relations sexuelles avec
d’autres hommes sont plus vulnérables aux
infections du VIH à cause du sexe anal. Un
pénis peut s’irriter et couper des vaisseaux
anneaux, augmentant la possibilité pour le virus
d’entrer dans le corps.

Sexe oral. Ceci implique de sucer ou de


lécher les parties génitales. Le sexe oral peut
transmettre le VIH dans le corps par le biais de
toute coupure ou éraflures dans la bouche par le
fait d’une blessure ou d’une maladie de la
bouche. Les personnes qui ingèrent du sperme
dans leur bouche sont plus vulnérables que ceux Une mère nourrit un enfant à la bouteille dans un
refuge pour femmes et enfants en Éthiopie. La
qui éjaculent. Le sexe oral est une forme de sexe transmission de la mère à l’enfant est la source de
un peu moins exposée à l’infection que le sexe transmission la plus importante du VIH pour les
vaginal ou le sexe anal, particulièrement si le enfants sous l’âge de 10 ans. (UNAIDS, Gubb)
sperme n’est pas pris dans la bouche.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 87

Seringues infectées. Ceux qui partagent des seringues peuvent transférer du sang infecté
d’une personne à une autre. Ceci est particulièrement le cas pour ceux qui s’injectent des drogues
à l’instar de l’héroïne.

Mère à l’enfant. Durant la grossesse, le VIH peut se transmettre de la mère au bébé par le
placenta. A la naissance, le VIH peut se transmettre au travers du sang à la naissance. En sus, le
VIH est présent dans le lait maternel et peut alors être transmis au bébé durant l’allaitement.
Suivant certaines statistiques récentes, il y a une chance sur trois qu’une mère infectée transmette
le VIH à son bébé par allaitement.

Transfusions de sang contaminé. Tous les sangs ne sont pas testés pour le VIH. Tous les
ballots de sang ne sont pas testés de manière routinière pour le VIH. Parfois du sang provient
directement d’un donneur, généralement un proche, à quelque ayant besoin d’une transfusion.

Comment le VIH ne se transmet pas

Les situations suivantes ne propagent pas le VIH:


• Par le biais de rapport sociaux non sexuels comme serrer des mains, toucher ou prendre
dans ses bras, par les sièges des toilettes ou en mangeant de la nourriture préparée par
quelqu’un qui vit avec le VIH/SIDA.
• Partager les outils de cuisine et la nourriture comme les tasses, les assiettes, les pots, les
fourchettes ou les cuillères.
• En embrassant. Du VIH a été trouvé dans de la salive, mais le montant de VIH dans la
salive est extrêmement petit. Personne n’a contracté le SIDA en embrassant.
• Par les moustiques. Les moustiques sont un problème qui sont à la cause d’autres
maladies, mais qui ne transmettent pas le VIH. Vous ne pouvez attraper le VIH d’un
moustique de la même façon que vous attrapez la malaria. Les moustiques mordent les
gens pour le sang, la base de leur nourriture, et commence alors un cycle de vie de deux
semaines pour incuber le parasite. Après cette période de deux semaines, le moustique
mord alors quelqu’un d’autre, l’infectant de nouveau avec la malaria. Cette situation n’est
pas identique avec le VIH parce que le VIH ne peut vivre au sein du moustique pendant
deux semaines : il meurt et ainsi le moustique ne peut transmettre le VIH quand il mord
une autre personne.

Les étapes de l’infection du VIH

Période de veille

Une fois qu’une personne est infectée par le VIH, cette personne ne devient pas
automatiquement “positive au VIH”. Il se passe une période d’habituellement trois à six
semaines (parfois aussi longue que de trois à six mois) avant que le corps ne réagisse à la
présence du virus et produisent des anticorps par le biais de tests sanguins. Si ces anticorps sont
trouvés, le résultat du test est qualifié de « positif ». La période de temps s’écoulant entre le
moment où le test est encore négatif est appelée « la période de veille ». Il est important de
comprendre que, dans cette période, vous pouvez être infecté et avoir la possibilité de transmettre
la maladie, même si le test s’avère négatif.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 88

Période asymptomatique

Après qu’une personne soit infectée par le VIH, il n’y a habituellement aucun
changement dans la santé de la personne pour un certain nombre d’années. Les personnes se
sentent bien, sont capables de travailler comme avant et ne montrent aucun signe ou de
symptôme d’une maladie quelconque. En d’autres mots, elles sont asymptomatiques. Avec
l’exception d’avoir le VIH dans le corps, la personne est « bonne pour le travail ». La période
asymptomatique varie de quelques années jusqu’à une douzaine d’années. La moyenne est entre
huit et 12 années. Par contre, les individus peuvent commencer à tomber à partir de quelques
années même en allant jusqu’à 5 ans après le début de l’infection.

Période symptomatique

La période symptomatique commence quand la personne infectée commence à


expérimenter des maladies reliées au SIDA. Souvenez-vous, le SIDA est un syndrome, ou un
amalgame de conditions qui, prisent toutes ensembles, nous autorisent à porter le diagnostic de
SIDA. En premier lieu commencent à apparaître des « infections opportunistes ». Les infections
opportunistes sont causées par des bactéries ou des virus qui normalement ne causent pas de
maladie chez une personne dotée d’un système immunitaire solide mais elles provoquent des
maladies chez des personnes dotées d’un système immunitaire affaibli. Les infections opportunes
incluent des infections comme la diarrhée, la tuberculose et la pneumonie, et elles rendant la
personne malade à répétition. Quand une personne est diagnostiquée avec le SIDA, la durée du
temps qui vous mène jusqu’à la mort peut varier entre les individus dépendant du nombre de
l’importance des infections opportunes ainsi que de la disponibilité de traitement et de
médicaments. Certains individus peuvent vivre une année ou deux ou bien plus longtemps (en
recevant le traitement avec des médicaments)

Y-a-t-il un médicament pour le SIDA?

Il n’y a aujourd’hui aucun traitement pour le SIDA. Une combinaison de médicaments


appelés les antirétroviraux peut arriver à contrôler le virus ou au moins à ne pas affaiblir le
système immunitaire, ce qui le rendrait vulnérable aux infections opportunistes. A présent, le
coût des ARV les rend inabordables pour la grande majorité des personnes infectées par le VIH.
Des progrès sont faits allant vers la direction des coûts, ce qui devrait idéalement augmenter leur
disponibilité.

Les guérisseurs traditionnels partout dans le monde vendent des cures pour guérir le
VIH/SIDA. Beaucoup de ces cures ont été examinées par des scientifiques mais aucune n’a
prouvé pouvoir à ce jour éliminer le VIH. Ce serait une explosion de joie extraordinaire dans le
monde si les guérisseurs présentaient quelque chose qui guérissait du SIDA. Les guérisseurs
traditionnels peuvent amoindrir certains des symptômes des maladies reliées aux SIDA et aux
infections opportunes. Malheureusement, beaucoup de gens ayant le VIH/SIDA recourent à des
guérisseurs traditionnels qui leur feront perdre espoir et argent.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 89

Test du VIH/SIDA dans un laboratoire du Ministère de la Santé Amman,


Jordanie. (UNAIDS, Pirozzi)

7.2 Les risques d’exposition au VIH

Les femmes sont approximativement quatre fois plus vulnérables que les hommes de
contracter des maladies sexuellement transmissibles, incluant le VIH. L’explication vient de
l’anatomie : la partie des organes génitaux féminins exposés au sperme et autre liquides sexuels
pendant le sexe est quatre fois plus large que celle de l’Homme. Les femmes sont aussi plus à
risque de devenir infectées parce que le sperme contient une plus grande proportion de virus que
les fluides vaginaux. Les femmes peuvent aussi être vulnérables à l’infection comme le résultat
d’un viol ou d’une coercition. Elles peuvent être forcées à vendre des faveurs sexuelles pour des
raisons financières. Les travailleuses du sexe qui n’utilisent pas de condoms sont vulnérables à
contracter le VIH et autres MTS, ce qui augmente leur chance d’infecter un nombre plus grand
de partenaires.

L’impact des MTS sur l’infection du VIH

La présence d’une MTS non soignée comme la syphilis ou la gonorrhée facilite la


transmission du VIH d’une personne à l’autre. Avoir une MTS est déjà un signe de
comportement à risque. La prévention et le traitement des MTS est une autre façon de se
protéger contre l’infection du VIH.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 90

L’impact de l’alcool et des drogues sur l’infection du VIH

La consommation
d’alcool ou l’usage de drogues
illégales diminuera vos
capacités de jugement et votre
capacité d’agir dans le cadre
d’un comportement sans risque.
Des utilisateurs de drogues font
face à des risques directs
d’infection en partageant leur
équipement. En plus, si vous
êtes sous l’influence de l’alcool
et/ou des drogues, vous êtes
plus en mesure de vous laisser
aller à des relations sexuelles
risquées.

La consommation
d’alcool tend aussi à diminuer Soyez conscient de la consommation d’alcool que peut accepter votre
capacité de jugement, ce qui peut vous amener à avoir des contacts
votre libido et faire croire aux sexuels risqués. (UNAIDS, Kit éducationnel par les pairs pour les
gens qu’ils ont envie de faire hommes en uniforme, Sept. 2003)
l’amour.

Les travailleurs du sexe se retrouvent souvent dans des endroits où l’on sert de l’alcool.
Les hommes se présentant en uniformes et qui cantonnés dans leurs casernes ont souvent hâte de
recevoir leur paie mensuelle, partir en permission, se rendre ivre et faire l’amour avec toute
femme qu’il trouverait. Ils ont peut être l’intention d’utiliser des condoms mais sont moins
concernés par l’infection au VIH une fois ivres.

Qu’est ce que le sexe protégé ?

Le sexe protégé est la meilleure façon d’empêcher la transmission sexuelle du VIH. La


forme la plus sûre de sexe protégé pour des personnes sexuellement actives est l’usage de
condoms de latex en condoms chaque fois qu’ils ont rapport sexuel vaginal, oral ou anal. Le sexe
protégé implique l’abstinence, la fidélité entre des partenaires non infectés, et des pratiques
sexuelles sans pénétration comme se prendre fortement dans les bras, s’embrasser, la
masturbation, la masturbation mutuelle et la stimulation des lèvres ou des seins du partenaire. La
raison pour laquelle on l’appelle « sexe protégé » plutôt que sexe « sûr » est parce qu’un
condom peut se briser ou ceux qui avaient l’intention de pratique du sexe sans pénétration
pourraient en finir par une pénétration sans condom dans la chaleur du moment.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 91

Qu’est ce que la “Transmission Papillon” du VIH/SIDA et des MTS ?

La « transmission papillon » du VIH/SIDA et des MTS consiste en une série


d’illustrations qui démontrent comme une personne ne fait pas l’amour pas seulement avec une
personne, mais avec toute personne qui a déjà eu des relations avec. Pour expliquer comment les
MTS, incluant le VIH, se transmettent d’une personne à l’autre, imaginez la situation suivante.

Imaginez-vous dans un bar. Vous êtes avec quelques compagnons de votre unité. Ce fut
une semaine difficile de travail et vous et vos amis voulez juste relaxer et avoir du bon temps.
Vous êtes assis au bar quand un groupe de très belles jeunes femmes fait son entrée. Vous
commencez tous à leur parler rapidement, vous êtes tous en couple. Vous commencez de parler
et de danser avec l’une des ces jeunes femmes et décidez finalement de quitter le bar avec elle.
Vous allez chez elle, et au fur et à mesure, décidez de faire l’amour. Parce que vous n’aviez pas
prévu ce qui pourrait se passer, vous n’aviez pas ramassé de condom. Mais c’est « juste pour une
fois » et rien ne peut m’arriver. En plus, elle si belle qu’il est impossible qu’elle puisse avoir
quelque type de MTS que ce soit. Vous faites donc l’amour dans utiliser de condom. Après,
comme vous songez à cette soirée romantique comme si elle n’avait… été que pour vous deux.
Mais imaginez une seconde que votre nouvelle amie ait fait une exception et qu’elle eu des
relations non protégées « juste pour cette fois» au moins deux fois avant vous. En plus, votre
nouvelle amie ne connaît pas le type qu’elle a rencontré à un bar il y a quelques mois avait fait
l’amour avec un complet inconnu « juste pour cette fois». Elle ne savait pas non plus, à une autre
occasion, il avait fait une exception à la règle du « juste pour cette fois» et avait eu des relations
non protégées avec une autre personne, qui avait eu au moins deux différents partenaires sexuels.

Chacune de ses personnes s’est exposé “ juste pour cette fois ” au moins deux fois avant.
Imaginez si leurs partenaires sexuels avaient eux aussi fait des exceptions et avaient eu des
relations non protégées « juste pour cette fois » au moins deux, aussi. Maintenant, pensez à celui
qui est dans le lit, Vous pensez qu’il n’y a que vous deux. Mais en fait il y a actuellement au
moins 30 personnes dans le lit avec vous l’un d’entre-eux pourrait avoir une MTS. Par contre,
vous ne savez pas lequel. N’importe lequel…Maintenant, pensez à vous et à vos autres
partenaires sexuelles. Juste avec votre nouvelle amie, la chaîne se répète l’autre côté des « ailes
de papillon ».

Pensez à ceci : si la femme que vous rencontrez au bar est une prostituée, est-ce que le lit
est assez grand pour accueillir tous ceux avec qui vous avez eu des relations non protégées ?
Aussi large qu’un stade de football ! Si vous pensez que c’est une exagération, pensez à ceci : si
l’une des deux personnes sur le papillon a une relation non protégée, vous êtes possiblement en
mesure de contracter une MTS, incluant le SIDA. Si c’est si facile d’attraper le VIH, nous ne
vous parlons pas des autres MTS !
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 92

Pourquoi l’infection au VIH est-elle si bien cachée ?

L’infection du VIH ne peut pas se détecter à vue d’œil chez une personne. Une personne
d’apparence jeune, en santé, une femme attirante peuvent aussi être infectées. Les trois quarts
des gens vivant avec le VIH ne savent pas qu’ils l’ont.

On ne peut déterminer l’infection au VIH ou aux MTS simplement en la regardant. La plupart


des personnes infectées par le VIH ne savent qu’elles sont infectées et peuvent atteindre jusqu’à
10 ans avant de montrer des signes d’infection. Pendant cette période, ils risquent d’infecter
chaque personne avec laquelle ils auront des relations sexuelles non protégées.

Qu’est ce que veut dire “des hommes qui font l’amour avec d’autres hommes”?

“Les hommes qui font l’amour avec d’autres hommes” se réfèrent aux hommes qui
pratiquent le sexe oral ou anal avec d’autres hommes. Ces hommes peuvent être homosexuels ou
peuvent aussi être bisexuels, ce qui implique avoir des relations à la fois avec des hommes
comme des femmes. Certains hommes sont mariés à des femmes mais ont parfois des relations
avec d’autres hommes. Une étude a montré que la moitié des hommes qui ont des relations
sexuelles avec des hommes faisaient aussi l’amour avec des femmes. Certains hommes, comme
ceux qui sont cantonnés en caserne ou en prison, ont de temps en temps des relations sexuelles
simplement par le fait qu’ils ne peuvent trouver de femmes. Les hommes peuvent provenir de
quelque groupe social, culturel ou économique que ce soit. La plupart des hommes qui se
rencontrent sur une base occasionnelle n’ont aucune caractéristique particulière qui les distingue
les uns des autres. Certains ont adopté certaines attitudes ou maniérismes qui les identifient
comme gay. Les hommes qui font l’amour avec d’autres hommes dans des uniformes préfèrent
généralement le plus grand secret sur leurs préférences sexuelles parce les répercussions sociales
qu’elles pourraient avoir sur leur vie sociale.

Les défis pour prévenir l’infection du VIH chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec
d’autres hommes sont comme suit :
• Beaucoup d’hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes se sentent
associés à « l’homosexualité » et nient avoir des relations avec d’autres hommes. C’est
particulièrement pour des hommes ayant des relations à la fois avec des hommes et des
femmes.
• Parce qu’ils ont peur d’être pris, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres
hommes, les ont souvent avec des partenaires qu’ils ne connaissent pas. Ce qui rend
difficile l’accès aux condoms et la négociation du condom pose un nouveau problème.
• Quand des autorités publiques dénient que le sexe entre hommes puisse exister, il est
difficile d’obtenir l’approbation pour la production de matériel éducationnel pour les
hommes.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 93

Pour diminuer le risque de transmission entre les hommes qui ont des relations sexuelles avec
d’autres hommes, on devrait considérer les points suivants :

• Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes doivent être conscients
que le sexe non protégé a une plus grande incidence de conduire à une infection du VIH.
• L’emploi du condom devrait être promu.
• Des alternatives au sexe avec pénétration peuvent être recommandées, telles que la
masturbation mutuelle ou encore mettre le sexe entre les cuisses et stimuler ce dernier.
• Il est recommandé que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes
devrait plutôt poursuivre sous la forme du sexe oral plutôt que le sexe anal, et d’éviter
que leur partenaire ne leur éjacule dans la bouche.
• User un lubrifiant sans pétrole dans le cadre de relations sexuelles anales et avec un
condom réduira les chances de rupture.
• Portez toujours quand vous vous rendez dans des lieux se rendent dans des endroits
fréquentés par d’autres hommes.

Réfléchissez sur les comportements suivants et leurs risques associés

Risque élevé

• Avoir une relation avec une prostituée; les prostituées ont plusieurs partenaires ce qui
augmente leurs chances d’être infectés.
• Sexe anal sans un condom : un rectum n’est dessiné pour la pratique sexuelle, et un pénis
peut engendrer des déchirures et des égratignures à l’intérieur, permettant l’échange de
sang et de sperme.
• Beaucoup de partenaires sexuels sans utiliser de condoms ; le plus grand nombre de
partenaires sexuels, le plus grand la chance d’avoir des relations sexuelles avec l’une
d’entre-elles qui soit infectée.
• Avoir des relations sexuelles sans condom une fois infecté avec une MTS ou avec une
personne infectée par une MTS: la MTS amène le sang à la surface de la peau,
augmentant le risque d’infection.
• Avoir des relations sexuelles une fois rendu ivre et sans condom ; l’abus d’alcool peut
réduire le désir d’utiliser un condom.
• Les personnes infectées par le VIH qui souhaitent avoir un enfant : une femme enceinte
atteinte du VIH a une chance sur trois d’affecter son enfant à la naissance ou par le biais
de l’allaitement.
• Utiliser des gels pelliculaires ou des lubrifiants pour lubrifier un condom : les produits
d’origine pétrolière fragilisent le condom and peuvent les amener à se rompre.
• Le partage de seringues entre usagers de drogues injectables ; les injecteurs de drogue qui
partagent des seringues transmettent leur sang dans les veines d’un autre.
• Une transfusion de sang non testé : à moins que le sang n’ait été testé, il n’y pas de façon
de savoir si la personne donatrice est infectée ou pas.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 94

Risque peu élevé

• Sexe oral sans condom: à que la personne ait des blessures dans sa bouche, il y a
seulement une petite chance de devenir infecté.
• Sexe avec un condom: un condom est une bonne protection contre les tests VIH s’ils
cassent.
• Toucher le sang d’une personne blessée : la surface de la peau est un bon isolant contre le
VIH à moins que des coupures ou des plaies ne soient pas présentes.

Pratiquement pas de risque

• Injection de médicaments aussi longtemps que c’est un médicament et non pas du sang
qui est injecté, le risque est extrêmement faible.
• Scarification, marques tribales, ou coupures génitales. Si ce risque existait beaucoup plus
d’enfants auraient été trouvés infectés avant de devenir sexuellement actifs. Il est très rare
de trouver un enfant VIH positif qui n’ait été pas été infecté par leur mère à la naissance
ou par l’allaitement.
• Le partage de rasoirs ; le VIH dans le sang infecté est très fragile en dehors du corps et
est facilement combattu par l’eau et le savon. Nous trouverions plus d’hommes âgés
infectés s’il y avait un moyen de transmission efficace.

Sans risque

• Abstinence: ne pas avoir de relations sexuelles du tout prévient toute transmission


sexuelle.
• Embrasser, prendre dans les bras, masser et la masturbation mutuelle : le petit montant de
VIH dans la salive ou la suite n’est pas assez pour transmettre le virus à quelqu’un
d’autre.
• Le sexe entre des partenaires sains et loyaux: deux personnes qui ont été testées et qui
demeurent loyales l’une à l’autre ne peuvent attraper le VIH.
• Partager toute nourriture, boisson, et ustensiles de cuisines avec une personne infectée: le
VIH est un virus très faible en dehors du corps. Il meurt dans l’air très rapidement et peut
être combattu par l’eau et le savon.
• Donner du sang : ceux qui collectent le sang sont prudents d’utiliser de nouvelles
aiguilles stérilisées.
• Le « baiser profond » avec les langues : le VIH peut se retrouver dans la salive mais pas
assez pour transférer le virus d’une personne à l’autre.
• Le partage d’une brosse à dents ou une brosse à cheveux : partager des broches peut ne
pas être hygiéniques mais ne peut causer la transmission du VIH.
• Etre mordu par des moustiques : si les moustiques transmettaient le VIH, alors beaucoup
plus de personnes de tous âges seraient affectées.
• Toucher une personne qui a le VIH/SIDA : la peau est une bonne enveloppe protectrice.
Le VIH ne peut la traverser à moins qu’il n’y ait une blessure ou une couverture ouverte.
• Partager une salle de bain ou une latrine.
• Prendre soin d’une personne qui a le VIH/SIDA : ceux qui prennent soin des femmes
vivant avec le VIH/SIDA ne devraient pas prendre de précautions particulières, comme
les règles menstruelles, mais tout autre contact est à risque.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 95

7.3 Protection contre le VIH

L’usage effectif et
consistent des condoms reste
l’outil le plus important dans le
combat global contre le VIH et le
SIDA, même si l’usage du
condom varie largement d’une
société à une autre.

Comme institution
hautement structurée, les
organisations formelles avec des
niveaux de commandement et de
contrôle bien structurés
l’institution militaire est
réellement unique dans sa
capacité à opérer selon des
modèles et mécanismes de
commandement et contrôle, et est
dans une position unique dans sa
capacité de reproduire et
travailler selon des modes
Pour vous protéger des MST et VIH, insistez toujours pour utiliser
opérationnels communs. La des condoms. (UNAIDS, Kit d’Éducation par les pairs pour les
plupart des militaires du monde hommes en uniforme, Sept. 2003)
reconnaissent les avantages qu’il
y a à promouvoir et à fournir des condoms auprès de leurs troupes, mais peut sont prêts à
maximiser l’usage du condom, et de là la prévention du VIH au sein des rangs. Absents dans
certains pays, d’autres mettent en œuvre des plans de promotion. Ce manque d’engagement est
souvent favorisé une information publique sur le condom souvent passive ou inefficace et une
instruction insuffisante sur l’usage effectif du condom et des méthodes de distribution « à la
demande » qui sont peu efficaces à enrayer le mépris ou le manque d’intérêt des soldats face aux
condoms.

La recherche a montré que les condoms obtiennent leur plein potentiel en matière de
prévention VIH seulement au travers d’approches très individualisées et très agressives de
promotion et de distribution du condom. Comme les facteurs sociaux et culturels peuvent
sérieusement influencer les positions pour ou contre le condom, des enquêtes de type
Comportement-Attitude-Croyance-Pratique (CACP) devraient précéder le développement et
l’essai de telles approches. Ce préalable est particulièrement vrai pour les forces de maintien de
paix des Nations Unies, qui proviennent de tant de pays et cultures autour de la planète.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 96

7.4 Comportement professionnel

Dégradation de l’uniforme

Il y a des formes particulières de comportement qui dégradent l’image des personnels en


uniforme et la conduite professionnelle. Ces comportements renforcent l’obligation de
comportement qui place les personnels de service en uniforme en état de risque face au HIV et
aux MTS. L’étude de cas sur la page suivante encourage la discussion sur ces aspects en
présentant les rôles et responsabilités des soldats de la paix en voyant comme elles sont reliées
aux VIH/SIDA. Les directives du Code de conduite pour les soldats de la paix des Nations Unies
sont présentées par après.

Discrétion et respect

On n’attend pas que les personnels en uniforme s’abstiennent totalement de consommer


de l’alcool ou d’avoir des relations sexuelles. Ce qui est attendu d’eux, par contre, est qu’ils ne se
mettent pas eux-mêmes ou d’autres en risque d’infection au VIH. Les officiers, à cause de leur
pouvoir et de l’influence qu’ils ont sur le personnel, ont le rôle important de devenir des
personnes modèles pour les personnels sous leur direction et ne pas déroger eux-mêmes au Code
de conduite.

Pour toute recherche ou information sur le VIH/SIDA, merci de visiter le site internet du
Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH/SIDA à :
http://www.unaids.org/en/in+focus/topic+areas/uniformed+services.asp
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 97

Étude de cas – “Baisser sa garde”

Jean et Pierre étaient déçus quand on les nomma de garde le jour du grand match de
football. Ils auraient préféré être assis à regarder le jeu avec leurs amis que de contrôler la foule à
l’extérieur. Ils avaient chacun eu deux bières durant le jeu, sous les gradins. Ils étaient toujours
en devoir quand la foule enthousiaste sortit du stade prête à célébrer la grande victoire de
l’équipe locale.

Après le jeu, on leur dit d’aller dans une zone pleine de bars remplis d’hommes et de
femmes dansant, chantant et buvant. Ils rencontrèrent quelques amis qui les invitèrent à boire. La
tentation était trop forte. C’était comme si tout le monde s’amusait sauf eux ! Après avoir bu à
leur satisfaction, ils se sentaient maintenant vraiment bien. Ils descendirent dans la rue, qui était
toujours pleine de fans de football en train de célébrer.

Ils virent cinq ou six adolescent derrière un bar qui harassaient deux filles qui travaillaient
dans un disco proche. Ils avaient déchiré leurs habits et leurs caressaient les seins. L’alcool rendit
Jean et Pierre forts et courageux et ils bâtirent les garçons avec la tête de leurs bâtons de nuit, ce
qui mit les garçons en fuite. Les femmes dirent qu’elles souhaitaient remercier Jean et Pierre de
les avoir sauvées de ces jeunes voyous et souhaitaient les inviter au sein de la discothèque. Après
quelques tours de danse, Jean et Pierre étaient très ivres. Peu après, ils se retrouvèrent dans une
salle arrière avec les deux femmes. Jean fut le premier à pénétrer la femme et l’apprécia
beaucoup. Pierre prit un peu plus de temps pour aller de l’avant. Il disposait d’un condom dans la
poche de sa veste. Il prit le temps d’ouvrir tranquillement le sachet et mis le condom avec de
faire l’amour avec la femme.

Questions à analyser:

• Décrivez ce qui se passe dans le cadre de cette histoire.


• Quel conseil donneriez-vous à Jean sur la consommation d’alcool?
• Pourquoi pensez-vous que ces situations se passent en situation de service en uniforme?
• Quelle était la différence entre Jean et Pierre?
• Pourquoi pensez-vous que Pierre a utilisé un condom et pas Jean?
• Que pensait Jean quand il est allé avec la femme?
• Que pensait Pierre quand il est allé avec cette femme?
• Comment pensez-vous que se sentaient les deux le jour suivant?
• Que pensez-vous que pourraient être les conséquences de l’expérience de Jean?
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 98

LEÇON 7
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Quand une personne a le SIDA, son corps manque de:


a. Cellules immunitaires;
b. Vaisseaux sanguins;
c. Des éléments nutritifs nécessaires;
d. De moelle.

2. La plupart des transmissions du VIH passe par des:


a. Relations sexuelles;
b. Contacts ordinaires;
c. Le partage d’ustensiles;
d. Les baisers.

3. Les fluides du corps pouvant transmettre le VIH incluent:


a. Le sang;
b. Le lait maternel;
c. Le sperme;
d. Tous les trois mentionnés.

4. Le SIDA ne peut pas se répandre:


a. En partageant des aiguilles avec une personne vivant avec le SIDA;
b. Durant la grossesse d’une mère porteuse du VIH;
c. Par la morsure d’un moustique infecté;
d. En recevant une transfusion de sang contaminé par le VIH.

5. Après combien de rapports non protégés une personne devient-elle infectée par le VIH?
a. Trois;
b. Cinq;
c. Sept;
d. Une personne peut devenir infectée même après une seule exposition.
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 99

6. Le stade de l’infection du VIH avant que le corps ne réagisse à la présence de ce virus


produisent des anticorps s’appelle:
a. La période asymptomatique;
b. La période symptomatique;
c. La période de veille;
d. La période de test.

7. Les médicaments antirétroviraux sont:


a. Le médicament pour vaincre le SIDA;
b. Utilisés pour contrôler le virus pour qu’il n’affaiblisse pas le système immunitaire;
c. Une source peu coûteuse d’aide pour les gens avec le SIDA;
d. Des placebos pour aider les gens avec le SIDA.

8. La “transmission du papillon” VIH/SIDA/MTS aide les soldats de la paix dans leur


évaluation des risques sexuels en fournissant:
a. Une illustration du nombre de relations sexuelles que vous avez eues en même
temps que celle que vous avez eue avec votre partenaire;
b. Une liste de suggestions de “sexe protégé”;
c. Des exemples de scénarios possibles qui peuvent vous arriver;
d. Aucun des points mentionnés plus loin.

9. Comment caractériser le niveau de risqué pour du sexe oral sans condom et en touchant le
sang d’une personne blessée?
a. Risque très élevé;
b. Risque faible;
c. Pratiquement pas de risque;
d. Aucun risque.

10. Il est possible pour une personne infectée avec le VIH de ne pas commencer à montrer de
signe d’infection jusqu’à combien d’années après?
a. Une année;
b. Deux années;
c. Cinq années;
d. Dix années.

RÉPONSES :
1a, 2a, 3d, 4c, 5d, 6c, 7b, 8a, 9b, 10d
Leçon 7 / Les risques liés au VIH/SIDA – Directives et règles des Nations Unies 100

Cette page est intentionnellement laissée blanche.


LEÇON 8

DIRECTIVES ET PROCÉDURES DES NATIONS


UNIES EN MATIÈRE DE DISCIPLINE POUR LES
SOLDATS DE LA PAIX EN UNIFORME

8.1 Inconduite en permission


8.2 Conséquences des violations du Code de conduite
8.3 Protection des droits humains et genre
8.4 Statut légal des soldats de la paix et juridiction de jugement
8.5 Responsabilité de commander pour assurer la discipline en matière de
droits de l’homme
8.6 Loyauté envers les camarades d’armes
8.7 Le devoir d’agir des soldats de la paix en uniforme
8.8 Principes essentiels de conduite en matière de droits humains des
soldats de la paix
8.9 Lignes à suivre
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 102

OBJECTIFS DE LA LEÇON

Après avoir complété cette leçon, l’étudiant sera en mesure de:

• Comprendre les différentes procédures disciplinaires pour le personnel en uniforme;


• Démontrer une compréhension des différents points des Directives disciplinaires pour les
différents niveaux militaires et de Police Civile; et
• Lister les conséquences pour ceux qui ne se plient pas aux directives et procédures des
Nations Unies fournies.

INTRODUCTION

Les soldats de la paix en uniforme des Nations Unies, particulièrement les militaires et la
police militaire, représentent les Nations Unies et leur propre pays. Leur conduite, à la fois
négative et positive, a un impact sur le succès de toute la mission parce que les gens attendent
des standards de performance élevés des personnels en uniforme.

Le personnel en uniforme commande le respect par le fait d’être en uniforme, ce qui


implique d’adhérer à un code de discipline. Tous les soldats de la paix en uniforme peuvent se
voir contester le fait d’avoir amené la rupture de ce « contrat psychologique », en manquant
d’obéir au Code de conduite (voir Leçon 1 de ce cours), ou en manquant de suivre les Directives
et Procédures des Nations Unies. Les Nations Unies représentent l’aspiration des peuples de la
terre pour la paix. Dans ce contexte, la Charte des Nations Unies requiert que chaque personne
de maintien de la paix s’inspire des plus hauts standards d’intégrité et de conduite. Les soldats de
la paix, qu’ils soient militaires, policiers civils ou civils, doivent se soumettre aux Directives du
Droit international humanitaire pour les Forces sous mandat de maintien de la paix des Nations
Unies, à toutes les dispositions de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme comme la
base fondamentale de leur pratique.

Les soldats de la paix en uniforme doivent avant tout réaliser et apprécier qu’ils sont les
invités de la nation hôte. Les soldats de la paix en uniforme se voient octroyés certains privilèges
et immunités accordés dans le cadre d’accords négociés entre la nation hôte et les Nations Unies
exclusivement dans le but de pouvoir poursuivre leurs tâches de maintien de la paix. Les attentes
de la communauté internationale et des populations locales sont élevées et les actions des soldats
de la paix en uniforme doivent refléter les hauts standards attendus de leurs actions et de leur
conduite, ce qui sera surveillé de près par la population hôte.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 103

8.1 Inconduite en permission

Vous vous souviendrez de la Leçon 1 que les valeurs fondamentales du soldat de la paix
des Nations Unies peuvent être résumées en quatre principes directeurs : impartialité, intégrité,
respect et loyauté. Ces principes doivent être conservés à l’esprit par chaque soldat de la paix.

Une fois de retour dans leurs pays d’origine, de nombreux militaires savent que les
institutions et les mécanismes sociétaux, comme les cours de justice et les services de police,
seront faire face au défi de gérer les écarts à la loi et aux règlements.

Malheureusement, la situation est généralement très différente une fois en mission. Les
mécanismes civils du pays hôte sont faibles ou non existants et ils pourraient ne pas être en
mesure de suivre et discipliner les conduites hors-service du personnel des Nations Unies.
Quoiqu’il en soit les membres des contingents nationaux de maintien de la paix sont sujets à la
juridiction exclusive de leurs états nationaux. Ceci rend donc plus important que les soldats de
la paix disposent de mécanismes au sein des contingents et de la mission pour poursuivre et
sanctionner les inconduites.

Toutes sortes de
problèmes dérivent du
défaut par les soldats de
la paix de s’imposer leur
propre discipline. Ceci la
question de la
contribution à l’impunité,
alors que dans le même
temps les Nations Unies
travaillent pour réduire ou
mettre fin à l’impunité
des acteurs locaux dans le
pays hôte. La justice
demande à ce que les Les soldats de la paix des Nations Unies de Jordanie patrouillent à pied et
gens soupçonnés lui distribuent des biens alimentaires dans le cadre d’une opération spéciale à Cité
soient remis pour Soleil. Qu’ils soient en service ou hors service, les soldats de la paix doivent
toujours se tenir correctement et éviter les inconduites. (MINUSTAH Photo,
jugement et il y a de Sophia Paris, Mars 2005)
fortes chances de
constater une augmentation des violations des droits humains une fois qu’il est reconnu que le
système de répression est laxiste et inefficace et qu’il y a peu de chance de se faire emprisonner.

Un autre aspect qui est unique aux opérations de paix est que les soldats de la paix qui
sont en permission ne sont jamais vraiment en permission. Comme le sait chaque soldat de la
paix, même sans uniforme, ils peuvent être facilement identifiables. En particuliers, les habitants
locaux les verront toujours comme des soldats de la paix et aucune inconduite ou acte criminel
qu’il pourrait commettre serait associé à la mission de la paix.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 104

Les soldats de la paix doivent savoir qu’il est à la fois impératif, une fois en mission,
qu’ils n’ont le luxe d’être vraiment hors service comme ils pourraient l’être à la maison. Les
commandants doivent aussi comprendre qu’il est à la fois approprié et impératif qu’ils guident et
suivent la conduite de leurs personnels même quand ils sont en permission. D’un bord comme de
l’autre, il y a donc un devoir de discipliner l’inconduite. Le besoin pour les soldats de la paix
d’obéir à de stricts standards en matière de droits humains est aussi renforcé par le Code de
conduite des Nations Unies.

8.2 Conséquences des violations du Code de conduite

La première responsabilité pour le maintien de l’ordre et de la discipline repose avec le


Commandant de contingent, qui seul a juridiction criminelle exclusive sur les troupes sous son
commandement. En sus, un Commandant de contingent national est responsable de coopérer
avec toute enquête de caractère criminel ou illégal. Ceci implique que les témoins clés aux
crimes commis demeurent au sein de la mission pour faciliter l’enquête criminelle.

Certains privilèges et immunités sont octroyés aux soldats de la paix par le Secrétaire
général pour leur permettre de remplir leur mandat pour le meilleur intérêt des Nations Unies. Ils
ne sont pas octroyés à titre personnel. En fonction de votre catégorie (militaire, MILOB, UN
Police), les immunités et privilèges s’appliquent de différentes façons. Quelque soit le cas qui
s’applique à vous, vous êtes sujet à toute éventuelle action disciplinaire et, dans des cas sérieux,
à des poursuites criminelles pour violations du Code de conduite. Comme individu, et dépendant
de votre catégorie, vous êtes responsables des conséquences des inconduites que vous pourriez
poser. Les conséquences dépendront de la sévérité de la faute ou de l’inconduite. Pour une
discussion sur l’inconduite et les conséquences qui en résultent, relire la Leçon 1 de ce cours.

8.3 Protection des droits humains et genre

Faire rapport

Il y aura toujours besoin de faire rapport, même en agissant pour protéger des droits
humains. Obtenir autant d’information que possible sur les violations des droits humains
supposées (prendre des notes, prendre des photos) et le rapporter aussi tôt que possible à votre
supérieur. Rapportez : Quoi, Quand, Qui, Où, Comment ?

Protéger

Si le mandat de la mission autorise d’agir pour protéger les droits d’une personne (i.e. le
droit à la vie), ceci sera rendu très clair dans les instructions des Règles d’engagements (ROE). Il
n’y aura pas de ROE spécifique pour la protection de questions de Genre ou de Droits humains ;
les ROE s’appliquent à toutes les situations qui nécessitent l’usage de la force. Les ROE sont
spécifiques à la mission puisqu’ils dépendent du mandat et d’autres facteurs spécifiques.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 105

Mesures disciplinaires

Dans des cas d’exploitation et de violence sexuelle (EVS), les conséquences qui suivent
peuvent se passer, en fonction de la catégorie de personnel du soldat de la paix.

Membres du contingent

S’il est rapporté une inconduite sévère pour un militaire membre d’un contingent
national, les Nations Unies peuvent recommander le rapatriement. Les membres militaires des
contingents nationaux sont sujets à la juridiction criminelle exclusive de leurs autorités
nationales. De la sorte, ils sont à l’abri des poursuites criminelles locales. Une fois rapatriés, ils
sont par contre sujets à la loi nationale militaire et pourraient faire face à un Cour martiale. Le
DOMP suivra avec les États membres pour obtenir l’information sur les actions qui auront été
prises après leur rapatriement.

Les observateurs militaires des Nations Unies et la Police civile des Nations Unies

Les mesures qui peuvent être invoquées pour des observateurs militaires suite à des
allégations d’inconduite incluent : retrait d’une position de commandement, recommandation de
rapatriement, et censure écrite ou réprimande, incluant une possible recommandation de non
éligibilité pour une nouvelle affectation avec les Nations Unies. En plus, si les lois locales du
pays hôte ont été violées, les Nations unies et le pays hôte peuvent se mettre d’accord à savoir
s’il est pertinent ou pas d’engager des poursuites criminelles. Les observateurs militaires sont
sujets à la juridiction du pays hôte ou du territoire en ce qui regarde les fautes criminelles
commises dans le pays hôte. Le Secrétaire général a le droit et le devoir de lever l’immunité de
ces personnes dans l’hypothèse où elle entraverait le cours de la justice.

Mécanismes de plaintes

Chaine de commande

A l’âge des téléphones mobiles et des courriels, il n’y a plus de secrets. La vérité surgira
tôt ou tard. Ainsi, si vous entendez une quelconque rumeur, allégation ou cas d’exploitation
sexuelle, vous devez immédiatement faire rapport à votre chaine de commandement.

Point focal en mission

Alternativement, si vous ne vous sentez pas confortable de faire rapport sur des
allégations par votre chaîne de commandement, vous pouvez vous tourner vers le Point focal de
la mission ou son adjoint pour les questions d’Exploitation et violence sexuelles. Chaque mission
doit disposer de tels points focaux.

Personnel Conduct Officer

Certaines missions devraient aussi avoir un Officier de la conduite du personnel (OCP),


dont la tâche est de suivre la conduite et le comportement du personnel des Nations Unies.
L’OCP peut aussi en l’occurrence être désigné comme point focal.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 106

Faire rapport sur les Enfants soldats


Les gardiens de la paix, particulièrement les Observateurs militaires des Nations Unies
ont un rôle important à jouer en faisant rapport sur les enfants soldats. Ils sont souvent placés en
première ligne ou partent en mission de vérification sur les lignes de font, sont ceux qui ont le
premier contact avec les enfants soldats. Quand on rencontre des enfants soldats, les MILOBS
devraient prendre le temps de compléter une check-list qui serait distribué à tous les coins de la
mission. La compilation des résultats permettrait de collecter de l’information sur les noms, les
âges, les nombres, les sexes, les lieux d’origine, la condition physique, et les attentes post-conflit
des enfants soldats. L’information sera traitée par l’Unité de Protection de l’enfant de la mission,
ainsi que par les agences dont le mandat particulier est de s’occuper des questions de protection
d’enfant, comme l’UNICEF, ainsi que dans la planification de la planification et de l’exécution
du programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR).

8.4 Statut légal des soldats de la paix et juridiction de jugement

Les règles des Nations unies sur le statut légal du personnel des Nations Unies et la
juridiction pour inconduite, incluant des violations criminelles et de droits humains, cherchent à
réconcilier différents enjeux comme:
• Le besoin de permettre au personnel des Nations Unies de performer leurs fonctions de
manière indépendante, sans crainte d’être accusée ou poursuivie de manière non
équitable;
• Le besoin d’assurer le régime de la justice quand des crimes et des violations sérieuses
sont commises; et
• Le besoin d’assurer un procès juste et équitable en dégageant les responsabilités des
violations commises.
Quelque soit les détails de ces règles, il est clair qu’elles doivent être mises en pratique
d’une façon qui permette à la justice d’être atteinte quand des violations des droits de l’homme
sont commises.

Membres des Contingents nationaux

Les pays fournisseurs de troupes (PFT) ont la juridiction criminelle exclusive sur leurs
militaires. En fonction du Statut Modèle pour les Accords de Force (SOFA) pour les opérations
de maintien de la paix (Article 47b), « les membres militaires de la composante militaire d’une
opération de maintien de la paix doivent être sujets à la juridiction exclusive de leurs différents
États participants en ce qui a trait à tout action criminelle qui aurait pu être commise par eux »
dans le pays hôte.

Les PFT sont responsables pour prendre des mesures judiciaires effectives pour juger ces
crimes, incluant les violations des droits humains, commis par leurs militaires dans le cadre
d’une mission de paix. La juridiction exclusive inclus le devoir que justice soit rendue, tel que
décrit dans l’article 48 du SOFA. « Le Secrétaire général… obtiendra les assurances des
gouvernements des gouvernements des pays participants… » qu’ils sont en mesure de rendre
justice par rapport aux crimes ou délits commis par les membres de leurs contingents nationaux
servant au sein d’une opération de mission de paix.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 107

Observateurs militaires

Les observateurs militaires, comme les CIVPOL et la plupart des membres civils de la
mission, sont classifiés comme « Expert en mission », tel que défini dans les SOFA et la
Convention sur les Privilèges et les Immunités des Nations Unies. Comme tel, ils bénéficient de
l’immunité dans l’exercice de leurs fonctions officielles. Par contre, le Secrétaire général a le
« droit et le devoir de lever l’immunité de tout expert en toute circonstance si, de son opinion,
cette immunité retarde le cours de la justice… »

Les observateurs militaires demeurent sujets à la juridiction du pays hôte quand à ce qui
a trait au respect tout faute criminelle qu’il pourrait commettre dans le pays hôte et de toute
plainte civile qui ne serait pas reliée à l’exercice de ses fonctions officielles. A la réception des
allégation d’inconduite de la part de tout membre de la mission, incluant les soldats de la paix
militaires, le Chef de Mission est obligé de demander de demander des enquêtes et possiblement
de mettre en place des Commissions d’enquête.

Directives des Nations Unies en matière disciplinaire impliquant des membres militaires
des nationaux contingents (DPKO/MD/03/00993)

La directive donne aux Chefs de mission des procédures obligatoires pour gérer des
allégations de faute grave par des membres militaires de contingents nationaux.

Une faute grave est caractérisée partout comme acte, omission ou négligence, incluant
des actes criminels, qui soit une violation des directives opérationnelles standard de la mission
ou de quelque autre règle applicable.

Une directive fournit des procédures obligatoires à suivre pour gérer les fautes graves
commises par les membres militaires de contingents nationaux.

Une faute grave est définit par tout acte, omission, ou négligence, incluant les actes
criminels mineurs, comme une violation des procédures opérationnelles de mission, de
directives ou tout autre règlement applicable, ou d’instructions administratives qui résultent ou
sont susceptibles de causer des dommages sérieux à l’individu ou à la mission.

La définition peut clairement couvrir de violations des droits de l’homme, comme la


torture ou le traitement inhumain. En fait, la directive se réfère spécifiquement par exemple à
« l’exploitation et la violence sexuelles de tout individu, particulièrement les enfants » comme
l’un des actes tombant sous sa juridiction.

L’article 8 de la directive confirme le statut légal des soldats de la paix militaires en ce


que “les membres militaires des contingents nationaux… seront sujets à la juridiction exclusive
de leur États respectif en ce qui a trait à tout faute criminelle qui pourraient être commis par eux
dans la zone de la zone de la mission. Ils ne seront pas protégés de poursuite par suite du respect
d’accords verbaux ou écris posés par eux en leur qualité officielle. Ils sont, par contre, sujets à la
juridiction du pays d’accueil/territoire quand à tout différend/plaine de nature civile et non reliée
à la nature de leurs fonctions officielles. »
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 108

Par contre, le Chef de la mission des Nations unies, habituellement un RSSG civil, a le
mandate et l’obligation de prendre les actions suivantes:

1. Débuter une enquête préliminaire pour l’établissement des faits;


2. Si l’enquête préliminaire indique que le rapport de faute grave est bien fondé, rapportez
immédiatement au UNHQ, qui en retour se retournera vers le PFT concerné; et
3. Décider d’une Commission d’enquête dans les 48 â 72 heures.

La Commission d’Enquête n’est pas un corps judiciaire ; il est un outil de gestion du Chef de
mission. La Commission fait ses recommandations pour que soient prises les actions
administratives appropriées, incluant le rapatriement. Alors que la procédure en place limite
clairement le rôle des Nations Unies quand à la responsabilité de prouver ou établir des
violations, il est important que ces procédures soient scrupuleusement suivies et que l’on voit les
Nations Unies poursuivre leur recherche de manière professionnelle. Il est tout aussi important,
sinon plus, que les PFT remplissent activement leur responsabilité de poursuite d’action en cas
de faute criminelle allant jusqu’au jugement et à l’emprisonnement des soldats de la paix
engagés.

Un important aspect de cette question, qui a impact sur les relations entre les soldats de la
paix en uniforme et la population du pays hôte, est que toute information soit rendue disponible
dans le cadre d’une action légale contre tout soldat de la paix accusé ou trouvé coupable de
violation des droits humains, une fois qu’ils sont rapatriés. Ceci peut facilement cultiver les
ressentiments des victimes et une perception d’« impunité vis-à-vis des soldats de la paix
internationaux.

La directive cherche à régler ce problème en statuant que « même si la responsabilité de


la discipline des membres militaires des contingents nationaux demeure une responsabilité
nationale, les Nations Unies ont intérêt à ce que justice soit rendue ». Les Nations Unies retient
le droit demander l’information auprès du Pays fournisseur de troupes au « plus haut niveau
possible afin de s’assurer le PFT pour s’assurer de la poursuite qui est donné et de s’assurer que
des mesures disciplinaires ont été prises. » (Art.29)
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 109

8.5 Responsabilité de commander pour assurer la discipline en matière de


droits de l’homme

Prévention

Prévenir toute inconduite est une bonne première mesure de terrain en matière de
discipline au profit de ses subordonnées. Il y a deux mesures de prévention à la disposition des
commandants pour instaurer la discipline des droits humains et réduire le risque que ceux qui
sont en commande puissent voler les droits humains:

• Connaître les règles: S’assurer que le personnel connaisse les droits de l’homme en
vigueur, les standards, les SOP, les directives, etc. A côté de l’importance de protéger les
victimes potentielles de violations de droits de l’homme, c’est un élément important du
commandement d’éviter que ses éléments puissent rester loin de toute zone à problème.
En d’autres mots, des commandants efficaces rechercheront activement comment
protéger leur personnel de pas commettre des violations de droits de l’homme, plutôt que
de simplement attendre de les présenter en cour martiale.

• Connaître les poursuites: S’assurer que les poursuites seront suivies de poursuites,
incluant de charges criminelles pour des actes criminels.

Discipliner les malfaiteurs

La réponse aux droits humains est tout importante que de les empêcher dans un premier
temps. Une action disciplinaire rapide et proportionnelle est essentielle à la dissuasion –
envoyant le signal clair que la punition est garantie et reflètera le sérieux des fautes commises.

Les commandants militaires à tous les niveaux, du Chef de la Force ou chef de patrouille,
comprennent les obligations disciplinaires de commandement expliquées plus haut. C’est une
adaptation facile que de comprendre que les mêmes devoirs et obligations s’appliquent dans le
cadre d’une opération mandatée par les Nations Unies. Ce qui prend plus de travail par contre
plus difficile, est de comprendre que les environnements des opérations de maintien de la paix
créent des risques ajoutés de fautes graves d’inconduite par les membres miliaires. Ces risques
augmentent proviennent des nouvelles contraintes légales et culturelles de l’environnement, ainsi
que les niveaux uniques de stress et de contraintes des opérations de paix, ce qui augment le
risque de fautes.

Il est aussi important de se souvenir ne dispose pas de ses propres mécanismes de justice
militaire. On attend des Nations Unies qu’elles reposent sur les structures des contingents pour
continuer à discipliner leurs membres, incluant la poursuite criminelle quand cela s’applique. Les
PFT doivent être préparés à rencontrer entièrement et pleinement ces attentes disciplinaires.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 110

8.6 Loyauté envers les camarades d’armes

Défendre la
camaraderie d’armes est
une responsabilité
fondamentale de
professionnels
militaires. La loyauté
envers les camarades
s’appuie sur l’hypothèse
que ces derniers sont
également
professionnels, loyaux,
et dotés d’un bon esprit.
La loyauté aux
camarades est essentielle
pour le succès du
déploiement des soldats
de la paix, mais la Un bon esprit de coopération et de loyauté est important parmi les soldats de la
loyauté n’est pas le paix. Mais couvrir les fautes de vos camarades n’est pas la même chose que la
même que de couvrir loyauté. (UNMIS Photo, Jean-Charles, Mai 2005)
les fautes de ses camarades.

Le Sénateur Carl Shurz (1829 – 1906) était immigrant aux États-Unis, d’origine
allemande, et fut élu comme Sénateur US et nommé Secrétaire de l’Intérieur. Il dit une fois,
« mon pays vrai ou faux… à gauche, garder la gauche, à droite, garder la droite ». On peut
réécrire cette phrase de la façon suivant « mes chers soldats de la paix…quand c’est juste,
garder le droit, quand c’est mauvais, retourner vers le droit ».

Aider ses compagnons gardiens de la paix de ne pas commettre de faute et obéir aux
règles de droits humain en cultivant la loyauté de groupe est encore plus importante en temps de
crie. La loyauté aux questions d’éthique militaire et de morale humaine peut rentrer en
contradiction avec certains de vos subalternes et il faudra rencontrer chacun pour régler ces
dilemmes éthiques.

Dilemme éthique

• Vous n’êtes pas sur que c’est la bonne chose à faire.


• Deux valeurs ou plus pourraient être en conflit.
• Du tort pourrait être cause quoi que vous fassiez.

Conduite éthique

• Considérer vos options et vos obligations, à la fois sous l’angle moral comme sou l’angle
légal.
• Si vous n’êtes pas sûr, parlez aux autres en qui vous croyez.
• Prenez la responsabilité de vos action et faite la bonne chose à faire.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 111

Dans des situations où des soldats de la paix violent des droits humains, c’est le devoir
des collègues soldats de la paix de rester loyaux aux valeurs de leur unité, leur contingent, leur
pays, et les Nations Unies. Les règles internationales des droits humains incarnent ces valeurs.
Que les violations aient été commises par inadvertance ou à dessin, il y a le danger que les
nobles sentiments de camaraderie et de loyauté sont parfois subvertis par le sentiment de
culpabilité de ceux qui voudraient se protéger de la conséquence de leurs actions. Les soldats de
la paix doivent être capables de gérer de tels dilemmes éthiques.

8.7 Le devoir d’agir des soldats de la paix en uniforme

Il n’y a pas de doute que les soldats de la paix qui sont témoins de violations ou sont
mises au courant d’allégations de violations doivent prendre action. Les soldats de la paix en
uniforme ont le devoir de prendre les actions correctes et appropriées qui peuvent ressembler à
des violations des droits humains.

Ceux qui sont en situation de commandement ont une plus grande obligation d’agir. Ils
ont par définition des rôles essentielles et la responsabilité de prévenir, mener enquête et
d’administrer des peines pour les fautes commises. Par contre, quand on est témoin ou mis au
courant de possible violation de droits humains, tous les soldats de la paix devraient :

• Mettre fin aux violations, directement ou en engageant d’autres pour prendre action;
• Soulager les souffrances de la victime et la réintégrer de suite dans ses droits; diriger les
victimes vers les organisations qui déjà fournissent appui et assistance;
• Rapportez les violations de manière immédiate et aux individus intéressés, comme la
police militaire et les supérieurs;
• Coopérer pleinement avec les enquêteurs;
• S’assurer que les commandants appliquent la justice en prenant des mesures appropriées
contre les délinquants; et
• Empêcher de plus grandes violations par des efforts nouveaux et innovatifs pour changer
les attitudes et améliorer la sensibilité aux droits humains. Soyez clair que toute faute soit
poursuivie et que la justice soit appliquée de manière rapide.

La Circulaire du Secrétaire général sur les Mesures spéciales de protection contre


l’Exploitation et la violence sexuelle; les directives du DOMP sur les questions disciplinaires
impliquant des officiers de police civile et observateurs militaires, demandant au personnel des
Nations Unies et des soldats de la paix qui deviennent conscients des actes d’inconduites, de
l’exploitation et la violence sexuelle de les rapporter le plus rapidement via les meilleurs canaux.
Une disposition similaire est contenue pour le respect des droits internationaux des droits de
l’homme.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 112

Exemple: Les opérations de paix en Somalie

Les différentes mandats des Nations Unies en Somalie au début des années 1990
(UNOSOM I et II et UNITAF) fournissent un exemple bien connu de l’échec de proprement
anticiper les défis des opérations de paix, ce qui a eu pour résultat de dégénérer en de
nombreuses violations des droits de l’homme de la part des forces des Nations Unies.

Les défis opérationnels en Somalie et le risque de violations de droits humains par les
troupes mandatées par les Nations Unies était augmenté par le mandat du Conseil de sécurité
d’utiliser “tous les moyens nécessaires” pour l’application de la tâche. Les ROE pour ce faire
autorisaient l’usage létal de la force quand il y avait clairement une manifestation d’intention
hostile. Ceci, combiné avec des belligérants très lourdement armés, qui tuaient à l’occasion les
soldats de la paix et des bandits violents volant les soldats de la paix, tout ceci risquait un risque
de réaction excessive de la part des troupes multinationales. Les violations des droits de l’homme
rapportées par les soldats de la paix incluaient les gens battus en détention, la torture et des
exécutions arbitraires.

A tout point de vue, un nombre de contingents militaires n’étaient pas aussi rigoureux
dans le suivi des violations qui étaient portées par leurs troupes. Parmi les violations les plus
rapportées étaient celles commises par les troupes canadiennes, incluant la torture et la mort d’un
jeune prisonnier somalien qui s’était introduit dans le camps dans le but de voler.

Les violations des droits humains commises par les soldats de la paix canadiens furent un
choc pour le public en général et militaire. Les enquêtes subséquentes, les punitions, et les
actions correctives prises ont inclus entre autre.

• Dix procès en Cour martiale, incluant des caporaux, des sergents, des commandants de
patrouille, et d’autres. Certains ont reçu des sentences de prison. L’individu principal
accusé de meurtre essaya de se suicider, ce qui lui endommagea ses facultés mentales et il
fut jugé inapte au procès.
• Des actions multiples non disciplinaires contre certains officiers supérieurs des forces
armées, incluant la censure de facto qui avait couvert l’information. On estime que les
carrières de dizaines d’officiers ont été brisées et beaucoup décidèrent de quitter les
forces.
• Le régiment d’infanterie dans son entier qui avait été déployé en Somalie fut
officiellement dissous avec disgrâce et ses membres réassignés dans d’autres régiments,
fait sans précédent dans l’histoire canadienne militaire.
• Compensation a été versée aux familles des victimes somalis.
• Une enquête indépendante et hautement médiatisée pendant plusieurs années.
• Des changements majeurs dans la formation au maintien de la paix.

Le travail de la justice canadienne est allé très loin, en incluant de prendre des mesures
disciplinaires à l’encontre de ceux qui n’avaient pas adéquatement préparé les soldats de la paix
aux défis du maintien de la paix en Somalie, ce qui demeure un exemple remarquable pris par un
PFT pour donner effet et respect de ses obligations internationales en matière de droits de
l’homme et d’engagement à encourager la loyauté et l’éthique au sein des troupes.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 113

La nature horrible de la plus grave ou importante violation des droits humains peut
devenir un incitatif certain à cacher ces violations. Cela est particulièrement vrai quand les
réputations nationales sont en jeu. Cela sert aussi à protéger ceux qui sont coupables et autoriser
l’impunité de persister. Les soldats de la paix militaires qui autorisent les couvertures de preuves
ou de dossier sèment aussi les graines de la désillusion et des problèmes moraux au sein des
militaires. La justice et la catharsis de la discipline des droits humains servira seulement à
renforcer les soldats de la paix sur le long terme.

L’étude de cas à la fin de cette leçon est un autre exemple de comment les réputations
peuvent être exposées quand des violations des droits humains se déroulent. Lisez le cas et
pensez aux situations qu’il présente.

8.8 Principes essentiels de conduite en matière de droits humains des soldats


de la paix

Les soldats de la paix doivent se plier aux standards des droits humains contenus dans le
droit international, le droit national, les règles, directives émises par les Nations Unies. Alors que
tous les standards internationaux couverts dans cette liste sont pertinents, la liste n’est pas
exhaustive et n’inclut que certain d’entre eux:

• Tout le monde a le droit à la vie, la sécurité de la personne, et l’absence de torture et autre


traitement ou punition de caractère cruel, inhumain ou dégradant (DUDHA articles 3 et 5;
CIDH, articles 6, 7, and 9; Préambule de la Convention sur la Torture et articles 1, 2, et 4)
• Chacun a le droit à la vie et à la sécurité de sa personne et au droit de ne pas être sujet à la
torture, ou à toute punition ou tout traitement cruel, inhumain ou dégradant. Aucune
exception n’est permise quant à ce qui a trait au droit à la vie, l’interdiction de la torture
et tout autre traitement cruel, inhumain ou dégradant, l’interdiction de l’esclavage,
l’interdiction d’emprisonner quelqu’un pour avoir manqué à une obligation contractuelle,
l’interdiction des lois « ex-post facto », la reconnaissance de chacun comme une personne
devant la loi, ou le droit de la liberté de penser, de conscience et de religion (PIDCP
article 4)
• Les minorités, les non-nationaux, et les réfugiés doivent bénéficier des mêmes
protections en matières de droits humains que tous les autres habitant dans le sens où
toutes les personnes sont égales devant la loi et ils ne peuvent souffrir de discrimination
face à la protection égale de la loi (PIDCP, article 26)
• Les réfugiés ont des droits uniques qui leur sont garantis dans la Convention sur les
réfugiés de 1951 et le Protocole de 1967
• Les enfants sont particulièrement vulnérables et ont besoin de protections additionnelles
(par exemple, la Convention relative aux droits de l’enfant)
• Les femmes doivent jouir et bénéficier des mêmes droits et de la même protection de tous
les droits humains dans les domaines politique, économique, social, civil et autres
domaines (DIDH, article2, Préambule de la Convention sur l’élimination de la
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 114

discrimination et art.1,2 et 3 ; Déclaration sur l’élimination de la violence contre les


femmes, art. 3)
• L’exploitation et la violence sexuelles contre les femmes ainsi que les enfants sont
interdits en tout temps

De nombreux documents fournissent plus de détails pour les soldats de la paix qui pourraient être
amenés à mener des fonctions de police:

• CCLEO – Code de conduite pour les officiels en charge de faire appliquer la loi: Rés.GA
34/169, Déc. 1979
• BPUFF – Principes de base pour l’emploi et l’usage de la force et des armes à feu par les
officiers de la loi: US Congress, 1990
• SMR – Normes minimales standard pour le traitement des prisonniers: UN 1955,
ECOSOC 1957 et 1977
• Principes de détention et d’emprisonnement– Rés. GA. 43/173, Déc. 1988
• Règles des Nations unies pour la protection des jeunes privés de leur liberté: Rés GA.
45/113, Déc. 1990

Les Nations Unies ont procédé à de nombreux rappels sur le fait que les standards suivants
s’appliquent pour les soldats de la paix:

• Circulaire du Secrétaire général sur l’observation du droit international humanitaire par


les forces des Nations unies (ST/SGB/1999/13) – rappelle que tous les personnes des
Nations Unies et leurs agents sont liés par le droit des conflits armés
• La Circulaire du Secrétaire général pour la protection contre l’exploitation et la violence
sexuelle (ST/SGB/2003/13, voir texte au complet en Annexe C) qui énonce des règles
claires et les droits et devoirs des personnels des Nations Unies à cet égard, en particulier
en cas de violation de ce dispositions
• Le Code UN de Conduite des Casques bleus (voir en leçon 1 de ce livre)
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 115

8.9 Lignes à suivre

Directives pour son comportement personnel

• Connaître les règles des droits de l’homme qui s’appliquent;


• Anticiper les règles que vous pourriez violer;
• Adopter un comportement pour vous protéger contre les fautes ou les erreurs
personnelles; et
• Si vous violez des droits humains, prenez en immédiatement la responsabilité et voyez
comment réparer le tort qui a été causé.

Directives pour la conduite des camarades

• Aidez-les à mieux connaître les droits de l’homme essentiels;


• Anticiper les règles qui pourraient être violées;
• Les encourager à adopter des attitudes pour se protéger contre les fautes ou les faiblesses
personnelles;
• Anticipez votre réaction si vos camarade commettent des violations de droits humains;
• Si ils violent des droits humains, rapporter la violation et voyez comme diminuer les torts
causés; et
• Coopérer avec toute autorité d’enquête sur les violations commises.

Directives pour la conduite de subordonnés

• Assurez-vous qu’ils connaissent les règles des droits humains applicables;


• Assurez-vous qu’ils connaissent les peines liées aux violations et qu’ils seront
sanctionnés;
• Anticiper les règles qu’ils pourraient violer;
• Insister pour qu’il adoptent un comportement minimisant les fautes ou les faiblesses
personnelles;
• Anticiper quelle action vous prendrez si ils violent les droits humains;
• Si ils violent les droits humains, prenez immédiatement l’action appropriée en restant en
ligne avec les règles et procédures UN, et voyez comment mitiger les torts causés;
• Documentez complètement toutes les violations des droits de l’homme et des actions
prises; et
• Informez les victimes des actions prises et assurez-vous qu’ils reçoivent réparation.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 116

Directives pour enquête sur une allégation de mauvaise conduite

Disposez d’un mécanisme d’enquête qui soit impartial, transparent et ouvertement accessible
pour enquêter sur les allégations. Par exemple, les mécanismes suivants pourraient s’appliquer.

1. Doutes: Quand un soldat de la paix a des préoccupations ou des doutes au sujet de


violations possibles des droits humains commises de la part d’un autre soldat de la paix
ou de tout autre partenaire de la mission, il doit faire rapport par le biais des mécanismes
de rapportage établis.
2. Accessible: Les commandants de Force et d’autres commandant nommeront des soldats
de la paix expérimentés pour servir comme points focal pour la réception des rapports sur
les violations alléguées des droits de l’homme. Ils doivent être des mécanismes de Police
Militaire indépendants. Le RSRG, le personnel de la mission et les autres internationaux,
ainsi que les populations locales, doivent être clairement informés de l’existence et du
rôle de ces points focaux et de comment les contacter.
3. Enquête: Les Commandants sont responsable de prendre action dans les cas où il y a
raison de croire qu’il y a des comportements contraires aux droits humains tenus par les
soldats de la paix. Toute action doit être prise en accord avec les règles et procédures
établies pour lutter contre les comportements déviants.

Note sur les autorités nationales ou des Nations Unies: Si après enquête approfondie, il y a avait
des preuves à l’effet des violations de droits de l’homme ont été conduites, ces cas jusqu’alors
gérés par les Nations Unies pourraient, après consultation avec le UNHQ, être référés auprès
d’autorités nationales pour action supplémentaire, ceci pouvant inclure une poursuite criminelle.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 117

Étude de cas– “Réputations à risque”

L’UNPRO a travaillé fort pour obtenir le support public nécessaire à la poursuite de ses
efforts contre les activités de gangs criminels en OL du Sud-Est, incluant le long de la frontière
avec le Whitelance dans le port de Ervinport. Le Col. Zebz et sa « milice » ont essayé de se
présenter comme des victimes, mais à terme, il semble que la population ait bien compris que
Zebz et les siens ne soient que des criminels ordinaires. Un tournant dans cette campagne a été
l’opération lancée par l’UNPRO « Ouverts et honnêtes ». L’opération « Ouverts et honnêtes » a
mis l’accent sur l’éthique et le sens du respect de l’UNPRO tout en montrant comment le Col.
ZEBZ violait les lois criminelles et s’enrichissait à la fois par la contrebande de drogues et le
trafic de femmes.

1. Vous êtes commandant de section en charge de la sécurité des docks à Ervinport OL. Votre
tour de service de six mois se termine dans trois semaines et vous êtes heureux d’avoir pu
gardé en ligne certains de vos éléments les plus agités. Par contre, vous venez juste
d’apprendre que la moitié de la section s’est retrouvée au milieu d’une bataille de bar alors
qu’ils étaient hors service. Ils ont perdu la bataille, mais ont attendu pour l’un des
Orangelindien, l’ont attrapé, l’ont ramené sur les docks, et ont commencé à le frapper
tellement violemment qu’il en est mort. Que devriez-vous faire ?

2. Vous êtes commandant de peloton prêt à rentrer à la maison dans deux semaines avec votre
bataillon. Vous avez appris que la semaine dernière, l’un de vos commandants de section a
littéralement enterré un Orangelindien qui avait battu à mort par hommes de sa section alors
qu’ils n’étaient pas en service. Apparemment, le caporal et deux de sa section ont mis le
corps dans un camion et l’ont enterré dans un terrain vague à la frontière nord de la ville.
Maintenant qu’ils ont cherché à fuir la justice, les sentences de cour martiale devraient
conduire à du temps de prison et des dégradations. Que feriez-vous ?

3. Vous êtes un commandant de bataillon prêt à rentrer le bataillon à la maison dans une
semaine. Le tour de service a été un succès, et le reste du bataillon au pays a préparé toutes
sortes d’évènements de bienvenues. Ils ont même convaincu votre président national de
rencontrer le bataillon à la descente d’avion. Votre pays sort d’une récession économique et
les médias de votre pays ont utilisé le succès de votre bataillon comme une bonne histoire
pour les nouvelles – le pays est si fier de votre bataillon. Mais votre adjoint vient juste de
confirmer la rumeur sur la battue à mort et l’enterrement du corps. Juger les responsables de
la couverture des actions du commandant de section qui a enterré l’Orangelindien va
vraiment avoir un impact négatif une fois de retour à la maison. Aussi avez-vous été heureux
avec le travail du bataillon PsyOps Honnête et ouverts. Les locaux pensent que votre
bataillon et l’UNPRO sont absolument honorables et qu’ils font toujours les choses à faire en
cas de besoin. Vous vous imaginez que la réputation de l’UNPRO va réellement souffrir et
gâcher l’un des plus beaux résultats de votre tour. Que pensez-vous faire ?
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 118

4. Vous êtes un commandant MilFor venez juste de trouver que l’un des bataillons à Ervinport
est impliqué dans le fait d’avoir masqué qu’un petit groupe de soldats de la paix a battu un
national à mort. Le bataillon a quitté le théâtre d’opération il y a environ un mois et vous
espérez que leur gouvernement acceptera d’envoyer un autre bataillon. Personne en
Orangeland ne semble savoir ce qui s’est passé La victime semblerait avoir été un complice
de Zebz et on pense que Zebz l’a fait éliminé parce qu’il dissimulait une partie des profits à
Eastport. Cette interprétation a actuellement aidé l’équipe actuelle PsyOps de convaincre les
nationaux que l’UNPRO est du côté du public d’OL et que Zebz est le chef du gang criminel.
Que feriez-vous ?

Considérez les questions suivantes clés:

• La justice doit prévaloir. La violation originale et chaque couverture successive de


l’événement doit recevoir la sanction appropriée.
• La vérité verra le jour. Chaque délai ne fait que ne nous éloigner du premier acte criminel
et criminalisera plus ceux qui ont couvert l’information.
• Certaines des réputations les plus solides sont construites par des individus prenant des
décisions difficiles, alors que d’autres ont choisi des options faciles mais fausses.

Considérez les questions suivantes :

Quelle est la bonne action à prendre au lieu de cacher la vérité ?

La bonne action n’est pas seulement de “dire la vérité” mais aussi d’utiliser la
chance de pouvoir expliquer publiquement qu’alors les violations commises par
des subordonnées étaient mauvaises, justice serait rendue et que ce processus était
révélateur des valeurs fondamentales des soldats de la paix en uniforme et des
Nations Unies.

Quels sont les possibles resultants négatifs de la mauvaise decision de couverture, à la


fois si ils sont pris, ou bien si ils ne sont pas trouvés ?

Même si cela ne devient pas public, l’acte de cacher des actes ou inconduites
criminelles aura un effet négatif sur le moral et l’intégrité professionnelle des
personnels militaires à qui cela est arrivé. Il est possible que beaucoup de
personnels militaires seront mis au courant. Un autre effet est que dans des
situations identiques, de futures violations de droits humains seront possiblement
peu disciplinées par les militaires.

Mise à jour et conséquences:

• Le Commandant militaire décida de garder le silence.


• Par contre, un mois plus tard, le Lieutenant parla publiquement. Sa conscience le
travaillait et son conseiller spirituel l’encourageait à dire la vérité.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 119

• Le MilFor fut suspendu de son poste de commandement de manière quasi immédiate et


fait actuellement face à la cour martiale chez lui pour avoir posé des actes contraire au
bon ordre et à la discipline. Même si il est trouvé innocent, sa carrière militaire est
terminée.
• Le commandant de bataillon s’est fait dire qu’il ne recevrait pas sa promotion comme
Brigadier – Général et pourrait faire aller en cour martiale. Les média nationaux chez lui,
qui l’avaient encensé, son bataillon et les militaires de la nation, ont maintenant le
sentiment qu’ils sont « déçus » et commencent maintenant à écrire des histoires sur la
corruption et le manque de professionnalisme des militaires. Il y a des appels de la part
des partis de l’opposition pour une enquête publique indépendante pour comprendre
comment les autorités politiques et militaires auraient pu autoriser ce qui s’est passé. Le
chef de peloton, le commandant de section et les quatre membres de la section vont
certainement passer en cour martiale.
• Pendant ce temps, de retour en Orangeland, le Col. Zebz appelle à une compensation
pour la victime « innocente » et le public se rallie à l’idée que l’UNPRO a du utiliser ce
type de méthode depuis longtemps et qu’il est temps pour la mission de s’en aller.

Considérez ce scénario du pire avec ce qui se serait passé probablement si le battage à


mort avec été rapporté immédiatement après le décès. Le dernier point à dire sur ce sujet est qu’il
y a une attention de plus en plus importante de la part des Nations Unies de s’assurer qu’elles
opèrent de manière éthique et légale, et cette attention s’applique aussi aux soldats de la paix en
uniforme.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 120

LEÇON 8
TEST DE FIN DE LEÇON

1. Les membres des contingents nationaux de soldats de la paix sont sujets à la juridiction
exclusive de:
a. Leur état d’origine;
b. Le pays hôte;
c. L’autorité en place des Nations Unies;
d. Aucun de ces points.

2. La responsabilité principale pour le maintien de l’ordre et de la discipline est celle:


a. Du soldat de la paix lui-même;
b. Du pays hôte;
c. Du commandant de contingent;
d. Du Chef des questions administratives.

3. Les mesures qui pourraient être proposées pour des observateurs militaires suite à une série
de fautes graves incluent toutes celles qui suivent à L’EXCEPTION:
a. Retrait d’une position de commandement;
b. Recommendation de rapatriement;
c. Réprimande orale;
d. Blâme écrit.

4. La tâche de gérer la conduite et le comportement du personnel des Nations Unies est laissé au:
a. DOMP;
b. L’officier de conduite du personnel;
c. La Police des Nations Unies;
d. Les Observateurs militaires des Nations Unies.

5. En établissant un rapport sur les enfants soldats, les soldats de la paix devraient être sûrs de
compléter une liste qui inclut:
a. Lieu d’origine;
b. Condition physique;
c. Attentes une fois le conflit terminé;
d. Tous les points cités.
Leçon 8 / Directives et procédures des Nations Unies pour les soldats de maintien de la paix 121

6. Les pays fournisseurs de troupes disposent de quel type de juridiction criminelle sur leurs
militaires?
a. Limitée;
b. Exclusive;
c. Contingentée;
d. Ils ne disposent pas de juridiction criminelle sur leurs militaires.

7. Même si les soldats de la paix disposent de certaines immunités, le Secrétaire général


dispose à la fois du droit et du devoir de lever toute immunité qui « empêcherait le cours de
la justice » dans le cas de violations et de mauvaise conduite.
a. Vrai
b. Faux

8. Quand un soldat de la paix devient conscient de violations de droits humains, il devrait


prendre toutes les actions suivantes, à l’EXCEPTION:
a. Diriger les victimes vers des organisations qui peuvent donner une assistance
directe;
b. Faire rapport sur la violation de manière immédiate;
c. Couvrir toute violation pour protéger la réputation nationale;
d. Diminuer les souffrances des victimes.

9. Les soldats de la paix doivent obéir:


a. Au droit national;
b. Aux Directives émises par les Nations Unies;
c. Aux règles des droits humains contenus en droit international;
d. Tous les points mentionnés.

10. Si le pays contributeur de troupes n’a pas la possibilité de discipliner ses membres en
réponse à des violations des droits humains, les Nations Unies peuvent utiliser leur propre
mécanisme de justice militaire pour le faire.
a. Vrai
b. Faux

RÉPONSES :
1a, 2c, 3c, 4b, 5d, 6b, 7a, 8c, 9d, 10b
Annexe A / Liste des acronymes 122

ANNEXE A: LISTE DES ACRONYMES

Acronyme Définition

AG Assemblée Générale
ARV Antirétroviraux
CAO Chef des questions administratives
CDE Convention relative aux droits de l’enfant
CDM Chef de Mission
CH Coordinateur humanitaire
CIMIC Coordination civilo-militaire
CICR Comité international de la Croix-Rouge
CIVPOL Police civile
CMO Chef des observateurs militaires
COE Équipement propre au contingent
COHNU Centre des opérations humanitaires des Nations Unies
CRI Croix-Rouge internationale
CS Conseil de sécurité
CSO Chef de la sécurité
DCA Droit des conflits armés
DDR Désarmement, Démobilisation et Réintégration
DIH Droit international humanitaire
DOMP Département des opérations de maintien de la paix
DUDH Déclaration universelle des droits de l’homme
ECOSOC Conseil économique et social
EVS Exploitation et violence sexuelle
FC Commandant de la Force
FMP Forces de maintien de la paix
HCNUR Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
ITS Infection sexuellement transmissble
MAP Mines antipersonnel
MEDEVAC Évacuation médicale
MILOBS Observateurs militaires des Nations Unies
Annexe A / Liste des acronymes 123

Acronyme Définition

MOU Mémorandum d’accord


MSA Indemnité mensuelle de subsistence (MSA)
OCHA Bureau de coordination des affaires humanitaires
ONG Organisation non gouvernementale
OCP Officier de conduite du personnel
OIP Officier d’information publique
OMP Opération de maintien de la paix
OPNU Opération de paix des Nations Unies
PCT Pays contributeur de troupes
PDI Personnes déplacées à l’interne
PFT Pays fournisseur de troupes
PIDCP Pacte international des droits civils et politiques
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
ROE Règles d’engagement
SFI Service de formation intégré
SG Secrétaire général
SIDA Syndrome d’immuno-déficience acquise
SOFA Accord sur le statut des Forces
SOP Procédures opérationnelles standard
RCS Résolution du Conseil de sécurité
RSSG Représentant spécial du Secrétaire général
UNHQ Siège des Nations Unies
UNICEF Fond des Nations Unies pour l’enfance
OMNU Observateurs militaires des Nations Unies
VIH Virus d’immuno-déficience humaine
Annexe B / Nous sommes les soldats de la paix des Nations Unies 124

ANNEXE B : NOUS SOMMES LES SOLDATS DE LA PAIX


DES NATIONS UNIES

ƒ L’Organisation des Nations Unies incarne les aspirations de tous les peuples du monde en
faveur de la paix. Dans ce contexte, la Charte des Nations Unies exige que tout son personnel
respecte les plus hautes normes d’intégrité et de conduite.

ƒ Nous devons observer les Directives sur le droit humanitaire international pour les forces
chargées des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et les articles applicables
de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui sont les fondements de nos normes.
Au titre de personnel de maintien de la paix, nous représentons les Nations Unies et sommes
présents dans le pays pour l’aider à se relever des traumatismes d’un conflit. Par conséquent,
nous devons être consciemment prêts à accepter des contraintes particulières sur notre vie
publique et privée pour faire le travail et réaliser les idéaux de l’Organisation des Nations
Unies.

ƒ Des privilèges et des immunités nous seront accordés par des accords négociés entre les
Nations Unies et le pays d’accueil, uniquement aux fins d’exercer nos fonctions de maintien
de la paix. Les attentes de la communauté mondiale et de la population locale seront
considérables et nos actes, nos comportements et nos paroles seront surveillés de près.

Nous devrons toujours:

ƒ Nous conduire de manière professionnelle et disciplinée, en tout temps;


ƒ Nous consacrer à la réalisation des objectifs des Nations Unies;
ƒ Comprendre le mandat et la mission et respecter leurs stipulations;
ƒ Respecter l’environnement du pays d’accueil;
ƒ Respecter les coutumes et les usages locaux en étant conscients et respectueux de la culture,
de la religion, des traditions et des rapports entre les sexes;
ƒ Traiter les habitants du pays d’accueil avec respect, courtoisie et considération;
ƒ Agir avec impartialité, intégrité et tact;
ƒ Soutenir et aider les personnes infirmes, malades et faibles;
ƒ Obéir à nos supérieurs des Nations Unies et respecter la chaîne de commandement;
ƒ Respecter tous les autres membres de la mission chargés du maintien de la paix, quels que
soient leur statut, leur rang, leur origine ethnique ou nationale, leur race, leur sexe ou leurs
croyances;
ƒ Favoriser et encourager une conduite convenable parmi nos collègues des forces de maintien
de la paix;
ƒ Porter une tenue appropriée et observer un maintien personnel convenable en tout temps;
ƒ Rendre compte correctement de l’argent et des biens qui nous sont assignés en tant que
membres de la mission; et
ƒ Prendre soin du matériel des Nations Unies qui nous est confié.
Annexe B / Nous sommes les soldats de la paix des Nations Unies 125

Nous ne devrons jamais:

ƒ Jeter le discrédit sur les Nations Unies ou sur nos nations, en adoptant un comportement
personnel inapproprié, en négligeant d’exercer nos fonctions ou en abusant de notre position
de personnel de maintien de la paix;
ƒ Agir d’une manière susceptible de mettre la mission en péril;
ƒ Consommer abusivement de l’alcool, consommer ou nous livrer au trafic des stupéfiants;
ƒ Faire des communications non autorisées à des agences extérieures, y compris des
déclarations non autorisées à la presse;
ƒ Divulguer ou utiliser de manière inappropriée des informations obtenues dans l’exercice de
nos fonctions;
ƒ Faire inutilement usage de violence ou menacer les personnes sous notre garde;
ƒ Commettre tout acte susceptible de causer des torts ou des souffrances physiques, sexuels ou
psychologiques à la population locale, particulièrement aux femmes et aux enfants;
ƒ Engager des relations sexuelles susceptibles de nuire à notre impartialité ou au bien-être des
autres;
ƒ Nous montrer grossiers ou impolis à l’égard du public;
ƒ Endommager ou faire un mauvais usage délibéré des biens ou du matériel des Nations Unies;
ƒ Utiliser un véhicule de manière inappropriée ou sans autorisation;
ƒ Collectionner des souvenirs non autorisés;
ƒ Prendre part à des activités illégales, nous livrer à des pratiques frauduleuses ou
malhonnêtes; et
ƒ Tenter d’utiliser notre position pour en tirer des avantages personnels, faire de fausses
allégations ou accepter des avantages auxquels nous n’avons pas le droit.

Nous savons que le fait de ne pas observer ces directives peut avoir pour conséquence de:

ƒ Miner la confiance à l’égard des Nations Unies;


ƒ Mettre en péril la réalisation de la mission; et
ƒ Mettre en péril notre statut et notre sécurité en tant que personnel de maintien de la paix.

(Réf: Unité de formation du Département du maintien de la paix des Nations Unies, 1998)
Annexe C / Circulaire du Secrétaire général visant à prévenir l’exploitation et la violence sexuelle 126

ANNEXE C: CIRCULAIRE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL VISANT À


PRÉVENIR L’EXPLOITATION ET LA VIOLENCE SEXUELLE
Annexe C / Circulaire du Secrétaire général visant à prévenir l’exploitation et la violence sexuelle 127
Annexe C / Circulaire du Secrétaire général visant à prévenir l’exploitation et la violence sexuelle 128
Annexe C / Circulaire du Secrétaire général visant à prévenir l’exploitation et la violence sexuelle 129
Annexe D / Résolution 1539 (2004) du Conseil de Sécurité 130

ANNEXE D: RÉSOLUTION 1539 (2004) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Annexe D / Résolution 1539 (2004) du Conseil de Sécurité 131
Annexe D / Résolution 1539 (2004) du Conseil de Sécurité 132
Annexe D / Résolution 1539 (2004) du Conseil de Sécurité 133
Annexe D / Résolution 1539 (2004) du Conseil de Sécurité 134
Annexe E / La Déclaration universelle des Droits de l’homme 135

ANNEXE E: LA DÉCLARATION UNIVERSELLE


DES DROITS DE L’HOMME

Adoptée et proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies,


Résolution 217 (A) du 10 décembre 1948

PRÉAMBULE

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille


humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice
et de la paix dans le monde.

Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de
barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres
humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé
comme la plus haute aspiration de l'homme.

Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit
pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et
l'oppression.

Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations.

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi
dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine,
dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser
le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation
des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés
fondamentales.

Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance
pour remplir pleinement cet engagement.

L'Assemblée Générale proclame la présente Déclaration Universelle des Droits de l'Homme


comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les
individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit,
s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et
d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et
l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes
que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.
Annexe E / La Déclaration universelle des Droits de l’homme 136

Article premier.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et
de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Article 2.

1. Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans
la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur,
de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

2. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique
ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que
ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une
limitation quelconque de souveraineté.

Article 3.

Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Article 4.

Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits
sous toutes leurs formes.

Article 5.

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Article 6.

Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.

Article 7.

Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous
ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration
et contre toute provocation à une telle discrimination.

Article 8.

Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre
les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.
Annexe E / La Déclaration universelle des Droits de l’homme 137

Article 9.

Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

Article 10.

Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et
publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et
obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.

Article 11.

1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce
que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes
les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont
été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou
international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui
était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

Article 12.

Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa
correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la
protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

Article 13.

1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à


l'intérieur d'un État.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans
son pays.

Article 14.

1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier


de l'asile en d'autres pays.
2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un
crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux
principes des Nations Unies.

Article 15.

1. Tout individu a droit à une nationalité.


2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de
nationalité.
Annexe E / La Déclaration universelle des Droits de l’homme 138

Article 16.

1. A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la


race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une
famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de
sa dissolution.
2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs
époux.
3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la
protection de la société et de l'État.

Article 17.

1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.


2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

Article 18.

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la


liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa
conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le
culte et l'accomplissement des rites.

Article 19.

Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de
frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

Article 20.

1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.


2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.

Article 21.

1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de


son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement
choisis.
2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions
publiques de son pays.
3. La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette
volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu
périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une
procédure équivalente assurant la liberté du vote.
Annexe E / La Déclaration universelle des Droits de l’homme 139

Article 22.

Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à
obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et
au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération
internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.

Article 23.

1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions
équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui
assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et
complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des
syndicats pour la défense de ses intérêts.

Article 24.

Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la
durée du travail et à des congés payés périodiques.

Article 25.

1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-
être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le
logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle
a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de
vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de
circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous
les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la
même protection sociale.
Annexe E / La Déclaration universelle des Droits de l’homme 140

Article 26.

1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce


qui concerne l'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement
technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit
être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au
renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle
doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et
tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des
Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à
leurs enfants.

Article 27.

1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la


communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux
bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute
production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.

Article 28.

Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel
que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.

Article 29.

1. L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein
développement de sa personnalité est possible.
2. Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est
soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la
reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux
justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une
société démocratique.
3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts et
aux principes des Nations Unies.

Article 30.

Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un
État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir
un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.
Instructions pour l’examen de fin de cours 141

Instructions pour l’examen


de fin de cours

L’examen de fin de cours vous est fourni comme une


composante séparée de ce cours.

Les questions d’examen couvrent les contenus de


toutes les leçons contenues dans ce cours.

Lisez chaque question attentivement et suivez les instructions relatives à la


façon de répondre à votre examen.
Instructions pour l’examen de fin de cours 142

INFORMATIONS SUR L’EXAMEN DE FIN DE COURS

Format des questions

L’examen de fin de cours se compose de 50 questions. Les questions d’examen vous


donne le choix entre plusieurs réponses, identifiées comme A, B, C, ou D. Vous ne pouvez
choisir qu’une seule réponse à la fois comme étant la bonne.

Limite de temps pour compléter l’examen de fin de session

Puisque l’inscription à votre cours est valide seulement pour une année, l’examen doit
être soumis avant que l’inscription n’expire.

Réussite

Une note de 75% est requise pour réussir votre examen. Une fois votre examen réussi,
vous recevrez votre Certificat de réussite par voie électronique. Si votre note est inférieure à
75%, vous recevrez notification de votre échec. Vous vous verrez remettre une nouvelle version
de l’examen de fin de cours, que vous serez en mesure de compléter une fois que vous vous
sentirez en mesure de le passer. Si vous réussissez votre examen lors de cette deuxième tentative,
vous recevrez votre Certificat de réussite par voie électronique. Si vous échouez une seconde
fois, nous vous en informerons et vous désinscrirons du cours.

POUR ACCÉDER ET PASSER VOTRE EXAMEN, NOUS


VOUS INVITONS À VISITER LA PAGE D’EXAMEN SUR
INTERNET DE VOTRE PROGRAMME.

SI VOUS N’ÊTES PAS SÛR DU SITE WEB DE VOTRE


PROGRAMME, VISITÉZ
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AU SUJET DES AUTEURS

Mme Anne Elias détient un Master en Droit international et Macro-économie de


l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas. Son expérience de terrain comprends la
gestion de projets de droits humains au Guatemala ainsi qu’au Siège des Nations
Unies au Siège des Nations Unies au sein du Bureau intégré de formation du
Département des opérations de maintien de la paix. Depuis 2005, Mme Elias est
au service de Berenshot comme consultant, et se spécialise dans les questions
reliées au secteur non-gouvernemental.

Lt Col Michael Mc Dermott, des Forces de défense de la République d’Irlande,


est présentement officier chargé de formation auprès du Bureau intégré de
formation, Division militaire, Département des opérations de maintien de la paix
des Nations Unies. Dans le cadre de sa carrière militaire, Lt Col Mc Dermott a
servi dans une très grande variété de positions de commandement, d’État-major,
opérationnelle, logistique et de formation, que ce soit en Irlande ou à l’étranger. Il
a été avec l’UNIFIL au Liban , 1980/1981 et 1987, avec l’Organisme des Nations
Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) 1989/1990/1991, la Force
Multinationale (MNF) dirigée par les Etats-Unis en 1995 en Haïti qui devint par
après la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUH), et a été le Commandant de
contingent de l’unité irlandaise au Kosovo (KFOR) en 2000.

Ethics FR 090201
Page laissée blanche intentionnellement.
Cours offerts par l'Institut de formation aux opérations de paix

A la date de janvier 2012

NOM DU COURS ANGLAIS FRANCAIS ESPAGNOL


Introduction au système des Nations Unies   
La Coordination civilo-militaire (CIMIC)   
Le Commandement des opérations de maintien de la paix   
La Conduite des opérations humanitaires   
Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR)   
Éthique et maintien de la paix   
Perspectives de genre dans les opérations de maintien de la paix   
Histoire des opérations de maintien de la paix 1945-1987   
Histoire des opérations de maintien de la paix 1988-1996   
Histoire des opérations de maintien de la paix 1997-2006   
Implémentation de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité

(2000) en Afrique
Implémentation de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité

(2000) en Amérique Latine et dans les Caraïbes
Droit international humanitaire et droit des conflits armés   
Droits de l’homme 
Appui logistique aux opérations de maintien de la paix   
Appui logistique opérationnel   
Questions avancées de logistique des Nations Unies (MAC)   
Action antimines   
Maintien de la paix et résolution internationale des conflits   
Prévention de la violence contre les femmes   
Principes et Orientations pour les opérations de maintien de la

paix de l"ONU
Les Observateurs militaires des Nations Unies   
La Police civile des Nations Unies   

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